081213 au parlement ca se raconte réseaux sociaux

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Région politique Municipales La campagne fait rage sur les réseaux sociaux clos », nuance un proche de Fabienne Keller. La tête de liste UMP à Strasbourg vient de lancer www.fabiennekeller2014.eu, un site connecté à ses réseaux sociaux, tout en annonçant quinze nouveaux rendez-vous de terrain, sur le mode « Un café et Dites-moi tout ».

Facebook et Twitter sont devenus des outils indispensables pour les partis politiques, même si leurs membres clament qu’une élection se gagne avant tout sur le terrain. Rares sont les candidats aux municipales à ne pas disposer de comptes Facebook et Twitter. « Face à une baisse de l’audience des médias et à un problème de déperdition dans la distribution des tracts, il est impossible d’ignorer un canal d’information. Si l’on estime qu’environ 75 000 Strasbourgeois se rendront aux urnes en mars, avec 6 000 fans sur Facebook vous communiquez avec près d’un douzième d’entre eux, et même plus puisque certains vont en parler à leurs proches inscrits ou non sur le réseau », pointe Luc Lehner, l’un des conseillers de François Loos, candidat UDI à la mairie de Strasbourg.

30 cyber-militants dans une même pièce « Les réseaux sociaux sont des moteurs d’entraînement importants pour attirer de l’audience gratuitement, ce qui est un plus notamment lorsque vous n’êtes pas soutenu par un parti », renchérit Paul Martin, un militant de gauche, désireux de se présenter à Colmar. Si certains politiques se limitent à annoncer leur agenda sur ces réseaux, la majorité d’entre eux a établi une véritable stratégie de communication. « Facebook doit

Profils fictifs

permettre d’anticiper des sujets et de tester des positions », estime AnneLaure Blanc, la directrice de campagne d’Alain Jund, tête de liste des Verts à Strasbourg. « Les réseaux sociaux ne remplaceront jamais le contact direct avec les habitants, mais ils doivent être le prolongement de la campagne », poursuit Philippe Joubert, le chargé de communication de l’UMP Jean Rottner, qui brigue sa succession à la mairie de Mulhouse. Pour lui, « si Facebook offre la possibilité de récolter des indices sur l’opinion des gens, Twitter, qui limite les messages à 140 caractères, permet d’être plus dans la réaction ». « Lorsque Pierre Freyburger est passé en novembre dans l’émission ‘’La Voix est libre’’ sur France 3, nos

Au parlement Catherine Troendlé ne voit pas de « grand soir fiscal » Nommée représentante du groupe UMP du Sénat pour la réforme fiscale, Catherine Troendlé, sénatrice UMP du Haut-Rhin, estime qu’il n’y aura « pas de grand soir fiscal ». « Dans les propos du Premier ministre, il n’y a aucun engagement que cette réforme se traduise par la baisse de la dépense publique et des prélèvements obligatoires », relève-t-elle. Cour des Comptes : Reichardt rend son rapport Dans son rapport sur le budget de la Cour des comptes et des Chambres régionales, André Reichardt, sénateur UMP du Bas-Rhin, reconnaît que « c’est à moyens quasi-constants que les juridictions financières ont dû absorber l’importante réforme de la carte des juridictions financières, qui a conduit au regroupement des chambres régionales et territoriales des comptes en 20 unités, contre 27 par le passé ». Sur la base de ce rapport, la Commission des lois a donné un avis favorable aux crédits pour les juridictions financières dans le projet de loi de finances pour 2014. Finances : Grosskost contre la « TVA Hollande » Arlette Grosskost, députée UMP du Haut-Rhin, est intervenue en séance sur le projet de loi de finances rectificatives 2013 (PLFR) pour longuement fustiger la hausse des impôts et des taxes. « Vous vous amusiez de la TVA Sarkozy : je dénonce les TVA Hollande, que je qualifie, comme l’avait si bien fait, lors du précédent quinquennat, M. Sapin, de TVA antisociale », a-telle pointé. Pour elle, le PLFR « ne permet pas de retrouver le chemin d’une embellie économique, seul scénario pour inverser réellement la courbe du chômage structurel ».

Santé : Schillinger pour le dépistage néonatal des DIP Marraine d’un colloque organisé au sénat par l’association Iris sur le thème « Améliorer l’accès au diagnostic et aux traitements des Déficits Immunitaires Primitifs (DIP) », la sénatrice PS du Haut-Rhin, Patricia Schillinger, rappelle son soutien à la mise en place d’un dépistage néonatal. Selon elle, « un tel dépistage sauverait la vie de nombreux patients et fournirait des données épidémiologiques utiles sur plus de 200 maladies rares, ce qui en améliorerait ainsi le traitement ». Fessenheim : Sordi et Straumann persistent Profitant de la création d’une commission d’enquête relative aux coûts de la filière nucléaire et à la durée d’exploitation des réacteurs, le député UMP du Haut-Rhin, Michel Sordi, a proposé un amendement, soutenu par son collègue Eric Straumann, pour évaluer les conséquences de la fermeture de Fessenheim. Car « cela permettra d’étudier, avec les moyens et les pouvoirs de l’Assemblée, les effets qu’aurait la fermeture de cette centrale… » Sécurité alimentaire : les craintes d’Hillmeyer Représentant le Parlement français au Forum transatlantique de l’Otan, Francis Hillmeyer, député UDI du HautRhin, a interpellé le représentant des États-Unis, Dan Mullaney, sur le futur accord de partenariat transatlantique, et surtout sur la nécessité de conserver un haut niveau d’exigence pour la sécurité alimentaire. L’émissaire américain est allé dans son sens, en répondant que le niveau sécuritaire de l’alimentation ne pouvait être « de qualité moindre ». Sailesh Gya

cyber-militants étaient une trentaine dans une même pièce à poster des commentaires sur Twitter », raconte Thierry Sother, directeur de campagne du candidat PS à Mulhouse, en précisant que « ces militants ont été formés par une équipe d’une dizaine de personnes, dédiée au pilotage de la galaxie multimédia de Pierre Freyburger, c’est-à-dire au relais de son actualité et à la riposte sur tous les supports numériques ». Cet encadrement de la pratique n’est pas sans conséquences. « Quand vous êtes sur le terrain, vous touchez tout le monde, y compris les gens qui ne s’intéressent pas aux élections. En revanche, tout le monde n’est pas sur Facebook. Là, vous êtes surtout en contact avec des gens qui connaissent la politique. Le modèle fonctionne souvent en vase

Autre inconvénient de Facebook : « Certains commentaires sont à la limite de la légalité », déplore Paul Martin, tout en dénonçant l’existence de profils créés sous une identité fictive par des militants. D’autres n’hésitent pas à usurper le nom d’un politicien pour le parodier, à l’instar de Gilbert Meyer à Colmar, ou lui nuire. Par exemple, un compte « Rauland Ris » a fleuri au printemps, lorsque le maire PS de Strasbourg Roland Ries a annoncé qu’il se représenterait contrairement à sa promesse de ne faire qu’un seul mandat. « Je ne veux pas qu’il soit réélu », nous confie l’animateur de la page tout en voulant conserver son anonymat. Il s’explique : « Je suis viscéralement de gauche, mais je ne me reconnais plus dans l’équipe de Ries qui n’a pour seul projet que de rester en place. Facebook me permet d’être dans le débat et d’exprimer des choses parfois même un peu limites. » Se disant « très étonné » par la démarche, Roland Ries estime qu’elle « prouve que la question de l’anonymat pourrait poser un problème à l’avenir et oblige donc les politiques à être désormais attentifs aux réseaux sociaux ». Philippe Wendling

Élections Le Front national se targue de recruter large à Strasbourg Le candidat frontiste Jean-Luc Schaffhauser appelle au rassemblement de « tous les patriotes » et promet plus de « justice sociale et fiscale » aux Strasbourgeois. À la suite de son investiture par le Front national, Jean-Luc Schaffhauser a lancé cette semaine sa course à la mairie de Strasbourg. À 57 ans, l’ancien attaché parlementaire des sénateurs UDF Pierre Schielé et Marcel Rudloff (*) clame rester « centriste et conservateur social ». Son ralliement au Rassemblement Bleu Marine, la formation créée par la présidente frontiste, serait même une suite logique de ses engagements. « Quand Marine Le Pen s’en prend au collectivisme fiscal de notre pays, mais aussi au libéralisme libertaire du mondialisme, c’est une position centriste », scande-t-il.

De l’UDF aux apéros saucisson « Nous cherchons à nous ouvrir à tous les patriotes », poursuit Julia Abraham, la numéro 2 de la liste Schaffhauser. Incarnation d’un FN qui se veut remodelé, l’étudiante de 21 ans s’était présentée en 2012 aux législatives dans la 2e circonscription du Haut-Rhin, ainsi qu’aux cantonales à Munster. Plus inattendu, Patrick Beaufrère figurera, lui, en 3e position. Candidat strasbourgeois à la députation sous l’étiquette UDF en 2002 puis du MRP en 2007, ce professionnel du textile semble s’être rapproché des radicaux de gauche, comme en témoigne une photo de lui posant avec l’actuelle Garde des Sceaux Christiane Taubira, lors d’un congrès à Paris en 2008. Autre « signe » que le FN « s’ouvre largement », Jean-Luc Schaffhauser a choisi comme directeur de campagne Laurent Husser, un collaborateur de 2006 à 2008 de Robert Grossmann, alors prési-

DIMANCHE 8 DÉCEMBRE 2013 41

Ça se raconte Morin (UDI) met dans le même sac l’UMP et le PS Hervé Morin, président du conseil national de l’UDI, était jeudi à Strasbourg pour soutenir la candidature de François Loos. En appelant « les Strasbourgeois déçus par l’UMP et le PS, et qui n’ont plus confiance dans la municipalité actuelle ou la municipalité précédente, à se tourner vers la tête de liste UDI », il n’a pas fait dans la dentelle. Pour lui, « les centristes sont les modernes de la vie politique française ». À l’inverse, a-t-il affirmé, « les partis traditionnels de gauche et de droite sont discrédités, les partis extrêmes mèneraient le pays à la ruine ». On imagine qu’après cette mise au point musclée, il n’y aura plus aucun accord entre l’UMP et l’UDI. Comme aurait dit Montaigne, vérité en deçà des Vosges, erreur au-delà ? L’homme qui murmure… – Lors de l’inauguration des Haras de Strasbourg, jeudi soir, les socialistes Roland Ries et Jacques Bigot, tout comme les UMP Guy-Dominique Kennel et Philippe Richert, ont expliqué qu’il est impossible de résister à une demande du professeur Jacques Marescaux, patron de l’Ircad (Institut de recherche contre les cancers de l’appareil digestif). Inspiré par le cadre équestre, le président du conseil régional, citant le film de Robert Redford, a comparé le chirurgien à L’homme qui murmure à l’oreille… non des chevaux, mais des élus. En reconnaissant que la réussite est, à chaque fois, au rendez-vous. L’équipe de Marescaux est en train de réfléchir à l’utilisation du bâtiment racheté à Roche, mais aussi à l’affectation future de la clinique des Diaconesses, après leur déménagement. Atelier ou fabrique ? – Les candidats UMP seraient-ils tous des manuels ? Ou céderaientils à la mode qui a déjà voulu qu’on appelle les espaces culturels Filature, Fonderie et autres ? À Strasbourg, Fabienne Keller a demandé à l’artisan (coiffeur) Bernard Stalter de créer un « atelier » à projet. Une semaine plus tard, Jean Rottner

François Loos et Hervé Morin. Photo Dominique Gutekunst

ouvrait sa « fabrique » à projet. « C’est un pur hasard », explique le maire de Mulhouse. À preuve, ce ne serait qu’une première étape – s’il est réélu – vers une Maison de la démocratie. Ou de la citoyenneté ? Ce qui ferait plaisir à son voisin de Kingersheim, Jo Spiegel… « Trajectoires plurielles ». – Jean-Marie Bockel dit qu’il y travaille depuis quatre ans. Son ouvrage paraîtra mi-janvier. L’ancien maire, député et ministre socialiste, aujourd’hui sénateur et vice-président de l’UDI, s’expliquera sur ses Trajectoires plurielles. Avec comme sous-titre : Ministre de Mitterrand et de Sarkozy. De quoi raviver la polémique ? Buttner ne lâche rien. – Rien n’échappe au président du conseil général du Haut-Rhin, Charles Buttner, dès qu’il est question de fusion. En pleine rébellion contre l’État, il salue « la sagesse » de la commission des lois (à majorité de gauche) qui maintient le référendum, en cas de fusion entre une Région et les Départements. Sauf que l’UMP a inscrit la fusion dans son programme, Copé et Fillon étant pour une fois du même avis. En revanche, pas de référendum sur le regroupement des Régions. Imposera-ton aux Alsaciens (donc aux Haut-Rhinois) de s’allier à la Lorraine ? Charles Buttner préconise une région du Rhin supérieur. Beau projet. Mais il n’est pas sûr que les souverainistes et autres opposants à la fusion le suivent. Yolande Badeweck

Bas-Rhin Le budget 2014 du conseil général sera « fragile et incertain » Jean-Luc Schaffhauser, tête de liste FN. Photo Dominique Gutekunst

dent UMP de la Cus, qui l’a écarté. Le candidat est aussi prêt, ditil, à accepter l’avocat André Kornmann qui, en raison de propos sulfureux en octobre, avait dû renoncer à conduire lui-même la liste du FN. Enfin, Francis Néri pourrait venir grossir les rangs de l’équipe Schaffhauser. Le septuagénaire est connu pour avoir organisé un apéro anticommunautariste (« saucissonpinard ») en 2010 et avoir été poursuivi en justice, en 2012, après avoir colporté sur son blog des rumeurs d’une pseudo-homosexualité de Martine Aubry. Jean-Luc Schaffhauser veut ratisser large afin de « représenter ce peuple de Strasbourg souvent abandonné et oublié au profit de minorités agissantes ». Son programme s’articulera autour la « justice fiscale, sociale et citoyenne ». Misant sur sa présence au second tour du scrutin de mars prochain, il promet, par exemple, une baisse de 10 % des impôts locaux, le rétablissement du stationnement gratuit et la mise en place de « travaux à récupération de coût » permettant l’insertion des 15 000 Strasbourgeois attributaires du RSA. P. W. F(*) NDLR : ces deux sénateurs, qui sont malheureusement décédés, n’ont jamais été suspects de connivence avec le FN.

Le président du conseil général du Bas-Rhin, Guy-Dominique Kennel, va ouvrir la session budgétaire, demain à Strasbourg, en expliquant à ses collègues « comment faire plus et mieux avec moins ». « Être élu, c’est faire des choix et définir les priorités. Ensuite, il faut les annoncer et les assumer », a relevé le président bas-rhinois, GuyDominique Kennel, en présentant les grandes lignes du budget primitif de 2014 aux médias. Ce budget « fragile et incertain », selon lui, sera discuté demain et mardi, et devrait être adopté par la large majorité UMP-UDI et indépendants.

Pas de « vœux » Les priorités ? D’abord « l’accompagnement à l’emploi », à travers notamment le pacte social local, « pour gérer mieux, au plus près des territoires, les politiques de solidarité ». Et ensuite « l’engagement en faveur du logement, premier poste des ménages dont beaucoup sont en situation de précarité ». « Nous sommes le premier département en France pour la politique en matière d’habitat et de logement », rappellet-il. Demain, le président Kennel va pointer, dans son allocution, l’augmentation des dépenses de solidarité (+ 9%,) qui passeront à 526 M€. Cette hausse est liée à la crise économique (+ 23% d’augmentation du RSA, le revenu de solidarité active), mais aussi au vieillissement de la population, à la nouvelle loi sur le handicap

Kennel, lors de la collecte pour la Banque alimentaire. DR

(50 000 dossiers ont été déposés) et enfin au placement de davantage d’enfants (300 en plus en deux ans). Versées pour le compte de l’État, les dépenses sociales ne sont compensées qu’à 49 %. Par ailleurs, les charges nouvelles sont estimées à 18,8 M€. Soulignant qu’il refuse d’augmenter la taxe foncière sur le foncier bâti, Guy-Dominique Kennel va avoir recours à l’emprunt (sans dépasser le ratio de désendettement de 5,6 années) tout en diminuant les investissements, qui passeront de 200 à 160 M€. Néanmoins, « pas question de toucher aux contrats de territoire » avec les communes, de 82 M€. Et 111 M€ sont prévus pour les déplacements urbains, sans compter les 58 M€ en majorité pour la restructuration des collèges et 33 M€ pour l’économie. Enfin, le BasRhin sera, « une nouvelle fois, la seule collectivité à ne pas faire de cérémonie de vœux ». « Question de cohérence », souligne-t-il. Y. B.


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