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Colmar conseil municipal

MERCREDI 11 DÉCEMBRE 2013 23

Politique À la veille de Noël, les élus se disputent à force d’être d’accord Après des débats houleux autour des orientations budgétaires (lire notre édition d’hier), l’esprit de Noël a frappé à sa façon le conseil municipal de Colmar, lundi. Les élus se sont mis d’accord sur le fond tout en s’affrontant beaucoup sur la forme. Morceaux choisis.

L’échange Ping-pong verbal à propos du passage piétons SNCF, rue des Mésanges

Après un début de conseil assez houleux, durant lequel Gilbert Meyer a endossé le costume de « premier de la classe » pour présenter les orientations budgétaires (notre édition d’hier), le conseil s’est assagi sur le fond mais pas sur la forme.

Point Godwin pour le Nouvel An Des débats parfois longs, souvent houleux, ont ponctué des rapports pourtant adoptés à l’unanimité. Comme la fermeture annoncée du passage à niveau pour piétons de la rue des Mésanges (lire notre édition du 7 décembre), contre laquelle le conseil a émis un avis défavorable. Avant le vote pourtant, chacun a semblé reprocher à l’autre de ne pas assez bien défendre les Colmariens (lire l’échange ci-contre) sur ce dossier. « Préveneznous quand il y a une enquête publique, pour que nous puissions tous nous mobiliser dans l’intérêt des Colmariens » a conclu Victorine Valentin (PS), dans une vaine

Vite dit par Marie-Lise Perrin

Tsunami : la 2e vague Lors du conseil municipal d’octobre, Brigitte Klinkert avait qualifié de « tsunami » l’inondation qui a touché le musée Unterlinden quelques jours avant (L’Alsace du 23 octobre). Son intervention n‘avait pas fait chavirer Gilbert Meyer, qui évoquait des « dégâts minimes », courrier du président d’Unterliden à l’appui. Lundi soir, lors du vote des crédits (734 088 €) servant à financer la deuxième tranche des travaux de la Chapelle du musée Unterlinden, la conseillère municipale d’opposition a fait passer la deuxième vague du tsunami. « Je viens de lire, dans un hebdomadaire national, le Moniteur de l’architecture, en date du 28 novembre 2013, que le musée Unterlinden avait été victime d’une « spectaculaire inondation », l’épaisseur d’eau atteignant par endroits 1 mètre 60 » a martelé Brigitte Klinkert, qui y a trouvé la confirmation des 500 000 euros de dégâts qu’elle avait évoqués en octobre : « Ce qui est nié à Colmar est su à Paris » « Le courrier du président d’Unterlinden était en rapport avec les œuvres du musée, a répondu Gilbert Meyer, qui n’aime visiblement pas boire la tasse. Dans un deuxième temps, les tranchées ont été inondées, causant des dégâts. Les 500 000 € de frais sont en rapport avec les tranchées et sont à la charge des entreprises et du maître d’œuvre. »

Tout le monde était d’accord, lundi soir, pour sauver le passage à niveau pour piétons de la rue des Mésanges (en photo). Mais les débats ont fait rage pour savoir qui défendait le mieux les gens du quartier contre la volonté de fermeture de la SNCF. Photo Marie-Lise Perrin

tentative d’apaisement. Las, l’humeur était à la joute verbale par combustion lente des esprits. Le point Godwin a été frôlé de près par Philippe Greiner (majorité) au rapport 28, qui a attribué 18 900 € de subventions à 13 associations pour leurs fêtes de Nouvel An. Là encore, le conseil a voté pour à l’unanimité. Mais le caractère communautaire des associations subventionnées

(2 200 € pour l’association culturelle des musulmans maghrébins AC2M, 1 900 € pour l’association des Tunisiens de Colmar et Environs, 4 300 € pour l’amicale des Algériens en Europe, 1 000 € pour la Grande mosquée de Colmar ; 2 000 € à l’association Milli Görüs…) a fait réagir, à gauche, comme à droite. « Ces manifestations regroupent des gens de même origine ou religion. La

municipalité favorise un communautarisme qui n’a pas lieu d’être par le prêt d’une salle ou par ses subventions » a plaidé MarieChristine Gindensperger (PS). « Au début, c’était pour essayer de diminuer les tensions au cours des fêtes de Nouvel An, a rappelé Philippe Greiner avant d’évoquer « ces gens, qui sont venus il y a plus de 50 ans et qui n’arrivent pas à s’intégrer ». Le dérapage a été évité

Le conseil en bref Conseil général Subventions trop chiches ? Dans le cadre du Contrat de Territoire de Vie Colmar, conclu pour une durée de 6 ans, de janvier 2014 à décembre 2019, le conseil général subventionne sept projets municipaux à hauteur de 2 567 650 € au total (234 000 € et 224 000 € pour les phases 1 et 2 de l’amélioration du parc des expositions, 610 000 € pour les aménagements extérieurs du musée Unterlinden, 572 500 € pour l’atelier de formation aux Arts plastiques, 456 000 € pour la construction du gymnase du Grillenbreit, 335 022 € pour la restauration scolaire de la rue Billing et 136 128 € pour le Colmar Stadium). « C’est 50 % en dessous de ce qui a été fait il y a 3-4 ans » a martelé Gilbert Meyer, qui ne veut pas pour autant « cracher

dans la soupe ». Réponse de la bergère au berger : « Vous évoquiez tout à l’heure les difficultés financières liées aux baisses de dotations de l’État. Ce que vous disiez pour la Ville est encore plus vrai au niveau du Département », a répondu Brigitte Klinkert.

Artistes locaux D’ici ou d’ailleurs 20 000 € seront attribués à des artistes locaux dans le cadre du concours artistiques de la Ville de Colmar en 2014. Mais le règlement, qui impose aux artistes soutenus d’avoir exposé hors de Colmar, fait tiquer Brigitte Klinkert : « Qui est concerné ? Des artistes qui exposent où ? À HorbourgWihr ou plus loin ? ». « La distance ne fait pas partie des critères » répond l’adjointe à la Culture Marianna Chelkova, « cela peut être en France ou en Afrique du Sud. »

Skoda Une œuvre

donnée à la Ville Le conseil municipal a accepté un don, celui de la Mission locale Colmar Haut-Rhin, qui donne à la Ville une œuvre de Vladimir Skoda dénommée « Dialogue – face à face ». Elle sera installée sur le parvis du Centre Europe, rue d’Amsterdam à Colmar.

Textes : Marie-Lise Perrin

Le déneigement des trottoirs bientôt accessible à tous

Bilinguisme Double langage au conseil général ? L’aide à l’achat de livres en langue allemande pour les écoles bilingues nécessite depuis le 5 décembre 2012 de signer une convention avec le conseil général, qui subventionne les achats. Le conseil municipal a voté pour la signature de cette convention mais l’adjointe à l’éducation Odile Uhlrich-Mallet a regretté que « les services du conseil général soient en retrait par rapport au président (Charles Buttner, qui a vigoureusement défendu le bilinguisme la semaine dernière N.D.L.R.). L’aide se limite aujourd’hui à une dotation par école sur deux ans alors qu’avant c’était un an ». Le conseil général ne parlerait-il pas d’une seule voix ?

Vente de terrain Avis réservé

L’œuvre « Dialogie-face à face » de Vladimir Skoda, réalisée avec des jeunes Colmariens, a été donnée à la Ville. Photo Vanessa Meyer Wirckel

de peu grâce à Lætitia Rabih (majorité), qui recentre d’un : « Il ne faut pas tout mélanger. Il n’est pas question de faire de l’intégration avec un repas de fin d’année. » Et Gilbert Meyer, d’inviter ses détracteurs à « venir passer le réveillon du Nouvel an au Centre Europe, où l’an dernier il y avait une population qui venait de tous horizons. »

Yves Hemedinger à Brigitte Klinkert : « En tant que conseillère générale du Canton Nord, vous auriez pu vous exprimer dans le cadre de l’enquête publique, cela aurait eu plus de poids ». Frédéric Hilbert à Yves Hemedinger : « Vous, en tant que conseiller régional, vous représentez tous les Alsaciens. Avezvous écrit dans le cadre de cette enquête publique ? » Brigitte Klinkert : « Les habitants ont eu eux-mêmes beaucoup de mal à s’exprimer, parce que les panneaux qui annonçaient l’enquête ont été arrachés à trois reprises » Gilbert Meyer : « On aurait aimé voir votre signature au bas de cette enquête » Brigitte Klinkert : « Je tiens à préciser que je suis intervenue dans une lettre auprès de la direction de la SNCF. » Gilbert Meyer : « Oui, après l’enquête du commissaire enquêteur. » Brigitte Klinkert : « Comme vous voulez. De toute façon, le maire a toujours raison. » Gilbert Meyer : « Oui, parce qu’il a raison. »

Les méandres du droit local ont produit un étrange vote, lundi soir : le conseil municipal de Colmar était appelé à émettre un avis à propos d’une vente de terrain à Echbach-au-Val. En l’occurrence, 140,37 hectares que le consistoire de Colmar a mis en vente et sur lesquels la municipalité d’Eschbach-au-Val a préempté. Le conseil municipal a émis un avis réservé.

Il ne sera plus obligatoire de déneiger soi-même son bout de trottoir cet hiver. Archives Hervé Kielwasser

Le conseil municipal a voté à l’unanimité, lundi soir, pour l’extension du déneigement à toutes les habitations et établissements recevant du public qui en font la demande. La mesure était auparavant réservée aux personnes à mobilité réduite ou aux personnes âgées. Un formulaire est téléchargeable sur le site internet de la mairie (http://www.colmar.fr/ mairie/aide-deneigement.html) pour demander le déneigement de son bout de trottoir. On fera tout de même remarquer que le coût de l’opération pour le particulier n’est pas précisé. « Des frais d’inscription forfaitaire de 10 € ainsi que les coûts d’intervention selon le temps effectivement passé me seront facturés par la Ville au titre de la saison n/n + 1 » indique simplement le formulaire. Les agents de la Ville n’interviendront que si le particulier

(ou la copropriété) fournit le matériel (seau plastique, sel, balai de cantonnier, pelle à neige) sur le trottoir, devant la propriété. « En l’absence de ce matériel, le déneigement ne sera pas exécuté » précise le formulaire. Le travail sera effectué par deux associations qui font de l’insertion. Lors du débat, lundi soir, Tristan Dénéchaud («Bougeons les lignes ») « content qu’il ne soit plus obligatoire d’avoir une incapacité physique pour demander le déneigement » a néanmoins fait remarquer qu’il avait demandé « dès le début, que cette mesure soit étendue à tous les Colmariens, moyennant une participation ». La mesure a un avantage certain en cas d’accident : « Le riverain reste responsable mais ne sera pas poursuivi parce qu’il n’a pas déneigé », selon Gilbert Meyer.


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