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Sarah ______________ 1. Je suis plutôt une belle jeune fille. Je suis blonde, je porte des lunettes qui me rendent intelligente. Je m’habille toujours en jupe plutôt courte et un chemisier qui dévoile mon soutiengorge. Les garçons se retournent quand ils me voient. Je sais que je leur fais de l’effet et qu’ils me trouvent sexy. Et je comprends pas pourquoi, ils me traitent de pute. Moi, une pute, je crois pas, je suis une jeune fille bien dans sa tête et bien dans son corps. Mes parents m’ont parlé très jeune de sexualité et j’ai pas de problème avec ça. Au contraire, j’aime le sexe, j’aime la baise et je n’en ai pas honte. C’est vrai que j’aime me prendre en photo nue et ce que j’adore avant tout, c’est de filmer mes ébats amoureux. C’est très excitant et ça me change un peu de mes
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études. J’ai besoin de mettre du piquant dans ma vie de jeune fille sage. Et je ne m’en prive pas. Au contraire. Vous ne pouvez pas savoir le nombre de garçons qui ont envie de me baiser. Je n’ai qu’à choisir. Et je choisis… Pas forcément des bellâtres bronzés et bourrés de testostérone, non, aussi des timides, des renfermés, des tristes, des loosers ou des sales gosses. Et à chaque fois, ça me fait une nouvelle expérience et une nouvelle vidéo coquine. C’est par forcément les grosses gueules qui ont la plus belle queue, au contraire. J’ai connu un bigleux timide qui après l’avoir sucé avait une bite digne d’un étalon et un jeune bluffeur qui avait une toute petite queue. Moi franchement, je vous dis, on connaît pas un mec avant d’avoir regarder ce qu’il a dans sa culotte. Vous voulez savoir d’où vient mon surnom de pute. Non, non, ça ne vient pas seulement parce que je me tape des garçons, à mon âge. Non, non. C’est que c’est moi qu’y me suis faite baisée. Connement. Je vous l’ai dit que je filmais
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mes parties de jambes en l’air, ça je vous l’ai dit. Ce que je vous n’ai pas dit, c’est qu’un jour, j’ai envoyé plusieurs vidéos à un ami. Cet ami, c’était comme un frère pour moi. J’avais confiance en lui, je lui racontais tout et il me connaissait mieux que ma mère. Et ce connard, ce salopard n’a rien trouvé de mieux que de les publier sur facebook. L’enfoiré. En quelques jours tout le monde savait que je me payais des mecs et depuis lors, tout le monde me traite de pute. J’ai perdu mes meilleures amies, les garçons me font des gestes obscènes quand ils me voient Et moi, avec ça, j’ai des mauvaises notes, j’ai de la peine à étudier et je dors mal. Quand je me réveille le matin, j’ai une boule au ventre et j’ai peur. Le regard des autres… Je ne le supporte plus. Moi qui était une jeune fille joyeuse,qui aimait la vie, je suis devenue une jeune fille terne, triste et solitaire. Je m’habille mal, je ne me maquille plus et je ne vais plus chez la coiffeuse . 1. Mes parents s’inquiètent un peu, mais ils ont beaucoup à faire de leur côté et me parlent de la crise de l’adolescence. Que ça
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va passer et que c’est qu’un mauvais moment à passer. C’est ça ! Un mauvais moment à passer ! Mon cul, oui…
2. Les mois qui ont suivi ont été très douloureux. Je me levais péniblement, je me traînais jusqu’au lycée en rasant les murs. Je portais à cette époque des lunettes noires pour cacher mes yeux. Personne ne me parlait. Je ne parlais à personne. Je me concentrais tant bien que mal à mes études. Je ne sortais plus de chez moi et j’avais fait une croix sur mes plans culs. Quand j’arrivais à la maison, je courrais aux toilettes et je vomissais tout en pleurant. Je n’avais plus de larmes. C’est vrai aussi que j’ai pensé à me suicider. J’ai pensé à me tirer une balle dans la tête, à prendre des somnifères avec de la vodka, de me couper les veines dans ma baignoire, de me pendre à la cave ou alors de me noyer dans la rivière devant chez. J’avais envie de disparaître, de quitter ce monde injuste et cruel. Mais je ne l’ai pas fait.
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Je me suis réfugiée dans la lecture. Et j’ai lu…. J’ai lu. Des romans policiers, des romans d’aventure, d’amour, des biographies et je suis tombé sur un livre qui m’a passionné. Un livre sur les serial-killers. Jusqu’alors, je ne connaissais rien au monde des criminels en série. Mais j’ai vite appris à connaître leur univers et cela m’a captivée. Presque ensorcelée. Ce qui m’a frappée, c’est que ces hommes (car ce sont en majorité des hommes) n’avaient ni sentiment, ni émotion et encore moins de remords ou de culpabilité après leurs crimes. Ils pouvaient en parler tout naturellement comme moi je vous parle du beau temps ou de mes vacances en Italie. Après, leurs crimes atroces, certains allaient au restaurant et mangeaient des plats raffinés. Un serial killer m’a fait rire, car après avoir dépecé ses victimes et les avoir coupées en morceaux, il avait l’habitude d’organiser un énorme barbecue où il invitait tous se voisins. Et ce que j’ai appris aussi, c’est que ces criminels après avoir été arrêtés et incarcérés, recevaient des lettres d’amour de
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femmes admiratives devant leurs exploits sordides. Le monde à l’envers, je vous le dis. Ces récits me fascinaient. Et lentement, je suis tombée amoureuse de ses criminels. Bien sûr, leurs crimes sont inacceptables, cruels, inhumains. Ces hommes ont tué, violé, torturé, massacré, soit, . mais ils me fascinaient. Et c’est de ces lectures qu’est naît ma vengeance. 3. Ma vengeance, je l’ai mûri longtemps. C’est vrai qu c’est pas bon d’en vouloir à ceux qui vous ont fait du mal. Je sais qu’il faudrait leur pardonner ou les ignorer. Je sais toutes ces conneries mais moi, je n’y arrive pas. Moi, Sarah, je suis pas d’accord et à ceux et celles qui 2 se sont moqués de moi, qui m’ont traités de pute et qui m’ont fait souffrir le martyre, je vais leur faire payer jusqu’au dernier centime. C’est comme ça ! J’ai commencé à faire du sport à outrance. Aérobic, musculation et jogging. Mon corps s’est transformé. J’ai gagné en muscle, je suis devenu plus souple et plus agile.
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Ensuite, je me suis forcée à devenir dure et froide. Moi qui était une jeune fille douce et sensible, je me suis transformée en une femme exigeante, méprisante, dominante , susceptible et sans cœur. C’est étonnant, mais je me sentais bien dans cette peau et dans ce corps-là. Il ne faut pas croire que je ruminais ma vengeance seule dans ma chambre. Au contraire, j’avais de amis, je sortais beaucoup, surtout le week-end et je m’étais inscrite à l’université pour faire des études de psychologie. Il me semblait que ce que j’avais vécu, à l’adolescence, était oublié. Mais c’était une erreur, seulement une apparence. Personne ne semblait s’en apercevoir autour de moi. C’était très bien comme ça ! J’avais pas complètement fait une croix sur la baise mais j’en retirais moins de plaisir. J’invitais parfois un mec dans mon petit studio. Je lui servais un verre . Je savais me montrer aguicheuse et cela se terminait bien sûr au lit. Les préliminaires étaient vite envoyés et le mec excité me pénétrait assez vite. C’est pas vraiment que je détestais ça mais à la fin, je disais souvent que j’avais
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mal à la tête et que je devais me lever tôt. La plupart du temps, cela se passait bien. Le mec se rhabillait et partait. Si au contraire, il avait envie de s’incruster, je piquais une colère et je le jetais dehors. Et un jour, c’était un mercredi après-midi. J’avais fini mes cours et je buvais un café sur une terrasse avant de prendre le métro. C’était une belle journée chaude de juillet. Je regardais les passants, les femmes aux jupes bariolées et ultra courtes (moi qui portais que des pantalons), les enfants qui léchaient goulûment leur glace et un chien qui pissait contre une voiture quand j’au vu François. Il avait grandi depuis le lycée. Il était devenu un bel homme et portait un costard-cravatte. Beau mec, vraiment ! Je lui ai fais signe et il s’est approché de moi, étonné. - Salut François, tu te rappelle pas de moi, je suis Sarah ! - Quoi, Sarah, la p… Mais il s’est retenu au dernier moment. J’ai ressenti une petite douleur au cœur mais j’ai fait semblant de rien.
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Ouais, la pute, mais ça fait longtemps. Viens boire un verre, lui ai-je répondu.
François s’est assis près de moi, a commandé une bière et nous avons commencé de parler de tout et de rien. Comme si rien ne s’était passé… Il travaillait dans une grande banque. Il s’était marié et avait deux enfants. Nous avons ri, bu beaucoup, il faisait tellement chaud. Et nous nous sommes séparés sans s’être, bien sûr, échangés nos numéros de téléphone. Et j’ai pris mon métro pour rentrer chez moi. C’est seulement quelques jours après, que François m’a rappelé. Sa femme et ses enfants étaient chez la belle-mère et il m’invitait dans un restaurant réputé pour sa cuisine gastronomique. Et j’ai accepté tout de suite. 3. C’est vrai que François était devenu un bel homme. Son acné juvénile avait disparu et son léger bégaiement qui faisait tout son charme à l’adolescence, disparu aussi.
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François, je vous l’ai déjà dit était pour moi comme un frère, un confident. Maintenant, il était devenu un homme marié et travaillant dans la plus grande banque du pays. Je me sentais à l’aise avec lui. Je n’avais jamais fait l’amour avec lui. Par principe. Mais aujourd’hui tout avait changé. La soirée était délicieuse. Des grands vins et une cuisine raffinée avec des produits frais et succulent. Un vrai régal. François me parlait de ses deux enfants et de sa nouvelle maison. Moi, je me taisais et j’écoutais. A la fin, je ne sais pourquoi, j’ai demandé : - Quand c’est qu’elle revient ta petite famille. Et il m’a répondu : - A la fin de la semaine. Encore deux jours de célibat ! Tu veux venir boire un dernier verre chez moi ? Je te montrerai la maison. - Pourquoi pas ? ai-je répondu. La maison était magnifique. A l’intérieur, pas une faute de goût. Des fauteuils et un
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canapé en cuir brun. Une cuisine à l’américaine avec les dernières nouveautés. Des chambres lumineuses et au sol des tapis persans très chers. Quand je suis rentré dans sa chambre à coucher, j’ai eu un petit mouvement de recul mais François ne s’en ait pas aperçu. Il m’a servi une liqueur exquise et lui s’est pris un bière. Miles Davies en bruit de fond. Que demandez de plus ! Et bien sûr, ce qu’il devait arriver arriva. Je me suis rapproché de lui, il m’a déboutonné mon chemisier et je l’ai embrassé tendrement. Très vite, nous nous retrouvés nu comme un ver et nous nous sommes caressé pendant des heures. J’étais heureuse. Ensuite, il m’a pris dans ses bras et doucement, il m’a disposé sur le lit. Les draps étaient en soie et la lumière dans la chambre tamisée. François s’est étendu à mes côtés et a commencé à me caresser le sexe. Moi, je lui caressai la queue qui était dure et appétissante. Nous étions bien.
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Et soudain, je ne sais pas ce qui m’a pris. Je me suis excusé et je me suis rendue dans la salle de bain. Magnifique salle de bain avec jacuzzi. J’ai pris dans ma poche une petite matraque que j’ai achetée pour me défendre en cas d’agression. Je suis sorti de la salle de bain. François m’attendait avec sourire béat. Et là, très vite j’ai sorti ma matraque que je tenais derrière mon dos et j’ai tapé. Fort, très fort. Le crâne a éclaté et le sang a commencé à couler sur les draps immaculés. Moi, j’étais dans un état second. J’arrêtais pas de frapper alors que François était mort, je pense, depuis longtemps. Ensuite, je suis allée à la cuisine, j’ai tout de suite trouvé un couteau bien aiguisé et j’ai coupé net la bite de François qui était encore en érection. J’ai attrapé sa queue et ses couilles, je lui ai ouvert la bouche et j’ai tout enfoncé dans sa bouche. Sa gueule de connard. Et j’ai crié : 4 - Tu l’as bien mérité, salopard ! Et j’ai quitté les lieux. Plutôt satisfaite de moi-même. Satisfaite du travail bien fait.
4. Et puis j’ai continué ma petite vie d’étudiante. Avant de partir de chez
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François, j’ai pris le temps de prendre l’argent qu’il avait dans son porte-monnaie et dans un vieux pardessus râpé Suspendu à l’entrée, j’ai trouvé une liasse de billets de banque. Je pouvais voir l’avenir avec sérénité. Je travaillais dur pour l’obtention de mon diplôme et toutes les soirées je les passais à réviser. Je vivais un peu ermite mais le samedi soir je sortais. J’allais la plus part du temps dans un dancing à la périphérie de la ville avec des amies étudiantes comme moi. Au programme : danse, alcool, drogue et baise. J’avais pas perdu mes bonnes habitudes ! Maintenant que j’étais une femme célibataire, je ne me gênais pas. J’adorais être caressée, massée et pénétrée par un homme. Pour moi, sentir le sexe d’un homme à l’intérieur de moi et sentir son sperme chaud se déverser en moi, c’était le nirvana ! Vraiment ! Vous devriez essayer ! Mais je ne m’attachais jamais. Jamais. C’était un principe. Et je le vivais bien. Un samedi soir, comme d’habitude je sirotais mon Dry Martini quand il m’a semblé apercevoir une personne connue.
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Elle était accoudée au bar et semblait attendre quelqu’un car elle regardait sans cesse sa montre. Mais c’est pas vrai ! C’était Charlotte. Ma meilleure amie au lycée. Ensuite, elle m’a complètement ignoré et traité comme une pestiférée. Je ne l’avais plus vu depuis au moins dix ans mais ce visage je m’en rappelle comme si c’était hier. Charlotte, ma petite Charlotte ! Quelques beaux moments j’avais passés avec elle. Les 400 coups, les garçons, les fringues… Whoua ! Vraiment j’adorais Charlotte. Effrontée, belle et séduisante et pas du tout coincée du cul. Au contraire. Je m’approchai du bar avec mon verre à la main et je dis : -
Bonjour Charlotte, tu te rappelle de moi ? Charlotte parut gênée mais répondit : - C’est pas vrai, c’est toi Sarah ? - C’est moi, Sarah ! - Whoua ! T’es devenue très belle, j’adore ta coiffure à la garçonne.
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Toi aussi Charlotte, t’es hyper sexy ! Qu’est-ce que tu veux, depuis que je suis célibataire, je prends du bon temps !
Sarah n’avait au fond pas très envie de revoir Charlotte mais puisqu’elle était là devant elle autant en profiter. Et Charlotte avait envie de se raconter. Après le lycée, Charlotte avait fait un apprentissage de vendeuse. Elle avait fini première de sa classe avec un prix d’excellence et tout de suite, elle avait trouvé un poste de vendeuse de prêt-àporter dans une petite boutique du centre ville. Elle était bien payée, elle avait droit à assister à deux défilés haute couture par année à Paris, tout frais payés. 5. Elle s’était mariée avec un homme d’affaires qui voyagent souvent à travers le monde. Elle avait un petit garçon qui était son petit dieu. Elle était heureuse depuis son divorce. Son mari étant un peu volage, elle avait préféré divorcer et essayait par tous les moyens, via son avocat. de mettre son ex sur la paille.
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Sarah écoutait, souriait, faisait de petits commentaires mais ne parla pas, ce soir-là, d’elle. Et très naturellement, Charlotte invita Sarah à boire un dernier verre chez elle. Charlotte avait un somptueux appartement en attique avec une vie splendide sur la ville. Grande terrasse, appartement coquet et intérieur décoré avec soin. Sarah aimait beaucoup. Elle burent encore quelques cocktails et Charlotte prépara quelques toast au saumon délicieux. Elle rirent beaucoup, dansèrent même ensemble. Charlotte était une femme séduisante et sensuelle. Sarah se sentit bien dans ses bras et elle l’embrassa tout naturellement. Elle était un peu saoul mais pas assez pour perdre son sang-froid. A la fin, Sarah demanda si Charlotte avait du Champagne. Charlotte était vautrée sur son canapé passablement ivre. -
Dans le frigo. Les coupes sont dans l’armoire derrière toi.
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Sarah apporta les 2 coupes et elles trinquèrent à la vie, à l’amour et aux beaux étalons. Elles rirent et Charlotte se déshabilla car dit-elle, elle avait chaud. Sarah l’observa se déshabiller et tomba amoureuse de ce corps si attirant et sensuel. Elle approcha ses mains lentement de ce corps sublime et le caressa. Charlotte ne dit rien mais Sarah devina qu’elle prenait du plaisir à être traitée de la sorte. Mais voilà, Charlotte était de plus en plus ivre. Et elle demanda soudain à Sarah de la porter dans son lit. Ce que fit Sarah. C’est vrai que Charlotte ne tenait plus debout, alors Sarah dû la porter et la coucher. Et Charlotte s’endormit. C’est le moment que Sarah attendait pour agir. Elle prit le corps inconscient de Charlotte à bras-le-corps et l’amena dans la salle de bain. Elle coula un bain chaud et mis le corps dans le bain. Elle prit la tête de Charlotte et la plongea dans l’eau. Charlotte s’agita un peu mais Sarah la maintenait fermement sous l’eau, jusqu’à ce que Charlotte ne bougea plus. Alors, elle prit une lame de rasoir dans la pharmacie et d’un coup net et précis, elle sectionna les veines de Charlotte au niveau
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des poignets. Et Charlotte se vida de son sang. Avant de fermer la porte de la salle de bain, Sarah s’exclama : - Tu l’as bien mérité, salope ! Et Sarah quitta l’appartement. Elle avait bien sûr avant laver les verres, mis la bouteille de Champagne dans son sac et emmené les habits de Charlotte dans la chambre à coucher. Et Cette nuit-là, Sarah dormit paisiblement et le cœur léger. 5. 6. Sarah passa ses examen haut la main. Elle était maintenant psychologue et pouvait si elle le désirait ouvrir son cabinet. Sarah ne lisait pas les journaux et ne regardait pas les nouvelles à la télévision. Donc, elle ne fut pas informée de l’émotion qu’elle avait provoquée avec ces deux meurtres. Tout le monde en parlait. Les journalistes en firent leur une, la Police qui
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prélevait les moindres indices et le quidam qui avait sa petite idée sur le meurtrier. Mais les enquêtes piétinaient et n’apportaient rien de nouveau. Sarah, elle, décida de quitter la ville pour aller s’installer à la campagne. Plus près de ses parents vieillissants. Elle les avait perdu un peu de vue quand elle avait commencé l’université et prenait contact avec eux par téléphone une fois par mois. Elle n’avait pas grand-chose à leur dire, mais elle se sentait obligée de prendre de leurs nouvelles régulièrement. Elle n’oubliait pas non plus que, durant son adolescente, elle n’avait pas été soutenue et écoutée par eux. Mais bon, c’est le passé, tout est oublié ! Lalala ! Sarah chercha d’abord un petit appartement. Elle ne voulait sous aucun prétexte vivre chez ses parents. C’est vrai, qu’elle n’avait pas beaucoup d’argent, mais elle ne voulait pas dépendre d’eux financièrement. Elle en trouva un. Petit, pas cher et avec petit jardin. Le propriétaire avait même construit un sauna. Sarah adorait le sauna. En plus, il était libre de suite. Et Sarah s’y installa.
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Elle s’y plu tout de suite. Elle ne savait pas pourquoi mais elle se sentait bien. Elle se sentit revivre au contact de la nature et de l’air frais de la campagne. Les gens d’ici étaient très gentils avec elle,lui apportant des légumes, des saucissons et même une fois une tarte aux pommes. Elle avait ouvert son cabinet de psychothérapie dans une chambre de son appartement et les clients venaient, pas nombreux c’est vrai, tous attirés par cette belle jeune femme ayant quitté la ville pour s’installer chez eux. Sarah aimait son métier. Ses patients lui racontaient des choses de leur vie qu’ils n’avaient jamais dit à personne. Ils se sentaient en sécurité et en confiance devant cette jeune femme qui gardait souvent le silence mais qui était l’écoute de leur souffrance et qui les soutenait dans leurs épreuves. Et un soir, Sarah allait fermer son cabinet quand sa secrétaire vint lui annoncer un client de derrière minute. Un homme. L’homme qui rentra dans son cabinet était trapu, petit et avec des cheveux noirs. Il
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avait un teint basané et parlait mal le français. Il dégageait de cet une force que Sarah n’avait jamais ressenti. Et tout de suite, Diego plut à Sarah. Il s’assit et commença à pleurer. Sarah fut touchée mais ne le montra pas. Diego était ouvrier agricole. Il était d’origine péruvienne et en ce moment, il traversait une période déprime. Il n’avait envie de rien, son travail l’ennuyait et il se sentait seul et abandonné. Et il crevait d’ennui de son pays, de ses parents et de ses amis qu’il avait du quitter à cause de la cris économique. 7. Il était venu d’abord pour aider un riche propriétaire terrien qui avait besoin de main d’œuvre pour effectuer les grands travaux d’été. Le travail physique ne lui faisait pas peur. Il était venu plusieurs années de suite et comme il était apprécié par son patron, qui le traitait bien, il était resté. Il était nourri, logé, blanchi et occupait une petite chambre à l’écart de la ferme. Sarah écoutait son récit et à la fin lui proposa quelques séances et lui donna une adresse d’un de ses confrères médecin quoi pourrait lui prescrire des médicaments afin,
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que Diego puisse traverser son état dépressif plus paisiblement. Diego venait une fois par semaine tard le soir après son travail. A chaque séance, il se confiait un peu plus. Il raconta son mariage raté avec une amie d’enfance, il raconta son père alcoolique, il raconta sa mère qui se tuait au travail pour nourrir ses frères et sœurs. Ces récits attendrirent Sarah. Elle ressentait pour Diego de l’empathie et au fil des séances beaucoup de tendresse pour cet homme. Et puis les séances prirent fin. Diego allait mieux et Sarah regrettait déjà leurs échanges. Et puis un soir, Diego arriva avec un immense bouquet de fleurs. Sarah en fut surpris et le laissa entrer. Elle lui demanda si il avait mangé. Il n’avait pas mangé et Sarah lui prépara vite fait un plat de spaghetti à la bolognaise et ouvrit une bonne bouteille de vin rouge reçue par un de ses patients. Ils mangèrent tranquillement et ensuite allèrent boire leur café devant la cheminée. Diego était gai ce soir-là. Il chanta des chansons de son pays et Sarah rit beaucoup.
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Et lorsque Diego voulut partir, Sarah l’invita à rester coucher chez elle. Diego accepta. La première fois qu’elle fit l’amour avec Diego restera pour Sarah le plus beau moment de sa vie. Diego était un homme doux. Ses mains respectaient son corps et étaient d’une douceur inimaginable. Diego était plutôt un homme timide mais cela ne déplaisait pas à Sarah. A chaque fois que Diego l’embrassait, Sarah ressentait un frisson qui lui traversait tout le corps. Quand Diego posait ses mains sur ses seins, Sarah sentait son désir monter. Elle avait une envie folle de faire l’amour et pour la première fois, Sarah n’avait pas envie de baiser mais d’aimer. Quand Diego la pénétra, doucement et avec respect, elle explosa de joie et de plaisir. Sarah aimait profondément Diego et elle n’avait aucunement envie de le tuer. 6.
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Mais il restait à Sarah quelque chose d’important à faire… Et peut-être pourraitelle être enfin heureuse… Et l’occasion se présenta un samedi aprèsmidi en début de soirée. Elle était allée au supermarché du coin faire quelques achats. Elle roulait tranquillement dans le centre ville quand elle vit ces parents. Devant elle. Ils traversaient la rue. Son père avait vieilli. Il marchait un peu courbé et sa mère suivait derrière. Elle avait les cheveux gris et semblait suivre son mari avec difficulté. Elle ne su pas pour quoi, mais au lieu de ralentir, elle accéléra. Elle fonça sur eux. Il y eut 8. un choc mais Sarah continua. La seule chose qu’elle vit ,ce fut ,dans son rétroviseur ,deux poupées complètement désarticulées gicler sur le trottoir. Elle cria alors très fort : »Vous l’avez bien mérité, parents de merde ! ». Ensuite Sarah roula…. Roula pendant des heures. Elle arriva dans une petite station de montagne. Elle continua jusqu’à trouver un lac artificiel. Elle enleva les plaques de sa voiture et poussa celle-ci dans le lac. Après
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être resté quelque temps en surface, sa voiture plongea dans les profondeurs du lac. Alors Sarah mit son bonnet, prit son sac de montagne et se rendit dans la station pour passer la soirée et dormir. Après un petit-déjeuner copieux, Sarah rentra chez elle le cœur léger. Ensuite bien sûr, il y eut le téléphone de la police qui lui apprenait le décès de ses parents renversés par un chauffard, la visite des pompes funèbres et l’enterrement. Sarah pleura, serra des mains, embrassa des dizaines de personnes de sa famille et rentra chez elle retrouver Diego. Elle ne se sentait pas triste, au contraire, elle se sentait soulagée et enfin libre. 7. Et ensuite Sarah ne connut que le bonheur. Sarah se maria avec Diego. Elle eut deux enfants magnifiques qu’elle aima et éleva avec amour. Elle continua son travail de psychothérapeute, Diego continua de travailler comme ouvrier agricole. Et pendant un été torride Diego succomba d’une crise cardiaque. Sarah continua son
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chemin. Ses deux enfants devinrent grands. Ils quittèrent le nid familial et firent leur vie. Les enquêtes policières et criminelles ne donnèrent aucun résultat. Sarah ne fut jamais inquiétée et les dossiers furent classés. Sarah termina sa vie dans un maison de retraite. Le personnel soignant l’adorait. Sarah. Elle était gaie , joyeuse et coquine. A aucun moment, il ne porta un jugement sur sa façon de s’habiller.. Car il faut bien le dire, Sarah s’habillait comme une pute.
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