Y a de la friture sur la ligne

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_Les enquêtes de Ric et Paloma ---------------------------------------1.Y a de la friture sur la ligne

1C’était un petit matin pluvieux. Un matin, o`vous n’avez pas envie de sortir de votre lit. Un matin, où vous avez de baiser et de jouir de tout votre soul. Mais voilà, dans la vie, tu fais pas ce que tu veux, tu fais ce que tu peux avec ce que tu as. Donc Ric but un petit café à la va-vite, pris son parapluie et sortit de chez lui. Putain, la merde, il pleut comme vache qui pisse. Mais bon, j’ai un meurtre à élucider et ça, ça me donne la pêche ! Un cadavre de femme avait été hier découvert sur le bord du lac. Tuée certainement à l’arme blanche. La femme avait ses habits : une robe légère et un chemisier blanc transparent. Elle ne portait pas de soutien-gorge. Pour Ric, l’enquête s’annonçait difficile, mais il pouvait compter sur Paloma, une jeune inspectrice rousse à grosses poitrines et toujours la gueule ouverte. Ric adorait Paloma. Il avait une fois couché avec elle et cette nuit torride resterait pour lui, le plus souvenir de baise de sa vie. Ric trouva Paloma à la morgue où le cadavre avait été emmené pour autopsie. Rita, la médecin légiste, une petite rousse qui avait bourlingué dans le monde entier, se tenait devant la table d’autopsie et semblait réfléchir. -Alors Doc, ce cadavre de femme vous parle-t-il ? -Tu peux dire qu’il me parle, Ric, mais tu sembles crevé ? Bon, bref… Elle est morte de dixsept coups de couteaux et d’une fracture à la base de la nuque. Perforations des poumons, de l’aorte et du cœur. Bref, elle s’est vidé de son sang. Dix-sept coups de couteau c’est de la haine. Le ou les individus se sont acharnés sur le corps , mais elle n’a pas été violé. Pas de sperme. -Autre chose Doc ? -Une petite chose… j’sais pas si c’est important… mais elle portait un petit bracelet à la cheville. -Et alors ? Je pense que la femme devait être lesbienne. - Voilà qui m’avance… Allez Paloma, en route, action, merci Doc ! Quand ils sortirent de la morgue, il y a avait une petite éclaircie qui laissait passer un rayon de soleil maigrichon. Ric et Paloma avaient besoin d’un petit café bien et qui d’autre à Paris faisait le meilleur cappuccino du monde ? C’était Tiziana, chez Tiziana. Tiziana, un sourire venant tout droit de Sicile et qui parlait français comme une vache espagnol, mais Ric s’en foutait car il avait besoin d’un stimulant pour faire marcher ses neurones. -Qu’est-ce tu penses Paloma ? Moi, j’dois te dire que je patauge grave. On a pas trouvé de papiers sur le lieu du crime, les empreintes de la victime n’ont rien donné. Pas de couteau, rien, nada !


2-Bof, qu’elle ait été lesbienne, quelle belle affaire ! Moi franchement, je m’intéresserais d’abord aux hommes qu’elle a rencontrés. Peut-être que l’appel à témoins donnera quelque chose. Ah ! Oui….Rita m’a dit quelque chose d’intéressant. La victime s’est défendu et comme elle portait de longs oncles, peut-être que nous trouverons des fibres exploitables. J’l’espère…. Elle a quand même reçu dix-sept coups de couteau et elle s’est vidée de son sang. Ces petits salopards… Ils faut que j’m’les fasse ! - Tout doux bébé ! Tu sais bien, que quand tu te mets en colère, tu penses pas correctement ! Merci Bella, viens on s’en va ? - -On va où ? - - J’irais volontiers faire un petit tour sur les lieux du crime. C’est bizarre de voir les lieux d’un crime comme si il n’y avait pas eu crime. Tout était propre. La brigade scientifique avait fait son job. Le corps enlevé et le sang nettoyé. Place nette, propre, les braves gens pouvaient de nouveau se balader, les enfants jouer. Ça fait bizarre, mais c’est la vie se dit Ric. -

Et alors, qu’est-ce qu’on cherche, Ric ? Tout ce qui peut faire avancer notre enquête et même les moindres indices qui ne la fera sûrement pas avancer ironisa Ric. Y là une empreinte de semelle, je vais en faire un moule et toi, tu as trouvé quelque chose Paloma. Bof, je sais pas… j’me dis que le meurtrier ou les meurtriers ont peut-être utilisé des gants en plastique et qu’ils les ont jeté peut-être dans une poubelle. J’vais aller voir làbas.

Paloma revint cinq minutes après avec un gant bleu. Elle le tenait du bout des doigts comme si il était contagieux. Peut-être un indice… Maigre… Mais un indice quand même. Ric et Paloma s’ennuyait ferme dans le local du commissariat. C’est vrai qu’il faisait chaud, lourd cet après-midi de juillet. Et soudain, une sonnerie de téléphone retentit. Ric décrocha et mis le haut-parleur. -Bonjour, c’est Victor Grain au téléphone, je crois que j’ai reconnu la femme parue dans le journal ce matin. C’était mon ex petite amie. Elle s’appelle Carole Daim. - M. Grain, vous êtes à la maison ? Oui, alors on vient tout de suite. -Wouah ! Paloma, ça devient intéressant ! Ils allèrent chez Victor Grain avec la vieille Deuch de Paloma et trouvèrent facilement la maison où habitait Victor Grain. C’était un petit pavillon de banlieue bien entretenu. La haie avait été taillé, le gazon coupé et le chemin brossé. Nickel. Ric détestait ça ! -Bonjour, nous sommes les 2 inspecteurs Ripley et John’s. Vous êtes M. Grain. -Oui, entrez, vous prendrez bien quelque chose à boire ? Une limonade, un verre d’eau ? - De l’eau pour les 2, répondit Paloma, merci ! Bon racontez-nous tout sur votre ex petite amie. - Bon ! D’abord j’y ai pas cru quand j’ai vu sa photo sur le journal. Mais c’est bien Carole…


(silence)…Une chouette fille, Carole. Nous avons vécu ensemble une année à tout casser. 3Jamais de dispute. Il me semblait que j’avait trouvé mon âme sœur, enfin. Oui, inspecteur, j’ai 46 ans. Donc que du bonheur …pendant quoi, 6mois et ensuite, j’ai senti Carole plus distante. Moins tendre, moins souriante, distante. J’ai essayé de lui parler mais elle se taisait, se refermait comme une huître. Et puis un beau matin, quand je me suis réveillé, Carole était partie, sans une explication, elle avait pris tous ses habits. Et j’n’l’ai plus jamais revue. J’ai bien essayé de la chercher, inspecteur, mais j’ai vite abandonné. Nous n’étions pas mariés, Carole était adulte et elle pouvait partir où bon lui semblait, n’est-ce pas inspecteur ? -Ouais murmura Rick. Est-ce que Carole avait de la famille ici ? -Ici, non, un sœur à Lille, je crois. Ses parents étaient morts et elle connaissait pas grand monde car elle était plutôt de nature réservée, Carole. -Et elle travaillait où ? demanda Paloma. -Elle avait trouvé un bon travail de secrétaire chez Giroud, l’avocat de la Rue St.-Denis. Elle s’y plaisait, je crois et elle parlait souvent de M. Giroud, un homme respectable et respecté. - Si j’ai bien compris, Melle Daim est partie de chez vous sans explication et du jour au lendemain ? demanda Ric. - C’est cela. -Bon pour l’instant, nous n’avons pas d’autres questions, M. Grain. Mais restez è notre disposition, nous aurons peut-être encore besoin de vous. Merci - C’est d’accord, inspecteur. -Moi franchement, je trouve ce M. Grain pas vraiment touché par la mort de son ex. Pas d’émotions, pas de larmes, pour moi, c’est suspect. - Ouais, mais c’est un homme. C’est un peu normal qu’il ne montre pas beaucoup d’émotions. _Ben, moi, j’en connais qui pleurent après une nuit d’amour avec moi, Môssieur. -Ouais… ça m’étonne pas… tu les épuise tellement ! Sur le chemin du commissariat, Ric et Paloma s’arrêtèrent chez M. Giroud, l’avocat. Il les reçut dans son bureau très classe et à l’image d’un avocat qui gagne plutôt bien sa vie. Il répondit d’une voix polie et courtoise aux questions des inspecteurs. -

Vous savez, je n’ai pas à me plaindre de Melle Daim. Elle faisait correctement son travail et restait même le soir quand je lui demandait. Elle était plutôt timide et réservée mais agréable et toujours bien habillée. Et ces derniers temps, vous n’avez rien observé de changé chez Melle Daim ? demanda Paloma. Puisque vous me demandez et maintenant que j’y pense je crois bien que oui. Melle Daim était plus gaie, plus souriante et si elle ne fréquentait pas ce Monsieur… Grain, j’aurais dit qu’elle était tombée amoureuse.

-C’est super intéressant ce qu’il a dit, cet avocat, la Carole était amoureuse… On trouve son amoureux et on trouve le meurtrier dit Ric. -Pourquoi ? Toi, quand tu es amoureux, tu tues ta copine ? -Non, c’est pas ce que je voulais dire, Paloma mais ça m’étonnerait pas que le mobile du crime soit le cul. Ou l’écu.


C’est alors, que Paloma et Ric buvaient un Martini à la terrasse d’un café, que le portable de Ric sonna. C’était le commissariat. Les éléments trouvés sous les ongles de Carole Daim avaient donné quelque chose. 4.- Okay, on arrive ! -Ben voilà, j’ai bien examiné le dessous des ongle de Carole Daim dit John de la scientifique. J’ai trouvé des fibres provenant certainement d’un jeans mais le plus intéressant, c’est quand j’ai comparé les extraits de peau et notre ordinateur. L’ADN appartient à… Carlos Almodovar. -Putain mais ce qu’il vient faire dans notre enquête ce Carlos. Demanda Ric. Je le connais bien mais je le vois mal trempé dans un crime. Il a plutôt arrêté pour brigandage, voie de fait et une fois pour coups et blessures sur sa compagne. -C’est peut-être bizarre, mais cette fois, le Carlos, il a franchi la ligne rouge dit Paloma. Carlos Amodovar jouait aux cartes avec ses potes. Quand il vit arriver les deux inspecteurs, il fit semblant de rien et but une gorgée de Pastis. -Bonjour inspecteur, j’peux vous payer quelque chose à boire. - Non merci, Carlos. J’te présente d’abord ma coéquipière Paloma John’s. On aimerait bien parler avec toi dans un lieu tranquille. -Pas de blème, venez, on sera plus tranquille dedans. -Bon on va aller droit au but. Tu connais Carlos une certaine Carole… Carole Daim. -Bof, ça me dit rien. J’devrais ? - Carole Daim a été tuée au bord du lac. De 17 coups de couteau et d’un coup qui lui a brisé la nuque ? -Et alors ? Puisque je vous dis que je ne la connais pas ! - Voilà, le problème, c’est qu’on a retrouvé ton ADN sur les lieux du crime. C’est embêtant mais Carole Daim avait ton ADN sous les ongles, ce qui signifie qu’elle s’est défendue. Voilà, Carlos, tu n’as toujours rien à dire. Carlos avait soudain blêmi. Il ressemblait de plus en plus à un gosse prit en flagrant délit de connerie. -Peut-être que je la connais et peut-être pas. -Bon là, Carlos, on joue plus. C’est pas une connerie de gosse. Il y a eu meutre et si t’es condamné, j’peux te le dire tu verras pas de si tôt le soleil, c’est moi, qui te le dis. - Ouais, je connais cette Melle Daim, j’ai participé à son tabassage mais je ne l’ai pas tuée.- Alors qui ? demanda Paloma qui commençait à se mettre en colère. - On a été payé. -Quoi payer pour la tuer. -Non, pour lui donner une leçon. Pour lui faire peur. Ça aurait du en rester là, mais tout a foiré. -Raconte dit Ric. -Voilà. Un soir, j’étais avec Ricco et Antonio de fumer d’la beuze en éclusant de la bière quand Ricco a reçu un coup de téléphone. Ça devait être important, car il s’est éloigné de la table. Cinq minutes après, Ricco est revenu et il a dit qu’il avait du boulot pour nous. Juste foutre la frousse à une bonne femme. Le job était bien payé et j’ai dit oui. Antonio aussi.


La bonne femme se promenait toujours à la même heure au bord du lac. Le job consistait à l’effrayer, de lui donner quelques coups et de la menacer de mort. Un point, c’est tout ! Mais voilà ! -Voilà ? 5. –La bonne dame, elle s’est défendue et a commencée à gueuler. Ricco a dit alors : »Il faut qu’elle la ferme cette pute ! ». J’ai pris peur et j’lui ai donné un coup de batte de baseball mais elle était coriace, elle continuait à gueuler. Alors Ricco a sorti son crand’arrêt et l’a poignardée. Un fois, deux, trois fois… -Dix-sept fois… dit Paloma. Et après ? -Ben après, on a foutu le camp. Jeté le couteau dans une poubelle et brûlé la batte et après--- on s’est saoulé jusqu’au petit matin. -Ecoute Carlos, tu m’as parlé d’un téléphone qu’avait reçu Ricco. Tu sais qui c’était ? - Ricco m’la dit plus tard quand il était complètement pété : c’était son petit ami. -Putain ! Son petit ami. Viens Carlos, on va aller au commissariat où quelqu’un prendra ta déposition par écrit et nous, Paloma, on va terminer notre enquête, car franchement cette affaire me déprime au plus haut point. -Bonsoir M. Grain, vous allez bien ? demanda Paloma. -Ah ! Bonsoir ! Votre enquête avance, Monsieur l’inspecteur ? -Ben pas mal, à dire vrai. On passait par là et on voulait vous informer des dernières nouvelles ! -C’est bien gentil de votre part. Alors je vous écoute. Vous voulez un verre de limonade ? -Non merci, M. Grain dit Paloma en s’asseyant sur un transat. On vient d’arrêter un des agresseurs de votre femme. Il ne l’a pas tuée mais a participé à l’agression. -A l’agression, mais Carole est morte. - Voilà ce qui chiffonne, votre compagne ne devait pas mourir mais seulement recevoir une leçon. N’est-ce pas M. Grain ? -Quoi, vous m’accuser d’avoir tué Carole ? - Non, vous ne vouliez pas la tuer mais vous avez commandité l’agression et ça, on n’en a la preuve, alors ? Vous n’avez rien à dire M. Grain ? En quelques secondes, M.Grain était devenu un vieillard. Il s’était recroquevillé sur sa chaise et il commença à parler d’une voix éteinte. -

Carole, je l’aimais. Je l’aimais comme un fou. Au début, c’était le bonheur puis peu à peu, Carole est devenue plus distante, moins tendre. Et elle restait de plus en plus tard à son bureau. Quand elle rentrait à la maison, elle m’expliquait que M. Giroud lui avait demandé de finir un dossier. Mais je ne l’ai pas cru et un un jour, je l’ai suivie. Elle a pris le bus, je j’ai suivie en voiture. Soudain, elle est descendue. Loin de son travail. Un jeune blonde l’attendait. Elles se sont embrassées et sont parties en se tenant les mains. Vous comprenez, inspecteur, Carole m’a quitté pour … une femme. Cette pute était lesbienne ! Alors j’ai vu rouge, j’ai embauché des petits ddélinquants pour lui donner une leçon, pas pour la tuer ! Non, j’voulais pas la tuer, Carole…

M. Grain commença à pleurer. Ric et Paloma se regardèrent. Ric téléphona au commissariat et demandèrent à M. Grain de les suivre. Il commença à pleuvoir. -Bon ! Paloma, qu’est-ce que tu en dis d’aller dormir un peu. Moi je suis crevé ! -Ouais, Ric, on la bien mérité !


********************************************************************* 2.Peinture fraîche sur étoile filante Ric avait plutôt bien dormi. Il avait passé la soirée et une bonne partie de la nuit avec Evelyne, une amie. Evelyne était infirmière à St.Anne et lui disait souvent que le monde est un grand hôpital psychiatrique. Ric avait parlé de tout avec Evelyne en sirotant un whisky single malt. Alors ce matin, il avait un peu la bouche sèche et les neurones embrumés. Paloma avait toujours de la peine à se réveiller. Elle s’était endormie sur le canapé, sa chatte sur les ventre et Carmen de Bizet dans les oreilles. Et quand son téléphone sonna, elle ne le prit par tout de suite. Mais le téléphone continua de sonner… C’était Ric. Il était au commissariat. Ils avaient retrouvé un homme mort dans la Seine. Au commissariat, c’était l’effervescence. Ça grouillait comme dans une fourmilière. Paloma ne trouva pas Ric mais le planton lui dit où le trouver au bord de la Seine. Ric se trouvait devant un corps recouvert d’une bâche. Paloma s’approcha lentement. Elle n’aimait pas particulièrement les noyers. -Salut Ric alors qu’est-ce qu’on a ? -Homme, sexe masculin et retrouvé dans le Seine nu comme un vers. En effet, l’homme était nu, son corps plutôt obèse était recouvert d’algues. En étant resté certainement plusieurs jours dans l’eau, il avait aussi gonflé. - Ouais, c’est pas très appétissant ! J’en conviens. Dit Ric. - C’est le moins que l’on puisse dire. Et comment a-t-il été retrouvé ? demanda Paloma. - C’est un pêcheur qui l’a retrouvé alors qu’il pêchait le brochet. - Alors, Doc, en s’adressant à une petite rousse, qu’est-ce que tu peux en dire ? - Avant l’autopsie, pas grand-chose. J’t’en dirai plus cet après-midi, okay ? - Okay ! nous, on va boire un coup de blanc avec Paloma, toute cette flotte m’a donné soif. -

Un corps de noyer, c’est toujours moche pour l’identifier mais en plus si il est nu alors…

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Alors, j’sais pas trop, dit Paloma, j’ai observé qu’il avait les ongles manicurés et une coupe de cheveux impeccable, ça devait être un homme du monde…

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Un monde, quel monde ?

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Je pense qu’il vivait bien, financièrement parlant.

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Ah ouais, alors ça restreint vachement nos recherches. Un homme riche. Ben, Paloma il y en a des milliers sur Paris.

Ils burent leur muscadet bien frais sur la terrasse du Pêcheur, tout en profitant du soleil.


A la morgue, Rita s’affairait. C’était déjà le 2ème noyer cette semaine. Avec les suicidés de la Tour Eiffel, elle se demandait si c’était pas la crise qui précipitait tellement de femmes et d’hommes dans la mort. Peut-être, peut-être pas ? 2Ric et Paloma arrivèrent en début d’après-midi, Rita n’était pas tout à fait prête mais tant pis. -Alors, j’ai examiné votre homme dit Rita et premier point, l’homme n’est pas mort de noyade. Il n’avait pas d’eau dans les poumons. Il a été tué avant et balancé dans la Seine. Mais de quoi est-il mort, j’sais pas très bien. Bon, il devait être un bon vivant et bon buveur. Son foie était en mauvais état mais y a pas de traces de coups, pas de balles, pas de fractures. - Mais alors il est mort de quoi ? demanda Ric. - J’ai fait des prélèvements toxicologiques mais j’n’aurai pas les résultats avant demain. - Peut-être empoisonné. Mais ce que j’ai trouvé bizarre, c’est les déformations au niveau des pieds. Bon, il y a des hallux… ok, mais ces déformations ressemblent à des pieds de femmes qui portent des hauts talons ! - C’est pas sérieux, Rita ? dit Paloma. - Très sérieux au contraire votre homme a porté des hauts talons et cela pendant des années. Pourquoi ? A vous de me le dire. - C’est vraiment bizarre ! j’ai jamais vu ça ! s’exclama Ric. Tu veux dire que cet homme obèse marchait avec des hauts talons ? - Peut-être pas du matin au soir, mais une bonne partie de la journée. Oui. Quand Ric et Paloma sortirent de la morgue, ils n’en menaient pas large. Ils ne savaient pas quoi dire devant les affirmations de Rita. -Un homme obèse retrouvé noyé dans la Seine qui n’est pas mort de noyade, qui n’a pas été tué par balle ni par arme blanche et qui de surcroît marchait avec des hauts talons, t’en penses quoi Paloma ? -Franchement Ric, j’en sais trop rien. Attendons les résultats toxicologiques. Mais un homme qui porte des hauts talons, ça te fait penser à quoi ? - Un homme qui s’habille en femme… - Oui, mais encore ? -Putain ! Tu crois… que notre homme est un artiste de cabaret genre Michou. - Exact, mon pote, un travelo. - Alors prépare-toi à marcher, ma belle, car des cabarets dans Paris, c’est pas ce qui manque ! Et les cabarets, ils les écumèrent Ric et Paloma. Munis d’une mauvaise photo, ils passèrent d’un cabaret à l’autre. Un matin, un après-midi et un soir…Paloma entra dans « Le chaud lapin ». Elle était fatiguée et pensait qu’à une chose : rentrer chez elle et prendre un bain bien chaud pour se détendre. « Le chaud Lapin » était un cabaret comme un autre, à Pigalle. Il n’était pas luxueux, sentait la sueur et le renfermé avec une touche de parfum bon marché. Quand Paloma s’approcha du bar, elle était résignée et un peu désespérée. -Vous connaissez cet homme, dit-elle au barman, qui essuyait des verres. - Attendez, j’l’a vois pas très bien. Je vais mettre plus de lumière. Mais oui, la photo est mauvaise, mais je crois bien reconnaître Roro. - Roro ?


-C’est comme ça qu’on l’appelait. Mais inspecteur, il est arrivé quelque chose à Roro. - Il est mort. On l’a retrouvé dans la Seine. -Mort ? Mais c’est pas possible ! Roro, c’était la crème des hommes, j’le connais depuis quoi… 20 ans. - Et qu’est-ce qui faisait dans ce cabaret ? - Son numéro avait beaucoup de succès auprès de la clientèle. Il s’habillait en Régine et chantait. Il connaissait tout le répertoire de Régine. - Mais il s ?habillait aussi comme Régine ? - Oui, maquillage, hauts talons, robe à paillettes. La totale quoi ! - Je vois… et il s’appelait comment Roro dans la vraie vie ? - ça, j’sais pas. Il faudrait demander à la patronne. Vous voulez que j’l’appelle ? -Volontiers. Peu après arriva une dame très maquillée, portant une mini-jupe rose et des hauts talons. -Julia Rui, patronne du « Chaud Lapin ». Bonjour, inspecteur, à quoi puis-je vous être utile. - Votre barman a reconnu l’homme sur cette photo et j’aimerais que vous m’en dites un peu plus sur lui. Mme Rui regarda la photo et sembla comme pétrifiée. - Roro. Qu’est-ce qui lui est arrivé ? - On a repêché son corps nu hier dans la Seine. - Mais c’est pas possible ! Roro ! - Ben oui ! Parlez-moi de lui et d’abord, il s’appelait comment votre Roro ? - Roger Lepic. J’l’avais engagée sans trop de conviction d’abord. Ensuite, j’ai vu son numéro et j’ai été plus que convaincue. Ok ! Mais dite-moi, Mme Rui, Il vivait de quoi Roro ? - Bon ! il travaillait chez moi depuis vingt ans et à côté, il avait hérité d’un petit pactole des parents, je crois. - Et il vivait ? - Dernièrement, il habitait un petit studio près du cabaret. Avant, il a habité chez sa mère, qui est décédée ily a cinq ans, dans un petit pavillon de banlieu. - Et vous savez pas qui aurait pu le tuer ? - Mais non, Roro, il était aimé par tout le monde… Les clients, les filles, tout le monde ! - Bon ! Merci Mme Rui, c’est tout pour le moment ! Paloma retrouva Ric au café du Flore et devant son Mojito, elle lui raconta sa visite au « Chaud Lapin ». - Mais putain, Roro était aimé de tous sauf peut-être par son meutrier si j’ai bien compris ? commenta Ric. - C’est un peu ça ! Et peut-être aussi que notre cher M. Lepic n’était pas blanc comme neige. Le portable de Ric sonna, c’était Rita. -

Bon, je viens de recevoir les résultats de la toxico, dit Rita et je crois que je sais de quoi est mort votre homme. De quoi ? D’un empoisement ! D’un empoisenement ? D’un empoisement à la digitale. La digitale entre dans la fabrication d’un médicament pour le cœur.


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Et alors ? Alors celui qui en prend doit aller régulièrement chez son médecin pour faire une prise de sang. -Une prise de sang ? Oui, une prise de sang car trop de digitale ds le sang peut être mortelle. Le médicament soigne mais peut tuer aussi ! Voilà ! Wouah ! dit Paloma. Roro prenait des médicaments pour le cœur et le meurtrier le savait. Un médicament qui pouvait le tuer, c’est ça ? T’as tout compris, Paloma ! Okay pour la cause mais ça explique pas le mobile ? dit Ric. Tu veux quand même pas que je fasse tout le travail ?

Ensuite, Ric et Paloma allèrent se promener au bord de la Seine. Il fait moins chaud à cet heure et le ciel prenait une teinte rosée. C’est Paloma qui prit la première la parole- Tu vois Ric, Roro, il était aimé de tous mais je crois que c’était un solitaire. Des nuits passés sous les projecteurs, les acclamations et les paillettes et au petit matin, notre homme rentrait dans son petit studio de Pigalle. - Tu fais ta sentimentale Paloma, mais bon, ça fait pas avancer notre enquête. - T’as raison, Ric mais je me demandais… et sa vie sentimentale, sa vie sexuelle… Personne n’en sait rien de sa vie sentimentale… - Ben ! Allons demander à Mme Rui. Peut-être que… Quand ils rentrèrent, le « chaud Lapin » était encore pratiquement vide. Les premiers clients allaient arriver certainement pas avant une heure du matin. - Bonsoir, inspecteur, je vois que vous venez avec votre coéquipier, ce soir, c’est quoi le nom de ce beau gosse. - Ric Ripley pour vous servir. - -Je vous sers quelque chose ? - Non merci ! - On pourrait parler de Roro dans un lieu tranquille. - Mais certainement inspecteur, suivez moi. - Bon ! D’abord il faut qu’on vous dise que M. Lepic, alias Roro a été empoisonné et ensuite jeté dans la Seine. - Mais c’est horrible ! Ce pauvre Roro, si gentil et vous avez un suspect, inspecteur ? - Pas encore poursuit Paloma mais on s’intéresse un peu à sa vie sentimentale. Vous pourriez nous dire quelque chose là-dessus, Mme Rui ? - Oh ! Vous savez ce que font mes employés après leur boulot, c’est leur affaire ! Vous comprenez ? - Ouais ok. Mais M. Lepic a travaillé quand même 20 ans chez vous. Et il ne vous a pas fait de petites confidences ? Sous l’oreiller peut-être ? - Mais inspecteur, pour qui me prenez vous ? J’ne suis pas une pute ! - Excusez mon coéquipier, Madame ! Mais vous ne l’avez jamais vu avec une fille, une femme, il me semble que M. Lepic après son boulot vivait un peu en ermite. - C’est possible, mais j’en sais rien… - Okay, merci Mme Rui et bonne soirée. En sortant, Ric et Paloma bousculèrent un homme grand, de type méditerranéen avec de beau cheveux noirs et une barbe de deux ou trois jours. Un client certainement.


5Sur le trottoir, Paloma se mit en colère. _T’as vu comme tu t’as parlé à Mme Rui ? -Bon, okay, j’aurais peut-être pas dû, mais il me semble que la patronne, elle en sait plus que ce qu’elle nous a dit. - Et quoi de plus ? -J’sais pas vraiment mais j’vais trouver et maintenant Paloma, dodo ! Le lendemain au commissariat, Ric s’aperçut très vite que Paloma avait une pêche du tonnerre. _ Qu’est-ce qui se passe Paloma, tu as le feu au cul ou quoi ? - Non, mais j’ai réfléchi grave sur notre affaire. - -Et alors, tu es venue à quelle conclusion. - Que notre homme devait être homo ! - Bon ! Paloma, arrête avec tes affaires de cul, t’en as pas la preuve et on tue plus les homos aujourd’hui. - Et les pédophiles ? - M. Lepic, pédophile ? T’as aucune preuve. Pal ? - Non, mais je me disais qu’il serait bien d’aller faire un tour dans son petit studio. - Kay ! Allons-y ! Le petit studio de M. Lepic était bien tenu, propre mais vieux et était décoré spartiatement. Pas de vie, juste l’essentiel. Une table, un lit et des photos. Pamela avait raison. Des photos par centaine de jeunes filles pubères et de jeunes garçons. -Chapeau, Pamela, j’crois bien qu’on touche au but ! Je crois que le Roro a perdu la vie car il aimait un peu trop les jeunes enfants ! Mais bon ! On sait toujours par qui ! - Moi, j’sais pas trop, mais je suis presque sûre que la solution se trouve au « Chaud Lapin » ! -Alors allons-y et finissons-en ! Quand ils arrivèrent au « Chaud Lapin ». Pamela et ric trouvèrent la patronne, Mme rui avec l’homme qu’ils avaient bousculé le jour avant. Beau mec, cheveux, mal rasé. -Bonjour, c’est encore nous ! dit Ric. - Bonjour inspecteur, je vous présente mon associé Pedro Rodriguez - Enchanté ! Ma coéquipière ici présente croit que la solution de notre enquête se trouve chez vous. - Chez moi ? -Oui. Et comme j’aime beaucoup ma coéquipière, j’le crois aussi. Vous saviez que Roro avait des tendances pédophile ? - Mais pas du tout ! - Et votre associé. M. Rodriguez ? On sentait bien que son associé en menait pas large. Il était gêné. - Monsieur l’inspecteur, je vous dis tout de suite que oui, je savais que Roro était un pédophile. Un soir, alors que Roro était complètement bourré, je les accompagner à son studio et j’ai vu les photos. Mais je l’ai pas tué. Sur la tête de ma mère. - Bon, laissons votre mère où elle est mais vous Monsieur, qui êtes un macho de première, ça vous a pas mis en colère ? - Un peu, c’est vrai mais pas plus - Pas plus ? Et c’est Paloma qui reprit le témoin.


6- Moi au contraire, je crois, M. Rodriguez, que ça vous a mis dans une rage folle. Vous saviez que M. Lepic prenait un médicament pour le cœur et que vous l’avez empoisonné et que ensuite vous l’avez déshabillé et jeté dans la Seine. - Mais vous êtes folle, j’ai jamais tué quelqu’un ! - Et vous Mme Rui, vous aussi vous n’avez tué personne ? Et là, Mme Rui craqua. Grave. Elle commença à pleurer et dit : -

Vous savez Pedro, c’est pas un mauvais bougre. Mais quand il est rentré ce soir-là, il était très en colère. Il m’a dit : « Tu te rends compte, Roro a son studio plein de photos d’enfants. Ce salaud se paye des enfants. C’est dégueulasse ».

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Et alors ?

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Ben alors, Pedro, excuse-moi,a échafaudé un scénario. Il savait que Roro prenait des médicament pour son cœur. Alors un soir, après sa représentation, j’lui ai servi un cocktail, j’y avait ajouté une dizaine de tablettes que j’ai réduit en poudre et que Pedro lui avait volé dans son studio. Très vite, Roro s’est senti mal et il s’est effondré. Alors avec l’aide de Pedro, j’l’ai deshabillé et au petit matin, on a jeté le corps dans la Seine. Voila, inspecteur. Roro était un cochon, il méritait de mourir.

- Ouais, c’est une façon de voir ! termina Ric. _ Bon ! Paloma, j’crois bien qu’on va laisser terminer nos collègues et moi, je serais pour un bonne côte de bœuf chez Lucien. Qu’est-ce t’en pense ? - Très, très bonne idée ! Ric.


Silence dans les chaumières Je m’appelle Ahmed et j’ai tué ma femme, Fatima. Avec un couteau de cuisine. Sous les yeux D’Aziza, ma petite fille de cinq ans. Après avoir tué ma femme, je suis allé boire un café chez Tiziana avec Aziza. Il paraît que j’étais recouvert de sang mais j’m’en rappelle pas. Tiziana a téléphoné à la police et une inspectrice nommée, je crois Paloma John’s m’a prié de la suivre au commissariat. J’ai pas résisté. J’étais même soulagé. Je me suis assis sur un chaise. Aziza n’était pas à mes côtés. Et j’ai attendu, un verre d’eau devant moi. Ensuite deux inspecteurs sont entrés. J’ai reconnu l’inspecteur John’s et l’autre s’est présenté. Inspecteur Ric Ripley. -

Bonjour Mr. Nkiri, vous voulez bien nous raconter ce qui s’est passé ? me demanda l’inspecteur John’s. Et moi, Ahmed Nkiri, j’ai raconté… -

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Vous voyez inspecteur, quand nous avons quitté avec Fatima, ma femme et la petite Aziza qui avait 2 ans, la banlieue de Casa, Casablanca, nous étions de jeunes mariés et nous avions des rêves pleins les yeux. J’avais rencontré Fatima sur les bancs de l’école. Je suis tout de suite tombé amoureux d’elle. Elle était tellement belle, Fatima. J’ai fait l’amour avec elle seulement après le mariage. C’est notre culture, inspecteur, pas comme Europe. Aziza est née très vite après le mariage et c’est à ce momentlà, que nous avons décidé de venir en Europe pour permettre à Aziza d’avoir un avenir meilleur. C’était un rêve ! Et puis nous avons économisé, mes parents nous en prêté de l’argent et un beau matin, nous sommes partis, des étoiles pleins les yeux. C’est vrai qu’à cette époque, nous étions un peu naïfs, inspecteur ! Vous voulez boire quelque chose, Mr Nkiri, ?me demanda l’inspecteur Ripley. Volontiers, un thé chaud. Et après, Mr Nkiri ? Nous avions en Suisse des cousins et les premiers mois, nous sommes restés chez eux, le temps de demander les papiers et de trouver un logement. Nous avons assez vite trouvé du travail. Moi, comme technicien de surface,comme ils disent, et Fatima comme aide de cuisine. Aziza était encore petite et c’est ma cousine qui la gardait. Ensuite, nous avons eu notre propre logement, pas bien grand mais cela nous suffisait. J’étais avec la femme que j’aime, inspecteur, nous avions un logement et un travail. Le bonheur, quoi ! Et qu’est-ce qui s’est passé ? J’suis fatigué, inspecteur. Vous voulez que nous arrêtions ici l’interrogatoire, M. Nkiri, ? me demanda l’inpecteur John’s.


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2Non, finissons-en ! J’foutu en l’air ma vie et celle de ma famille. J’vais faire de la prison, Aziza va certainement être placée dans une famille d’accueil et j’ai tué la femme que j’aimais, alors finissons-en ! - Okay ! - Ensuite, j’ai perdu mon boulot. L’entreprise m’a licencié. Dégraissage m’a dit mon patron. Comme j’étais un des derniers arrivé, j’ai été le premier licencié et là, ça a commencé, l’enfer ! Fatima avait son travail et moi, à la maison je tournais comme un lion en cage. J’essayais de retrouver du boulot, mais rien, nada. J’m’occupais d’Aziza, je faisait le ménage et la cuisine, mais pour ma femme, c’était jamais assez. Elle a commencé à me faire des reproches, à me traiter de flemmard, de bon à rien. Vous savez, inspecteur, ça fait mal de voir votre femme vous traiter comme une merde. Mais bon ! j’disais rien. Je ravalais ma colère. Pour Aziza. De voir Fatima, la femme que j’aimais le plus au monde, se transformer en sorcière… Et puis, Fatima a commencé à sortir le soir, à rentrer de plus en plus tard. Elle ne voulait plus faire l’amour et elle si tendre et devenu dure, très dure. Et un jour, en buvant le café avec Mohamed, un compatriote, il m’a appris que Fatima me trompait. Avec un collègue de travail. Que j’étais le seul à ne pas le savoir. Et là, j’ai vu rouge. Moi, cocu, c’est l’humiliation suprême ! Et alors… j’ai attendu Fatima et quand elle est arrivée, j’ai sorti un couteau de cuisine et j’ai frappé, j’ai frappé devant les yeux d’Aziza, vous vous rendez compte. Devant ma fille bien aimée ! Et la suite, vous la connaissez… Et je me suis effondré… en larmes. Après. Ric et Paloma allèrent boire un café. Un silence de mort régnait. Et la seule phrase que Ric put dire c’est : « Putain de chienne de vie ! ».


Y a du grisbi à midi 1-Dis Paloma, tu sais qui on a retrouvé mort dans le jardin de sa villa ce matin ? demanda Ric. - Non, mais je suis certaine que tu vas m’le dire, Ric, répondit Paloma. -Eh bien, tiens toi bien ! Charles Baud. -Quoi ! C’est pas vrai, Ric. Le politicien ? -Himself. - J’arrive tout de go ! Quand Paloma arriva à la villa de Charles Baud, Ric était déjà là. -Et alors ? -Salut Pam, ben, la femme de ménage l’a retrouvé ici dans le jardin. Il était dans ses rosiers sur le dos, les yeux exorbités. Il était pas encore habillé, il portait son pyjama et sa robe de chambre. Pas de sang. Rien. Nada. - Il était marié Charles Baud ? - Divorcé deux fois. Pas d’enfants, mais une fortune colossale qui lui venait en grande partie de ses parents. - Et des confitures… les confitures Baud, vous les mangez et vous vous trouvez beaux ! -Ouais, si tu veux. Mais Baud était aussi un sacré politicien. Charisme, grosse gueule et beau mec. -Mais d’extrême-droite ! - Et oui, dans ses discours, il n’se gênait pas d’accuser les étrangers de tous les maux, c’est vrai ! Les Noirs, les Jaunes, les Rouges, tout y passait ! - Tu crois qu’il a été tué pour son fric ? -C’est possible, j’sais pas. Rita nous en dira peut-être un peu plus. Rita, le médecin-légiste, était aujourd’hui tout en beauté. Rayonnante, pas de maquillage mais un hâle d’une personne qui passe son temps libre à se dorer la pilulle. Charmante. -Salut Doc, alors t’as quelque chose à nous mettre sous la dent ? demanda Ric. -Salut beau gosse, salut Pam, ouais, pas grand-chose mais quand même. Votre homme était en parfaite santé. Et d’une. Et il est mort d’une crise cardiaque fulgurante. -Alors son cœur n’était pas autant en bonne santé que ça ? -C’est ça que je trouve bizarre, c’est qu’il avait un cœur de jeune homme mais qu’il a lâché quand même ! -Trop de boulot, trop de stress, peut-être ? -Peut-être ? -Merci, Rita, t’as fait d’autres prélèvements ? - Oui, je vous téléphone quand j’les recevrai… -Okay, bye, bon journée, Bella ! Devant leurs espresso, chez Tiziana, Ric et Pamela réfléchissaient. C’est Ric qui commença. - Charles Baud est mort d’une crise cardiaque fulgurante.Les yeux exorbités nous a dit sa femme de ménage. Comme si il avait eu peur de quelque chose ou de quelqu’un… - C’est une hypothèse, commenta Pamela. On a pas de preuves. - Et si c’était à causes de ses opinions politiques bien tranchées, qu’il était mort ? - Ça c’est intéressant, d’autant que dernièrement, c’était dans tous les journaux, il a traité une de ses collègues d’origine congolaise ,d’orang-outan !


- Ça m’étonne pas ! C’est du Baud tout craché ! répondit Pamela. 2Ils décidèrent après avoir bu leur café d’aller rendre une petite visite à Mme Ginette Bongbo, la parlementaire insultée par Baud. Il la trouvèrent à la cafétériat du Parlement entrain de lire le journal. -Bonjour, Mme Bongbo, je me présente, je suis l’inspecteur Ripley et ma coéquipière Paloma John’s, de la Police criminelle. Est-ce qu’on pourrait vous posez quelques questions, Mme Bongbo. -Bien sûr, mais faites vite la prochaine séance commence dans dix minutes. -Okay, j’vais pas y aller par quatre chemins, est-ce que vous avez tué M. Charles Baud ? -Ben, vous y allez fort, inspecteur, j’aime bien ça. Bien sûr que non, inspecteur Ripley. -Mais il vous a quand même traité d’orang-outan devant un parterre de journalistes ! -Et alors ! Sachez inspecteur John’s que si je devais tuer toutes les personnes qui m’insultent ou qui me crachent dessus en public, je devrais tuer la moitié du Parlement ! -Ok, ok, mais les propos de M. Baud étaient particulièrement insultants à votre égard ? - C’est vrai ,Madame, que cela m’a profondément blessé mais je n’ai pas tué M. Baud. -Merci Mme Bongbo et bonne séance. Devant un verre de Riesling bien frais, Pamela et Ric n’étaient pas bien avancés. Mais ils profitèrent de cette pause bienvenue. -Mme Bongo est quand même une femme incroyable. D’origine congolaise, elle a monté tous les échelons de la politique pour devenir parlementaire. C’est déjà difficile pour un blanc alors pour une femme noire, j’t’explique pas ! Attends… c’est Rita qui m’appelle. Les prélèvements n’avaient rien donné de concluant. Pas d’alcool, pas de drogue, pas de médicaments dans le sang. -Ok, Merci, dit Ric. -Voilà que ça se complique, Rita n’a rien trouvé de suspect dans le sang de M. Baud. -Tu peux le dire, mais y a bien quelqu’un qui l’a tué ou alors il est mort d’une crise cardiaque et l’affaire est classée. -Tu sais Ric, ce qui me chiffonne dans cette affaire, c’est que Baud ait eu les yeux grands ouverts quand sa femme de chambre l’a trouvé. -Et alors…. Continue ! -Et si Baud a vu quelque chose qui lui a foutu la frousse. -Et alors ? -Quelque chose de terrifiant ? -Ouais, comme un petit homme vert sortant de sa soucoupe volante ? -Non pas ça, quelque chose de bien pire… -Pam, s’il te plaît, arrête de lire de la SF ! Mais ils décidèrent quand même d’aller à la rencontre de la femme de ménage de Baud, Mme Gomez. Ils la trouvèrent entrain de passer l’aspirateur dans la villa de M. Baud. -Bonjour, Mme Gomez crièrent-ils à l’unisson. Mme Gomez ! - Oh ! Excusez-moi ! Vous êtes de la police, je pense. Alors, vous M. Baud n’est pas décédé de mort naturel ? - On n’en sait rien, pour l’instant. Ce que l’on peut vous dire, c’est qu’il est mort d’une crise cardiaque fulgurante. -Fulgurante, comment ? Ben ! Fulgurante ça veut dire qu’il est mort sur le coup. Est-ce que M. Baud prenait des? médicaments


! Pas que je sache -3 .Et vous l’avez trouvé comment ce matin enchaîna Pamela Ben, c’est ce que j’ai déjà dit à vos collègues… Je viens tous les matins, faire le ménage chez M. Baud. J’ai les clés. Et ce matin, en traversant le jardin, j’ai vu Monsieur, couché dans les roses et les yeux exorbités ? Mais comment, exorbités Vous savez, inspecteur comme si il avait vu quelque chose qui l’a effrayé. Mais bon, ces .derniers mois, Monsieur, n’a eu que des problèmes .Des problèmes de quelle sorteBen, il a d’abord perdu sa mère, une sainte femme, ensuite il a des eu des problèmes de santé, pas trop graves mais quand même la dernière fois… il a été hospitalisé pendant quinze jours car il avait une infection du sang et un matin, il a même trouvé un gros serpent dans son jardin. Voilà, j’ai trouvé bizarre, car Monsieur Baud avait une santé de .fer ! Bon ! Merci Mme Gomez…C’est quand même bizarre cet enchaînement en quelques mois de! J’t’avais bien dis, Ric, ya du diable dans cette affaireBon ! Commence pas à me foutre la trouille ! S’il te plaît, Pam. Moi, j’vais me coucher, .tu me fatigues avec tes histoire .Le lendemain, au commissariat ? Tu sais Ric, j’ai pas beaucoup dormi et tu sais pourquoi? Non, mais je sens que tu vas m’le dire.Et bien, j’ai passé la nuit à sur Internet et je me suis intéressé aux rites d’envoûtements ! Arrête avec ça, Pam. ! Tu me fais flipperMais c’est très sérieux et j’en ai trouvé un, tu sais quoi au Congo. Il s’appelle le .Macumba ? Le Macumba, rien que ça ! Mais le Macumba, c’est une discothèquePas seulement ,le Macumba est un rite d’envoûtement proche du vaudou. Et Mme ? Bongbo est d’origine du Congo, si je n’me trompe ! Bonjour Mme Bongbo? Bonjour inspecteur, bonjour Mme John’s. Qu’est-ce qui me vaut votre visite? Le Macumba, ça vous dit quelque chose ? Non pas vraiment, ça devrait Le Macumba Mme Bongbo est un rite d’envoûtement pratiqué au Congo, dont vous ? êtes originaire, je crois ? Et alors ! Ma collègue croit dur comme fer que M. Baud a été envoûté ? Vous plaisantez inspecteur Pas vraiment, Mme Bongbo. La cérémonie du Macumba se déroule en secret et une participante tient dans ses mains un photo de la personne à envoûter. Vous n’auriez pas ? par hasard envoyé une photo de M. Baud à votre famille ? Mais c’est une blague.Pas vraiment ! Mais nous n’avons pas de preuves Alors si je comprends bien, inspecteur John’s, j’aurais envoyé une photo de M. Baud ? pour qu’il soit envoûté et meurt d’une crise cardiaque .Oui, c’est que nous croyons -


? Mais vous n’avez pas de preuvesNon, mais nous allons fouiller le parterre de roses de son jardin et peut-être que nous ! trouverons une petite statuette en cire à son effigie

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Du noir dans les yeux Sarah, ce matin, désirait qu’une chose, sécher ses cours et partir à l’aventure. C’est vrai que ses études commerciales la barbaient au plus au point et c’est pas une petite journée de liberté, qui allait bouleverser sa vie. Au moins, le croyait-elle, quand elle rentra dans ce petit café pour boire un verre de lait. Ensuite, elle fit les boutiques, n’acheta rien car rien ne lui plaisait vraiment. S’acheta un magazine féminin et pour le lire tranquillement, alla s’asseoir au bord de la Seine. Il faisait beau, chaud et les eaux de la Seine s’écoulaient paisiblement. Elle était en train de lire, dans la rubrique « cuisine » l’article passionnant « comment faire ses pâtes soi-même » quand un jeune homme s’approcha d’elle. - Salut, ça va ? - Salut, oui ça va ! - Tu lis quoi ? - Oh, un article sur les pâtes… - Wouah ! les pâtes, j’adore, j’peux m’asseoir. - Bien sûr, les bords de la Seine sont à tout le monde. - Je m’appelle Markus - Et moi, Sarah. - Joli prénom - Ce sont mes parents qui me l’ont donné - Ah…Et tu fais quoi aujourd’hui ? - Ben ! J’ai séché les cours et c’est vrai que je m’emmerde un peu ! - Alors, si tu es d’accord Sarah, j’te propose d’aller manger un bon plat de pâtes chez Gino et puis si t’es d’ac., c’t’aprèm, tu pourrais venir faire des photos chez moi. - Oh ! Oh ! Oh ! Pas si vite Markus ! D’ac. Pour un plat de spagouzes et pour les photos, on verra plus tard ! Alors t’es photographe ? - Ouais, je fais plutôt les mariages actuellement mais je suis pas contre pour des photos de mode et de nus si cela se présente. - Ah ! Intéressant, on y va ? - Yes ! Markus était un jeune homme bien agréable, au physique plaisant, mince, cheveux blonds et toujours un petit sourire accroché à ses lèvres. Sarah se sentait bien en sa compagnie. Les spaghetti de chez Gino étaient excellents et le Chianti aussi. Markus et Sarah discutèrent, de tout et de rien, rirent beaucoup et levèrent leur verre à la paix, l’amitié et l’amour. L’amour toujours. Et Markus embrassa Sarah. Sarah se laissa faire. Elle se sentait si bien dans les bras de Markus et le vin rouge commençait un peu à lui tourner la tête. Le pied, quoi !


Quand Markus lui proposa de le suivre chez lui, dans son atelier photo, elle accepta de suite. Pourquoi pas ? se dit Sarah, ça mettra un peu de piment dans ma vie d’étudiante et j’aurai quelque chose à raconter demain à mes copines. Et Markus était si gentil, si prévenant… 2- Wouah ! Ton atelier est super ! J’adore ! s’exclama Sarah. - T’as encore rien vu ! répondit Markus Et il commença à installer des spots de différentes couleurs, des décors en cartons-pâtes illustrants ici une plage de sable fin, là un paysage alpin ou encore la vue aérienne de New-York. Il sortit également d’une armoire des habits, des souliers, des chapeaux et des écharpes de toutes les couleurs. Sarah était éblouie, elle vivait un rêve. Son rêve, qui allait enfin se réaliser. - Sarah ! Fais comme chez toi, habille-toi comme tu veux, maquille-toi, je reviens tout de suite ! - Okay ! Merci Markus ! Sarah ne voulait pas ressembler à une pute. Elle se maquilla légèrement, enfila une jupe pas trop courte et choisit des hauts talons qui la fit grandir en une seconde de plusieurs centimètres. Un chapeau de paille et une écharpe de soie blanche. Elle se regarda dans la glace et se trouva mignonne. Et Sarah attendit. Quand Markus revint, Sarah le trouva changé. Il était habillé tout en cuir, avait mis du noir autout de ses yeux. Si elle s’en inquiéta, ce ne fut pas pour longtemps, car elle vit qu’il portait d’une main une bouteille de Champagne avec deux verres et de l’autre un pétard qu’il avait certainement fait lui-même ! -Wouah ! Sarah, tu es superbe ! dit Markus avec une voix chaude et sensuelle. Si t’es d’ac., je commence… -D’ac. ! Et pendant une bonne heure Markus mitrailla Sarah de la tête au pied. Sarah pour sa part épousait selon les ordres de Markus des poses soit sensuelles, provocantes mais également joyeuses, tristes, en colère ou apeurées, c’était selon… Entre les poses, les amoureux s’embrassaient, buvaient une coupe de champagne ou fumaient un joint. La tête de Sarah commençait un peu à lui tourner, elle commença à avoir des nausées mais merde, c’était le plus beau jour de sa vie, Elle n’avait pas connu de jours plus heureux que celui-là et elle était avec l’amour de sa vie. Alors pourquoi se priver, pensa Sarah. -Maintenant, si t’es d’ac. Sarah, si je faisais de toi des photos un peu plus osées ? -Okay Markus, mais pas de photos de nus, okay ? -Okay ! Pas de problème ! Maintenant, tu lèves un peu ta jupe, tu ouvres un bouton de ton chemisier ,ordonna Markus. Oui, comme ça ! C’est bien ! Et maintenant si tu enlevais ta petite culotte ? -Non, Markus ! Tu sais bien… - Mais Sarah, je vais te montrer… - Non Markus.


Et Sarah s’effondra. Un trou noir. Elle tomba… tomba. Et ne se rappela plus de rien… Et pour cause ! Quand les inspecteurs Ripley et John’s arrivèrent le lendemain sur les lieux du crime, ils ne s’imaginèrent pas une seconde, de ce qu’ils allèrent découvrir. 3Un grand atelier. Et du sang partout. Mais partout. Au fond, une jeune fille, ça devait être une belle fille, mais son visage avait été complètement défiguré. Quelqu’un lui avait coupé ses deux seins. Son corps était tailladé de partout. Sûrement avec un cutter. Et le pire, elle avait dans un vagin, une bouteille de champagne. Une vraie boucherie. Et le meurtrier avait écrit sur le mur, certainement avec le sang de la victime, le mot « FUCK ». Pamela vomit tout son petit-déjeuner dans un coin et Ric s’alluma une cigarette, lui qui avait arrêté de fumer depuis cinq ans. C’est vrai que pour eux, l’enquête venait à peine de commencer…


Crac-crac chez Mme Hortense _________________________________________________ C’est une enquête de Ric et Pamela bien triste que je vais vous racontez. Triste car il y a un meurtre, bien sûr, la victime est une personne comme vous et moi. Pas riche. Pas célèbre. Bosseuse, payant ses impôts et n’ayant pas un train de vie de princesse mais voilà, depuis quelques années, elle travaillait chez Mme Hortense et elle, j’peux vous le dire maintenant, était duchesse. Quand Ric et Pamela virent le corps de la victime pour la première fois, ils pensèrent tous les deux que l’enquête allait être rapide et le dossier vite clôt. La jeune femme qui gisait à leurs pieds avait tout au plus une trentaine d’année, des cheveux noirs et portant encore sa blouse d’infirmière. Belle femme et voilà, que pour une raison encore inconnue, elle rencontre la Mort. C’est pas juste se dit Pamela. -

A première vue, elle a été étranglée. Elle n’a pas eu le temps de se changer et elle a ouvert certainement à une personne qu’elle connaissait. Elle s’en ait pas méfié et elle a eu tort, commenta Ric J’suis d’ac pour l’étranglement mais comment peux-tu être sûr que son ou sa meurtrière était une personne qu’elle connaissait ? demanda Pamela. J’sais pas encore très bien, dit Ric mais c’est une intuition. Je pense que la victime attendait quelqu’un qu’elle connaissait. Un intuition, Pamela, rien de plus.

L’enquête du voisinage ne donna, pas grand-chose. Ils apprirent,quand même, que la victime s’appelait Melle Charlotte Pique, qu’elle était infirmière libérale et célibataire. Tous ses voisins la décrivaient comme une personne réservée, aimable et toujours prête à rendre service. Une sainte quoi ! Mais les saintes ne sont pas éternelles ! -

Bon ! dit Ric, on a une infirmière bien sous tous les rapports et qui se fait étrangler quand même. On a d’abord une personne qui soigne la souffrance des autres, qui les accompagne souvent jusqu’à la mort et qui souvent sacrifie sa vie pour ses patients ! rétorqua Pamela. Bon ! Okay, on va commencer par ses patients, alors !

Melle Pique était une minutieuse. Toutes les données de ses clients étaient soigneusement classées .Les soins à effectuer, les données administratives et même des plans détaillés pour facilement les localiser. Et tout ça dans un grand classeur bleu. Ric et Pamela épluchèrent des dizaines de feuilles. La plupart de ses patients étaient des personnes âgées. Des personnes modestes atteintes dans leur santé et vivant pour la plupart à la campagne. Isolées et seules. -

Dis, je crois bien que j’ai trouvé quelque chose d’intéressant ! Tu sais qui Melle Pique soignait depuis des années ? interrogea Pamela.


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Non ! Dis me le ! Eh, bien Charlotte Pique soignait pour son diabète la Duchesse Hortense. 2Rien que cela ! Une duchesse, voilà qui est intéressant ! Filons vite, faire une petite visite, à Dame Hortense.

La Duchesse Hortense vivait dans un manoir au bout d’un chemin forestier du Domaine de Rambouillet. Le manoir aurait bien eu besoin d’un certain rafraîchissement mais malgré tout il avait de la classe et l’intérieur était richement décoré. La Duchesse avait une nonantaine d’années et vivait seule avec son majordome depuis le décès de son mari. Elle reçu les deux inspecteurs dans son salon Louis XV. Elle était joliment habillée et buvait un petit verre de Porto. -

Bonjour chère Madame, merci de nous recevoir si vite. Nous sommes les inspecteurs Ripley et John’s de la Criminelle, commença Pamela. - De la Crim ! Donc quelqu’un, dans mon entourage s’est fait tuer ! - Pas dans votre entourage familial direct mais Madame, connaissez-vous une certaine Melle Pique ? - Bien Sûr ! Charlotte était mon infirmière. Elle venait chaque matin faire mon insuline. Charmante, plein d’humour et sacrément professionnelle ! Je l’adore. Mais lui est-il arrivée quelque chose ? - Elle morte. - Morte ? - Oui, certainement étranglée à son domicile. - Mais c’est terrible. Une femme aussi bonne ! - Permettez-moi une question Madame, intervint Ric, vous ne savez pas si quelqu’un lui voulait du mal ? - Pas à ma connaissance ! Elle me parlait souvent que son rêve était d’aller vivre à Bora-Bora. Elle épargnait pour cela et ne comptait pas ses heures de travail. Je crois que Charlotte n’avait pas d’amoureux pour l’instant. Quand ils sortirent du manoir et en admirant les parterres de fleurs du jardin, Ric ne put s’empêcher de se plaindre car, Mme Hortense, ne leur avait même pas proposé un doigt de Porto. - C’est vrai, Ric ,moi aussi j’ai soif. Allons boire un petit Muscadet de derrière les fagots chez Saïd. Sirotant leur blanc bien frais, bien agréable, c’est Pamela qui commença : -

Moi, je vais m’intéresser à Mme la Duchesse. Je pense que sa fortune devait faire des envieux. Et moi, je vais m’intéresser à Mme Pique. Peut-être que cette sainte vivait une double vie. Alors, Pam. Si t’es d’accord, on se retrouve ce soir chez Tiziana à 19heures. C’est okay pour moi, Ric !

A sept heures pétantes, Ric et Pamela étaient attablés à la terrasse du Tiziana, un verre de Prosecco devant eux. -

Bon ! C’est quiqui qui commence ? C’est Ricici qui commence ! ironisa Pamela.


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Ben ! voilà ce que j’ai trouvé. Pas de problème du côté de Melle Pique. Elle est nickel de partout. Elle vit dans son appart depuis 15ans. Pas d’amoureux. Pas de dettes. Pas 3d’achats inconsidérés Elle s’octroyait chaque année une semaine de vacances en Espagne à Lloret de Mar. Sinon elle sortait peu, voyait pas grand monde si ce n’est quelque fois ses collègues pour une petite bouffe. Mais je suis tombé sur quelque chose d’intéressant concernant la Duchesse. Elle avait commencé une démarche administrative pour la mettre sous tutelle, argumentant que celle-ci présentait des signes de démence de type Alzheimer. C’était peut-être par de son ressort mais le début de la précédure se monte au début de la semaine passée ? Intéressant ! C’est pas fini, j’ai lu une copie du rapport qu’elle a envoyé à l’Office des Tutelles et elle écrit textuellement qu’elle suspecte des personnes de l’entourage de sa cliente de profiter de sa fortune. Wouah ! Que ça ! ça pourrait très bien expliquer sa mort, tu crois pas, Ric ? J’pense aussi mais qui ? Et toi, Pam. Qu’est-ce que tu as trouvé ? Tu te rappelles de Jacques qui travaille à la Financière ? Ben, j’l’ai contacté et il m’a donné des renseignements très intéressants sur la fortune de la Duchesse. Sa fortune se monte selon lui à 40mio d’euros. Tu sais qu’elle n’a pas eu d’enfant et qu’à la mort de son mari, il y a dix ans, elle devenue la seule et unique héritière de tous ces euros. Pour gérer sa fortune, elle a engagé deux banquiers, trois agents immobiliers, une dizaines de courtiers et je te laisse le meilleur pour la fin… 3avocats. Une belle famille de requins à son service ! C’est aussi ce que je me suis dit. L’Hortense devait les arroser généreusement pour leur boulot et je pense sans me tromper qu’ils en profitaient pour gonfler leurs honoraires. Maintenant si tu me dis que la Duchesse était atteinte d’Alzheimer, j’en ai plus aucun doute ! C’est vrai que si la procédure de mise en tutelle aboutit, ils sont tous mal… Et peutêtre un plus que les autres… Le meurtrier.

Ric et Pamela devaient bien s’l’avouer, ils n’avaient aucune idée du nom du meurtrier. Mais vraiment aucune idée ! Mais c’est un coup de téléphone au commissariat le lendemain matin qui les mit sur une piste sérieuse. Une voisine de Melle Pique se rappelait que le matin de la mort de l’infirmière, celle-ci avait reçu la visite d’un homme portant chemise blanche et cravatte et costume trois pièces. Il avait parqué sa Jaguar rutilante devant l’immeuble. Elle avait entendu des bruits, des cris et puis le silence. Comme elle devait aller travailler, elle avait complètement oublié de le dire. -Bon ! voyons de ces requins, lequel circule en Jaguar. Les recherches prirent beaucoup de temps mais à la fin, ils trouvèrent le propriétaire de la Jaguar et le nom du meurtrier. -

Bonjour Maître ! dit Ric. Wouh !Si la criminelle se déplace pour moi , alors c’est pour m’annoncer quelque chose de grave ? Vous pourriez pas mieux dire ! Alors inspecteur à quoi dois-je votre venue dans mon bureau à une heure si matinale.


- Ben ! nous venons simplement vous arrêter pour le meurtre de Melle Pique. - J’connais pas ! - Bien sûr, vous lui avez même fait une petite visite de courtoisie le matin de sa mort. 4- J’m’en rappelle pas ! - Alors je vais vous rafraîchir la mémoire. Mme Pique était l’infirmière de la Duchesse Hortense… Vous commencez à capter. Mme Pique suspectait que Mme La Duchesse présentait les symptômes de la maladie d’Alzheimer…Vous percutez maintenant, Maître… Et pour finir le dessert… Mme Pique avait lancé une procédure de mise sous tutelle de sa cliente. Là, à votre regard, il me semble que vous avez retrouvé la mémoire Maître. Maître ? -

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Mais vous comprenez pas, avec la mise en tutelle de Mme La Duchesse toutes ses dépenses auraient été contrôlées… Mes honoraires aussi… Et c’était inacceptable ! J’suis quand même pas un escroc, je suis un type honorable. Honorable mais meurtrier quand même. ! Bon ok ! j’suis allé voir cette conne d’infirmière pour qu’elle revienne sur sa demande de mise en tutelle, mais cette pouffe n’a rien voulu savoir. Alors, c’est vrai que ça m’a mis en colère et que j’ai voulu l’étrangler. Elle avait un cou si fin si gracile… Mais je n’ai pas voulu la tuer. Mais elle est morte quand même, termina Pamela.


Du Rhum à Rome, s’il vous plaît ! A Jules Maigret Dans un matin brumeux, un vieil homme marchait vers le commissariat du XVème. Il portait une petite valise, un manteau de laine gris et un chapeau de feutre noir. S’il se rendait au commissariat de bon matin , c’était simplement pour pour dénoncer un meurtre. Le sien. -

Bonjour Monsieur ! Bonjour Monsieur ! Qu’est-ce que je peux faire pour votre service ? J’aimerais parler à l’inspecteur John’s ou Ripley ? Ils sont en vacances, Monsieur ? Alors le commissaire Maigret ? J’vais voir s’il est là ! Commissaire… Y a un monsieur qui voudrait vous voir… Okay, j’le fais monter. - 2e étage, bureau 666. Le vieil homme monta jusqu’au 2ème. Il n’était pas anxieux, ni nerveux mais seulement très fatigué. Il frappa à la porte du 666 et attendit : -Entrez ! - Bonjour commissaire, je m’appelle M. Landru Pierre. -Bonjour, M. Landru, commissaire Maigret ! Qu’est-ce j’peux faire pour votre service. - Je viens de tuer ma femme, Monsieur le commissaire ! - Asseyez-vous M. Landru et racontez-moi tout. Une tasse de café ? -Volontiers, sans sucre, sans lait, noir. Merci. Le commissaire Maigret sortit sa pipe de sa poche et la bourra lentement. Il craqua une allumette et l’alluma. Un volute de fumée bleue envahit le petit bureau. - ça vous fait rien, Monsieur ,si je fume ? ça me permet de réfléchir. - Pas le moins du monde, moi aussi je suis fumeur… de cigarettes ! - Alors M. Landru, racontez-moi ! - Voilà, commissaire, j’ai étouffé ma femme dans son sommeil avec un coussin. Je pensais que ça allait être difficile mais étonnement ,ce fut facile. Ce qui fut plus difficile, beaucoup plus difficile ,ce sont les trente ans qui ont précédés. - Les trente ans ? - Oui, ça fait trente ans que j’étais marié avec Ginette. - Et alors ? - Voilà, commissaire, J’ai travaillé pendant cinquante ans comme horloger. J’avais une petite boutique d’horlogerie. Toute ma vie, j’ai vendu et réparé des montres, des horloges… Et quand je suis tombé amoureux de Ginette, j’ai cru que ma vie allait changer, Monsieur le commissaire. Mais je me suis trompé. Quand je suis rentré dans ce bar de la Place du Tertre, après avoir fermé ma boutique,il y a trente ans de ça, j’ai toute suite vu Ginette. Elle était attablée au bord du bar avec un apéritif, un cocktail, je crois. Bon ! quand j’l’ai vue , je suis tout de suite tombé amoureux de Ginette. J’peux pas vous expliquer, Monsieur le commissaire, le coup de foudre quoi !


Le commissariat commençait à se réveiller. On entendait au loin des voix, le cliquetis des machines à écrire. Une bonne odeur de café mélangé à celle des cigarettes 2s’infiltraient sous la porte du bureau. Maigret tenait dans sa bouche sa pipe même si elle s’était éteinte depuis longtemps. -

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Continuez, M. Landru. Où, j’en étais déjà…. Ah oui ! le coup de foudre. Ginette, comment vous la décrire ,était un mélange de Marlène Dietrich et de Greta Garbo. Longues jambes, un visage rayonnant et des yeux verts à damner un saint. Elle fumait de façon sensuelle sa cigarette et j’ai adoré. Ensuite, je me suis rapproché d’elle, j’lui demandé si elle voulait encore un verre et nous nous sommes racontés nos vies. Elle, devant un cocktail et moi avec un Ricard. La Ginette, elle l’avait pas eu facile. Un père, alcoolique, une mère dépressive et un frère, malade mental. Presque du Zola… et elle, ma Ginette qui devait s’occuper de tout avant d’aller à l’école. Ménage, cuisine, lessive… Elle me disait souvent, M. le commissaire, qu’elle n’avait pas eu d’enfance. Vous comprenez ? Oui, je comprends, M. Landru. Mais continuez ! Ensuite, j’l’ai très vite demandé en mariage. J’avais déjà 46 ans et Ginette 40. Les noces se sont faits dans l’intimité. Les témoins, ma mère et ses parents.

-Ensuite Ginette est venue vivre dans mon petit appart. Nous voulions prendre un logement plus grand, quand nous aurions des enfants, mais les enfants ne sont pas venus et nous avons passé trente ans dans le même appartement. Et j’ai recommencé à retravailler. -

Vous voulez manger quelque chose, M. Landru. Ouais, d’accord mais pas grand-chose, j’ai plutôt soif, commissaire.

Maigret décrocha le téléphone : - Dis Torrence, tu pourrais nous faire monter deux jambon-beurre et deux bières, merci. -

Et ensuite, ce fut l’enfer.

Maigret n’avait même pas eu le temps de se préparer une nouvelle pipe, que M. Landru continuait son récit, continuait à vider son cœur. -

L’enfer ? Maigret ouvrit la fenêtre et tira le volet ,car il commençait à faire chaud dans le bureau 666. L’alcool, commissaire. Ginette buvait. Plutôt du blanc, mais aussi de la Suze ou du Gin. Au début, j’me suis aperçu de rien. La Ginette se contrôlait. Mais ensuite, elle s’est laissée aller et là, ce fut la descente aux enfers. Elle avait gardé sa place de sommelière chez Gino, donc elle travaillait. Mais quand elle rentrait. Elle vidait les bouteilles. Très vite, notre appart est devenu un vrai taudis. Ginette ne faisait plus le ménage et tout s’accumulait. Moi, j’essayais de passer le balai quelque fois mais avec mon travail… Quand je rentrais le soir, il y avait des bouteilles partout et Ginette s’était endormie et ronflait. Alors, je dînais seul. Le matin, Ginette me demandait pardon, me faisait mille promesses et me disait qu’elle m’aimait. Et moi, je la croyais.


-

-D’abord, la Ginette buvait à la maison mais très vite, elle a commencé à s’alcooliser en public. La honte, pour moi ! Un homme saoûl, ça passe, mais une femme… ! 3Après trente ans de ce régime, j’en pouvais plus. Je rêvais de la quitter, de prendre une maîtresse ou de la tuer tout simplement. Et je l’ai tué. Mais j’ai attendu mes 76 ans ! Et pourquoi ne pas avoir divorcé ? Parce que ma femme avait des bons côtés,malgré tout. Quand elle était sobre, elle était d’abord très bonne cuisinière,ensuite elle avait un cœur d’or. Toujours à rendre service. Non commissaire, ma femme avait le cœur sur la main.

-Et vous l’avez quand même tuée ? - Mais oui ! Elle commençait à pisser au lit, à vomir sur les tapis et elle commençait à m’insulter. A me traiter de bon-à-rien, de nul-à-chier, de merde. De merde ! Vous vous rendez compte ! Et ça, c’est la goutte qui a fait déborder le vase. A la fin de l’entretien, Maigret ne savait pas quoi faire de M. Landru. Comme commissaire, il devait l’arrêter, il était un meurtrier. De l’autre, comme homme, il avait une certaine compassion pour cet homme. Il le trouvait quelque part attachant. M. Landru fut condamné à trois ans et demi de prison. Le vieil homme les passa à la prison de la Santé. Quand il sortit de prison, il récupéra ses biens, prit sa petite valise et se jeta dans la Seine.


Des vacances bien méritées 1Ric et Paloma se prélassaient sur leur transat. Le soleil cognait, la mer était bleue turquoise et les cocktails servis à l’hôtel bien frais et bien agréables. Ils étaient à Corfou, en Grèce. Très très loin de Paris, de sa brume et de sa fraîcheur automnales et bien sûr très loin de leur boulot d’inspecteur. Leur guide le leur avait bien dit : « Ici à Corfou, pas de criminalité ! ». Donc, Ric et Paloma furent bien étonnés quand le Directeur de l’hôtel les interpella un matin au petit-déjeuner. -Excusez-moi de vous déranger, vous êtes bien les inspecteurs John’s et Ripley de France ? -Oui, répondit Paloma, mais nous sommes en vacances ! -Oui, oui, je sais, mais j’aurais besoin de vos services. Oh ! Pas longtemps, seulement quelques heures. - Okay ! rétorqua Ric, si c’est pour quelques heures… Et les deux inspecteurs suivirent le Directeur dans son bureau feutré du troisième étage de l’Hôtel. -Asseyez-vous ! Je vais pas y aller par quatre chemins, une de nos clientes a disparu. -Comment disparue, envolée, volatilisée ? demanda Paloma. -Pas vraiment, elle n’est pas rentrée d’une excursion organisée par l’hôtel, lundi. -Et il est mercredi ! - La police locale a fait des recherches mais n’a malheureusement rien trouvé. En fait, notre cliente est un habituée, elle vient toujours à la même période passer deux semaines dans notre hôtel et vous comprenez que cette disparition doit rester secrète, pour ne pas effrayer les autres clients. -Et, elle a un nom votre cliente ? demanda Ric. - Melle Tussaud, Charlotte Tussaud. Originaire de France, célibataire et habitant Paris. - Tussaud, ça me dit rien ! s’exclama Paloma. - Il faut vous dire aussi ,car ce n’est pas un secret, que Melle Tussaud cherche à Corfou le grand Amour. En effet, dans notre hôtel séjournent beaucoup d’hommes seuls. Vous comprenez inspecteur ? _Ce que je comprends, c’est que Melle Tussaud drague les minets au bord de la piscine ? -Vous exagérez un peu mais c’est un peu çà ! -Bon continua Paloma, si je comprends bien Melle Tussaud est allée en excursion lundi ? -Oui, lundi il y a le tour de l’île de Corfou et il dure toute la journée. - Bon, rétorqua Ric et il y a de grande chance que Melle Tussaud n’y soit pas allée seule. - Il y a en effet une grande chance… - Alors trouvez-moi au plus vite avec qui elle a voyagé, Monsieur le Directeur ! En sirotant un ouzo au bord de la piscine, Ric et Paloma réfléchirent à leur enquête.


-

Si je comprends bien, commença Paloma, nous avons une jeune femme qui disparaît lors d’une excursion… Et qui drague les jeunes hommes pour trouver enfin l’âme sœur… continua Ric. Donc franchement, on a pas beaucoup d’éléments à se mettre sous la bouche Attendons de savoir avec qui elle est partie faire le tour de l’île…

Un quart d’heure plus tard, le directeur arriva. -J’ai votre info. J’ai passé de nombreux coups de téléphones et enfin, j’ai un nom à vous donner. M. Julien Favrod, qui séjourne aussi dans notre hôtel et qui vient de Suisse. - Intéressant ! - Ce qui intéressant c’est que ce Monsieur Favrod n’est pas non plus rentré en bus à l’hôtel… - Expliquez-vous ? -Ben, M. Favrod à la fin de la visite du Palais de Sissi, l’Impératrice, n’est pas rentré en bus mais est rentré en taxi. -Alors, on le tient le gredin s’exclama Ric. Allons lui parler à ce jeune homme. Où pourrions-nous le trouver à cette heure ? - Selon l’animateur il joue chaque jour à cette heure au beach-volley sur la plage. Les joueurs de beach-volley se ressemblaient tous un peu. Jeunes, bronzés, musclés et des dents étincelantes. Julien ne dérogeait pas à la règle. Bel homme pensa Paloma si il était dans mon lit, j’appellerais pas les pompiers. - Monsieur Favrod ! Un jeune homme se retourna : -Oui, c’est pourquoi ? - Vous pourriez arrêter de jouer et venir nous rejoindre, s’il vous plaît ! répondit Ric. - Dites-moi, M. Favrod, continua Paloma, vous connaissez une certaine Charlotte Tussaud ? - Qui ne la connaît pas, à l’hôtel ! - C’est-à-dire ? -Ben ! Elle drague tous les beaux mecs ! -Et vous êtes un beau mec ! Mais sérieusement, qu’est-ce qui s’est passé au juste lundi ? - Lundi… Ah oui le jour où nous sommes allées visiter l’île ? Ben… Rien de spécial ! - Vraiment ! Vous savez quand même que vous étiez avec Melle Tussaud , qu’elle n’est pas rentrée avec vous et qu’elle est introuvable depuis ! Vous le savez ça… M. Favrod ? - Ouais vaguement… - M. Favrod, si vous continuez comme ça, s’énerva Ric, j’vais utiliser la manière forte et j’peux vous dire que j’ai pas mon pareil pour sortir les vers du nez à un suspect, compris ? - Okay, inspecteur, vous énervez pas ! J’vais vous expliquer mais asseyons-nous d’abord. Et Julien Favrod raconta : -

Vous voyez inspecteur, Charlotte était une fille chouette. En apparence. Physiquement, elle était top. Petits seins fermes, bronzée, belles petites fesses et jambes fines et musclées. Un canon quoi ! Et c’est vrai que pour une partie de jambes en l’air, j’suis tjrs partant !


Mais voilà inspecteur, Charlotte s’est attachée à moi, quoi elle est tombée amoureuse de moi ! Et ça, je déteste ! L’engagement, l’attachements, les grands sentiments, c’est par pour moi ! Vous comprenez ? - Oui, je comprends… - Alors quand elle a commencé à me demander dix fois par jour si je l’aimais, qu’elle a commencé à me demander des bisous, à me demander de l’embrasser et à la prendre dans mes bras, j’étais plus d’accord. Elle me gonflait. Bref, elle cassait les couilles. Avant de continuer son récit, Julien Favrod but un grand verre d’eau.

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-Alors, c’est là que j’ai échafaudé plusieurs scénarios pour la faire disparaître de ma vie. Mais aucun ne m’a satisfait. Et puis ce lundi matin, quand nous avons fait le tour de l’île et après avoir visité le Palais de Sissi, Charlotte a voulu coûte que coûte faire des photographies dans le jardin. Et là, je me suis dit, mon pt’tit gars c’est maintenant ou jamais ! Je lui fait prendre la pose. Charlotte était dos à la mer. Il y avait une falaise. Je l’ai mitraillé avec mon appareil photo. Elle a reculé, reculé et soudain, elle a disparu de mon téléobjectif. Comme je souffre de vertiges, je n’ai même pas osé regardé en bas. Charlotte avait disparu et cela me suffisait ! Après vous connaissez la suite, inspecteur ! Ouais, mon p’tit, malheureusement. Mais j’vais te dire quelque chose Julien, une dernière chose. Tu sais ta formule vacances « sea, sexe and sun », pour un moment, tu vas te la carrer bien profond et toi p’tit mec qui aime tant le soleil, tu vas devoir d’habituer à l’ombre. Voilà Julien, c’est la vie, tu as joué et tuas perdu !

Le cadavre de Charlotte Tussaud fut retrouvé, le soir même, la tête éclatée et le corps disloqué. -

Fameuse cette moussaka ! s’exclama Paloma. Ben, si les grecs ne savent pas faire la moussaka, où va-t-on ? Alors santé Ric, à la Vie, à l’Amour et à nous ! Et à nos vacances bien méritées !

C’est pour l’instant, la dernière enquête de Ric et Paloma. C’est pas que je les aime pas, tout au contraire, mais j’aimerais passer à autre chose….


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