Kia whakatōmuri te haere whakamua Je marche à reculons vers l’avenir avec les yeux fixés sur mon passé (proverbe māori, Aotearoa/Nouvelle-Zélande)
Sommaire 16 Préface et remerciements Steven Hooper
211 Nouvelle-Calédonie Emmanuel Kasarhérou
22 Chronologie de l’Océanie
223 Vanuatu Kirk Huffman
25 ESSAIS
233 Les îles Salomon Ben Burt
27 1. Les massues d’Océanie 57 2. Massues, guerres et collectes 77 3. Exposer les massues Steven Hooper 95 4. L’équilibre des formes Un point de vue de collectionneur sur les massues d’Océanie Alex Bernand
249 Nouvelle-Guinée et l’archipel Bismarck Philippe Peltier 267 Micronésie Philippe Peltier et Steven Hooper 271 Australie Gaye Sculthorpe
105 LES MASSUES 278 Notices 106 Introduction Steven Hooper 108 Cartes 113 Aotearoa/Nouvelle-Zélande 127 Les îles Hawaii et Rapa Nui/ L'île de Pâques 135 Les îles Marquises 147 Les îles Tuamotu, de la Société et Australes 157 Les îles Cook 171 La Polynésie occidentale 185 Les îles Fidji Steven Hooper
Steven Hooper, Emmanuel Kasarhérou, Kirk Huffman, Ben Burt, Philippe Peltier, Gaye Sculthorpe
305 Annexes 306 Bibliographie 315 Index 319 Biographies des auteurs
3. Exposer les massues
Steven Hooper
3. Exposer les massues
B
ien que la partie catalogue du présent ouvrage soit structurée par région et groupe d’îles, ce qui est probablement d’une grande utilité pour les conservateurs de musée et toute personne intéressée ne pouvant visiter l’exposition, l’un des principaux objectifs de ce projet est de non seulement effectuer un tour d’horizon régional, mais aussi de faire connaître les massues originaires de l’ensemble de l’Océanie comme autant d’œuvres d’art, complexes et partageant des caractéristiques communes. Pour tenter de concrétiser cette ambition, l’organisation de l’exposition gravite autour de plusieurs thèmes illustrant les multiples rôles que les massues sont susceptibles de jouer. Il a été montré que de magnifiques sculptures, appelées « massues », ont été réalisées dans des lieux aussi éloignés les uns des autres que les îles Marquises et la Nouvelle-Bretagne. Elles n’étaient pas systématiquement employées dans les combats ‒ à la différence des lances et des pierres ‒, mais elles communiquaient d’importants messages relatifs à l’autorité et au statut. Ce commentaire ne vise pas à émettre quelque naïve proposition diffusionniste sur les liens historiques ou récents qui existeraient entre les populations de ces deux lieux, mais à montrer comment des solutions artistiques équivalentes, quoique formellement différentes, peuvent être inventées pour incarner et rendre manifeste des concepts de pouvoir. De telles observations sont généralisables au-delà de l’Océanie, la plupart des cultures ayant élaboré des formes sculpturales liées à la violence réelle ou potentielle afin de signifier un statut élevé et de faciliter l’établissement de relations productives avec les puissances supérieures ‒ dieux, esprits et ancêtres. Les sceptres et épées de cérémonie, et toutes les autres armes symboliques sont présentes dans l’histoire de l’humanité, partout dans le monde. Par conséquent, l’exposition a été organisée en fonction d’un ensemble de thèmes choisis pour exprimer aussi clairement que possible la polyvalence des propriétés et des identités des massues. La question fondamentale « Qu’est-ce qu’une massue ? » est posée d’emblée, dans la partie introductive, dans l’intention de déconstruire hypothèses et préjugés, et de suggérer que les massues sont bien davantage que ce qu’elles paraissent à première vue. La classification prescrite par des Européens qui les considèrent exclusivement comme des armes ne leur rend pas justice et ne concorde pas avec les conceptions qui prévalent dans les cultures autochtones qui les ont produites. Pour être efficace, une massue devait non seulement mobiliser la force musculaire humaine, mais également un ensemble de pratiques culturelles, tout en étant apte à se faire le véhicule d’une puissance divine. Une massue n’est pas seulement une arme, c’est aussi une sculpture, une œuvre d’art, un instrument cérémoniel, un symbole d’autorité, un réceptacle d'essence divine,
fig. 48. Un policier fidjien,
photographié en 1949,
tient la massue bowai avec
une monture en argent offerte
par Seru Cakobau, vunivalu de
Bau, à la reine Victoria en 1874. Elle fut restituée aux îles Fidji
en 1932 par le roi George V pour servir de masse à l’Assemblée législative et est aujourd’hui
la masse du parlement fidjien.
77
Pouvoir et Prestige
120. Awi‘awi, bâton de combat barbelé
Papouasie-Nouvelle-Guinée, Western Islands (Para-Micronésie), Wuvulu Fin du XIXe siècle Collection privée. Anciennement dans les collections de Julius Konietzko, Hambourg, avant 1914, et Ulrich Kortmann, Dortmund. 121. « Épée d’apparat »
Micronésie, Palaos Milieu/fin du XVIIIe siècle Bois, coquillages, enduit ; L. 81 cm Londres BM : Oc1875,1002.3. Acquise en 1875 auprès d’un descendant du capitaine de l’Antilope, Henry Wilson, qui fit naufrage sur les îles Palaos en août 1783. Wilson revint avec des cadeaux acquis à Palaos, dont cette épée.
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Micronésie
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