Algues & Gastronomie

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Algues&Gastronomie



Algues&Gastronomie La cuisine aux algues par les grands chefs de Bretagne

Christine Le Tennier PrĂŠface de Bruno Matignon Photographies :

Alain Le Cloarec


Préface

Bien que connus et consommés depuis des millénaires, les végétaux marins, à la fin du XXe siècle, attendaient encore que soient révélés au grand public leurs remarquables qualités gastronomiques et leurs multiples bienfaits. Seule l’industrie agroalimentaire leur avait alors attribué huit références sur la liste des additifs alimentaires, comme agent de texture et de conservation. Fasciné depuis longtemps par l’univers chatoyant des algues (AMA) et plantes marines alimentaires (PMA) de nos côtes bretonnes, j’ai voulu consacrer mon expérience de cuisinier à l’exploitation de cette ressource méconnue. C’est ainsi que dès 1990, j’ai pu réaliser le premier ouvrage consacré à “la Cuisine aux Algues Marine” (éditions Bargain). L’intérêt soulevé par cette initiative m’a conduit à éditer en 1992 l’ouvrage “Cuisine et Gastronomie aux Algues” (éditions Coop Breizh), présentant des informations, des bases de préparation et de cuisson, et des recettes créées spécialement pour ces légumes de la mer. Nous étions peu nombreux à cette époque à œuvrer pour leur assurer une place dans nos cuisines et sur nos tables, alors qu’il fallait mettre en place tout un champ d’investigation professionnel (scientifiques, producteurs, distributeurs, cuisiniers) de la mer à nos assiettes. C’était en même temps un public à séduire, un marché à susciter et à promouvoir, à l’exemple du Japon qui a su en faire un élément prestigieux de son image gastronomique traditionnelle.

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C’était surtout une nouvelle approche alimentaire, légère et bénéfique, fondée sur la qualité des végétaux marins récoltés dans nos zones côtières et leur valorisation par la recherche de solutions culinaires novatrices, respectant la finesse de leur texture et la subtilité de leurs saveurs. Ce défi à la créativité de nos artistes culinaires a été bellement relevé. De grands noms de la gastronomie bretonne ont ouvert leur carte aux charmes et vertus de la cuisine aux algues et plantes marines “de chez nous”. Ils viennent vous confier leurs recettes pour qu’à votre tour vous appreniez à les réaliser parfaitement et à les faire apprécier. Nous avons souvent rêvé d’un tel ouvrage Christine Le Tennier et moi-même, à l’occasion de nos nombreux voyages de démonstration en France comme à l’étranger. Cet espoir, elle a su le réaliser, elle qui fit aussi partie des pionniers. Elle n’a jamais cessé d’œuvrer en faveur des végétaux marins bretons valorisés par nos recherches. Elle a créé pour les faire connaître un réseau de commercialisation étendu à tout le globe. Aujourd’hui, elle apporte la caution de chefs prestigieux. À elle, comme à eux, vont mes félicitations et mes remerciements.

Bruno Matignon Chef cuisinier, spécialiste des végétaux marins alimentaires depuis 1996 Conseiller Culinaire Français Européen Formateur Médaille de Vermeil des Arts, Sciences et Lettres 2006. Membre des Toques Blanches Internationales de l’Académie Nationale de Cuisine 2000.

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Christine Le Tennier & les algues de Bretagne

De l’île de Bretagne à la Bretagne armoricaine, les Bretons ont toujours connu la proximité naturelle de la mer. C’est pour eux un chemin commode pour passer d’une île à l’autre et aller plus loin, essaimer sur la planète. C’est aussi un territoire nourricier qui leur apporte des poissons, des crustacés, des coquillages et des algues. Grâce à l’océan et en dépit des vicissitudes de l’histoire, ils ont toujours su progresser avec un mode de vie réfractaire à l’uniformisation. Les algues sont donc un peu de leur quotidien. Ils savent depuis longtemps les utiliser, pour amender la terre, préparer les litières du bétail, produire de la soude, en extraire de l’iode et plus récemment des alginates. Ils en ont également souvent consommé et le fameux pain aux algues des Gallois en est un bel exemple. Pour autant les algues étaient surtout une alternative en période de disette, quand la dureté du temps ou des hommes ruinait les récoltes. L’époque moderne a permis aux Bretons d’Armorique de développer une industrie agroalimentaire puissante. Passé le temps de la consolidation d’un socle fait de culture, d’élevage et de transformation, est venue la nécessité de la diversification et de l’innovation. Les algues leur ont alors offert leurs trésors avec une ressource naturelle à nulle autre pareille et un défi, celui de protéger le plus grand champ d’algues du monde des agressions de notre propre modernité. Originaire de Gourin, joyeuse petite cité cornouaillaise de nos “Montagnes Noires”, et capitale bretonne de l’émigration vers l’Amérique du Nord, Christine Le Tennier possède comme beau-

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coup de Gourinois la double nationalité. Sa famille, dispersée entre New-York et la Bretagne, travaille dans la restauration. Avant de s’intéresser aux algues, elle crée un restaurant au Québec et se voit intégrée au bout de quelques temps dans une grande chaîne hôtelière américaine. Entre deux mutations, Christine Le Tennier revient à Quimper avec une vision de son pays sérieusement teintée des couleurs et des saveurs du monde. Le hasard de la vie lui fait découvrir la première usine d’algues alimentaires bretonne. Elle se souvient alors que les sushis new-yorkais contiennent du nori et que des algues, il y en avait beaucoup sur les rochers de ses vacances à la mer. Rapidement elle découvre et s’intéresse à une filière relativement méconnue de la majorité des Bretons. Naturellement, elle se penche sur l’utilisation des algues dans la cuisine et, avec une associée, crée une société de gestion à l’exportation qui deviendra rapidement un négoce d’algues alimentaires sur le marché international. En intégrant ainsi la filière algues, Christine Le Tennier allait découvrir petit à petit la réalité d’un monde pas ou peu organisé. Ainsi, la gestion de l’estran et la réglementation ne sont pas toujours adaptées. D’un bout à l’autre de la chaîne se côtoient des cueilleurs traditionnels à la merci du temps, des transformateurs confrontés à la nécessité d’un approvisionnement régulier, des industriels de la cosmétique à l’appétit grandissant et une demande pour la cuisine qui tarde à se manifester localement alors que d’autres pays dans le monde en consomment allègrement. En marge de ces problématiques de filière se profile un changement climatique qui fait peser sa menace sur la pérennité des champs d’algues, ici et ailleurs. Le combat est donc lancé, avec toute l’efficacité dont les Bretons sont capables. Si les algues sont une source de profit, elles sont aussi une réserve de bonheur. Ce livre, voulu par Christine Le Tennier et qui rassemble les plus grand chefs de cuisine bretons du moment, en est la meilleure illustration.

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La cuisine aux algues a déjà fait l’objet de plusieurs livres de cuisine, mais jamais à ce jour nos chefs étoilés n’avaient été réunis pour les célébrer. 26 cuisiniers bretons ont accepté de participer à cette aventure et je les en remercie profondément. Mon ambition est, par ce travail, de donner aux algues alimentaires leurs lettres de noblesse et de faire de ces végétaux marins un élément incontournable de la gastronomie bretonne.

Christine le Tennier PDG de Globe Export Algues de Bretagne


La très grande diversité des algues

Si elles sont, du fait de leur habitat naturel, moins connues que les végétaux présents sur la terre ferme, les algues représentent plus de cent milles espèces végétales d’eau de mer ou d’eau douce. Elles sont caractérisées par un pigment vert, la chlorophylle, dont la coloration est parfois masquée par un pigment bleu, brun-jaune ou rouge, déterminant ainsi les quatre grandes familles d’algues. Les algues font partie des thallophytes, des végétaux dont le système végétatif est d’une seule masse. Elles captent l’énergie lumineuse à des longueurs d’onde multiples et fabriquent de la matière vivante par photosynthèse à partir d’éléments simples comme l’eau, le gaz carbonique, les sels minéraux. Elles n’ont donc pas de racines, mais disposent de crampons pour s’accrocher aux fonds. On compte pas moins de deux milles variétés des plus anciens végétaux chlorophylliens aquatiques, apparus il y a près de quatre milliards d’années et que les scientifiques appellent les végétaux bleus. La plus connue est la spiruline, consommée depuis l’Antiquité. Elle est recherchée pour sa haute teneur en protéines et pour sa faible teneur en graisses. Par la suite sont apparus les végétaux rouges ou rhodophytes, puis les végétaux verts ou chlorophytes qui se lancèrent à la conquête de continents en se libérant du milieu aquatique par une adaptation progressive au milieu aérien. La végétation terrestre provient de cette évolution. Plus tard encore apparurent les végétaux bruns ou chrysophytes qui sont restés en milieu aquatique et dont font partie les laminaires exploités industriellement pour produire des structurants destinés à gélifier et épaissir des solutions aqueuses. À ces catégories d’algues, encore appelées macroalgues, s’ajoutent les microalgues dont la diversité pourrait, aux dires de certains, approcher le million d’espèces. Selon les botanistes également, les végétaux unicellulaires connus sous le nom de marée-rouge, les dinobiontes, présentent des caractéristiques particulières qui en font une espèce à part entière.

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Tous ces groupes de végétaux sont indépendants les uns des autres et sans lien réel de parenté. Il est donc très difficile de parler d’un groupe algues, surtout quand on constate qu’une algue comme l’ulva est plus proche biologiquement du chêne que d’une algue rouge comme la porphyra, même si elle lui ressemble davantage. En s’intéressant en priorité aux végétaux qui constituaient son environnement immédiat, l’homme n’a appris à connaître que les végétaux verts. Il n’a pas ou peu exploré les autres groupes dont les caractéristiques laissent à penser qu’il pourra bientôt en faire des utilisations nouvelles et à terme en tirer des bénéfices au moins aussi substantiels que des chlorophytes. À cet égard, l’exploitation des végétaux rouges et bruns pour l’extraction de gélifiant en constitue les prémices. De même le développement spectaculaire de la consommation des végétaux marins en Asie, qui en a rendu la culture nécessaire, laisse présager en Occident un développement similaire et une culture à mettre en place au même titre que celle des végétaux terrestres.

Des algues utilisées depuis la nuit des temps

Aussi loin que l’on remonte dans le temps, on trouve des traces de l’utilisation des algues un peu partout sur la planète. Ainsi en Corée, des fragments d’undaria (wakamé) ont été retrouvés parmi les restes d’un repas vieux de plus de dix mille ans. Les Chinois vantent leur action bénéfique sur la santé, la longévité et le bonheur depuis plus de 4000 ans. Il y a plus d’un millénaire, la spiruline était la nourriture des Dieux chez les Aztèques. L’Extrême-Orient se distingue cependant car les bouddhistes et l’aristocratie incitèrent à la consommation d’algues, ce qui encouragea naturellement une grande diversité du choix des espèces et des modes de préparations. Offrir des algues était un cadeau apprécié dans les cours royales et aujourd’hui encore, il est de bon ton d’en

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apporter, comme nous le faisons en occident avec des fleurs ou du vin. Les peuplades des côtes européennes ont longtemps consommé de l’algue et il subsiste localement quelques plats traditionnels comme le laver bread (pain de nori broyé), le pioka (flan au chondrus) et les marinades à base de laminaires que l’on trouve en Russie. Toutefois, les algues étaient surtout consommées en période de disette et l’introduction de la pomme de terre au XVIIe siècle y mit un terme en apportant enfin une certaine suffisance alimentaire. Au XIXe siècle sont mises en évidence les propriétés gélifiantes des chondrus crispus. Appelés Carraghénanes, du nom d’une petite cité irlandaise spécialisée dans leur production, ces gélifiants sont utilisés dans les industries alimentaire et pharmaceutique. Les récoltes bretonnes dédiées à cette industrie sont traitées en Normandie, cette région disposant de deux usines spécialisées. Le marché de l’algue alimentaire se développe à la fin des années soixante-dix avec l’essor de la macrobiotique et la mode Hippie. Les algues (Kombu, Nori, Iziki, Wakamé) sont alors introduites en Europe dans les rayons des magasins de produits naturels. La filière des algues alimentaires bretonnes apparaît dans les années quatre-vingt, avec la création de Nature Algues à Pleubian. À cette époque Jean-François Arbonna, aquaculteur, s’aperçoit qu’à peu près toutes les espèces importées existent sur notre littoral. Assez rapidement une dizaine de variétés d’algues sont autorisées à la consommation sur les huit cents recensées en Bretagne. Ce nombre important, dû aux courants, à la salinité et à la température de l’eau, fait de la Bretagne le plus grand champ d’algues naturel au monde. Le CEVA (Centre d’Études de Valorisation des Algues) est alors créé à Pleubian en 1982, et participe au dossier d’homologation auprès du Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France (CSHPF). L’algue est reconnue depuis 1991 par la Communauté Européenne. Les acteurs de la filière alimentaire, une dizaine de sociétés, sont localisés dans l’ouest de la Bretagne. Ils ont rapidement été rejoints par deux cuisiniers bretons, Bruno Matignon et Pierrick Le Roux, qui ont lancé la cuisine aux algues. Avec d’autres chefs, en Bretagne

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mais aussi en France, en Europe et au-delà, ils ont fait évoluer la présentation et la subtilité du goût iodé, découvert à l’époque comme étant le cinquième goût, l’Umami. Les industriels de l’agroalimentaire, à la recherche d’innovation, leur emboîtent le pas et de nombreux produits à base d’algues sont désormais proposés sur le marché. La diaspora asiatique a tiré une demande de plus en plus forte et la vogue du sushi a contribué à la consommation des algues. Ces nouvelles présentations ont conféré aux algues une image de gastronomie exotique et d’aliment favorable à la santé. Les utilisations non alimentaires des algues sont également très anciennes en Bretagne. Elles ont longtemps servi à amender les sols et sont encore l’un des composants indispensables au cycle de production de la pomme de terre de l’île de Batz. Un peu partout, les paysans du littoral complétaient l’alimentation de leurs bêtes avec des algues. Ils en faisaient également sécher pour des litières à bestiaux et du combustible, pratique qui a perduré jusqu’au milieu du XXe siècle dans les îles. Au XVIIe siècle, on vit apparaître le long de la côte et sur les îles, des fours à soude. Il s’agissait d’extraire des cendres de goémon séché du carbonate de sodium qui était alors indispensable à la fabrication du verre. Moins de deux siècles plus tard, un nouveau procédé de fabrication verrier met fin à cette activité. Presque à la même époque, le chimiste Bernard Courtois découvre de l’iode dans ces mêmes cendres. Utilisé en médecine et en photographie, son exploitation commence avec une première usine au Conquet qui sera suivie de beaucoup d’autres sur tout le littoral. L’entrée du Chili sur ce marché, à la fin du XIXe siècle, ruinera cette activité en Bretagne. Une nouvelle découverte permet alors de poursuivre l’exploitation des algues. Edward Stanford isole l’alginate des algues et le Norvégien Axel Kefting en extrait l’acide alginique. Sa production prend alors le relais de celle de l’iode et aujourd’hui deux usines en produisent, à Lannilis et à Landerneau. Depuis le milieu du XXe siècle, avec l’essor de la thalassothérapie, les produits à base d’algues connaissent un réel engouement auprès du grand public.

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Umami, la cinquième saveur Les quatre saveurs élémentaires identifiées de longue date par les physiologistes, la sensation salée ou salinité, la sensation sucrée ou sucrosité, la sensation acide ou acidité et la sensation amère ou amertume, sont depuis les années quatre-vingt complétées par l’umami (prononcer oumami). Ce mot japonais désignant une stimulation des récepteurs du goût provoquée par l’acide glutamique a été choisi en 1908 par le professeur Kikunae Ikeda. Goûtant un bouillon d’algues fucus, il ne reconnut aucune des quatre saveurs identifiées et appela cette nouvelle sensation umami, que l’on peut traduire par savoureux.


Les qualités nutritionnelles des algues

Cadeau venu de l’océan, véritables concentrés d’eau de mer, les algues constituent un précieux réservoir d’oligo-éléments et de minéraux.

L’iode, leur principale richesse, présente un apport considérable face à la carence de cet oligo-élément au sein de la population mondiale. Il suffit de quelques grammes d’algues déshydratées pour atteindre l’apport conseillé à un adulte. Le calcium présent dans les algues est très assimilable par l’organisme. Il est utilisé comme complément dans l’alimentation de personnes souffrant de diverses pathologies. Les algues contiennent des sels minéraux et des oligo-éléments (fer, magnésium, phosphore, potassium, cuivre, zinc, souffre) en quantité non négligeable. Consommer ces légumes de mer naturels est donc une excellente alternative aux compléments alimentaires. Les algues contiennent également de nombreuses vitamines (A, B, C, D et E). Elles sont les seuls végétaux à contenir de la vitamine B12 essentielle aux tissus nerveux. Sources importantes de protéines, les algues disposent d’acides aminés assimilables d’une qualité telle qu’il est tout à fait envisagé d’en utiliser pour s’attaquer à la malnutrition dans certains pays. Les algues marines apportent naturellement tous les bienfaits de la mer dont elles concentrent la richesse nutritive et les minéraux indispensables pour le corps. Ce n’est qu’au début des années quatre-vingt que l’on découvre leur richesse exceptionnelle. Autrefois rejetées pour leurs faibles teneurs en calories, elles sont aujourd’hui de plus en plus prisées pour les mêmes raisons et occupent d’ailleurs une place de choix dans les menus diététiques proposés par les centres de thalassothérapie. Elles contiennent peu de lipides et apportent donc très peu de calories, mais sont plus riches que les végétaux terrestres en acides gras essentiels qui participent au bon fonctionnement du corps. Grâce à leur haute teneur en fibres elles procurent une impression de satiété et améliorent la digestion. Ces qualités nutritionnelles font des algues un atout minceur reconnu par les nutritionnistes.

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Les algues constituent un concentré d’actifs stimulants et bienfaisants pour la santé et la beauté. Riches en sels minéraux et oligo-éléments, elles possèdent un fort pouvoir reminéralisant. Elles fortifient et rééquilibrent l’organisme en éliminant les toxines, les métaux lourds et les déchets accumulés au gré des habitudes alimentaires. Les algues sont également anti-inflammatoires, hydratantes, raffermissantes, regénérantes. Leur panoplie de bienfaits est vaste, fortifiant des ongles, des cheveux et de la peau, et participe aussi au bien-être intérieur. Plaisir des yeux et régal des papilles, les algues marines contiennent les éléments de l’océan dans une proportion proche de l’idéal pour les besoins alimentaires de l’homme. C’est cependant par leur saveur qu’elles séduisent. Les légumes de la mer apportent le vrai goût du grand large. Faciles à cuisiner, en paillettes ou en feuilles, crues ou cuites, elles se prêtent à toutes les préparations. On en trouve séchées, fraîches, salées, appertisées, en préparations sous-vide et cuisinées. Les pages qui suivent illustrent avec magnificence les usages que l’on peut en faire, du hors-d’œuvre au plat de poisson, de crustacés, de coquillages en terminant par de merveilleux desserts.

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Jean-Marie Baudic Le Youpala Saint-Brieuc (22)

Cuisinier de caractère, Jean-Marie Baudic mène sa barque comme il l’entend avec une cuisine de l’instant où chaque geste a son importance. Adepte de l’épure, sa cuisine instinctive crée des surprises et des associations savoureuses. On ne sait à l’avance ici ce que l’on va manger, sinon que la fraîcheur des poissons et des légumes sera intacte sur la table et que les algues participent souvent à la symphonie des saveurs. Dans son bistrot, sans carte, sans menu ni recette écrite, le rapport humain est essentiel et sous-tend le travail de l’équipe comme le plaisir des convives. Il en résulte une décontraction recherchée par beaucoup et qui est l’un des secrets pour apprécier les lieux.

Kromeski d’algues glacées


Nombre de personnes : 4

Ingrédients : • 25 cl de mix glacé neutre • 50 g d’algues en paillettes • 20 g de moutarde de crémone • 10 g de pavot bleu • 4 tranches de betterave jaune • 20 g de cresson • 4 tranches de radis vert • 5 g de gomasio

Préparation : Cuire le mix neutre comme une anglaise, mixer la moitié des algues et la moutarde de crémone, vérifier l’assaisonnement puis passer le tout à la centrifugeuse. Mixer le restant d’algues et le gomasio, ajouter le pavot bleu. Constituer des boules avec la glace et la paner dans la chapelure gomasio/algues/pavot.

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Jean-Yves Jaguin La Ville Blanche Lannion (22)

Un petit fourgon frigorifique s’arrête devant la Ville Blanche et y dépose des caisses de marée ; grosse langoustine encore frétillante, lieu jaune et bar de ligne à l’œil vif et coquille coraillée à la noix gourmande. Jean-Yves Jacquin connaît les merveilles de la mer, les algues de l’estran et les produits du terroir depuis son apprentissage. Attentif à la qualité et la fraîcheur de ses approvisionnements, Jean-Yves Jaguin cultive aussi un étonnant jardin d’herbes aromatiques. Ces produits sont sa source d’inspiration et lui permettent d’élaborer cette cuisine authentique, délicate et créative, à l’écart des modes tapageuses. Une cuisine cousue main servie par une salle et une cave objets des plus grandes attentions.

Les langoustines poêlées

haricots de mer, sarrasson iodé et légumes croquants Nombre de personnes : 4

Ingrédients : • 8 langoustines royales • 2 huîtres • 200 g de fromage blanc • 80 g de haricots de mer • 15 g de laitue de mer • 15 g de dulse fraîche • 4 asperges vertes • 4 asperges blanches • 4 mini carottes • 4 mini navets • 4 tomates cerise • 4 mini fenouils • 4 brins de cerfeuil • 4 brins d’estragon • 4 brins de persil plat • 4 feuilles de roquette • 4 pousses d’épinard • 12 germes de petits pois • 4 fleurs de bourrache


Préparation :

Dressage :

Sarrasson iodé : ouvrir les huîtres puis, dans un bol à mixer, les incorporer au fromage blanc. Mixer. Vérifier l’assaisonnement sel et poivre. Hacher la laitue de mer et la dulse égouttée et essorée, puis les incorporer au fromage blanc.

Tirer à la cuillère des traits de sarrasson dans l’assiette, disposer harmonieusement au centre les legumes croquants, puis les haricots de mer, les langoustines et terminer par les herbes et les fleurs.

Légumes : cuire tous les légumes croquants, ébouillanter les haricots de mer, réserver au chaud. Langoustines : les décortiquer à cru, assaisonner et poêler à l’huile d’olive une minute de chaque côté.

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Jean-Yves Crenn Le Temps de Vivre Roscoff (29)

Fils d’un boucher, amoureux de viandes grasses et goûtées, Jean-Yves Crenn est devenu cuisinier par gourmandise. Il a fait ses classes chez quelques grands maîtres pour en retenir qu’il n’y a pas de bonne cuisine sans bons produits. Alors, il parcourt inlassablement son Leon natal. Extrême nord-ouest de l’Armorique, on y cultive jusqu’à la mer, on y pêche jusqu’à la côte. Roscoff, l’ancienne cité corsaire devenue la porte bretonne vers l’Irlande et l’île de Bretagne, est située en plein cœur de la zone légumière. Ici les bons produits ne manquent pas. Nourrie de curiosité et de passion créatrice, la cuisine de Jean-Yves Crenn est faite de gourmandise subtile et raffinée, basée sur les valeurs du terroir.

Huîtres tièdes aux tuiles d’algues Nombre de personnes : 4

Ingrédients : • 20 huîtres • 1 laitue fraîche • 1/4 d’oignon • 1 orange • 1 mélange d’algues en paillettes • 30 g de laitue de mer • 1 feuille de menthe • 75 g de farine tamisée • 75 g de beurre fondu • 20 g de sucre • 200 g de vinaigre blanc • 12 g de poudre de nori


Préparation :

Dressage :

Décortiquer les huîtres et les conserver dans leur eau filtrée. Préparer les tuiles d’algues en mélangeant dans l’ordre la farine, le sucre, le beurre fondu, le vinaigre blanc et la poudre de nori. Étaler sur une feuille de papier sulfurisé pour former les tuiles d’environ 10 cm de diamètre avec le dos d’une cuillère. Faire cuire à 170°C en surveillant la coloration. Réaliser la crème de laitue aux algues en faisant cuire, sans coloration avec le beurre, l’oignon haché et la laitue dont on aura préalablement ciselé les feuilles. Ajouter le jus d’orange, la feuille de menthe, la laitue de mer. Cuire 5 minutes. Mixer en ajoutant 1 cuillerée à café d’algues en paillettes. Faire chauffer sans bouillir.

Répartir dans les assiettes. Tiédir les algues sans les cuire dans leur eau. Les égoutter et les ranger dans les assiettes. Poser les tuiles aux algues et servir rapidement.


Lionel Hénaff

La Roseraie de Bel-air Pluguffan (29) Des quatre coins de France aux paysages magiques du Connemara, le Rennais Lionel Hénaff a engrangé une longue expérience avant de s’établir à Pluguffan. Inspiré par les merveilles de la nature, il puise la matière et l’énergie de ses créations au cours de balades le long des côtes et c’est au cœur de la campagne cornouaillaise qu’il élabore une cuisine contemporaine, respectueuse des saveurs et des produits. Naturellement attiré par les produits de la mer, Lionel Hénaff a découvert les algues en Irlande. C’est pour lui une source inépuisable de condiments, de légumes et de gélifiants qu’il aime a faire partager en exploitant toute la palette de leurs saveurs.

Parfums d’Estran

ormeaux de l’Île Vierge sautés, laqués au soja Nems végét’algues, Emulsion de thé Earl Grey, chutney marin Nombre de personnes : 4

Ingrédients : • 32 ormeaux cocktail décortiqués, nettoyés et brossés (réserver les coquilles) • 40 g de chutney d’algues • 100 g de miel • 5 cl de vinaigre de riz • 50 g de sauce soja • 500 g de fond de veau • 4 belles feuilles de choux chinois blanchies • 1 carotte moyenne • 50 g de céleris rave • 5 shiitake • 1 cuillerée à soupe d’huile de sésame • 1 cuillerée à soupe de feuille de coriandre • 1 cuillerée à soupe d’algues déshydratées • poivre blanc en grain • coriandre en grain • 25 cl d’eau • 20 g de thé Earl Grey • 62 g de beurre • 1 cuillerée à soupe de lécithine de soja • huile d’olive • fleur de sel • beurre • soja.


Préparation : • Laque soja : faire caraméliser le miel, décuire avec le vinaigre, ajouter la sauce soja, faire réduire puis ajouter le fond de veau, faire réduire des 2/3, laisser refroidir, réserver. • Nems végét’algues : tailler les carottes, le céleri en julienne, les placer dans une sauteuse et couvrir d’huile d’arachide, ajouter 5 grains de poivre blanc, 5 grains de coriandre, confire à feu doux, jusqu’à ce que les légumes soient fondants. Égoutter, éponger et assaisonner. Cuire les shiitakes au four 10 minutes puis les émincer. Réunir les légumes, les shiitakes, les algues, assaisonner d’huile de sésame, de coriandre fraîche. les

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• Émulsion au thé Earl Grey : porter l’eau à ébullition, ajouter le thé, mélanger, laisser infuser hors du feu à couvert 5 minutes, filtrer, ajouter le beurre, puis la lécithine de soja, émulsionner au mixeur plongeant.

Finition : Faire chauffer une poêle puis ajouter un filet d’huile d’olive, faire sauter vivement les ormeaux, assaisonner d’une pincée de fleur de sel et d’une noix de beurre, ajouter une cuillère à soupe de soja. Bien enrober les ormeaux puis débarrasser.

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Guy Guilloux La Taupinière Pont-Aven (29)

Originaire de Guéméné, Guy Guilloux s’intéressait aux minutieux métiers de la mécanique quand le hasard de la vie le conduisit un été dans les cuisines de la Taupinière. Il y est resté, après y avoir fait ses armes et repris le restaurant pour en faire un des temples de la gastronomie cornouaillaise. Sa table est essentiellement vouée aux produits de la pêche, en mer et sur l’estran. Son souci de la qualité est tel qu’il devient à l’occasion pour ses pairs conseiller de leurs approvisionnements en poissons et coquillages. Sa cuisine ne s’embarrasse pas de mystères ni d’effets de mode, elle invite à découvrir des produits de qualité servis par une technique maîtrisée et pleine d’inspiration.

Queues de langoustine, croûte de boulgour et dulse rose de laitue de mer, fumet à la tapenade de dulse Nombre de personnes : 4

Ingrédients : • 8 langoustines • 50 g de boulgour • 20 g de poudre d’amandes • 1 carottes • 1 poireau • 1 oignon • 1 cuillerée à soupe de concentré de tomates • 2 cl de vin blanc • 10 cl de tapenade aux algues • 10 g de dulse • 200 g de laitue de mer • 2 cuillerées à soupe de fromage blanc • 1 œuf • 20 g de raisins secs


Préparation : Préparer le fumet la veille. Étêter les langoustines, saisir les carapaces dans une huile fumante, ajouter les légumes coupés en morceaux, le concentré de tomates. Verser le vin blanc et mouiller à hauteur d’eau. Cuire vivement le fumet 15 minutes et faire réduire des 2/3. Cuire le boulgour dans une eau salée 30 minutes et l’égoutter. Dessaler les algues, hacher la dulse et sécher la laitue de mer. Les badigeonner à l’aide d’un pinceau de blanc d’œuf. Former 4 roses, les mettre dans un four préchauffé à 100°C et éteint pendant 10 minutes. Dans un saladier, mettre le boulgour, ajouter les raisins secs, la poudre d’amande, la dulse hachée, le fromage blanc, 1/2 jaune d’œuf, assaisonner et mélanger. les

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Préparer dans un carton de 5 mm un chablon (ou emporte-pièce) rectangle de 4,5 sur 8 cm. Garnir de l’appareil précédent et cuire 10 minutes dans un four à 180 °C pendant 10 minutes (conserver le moelleux). Décortiquer les queues de langoustines. Les saisir dans une poêle chaude avec un peu d’huile d’olive, 2 minutes de chaque côté. Chauffer 20 cl de fumet, épaissir légèrement. Ajouter 1 cuillerée de fromage blanc et 1 cuillerée de tapenade aux algues.

Dressage : Dresser une croûte de boulgour sur les assiettes. Disposer les queues de langoustines colorées et un cordon de sauce tapenade autour. Surmonter les langoustines d’une rose de laitue de mer.

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Éric Guérin

La Mare aux Oiseaux Saint-Joachim (44) Éric Guérin est de ces chefs qui bousculent les traditions. La Mare aux Oiseaux, son restaurant blotti au cœur du marais de Brière, est un univers posé au cœur de la nature. Sa cuisine est une harmonie des saveurs des produits du marais, de la terre et de l’océan tout proche. Amoureux de la Brière, de son île, de ses chaumières, il est devenu cuisinier pour le plaisir de recevoir chez lui, dans une maison où il a choisi de vivre avec une cuisine de la vie et des émotions. Ses produits fétiches comme le jus d’huître, les algues viennent souvent de la mer par l’entremise d’artisans producteurs qui font du bon, simplement, par passion.

Allongé de sardines et de foie gras de canard aux algues bretonnes

Nombre de personnes : 4

Ingrédients : Pain de mie aux algues : 350 g de farine type 45 • 8 g de sel • 8 g de sucre • 10 g de levure • 40 g de beurre demi-sel • 4 cl de lait • 17 cl d’eau • 15 g d’aromates de la mer (Dulse-laitue de mer et Nori) Foie gras confit au sel de Guérande et algues : 1 lobe de foie gras frais d’environ 500 g • gros sel gris de Guérande • 12 g d’aromates de la mer Pâte de citron : 2 citrons verts • 2 citrons jaunes • huile d’olive • 1 pointe de colorant vert Porto aux algues : 1 litre de porto • 100 g de Wakamé et laitue de mer • 5 belles sardines fraîches • 1 cuillerée à café de sirop de citron • 1 chutney Wakamé-orange Assaisonnement : fleur de sel de Guérande • poivre du moulin • huile d’olive, et crème de balsamique blanc


Préparation : Pain de mie aux algues : Pétrir les ingrédients (sans le beurre) 3 mn lentement puis 8 mn en accélérant. Ajouter le beurre et pétrir encore le même temps. Laisser reposer la pâte 20 mn puis la déposer dans un moule beurré et fariné. Quand la pâte dépasse du moule, mettre au four à 180° pendant 15 mn. Pâte de citron : Mettre dans une casserole le citron en rondelles, recouvrir d’huile d’olive, laisser confire à feu très doux puis mixer, passer et colorer légèrement. Conserver au frais. Foie gras confit au sel de Guérande : Laisser reposer le lobe dénervé couvert de sel pendant 2h30 puis le rincer. Dans une terrine filmée, poser les lobes et les saupoudrer de mélange d’aromates de la mer. Presser et garder au froid. les

entrées

Porto aux algues : Réduire le porto de moitié dans une casserole et incorporer laitue de mer et Wakamé et aromates de la mer. Laisser cuire à feu doux pour obtenir un porto gras et brillant. Filmer et conserver au frais. Sardines : Poser délicatement les filets de sardines dans un plat huilé à l’huile d’olive, poivrer au moulin. Mélanger 10 cl d’huile d’olive avec un bouchon de sirop de citron et arroser les filets.

Dressage : Tartiner le pain de mie coupé en tranches avec le chutney Wakamé-orange. Égoutter les sardines et les tailler en petits carrés puis les disposer en écailles sur le pain de mie et y déposer un point de pâte de citron et la fleur de sel. Positionner le rectangle de foie gras et verser une larme de porto aux algues.

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Bernard Rambaud Le Pressoir Saint-Avé (56)

Après avoir appris le métier aux Sables-d’Olonnes, Bernard Rambaud a sillonné la France avant de s’arrêter en Bretagne et créer Le Pressoir sur le site d’un ancien café de gare dont les murs de pierre participent au décor. Sa cuisine est faite d’alliances longuement mûries à partie d’une idée aperçue au marché de Vannes et réfléchie sur le chemin du retour. Par principe il reste au plus près du produit pour ne pas le détériorer et achète directement aux pêcheurs, aux maraîchers et aux éleveurs, choisissant ses fournisseurs avec soin. Rougets, pommes de terre, romarin, homards, turbots, algues, cocos de Paimpol, girolles, coriandre, tout est alliance, et l’amène souvent à changer la carte pour suivre les saisons.

Nage de homard breton

émulsion de coques et bigorneaux à la laitue de mer Nombre de personnes : 4

Ingrédients : • 4 homards bretons de 500 g • 1 oignon • 1 bouquet garni • gros sel de mer • 1 cuillère à café de persil plat concassé • 1 cuillère à café de ciboulette ciselée • 1 cuillère à café de poudre de colombo • 50 g de laitue de mer • 5 cl de vin blanc sec • 5 cl de bouillon de volaille • 250 g de bigorneaux • 250 g de coques • 1 dl de jus de coquillage (coques et bigorneaux) • 100 gr de beurre doux • 1 pointe de piment d’Espelette Observations : 1 bouquet garni “marin” est un bouquet garni classique plus 1 morceau de thalle d’algue fraîche ou séchée


Préparation :

Dressage :

Séparer les queues des têtes de homard. Préparer un court-bouillon avec l’oignon coupé en quatre et le bouquet garni. Cuire les pinces et les têtes 2 minutes dans le court-bouillon et décortiquez les. Fendre les queues en deux et réserver. Dans une casserole, verser le jus des coquillages, le bouillon de volaille et le vin blanc. Porter à ébullition puis ajouter le beurre, le colombo et le Piment d’Espelette. À l’aide d’un mixer plongeant, émulsionner ensuite le mélange. Porter le court-bouillon à ébullition et cuire les queues de homard environ 1 minute.

Répartir les bigorneaux et les coques décortiquées dans des assiettes creuses. Ajouter 2 ou 3 laitues de mer rincées à l’eau froide et 2 pinces décortiquées par assiette. Égoutter et poser 2 demies queues dans chaque assiette chauffée au préalable. Parsemer de persil et ciboulette ciselés puis napper copieusement avec le bouillon émulsionné. Terminer avec un tour de moulin à poivre (pour obtenir un goût plus iodé, ajouter les 50 g de laitue de mer ciselée dans le bouillon).


David Etcheverry Le Saison Saint-Grégoire (35)

Originaire du gave du Saison en Pays Basque, fils de paysans, c’est la gourmandise qui a conduit David Etcheverry en cuisine. Venu se former en Bretagne, il y est resté. Dans l’ancienne maison de Surcouf, il propose une cuisine nette, pure, équilibrée qui met en avant le produit en limitant le nombre de saveurs de chaque recettes, pour mieux les révéler. Mesuré en paroles, grand sensible, scrupuleux, David Etcheverry travaille à la bonne saison des produits frais de qualité. À Chaque époque de l’année il remet en question la palette des parfums, des saveurs, des arômes. C’est à travers cette recherche du bon qu’il accueille au Saison simplement pour bien manger dans un cadre hors du temps.

Macaron coco citron au chutney de dulse Nombre de personnes : 4

Ingrédients : • 300 g de coco de Paimpol • 2 figues noires • 1 pot de chutney de dulse - oignons rouges • 1 citron jaune • 1 dl de crème • 10 g de beurre doux • 2 feuilles de basilic • 1 bûche de chèvre frais • sel, piment d’espelette • vinaigrette : 2 cuil à soupe d’huile de noisette • 2 cuil à soupe de vinaigre balsamique • 1 tige de romarin


Préparation : Crème coco : Cuire les cocos de Paimpol à l’eau froide avec le basilic et un peu de sel (comme une purée). Au terme de la cuisson, égoutter, ajouter la moitié de la crème et recuire. Mixer et passer au tamis. Réserver la moitié de cette purée à la crème.

Vinaigrette romarin : Mixer le romarin (aiguilles) avec l’huile de noisette et le vinaigre balsamique. Filtrer et laisser macérer avec une gousse d’ail.

Dressage :

Macarons coco : Pocher la purée en spirales de 5 cm de diamètre sur papier siliconé avec une douille n°8, à raison de 4 par personne soit 16 pièces. Enfourner à 170 °C pendant 20 min pour sécher.

Pocher au centre la crème coco citron en 4 anneaux en laissant une légère cavité au centre pour le chutney dulse et recouvrir d’une rondelle de figue, chèvre et un macaron coco. Si vous trouvez sur le marché du ficoïde glacial (salade) rajoutez quelques feuilles. Arroser légèrement de vinaigrette romarin.

Crème coco citron : Chauffer délicatement la purée coco avec la moitié restante de crème, beurre, sel fin, ½ citron râpé et piment d’Espelette. Tailler figues et chèvres frais en fines rondelles.

Vin conseillé :

les

entrées

Vin blanc - Irouléguy «Hegoxuri», Domaine Arretxea 05.

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Nombre de personnes : 4

Ingrédients : • 12 belles langoustines vivantes • 16 pièces de Coquilles St-Jacques • quelques feuilles d’algues pochées • 1 cl de vinaigre de Xérès • 2 cl de vinaigre balsamique • 3 cl d’huile de noix • 1 artichaut poivrade • Mesclun • Sel et poivre du moulin

Jean-Luc Guérin

Maison Tirel Guerin • Saint-Méloir-des-Ondes (35)

Coquilles St-Jacques et langoustines sur lit d’algues wakamé

Préparation :

Dressage :

Pocher les langoustines quelques minutes, les décortiquer et garder 4 têtes. Poêler les St Jacques 1 minute de chaque côté. Faire réduire les 2 vinaigres de moitié et ajouter l’huile d’olive, le sel et le poivre. Faire une brunoise d’artichaut cru puis le faire mariner dans la vinaigrette.

Disposer d’abord les algues et le mesclun cru, puis les St-Jacques, au-dessus les queues de langoustines et la tête en finition. Enfin, ajouter l’assaisonnement sur l’ensemble et l’artichaut mariné.

Vin conseillé : Riesling de chez “Faller”

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Nombre de personnes : 4

Ingrédients : 400 g de thon • 40 g de sucre en poudre • 55 g de sel fin aux algues • 200 g de riz thaï • 600 g de tomate • chutney d’algues • 3 feuilles de gélatine (à faire fondre à chaud dans la pulpe de tomate) • 2 feuilles de gélatine (pour la gelée de tomate) • salade de haricots de mer • cerfeuil • persil plat • coriandre • sel et huile d’olive • 1 orange • 20 cl d’huile d’olive

Damier de thon mariné

Rudy Deniaud

et tomate aux algues, vinaigrette d’agrume

L’Azimut • La Trinité-sur-Mer (56)

Préparation :

Dressage :

Mettre à mariner le thon en saupoudrant de sel fin aux algues et de sucre en poudre, réserver pendant 24 heures au réfrigérateur. Cuire le riz sans le laver à l’anglaise, il doit être fondant, puis égoutter sans le rafraîchir, l’étaler et le lisser sur un plateau en gardant une épaisseur de 2 cm. Mixer les tomates, passer au chinois, porter à ébullition pendant 3 minutes puis égoutter dans un linge. Mélanger la pulpe de tomate avec le chutney d’algues et incorporer les 3 feuilles de gélatine, mouler en gardant une épaisseur de 2 cm, passer au froid. Vinaigrette d’agrume : mixer 1 tomate et 1 orange, monter à l’huile d’olive et rectifier l’assaisonnement.

Détailler des cubes réguliers de thon, de tomate et de riz à 2 cm puis les monter dans un cercle en forme de damier, lustrer légèrement avec le jus de tomate gélatiné.

les

entrées

Vin conseillé : Saint-Joseph blanc, note florale et bouche très ronde et beurrée.

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les plats de poissons

les plats

de poissons

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Maxime Crouzil Hôtel l’Écrin Plancoët (22)

L’hôtel l’Écrin à Plancoët est une aventure familiale qui se renouvelle à chaque génération. Après Jean-Pierre, c’est maintenant Maxime qui a repris les fourneaux, après des classes auprès de grands Chefs. Cuisinier par passion, Maxime Crouzil est un amoureux des produits de la mer et d’un terroir qu’il connaît depuis son enfance et qui va chercher son inspiration dans les merveilles que chaque saison apporte sur les marchés. Chercheur infatigable de l’osmose des produits de la mer et de la terre, il travaille depuis plusieurs années avec les algues de côtes bretonnes. Les plaisirs de la table sont ici rehaussés d’une cave digne du plus grand intérêt et d’un service soigné dans un cadre chaleureux.

Tartare de bar aux huîtres de pleine mer

petite salade d’algues aux échalotes grises et vinaigre de cidre Nombre de personnes : 4

Ingrédients : • 350 g de bar de ligne • 6 pièces d’huîtres creuses N°3 • 20 g d’échalotes grises ciselées • 2 cuillerées à soupe de vinaigre de cidre • 2 cuillerées à soupe d’huile de pépins de raisins • coriandre • persil • ciboulette • aneth • 1 cuillerée de moutarde en grains • sel • poivre • 10 g d’algues déshydratées pour finition • caviar (facultatif) • oignons nouveaux • vinaigre balsamique


Préparation : Hacher grossièrement le bar et les huîtres creuses, ajouter les échalotes, le vinaigre et les herbes hachées, mélanger le tout, saler et poivrer. Verser l’eau bouillante sur les algues et laisser hydrater 10 minutes. Assaisonner les algues comme une salade classique.

Dressage : Sur chaque assiette, disposer trois cercles de salade d’algues. Placer ensuite au centre de chaque cercle un peu de la préparation de tartare. Surmonter d’oignons nouveaux, d’un peu de caviar et de quelques herbes fraîches. Verser un trait d’huile et de vinaigre balsamique et servir.

Vin conseillé : Riesling Trimbach 2003 Cuvée Frédéric Emile.


Nicolas Adam La Vieille Tour Plérin (22)

Odeur, couleur, musique, bonne humeur, la Vieille Tour est un théâtre imaginé pour créer l’osmose entre la cuisine et le gourmet, où Nicolas Adam propose une cuisine décomplexée et métissée rapportée de voyages et d’expériences outre-Atlantique. Amateur de contrastes, avec sa manière contemporaine de créer une cuisine de saison guidée par la noblesse des produits, le chef assaisonne son terroir d’une pointe de mondialisation dans une profusion de saveurs qui étonne et ravit, autant par son équilibre que sa présentation, et offre à chaque fois une découverte, un voyage. Les poissons, les algues et le blé-noir, ingrédients emblématiques de la côte bretonne, trouvent ici une vraie place, sans superflu ni artifice.

Saint-Pierre snacké,

onctuosité de pomme de terre, haricots de mer en tempura, soupe de poisson et écume de laitue de mer. Nombre de personnes : 4

Ingrédients : Poisson : 1 St-Pierre de 2 kg environ • thym, laurier • 1 cl d’huile d’olive • 1 noix de beurre Soupe : 500 g de rougets grondins • 100 g d’oignons • 50 g de blanc de poireaux • 100 g de fenouil • 200 g de tomate fraîche • 40 g de tomate concentrée • 1 tête d’ail • 1 bouquet garni • 1 pointe de safran • 5 cl d’huile d’olive Onctuosité de St-Pierre : 250 g de pomme de terre • 125 g de crème liquide • 50 g d’eau de cuisson des pommes de terre • 25 g de lait • 50 g de beurre Haricots de Mer en Tempura : 4 haricots de Mer • 60 gr de farine de riz • 1/4 l d’eau gazeuse • 1/2 cuillière à café de levure • 1 petite pincée de sel fin Écume de lait et laitue de mer : 3 dl de lait entier • 50 g de laitue de mer • 1/2 gousse d’ail


Préparation : Couper en morceaux les rougets grondins ainsi que la tête et les arêtes du St-Pierre. Faire suer 2 à 3 minutes fenouil, poireaux et oignons émincés dans un rondeau dans 5 cl d’huile d’olive puis ajouter têtes et arêtes de poissons. Au bout de 5 minutes ajouter un trait d’alcool anisé, laisser réduire et ajouter l’ail, la tomate et le concentré. Cuire environ 4 minutes. Mouiller avec 1,5 l d’eau froide en ajoutant le safran et le bouquet garni et cuire 30 minutes à feu moyen. Au terme de la cuisson, passer la soupe au chinois étamine (très fin) en foulant les arêtes. Rectifier l’assaisonnement et réserver au chaud. Onctuosité de pomme de terre : Éplucher et cuire les pommes de terre dans de l’eau salée. Égoutter et prélever 50 g d’eau de cuisson, mixer tous les ingrédients (pomme de terre, eau de cuisson, beurre, lait, crème), rectifier l’assaisonnement et mettre dans un siphon (à chantilly) avec deux cartouches. Maintenir à environ 70°C au bain-marie. Préparer la pâte à tempura en mélangeant tous les ingrédients. La consistance de cette pâte doit être assez épaisse. Tremper les haricots de mer dans la pâte à Tempura et faites les frire à 180°C. Laisser infuser le lait, l’ail et la laitue de mer pendant 3 à 4 minutes, passer au chinois et mixer pour obtenir une mousse légère.

Dressage : Disposer sur chaque filet de St-Pierre 1/4 de feuille de laurier et une brindille de thym. Saler et cuire les filets de St-Pierre sur une plaque à snacker ou dans une poêle anti-adhésive bien chaude avec un peu d’huile d’olive pendant 1 minute, ajouter une noix de beurre demi-sel , faire mousser le beurre. Retourner les filets de St-Pierre et les débarrasser aussitôt. Disposer harmonieusement dans une assiette le filet de St-Pierre, l’onctuosité de pomme de terre. Verser dans une coupe (au contenant original et transparent) la soupe de poisson bien chaude, disposer sur le dessus la mousse de laitue de mer, ajouter une paille, agrémenter avec le tempura de haricot de Mer.


Maximin Hellio La Voile d’Or Sable-d’Or-les-Pins (22)

Tourné vers la lagune, la Voile d’Or perpétue la tradition de la cuisine en famille. Digne successeur de son père, Maximin Hellio officie désormais après avoir fréquenté les plus grands et s’être fait reconnaître lors de concours internationaux. Le chef perpétue l’esprit de la maison avec des alliances terre-mer, dont son prédécesseur fut un des pionniers et une cuisine iodée où les produits viennent de producteurs locaux. L’émotion est toujours au rendez-vous d’une création audacieuse sans excès et une cave remarquable. Les algues marines font depuis longtemps partie de la palette de Maximin Hellio et de sa cuisine élégante assemblant à la perfection les saveurs de la mer et les goûts de la terre.

Cabillaud aux algues purée de carottes, sauce chorizo Nombre de personnes : 4

Ingrédients : • 4 filets de cabillaud • 8 feuilles de nori fraîche • 10 carottes • 50 g de beurre • 20 g de jus de veau • 1 noix de beurre • 1 oignon • 1 gousse d’ail • 70 g de chorizo • 500 g de jus de veau • 2 jaunes d’œuf • 10 g de pulco • 100 g de crème fraîche


Préparation :

Dressage :

Faire suer les carottes avec le beurre, mouiller jusqu’à mi-hauteur et ajouter le jus de veau. Mixer et passer au tamis. Réserver. Faire revenir l’oignon, l’ail et le chorizo. Mouiller avec le jus de veau et porter à ébullition. À part, tiédir les 2 jaunes d’œuf avec le pulco. Verser le chorizo sur les jaunes d’œufs, ajouter le crème fraîche et mixer.

Disposer un chablon (ou emporte-pièce) en forme de triangle et étaler la purée. Y accoler le cabillaud avec le nori. Verser la sauce chorizo dans un verre.

les plats

de poissons

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Marc Briand

Manoir de Lann Kerellec Trebeurden (22) Marc Briand vient de Carhaix en centre Bretagne et se définit volontiers comme un artisan dont l’œuvre prolonge le travail de l’agriculteur et du pêcheur. Amateur de balade en campagne et de pêche en mer, il puise son inspiration dans la nature. Il apprécie le printemps et l’automne pour leurs extraordinaires profusions de saveurs. Sa cuisine, nourrie d’une longue expérience dans les palaces parisiens, est pleine de fraîcheur et fait la part belle au poisson. Marc Briand connaît les algues de son pays depuis plus de vingt ans et apprécie le goût inimitable qu’elles apportent à ses créations.

Sole à la vapeur de wakamé spaghetti de seiche et pesto marin Nombre de personnes : 4

Ingrédients : • 2 pièces de sole de 600 g • 1 seiche de 300 g • 30 g de spaghetti de seiche • 30 g de spaghetti • 5 g de wakamé • 50 g de pesto marin • 3 cl d’huile d’olives citron • 1/2 litre de fond blanc de volaille • salade d’algues en décoration


Préparation :

Dressage :

Lever les filets de sole et retirer les peaux (ou demander au poissonnier de les préparer). Mettre les filets les uns sur les autres par deux. Entre chaque filet, disposer de la wakamé hachée et un filet d’huile d’olive. Les rouler dans du papier film et les réserver au frais. Cuire les spaghettis dans le fond blanc de volaille. Les égoutter et ajouter du pesto marin. Tailler la seiche en julienne très fine, ajouter de l’huile d’olive et la mettre sur un plat allant au four. Cuire 1 minute sous le grill du four. Cuire la sole 6 minutes dans une eau à 60°C et laisse reposer dans de l’aluminium pendant 3 minutes.

Disposer les spaghettis sur l’assiette. Mettre la sole farcie à la wakamé au dessus avec la seiche. Décorer de salade d’algues.

les plats

de poissons

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Frédéric Sébilleau Le Moulin de Rosmadec Pont-Aven (29)

Frédéric Sébilleau fait vivre un magique moulin du XVe siècle au bord de l’eau, mais à l’abri de l’agitation, en plein cœur de Pont-Aven, célébrissime cité des peintres. Il y perpétue une tradition de qualité inaugurée par son père, il y a plus d’un demi-siècle. Dans ce territoire où la campagne et la mer se disputent l’espace au gré des marées et inspirent les plus grands, sa cuisine est faite d’authenticité et de fidélité à un classicisme qui ne bride jamais la créativité. Les poissons, les crustacés, les algues, les légumes, et les gibiers font le quotidien de la maison, qui conserve cependant, comme un clin d’œil à son passé, une merveilleuse crêpe dessert.

Lotte pochée en laitue de mer étuvé de chou à crête de coq en émulsion de criste marine Plat préparé par Mickaël Rigous Nombre de personnes : 4

Ingrédients : • 1 pièce de 1 kg de lotte • 100 g de laitue de mer • 10 g d’algues crête de coq • 1 chou • 4 tiges de criste marine • 1/4 de litre de crème


Préparation : Retirer la peau et lever les filet de la lotte. Diviser en bandes et rouler dans la laitue de mer. Pour la sauce, faire bouillir la crème avec les cristes marine 5 minutes, mixer, assaisonner et passer. Émincer le chou puis l’étuver au beurre, saler avec les crêtes de coq. Cuire la lotte 15 minutes à la vapeur.

Dressage : Couper la lotte en diagonale et la dresser dans l’assiette. Disposer le chou de chaque coté. Émulsionner la sauce et napper. Décorer avec un mélange d’herbes en vinaigrette.


Jean-Luc Guérin

Maison Tirel Guerin Saint-Méloir-des-Ondes (35) Entre la petite gare de La Gouesnière et son grand jardin parfumé, la Maison Tirel-Guerin est devenue au fil du temps une table d’excellence, sans perdre son cachet familial. Jean-Luc Guérin est de la troisième génération d’une famille qui pratique depuis toujours une cuisine de terroir, fruit de l’expérience de la gastronomie, avec un esprit qui transforme les produits les plus frais en instants délectables. Arrimée aux traditions classiques, la carte fait une belle place à l’océan. La Saint-Jacques est le produit fétiche du chef qui aime aussi travailler le homard, le bar, les langoustines, s’intéresse aux algues et ne résiste pas à un traou mad aux pommes entre deux dégustations de produits de la mer.

Filet de bar aux algues “Crêtes de coq” Nombre de personnes : 4

Ingrédients : • 4 fois 150 g de bar en pavé • 12 petits navets fanes • 10 g d’algues “Crêtes de Coq” • 15 cl de jus de moules réduit • 100 g de beurre • 4 petites tomates pour la décoration • sel et poivre du moulin.


Préparation :

Dressage :

Cuire les navets fanes. Assaisonner les pavés de bar et les poêler. Pocher les algues. Chauffer et monter le jus de moules au beurre cru. Mixer l’ensemble avec une cuillère d’algues.

Disposer le bar, les algues, les navets et les tomates sur l’assiette (voir photo).

Vin conseillé : Pouilly fumé « Cuvée d’Eve » de chez Dagueneau.

les plats

de poissons

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Philippe Vetele Anne de Bretagne La Plaine sur Mer (44)

Dans son établissement bleu et blanc face à l’océan, ou plutôt les pieds dans l’eau tant la mer est présente, Philippe Vetele veille et suggère avec le souci du détail. Aux fourneaux, avec la même épure, la même exigence, il déploie son talent dans une cuisine inventive, créative et légère, qui privilégie la pêche locale et les produits du terroir.

Bar de ligne en panure d’algues Nombre de personnes : 4

Ingrédients : • 1 bar de 1,2 kg • 4 endives • 1 cuillerée de miel • 10 pistils de safran • 2 cl de vinaigre de cidre • 20 g de beurre • sel • poivre Appareil à tempura : 1 œuf • 5 cl d’huile • 10 g de farine • 1 pincée de sel Pour la panure : chapelure au pain de seigle (ou autre) • laitue de mer fraîche Pour la sauce : jus des 12 palourdes • 5 cl de crème liquide • 5 cl de jus de cuisson des 100 g de bigorneaux • 20 g de beurre • 1 tranche de citronnelle

Les menus s’orchestrent au fil des saisons avec des images du terroir qu’il raconte dans l’assiette par touches subtiles. Philippe Vetele aime son petit port et les fortunes de la mer qu’il recèle, pour organiser des menus avec des produits de première fraîcheur, des épices lointaines, des algues et des associations d’ailleurs.


Préparation : Faire lever le bar en filet, garder la peau écaillée, puis les couper en 2 pour en avoir 4 portions. Faire sécher la laitue de mer à l’étuve, la passer au robot avec la chapelure, réserver. Dans une poêle, faire fondre le beurre, y ajouter les endives coupées en biseau et les colorer légèrement, ajouter le miel, caraméliser les endives, puis déglacer au vinaigre et ajouter le safran, sel, poivre. Débarrasser. Ouvrir les palourdes en conservant leur eau. Cuire les 100 g de bigorneaux dans une eau salée, poivrer puis décortiquer. Dans une casserole, mettre le jus des palourdes, la crème liquide et la branche de citronnelle fendue, réduire légèrement, mettre les 20 g de

les plats

de poissons

beurre en fouettant pour bien émulsionner, ajouter les bigorneaux décoquillés. Cuire le bar en filet sur le dos en ayant pris soin de le paner auparavant dans la chapelure d’algues. Cuire au 4/5 côté panure et 1/5 côté nature, débarrasser.

Dressage : Déposer dans le fond de l’assiette les endives caramélisées, puis autour les bigorneaux décoquillés ainsi que les palourdes avec leurs coquilles. Ajouter le bar sur les endives puis la sauce émulsionnée. Laitue de mer en tempura pour finir sur le poisson.

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Alain Orillac Le Bretagne Questembert (56)

Charentais né au Maroc, Alain Orillac perpétue la réputation du Bretagne. En plein pays des landes, l’établissement créé en 1875, devint un haut lieu de la gastronomie sous la houlette de Georges Paineau. En y arrivant, Alain Orillac s’est intéressé aux légumes du cru et en cultive lui-même certains. Promoteur du panais, des salsifis et de la courgette, il n’en délaisse pas pour autant le pigeon, le foie gras et la truffe, ni les produits de la mer, Saint-Jacques, huîtres, langoustines, algues, sole et homard. Modeste et discret, le chef a fait le choix des produits locaux de qualité, de l’authenticité et de la simplicité. Avec lui, le Bretagne ressemble à Questembert, un havre merveilleux, ancré dans son terroir.

Morgate farcie au wakamé pâtes fraîches au Fucus, Pesto marin et encre de seiche aux trois algues

Nombre de personnes : 4

Ingrédients : • 4 morgates • 1 carotte • 1 oignon • 2 échalotes • 1 aubergine • 1 tomate • 1 courgette • 10 g de sel aux 3 algues • 60 g de pesto marin • 2 cuillerées à café de crème • 100 g d’encre de seiche • 60 g de Wakamé • 20 g de fumet de poisson • 50 g de beurre • 2 cuillerées à soupe d’huile d’olive. Pour les pâtes : 125 g de farine • 25 g de jaunes d’œuf • 38 g d’œuf entier • 2,5 g de vinaigre blanc


Préparation : Préparer et cuire les légumes : Laver puis tailler les légumes en fine brunoise. Prendre un sautoir, mettre 1 cuillerée à soupe d’huile d’olive, ajouter l’oignon, l’aubergine, la tomate et le wakamé. Faire étuver 5 minutes. Prendre un autre sautoir, mettre 1 cuillère à soupe d’huile d’olive, ajouter l’échalote, la carotte, la courgette et faire étuver 5 minutes. Confectionner les pâtes fraîches : Mélanger la farine, les œufs, les jaunes d’œuf, un peu de sel aux 3 algues. Bien pétrir. Les étaler au rouleau à pâtisserie à 1 cm d’épaisseur. Les tailler en lanières. Cuire les pâtes dans de l’eau salée pendant 2 minutes.

Préparer les morgates : Laver les morgates. Les farcir avec les deux préparations de légumes des deux sautoirs. Prendre un sautoir, ajouter un trait d’huile d’olive et faire colorer les morgates farcies. Mettre au four à 180° pendant 5 minutes. Élaborer les sauces : Détendre le pesto avec la crème et faire chauffer. Mélanger le fumet de poisson et l’encre de seiche. Monter au beurre (sur feu doux).

Dressage : Dresser la morgate dans une assiette rectangulaire. Faire un trait de pesto et un trait d’encre de seiche. Disposer les pâtes dans un coin.


Fernand Corfmat La Closerie de Kerdrain Auray (56)

Né à Auray et profondément attaché à sa terre natale, Fernand Corfmat cultive avec amour un jardin d’herbes où le basilic, la sauge ananas, la verveine, la citronnelle, le romarin, l’estragon, la menthe, la coriandre, l’angélique, côtoient les capucines, les pensées, la bourrache et les soucis, qui accompagnent ses créations. Dans son manoir de centre-ville, havre de paix au cœur de l’agitation, il concocte au fil des saisons une cuisine inventive aux saveurs iodées. Avec d’authentiques produits du terroir, pêche de petits bateaux, légumes de Saint Goustan, il brasse les saveurs du monde, celles de la terre et celles de l’océan dans un registre moderne et raffiné, marqué de l’empreinte de la tradition.

Sole en filet

au croquant de wakamé et amandes, tatin de tomates Nombre de personnes : 4

Ingrédients : • 1 kg de sole filet • 30 g de chutney wakamé orange • 15gr de tartare d’algues au naturel • 15 g de panaché d’algues wakamé et laitue de mer • 20 g d’amandes effilées • 1/2 zeste d’orange • 150 g de beurre demi-sel • 100 g d’huile d’olive • 15 g de basilic • 10 g de pesto marin • 1/2 jus de citron.


Préparation :

Dressage :

Préparer l’huile au pesto marin en mixant au blender l’huile d’olive, le basilic, le pesto marin, et le jus de citron. Lever les 4 filets de la sole. Replier chaque filet sur lui-même de façon a obtenir un rectangle d’environ 10 cm de longueur, réserver les 4 filets dans un plat à four. Faire fonde le beurre mousseux et y incorporer le chutney, le tartare d’algues, le panaché d’algues, les amandes et le zeste d’orange. Placer ce beurre au réfrigérateur de façon à obtenir 4 rectangles d’environ 1 cm d’épaisseur. Disposer un rectangle de beurre aux algues froid sur chaque rectangle de sole. Cuire au four préchauffé à 180°C environ 10 minutes en l’arrosant de son beurre de cuisson régulièrement.

Dresser chaque filet sur une assiette et disposer autour l’huile de basilic au pesto marin. Accompagner le filet de sole d’une tarte tatin de tomate aux algues.

les plats

de poissons

Vin : Blanc de Loire minéral Muscadet sur lie de la Maison Sauvion.

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Olivier Roellinger Les Maisons de Bricourt Cancale (35)

La mer unit les hommes, professe Olivier Roellinger, qui sait bien qu’elle peut nourrir avec abondance. Il en connaît les richesses, coquillages, poissons, crustacés et algues, mais aussi les saisons, les humeurs, les marées et plus encore la fragilité. Dans son ancienne malouinière, suspendue entre ciel et mer, Olivier Roellinger travaille, réfléchit, goûte et raconte à travers ses créations tout ce qu’il aime. Sur la mer, des amis pêchent pour lui des rougets, calamars, soles, bars, crevettes, homards, étrilles, maquereaux, bars, huîtres, coques et crevettes. Sur la côte, il peut cueillir l’herbe de mer, la criste marine, la fenouillette, la pimprenelle, le serpolet, l’oseille sauvage et les fleurs de genêts qui infuseront dans un bouillon de Saint-Jacques.

Barbue confite aux algues Nombre de personnes : 4

Ingrédients : • 1 barbue de 1.5 kg Jus clair : 2 gousses d’ail • 5 cl d’huile de tournesol • noix de gingembre • 25 cl d’huile de pépin de raisin • 10 cuil. à soupe de vinaigre de riz japonais • 5 cuil à soupe de sauce soja clair • 5 cuil à soupe d’huile de sésame • 2 cuil à café de sucre • 1 poignée d’algues nori déshydratées • 3 cuil à soupe d’huile d’olive Garniture : 4 petits poireaux • 10 g de beurre au sel • 5 lanières de gingembre confit au vinaigre • 1 cuil à soupe d’algue dulse déshydratée • 1 cuil à soupe de vinaigre de vin rouge • Fleur de sel


Préparation : La veille, réaliser le jus clair. Dans une casserole, faire blondir dans l’huile de tournesol les 2 gousses d’ail et le gingembre émincés. Mouiller avec le vinaigre de riz, la sauce soja clair, l’huile de sésame et l’huile de pépin de raisin. Ajouter 2 cuil à café de sucre et porter à ébullition. Cuire 5 min à petit feu puis laisser infuser pendant 30 min. Filtrer et réserver jusqu’au lendemain. Le jour du repas, préparer le poisson : lever les filets de barbue, enlever la peau. Tailler des morceaux de 2 cm sur 8 cm afin d’obtenir 12 morceaux réguliers. Réserver dans un plat en terre. Couper la tête en plusieurs morceaux, ôter les ouies, et la réserver au frais, dans un égouttoir. Suite du jus clair : à l’aide de la louche, en prenant soin de ne pas mélanger la décantation, prélever l’huile. Couvrir le poisson de cette huile et recouvrir le plat d’une feuille d’aluminium. Réserver. Saisir la tête du poisson dans l’huile d’olive. les plats

de poissons

La faire colorer des 2 côtés. Mouiller avec le reste du jus clair. Cuire 1 h à petits frémissements. Filtrer et réserver ce jus.

Garnitures : Tremper 30 min la dulse déshydratée, égoutter et réserver en y ajoutant le vinaigre de vin. Ouvrir les poireaux en 2, les tailler en petits carrés et les laver.Cuire à l’eau bouillante salée 3 à 4 min et les rafraîchir dans l’eau glacée. Les égoutter et réserver avec le beurre dans une casserole en y ajoutant des lanières de gingembre.

Destination : Porter à ébullition le jus. Au premier bouillon, ajouter les algues nori. Laisser infuser 10 min puis filtrer. Mettre au four déjà chaud le plat de poisson pendant 12 min. Réchauffer les poireaux. Dresser dans de grandes assiettes creuses chaudes, placer au centre les filets de poisson espacés de 3 cm, disposer le poireau entre les poissons, ajouter une pointe de dulse au vinaigre en haut de chaque poisson. Napper généreusement avec le jus et finir avec quelques grains de fleur de sel.

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Serge Poiron La Bonne Auberge Clisson (44)

La Bonne Auberge, ancienne maison au cœur de la ville historique, reconstruite en style italien au XIXe siècle, est de ces lieux qui font vivre la gastronomie et les vins nantais. Serge Poiron y propose une harmonie faite d’inventivité et de tradition. Cuisiner à la nantaise, c’est travailler les produits du terroir, brochets et sandres du lac de Grandlieu, mâche et légumes des bords de Loire, muscadet et gros plant, et des merveilles échangées par le port, le sel, le sucre, les épices. Avec Serge Poiron, les homards, Saint-Pierre, truffes, girolles, pommes de terre, langoustines, bar, pigeonneau, foie gras, algues, composent une cuisine inspirée où le plaisir des yeux est prélude à l’éveil des sens.

Saumon de Loire en chemise de laitue de mer gouttes de mer comme un risotto Nombre de personnes : 1

Ingrédients : • 80 g de saumon de Loire • 10 g de laitue de mer • 50 g de pâtes «les gouttes de mer» • 20 cl de crème • fleur de sel • poivre • 1/2 cuillerée à café de pesto marin • laitue de mer en julienne


Préparation : Le saumon : Poser sur une feuille de papier film la laitue de mer puis le saumon, enrouler en serrant la préparation dans le papier film réserver au frais « possibilité de préparation la veille». Le risotto : Porter à ébullition le riz « gouttes de mer », égoutter et refroidir. Verser 20 cl de crème dans une casserole, ajouter les gouttes de mer et cuire jusqu’à absorption, assaisonner, et finir avec le pesto marin, réserver au chaud, couvert. Cuisson du saumon et de la sauce Dans un plat allant au four : 1 cuillère de Muscadet ou autre, 3 cuillères de crème fraîche liquide

Retirer le saumon du papier film, poser le saumon dans le plat, recouvrir d’un papier aluminium, et cuire à feux doux 160° 10 à 15 mn. Retirer le saumon réserver au chaud entre 2 assiettes. Porter le jus de cuisson à ébullition, réduire d’1/3, finir avec avec 1/2 cuillère à café de pesto marin.

Dressage : Disposer le risotto au fond de l’assiette, poser le saumon entier ou trancher, napper avec la sauce et une julienne d’algues rouges « laitue de la mer ».


Nombre de personnes : 4

Ingrédients : • 4 filets de rouget • 50 g de pâtes «les gouttes de mer» • 40 g de crème liquide • 15 g de wakamé • 1 pointe de couteau de wasabi • 2 pointes de couteau de farine de dulse • 130 g de fumet de poisson • 1 oignon • 30 g de lait de coco.

Rudy Deniaud

L’Azimut • La Trinité-sur-Mer (56)

Inversé de rouget façon sushi aux embruns marins, chantilly coco

Préparation :

Dressage :

Faire chauffer le fumet, suer l’oignon et ajouter les gouttes de mer pour les nacrer, ajouter le fumet petit à petit jusqu’à ce que les gouttes soient cuites mais encore croquantes, réserver au frais. Ouvrir le filet de rouget en deux dans le sens de la largeur sans détacher les deux parties pour obtenir un carré d’environ 10 cm de côté, tailler une lanière de rouget et réserver. Mélanger les gouttes avec la crème, préalablement fouettée, le wasabi, la farine de dulce et assaisonner.

Poser le carré de rouget sur un morceau de papier sulfurisé, mettre une fine couche de wakamé à plat sur le rouget, puis une couche de goutte de mer, finir par la lanière de rouget, rouler à l’aide du papier sulfurisé et réserver au frais. Au dernier moment sortir le sushi et détailler chaque filet en 3 tronçons de taille égale, disposer en ligne sur l’assiette, faire un trait de coco parallèle au sushi puis disposer en ligne sur l’assiette, faire un trait de coco parallèle au sushi et enfin disposer les légumes assaisonnés dans un angle.

Sauce : monter 40 g de chantilly neutre, ajouter le lait de coco et sucrer à votre convenance. Croquant de légumes : 20 g de radis, 20 g de carotte, 30 g d’asperge, les tailler crus le plus fin possible, sel et huile d’olive.

Vin conseillé : Chablis, vif et frais sur son côté pierre à fusil.


Nombre de personnes : 4

Ingrédients : 1 filet de 500 g de bar de ligne • 20 cl de fumet de poisson • 1 feuille de gélatine • 1 g de ciboulette • légumes bretons (mini carottes fanes, haricots verts, sommités de choux fleurs, radis, 1 petit artichaut violet, 4 tomates cerises) • 1 cuillerée à café d’Aromates de la mer (Nori, Laitue de Mer, Dulse) Émulsion : 20 cl de crème • 1 cuillerée à café de dulse en farine micronisée • 2 cl de jus d’huîtres. Crème citron confit : 1 cuillerée à soupe de crème fraîche • 1 cuillerée à café de jus de citron vert

Tartare de bar Mickaël Renard

légumes en gelée d’algues

L’hôtel de la Plage • Sainte-Anne-la-Palud (29)

Préparation :

Dressage :

Tailler le tartare de bar en petit morceaux, assaisonner d’huile d’olive-citron, fleur de sel et poivre. Mélanger tous les ingrédients de l’émulsion dans un syphon. Délayer la farine de dulse au jus de citron et l’incorporer à la crème fouettée. Réserver au frais. Mélanger les 2 ingrédients de la crème citron et assaisonner. Chauffer les 20 cl de fumet de poisson et la cuillerée d’aromates de la mer pendant un quart d’heure, filtrer puis coller à la feuille de gélatine, couler dans un ramequin ou un coquillage. Mélanger tous les légumes préalablement taillés, assaisonner et dresser sur la gelée.

Dans l’assiette, mouler le tartare dans un cercle, retirer celui-ci, poser sur le tartare l’émulsion comme une chantilly, disposer le coquillage de gelée et de légumes à côté, finir l’assiette avec quelques traits de sauce.

les plats

de poissons

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les plats de viandes

les plats

de viandes

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Mickaël Renard

L’hôtel de la Plage Sainte-Anne-la-Palud (29) Augustine avait de l’allure devant son fourneau avec son costume et sa coiffe borleden. Dans les années 20, on venait de loin déguster son homard à la crème. Parmi ses amis, le peintre Mathurin Méheut aimait installer son chevalet au tout proche pardon de Sainte-Anne. Mais le plus grand luxe, ici, c’est la mer et les couchers de soleil, La cohorte de célébrités qui s’y bouscule ne s’y trompe pas, le site coupe le souffle. Dans cette institution, modèle de confort et d’élégance, la cuisine, sous la houlette de Mickaël Renard, explore les saveurs océanes sans jamais franchir le cap de l’insolite. L’esprit des lieux, où la terre et la mer se défient dans des harmonies fougueuses, règne aussi dans les plats.

Gigot de cochon de lait

au poivre de Jamaïque et Wakamé, choux fleurs caramélisés Nombre de personnes : 4

Ingrédients : • 1 gigot de cochon de lait de 1 kg à 1,2 kg • 100 g de wakamé déssalé • 2 dl de jus de cochon • 100 g de pommes grenaille • Chou-fleur • 1 dl de soja liquide • 50 g de beurre demi-sel • 18 asperges vertes • 20 oignons grelots


Préparation :

Éplucher les asperges vertes puis les cuire à l’anglaise.

Désosser le gigot en gardant la crosse, farcir le gigot avec le wakamé déssalé haché et assaisonné de poivre de Jamaïque, ficeler et le badigeonner de sauce soja.

Cuire le gigot de cochon au four pendant 30 à 35 min, à mi-cuisson, ajouter les oignons grelots et les grenailles.

Cuire le chou-fleur à l’eau bouillante non salée pendant 1 heure, mixer et ajouter cette purée dans une poêle anti-adhésive avec les 50 g de beurre, sel mousseux.

Trancher le gigot, dresser avec les légumes tout autour.


Loïc Le Bail Le Brittany Roscoff (29)

Le natif de Quimperlé tient à ses racines et c’est naturellement qu’après après une solide formation, il s’est installé à Roscoff, en pleine zone légumière. Enfant, il aimait la cueillette des champignons et le goût des fruits sauvages. La cuisine de Loïc Le Bail est une élégante table iodée aux saveurs campagnardes. Les légumes, choux-fleurs, artichauts, carottes, oignons et les algues viennent des communes et des plages environnantes. Les poissons, les coquilles, les homards, arrivent du port tout proche. S’il est intransigeant sur la qualité des produits, il juge gratifiant de travailler à magnifier un produit mésestimé car selon lui, le produit noble ne nécessite rien d’autre que de préserver l’essence de sa nature.

Carré de porc rôti en croûte d’algues Nombre de personnes : 4

Ingrédients : • 1 carré de Porc 1,2 kg • 500 g de pain rassis • 10 g d’Aromates de la mer (Nori, Laitue de Mer, Dulse) • 1 brin de Fleur de thym • 2 gousses d’ail • 3 échalotes • 50 cl de bouillon de volaille • sel • poivre


Préparation : Faire préparer le carré par votre boucher. Le faire découper en 4 carrés individuels de 3 côtes chacun. Garder les os et parures pour faire le jus. Pour la croûte, faire une chapelure de pain et la mélanger aux algues, à la fleur de thym et avec une gousse d’ail finement hachée. Saisir les carrés à la poêle de chaque côté pendant 2 minutes. Appliquer sur vos carrés la chapelure et mettez les au four chaud à 180°c durant 15 minutes.

les plats

de viandes

Faites revenir dans une poêle les os et parures. Ajouter échalotes, ail et thym. Déglacer au bouillon de volaille. Laisser réduire à feu doux pendant une heure, puis passer au chinois. Assaisonner.

Dressage Placer le carré au milieu de l’assiette. Napper de jus. Décorer avec la fleur de thym et l’ail en chemise. Vous pouvez accompagner ce plat de cocos au wakamé, ou d’une purée de pommes écrasées aux algues.

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Rudy Deniaud L’Azimut La Trinité-sur-Mer (56)

Vue sur mer et grande terrasse ensoleillée, Rudy Deniaud a remis à la mode cette ancienne maison près du port et des bateaux. Il a fait ses armes à Nantes, en France et en Norvège avant de poser son sac ici, dans ce petit port breton connu des régatiers du monde entier. Rudy Deniaud propose une cuisine d’instinct où les produits de la mer s’accordent à ceux de son potager, et met un point d’honneur à les travailler uniquement à la bonne saison. Il apprécie les légumes, des plus communs aux plus rares et a le même égard pour les panais, topinambours, potirons, crônes, cerfeuils et haricots de mer que pour la truffe et le foie gras.

Volaille de Bresse retour des mers pomme de terre écrasée et Pesto marin Nombre de personnes : 4

Ingrédients : • 4 suprêmes de poulet de Bresse sans peau • 35 g de Bouquet garni de la mer pour la panure • 1 pêche blanche • 20 cl de fond blanc de volaille • 35 g de chutney de Dulse et oignons rouges • 200 g de pomme de terre • 60 g de beurre • 30 g de Pesto marin • 20 g de crème fraîche liquide


Préparation : Paner les suprêmes dans la chapelure d’algues, les réserver au frais. Couper les pommes de terre en grosse mirepoix (gros cubes), les cuire dans l’eau salée 25 minutes, égoutter, écraser à la fourchette en montant légèrement avec 40 g de beurre, ajouter le pistou d’algues et réserver.

Sauce : mixer la pêche dénoyautée avec 20 cl de fond de volaille et le chutney d’algues, monter avec 20 g de beurre, passer au tamis et réserver. Mettre en cuisson les volailles à feu moyen dans l’huile d’olive 3 mlnutes de chaque côté et les finir au four pendant 5 minutes.


Sylvain Guillemot L’Auberge du Pont d’Acigné Noyal-sur-Vilaine (35)

Réputée pour la créativité de sa cuisine, l’Auberge du Pont d’Acigné, à deux pas de Rennes, sur les bords de la Vilaine, est une des grandes tables de Bretagne. Le chef, Sylvain Guillemot, originaire du Morbihan, sait y proposer des légumes oubliés et des produits frais dont il préserve le moelleux et les parfums. Partisan de la cuisson à l’ancienne il sert une cuisine moderne, attrayante, juste et précise. Ici les truffes, cèpes, rutabagas et topinambours côtoient les Saint-Jacques, tourteaux, huîtres, algues, sangliers et cochons de lait sous l’œil d’un chef qui sait domestiquer les produits difficiles. Rigoureux et passionné, Sylvain Guillemot a la rigueur du détail, dans la préparation de chaque assiette.

Coucou de Rennes croûte de sel carotte et algues Nombre de personnes : 4

Ingrédients : • 1 Coucou de Rennes 1kg 200 • 4 kg de sel gris de Guérande • 300 g de carottes nouvelles • 100 g de beurre ½ sel • 100 g de dulse (algues rouges) • 200 g de roquette • 1 Citron non traité • 100 g de blanc d’œuf


Préparation : Éplucher les carottes, les tailler dans la longueur en fines tranches, les mélanger avec les algues hachées, le beurre ramolli et les zestes de citrons. Farcir la volaille avec ce mélange avant de la brider. Mélanger le gros sel et le blanc d’œuf, puis dans un plat en terre faire un lit de sel, y déposer la volaille puis recouvrir avec une couche de sel en laissant juste le dessus du croupion dégagé pour laisser une cheminée à la vapeur. Enfourner à 200°C pendant 45 minutes. Pendant ce temps plonger quelques secondes la roquette dans de l’eau bouillante salée avant de la refroidir dans de l’eau glacée et de

les plats

de viandes

la mixer pour obtenir une purée lisse et vert vif. En fin de cuisson sortir le plat du four, laisser la volaille reposer ¼ d’heure avant de la sortir de la croûte de sel en faisant attention de ne pas perdre le jus de cuisson des carottes à l’intérieur de celle-ci.

Dressage : Découper, accompagner des carottes et de la purée de roquette, rectifier le jus avec un trait de citron.

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Olivier Bellin

L’auberge des Glazicks Plomodiern (29) Enfant, Olivier Bellin a vu sa mère et sa grand-mère derrière les fourneaux. Parce qu’il aime bien manger il est allé faire ses classes avant de transformer la simple auberge des parents en haut lieu de la gastronomie. Avec une cuisine d’auteur où la technique a son importance, Olivier Bellin allie la mer et beaucoup de produits terriens. Son concept marin paysan raffiné n’a pas besoin de pirouettes inutiles. Un fil conducteur fait de blé noir, d’algues et de Saint-Jacques valorise avec talent un produit précis de chaque assiette. Si la cuisine est un langage, il n’est pas besoin de dictionnaire pour comprendre et apprécier cette cuisine ancrée dans la culture et la modernité bretonne.

Agneau “Écume Marine” Nombre de personnes : 4

Ingrédients : • 1 kg à 1.2 kg d’épaule d’agneau • 2 carottes • 2 oignons • 100 g de poireau • 100 g de céléri branche • 1 tête d’ail • 25 g de concentré de tomates • 2 l de bouillon de volaille • 1 cuillère à café de curry • 2 branches d’estragon • 100 g de laitue de mer • 100 g de moules • 100 g de câpres • 100 g d’encornet


Préparation : Mettre l’algue à dégorger dans l’eau 3 fois son poids. Tailler tous les légumes en dés. Tailler l’algue en lanières puis en dés. Laver et nettoyer les coques, les moules et les encornets. Cuire à sec. Ouvrir et décortiquer. Passer le jus dessus. Dans une cocotte, faire chauffer de l’huile et y faire colorer l’épaule. Retirer. Ajouter les légumes. Les faire suer. Saler. Remettre l’épaule. Ajouter le concentré de tomates.

Mouiller. Ajouter le curry et l’estragon. Cuire au four préchauffé à 150°C, pendant 1h30-2h. Décanter. Portionner. Filtrer le jus, le mettre à réduire. Ajouter l’algue. Émulsionner fortement.

Dressage : Dans un récipient en verre, mettre la viande et les coquillages et arroser du jus.



les desserts

les

desserts

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Mathieu Aumont Aux Pesked Saint-Brieuc (22)

Mathieu Aumont, c’est l’histoire d’un maître d’hôtel qui décide un jour de passer en cuisine et qui consolide l’étoile de l’établissement. Évidemment, il a beaucoup travaillé et exploité son expérience en salle pour personnaliser ses créations. Sa cuisine sélectionne rigoureusement et respecte l’identité de chaque produit. Aux Pesked (poissons en breton), la coquille Saint Jacques, les algues et les toutes les richesses de l’océan invitent, au rythme des saisons, les légumes frais de la Baie de Saint-Brieuc. La cave est riche de grands crus, d’anciens et de jeunes millésimes et de vins de pays, mais c’est le terroir et les cépages qui conduisent à des rencontres qui ramènent à l’essentiel : le bonheur d’être.

Nombre de personnes : 4

Ingrédients : Éléments de la glace au Thé Matcha • Lait 125 g • Crème liquide 60 g • Sucre 45 g • Jaunes d’œufs 4 pièces • Algues : crêtes de coq 5 g

Pommes et saveurs marines, glace au Thé Matcha

Éléments du caramel au beurre salé • Sucre en poudre 60 g • Crème 100 g • Beurre 15 g • Fleur de sel 1 Éléments des pommes • Pommes Elstar 2 pièces • Beurre 1 noix • Cassonade p.m.* Éléments de la pâte feuilletée aux algues Farine 100 g • Eau 15cl • Sel fin 4 g • Beurre 72 g • Algues déshydratées p.m.* *pour mémoire


Préparation : Préparation de la glace. Faire infuser le lait, la crème et le thé matcha. Blanchir les jaunes d’œufs avec le sucre. Incorporer progressivement le mélange chaud aux jaunes et au sucre. Faire cuire pendant 1 minute. Refroidir à température ambiante, puis incorporer les algues. Passer l’appareil à la centrifugeuse. Préparation du caramel. Faire un caramel à sec. Faire fondre le sucre dans une casserole, jusqu’à l’obtention d’un caramel. Faire chauffer la crème. Incorporer progressivement la crème chaude au caramel. Ajouter à la préparation le beurre en morceaux et la pincée de sel. Cuire 1 minute à feu doux. Refroidir à température ambiante. Préparation des pommes. 1 moitié de pomme par personne. Tailler en quartier. Chauffer la cassonade avec une noix de beurre. Faire caraméliser. Saisir les quartiers de pommes (doivent rester croquants). Préparation de la pâte feuilletée aux algues. Confectionner la détrempe (la farine, l’eau et le sel). Pendant la réalisation du mélange, incorporer les algues. Filmer et laisser reposer la détrempe au frigo. Etaler la détrempe aux algues. Placer le beurre au centre et l’envelopper avec la détrempe. Étaler la pâte de haut en bas de façon à obtenir un rectangle. Réaliser l’opération trois fois. A l’aide d’un emporte-pièce circulaire, tailler la pâte feuilletée. Faire cuire la pâte entre deux plaques, à 180°c, pendant 15 min.

Montage et finition. Dans un verre mettre un fond de caramel au beurre salé. Ajouter les quartiers de pommes (chauds). Placer au cœur une boule de glace au thé matcha. Saupoudrer légèrement d’algues et recouvrir le verre du feuilleté aux algues.

Accord avec le dessert : Thé matcha Uji (province du Japon). Faire infuser le thé dans une eau à 60°c, pendant 1 min 30. Fouetter avec un fouet Chasen (fouet en bambou) jusqu’à l’obtention d’une mousse. Le boire immédiatement avec le dessert.


Patrick Jeffroy Hôtel de Carantec Carantec (29)

Patrick Jeffroy doit à une grand-mère cuisinière le secret d’une bouillie d’avoine poêlée accompagnant un lard rôti, une crêpe de blé noir et des oignons de Roscoff. Sa cuisine généreuse, sans artifice technique a le sens des produits qu’il prépare comme un hommage aux saveurs de son enfance. Vagabond inspiré des criées, de l’estran et des marchés paysans, il en rapporte les plus beaux poissons, coquillages algues, légumes et produits de la terre pour les apprivoiser en douceur dans sa cuisine. Tel un capitaine, la main ferme sur la barre et l’œil sur l’horizon, Patrice Jeffroy mêle des accents de mer et de campagne à des touches exotiques rapportées de périples qui sentent bon l’aventure maritime.

Réduction d’algues aux fruits rouges et fleurs d’été Réduction d’orange, bergamote et liqueur balsamique

Nombre de personnes : 4

Ingrédients : • 1 boîte de 250 g d’algues fraîches au sel (dulse, laitue de mer ou ulve marine) • 1 barquette de fleurs fraîches (bégonias, capucines, sauge ananas) • 1 barquette de framboises • 1 barquette de groseilles • 1 barquette de cassis • 1 barquette de fraises • 2 oranges pressées • 10 cl de vinaigre balsamique • 20 cl de crème fouettée • 2 gouttes d’huile essentielle de bergamote • 300 g de sucre cristal


Réduire le balsamique avec 25 g de sucre à feu doux. Arrêter à obtention d’une liqueur et réserver au frais.

Préparation : Confectionner un sirop avec 200 g de sucre et 25 cl d’eau, frémir 5 minutes. Dégorger les algues dans une bassine sous un filet d’eau fraîche pendant 1 heure, les égoutter et les tremper, une par une, dans le sirop froid, les étaler par deux sur une feuille plastique souple spécial cuisson, sécher au four ventilé thermostat 2 jusqu’à obtention de feuilles croustillantes. Réduire le jus d’orange et 25 g de sucre à feu doux, surveiller la réduction, arrêter à obtention d’une liqueur, ajouter l’huile de bergamote, réserver au frais.

les

desserts

Dressage : Rouler les fruits rouges dans les 50 g de sucre restants, déposer quelques fruits au milieu des assiettes, une cuillerée de crème fouettée à la bergamote, puis une feuille d’algue croustillante, renouveler l’opération, terminer par une feuille d’algue, saucer d’orange et de balsamique, parsemer de fleurs.

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Photo : GPO


Nombre de personnes : 4

Ingrédients : • Pour la tuile : 30 g de sucre glace • 10 g de farine • 20 g de beurre fondu • 5g de mélange d’algues séchées en paillette • 2 cl de soupe de fraises. • Pour la soupe : 400 g de fraises “Mara de Bois” entières • 125 g de sucre • 1/4 de litre d’eau • 10 grains de poivre noir • réserver 400 g de fraises “Mara de Bois” coupées en quartiers.

Loïc Le Bail

Le Brittany • Roscoff (29)

Éclaté de fraises “Mara des bois” et sa tuile aux algues

Préparation :

Dressage :

Pour réaliser la soupe, faire un sirop léger avec le sucre et l’eau, faire infuser 15 minutes avec le poivre noir préalablement concassé, filtrer le sirop et le verser sur les 400 g de fraises entières, mixer le tout et laisser reposer au réfrigérateur. Pour la tuile, mélanger, la veille, le sucre glace et la farine, incorporer les 2 cl de soupe de fraises, le beurre fondu et les algues. Laisser reposer 12 heurs minimum, étaler sur une plaque, mettre en cuisson 10 minutes à 175 °C.

Répartir les 400 g de fraises “Mara de Bois” coupées dans les verres, y verser la soupe. On peut accompagner cette soupe d’un sorbet aux fraises. Garnir avec la tuile aux algues.


An tali dir Algues de fer

Aet e puñs avel ar vezhinaerion an Enez Loc’h ha netra ne gemm war an dalieg nemet ar vaist, ar c’hornail hag un tali dir, kann ha teñval, o ziwall da viken an Enezeg. Les goémoniers de l’île du Loc’h ont disparu et rien ne bouge sur le champ de goémons excepté les kombus, les laminaires et une algue de fer, brillante et sombre, protégeant à jamais l’Archipel.

Sculpture de Youenn Goanec


Les algues alimentaires bretonnes

Sur les huit cents espèces d’algues recensées en Bretagne, quatorze ont été retenues pour la consommation humaine. L’Ascophyllum nodosum, une algue brune agréée en 1990. Elle est riche en vitamines B6,C, K, E et en iode. Appelée Goémon noir ou Butun par les Bretons, elle est nommée Edible kelp, Honeyware, Wing kelp, Murlins, Bladderlochs, Henware ou Mirkl suivant les régions du monde. Le Fucus vesiculosus, une algue brune agréée en 1990. Elle est très riche en magnésium et riche en protéines, en vitamine A, en iode, en brome et en phosphore. Appelée Petit Goémon noir, Bezhin bosok, Bezhin klogor, Favach, Pizaj, Tarzhek ou Strakerien, suivant les lieux, par les Bretons, elle est nommée Swing tang, blader, vraic, bladderwrack ou paddy-tang, suivant les régions du monde. L’Himanthalia elongata, une algue brune commercialisée sous le nom de Haricot de mer a été agréée en 1990. Elle est riche en vitamine C. Appelée Lasoù, Linoch, Sklavac’h, suivant les lieux par les Bretons, elle est en général nommée Button weed. L’Undaria pinnatifida, une algue brune commercialisée sous le nom de Wakamé, a été agréée en 1990. Elle est très riche en iode, protéines, fer, calcium, sodium et magnésium. Appelée Butun Bro-Japon par les Bretons.

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Gastronomie &Algues


La Laminaria digitata, une algue brune commercialisée sous le nom de Kombu-breton, a été agréée en 1997. Elle est très riche en iode, en fer et en zinc. Appelée Tali, Tali moan ou Ouarle par les Bretons, elle est nommée Braggair, Fingered tangle, Liadhaig, Sra girdles, Kelp, Seat angle, Red wrack ou Kombu suivant les régions du monde. La Laminaria saccharina, une algue brune commercialisée sous le nom de Kombu royal, a été agréée en 1997. Elle est très riche en protéines et en iode. Appelée Rubanoù, Bezhin friz, Bezhin frez ou Baist Kornailh par les Bretons, elle est nommée Langetiff, Dabbylocks, Sweet wrack, Oarweed, Sugar sea Belt ou Karafuto kombu suivant les régions du monde. La consommation des algues Laminaires est autorisée uniquement sous forme de condiment dans des conditions très encadrées. Pour un adulte, l’apport doit être inférieur ou égal à 30 mg de produit sec par jour (210 g en frais). Pour un enfant de moins de 4 ans l’apport doit être inférieur ou égal à 15 mg de produit sec (105 mg de produit frais). La Palmaria palmata, une algue rouge commercialisée sous le nom de Dulse, a été agréée en 1990. Elle est riche en proteines, vitamine A et en phosphore. Appelée Bezhin saout, Tellesk ou Kerluz par les Bretons, elle est nommée Dulse, Red Kale, Neptune’s girdle, Dillesg ou Darusu, suivant les régions du monde. La Porphyra umbilicalis, une algue rouge commercialisée sous le nom de Nori, a été agréée en 1990. Elle est riche en calcium, riche en protéines, en vitamines A, B1, B2, B6, B12 et C, en niacine, zinc, fer et taurine. Appelée Saladenn zu par les Bretons, elle est nommée Purple laver, Laverbread ou Hoshi nori, suivant les régions du monde. Le Chondrus crispus, une algue rouge commercialisée sous le nom de Liken rouge, petit goémon ou goémon blanc, a été agréée en 1990. Elle est riche en vitamine A et en iode. Appelée Pioka, Teil piko, Liken ruz, Karragaen, Delioù karotez ou Jargod, par les Bretons, elle est nommée Irish moss, Carragheen, Jelly moss, Curly gristle moss ou Lichen, suivant les régions du monde.

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Algues Gastronomie


La Gracilaria verrucosa, une algue rouge commercialisée sous le nom de Agar agar, a été agréée en 1990. Elle est très riche en manganèse, riche en zinc, calcium et fer. Appelée Filit ruz par les Bretons, elle est nommée Chinese moss, Sea string, Sewing thread ou Ogo nori, suivant les régions du monde. L’Ulva lactuca, une algue verte commercialisée sous le nom de Laitue de mer, a été agréée en 1990. Elle est très riche en fer et en calcium, riche en protéines, manganèse et vitamine C. Appelée Saladenn-vor ou Kaolaj par les Bretons, elle est nommée Sea lettuce, Gren Laver ou Aosa, suivant les régions du monde. L’Enteromorpha, une algue verte commercialisée sous le nom de Cheveux de mer, a été agréée en 1990. Elle est très riche en fer et en calcium et riche en protéines. Appelée Glandour, Glinch, Glizenn, Kurz ou Limouz par les Bretons, elle est nommée Green confetti, Stone hair, Green nori ou Ao nori, suivant les régions du monde La Spiruline, est une microalgue se présentant sous la forme d’un filament bleu-vert plus ou moins spiralé a été agréée en 1990. Elle est très riche en protéines, riche en fer et en vitamines (A, B 12). L’Ondontella aurita, est une microalgue agrée en 2002. Elle est très riche en silicium et renferme également des nombreux minéraux et oligo-éléments, ainsi qu’une forte proportion d’Oméga 3.

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Gastronomie &Algues


Les principaux extraits des algues

Les Alginates

Ce sont des agents épaississants et stabilisateurs utilisés dans l’industrie pharmaceutique, l’industrie alimentaire et dans l’élaboration de papiers, colorants et produits de moulage (ce sont les E 400 à E 411, présents dans de nombreuses listes d’ingrédients). Le marché des alginates est en constante augmentation avec des matières premières importées d’Asie, d’Amérique latine et d’Europe du Nord. Depuis des siècles, le Chondrus est une algue utilisée en médecine et dans l’alimentation. Il y a plus de 600 ans les Irlandais du comté de Waterford savaient utiliser cette Irish moss pour des pommades et des flans. Cette algue séchée a, en effet, un fort pouvoir gélifiant en présence de lait. Les émigrants irlandais ont emporté leurs recettes avec eux quand au XVIIIe siècle, ils ont rejoint les Amériques et constaté que leur Irish moss prospérait également sur les côtes du Massachusetts. Le polysaccharide extrait de cette algue et obtenu pur vers 1871 a été logiquement appelé “carrageenan” dans la nomenclature de la Société Chimique Américaine et est encore désigné sous ce nom.

Les carraghénanes Le Chondus Crispus est également abondant en Bretagne, dans le Léon (côte Nord-Ouest), où perdure une tradition de gâteaux et flans préparés avec cette algue, il est appelé pioka, tandis qu’en Cornouaille (Sud-Ouest) il est appelé piko. Au début du XIXe siècle, les industriels mesurant tout l’intérêt de ce produit, la cueillette du pioka les jours de grande marée est devenue une activité rémunératrice qui se pratique encore de nos jours. La seule usine française, installée en Normandie, en produit 3 000 tonnes par an. Si le gel que le carrageenan forme avec du lait fait qu’on l’utilise dans tous les produits lactés ainsi que dans les bières, les pâtes alimentaires et les confitures, il est également employé dans l’industrie textile, la peausserie et la fabrication des peintures.

L’agar-agar Agar-Agar est un mot originaire de Malaisie, mais le produit est courant au Japon et dans tout l’Extrême-Orient. Il est principalement élaboré à partir de Gélidium. Les algues sont d’abord lavées plusieurs fois avant d’être séchées puis soumises à ébullition. Le gel obtenu est ensuite déshydraté et réduit en poudre.

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Algues Gastronomie


L’algue en Bretagne, filière en devenir.

La production d’algues dans le monde dépasse aujourd’hui les treize millions de tonnes. L’Asie est le premier producteur grâce à une algoculture qui en fournit la quasi-totalité, pour l’alimentation humaine principalement, et dont plus des deux tiers sont des légumes marins. A contrario l’Europe pratique presque exclusivement la cueillette ancestrale. Sa production est avant tout destinée à l’élaboration d’ingrédients tels les gélifiants et alginates, mais rarement de légumes de mer. Le marché de l’algue dans le monde est donc une réalité économique. Chez nous comme partout, il croit régulièrement avec une demande à la fois en quantité et en qualité. Pour y faire face, nous importons de plus en plus, faute de qualité régulière, des matières premières d’Asie, d’Europe du Nord ou d’Amérique latine alors même que les côtes bretonnes sont par nature un immense champ d’algues. Bien entendu, et ce livre en est l’illustration, des initiatives font prendre en compte cette réalité dont on mesure assez bien les promesses. Si la concurrence avec d’autres estrans en Europe se révèle assez rude, le complexe agroalimentaire breton possède les moyens de répondre aux exigences de cette opportunité en instaurant une véritable concertation avec les acteurs de son littoral afin de développer ces cultures et de devenir un acteur significatif de cette filière. La mer unit les hommes, nous dit le cuisinier breton Olivier Roellinger, qui de sa maison au-dessus des flots est aux premières loges pour mesurer à la fois la fragilité de l’océan et sa formidable capacité à nourrir les peuples. Lui et ses confrères nous montrent un chemin d’excellence, qu’il nous appartient à notre tour d’emprunter.

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Marc Briand

Frédéric Sebillau

Alain Orillac

Le Manoir de Lan Kerellec

Le Moulin de Rosmadec

Le Bretagne et sa résidence

Allée centrale de Lan Kerellec 22560 Trebeurden

Venelle de Rosmadec 29930 Pont-Aven

13, rue Saint-Michel 56230 Questembert

Olivier Bellin

Olivier Roellinger

Fernand Corfmat

L’Auberge des Glazicks

Relais Gourmand

La Closerie de Kerdrain

7, rue de la plage 29550 Plomodiern

1, rue Dugesclin 35260 Cancale

20, rue Louis Billet 56400 Auray

Mickael Renard

Jean-Luc Guerin

Rudy Deniaud

L’Hôtel de la Plage

Maison Tirel Guerin

L’Azimut

Le Youpala

29550 Sainte-Anne La Palud

5, rue Palasne de Champeaux 22000 Saint-Brieuc

Patrick Jeffroy

Place de la gare 35350 Saint-Méloir des Ondes

1, rue du Men-du 56470 La Trinité sur mer

Adresses des chefs Jean-Marie Baudic

Hôtel de Carantec

Sylvain Guillemot

Bernard Rambaud

L’Auberge du pont d’Acigné

Le Pressoir

Aux Pesked

20, rue du Kelenn 29660 Carantec

35530 Noyal-sur-Vilaine

59, rue du Legue 22000 Saint-Brieuc

Jean-Yves Crenn

Devid Etcheverry

7, rue de l’Hôpital 56890 Saint-Ave

Le Temps de Vivre

Le Saison

Hôtel l’Écrin

17/19, place de l’Église 29680 Roscoff

Impasse du Vieux Bourg 35760 Saint-Grégoire

20, les Quais 22130 Plancoët

Loïc Le Bail

Serge Poiron

Mathieu Aumont

Jean-Pierre Crouzil

Yachtman Le Brittany

La Bonne Auberge

la vieille tour

Boulevard Sainte Barbe - BP 47 29681 Roscoff Cedex

1, rue Olivier de Clisson 44190 Clisson

75, rue de la tour 22190 Plerin

Lionel Henaff

Eric Guerin

Nicolas Adam

La Roseraie de Bel Air

La Mare aux Oiseaux

La Voile d’Or

Impasse de la Boissière 29700 Pluguffan

162, île de Fedrum 44720 Saint-Joachim

allée des Accacias 22240 Sable d’or les pins

Guy Guillou

Philippe Vetele

Maximin Hellio

Jean-Yves Jaguin La Ville Blanche

La Taupinière

Anne de Bretagne

Croissant Saint André 29930 Pont-Aven

Port de la Gravette 44770 La Plaine sur Mer

22300 Lannion

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Algues Gastronomie


Bibliographie

Biologie et phylogénie des algues (2 tomes) Bruno de Reviers

Éditions Belin

Guide des algues des mers d’Europe

J. Cabioc’h, J. Floc’h, A. Le Toquin, C. Boudouresque, A. Meinesz, M. Verlaque Éditions Delachaux et Niestlé

Algues de Roscoff

S. Loiseaux - De Goer Et M.C. Noailles Éditions de la Station Biologique

Ces algues qui nous entourent René Pérez

Éditions Ifremer

Le pain de la mer Joel Raguénès

Éditions du Livre de poche

La cuisine aux algues et plantes marines Bruno Matignon

Éditions Alain Bargain

La gastronomie aux algues et plantes marines Bruno Matignon

Éditions Coop Breizh

Les algues alimentaires - Riches légumes de la mer Jean-Marie Delecroix Éditions Médicis

Algues - Légumes de la mer Carole Dougoud Chavannes Editions La Plage

Algues marines - Dégustez les bienfaits de la mer Carole Dougoud

Éditions Anagramme

Les Algues - Produits, saveurs et santé de la mer Pierre Arzel Éditions Libris

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Gastronomie &Algues


Sommaire p.4

I. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Préface, Bruno Matignon

p.6

I. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les algues de Bretagne, Christine Le Tennier

p.14 p.16 p.18 p.20 p.22 p.24 p.26 p.28 p.30 p.32 p.33

I les entrées I. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Kromeski d’algues glacées, Jean-Marie Baudic I. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les langoustines poêlées, Jean-Yves Jaguin I. . . . . . . . . . . . . . . Huîtres tièdes aux tuiles d’algues, Jean-Yves Crenn I. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Parfums d’Estran, Lionel Hénaff I. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Queue de langoustine, Guy Guilloux I. . . . . . . Allongé de sardines et de foie gras de canard, Éric Guérin I. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nage de homard breton, Bernard Rambaud I. . . . . . . Macaron coco citron au chutney de dulse, David Etcheverry I. . . . . . . . . . . . Coquilles St-Jacques et langoustines, Jean-Luc Guérin I. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Damier de thon mariné, Jean-Marie Baudic

p.34 p.36 p.38 p.40 p.42 p.44 p.46 p.48 p.50 p.52 p.54 p.56 p.58 p.59

I les plats de poissons I. . . . . . . . . Tartare de bar aux huîtres de pleine mer, Maxime Crouzil I. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . St-Pierre snacké, Nicolas Adam I. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Cabillaud aux algues, Maximin Hellio I. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sole à la vapeur de wakamé, Marc Briand I. . . . . . . . . . . . . . . . . . Lotte pochée en laitue de mer, Frédéric Sébilleau I. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Filet de bar aux algues, Jean-Luc Guérin I. . . . . . . . . . . . . . . . . . . Bar de ligne en panure d’algues, Philippe Vetele I. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Morgate farcie au wakamé, Alain Orillac I. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sole en filet, Fernand Corfmat I. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Barbue confite aux algues, Olivier Roellinger I. . . . . Saumon de Loire en chemise de laitue de mer, Serge Poiron I. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Inversé de rouget façon sushi, Rudy Deniaud I. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tartare de bar, Mickaël Renard

p.60 p.62 p.64 p.66 p.68 p.70

I les plats de viandes I. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Gigot de cochon de lait, Mickaël Renard I. . . . . . . . . . . . . . . . Carré de porc rôti en croûte d’algues, Loïc Le Bail I. . . . . . . . . . . . . . . . Volaille de Bresse retours des mers, Rudy Deniaud I. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Coucou de Rennes, Sylvain Guillemot I. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Agneau “Écume Marine”, Olivier Bellin

p.72 p.74 p.76 p.78

I les desserts I. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pomme et saveurs marines, Mathieu Aumont I. . . Réduction d’algues, fruits rouges et fleurs d’été, Patrick Jeffroy I. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Éclaté de fraises “Mara de bois”, Loïc Le Bail

p.79

I. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . An Tali Dir, Youenn Goanec

p.80

I. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les algues alimentaires bretonnes

p.83

I. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’algue en Bretagne, filière en devenir

p.85

I. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresses de Chefs

p.86

I. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Bibliographie

p.87

I. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sommaire

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Algues Gastronomie


Réalisation : Mark Gléonec - Primset

Remerciements : Mélanie Gallepie Rémi Gomès Delphine Hamon Pascal Parmentier Antoine Perhirin Sandrine Seby

Algues & gastronomie Éditions du Palémon Z.A. de Troyalac’h 10, rue André Michelin 29170 SAINT-ÉVARZEC Tél. 02 98 52 78 78 Dépôt légal 1er trimestre 2009 ISBN 2 907 572 - 96 - 2 Imprimé en Italie par Eurografica

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