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entreprises performantes

n°145

Vie au bureau En finir avec

le stress Trimestriel juillet - août - septembre 2012. France 5 €, Belgique/Luxembourg 5,50 €, Suisse 10 CHF, DOM 6,90 €, Zone CFA : 3000 CFA, Canada : 7.95 $ Can

Informations Entreprise n°145

Informations Entreprise

Le magazine des

Créer sa

marque Les clés pour réussir Big Data

La révolution dans la gestion de l’information

MARC OUAYOUN, DG

Porsche LE LUXE France

SUPERSONIQUE







REGARD

INFORMATIONS ENTREPRISE est édité par la Société PUBLIMAG, SARL au capital de 104 000 € 22, rue Jasmin 75016 Paris Tél. : 01 44 30 24 60 Fax : 01 44 30 24 61 Date de création : mars 1980 Commission Paritaire : n° 0616 T 88182 Depot légal : C150 ISSN : 02924765 Web : http://www.info-entreprise.com Directeur de la Publication : P. Boukobza REDACTION Rédacteur en chef : Philippe Dayan Journaliste : Marine Le Ray Directeur Artistique : Vincent Hazet Crédits photos : Fotolia, Porsche, Franck Juery, Peugeot, Mercedes, Land Rover, Citroën. Ont participé à ce numéro : René Bougros - Philippe Boukobza - Brice Dorène Sylvie Masseau - Julia Faure - Arnaud Bellegarde Corinne Serre - Johanna Guery - Lydia Nikolovska PUBLICITÉ Publimag 22, rue Jasmin 75016 PARIS Tél. : 01 44 30 24 60

ABONNEMENTS Janine Chedid : 01 44 30 24 60 Abonnements : 40 € (12 N°) 55 € pour l’étranger 30 € (8 N°) 15 € (4 N°) DIFFUSION -Presstalis -Service Lecteurs Du lundi au vendredi de 14 h à 16 h. E-mail : info@info-entreprise.com Informations Entreprise n’a de lien avec aucun organisme officiel, parti politique ou autre. Toute reproduction de texte ou de document, même partielle, est interdite ainsi que leur utilisation à des fins publicitaires. Les textes des publicités sont sous la responsabilité des annonceurs. Ils n’engagent en rien Informations Entreprise. La rédaction n’est pas responsable de la perte ou de la détérioration des textes ou des photos qui lui seront adressés. L’envoi de communiqués, dossiers de presse ou photos entraîne de ce fait leur libre publication. La société qui envoie un visuel devra au préalable s’acquitter de ses droits éventuels, Informations Entreprise ne pourra en aucun cas être tenu pour responsable de leur utilisation. L’éditeur se réserve le droit de refuser toute demande d’insertion sans avoir à motiver son refus. Dans certains numéros, une plaquette, un supplément ou un DVD peut être joint avec le magazine. Groupe Publimag SARL : 22, rue Jasmin 75 016 Paris RCS Paris B 397 872 938 Gérant : P. Boukobza Principaux associés : P. Boukobza Photogravure et impression : Siep Retrouvez-nous sur internet : www.info-entreprise.com

La qu estion du redres sement

A

peine nos élections législatives étaientelles achevées sur une note certes majoritairement rose, mais néanmoins assombrie par un fulgurant 44% de taux d’abstention, qu’un premier grand couac sur le plan international attendait le Président Hollande alors tout juste débarqué sous le « c haud soleil » de Los Cabos, au M exique, pour assister au sommet du G20. Une dissonance n’ayant rien à v oir avec l’affaire Florence Cassez que le précédent locataire de l’Élysée Nicolas Sarkozy envisageait tellement sous l’ang le du c ombat personnel que c ela s’était soldé en 2011 par l’annulation pure et simple de l’année du M exique en F rance. En fait et comme en énième sig ne de ce viscéral tout autant que sour nois antagonisme g rippant depuis des lust res les r elations entre notre peuple de «mangeurs de grenouilles » (ainsi que nous sommes si ironiquement surnommés outre-Manche) et c elui de la perfi de Albion (notre réponse de « berger fr enchy à la bergère british »), le couac en question est venu de l’actuel occupant du 10 downing street, le très conservateur Premier ministre David Cameron. En marge d’un sommet se r evendiquant nouvelle dynamique pour le pr ogrès économique, social et en vironnemental de notre planète, devant un par terre de c hefs d’entreprise buvant littéralement du petit lait, n’a-t-il pas en effet carrément « flinguer » le projet de F rançois Hollande d’instaurer un taux d’imposition de 75% sur les r evenus annuels dépassant le million d’euros en se déclarant prêt «à dérouler le tapis rouge » à ceux qui fuir aient l’impôt en F rance. Applaudissements (nourris) d’un côté. Embarras et c onsternation de l’aut re. Et flot de commentaires de toutes sortes dans les médias sur c e pavé dans la mar e des us et c outumes inhérents aux r elations diplomatiques entre États, mais présentant cependant l’intérêt de nous amener à se poser cr ument la question r elative à la

restauration de la c ompétitivité sociale et fiscale de notre Hexagone. Force est de r econnaître, et les nombr eux dossiers et enquêt es que not re rédaction mène depuis plusieurs années auprès des PME/PMI l’attestent tout particulièrement, seule une réelle mise en place d’une fiscalité spécifique à l’entreprise, à savoir un système qui ne tax erait pas de la même façon les revenus issus de la prise de risque et ceux de la rente, pourra contribuer au redressement de notre industrie en fa vorisant des pist es d’investissements auxquelles nous c onsacrons dans c e présent n uméro un dossier spécial dans notre rubrique « Finances ». Au sommaire également, un aut re dossier tout aussi cr ucial tant pour les P ouvoirs Publics que pour les dir igeants d’entreprises : celui d’un meilleur en vironnement de travail sur le plan de la c onfiguration des locaux qui lui sont dév olus, mais aussi sur celui des « petits plus » ac cordés aux collaborateurs en termes de décoration et de bien-être, afin de prév enir, du moins pour partie, ce fléau des t emps modernes que représentent les risques psychosociaux. Et parce qu’en cette période estivale, les envies d’évasion se c onjuguent au plaisir de la c onduite «cheveux au v ent », nous avons ouvert les colonnes de notre rubrique « en aparté » à M arc Ouayoun, le nouveau Directeur général de P orsche France. Une manière pour not re magazine de r endre ainsi hommage à une mar que automobile définitivement culte, dont les appr oches design audacieuses conjuguées à une stratégie de conquête planétaire via des gammes en (r)évolution permanente lui permettent d’afficher aujourd’hui une santé éclatant e sur un marché globalement en berne. Alors, que v ous vous apprêtez à mar quer une pause au bord de l’eau, dans les alpages, à la campag ne ou que v ous préférez vibrer sur les gradins des JO de Londres, il ne nous reste qu’à vous souhaiter une bonne lecture et un bon vent ! philippe dayan rÉdacteur-en-chef

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SOMMAIRE

16 ●

Révélation ●

Bertile Burel & Jacques-Christophe Blouzard, Fondateurs et dirigeants de WONDERBOX. Life style en boîtes !

18 ●

Nominatiorama ●

20 ●

22 ● En aparté ●

Daniel Ouayoun, . DG de Porsche France Le luxe supersonique 7●

Regard ●

La question du redressement

12 ●

A la loupe ●

Le Centre des jeunes dirigeants d’entreprise. Manager n’attend pas le nombre des années.

Tendances ●

high tech – design Nos partis pris

28 ●

Stratégie ●

Juriste d’entreprise. Il mène le Droit à la baguette du business !

32 ●

Finances ●

Patrimoine. Son optimisation par la multiplication + FAA Conseil, AFIC Formation

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SOMMAIRE

50 ●

enu.t ● em ag Meuan x être au burea

Mi En finir avec le stress. + C Vit’cho ! TRAITEUR, AL et Com, Campus des métiers ns Se de l’industrie, Dev’&

40 ●

Industrie ●

Eco-emballages. Sous les cartons, la nature... + Modelion, NOATRANS, Ansell Healthcare, Transports Granger, Cartonéo, OPERANTIS

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Marketing ● DOSSIER.

Il était une fois les marques. + Parcours. Marc Merklen. Fondateur et dirigeant de My Fashion Agent + Up&Net, Adelbrecht&Associés

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Technologies ● PHÉNOMÈNE.

Big Data met les données au carré + Immo One, Entropic synergies, Netisse, Alliance 3 i, LM Control, INETD Consulting, Kerensen Group, Eurice

88 ●

Zoom sur... Equipmag

+ Parcours. Corinne Menegaux, Directrice de la division Hôtellerie/Restauration et du salon Equip’Hôtel (groupe Reed)

+ Agenda

Avertissement Dès la parution de votre annonce, vous serez sans doute “prospecté” par un certain nombre de sociétés. Ceci est inévitable, compte tenu de notre grande diffusion. Soyez vigilant et d’une manière générale Attention ! - aux guides ou revues qui utilisent des titres similaires au nôtre.

Salons ●

94 ●

Club Privé ●

Bon vivre, bien-être Escapade Objets de convoitise Roue libre

- aux entreprises qui utiliseraient des photocopies de nos textes et annonces en vous demandant de régler uniquement des frais techniques. Nous ne pouvons que vous conseiller de ne pas donner suite et d’identifier ces entreprises afin de nous communiquer leurs coordonnées. Nous vous rappelons que nos fichiers ne sont ni prêtés, ni loués, ni vendus.

104 ●

Saga ●

Lucien Barrière Hôtels & Casinos. 100 ans de luxe, de glam’ et de tapis verts ! 11


Sons du 3ème type

Comme au

cinéma

A l’instar de Dieu sensé savoir reconnaître les siens, les professionnels sauront que sous les termes abscons de 8.000 lumens de luminosité, de résolution WUXGA et d’intégration des technologies Edge-Blending et Dual-Lamp, se profile un projecteur idéalement adapté à une utilisation dans les grands espaces. Vivitek D8800, tel se nomme l’appareil en question, a en effet spécialement été conçu par le fabricant éponyme spécialiste des solutions audiovisuelles pour tout type d’installations professionnelles (salle de concert, stade, auditorium, etc.) grâce à sa multitude de connecteurs, ses dix positions d’objectifs différentes pour la mise au point, le zoom ou la rotation de l’image, ainsi que ses six options de lentilles interchangeables. Autant de possibilités pouvant être sauvegardées via le Lens Posting memory (LPS) afin de faciliter l’utilisation du projecteur en fonction de la structure du lieu. Prix public conseillé : 13.900 € HT.

Ces drôles de choses tout en rondeurs et pour certaines perchées sur un pied tripode paraissent échappées droit d’un film de sciences-fiction revu et corrigé à la sauce Tim Burton. Sauf que derrière ces allures d’OVNI, se profilent ce que dans le jargon de l’acoustique on désigne sous le terme d’enceinte. Concoctées par Scandyna, marque créée en Angleterre dans les années 1990 au sein de B&W, The Drop (modèle de gauche), SmallPod (modèle du milieu) et MicroPod (modèle de droite) affichent non seulement un look façon sputnik 1960 tout ce qu’il y a de décoiffant, mais également une technicité haute précision due à une fabrication assurée par des usines danoises au savoir-faire de pointe. Pouvant aussi bien être suspendues au plafond que posées sur une étagère ou accrochées au mur, ces enceintes à coque en ABS se déclinant en plusieurs coloris sont vendues à des prix allant de 440 € pour la paire de SmallPod à 590 € la paire de The Drop et de 630 € la paire de MiniPod et font l’objet d’une distribution exclusive sur la France par www.laudiodistribution.fr.

A la pointe du

« clic clac » ... Il s’appelle NX20 et fait partie avec ses « petits frères » que sont le NX 1000 et le NX 210 de la dernière née des gammes des appareils photos compacts numériques à objectifs interchangeables de la marque Samsung, à savoir les SMART Camera. Une véritable mini-révolution du genre puisque les trois modèles NX non seulement intègrent la technologie Wi-Fi, ce qui permet aux utilisateurs de se connecter à un réseau sans fil sans l’aide de carte ou d’équipement supplémentaire, mais possèdent en outre un capteur APS-C CMOS 20,3 mégapixels développé en exclusivité par le fabricant coréen et qui offre des images d’une qualité professionnelle. Autre atout, la compatibilité du NX20 et des deux autres références avec le système i-Function (unique à cette série NX) qui donne la possibilité aux utilisateurs de contrôler les paramètres de l’image depuis l’objectif lui-même sans avoir à quitter la cible des yeux. Grâce à l’application Remote Viewfinder intégrée, on peut également utiliser un smartphone Samsung comme télécommande et déclencher à distance son Smart Camera. Doté d’un écran AMOLED de 7,6 cm pour le visionnage d’images et de films en Full HD, ce « clic clac » très haute résolution qu’est le NX20 est vendu au prix de 899 €.

Un « turbot » pour les bureaux Il n’a l’air de rien comme cela (du moins sur le plan de son design résolument sobre), mais ce dernier né de la gamme des ordinateurs de bureau du constructeur Dell en a sacrément dans le ventre ou, plutôt, dans les circuits du point de vue de ses performances. Baptisée Vostro 470, cette machine à encombrement réduit sur le plan de son volume permet en effet à l’utilisateur un nombre exponentiel d’opérations tels que des modélisations financières, de la collecte d’informations, de l’édition vidéo, du développement web ou bien encore du design graphique. Une dimension hautes performances due à sa configuration avec les processeurs Quad Core de troisième génération Intel Core i5 et i7, à la technologie Intel Smart Response permettant un accès rapide à ses applications, à la présence de cartes graphiques NVIDIA ou AMD, de l’USB 3.0 pour des transferts de données rapides et ses larges possibilités de stockage (jusqu’à 2To et 12Go de mémoire). Son prix : 449 €.

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>>HIGH-TECH

TENDANCE

Concepteur à la une

Pierre Favresse. La nouvelle « arme » design d’Habitat Sans aller jusqu’à le bombarder au rang, selon les points de vue, de nouveau « messie » ou de «pompier de service », cette encore jeune valeur montante de la planète design (il a posé pour la première fois son regard sur notre monde en 1979, à Saint-Nazaire) apparaît en tous cas comme l’un des atouts majeurs d’un Habitat new Look. Et oui ! A bientôt cinquante printemps d’existence, l’enseigne mise en orbite en 1964 par Terence Conran, après une période d’atermoiements et d’image brouillée pour cause de changement et de main (Ikéa, puis le fonds d’investissement Hilco) et de stratégie, connaît depuis quelques mois un renouveau avec son intégration dans le giron du groupe Cafom. Lequel entend en effet redorer son blason en voulant insuffler un sacré vent de créativité dans les voilures d’un vaisseau à bout de souffle sur ce chapitre. Et c’est là où se profile Pierre Favresse ... Son parcours : Depuis un moment déjà, son nom commençait à sérieusement attirer l’attention des professionnels et des médias spécialisés en raison de la pluie de lauriers et de récompenses dont il a fait l’objet ces dernières années. Lauréat d’un appel à projet du fort sélect VIA avec sa table El en 2006. Lauréat du concours Révélateurs de Talents organisé par Cinna en 2008. Finaliste au Festival Design Parade 04 à la Villa Noailles en 2009. Finaliste encore aux Audi Talents Awards avec le projet « Hyné ». Nomina tion pour la bourse A gora, pour les grands prix de la Ville de Paris et récompensé du New Designer award 2012 par le E lle Déco UK, tout cela en 2011. Et dernièrement, l’octroi du label VIA pour sa création de l’horloge « Jean ». Excusez du peu ! Difficile donc pour notre virtuose dans l’art et la manière de manipuler avec un même degré de perfectionnisme l’idée et sa réalisation de passer au-travers des mailles du fi let lancé par Thierry Sonalier, le nouveau Président d’Habitat, sur le vivier du jeune design hexagonal. « Il a été voir mon site et m’a contacté dans la foulée. Il m’a confié ensuite que son choix par rapport à moi s’était essentiellement basé sur l’ouverture d’esprit que j’avais témoigné lors de notre entretien. Le fait aussi que de par ma forma tion d’ébéniste à l’école Boulle, avoir les mains dans le cambouis était pour moi quelque chose de naturel. Comme en plus de tout cela, il aime donner sa chance aux nouveaux talents ... ». Mesuré dans sa manière d’éclairer notre lanterne quant aux raisons ayant sous-tendu sa nomination aux manettes artistiques de l’enseigne le 8 décembre 2011, mais en rien timoré dans sa manière d’évoquer son cheminement, Pierre Favresse affiche aussi ce sens du concret propre à sa conception du design et à sa démarche de création. Enfant pourtant, ce rejeton d’un père œuvrant dans le domaine du social et d’une mère évoluant dans le secteur bancaire, caressait le projet de devenir ... agriculteur ! Ce qui ne l’empêchait pas de s’intéresser aux autres et aux choses en raison des intenses discussions qu’il avait avec ses parents, l’amenant à ouvrir son esprit à un grand nombre de domaines tant sociétaux que culturels. Un besoin d’appréhender et de comprendre qui l’incite à bricoler des tas de jouets et d’objets avec différentes sortes de matériaux pour l’achat desquels il n’hésitait pas à sacrifier l’intégralité de son argent de poche. Une curiosité tactile qui finit par le détourner de ses « rêves » de foin et de luzerne pour se retrouver, dès la classe de troisième, à la prestigieuse école Boulle. Il effectuera cinq années en section ébénisterie, obtient (avec félicitations du jury) son diplôme des métiers d’art en 1999 et rempile pour une sixième année en section marqueterie à l’invitation de Pierre Ramond, l’un des grands Manitous du genre. « Pour être franc, je n’aimais pas la marqueterie, mais j’ai accepté de faire cette année supplémentaire par fascination pour le savoir de ce professeur ». Il décide ensuite de rallier l’atelier Mobilier de l’ENSAD en 2001 afin de développer davantage la dimension conception pure. Une volonté surgie au moment de la préparation du diplôme à l’école Boulle où les élèves avaient l’alternative soit de réaliser une copie de mobilier dit de style, soit de se lancer dans une création pure. « Or, je m’étais aperçu tout au long de ces années de formation que la copie de style, pour qu’elle soit de très haut niveau, nécessite un tel temps et une telle énergie qu’il s’avérait impossible de se consacrer en parallèle sérieusement à la création. Donc, soit je rentrais directement dans la vie active en devenant artisan, soit je poursuivais mes études dans une optique da vantage de conception ». Diplômé de Design Mobilier de l’ENSAD (là enc ore avec félicitations) en 2003, il t ente d’abord de travailler pour quelques grands noms avec le soutien enthousiaste de la galerie Kreo qui croit très fort à sa « patte ». Mais si les c ontacts lui sont effectivement facilités, les offres de collaboration à titre gracieux ou payées « au lance-pierres » qui lui sont soumises le convainquent de se mettre à son propre compte. Son univers de création : Pendant près de trois ans, il effectue diverses missions en tant que scénographe, s’initie au métier du métal en assistant l’un de ses anciens professeurs de Boulle, prototypiste sur ce type de matériau et élabore pour le VIA sa première création mobilière. Repéré cette même année 2006 par le très en vue Mathieu Lehanneur, celui-ci le recrute pour son studio tout en lui laissant la latitude de poursuivre ses travaux personnels. Une expérience de cinq années, dont les deux dernières en qualité de product design manager, ponctuée par la mise au point pour lui-même de la lampe Pharo (avec laquelle il remporte le prix Cinna), de la lampe Tidelight à la demande de la société d’édition Petite Friture ou bien encore de mener des recherches sur les nouvelles énergies avec une équipe du CNRS. En 2010, il décide de reprendre sa liberté. A peine fermées les portes de l’agence de Mathieu Lehanneur que s’ouvrent celles d’un atelier mis à sa disposition par la Ville de Paris. Une opportunité qui lui permet de mettre le turbo dans le développement de ses projets. Naîtront alors la lampe Pearl avec Specimen Edition ou Triode, une horloge éditée par Superette, de participer à l’exposition « Nouvelle Vague » orchestrée par Cédric Morisset à Milan, de collaborer avec la Coming Soon Gallery, la maison d’édition belge Objekten, l’agence Nelly Rodi, l’éditeur La Chance et le groupe Laser. Sa mission chez Habitat : Évidemment, l’aventure Habitat l’oblige, si ce n’est à totalement mettre entre parenthèses ses activités propres, du moins à y apposer une sérieuse sourdine (ce qui ne l’empêche pas de continuer à occuper son poste d’enseignant aux arts décoratifs, dont il est titulaire depuis quatre ans). Ne redoute-t-il pas une forme d’asphyxie créative ? « Chez Habitat, j’ai une véritable marge de manœuvre. Ce qui est à la fois très excitant et très écrasant. Mais comme je suis un homme d’histoire et d’histoire de l’art, parce que cette marque possède un passé incroyable, je vais totalement m’y inscrire et je ne m’interdirai pas de sortir des «icônes » créées au fil des décennies en les réadaptant à l’air du temps ou d’exhumer des meubles et des objets n’ayant pas fonctionné à leur époque parce que trop en avance » confie celui se retrouvant désormais à la tête d’un studio de huit personnes. « J’ai aussi l’intention d’inviter d’autres designers à exprimer leur point de vue, dont un certain nombre de jeunes talents. D’où la mise en place d’un concours en ce sens. Une idée qui n’est pas nouvelles puisque Habitat l’avait déjà expérimentée en 1993 ! ». Précisons pour conclure que si un premier aperçu du travail de Pierre Favresse pour l’enseigne sera visible courant de cette année, il faudra toutefois patienter jusqu’à l’année prochaine pour avoir une idée complète de ses apports. 13


Et la lumière fut !

Est-ce par référence « clin d’œil »à l’ancestrale autant que biblique croyance selon laquelle une idée ou une pensée jaillit dans nos esprits humains que par la grâce d’une divine lumière que Cyrus Company, respectable société de design made in Italie installée à Brianza depuis les années 1970, a mis en orbite cette tête lumineuse? En tout état de cause, davantage veilleuse que véritable lampe, ce drôle d’objet que certains jugeront nimbé de ce kitsch poétique paraissant sortir droit d’un film de sciences fiction des années 1950 répond, allez savoir pourquoi, au glamoureux prénom de Gilda immortalisé par la flamboyante Rita Hayworth dans le long métrage éponyme réalisé en 1946 par Charles Vidor. Son prix : 378 €.

De l’ethnique très rock’n roll ! Sans vouloir jouer au décorateur à la petite semaine, osons tout de même avancer que par petites touches, le kilim est du genre à plutôt joliment égayer et personnaliser à peu près n’importe quel style d’intérieur. Fort de ce postulat, Philippe Xerri, un talentueux homme-orchestre de la création, passé d’abord par la coiffure, puis par la conception d’accessoires de mode (sous la marque Viahero) avant de s’installer en Tunisie en 2002 pour y ouvrir un bureau de style et mettre en orbite trois ans plus tard FC-KA, marque de décoration ethnique, a décidé d’aller plus avant dans une dimension ethnico-rock’n roll avec le lancement l’année dernière du label Rock The Kasbah. En points d’accroche : des meubles conçus à partir de kilims en provenance de l’île de Kerkena. A base de coton, de lin et de fils Lurex, ces tissages brodés par des femmes appartenant à une coopérative éthique du centre de la Tunisie viennent recouvrir des armatures aux formes directement inspirées des années 50. Modèle must have de la marque depuis son lancement, le Fauteuil Tabarka se voit désormais pourvu d’un repose-pieds, les deux pièces étant recouvertes d’une laine new kilim Arlequin qui insuffle une touche de Vintage très fifty au style traditionnel de l’artisanat tunisien. Les prix : 1.475 € pour le fauteuil (dimensions : H 85 x L 78 x P 88 cm) et 445 € pour le repose pieds (H 40 x L 60 x P 40 cm, 445 €).

Fun radio Lego® d’un nouveau type ? Prises électriques tendance Smarties ? Perdu ! Derrière ces drôles de rectangles colorés, se dissimule un poste radio. Pas n’importe lequel puisqu’il s’agit du très fun modèle concocté par Marc Berthier pour le compte de la marque so british Lexon. En l’occurrence une bonne pioche pour celle-ci puisque Tykho, c’est son nom, représente à ce jour l’un de ses plus grand succès et se voit figurer, cerise sur le gâteau, dans les collections du très prestigieux MoMA. Loin d’être né de la dernière pluie en termes de coups d’éclat créatifs (il a vu le jour à Compiègne en 1935) ce designer et architecte, aujourd’hui associé à eliumstudio, collabore avec Lexon depuis maintenant plus d’une décennie. Cette cultissime radio se décline aujourd’hui dans de multiples coloris très flashy( bleu, vert, jaune, rouge et gris chocolat ). De forme compacte et recouverte de gomme, elle est du genre tout terrain, adaptée pour diffuser ses décibels aussi bien dehors que dedans car conçue absolument waterproof ! Ultra simple dans son maniement, il suffit de tourner son antenne pour régler les stations. Ses dimensions (14 x 8 x 4cm) sont à l’unisson de son prix (59 euros) : poids plumee !

Tours éclairantes

De bas en haut, de haut en bas, des tours qui poussent l’une à côté de l’autre comme des champignons s’installent dans les jardins et espaces extérieurs ! Si l’envie vous prend de miser la carte du design outdoor tout en créant une ambiance feutrée et contemporaine, rien de plus décoiffant dans le genre que les nouvelles tours lumineuses Taï de Cardinal Jardin, un réseau national de paysagistes-designers qui ne craint pas de brandir la bannière de chef de file en matière de tendances. Parmi leurs dernières réalisations, retenons ces intéressantes tours lumineuses conçues en polyéthylène dont l’esthétique sobre et épurée n’est pas sans évoquer une touche asiatique leur permettant de s’intégrer à n’importe quel environnement pour y tenir un rôle tout-à-la fois de décoration et d’éclairage. D’une longueur de 20cm, sur 20cm de largeur et 70cm de hauteur, elles affichent un prix de 179 €.

Un bureau très arty C’est l’envie de célébrer à sa façon la sensualité et les courbes qui a incité le designer Charly Bounan à concevoir cet étonnant bureau tout en formes douces et délicates. Une création au demeurant parfaitement cohérente au regard de la démarche adoptée par ce jeune plasticien ayant au préalable travaillé pour des pointures tels qu’Armand Tobiasse, Combas, Peter Klasen et de nombreux autres artistes de renommée internationale, et qui s’évertue depuis maintenant une décennie à poser pour son propre compte un regard très personnel sur le design moderne, en particulier à travers l’usage de l’altuglas. Une démarche tenant, à dire vrai, davantage d’une approche de sculpteur que de designer industriel, l’ayant amené à concevoir l’an dernier ce «Bubble» (tel est le nom de cette pièce) dont le toucher d’une sensualité douce et dense à la fois résulte du matériau insolite qui le compose, en l’occurrence le « soft gomme », une sorte de poudre de gomme. Décliné en différentes tonalités (noir, chocolat, vert prairie ou rose bubble), ce bureau très arty est vendu au prix carrément de galerie de 18 000 euros !

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>>DESIGN

Designer en ligne de mire -

minaire Delisle. Grand couturier du lu

Aux néophytes, le nom de D elisle n’évoquera sans doute pas grand-chose. Pourtant, ses cr éations de luminair es et, ce n’est plus le cas aujour d’hui, de pendules en bronze et de por tails et rampes d’escalier en fer for gé, ont forcément titillé l’œil de tout un chacun au dét our d’une rue, dans la boutique d’un an tiquaire, sur la cheminée d’un parent ou d’un ami, ou bien enc ore en allant boire un verre dans l’un des grands hôtels de Paris ou d’ailleurs. Autant de lieux où se love et s’expose avec luxuriance mais sans bling bling l’exceptionnel savoir-faire de ce Maestro ès bronze et ferronnerie d’art. Rien d’étonnant pour le c oup à ce que cette maison plus que c entenaire se soit vue admettr e en 1986 dans les rangs du très sélect Comité Colbert, qu’elle porte le prestigieux label «Entreprise du patrimoine vivant » et que Jean-Michel D elisle, quatrième du nom de c ette dynastie du grand beau vivre à la française et actuel dirigeant, ait été élu Président de l’Institut National des métiers d’art. L’histoire : En dépit des v ents et des mar ées d’une conjoncture économique où la pér ennité d’une aff aire de ce genre passe aujourd’hui souvent par son r achat par un groupe de luxe, la maison Delisle est demeurée à 100% familiale . Quant à ses origines proprement dites, il faut eff ectuer une remontée jusqu’aux dernières lueurs du XIXe siècle. En 1885 pour être précis, année où Henri Delisle l’a mise en orbite. Né aux environs de 1860 à S aint-Quentin, celui-ci avait manifesté très tôt des dons exceptionnels pour le dessin, en particulier pour ce qui touchait à la représentation de mobiliers et de luminaires. Lauréat de nombreux prix, cet amoureux fervent de l’art classique qui ne dissimulait pas sa fr anche aversion pour les volutes florales et féminines de l’Art Nouveau naissant n’avait pas manqué de taper dans l’ œil de la bonne sociét é aristocratique d’alors, ne cessant de solliciter ses services pour la décoration de leurs demeures. Mais c’est en vérité le Grand Duc Léopold de Russie qui a été à l’origine de la création de la maison Delisle. Afin de répondre à la demande de l’auguste personnage d’équiper en mobilier et en luminaires l’hôtel particulier que celui-ci venait de se faire construire à Boulogne, Henri Delisle qui, jusque-là, se contentait uniquement de dessiner, avait du pour l’occasion en assurer la fabrication. C’est de cette façon qu’en 1895, après avoir immatriculé sa société, il en avait installé le siège et l’ atelier rue Pavée, dans l’hôtel du Président de Lamoignon. Il s ’était d’ailleurs adjoint, du moins pendant les premières années d’exploitation, les services de son frère Gaston qui assurait la direction de l’atelier. Un binôme dont la trace se retrouve encore sur l’un des poinçons conservés par l’entreprise sur lequel se lit la mention « Les frères Delisle ». Père de deux gar çons, Henri Delisle a eu la douleur de per dre son fi ls aîné et c ’est donc son cadet, Jean, né en 1894, qui a été amené à reprendre le flambeau. Après avoir effectué toutes ses études en Angleterre lui permettant de devenir ainsi totalement bilingue, Jean est entré dans l’affaire paternelle en 1922. Très axé sur l’international, il n’a eu de cesse de développer les marchés anglo-saxons, hissant Delisle au rang de must absolu. Henri le fondateur n’en continua pas moins jusqu’en 1944, année de sa mort, à continuer à dessiner, s’illustrant tout particulièrement avec ses créations Art Déco. Des modèles pour lesquels il associait son savoir-faire aussi bien à l’imaginaire de ces grands designers qu’étaient Paul-Emile Ruhlmann, Jules Leleu, Raymond Subes ou bien encore Gilbert Poillerat. Il faudr a toutefois attendre l’arrivée en 1946 de son fi ls PierreJacques au sein de l’entreprise pour que celle-ci se spécialise t otalement dans le luminaire et le petit mobilier . Né en 1922, celui qui était enfan t unique ne nourrissait guère une passion débordante pour l’ activité de la maison. Et si, au décès de Jean sur venu en 1972,

TENDANCE

il avait tout naturellement pris le relais et veiller à hono rer les multiples chan tiers de restauration (dont ceux du Château de Versailles) sur lesquels Delisle était souvent sollicité, peu de cr éations marquantes ont émaillé son « r ègne » jusqu’en 1985 (il est mor t en 2007). L’histoire Delisles connaît un nouveau chapitre dans l’écriture de son histoire avec Jean-Michel, le fi ls de Pierre-Jacques. Né en 1952, cet homme au phrasé tout en panache et à la personnalité haute en couleur a commencé par suivre l’enseignement de l’Ecole Polytechnique à Grenoble avant de le compléter par un master de commerce. Il part ensuite pendant deux ans au Japon travailler au sein du département économique de l’ambassade de France avant d’intégrer l’affaire familiale en 1978. Son sens réel de l’esthétique, doublé d’un talent certain pour le dessin, lui permet d’instaurer un lien très fort de complicité avec son grand-père Jean. Il insuffle également aux collections devenues quelque peu ronronnantes une bouffée d’oxygène en associant Delisle à la « patte » contemporaine de designers du calibre de Christian Duc (une alliance qui a engendré l’étonnante ligne « Archéologie future ») et Christian Liaigre, ainsi que des décorateurs de renom tels Jacques Grange et Jacques Garcia. Père de trois garçons, c’est pourtant à Jean, son aîné, qu’il a souhaité transmettre le relais. Né à Paris en juillet 1979, celui qui ne fait pas m ystère de son attachement viscéral à l’histoire familiale a c ommencé par suivre des études de c ommerce à l’ESC de Rouen. Il enchaîne ensuite des stages chez l’architecte Jean-Michel Wilmotte et au sein du groupe L’Oréal où il se r etrouve à plancher sur les gammes de c ouleurs. Ses premiers pas professionnels, il choisit de les eff ectuer à New-York, d’abord en créant la fi liale d’une société spécialisée dans les packagings de cosmétiques et de spiritueux dont il s’occupe pendant deux ans, ensuite en travaillant pour la fi liale américaine du cristallier Lalique , là encore deux années durant. Depuis 2009, il travaille aux côtés de son père en tant que Directeur commercial et marketing, mais se sait appelé à t erme et selon les souhaits pa ternels à prendre à son tour les manettes de la société. Son implantation : La maison Delisle s’érige depuis 1936 au cœur du Marais historique, dans une extraordinaire bâtisse datant du XVIe siècle, mais arborant dans ses imposants escaliers une touche XVIIe. Sans ses ateliers cependant, déplacés une première fois dans les XIe et XIIe arrondissements après que la mairie de Paris, désireuse « d’assainir » Le Marais, en ait chassé quasimen t tous les artisans, exception faite de Delisle dont l’espace de création avait pu être maintenu grâce à l’actif soutien de Valéry Giscard d’Estaing, « fan » de son savoir-faire, avant d’être installés sur Montreuil depuis 1996. Ses collections : Sous l’influence de la cinquième génération représentée par Jean Delisle qui, précision utile, a suivi pour les besoins de la cause des cours à l’ISEA (Institut d’Etudes Supérieures des Arts), celles-ci prennent désormais trois grandes orientations avec les lignes Papyrus, Structure et Fifties. Conçue par le designer Nicolas Aubagnac, Papyrus puise son inspiration dans le monde végétal. Imaginée par Jean Delisle selon les fondamentaux de l’art du Bonsaï, Structure se compose de pièces s’avérant, chacune, une création unique et numérotée. Quant à Fifties, cette gamme consiste en une r eprise des meilleurs modèles créés par Delisle dans les années 1950 et dont les formes libres et colorées apparaissent d’une surprenante modernité. Sa clientèle : Devenue essentiellement une société de conseil, la maison compte à 95% une clien tèle d’architectes d’intérieur recherchant pour leurs diff érents « chantiers » eff ectués aussi bien pour de (riches) particuliers que pour de grandes entreprises et les palaces (Four Seasons George V et Shangri-La à Paris, Grand Trianon et l’Opéra à Versailles, Metropolitan Museum et Plazza Athénée à New-York) des produits aussi exceptionnels dans leur facture que dans leur design. 15


Bertile Burel et Jacques-Christophe Blouzard,

fondateurs et dirigeants de

Wonderbox. Life style en boîtes.

Certes, leur idée de vendre de la gastronomie, du bien-être et du sport sous la forme de coffrets les ont au départ fait quelque peu passer pour de « doux farfelus ». Mais aujourd’hui, avec un chiffre d’affaires de 105 millions d’euros enregistrés sur l’année 2011, leur petite affaire Wonderbox est devenue l’une des entreprises poids-lourd du genre. Elle est pas belle, la vie ! Par Philippe Dayan

D

rôle tout de même c omme dans le grand calendrier de not re planète Terre il y a des années à mar quer particulièrement d’une croix blanche. Notamment pour ce qui touche à la sphère du business où c ertaines grandes réussites s’édifient sur des c hemins où personne, jusque-là, ne s’était réellement aventuré. Arrêtons-nous ainsi sur l’année 2004. Cette année-là, tandis qu’Haïti connaissait une crise politique et sociale 16

sans précédent, que de nombr eux pays de l’Hémisphère sud subissaient les assauts d’ouragans et cyclones prénommés Catarina, Charley, Frances, Ivan ou Jane et que l’Amérique du Nord réélisait pour un second mandat l’impa yable George W. Bush, deux initiatives qui allaient devenir, chacune dans leur genr e, deux juteuses entreprises, voyaient le jour. L’une menée à Harvard par un jeune étudiant passionné d’informatique du nom de Mark Zuckerberg qui posait les pr emiers jalons d’une « révolution » à échelle planétaire baptisée F acebook. L’autre mise en orbite par un duo , français celui-là, d’une nouvelle manière de v endre du pur plaisir en le mettant, au sens littér al du terme, en boîte. Un homme, JacquesChristophe Blouzard, et une femme, Bertile Burel, dont les destins s ’étaient unis par les liens du mar iage deux ans auparavant et qui r evenaient sous nos

cieux hexagonaux après six mois d’un voyage à t ravers le monde aux dimensions de par cours initiatique. « N ous sommes rentrés en France à l’époque de Noël. Comme il nous fallait t rouver des cadeaux mais que nous n ’avions aucune envie de donner dans le côté traditionnel, nous nous sommes mis à réfl échir sur la manière par laquelle nous pourrions faire partager aux aut res ces sensations que l’on avait éprouvées tout au long de notre


RÉVÉLATION Leur maxime d’entreprise :

« être réalisateurs de rêves »

périple comme nos plongées en Australie et les randonnées à cheval en Mongolie ». >>Et l’idée surgit ! Le couple commence par chercher ce qui pouvait bien exister dans cette veine. Hormis une ent reprise anglaise positionnée sur le créneau des loisirs à offr ir, le désert de Gobi en la matière. Si nos tourtereaux décident alors de se lanc er avec la foi du charbonnier chevillée au corps, précisons tout de même qu’ils étaient loin d’être nés de la dernière pluie, lui en matièr e d’entrepreneuriat, elle sur le plan du dév eloppement et des nouvelles technologies. Native de la jolie localité de Saint-M andé où elle a vu le jour en 1969, Bertile Burel a été nourrie toute son enfance et adolescente au lait du v oyage et de l’ent reprise avec un père militaire et diplomate et une mère styliste qui avait créé une société de négoce en gros d’accessoires de mode aux États-Unis. Un temps, la jeune fille caresse le projet de devenir elle aussi diplomat e. Elle se retrouve finalement à Dauphine en enseignement de gestion t out en suivant parallèlement Sciences-Po section affaires internationales. Aspirant au bonheur mais en r ien prétendante à la création

d’entreprise, à l’issue de ses cinq années d’études, elle démar re sa v ie professionnelle en qualité de c ommerciale chez l’éditeur de log iciel Wizzard qui l’e xpédie d’emblée out re-Atlantique afin d’y mettre en place une fi liale. De retour en France deux ans plus tard, elle rallie le département télévision câblée de TPS t out en retrouvant, côté privé, celui qui n’était encore que son « ami de cœur », JacquesChristophe Blouzard, rencontré en 1992 à l’occasion d’une fêt e organisée pour Halloween. Ce der nier est pour sa par t né au Togo en 1970 où son père dirigeait une entreprise. Si, enfant, il ambitionnait de devenir « explorateur de planètes extérieures », puis de se g lisser dans la t enue de pilote de chasse, une fois débarqué sur Paris en 1982, le voilà d’emprunter la voie nettement plus pr agmatique de l’ESCP Sup. de Co Paris, au grand dam d’ailleurs de ses parents qui l’imaginaient ingénieur ou médecin. Il songe déjà à la création d’entreprise, à ses y eux le moyen le plus approprié pour traverser la vie comme il l’aspire, «avec légèreté et altruisme ». En attendant d’y parvenir, il commence par travailler pour Airbus au J apon. Deux ans plus tard, il bifurque vers le conseil et

stratégie où, deux ans dur ant, il offi cie pour le c ompte du cabinet C orporate Value associés. L’émergence d’Internet lui paraît une oppor tunité idéale pour changer une fois encore de cap. Il rejoint d’abord une start-up du nom de B2L spécialisée dans la création de sit es Internet, puis se voit confier par le voyagiste on line lastminute.com la création et la direction de sa fi liale française. Deux plans de car rière parfaitement tracés jusqu’à leur décision commune d’aller « respirer l’air du monde » qui les incite à larguer de concert toutes leurs amarres professionnelles. >>La lumière au bout du tunnel ... En situation de c hômage lors de leur r etour sur Paris, et bien que Bertile soit alors enceinte de leur premier enfant, le couple mise toutes ses éc onomies pour monter la société Wonderbox et lancer le site Internet afférent. Les trois premières années d’exploitation s’avèrent une Bérézina tant ce concept de coffrets-cadeaux de loisirs par aît peu fi able aux dist ributeurs. Le duo songe à t out arrêter. Le déclic viendra finalement à la fois d’une communication menée v ers la pr esse qui, séduite par la nou veauté de ce type de produit, s’en fait alors un r elais efficace auprès du g rand public et de l’effondrement des v entes de CD et D VD amenant les g rands magasins à r echercher des produits de substitution. Bingo ! D’un coup, l’offre de l’entreprise qui se résumait à deux coffrets et vingt activités commence à se dém ultiplier jusqu’à se monter actuellement à soixante coffrets et quinze mille activités. Quant aux v entes, elles explosent au point d’att eindre l’année dernière le million de c offrets. Il faut dire que ses c hoix drastiques au ni veau tant de ses pr estataires que de ses par tenaires (le guide M ichelin pour la gast ronomie, la chaîne Gîtes de France pour les chambres d’hôte qui se doi vent d’avoir obligatoirement trois épis, la chaîne Les 5 Mondes pour les spas), mais aussi sa vigilance constante sur le plan de la r elation client (95% de taux de satisfaction revendiqué) expliquent la position de leader de l’entreprise avec 38,9% de par ts de marché actuellement relevés et une présenc e dans plus de quatre mille points de vente. Forte d’un effectif de deux c ent collaborateurs, la société (dont le siège social est à Paris 15ème) c onnaît également des ramifications à l’int ernational avec une implantation en Belg ique, en Espag ne, en Italie et en Suisse. Autant de pays où le duo annonce faire le pari d’y devenir leader dans les deux ans. g 17


Anne Yanic. Visite guidée

Christophe

Après avoir joué pendant un peu Minodier. La cavalerie plus de 4 ans le rôle de grande cheftaine des tout petits. du redéploiement du Club Med sur ses marchés La forteresse Red Castle France, stratégiques et sa montée en gamme en tant que DG galion d’or dans le domaine de la France, Belgique et Suisse, celle passée par l’ESSEC puériculture, vient de nommer pour sur le plan formation a fait son balluchon pour rallier Béatrice Bayle. ses murs son nouveau Directeur le groupe Cityvision afin de prendre la Présidence du A l’abordage ! Général. Entrainé à diriger durant Directoire. Ce leader de l’accueil touristique à Paris A bord d’un yacht spécialisé en vacances Club cinq ans la filiale française de Recaro, à la carte en France, Béatrice Bayle, promue au et dans les grandes villes françaises lui a confié l’élu a même combattu vaillamment au sein de la rang de Directrice Communication et E-marketing pour mission principale de mettre littéraletable ronde marketing chez France Télécom. en chef du groupe MMV va nous faire jeter l’ancre sur ment «le feu » à sa stratégie de dévelopquatre îlots de rêve : Atlantique, Provence, Méditerranée pement. ou Montagne. Experte en jeux vidéos, en gestion de projet en agence de marketing opérationnel et digital et dans le secteur du tourisme et de l’hôtellerie, elle a pour Charles mission de lever les voiles de la consolidation et de Durocher. Huile Daniel Makanda. l’optimisation du développement du groupe de coude et Clé Planète Internet sur l’hexagone. de douze L’expert en Web Marketing Daniel Makanda (anciennement en charge du segment Fournisseur majeur de solutions de sécurité «Finance et Assurance » au siège de Google) vient réseaux supportés par un canal solide de distribud’être propulsé dans la galaxie du web avec pour misteurs et de partenaires mondiaux, Clavister accueille sion de pérenniser le leadership de sa base spatiale, le dans ses rangs un nouveau Country Manager France Groupe Santiane, leader du conseil en assurance santé : Charles Durocher. Ancien Directeur des Ventes chez en France. Sous le titre de Directeur Marketing, il deActiveNetworks, mister CD a la réputation d’être Dan Assouline. vra se montrer à la hauteur de son équipage baptisé un maître dans l’art de l’élaboration de stratégies S.O.S. s’il vous plait ! Santiane.fr, pour remettre d’aplomb le domaine de vente adaptées et le secteur des réseaux de Au cœur des solutions d’assistance et d’assude la comparaison d’assurances santé du sécurité. rance, Mondial Assistance France a dû pratiquer système solaire une intervention d’urgence dans ses rangs en faisant Internet. appel à Dan Assouline comme Président Directeur Général et Directeur Régional France. Le personnel soignant se voit aujourd’hui soulagé d’accueillir en salle de Emmanuel soins cet ancien Directeur des Systèmes d’information de Gasnot. Ca va décoiffer ... GMF Assistance Internationale. Auparavant Douraid Le poids lourd du brushing et du cultissime Directeur Général et Régional au Brésil et Zaghouani. Génie coiffé-décoiffé vient de faire appel à un nouveau « Amérique Latine au sein de Mondial informatique électrique. Figaro », non pour régner sur ses armées de Assistance, sa nomination ne pouvait Le système Xerox, l’un des leaders mondiaux dans le domaine de l’optimisation des processus coiffeurs mais pour prendre en charge sa direction pas tomber plus à pic ! métiers et de la gestion documentaire, vient de générale. Emmanuel Gasnot, c’est de lui dont il est télécharger sa version 2.0 de protection de ses circuits question, n’en connaît pas moins un sacré rayon sur la internes avec le choix de Douaraid Zaghouani au poste question capillaire puisqu’il a été auparavant Président de de Corporate Vice-Président. Auparavant, celui-ci Wella France (2004 à 2007), Président des dirigeait la conception et la commercialisation des Laboratoires Cosm & Ouest (2007 à 2009) et produits d’impression ainsi que les solutions Directeur de la division « Professionnel » de Xerox aux États-Unis et en Europe de groupe de la société Eugène Perma l’Ouest. (2009 à 2012).

Eric Albaret. Nettoyage à sec !

AND THE WINNERS ARE...

Pour faire briller cette filiale française, spécialiste dans les canalisations en PRV centrifugé qu’est la société Habas, Eric Albaret va retrousser ses manches et enfiler ses gants de nouveau Directeur général. Sa mission : «décrasser » l’investissement des secteurs de l’industrie, «rincer » l’accompagnement des entreprises françaises à l’export et « faire bouillir » le renforcement de sa position de leader sur le marché des systèmes de réseaux PRV. 18

Fabrice Dejoux. Sur les chapeaux de roues !

Leader sur notre Hexagone du pesage et de l’instrumentation de précision, la filiale française du groupe suisse Mettler Toledo s’est dotée d’un nouveau Président en la personne de Fabrice Dejoux. Une pointure dans le genre puisque celui-ci a exercé de nombreuses responsabilités dans plusieurs groupes industriels internationaux, dont le groupe ABB où il a dirigé dix années durant sa division robotique et instrumentation et Hays Logistique France dont il a occupé la présidence.


>>Par Philippe Dayan & Johanna Guery.

Jean-Claude Tanguy. La foi du bâtisseur

NOMINATIORAMA

Jukka Tiitu. Tout pour le Web ...

Pour ce leader des solutions technologiques innovantes qu’est HP, il fallait bien Comptant parmi les principaux prestataires un as du marketing et du commercial pour développer de services immobiliers à l’international et numéro son écosystème webOS et renforcer sa présence en un européen, BNP Paribas Real Estate a récemment Europe et au Moyen-Orient. D’où son choix de Jukka nommé Jean-Claude Tanguy au poste de Vice-PDG. Notre Tiitu, ancien de chez Nokia où il supervisait l’actihomme peut en tous cas se targuer d’une longue expérience vité téléphonique mobile, smartphones et services en du secteur puisqu’après avoir démarré sa vie professionBelgique, aux Pays-Bas et au Luxembourg, pour le nelle chez C.G.E.C comme Directeur du département poste de Vice-président en charge des marchés Michel Akoum. Des «Multiservices », puis enchaîné chez Batheco, webOS et des opérateurs de la région portes grandes ouvertes ! Faceo, Atisreal Auguste-Thouard et Adyal, il a Europe, Moyen-Orient et Ce fabricant spécialiste de la fermeture des rejoint BNP Paribas REPM France en Afrique. portes qu’est Novoferm® France (intégré au 2005 en qualité de Directeur du groupe Sanwa Holdings Corporation depuis 2003) développement. se dote d’un nouveau PDG en la personne de Michel Akoum. Ce diplômé de l’École des Travaux Publics de Paris qui n’est pas du genre à devoir passer « par la Michel Fétiveau. Olivier Solas. fenêtre » pour manager a auparavant et successiAllo Houston ? Cible verrouillée vement exercé les fonctions de PDG de Petitjean La base aérospatiale ZF Services MATIS, acteur de référence (spécialiste de l’éclairage public) et de DG de France l’a fait ! « L’astronaute » Michel du conseil, de l’ingénierie et de l’assistance Groom (fabricant de ferme-porte). Fétiveau sera le deuxième homme à marcher sur la en technologie, a fait appel à Olivier Solas pour Lune de la filiale française de vente, distribution et sercréer et animer son Secrétariat Général. Au cœur de vice du groupe ZF. Après un début d’entraînement sidéral ce groupe expert en projets de conception et d’étude des au sein du service de recherche et développement du groupe produits et processus des grands comptes industriels, Lucas, spécialisé dans les voyages interstellaires de conceptélécoms et tertiaires, il ne faut désormais plus espérer tion et de fabrication d’équipements d’injection pour échapper à la vigilance de celui qui occupait Patrick Maurel. moteurs Diesel, sa capsule se dirige alors vers la précédemment les fonctions de Directeur Faites sauter la banque ! planète ZF où il devient Développeur projet, Juridique du groupe Frankin. Leonardo & Co., banque d’affaires puis Directeur des achats de la branche européenne indépendante, spécialisée dans système de direction. le conseil en Fusion & Acquisitions, en Restructurations et en Opérations de marché a fait appel à Patrick Philippe Maurel pour prendre sa Direction Générale aux côtés de Huguenin-Génie. Jean Peyrelevade, son Président. Un terrain au demeurant Formation, toute ! connu pour celui qui s’est taillé une solide réputation en Familièrement abrégé en OPCA, cet Fusions & Acquisitions successivement chez Banexi, Organisme Paritaire Collecteur Agréé (interbranches Paribas, Arthur Andersen, Aforge Finance, avant et interprofessionnel) au titre de la formation professionRichard Parkin. de rallier en 2009 la bannière Leonardo afin nelle qu’est Opcalia n’a pas hésité à actionner l’ascenseur Sur la route de Madison... d’y créer l’activité MidCap. de la promotion interne pour le poste nouvellement créé de Considéré comme l’un des leaders mondiaux Directeur général adjoint. L’organisme a en effet fait appel du conseil de Direction générale au service des plus à Philippe Huguenin-Génie qui, depuis 2006, occupe les grandes entreprises privées, publiques et des institufonctions de Directeur d’Opcalia Ile-de-France après y tions internationales, ce petit bolide qu’est Booz & être d’abord entré en 2003 en tant que Directeur Company avait bien besoin d’un pilote hors pairs pour Stéphane administratif et financier. dévaler les continents. Avec un paquetage de survie Vigier. Une promo constitué d’un titre de Vice-Président en charge des en béton armé ! marchés Automobile, Camions, Machines de travaux La Révolution du premier fabricant indépublics et Biens industriels, c’est donc le rider Sophie Cormary. pendant de produits préfabriqués en béton en Richard Parkin qui a été chargé de mener à La santé, c’est son truc ... France et en Belgique, est en marche ! Alkern Nord a bien ce raid initiatique. Certes la dame connaît l’univers de la Com’ nommé son nouveau Président qui dirigera ses troupes, dans ses moindres facettes pour y avoir effectué Stéphane Vigier... Alors engagez-vous ! Devenez vous sa carrière tant en entreprises (Natixis, Sequana) aussi diplômé de l’École Supérieure de Commerce... qu’en agences (Euro RSCG, Chevrel Jacquillat). Il ne lui Gravissez les échelons en prenant exemple sur votre en faudra pas moins témoigner d’une santé de fer pour nouveau major, détenteur de postes de manageassurer la responsabilité des 4 pôles d’activités (Identité ment et de Directeur Général au sein des & Marque, relations presse, multimédia, sections des Groupes Sagem et NSG communication externe et interne) dans le cadre de sa Pilkington... nouvelle fonction de Directrice de la communication du groupe de Protection sociale Réunica. 19


Centre des Jeunes Dirigeants d’entreprise.

Manager n’attend pas

le nombre des

années !

Le CJD en 4 chiffres clés ● 4.500 : le nombre de ses adhérents. ● 14 : le nombre de ses salariés (intégrés

Mettre l’économie et l’entreprise au service de l’homme et de la vie. Avec, pour étendard, des valeurs de loyauté et de respect des autres afin de mieux servir l’intérêt général. Telle est la philosophie d’action de cette association, doyenne des organisations patronales sur le plan de son existence (74 ans au compteur !) mais la plus « juvénile » sur celui du critère d’âge (moins de 45 ans) imposé à sa gouvernance. Par Philippe Dayan 20

au siège national à Paris). ● 4 : c’est en millions d’euros, le montant de son budget de fonctionnement annuel. ● 108 : le nombre de ses antennes locales (réparties sur 17 régions).

L

e moins que l’on puisse dir e, une fois les étages g ravis du t rès cossu immeuble haussmannien situé au numéro 19 de la non moins c ossue avenue George V (Paris 8ème) où se perche le siège du CJD, c’est que cette association a beau être une vénérable septuagénaire, ses locaux affichent en tout état de cause un design intérieur d’une sidérante modernité ! Foin de moulures alambiquées, de lambris tarabiscotés, de luminaires à pampilles et de mobilier de style en bois vernissé, mais du blanc sur les m urs, de la couleur flashy sur les assises et une (re)configuration de l’espace façon loft industriel. Une image tendance certes étonnante, mais finalement pas si décalée au regard de sept décennies à promouvoir un entrepreneuriat bien ancré dans son époque, aux antipodes de c elui, bedonnant et à haut-de-for me, naguère immortalisé par Daumier. Cette même caste d’un arrogant paternalisme qui préférait veiller jalousement sur ses pr ivilèges plutôt que de se soucier de distiller quelques g rammes d’humanité dans un fonctionnement d’entreprise ayant pour règle d’or la r entabilité à tous prix. Ainsi que le r appelle Christophe Praud, son P résident à l’éc helon national t out récemment élu par ses pairs sur la base d’un mandat de deux


A LA LOUPE ans strictement non renouvelable, « Jean Mersch, le fondat eur du CJD, a littér alement réinventé le genre en misant sur l’engagement de l’ent repreneur à sor tir du seul périmètre de son entreprise pour endosser un rôle véritablement sociétal et une responsabilité qui l’entraînerait audelà de la seule finalité économique ». >>A l’origine, la clairvoyance d’un homme ... Conséquence du Front Populaire mis en place deux ans avant la naissance du CJD et qui, d’un coup, rompait avec des siècles d’obscurantisme et d’injustic es sociales via l’instauration d’une nouvelle politique économique et sociale ? N ul doute qu’en dépit de son car actère éphémère (celui-ci s’est effondré après la démission de Léon Blum deux ans t out juste après son avènement), cette coalition des partis de gauche influença la volonté de celui né en décembre 1911 au sein d’une famille dont la t radition entrepreneuriale se perpétuait de père en fi ls. Ayant repris les rênes de l’entreprise de tannerie fondée à Gentilly par Henri Mersch, son père, dont l’engagement en fa veur d’un catholicisme social ont v raisemblablement aussi guidé son cheminement tant intellectuel que de management, il milita d’abord un temps à l’ACJF, association catholique de la jeunesse française, avant d’aller plus a vant encore dans sa réflexion avec le lancement du CJD. Son fil rouge : envisager autrement le patronat en amenant les ent repreneurs à mieux maîtriser les différents enjeux et rouages à la fois économiques et humains afin de parvenir à cette conscience que « la production de biens et de ser vices ne tire sa valeur que du bien-êt re qu’elle procure à la société ». Pionnier dans la mise en place de réelles formations à destination d’une catégorie, les ent repreneurs, jusque-là vouée à apprendre sur « le tas», le CJD, appelé ainsi en r aison de la condition insérée dès l’origine dans ses statuts de n’élire pour Présidents (national et de région) que des candidats âgés de moins de 45 ans, Jean Mersch l’était aussi par sa conviction à vouloir remettre d’urgence l’homme au centre de l’économie et de l’entreprise dans un uni vers industriel alors sous le joug du ta ylorisme. Loin de passer pour un « Don Quic hotte » à la poursuite des moulins à v ent, celui-ci a rapidement trouvé parmi ses pairs de nombreux alliés prêts à le sui vre avec plus de deux mille adhér ents recensés quelques mois après son lanc ement. Un « soufflé » passablement r etombé avec la guerre et l’installation au pou voir du

gouvernement collaborationniste de Vichy. Sans être officiellement interdit par les autorités, les activités du CJD tournèrent au ralenti tout au long des années noires de l’Occupation avant de repartir au quart de tour avec la Libération. >>Une volonté d’entrepreneuriat à visage humain Fondé sous le statut d’association loi 1901 non r econnue d’utilité publique (d’où une en veloppe de fonctionnement uniquement alimentée par les cotisations de ses membr es), le CJD ne cesse de c hercher à c oller aux besoins de la société dans son ensemble t out en se positionnant de manièr e prospective dans ses différentes actions. Une stratégie et une v ision dont le LA est donné par le Président du bureau national, puis relayé sur tout le territoire à t ravers les différentes associations locales, s’articulant sur cinq axes majeurs. La formation considérée comme un élément déterminant. La réflexion parce que le dirigeant d’entreprise qui adhère au CJD sait qu’il devra contribuer à celle-ci sur des sujets qui lui sont soumis. L’expérimentation : une fois ac hevée la phase de réfl exion sur de nouveaux modes de fonctionnement, les membres du CJD s’engagent à les mettre immédiatement en pr atique dans leur pr opre entreprise. L’engagement : dans leur quotidien de dir igeant, les adhérents doivent mettre leurs actes en accord avec les idées sur lesquelles ils se sont pr ononcés et à œu vrer pour une économie au ser vice de l’homme et un libér alisme responsable. Ainsi, la signature par c hacun d’entre eux du manifeste destiné à donner un sens à la performance (adopté en 2002) et de la charte du bien-ent reprendre (qui dat e de 2004). Le développement, envisagé sous l’angle de la pérennisation. Endossant, au fi l du t emps et des différents gouvernements, un rôle de lobbying par la publication de r apports, de notes de synthèse et d’ou vrages, le CJD se veut avant tout pour ses membres, dont l’admission implique d’êt re soit dirigeant propriétaire d’une ent reprise, soit dir igeant en capacité d’a voir une autonomie et une capacité d’influence réelles dans leur organisation, une plateforme d’idées c oncrètes. Ce, avec la mise à disposition d’outils d’accompagnement spécifiques type commission de t ravail d’aide à la décision pour amener l’entrepreneur à mieux se positionner dans sa gestion et sa st ratégie de cr oissance. Très présent sur le

L’oeil sur... Christophe Praud, Président national du CJD ● 1968 : Naissance le 4 avril à Bischwiller (Bas-Rhin). ● 1987 : Obtention d’un baccalauréat en électrotechnique. ● 1989 : IUT technique de commercialisation. ● 1989/1992 : Commercial chez Rank Xeros en Alsace. ● 1992/1996 : Commercial chez Grofilex. ● 1996 : Rachète Dubich, une entreprise de fournitures

de bureaux basée à Mulhouse. ● 2001 : Adhésion au CJD. conseil dans le domaine de activité une démarre et ● 2003 : Revend Dubich de la performance commerciale sous le statut de profession libérale. ● 2005 : Il passe en société sous le nom de Maven avec son siège social à Colmar. la France via des contrats de sur Maven de nt déploieme ● 2010 : Démarre le partenariats (actuellement au nombre de 6). ● 1er juillet 2012 : Est élu Président national du CJD.

terrain avec, pour chacune de ses sections locales, l’organisation de plénières pratiquement tous les mois et plusieurs fois dans l’année à l’échelle régionale, le CJD organise au niveau national deux grands évènements annuels, « les rencontres du réseau », à chaque fois articulées sur une thématique précise (les dernières en date traitaient de la santé du dirigeant). Se revendiquant aussi organisation à et ndance prospective, l’association a instauré un Think tank interne baptisé le CJD Lab, « mais sans jamais toutefois perdre de vue les problématiques quotidiennes de l’entrepreneur » tient à préciser Chr istophe Praud. Lequel confie vouloir d’ailleurs exercer son mandat sur la base de quatre grands pivots : l’agilité entrepreneuriale, l’aide à apporter à la jeunesse dont il juge la situation «dr amatique sur le plan de l’emploi et des perspectives d’avenir » (il prévoit l’organisation d’une journée nationale autour des jeunes en mars 2013), la RSE et la performance globale. Depuis une dizaine d’années maintenant, le CJD essaime hors de nos fr ontières et compte actuellement une présence dans dix pays (Algérie, Bénin, Cameroun, Canada, Maroc, Mauritanie, Monaco, République Tchèque, Sénégal, Tunisie). La plupart se réduit enc ore à une poignée de membres. Mais, ainsi qu’aimait à le répéter Jean Mersch, « Du plus modeste au plus éle vé, il faut que c hacun voit et sente son activité s’orienter vers le bien commun ».g 21


Marc Ouayoun, Directeur Général Porsche France.

Porsche en 4 chiffres clés ● 10,9 : c’est en milliards d’euros le montant du CA 2011 du groupe Porsche (soit une progression de 18%). ● 2.045 : c’est en milliards d’euros le résultat net 2011 (soit une progression de 19%). ● 116.978 : c’est le nombre de véhicules Porsche vendus dans le monde en 2011, dont 3.050 sur la France, (soit une progression de 21%). ● 15.307 : c’est le nombre d’employés du groupe à l’échelle mondiale.

Porsche. Le luxe supersonique

s Ses 5 conseeilment de manag sur un projet concret 1 – Avoir une vision 2 – L’enthousiasme iliser ses équipes 3 – Savoir responsab t 4 – Le sens du clien 5 – Bien s’entourer 22

Pas tout-à-fait une année qu’il occupe le fauteuil de Directeur Général de Porsche France mais déjà un sacré beau bilan au regard d’un groupe dont les ventes et le chiffre d’affaires sont parmi les seuls d’un secteur globalement sinistré à enregistrer une croissance spectaculaire au premier trimestre 2012. S’il se définit avant tout homme de terrain et affiche pour mot d’ordre «le sens du client », Marc Ouayoun révèle aussi en une joviale bonhommie une folle passion pour l’automobile avec un grand A. Dossier réalisé par Philippe Dayan et Marine Le Ray


EN APARTÉ

I

nformations Entreprise : En dépit d’une santé vacillant e dans les années 1990 et d’un mar ché automobile désormais régi par la t endance « petit e voiture », Porsche n’en affiche pas moins une santé r ayonnante tant sur le plan de la r entabilité que de la pr oduction. Comment expliquez-vous un tel sursaut ? Marc Ouayoun : Il y a plusieurs r aisons à cela. A commencer par le fait que Porsche ne se rattache pas au seul secteur automobile, mais se t rouve à la fr ontière de plusieurs univers. La marque exprime en effet de la passion, de l’enthousiasme, de la sportivité. Par là-même, quelqu’un achetant une P orsche aujourd’hui n’est pas forcément motivé par le seul besoin de se procurer un moyen de locomotion mais également pour y trouver un moyen de rêver et de vivre sa passion. Ce qui explique pourquoi Porsche peut se t enir à l’écart des tendances générales du marché automobile. En out re, il appar aît clairement que depuis la fi n de l’oct roi de la prime à la casse sur venue l’an dernier, le marché subit une baisse importante justement par le biais des petites voitures dont les ventes étaient jusque-là favorisées par cette prime. Le premium, en r evanche, se positionne plutôt sur une pr ogression assez dynamique. On v oit qu’Audi progresse et que même M ercedes suit une courbe ascendante. Dans le cas de Porsche, je pense que joue de sur croît un impact très fort de son image de marque. Nous avons vraiment la c hance d’avoir une image g lobalement très positive auprès du public même s ’il est vrai qu’il y a quelques années le nom de P orsche s’est retrouvé à c ertains moments stigmatisé pour le côté un peu t rop luxueux, voire jugés « bling bling » de ses modèles. Désormais, avec ses der nières nouveautés comme la 991 et le Bo xter, Porsche montre son caractère à la fois de desig n et d’ingénierie ne v ersant jamais dans l’esbroufe parce que basé sur une gamme de produits sérieux et absolument pas prétentieux correspondant à c e besoin d’authenticité si recherché actuellement. IE : L’actuelle flambée du pr ix de l’essence conjuguée aux t ensions politiques secouant en per manence les pa ys producteurs de pét role ne r isque-t-elle pas cependant d’obscurcir à terme cette belle réussite ? MO : Très franchement, je ne le crois pas du tout. Ce, pour une r aison simple tenant au fait que Porsche est aujourd’hui le seul constructeur de voitures de sport qui a nettement pris le chemin d’un modèle

vertueux en t ermes de c onsommation. Si l’essence augmente, le fait est indéniable, nous sommes c ependant dans un paysage technologique qui va beauc oup évoluer dans les années à v enir. On parle déjà hybride et peut-êt re même qu ’un jour le tout électrique sera la règle. Si certains constructeurs peuvent se mont rer attentistes tandis que d’aut res ont des partis très forts, voire même un peu r isqués, je pense que Porsche a trouvé le bon positionnement. Dans not re segment, nous sommes en effet c ertainement le constructeur qui a le plus investi pour réduire la consommation de ses véhicules. IE : Le groupe Porsche, que l’on sait peu avare en matière d’enveloppe budgétaire R&D, mise-t-il t out particulièrement la carte du 100% élect rique pour ses développements présents et à venir ? MO : Pour l’heure, ce n’est pas d’actualité! Dans l’univers automobile, il faut bien comprendre que tout se fait par l’év olution et non par la révolution. Pour l’heure, nous investissons sur l’hybride, étape pour laquelle il y a cinq ans personne n ’aurait parié. Nous testons en tous les cas l’idée via deux Boxters électriques qui ont été développé, qui ont circulé et qui se révèlent fonctionner parfaitement. Mais dans l’état actuel de la t echnologie, nous n’arrivons pas encore à concilier la recherche d’efficience au niveau du poids des voitures, ce qui est dans les gènes de la marque, avec l’électrification totale des véhicules. Qui dit cela ne présage en r ien de ce qui se passera dans les cinq ou dix ans à venir. Pour l’instant, notre positionnement tient d’abord à l’hybridation sur tout ce qui est modèle Panamera et Ca yenne. Pour ce qui est 911 et Bo xter, nous sommes sur la recherche d’efficience jusqu’aux ultimes limites, c’est-à-dire d’abord sur la réduction de poids et une somme de petits détails qui font qu ’une 911 aujour d’hui dégage moins de 200 g rammes de CO2 et consomme 8 lit res au 100. C’est par exemple la résistance au mouvement des pneus, la boîte de vitesse PDK, la réduction des frottements du moteur, le stop & start, la conception de la car rosserie aluminium/acier presque à moitié moitié aboutissant à ce qu’une caisse de 911 est désormais allégée de plusieurs dizaines de kilos, la gestion thermique du refroidissement, des pompes à eau qui se débrayent en fonction de la température du moteur, etc. Bref, tous ces détails qui ont permis à Porsche de réussir à gag ner entre la 997 première génération et l’actuelle 991 plus de 50 grammes de CO2 au kilomètre.

Bio

express ● 1er août 1971 : Naissance à Dunkerque. Hoche à Versailles. ● 1989 : Baccalauréat A1 et prépa H.E.C. Au Lycée et axe Européen. ● 1991/1995 : E.M. Lyon avec dominante Marketing opérationnel eting Mark e nsabl ● 1995 à 1997 : Respo et évènementiel chez Mercedes. , ● 1997 à 2001 : Manager relationship Marketing AG. rysler lerCh Daim d’abord en Allemagne, puis en Angleterre, chez ● 2001 à 2003 : Responsable de site Smart Distribution Neuilly/Nanterre. bution Ile-de-France. ● 2004 à 2005 : Directeur Transversal Smart Distri chez Porsche France. u ● 2006 à 2011 : Directeur des ventes et du résea ral Porsche France. Géné eur ● Depuis septembre 2011 : Direct

IE : A la manière du célèbre film « l’arroseur arrosé », Porsche s’est retrouvé partiellement absorbé par le g roupe Volkswagen alors qu ’il avait pourtant acquis un peu plus de 50% des actions de celui-ci entre 2005 et 2009. La faute à l’État allemand un peu t rop gourmand sur la question fi scale ou à la cr ise financière planétaire que nous traversons ? MO : Il y a le fond et la for me. Pour ce qui relève de la for me, je ne vais pas commenter qui a gagné, qui a perdu. Il y a eu une volonté très claire de Porsche de se rapprocher de Volkswagen. Maintenant, qu’elle se fasse par un ac hat comme cela était prévu au dépar t ou par une fusion comme on l’imagine aujourd’hui, en tout état de cause, le fond était là. A savoir que Porsche a besoin de s’adosser aujourd’hui, de la même manièr e qu’en a besoin Volkswagen, pour a voir des mo yens en commun afin de relever le défi automobile dans les dix prochaines années. IE : Jusqu’à quel point va aller c e « rapprochement » ? MO : J’aurai tendance à dir e qu’il est presque déjà fait. Cela étant, il faut séparer l’aspect jur idique en r aison de gros enjeux dus à des plaint es déposées par des fonds de pension. La situation est d’autant plus c omplexe qu’elle évolue encore aujourd’hui. Quoi qu ’il en soit, sur le fond, il y a des domaines t rès forts sur lesquels nous t ravaillons avec Volkswagen depuis longt emps. La création d’un g roupe automobile intégré va renforcer tout ce qui est R&D par ce que nous avons besoin de c oncevoir un nouveau moteur, ce qui c oûte plusieurs centaines de millions d’euros. De même, élaborer une nouvelle plateforme, cela se 23


CUV Macan. Porsche met un « tigre » dans ses gammes

compte quasiment en milliards d’euros. De plus, ce rapprochement est lié à une logique industrielle qui existe depuis déjà très longtemps. Le Un moment déjà que le cénacle du milieu Cayenne par exemple automobile et de la presse spécialisée est produit à L eipzig, parle de ce véhicule présenté comme le mais il y a des c ompo« petit frère » du désormais cultissime sants qui v iennent des Porsche Cayenne. Baptisé du nom de usines du groupe et sont CUV Cajun (traduisez : Cayenne Junior) partagés avec le Touareg. tant qu’il était encore à l’état de projet, Demain, cette relation celui-ci s’appelle désormais Macan, ce Porsche/Volkswagen sera qui signifie « le tigre » en indonésien, différente, à c ommencer choisi par le groupe en raison de son par les pr oduits qui aur ont caractère facilement prononçable un une différenciation beaupeu partout dans le monde. Si la vercoup plus accentuée alors que sion presque définitive a pu d’ores et déjà être aperçue, il faudra cependant pourtant l’on se rapproche. Je précise aussi que ce rapprocheattendre la fin de l’année 2013 pour ment se fera pour les achats. la mise sur le marché du modèle totalement achevé dont on sait qu’il IE : Pour quelle(s) r aison(s) la est conçu sur la base de l’Audi Q5 et qu’il sera plus bas et plus court que fusion totale qui était initialele Cayenne (4,65 m de long contre ment prévue à la fi n 2011 s’est 4,85 m). Une première version à vue finalement retardée à la fi n cinq portes sera proposée, sans de cette année ? doute suivie d’une autre à trois MO : Je ne peux pas vous réponportes, plus sportive. En tout état dre là-dessus dans la mesure où il de cause, le Macan en question s’agit de solutions c omplexes qui fait d’ores et déjà quelque peu ne concernent pas les dir ections figure de Messie pour Porsche opérationnelles de P orsche. De dans la mesure où il se voit ce fait, même à la têt e de la fi liale ainsi amené sur le segment France, je ne peux pas v ous dire ce des petits Cross over encore qui se passe. jamais exploré par ses équipes de chercheurs. « Nous allons IE : En notre ère d’intense mondialicependant réinterpréter le sation, comment se situe Porsche par segment en proposant un vé- rapport à des marchés dits émergents hicule très différenciant, très comme la Chine et l’Inde ? typé Porsche tant sur le plan MO : Il s’agit dorénavant de l’une des de son esthétique que sur clés du suc cès de P orsche. Ces noucelui de ses performances veaux marchés sont en effet très demanqui le rendront le plus dyna- deurs. Il y e xiste une véritable philosomique de sa catégorie » phie de l’entrepreneuriat, de la réussit e tient à souligner Marc économique, ce qui bénéficie à Porsche, Ouayoun. Rajoutons en autre avantage pour le groupe son caractère >Esquisse du futur CUV Macan modèle de conquête tant auprès d’une cible urbaine qu’auprès des nouveaux marchés. Si, pour l’heure, le prix n’est pas encore fermement déterminé, selon nos informations, il pourrait débuter dans les alentours de 43.000 euros.

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Vue aérienne du site de production de Porsche de Leipzig (qui compte 1.000 employés), là même où les modèles 911, Boxter et Cayman sont assemblés dans le cadre de sa nouvelle usine.

Michel Hommel, Président du Groupe de presse Michel Hommell, remet le prix de la Sportive de l’année 2011 à Marc Ouayoun, DG de Porsche France.

marque très associée à la valeur t ravail. Notre clientèle t ype en est d’ailleurs le reflet puisque c e sont des gens qui ont monté leur ent reprises ou qui e xercent une profession libérale, et a yant l’envie de se faire plaisir. Il y a dix ans en Chine, Porsche vendait 0 voitures. Aujourd’hui, nous en vendons plus de 20.000. Il s’agit de l’un de nos mar chés qui progressent le plus avec 60% l’an dernier. La raison ? Tout simplement parce que nos produits sont de qualité liés à une mar que forte porteuse d’un caractère exclusif, ce qui les rend très recherchés dans ce type de pays ayant un vrai dynamisme économique. Il y a une quinzaine d’années, Porsche était très centré sur les États-Unis et l’Europe. Les crises des années 1990 a vec l’effondrement de nos v entes outre-Atlantique ont alors conduit le groupe à partir à la conquête de nouveaux marchés comme l’Amérique du Sud, le Moyen-Orient et la zone Asie-Pacifique. Ces marchés ont

alors permis à P orsche d’équilibrer ses ventes avec désormais trois grands pôles : l’Europe, les E tats-Unis qui demeur ent toujours très importants et les pa ys dits émergents. Autant comme en Europe, le modèle emblématique de P orsche est la 911, autant c omme pour les nou veaux marchés la porte d’entrée a été le Cayenne, tout simplement par ce plus adapté aux routes et aux trafics de ces pays. IE : Quels sont les pa ys où vous enregistrez le plus de ventes actuellement ? MO : D’abord les États-U nis. Vient en second lieu la Chine, sachant que sur le premier trimestre 2012 c elle-ci devance l’Amérique. Suit en t roisième position l’Allemagne. En quat rième position, il y a la G rande-Bretagne. En cinquième position, il y a l’I talie. La France occupe quant à elle la sixième position, quasiment à égalité avec le Japon. Vient ensuite pas très loin la Russie qui va très certainement nous dépasser d’ici peu. IE : Via le g roupe SOVAC (représentant de plusieurs c onstructeurs tels


EN APARTÉ Mis en orbite en 1963, ce modèle emblématique de la marque qu’est la Porsche 911 fait cette a son New Look avec ce type 991 décliné en versions coupé et cabriolet.

Volkswagen, Audio, Skoda), Porsche est présent sur le mar ché algérien depuis 2011. Une année plus tar d, quel premier bilan en tirez-vous ? MO : La présenc e de P orsche dans le Maghreb est l’un de mes g ros chantiers depuis que je suis dans le g roupe. Pour l’Algérie, nous nous r eposons sur cet investisseur de c onfiance qu’est SOVAC parce qu’il est le dist ributeur des mar ques du groupe Volkswagen. Même si le contexte n’est pas facile, depuis que nous avons démarré il y a un an, une quarantaine de véhicules ont été v endus, ce qui n’est pas ridicule du tout pour une marque qui n’y existait pas auparavant. Je me rends souvent en Algérie et je peux dir e qu’il y a un vrai tissu d’entrepreneurs qui émergent. En outre, la marque y connaît une grande dynamique, d’abord parce que SOVAC a fait un très bon lancement, ensuite, le salon de l’aut o d’Alger l’a lar gement démontré, Porsche a d’emblée été perçu comme une marque très exclusive. IE : « Every Day Magic » est le moyen de communication utilisé par P orsche aux États-Unis pour se positionner non sur le créneau de l’aut omobile de luxe, mais sur celui de la v ie quotidienne. N’est-ce

L’ensemble de la gamme Porsche.

pas risqué un brouillage sur le plan de la cohérence de son ADN et de son image de marque? MO : Je trouve au c ontraire très malin d’avoir pris cette option par ce que c ela correspond exactement à not re image de marque qui repose en effet sur l’association de valeurs pou vant être perçues comme paradoxales. Ainsi, de pr oposer des automobiles à la fois les plus spor tives et les plus sobr es en consommation reflète clairement notre volonté ! La 918 apparaît d’ailleurs comme le paroxysme de cette apparente contradiction avec ses 3 litres au 100 et ses presque 800 chevaux. L’exclusivité pour un usage au quotidien est quelque c hose d’inscrit dans les gènes de la marque parce qu’à l’origine, le fondateur Ferry Porsche a conçu une voiture de spor t que l’on peut utiliser t ous les jours. Aujourd’hui encore, l’un des grands avantages pour nos clients tient à ce côté caractère d’exception en termes de technologie et de sportivité, mais avec une dimension d’usage au quotidien. Ce qui justifie le caractère life style de notre dernière campagne aux États-U nis avec des spots où l’on v oit une mère amener son fils à l’école au volant d’une 911.

IE : Vivement décriés par les puristes lors de leur lanc ement, le SUV Ca yenne et la Panamera affichent pourtant de t rès beaux résultats de vente, particulièrement en France. Comment expliquez-vous un tel engouement ? MO : Même si nous ne sommes pas sur le même seg ment, ces deux véhicules portent néanmoins toutes les valeurs de Porsche. Parfois, j’entends dire que le Cayenne n’est pas spor tif. Je réponds alors toujours que, certes, il ne l’est pas comme la 911, mais si, en revanche, on regarde la catégor ie des SUV, il apparaît alors comme le plus sportif. Pareil pour la Panamera qui peut d’ailleurs batt re une 911 sur un circuit. Dans son segment, elle est la plus dynamique. Avec ses deux modèles, Porsche démontre qu’il est tout-àfait possible d’a voir un positionnement sport et être capable de réaliser des voitures qui soient en même t emps confortables, fonctionnelles, pouvant être utilisées tous les jours. Si la Panamera fonctionne aussi bien par r apport à d’autres grands coupés quatre portes haut de gamme, c’est en r aison de son v rai coffre, de ses sièges rabattables, de son assise c onfortable à l’ar rière. En out re, ce sont pour

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Porsche des véhicules de c onquête aussi bien sur les marchés émergents que pour attirer de nouveaux profils de clients qui vont par leur biais déc ouvrir un univers de marque qu’ils n’avaient pas forcément imaginé et qui leur plait. IE : Quel est l’impact de P orsche auprès des entreprises ? MO : Si on regarde les ventes par canal, Porsche est actuellement la marque qui a le plus vendu aux entreprises. Il faut dire qu’aujourd’hui, tous nos modèles ont des versions performantes en dessous de 100 grammes de CO2, un par amètre essentiel pour les ent reprises dont la tax e sur les véhicules de société est inde xée sur l’émission de CO2. Avoir une Panaméra Diesel coûte désormais moins cher qu’une Mercedes essence. Ce qui e xplique que l’an dernier, environ 37% de nos v entes l’ont été aux ent reprises, dont 50% de Cayenne et de P anamera. S’il n’y avait pas eu la per te de la nor me N1, nous aurions atteint les 60%. Mais malgré sa

suppression et le r etour de la limit e d’amortissement à 18.300 eur os, les entreprises continuent à occuper un bon tiers de nos ventes.

la voiture qui possède trois moteurs, deux électriques et un essenc e, avec un plugin permettant de faire 30 kms en mode électrique jusqu’à 150 km/heure.

IE : Avec le modèle 918, Porsche revient dans le segment des Supercars. Qu’est-ce qui motive ce retour ? MO : Oui, il est Supercar, mais pas seulement ! Je pense en effet que les clients du 918 ne sont pas seulement les acheteurs de Supercars. En effet, dans cette catégorie, il y a des tas de modèles qui sont des véhicules traditionnels poussés à leurs limites. La 918 préfi gure la voiture et le mot eur sport de demain, c’est-à-dire la c ompétition. Pour nous, c’est plus qu’un laboratoire, c’est une v raie automobile avec le côté Supercar bien sûr, mais avec des technologies encore jamais vues sur une voiture tout court tel le plugin hybride. Il s’agit là de l’une des t echnologies clés de

IE : Porsche a réc emment présenté son nouveau Boxter type 981. En quoi renouvelle-t-il le genre roadster ? MO : Comme pour la 911, « tout change, rien ne c hange » ! On a une v oiture complètement nouvelle, même si, quand on la voit en photo, on se dit qu ’il s’agit d’un Boxter. Mais lorsqu’on la déc ouvre en v rai, on épr ouve un incr oyable choc esthétique. C’était déjà une v oiture sublime, mais avec cette nouvelle version, si les proportions demeurent les mêmes, elles n’en ont pas moins t otalement évolué. Là enc ore, elle est le résultat d’une totale prouesse de nos ingénieurs a vec

Porsche 918 Spyder.

C’est à Zuffenhausen, un quartier de Stuttgart, qu’est érigé le siège social du constructeur. S’y localise également l’une de ses principales usines de production (effectif total de 6.000 employés). Porsche Boxster.

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EN APARTÉ une dimension supplémentair e tenant au fait que le Bo xter s’est complètement émancipé de la 911. D’ailleurs, notre accroche lors de son lanc ement à la fi n des années 1990 n ’était-il pas « Déclar ation d’indépendance ! ». Même si c ertains l’ont d’abor d considéré comme la « Porsche du pau vre », le Bo xter est devenu un vrai classique de la marque et représente une par t de mar ché de près de 30% sur le seg ment des roadsters. En France, un roadster sur trois vendu est un Boxter ! IE : Pour en v enir plus précisément à vous, faire une car rière dans l’aut omobile représentait-il une v ocation ou est-ce, comme le dit l’anc estral dicton, « l’occasion qui a fait le larron» ? MO : Ce n’est pas du tout « l’occasion qui

a fait le lar ron » ! Depuis l’âge de 12/13 ans, je v oulais travailler dans l’aut omobile. Pourquoi ? C omme tous les rêv es d’enfant, on ne sait pas t rop ... Ce qui est sûr c’est qu’il n’y a pas eu de c ontexte familial propice. En tous les cas, je caressais le pr ojet de t ravailler un jour pour Porsche parce qu’à mes y eux, elle est la marque qui incar ne le rêv e automobile dans ses dimensions à la fois t echniques et de desig n. La 959 a c ertainement été pour moi l’un de mes plus g rands chocs à l’époque (1986) où elle a été présentée au salon de Paris.

de stratégie, de vision, de volonté d’aller de l’avant avec les gammes qui sont les siennes, il est e xtraordinaire de pou voir participer à une telle aventure. IE : Si vous aviez une phr ase ou une maxime pour résumer votre philosophie du management, quelle serait-elle ? MO : Je la tir e de H enry Ford, un des grands hommes du monde aut omobile, qui avait coutume de dire « Les deux choses les plus impor tantes d’une entreprise n’apparaissent pas à son bilan. Ce sont sa réputation et ses hommes ». g

IE : Entré chez Porsche France en 2006 comme chef du Dépar tement des ventes et du réseau, vous vous retrouvez six petites années plus tard et à 40 ans son DG. Cette ascension à «toute allure » vous donne-t-elle le vertige ? MO : Non parce que j’ai la têt e bien sur les épaules. Et puis, je fonctionne à l’enthousiasme. Je pense qu’avec ce que l’entreprise propose aujourd’hui en t ermes Porsche Cayman S 12.

Porsche Panamera Turbo S. Porsche Cayenne.

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Juriste d’entreprise.

Il mène le Droit à la baguette du business ! Jusqu’à récemment, les juristes ayant fait le choix de ne pas déployer leur savoir sous les plafonds lambrissés des prétoires, dans le secret d’un bureau d’instruction ou le calme feutré d’une étude notariale, auraient pu faire leur la rengaine de feu Claude François « Le mal aimé ». Ignorés du grand public, regardés souvent de haut par leurs pairs libéraux, envisagés comme des seconds «couteaux » au sein même des structures où ils œuvrent, les juristes d’entreprise ont longtemps peiné à véritablement trouver leur marque et imposer une identité à part entière. Évolution structurelle du paysage juridique oblige où il devient de plus en plus difficile pour un jeune diplômé de se faire une place au soleil, mais aussi internationalisation des sociétés avec essor du Droit des affaires, la donne est bel et bien en passe de s’inverser. Au point de désormais conférer au juriste d’entreprise le rôle de donner le LA et d’éviter les couacs entre les différents services et intervenants. par Brice Dorène 28

L’

année dernière, histoire d’apporter un éclair age aussi év olutif qu’instructif sur c e que sont, au juste, les missions, le rôle et les c oûts de la fonction juridique au sein de l’ent reprise, l’Association Française des Juristes d’Entreprise (AFJE) en tandem avec cette autre association professionnelle qu’est le Cercle Montesquieu ont réalisé une car tographie des directions juridiques avec le partenariat du cabinet de c onseil en management des pr ofessions juridiques Profit & Law. D’un point de vue st rictement financier, il en ressort qu’un tel service représente un budget de 0,20 % du chiffre d’affaires de l’entreprise. Et sur celui de sa substantifi que moelle, il s’avère qu’il s’agit là d’une fonction au pér imètre étendu et ne c omportant pas qu’une seule dimension jur idique, l’amenant d’ailleurs de plus en plus fréquemment à se voir directement rattachée à la dir ection générale. Pourtant, dans la réalité vécue au quotidien par nombr e de juristes au sein des entreprises, il apparaît encore comme une sor te d’ostracisme larvé à leur encontre dans le sens où leur rôle et missions exacts demeurent flous et imparfaitement appréhendés au regard des autres départements de l’entreprise. « Un constat surtout vérifiable dans les ent reprises de taille plus modest e parce que s’y greffe souvent moins d’ailleurs une problématique d’appréhension pleine et entière de la fonction pr oprement dite qu’une problématique de c oût induite par celle-ci par rapport au chiffre d’affaires » confie Hervé Delannoy, Président de l’AFJE et par ailleurs dir ecteur juridique de la société Rally e (holding du g roupe Casino). « Disons qu ’il est év ident que dans des sociétés de modeste dimension, il s’avère souvent plus judicieux de fair e appel à des avocats extérieurs ou d’avoir un juriste à temps partiel. Il faut en effet


STRATÉGIE

Le ch iffr e

16 0no0m0bre de juristes d’entreprise 10 C’est le isé en 20 baromètre réal recensés par le FJE. Un nombre qui la l’A à l’initiative de ofession du droit en e pr m classe deuxiè les Avocats. re iè rr France de

dégager un chiffre d’affaires d’un montant suffisant pour justifi er la création d’un service interne propre » complètet-il. Un point de vue que Philippe C oen, vice-Président de cette même AFJE, par ailleurs vice-Président de l’U nion des Fabricants (UNIFAB) et v ice-Président des affaires juridiques et publiques d’un grand groupe international, préfère davantage nuancer. « Tout n’est pas aussi simple que cela. Il y a en effet des microstructures ou des PME t rès versées dans le service haut-de-gamme et le dr oit immatériel type prestations intellectuelles où, sur quinze salariés, trois sont des juristes. En revanche, il y a aussi des entreprises très industrielles avec des milliers de salar iés qui n’ont parfois aucun juriste». >>Une fonction multi facettes Relativement récente sur le c hapitre de son hist orique – son appar ition remonte en effet à quat re petites décennies -, la fonction de jur iste d’entreprise s’est développée au sein des ent reprises en même temps que le Dr oit et les activités économiques se sont développés et étendus géographiquement. D’où une modification en pr ofondeur des « gènes » mêmes de la pr ofession puisque si, autrefois, un généraliste pouvait tout assumer seul, avec la complexification se greffant depuis quelques années sur l’ar senal législatif il s’en est dégagé des spécificités très fortes. « Un juriste d’entreprise, c’est celui qui va per mettre à une société ayant par nature une activité en perpétuel mouvement de r especter les règles de ce jeu législatif, de les connaître dans ses moindres rouages pour l’aider à en tirer profit tout en l’amenant à écar ter beaucoup de fausses idées qui cir culent souvent en matière de Droit. Ce type de juriste a donc un double rôle de pr otecteur des intérêts de l’ent reprise et de développeur des activités en lui donnant les moyens juridiques d’aller sur tel ou tel marché » argument e Hervé Delannoy. Et Philippe Coen de poursuivre la défi nition en c omparant le jur iste d’entreprise à un médecin des affaires. « C’est la femme ou l’homme vers qui on se tourne pour savoir où l’on met les pieds, évaluer les risques qui sont les attributs essentiels de l’entrepreneur. En cela, contrairement à ce que l’on pour rait penser, une direction juridique n’est en rien le bureau des validations et des c ontrats, mais au contraire un par tenaire stratégique de l’entreprise. Justement parce qu’il se trouve en int erne, il c onnaît l’intimité

et le langage de l’ent reprise l’amenant à assumer un rôle en t ransversalité, quasiment de chef d’orchestre ». Aussi singulière pusse-t-elle sembler , la comparaison avec un Maestro des pupitres se comprend d’autant plus aisément à l’observation de ses champs d’intervention. Une pluralité devenue telle qu’il n’est plus possible de ne dégager qu ’un profil unique de juriste d’entreprise, mais une multitude. Exactement à l’instar de c e que l’on retrouve dans les cabinets d’avocats existant sur le mar ché. On y distingue en pr emier lieu les h yper experts. Une catégorie spécifique aux g rosses structures de directions juridiques ayant besoin d’avoir en interne des experts sur telle ou telle spécialité afin de les consulter pour savoir si l’entreprise se trouve en conformité avec le cadr e règlementaire. Une autre catégorie est celle dite des juristes de c ontrat vers lesquels on ne se tournera pas for cément pour r ecueillir des avis juridiques parce que plutôt envisagés comme partenaires des ser vices achat/vente et mar keting. Ils sont donc de ce fait essentiellement amenés à négocier les contrats et faire en sorte qu’audelà des termes commerciaux, le contenu même de ces contrats soit recadré avec le meilleur de la pr océdure juridique les amenant ainsi à faire partie intégrante du processus de négociation. Une catégorie appelée « legal and business affair » dans les entreprises anglo-saxonnes, disposant parfois de budgets autonomes en raison de leurs activités à la lisière du Droit et du commerce. Une troisième grande typologie est celle que l’on pour rait qualifier de polyvalente de par la capacité de c es juristes à pouvoir passer d’un rôle d’e xpert ultra pointu à c elui de « business affair » de haut v ol. Évidemment, un tel caractère de transversalité s’attachant à la profession pose la question de la for mation. Si, pour l’heure, elle repose toujours essentiellement encore sur la base d’un enseignement universitaire - « d’une grande qualité » insiste Hervé Delannoy – devenir juriste d’entreprise nécessite de surcroît une spécialisation dans le Dr oit des affaires avec une connaissance de l’entreprise acquise au-travers de formations type écoles de commerce. « La fonction implique de plus en plus aussi une c onnaissance des systèmes jur idiques étrangers, en particulier l’anglo-saxon qui est le plus utilisé, que ce soit dans la finance, les banques, les crédits, les empr unts et les contrats. La référ ence majeure dans ces différents domaines y est, non pas forcément le Droit anglo-saxon, mais la 29


Avis d’experts

langue anglaise » précise H ervé Delannoy. Ajoutons à ce versant théorique, un v ersant créatiHervé Delannoy, Président de l’AFJE et par vité pratique obligeant le jur iste ailleurs directeur juridique de la société d’entreprise à se soumett re à une Rallye (holding du groupe Casino). forme d’auto-formation continue permanente afin de pou voir se Son parcours : Pur ch’ti de par ses origines (il est mettre à jour tant sur le plan du né à Roubaix en 1960), le Droit n’était pas ce que l’on appelle pour lui une Droit français que l’on ait fouraffaire de tradition familiale, ni même une forme de vocation précoce. Après millant de textes que sur c elui un baccalauréat série B (sciences économiques), il commence en fait dans la vie des Droits européens et interprofessionnelle par une incursion dans le domaine de l’hôtellerie ! Deux années nationaux truffés de c onvendurant, il travaille pour des chaînes d’hôtels implantées près des aéroports d’Orly tions, de codes de bonne conet de Roissy, puis pour un établissement appartenant à une chaîne de thalassothéduite et de soft law. Outre ce rapie dans le Nord de la France. Appelé sous les drapeaux, il ressent alors comme un bagage technique, il lui faut irrésistible appel du Droit. Un brusque déclic qui l’incite, une fois de retour à la vie aussi connaître les méthocivile, à renoncer à la proposition qui lui avait été faite de partir en Angleterre afin d’y des de c onception et de intégrer un hôtel du cru pour passer le concours d’entrée de Sciences-Po à Aix-enproduction des pr oduits Provence. Concours qu’il réussit haut la main ! Le diplôme décroché, il poursuit des réalisés par son ent reétudes en Droit, successivement à Aix, en Bretagne, à Paris et à Lille jusqu’à l’obtention prise afin de pouvoir end’un DEA en Droit des affaires international en 1987. Son parcours professionnel en tant suite négocier, analyser, que juriste démarre au sein de la Maison des Professions (dépendant du Medef) où il reste rédiger, bref « vendre » un an et demi avant de rejoindre le cabinet de conseils juridiques KTMG. En 1991, il intègre au mieux ses solutions la Direction juridique de La Redoute où il y œuvre neuf années durant. Il poursuit ensuite juridiques. pendant quatre ans au sein de Kibe (groupe Pimkie Orsay), l’une des enseignes appartenant à la famille Mulliez avant d’être recruté en 2004 par Rallye, holding du groupe Casino. >>Un statut fluctuant Parallèlement à cette activité, il coiffe depuis novembre 2011 la casquette de Président de selon les pays l’Association Française des Juristes d’entreprise. Association dont il a été auparavant le vice-Président pendant deux ans et dont il est administrateur depuis 2004. En tout état de cause, Philippe Coen, vice-Président de cette même AFJE et de l’association européenne des juristes d’entreprises (ECLA), par ailleurs vice-Président de l’Union des Fabricants (UNIFAB) et vice-Président des affaires juridiques et publiques de The Walt Disney Company. Son parcours : Né en 1966, celui qui aligne un nombre impressionnants de lauriers (il est diplômé de Paris I Panthéon-Sorbonne en 1989 et de Paris X en 1990, de l’Académie de la Cour Internationale de justice de La Haye en 1988 et de la Harvard Law School en 1991) a commencé sa carrière sous les auspices de la profession d’avocat. Carrière qu’il démarre en 1991 et exercera pendant sept ans au sein de deux cabinets (un britannique et un français). Changement de cap en 1997 où il troque sa robe noire au profit du costume cravate de vice-Président des Affaires juridiques et Publiques auprès de The Walt Disney Company où il a plus particulièrement en charge la France et le Benelux. Ce qui l’amène à prendre aussi en charge divers mandats sociaux au sein des sociétés Disney et à intervenir notamment sur des affaires de droit des sociétés et de la concurrence européenne pour le groupe. Loin de se cantonner à cette fonction plus que prenante, ce «monsieur 100.000 volts » est chargé d’enseignement à l’E.S.S.E.C depuis quatre ans, intervient régulièrement lors de conférences et en assure des chroniques radiophoniques hebdomadaires depuis 1998, est membre du Comité de Rédaction de « Juriste d’entreprise magazine » et du «Journal des Sociétés », et à même co-signé un certain nombre d’ouvrages spécialisés et assuré la réalisation en 2003 du documentaire « La mémoire dans tous les sens». Outre sa casaque de vice-Président et d’administrateur de l’AFJE et de l’UNIFAB, il est également membre de l’Académie de la Médiation, du Cercle du Droit et fondateur de l’Initiative de Prévention de la Haine. Association Française des Juristes d’entreprise : Fondée en 1969, celle-ci puise sa raison d’être dans trois préoccupations essentielles à la profession : d’une part, la situation exacte du juriste dans l’entreprise et la définition de ses tâches, d’autre part, sa situation par rapport aux autres professionnels du Droit, enfin, la mise en place d’une formation juridique adaptée aux besoins de l’entreprise française. Grâce à son action, a été adoptée la loi n°71.1130 du 31 décembre 1971 qui a expressément et pour la première fois reconnu l’existence de la profession de juriste d’entreprise. Elle a contribué activement à la création, en 1982, de l’Association Européenne des Juristes d’Entreprise (ECLA), confédération d’association de juristes d’entreprise regroupant dix huit pays et plus de 45.000 juristes. Forte de quelques 4.000 adhérents, l’AFJE est aujourd’hui la principale association professionnelle.

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pour en revenir à cette question proprement d’ordre existentiel touchant à ce que représente réellement aujour d’hui une direction juridique dans l’organigramme de l’entreprise, force est de c onstater un profond clivage entre les groupes à vocation internationale et les autres entreprises. « Dans les g roupes transnationaux, la direction juridique est t oujours reconnue pour ce qu’elle doit être, à savoir l’un des éléments de la st ratégie centrale de l’entreprise. Ce qui e xplique du reste pourquoi elle siège souvent au comité de direction. Par contre, effectivement encore des reliquats du passé où le jur iste était la caricature de ce qu’il ne doit surtout plus être aujourd’hui, du genre jouer les « agents de r ecouvrement». On peut estimer à 60% des ent reprises françaises dans lesquelles la dir ection juridique est envisagée comme une sous-direction du Secrétariat Général ou de la Dir ection financière » assène Philippe C oen. Un constat signifiant, en clair, que la culture du Droit dans nos entreprises ayant souvent encore du mal à r emonter au-dessus de c e monde du c hiffre que r eprésente la direction financière, elle se v oit


STRATÉGIE

Le poids du juriste d’entreprise à l’international Au regard de la cartographie des Directions juridiques 2011, en France, il fait plutôt poids plume par rapport au chiffre d’affaires de l’entreprise avec un ratio de 0,16% qui en fait le plus faible par rapport à ceux des pays représentés. Tandis que le Royaume-Uni et l’Australie dépassent 0,50%, les États-Unis s’en approchent avec 0,46%. Un pourcentage qui ne doit cependant pas dissimuler le constat selon lequel les directions juridiques en France comptent davantage de juristes par million de dollars que dans la patrie de l’Oncle Sam où l’externalisation est nettement plus élevée.

pour le coup envisagée sous le seul angle d’un service support, au même titre que le sont les ser vices généraux, la c omptabilité, les ser vices de paie, les ressources humaines. Pourtant, une év olution commence à poindr e au ni veau de cette perception dans la mesur e où l’on observe une mig ration de jur istes issus de cabinets d’a vocats ou d’ent reprises étrangères vers les ent reprises françaises, soit par le biais des chasseurs de têtes, soit par un c hoix personnel de réor ientation de sa car rière. Une interrogation n’en taraude pas moins l’esprit quant au réel degré de latitude dans la liberté d’expression qu’a le jur iste d’entreprise par rapport à un c onfrère extérieur. Ce qui ne manque pas de fair e bondir Philippe Coen. « Moi qui viens du barreau où j’ai exercé pendant sept ans, j’ai pu v oir les deux faces du métier. Cette question de la libre expression relève souvent d’une critique formulée par les avocats afin de justifier leur refus de permettre aux juristes d’entreprise l’accès au barreau. Il s’agit à mon sens d’une totale hérésie de mett re en doute sa liberté de pensée et de parole, sinon à quoi ser virait-il ! Le juriste n’est pas du tout quelqu’un qui se doit d’aller systématiquement dans le sens du poil. Pour revenir à ma pr opre expérience, j’estime avoir aujourd’hui davantage de liberté avec ma casquett e de dir ecteur juridique dans le g roupe pour lequel je t ravaille que je n ’ai jamais eue lorsque j’étais avocat où 20% des clients représentaient 80% du c hiffre d’affaires du cabinet. Avec ces 20%, le c ollaborateur ou l’associé se de vait de « mar cher sur des œufs » pour ne pas r isquer de les perdre ».

>>Une nouvelle manière d ’envisager le Droit Il n’empêche ! R egardés souvent avec condescendance mêlée de défi ance par les professions libérales de la planèt e Droit, les juristes d’entreprise, particulièrement les plus âgés d’ent re eux, éprouvent comme un certain sentiment d’infériorité. Un « désamour » s’expliquant en grande partie, force est de le not er, pour des raisons d’ordre économique. En effet, s’il y a encore quinze ans, les avocats avaient la main sur le marché du Droit des affaires, la donne est désormais différente en raison de la satur ation qui existe sur l’Europe Occidentale en termes de prestataires de ser vices juridiques externes. Une situation qui lèv e d’ailleurs le v oile sur une pratique du dumping au ni veau de leurs honoraires par un nombre croissant de cabinets e xtérieurs. Un état de crise accentué par la valse inc essante des équipes d’un cabinet à l’aut re en raison de scissions de plus en plus fréquent es, amenant une situation de précar ité par rapport à celle, nettement plus pérenne, des juristes d’entreprise. « N’en demeure pas moins l’existence d’une dichotomie d’image entre celle reflétée par le professionnel du Droit des affaires et les autres, du moins celle où le jur iste était associé à une présence dans les palais de justic e. Dans l’inconscient collectif, le jur iste se résume soit à l’a vocat, soit au mag istrat, soit au notair e. Si ces métiers e xistent toujours, ils se sont c onsidérablement modernisés, mais demeur ent encore aux yeux de ceux qui ne sont pas dans les affaires comme les r eprésentants du Droit avec une majuscule aux quels s’attachent un décorum, un vernis libéral »

constate Hervé Delannoy. En dépit de nettes avancées dans la r econnaissance de sa position pleine et entière au sein de l’entreprise, demeure pour la pr ofession à remporter ce nouveau combat qu’est le droit à pouvoir bénéficier de la clause de confidentialité. Une carence d’autant plus ressentie comme regrettable qu’à l’ère de la mondialisation, les jur istes exerçant dans des sociétés d’obédienc e internationale se r etrouvent en pr ise quotidienne avec leurs homologues de toutes les autres filiales qui eux, en revanche, en bénéfi cient parce que le système législatif dont ils r elèvent les r attache d’office à un barreau. Par là même, en résulte une situation aberrante où, au sein d’une même entité, selon que le jur iste relève du Dr oit français ou d’un aut re Droit, il pourra ou ne pourra pas répondre par mail à une infor mation d’ordre confidentielle sans r isquer (ou non) de mettre son ent reprise en diffi culté par une réponse en mesure de s’avérer autoincriminante. « il y aurait deux façons de mettre en œuvre cette clause. D’une part, la solution belge qui gar antit de droit la confidentialité aux juristes. D’autre part, l’idée de créer une fonction d’a vocat en entreprise qui, de c e fait, bénéficierait automatiquement de c ette confidentialité » souligne Hervé Delannoy. Actuellement objet de débat, ce droit à la confidentialité suscite une forte hostilité d’une partie des a vocats. Une réaction ne manquant pas de sur prendre tant celui-ci paraît urgent d’êt re obtenu au regard de l’actuelle limitation à laquelle se heurte notre système juridique à s’imposer au-delà de nos fr ontières, amenant par ricochet selon le rapport Prada rendu en avril 2011 à défavoriser les entreprises françaises dans leur stratégie de développement à l’international. g 31


Au fond et pour pasticher le titre anthologique du non moins anthologique film de Woody Allen, ce n’est pas parce qu’il y a eu changement de majorité que les possesseurs de patrimoine se doivent d’adopter pour ligne de conduite un lapidaire « Prends ton oseille et tires toi ». Certes, la quarantaine de milliards d’euros de prélèvement supplémentaire prévu, le probable retour de l’ancien barème du calcul de l’ISF ainsi que l’intégration des revenus du capital dans le barème de l’impôt sur le revenu font d’ores et déjà dresser les cheveux sur la tête de plus d’un contribuable. Tous ces dispositifs et réaménagements n’en effaceront pas pour autant d’un seul trait de plume du législateur un certain nombre de procédés de défiscalisation. Lesquels permettront à qui saura judicieusement les actionner de bénéficier d’avantages fiscaux et de diversifier ses actifs dans un but d’optimisation de son patrimoine. En particulier par le biais de l’investissement en direct au capital des PME en croissance. Petit tour de piste avec ce spécialiste de la question qu’est Benoît Bazzochi, fondateur et Président de la plateforme d’investissement en ligne SmartAngels.fr Dossier réalisé par Philippe Dayan, Arnaud Bellegarde et Sylvie Masseau.

Patrimoine. Son optimisation

I

nformations Entreprise : Comment se dessine aujourd’hui le paysage patrimonial français ? Benoît Bazzochi : La France et ses habitants ont une particularité tenant au fait que c ’est la pierre qui forme l’investissement prioritaire sur le plan du patrimoine. La raison en est à la fois historique et culturelle, à la g rande différence des pa ys anglo-saxons où la culture du risque prédomine. En particulier aux États-Unis où les amér icains ont beaucoup plus d’attrait pour les investissements en valeurs mobilièr es. En outre, il y a tous les placements garantis type assurance-vie et livrets qui sont proposés par le milieu bancaire. Ce qui n ’empêche pas l’existence, en parallèle et depuis longtemps, d’une culture boursière assez développée mais qui, paradoxalement, dans les dix dernières années, n’en a pas moins connu une dimin ution. Un phénomène dû à deux mécanismes : la crise et la désint ermédiation, c’est-àdire le fait que le secteur s’étant structuré au niveau de la distribution des produits a entraîné que les in vestisseurs se sont retirés de l’in vestissement en dir ect. Il est d’ailleurs intér essant de r elever que ce sont les jeunes génér ations qui v ont avoir plutôt t endance à investir de c ette manière dite intermédiée. IE : On a pour tant beaucoup entendu dire avec les crises à répétition et la baisse de leur pou voir d’achat que les fr ançais avaient délaissé la valeur r efuge de la pierre pour se r isquer sur des in vestissements plus hasardeux afin de booster leur patrimoine. Le confirmez-vous ? BB : C’est e xact mais par c ette manière intermédiée et sans délaisser pour autant la pierre-investissement. Lorsque l’on regarde tous les pr oduits de défi scalisation axés sur les valeurs immobilièr es type loi Scellier et autre prêt à taux zér o, ceux-ci représentent une très grande part des investissements immobiliers dans leur ensemble.

par la multiplication 32


FINANCES IE : La fin de ces avantages fiscaux ne risque-t-elle pas de provoquer un repli dans les investissements ? BB : Cela est compliqué à dire parce qu’il y a plusieurs fact eurs qui jouent. Il est certain qu’avec la fin de ces dispositifs on assiste depuis le début de l’année 2012 à un véritable plongeon des ventes de logements neufs (NDLR : - 60% au pr emier trimestre), surtout ceux à destination des investisseurs. Et selon les prév isions, la situation a t outes les pr obabilités de s’aggraver dans les mois à v enir. L’autre fait marquant est lié à une r emontée des taux avec, dans le même t emps, une raréfaction du crédit. En conséquence, de déterminer qui, de la défiscalisation ou de l’évolution de la crise financière, va s’avérer le responsable majeur du recul des investisseurs ne coule pas de source. IE : Les banques ont longt emps incité leurs clients à in vestir dans la pierre, puis, avec le golden age de la finance, à investir en bourse. Mais aujourd’hui, quelle est la meilleure option pour optimiser son patrimoine ? BB : Depuis quelques années, les banques ont t endance à v endre leurs pr oduits d’épargne long terme stables sur des livrets parce qu’elles ont besoin de renforcer leurs fonds propres. Il suffit de voir ce qui s’est passé sur le plan commercial avec les taux boostés sur des pér iodes courtes pour attirer le plus possible les liquidités parce que derrière, elles ont leurs r atios, notamment BALE III qui va se mett re

Profil d’expert et Président de SmartAngels Benoît Bazzochi, Fondateur /Neuilly/ nte illustration de ce style Auteuil ne famille, il paraît comme la viva bon Neuillyà de jour me le hom vu e ent jeun vem de ecti air Si Benoît Bazzochi a eff Son parcours : Avec son s. nnu Inco des n nso cha e lant eus n par la fam t ce qu’il y a de bril e dans Passy naguère tournée en dérisio ...» en affichant une expertise tou de ls fi le « é clich du delà aubien commencé par oeuvrer sur le plan sur-Seine le 6 février 1981, il va lômé en 2006 de l’EM Lyon, il a Dip . oine isée rim pat du tion ges la de Natixis Private Equity, spécial le domaine de la finance et de Partners, société de gestion filiale d’une NEM r sein pou au s é aire ticip d’aff par i rgé ains cha a il de professionnel en qualité ées durant (2006 à 2009), ann s Troi es. coté 2009 Y étés en soci de de e au capital ur dans l’âme, il fon dans l’investissement long term ieurs millions d’euros. Entreprene plus de uille orbite en tefe tre por met d’un de à tion ges plus tard, le voil équipe de cinq investisseurs à la et ingénierie financière. Deux ans ds fon de e levé en isée cial spé Capital, une société de conseil ital de PME. issement en ligne en direct au cap SmartAngels, plateforme d’invest e permettant à ses membres eforme d’investissement en lign plat une est .fr gels rtAn Sma 1, 201 entreprises, celle-ci se positionne Sa société : Créée en septembre plifiant l’accès direct à ce type d’ sim En ce. ssan croi de PME de nnels. d’investir en direct au capital aire aux actifs financiers traditio cation patrimoniale complément comme une solution de diversifi 33


Le livre

0 son patrimoine en 20 « Développer et gérer enil rc Dum questions » par Ma les dernières études L’argument : Selon ménages français de l’INSEE, 95% des n moine allant du bie détiennent un patri ers div s ier nc na fi s uit immobilier aux prod fin de dispositifs à ec la et variés. Sauf qu’av à pe loi Scellier et prêt ty du g effet dumpin i as qu re rd o d’ n tio es taux zéro, toute la qu e pays comme la Franc un ur po lle tie en exist la à ée ch lement atta que l’on sait viscéra ander si être proprié m de se pierre est de ! nt ssa ére int i ’hu rd jou taire est toujours au nt ita év e cet ouvrage Une interrogation qu ns et/ou pensum a le sco ab s ur ond avec précil’écueil du disco t. Tout comme il rép en m ire cla r se po récurrentes dans mérite de au total) devenues 00 (2 ns tio es qu s ce sion à aux conséquences pa nçais du type tenant fra s re de x en au t, idi an ot qu viv le rnier , à la donation au de A, aux avantages trimoniales du PACS ret liv du s ue tiq ris caracté ière de protéger venus fonciers, aux m la bien encore à an eneur. ou vie enc ra ssu l’a liés à t entrepr nnel lorsque l’on es son patrimoine perso en finance et enil est consultant m Du rc Ma : r eu ut rôle de L’a e. Formateur en cont gestion de patrimoin onomiéc de la performance gestion et pilotage de ien ris pa ns un cabinet que, il est associé da s. ise s entrepr formation auprès de en place, de fonds pr opres à r especter. Et la t endance en c e moment est c elle où les banquiers sont t rès prudents pour conseiller des plac ements immobiliers parce que de t oute façon ils ne prêt ent plus derrière. Ce qui se rapporte à l’investissement sous la for me d’actions s ’avérant très risqué, tout le monde en est r evenu ! D’où la forte propension actuelle à l’épargne dite sécurisée consistant dans le placement sur des livrets à court terme qui rapportent un taux fi xé à l’a vance, pas très élevé, parfois un peu boosté avec un taux allant jusqu ’à 5% et qui est disponible quand on veut. IE : On assist e depuis quelques années à une for te émergence des c onseils en gestion de pat rimoine. Apparaissentils d’une c ertaine manière comme des alternatives aux banques ? BB : Oui, dans une c ertaine mesure les conseils en gestion de pat rimoine apparaissent aux yeux des français comme un signe contrebalançant la défi ance qu’ils éprouvent vis-à-vis de leurs c onseillers traditionnels que sont leurs banquiers. Maintenant, à savoir si « les c onseilleurs sont les payeurs », à mon sens, clairement pas. On retrouve finalement la problématique de la rém unération qui se t rouve 34

d’ailleurs au c oeur d’un débat qui est assez animé sur le plan eur opéen à propos de la mise en plac e d’une nou velle directive relative à la rém unération des conseils en gestion de patrimoine et à la transparence de celle-ci. Le problème est que l’E urope a essayé de pousser à l’application d’un modèle anglo-saxon qui n ’est pas adapté au mode de dist ribution des produits financiers en France. IE : Certains investisseurs cherchent à défiscaliser en achetant de l’ar t ou des grands crus, mais c es «chemins de traverse » sont-ils réellement productifs ? BB : C’est à mon sens un phénomène très sain ! Ce dont on s ’aperçoit c’est qu’il y a eu une g igantesque bulle du crédit à l’échelle mondiale et qu’aujourd’hui, il va falloir la résorber d’une manière ou d’une autre. Ce qui signifie baisser les actifs. Or, il est très compliqué actuellement de trouver le plac ement qui va per mettre non seulement de gagner de l’argent dans les années qui viennent, mais aussi de ne pas en perdre trop. La seule réponse est donc de diversifier au maxim um. Par conséquent, un investissement dans l’ar t peut s’avérer intéressant, sachant que les pr ix ont énormément monté ces dernières années et, là encore, on peut se demander si le marché n’est pas parvenu à un point ultime ! La question se posait déjà il y a trois ans, mais les prix ont continué à grimper. Ces réserves formulées, bien sûr qu’il peut être judicieux d’investir dans l’art ou dans les vins à la fois sous un ang le purement financier et sous le prisme de l’investissement plaisir. Je pense aussi qu’il faut aller vers tout ce qui se rapporte aux matières premières et aux pa ys émergents par ce que c’est désormais dans c es domaines que le plus de choses se passent. IE : Par rapport à l’investissement dans les entreprises innovantes que vous préconisez avec votre plateforme d’investissement en ligne, de quelle manièr e celui-ci peut être bénéfique pour leur patrimoine ? BB : Comme je viens de le dire, la diversification du patrimoine est aujourd’hui la seule règle d’investissement à vraiment appliquer pour pr otéger au maxim um son épargne et espérer la faire fructifier. Dans ce cadre-là, les voies de diversification consistent à remettre les entreprises innovantes au cœur de son pat rimoine. C’est là, en effet, que se crée la valeur économique, il n ’y a pas de secr et. A un moment donné, il faut aller v ers

l’innovation, vers des sociétés qui v ont créer des c hoses nouvelles, trouver leur marché et c ’est précisément là que l’investisseur peut mett re de la valeur dans son patrimoine. IE : Dans c e domaine, ne peut-on pas craindre ce qui s ’était produit avec Internet où tous les investisseurs s’étaient rués pour miser sur des start-up jusqu’à la crise qui a fait tout exploser ? BB : Aujourd’hui, nous ne sommes plus dans un phénomène de bulle spéculati ve concernant l’innovation. En r evanche, force est de dir e qu’investir dans ce type d’entreprise représente un r isque. Mais un risque n’ayant rien à voir avec un phénomène de bulle r elevant du st rict plan financier. Là encore, au sein d’un capital d’actifs qu’il est important de mettre dans un portefeuille pour diversifier son patrimoine, il se révèle néc essaire de répar tir son investissement dans plusieurs ent reprises pour justement répartir les risques. Nous sommes là sur des règ les de bonne gestion patrimoniale et absolument pas sur une stratégie hautement spéculative. IE : Quel est le plus pour un in vestisseur sur le plan des intérêts à mettre de l’argent dans ce type d’entreprise ? BB : Clairement, la plus value pot entielle est nettement supérieure à c e que l’on peut attendre d’un livret sécurisé. Pour ce qui touche aux intérêts, ils sont très variables parce qu’ils dépendent réellement des entreprises. Chacune a son propre niveau de risque en fonction de ses par ticuliers, de son étape de développement. IE : Sur quels cr itères sélectionnez-vous ces entreprises ? BB : Il s ’agit de sociétés en cr oissance, sachant qu’il faut ent endre le t erme innovant au sens large. Il ne c oncerne pas seulement les ent reprises qui v ont révolutionner les nouvelles technologies. Il existe aujourd’hui de très nombreuses entreprises comportant de l’inno vation, y compris celles se déplo yant sur des secteurs traditionnels. IE : On a sou vent l’impression que la plupart des porteurs de capitaux veulent obtenir un retour quasi immédiat sur leur investissement. Pensez-vous qu’il peut y avoir malgré tout un point d’ac croche pour les incit er à s’aventurer dans le secteur de l’innovation ? BB : Clairement, il ne peut s ’agir que de long terme dans c e type d’investissement. L’idée de v ouloir entrer dans le


FINANCES capital d’une entreprise pour en sor tir quelques mois plus tar d est possible uniquement en bourse sur des sociétés qui sont t rès liquides. En revanche, cela est t otalement inenvisageable sur des PME. Ce que nous pr oposons est un investissement direct au capital. Derrière, nous faisons garantir par l’entreprise une information régulière tout au long de la participation de l’investisseur. Au moment de la sor tie, plusieurs hypothèses sont possibles. Certaines sociétés vont aller s’introduire en bourse, d’autres sont r achetées, les dir igeants rachètent les par ts des in vestisseurs, etc. La vraie question à se poser en t out état de cause t ouche au potentiel de la société. Si elle performe, les liquidités se trouvent nécessairement. Le problème qui se pose est que c es sociétés performantes ont sou vent des pr oblèmes de liquidité parce que les in vestisseurs ne souhaitent pas vendre !

ligne de mire Philippe Gluntz, Business Angel de l’année ! Sous ses allures de grand-père débonnaire, celui qui, depuis trois ans, est Président de France Angels, la fédération nationale des Business Angels (soit un total de 4.000 adhérents regroupés dans 82 réseaux) s’avère également et surtout un entrepreneur parmi les plus swinguants de notre Hexagone. N’est-il pas en effet à l’origine de la création de Paris Business Angels en 2004 dont il a été le président jusqu’en 2009 ? N’a-t-il pas aussi activement participé à la fondation de Paris Angels Capital, société d’investissement de Business Angels ? N’est-il pas encore vice-Président d’EBAN, de Seed4soft et de nombreuses sociétés oeuvrant dans les nouvelles technologies ? N’est-il pas enfin celui qui n’a pas hésité à soutenir la nouvelle vague de l’entrepreneuriat made in France en investissant dans pas moins de vingt six entreprises, dont six sur la seule année 2011 ? Bref, si pour le roi Henri IV, le bon apôtre de la poule au pot, « Paris vaut bien une messe », Philippe Gluntz, de par son tempérament d’entrepreneur explorateur, vaut largement la distinction qui lui a été accordée par ses pairs !

IE : En l’état des mentalités fr ançaises, cette notion d’investissement dans des entreprises à pot entiel de cr oissance rencontre-t-elle un réel éc ho auprès des investisseurs ? BB : On estime aujour d’hui entre 4 et 8.000 personnes prêt es à endosser c e rôle de business angels en France. 4.000 sont recensés dans différ ents réseaux et on estime 4.000 de plus en dehors. Le potentiel en nombr e de c e type d’investisseurs en F rance établi par l’institut d’études du cabinet du Premier Ministre est évalué à 350.000. Et on se r end compte que c es investisseurs prêts à pr endre le r isque sont intéressés par ce type de produit d’investissement. Simplement, l’offre est aujourd’hui compliquée parce que tout le monde n’a pas forcément ni les compétences ni le t emps de c hercher les bons dossiers. IE : Quels sont les pr ofils de c es investisseurs ? BB : Parmi eux, on t rouve des c hefs d’entreprise ayant envie de s’impliquer, des professions libérales en lien avec les ent reprises type avocats d’affaires et banquiers, des dir ecteurs financiers de grands groupes, bref des gens à r evenus à plutôt élevés ayant une problématique de diversification au ni veau de leur patrimoine. Par rapport aux aides publiques, ces apports sont t rès complémentaires parce qu’il ne faut pas perdre de vue que ces aides ne sont données que s’il y a des appor ts équivalents. Un principe qui oblige donc les entreprises à a voir des fonds pr opres en adéquation avec le montant de ces aides. Et puis, il s ’agit souvent d’avances remboursables. IE : Y voyez-vous une alternative nécessaire et durable pour les entreprises ? BB : Il est primordial aujourd’hui pour les entreprises de trouver des fi nancements. On s’aperçoit qu’au niveau du secteur de l’in vestissement au capital, elles ont du mal à t rouver des fonds auprès de leurs souscr ipteurs qui sont les grandes compagnies d’assurance, les banques et autres institutionnels. Se pose également le pr oblème du fi nancement en dett e bancaire. La solution est donc d’attirer cette frange d’investisseurs ayant un patrimoine avec une politique de gestion et de placement de leur épargne et connaissant en plus le monde de l’entreprise. g

Zoom sur...

Le programme budgétaire

du gouvernement Hollande En l’occurrence, la mise en orbite d’une loi de finance rectificative qui ciblera notamment les riches contribuables assortie d’une nouvelle programmation budgétaire. Le président François Hollande ayant pour volonté de revenir sur la trajectoire de réduction du déficit de Nicolas Sarkozy et dans l’optique d’un retour à l’équilibre initialement promis pour 2016 mais désormais repoussé à 2017, l’effort de redressement qu’il compte activer se partagera à égalité entre baisse des dépenses et hausses des impôts (contre deux tiers-un tiers pour la droite).

I - L’ISF S’il est prévu qu’une grande partie de la loi de finance rectificative sera votée dès le courant de cet été, le gouvernement n’en conservera pas moins pour la déclaration ISF 2012 le seuil d’entrée de 1,3 million d’euros, mais, différence de taille par rapport au gouvernement précédent, avec le retour à l’ancien barème.

II – L’impôt sur le revenu Les mesures prévues tels le plafonnement des niches fiscales à 10.000 euros par ménage et la création d’une tranche à 45% à partir de 150.000 euros par part ne seront appliquées qu’en 2013. Quant au bouclier fiscal, 2012 est la dernière année au cours de laquelle celui-ci pourra être demandé à raison des revenus 2010 et des impôts payés en 2010 et 2011. En outre, la procédure d’auto-liquidation permettant l’imputation de la créance sur le montant de l’impôt dû au titre de l’année 2012 devra obligatoirement être utilisée. Quant à la création d’une tranche d’imposition à 75% à partir de 1 million d’euros de revenus, si elle apparaissait certes comme l’une des mesures phares du candidat Hollande, son rendement effectif ne tournera qu’autour des 300 millions d’euros sur la base de modalités d’application qui demeurent encore floues.

III – La programmation budgétaire ● le périmètre prévu : selon ce programme, une enveloppe de 44,5 milliards d’euros de hausses d’impôts va être orchestrée d’ici à 2017. Une somme qui viendra s’ajouter aux 27 milliards qui avaient été déjà décidés par son prédécesseur. ● La finalité : toujours d’après ce programme, ces nouveaux prélèvements devraient permettre de réduire le déficit et financer de nouvelles dépenses chiffrées à 20 milliards. ● Les contribuables visés : essentiellement les entreprises via une surtaxe sur les banques et les compagnies pétrolières, la hausse des cotisations de retraite, la réduction des allègements de charges, la fin de la défiscalisation des heures supplémentaires, la taxation des CDD. Avec, en prime, la remise en cause de la TVA sociale mise en place par Nicolas Sarkozy via l’adoption d’une loi de financement de la Sécurité sociale rectificative. Un mécanisme qui, selon les spécialistes, va obliger les employeurs à s’acquitter de 13 milliards de charges sociales de plus. ● Le montant escompté : 45,7 milliards d’euros, soit 2,2 points de PIB

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Le point de vue de François Auvillain fondateur de FAA Conseil Cabinet de conseil en gestion de patrimoine créé en 2009

I

nformations Entreprise : Dans le contexte actuel, quelle réponse donnez-vous à un c hef d’entreprise qui vend son affaire et qui désire faire un placement sécurisé du pr oduit de sa vente ? François Auvillain : Jusqu’en 2008, il suffisait de répondr e : choisissez un des meilleurs c ontrats d’assurancevie multisupports de la plac e, mettez sur le fonds eur os 80 à 90 % du t otal et diversifiez très prudemment avec un ou plusieurs fonds pat rimoniaux. Aujourd’hui, si l’infl ation reste faible et que les taux d’intérêt des empr unts d’état restent peu éle vés, les fonds euros sont la solution. En r evanche : que se passer a-t-il si infl ation et taux d’intérêt remontent subitement de manière significative ? I.E : Que proposez-vous pour remplacer les fonds en euros ? F.A : Notre réponse est simplement la diversification. On a vu se m ultiplier au cours des deux der nières années des fonds dits « de perfor mance absolue ». On les appelle aussi fonds flexibles, fonds pat rimoniaux, fonds diversifiés... Leur gestion s’adapte à ce que le gestionnair e anticipe des mar chés, notamment en passant le ni veau de l’exposition actions de zéro à 40 ou 50% du t otal du fonds. Leur objectif est simple : délivrer chaque année une performance positive, si possible supérieure à l’infl ation. En pr atique c’est quasiment impossible à réaliser chaque année. Mais certains y ar rivent en moyenne sur 3 à 5 ans. La solution, puisqu’on ne peut êt re certain que le meilleur gestionnaire de l’année dernière le sera encore cette année est de diviser son r isque en répar tissant ses actifs entre plusieurs gestionnaires, et plusieurs t ypes de gestion. C’est la première réponse possible. Ensuite, dans les pér iodes agitées, le risque anticipé se t raduit par des taux d’emprunt plus élevés pour les ent reprises, supposées plus e xposées que les Etats. Dans c es périodes les taux d’emprunt s’élèvent : il est donc possible d’investir dans des fonds « corporate » qui rém unèrent les prêts à des entreprises solides à des taux anor malement élevés, plus de 5% à 5 ans 36


FINANCES

ou plus de 7% à 10 ans par e xemple. Il faut en profiter, cela ne dure pas très longtemps en général. I.E : Qu’en est-il des solutions immobilières ? F.A : Dans ce domaine comme ailleurs, nous pensons que le r ecours à des gérants spécialisés qui ont fait leurs preuves, par l’int ermédiaire de SCP I (sociétés civiles de plac ement immobilier) investies en m urs de magasin ou en bur eaux, est une solution raisonnable. I.E : Votre intervention concerne-t-elle aussi le passif à la fois de l’ent repreneur mais aussi de l’entreprise ? F.A : En effet car c onseiller son client pour l’aider à t rouver le meilleur taux d’emprunt ou la banque qui lui offrira le meilleur service est un point important. Notre expérience du métier de banque nous per met de c onseiller le chef d’entreprise dans ses négociations avec ses banques. Le premier conseil à donner étant de t oujours avoir au moins deux banques. C’est plus lourd, plus difficile à gér er, mais en pér iode plus difficile il est essentiel d’a voir la possibilité de fair e jouer la concurrence, et c omme pour la gestion de ses actifs de ne pas mett re tous ses œufs dans le même panier . Plus simplement pour la recherche du meilleur taux d’emprunt pour l’acquisition d’un logement, le chef d’entreprise peut souhaiter faire appel à une banque avec laquelle il n ’est pas en relation quotidienne. Nous pouvons l’aider à la trouver. Entretien réalisé a vant les résultats des élections présidentielle et législatives 2012. g

Focus...

C’est en 2009 que François Auvillain, ancien Directeur Général de compagnie d’assurance, ancien cadre dirigeant de sociétés de gestion et de banques décide de créer FAA Conseil, un cabinet de conseil en gestion de patrimoine. Aujourd’hui, il conseille avec son équipe plus de 200 familles clientes, majoritairement particuliers fortunés, parmi lesquels un nombre croissant de dirigeants ou d’anciens dirigeants d’entreprises.

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AFIC formation. Investissement capital

L’organisme de formation de l’Association Française des Investisseurs en Capital (AFIC) s’impose depuis près de dix ans comme le partenaire incontournable des TPE et PME qui veulent multiplier leurs atouts pour assurer leur croissance. ux côtés des empr unts bancaires et des financements privés, le Capital I nvestissement est une r essource financière essentielle à la croissance d’entreprises généralement non cotées. Le Capital I nvestissement accompagne les entreprises et leur apporte des fonds propres nécessaires aux différ ents stades de leur dév eloppement : démarrage, croissance, transmission, survie. Le Capital Investissement est un partenariat à durée déterminée et de long terme (5 à 7 ans en mo yenne) entre des dir igeants d’entreprises et des intermédiaires, qui non seulement collectent et orientent l’épargne d’investisseurs sous la for me d’un apport de capitaux en contrepartie d’une pr ise de par ticipation, mais également qui s ’impliquent au quotidien pour assurer le développement des entreprises qu’ils accompagnent. Au cœur de l’acti vité du Capital Investissement, il y a donc les r elations humaines : l’aptitude à évaluer les managers et à trouver les bonnes personnes pour dév elopper une affaire sont primordiales, constituent le quotidien des investisseurs en capital et fer ont in fine la différence en terme de performance. L’Association Française des I nvestisseurs en Capital (AFIC) regroupe l’ensemble des st ructures de Capital I nvestissement installées en France : Capital Risque, Capital Développement, Capital Transmission et Capital R etournement, soit 270 st ructures. L’AFIC compte également 175 membres associés issus de t ous les métiers qui accompagnent et conseillent les investisseurs et les ent repreneurs dans le montage et la gestion de leurs par tenariats (avocats, experts comptables, commissaires aux comptes, auditeurs, conseil, banquiers, courtiers d’assurances, sociétés de ser vice). Au total, l’AFIC représente 3 000 pr ofessionnels du Capital Investissement à Paris et en régions.

>>Des formations dispensées par des experts-métiers Au-delà de sa mission de déont ologie, de contrôle et de dév eloppement de pratiques de place, l’AFIC fédère, représente et assure la promotion de la pr ofession du Capital I nvestissement auprès des in vestisseurs institutionnels, des entrepreneurs, des leaders d’opinion et des pouvoirs publics. Elle contribue, dans le cadr e d’un dialogue per manent, à l’amélior ation du financement de l’éc onomie, en par ticulier à

AFIC Formation, c’est ... ● 60 formations toutes éligibles au DIF ● 1000 stagiaires/an avec un taux de satisfaction de 98% ● 6 manières de se former 38

destination des PME-PMI, à la stim ulation de la croissance et de l’emploi. Organisme de formation agréé, membre de la FFP (Fédér ation de la F ormation Professionnelle) et homologué OPQF, AFIC Formation est un act eur reconnu de la for mation professionnelle en finance, l’organisme de référ ence pour la for mation aux métiers du Capital I nvestissement, M&A, finance et juridique. La spécifi cité AFIC Formation : les formations sont dispensées par les meilleurs experts métier de la plac e, tous issus de l’univers professionnel de la Finance, du Droit et de la Fiscalité. Pour permettre aux entreprises, faisant ou non l’objet d’une pr ise de participations, d’appréhender les spécifi cités du Capital Investissement, d’en comprendre les

métiers, les acteurs, les pratiques, les apports..., AFIC Formation a créé une offr e de formation spécifique pour les Dir igeants et DAF : « BFR : mesure et mise en plac e de leviers d’actions », « Prévisions de trésorerie : méthodologie et mise en œuvre », Suivre et optimiser les perfor mances opérationnelles », « Actionnariat salarié », « Financer votre entreprise par le Capital Investissement » etc. D’ors et déjà, 40% des stag iaires qui suivent les formations AFIC ne sont pas membres de l’association mais des c hefs d’entreprise et de DAF. Les retours des stagiaires démontrent qu’ils apprécient d’avoir pu confronter leur vision de leur métier à l’e xpérience des professionnels du Capital I nvestissement dans une volonté d’échanges constructifs. g

>Céline Buanic, Directrice de la formation.

©C. de Brosses/lebeaukal.fr

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FINANCES

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Eco-emballages. Sous les cartons, la nature ...

Le ch iffr e + d’1 million

nnes d’emC’est le nombre de to mises sur le e qu sti pla ballages en e. marché chaque anné

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INDUSTRIE

Après des décennies vouées à la déforestation à tout-va, aux émanations de CO2 et à l’utilisation massive de matériaux de synthèse dont la capacité de résistance s’accompagne d’un caractère quasi non dégradable, le moins que l’on puisse dire est que les signaux sont désormais sérieusement au rouge sur le chapitre de la pérennité de notre environnement. La faute à notre « irrésistible » surconsommation ? A une recherche effrénée du profit sans aucun garde-fou éthique ? A une longue méconnaissance, voire à un mépris pur et simple, des États dits industrialisés par rapport à la problématique de l’écologie ? Il y a sans nul doute de tout cela dans l’actuelle « vague verte» qui envahit un nombre croissant de secteurs industriels et modifie progressivement nos comportements au quotidien. A commencer par le point touchant aux emballages où le recyclage apparaît aujourd’hui comme une donne incontournable tant dans les relations entreprises/fournisseurs qu’au regard des consommateurs de plus en plus attentifs sur le sujet. Par Philippe Dayan

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i les termes de recyclage des déchets et d’emballages aux c omposantes respectueuses de l’environnement font actuellement par tie intégrante de nos enjeux sociétaux présents et à v enir, il serait néanmoins naïf de penser que, du côté des entreprises, la nécessité de revoir sérieusement leur copie en la matièr e remonte à la « dernière pluie ». En effet, dès le milieu des années 1970, sont appar ues dans le paysage législatif plusieurs lois portant sur l’élimination des déchets, la récupération des matériaux et, plus génér alement, la protection de l’environnement, telles les lois du 15 juillet 1975, du 19 juillet 1976 ou bien enc ore du 30 déc embre 1988. Mais ainsi que le soulig ne Jan Le Moux, directeur prévention au sein du département recyclage d’Eco-Emballages (entreprise privée spécialisée dans le secteur du recyclage des emballages ménagers et qui est l’un des deux éc o-organismes agréé par l’État pour l’organiser , le super viser et l’accompagner), c’est véritablement la loi du 13 juillet 1992 a yant pour objectif la modernisation de la politique g lobale des déchets qui a c onduit les ent reprises concernées à poser les pr emiers jalons d’une r efonte en pr ofondeur dans leur manière de produire et fonctionner.

de l’emballage is ça an fr é ch ar m le r su om Zo importants tant par son

il est aujourd’hui l’un des plus D’un point de vue économique, ent explicable tout ses emplois. Une donne facilem de bre nom le par que s aire chiffre d’aff iquement pas un produit temps de crise économique, prat en e mêm que e parc ent plem sim structurel, celui-ci se un emballage. D’un point de vue qui n’est mis en circulation sans ches : segmente en cinq grandes bran s d’euros de CA ises, 33.000 salariés, 6,34 milliard repr ent 0 (62 on cart ier/ ● le pap annuel) de CA annuel) salariés, 1,913 milliards d’euros ● le verre (9 entreprises, 7.016 de CA annuel) s uro e d’ s iard mill 1,77 , 00 salariés uel) ● le bois (490 entreprises, 18.0 uro e , 7,03 milliards d’ s de CA ann (320 entreprises, 40.000 salariés ples sou ges alla emb les et e ● le plastiqu s de CA annuel) 4 salariés, 1,787 milliards d’euro ● le métal (38 entreprises, 7.28

Musée des arts et métiers de Paris. Tout sur l’emballage ! Réputée non seulement pour former chaque année environ 80.000 personnes, mais également pour son rôle de diffuseur de la culture technique et scientifique, cette institution qu’est le CNAM (fondée en 1794 par l’Abbé Grégoire) a inauguré le 15 mai dernier, dans le cadre de son Musée (ouvert en 2000, celui-ci propose un parcours chronologique à travers sept collections, dont celles des matériaux) un nouvel espace d’exposition entièrement dédié à la thématique de l’emballage. Sa dénomination : « Emballages alimentaires. L’innovation est dans la boîte ! ». Sur 150 m2 répartis en deux salles, celui-ci se propose de faire œuvre à la fois pédagogique et ludique en permettant au visiteur de comprendre et (re)découvrir l’emballage à travers sa fabrication et ses codes. D’où la volonté du Musée d’y apporter une scénographie radicalement différente des autres espaces, avec une présentation orchestrée en totale osmose avec le design d’aujourd’hui (saluons l’amusante idée de concevoir l’entrée de cet espace sous la forme d’un grand emballage) sur fond de bleu et d’orange stridents évoquant bien l’univers de la plasturgie industrielle. Tandis que la première salle est plus spécifiquement consacrée aux différents types de matériaux utilisés par le secteur de l’emballage sous la forme de vitrines, chacune thématique (métal, bois, cartons, verre, plastiques) ainsi qu’à l’histoire du secteur, la seconde salle évoque la fin de vie des emballages dont les trois volets servant de fil conducteur (mieux trier, recycler, moins gaspiller) ont pour contrepoints la présence d’une mini-chaîne de production, une table d’échantillons où il faut glisser la main « à l’aveugle » pour reconnaître les textures, une bonne interactive où l’on peut jouer et visionner des vidéos ainsi que des ateliers pédagogiques. 41


expliquant l’instauration de c e système privé agréé par l’État (t ous les six ans) qu’est Eco-Emballages, selon lequel chaque entreprise, pour c haque emballage qu’elle met en circulation sur le marché, contribue financièrement à son fonctionnement (pour l’heur e de l’or dre de 500 millions d’eur os) selon un barème établi par r apport au poids et au nombre d’unités. Sachant que la t otalité des sommes ainsi r ecueillies est utilisée pour le recyclage, soit sous la for me de versement aux c ollectivités afin de fi nancer la collecte et le tri, soit pour payer les frais de st ructure, d’études et de développement.

D’où une importante accentuation dans le développement du recyclage afin de répondre au plus près à la stratégie de traitement dite des trois R (réduire, réutiliser, recycler). D’où également, dès la fi n des années 1990, la mise en place de nouvelles formulations d’emballages d’un poids considérablement allégé. D’où encore la création, en 1992, d’Eco-Emballages. Une mise en or bite voulue comme une réponse au décret Lalonde alors en pleine discussion (applicable depuis le 1er janvier 1993), prévoyant que les ent reprises avaient l’obligation d’assurer le recyclage de leurs emballages. Un principe de responsabilité élargie des producteurs

Pleins feux sur le roi du sac poubelle ! Nul besoin d’être cette « fameuse » ménagère de moins de 50 ans pour savoir que derrière le nom d’Handy bag® se profile « la » marque de référence sur le marché français des sacs poubelle. Et oui, depuis près de quarante ans, cette filiale du groupe allemand Melitta (dont le siège social se trouve à Minden et qui doit sa réputation à l’international pour ses filtres à café) ne cesse de faire montre d’une dynamique d’innovation sur le segment des emballages alimentaires. Après avoir successivement mis en orbite les premiers sacs triple épaisseur en 1985, les premiers sacs anti-fuite en 1998, les premiers sacs 100% biodégradables et compostables en 2001, les premiers sacs à fixation élastique en 2003 et les premiers sacs anti-odeurs en 2007, l’entreprise a également été pionnière sur le plan des sacs recyclés. C’est en effet dès 1996 que la marque lance sur le marché les premiers articles de ce genre. Une initiative qui lui a permis de gagner gros et de connaître en 2009, année du lancement de sacs à poignées coulissantes fabriqués à partir de 80% de plastiques recyclés, une progression de plus 31% en valeur pour les ventes de ces produits au cours des douze derniers mois. Loin de s’arrêter en si bon chemin, Handy Bag® améliore cette gamme en cette année 2012, d’une part, en augmentant de 80% à 90% la proportion de plastique recyclé avec le recours à un plastique double épaisseur encore plus solide et résistant, d’autre part en lançant trois références de sacs poubelle à liens en plastique recyclé à 90% d’une résistance double épaisseur et à fond anti-fuite. 42

>>Dans l’antre de la R&D ... Ces premières étapes vers un « tout emballage vert » n’ont cessé depuis de prendre de l’ampleur et de la v isibilité auprès des consommateurs. Surtout depuis cinq ans où nombre d’entreprises ne lésinent pas en termes de recherches et d’innovations. Au risque, parfois, de se heur ter à des limites ayant trait à des pr oblèmes techniques de faisabilité et de résistanc e en ce qui c oncerne les matér iaux. Tel a été ainsi le cas des bout eilles d’eau minérale que c ertaines marques (Cristalline notamment) ont t ellement allégé sur le plan de leur c ontenant que cela a fi ni par engendr er de v rais problèmes de fuite ... Il n’empêche ! Sur ce chapitre de la R&D , les emballages bénéficient de spectaculaires avancées tant en termes de praticité que de souci environnemental. Citons Danone qui, depuis 2007, consacre d’importants investissements pour améliorer à la fois le poids et le caractère recyclable des pots de yaourt de sa marque Yoplait en misant sur un polystyrène extensé dont l’inser tion de bulles d’air per met l’obtention d’emballages certes poids plume, mais d’une forte résistance sans r enier pour autant sur la dimension environnementale. Si le t onnage des déc hets d’emballage aurait diminué de 5% entre 1994 et 2006 et qu’un recul du nombre de

produits emballés t end à se vér ifier depuis ces cinq der nières années, les industriels ont encore de gros progrès à accomplir pour éliminer les emballages inutiles au profit de ceux exclusivement recyclables ou biodégradables. Une quête de bonnes pratiques incitant les act eurs de l’emballage à se réapproprier des méthodes datant d’une époque (pas si lointaine que cela) où il était plus que mal vu de verser dans le gaspillage. Premier signe de ce revival que certains qualifieront de Vintage : la c onsigne des bout eilles de verre. Ne dit-on pas que le v erre étant le seul matériau recyclable à 100% et à l’infini, il s’avère à priori la solution la plus favorable à l’en vironnement. Le bémol, selon des études réalisées par le Label de la charte de l’environnement, tient à c e que la consigne n’est pas toujours la panacée écologique qu’elle apparaît à première vue. N’oublions pas que pour êt re plusieurs fois réutilisée, une bouteille en verre doit être un peu plus lour de dans sa composition pour résister aux r inçages successifs. Ce qui suppose da vantage d’énergie puisque le v erre nécessite une température de 1550° C pour être fondu. Autre recours à un usage du temps jadis, le vrac qui facilit e une c onsommation sur-mesure adaptée aux besoins v ia une réduction du gaspillage et un coût moindre pour les consommateurs qui paieront ainsi 10 à 45% moins c her que l’équivalent préemballé. Fréquente dans les chaînes de magasins bios qui dist ribuent de cette manière céréales, féculents et même du yaourt (Biocoop), la t endance vrac se retrouve aussi c hez des ent reprises comme Ripolin pour la peinture, Le Chat pour la lessive et même des grands noms de la mode et de la beauté comme Kenzo et Thierry Mugler qui proposent des versions rechargeables de certaines de leurs fragrances (Flower pour l’un, Angel pour l’autre) par le biais de fontaines à parfum disponibles en magasin. >>Les limites au tout recyclage Un français jetant en mo yenne un kilo de déchets par jour et le traitement des déc hets représentant 3% des émissions de gaz à effet de serre de l’H exagone et, qu’au regard des chiffres communiqués par le Cniid (Centre national d’information indépendante sur les déc hets), 90% des déc hets résiduels que nous jet ons


INDUSTRIE pourraient être recyclés à 27% ou traités biologiquement à 63%, guère étonnant à ce que le r ecyclage soit désormais devenu un enjeu essentiel. Faudrait-il pour autant tout recycler ? Si le recyclage peut en effet c onnaître un dév eloppement aussi bien sur les pots de y aourt que sur les sacs en plastique, il pose c ependant de très lourds problèmes techniques et économiques. A commencer par la mise en place du tri sélectif, lequel, à l’usage, peut se révéler sour ce ... d’inefficacité ! Le fait de mélanger t rop de matér iaux différents (c’est notamment le cas pour le plastique) fi nit par rendre le recyclage pratiquement impossible. Et pour ce qui concerne l’utilisation de sacs en plastique destinés à « emballer » les déc hets, l’obligation faite depuis 2010 de ne plus produire que des sacs biodég radables afin de dimin uer le nombr e de sacs jetables engendre paradoxalement à la fois un problème de dégradation rendue plus difficile en r aison de son épaisseur et de son poids plus lourd et un inconvénient écologique dû au fait que c es sacs sont le plus sou vent à base d’amidon de maïs, une céréale par ticulièrement gourmande en eau et néc essitant des pesticides pour sa culture. >>A mort, le plastique ? Au regard du fait que le plastique met des centaines d’années à dispar aître s’il est «relâché » de manière sauvage dans la nature et les océans, pourrait-on imaginer un monde qui en ser ait totalement dépourvu ? Pour les spécialistes, la réponse est évidemment négative en l’état de nos modes de vie et de consommation. Sans le plastique (et les emballages dont il est la base), point de salut sur le plan de la conservation. Une étude de la FAO (Food and Agriculture Organization) publiée en 2011 a révélé que g lobalement, dans le monde, un tiers de la production agricole se voyait perdu, tant du côté des pays en voie de développement pour absence de logistique suffisante dans la chaîne du froid que de c elui des pa ys industrialisés pour cause de sur consommation. Et l’étude de conclure au caractère essentiel de l’emballage dans le rallongement de la durée de conservation. Quoi qu’il en soit, les entreprises, même si elles sont év idemment loin d’êt re toutes vertueuses sur la question, tiennent cependant compte désormais dans leur stratégie de dév eloppement du recyclage comme paramètre important de la valeur d’une mar que. La recherche et développement représente d’ailleurs

3 questions à Christine Pollet, Fondatrice et Directrice Générale de l’Institut Inter°View Innovative*. Informations Entreprise : A partir de quelle période peut-on situer l’émergence de cette tendance à l’emballage vert ? Christine Pollet : Celle-ci a commencé à se mettre en place avec l’émergence des mouvements écologistes au début des années 1970. Mais à l’époque, il n’y avait pas de gestion organisée en ce sens dans la mesure où l’on se contentait de se revendiquer écolo en crachant sur l’industrie et ses méfaits. En fait, le phénomène a véritablement commencé à rencontrer un impact sur le registre de la gestion des énergies et de la sauvegarde de l’environnement à partir de la décennie 1980. Les premiers pas ont été faits par les Pouvoirs Publics alors en place avec la mise en orbite d’un dispositif législatif obligeant les entreprises à modifier leurs comportements. Il faut cependant bien reconnaître que ces dispositifs ne se sont installés que très progressivement parce que les français ne sont pas des fans ni du tri sélectif, ni du bio qui, soulignons le, ne représente encore qu’un infime pourcentage sur la courbe de la consommation. Par contre, le point positif, c’est que si ce mouvement de l’éco-conception a été très long à s’imposer, il n’en représente pas moins désormais une vague profonde et irréversible. IE : Selon vos analyses, cette prise de conscience de la nécessité de se responsabiliser sur le plan environnemental est-elle totalement intégrée aujourd’hui ? CP : Autant comme les politiques se sont, je le répète, montrés pionniers en la matière au point d’ailleurs, que sur le chapitre purement législatif, la France se montre très en avance du point de vue de l’écologie sur l’échiquier mondial, autant comme le grand public a mis énormément de temps à se sentir concerné. Son intérêt pour le bio est récent et même si, aujourd’hui, il existe effectivement une vraie prise de conscience, contrairement à ce que l’on pourrait supposer, elle est loin encore de se révéler massive. Personnellement, j’ai effectué des études sur le recyclage et le tri sélectif d’où il est ressorti que si les gens sont pétris de bonne volonté, d’une certaine manière aussi ils ne sont pas aidés du tout au quotidien dans la poursuite de leurs efforts éco-citoyens, à l’exception de l’obligation d’avoir trois poubelles différentes sur leur lieu d’habitation. Et pourtant, la distribution fait actuellement d’importants efforts en travaillant sur des étiquettes personnalisées par enseigne expliquant bien ce qui est recyclable ou non ! J’y ajouterai également le bémol de la crise. Si les designers sont, en effet, de plus en plus nombreux à ériger l’éco-conception au rang d’acte faisant partie intégrante à leur démarche, l’on peut craindre que la préoccupation écologique risque, du côté des citoyens lambdas, de passer au second plan parce que le recyclage coûtant tout de même pas mal d’argent, les produits obtenus par ce biais sont souvent vendus plus chers. IE : Ces axes de protection environnementale et de recyclage tiennent-ils une place essentielle dans les préconisations que vous élaborez pour les entreprises qui vous consultent ? CP : Nos préconisations développent toujours plusieurs paramètres de réflexion, dont deux particulièrement fondamentaux à mon sens. En premier lieu, la question du sur-emballage. Celui-ci commence à choquer énormément les consommateurs dans leur ensemble et pas seulement ceux à sensibilité écologiste parce qu’il est désormais perçu comme un gaspillage par rapport à une société où tout le monde doit se serrer la ceinture. En outre, je trouve que, globalement, les marques ne témoignent pas de suffisamment d’efforts pour trouver une inter-valeur, surtout lorsque l’on voit l’importance que revêt le packaging aujourd’hui pour apporter une valeur ajoutée au produit qui lui, bien souvent, ne bouge pas. Le problème tient à ce que l’emballage est devenu une espèce de tremplin pour augmenter le prix du produit. Cela peut certes fonctionner sur certaines choses particulières, des sortes de petits luxes que l’on s’offre de temps à autre, mais pour remplir son panier au quotidien, le consommateur fait désormais très attention au sur-emballage, y compris même celui qui a les moyens. Alors, effectivement, la question de l’emballage fait partie intégrante de mes recommandations parce qu’il s’agit de la voie de l’avenir même si ce n’est pas, soulignons le, un levier de désir. * Fondé en 1998 par Christine Pollet, l’Institut d’Études qualitatives et prospectives Inter°View Innovative édite chaque année les tendances socio-marketing de fond pour ses clients, en l’occurrence des marques grand public appartenant à des secteurs allant de la grande consommation, la distribution, les nouvelles technologies, le médical aux banques et aux assurances.

4% du c hiffre d’affaires annuel des fabricants d’emballages et des conditionneurs. Quant aux évolutions à venir pour ce qui a t rait aux «emballages v erts », outre la poursuite des recherches autour des résines plastiques d’or igine végétale pas tout-à-fait au point enc ore, les fabricants travaillent beaucoup actuellement sur l’identifi cation d’autres types de plastiques. Des plastiques qui seraient plus légers, offriraient davantage de résistance et permettraient de conserver plus longtemps les produits. g 43


Modelion. Les ficelles du métier

C’est au cœur de la région Aquitaine que depuis 1983 l’entreprise artisanale Multi-Maquettes abrite un artiste aux talents de modeleur dans l’industrie automobile. En 2010, l’entreprise change de mains et c’est un jeune entrepreneur qui en reprend les rènes avec pour mission d’instaurer une nouvelle dynamique pour développer les activités aéronautique et diversifier ses marchés. En 2012, Multi-Maquettes devient Modelion et s’équipe avec du nouveau matériel de production...

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époussiérer et aménager. C’est ce que le nouv eau Gepetto de Modelion, S ylvain Rivière, compte désormais faire en s’appuyant sur une meilleure compétitivité de sa production et en investissant de nouveaux marchés potentiels. Ses objectifs : devenir un fournisseur reconnu pour les activités de modelage et pour la fabrica tion de pièces et outillages en ma tériaux composites hautes performances. Et ce chef d’orchestre possède une carte spéciale qui pourrait lui valoir la clé du succès. En un mot, un concept développé qui lui permettrait de toucher au plus près l’étoile de l’aéronautique : la stratégie de marge sur de la pièce prototype, présérie ou petite série. >>La révolution de l’industrialisation Conscient de l’importance des matériaux composites dans tous les secteurs industriels, cet ancien assistant du Président délégué et D irecteur Général d’Airbus France reste avant tout persuadé qu’une restructuration de l’espace de travail et un développement de partenariat avec des bureaux d’études et des laboratoires permettraient déjà de faire avancer les pièces sur l’échiquier. Un pion à la fois, une tour après l’autre, la partie devra naturellement se tourner vers une industrialisation évidente. Car pour un bon ménage de printemps, Modelion va définitivement quitter le monde de l’artisanat pour rentrer dans la cour des grands. Franchir un cap technologique, sans pour autant en oublier ses techniques traditionnelles pour certaines demandes. >>Intelligence artificielle Si vous poussez les portes de cette machine à vapeur, vous serez étonné de voir ce que le Mozart du modelage a déjà pu dér ouler comme partition. Dans un espac e de 600 mètr es carrés, dans la zone artisanale du haut d’Ossau à Serres Castet, la mécanique s ’atèle à tourner plein régime pour les clien ts de Modelion. Modelage (maquett es, modèles, outillages), c omposites (moulage par voie humide ou de tissus pr éimprégnés en verre, carbone, kevlar), usinage, ajustage et

montage ou peinture en fi nition, l’entreprise réalise des maquettes à section, puis des modèles qui serviront à l’élaboration d’un moule pour la fabrication de pièces. Grâce aux plans ou au cahier des charges apportés avec soin par les clients, le bureau d’études réalisera des plans qui serviront de base de travail aux diff érents équipements. Centre d’usinage, étuves de marques, autoclave, cabines d’aspiration, poste de peinture ou matériel de modelage, l’atelier atteindra bientôt les 1000 mètres carrés. >>Aérospace Valley Principalement axé sur l’industrie aéronautique civile et militaire, Modelion s’affère également à se diversifier. Marchés de l’éolien ; de l’automobile de compétition ; du ferroviaire ; du médical et des sports et loisirs, rien n’est laissé sur le bord de la route. Avec les enjeux actuels de développement durable, diminuer le poids de t out objet mécanique for t en consommation de kérosène, grâce aux matériaux composites, permettrait à Modelion de s ’inscrire dans une démar che écologique nécessaire. C’est d’ailleurs dans cette optique de préservation de l’environnement qu’au cours du second semestre 2012 des normes ISO et EN seront prochainement mises en place au sein de cette entreprise pour rester propre comme un sou neuf au premier semestre 2013. Un marché composite avec un podium décerné à l’importance des matériaux de construction favoriserait donc la région du Sud-Ouest qui déjà, depuis 2005, a uni ses for ces de compétences de premier pôle aéronautique et spatial en Europe pour devenir l’unique pôle de compétitivité mondial bi-régional labellisé. Un territoire « Aérospace Valley » devenu maître dans l’art de la fabrication d’avions, de turbine à gaz, de trains d’atterrissage et de télédétection au niveau mondial, et dans la conception de satellites, de syst èmes de cockpit et d’océanographie spatial au niveau européen. Curieux ? Alors, pour rencontrer le Gepetto de cette œuvre, rendez-vous à la convention d’affaires Aeromart de Toulouse, en décembre prochain... g

Parcours d’entrepreneur avec Bruno Pfihl, fondateur de NOATRANS

Retour sur la création de Noatrans avec Bruno Pfihl son gérant et fondateur. Située au cœur de la zone logistique Distriport entre le Rhône et la Méditerranée, la société propose une plateforme logistique entièrement dédiée à la préparation de commande et au stockage. Parcours...

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nformations Entreprise : Où se sont faits vos premiers pas dans le monde professionnel ? Bruno Pfihl : J’ai débuté comme coursier dans une société de transit, en 1993 à Rouen. À l’époque je n’avais pas encore d’expérience, c’est pourquoi l’équipe que je côtoyais au bureau me proposait chaque soir après le travail de m’inculquer les bases du métier de D éclarant en douane. Après une année passée au sein de cette société, j’ai eu l’opportunité de commencer dans ce métier, au poste de « chargé des dossiers import ». I.E : Malgré cette mentalité porteuse, pourquoi avez-vous décidé de quitter la société ? B.P : Après quatre années, je sentais que je ne pouvais plus évoluer. J’ai alors décidé de rejoindre une des sociétés du groupe Bolloré, toujours à Rouen, dans lequel j’ai pu être nommé « responsable service douane ». Après deux ans, on m’a proposé de passer commercial, mais avant tout j’ai dû être formé dans tous les corps de métiers du transport international. I.E : Et ce périple a été difficile ? B.P : En tous les cas, j’étais tellement motivé que je me suis d’abord attelé au service aérien pendant un an, puis au transport Maritime spécialiste du continent Africain. Seulement, après trois ans de service au sein du groupe Bolloré, il y a eu des réorganisations et le projet de passer commercial est tombé à l’eau. J’ai donc pensé à m’en aller, mais le directeur Europe m’a proposé la responsabilité d’exploitation d’une agence à Marseille. Après avoir accepté en 2000, j’ai mis en place le client Perrier, et me suis occupé dans l’agence de la qualité Iso. IE : Après avoir rebondi de la sorte, avez-vous eu envie d’aller encore plus loin ? B.P : Exact. Après un an de bons et loyaux services, j’ai décidé de me lancer comme commercial dans une petite société, Mathez freight Forwarder à Marseille. En l’espace de trois ans, j’ai réussi à faire gran44

dir cette agence, notamment par l’ouverture de trois autres agences sur le continent africain. Par la suite, après demande de mes clients de trouver un logisticien de qualité sur Marseille, j’ai proposé à mon patron d’ouvrir un entrepôt. Bien que pas intéressé par le projet, il a tout de même accepté que j’ouvre moi-même mon entrepôt, dédié évidemment à la boîte pour laquelle je travaillais : c’était en 2003. Un an plus tar d mon entreprise continuait sa croissance, j’ai donc dû abandonner mon post e chez Mathez et ouvrir une agenc e supplémentaire sur le por t de Fos sur mer, principal port du sud de l’Europe. I.E : Quel type de clientèle prenez-vous en charge ? B.P : Nous prenons en charge trois sortes de clientèles : les transitaires, qui ont des clients ayant besoin d’entrepôts ; les clients pour qui l’on doit charger des conteneurs export ou décharger des conteneurs import ; et les importateurs (JTS, COMECAP...), qui représentent souvent des bureaux d’achat qui achètent des marchandises en chine ou ailleurs et passen t par notre entrepôt pour décharger les conteneurs conditionnés, stockés et distribués. Enfin, le dernier panel de clien ts les plus importants pour nous reste évidemment celui du e-commerce, qui augmente chaque année, et qui fait aujour d’hui 40% de notre chiffre d’affaires. I.E : Quelle expertise particulière Noatrans a pu développer depuis sa création ? B.P : Nous avons pu mettre en place une organisation complète de transport affrètement, en prenant bien compte des besoins des pr ofessionnels, des contraintes habituelles des marchandises et des délais impartis. Noatrans adopte une logistique avant-gardiste avec son logiciel qui lui permet de se connecter aux e-commerçants. Cela répond à une forte demande, puisque 30% de nos clients sont des boutiques internet. De plus avec notre système d’informatique et d’information en temps réel, il est facile et rapide d’interfacer ses données personnelles. Finalement, nous accompagnons les professionnels sur le plan technique pendant la création ou le développement de leur entreprise afin de leur donner les moyens d’exploiter leur potentiel. g


INDUSTRIE

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Ansell Healthcare. La protection au service de la productivité

Productivité et rentabilité règnent en maîtres dans le milieu industriel, y compris lorsqu’il s’agit de sécurité au travail. Les responsables hygiène et sécurité sont tenus d’explorer activement de nouvelles voies pour accroître l’efficacité de la chaîne d’approvisionnement et réduire les coûts. Expert au service de la sécurité et de la productivité de sa clientèle, Ansell a saisi le lien étroit entre les performances et la rentabilité. C’est pour cette raison que l’outil de gestion Guardian® a vu le jour.

L’info en +...

es entreprises manufacturières, notamment, sont encore bâties autour des employés qui « travaillent avec leurs mains ». P ar conséquent, les produits fabriqués par c es sociétés n’en seront que meilleurs si les mains de leurs emplo yés peuvent travailler dans des conditions optimales tout en étant protégées. Là où le bât blesse, c’est que les postes occupés par ces travailleurs manuels sont tout aussi variés que les gants qui sont à leur disposition. Il est donc très difficile de choisir le bon gant pour chacun d’eux. Ansell Guardian® permet aux entreprises de faire les bons choix sur la base d’une analyse approfondie et de recommandations personnalisées. « Notre mission est d’apporter aux marchés et clien ts finaux de l’expertise et pas seulement un produit », e xplique Denis Leblond, Directeur pour l’Europe du sud. s le domaine de la Ansell est un leader mondial dan L’outil de gestion et d’ évaluation des ant rité en propos protection de la santé et de la sécu risques Guardian® compare l’usage du on rati élio r l’am des solutions de haute qualité pou ue actuel des gan ts dans une sociét é ériq Am en d, Nor du bien-être. Implanté en Amérique loie à ses besoins afi n d’établir un plan emp ell Ans , Asie en et du Sud, dans la zone EMEA pe d’optimisation. Les avantages : des occu et de mon le ers trav à nes plus de 10 000 person de sur les marchés des procédures normalisées et des pr atiles premières places dans le mon i que dans le domaine ques d’excellence, une r éduction et gants industriels et médicaux ains e. Les activités -êtr bien une simplification de la gestion des de l’hygiène sexuelle et du ical Solutions Med : s eur sect tre commandes et des stocks, et des écod’Ansell couvrent qua de santé), Industrial nomies d’échelle substantielles. Une (Solutions pour les professionnels ie), Specialty Markets Solutions (Solutions pour l’industr fois les r ecommandations implélness (Hygiène (Marchés spécialisés) et Sexual Wel mentées, Guardian ne s ’arrête pas sexuelle et bien-être). là puisqu’il vérifie l’adéquation de la

À propos ...

En fin d’année dernière, la société a lancé une structure commerciale terrain, ave c une gamme de produits et supports dédiés, afin d’approcher de nouveaux réseaux de distribu tion et de servir les artisans ou petites entreprises et TPE du monde du bâtiment. solution trouvée afin de s’assurer que la quête de productivité n’est pas un eff ort ponctuel, mais bien un processus continu d’amélioration du retour sur investissement. >>Maximiser la sécurité et les performances Guardian® adopte une approche personnalisée pour maximiser le r etour sur investissement des équipements de protection individuelle. Cet outil traite, de façon systématique et quantifiable, de nombreux domaines touchant à la réduction des coûts et à l’amélioration de la productivité qui sont importants pour les entreprises manufacturières. La méthodologie Guardian® consiste à analyser ces domaines clés et à les intégrer dans un plan d’optimisation facile à appréhender. Le processus d’évaluation éprouvé comprend cinq phases : analyser, comparer, améliorer, mesurer et s’engager : « Nous prenons en compte non seulement le critère sécurité mais aussi les crit ères dextérités eux aussi liés à la productivité ». Ansell a iden tifié plusieurs domaines clés qui, une fois optimisés , améliorent la sécurité et permettent à l’entreprise de réaliser des économies et de gagner en effi cacité. Ces éléments moteurs sont la prévention des blessures, les performances de pointe, la gestion des références produits et la normalisation, la formation des employés et la productivité. « Notre méthode promeut les synergies et la coordination d’actions partout en Europe », précise Denis Leblond.g

Transports Granger. Sur place ou à emporter ?

Bibelots en trop, meubles qui s’entassent ou courrier à envoyer par voie express sous haute surveillance, la société Transports Granger déleste particuliers et entreprises en toute sécurité.

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éritable concept familial, les Transports Granger ont su mouvoir leur art à travers un marché en perpétuelle évolution. A deux roues, en voiture ou en camion four gon, le transporteur dispose d’une gamme de coursiers prêts à balayer de fond en comble n’importe quelle bimbeloterie. Les appels d’offre donnent le top départ d’une course effrénée pour amener plis, colis, chèques ou traites à bon port. Avec sa deuxième casquette en gestion et en distribution de tournées cadeaux et promotionnelles, un ramassage périodique de petites affaires peut même être signé sur le bon de commande grâce aux tournées régulières organisées spécialement pour ses clients. Adaptabilité et solutions personnalisées au goût du jour ser ont donc l’objectif numéro 1 pour cette équipe dynamique de c oursiers, transporteurs et commissionnaires de transport, en France ou vers des contrées plus lointaines, à l’aide d’un réseau particulièrement étendu de partenaires soigneusement sélectionnés. Pas de panique non plus c oncernant l’avancée des produits puisque le système informatisé des Transports Granger tracera en permanence l’arrivage des marchandises en temps réel. Direction votre boîte mail pour recevoir une notification à l’enlèvement et à la livr aison ! Cerise sur le gâteau, une off re facultative permet de déclarer la valeur du produit à la prise de la commande. >>Une politique verte Basés en région parisienne, les Transports Granger restent plus que jamais soucieux de leur impact environnemental. Plus naturelle qu’on pourrait le croire, la marque Granger a su tirer profit de son implication en obtenant la certification ISO 9001 Version 2008. Son but : gar antir une organisation et un management de qualité sur l’ensemble de son entreprise. En plus de sa main 46

verte, l’entreprise s’engage à assurer les délais de livraison imposés en accompagnant le client et sa marchandise de 8h à 20h, et t out cela 24h sur 24 ! En outr e, son site Internet flambant neuf offre la possibilité de suivre l’état de chacune des commandes. En bonus, une interface web permet de saisir directement les courses en ligne ! Pour cette aventure, ce seront ainsi plusieurs opérateurs qui auront pour mission de répondre à la course en cinq minutes montre en main. >>Un rayonnement illimité Déployés aussi bien en E urope qu’à l’international, les Transports Granger assurent l’acheminement de lots par tiels, de lots c omplets en respectant les contraintes d’import/export et les besoins régionaux, nationaux ou internationaux de ses clients via sa flotte de véhicules diversifiés, du break au semi-remorque. Pas de limousine donc pour les destinataires, particuliers ou professionnels, mais des livraisons proposées sous formes standard ou express pour tout colis de 1kg à 1 tonne ! Chaque marchandise étant méticuleusement étiquetée à code-barres, rien ne pourra échapper à l’œil de lynx Granger. Au final, une messagerie à grande échelle aux quatre coins du monde pour les Transports Granger, qui dissimulent une dernière carte dans leur jeu : un dispositif de stockage et d’archivage ! Pour vous aider à classer vos dossiers ou autre babiole traînant dans le coin, vous pourrez maintenant entreposer vos produits dans un espace sécurisé et sous vidéosurveillance pour y voir plus clair. Au menu, un référentiel périodique de l’état des stocks effectué selon vos instructions, avec un enregistrement informatique permanent à la clé pour chaque mouvement dans l’espace de stockage. Alors, qui a commandé un chantier bien rangé ? g

Communiqué

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INDUSTRIE

La sécurité au service du BTP

Société de vente et de location d’échafaudages à la demande pour assurer accessibilité et sécurité sur les chantiers.

Communiqué

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epuis sa création en 2007, c’est sous la houlette de son fondateur Nicolas Malassis que la société N2E Echafaudages évolue au gré des besoins des entreprises du BTP, de l’immobilier, des architectes et bien d’ autres. Conscientes de toute la dimension sé curité qu’implique ce métier, les équipes techniques N2E étudient les meilleures solutions pour permettr e aux professionnels de la construction de réaliser leurs ouvrages dans les meilleures conditions de sécurité et d’ergonomie. Leur activité constitue donc un mélange de moments d’étude et de réflexion ou de moments plus actifs nécessitant de la réactivité, où le marché leur impose d’être précis pour c oller aux c ontraintes des pr ofessionnels du secteur. Aujourd’hui pour ce littéraire de formation, le marché de l’échafaudage est un marché en devenir compte tenu de l’évolution des c onditions de tr avail des salariés du BTP, poussés par les organismes de prévention. Mobile, la société intervient dans toute l’Ile-de-France et ses départements voisins, pour des travaux sur site de construction de logements neufs ou en r éhabilitation et sur site industriel. Elle met un point d’honneur à assurer réactivité et adaptabilité en définissant dans les meilleurs délais avec un devis gratuit la prestation la plus ergonomique par rapport aux travaux à réaliser. Dans chaque cas, une étude pr écise est réalisée pour définir exactement, selon les c ontraintes environne-

mentales (accès, hauteurs, forme des façades), la na ture des travaux à réaliser. Après un montage de la struc ture dans le r espect des normes ses conducteurs de travaux prennent la relève et s’assurent de la bonne réalisation de la pr estation afin d’établir un procèsverbal de réception en bonne et due forme . En outre, tout le matériel d’échafaudage utilisé répond aux normes européennes en vigueur. Des plans côtés des échafaudages son t systématiquement réalisés et dans le cas de struc tures plus complexes des notes de calcul des struc tures et des descentes de charges sont établies. De la location simple à la vente, N2E Echafaudages étudie donc toutes les demandes afin de définir, en adéquation avec les impératifs des professionnels, un investissement matériel pérenne et adapté aux conditions de chantiers.g Contact : 29 Parc d’Activité « les quatre Vents » 95 650 BOISSY L’AILLERIE TEL : 01 34 64 03 37 – FAX : 01 30 37 61 08 n2e-echafaudages@orange.fr

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Cartonéo. Le carton sur le front !

Dans la course perpétuelle de l’éco-emballage, Cartonéo a su se forger un caractère novateur et créateur des plus trempés. Place au futur sans bavure !

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xit la phot o de famille tr aditionnelle ! C artonéo aspire aujourd’hui à dév oiler son nouveau portrait : la poly valence dans les domaines de la c onception, de l’impression et de la fabrication de packaging et plv. Ondulé, plat ou compact, le carton n’a plus de secret pour ce groupe multi-sites qui propose la modélisation de pièces cartonnées uniques. Demandez, soyez livrés et consommez l’art de l’artiste, dilué sur quatre sites de production. Avec sa palette multifonctions et ses doigts de fées , Cartonéo promet une toile en trois couches : transformation de carton ondulé, de car ton plat et de PL V. Touches finales, deux sites d’impression offset flambant neuf et plusieurs séries de packagings accompagneront notre cher Picasso. Et pour les amoureux de la création sophistiquée, pas d’inquiétude, puisque le c oncept s’étend à l’échelle nationale ainsi que sur l’export limitrophe. Au cœur d’un en vironnement industriel en c onstante évolution, Cartonéo n’hésite donc pas à renouveler la gamme de fabrica tion de ses pr oduits. Résultat : une côte reconnue dans le peloton de tête des fabricants français. De la conception à la réalisation, jusqu’à la livraison du produit, en un claquement de doigt, cette entreprise centenaire tend à s’imposer sur les mar chés viticoles, chimiques, industriels, agroalimentaires, pharmaceutiques et c eux du jouet ou jeux vidéo. Mais que les manchots et les baleines restent zen, Cartonéo a pensé à tout puisqu’elle arbore sur son insigne des certifications comme « Imprim ’vert » , FSC ou PEFC. L’avenir de la planèt e c’est son affaire !

>>Un schéma professionnel éclectique Ce ne sont pas deux, ni trois, mais plutôt quatre bons points qui peuv ent dorénavant dessiner le schéma pr ofessionnel de C artonéo. 1. Cette entreprise traversera avant tout vents et marées pour une livr aison en temps et en heur e ; 2. Toutes les têtes pensantes se connecteront en permanence à leur matière grise pour proposer tous les produits en carton, véritable festival de packaging, box palette, caisse, ou encore carton imprimé ou na ture ; 3. Maestro, levez votre baguette puisque le r oi de la cr éativité fait son en trée grâce à ses bur eaux d’études très qualifiés et ses br evets d’Etat au combien déposés ! 4. C erise sur le gâteau, du matériel fraîchement découpé et cueilli à la pointe de la technologie pour un r ésultat en haute définition et superbe qualité. Cartonéo s’oriente aujourd’hui vers un nouveau souffle. La cible, un réseau commercial musclé qui s ’étirerait sur l’hexagone, sans oublier le développé couché réservé à la catégorie export. L’objectif, devenir l’acteur oscarisé incontournable dans le domaine du packaging d’ici cinq ans. g

Phoenix Innoplast. Au plus près du client

our répondre aux besoins de réactivité et de c onseils techniques des professionnels, Manfred Hödl rachète en 2005 Sklop Plastic Innovation, une société de fabrication de semelles en thermoplastique élastomère. Il cr ée alors une nouvelle enseigne : Phoenix Inno plast, qu’il transforme en nouvelle entité de transformation plastique. Basée en Aquitaine, à Oloron Sainte Marie, la société se concentre dans la création et la fabrication de pièces en thermoplastique et élastomère. Pour ce faire, l’entreprise développe des produits en sous-traitance pour les marchés de la construction, du paramédical, des chaussures et des meubles. En outre, en référence à son métier d’origine, Phoenix Innoplast pr oduit des ar ticles de spor t comme des protections pour chevaux et des cr avaches pour l’équitation ainsi que des objets de bagagerie . « Nos clients ont besoin d’une gr ande réactivité, d’un conseil technique et d’un par tenariat sincère qui s’inscrit dans la dur ée, donc d’un fournisseur fi able, compétent et qui pr oduit en France ! », explique Manfred Hödl. Dans cette optique, la société propose une large gamme de produits (solutions en élastomère, surmoulage, sur un insert rigide, des applications « toucher soft » et de l’ imitation de surface en cuir, bois ou aluminium) le t out couplé avec « le plan ser vice ». C’est-à-dire que l’entreprise se charge de la totalité du projet de son étude à la mise au point et la fabrication définitive du produit, en passant par sa création. 48

Pour ses diff érents produits, Phoenix Innoplast a obt enu divers brevets qui témoignent de la créativité de son approche, tels un brevet sur l’innovation technique et un brevet pour un patin d’échelles rotatif (SPIFLEX). La société a également remporté le concours de l’innovation et du design pour ses produits d’équitation (salon BETA en 2007), le Trophées aquitaines de Design Industriel TADI en 2010 pour sa guêtre HEXA AirFlex. Depuis sa création, la sociét é a fait év oluer son off re avec la création des produits pour sa propre marque via son bur eau d’études interne avec CAO en 3D. Celui-ci permet de proposer une pr estation complète de la cr éation jusqu’à la fabrica tion des pièc es en thermoplastique et en élastomère. Avec sa gamme de produits multiples et un ser vice de conception et fabrication sur-mesure, Phoenix Innoplast n’a aujourd’hui qu’une ambition : plus que des produits, apporter des solutions à ses clients. g Contact : ZA Lanneretonne - 64 400 Oloron Sainte Marie +33 5 59 39 74 30 contact@phoenix-innoplast.com www.phoenix-innoplast.com

©Thierry Gouirriec

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Communiqué

Société de conception et de fabrication de solutions en thermoplastique et élastomère orientée plus particulièrement vers les moyennes et petites séries pour des marchés spécialisés.


Communiqué

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INDUSTRIE

OPERANTIS. Cap sur la formation multimédia pour l’industrie

Société de conception et de développement de produits de formation et d’entrainement dans l’industrie.

A

vec l’arrivée des nouvelles technologies le marché de la c onception et du dév eloppement de solutions de formation Multimedia ne demandait qu’à se renouveler. C’est pour répondre à cette demande qu’OPERANTIS voit le jour. Son modèle : une struc ture légère et réactive, pouvant répondre à de nouv eaux besoins des gr ands groupes. Son cœur de métier est donc la c onception et le développement de produits de formation multimédia dans les domaines industriels (aér onautique, énergie, ferroviaire, militaire, transport,...). La société propose des développements sur-mesure de cours e-learning, serious game, 3D temps réel, des simulations de systèmes. Lorsqu’il parle de ses débuts, Jacques-André Dupuy explique qu’avec son équipe ils avaient « quelques idées de produits de formation multimédia innovants. Mais ces idées n’apparaissaient pas dans les cahiers des charges de nos clients. Certaines technologies comme la réalité virtuelle, n’étaient pas assez connues ou trop expérimentales. Nous avons donc développé sur fonds propres quelques prototypes, avec toujours l’obligation de concevoir des produits pérennes et de qualité et répondant à des objectifs pédagogiques précis ». Les produits de formation MultiMedia conçus par OPERANTIS accompagnent des industriels pendant plusieurs années (plus de dix ans pour un avion ou un hélicoptère), il est donc important de bien réfléchir aux solutions choisies. >>Une structure légère et réactive Au-delà de leurs qualit és graphiques et pédagogiques, les avantages de ces outils novateurs sont multiples : ne pas immobiliser un équipement réel (avion, hélicoptère, train,...) jamais disponible pour des actions de formation et coûteux ; Intégrer des démarches d’apprentissage spécifiques (comme l’insertion de pannes par exemple) impossible sur équipement réel ; donner au stagiaire le droit à l’erreur sans mettre en péril ni des vies humaines, ni les matériels etc. Ces outils peuvent être utilisés en formation dirigée par l’instructeur, ou en autoformation directement par les stagiaires. Dans les deux cas, l’entrainement par la mise en situation dans un environnement 3D le plus immersif possible, permet d’obtenir des résultats de formation sans égal. En outre, l’instructeur n’est plus cantonné à des tâches répétitives ou théoriques, mais exprime pleinement ses compétences techniques en analysant en direct (ou en différé) le déroulement stagiaire enregistré. Les trois grandes étapes de la c onception et du dév eloppement des produits de Formation Multimedia sont : les spécifications générales (analyse des pré requis des stagiaires, modes de diff usion de la formation, durée, type d’évaluation,...), la conception des scénarios avec l’élaboration d’un syllabus de forma tion, description Rentré en 1989 dans un grand groupe des objectifs pédagogiques à atteindre, conception des toulousain en tant que développeur story-boards détaillés et le dév eloppement : infogra- EAO (Enseignement Assisté par Ordinaphie 2D / 3D, animations, vidéo, sons, développement teur), Jacques-André Dupuy fondateur informatique. « Il y a quelques années nous appelions et dirigeant d’OPERANTIS a, pendant ça l’EAO, pour Enseignemen t Assisté par O rdinateur, plus de dix ans, gravi tous les échelons où AIRBUS TRAINING était un précurseur. Aujourd’hui, de ce métier - développeur, concepteur, avec l’apport des nouvelles technologies, nous avons ingénieur d’affaires, pour finir Ingénieur anglicisé les termes avec e-learning et Serious Game, Commercial. En 2001, à la demande mais la méthode et les objec tifs sont les mêmes » de deux grands industriels aéronauticonclut le fondateur. g ques, Jacques-André Dupuy a établi en Inde un centre de développement e-learning, avec une agence établie à Toulouse pour la partie conception pédagogique et gestion d’affaires. A la fin de cette collaboration, il fonde OPERANTIS en mai 2003.

Bio express...

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Mieux-être au bureau.

En finir

avec

le stress « Mal être au travail. Un des grands maux de notre nouveau siècle ». Fleurissant, depuis quelques années, en accroches « têtes de gondole » des médias, ce genre de titre que d’aucuns jugeront un rien ronflant et racoleur n’en dissimule pas moins un constat bien réel quant à la dégradation du climat social régnant dans un certain nombre d’entreprises françaises. Certes, le contexte économique tendu n’est pas évidemment pas étranger à ces phénomènes de stress et de spleen dont se plaignent de plus en plus de salariés. Entre les impératifs de productivité et de rentabilité, les pressions des actionnaires dans les grands groupes, la nécessité d’être désormais polyvalent pour pallier aux réductions d’effectif, le fait aussi de devoir s’adapter à un univers technologique et à des outils en évolution permanente, les collaborateurs, selon une toute récente étude statistique menée par le cabinet Mozart Consulting, affichent un désengagement lié au mal être dans leur travail qui coûte 23% de la valeur ajoutée des entreprises. A défaut de remède miracle, ne rêvons pas, existent pourtant pour le dirigeant des moyens de contribuer au mieux-être de son personnel en commençant par repenser, voire «réinventer », les espaces de travail qui lui sont dévolus. par Philippe Dayan 500


MANAGEMENT

A

lors que sous nos latitudes he xagonales, la grande majorité des entreprises demeurent encore rétives à adopter un écosystème structurel mis à l’heure de cette nouvelle forme de nomadisme urbain engendré par l’utilisation au quotidien des tablett es, ordinateurs

portables et aut res mobiles, permettant désormais de t ransformer n’importe quel lieu (hall de gar e, aéroport, métro, banc public) en air e de travail improvisée, de l’autre côté du channel en revanche, certaines sociétés nous donnent un sacré exemple dans l’amélior ation du

mieux-être au bureau. Tel est en particulier le cas du g roupe Vodafone. Ce fl euron de la téléphonie made in Eng land et poids lourd du secteur à l’échelle planétaire, loin d’être le monstre tentaculaire et froid comme on pour rait le supposer au vu de ses effectifs et du nombr e vertigineux de ses fi liales, joue à fond cette carte de l’éclat ement du bur eau traditionnel et de la gestion à distanc e de ses ressources humaines. A la pointe de ce parti-pris, sa fi liale néerlandaise. Comptant trois sites majeurs sur le t erritoire, par souci de gain de t emps sur les transports, de c onfort des emplo yés dans l’organisation de leur planning et, par là-même, de r enforcement de pr oductivité en raison d’une diminution de l’absentéisme et d’une moti vation plus grande, Vodafone Pays Bas accorde en effet à ses troupes la possibilité de travailler indifféremment sur l’un ou l’autre de ces trois sites. Une option ouverte grâce aux nouveaux outils de communication mobile fournis à chacun des collaborateurs leur permettant de se c onnecter un peu partout sans plus les c ontraindre à intégrer un bureau bien déterminé pour se connecter et satisfaire à ses missions. >>Un autre regard sur les espaces de travail Vus sous l’ang le strictement architectural, les sit es dont il s ’agit revêtent la forme de petits plat eaux extrêmement lumineux, avec du mobilier rég lable en hauteur. Des espaces que se par tagent la majorité des collaborateurs, ouverts par un escalier central permettant d’accéder à chaque étage (quatre au total, chacun à la décoration personnalisée) sans avoir besoin de passer par l’asc enseur. Si chacun de ces espaces peut accueillir jusqu’à trois cent collaborateurs, pas de r isque pour autant d’embout eillage ! « G râce aux emplois du t emps individualisés et à la pratique très forte du temps partiel en Hollande, 40% des bur eaux ne sont pas occupés » précise Cather ine Gall, directrice de la r echerche et prospective de Steelcase Europe, leader mondial du mobilier de bureau et de l’aménagement tertiaire qui a t ravaillé en ét roite collaboration avec l’équipe de dir ection de Vodafone Pays-Bas dans l’aménagement des trois sites. En tous les cas, outre aussi d’un point de vue éc onomique un gain substantiel au niveau des mèt res carrés, l’idée d’un t el concept d’architecture d’entreprise est d’amener une vér itable interactivité entre les c ollaborateurs afin qu’ils puissent nouer des liens ent re eux. En c omplément à c es espaces 51


L’œil sur...

Roman Coste, Président CBRE Workspace

Son parcours : C’est à Béziers, aussi bien réputée pour sa viticulture que pour sa féria et, surtout, son équipe de rugby, que celui qui pilote depuis trois ans les manettes de WorkSpace, filiale du groupe immobilier CB Richard Ellis spécialisée dans l’aménagement et la rénovation de bureaux, a vu le jour. Le 2 mars 1970 pour être tout-à-fait précis. Du point de vue formation, celui-ci est passé par l’enseignement de l’ISG, cycle multinationales, effectuant une partie de ses études à Paris et une autre à New-York et à Tokyo. Ses débuts professionnels, il les effectue en parallèle à sa troisième année d’école, chez Arthur Andersen, au pôle audit & finance d’abord, puis au pôle consulting. Appelé ensuite sous les drapeaux, il vit son retour à la vie civile en 1995 plutôt sous de mauvais auspices en raison d’un marché de l’emploi sérieusement malmené par la crise économique et les suites de la guerre du Golfe. Ce qui l’amène à accepter un travail de négociateur en immobilier d’entreprise au sein du groupe CB Richard Ellis en attendant de trouver « un vrai métier ». Un provisoire qui a diablement duré puisque dix sept ans plus tard, le voilà toujours sous la bannière de cette enseigne qui, tenez-vous bien, existe depuis 1773 (elle a été mise en orbite à La City de Londres par le dénommé Richard Ellis et constitue la première société immobilière de l’histoire). Précisons que la filiale française est nettement plus contemporaine puisque fondée en 1969, elle compte aujourd’hui un effectif de 750 personnes et se déploie sur tout le territoire. Rémi Mangin, Président CD&B Son parcours : Enfant de Dijon (il y est né en 1960), mais grandi dans le midi de la France, ce n’est pas dans la commercialisation de la célèbre moutarde mais dans les travaux publics qu’il se destinait initialement. Après trois ans de formation à l’Ecole Spéciale des Travaux Publics, il commence par travailler pour le groupe Bouygues construction en conduisant des chantiers. Une expérience qu’il mène pendant trois ans (de 1983 à 1986) avant de délaisser le salariat pour se lancer dans l’aventure de la reprise d’une petite entreprise du nom de CIL qui produisait du placo et se situait à Nice. C’est dans ce cadre qu’il découvre l’univers de l’aménagement d’espaces, ce qui le conduit progressivement à s’y spécialiser jusqu’à créer en 1991 une structure totalement dédiée en tandem avec son épouse. Si les débuts sont des plus prometteurs, l’éclatement de la guerre du Golfe l’oblige au bout d’une année d’exploitation à mettre la clé sous la porte. Il décide alors de monter sur Paris et fonde, en association avec Marc Lévy, alors son beau-frère et qui n’était pas encore le romancier à succès que l’on connaît et l’architecte Manon Osbais, une filiale d’Auguste Thouard. En 2002, nouveau cap avec la création d’une structure qu’il baptise du nom de Facilitem très rapidement suivie du lancement d’une seconde société à l’enseigne Movaliance. En 2011, Facilitem se constitue en groupe sous l’appellation de CD&B (Consulting Design and Bip), prend dans la foulée une participation importante dans l’agence de design Office Set Up, crée enfin Officea au début de cette année. Ce spécialiste de l’aménagement de bureaux dont le siège social est à Paris emploie actuellement 70 personnes et vient d’ouvrir deux représentations à Lyon et à Marseille. Sandrine Sacépé, Directrice générale d’Ambius France Son parcours : Son berceau de naissance (année 1971) c’est du côté de ce joyau de l’architecture médiévale qu’est la commune de Sarlat, au coeur du Périgord noir, qu’il faut le chercher. Mais pour ce qui concerne ses premiers pas dans la vie active, c’est au sein du groupe hôtelier Accor qu’elle les effectue à compter de 1994. D’abord responsable Qualité France pour les marques Formule 1 et Etap Hôtel, puis responsable Qualité Ibis pour l’Europe, Sandrine Sacépé se voit nommée en 2002 Directrice du service clients de la division des services pour la France. Quatre ans plus tard, la voilà qui prend la direction générale de la division Ticket Clean Away avant de rallier en mars 2008 la bannière d’Ambius France pour en devenir sa Directrice générale. Une proposition plutôt à pic pour celle qui confesse avoir toujours nourri une passion pour les plantes et les fleurs. Depuis, au sein de cette entreprise créée en 1991 sous la houlette du groupe anglais Rentokil PLC et sur la base de la fusion de différents spécialistes français du paysagisme d’intérieur, aujourd’hui leader mondial dans la création d’ambiance pour les environnements de travail et points de vente, cette dame au doux phrasé développe une offre de services dédiés à nos cinq sens auprès de quelques 2.500 entreprises françaises. 52


MANAGEMENT mutualisés (y compris pour la direction, même si elle a t out un étage qui lui est dévolu et dispose d’une « war r oom », une cellule de crise, lui permettant de se replier), parmi lesquels se r ecensent une quarantaine de salles spécifiquement dédiées aux v idéo-conférences, plusieurs « bulles » ont été aménagées. Leur but : donner la possibilité à qui le souhaite – à condition d’en faire au préalable la réservation – de s ’isoler du br uit mais aussi des éventuels regards indiscrets grâce à la présence de parois de verre opacifiant. « Pour que cette alchimie d’échanges et de liens puisse fonctionner, ont été aussi prévus énormément d’espaces informels et c onviviaux tels un r estaurant d’entreprise, un petit café t ypé italien, une bibliothèque c entralisant tous les documents de la société, ainsi que t oute une offre sur le bien-être type massages et séances de fitness » ajoute Catherine Gall. Une chose, pourtant, ne manque pas de surprendre à la visite de ces bureaux vraiment pas comme les autres : l’absence de chaises, fauteuils et autres assises dans un certain nombre d’entre eux. La r aison tient en fait aux nor mes ergonomiques néerlandaises qui r endent obligatoire la position debout à certains moments de la journée. Quoiqu’il en soit, la recette marche plus que bien auprès des salar iés. Ne disent-ils pas en effet que c’est cette autonomie, ce véritable « life st yle » dont ils disposent, qui les fidélisent à l’entreprise. >>La suprématie de l’open-space Cette impression de liberté, d’ouverture aux autres et de meilleur e circulation de l’information, n’était-ce pas pour tant sous de t els auspices prometteurs qu’avait débarqué ce que dans la pat rie de l’oncle Sam on nomme l’open-space ? Apparu outre-Atlantique à la fi n des années 1950/début des années 1960,ce qui a été traduit dans notre langue de Molière par « espac e ouvert » a mis un c ertain temps avant de s ’implanter en E urope. Et encore, pas de manière uniforme si on en juge par la dispar ité dans sa mise en œuvre même entre la France et un pa ys comme l’Allemagne. Tandis que les entreprises françaises ont d’abord vu dans la formule de l’open-space une intéressante manière de pallier à l’augmentation du prix du mèt re carré et d’accroître la productivité des salaires en les réunissant dans un seul et même endr oit, les entreprises allemandes ont préféré le déployer sous la forme d’un « open-caisson » permettant aux collaborateurs d’une même entreprise de c hanger quotidiennement

de lieu de t ravail. Une vision différente expliquant un ressenti des collaborateurs lui aussi très différent entre les deux pays. Si de l’autre côté du Rhin, le concept s’est révélé apprécié par les salar iés et por té par le management, en France, 60% des effectifs affirment mal v ivre cette trop grande proximité. « Il est clair qu’avec le développement de ces espaces qui, fort heureusement et à l’exception de certaines typologies d’implantation très spécifiques comme les call centers, n’ont rien à voir avec les openspaces tels qu’ils se pr atiquent encore à ce jour dans les pa ys anglo-saxons, s’est noué un véritable paradoxe. A savoir que plus on est supposé s ’ouvrir aux aut res grâce à l’ou verture des espac es, plus on ressent le besoin de s ’en protéger » émet Roman Coste, Président de CBRE Workspace, filiale du g roupe de c onseil en immobilier d’ent reprise CB Ric hard Ellis spécialisée dans l’aménagement d’espaces. Si dans les années 1960 s ’était profilée en France une première amorce à cette tendance aux lieux ou verts sous la forme de bur eaux paysagers, celle-ci n’en avait pas moins c onnu un profond rejet avec les années « fr ic-frime » 1980 tant d’ailleurs de la par t des salariés que de celle des employeurs. Question certes de mentalité que l’on juge génér alement plus individualiste chez les français. Mais également et peut-être surtout en raison d’une dégradation depuis plusieurs années maintenant et à éc helle planétaire du climat éc onomique. « U ne dégradation dont l’ampleur nous dépasse en tant qu’individu. C’est pour quoi, aborder le sujet du mieux-êt re au travail par la question de sa voir si un espac e fermé ou ouvert est quelque c hose de bien ou mauvais me par aît singulièrement réducteur. Je crois en effet qu’avant même de pousser la porte de son lieu de travail, si l’on est déjà psy chologiquement miné par le c ontexte économique et l’ambiance générale, peu importe à la limit e comment sera l’espace de travail » estime Roman Coste. Et de poursuivre son raisonnement : « Disons que la réaction des gens par rapport à la manière, à leur sens non satisfaisante, dont est configuré leur espace de t ravail s’avère d’autant plus exacerbée par le c ontexte économique général ». Un catalyseur d’ag ressivité et un démultiplicateur de mal êt re qu’ont d’ailleurs traduit dans le récit d’une cynique lucidité « L’open-space m’a tuer* » le duo Alexandre des I snards/Thomas Zuber. « Il est indéniable que le pr ix du mètre carré a beauc oup, voire un peu 53


trop joué, dans l’introduction de l’openspace au sein des ent reprises. Quant à la question de savoir si une telle formule est réellement adaptée ou pas, tout dépend de l’activité de l’ent reprise. Pour celle qui se situe dans un système d’éc hanges commerciaux, qui a besoin que t out le monde s’entende pour sa voir ce qui se passe, l’espace ouvert apparaît comme une vraie bonne solution pour que c e mode de fonctionnement puisse se développer. Par contre, pour c elle dont l’activité ne néc essite pas c e système d’échanges, l’open-space non seulement ne présente aucun intérêt autre que celui d’un gain de mètres carrés, mais devient aussi une totale source de nuisance et de stress » affi rme Rémi Mangin, Président du groupe CD&B spécialisé dans l’aménagement de bureaux dans l’immobilier tertiaire. Une analyse largement partagée par Sandrine Sacépé, Directrice générale d’Ambius France dont la v ocation est la création d’ambiance sur les lieux de t ravail dans un but de mieux-êt re des collaborateurs. « J e remarque souvent au

sein des open-spac es la pr opension de ceux qui les occupent à recréer tant bien que mal un univers de bureau individuel comme par exemple les dossiers que l’on entasse sur sa table de t ravail pour former une sorte de barrière naturelle entre celle-ci et celle du voisin ou bien enc ore l’apparition de plantes. Bref, une série de petites astuces mises en place par les collaborateurs dans le but d’év iter le regard des autres et ne plus se r etrouver sans protection ». >>Vers une meilleure prise en compt e du facteur mal-être Réalité désormais forte et int rinsèque dans le fonctionnement organisationnel des entreprises, l’open-space ne cesse de connaître ces dernières années une notable e xpansion. Néanmoins et ainsi que le souligne Roman Coste, « le concept d’open-space se trouve à une sor te de cr oisée des chemins avec la

A lire Histoire d’en rire ...

« Dans mon open space/T. 4 – Variable d’ajustement ». Scénario et dessin par James La trame : « Si tous les chemins mènent à Rome » pour reprendre une ancestrale formule, le dénommé James nous démontre à travers cet opus que l’entreprise peut mener à tout, y compris à la bande dessinée, à condition bien évidemment d’en sortir ! Sur le mode du feuilleton illustré du temps jadis mais avec un large détour par les comics américains pour l’humour corrosif et les dessins percutants, cette BD se moque d’une bien rafraîchissante manière de tout cet amas de «grandeur et décadence » (traduisez par les ambitions des uns et les mesquineries des autres) qui fait le terreau de nos chères entreprises en recourant à un traitement animalier des personnages. Ce qui, entre nous soit dit, n’est pas sans évoquer dans ses différentes morales, l’inoxydable Jean de La Fontaine et ses non moins inoxydables Fables.

L’histoire : « Panique à bord dans la boîte d’Hubert ! Deux types en costume noir, façon Men in Black, débarquent et posent un tas de questions désagréables – en langage de bureau on les appelle des « auditeurs ». Le seul à trouver ça plutôt positif, c’est le « big boss » : depuis le début de l’audit, plus personne ne traîne autour de la machine à café ni dans les couloirs. Le problème, c’est le nouveau commercial. Non seulement il porte des vestes vertes, mais en plus, il ne lit ni Auto Plus ni L’Équipe. Ce ne serait pas un motif de licenciement, ça ? ». L’auteur : Né en 1968, le dénommé James (de son vrai nom Laurent Percelay), également connu sous les pseudonymes James Ottoprod et lol, passe son enfance et son adolescence à Nantes. Installé à Paris, il commence par travailler classiquement en entreprise jusqu’à se décider un beau jour à mettre un terme au ronronnant « métro-boulot-dodo » pour se consacrer à sa véritable passion qu’est la bande dessinée. En 2005, il lance son blog, Ottoprod-Inc en tandem avec l’un de ses camarades répondant au drôle de pseudonyme de La Tête X. Le succès est foudroyant et lui ouvre les portes des éditeurs, dont celles des éditions 6 pieds sous terre qui lui permettent de publier en 2006 son premier album « Comme un lundi ». C’est en 2008, chez Dargaud, qu’il sort le premier volume de la série « Dans mon openspace » où notre olibrius traite de la vie d’entreprise en décrivant avec un humour tout ce qu’il y a d’acidulé les travers de chaque archétype (manager, DRH, assistante de direction, commercial, stagiaire, etc.).

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présence de différentes générations qui s’y côtoient. Une donne obligeant les managers à devoir composer avec tout ce panel d’individus, de générations, de diversité, d’attentes, de sensibilité. C’est là où réside l’idée de revenir à des lieux de travail conçus à travers le prisme de la pr otection pour une meilleure prise en compte de l’intimité de c hacun ». S’il n’est donc évidemment pas question de réin venter totalement un ou des nou veaux modèles d’espaces de travail, encore moins de les abolir purement et simplement ainsi que l’hypothèse avait été soulevée lors du débat « Faut-il fermer les open-spaces » organisé par Actinéo, association regroupant les ent reprises de l’aménagement de bureau, les dir igeants n’en prennent pas moins désor mais sérieusement la mesure des failles d’un t el mécanisme. « Au fond, ce sont les systèmes de management qui se traduisent dans les choix de lieux, de c ouleurs, de for mes. De c e fait, l’open-space s’inscrit non comme une cause de mal-être au t ravail, mais comme la c onséquence d’un acte de management » commente Rémi M angin. Et celui-ci d’évoquer l’actuelle r emise en question sur le sujet à la fois des dirigeants eux-mêmes et de l’ensemble des professionnels de l’aménagement de l’immobilier tertiaire. « L es entreprises, surtout les grands comptes, se montrent désormais très vigilants sur la montée des risques dus au st ress et à une c ommunication défaillante.. En tant que spécialiste de l’aménagement de bur eaux, nous sommes amenés à être étroitement associés à une politique de mieux-être au travail, donc à nous intér esser aux relations des salar iés avec leur emplo yeur, avec leur entreprise, entre eux. Notre rôle consiste à traduire ces nouvelles orientations de management ». Une évolution que c ertains penseront quelque peu « à la remorque » au regard de la vague de dépressions, d’arrêts maladie, voire, dans les cas les plus e xtrêmes, de suicides de salar iés, qui s’accumulent depuis quelques années, amenant les médias, l’opinion publique et les plus hautes instances gouvernementales à s ’émouvoir et faire pression pour que les ent reprises se décident à plac er le mieux-être de leurs effectifs au cœur de leur st ratégie RH. Désormais, les initiati ves les


MANAGEMENT plus diverses se m ultiplient pour donner au cadre de travail un v isage autrement plus c haleureux et c onvivial que celui de seul gag ne-pain au quotidien. Une société c omme Ambius va jusqu’à proposer une offre s’adressant aux cinq sens afin de faire souffler au sein des entreprises un grand vent de life style. D’où une première proposition reposant sur le travail autour du végétal c onsistant à l’installation de plant es et de bouquets de fleurs tant dans les parties communes que dans les bur eaux. « Les fleurs et les plantes ont des effets bénéfi ques scientifiquement démontrés par plusieurs études. Notamment sur ces symptômes que l’on rencontre assez fréquemment dans les entreprises tels les yeux qui piquent et les irritations de la gorge par ce que l’air y est très sec dans les bureaux avec la climatisation et le c hauffage, sans oublier les allergies dues à la moquett e et autres matériaux qui libèrent des particules. Les plantes ont un effet att ractif grâce à leur capacité d’absorption de l’ensemble de ces particules qui se libèr ent dans l’air, diminuant d’une quinzaine de pour-cent ces symptômes. Elles per mettent également le maintien d’une h ydrométrie constante entre 40 et 60% de taux d’h umidité dans les bureaux. En outre, la présence de plantes au sein des ent reprises permet de r edynamiser les éc hanges et le lien entre les collaborateurs ainsi que l’aspect même des locaux sou vent très standardisés au niveau de la c hromatie. Amener du vert, de la natur e au sein de ce type d’environnement plutôt fr oid, impersonnel, va remettre de l’humanité » argumente Sandrine Sacépé. Une quête de mieux-être qu’Ambius développe également avec une offre de livraison de corbeilles de fruits frais au quotidien, une offre olfactive qui se t raduit par la mise en place de diffuseurs de parfum dans les salles de réunion, l’entrée principale ou les couloirs de l’entreprise, une offre de soins de massage permettant au personnel de bénéfi cier de quinz e minutes de relaxation par semaine ou par mois. Le sport se voit également de plus en plus souvent « in vité » à fr anchir les por tes de l’entreprise via des espac es training, fitness, musculation, voire pour les dirigeants les plus audacieux, carrément nautiques, dans l’optique d’une action directe et positi ve sur le climat social en améliorant le bien-êt re et la perfor mance des salariés. Depuis 2003, a même été mise en or bite une Fédération française du spor t en ent reprise (FFSE) qui ne cesse de prêc her sur les bienfaits de

l’activité physique au sein du cadr e de travail en proposant son savoir-faire aux managers voulant mettre en plac e une animation en c e sens. Dans le r egistre remède à ce cauchemar des parents qui travaillent qu’est celui de t rouver une place en crèche pour leur progéniture, la société toulousaine La Part de Rêve développe depuis sa création en 2005 une formule de mise en place et de gestion de lieux d’accueil Petite Enfance (crèches et haltes-garderies) spécifiquement interentreprises. D’ores et déjà implantés dans cinq régions (trois nouvelles régions sont prévues cette année) sous la for me d’un réseau de fr anchises, ces lieux appar aissent en tout état de cause c omme de sérieux atouts pour désamorcer le stress (et donc le taux d’absentéisme) de par ents obnubilés par la quêt e éperdue d’une structure de gar de de leur(s) enfant(s). Considérée comme un des loisirs préférés des fr ançais, la photographie se voit désormais intronisée dans les ent reprises dans le but de créer et/ou maint enir l’esprit d’équipe et de moti vation. Telle est d’ailleurs l’ac croche développée par Photo Up, société créée en 2010 par Dorothée Bonneault, qui pr opose une offre spécifique allant de la classique initiation photo à l’organisation de concours et d’e xpositions en passant par la pr oduction de phot othèques exclusives par les salar iés eux-mêmes. Autant d’activités clairement destinées à stimuler l’esprit d’équipe menées sous la houlette d’une douzaine de phot ographes professionnels. >>Le bureau de demain ... De manière plus g lobale et prospective, les spécialistes d’aménagement d’espaces explorent aujourd’hui la notion du nomadisme comme base de recherche de mieux-être en entreprise. « On voit bien que notre besoin en matière de consommation immobilière est e xcessivement variable, ne serait-ce que dans une même journée. L’heure est au multitâches parce que l’entreprise demande à ses c ollaborateurs la fl exibilité. De plus en plus, ceux-ci sont amenés à t ravailler non sur un seul type d’activité, mais sur une pluralité. En outre, les organisations se font de plus en plus en mode pr ojet avec des travaux de type collaboratif. On voit bien que dans une même journée, un cadre ou un employé du tertiaire va effectivement « consommer » un post e fixe, une salle de réunion, une salle de visioconférence, une phone-box, etc. D’où la tendance de plus en plus g rande des spécialist es de

l’aménagement d’immobilier t ertiaire de préconiser aux ent reprises de r echercher des lieux qui soient absolument fl exibles et transformables. Il est en effet dorénavant plus que pertinent et efficient, y compris économiquement, que ce soit plutôt les collaborateurs qui se déplac ent vers des lieux c orrespondant à leurs besoins du moment » analyse R oman Coste. Et Rémi Mangin de poursuivre sur ce nouvel axe de recherche qu’est le nomadisme en évoquant la mise en plac e de z ones dans lesquelles il se passe des c hoses différentes par le biais de t out un travail sur les ambiances. « Pour le coup, nous y investiguons en ét roite symbiose avec des designers. Ensemble, nous recherchons et étudions les nouvelles tendances et orientations, mais sans jamais oublier la dimension humaine comme carte fondamentale à jouer pour par venir à l’édifi cation d’un véritable mieux-être au sein de l’entreprise de demain ». g

Le rire, un remède au mal être au travail Alors que depuis le début de l’année 2012, les initiatives en tous genres et de tous poils relatives à la question du mieux et bien-être au travail ne cessent de se multiplier (citons la dixième rencontre organisée en février dernier par l’Observatoire de la qualité de vie au bureau Actineo ou, plus récemment, « la journée Office Hapiness. Bien-être au travail » mise en orbite le 3 mai à l’initiative des membres d’Agora Fonctions, réseau réunissant plus de 1.200 dirigeants de grandes entreprises), celle relative à la journée mondiale du rire orchestrée le 6 mai dernier nous a particulièrement titillé. Pourquoi donc, nous direz-vous ? Tout simplement parce que si le rire, acte certes aussi naturel que les larmes ou la moue, après être successivement passé à travers l’Histoire du statut d’acte divin à celui de signe diabolique, apparaît plus que jamais dans notre civilisation contemporaine comme l’un des remèdes clés au mal être au travail. Nombre de thérapeutes sont même si persuadés des incommensurables vertus du rire non pas en tant qu’exutoire de sentiments divers mais comme moyen nécessaire de recul par rapport à un réel pas toujours évident à assumer qu’on ne cesse de dénombrer aujourd’hui coachings, séminaires et même pratiques de relaxation par le rire. « En se riant l’homme se recrée et il peut sans doute en être ainsi des systèmes » écrit Marc Versini, enseignant en Civilisation et Culture Générale à l’IDRAC (École supérieure de Commerce), en charge du pôle Philosophie, Éthique et Management en partenariat avec le Collège Supérieur de Lyon. Et celui d’expliciter sa pensée : « La révolution par le rire est peut-être pour demain, non par ce rire qui écarte ou méprise, mais par un rire qui fédère les êtres humains au sein de ces systèmes qu’ils ont créé afin de pouvoir exister. Rire qui est l’expression de leur liberté ontologique : une alarme lorsque happés par ces systèmes, leur intégrité est en danger. Alors oui, mieux vaut en rire ... mieux vaut avoir cette distance à la fois bienveillante et créatrice car comme le disait Montaigne : « Sur le plus haut trône du monde, on n’est jamais assis que sur son cul » ...

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Vit’Cho ! TRAITEUR. La Restauration Automatique passe au numérique !

Nathalie et Bertrand Cadillon, dirigeants de Vit’cho! TRAITEUR, entreprise lyonnaise spécialisée dans la Restauration Automatique de repas surgelés Traiteur, nous invitent à « des Repas Plaisir » le biais de leur distributeurs automatiques « d’ une véritable offre de ser vice globale de pr oximité innovante, intégrée dans des espaces de convivialité au sein des entreprises ».

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l’époque où l’équilibre et la sécurit é alimentaire font partie des préoccupations d’un bon nombre de français, soutenu d’ailleurs par le PNNS ( Programme National Nutrition Santé), et où 1/3 de la popula tion active déjeune hors domicile, le créneau exploité par cette jeune et talentueuse entreprise semble t otalement approprié aux c ontraintes et aux exigences des consommateurs. Offrant ainsi à leur clients actuels (Air France, GDF SUEZ, SNCF et le Gr oupe ACCOR....) soucieux du bien être et de l’équilibre alimentaire de leurs salariés au tr avail, l’opportunité de bénéfi cier, par

>>Une offre de restaura tion rapide complèt e et diversifiée L’objectif principal de Na thalie et Bertrand Cadillon est de contribuer au plaisir de manger et à la qualit é de vie des personnes en gar antissant l’équilibre alimentaire, et en y associant plaisir et santé, nutrition et prévention. A l’écoute de leurs mar chés et à la r echerche d’une qualité irréprochable en t erme de ser vices, ils an ticipent les évolutions des a ttentes de leurs clien ts en gar antissant la provenance des matières premières et les pr océdés de surgélation. Il faut aussi que les quan tités soient suffisantes, et les pla ts diversifiés. C’est pourquoi « à c e jour, nous proposons près de 30 recettes et travaillons en parallèle sur des entrées, des soupes et d’autres desserts pour off rir une rotation des produits chaque semaine et des nouveautés de saison » nous confie Nathalie et que les plats proposés sont de 400g. Toujours préoccupés par le bien êtr e de l’utilisateur, leurs exigences couvrent bien d’autres domaines, en amont dans

la préparation des produits et en aval avec un travail sur les moyens de paiement. En effet, à aujourd’hui les utilisateurs peuvent bénéficier d’un « P rogramme de fi délité » grâce à des cartes prépayées rechargeables avec leur cartes bancaires et ils espèrent bien pouvoir intégrer les titres restaurants au système dans les mois à venir. >>Une logique d’innovation C’est dans le même esprit , que soucieux de par faire leurs offres, ils pr oposeront dès le prin temps 2012 « une nouvelle génération technologique de distributeur associant un écran numérique de grandes dimensions, couplant la communication dynamique et détaillée des pr oduits Vit’Cho! TRAITEUR proposés chaque semaine et des informa tions spécifiques de l’entreprise à ses salariés ». L ’abonnement proposé pour obtenir ce genre de prestation «clé en main» est mensuel et inclut : la mise à disposition du distribut eur automatique et des car tes de fi délité, son approvisionnement régulier, la maintenance et l’entretien systématique des matériels, l’accompagnement marketing et une c ommunication personnalisée, ainsi que plusieurs dégustations des nouveaux produits réparties sur l’année. A quel t ype d’établissements s’adressent ces distributeurs

ALC Com, et les messages passent

Agence de formation indépendante spécialisée dans la communication d’entreprise écrite et orale.

©Baptiste Lignel

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ans une conjoncture où la c oncurrence fait rage, il est une clé de performance trop souvent négligée : la communication écrite. Anne Le Cornec l’a bien compris lorsqu’elle se lance, en 2003, dans la for mation aux écrits efficaces. « Vous n’écrivez pas pour êt re lus... intégralement », déclare-t-elle d’entrée à ses stag iaires. Perplexité dans l’assistance. Elle e xplique : « Dans l’entreprise on ne lit pas,on traite. Chacun de nous survole tous les jours une masse d’écrits, qu’il s’agisse d’e-mails, de notes, de comptes rendus ou aut res. L’enjeu : comprendre d’emblée de quoi il r etourne sans risque de malentendu. L’écrit efficace est donc c elui qui dégage nett ement les messages essentiels pour le destinataire, lui permet de trouver rapidement les informations dont il a besoin ». C’est à cet art de r endre les t extes facilement exploitables que forme Anne Le Cornec. Et puis, très vite, ses clients lui demandent «la même chose à l’oral». Elle s’entoure alors de pr ofessionnels de la pr ise de parole en public : acteur, metteur en scène, journaliste radio... Ensemble ils mettent sur pied

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des programmes de formation suivant le même principe que pour l’écr it : axés sur la pr atique et conçus sur mesure. Les formations, réalisées exclusivement intra-entreprise, sont préparées à partir de cas c oncrets fournis par la société cliente. Le jour J, les participants travaillent sur les textes et cas de c ommunication orale qu’ils apportent. « Ils mett ent immédiatement en pratique les enseig nements reçus et mesur ent concrètement leur pr ogression », explique la dirigeante. >>Garder la fraîcheur ALC Com peut aussi c omposer ses int erventions à la car te, mettre l’accent sur un t ype

d’écrit ou un événement spécifi ques. « P our Vallourec, par e xemple, nous prépar ons chaque année les chercheurs à une journée dédiée à leurs clients, au cours de laquelle ils ont à présenter un exposé en anglais. Nous les accompagnons dans la rédaction de leurs suppor ts et dans l’ent raînement à l’or al et en ang lais». ALC Com, aujourd’hui, regroupe neuf intervenants, non per manents. « L es formateurs avec lesquels je t ravaille - journalistes print et web, notamment - r estent en pr ise avec leur univers professionnel, de manièr e à êt re au top de leur expertise et à garder la fraicheur et l’énergie nécessaires à la formation ». Ecrire de manière efficace, améliorer ses présentations PowerPoint, gagner en impact dans ses interventions en ang lais, écrire pour le web, perfectionner son style... L’éventail des pr ogrammes proposés par ALC Com est large, et il continue de s’ouvrir. La société est ainsi en train de mettre sur pied une for mation dédiée aux c hargés de pr ojet, sur l’animation d’équipe et la communication relationnelle. Une autre, conçue pour


MANAGEMENT nouvelle génération ? Ils peuvent être installés sur les lieux de travail: pour les entreprises n’ayant pas de restauration collective et souhaitant une structure légère souple avec un faible in vestissement, en faveur du bien être de leurs salariés, ou en alternative à une r estauration déjà existante, mais aussi sur des lieux de séjour : hôt els sans restauration, résidences hôtelières, cliniques et c entres hospitaliers, campings...ou encore sur des lieux de loisirs: clubs sportifs, piscines, terrains de golf, stations de ski...en bref dans tous secteurs d’activités accueillant du public , constituant donc un vivier exceptionnel pour ce marché émergent ! g

aider les c hercheurs à dév elopper leur savoir-être commercial, est également en cours de test. g

Bio Express : Anne le Cornec forme depuis 2003 les entreprises aux écrits efficaces. De formation littéraire et journalistique, elle propose également à ses clients de faire le diagnostic de leurs livrables écrits. Elle a été rédactrice en chef durant huit ans et responsable de la communication pour la direction de la Recherche & Développement d’ArcelorMittal pendant quatre ans. Elle quitte le groupe industriel en 2003 pour se lancer dans la formation. En 2007, elle crée ALC Com, société de conseil et de formation en communication d’entreprise. D’abord concentrée sur les chercheurs de grands groupes privés - GDF Suez, Lafarge, Vallourec - ou du CNRS, ALC Com s’adresse progressivement à tous types de profils, du communicant au commercial, en passant par les informaticiens. Aujourd’hui, la société forme à la communication écrite, orale, relationnelle et commerciale.

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Artisan du devenir

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epuis une vingtaine d’année, Muriel Morel, formatrice et c oach professionnelle certifiée, fondatrice de FORMA COM, a expérimenté différentes voies du c hangement. Grâce à son expérience de l’ingénierie de formation, du management et de l’accompagnement, tel un ar tisan qui t ravaille la matière, elle met son art au service des hommes et des femmes qui ont à répondr e à des enjeux de mutation et d’effi cacité individuelle et c ollective. Sa matièr e à elle, c’est l’accompagnement de l’élément humain. «Le respect du capital humain, la prise en compte de l’identité de chacun et de la valorisation des talents sont au centre de nos préoccupations. Lors de nos interventions, tant en for mation qu’en coaching, nous constatons que les managers, hommes et femmes, ont besoin d’appr endre à gérer leur pot entiel émotionnel dans leurs fonctions afi n de le mettre au ser vice de leurs c ollaborateurs. Prendre en c ompte l’intelligence émotionnelle per met de moti ver, faire progresser, faciliter et fair e grandir en aut onomie et en r esponsabilité», analyse Muriel Morel. Pour répondre à cette demande croissante en faveur de la perfor mance des organisations, FORMACOM propose des parcours alternant processus de formation participative, de coaching et de c onseil. Cette approche transverse permet à la fois des changements progressifs et des acquis pérennes en termes de savoirs, de savoir-faire et de sa voir-être, une montée en compétences des managers et de leurs équipes, où chacun est impliqué et act eur de ses apprentissages. Axées sur l’opérationnel et la découverte, ses int erventions, co-construites avec son réseau de par tenaires-experts et ses

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clients, favorisent une mise en application rapide et concrète. FORMACOM organise en par allèle, des séances de c o-développement afin de créer de l’intelligence collective, « c ette approche innovante venue du Canada et enc ore peu

pratiquée en F rance, permet d’échanger autour de situations vécues » e xplique la coach. Chacun pr ogresse dans ses pr atiques individuelles et c ollectives : les pr oblématiques professionnelles de c hacun deviennent des sour ces d’apprentissage pour t ous. «Nous proposons donc à nos clients de par tager avec eux c e que nous e xpérimentons sur nous. Nous conjuguons nos e xpertises en management, marketing, coaching, communication interpersonnelle, analysons nos pratiques en groupe de pairs, recherchons et créons en per manence de nou veaux outils afin d’inscrire nos offr es dans un mode de pédagogie inductive, faciliter les transferts de

compétences et appor ter une indéniable valeur ajoutée aux projets des entreprises.» Membre de la commission mixité en coaching d’ICF (International Coach Federation), Muriel Morel consacre une part de son temps à contribuer à la pr ofessionnalisation et au devenir du métier de c oach. FORMACOM a inscr it à son catalogue une nouvelle formation certifiante au métier de coach destinée à c eux et c elles qui souhait ent intégrer les outils du coaching pour enr ichir leur pr atique professionnelle : formateurs, managers, dirigeants, responsables RH, consultants... et pourquoi pas devenir coach. Muriel Morel est plus spécifi quement animée par la néc essité de pr omouvoir la mixité Hommes-Femmes et la c omplémentarité des talents liés au genre. «L’inégal partage des responsabilités familiales et professionnelles perdurent à la fois dans les entreprises et dans notre société » explique-t-elle. Elle perçoit pour tant l’égalité Femmes-Hommes non seulement comme une question d’équité et de justic e sociale, mais aussi c omme un fact eur d’équilibre, d’enrichissement et de dév eloppement pour les entreprises. Son c heval de bataille : lutter contre la per sistance féroce de stéréot ypes liés au genr e. FORMACOM propose une palett e d’offres destinées aux femmes pour dév elopper leur leadership et leur image pr ofessionnelle tout en c onservant leur identité féminine. « Etre Artisan du Devenir, c’est aussi c ontribuer à c hanger les habitudes, les par adigmes et les r egards, sur soi et sur les aut res, pour c hanger les résultats... » précise la formatrice-coach.g

Contact : contact@forma-com.fr www.forma-com.fr www.parisfomation.fr tél : +33(0)9.64.14.85.86

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Valoriser les potentiels humains, accompagner les changements de stratégies managériales, organisationnelles, marketing, commerciales : FORMACOM met son professionnalisme et sa créativité au service du développement des compétences des managers et des collaborateurs en terme d’assertivité, de relations interpersonnelles et de leadership, notamment au féminin.


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Bien-être et équilibre de vie

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ue ceux qui se retrouvent dans le por trait de la victime parfaite des horaires d’ouverture des administrations, des magasins d’alimentation et autres échoppes lèvent la main ! Quand on t ravaille à des hor aires de bureaux classiques, lorsqu’on revoit la lumièr e du jour (ou pas d’ailleurs) t out est fer mé ! Alors comment trouver un équilibr e entre vie personnelle et v ie professionnelle dans un tel contexte ? P our faciliter le quotidien des particuliers et des ent reprises, Stéphanie Cardot lance en 2001 la pr emière société de Conciergerie en France : TO DO TODAY. Son intérêt pour le sor t des salar iés est né out re-Atlantique, chez nos précurseurs préférés : les Américains. C’est avec ses diplômes de Scienc e Po et HEC en poc he qu’elle part à la conquête de l’ouest en 1995. Elle travaillera quatre ans pour le c ompte de Deloitte & T ouche à N ew York. Elle y découvre l’importance que r evêt, pour les entreprises, le capital humain. C’est donc a vec la fer me intention de transposer cette philosophie en F rance qu’elle revient au pays en 2000.

>>Fidéliser les talents Son concept : une équipe de Concierges dans un espace dédié au sein de l’ent reprise. Stéphanie Car dot explique que « dans un contexte où la relation des salariés à l’entreprise a changé et ou il vaut mieux rétribuer pour fidéliser que rémunérer, TO DO TODAY conçoit des programmes d’attraction et de fi délisation des talents sur mesure, à la demande des directions générales et des DRH des grandes entreprises ». Parmi ces outils on en retrouve pour tous les profils de la C onciergerie d’entreprise aux espaces coiffure et esthétique ou santé et r elaxation en passant par la crèche/halte-garderie d’entreprise et les services aux impatriés et expatriés. L’objectif de TO DO TODAY est de pr endre en charge l’intégralité des services qui permettent au salarié de mieux équilibr er vie privée, vie professionnelle et de c ontribuer à son bien-êt re. Côté particuliers les équipes de l’opér ateur prennent en c harge l’ensemble de la gestion des résidences de propriétaires lassés des difficultés de gestion de leur propriété. Dès 2003, elle propose les C onciergeries aux pr opriétaires immobiliers qui souhait ent valoriser leur actif et se différ encier en appor tant des services aux occupants. 60

TO DO TODAY est le seul act eur du marché apte à proposer cet ensemble de solutions de services à la personne sur -mesure et a a voir fondé son modèle économique sur le salariat en CDI temps plein et la for mation continue des ressources pour gar antir une qualité de service optimale au client. TO DO TODAY fait partie des rares entreprises de services à la personne certifiées ISO 9001 v ersion 2008 et Qualicert v4+. Son suc cès repose sur son engagement fort en fa veur de l’emploi, de la diversité, de la par ité, de la c ommunauté (programme

en faveur des associations car itatives soutenues par les salariés de l’entreprise) et du développement durable. Après dix ans d’existence, Stéphanie Cardot a souhaité aller plus loin en expérimentant une nouvelle approche du ser vice à la personne avec la mise en plac e de la C onciergerie de Quartier® dont la première à vue le jour dans le seizième arrondissement de Paris. Sa vocation est de per mettre aux TPE, PME, professions libérales et résidents d’un même quar tier d’avoir un ac cès mutualisé à l’ensemble des services d’une C onciergerie. « Cela per met aux ent reprises qui n’ont ni l’espace, ni les moyens de développer un tel service dans leur entreprise, de le proposer à leurs salariés à un coût moindre » explique la dirigeante. En 2012, TO DO TODAY continue son développement national : après de nou velles ouvertures de Conciergeries à Lyon, Grenoble, Nice et Toulouse, la société ouvre sa filiale TO DO TODAY PACA à Nice suite à l’intégration de la société Business Groom et la filiale TO DO TODAY Rhône Alpes suite à l’intég ration de la société Ubiquitus et en visage d’autres rapprochements en France et en Europe.g Contact : Stéphanie Cardot Président Directeur Général Direct : 01 56 90 62 03 Mob : 06.84.81.59.42 Email : scardot@todotoday.fr www.todotoday.fr

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Concepteur et opérateur de service à la personne où qu’elle se trouve. Sa mission : Assurer équilibre de vie et mieux être au travail.


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MANAGEMENT

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Zoom sur la formation professionnelle en Ile de France avec le Campus des métiers et de l’entreprise

Fruit d’énergies multiples, le campus des métiers et de l’entreprise a ouvert ses portes en septembre 2009 à Bobigny. Né de la volonté de la Chambre de métiers et de l’artisanat de la Seine-Saint-Denis de répondre et d’anticiper les besoins émergents des entreprises franciliennes en ressources humaines, ce pôle de formation professionnelle offre de nouvelles perspectives aux jeunes comme aux adultes. Regard...

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es formations multiples pour tous, telle est la vocation du « Campus ». Et depuis trois ans la structure n’oublie pas de faire parler d’elle. En constante évolution et à l’or igine de nombr eux projets, le campus a pour ambition d’accompagner vers la réussit e professionnelle les jeunes et adult es des quartiers dits défavorisés. Son crédo : L’artisanat, plus qu’un métier, un avenir. C’est dans 23 000m2 de locaux ult ramodernes et équipés des der nières technologies, entièrement accessibles aux handicapées, qu’apprentis, créateurs, chefs d’entreprises et salar iés peuvent se former à plus de v ingt métiers, des fi lières complètes du préapprentissage au ni veau III (ndlr : qualification de t echnicien supérieur). « L’objectif est de leur permettre de stimuler leurs capacités, révéler leurs talents et acquérir de manière optimale, un précieux sa voir-faire. Qu’il soit question d’un simple renforcement de compétences ou d’une réor ientation complète vers les métiers de l’ar tisanat grâce à une for mation adaptée », explique Patrick Toulmet, président de la chambre de métiers de l’artisanat de la Seine-Saint-Denis, père du pr ojet. Qu’il s’agisse de for mations courtes ou longues, le Campus propose également de nombreuses solutions en matière de for mation continue. Cellesci peuvent aussi bien s ’inscrire dans le cadre d’un c ongé ou du dr oit individuel à la for mation (CIF, DIF), que d’une validation des ac quis de l’expérience (VAE) etc. Chaque année, le Campus, en lien avec le Conseil régional d’Ilede-France, revoit son offre de formation en fonction de l’évolution des besoins du bassin de l’emploi et des attentes des entreprises en matière de recrutement. Pour la rentrée 2012, trois nouveaux diplômes seront ainsi pr oposés dans

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des secteurs porteurs : les énerg ies renouvelables, la sécurité et les services à la personne. >>Multiplier les initiatives en faveur de la formation Depuis sa création, la cma93 a démontré qu’elle n’avait pas pour ambition de camper sur ses ac quis, c’est pourquoi elle m ultiplie les initiati ves. Inscrit dans le dispositif régional de mobilité des apprentis, le Campus a ainsi pu faire bénéficier de c es échanges avec plusieurs pa ys européens quelques centaines de personnes depuis une dizaine d’années. Dans la même optique des par tenariats solides ont été noués avec les acteurs de la formation professionnelle et de l’éc onomie régionale. Dans l’objectif de répondre aux besoins d’emplois du bassin francilien. Plus récemment, un accord visant à pr omouvoir le r ecrutement dans les quar tiers en diffi culté a été symboliquement signé dans les locaux du Campus ent re une cinquantaine de responsables de g rands groupes et l’Etat. Le moteur du Campus est donc d’agir « a vec la v olonté de d ynamiser et pér enniser l’artisanat, secteur d’activité vital pour notre économie ! », explique le président. En outre, l’an der nier le CMA 93 a accueilli des for mateurs d’autres pays à Bobigny qui ont vocation à développer l’apprentissage dans les pa ys du Maghreb. Initiative qui s ’inscrit dans le cadre de la mission ministér ielle de développement de l’appr entissage dans les pa ys du M aghreb confié en mars 2011 à Patrick Toulmet. g


MANAGEMENT >>Portrait

Delphine Brille. Fondatrice et dirigeante de Dev’&sens, cabinet de conseil et de coaching. Effectif : Uni personnel Portefeuille clients : 20 Son parcours : Après un bac calauréat économique et social, l’ancien Bac B , Delphine Brille décroche un DESS en psychologie. Tout en gar dant précieusement dans un c oin de sa tête l’idée de créer sa propre structure, elle ent re rapidement dans l’univers professionnel en tant que r esponsable du r ecrutement et chargée de GRH. Après une car rière de douz e ans dans la fonction Ressources Humaines en entreprises à des responsabilités de management et de direction, elle décide de concrétiser son projet de création d’entreprise en choisissant la voie de l’accompagnement individuel. En janvier 2008, Dev’&Sens voit le jour. Après avoir obtenu sa certification auprès de l’académie du coaching, Delphine Brille est aujourd’hui accréditée par la SF Coach en tant que Membre Associé. Sa définition du coaching : « Il s’agit d’accompagner une personne v ers un c hangement individuel, relationnel ou managér ial pour per mettre l’identification et l’élaboration de solutions c oncrètes, qui lui appartiennent et qui ont

du sens pour elle, dans le cadr e de sa réalisation pr ofessionnelle et de son développement professionnel. C’est un t ravail en profondeur, qui prend en compte à la fois les cr oyances limitantes, les cadres de références inadaptés, des méc onnaissances de la réalité et les points d’ancrage en t erme d’estime de soi pour identifi er d’autres options que celles mises en œuvre habituellement ». Son regard sur la professionnalisation du métier de coach : La professionnalisation est nécessaire car le tit re de « c oach » n’étant pas protégé, il est largement utilisé pour qualifi er des pratiques et des métiers extrêmement différents, ce qui peut nuire à la crédibilité et à la lisibilité du coaching professionnel sur le marché. Depuis quelques années, les prescripteurs de coaching en entreprise sont mieux informés et le secteur du coaching professionnel a gagné en maturité avec l’organisation en associations c omme la SF C oach ou l’ICF qui font maintenant référence en matièr e de pr ofessionnalisme des c oachs. Si les critères de professionnalisation habituellement retenus par ces organismes professionnels sont d’avoir suivi une formation certifiante, de mener un t ravail de développement personnel, de faire superviser sa pratique et continuer à se for mer, il me par ait essentiel d’ajouter que pour exercer en ent reprise et accompagner les managers, il faut avoir travaillé dans des organisations sur des post es à responsabilité et avoir vécu « de l’intér ieur » des pr oblématiques auxquelles sont confrontés nos clients. Sans oublier bien entendu d’être très clair sur le cadre déontologique dans lequel s’inscrit notre pratique... » g

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Il ĂŠtait une fois les marques 66


MARKETING

Vous connaissez sans nul doute la mythique ritournelle de Prévert et Kosma « Les feuilles mortes» ! S’il y’a un univers où, sur le registre du « ramassage à la pelle » s’établit comme une troublante résonance, c’est bien celui des marques. Ah, ces fameuses dénominations qui permettent aux entreprises de s’identifier auprès des consommateurs et de différencier un produit ou un service. Sauf qu’aujourd’hui, elles sont devenues si légions que pour une poignée dont les noms font quasiment partie de notre langage commun (Frigidaire, Kleenex, Bic, Mac), la grande majorité se retrouve très vite zappée par notre mémoire collective. Un phénomène d’autant plus aigu que les marques sont confrontées à une nouvelle vague de consommateurs submergés d’informations qui ne veulent plus jouer les « dindons » d’une farce à base de techniques de marketing et de communication ... par Philippe Dayan

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millions ! Non, il ne s ’agit pas du montant à gag ner au prochain tirage du Loto, mais du nombre de mar ques actuellement évalué dans le monde. Rien que sur not re Hexagone où, selon l’OP I (l’Observatoire de la Propriété Intellectuelle), celui des marques nationales offi ciellement recensées est estimé à près de 1.200.000, il s’en déposerait chaque année une moyenne de 71.000. Et oui, sur ce terrain que certains observateurs qualifieront de miné, la F rance décroche une médaille d’or puisqu ’elle est l’un des pays au monde où se créent et se déposent le plus de marques. Symboles, certes, de notre économie contemporaine, les marques, du moins la plupart d’entre elles, disparaissent aussi vite qu’elles ont vu le jour. Et même si les spécialistes du genre arguent qu’une marque ne meurt

réellement qu’à partir du moment où elle est complètement effacée de la mémoire des consommateurs, la réalité du marché et le car actère implacable des statistiques montrent combien est vaste le cimetière des labels tombés au champs des fl ops marketing et des bides c ommerciaux. Rares, très rares même, sont les e xemples de «suc cess stories » dans un univers aussi impitoyable que « Dallas » sur le plan de la c oncurrence et des mo yens mis en œuvre. Pour un C oca-Cola (le deuxième mot le plus c onnu au monde après OK), un F rigidaire (devenu l’appellation c ourante pour désigner ce qu’en principe la nomenclature des appar eils domestiques regroupe sous le terme générique de réfr igérateur),

un K-way (plus fun, on vous l’accorde, que le r igide vocable de c oupe-vent) ou un L ycra® (marque commerciale dument déposée par la société américaine DuPont après l’in vention, par le scientifique Joseph C. Shivers, de l’élasthanne, mais devenu le nom commun pour parler de cette fameuse fibre dérivée du polyuréthane), combien de ces marques n’ont-elles brillé dans la galaxie de notre consommation que le temps d’un sillage d’ét oiles filantes ? Et pour c e qui c oncerne les mar ques ayant réussi à sur nager dans le marigot de plus en plus asph yxiant de

Profils d’experts Sophie Gay, directrice Nomen France, et Eric Bonnet, directeur des stratégies ID & CO, groupe Nomen. Leurs parcours : D’abord passée par une formation littéraire et philosophique avant de suivre un master de communication des entreprises à la Sorbonne, Sophie Gay a commencé dans la vie professionnelle en œuvrant au sein d’agences dans l’univers du marketing et des relations médias. Ayant rallié la bannière de Nomen France il y a sept ans, elle coiffe dans un premier temps la casquette de directrice de clientèle, enchaîne sur la fonction de responsable du développement commercial, accède à la direction général adjointe, puis à la direction générale. A la tête d’une équipe d’une douzaine de personnes comprenant aussi bien des créatifs et des chargés d’études que des sémiologues et des linguistes, elle compte à son actif la création de marques comme Velib’, Bleu Ciel, Sperian ou Idylle de Guerlain. Quant à Eric Bonnet, après avoir exercé pendant plusieurs années pour le compte aussi bien de plusieurs grandes agences (BETC Euro RSCG, TBWA, Plan Créatif) que de grands annonceurs (L’Oréal, Peugeot, Chanel, Orange, Philips entre autres), il est aujourd’hui directeur associé de l’agence de design global ID&CO du groupe Nomen. A l’origine des créations et de l’accompagnement du lancement d’identités à la fois corporate (Mersen, BGE, L’esprit Jardiland, etc.) et de marques de produits et services (La Poste, SNCF, Air France), ce communiquant dans l’âme se fait également « passeur de savoir » en intervenant à l’IAE de Tours master marketing des services et pour le MBA de marketing de l’université de Rio de Janeiro. Le groupe Nomen : Créé en 1981 et dirigé par son fondateur Marcel Botton, Nomen est aujourd’hui un groupe indépendant qui figure parmi les leaders du conseil en marques et identités, avec des filiales dans six pays et un réseau international de correspondants. Quatre grands secteurs d’activités le caractérisent : la création de nom; la protection juridique; la réalisation d’études; le design et l’accompagnement au changement. 67


Questions à Philippe Jourdan, associé fondateur de l’agence Promise Inc*. Informations Entreprise : On parle beaucoup de marque et d’image de marque. Mais quels sont les éléments déterminants qui vont permettre à une marque d’exister et de faire la différence par rapport à la concurrence ? Philippe Jourdan : Ces éléments ont beaucoup évolué au regard des évènements économiques récents. Dans les différentes relations paramétriques aux marques, on assiste à la fois à une constante et à une accélération. Une constante dans le sens où il y a de plus en plus de consommateurs experts des marques et du marketing en général. Ces derniers savent en effet décrypter totalement et parfaitement le discours des marques. Ils savent que la publicité est là pour les séduire, les informer, oscillant dans un jeu subtil entre ces deux équilibres. Ils savent aussi que la marque se réclame d’une plus value mais que parfois il faut creuser pour qu’elle soit réellement attestée. Ils ne sont d’ailleurs pas sans ignorer que les marques distributeur ne constituent pas forcément la catégorie la moins chère parce qu’elles ont eu aussi ces dernières années une préoccupation de marges. Cela se vérifie tout particulièrement dans le secteur de la cosmétique, avec ce nécessaire dosage entre la marque de luxe qui apporte son aura, son image, une certaine idée de la féminité à la française et une très forte demande d’expertise et d’efficacité prouvée. Ce qui ne signifie pas pour autant que le consommateur soit aujourd’hui contre les marques ! Simplement, c’est d’ailleurs là où se relève une accélération, il comprend beaucoup mieux les enjeux déployés par les marques, ce qui l’a rendu par là même nettement plus exigeant. L’image pour l’image, séduire pour séduire, communiquer pour communiquer, c’est ce qui a marqué les années Séguela, mais désormais une telle direction s’avère totalement obsolète. IE : On sait l’importance du nom dans la mémorisation d’une marque par le consommateur. Mais est-il pour autant garantie de succès d’une marque ou d’un produit ? PhJ : S’il est aujourd’hui une condition nécessaire, il n’est pas suffisant en lui-même. En particulier sur des marchés comme le parfum où, sur le seul segment de la franchise, il y a certaines années jusqu’à 150 lancements annuels. Il est impossible d’espérer attendre du consommateur qu’il se souvienne de tous. C’est là où intervient le rôle de la marque « ombrelle » qui joue énormément dans la mémorisation. Deux constantes se révèlent. La première est qu’il existe tout de même un attachement à la marque pour les repères qu’elle procure. Un certain nombre de marques se détachent parce qu’elles ont franchi un seuil de présence à l’esprit que l’on mesure comme des référents de leur catégorie et dont il ressort que ce sont elles qui l’incarnent le mieux. Il peut s’agir de la technologie, de la différenciation perçue, un bénéfice très attendu, etc. Prenons l’exemple de l’iPad qui creuse la différence par rapport aux autres tablettes non seulement par sa présence instantanée à l’esprit, mais également par sa représentativité faisant que les autres marques sont jugées par rapport à ce référentiel. L’autre constante est que, derrière la présence à l’esprit, se cache en fait pour le consommateur la nécessité d’avoir une espèce de marque pivot parce que les offres sont compliquées, nombreuses, que les caractéristiques sont parfois difficiles à appréhender, que les bénéfices et les fonctionnalités offerts sont légions. Même si elle n’est pas forcément celle que l’on achète, il n’en est pas moins nécessaire d’avoir une marque à partir de laquelle on va pouvoir évaluer les autres produits. IE : Vous avez mis en œuvre le Monitoring Brand Identity dans l’optique de cerner l’identité et la personnalité d’une marque. En quoi consiste-t-il ? PhJ : Il s’agit d’une approche, précisons-le, qui n’est pas la nôtre au départ puisqu’elle a déjà été déployée par un certain nombre d’agences. L’inconvénient que nous lui trouvions tenait à ce que les différentes dimensions du prisme d’identité étaient utilisées de manière certes qualitative (personnalité de la marque, sa mentalisation, son reflet, etc.) mais sans permettre nécessairement de saisir une notion de hiérarchie parce que dans une catégorie, on peut avoir un peu moins de mentalisation et un peu plus de personnalité. Nous avons donc repris l’ensemble de ces dimensions en modélisant la contribution de chacune d’entre elles à la modification d’attitude et à l’intention d’achat. Nous en avons alors établi la représentation comme un prisme d’identité en forme d’étoile où, en principe, chacune de ces dimensions a un rôle équivalent à jouer, même si cela n’est pas tout-à-fait vrai dans la pratique parce que selon les profils de marque et les catégories de produit, certaines dimensions jouent davantage que d’autres. IE : Mais ce type d’approche n’enfonce-t-elle pas des portes largement déjà ouvertes ? PhJ : Oui, avec cet outil-là, c’est probablement ce que nous avons fait. Mais nous avons senti à un moment donné qu’il y avait une volonté de scénarisation dans la mesure où le marketing doit apporter aujourd’hui un peu plus de « quanti » dans ses démonstrations. Le déclencheur de l’acte d’achat tient davantage à la personnalité de la marque qu’à sa mentalisation ou son reflet. Il existe actuellement des outils, notamment de modélisation avancée, qui permettent de le faire après une longue période de sous-exploitation. Si je tiens à demeurer modeste sur ce Monitoring Brand Identity au niveau de la contribution, par contre nous proposons une approche inédite qui s’appelle Monitoring Brand Asset pour laquelle nous avons retenu dix huit indicateurs. Une série mesure la capacité à imposer sa présence à l’esprit. Une seconde série consiste en la capacité à attirer le consommateur. Là, nous sommes sur l’image avec la prise en compte de la retombée de l’image corporate ou produit. Une troisième série est axée autour de la capacité à se différencier. Nos avons cherché à relier ces trois dimensions avec la capacité à générer des ventes et de la fidélité (indicateurs de pénétration de parts de marché) et la capacité d’une marque à rester inspirationnelle et à susciter de la recommandation positive en transformant ses clients en ambassadeurs de la marque. Nous avons une mesure sur ces dix huit indicateurs et là où le modèle apporte un vrai plus, c’est que cette mesure a été traduite en modèle comparatif sur l’ensemble des marques concurrentes dans une catégorie de produit et que les relations de ces indicateurs entre eux étant modélisés, on peut utiliser ces données pour simuler le déroulement de l’action marketing. On s’aperçoit alors que les marchés et la perception qu’ont les consommateurs des marques obéissent à certaines règles. Il ne sert à rien de sur-investir en force commerciale et en image si la marque n’a pas franchi un certain seuil de présence à l’esprit, en particulier sur les marchés saturés.

*Mise en orbite par Philippe Jourdan et son épouse Valérie, Promise Inc est une agence qui fédère trois entités : Panel on the Web créée en 2000 et dont la vocation est de mener des études qualitatives et quantitatives on-line, depuis la conception du questionnaire jusqu’à l’analyse de rapports; JPL Consulting lancée en 2001, société de conseils, d’études et de recherche en marketing spécialisée dans la gestion de la marque, la valorisation du capital de la marque et l’optimisation du mix-marketing; et en 2008, Panel on the Web Field implantée au Maroc et Promise Incorporation mise en place aux États-Unis. En parallèle, Philippe Jourdan est professeur des Universités (IAE de Créteil) et occupe la fonction de rédacteur-en-chef de la revue française du marketing depuis juin 2011.

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MARKETING la concurrence mise à l’heur e d’une galopante mondialisation, le c ombat n’est pas pour autant gagné. >>Sans un vrai sens, pas de vraie marque S’il y a quelques années, acheter un produit de marque résonnait presque automatiquement dans les espr its comme porteur de qualité, de recherche, d’innovation et de satisfaction, en notre ère du 2.0, la problématique du développement et de la pérennité de marque s’avère, si ce n’est totalement hypothétique, du moins résolument épineuse. Avec un consommateur parfaitement conscient des répercussions que peut avoir une publicité et au r egard d’une infor mation rendue abondante et facilement ac cessible avec l’avancée technologique et tous les nouveaux moyens de c ommunication, un simple clic peut doréna vant apparaître comme une claque mag istrale pour une marque, voire revêtir les atours d’un « Pour qui sonne le glas ». Au fond, le bon vieux précepte selon lequel « trop d’offres finit par tuer la demande » ne s’est jamais autant vérifié qu’actuellement, entraînant un ac croissement de méfi ance de

la part des consommateurs. « Que ce soit en positionnement de mar que comme en création d’identité v isuelle, il ne faut pas perdre de vue cette ligne de conduite qui préconise de privilégier le sens sur la forme. Sans un vrai sens, la marque vole très rapidement en éclats » insiste Sophie Gay, directrice de Nomen France, groupe notamment spécialisé dans la création de nom de marque. Et Éric Bonnet, directeur des stratégies ID&CO (I dentity Design Company), branche axée sur l’identité visuelle et l’accompagnement au changement du groupe Nomen, de rebondir sur cette question de la pér ennité. « Quand une marque nous consulte par rapport à son développement futur et à la manière de faire évoluer son identité pour une meilleure pérennisation, l’une des pr emières questions que nous lui posons a trait à ses valeurs int rinsèques, fondatrices. Quelles sont-elles ? Sur quelles bases s’est-elle construite ? Il n’est pas possible, en effet, surtout dans le cas d’une mar que existante, de la r epositionner artificiellement parce que c e n’est pas d’une révolution mais d’une év olution dont il s’agit. C’est d’ailleurs souvent à partir de

l’histoire de l’entreprise que l’on s ’aperçoit du nombre incroyable d’évolutions ayant émaillé son parcours. Simplement, au fil du temps, celles-ci se sont fondues dans un quotidien de fonctionnement empêchant ses dir igeants d’en pr endre pleinement la mesure ». >>La problématique du nom Justement, puisqu’il est question d’histoire, donc du « Il était une fois » d’une marque, se pose c elle ayant trait à la genèse de son nom. Que ce soit en cas de création d’entreprise, de fusion-acquisition, de changement de positionnement ou bien encore de diversification produit, le choix d’un nom s ’avère essentiel en tant que synthèse des différentes compétences de l’entité qui s’y abrite. Sauf que si le postulat paraît limpide sur le papier, la réalité n’en amène pas moins une majorité d’entrepreneurs dans un état de perplexité proche de l’angoisse e xistentielle. « Nous accompagnons beaucoup de PME qui n’arrivent pas à se débrouiller par elles-mêmes dans ce process. Au départ le ou les dirigeants nous font part de ce que sont leurs activités, leurs valeurs. A partir de ces éléments, nous tirons une substantifique moelle permettant d’appréhender la personnalité du ou des ent repreneurs et de procéder à un br ainstorming avec l’équipe. Il en ressort alors la proposition d’un nombre généralement assez substantiel de noms afin d’amener l’entrepreneur à réagir. D’où, du reste, la réaction de certains d’entre eux qui nous disent se sentir un peu c omme sur le di van d’un psychanalyste » e xplique Sophie Ga y. Une dimension psy chologique devant étroitement s’imbriquer à une dimension bien concrète celle-là de possibilité d’utilisation du nom choisi. « Il faut impérativement veiller à c e que les noms proposés ne soient pas déjà déposés. Nous vérifions donc au préalable a vant toute présentation. Il faut savoir que dans le Droit des marques existe une notion d’identité posant souvent problème. Il est nécessaire aussi de t enir compte du paramètre linguistique afin de s’assurer que le nom puisse fonctionner à l’e xport » poursuit Sophie Ga y. Mais attention, le nom mir acle censé assurer notoriété et succès s’avère, à l’instar de la poudr e de perlimpinpin que l’apothicair e du coin présente comme le remède infaillible pour donner à un c hauve la crinière de Samson, une pure illusion. Ainsi que se plait à le dir e Marcel Botton, grand spécialiste des marques et fondateur du groupe Nomen, « si un pr oduit moyen 69


avec un t rès beau nom ser a éventuellement boosté grâce à un habile mixage de marketing et de c ommunication, en revanche un excellent produit même baptisé d’un nom médiocr e fonctionnera quoi qu’il arrive ». En tout état de cause, sans êt re ce que l’on pourrait considérer sous l’ang le d’un élément mot eur, n’en demeurera pas moins que pour une marque, le nom s’avère fondamental dans le pr ocessus de mémorisation. « Ce qui est cur ieux dans le phénomène du nom tient à c e que le temps finit par engendrer une véritable désémantisation dans la mesur e où le nom per d tout ou partie de son sens premier d’appellation de marque pour intég rer le langage courant. Tel est le cas d’Apple tellement rentré dans l’imaginaire collectif qu’il est de venu synonyme d’informatique et d’or dinateur. C’est également vérifiable avec des acronymes de type GIGN qui finit par sonner auprès des gens comme un nom de marque » souligne Éric Bonnet. >>Le marketing peut-il tout ? Le nom ne suffisant pas à servir de passeport pour un avenir radieux, le marketing est-il alors en mesure de fournir les aut res ingrédients nécessaires pour que la « ma yonnaise » de mar que puisse prendre sans risquer de tourner à l’aigre ? Une interrogation à laquelle Ér ic Bonnet fournit une réponse sous la forme d’une par odie d’une citation d’Albert Einstein, l’inoxydable physicien de la non moins inoxydable formule E = MC2. « La définition de l’ineptie en marketing c’est de faire la même chose encore et encore et attendre des résultats différents. Ce qui revient à dir e que pour une ent reprise, tout le c hallenge consiste à se réin venter en permanence. Le problème tient à ce que si les ent reprises veulent toutes le changement pour croître en notoriété et en chiffre d’affaires, il y a en même temps de leur part énormément de frayeur et de conventions. Combien de fois il m ’a été demandé des logos à la N ike censés être plus vendeurs. Mais lorsque je réponds à ces entreprises si elles ont des millions d’euros à consacrer en budget pub pour faire connaître leurs marques tout comme s’y emploie Nike, c’est le sauvequi-peut général. Un tel exemple revient à privilégier une fois enc ore ce fameux bon sens dont une marque se doit d’être 70

porteuse comme meilleure arme pour se différencier et émerger par r apport à la concurrence ». Nom, logo, communication multi-supports, architecture d’espaces, identité visuelle. Autant d’items dont la conjonction participe activement à l’émergence d’une marque. Serait-ce à dire qu’à défaut de l’un d’eux, l’histoire d’une marque ne pourrait s’écrire qu’en version raccourcie ? « Il faut bien a voir conscience que l’on ne peut pas être révolutionnaire sur chacun de ces points. Ce serait même contre productif dans la mesur e où la mar que serait en décalage a vec son mar ché, ses

clients, son public interne. Un dosage est donc nécessaire, sachant tout de même qu’il faut au moins que l’un de c es items établisse suffisamment la différence dans l’esprit des gens pour que la mar que ait une chance de fonctionner » estime Sophie Gay. >>Internet et réseaux sociaux, S ésames ou trompe-l’œil ? Parmi ces « boosters » de notoriété, tout naturellement s’impose désormais la donne Internet et ses corollaires que sont les réseaux sociaux. Pour les mar ques, ces derniers sont devenus « the plac e to be », véritables pierres angulaires de leur communication. Reste à savoir ce que les marques ne cessant de rivaliser de créativité et d’habileté marketing pour fédérer une communauté de fans autour de leurs

produits en retirent réellement. La question se pose a vec d’autant plus d’acuité qu’une récente étude menée par le CMO Council (ce réseau international des dirigeants marketing fondé en 2001 est dédié à des échanges de haut niveau de connaissances et de pratique) taille sérieusement en brèche tout ce bel engouement en mettant en év idence un pr ofond fossé entre ce qu’attendent les consommateurs des marques sur les réseaux sociaux et l’utilisation faite de ces nouveaux outils par les marques. « Si les réseaux sociaux sont indéniablement utiles pour les marques du BtoC afin de créer une r elation, elles ne doivent pas pour autant se laisser piéger par c e système. Ce n’est pas par ce qu’un internaute va critiquer tel ou tel produit qu’il faut répondre et se justifier instantanément. Les marques doivent laisser le temps au temps et savoir prendre de la distance par rapport aux choses. De t oute façon, lorsqu’il y a une v raie promesse, une vraie adaptation à un mar ché, et pas uniquement une « dr ague » marketing, la marque traversera le temps » ajoute Éric Bonnet. Et celui-ci d’évoquer une autre réponse pour les marques aux réseaux sociaux et à l’actuel t out Internet. En l’occurrence, ce qu’il nomme l’architecture de magasin. « U ne totale révolution aujourd’hui dans la mesure où se dessine une contre réaction des c onsommateurs par rapport au caractère à court terme d’une relation virtuelle. Ils ressentent de plus en plus for tement le besoin d’une r elation physique à part entière entre la mar que et eux-mêmes ». Évidemment, le montant d’in vestissement à réaliser pour une mar que est sans commune mesure avec celui qu’implique la création d’une e-boutique. D’autant qu’avec l’évolution rapide des publics et de leurs comportements socio-économiques en permanence avides de nouveautés, la durée de v ie d’un magasin, autrefois évaluée ent re dix et quinz e ans, se voit maintenant réduite à quat re ou cinq ans maximum. C’est pourtant cette aptitude à sur prendre non sur le web mais dans le pér imètre de leurs magasins qui a per mis à des enseig nes comme Zara, H&M ou Ikéa de c onnaître le suc cès planétaire. Un jackpot en termes de not oriété comme de c hiffre d’affaires ! g


>>PARCOURS...

MARKETING

Marc Merklen. Fondateur et dirigeant de My Fashion Agent. Révélateur de marques Dans un univers du prêt-à-porter de plus en plus sous domination de « mastodontes » issus tant du luxe que du mass market, guère évident pour une jeune marque créative de réussir à émerger. D’où la très intéressante initiative de celui qui connaît la mode sous tous les ourlets de ses froufrous à servir de révélateur pour cette nouvelle mouvance par la mise en œuvre de stratégies d’organisation et de distribution spécifiques. Par Philippe Dayan.

L’

homme, débit posé et allure sans affèterie aucune, a beau « r espirer » la mode et ses tendances aussi natur ellement que pouvait le faire dans les grands fonds marins feu l’apnéiste Jacques Mayol, rien au dépar t, ni dans ses gènes ni dans son c ontexte familial, ne l’y prédestinait. Né en 1965 à Boulogne-Billancourt au sein d’une famille qui ne se souciait guèr e de fanfreluche, ses parents le voyaient ou bien ent rer dans une éc ole de commerce, ou embr asser une car rière dans la fonction publique.Sauf que le « fi ston », sous ses dehors BCBG cac hait une âme de r ebelle. Mettant son «mouc hoir » sur les aspir ations parentales, il c hoisit la v oie nettement moins balisée de la c ommunication. Dans cette optique, il rallie la bannière de la très mondaine EFAP (École française des attac hés de presse). Un enseignement qu’il ne mèner a pas à son t erme en r aison de son r ecrutement par le directeur de ce qui constituait à l’époque le fleuron des n uits branchées parisiennes, le cultissime Palace, à intégrer son équipe artistique afin de s’occuper de son magazine int erne. Trois années durant, sa vie de garçon plus du tout rangé oscillera entre les fêtes trépidantes du night club et une acti vité de pig iste pour une pléthor e de magazines de ... mode !

>>La mode vécue comme une seconde nature Désormais,totalement piqué par le virus de la « sape et du glam’ », il ne c esse de côt oyer stars du cinéma et du sho w-biz ainsi que toutes les valeurs montantes de la création v estimentaire d’alors. C’est de c ette manière que sa r oute croise celle d’une vedette de cinéma français dont il devient le c onseiller à la fois pour ses r elations publiques et pour ses looks. Une expérience qui lui permet ainsi de collaborer avec d’importantes maisons de pr oduction. Il n’hésite pourtant pas à abandonner les st rass et les paillettes pour tenter une aventure d’entrepreneur associé dans ce qui constituait une totale révolution dans la télécommunication, à savoir le

minitel. Mais au bout de dix ans, l’émergence du web l’incite à cesser cette activité pour mettre en orbite un projet qui le titille depuis longt emps : la création d’une ent reprise dédiée aux g randes marques de luxe françaises. Il choisit la voie de l’international en partant s’installer au Costa Rica où il ou vre une boutique à San J osé. Il devient d’abord importateur de vins et spiritueux français, se mue ensuite en dépositaire des parfums Thierry Mugler, puis de la lic ence Hermès. Une aventure de cinq années qui s ’interrompt brutalement après les évènements du 11 septembre 2001. De r etour en F rance, il c ommence par reprendre des études pour passer un master de c ommerce, puis décide de se c onsacrer à la mode sur le plan dist ribution en assumant le dév eloppement à l’e xport de plusieurs jeunes créateurs. Une expérience de h uit années qui lui per met de c onnaître les différ ents

rouages de c e marché et de se c onstruire un solide carnet d’adresses à l’international avant de l’amener à lancer en 2010 My Fashion Agent. >>Le choix de la nouvelle création Son concept : aller bien au-delà du fonctionnement d’un classique sho wroom de dist ribution multimarques en se rendant directement là où se trouvent les acheteurs de l’habillement créat eur, c’est-à-dire à l’international. Une approche commerciale autant active que réactive impliquant de la part de Marc Merklen une réactualisation permanente de son réseau de dist ribution pour laquelle il a engagé un partenariat avec UbiFrance, organisme spécialisé dans l’accompagnement des entreprises françaises. Mais avant d’en arriver à la phase distribution, ce défricheur de terrain se livre au préalable à un audit approfondi de la marque qui vient le voir. Outre le fait de pouvoir ainsi appréhender en profondeur le positionnement et les produits, la condition sine qua non pour Marc Merklen est de croire au réel potentiel de réussite de la marque sur un marché hautement concurrentiel. Une approche éminemment sélective qu’il se refuse pourtant à appliquer dans une seule globalité. «Je propose sans rien imposer. La marque a le choix entre différents degrés de prestations allant de l’établissement des conditions générales de vente et des documents facilitant le référencement auprès des ac heteurs à la r echerche et à la sélection d’agents commerciaux à l’international, la réalisation d’études de marché ou bien encore de looks books, catalogues, plaquettes et aut res outils indispensables pour la v ente et la c ommunication». Notre homme va jusqu ’à monter pour les marques des dossiers de financements et d’aides publiques type AP Coface ou CIR. Pour l’heure, 10 marques de créateurs font partie de « l’écurie » My Fashion Agent. Certaines de prêt-à-porter femme et/ou homme, d’autres de beachwear et d’ac cessoires. Les unes fr ançaises, les autres étrangères. Si leurs noms – Mac Keene, Boregart, Emissi, Ragazze Ornamentali, Maud Seca, Asibelua, Basus, Jagvi, Buddha to Buddha, Paul Stragas – font figure « d’illustres inconnus », ils pourraient bien nous de venir familiers dans les années à venir. Foi de Marc Merklen ! g 71


Zoom sur l’e-paiement avec Florent Guibert co-fondateur d’Up&Net.

Entreprise innovante dans l’univers de la monétique web, Up&Net apparaît comme un véritable électrochoc en proposant des solutions de dématérialisation des moyens de paiement. Entretien ... nformations entreprise : Comment vous illustrez-vous, avec votre société, dans c et univers bien nouveau qu’est la monétique web ? Florent Guibert : A la création d’U p&Net en 2005, Stéphane Wallart et moi souhaitions dév elopper une offre de cartes cadeaux dédiée aux ac hats sur des sites e-commerce. Nos rendez-vous successifs avec les responsables de sit es e-commerce se soldaient par une forte hésitation à intég rer une car te cadeau c omme moyen de paiement privatif, le processus étant chronophage tant sur le plan technique, marketing que comptable. Cela nous a incité à t rouver une solution qui libère les e-marchands de toute contrainte et qui, dans le même t emps, autorise l’acceptation des nou veaux moyens de paiements (points fidélité, tickets prépayés, couponing....) . Nous avons donc développé une technologie qui permet de transformer tous les moyens de paiement privatifs en paiement bancaire. La solution créée, nous avons développé une gamme de services associés qui offr ent une réel le valeur ajoutée pour l’utilisat eur final et qui per mettent aux émetteurs de moyens de paiement d’être acceptés sur tous les sites marchands partenaires d’Up&Net. I.E : Et en pratique, comment une telle technologie est-elle déployée ? F.G : Nous avons créé la pr emière régie de paiement. A partir d’un contrat d’apporteur d’affaires, nous avons développé un par tenariat avec plus de 250 sit es marchands. L’adhésion (gratuite) à notre régie de paiement, permet aux sites e-commerce d’accepter tous les moyens de paiement. I.E : Pourquoi un tel succès ? F.G : Je peux citer plusieurs raisons ; les moyens de paiement sont à la fois un canal d’acquisition de nouveaux clients mais aussi un outil de conversion. Tous les nouveaux moyens de paiement c ommuniquent pour favoriser leur essor et associent bien sou vent les sit es e-commerce à leur plan marketing. C’est un cercle vertueux qui constitue un véritable levier de croissance pour l’e-Commerce. I.E : L’enjeu n’est donc plus seulement technique ? F.G : Les alternatives à la carte bancaire sont en effet de venues de vér itables outils mar keting intégrant des fonctionnalités de paiement. Elles peuvent ainsi s’inscrire dans les plans d’optimisation du tunnel d’ac quisition et de c onversion des sites marchands (qui est plus du r essort des ser vices marketing que des ser vices techniques). Une autre tendance confirme

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le dynamisme marketing généré par les nou veaux moyens de paiement. Le commerce de proximité participe à la cr oissance du c ommerce en lig ne. Prenons l’exemple de l’offr e lancée par U p&Net « pa yer en espèces sur Amazon » que nous a vons déployée dans 5000 points de vente référencés à date. Chacun de nous peut désormais aller dans un de c es points de v ente, payer 10, 25, 50 ou 100 pour obtenir un code prépayé exclusivement utilisable sur le site Amazon. I.E : La dynamique est-elle la même dans t ous les pays d’Europe ? F.G : La F rance est un peu en r etard car elle est le berceau de la car te à puc e, donc log iquement nous sommes l’un des pa ys d’Europe qui a le plus de car te bancaire par habitant. Cette réalité n’a pas favorisé l’émergence des nouveaux moyens de paiement. A l’inverse, d’autres pays d’Europe ont moins de cartes bancaires donc des solutions alternatives ont été mises en place plus tôt. I.E : L’environnement juridique et légal de la monnaie élect ronique n’est pas anodin, comment s’organise le contrôle de la profession ? F.G : C’est en effet un métier très réglementé. Pour émettre de la monnaie électronique, il faut un ag rément de la banque de F rance et plus précisément de l’autorité de contrôle prudentiel. En France, seuls quelques acteurs disposent de cet agrément car la directive sur la monnaie électronique 2 (DME2), de la loi eur opéenne SEPA, n’a toujours pas été transposée en F rance. Cela pose alors la question de la c oncurrence Certains acteurs proposent aujourd’hui des offres de paiement en France via des ag réments obtenus dans d’aut res pays de l’Union Européenne. Mais il y a fort à parier que le dynamisme des nouveaux acteurs français permettra de rattraper vite ce retard. I.E : Vos solutions de paiement s’adressent à quelle population ? F.G : Notre objectif est de pouvoir répondre aux attentes du plus grand nombre. Nous évoluons majoritairement dans un mar ché BtoB. Nos clients attendent des sol utions « clé en main » fi ables et év olutives. Nous répondons également aux clients qui souhait ent intégrer euxmêmes nos solutions et leur pr oposons une gamme de fonctionnalités en webservice. . Nous avons récemment développé des solutions pour des populations (jeunes, débancarisés...) qui n’ont pas de Car te Bancaire afin de leur permettre d’acheter sur Internet. D’autres fonctionnalités sont à l’étude. C’est un mar ché en évolution permanente qui répond à des att entes fortes à la fois des ent reprises et du g rand public. I.E : Parlez-nous un peu de votre équipe F.G : Notre équipe a une mo yenne d’âge en-dessous de 30 ans ; c’est une génération pleinement c oncernée ! N ous partageons des moments pr ivilégiés, alliant créativité, t echnologie et perfor mance. Chacun est pleinement engagé dans les enjeux fixés par Up&Net. g

©Maxence Le Corre.

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>>PARCOURS...

MARKETING

Adelbrecht & Associés. Histoire d’identité

Agence spécialisée dans le conseil et l’ingénierie en outils de communication visuelle sur site.

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aconter des histoires. Voici le métier de Florence Adelbrecht. Il s’agit bien sûr d’histoires au sens fi guré, son activité consiste en fait à pr oposer une logique et une esthétique aux pér égrinations des visit eurs dans les centres commerciaux, parcs d’attractions, musées, les résidences de vacances etc. Au-delà des modes et des tendances, la signalétique d’un lieu de loisir ou de c onsommation se doit t oujours de remplir sa fonction première qui est de permettr e au visiteur de se r epérer facilement dans l’espace. La gérante explique qu’ « au fi l des années , la signalétique a pris d’autres formes et d’ autres responsabilités. Sa vocation est aussi de défi nir l’image d’un lieu où les inc ohérences se cristallisen t ». En seulemen t quelques instan ts la signalétique révèle l’identité d’un site, son positionnement et donne ainsi une pr emière impression au visiteur qui se sent plus ou moins bien orienté et appréhende son temps de visite sur le lieu différemment. Pour Florence Adelbrecht, « La Signalétique est dev enue le « fi l rouge » du lieu , véritable structure fondatrice de l’ architecture d’intérieure, de la sc énographie, de l’identité graphique, des pr oduits dérivés... », mais créer une « expérience visiteur » s’improvise difficilement. En effet, la spécialiste note que trop souvent cette dimension essentielle est confiée aux architectes qui considèrent la Signalétique comme un élément peu impor tant, pouvant même dénaturer leur œuvre. Autre dérive, lorsqu’elle

est confiée à des gr aphistes, l’esthétique est souv ent privilégiée au détriment de l’aspect fonctionnel. >>Réinventer l’expérience visiteur C’est pour pallier c ette difficulté que sa sociét é propose une expertise à la fois théorique et pr atique. Ses équipes opèrent aussi bien sur des pr ojets nécessitant une architecture (extérieure et intérieure), une scénographie et une identité graphique. « De manière générale les entreprises ont bien assimilé l’impact du design, mais là où il faut encore travailler, c’est sur l’intégration des outils de communication. »De la conception à la r éalisation des diff érents supports jusqu’à la gestion de pr ogrammes complets de Signalétique, la vocation d’Adelbrecht & Associés et d’ aider les professionnels à affi rmer leur iden tité et affi cher un caractère propre, générateur de fidélité. « Créer de l’identité peut être générateur de chiff re d’affaires additionnel, cela permet en eff et de se différencier dans un univers fortement concurrentiel ». Mettre l’accent sur l’identité visuelle et les outils de communication via l’ interactivité permet de fi déliser la clien tèle et d’accroître également la consommation sur le lieu de vente. g

Créateurs de solutions

Cette agence au double positionnement : web et conseil œuvre dans le domaine de la création et le référencement de site Internet, la mise en place de stratégie web et la création ou la refonte d’identité visuelle.

Communiqué

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our tordre le cou aux idées reçues qui veulent que l’accessibilité aux outils de visibilit é sur In ternet et aux campagnes de c ommunication web nécessite des coûts importants, Ali Hanout et St eevens Rollon ont décidé de cr éer INAPS. Avec cette agence web et conseil ils entendent, depuis 2011, développer des applications de gestion accessibles à toutes les entreprises et ac croître une visibilit é sur In ternet. Pour faire disparaître les idées pr éconçues et coller aux besoins des professionnels ils on t développé des offr es sous forme de packaging accompagnés d’une approche pédagogique. « Nous pr oposons des solutions adapt ées à nos clients, exclusivement en application web, donc en ligne et accessible depuis n’importe quelle machine connectée à Internet, ce qui permet à n’importe quelle entreprise d’y a voir accès ». C es applications sont proposées sous forme de mensualités pour en faciliter l’accès. >>Nouveauté et flexibilité Toujours dans un souci de r endre accessible à

toutes les entreprises ce que seule une poignée pouvait s’offrir jusqu’alors, INAPS propose également la création de visibilit é sur In ternet ainsi que la cr éation et l’impression de suppor ts de c ommunication. Pour chacune de ses missions l’agence procède à une étude poussée des besoins du client afin de réaliser un cahier des charges qui mèner a, suivant les cas , à la pr oposition d’une solution e xistante ou à la cr éation d’une nouvelle solution. « Notr e objectif est de délivr er un accompagnement complet, avant, pendant et après la phase de conception d’un projet, l’accompagnement à long terme de nos clients étant notre priorité ».

aux medias tr aditionnels et qui visen t un public plus précis de par leurs spécialisa tions. Point d’orgue de son organisation, INAPS propose une application pratique et r apide : mes r endez-vous en ligne . Cet outil permet aux professionnels de gérer leurs rendez-vous via un agenda en ligne donc de le par tager avec ses clients, ce dernier est interactif car chacun peut pr endre ou annuler des r endez-vous à tout moment et de manière autonome. Ce point comme bien d’autres sont paramétrable, MesRdvenligne, c’est un gain de t emps et d’argent ainsi que de nouv eaux clients. Encore un moyen de démocratiser la création ... g

>>Le futur au présent Guidés par leur vision d’avenir les codirigeants pensent que pour les applications de gestion, l’avenir se jouera sur les suppor ts mobiles qui on t tendance à supplanter les machines tr aditionnelles. Pour ce qui est de la publicité et de la c ommunication l’avenir se jouer a sur les réseaux sociaux, web TV et les w eb radios qui ont font preuve d’une effer vescence bien supérieur e

Contact : 101 rue de Sèvres 75006 PARIS E-mail : info@inaps.fr Site : www.inaps.fr; www.Mesrdvenligne.fr

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Big met Data les

données au carré

De Big Data à Big Brother il y a comme une troublante résonance que certains pourraient être tentés de mettre en perspective. Surtout que derrière l’un et l’autre de ces termes se profile cette impalpable nébuleuse qu’est l’information. Ou, plutôt, les données qui en résultent. Lesquelles ne cessent de croître et de proliférer au rythme frénétique des palpitations de ce coeur des nouvelles technologies représenté par Internet. Phénomène récent mais bel et bien parti pour creuser, aux dires des spécialistes, un sillon durable dans les systèmes de logistique des entreprises, celui-ci pourrait constituer cette marche indispensable leur permettant d’atteindre le futur sans risquer le faux pas ! Par Philippe Dayan

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TECHNOLOGIES

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ans la langue de Shak espeare, l’expression Big Data se t raduit littéralement par « g rosse donnée » ou « données massives ». Ce qui, convenonsen, ne peut que résonner à nos or eilles de francophones habitués aux t ournures choisies et aux mots r echerchés à la manière d’une salve de ce que nos aïeux surnommaient ironiquement la « Grosse Bertha », en l’occurrence la sinistre pièce d’artillerie Dicke Bertha utilisée par l’ar mée allemande lors de la Première Guerre Mondiale. Plus sér ieusement et pour en revenir à l’univers des nouvelles technologies, le terme même de Big Data, ainsi que le précise Blandine Laffargue, responsable des conférences chez Corps Events, société spécialisée dans la création de c onférences dans le domaine de l’inno vation et à l’or igine de la pr emière édition du Congrès consacré au phénomène Big Data en mars der nier sur Paris, a réellement émergé c ourant de l’année 2011. « D’abord aux États-Unis et plus spécifi quement dans la sphèr e scientifique où de nombreux chercheurs réfléchissaient à une refonte en profondeur des architectures de réseaux, de la log ique des bases de données et même des règ les d’interprétation de ces données. Mais ce qui a réellement fait e xploser le phénomène Big Data est un r apport Mc Kinsey* de mai 2011 qui en posait ses différentes applications pratiques tout en montrant les économies substantielles que les entreprises pouvaient réaliser grâce à son usage ». >>La rapidité de traitement des données pour règle majeure A l’instar d’un h ydre à deux têt es, il faut entendre sous cette appellation deux aspects intimement liés. En pr emier lieu, celui de volume de données se c hiffrant désormais en milliards tant elles revêtent un caractère multiformes. « U n nombre devenu tellement gigantesque qu’il ne peut plus êt re mesuré avec des outils classiques de gestion de base de données et, en c onséquence, être efficacement exploité » soulig ne Blandine Laffargue. Outre cet aspect volumétrie, le Big Data

implique précisément l’analyse rapide de cette masse de données par ce qu’à l’ère d’Internet, les prises de décision doi vent être rapides afin de ne pas se r etrouver dépassé par la concurrence. Laquelle analyse est désormais rendue possible grâce au développement de logiciels et de plateformes spécifiques. « P ar là-même, le Big Data offre aux entreprises de grandes perspectives parce qu’à partir du moment où celles-ci sont capables de maîtriser ce déluge d’informations, elles ont alors une capacité de prédiction extrêmement large. Ce qui e xplique pourquoi le marché se révèle immense » argument e Blandine Laffargue. Considéré par les experts comme l’un des grands défis informatiques de la déc ennie 2010-2020 en r aison des possibilités quasi infinies de ses formes d’application, aussi bien dans l’analyse d’opinions ou de tendances industrielles qu’en génomique, épidémiologie, lutte contre la cr iminalité et questions touchant à la sécur ité, le Big Data s’appuie essentiellement – c ’est d’ailleurs là la véritable (r)évolution – sur des moteurs de recherche bien plus per formants et « int elligents » que c e bon «vieux » Goog le dont les résultats, rappelons le, s’appuient uniquement sur la popularité d’un point de vue statistique d’une information. Pionnière des applications de Business Search permettant de trouver LA bonne infor mation dans ces avalanches de données à la fois « st ructurées » (bases de données, applications métiers) et « non st ructurées » (emails, documents, fichiers, audio, vidéo, etc.), la plateforme Hadoop, élaborée par l’américain Doug Cutting au milieu des années 2000, apparaît comme l’une des briques technologiques angulaires du Big Data. Des géants tels que Microsoft, IBM, Yahoo, Facebook ou enc ore Twitter ne s’y sont d’ailleurs pas t rompés puisqu’ils utilisent ce que dans le jargon aut orisé on désigne sous le vocable de framework Open Source d’analyse de donnée en masse Hadoop sous des for mes bien

évidemment personnalisées, certaines davantage orientées vers des traitements en temps réel, d’autres plus axées sur les aspects v olumes ou c omplexité des données. >>Big Data ? Vous avez dit Big Data ? Pourtant, malgré les « boule vards » que dessine le Big Data à l’horizon des entreprises, nombre d’entre elles ont beaucoup de mal encore à en appréhender t ous les enjeux. Cela tiendr ait-il à son car actère récent conjugué à une terminologie qu’il serait peut-être plus parlant de remplacer par celle d’analyse des données ? « Il est exact qu’à l’exception des ent repreneurs évoluant dans la sphèr e informatique, la majorité des entreprises ne savent pas de quoi il s’agit. Mais il suffit d’expliquer son concept sans passer par une formule type analyse de données trop réductrice au regard des notions de v olume et de t emps réel qu’implique le Big Data pour que le message passe et soit bien appréhendé. Derrière ce vocable que d’aucuns peuvent juger un peu pompeux ou r elevant du pur jargon mar keting, il y a en effet des réalités logistiques que les entreprises connaissent et sont c onfrontées au quotidien » argue Blandine Laffargue. Tout autant impactées par le phénomène B ig Data que les m ultinationales et g roupes du CAC 40, les PME, aux dires de notre experte, auraient cependant une manière différente de l’envisager. « Celles-ci y verront davantage un segment d’innovation tandis que les g roupes y trouvent un moyen de maîtriser leurs propres activités. Il faut d’ailleurs savoir qu’énormément de PME en F rance se sont créées autour de cette recherche de maîtrise de la donnée. Même important développement de nou veaux services induits par le Big Data avec des acteurs œuvrant soit dans l’analyse des réseaux sociaux par exemple, soit de la Data individualisation, soit sur le segment de l’Open Data ». >>Un potentiel inépuisable de ressources Informations sur la production, les stocks, la logistique, les v entes, les clients, les

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L’œil sur ... Blandine Laffargue, responsable des conférences chez Corp Events.

Son parcours : Ainsi que le rappelle fort à propos le fougueux Don Rodrigue, le héros du très déclamatoire « Le Cid » de Pierre Corneille, « la valeur n’attend pas le nombre des années ». Un alexandrin qui va plutôt comme un gant à cette souriante jeune femme née en 1985 dans la région parisienne. A commencer par sa formation puisqu’à l’issue d’un baccalauréat scientifique, elle s’est d’abord lancée dans des études de management à l’ESCP avant d’enchaîner sur un master en affaires publiques suivi pendant deux ans à Sciences Po. Son cursus universitaire achevé en 2009, elle effectue ses premiers pas professionnels au sein du service communication du député Claude Bartolone. Une expérience qu’elle vit une année durant avant de rallier la société Corps Events par envie de se plonger dans ce monde de l’entreprise qui la passionne. Corp Events : C’est en 2010 qu’Olivier Cadi la met en orbite. Sa spécificité : l’orchestration de congrès dans l’univers de l’innovation et des nouvelles technologies. Une vision projective du marché qui n’a pu que l’amener à élaborer et organiser un événement entièrement dédié à ce nouveau phénomène qui secoue sérieusement le landerneau informatique, autrement dit le Big Data, les 20 et 21 mars de cette année, dans le cadre du Palais des Congrès de Paris. Une première édition en forme de coup de maître puisque celle-ci a tout de même réuni 600 personnes. D’ores et déjà, on peut prendre note que la seconde édition se tiendra les 3 et 4 avril 2013.

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ressources humaines. Bref, autant de sources de données doréna vant stockées par les entreprises et dont, non plus seulement ces initiés aux nou velles technologies que sont les DSI mais également l’ensemble des opér ationnels (directeurs marketing, directeurs commerciaux, DRH, etc.) se doit impér ativement de maîtriser afin de pouvoir y appor ter les réponses appropriées dans les meilleurs délais possibles. Il faut dire que dans notre difficile contexte économique, l’idée de connaître en temps réel les différ ents postes logistiques de l’ent reprise correspond à c ette grande quête plus que jamais cruciale pour les ent reprises qu’est la réduction des c oûts. Agent de liaison intéressant entre le ou les dirigeants et ses collaborateurs via des applications métiers spécifiques à c haque industrie ou fonction transverse (généralement sous la forme d’applications en SaaS), le Big Data joue de surcroît sur le registre « nerf de la guerre » de la r elation client. Nul n’a besoin d’être grand clerc pour savoir qu’une meilleure connaissance de sa clientèle se révèle un indicat eur fondamental pour permettre aux ent reprises de suggér er de nouvelles offres, de nou veaux services et produits. « Le meilleur exemple est un site de e-commerce comme Amazon. L’internaute qui c herche un livre ou un film bien précis se v oit suggéré dans le même temps un autre titre parce qu’à travers le Big Data, l’entreprise peut prévoir les goûts du c onsommateur en fonction de ses caractéristiques comportementales détectées lors de ses différ entes navigations » complète Blandine Laffargue. >>Utile pour la vie publique, intrusif pour la vie privée Parce qu’il est par tie intégrante du B ig Data, l’Open Data appar aît pour sa par t comme une «fenêt re» ouverte au g rand public par l’A dministration, mais aussi par les entreprises et de simples par ticuliers avec la mise à disposition de données dans le but de per mettre une meilleur e transparence, une information plus complète et, ce qui ne gâte rien, une efficacité accrue dans l’amélior ation des ser vices aux personnes. Dans le genre, l’affaire des « nids de poule » survenue il y a quelques mois dans une c ommune d’outre-Manche qui en était t ruffée se montre particulièrement révélatrice de cette aspiration générale des citoyens lambdas à pourfendre les bévues et l’immobilisme des autorités publiques. Histoire de pr ovoquer le déclenchement des t ravaux de c omblement, une sér ie d’images mont rant

l’ampleur du désast re provoqué par les nids de poule en question sur les c haussées de cette petite cité avait été posté sur le Net. Résultat ? Alertée par l’énor me buzz qui en avait découlé et afin de redorer son image de mar que sérieusement écornée auprès de l’opinion, la municipalité ainsi pointée du doigt s’est empressée en un mois de t emps à ôter de sa v oirie la moindre trace de c es trouées disgracieuses. N’en demeure pas moins que si le Big Data r eprésente effectivement un véritable potentiel de dév eloppement économique et de gestion ac crue, le fl ot d’informations qu’il est amené à traiter au quotidien pose un sér ieux problème de protection des données. « D’une certaine façon, peut se profiler un aspect Big Brother dans le sens où nombr e de données personnelles circulent sur la Toile. Cela fait donc froid dans le dos que les entreprises connaissent de manièr e si intime nos goûts et nos comportements » reconnaît Blandine Laffargue. Le risque est d’autant plus réel que si les données sont, en principe, anonymes, dans la configuration du Web et des sit es de e-commerce, par des recoupements de pratiques de navigation de l’internaute X ou Y laissant forcément des traces quant à son profil socio-économique, il est toujours possible de finir par l’identifier. Consciente de cette zone d’incertitude que l’émergenc e du B ig Data ne pourra qu’accentuer, la C ommission Européenne a adopté le 25 jan vier 2012 un projet de règ lement européen relatif à la protection des données personnelles. Projet qui vise à réformer la directive n° 95/46/CE se r apportant à la pr otection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel et à la libr e circulation de c es données, prise à une époque où Internet n’était pas encore connu, ni utilisé ... *Fondé à Chicago en 1926 par J ames Oscar McKinsey, McKinsey & Company est un cabinet de conseil auprès des dir ections générales qui recense aujourd’hui 90 bureaux implantés dans une cinquantaine de pa ys et sur tous les continents. g

Le ch iffr e 250 milliards d’euros et selon un

C’est en secteur public nsey, ce que le Ki c M t or pp ra er chaque rait économis européen pour nt les technologies iqua année en appl a. at Big D



Rencontre avec Michaël Levy, fondateur d’Immo One

En 1999, ce serial entrepreneur qui affiche déjà au compteur la création de quatre sociétés, lance le concept Immo One. Cette solution immobilière globale 100% web gère les transactions et analyse les retours pour les professionnels de l’immobilier.

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nformations Entreprise : Pourquoi, alors qu’Internet en est encore à ses balbutiements en France, vous décidez de mettre Immo One en orbite ? Michaël Levy : A l’époque, je t ravaillais déjà pour les professionnels de l’immobilier. Je les équipais en matér iel informatique, ils m’ont alors fait part des diffi cultés techniques qu’ils rencontraient. Ils avaient besoin d’un système détaché de l’informatique qui permettrait de contourner le fax et le téléphone afi n de communiquer en t emps réel. Pour y r emédier, nous sommes par tis du pr incipe qu’il fallait

créer un système universel et à l’époque le seul moyen était Internet. Avec une équipe de spécialistes et de pr ofessionnels de l’immobilier, nous avons développé une pr emière version de E-Transac, application de t ransaction immobilière full web qui voit le jour en 2002. I.E : Comment l’idée est-elle accueillie? M.L : Au départ, tout le monde nous a pr is pour des mar tiens ! L es gens doutaient des vertus d’Internet, notamment en matièr e de sécurité des données, ils r edoutaient le vol d’information et ne v oyaient pas enc ore

Le chiffre...

r un montant global de 4,5 21 000 compromis de vente pou la plateforme en 2011 milliards d’euros ayant transité sur

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l’intérêt du partage de données ent re confrères. Nous avons alors fait un t our de F rance pour expliquer aux gens que le par tage d’informations était l’avenir. I.E : Justement comment assurez-vous la protection des données qui cir culent avec E-Transac ? M.L : Nous nous sommes ent ourés d’une équipe technique extrêmement pointue et nous avons localisé les données st ratégiques de nos clients dans différ ents centres de données sécurisés chez des opérateurs.


TECHNOLOGIES I.E : Pourquoi avez-vous cru dès le départ qu’il s’agissait là d’une idée d’avenir ? M.L : Il suffi sait de regarder de l’autre côté de l’atlantique. Depuis déjà dix ans les N ord-américains utilisaient le MLS (M ultiple Listing Ser vice) un fichier commun d’agents immobiliers. Comme E-Transac, ce système permet de m utualiser les données de tous les agents immobiliers d’une zone donnée en t emps réel a vec un simple code d’accès et un mot de passe. Si un bien correspondant aux critères de recherches de l’ac heteur existe, il est dans ce fichier. I.E : Selon v ous, pourquoi cela a-t-il mis plus de temps à venir en France ? M.L : Aux Etats-Unis le mar ché de

l’immobilier est dominé par les pr ofessionnels, il y a t rès peu de v entes entre particuliers. En France, c’est tout le contraire, deux transactions sur trois échappent aux pr ofessionnels. Cela tient à la mau vaise image que se font les français des agents immobiliers et surtout des c ommissions prises sans plus-values évidentes pour eux. I.E : Comment Immo One permet de redorer le blason des professionnels de l’immobilier ? M.L : Il per met d’être en lien dir ect avec le client, donc de gér er le 360° de l’agent immobilier (pr ocessus administratifs, commerciaux, marketing et financier). Cela lui per met d’être crédible face à un client. Lorsqu’il rentre chez l’agent immobilier le client n’a pas besoin de fair e le t our de 50 agenc es, il sait qu’il va a voir l’information sur tous les pr oduits du sect eur avec une compétence en plus. I.E : Est-ce que v ous avez des en vies d’Europe ou de monde pour v otre logiciel ? M.L : Effectivement nous a vons des velléités à aller plus loin, notamment vers les pa ys d’Europe francophone, du Maghreb et d’A frique francophone. Nous sommes aujour d’hui les leaders en T unisie et nous c ommençons à t ravailler en Côt e d’Ivoire et au Sénégal. Puis dans un an ou deux nous irons vers des produits de langue étrangère. En out re nous t ravaillons depuis trois quatre ans avec des services transactions de notaires. I.E : Quelle est la stratégie d’Immo One ? M.L : Immo-One s’inscrit dans la stratégie des réseaux immobiliers classiques et des réseaux de mandataires. Ces derniers cherchent à devenir de véritables sociétés de ser vices et à amélior er leur image de mar que, notamment en délivrant une infor mation nationale et en fournissant tout un panel de services et d’assistance aux futurs ac quéreurs et vendeurs. I.E : Quid du marché ? M.L : On r emarque une per pétuelle évolution du mar ché pendant que l’image des professionnels de l’immobilier continue à se dégrader. Ils sont en effet concurrencés par les par ticuliers eux-mêmes ou par les offices notariaux qui créent des ser vices de t ransaction organisés au sein de leurs pr opres

études. En par allèle le mar ché a subi une succession de crises qui ont mis à mal le business model de l’agent immobilier et qui l’ont obligé à évoluer. I.E : Comment expliquez-vous cette mutation ? M.L : C’est sur tout l’entrée de nouveaux intervenants et des réseaux de mandataires qui sont ar rivés sur le marché en bousculant t ous les pr ocessus commerciaux et les modes de rémunérations et de management des équipes commerciales. Il y a également de nouvelles méthodes d’ac quisition client avec les réseaux sociaux qui drainent de façon totalement désorganisée des millions de contacts potentiels. I.E : Que r ecommandez-vous pour pallier ce phénomène ? M.L : Dans un mar ché extrêmement complexe et qui peut changer d’orientation très rapidement, les professionnels ont besoin d’outils de gestion complets de leurs cycles de vente, de la prospection au management de leurs équipes en passant par le fi nancement des projets immobiliers de leurs clients. I.E : Et la crise dans tout ça ? M.L : Malgré l’ambiance actuelle r elayée par t ous les médias nationaux, certains acteurs de notre marché subissent un effet limité de la cr ise. Globalement le marché réfléchit aux moyens de traverser cette « tempête » dans les meilleures conditions possibles en communicant plus, notamment sur de nouveaux supports et en revenant aux fondamentaux du métier : découverte, écoute, suivi et assistance de ses clients et prospects. g

Ce qu’ils en pensent ... « J’ai adopté E-Transac car mes deux points de vente sont distants de trente kilomètres. E-Transac me permet de suivre l’activité de chaque agence où que je me trouve, Notre communication étant essentiellement tournée vers le web, E-Transac nous permet dès la fin de la saisie d’un nouveau bien à vendre de le diffuser instantanément sur le site internet de l’agence et sur les principaux portails liés à la transaction immobilière. » Jean-Paul Sainsevin, ERA immobilier Anglet et Hasparren « Notre réseau de mandataires compte plus de 100 négociateurs à travers toute la région Centre. Seul E-Transac peut aujourd’hui me permettre de piloter à distance tous mes collaborateurs afin d’analyser leurs performances commerciales et m’assurer par ailleurs de la bonne diffusion des mandats qui nous ont été confiés par nos clients vendeurs. Cela me facilite la vie ! » P. Darras, Président Transaxia France

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Comment les petits groupements sociaux font de grands réseaux ?

Dans l’actualité foisonnante de la bulle Internet, on note le phénomène montant des réseaux sociaux réservés à des cercles restreints. Entropic Synergies, conceptrice de réseaux sociaux et de jeux d’entreprises, apporte depuis 2005, sous la houlette d’Alexandre Beauvois, sa pierre à l’édifice avec des alternatives aux approches de communication et de marketing traditionnelles. Son but : rassembler les acteurs de l’entreprise sur une plateforme interne ou externe.

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nformations entreprise : En dépit d’un intérêt et d’un besoin manifeste, les ent reprises sont-elles clair es et cohérentes dans l’e xpression de leurs att entes et de la vision qu’elles se font d’un réseau social efficace ? Alexandre Beauvois : En général le besoin n’est pas clair du tout parce qu’elles essayent d’abord de s’appuyer sur les solutions qu ’elles connaissent déjà pour e xprimer leur besoin. Or nous nous proposons un nouveau paradigme, les mots et les concepts sont différents. Notre premier rôle est donc de les c onseiller voire de les réor ienter et mettre en cohérence leurs besoins et leur stratégie. Pour y parvenir nous leur posons deux questions : quels sont vos trois objectifs pour les t rois années à v enir ? Et dans quel ordre ?

>Florian Leblanc et Alexandre Beauvois.

I.E : Alors quelle est la r ecette miracle pour permettre à un réseau adapté de voir le jour ? A.B : La première étape est de ne pas rédiger un cahier des charges. En effet, notre expérience nous a prouvé que 80% des réseaux sociaux sont des échecs et que l’unique façon d’augmenter ses chances de réussir c’est de concevoir dans un premier temps et de produire les semaines

suivantes de façon itér ative. Il n’y a ainsi pas de r isque d’écart entre l’idée initiale et le pr oduit final. Ensuite, il faut dès la conception se poser la question de comment attirer les gens sur c e nouveau réseau social. Nous disposons d’une forte expertise dans ce domaine car nous avons par le passé lancé des jeux sociaux et le mar iage réseau social/jeu social est d’une effi cacité redoutable. Le tout est de dét erminer une st ratégie de lanc ement qui permet d’atteindre une taille critique afin de lancer le site et que le système de viralité s’enclenche. Mais il ne faut pas croire que le t ravail est terminé, au contraire. Nous rentrons donc dans la phase d’e xploitation, tout cela s’intégrant dans un processus d’optimisation. I.E : C’est-à-dire ? A.B : En fonction des objectifs définis au préalable nous mettons en place les mécaniques adéquates. Par exemple si l’objectif est de maximiser le nombr e d’inscrits on regarde le pr ocessus d’inscription en détail c e qui permet de voir qui abandonne au milieu et not re rôle est de comprendre pourquoi afin d’y remédier au plus vite. Cela peut passer par la r edéfinition d’une par tie

Tisser sa toile avec des experts Créée en 2003, Netisse se positionne sur le marché très concurrentiel des créateurs de sites internet, intranet, extranet et e-commerce, en proposant une expertise allant du conseil à la réalisation.

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uelle est l’ent reprise qui, aujourd’hui, n’a pas d’e xistence sur la Toile ? Même la plus petit e des PME, même le plus modest e des artisans, se sert du web comme d’un atout pour vendre ses produits, ou tout simplement se fair e connaître. Nabil Ben Hadid, après avoir développé ses compétences dans le secteur bancaire puis sur des sit es phares comme Clust.com (ancêtre de Groupon), cdiscount ou priceminister, a décidé d’offrir ses services en tant que fournisseur et expert du domaine Internet, en fondant Netisse en 2003. C’est en proposant un véritable accompagnement à ses clients que le directeur général de la petite entreprise de 17 employés compte bien se différencier. Outre l’aspect technique et technologique, Netisse est avant tout une entreprise de conseil : « Nous mettons un point d’honneur à ac compagner le client en amont. Cela nous per met parfois de l’aider à réorienter son pr ojet si nous l’estimons inadapté » e xplique Nabil Ben Hadid. Déterminer la cible, définir les objectifs et faire vivre le site, tels sont les mots d’or dre lorsqu’on souhaite exister sur le N et. S’ils sont de véritables experts, parfois, les différentes demandes de leur clientèle les obligent à se dépasser t oujours plus et à répondr e constamment à l’évolution technologique. Après avoir réalisés plusieurs e xtranets pour La Poste, les créat eurs de N etisse se sont attaqués à un pr ojet novateur, qui caractérise à lui se ul l’ambition et la v olonté d’aller de l’avant de cette entreprise.

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>>L’innovation en tête. Chaque époque a son effet de mode et sa technologie dominante. Aujourd’hui, il s’agit du tactile. Des mobiles aux tablett es, des ordinateurs aux télés, la t echnologie du “toucher” est par tout. C’est dans c ette lignée que N etisse a pr oposé un ser vice “futuriste” au C rédit Agricole, dans deux agences en Normandie : des bornes interactives, tactiles, à l’image de ce que l’on peut trouver dans les gar es ou les aér oports. Le but : faciliter l’accès des clients à leur c onseiller, et écourter les fi les d’attente. Voilà ce qui motive Nabil Ben Hadid. Car Netisse prend des risques sur des domaines où ils ne so nt pas forcément experts, et ça paye. Téméraires mais pas prétentieux : « On vient souvent nous voir pour des choses nouvelles, donc on essaie de s’adapter. On refuse aussi des services quand on pense qu ’on ne peut rien apporter aux clients. Si on le fait c ’est parce qu’on sait le fair e, et qu’on le fait bien. » assure Nabil Ben Hadid. Dans un secteur où les nouvelles technologies évoluent de jour en jour , l’adaptation est impor tante. C’est d’ailleurs dans ce but que N abil Ben Hadid fait par tie du très fermé “Internet Manager Club”, un c ercle où se réunissent les dir ecteurs des g rands


TECHNOLOGIES de l’écran ou du for mulaire d’inscription. En revanche, si l’objectif est d’avoir un taux d’activité de plus de 20%, nous mettons en plac e tous les systèmes nécessaires pour mesur er cette activité. Si ce taux n’est pas atteint nous proposons éventuellement d’organiser une opération événementielle à l’intér ieur et à l’extérieur du réseau social pour att eindre l’objectif. C’est également dans c ette optique que nos c ommunity managers travaillent. Leur mission : faire connaître le réseau social sur d’aut res réseaux ou média sociaux. I.E : Question sémantique : pouvez-vous éclairez notre lanterne sur les défi nitions du CRM et du SRM ? A.B : Le CRM (C ustomer Relationship Management) c’est l’entreprise qui court après les gens pour obt enir des infor mations sur eux. Evidemment quand elle a enfi n réussi à les a voir, elles sont en général obsolètes. Le SRM (Social Relationship Management) est quant à lui le rêve de tous les marketeurs, parce que ce sont les gens eux-mêmes qui donnent les infor mations les c oncernant et ce gratuitement. En somme le SRM c’est tout simplement un réseau social qui est fabriqué par l’entreprise et mis a disposition de ses prospects.g

groupes comme Google et quelquesuns de la S ilicon Valley, et appor tent leur vision de c e que pour rait être Internet dans le futur. De quoi être un peu plus visionnaire. g

Le e-commerce, un marché en pleine évolution. Avec l’évolution des technologies, force est de constater qu’aujourd’hui le commerce traditionnel évolue et utilise de plus en plus notamment les leviers du e-commerce. « Petits et grands commerçants travaillent aujourd’hui sur des stratégies cross-canal pour répondre aux nouveaux usages des utilisateurs mais aussi pour développer leur notoriété » analyse Nabil Ben Hadid. En parallèle, les outils techniques proposés par le marché sont devenus matures. Il est aujourd’hui possible de développer un site e-commerce rapidement et de créer des interfaces assez complexes.

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3 questions à Isabelle Lecadre sur le Manufacturing Execution System

Directrice de l’entreprise d’informatique Alliance 3 i, Isabelle Lecadre nous parle du MES, fondement de son activité.

Bio express... Tout au long de sa carrière, Isabelle Lecadre, s’est investie dans le repositionnement et la croissance des PME et de multinationales avec des postes de pilotage de projets SIRH, puis de directions RH. C’est avec cette même ambition qu’en 2008, ce docteur en Sciences Humaines développe les activités d’une société Editeur Intégrateur de logiciels, Alliance 3 i, qui était en perte de croissance, qu’elle rachète pour la repositionner sur le marché émergeant du MES (Manufactoring Execution System).

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nformations Entreprise : Sur quel secteur se positionne Alliance 3 i ? I-CL : En tant qu ’entreprise de services informatiques optimisant le contrôle des pr ocessus industriels A3i intervient dans le sect eur du Manufactoring Execution Système. En l’absence d’une bonne t raduction française nous l’appelons dans le métier t out simplement le MES. Nos trois activités majeures sont l’intégration de solutions infor matiques en MES, le développement de l’ingénierie hardware et software et enfin le développement de l’ingénierie en automatisme. Nous couvrons avec ses t rois domaines d’e xpertise tout le spect re du management de la pr oduction. Concrètement nos logiciels et solutions matér iels permettent de t racer à la min ute tous les événements, les pr oduits, les ressources, les séquenc es, les taches, donc t out le c heminement de la production en entreprise. Cela favorise l’anticipation des dérives et nous permet d’éviter au maxim um les non-conformités. I.E : Plus concrètement, que recouvre le M anufactoring Execution System ? I-CL : Apparue dans les années 1990,la notion de MES est t rès vaste. Elle s’appuie sur 11 domaines applicatifs : gestion des r essources, ordonnancement, cheminement des pr oduits et des lots, gestion des documents, collecte et ac quisition des données, gestion du personnel, gestion de la 82


TECHNOLOGIES qualité, gestion des pr océdés, gestion de la maint enance, traçabilité produit et généalogie et analyse des performances. Le territoire d’action est par c onséquent très vaste et permet de répondr e à des questions très variées : Quel est le taux de rendement des machines de production ? Quels sont les ar rêts machines et leur cause ? L ’équipe du matin est elle plus perfor mante que celle de l’après-midi ? C ombien de points perdons-nous sur la lig ne x à cause des rég lages ? Cela nous coûte plus cher d’utiliser telle ligne plutôt que telle autre ? En somme sa vocation est de fournir à toute l’entreprise toutes les données critiques sur les acti vités de fabr ication de l’atelier au fur et à mesur e de leur déroulement. Donc c ’est proposer un système de pilotage en t emps réel des mo yens de pr oduction en s’interfaçant avec l’ERP de l’ent reprise. Le MES est né de l’absence de communication informatique entre ces deux couches fonctionnelles et a pour but de pallier c ette lacune. Il est devenu un outil essentiel pour répondre aux enjeux d’optimisation

des machines des r essources des processus et un vér itable système d’aide à la décision. I.E : Quel r egard portez-vous sur l’avenir du mar ché du M anufactoring Execution System ? I-CL : Le marché du MES est mor celé quoiqu’en implosion r apide et soutenue. Les producteurs de pr emier rang s’équipent actuellement d’outils MES. En raison de la nécessité qu’ont ces outils à int er opérer avec des en vironnements hétérogènes, la prise de décision concernant leur achat intervient de plus en plus au niveau du siège qui est sou vent en Europe. Donc les cr itères de sélection changent. Les grandes usines exigent une stabilité financièr e, du support, une t echnologie compatible avec les c ompétences en place et infr astructures informatiques, une interopérabilité avec leurs systèmes ERP et la gestion de la Supply chain. Sur un mar ché bien établi, le CPM a donné un nou vel élan au MES, l’ARC s’attend à un taux de croissance combiné de l’ordre de 13 % sur les cinq pr ochaines

années. Donc pour les ent reprises comme nous, qui sont positionnées sur une nic he, bénéficier des der niers concepts d’interopérabilité et architecture à base de ser vices pour garder nos parts de marché est essentiel. Pour ce faire, A3I tisse de nombreuses relations privilégiées avec des par tenaires représentatifs des secteurs qu’il adresse qui lui permettent d’enrichir continuellement son offre.g

Ce qu’ils en pensent ... « Lors de notre projet de refonte totale de notre système de supervision de la production, le travail réalisé avec l’équipe d’A3I a largement dépassé la collecte de données. Ce fut un projet complexe dans lequel chacun s’est impliqué et pour lequel nous avons réussi à atteindre nos objectifs de résultats » Pascal Cofone, Responsable informatique du département Façonnage du groupe Clairefontaine. « Le groupe Deya a choisit A3I pour mettre en place un système de mesure de la performance industrielle de ses équipements. Nous avons ainsi pu identifier et quantifier nos temps de non production. Les plans d’actions issus des ses analyses nous ont fait gagner près de 10% de taux de disponibilité opérationnelle en un an.» Philippe Goris, responsable de production, Groupe Deya.

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Quid du marché de la distribution automatique ? Points de vue croisés de Dominique Berger, dirigeant de LM Control et Richard Ouillon, directeur commercial. Spécialiste du marché de la monétique depuis plus de vingt-cinq ans, LM Control qui a été de toutes les innovations poursuit son développement sur les marchés des systèmes de paiement et du traitement de la monnaie.

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nformations entreprise : Tout d’abord quels sont les domaines d’expertises d’LM C ontrol, qui rappelons-le est une société de fabrication, distribution et service pour les syst èmes de paiement pour automates ? Dominique Berger : Nous sommes spécialisés dans les moyens de paiement pour aut omates, quels qu’ils soient : pièce, billet, systèmes bancaires ou systèmes privatifs. Domaine d’expertise >Dominique Berger. pour lequel nous faisons aussi bien du négoce que du service et pour lequel nous sommes distributeurs et centre technique agréé de la marque MEI, fabricant de monnayeurs et de lecteurs de billets mais aussi de Ingenico, premier fabricant mondial de terminaux de paiement. Nous sommes égale ment importateurs d’Aztek, fabriquant de lecteurs privatifs. Nous sommes également spécialisés dans le traitement des pièces et billets. Enfin, notre troisième domaine d’expertise est la fabrication de bornes de paiemen t, de changeurs de monnaie, de distributeurs de jetons, de rechargement. Par

conséquent, nous sommes pr ésents, dans le marché de la distribution automatique, du kiosk, du transport public et du transport de fonds.

I.E : Just ement, place aux e xperts, pouvez-vous nous appor ter vos lumières sur le mar ché de la distribution automatique ? Richard Ouillon : L’environnement de la monétique est en pleine év olution et ne c esse de pr oposer ou d’envisager de nouv eaux moyens de paiemen t pour demain. L es gestionnaires ont historiquement développé leurs off res autour d’une solution univ erselle d’acceptation des piè ces de monnaie via le monna yeur-rendeur. Mais par allèlement, le paiemen t démonétisé et la fi délité sont aussi devenus des pr é-requis en distribution aut omatique. Les systèmes privatifs progressent permettant la mise en place des solutions r écompensant la fi délité. Le marché évolue encore et on év oque de plus en plus des nouv elles solutions de paiement via des cartes bancaires ou des solutions

prépayées sur les t éléphones via la t echnologie NFC (Near Field Communication). Le système bancaire et les opér ateurs de téléphonie ont bien compris les avantages de ces solutions qui leur permettraient de développer de nouveaux services, de capter les transactions de petits montants, jusque-là dévolus aux solutions privatives. Pour le gestionnaire de distribution automatique, ces tendances sont à prendre en compte, car il faut d’ores et déjà prévoir dans les investissements d’aujourd’hui les technologies de demain. . « All in One » est la r éponse à ces interrogations. Il s’agit d’une solution de paiement évolutive qui permet de disposer des différentes technologies au sein d’un même lecteur. Actuellement, nous sommes persuadés que l’investissement dans un lecteur de car tes universel permettra de simplifi er les approches des gestionnaires. I.E : Q uelle est v otre approche propre pour suivr e les mutations de ce marché au niveau international ? D.B : L’avantage des solutions que nous sommes en train de mettre en place c’est qu’elles ne sont pas franco-françaises, elles ont une vocation mondiale. Aujourd’hui quelqu’un qui aurait sur sa carte de crédit ou sur son mobile l’ application sans contact peut payer quel que soit son pa ys d’affiliation

Entretien avec José De Queiros PDG de INETD Consulting

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nformations Entreprise : C omment se tr aduit votre stratégie de spécialiste ? José De Queiros : L’un des gr ands enjeux d’une dir ection informatique est de main tenir le syst ème d’information en conditions opérationnelles. Dans c ette optique, nous entendons apporter une démar che, un sa voir-faire et une maîtrise de la gestion de la donnée . Basée sur c es fondements la str atégie d’INETD C onsulting se tr aduit par deux domaines d’ expertise. Le premier porte sur l’accessibilité et la disponibilit é de la donnée . Il répond à des approches de c ontinuité d’activités par des solutions de stockage consolidé et vir tualisé, et aussi des solutions de virtualisation des syst èmes. Le second porte sur la protection et la r estitution de la donnée informa tique. Il répond à des réflexions de sauvegardes-restaurations, plan de reprise d’activités. Tous les deux convergent à la recherche des meilleurs RTO/RPO. Ces deux domaines reposent sur un socle fort de l’entreprise : la compétence de son équipe. I.E : Comment se porte le marché sur lequel vous évoluez? J.DC : Une analyse IDC pronostiquait, en 2010, une croissance annuelle moyenne de 45% des volumes de données jusque dans les années 2020. Or les investissements et les équipes 84

opérationnelles de nos clien ts ne suiv ent pas cette progression. Les fusions et ac quisitions, de ces 24 derniers mois , d’acteurs innovants et pointus, par des gr ands constructeurs démontrent le dynamisme et les enjeux du marché du stockage. Enfin l’émergence du cloudcomputing, consolidera les in vestissements sur un nombr e plus r estreint de clien ts. Pour résoudre ces équations et apporter des réponses pragmatiques aux utilisa teurs, l’expertise d’intégrateurs spécialisés c omme INETD Consulting est mise en e xergue. Notre métier évolue. Il c onsiste à ac compagner nos clien ts dans la forte croissance de leurs volumétries pour un budget quasi-stable, tout en apportant de l’agilité à leur syst ème d’information. Nos solutions et ar chitectures prennent en compte des niv eaux d’exigences différents en t ermes de sécurité, de disponibilit é, d’accessibilité et de pr otection des données en fonc tion de la criticit é des métiers et de leurs applications. Pour les adr esser, nos c ompétences doivent donc s’appuyer sur un éc osystème plus large tout en gardant une responsabilité et une maîtrise globale de la solution devant nos clients.

I.E : Quel est le secret de votre réussite ? J.DC : Pour mettre en avant notre stratégie, INETD Consulting se distingue par deux pr éceptes majeurs. Le premier est notre qualité de visionnaire. Nous créons, justement, notre écosystème technologique de demain pour r épondre aux enjeux de nos clien ts ; par une v eille technologique, une adaptation de l’entreprise, des tests des solutions dans nos « lab-rooms » et la forma tion de nos équipes . Le second consiste à fournir un suppor t opérationnel et global sur

©Cyril Sancereau

Intégrateur spécialiste de la gestion de la donnée informatique


TECHNOLOGIES

>Richard Ouillon.

bancaire. Nous jouons en r éalité un rôle d’expert monétique auprès des gestionnaires, en délivrant un conseil constant du choix du matériel à la maintenance. Le tout reposant sur une veille technologique attentive. I.E : Just ement, la F rance se détache -t-elle du peloton en matière d’innovation ? R.O : Le paiement public démonétisé est de plus en plus perçu comme une réalité proche et les banques, les institutionnels veulent clairement le voir apparaître. Il y aur a près de 30 millions de car tes bancaires sans c ontact fin 2013 en F rance, donc 30 millions d’utilisateurs potentiels. Une enquête récente indique que 26% des fr ançais sont déjà prêts à changer de t éléphone portable pour pouvoir payer avec. Je crois qu’il est inévitable et donc nécessaire de préparer son émergence.g l’ensemble d’une solution. C e support, appelé Icare, apporte un point de contact unique et un « monitoring » personnalisé. En tant que spécialiste, I-care, permet ainsi à nos clients de compléter leurs compétences et d’anticiper leurs évolutions. g

©Cyril Sancereau

Bio express José De Queiros : fondateur et PDG Issu d’un parcours technique, José De Queiros démarre sa carrière chez Canal+ et rejoint ensuite IBM où il y restera plus de dix ans. Il démarre l’activité INETD Consulting en avril 1999. Il lui donne une impulsion et une stratégie de spécialisation sur la gestion de la donnée, stratégie porteuse et pérenne. Pour conduire INETD Consulting vers le marché de l’intégration, il anime une équipe dotée d’expériences significatives et complémentaires dans la qualification des besoins et la définition d’architectures de sauvegarde et de stockage globales auprès de grands comptes ; dans la capacité à réaliser des projets d’envergures comportant des engagements forts ; dans la construction d’une stratégie commerciale dans le monde de l’intégration.

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Zoom sur le CRM avec Kerensen Group

Kerensen Consulting est une société de conseil orientée métiers et solutions qui accompagne ses clients dans leur transformation vers le Cloud Computing et dans l’amélioration de leurs performances. le système d’information. Le système d’information d’aujourd’hui s’intègre autour d’une Platform as a Ser vice unique. Il intèg re l’ensemble des métiers stratégiques de l’entreprise : sales force automation, marketing automation, web marketing, support client, gestion des ressources humaines, achats. Notre rôle est d’accompagner nos clients dans c ette évolution majeure et leur fair e prendre conscience des nombreuses opportunités qu’offre un système d’information en Cloud C omputing. C’est une stratégie qui intervient en complément du CRM, comme un accélérateur.

>Michel Assouline

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nformations Entreprise : Quelles améliorations le CRM ent end-il apporter aux entreprises? Michel Assouline : La gestion de la r elation client permet de repenser les processus internes afin d’aligner le mar keting et les v entes. Plus les pr ocessus sont st ructurants, plus le CRM renforce la capacité des c ommerciaux, directions commerciales et générales à piloter les activités avec une vue à 360 degrés en temps réel. Le CRM favorise une meilleur e structuration du front office et une amélior ation de la productivité. Kerensen aide les ent reprises à maximiser l’effi cacité de leur organisation et accompagne leurs t ransformations vers le Cloud. Ainsi, Kerensen accompagne les directions marketing dans la réalisation de leurs objectifs de croissance et la conception et la mise en œuvre d’une stratégie client adaptée à leurs attentes. Kerensen assiste également les directions commerciales dans la réorganisation et l’optimisation de leurs for ces de v entes en améliorant leurs capacités opérationnelles. Enfin, Kerensen accompagne les entreprises dans le diagnostic et l’optimisation de leur ser vice clients en instaur ant une st ratégie multicanale. I.E : Comment Kerensen Consulting optimise la gestion de la relation client ? M.A : Suivant une méthodolog ie éprouvée, Kerensen identifie des axes de transformation et fournit des leviers de performance pour qu’à chaque étape de l’initiati ve CRM, l’entreprise soit en mesur e de c ontrôler efficacement ses coûts et optimiser ses r essources. C’est g râce 86

à cette approche d’intégration globale que Kerensen a toujours atteint de forts taux d’adhésion et de satisfaction. Nous avons mis en place nos lignes de services Conseil, Intégration et Technologie dans un large choix de Business Units métiers et sectorielles pouvant répondre aux enjeux de nos clients : CRM, marketing automation, RH, Asset Management, etc.

I.E : Jusqu’où pensez-vous que ces innovations peuvent aller ? M.A : L’avenir est très prometteur. Nous innovons constamment, ce qui permet d’avoir des solutions qui peuvent être déployées en quelques semaines seulement offr ant un Time-toMarket qui génère pour nos clients un avantage concurrentiel remarquable. Plusieurs t endances émergent actuellement sur le mar ché : la social entreprise, la collaboration, la synchronisation en temps réel et la mobilité. Dans le secteur du lux e notamment, le dig ital body langage s’invite dans l’utilisation des iPads. g

I.E : Et qu’en est-il du social CRM, quelle dimension supplémentaire cela apporte-t-il? M.A : Le Social CRM est la c ontinuité de cette trajectoire : il per met de capitaliser sur les réseaux sociaux afi n d’accélérer le business. Aujourd’hui, la plupar t des ent reprises gèrent le CRM et les médias sociaux de façon indépendante, déconnectée. Salesforce. com a dév eloppé un CRM social, collaboratif, mobile et ou vert. Kerensen Consulting intègre les réseaux sociaux au CRM et unifi e

La société ...

>Alain Attias

Kerensen offre à ses clients l’opportunité de générer de la croissance grâce à un pilotage du revenu par la performance. Kerensen possède une expertise poussée de l’ensemble du cycle projet, de l’assistance à maîtrise d’ouvrage, à la maîtrise d’œuvre au support et maintenance évolutive. Kerensen Consulting assure l’intégration et la convergence entre le SI et les solutions Cloud Computing telles que salesforce.com, Eloqua, Google Apps et Zuora. Groupe international et co-fondateur du premier réseau CCAN dédié à salesforce.com, Kerensen a délivré avec succès en France 250 projets de CRM, de travail collaboratif et de marketing digital en Cloud Computing, 600 en Europe et 4000 dans le monde à travers le CCAN. En 2008, le groupe Kerensen crée la société «Talent2cloud», dédiée au Cloud Sourcing et au Cloud Recruiting. En 2010, Kerensen ouvre en Israël son centre technologique. Kerensen Group poursuit son expansion à l’international avec son programme «KIP»(Kerensen Internationalization Program) et ouvre Kerensen Maroc, à Casablanca qui est également le « solution center » de Kerensen. En 2011, Kerensen poursuit l’ouverture d’une série d’agences régionales (PACA, Nord-Ouest, etc.) et de filiales (Afrique du Sud).


TECHNOLOGIES

Eurice. Bienvenue sur la ligne

Véritable vitrine, l’accueil téléphonique constitue une première approche entre une entreprise et ses interlocuteurs. Et nous connaissons tous l’impact d’une première impression...

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est sur c e constat qu’en 1992 Hélène M ahieu et Alexandre Morette-Bourny passent à l’action en créant E urice. Leur vocation : mettre à la disposition des pr ofessionnels des solutions de gestion d’appels entrants. Eurice offre la possibilité aux pr ofessionnels de santé, travailleurs indépendants, PME ou grands groupes d’externaliser ce poste pour répondre aux exigences de l’interlocuteur en matière de rapidité de réponse et de prise en compte de leur demande. « Ce secteur est en parfaite adéquation avec les différ ents contextes que not re économie a pu connaître ces dernières années. En effet, en pér iode de cr ise, c’est une solution d’outsourcing, source de rationalisation et d’économie. En période de croissance, c’est une solution de valorisation et d’organisation » expliquent les dirigeants. >>Disponibilité et sécurité Apporter des réponses fonctionnelles et st ructurelles en termes de services et de produits est le leitmotiv d’Eurice. Son accueil téléphonique comprend donc une relève de standard ainsi que la prise en charge de l’accueil téléphonique commercial pour c oller aux besoins des pr ofessionnels. Editeur du logiciel Abm 2000 et équipé de serveurs puissants et sécurisés Eurice est en mesur e d’assurer la gestion d’en viron un million d’appels par an pour une disponibilité hebdomadaire de 64 heures. Outre l’accueil téléphonique, Eurice qui assure la gestion d’agenda pour ses clients per met à clients et prospects en partenariat avec 100rdv.com, spécialiste de la prise de rendez-vous par Internet, de prendre des rendez-vous en ligne. >>Rester concentré sur son cœur de métier Puisque être joignable est une priorité sans pour autant perdre un temps de travail considérable en étant c oupé dans sa c oncentration par le téléphone, Eurice a mis en place une application compatible avec tous les Smartphones. Celle-ci donne t oute latitude aux pr ofessionnels pour gérer de manière mobile et en temps réel son agenda. C’est aussi l’occasion de réagir rapidement et de donner de nou velles indications aux télé-opérateurs le cas échéant. Eurice intervient donc comme un véritable allié des entreprises pour créer un lien permanent avec leur clientèle et ne plus perdre leurs appels. g 87


Equipmag. La distribution en (ré)invention permanente Au vu du programme mitonné pour son édition (sa 28ème) de septembre prochain, cette manifestation apparaît plus que jamais prospective au niveau des équipements, des matériels et des solutions technologiques. Une manière de mieux nous faire ainsi appréhender les grandes tendances de la consommation de demain. Par Philippe Dayan

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éjà en c ette aube des années 1950 (en 1951 pour êt re tout-à-fait précis) où la pr emière édition d’Equipmag, à fréquenc e annuelle les premières années avant de préférer l’option de la biennalité, s’est profilée dans le paysage des salons pr ofessionnels français, les donnes de la dist ribution d’alors commençaient à subir de profondes mutations. Des or ientations nouvelles héritées non pas dir ectement des g rands magasins apparus sous nos cieux he xagonaux au XIXe siècle, mais du côté de la patrie de l’oncle Sam où, depuis les années 1920, existaient les magasins à succursales multiples (chain stores) et depuis les années 1930, les supermarchés. Sauf que si l’on pouvait en effet y voir de véritables révolutions du genre, l’organisation structurelle ne s ’en résumait pas moins à un seul « point de contact », à savoir la boutique physique. « Aujourd’hui, le grand bouleversement tient à ce que le parcours client c omptabilise désormais non plus un seul, mais plusieurs points de contact avec la marque ou l’enseigne. Via évidemment ses magasins en pr opre et ses distributeurs type franchisés, multimarques, grands magasins ou g randes surfaces, mais également et désor mais pour une part non négligeable par le web » souligne Sophie Lubet, directeur depuis 88


e

>>ZOOM SUR...

SALONS

Bio

express deux ans du salon Equipmag racheté par ce qui était encore le groupe Exposium, devenu à compter de 2008 Comexposium à la suite de son rapprochement avec Comexpo. >>L’irrésistible poussée du e-commerce Cheval de bataille de c ette édition 2012*, la distribution en mode digital a été pourtant jusqu’à ces dernières années considérée par la majorité des enseignes comme un canal de distribution spécifique géré à la marge. « Il faut dire que les entreprises ne croyaient pas aux débouchés commerciaux par le t ruchement d’Internet. Or, il apparaît de manière claire, avec ce que l’on appelle le social CRM, combien les réseaux sociaux s’avèrent de réels influenceurs avec une capacité incroyable à lever des consommateurs. Par conséquent, si les distributeurs classiques ne se positionnent pas en synerg ie sur c e segment de marché, des pans entiers de la distribution vont s’écrouler » analyse Sophie L ubet. Une croisée des chemins pour la distribution qui a incité Equipmag version 2012 à s’y inscrire logiquement à travers l’option d’une thématique g lobale intitulée « La révolution shopping» matér ialisée sous la forme d’une animation spécifi que, la « shopper experience» (conçue en partenariat avec l’agence Moswo), consistant à montrer de façon didactique à son visitorat (directeurs de magasins, responsables marketing et c ommunication, agences de design, architectes, bureaux d’études, consultants) tous les points de c ontact que peut a voir dorénavant une mar que et lui donner ainsi des clés pour une image et des moyens d’action en osmose avec l’évolution des attitudes de consommation.

Equipmag/édition 2012 en 3 chiffres clés ● 450 : le nombre d’exposants prévus ● l 20.000 : le nombre de visiteurs attendus ● l 30 : le nombre de conférences programmées

>>Le shopping fait sa révolution ! Une orientation s’appuyant sur cinq g randes thématiques en termes d’animations. En premier lieu, une volonté affirmée pour Equipmag d’appar aître comme un creuset de tendances. Une optique ayant nécessité la réunion d’un comité d’experts issus tant de la mouvance des tendanceurs et de la presse spécialisée dans la distribution que des Fédérations professionnelles telles celles de la F ranchise ou du C ommerce que de l’I nstitut Français du Design ou du Merchandising. Ledit comité a d’ores et déjà eu la charge de se prononcer sur les différ ents produits présentés par les exposants dont les plus inno vants seront exposés dans le cadre de la « shopper experience ». En outre, carte blanche a été donnée à l’agence Saguez & Partners pour mettre en scène l’émotion en magasin et une signature sensorielle marquera cette édition autour d’expériences olfactives et gustatives. En second lieu, la question du développement durable que les organisateurs jugent êt re devenue fondamentale pour l’ensemble de la dist ribution. Dans cette optique, a été c onviée l’association Club Génération Responsable® qui or ganisera des « green days » sous la forme de sessions d’une demi-journée orientées autour du partage d’expériences de grandes enseignes ayant mis en place des process de dév eloppement durable et RSE. Le troisième grand axe se rapporte à l’international. Jusqu’à ces dernières années plutôt franco-français, Equipmag met un accent tout particulier avec cette session à ouvrir ses portes au monde en accueillant 20% de plus d’exposants étrangers parmi lesquels on relèvera la présence d’un pavillon chinois. Quatrième point d’accroche, le desig n. Celui-ci ser a mis en lumière dans le cadre de « So Desig n », un espace dédié où plusieurs agences de retail design viendront montrer leur sa voirfaire. En fil conducteur à celui-ci, les matériaux singuliers issus de l’industrie et la manière dont les designers les détournent pour un usage au quotidien par le biais d’une table des matières afin de permettre au v isiteur d’en a voir une appr oche à la fois pédagog ique et tactile ainsi que

Sophie Lubet, directeur de Pôle chez ium et directeur du salon Equipmag xpos Come -Fossés, dans le département Pur produit francilien (elle est née à Saint-Maur-des i dès son plus jeune âge nourr avoir du Val de Marne, en 1965), celle qui confesse vènementiel a commencé é l’ de ers l’univ et e critur é une folle passion pour les arts, l’ e à Marcelin Berthelot, LE par passer un baccalauréat à coloration linguistiqu pour d’abord suivre une licence grand collège du cru. Direction ensuite la capitale ne (diplôme qu’elle obtient en orbon en Histoire de l’Art à l’Université Panthéon-S une maîtrise de Commusur nne, Sorbo La à 1986) avant d’enchaîner, toujours lles technologies (1988). nication (1987) et un DEA en Communication et nouve dans le cadre de la galerie Sa première expérience professionnelle se déroule e. Une casquette qui ne press de ée d’art Dellint en qualité d’assistante attach e pour plusieurs magapigist de té activi une lèle l’empêche pas d’exercer en paral ion dans la sphère des salons zines touchant à la culture et au cinéma. Son incurs groupe Infopromotion comme démarre en 1990. Elle est en effet recrutée par le années suivie d’une nouvelle trois de responsable communication. Une expérience l’agence BDDP en tant que rant intég en cité publi la expérience dans le domaine de sur plusieurs grands comptes à chef de groupe. Un poste qui l’amène à travailler elle préfère néanmoins cesser de dominante technologique. Au bout de deux ans, des salons en ralliant la bannière milieu jouer les « filles de pub » pour retrouver le Elle y démarre avec un rôle de ium. Expos e group de ce qui était encore en 1995 le t évoluer au sein du groupe responsable de régie publicitaire avant de rapidemen is et internationaux leaders jusqu’à prendre la direction de différents salons frança l’immobilier, de l’industrie, de s, ologie sur leur marché autour des nouvelles techn ion d’Equipmag. direct la ée confi est lui du retail et des services. En 2010,

d’une exposition photographique autour précisément de c es utilisations par le monde du design. Quant à la cinquième et ultime orientation donnée pour cette session, celle-ci touche à ce que les organisat eurs d’Equipmag considèrent comme la révolution du c ommerce du XXIe siècle, à savoir la mobilité. « Désormais, nous ne sommes plus assujettis à une lig ne de caisse et à un pér imètre défini grâce aux t echnologies digitales que l’on appelle sans c ontact. Une association viendra d’ailleurs présent er les nouvelles applications que l’on peut avoir dans t ous types de magasins t elles des solutions dédiées c onnues sous le nom de Cityzi (marque gratuite lancée à Nice en 2010) avec des micro-paiements, la réception de bons et de coupons directement sur son téléphone por table, etc. Cela change radicalement la physionomie de la distribution tout en renforçant la relation client » précise Sophie Lubet. g *Equipmag, du 11 au 13 sept embre 2012, Paris Expo Porte de Versaille 89


Corinne Menegaux. Directrice de la division Hôtellerie/Restauration et du salon

Equip’Hôtel (groupe Reed)

Depuis maintenant trois ans, elle préside à la destinée de ce qui, dans l’univers des salons professionnels, fait la pluie et le beau temps en termes d’hôtellerie et de restauration. Énergie de fer et poigne de velours, la dame qui, sur la question de l’art de vivre, en connaît un sacré rayon, a su faire souffler sur cette institution mise en orbite il y a plus d’un demi-siècle un salutaire vent de fraîcheur. Par Philippe Dayan 90


>>PARCOURS

P

our un peu, ce n’est pas dans le rôle de la sw inguante « prêt resse » de directrice de salon, mais dans celui, osons les casting s, de l’espièg le Dorine dans le fameux « Tartuffe ou l’imposteur » de Molière, de la r usée Flaminia dans « La double inc onstance » de M arivaux ou bien encore de l’accorte Mirandoline, l’héroïne de « La Locandier a » de Carlo Goldoni, que l’on aur ait pu, si c e n’est forcément rencontrer, du moins applaudir Corinne Menegaux. Et oui, il s’en est fallu d’une seule mèc he de ses c heveux d’un blond aussi lumineux que l’azur de ses yeux pour que miss M enegaux fasse carrière sur les planches. Cette parisienne bon teint (depuis deux générations) a en effet longtemps caressé le rêve d’un destin artistique, pratiquant l’art de la déclamation depuis son plus jeune âge avec cours à l’appui et spectacles de t ous registres joués, «mais seulement en amateur» précise-t-elle. Fille d’un père entrepreneur et d’une mère chercheuse au CNRS, la perspective de de venir une Sar ah Bernhardt des temps modernes ne l’a c ependant pas empêchée de conserver la tête sur les épaules. Du genre élève studieuse, la voilà donc qui opt e prudemment, une fois son bac scientifi que en poc he, d’assurer ses arrières en c hoisissant d’entrer dans une école de commerce, en l’occurrence l’ESSEC, d’où elle sor tira diplômée au bout de trois ans. En parallèle pourtant et outre ses activités de « théâtreuse », notre demoiselle se retrouve à effectuer, dans le cadre de sa der nière année d’études, un stage au sein du g roupe Le Figaro sous la houlette tutélaire du Directeur Général d’alors. Coup de c hance ! Son stage accompli, elle se v oit proposée un poste de directrice du supplément « Figar o grandes écoles » qui v enait tout juste d’être lancé. Une expérience de trois ans qui lui révèle c ombien le management d’équipe et la gestion d’ent reprise la passionnaient. Elle intèg re ensuite la rég ie publicitaire de P ubliprint afin d’œuvrer sur le pr ojet d’un F rance Soir g ratuit, plus spécifiquement sur les sect eurs du bricolage et de la g rande distribution. Franchement pas son truc ! >>Les salons, un monde au départ inconnu ... Elle quitte son poste au bout d’un an et se retrouve dans la sphèr e des salons après avoir été recrutée par le groupe Blenheim (devenu Reed suite à son r achat en 1996 par le g roupe anglo-néerlandais Reed Elsevier) avec pour mission de lanc er un nouveau salon, Windows Europe, dédié

aux technologies et à l’univers Microsoft. A ce moment-là, elle est c e que l’on appelle une parfaite novice en matière tant de salons que d’infor matique. Qu’à cela ne tienne ! Son t empérament de fonceuse doublé d’un d ynamisme propre à déplacer des montag nes lui per mettent de pallier à ses carences et de réussir avec succès le lancement de la manifestation. En 1995, elle ac cepte un nou veau challenge en ralliant la bannière de Soft Bank, filiale de ZD E vents, pour y mont er des salons sous la mar que Comdex. Entrée comme chef de produit, elle se r etrouve huit années plus tar d au poste de PD G. En 2004, elle est appelée par le g roupe easyFairs, leader eur opéen de l’organisation de salons pr ofessionnels, pour y mettre en place sa fi liale française. Poste qu’elle abandonne l’année sui vante pour fonder sa pr opre société d’organisation de salons sous le nom de GEM. Très florissante les premières années, la « petite » entreprise de C orinne Menegaud (qui employait 80 personnes) plus par ticulièrement spécialisée dans l’or chestration de salons sur la franchise, la gastronomie (le salon-Cuisinez) et l’art contemporain (Art Shopping) subit malheur eusement de plein fouet les effets de la cr ise financière de 2008.

SALONS

l’orchestration, le premier jour du salon, d’un concours, le «Talents Equip’Hôtel», ayant pour but de dénic her les futurs grands chefs et, manière de faire ainsi le buzz, la mise en cir culation dans P aris d’un bus de r estauration éphémère dans lequel six g rands chefs vont se succéder pour faire découvrir leurs spécialités courant septembre (du 17 au 23) et, chaque lundi, du 1er octobre au 5 novembre. g *Du 11 au 15 novembre 2012, Paris Expo Porte de Versailles

>>Apnée dans le life style Après avoir fermer une partie de ses activités et tout en demeurant actionnaire des salons Art Shopping, elle décide de c hercher d’autres alternatives pour rebondir. Parmi les opportunités qui s’offraient, elle privilégie celle du groupe Reed ayant trait au management de sa division hôtellerie/ restauration dont Equip’Hôtel fait partie. Sa mission : apporter une énerg ie nouvelle à un salon fondé en 1954 par un certain monsieur Vilard avec le soutien des syndicats de l’hôtellerie et de la r estauration, puis racheté en 1989 par ce qui était encore le groupe Blenheim. Ses apports ? « J’ai contribué à y faire revenir l’alimentaire et à insuffler une vraie modernisation de l’image ». Son bilan au bout de t rois ans ? « Equip’Hôtel se trouve aujourd’hui au cœur des t endances life st yle, aussi bien la cuisine et les équipements que les arts de la table, la décoration et le design, avec la mise en plac e de studios dédiés ». A fréquence biennale, la session à v enir d’Equip’Hôtel en no vembre prochain* (Alain Ducasse en est le parrain) affichera en nouveauté le r elifting des studios de tendances avec un accent mis sur les ar ts de la table et l’aménagement des terrasses de restauration. En cerises sur le gâteau : 91


Depuis plus de 25 ans, CIRRA, a, avant tout, su s’imposer sur ce marché en proposant des services différenciants et toujours plus adaptés à ses clients.

E

n début d’année CIRRA a ét endu son éventail de ser vices à l’int ernational à travers la mise en plac e d’une solution de cross boarding pour le compte d’une grande enseigne de prêt-à-porter, déjà cliente sur le marché français. En routant les fl ux des 40 magasins belges vers une banque fr ançaise, CIRRA a per mis à l’enseig ne de bénéfi cier de la même solution que c elle existante en France. Une phase pilote a permis de tester des terminaux de paiement élect ronique en solution Axis Ingenico centralisée utilisant un protocole français. Le déploiement a démarré en janvier 2012 en langage français et néerlandais. Trois autres magasins aux Pays-Bas et au Luxembourg en bénéficieront courant juin. Pour l’enseigne, cette solution transfrontière est moins onér euse puisque les c onditions économiques appliquées en Belgique impliquent des coûts plus élevés que ceux pratiqués sur le marché français. Le paiement est accepté même sur les car tes belges car elles sont co-badgées Visa/Mastercard. Le client en a également profité pour mettre en place sa solution de fi délité (qui n’était pas disponible sur les TPE belges).

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CIRRA accompagne ses clients sur l’ensemble de leurs besoins : paiement de proximité, e-commerce et m-c ommerce. Tous les terminaux installés depuis septembre 2011 sont compatibles avec la technologie sans contact. Cela per met aux c ommerces d’accepter les paiements sans c ontact par carte bancaire et par téléphone, et ainsi les nouvelles solutions de mobilité t elle que l’ISMP. Développée par I ngenico, cette solution permet de transformer l’iPhone ou l’iPod touch d’un commerçant disposant de l’application métier, en t erminaux de paiement mobiles c ompatibles avec les car tes bancaires, les terminaux sans contact et les codes-barres. Ainsi n’importe quel propriétaire d’iPhone peut dès lors encaisser un paiement effectué par carte bancaire. Pour CIRRA, il est impor tant de r ester innovant et à la point e de la t echnologie. C’est pourquoi CIRRA c ollabore au quotidien avec des par tenaires leaders sur leurs domaines, comme les c onstructeurs de terminaux de paiement (I ngenico et Vérifone), les opér ateurs télecom (OBS et SFR) mais également des édit eurs (Cegid, Spiral, Dotsoft, Cylande).

Communiqué

CIRRA, leader français de l’équipement en terminaux de paiement, déploie ses services à l’international

Retrouvez CIRRA Stand F05 au Salon Equipmag du 11 au 13 sept embre prochain, le salon référence dans l’univers du point de vente. g

CIRRA, c’est : ● Une filiale d’établissements bancaires ● Plus de 25 ans d’expérience ● 290 collaborateurs ● Le prestataire d’un commerçant français sur 4 ● 200 000 clients ● 190 enseignes ● 400 000 appels clients/an, 110 000 actes logistiques/an ● CA 2011 : 66,3 M€ ● 9 plateformes logistiques ● 30 antennes techniques sur l’ensemble du territoire Pour plus d’informations edc-enseignes@cirra.fr www.cirra.fr


>>AGENDA

Juillet Who’s Next Prêt-à-Porter Paris Le salon int ernational du prêt-àporter Du 30 juin au 3 juillet, Paris Expo Porte de Versailles

ORGANISATEUR : WHO‛S NEXT

Eclat de Mode/Bijorhca Le salon international dédié exclusivement à l’univers de la bijouterie mode Du 30 juin au 3 juillet, Paris Expo Porte de Versailles

ORGANISATEUR : REED EXPOSITIONS FRANCE

Interfilière Le salon de la fi lière lingerie et bain Du 7 au 9 juillet, Paris Expo Porte de Versailles

ORGANISATEUR : EUROVET

Septembre Maison & Objet Le salon International de la décoration, du cadeau et des arts de la table Du 7 au 11 sept embre, Paris Nord Villepinte

ORGANISATEUR : SAFI

A noter, le 7 septembre le passage de la caravane des entrepreneurs sur la Place de la Bastille Paris 12ème. Créer Le salon des idées et des solutions pour tout entreprendre Du 10 au 12 septembre, Lille Grand Palais

ORGANISATEUR : OVH

Beyond Beauty Paris Le salon européen du monde de la beauté et du bien-être Du 10 au 12 septembre, Paris Expo Porte de Versailles

ORGANISATEUR : ITEC FRANCE

Equipmag Le salon du point de vente, du retail et de la distribution Du 11 au 13 septembre, Paris Expo Porte de Versailles

ORGANISATEUR : COMEXPOSIUM

Texworld Le salon mondial de l’industrie textile Du 17 au 20 septembre 2012 , Parc des expositions du Bourget

ORGANISATEUR : MESSE FRANKFURT

E-commerce Le salon de référence du e-commerce européen du 18 au 20 sept embre, Paris Expo Porte de Versailles,

ORGANISATEUR : COMEXPOSIUM

Les journées du courtage Le rendez-vous annuel des courtiers VIE et IARD, des courtiers grossistes et des assureurs Du 18 au 19 sept embre, Palais des Congrès, Paris-Porte Maillot

ORGANISATEUR : INFOPRO COMMUNICATION

IFTM TOP Resa – I nternational French Travel Market Le salon des professionnels du tourisme et des voyages en France Du 18 au 21 sept embre 2012, Paris Expo Porte de Versailles, Pavillon 7.2

SALONS

Le cuir à Paris Le salon international du cuir et de la fourrure Du 19 au 21 septembre, Paris Nord Villepinte

ORGANISATEUR : SIC

Première Vision, Expofil & Indigo Le salon du textile d’habillement Du 19 au 21 sept embre, Parc des expositions Paris Nord Villepinte

ORGANISATEUR : PREMIERE VISION SA

IFTM – TOP RESA Le salon leader des pr ofessionnels du voyage Du 20 au 23 septembre, Paris Expo Porte de Versailles

ORGANISATEUR : REED EXPOSITIONS FRANCE

Viscom Le salon international de la communication visuelle Du 25 au 27 septembre, Paris Nord Villepinte, Hall 8

ORGANISATEUR : REED EXPOSITIONS FRANCE

Preventica Le salon dédié à la maîtrise des risques et à la qualité de vie au travail Du 27 au 29 sept embre, Eurexpo/ Parc des Expositions de Lyon

ORGANISATEUR : COMMUNICA ORGANISATION

Patrimonia La convention annuelle des professionnels du patrimoine Du 27 au 28 sept embre, Centre de Congrès de Lyon

ORGANISATEUR : INFOPRO COMMUNICATION

ORGANISATEUR : REED EXPO

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Les Portes de Sologne.

La thérapie du bonheur !

aux coloris chaleureux, sa lit erie de qualité et, pour certaines d’entre elles, une vue imprenable sur le parcours arboré du golf de Limère. En suivant la cime des arbres, se profilent également des cottages en résidences individuelles : hall d’entrée et kitchenette accompagnés d’un authentique salon meublé (de 121 à 179 eur os et de 187 à 268 euros pour les cottages family) rappelant comme il est bon d’y v ivre comme un second chez soi. Côté plaisir des papilles, entre Noix de Saint-Jacques rôties au lar d et Sabayon champagne aux fruits exotiques (22 eur os pour les men us du midi et jusqu’à 57 euros le menu dégustation), il ne faut surtout pas hésiter à tester les spécialités

Quoi de plus naturel en cette période estivale que de vouloir profiter d’un brin de vent d’ici et d’ailleurs. En tongs et maillot ou en tenue de golfeur professionnel, embarquons à destination des Portes de Sologne, au cœur du Domaine de Limère. Un magnifique Hôtel/Golf/Balnéo propre à nous faire voir la vie en rose et vert ...

C’

est à seulement 1h30 de Paris et à dix minutes du centre ville d’Orléans, que se déploie le domaine des Portes de Sologne dont le fr onton peut désormais s’enorgueillir de l’oct roi d’une quatrième étoile. D’emblée, le stress et les t racas du quotidien se voient mis entre parenthèses avec la proposition de chambres (standard et junior suites) dont la déc oration résolument design ne se départ pas néanmoins d’un côté c ocooning à souhait avec ses moquettes épaisses, ses tissus

Quand le pique-nique

A

vire au chic !

ux orties, le vieux panier en bois et l’atroce couverture à car reaux de Grand-mère ! Antonella Mancarella, ex-directrice de Cappellini F rance et fondatrice de la société de design About It, fait le par i de reformuler le très populaire « déjeuner sur l’her be » en version smart. Avec Gae&Tana, la marque de produits dédiée à l’ar t de v ivre au masculin qu’elle a récemment lancée, et dont l’inspiration puise du côté de son père qui était premier ouvrier chez Dior 94

dans les années 1950, la dame pr opose en effet une nou velle approche sous la forme d’un kit « Pique-nique Chic ». En l’occurrence, un sac qui se décline en peau ou façon doudoune (plusieurs coloris sont possibles), dont les belles proportions (44 x 42 x 24 cm) lui per mettent de c ontenir une bout eille de champagne avec ses deux coupes, mais également smartphone, iPhone et autre tablette tactile g râce à son système de pochettes intérieures.


>>BON VIVRE, BIEN ÊTRE

CLUB PRIVÉ

>>Toque en ligne de mire

Jean-Sébastien Pouch. Cuisine d’auteur

culinaires locales dans le cadr e lumineux et largement ou vert sur la t errasse du Pavillon Limère reconnu, il est utile de le préciser, comme l’une des meilleur es tables d’Orléans. Pour une remise en forme complète, il suffit de s’immerger dans l’atmosphère apaisante des Balnéades, aire de bien-être d’une moder ne sophistication érigée au coeur du parc de Limère et s’orchestrant sous la for me de t rois espaces de relaxation (Bassin, Sauna-Hammam, Fitness) auxquels tout client oc cupant une chambre à l’hôtel peut accéder gratuitement.. Sous une cascade de bassins à 33°, on peut ainsi t enter une vér itable exploration sensorielle entre sauna, hammam, soins orientaux, massages délicats du corps et du v isage, sans oublier l’espace fitness agrémenté de g ym douce, de tai chi et de c oaching individuel. Les amateurs de sw ing sur g reen set auront quant à eux t out le loisir de déambuler en crampons sur l’un des plus beau par cours de France, un safari golfique de pur bonheur entre plans d’eau, lit végétal et bunkers étonnants. Signalons aussi que le domaine ouvre également largement ses portes aux réunions, séminaires et autres évènements d’entreprise avec la mise à disposition d’un espace « Conférences » de 440 m2 pou vant être modulable en cinq salles de 50 à 220 m2 et pou vant accueillir jusqu’à 350 participants ainsi que différents salons à l’intérieur de l’hôtel et au premier étage du Pavillon Limère. g

Si, toutefois pour Madame, le fond de l’air s’avérait par trop frais, miss Mancarella a prévu pour la réc hauffer la moelleuse présence de Gaetano. Lequel n’est pas, rassurez-vous, un bellâtre susceptible de vous faire de l’ombre, mais un plaid tissé et façonné à la main en 100% laine de cachemire lavée et frangée disponible en version unie ou bicolore, sur base de h uit coloris. Les prix : 750 € le sac en peau et 638 € le sac doudoune; 390 € le plaid. g

du célèbre C’est au numéro 22 de l’élégante avenue de Villiers, dans le cadre de ce qui fut au XIXe siècle la maison les travaux, de années deux dramaturge Edmond Rostand que se déploient depuis septembre 2011, à l’issue de six étages de « L’Edmond », un hôtel tout en design raffiné (Châteaux & Hôtels Collection). Avec, dans le même t emps, l’implantation du 1868 dont le nom fait référence à l’année de naissance de l’auteur de « L’Aiglon » et de «Chantecler ». Foin d’esbroufe sur le plan du decorum, mais un parti-pris de volumes épurés et de couleurs douces adopté par le designer Jean-Louis Blais pour valoriser la cuisine qu’y mitonne Jean-Sébastien Pouch. Une toque sachant associer avec une patte virtuose saveurs étonnantes autant que délicates avec une esthétique très picturale dans la présentation des plats. Son parcours : D’une certaine façon, lorsque c e jeune chef qu’est encore Jean-Sébastien Pouch - du moins sur le plan de l’ âge (33 ans au compteur) puisque sur celui de l’expérience dans le maniement des «pianos» il affiche une sacrée belle expérience – a repris en début d’année les manettes de ce restaurant en tandem avec Cécile Bedoian en charge de sa direction, lui incombait comme un rôle de « pompier de ser vice ». Ne dev ait-il pas en eff et illico presto effacer de la mémoire des disciples d’Épicure le passé, certes encore très court mais ique ouvert en août 2011 a vec le néanmoins fort apprécié pour ses qualités gustatives, de « La Table de Masa », ét ablissement gastronom partenaires ? En tous les cas, un ses avec érend diff de cause pour tard chef Hervé Rodriguez à sa tête jusqu’au départ de celui-ci six mois plus à zéro rappellent sa longue ment impeccable » boule « la et massive carrure la dont celui à tel challenge au débotté n’était pas pour déplaire je travaillais, le fait de lesquels pour ents établissem des dorures les et lambris les sous exercer à années pratique de la boxe. «Après plusieurs ». pouvoir évoluer dans un univers aussi contemporain que celui du 1868 m’a d’emblée motivé particulier, la viande dont il s’est fait S’il confesse éprouver depuis sa plus tendre enfance un goût incommensurable pour la bonne chair (en surgelés et boîtes de conserves. genre du plutôt géniteurs ses de hérité pas cependant depuis une spécialité), Jean-Sébastien Pouch ne l’a puisque ces derniers avaient chercher de convient qu’il maternels nts grand-pare ses de côté du st e c’ a, y il ie En fait, si gène de la gastronom et participer à la confection observer pour tenu des restaurants à Colmar et Montauban. « Dès que je pouvais, je me glissais dans les cuisines le déclic a ét é une constitué surtout a qui ce Mais fonte. en de plats au beurre noir et à la mani ère dont ils mijotaient dans des marmites totalement ». fascinait me toques hautes les avec allure Leur poque. é l’ de chefs grands les émission de télévision à laquelle participaient tous nt de l’école nseigneme e l’ à suivre Plutôt bon élève à l’école mais du genre à n’assurer que le strict minimum, il se retrouve dès la troisième la main faire se à commence marmiton pprenti hôtelière de Sucy en Brie. Tout en y préparant le bac professionnel (qu’il décroche en 1998), l’a alors Burgo, del Michel onvaincre c de permet lui qui réussir de en effectuant des extras dans divers restaurants de quartier. Une volonté auprès ge apprentissa son poursuit il parti, Burgo Del commis. de qualité en aile son sous « Manitou » des fourneaux du Bristol, de le prendre e évolutive. Fréchon est queld’Eric Fréchon, le nouveau maître -queux du palace. « A ses côtés, j’ai pu m’initier à une cuisine en permanenc conforté dans mon plaisir m’a Celui-ci côtoyer. qu’un d’exceptionnel sur le plan humain et l’un des plus grands chefs qu’il m’ait été donné de de l’accommoder ». façons érentes diff les et découpe de techniques à travailler la viande et les sauces qui l’accompagnent. Il m’a appris les situation pour le Une Fréchon. de titre en second le devient et Bristol du uisines c les Jean-Sébastien Pouch demeurera neuf années dans r, « en d’Aznavou de la chanson moins enviable mais qui n’estompe en rien son désir d’ouvrir son propre restaurant et de se voir, à l’instar La ent. arrondissem XVIIe le dans Cardinet rue haut de l’affiche » avec une étoile en prime ! Il songe alors à reprendre un petit bistrot situé ent établissem ue anthologiq Lapérouse, du rênes les reprendre de brutale crise financière qui survient mettant à bas ce projet, il accepte aussi réputé pour sa cuisine fondé en 1766 et installé dans un hôtel particulier du XVIIIe siècle qui s’érige sur les quais de Seine parisiens, de décoration rococo d’alcôves, base à t agencemen son pour que s) consécutive années huit trente pendant (il a eu trois étoiles au Michelin assidument. Notre nt fréquentaie le qui lettres et sa galerie de photos anciennes signées Nadar de personnalités du monde des arts et des fait perdre toutes ont lui qui chefs de succession une après jeune chef arrive à sa tête alors que le restaurant se trouve en pleine déroute, l’affaire et remonter à réussit il ntoure, e l’ qui scepticisme du dépit en et s montagne des ses étoiles. Avec une conviction propre à déplacer étoile au une moins au à rendre à susciter l’engouement de la presse, sans parvenir pour autant à persuader le fameux petit guide rouge intentions réelles aux quant suspicion par Lapérouse, non d’ailleurs pour une quelconque remise en cause de la qualité de sa cuisine, mais celui-ci a revendu l’affaire. J’ai de développement du propriétaire de l’époque. « A juste titre puisque deux mois après la sortie du guide, ». personnel échec un et part ressenti cette décision comme une trahison de sa Une déception de courte durée avec la proposition qui lui est faite de prendre en charge la nouvelle orientation gastronomique du 1868. Sa cuisine : Elle est à l’ image du lieu : r echerchée mais dénuée d’ affèteries, belle à v oir et goûteuse à souhait mais sans verser dans ce côté trompe-l’œil que peut revêtir parfois la très tendance cuisine fusion. S on crédo : le r espect des produits choisis de saison et d’origine française (la traçabilité des ingrédients est à ses y eux primordiale) qu’il transcende sans en détourner les saveurs par une habile alliance avec un florilège d’herbes et d’aromates manipulées sous forme de ponctuations juste ce qu’il faut de surprenant pour titiller et séduire nos papilles. Précisons que notre chef n’étant pas du genr e à ronronner sur ses ac quis, il renouvelle chaque mois totalement la carte ! Les prix : principal : 32 euros. Menu du midi : 35 euros; menu du soir : 49 euros; prix moyen à la carte : 65 euros; prix moyen du plat 95


NosyLaKomba. perle secrète de Madagascar

Considérée par les spécialistes du genre animal comme un paradis pour les makis (variété de lémuriens), cette petite île volcanique située au nord-est de Madagascar se révèle autrement plus passionnante que sa « grande sœur », la réputée mais très touristique île de Nosy Be ! Par Corinne Serre

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>>ESCAPADE

E

lle ne fait en t out et pour t out que h uit kilomètres de diamètre. Un « confetti » au milieu de la placide immensité de l’Océan Indien qui n’en compte pas moins un v olcan, l’Antaninaomby, d’une altitude n ’ayant rien de lilliputienne (622 mèt res) et dont l’aspect évoque une g igantesque carapace de t ortue. Mais au-delà de cette particularité, celle qui, en malgache, se nomme Nosy Ambariovato (« l’île entourée de r ochers » en t raduction littérale), avec sa fl ore aussi spectaculaire que chatoyante dont le point d’orgue prend la forme d’une forêt tropicale, sa faune jacassant e dominée par une trépidante colonie de makis macaos et de plages dignes d’une carte postale, revêt pour qui l’aperçoit après v ingt minutes de pir ogue (l’unique moyen de transport pour la rallier depuis Nosy Be) les apparences du Paradis perdu.

>>Un joyau méconnu Hélas, de cette Nosy Komba dont Ampangorina, le village le plus important situé au nord, abrite le dispensaire et l’unique école officielle, la plupart des visiteurs n’auront l’occasion de l’apprécier que le t emps d’un cliché de ces hordes de lémuriens qu’un simple fruit tendu suffit à attirer et d’un achat au marché artisanal de l’une de ces fameuses nappes en t oile de coton naturel travaillées en broderie ou au point Richelieu par les femmes de l’île. Il faut dire qu’au regard des circuits calibrés-minutés de la major ité des voyagistes, cette « perle secrète de Madagascar » comme la sur nomment ses inc onditionnels n’est qu’une étape parmi d’autres. Une approche superficielle d’autant plus r egrettable qu’à la manière d’une « lar me de douceur dans un monde de br utes », cet Éden méc onnu dont l’autonomie économique est assurée par les cultures de r iz, du r hum, de la vanille, des épices ainsi que de la pêc he, peut se v ivre aisément pour les ur bains surmenés que nous sommes comme une r espiration. Une pause de quelques jours pour déc ouvrir son incroyable pharmacopée, s’initier à l’identifi cation de ses espèces endémiques ou pratiquer la plongée

CLUB PRIVÉ

sous-marine tout en appréciant l’extraordinaire insouciance et la joie de v ivre de ses habitants (au nombre d’environ 500). >>Au rythme de l’écosystème Parmi les quelques maisons d’hôtes et les hôtels qui s’y érigent, signalons l’existence au sud de Nosy Komba du Tsara Komba Lodge, un établissement 4 ét oiles ayant su allier un luxe authentique sur le plan de ses pr estations, mais néanmoins en parfaite symbiose avec la nature et sa biodi versité, dont les huit lodges dispersés à fl anc de colline n’ont pour seul v is-à-vis que l’Océan. Sur le plan de son fonctionnement au quotidien, cet écolodge pratique d’ailleurs le recyclage des plastiques, emballages et aut res déchets alimentaires, l’emploi de matér iaux écologiques, veille à un usage économe de l’eau captée depuis une source et recourt à des ballons solaires pour la chauffer afin de limiter l’impact des émissions de CO2. Y est en out re développée une éc onomie solidaire par un appr ovisionnement au maxim um local et le fi nancement sous forme de micro-crédits des pirogues

indispensables aux acti vités de pêche et aux déplac ements. Autant de bonnes pratiques qui lui ont permis de se voir attribué la distinction de 3 Tentes sur 3 suite à l’audit de Eco Luxury attestant de l’excellence de ses actions en matière de développement durable. g

Infos pratiques : S’y rendre Air France et Air Madagascar pro posent des vols directs Paris/Antananarivo ou Paris/Nosy Be, selon les périodes. Corsair propose deux vols Paris-An tananarivo par semaine et la compagnie Air Austral en dire ct pour Nosy Be via La Réunion Formule Island Discovery & Emotions Exp eriences sur la base de 10 jours et 9 nuits en pension com plète chambre double en lodge de 75 m2. Les transfer ts AR aéroport de Nosy Be/port/hôtel sont effectués par l’établissement et prévus lors de la réservation (taxi et bate au privés). Prix 2.595 € par personne, avec 15% en sus du 16/07 au 31/08/2012 et du 19/12/2012 au 08/01/2013. Ce prix s’entend hors vol. 97


Multifonctions

Parfaitement adapté aux nécessités de notre monde moderne, ce sac équipé d’un dos et de bretelles ergonomiques rembourrés ainsi que d’une sangle poitrine permet de parer à toutes les éventualités pour relever les défis de la vie tant urbaine que de plein air. Jansport (modèle Pleasanton), 299,99 €.

Baroudeur

Avec son look version récup’ « autour du monde » et sa toile de coton ultra résistante, il est le genre de sac prêt à nous suivre dans toutes nos aventures terrestres et maritimes. Napapijri, 169 €.

Voyage, voyage ... Parce qu’aujourd’hui la grande tendance, surtout dans le monde des affaires, est davantage aux «sauts de puce » d’un pays à l’autre qu’aux déplacements interminables, place désormais aux sacs aussi multifonctions dans leurs usages que d’un format adapté pour être admis sans problème en cabine ...

Technique

So british

Clin d’oeil aux JO de Londres (du 27 juillet au 12 août prochain) avec son graphisme inspiré du drapeau anglais, ce sac 48h en cuir s’avère particulièrement pratique pour les déplacements ne nécessitant pas tout un « déménagement » ! Ben Sherman, 79,90 €.

Urbain

Avec son aspect à la fois sobre et mode, ce sac (qui appartient à la première collection exclusivement vouée à l’homme de Nat & Nin, marque jusque-là plutôt girly) joue la carte d’un casual résolument urbain dopé par des aménagements intérieurs lui permettant d’accueillir toutes sortes de gadgets high tech. Antonyme by Nat & Nin, 275 €.

Avec ses jeux de zip en incurvé, ses multi-poches, ses courroies en guise de poignets et sa ligne sans fioriture, ce sac apparaît comme la version en format 3ème type de ce grand classique qu’est le sac médecin. La haute technicité en prime avec le nylon balistique qui le compose. Tumi (collection Alpha), 445 €.

Waterproof

Grâce à son enveloppe de nylon double ripstop 420D et double enduction, sa toile duffle totalement étanche et ses coutures collées par soudure haute fréquence, une fois fermé, ce sac à porter main ou à dos garantit une parfaite étanchéité contre toutes formes d’intempéries ! Northface (modèle Waterproof Duffel), 250 €. 98

Classieux

Parfaitement adapté aux déplacements courts du genre week-end, ce sac en cuir tout ce qu’il y a d’une sobre élégance dans son design s’orne d’un zip en guise de fermeture et se dote à l’intérieur d’une pochette amovible à fermeture éclair. Hummel (modèle Big Bag), 72 €.


>>OBJETS DE CONVOITISE

CLUB PRIVÉ

de mire Créateur en ligne z. Bijouterie transgressive Bernard Delettre

Surtout, évitons d’employer pour qualifier le travail (l’œuvre, n’hésiterons pas à s’exclamer ses aficionados) de notre homme, long escogriffe dont l’allure a quelque chose de «gainsbourien » dans le négligé chic, l’appellation de joaillier. Non pas, il ne faut rien exagérer tout de même, que celui-ci la juge vieillotte, pire, ringarde ! Simplement, à ses yeux, parce que la joaillerie repose avant tout sur une mise en valeur des pierres au détriment de la recherche sur le plan des volumes et des formes, le sieur Delettrez ne s’y reconnaît pas. Ou, pour être parfaitement exact, plus ... Son parcours : Dynamiteur des us et coutumes de bienséance propres à la sphère joaillière, au risque de provoquer des réactions de vif rejet par rapport à ses « fantasmagories » d’or et de pierres, Bernard Delettrez s’avère au fond un personnage aussi romanesque que d’une rock’n roll énergie. Natif de Casablanca, ce fruit de l’union d’un père d’origine française dont la profession d’ingénieur des Ponts et Chaussées l’avait amené à œuvrer au Maroc sur des chantiers axés autour du pétrole et de l’eau et d’une mère de souche chérifienne, il demeure en terre marocaine jusqu’à l’indépendance. S’il confesse avoir perdu avec le temps la pratique de la langue arabe, des souvenirs encore très vivaces d’odeurs de musc et de henné, ainsi que les suaves saveurs d’épicé/sucré de la cuisine orientale demeurent encore pour lui très vivaces. Enfant de nature solitaire ayant subi dans sa chair l’épreuve d’une longue maladie, il vit difficilement le déracinement sur Paris et trompe son mal-être en ne cessant de bricoler une pléthore de choses tout en témoignant d’un manque d’assiduité sur le plan scolaire. Ce qui ne l’empêche pas de caresser le projet de vouloir endosser la tenue de chirurgien. Au point de l’amener, après l’obtention d’un bac scientifique, à intégrer la Faculté de Médecine pour une durée de sept ans. S’il réussit à décrocher le diplôme, le jeune homme sait pourtant pertinemment que son destin ne se situe pas dans les hôpitaux mais sur grand écran de cinéma via l’écriture de scenarii. Il ira jusqu’à s’expatrier dans cette Mecque du Septième art qu’est Hollywood avec le projet de faire produire un film sur la « malédiction de Toutankhamon ». Coup de chance ! Il parvient à vendre son projet à la United Artist qui lui signe un contrat d’un an pour écrire. Malheureusement pour lui, le script se révèlera au final signé non pas de son nom mais de celui d’un auteur connu. Cruelle désillusion qui le pousse à se tourner vers son autre passion que représentent les pierres précieuses en s’inscrivant à l’Institut de gemmologie de Santa Barbara. Son destin bascule définitivement dans l’univers joaillier après sa rencontre avec un français propriétaire de deux mines de diamants au Brésil. Celui-ci lui propose de l’épauler dans leur exploitation. Mais au bout de quelques mois, Bernard Delettrez préfère reprendre sa liberté d’action en allant s’installer à Petrópolis, ville brésilienne du centre de l’État de Rio de Janeiro, où il ouvre une entreprise de taille de pierres précieuses. Une aventure de quinze années qui lui permet, tout en œuvrant pour le compte de grands joailliers du cru, de commencer à élaborer ses premières créations. Son mariage avec une italienne en 1985 scelle son départ du Brésil pour une nouvelle vie à Rome. C’est dans ce cadre qu’il élabore des partitions bijoutières dont les lignes constructivistes et sur-dimensionnées s’inspirent de l’architecture Art Déco, qu’il constelle de cristal de roche, d’onyx, d’améthyste, de citrine et autres pierres semi-précieuses. Le succès est fulgurant sur le plan international. Il ouvre une première boutique dans la ville éternelle, puis à Londres, Munich, New-York et Monte-Carlo. Loin de le griser, cette réussite lui semble peser sur ses épaules à la manière d’une chape de plomb tant il se sent piégé par un rôle tenant davantage du commerçant que du créateur. D’où sa rupture brutale avec un statut certes confortable financièrement, mais ronronnant sur le plan de l’imaginaire, pour un « e nave va » à l’aube de la décennie 1990 aux commandes du bateau spécialement construit dans cette optique. Le genre « grande évasion » puisque cette navigation sur les océans a duré dix bonnes années, soit le temps d’effectuer trois tours du globe sans jamais, confesse-t-il, songer à un retour sur la terre ferme. Du moins jusqu’à ce matin de 2001 où, alors qu’il se réveillait en plein milieu de l’océan Indien, l’absolu besoin de se remettre à la création de bijoux s’était si intensément propagé en lui qu’il n’avait eu de cesse de larguer les amarres pour regagner l’Italie afin de s’y consacrer sous la seule casquette, cette fois-ci, de designer. Si son retour dans le bain du design joaillier s’est d’abord effectué, à l’instar des « nègres » de la littérature, pour d’autres, avant de s’affirmer depuis un an sous son identité à part entière, il s’est traduit quoiqu’il en soit par une rupture radicale de style. Son univers de création : La dimension de ses actuelles collections de bagues, bracelets, colliers, boucles d’oreilles et autres broches que, selon les points de vue, on pourra qualifier de « gothique », «baroque », « onirique » ou d’un maléfique « romantisme » propre à séduire l’impressionnante Morticia Addams (la « mère » au teint blafard de la fameuse famille dessinée par Charles Addams à la fin des années 1930) apparaît comme un provoquant pavé dans la mare si « rutilement » policée de la Haute Joaillerie. Bagues en forme d’alvéole sur laquelle est posée une guêpe, en toile d’araignée avec sa venimeuse « bestiole » qui s’y accroche, hérissée de piques à la manière d’une rangée de dents prêtes à mordre ou bien encore d’yeux d’esprit Buñuel époque « Chien Andalou ». Collier « ailé » mi-ange, mi-démon. Bracelets scorpion ou squelette. Boucles d’oreilles à ligne de croix, de dagues ou de mouches. Sans oublier toutes les variations autour des Vanités, ces crânes mortuaires furieusement tendance dans l’actuel univers des accessoires de mode, mais déjà très en cour auprès des maîtres de la peinture hollandaise des XVIe et XVIIe siècles qui y voyaient la parfaite traduction de la nature passagère et vaine (d’où le vocable de vanité) de la vie humaine et de l’inutilité des plaisirs du monde face à la mort qui guette. Si le détournement de ces fameuses vanités par la joaillerie ne date pas d’aujourd’hui – il suffit de lorgner du côté des Codognato, célèbre dynastie de bijoutiers vénitiens qui en glorifie le genre depuis 1866 – celles créées par Bernard Delettrez, tout comme d’ailleurs l’ensemble de ses pièces, ne sacrifient en rien à un quelconque effet de mode, mais s’inscrivent dans une volonté clairement revendiquée de toucher aux « totems et tabous » de nos sociétés judéo-chrétiennes. Avec un zeste de « bras d’honneur » par rapport à ce grand barnum qu’est l’église catholique version Vatican et ses légions de « fous de Dieu » prêts à battre du goupillon et de la bulle excommunicatoire contre ceux ne suivant pas la même route qu’eux ... Son entreprise : Séparé de son italienne d’épouse, mais ayant fait le choix de demeurer vivre et travailler à Rome, ce « Cagliostro » de l’accessoire précieux, dans le secret de son atelier et avec l’aide d’une soixantaine de collaborateurs, élabore avec fièvre et toujours à la main ses estomaquantes créations. Sa distribution : A raison d’une collection tous les six mois comportant en moyenne une centaine de pièces inédites, celles-ci font actuellement l’objet d’une diffusion dans une centaine de points de vente à l’international. Son développement : Agitateur d’idées autant que de règles esthétiques, l’homme fourmille de projets de développement dans les accessoires. Certains sont déjà dans les tuyaux, d’autres encore en gestation. Pour l’heure, il préfère jouer le black out, ne concédant à lâcher qu’un laconique « tout devrait être mis en orbite d’ici un an et demi » ... 99


Alors que le constructeur français de référence joue la carte d’un avenir à inventer, tandis que le cousin Peugeot s’en tient à un prudent conservatisme, Citroën continue d’étonner. La nouvelle DS5 vise sans complexe la concurrence allemande ...

L’esprit : En fait, la démarche qui a présidé à la naissance d’une berline se voulant résolument «haut de gamme» est à la fois identique à celle qui a induit les modèles DS3, puis DS4, et un tantinet différente par la nature de ses objectifs réels. DS3 était la réponse d’une «Super-C3» à l’insolenc e de M ini, ou de Fiat, avec sa 500. DS4 se proposait d’offrir une alternative «dans le vent» à la classique C4. La DS5 est, certes, basée sur la C5, mais se veut une voiture sans autre référence que les siennes: proposer un véhicule capable de s’attaquer au marché dit «premium», en s’opposant de front aux meilleurs productions de la catégor ie. Pas question, naturellement, de rééditer le «coup de la C6», en s’attaquant à des berlines statutaires comme les BMW Série 5 et 7, les Audi A7 et A8, ou les Mercedes Classe E et S. L’échec immérité de la C6 pr ouve que les (r iches !) acheteurs de ce segment, s’ils se satisfont des v ersions diesel les plus sages -t outes choses égales !-, veulent posséder un v isuellement identique à celui que celui qu’anime un V8 de 500 chevaux ... Les caractéristiques : C’est donc à des eng ins comme la Passat CC, la BMW Série 3 ou la Mercedes Classe C que se frottera la DS5. Avec, pour arguments majeurs, une silhouette résolument dynamique, caractérisée par des éléments c omme le «sabre» qui court tout au long du véhicule, ou encore cette courbure de toit basse et fuyante, qui contraste avec la ligne de caisse haute perchée. A l’intérieur, dans un habitacle très bien fini, 100

Citroën DS5

Sans complexe !

on regrette une ergonomie moyenne, mais on apprécie le dessin très « aér onautique » de l’ensemble. La luminosité qu’apporte le toit translucide en trois parties est, par exemple, un modèle du genr e. Le capot (en aluminium) abr ite, côté moteurs à essence, les deux versions du nouveau 1,6 litres THP développé avec BMW, de 155 ou 200 chevaux. Dans le cas des diesel, on trouve le 1,6 litres HDi de 110 c hevaux, et le 2 lit res HDi de 160 c hevaux. La gamme sera «coiffée» par une version «Hybrid4» qui proposera une mécanique thermique associé à un mot eur électrique, et disposera d’une transmission à quat re roues motrices. Les boîtes de v itesses mécaniques sont à 6 rapports, tout comme les boît es automatiques qui équipent c ertains modèles, et qui bénéficient d’une commande séquentielle. Notre avis : Dommage, tout de même, que dans un équipement de sér ie intelligent, on ait «oublié» l’assistanc e électrique à l’ouverture du hayon, ou le dispositif de surveillance des angles morts ... qui sont proposés sur la DS4 ! La gamme de prix : allant de 29 300 à 43 950 , c’est surtout à ceux du modèle 2 litres HDi, à priori le plus demandé, qu’il convient de s’intéresser, soit entre 33 600 et 36 500 . Les inconditionnels de l’essence se tourneront vers le THP, de préférence en version 200 chevaux (33 700 à 38 700 €).


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CLUB PRIVÉ

>Par René Bougros et Philippe Boukobza

Mercedes

Le monospace Classe B et le SUV Classe M à l’heure du renouveau Le Salon de F rancfort était, tout naturellement, le lieu privilégié des constructeurs allemands. L’immensité de leurs stands (en fait, des pavillons entièrement dévolus à une marque !) n’a d’égal que l’effort consenti en matière de Concept Car, et c’est bien sûr, pour eux, l’occasion de proposer quelques vraies nouveautés.

tion directe, et proposent 122 ou 156 chevaux, tandis que l’offre diesel est dévolue aux mot eurs 1,8 lit res CDI de 109 ou 136 c hevaux. On not e également l’apparition d’une boîte à double embrayage dotée de 7 r apports, que l’on peut choisir à la place de la boîte mécanique dotée, elle, de six vitesses. Comme il se doit, le ML est proposé avec de nombreuses motorisations, dont unV6 à essence de 306 chevaux, un petit 4 cylindres diesel CDI de 204 chevaux et un V6-CDI 3 litres, délivrant 258 chevaux. Le ML dispose, de série, de la boîte 7 vitesses à double embrayage.

L’esprit : Chez Mercedes, celles-ci étaient, essentiellement, au nombre de deux, concernant un renouvellement total des gammes Classe B et Classe M. On att endait plutôt un c hangement radical de l’espr it qui a présidé au lancement du minispace Classe A, dont on dit que le r emplaçant aura plutôt l’allure d’une petite berline citadine, et c’est le monospace compact Classe B qui effectue sa m utation ! Plus bas, plus étiré, plus long , le véhicule propose une silhouette très dynamique, proche de celle d’un break traditionnel, tout en préser vant son habitabilité, et sa modular ité, en particulier grâce à une banquette arrière qui coulisse sur 14 centimètres. Le SUV Classe M se par e d’une nouvelle robe, qui reste d’ailleurs dans la lignée des précédents modèles, mais affine considérablement la silhouette, bien que l’ensemble demeur e un tantinet massif, comme le v eux, au demeurant, la tradition qui caractérise les véhicules qui prét endent à une vocation 4X4.

Notre avis : Le Class B N ew Look donne, au choix, de l’espace aux jambes des passagers ... ou permet de privilégier le volume du coffre. Quant au SUV Classe M, son habitacle à la fi nition léchée propose son lot d’équipements de haut v ol, tandis que le ML adopt e (en option !) une suspension active.

Les caractéristiques : Du côté du Classe B , les mécaniques changent, avec l’adoption des 4 cylindr es à essence qui disposent, désormais, de l’injec-

Avec beaucoup d’intelligence, les indiens de c hez Tata, repreneurs des marques Jaguar et Land R over, se sont bien gar dés de toucher aux valeurs historiques des deux marques ! C’est surtout vrai pour Land Rover, toujours fidèle à sa v ocation «4X4», dont le t out nouveau modèle Evoque s’avère davantage un S.U.V. d’allure sportive qu’un roi des franchissements ... L’esprit : Si l’aspect extérieur a été soig neusement étudié, pour surprendre et séduire, l’aménagement de l’habitacle reste classique et typique des canons de la marque, car il s’agit d’affirmer l’appartenance de ce modèle à une prestigieuse lignée. Autre changement chez Land Rover, moins spectaculaire, mais certainement bénéfique, l’opération de chirurgie esthétique qui offre au Freelander une nouvelle face avant, et lui offre

La gamme des prix : Les tarifs annoncés du monospace, qui s’échelonnent, selon les modèles, entre 25 900 et 32 900 ne sont pas à la portée de toutes les bourses. C’est même un tantinet éle vé par rapport à une concurrence souvent bien ar mée ! Par antithèse, les prix du SUV, qui débutent à 58 900 €, pour culminer au delà de 73 000 €, en par aissent (presque !) raisonnables ...

la possibilité d’être livré en 2 roues motrices. La prochaine étape d’évolution pourrait intéresser le légendaire Defender, dont l’emblématique silhouette date un peu, et qui se verrait doté d’une esthétique plus moderne. Encore qu’une telle opération, qui risque de toucher aux «fondamentaux» -comme on dit !- du mythe, est une entreprise à haut risque ... Les caractéristiques : Le Land R over Evoque propose notamment, sur les deux modèles 3 et 5 por tes déclinés en quat re versions de fi nition, une motorisation 2,2 lit res TD4 de 150 c hevaux, et le même groupe baptisé SD4, porté à 190 c hevaux. Ils viennentde recevoirle renfortd’un moteurà essencede 240 chevaux, qui ser a uniquement vendu avec la boîte automatique à six rapports. Notre avis : Ce break compact aux lignes fuyantes et novatrices est aussi luxueux et e xclusif que ses frères Range Rover. Il a, en outre, très vite reçu l’appui d’une pr atique version 5 por tes, qui ne remet pas en question une silhouett e évocatrice, et même celui d’une var iante à pr opulsion hybride, utilisant alors un moteur à essence associé à un groupe électrique.

Land Rover

Evoque, en route vers le succès ?

La gamme de prix : La version la moins onéreuse de ce nouveau Land Rover, muni d’une transmission aux seules roues avant, coûte 33 900 €, et il faudr a compter jusqu’à 47 500 €, s’agissant d’un modèle 4X4 m uni du diesel 190 c hevaux, dans une fi nition «Prestige» qui n’usurpe pas son identité ! 101


Porsche 991

Toujours «plus» !

L’esprit : Voici venir la septième génération de l’incontournable Porsche 911, dénomination officielle «991» ... Plus légère, plus puissant e, mais aussi plus économe en carburant et en rejets toxiques, elle demeure la GT la plus aboutie du moment. En fait, la démar che qui a présidé à la naissance de la 991 est fidèle à celle qui, de tout temps (c’est à dire depuis 1963, année de naissance de la 911), guide l’évolution de la v oiture. De petits pas en g randes enjambées, cette Porsche de la matur ité a c hangé du tout au t out, en r estant visuellement et philosophiquement sinon la même, du moins fi dèle à sa légende. D’ailleurs, si cette 991, qui succède à la 997, allez savoir pourquoi- tout en conservant son appellation d’origine, profite d’une t oute nouvelle plate-forme, sa silhouette et son ar chitecture demeurent très proches de celles des précédents modèles. Cette bénéfique fuite en a vant, qui per dure depuis bientôt 50 ans, n’est pas la moindre prouesse des concepteurs de la 991 ... Les caractéristiques : C’est à des modèles d’e xception, de la F errari 458 Italia à la BMW Z4 M, en passant par l’A ston Martin Vantage, l’Audi R8 et la Lamborghini Diablo, que s’oppose la nouvelle Porsche 911. Avec, pour arguments majeurs, une silhouette toujours intemporelle, résolument dynamique, caractérisée par la c ourbe harmonieuse du pavillon, la partie arrière trapue mais tellement suggestive, et les larges prises d’air qui donnent à un capot a vant d’une grande 102

sobriété ce qu’il convient d’agressivité discrète. A l’intérieur, dans un habitacle très bien fi ni, on regrette toujours une ergonomie moyenne, induite par la position basse du volant (c’est mieux qu’il y a vingt ans, mais encore gênant). Par contre, le niveau de fi nition est exemplaire et, en dépit de la r emarque faite précédemment, on trouve facilement la bonne position de c onduite. Le capot arrière (en aluminium) abr ite l’éternel 6 cylindres opposés à plat qui, sur la Carrera S, est un 3,8 lit res délivrant la bagatelle de 400 chevaux à 7 400 tr/mn. Ce groupe, placé -depuis toujours !- en porte-à-faux arrière, est associé à une boîte de vitesses à double embrayage PDK, dotée de 7 rapports, que l’on peut utiliser en automatique, ou manuellement, via les palettes placées derrière le volant. Dans tous les cas, c’est un vrai régal ! Notre avis : Bien que (t rès) puissante et dotée d’une implantation mécanique (très) archaïque, la 991 est un eng in qui peut êt re mis entre toutes les mains. Ou presque ! La gamme de pr ix : évidemment, la facture est salée, puisque cette 911 Carrera S est affichée à 109 798 € ! Si l’on opte pour une version moins «méchante», les tar ifs débutent à 89 498 €, ce qui n’est pas donné non plus ... D’autant plus qu’à ces prix là, il faut ajouter, par exemple, 346 € pour obtenir l’essuie-glace de vitre arrière, la liste des options ne s’arrêtant, malheureusement, pas à cet accessoire.


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>Par René Bougros et Philippe Boukobza

Mercedes

La Classe E passe à l’hybride ...

L’esprit : Chez DaimlerBenz, il semble que l’on ne soit pas t otalement convaincu par la solution «car burant/électricité» inaugurée, il y a déjà belle lurette, par exemple chez Toyota ... Depuis longtemps, les allemands travaillent sur l’utilisation de la pile à combustible, technique qui leur semble, à tort ou à raison, plus efficace à long terme. Pour autant, il était difficile à une firme comme Mercedes de ne pas sortir un modèle hybride conventionnel, ne ser ait-ce que pour «oc cuper le terrain» en attendant l’hypothétique avènement de l’hydrogène. Les caractéristiques : En réalité, cette nouvelle Classe E n’est pas la première «hybride» de la firme à l’étoile, puisque cette antériorité revient à la E400 réservée au mar ché américain. La E300 r eprend donc, logiquement, la technologie utilisée sur le modèle «US», à la notable différence près que la Classe E «européenne» n’utilise pas le 6 cylindres à essence de la 400, mais le 4 cylindres diesel 2,2 litres que l’on trouve dans les versions 200, 220 et 250 CDi. Ce faisant, Mercedes emboîte le pas au Groupe PSA, qui fut naguère le premier à proposer des véhicules mariant le gazole à l’électricité. La technique utilisée est nouvelle, dans la mesure ou le moteur électrique qui assiste le groupe diesel est de faible enc ombrement (il délivre seulement 27 chevaux), ce qui permet de l’installer entre le moteur thermique et la boîte automatique à 7 rapports. Pour fonctionner, ce petit moteur n’a

besoin que de 25 kg de batt eries Lithiumion, Davantage que d’un vér itable ensemble hybride, on parler a donc d’un appor t de puissance aux 204 chevaux du diesel, et d’un sur croît important de c ouple, dont les effets sont d’augmenter la vivacité des accélérations, tout en diminuant sensiblement la consommation. Notre avis : Cette E300 BlueTEC H ybrid, dont le car actère particulier ne remet en cause ni la présentation extérieure, toujours classiquement élégante, ni l’aménagement intér ieur, mélange de bon goût et de lux e discret. La gamme des pr ix : Le tarif prévu pour cette E300 Hybrid s’établit aux alentours de 54 000 €, sachant que la voiture n’est, pour l’instant, proposée qu’avec une seule finition. Pour aller plus loin, il est clair que les commerciaux de la DaimlerBenz attendent les premiers chiffres de vente ! Bien entendu, il est possible de compléter la dotation de la voiture en ouvrant le (volumineux !) catalogue des options, cher à Mercedes ...

Peugeot 508 RXH

Quatre roues motrices grâce à l’électricité L’esprit : Ce break aux lignes élégantes est agréable à regarder, même si sa vocation «tout-chemin» est, comme souvent, prétexte à une décoration un tantinet v oyante (voire «bling/bling !). On se demande si la présence d’une ceinture de plastique incluant les élarg isseurs de passages de roues, et celle de protections des soubassements a vant et arrière, se justifi e. Du moins de manièr e aussi év idente ... L’habitacle, a contrario, se montre sous un jour luxueux et exclusif, proposant une belle fi nition et un ensemble d’équipements de bon aloi. 0n note avec intérêt la présenc e d’un dispositif d’aide au démar rage en côte, ou encore, occupant le large écr an également dévolu à la na vigation, la possibilité de v isualiser en temps réel le bon fonctionnement de la transmission aux quatre roues. Un bon point, aussi, pour la climatisation «quadri-zone» qui profite donc aux occupants des places arrière. Dernier détail: la garde au sol du R XH est portée de 145 à 184 mm, sans que cette augmentation porte préjudice à l’excellent comportement routier du véhicule.

Les caractéristiques : Le RHX propose donc le système «Hybrid4», soit l’alliance entre le diesel 2 litres HDi de 163 chevaux, et un groupe électrique de 30,5 chevaux, chargé d’assister le moteur thermique dans les phases d’accélération. Mais c’est, surtout, dans le fonctionnement de la transmission intégrale semi-permanente que l’électricité joue un rôle prépondérant, puisque le moteur électrique est, alors, chargé d’entraîner les roues arrière, tandis que les roues avant sont animées par le diesel. Notre avis : Sur le papier, le dispositif a tout pour plaire, et fonctionne, effectivement, de manière globalement satisfaisante. Dommage, dès lors, que la boîte manuelle pilotée à 6 vitesses se montre si lente dans les changements de rapport ... La gamme de pr ix : Une unique version du véhicule fi gure au catalogue, pour 45 900 €. Soit 3 300 € de plus que la nouvelle 508 Hybrid4 berline, et 10 700 € plus cher que le break 2 litres HDi 163 chevaux le mieux équipé. Dès lors, le choix de ce modèle exclusif résultera, essentiellement, d’une démarche tout aussi ... exclusive ! 103


Lucien Barrière Hôtels & Casinos.

100 ans de luxe, de glam’ et de tapis verts ! >Le Royal Hôtel de Deauville en 1912.

>François André, l’homme à l’origine du groupe

>Lucien Barrière, le neveu prodigue !

>Diane Desseigne-Barrière, l’héritière au destin tragique

C’est le 8 janvier dernier, jour symbolique s’il en est puisque dédié à la Saint-Lucien, prénom qui fut tout-à-la fois celui du premier évêque de Beauvais et de l’homme à qui le groupe Lucien Barrière doit une large partie de son expansion, qu’a été donné le coup d’envoi du centenaire de ce must have des casinos et de l’hôtellerie de luxe. Par Philippe Dayan

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>Au gré des constructions, acquisitions et rénovations, Lucien Barrière s’est imposé comme un géant du genre !

A

>Dominique Desseigne, l’actuel dirigeant du groupe

bien y penser, au vu de l’incr oyable histoire de c e groupe demeuré en grande partie familial (à hauteur de 60% du capital), mais à la not oriété internationale, on se demande s’il n’y a pas derrière comme la « patt e » d’un habile scénariste qui en aur ait conçu les différents chapitres. Le genre de trame dont les studios américains ont le secr et, mixant les ingrédients sirupeux d’un « Amour, gloire et beauté » a vec ceux, nettement plus tordus, d’un « Dallas, ton univers


SAGA impitoyable ». Avec, en ponctuation t ragique à ce déluge de liesse et de paillett es, de stars du cinéma et du sho w biz et de chevaliers d’industrie, d’argent c oulant à flot sur les tapis v erts et de banc os à la roulette, de g lamour éblouissant et de spectacles étourdissants, la disparition en 2001 de Diane Barrière-Desseigne, l’héritière en titre de ce Cagliostro du luxe et du plaisir qu’était Lucien Barrière. Un destin brisé par les séquelles d’un grave accident d’avion, mais qui n’a pourtant pas interrompu l’irrésistible ascension d’une entreprise née quasiment avec le XXe siècle.

sportives. Autre fait marquant à son actif: il est aussi le pr emier à ouvrir les portes des casinos aux femmes.

>>Une histoire de famille sur fond de rires et de larmes Né en 1923 à R osières, en Ardèche, Lucien Barrière entre au sein de l’entreprise en 1951, année où François André, qui se trouve être son oncle, l’appelle à ses côtés. Sous sa houlette, il va s ’initier aux différents rouages de la gestion. Devenu l’administrateur en titre à compter de 1959, il en prend les rênes à part entière en 1962, à la dispar ition de son oncle demeuré >>Une success story née avec le XX e siècle sans héritier direct. C’est à c ompter de C’est en effet en 1912 que c ommence à cette date que sont alors posées les fondas’écrire son « Il était une fois » sous les em- tions d’un vaste projet de modernisation bruns parfumés de Deauville, petite com- de l’ensemble des activités de l’entreprise. mune du Cal vados dont le dr amaturge En 1980, dans le but de fédér er tous les Marcel Achard se plaisait à dire «mon idée établissements dont il est pr opriétaire, de paradis terrestre, c’est Deauville sous Lucien Barrière crée la Société Hôt elière de la c haîne Lucien Barrière (SHCLB) le soleil ». Alors directeur du casino de Trouville, cité voisine et quasi gémellair e où il y regroupe les hôtels et le casino de à Deauville, mais à l’époque aut rement La Baule. Il en ac célère aussi le dév elopplus lancée auprès de la haut e société pement avec l’acquisition de nou veaux parisienne en v illégiature, le dénommé établissements, la réno vation de l’hôt el Majestic à Cannes, l’ajout d’un par cours Eugène Cornuché prit la décision d’y faire construire un casino et, dans la fou- 9 trous au Golf de Deauville. Notre enlée, un luxueux hôtel baptisé Normandy. trepreneur jouera aussi un rôle de contriUn succès immédiat que la « G rande buteur majeur dans la mise en plac e du Guerre » de 1914/1918 ne fer a pas tour- Festival du cinéma amér icain de Deauner court puisque sitôt l’Armistice signé, ville dont la première édition est orchesles people de l’époque, les Coco Chanel, trée en 1975. Quant à l’acti vité casino, la André Citroën ou la famille Rotschild, re- profession ayant obtenu l’autorisation vinrent en force investir la petite « affaire» d’installer les premières machines à sous, balnéaire devenue entreprise florissante il en installe dans deux établissements du sous l’appellation de Société des Hôtels et groupe, à Cannes et à Deau ville. A son Casino de Deauville (SHCD). Cette belle décès survenu en sept embre 1990, c’est réussite n’empêcha pas F rançois André, sa fille adoptive Diane (née en 1957 de la l’associé du bon E ugène, de continuer à première union de son épouse M artha) élargir cette voie de la pr ospérité en par- qui prend sa succession. Outre d’importants travaux de r elifting des différ ents ticipant à la création de la station de La Baule selon le modèle de Deau ville, puis hôtels du g roupe, la jeune femme acà la construction de l’hôtel Hermitage en quiert le casino de Biarritz et entame une 1926. L’année suivante, Eugène Cornuché collaboration qui fera florès avec le décodécida de se r etirer et céda t out naturel- rateur Jacques Garcia. Le terrible accident dont elle est victime en 1995 qui la laisse lement les manett es de la SHCD à son partenaire. Lequel entreprit illico presto tétraplégique amène son second époux et la construction de l’hôtel du Golf à Deau- notaire de son état Dominique Desseigne ville, puis du golf attenant en 1929. Au à assurer la c odirection du g roupe. Enfil du temps, celui devenu à « tu et à t oi» semble, ils v ont poursuivre la politique avec une pléthor e d’artistes, d’hommes d’expansion initiée par F rançois André politiques et de têt es couronnées se mé- et Lucien Barrière en acquérant, en 1998, tamorphose en véritable bâtisseur d’Em- la brasserie du Fouquet’s sur les Champspire avec la multiplication de réalisations Elysées et la marque qui lui est rattachée. tels, entre autres, le casino de Chamonix et l’hôtel Westminster au Touquet. C’est >>La carte de l ’international et des jeux d’ailleurs à François André que l’on doit online l’apparition de la for mule « r esort à la Seul maître à bor d à c ompter de 2001, française » réunissant en un même lieu Dominique Desseigne opère en 2004 un un casino, des hôtels et des installations rapprochement des entités Société Hôte-

Groupe Lucien Barrière en 12 dates clés ●1912 : Fondation de l’entreprise par Eugène Cornuché et François André. ●1927 : François André prend la direction de ce qui est devenue la Société des Hôtels et Casino de Deauville (SHCD). ●1951 : Lucien Barrière, neveu de François André, rallie l’entreprise. ●1962 : A la mort de celui-ci, il prend la tête du groupe. ●1990 : Diane Desseigne-Barrière, sa fille adoptive, arrive aux commandes. ●1997 : Arrivée de son mari Dominique Desseigne à ses côtés. ●2001 : Décès de Diane. Dominique Desseigne se retrouve seul aux commandes du groupe. ●2003 : Le groupe se développe à l’international. ●2004 : Rapprochement avec le groupe Accor et le fonds d’investissement Colony Capital. ●2007/2010 : Le groupe se diversifie dans le poker. Lancement de la plateforme BarrierePoker.fr. ●2011 : Nouvelle configuration du capital avec le retrait d’Accor et son remplacement par le groupe Fimalac. ●2012 : Célébration du centenaire. Inauguration en avril du Resort Barrière de Ribeauvillé, en Alsace. lière de la chaîne Lucien Barrière (renommée Groupe Lucien Barrière), Société des Hôtels et Casino de Deau ville et Accor Casinos, une fi liale du groupe Accor qui détenait 23 casinos et trois hôtels. Ce, sur la base d’un capital dont 51% étaient détenus par la famille Desseig ne-Barrière, 34% par Accor et 15% par le fonds d’investissement Colony Capital. Lequel fond cèdera en 2009 sa par ticipation à Accor. En 2011, le g roupe hôtelier souhaitant céder ses 49% de capital, il se v oit remplacé par un nouvel actionnaire, le groupe Fimalac. Résolument tourné vers l’international depuis le début des années 2000, avec des ouvertures et des pr ises de c ontrôle en Suisse, en Egypte et au Maroc, le groupe Lucien Barrière qui compte désormais une quatrième génération incarnée par Joy et Alexandre, les deux enfants de Diane et Dominique Desseigne-Barrière, ne cesse de rythmer son évolution avec des ouvertures de nouveaux établissements (le dernier en date, le resort Barrière de Ribeauvillé, s’étend sur une superfi cie de 11.000 m2) et des r enouvellements de c oncessions. Sans oublier un v irage stratégique effectué en 2007 dans l’univers du poker. D’une part en étant le pr emier à proposer le Poker Texas Hold’em et l’ouverture de poker rooms (28 >39 : le nombre de ses casinos au total) au sein de ses établis: le nombre de ses hôtels (dont sements. D’autre part, et depuis >17 10 hôtels 5*) 2010 avec la légalisation des jeux >136 : le nombre de ses bars et en ligne, l’irruption du g roupe restaurants sur le marché du poker en ligne >1,169 : c’est en milliard d’euros son via sa plateforme BarrierePoker. CA 2010 fr développée en partenariat avec >7000 : le nombre de ses le groupe Française des Jeux. g collaborateurs

Groupe Lucien Barrière en 5 chiffres clés

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