Mai 2015 / Espaces

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DU VÉLO DE MONTAGNE À MONTRÉAL?

COURIR EN COUPLE

Grossesse sportive : mode d'emploi

LES SUPER HÉROS DE LA COURSE

DESTINATIONS EXPRESS AU QUÉBEC ROULETTE RUSSE SUR L’EVEREST

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Le Québec de la course en chiffres Le magazine plein air et aventure #1 au Québec

| mai 2015 |

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Sommaire mai 2015

© Mario Colonel

04 En ligne 06 L'actualité en 140 mots ou moins 08 Espace libre Tous azimuts 10 Kéfir, super aliment pour sportifs! 12 Mont-royal, le Golgotha des cyclistes 14 Roulette Russe dans l'Himalaya 18 Voyager léger avec un sac à dos 20 Lectures printanières 22 Alliance longue distance 24 Grossesse sportive : mode d’emploi 27 Cyclo-cross : cyclisme tout-terrain à la croisée des chemins CAHIER TONIK 31 Les super héros de la course 42 LES ESSENTIELS: Spécial course 44 La course à pied au Québec 46 Les nouveaux coureurs des bois 50 Un physio à la maison 52 Coureurs ultra du Québec : 4 fantastiques 54 7 destinations pour célébrer le printemps au Québec 60 CAMP DE BASE : Zoobox, boîte à surprises 62 DESTINATION: Chilkoot Trail – de la mer au ciel 66 Vêtements de compression: performances sans coutures 68 ÉQUIPEMENT: Essentiels plein air 70 Agenda du printemps

FOCUS SUR: Nathalie Rivard, Les super héros de la course, page 31 Indiana Jane, passionnée de voyages d’aventure, de plein air et de gastronomie, Nathalie Rivard est aussi journaliste, photographe et blogueuse. Cette curieuse qui s’assume pleinement aime sillonner la planète à la recherche d’ingrédients pour ses recettes ou randonner avec son border collie, Chaï. Son livre, « Courir autour du monde » sortira en septembre 2015. www.nathalierivard.com espaces.ca mai 2015

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ou moins! En 140 mots

par l’équipe éditoriale

©Thinkstock

© Courtoisie Gilles Gagnon

Une idée reçue veut que motoneigistes et amateurs de plein air aient des intérêts divergents centrés sur l’utilisation de leur moyen de locomotion dans la nature. Pourtant, les deux communautés peuvent s’entendre, cohabiter, voire se rendre de fiers services. Preuve en est avec la passerelle de la rivière du Gouffre, fraîchement installée à Saint-Urbain. Le projet initial de la municipalité était de réaliser cet ouvrage pour en faire une piste cyclable. « Cela coûtait environ 900 000 dollars, confie Gilles Gagnon, directeur général adjoint et urbaniste de la petite localité de Charlevoix Ouest. On n’était toutefois pas capable d’aller chercher les subventions sur la seule base du plein air. On avait perdu espoir ». La solution est arrivée grâce au club d’autoneige Le Sapin d’Or (sapin-dor.qc.ca) qui a permis de débloquer la situation en allant chercher des subventions auprès du ministère des Transports. Ainsi, la passerelle, multiusage, gratuite et libre d’accès, servira l’été aux cyclistes et aux motoneigistes en hiver. Un bel exemple de coopération.

L’Everest, le royaume... des excréments?

À défaut de pouvoir tirer la chasse d’eau, l’association népalaise d’alpinisme tire la sonnette d’alarme. Les flancs de l’Everest seraient un vrai dépotoir de matières fécales. Chaque année, environ 700 alpinistes, assistés de nombreux guides et sherpas, tentent leur chance pour atteindre le toit du monde. Mais, en l'absence de toilettes autour des camps de base et lors de leur ascension, les grimpeurs doivent satisfaire leurs besoins en pleine nature. Ces déchets s’accumulent ainsi pendant des années sans que personne prenne la peine de les ramasser. Une situation que l’organisation dénonce, par l’intermédiaire de son président, Ang Tshering : « Ils creusent des trous dans la neige qui font office de toilettes mais laissent leurs déchets sur place. C’est un danger pour la santé et la question doit être abordée ». En 2014, le gouvernement népalais a imposé de nouvelles règles pour lutter contre l’augmentation du nombre de détritus sur les pentes de l’Everest : tous les alpinistes qui tenteront l’ascension du plus haut sommet du monde (8 848 m) devront rapporter 8 kilos de déchets, en plus des déchets générés durant leur tentative. Mais, cette règlementation ne prenait pas en compte le problème des matières fécales... 6

mai 2015 espaces.ca

© Louis Rousseau

Un pont entre deux mondes

Le dernier Rônin : une voie en l’honneur de Yannick Girard

Le 10 juillet 2014 décédait Yannick Girard, 36 ans, grimpeur québécois, surnommé « Le samouraï des neiges », connu et reconnu dans le monde de l’escalade au Québec et hors de la province. Le 13 mars 2015, ses trois amis, Louis Rousseau, Matthieu Leblanc et François Bédard, lui ont rendu un bel hommage en nommant une voie qu’ils venaient d’ouvrir : le dernier Rônin (175 m IV, M6, C1) sur le mont Gros-Bras, au parc des Grands-Jardins (Charlevoix). « On a découvert cette voie en 2014, explique Louis Rousseau. Quand Yannick est décédé, on s’est tout de suite décidé à la travailler. Elle est à son image, représente bien ce qu’il était et les qualités de grimpeur qu’il avait ». Sur sa page Facebook (facebook.com/louis8000plus), le grimpeur (commandité par The North Face) en dit plus sur la signification du nom choisi en l’honneur de son ami : « Dans le Japon médiéval, les rônin étaient des samouraïs sans maître. Définition selon Larousse : Samouraï qui quittait le service de son maître et se mettait à parcourir le pays en quête d'aventures. Mot japonais signifiant homme flottant. »

Le triathlon du 21e siècle Si l’on s’amusait à classer les sports, on pourrait établir deux catégories : ceux qui se déroulent dans un univers restreint, comme un stade, un aréna ou encore un gymnase; ceux qui sont géographiquement mobiles, où les athlètes se déplacent dans une zone beaucoup plus vaste. Le triathlon appartient davantage à la deuxième catégorie... mais peut-être plus pour très longtemps! Un complexe sportif d’un nouveau genre, TriHabitat, devrait voir le jour aux États-Unis, en Caroline du Nord. Sa particularité? Être le premier site au monde à rassembler dans un même espace (10 hectares) toutes les installations nécessaires à la tenue d’épreuves de triathlon, à savoir la course à pied, le vélo et la nage, et ce, autant pour les athlètes que pour les spectateurs. Il pourrait également être utilisé pour des compétitions de kayaks, de nage en eaux libres et d’épreuves chronométrées pour le cyclisme. TriHabitat prévoit d’ouvrir en 2016.


JE M’ENTRAÎNE POUR

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///Espace libre © Sébastien Larose

Pour l'amour du sport

Dans la vie pour voir où l'on va, il importe parfois de regarder le chemin parcouru. Comme nous parlons de course dans ce numéro, en regardant vers le passé, je me suis souvenu de l'histoire de Kathrine Switzer, la première femme à avoir couru le marathon de Boston en 1967. À l'époque, il n'y avait pas de rencontres sportives intercollégiales, ni de bourses sportives pour les femmes dans les universités américaines. D'ailleurs, une femme ne pouvait pas s'inscrire à des courses de plus de 800 mètres, ou participer à des évènements qui remettaient des prix en argent! Le 19 avril, Switzer décida donc de prouver qu'elle et les femmes en général étaient non seulement capables de participer à des courses longue distance, mais qu'elles souhaitaient le faire de toutes leurs forces. Après s'être inscrite sous le nom K.V. Switzer, elle porta courageusement son numéro 261 jusqu'à la ligne d'arrivée, non sans quelques sérieux incidents de parcours qui auraient ébranlé n'importe quel coureur. En plus de finir son premier marathon les pieds en sang, dans les premiers kilomètres elle se fit agresser par l'un des organisateurs car les femmes n'avaient pas le droit de participer à la course. Elle relate cette course historique dans son autobiographie Marathon Woman. En 2004, alors que les femmes Élite partaient 30 minutes avant les hommes au marathon de Boston, elle déclara, « nous sommes passées de l'exclusion à l'exclusivité ». Le 8 mars dernier, on célébrait un peu hâtivement la journée internationale des femmes. Quelques jours plus tard, le 11 mars, nous apprenions que Bertrand Charest faisait face à 47 charges d'abus sexuel sur de jeunes athlètes féminines dont il avait la charge du « développement » en tant qu'entraineur national de ski alpin de 1991 à 1998. Tristement, le cas n'est pas nouveau. Ce qui est encore plus révoltant, c'est que cela se savait dans le milieu et que même certains parents se doutaient de la situation, mais n'ont pas voulu intervenir de peur de briser le rêve de leur fille... Je me demande quel est le prix que nous sommes prêts à payer dans la société pour fabriquer des championnes et des champions et pourquoi ce prix doit encore comprendre, en plus de la douleur et des efforts immenses, l'abus psychologique, la perte d'estime de soi, la perte de confiance dans les autres et dans la société en général ainsi que de nombreuses autres conséquences qui se répercutent tout au long d'une vie? Il serait vraiment temps de mettre en place un système de surveillance qui offre protection et support aux jeunes athlètes et qui leur permette de poursuivre le développement de leur rêve sans le voir brisé, pour ajouter l'insulte à l'injure, par d'odieux incompétents. En tout cas, s'il y a un prix à payer pour aimer le sport, les femmes sont malheureusement les premières à en avoir fait la triste expérience. Il est temps que ça change.

Dans ce numéro printanier, nous vous présentons l'histoire des ultra-runners, ces super héroïnes et super héros qui prennent le départ d'une épreuve ensemble et courent souvent en couple vers la ligne d'arrivée. Un bel exemple de ce que le sport peut être. Il semblerait que la Ville de Montréal ne souhaite pas prêter attention à la voix de deux mille de ses concitoyens qui réclament que certains sentiers, déjà existants et souvent ouverts illégalement par des randonneurs, soient aménagés pour permettre la pratique sécuritaire (et respectueuse pour tous les usagers des lieux et de l'environnement) du vélo de montagne sur le mont Royal. Une problématique, vieille d'une vingtaine d'années, qui n'est toujours pas résolue. La répression, exercée pendant longtemps, n'ayant pas fonctionné, on préfère ignorer le problème plutôt que de travailler avec la communauté cycliste pour le résoudre. Et pourtant, il existe de nombreuses solutions. Des petites municipalités, avec peu de budget, ou de grandes métropoles nord-américaines fortunées, mais à l'écoute des besoins de leurs jeunes et moins jeunes concitoyens, les ont trouvées et mises en place. En politique municipale, faire preuve de vision et de leadership pour instaurer des solutions basées sur la communication et la cohabitation requiert une gymnastique pour laquelle certaines institutions n'ont que peu de souplesse. Alors, pour rejoindre ses consoeurs comme Toronto et New-York, Montréal est-elle capable de proposer une solution inspirante? Un débat qui n’a pas fini de faire couler de l'huile de chaîne! L'Everest non plus n'a pas fini de faire parler de lui. Quand la sécurité des sherpas est menacée sur le plus haut sentier du monde, on peut se questionner sur la nécessité pour les alpinistes (lire les clients payants) de poursuivre cette quête, souvent égocentrique, sans cesse renouvelée. Or, si l'Everest tue parfois des sherpas, soit à cause des constants aller-retour pour assurer le confort et la sécurité des grimpeurs, ou même, pour récupérer des morts, il permet aussi à de nombreuses familles népalaises de vivre. Depuis 1922, 88 sherpas ont perdu la vie sur la montagne Alors, l'Everest est-il si dangereux que ça? Le renouveau saisonnier nous appelle pour courir, grimper, pagayer ou pédaler dehors et la bonne nouvelle c’est que personne n’a besoin d’être un super héros pour profiter du printemps à pleins poumons et apprécier chaque bouffée d’air Ad arbitrium comme disaient les Romains « À volonté. Selon le bon plaisir ». Patrice Halley, rédacteur en chef

Mai 2015 :: Vol 20 :: No 5 Éditeur : Stéphane Corbeil (scorbeil@espaces.ca) Rédacteur en Chef : Patrice Halley (phalley@groupeserdy.com) Journaliste : A ntoine Stab (astab@espaces.ca) Collaborateurs : Maxime Bilodeau, Xavier Bonacorsi, Véronique Champagne, Evelyne Deblock, Nathalie Rivard, Guillaume Roy, Frédérique Sauvée.

PHOTO DE LA PAGE COUVERTURE : ©zooom.at/markusberger Emelie Forsberg et Kilian Jornet dans les Dolomites italiennes. Publicité : Nicolas Lesage, Directeur des ventes (nlesage@ groupeserdy.com) 450 672-0052 poste 236 Jonathan Marcotte, Conseiller aux ventes Publications (jmarcotte@groupeserdy.com) / 450 672-0052 poste 426 Joannie Armstrong, Conseillère aux ventes Publications (jarmstrong@groupeserdy.com) / 450 672-0052 poste 400 Jean-Christophe Pilon, Coordonateur aux ventes Publications jpilon@groupeserdy.com / 450 672-0052 poste 272

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Design : Sève création www.seve.ca Révision : Hélène Paraire MAGAZINE ESPACEs 6 boulevard Desaulniers, bureau 500 Saint-Lambert (Québec) J4P 1L3 info@espaces.ca www.espaces.ca

Tirage : 70 000 exemplaires distribués là où sont les amateurs de plein air. Le magazine ESPACES est la publication plein air ayant le plus grand tirage au Québec. Le magazine ESPACES est publiée six fois par année par Espaces inc., une division de Serdy Media.

Propositions d’articles. ESPACES accueille avec plaisir et attention toute proposition d’articles et de photographies. Communiquez avec le rédacteur en chef pour en discuter. Le matériel non sollicité sera retourné si accompagné d’une enveloppe affranchie. ESPACES n’est pas responsable des textes, photographies ou autre matériel envoyés à son attention. Si vous ne conservez pas le magazine ESPACES pour vos archives personnelles, veuillez vous assurer de le transmettre à un ami ou de le recycler. Les opinions exprimées sont celles des auteurs et ne sont pas nécessairement partagées par l’éditeur. Certaines activités présentées dans ESPACES comportent des risques importants de blessures pour ceux et celles qui les pratiquent. ESPACES et ses journalistes, collaborateurs, photographes et les autres membres de l’équipe ne recommandent pas la pratique de ces activités aux personnes qui n’en maîtrisent pas les techniques et n'ont pas les habiletés requises. ESPACES n’est pas responsable des informations contenues dans les publicités. Toute reproduction du matériel publié dans ESPACES est interdite sans l’autorisation de l’éditeur. La forme masculine utilisée dans cette publication désigne aussi bien les femmes que les hommes. Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec 2015. Dépôt légal Bibliothèque nationale du Canada 2015.


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MEILLEUR SOMMEIL DE LA NUIT Photo: Rich Crowder


Tous Azimuts

Kéfir,

super aliment pour sportifs! © Thinkstock

Evelyne Deblock, M.Sc., Dt.P. Nutritionniste du sport

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econnu depuis la haute antiquité comme un aliment très sain, le kéfir trouve ses origine au Tibet et dans le nord du Caucase (Russie). Le terme kéfir dérive du mot turc keif, qui signifie « se sentir bien, ou qui donne du plaisir. ». Si les nomades ont consommé ce super aliment probiotique pendant des siècles, aujourd’hui les sportifs en découvrent les propriétés et les bienfaits.

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Qu’est-ce que le kéfir?

Les grains de kéfir sont des particules gélatineuses à l’apparence de morceaux de chou-fleur de la grosseur d’un grain de blé. Toutefois, on consomme le kéfir sous forme de boisson de lait fermenté par des bactéries lactiques, mais aussi par la présence de levures qui transforment le sucre (lactose) en alcool (1 à 2 %). Le kéfir possède donc une texture pétillante, une effervescence semblable à celle du champagne, avec une saveur acidulée et une consistance similaire à celle

Pour en savoir plus visitez : www.inreachcanada.com/fathersday 15/07/14 8:25 AM


du yogourt liquide. En cuisine, on peut ainsi substituer la plupart des recettes contenant du yogourt ordinaire à du kéfir. Sa réputation de produit santé provient principalement de la présence importante de probiotiques. Selon l’OMS, « un probiotique est un micro-organisme vivant qui, lorsqu’ingéré en quantité suffisante, produit des effets bénéfiques sur la santé de celui qui le consomme ». Les probiotiques contenus dans le kéfir sont donc des bactéries vivantes qui peuvent stimuler la production d’anticorps et améliorer le fonctionnement de la barrière intestinale en inhibant la croissance et l’invasion des bactéries pathogènes. Ces bonnes bactéries auraient alors des effets bénéfiques sur notre système digestif et immunitaire.

Une boisson pour athlètes?

Puisque les athlètes seraient plus susceptibles de contracter diverses infections, ils bénéficieraient des probiotiques contenus dans le kéfir pour les aider à mieux performer. La consommation de probiotiques chez les athlètes pourrait aider à prévenir la baisse transitoire d’activité du système immunitaire après l’exercice, augmenter la sécrétion de certaines cellules du système immunitaire, réduire la durée et la gravité des problèmes gastro-intestinaux après un exercice intense, réduire la gravité et la durée des infections respiratoires et prévenir la diarrhée des athlètes en compétition à l’extérieur du pays. Comme l’efficacité d’un probiotique dépend de la concentration et du type de bactéries, il est important de savoir qu’une dose minimale de 20 milliards de bactéries par jour pendant au moins 1 mois est nécessaire pour améliorer le système immunitaire, et qu’environ 40 milliards de bactéries sont nécessaires pour réduire les symptômes digestifs d’un athlète. Une demi-tasse de kéfir fournira environ 37 milliards de bactéries et, puisque les levures transforment le lactose en alcool, cette boisson serait mieux tolérée par les personnes intolérantes au lactose et réduirait ainsi les symptômes digestifs d’un athlète.

En plus de contenir des micro-organismes contribuant à la santé digestive et immunitaire de l’athlète, le kéfir contient des protéines, du calcium, de la vitamine K et des vitamines du groupe B, des nutriments essentiels à la croissance cellulaire, à l’énergie et à la récupération musculaire des athlètes.

Sur le marché

Le kéfir est assurément la boisson probiotique la moins chère sur le marché, mais tout de même plus dispendieuse qu’un yogourt ordinaire. On retrouve le kéfir principalement sous la bannière Liberté et on paiera environ 0,94 $ par 100 ml comparé 0,31$ par 100 ml pour un pot de yogourt ordinaire. Le kéfir est tout de même près de 4 fois moins cher qu’un yogourt de la marque Bio-K (3,65 $ par 100 ml), mais qui contient environ 30 milliards de plus de bactéries pour la même quantité. Pour un prix plus raisonnable, on retrouve le yogourt DanActive qui contient 3 fois moins de probiotiques que le kéfir pour la même quantité. Attention toutefois au kéfir non effervescent qui contient une dizaine de souches de bactéries, mais ne contient pas de levures. Sa texture est donc plus douce, mais contient beaucoup moins de bactéries, soit environ 2 milliards par portion de 250 ml. Quelle que soit votre boisson de probiotiques choisie, il serait préférable de prendre un produit nature, sans saveur, pour éviter d’ajouter inutilement du sucre.

Comment faire son kéfir maison?

Mettre 30 grammes de grains de kéfir dans un contenant de verre de 1,5 L et y verser 1 L de lait. Recouvrir d’un tissu et laisser reposer à température ambiante de 24 à 48 heures. Ensuite, filtrer les grains de kéfir à l’aide d’un tamis en plastique et les conserver au réfrigérateur dans un peu de lait pour les réutiliser. Evelyne Deblock a complété son diplôme de baccalauréat en nutrition à l’Université de Montréal et détient une maitrise en nutrition sportive. Elle est membre de l’Ordre professionnel des diététistes du Québec (OPDQ) et a toujours travaillé auprès d’une clientèle sportive. info@equilibre2.com

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Tous Azimuts

Mont-Royal:

Le Golgotha des cyclistes

Photos : © Patrice Halley

Par Antoine Stab

C’est un débat vieux de 20 ans que la ville de Montréal vient de clore. Malgré les arguments avancés par la communauté cycliste, il n’y aura pas de sentiers de vélo de montagne au parc du Mont-Royal. Réal Ménard, responsable des grands parcs et des espaces verts au comité exécutif de la mairie de Montréal, est catégorique : « Développer le vélo de montagne au parc Mont-Royal, c’est exclu d’office! » La Ville s’aligne ainsi sur la position des Amis de la Montagne, organisation chargée de la protection et la mise en valeur du parc. « Nous sommes préoccupés par la dégradation des sols par l’ensemble des utilisateurs du parc, explique Éric Richard. La forêt est à la limite de sa capacité. Beaucoup d’efforts ont été mis pour maintenir cette biodiversité déjà fragile. Tous nos efforts pourraient être réduits à néant si l’on accepte le vélo de montagne. On ne voit pas comment on pourrait réussir à encadrer cette activité

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sur un si petit site, sans risque de dégradation du milieu naturel. » Les organisations cyclistes étaient pourtant optimistes, notamment depuis l’arrivée d’un nouvel intervenant autour de la table : Sentiers Royal (sentiersroyal.org), un regroupement de cyclistes de montagne, appuyé par Vélo Québec. Cet organisme à but non lucratif prône la légalisation de la pratique par l’aménagement de sentiers durables et écologiques. Son porte-parole, Gabriel Michaud détaille l’objectif de ce rassemblement, également appuyé par Vélo Québec et soutenu par environ 2 000 personnes signataires d’une pétition appelant à une consultation publique : « Nous voulons créer des sentiers clairement balisés, aménagés pour résoudre et prévenir tous problèmes d’érosion des sols, conçus de manière sécuritaire et accessible pour tous. Nous avons identifié deux zones : au nord et sud de la portion est de Camilien Houde et autour du sommet de la colline Outremont ». Réal Ménard semble toutefois bien loin d’entendre ce discours et y oppose une fin de non-recevoir : « Ce n’est pas vrai que la marche et le vélo ont le même impact. Cela ne tient pas la route! » Plusieurs études vont pourtant dans le sens des cyclistes. Dans

un rapport publié en 2008 par l’Association pour le Développement de Sentiers de Vélo de Montagne au Québec (rattachée à Vélo Québec depuis 2012), son auteur, Jérôme Pelland, rappelait qu’une expérience, menée en 2001 au parc provincial de Borne Valle (Ontario), concluait que « les passages de cyclistes ne produisent pas davantage d'impacts sur la végétation herbacée que les passages de piétons ». Un peu plus loin dans son rapport (toujours consultable sur internet), Jérome Pelland estimait ainsi qu’« il est possible de combiner la préservation d'un milieu naturel à haute valeur écologique et l'utilisation de sentiers durables par des usagers satisfaits de leur expérience ». La métropole de l’Ontario compte une soixantaine de kilomètres de sentiers, répartis dans cinq secteurs de la ville. Plus proche, au Québec, Sherbrooke est aussi citée en exemple comme modèle de bonne gestion environnementale de sentiers pour le vélo de montagne. « La ville a pris le dossier en main quand l’organisation Corridor appalachien a tenté d’exclure les cyclistes du Mont-Bellevue en 2009, raconte Éric Léonard, coordonnateur régional Québec pour l’International Mountain Bicycling Association Canada (IMBA).


ROYAL toujours le cycliste, mais bien souvent, c’est le marcheur qui est à l’origine d’un nouveau sentier ».

D’autres sites, alternatifs au Mont-Royal

Le vélo de montagne n’est toutefois pas totalement chassé du royaume de Montréal. La Ville est décidée à développer de tels sentiers ailleurs que sur le mont Royal. « La demande des cyclistes est légitime, avoue Réal Ménard. On est conscient qu’il faut développer une offre de service avec un site pour les accueillir ». Oui, mais où? Plusieurs sites alternatifs au mont Royal ont été listés dans le document de 2008 de l’ADSVMQ : la falaise Saint-Jacques, entre l’échangeur Turcot et la rue Saint-Jacques, la Place des Nations sur l’île Sainte-Hélène, le Complexe environnemental Saint-Michel, 192 hectares dans l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, soit le deuxième plus grand espace vert de Montréal, après celui du parc Mont-Royal.

300 000 dollars ont été dépensés pour l’étude et la réfection des sentiers. Aujourd’hui, l’activité a été consolidée avec des sentiers durables et de qualité ». Mais même face à ces réussites, le vélo de montagne souffre encore d’une mauvaise image auprès des décideurs politiques, selon Éric Léonard. « Pour eux, le vélo de montagne, c’est du hors sentier. La circulation sauvage dans les bois, ça n’existe pas! Un cycliste suit toujours le sentier de quelqu’un d’autre. Alors que le piéton est un électron libre. Il a l’avantage de la mobilité. Le coupable est

Ce dernier site semble avoir les faveurs de la Mairie, même si, selon Réal Ménard, rien n’est encore décidé : « Nous voulons discuter avec tous les intervenants, Vélo Québec et Sentiers Royal, pour trouver une solution et évaluer les pistes alternatives ». M. Ménard n’a toutefois pas voulu communiquer d’échéancier. Chez Vélo Québec, on confirme le désir de l’administration municipale à faire avancer le dossier. « Nous n’en sommes qu’au début de la collaboration, au stade des premières approches, annonce Francis Tétrault, chargé de projets vélo de montagne. La ville nous a approchés. Des rencontres vont se faire, mais le but exact de notre mandat n’est pas encore clair. Le débat doit arrêter de tourner en rond chaque printemps. Il faut planter une graine de consultation pour enclencher un processus de décision dès cette année ». Des paroles aux actes, tout reste encore à faire. En espérant que cela ne soit pas de la poudre aux yeux jetée par les politiciens pour calmer le jeu...

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Texte et photos Guillaume Roy

© Louis Rousseau

Traverser le glacier Khumbu, vers le sommet de l’Everest, équivaut à jouer à la roulette russe. Si le nouveau tracé, mis en place récemment par le gouvernement népalais réduit modestement les menaces pour les grimpeurs et sherpas, une chose est sûre; il rallonge la route vers le toit du monde.

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haque année, aux pieds du Toit du monde, quelques centaines de tentes viennent colorer le paysage blanc et gris du camp de base de l’Everest. L’oxygène s’y fait déjà rare et un coup d’œil au glacier Khumbu laisse présager des dangers qui menacent la vie des grimpeurs. Lors d’un trek au camp de base de l’Everest en 2008, deux avalanches ont déferlé sur le glacier en moins de deux heures. Comment trouver l’équilibre entre la sécurité et le développement économique du Népal dans un environnement extrêmement hostile où des montagnes vivantes peuvent prendre des vies à n’importe quel moment? La vache à lait du Népal Au printemps dernier, le plus grave accident de Sagarmatha (la plus haute montagne sur terre, en népalais) est venu secouer le monde de l’alpinisme lorsqu’une avalanche sur le glacier Khumbu a coûté la vie à 16 sherpas entre le camp de base et le camp 1. Cet évènement tragique a déclenché une rébellion des sherpas, qui luttent pour obtenir de meilleures conditions de travail. Plus de 400 d’entre eux ont alors déserté le camp de base pour protester contre le gouvernement. Par respect et solidarité, plus de 300 alpinistes ont aussi quitté la montagne, remettant leur rêve d’atteindre le Toit du monde, à plus tard. Grâce aux droits d’accès de 10 000 $ payés par les grimpeurs, le gouvernement népalais récolte entre trois et quatre millions de dollars annuellement. Malgré ces sommes, aucun plan d’évacuation d’urgence n’a été mis en place. Il a d’ailleurs fallu plus de cinq

« La seule façon de réduire les risques est de plafonner le nombre d’alpinistes sur la montagne ou encore de demander aux touristes de porter eux-mêmes une partie des bagages » heures avant qu’un hélicoptère n’arrive en renfort après l’avalanche meurtrière... De plus, les familles des grimpeurs décédés au printemps 2014 n’ont reçu que 400 $ pour payer les frais des funérailles. Améliorer la sécurité sur l’Everest La tragédie a réveillé le gouvernement, qui est désormais plus conscient de l’importance de la sécurité sur l’Everest, mentionne Jinesh Sindurakar, directeur général de la Nepal Mountaineering Association. Pour rectifier le tir et rassurer guides et alpinistes, Katmandu (la capitale népalaise) a récemment annoncé une série de mesures. D’abord, une nouvelle route a été tracée pour traverser le glacier Khumbu afin d’éviter les avalanches. Depuis 1997, ce sont les icefall doctors,

formés par le Sagarmatha Pollution Control Committee (SPCC), sous l’autorité du gouvernement népalais, qui préparent la route, en dressant les cordes, ponts et échelles fixes, nécessaires à la traversée du glacier. « La nouvelle route, située au milieu du glacier, sera plus longue que l’ancienne, car nous devrons éviter les énormes séracs et les crevasses. Elle sera toutefois moins sujette aux avalanches, donc plus sécuritaire pour les sherpas et les alpinistes », explique Yangji Doma Sherpa, responsable des relations publiques pour le SPCC. Il faudra désormais compter au moins deux heures de plus pour se rendre du camp de base au camp 1. La nouvelle route n’élimine toutefois pas tous les dangers. « Travailler sur le glacier Khumbu, l’endroit le plus dangereux sur la route vers le sommet, est assurément un risque », remarque Yangji Doma Sherpa. Un seul docteur du glacier a perdu la vie, en 2013, lorsqu’il est tombé dans une crevasse. Pour Gabriel Filippi, seul alpiniste québécois qui a atteint le sommet de l’Everest par ses deux versants, ce nouvel itinéraire est une bonne nouvelle. « Ça sera plus sécuritaire pour éviter les avalanches. Mais il ne faut pas oublier qu’il y a constamment des dangers, car le glacier bouge d’un mètre par jour ». La roulette russe « Il y a peu de montagnes où les alpinistes sont prêts à prendre autant de risques », soutient Patrick Morrow, le deuxième Canadien à atteindre le sommet de l’Everest en 1982. « La nouvelle route, qui passe au milieu du glacier Khumbu, est potentiellement tout aussi mortelle. Des chutes de séracs (d’énormes blocs de glace) ont coûté la vie a plusieurs alpinistes et sherpas par le passé ». Le caméraman de l’expédition, dont il faisait partie en 1982, y a d’ailleurs laissé la vie, tout comme six sherpas en 1970... Le glacier Khumbu bouge constamment, créant d’énormes crevasses de plusieurs dizaines de mètres de profondeur et parfois jusqu’à 10 mètres de large. Lors d’une expédition menant au sommet, un sherpa traverse le glacier entre 20 et 30 fois pour amener l’équipement jusqu’aux camps situés plus en altitude. Selon Morrow, traverser aussi souvent ce glacier mortel équivaut à jouer une partie de roulette russe, car non seulement les avalanches et les chutes de glace menacent la vie des sherpas, mais ceux-ci risquent aussi de devoir venir en aide à des touristes en danger ou de récupérer des cadavres gelés! « La seule façon de réduire les risques est de plafonner le nombre d’alpinistes sur la montagne ou encore de demander aux touristes de porter eux-mêmes une partie des bagages », ajoute ce dernier. Réduire le nombre d’alpinistes ou la quantité de bagages signifie qu’une partie des guides locaux perdraient leurs emplois ou du moins, subiraient une diminution de salaire. Mais plusieurs familles dépendent des revenus générés sur l’Everest. Les meilleurs sherpas gagnent jusqu’à 8 000 $ par saison, soit dix fois plus que le salaire annuel moyen au Népal!

ANDREA ENZIO _ Guide de montagne du Monte Rosa, Italie

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Tous Azimuts

Statistiques

4 000 +

nombres de personnes qui ont atteint le sommet de l’Everest.

1953

nombre de morts sur l’Everest depuis 1922.

première ascension de l’Everest par Edmund Hilary et Tenzing Norgay.

taux d’oxygène disponible à 5 500 mètres d’altitude.

taux d’oxygène disponible au sommet de l’Everest.

altitude au sommet de l’Everest.

altitude au camp de base de l’Everest Entre 40 000 $ et 90 000 $ : prix payé

10 000 $ à 2 000 $ à 35 000 $ : salaire 8 000 $ : salaire moyen

par un alpiniste pour gravir moyen d’un guide l’Everest. étranger pour une saison sur l’Everest.

d’un sherpa pour une saison sur l’Everest.

88 : nombre de sherpas morts sur l’Everest depuis 1922. Gabriel Filippi croit que c’est aux sherpas de décider s’ils veulent réduire leurs activités. Il explique que le service de luxe fait augmenter le nombre d’alpinistes sur l’Everest : « Si l’on enlève le service clé en main pour la clientèle qui désire un certain confort sur l’Everest, les revenus du gouvernement et des sherpas vont baisser ». Pour sa part, Pasang Sherpa, guide de montagne et vice-président de l’Association nationale des guides de montagne du Népal, croit que le plus important demeure la gestion du risque sur la montagne. « Tous les intervenants doivent être conscients de l’importance de la sécurité de tous les membres de l’expédition », dit-il. Si tous les guides agissent ainsi, il n’y a pas de raison de réduire la quantité d’alpinistes sur l’Everest, ajoute ce dernier. Conserver les revenus et améliorer le service Plus de 400 alpinistes tentent de gravir le sommet chaque année et la population au camp de base peut atteindre jusqu’à 1 000 personnes en incluant le personnel de soutien aux expéditions. Le gouvernement népalais ne souhaite pas amoindrir cette source de revenus. Il a plutôt opté pour améliorer, légèrement, les 16

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conditions de travail et la sécurité sur l’Everest à compter de la saison printanière qui s’échelonne du 1er mars au 31 mai. Une équipe d’experts qui publiera des prévisions météorologiques détaillées à fréquence régulière a donc été mise sur pieds. De plus, des discussions sont en cours pour implanter un système de positionnement GPS pour les grimpeurs afin de suivre avec précision leur progression sur le parcours. En augmentant les primes payées par les alpinistes, le gouvernement a aussi majoré l’assurance-vie des sherpas, la faisant passer de 10 000 $ à 15 000 $, ainsi que les assurances médicales et autres avantages sociaux. Dans le passé, il y avait deux ou trois médecins au camp de base. Désormais, quatre médecins seront postés en permanence à 5 300 mètres dans une tente destinée aux urgences. De plus, les hélicoptères de sauvetage seront en mesure de secourir les blessés en moins de 90 minutes, tandis que chaque équipe devait planifier son propre plan de sauvetage l’an dernier. La Nepal Mountaineering Association a pour sa part décidé de créer un fond pour venir en aide aux familles des victimes lors des désastres, en finançant entre autres l’éducation des enfants de sherpas morts sur l’Everest et des formations sur la sécurité pour les guides de montagnes. Des études sont en cours pour évaluer les impacts sociaux et environnementaux du transport par hélicoptère jusqu’au camp 1. Un tel service réduirait toutefois la charge de travail des sherpas et pourrait avoir des effets néfastes sur le glacier. Après la tragédie du printemps 2014, ces mesures améliorant la sécurité et les conditions de travail des guides népalais, ramènent un certain vent d’optimisme prudent au pied du géant de l’Himalaya. Mais une chose est sûre, l’Everest continuera à prendre des vies et les changements climatiques compliqueront davantage le travail sur les glaciers en haute altitude.



hanches et vous devriez à peine sentir son poids sur vos épaules ». • Les vêtements : Privilégiez ceux qui ne gardent pas d’odeurs et pouvant être portés plusieurs jours sans être lavés. Cela permet d’en apporter moins. Les vêtements en mérinos, comme ceux de la marque Icebreaker, s’imposent dans cette catégorie, et ce, en toute saison. Ils sèchent rapidement et n’emprisonnent pas les odeurs, même après une semaine. D’autres matériaux ultralégers — comme le Pertex, utilisé dans certains coupe-vent imperméables — sont moins lourds que le Goretex. Privilégiez-les en été. Peu importe si vous partez 3 jours ou 3 semaines, vos vêtements devraient entrer dans deux petits sacs. Ces derniers feront office de « tiroirs » dans lesquels vous les roulerez avant de les placer dans votre sac à dos.

Voyager léger avec un sac à dos

• Souliers de marche : On a beau avoir le sac le plus commode au monde, si l’on a mal aux pieds, on sera malheureux. Il est important de trouver des souliers agréables et sans points de friction. Idéalement, achetez-les en fin de journée et prenez-les un demipoint plus grand pour que vos orteils puissent bouger. Bien entendu, n’attendez pas la veille du départ pour les acheter, car vous voudrez les avoir mis « à votre pied ». Côté chaussettes, encore une fois, privilégiez celles en mérinos. Comme leur forme est maintenant ajustée, il n’est plus nécessaire d’en mettre deux paires pour éviter les frottements.

© Thinkstock

Par Nathalie Rivard

Tout comme Cheryl Strayed, l’héroïne du film Wild, Anne St-Hilaire, est partie en voyage avec un sac à dos trop lourd. Après quelques jours de marche, elle voulait tout abandonner. Depuis, la propriétaire du Centre La Tienda à appris à alléger son équipement. Si vous pensez que c'est une mission impossible, détrompez-vous! Les conseillers en plein air avaient bien essayé de la dissuader, se rappelle la propriétaire de la seule boutique au Québec offrant un service de préparation personnalisée pour la randonnée pédestre. Emporter plus de 16 kg d’équipement dans un sac beaucoup trop grand, même pour quatre mois… Mais qui n’a jamais péché par excès en préparant un sac de voyage et qui n’est jamais revenu à la maison en n’ayant utilisé que le tiers de ce qu’il contenait? Depuis son retour, Anne a donc appris à alléger son sac. Elle s’est donnée pour mission de faire de même pour celui des autres randonneurs. L’objectif : partir avec un maximum de 8 kg, soit 6 kg d’équipement, qui inclut aussi le poids du sac à dos et 2 kg d’eau. Impossible! direz-vous. Au contraire, explique-t-elle : « On part tout d’abord avec l’UTILE, puis on garde le NÉCESSAIRE. Au fil du temps, on ne garde plus que l’ESSENTIEL et c’est largement suffisant! L’idée est de rendre la randonnée agréable sans devoir porter le poids du monde sur ses épaules ». Le secret pour voyager léger, c’est d’investir dans des accessoires légers et multitâches. 18

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• Le sac à dos : C’est le premier accessoire à se procurer. Privilégiez un sac de 33 à 48 litres qui inclut une pochette intérieure pour un sac d’hydratation de style Camelback de 2 litres. Si vous faites du camping et que vous transportez plus de matériel comme une tente, un matelas de sol et des accessoires de cuisine, vous devrez ajouter quelques kilos, mais tenez-vousen à l’essentiel. N’oubliez pas qu’une fois rempli, vous devrez porter le tout pendant de longues heures. Ce qui parait léger après 5 minutes ne l’est pas toujours après une journée de marche ou dans l’ascension d’une pente... • « Choisissez aussi votre sac en fonction de votre morphologie. La longueur du tronc varie beaucoup d’une personne à l’autre. On peut avoir de très longues jambes et un petit tronc, ou l’inverse, précise Anne. Ne vous laissez pas influencer par la couleur ou le nombre de poches, sauf une fois que vous aurez trouvé le sac le mieux adapté pour vous. N’hésitez pas à le remplir et à le tester en magasin, en ajustant les différentes sangles et la ceinture de taille. Il doit être confortable car vous le porterez plusieurs heures par jour. Un sac bien ajusté se porte sur les

• Comment remplir son sac : Tout d’abord, faites l’inventaire de ce que vous apporterez. Concentrez-vous sur l’essentiel et, si votre sac pèse moins de 8 kg, eau incluse, ajoutez quelques extras si vous le désirez. • Pour le remplir, mettez-le à l’horizontale. Placez les objets les plus lourds près du dos. Le centre de gravité sera mieux équilibré. Avez-vous remarqué que la pochette contenant le système d’hydratation est toujours placée près du dos? La raison : un litre d’eau pèse 1 kg, c’est lourd! Placez les objets qui ne servent pas pendant la journée, comme le sac de couchage, au fond du sac. Faute d’en apporter un, pensez tout de même à traîner un drap d’auberge en soie dans une petite pochette. C’est un bon dépanneur quand vous êtes invité chez des gens ou que vous doutez de la « fraîcheur » des draps. Dans la ou les pochettes sur le dessus du sac, mettez un coupe-vent imperméable et votre trousse de premiers soins pour pouvoir y accéder rapidement en cas d’urgence. x Vous trouverez une liste complète des essentiels et accessoires aux choix suggérés par Anne St-Hilaire sur le site www.centrelatienda.com. Vous pouvez aussi vous inscrire à des ateliers de groupe sur la préparation du sac à dos ou encore à une formation privée de 2 à 4 heures pour préparer votre propre sac.


m e r r e l l . c o m

CA P R A B Ê T E D E M O N TAG N E I N S P I R É E D E L’A L P I N I ST E P R O D I G E N AT U R E L L E – L A C H È V R E D ES M O N TAG N ES – L A CA P R A VO US M È N E R A D E P I E D F E R M E V E R S L ES S O M M E TS .


Lectures printanières /// Par l’équipe éditoriale

Marathons du monde entier

30 parcours célèbres ou insolites qui font du marathon, l’épreuve reine de la course à pied, partout dans le monde. Illustré par des photos et les cartes des parcours, ce livre est autant une invitation au voyage sportif qu’un guide pratique avec des conseils si vous décidez de participer à ces courses cultes. Éditions Ullmamn, Enrico Aiello | Environ 27 $ (19,90 € sur Amazon France) | ullmann-publishing.com

Sherpas, fils de l'Everest : vie, mort et business dans l'Himalaya Le meilleur du Québec selon Ulysse

21 régions québécoises mises à l’honneur dans ce livre avec 400 expériences et 30 listes thématiques. Parmi elles, du plein air ( randonnée, vélo, points de vue, etc.), de la gastronomie, des hébergements, des voyages dans le temps, du magasinage, des festivals et des événements… Le titre n’est pas trompeur, c’est bien le meilleur du Québec que vous trouverez dans ces pages! Ulysse, collectif | 29,95 $ | guidesulysse.com 20

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Livre d’enquête sur la condition de vie précaire et fragile des sherpas, ces guides indispensables pour la réussite d’une ascension vers les sommets de l’Himalaya. Nombre d’entre eux ont été victimes d’accidents ou ont perdu la vie en essayant de la gagner. Éditions Arthaud, Patricia Jolly/Laurence Shakya | 36,95 $ | editions.flammarion.com

Réparation et entretien de votre vélo

Remise à jour de ce livre à succès, à la fine pointe du domaine, incluant des sections traitant de toutes les récentes technologies et des nouvelles tendances. Un guide pratique, facile à consulter, pour le cycliste amateur, à emporter dans votre sacoche ou la poche de votre maillot. Éditions Broquet, Chris Sidewells | 22,95 $ | www.broquet.qc.ca/

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Après quatre ans de travail au sein du Team Salomon International et de la communauté mondiale du Trail Running, le photographe Damien Rosso présente de grands moments de vie, de partage et d’émotion vécus au plus près des athlètes de cette discipline. Auteur : Damien Rosso, Droz Photo. Damien Rosso, disponible en ligne seulement| http://boutique.droz-photo.com/m |9,90 € (environ 13,45 $)


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Alliance

longue distance

Par Frédérique Sauvée

Si tu veux courir vite, cours seul. Si tu veux courir longtemps, cours accompagné. C’est la devise du couple de coureurs Sébastien St-Hilaire et Mélanie Labelle qui ont choisi de franchir la ligne d’arrivée d’ultra-marathons main dans la main. L’interdépendance, la clé du succès sportif? Vos noms ne sont pas encore très connus dans la communauté des coureurs au Québec, expliquez-nous votre parcours.

Nous sommes deux coureurs d’ultra-marathons en sentier, parents de deux enfants de 2 ans et 7 ans. Nous nous sommes mis à la course à pied il y a un peu plus de 5 ans et courrions alors individuellement. Il y a deux ans, lors du Défi Montréal-New York, une course en équipe et en relai que j’ai (Sébastien) courue avec des amis, j’ai été sensibilisé à l’importance des compagnons de course. Mélanie et moi nous sommes alors mis à courir ensemble après la naissance de notre fille. En août 2014, nous avons participé à la TransRockies Run en couple, une course à étapes de six jours à travers les Rocheuses du Colorado. C’est là que nous avons mis à profit notre technique d’interdépendance, quelques fois testée auparavant lors de courses en sentier au Québec en début de saison. Depuis, nous nous entraînons seuls la plupart du temps, mais courons toujours ensemble lors d’événements.

L’interdépendance est donc votre marque de commerce. Comment la mettez-vous en pratique? Ce que nous cherchons, ce n’est pas forcément de monter sur le podium, mais plutôt de partager le plaisir de la course et le bonheur de franchir la ligne d’arrivée côte à côte. Lors de la TransRockies, nous nous aidions l’un l’autre en fonction de nos forces et de nos faiblesses. J’ai aidé Mélanie à traverser les 22

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passages difficiles de la course, comme les cols de montagne et lorsque l’oxygène manquait en altitude, en la tirant par ses bâtons. J’ai plus de force et de vitesse et je la poussais à adopter un rythme légèrement plus soutenu que le sien. En contrepartie, elle a un moral bien plus fort que moi et réussi à se motiver là où je flanche. Elle m’a tiré à sa manière, pas physiquement mais mentalement. Elle m’a également beaucoup supporté lorsque j’ai eu une blessure au niveau de la bandelette et m’a aidé à descendre certaines côtes à reculons, impossible à réaliser tout seul. Nous nous efforcions de toujours rester l’un derrière l’autre, d’un bout à l’autre de la course. J’aurais pu aller bien plus vite et c’est souvent frustrant pour moi de me faire dépasser par d’autres coureurs, mais notre philosophie est de nous soutenir malgré les difficultés.

Des vœux de mariage appliqués à la course?

Exactement! Courir ensemble pendant 28 heures, s’alimenter, se soigner, se motiver, préparer le camp et dormir sous tente pendant cinq nuits, c’est un exercice relationnel bien plus représentatif qu’un mariage dans la vie d’un couple. Nous avons beaucoup travaillé sur notre mode de communication pour éviter de mettre trop de pression sur l’autre. Le non verbal est très important pour économiser notre énergie et nous nous en servons pour savoir comment se sent l’autre. Par exemple, j’ai appris à observer les épaules de Mélanie, qui sont souvent basses en début de course et lorsqu’elle n’est pas dans


sa zone de confort. Mais quand vient une difficulté, elle se redresse comme pour combattre, elle devient un vrai loup! Il y a aussi de petits gestes qui ont toute leur importance comme poser une main dans le dos. Ça permet de créer du lien entre nous, en plus d’encourager l’autre et ça aide beaucoup lorsque l’un de nos nous va moins bien.

Quel est le regard des autres coureurs face à l’équipe un peu particulière que vous formez?

Il y a de l’admiration, c’est sûr, surtout lorsque les gens connaissent notre vie de famille à côté. Nous avons deux enfants en bas âge, tous les deux des carrières très prenantes et nous essayons de conjuguer notre quotidien familial et sportif. Plusieurs compagnies comme Salomon Montréal, KSL Sport et Xact Nutrition nous supportent, non pas parce que nous montons sur les podiums mais parce que nous souhaitons véhiculer des valeurs familiales par la course. Les gens s’identifient facilement à nous et nous essayons de les inspirer. À vrai dire, nous nous inspirons nous-mêmes, l’un et l’autre. À la base, courir en couple comme nous le faisons prend beaucoup d’amour, de la confiance et surtout un sentiment d’admiration l’un envers l’autre. Nous ne sommes pas des performeurs, plutôt des chiens de milieu de traîneau, mais nous avons appris que la modération nous est bien plus bénéfique.

Quelle leçon en avez-vous tirée?

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© Raven EyePhotography

Pour ma part, courir avec Mélanie m’a énormément aidé dans mon endurance fondamentale. Je dose mon effort et j’acquiers une course plus efficace. J’ai réussi également à régler des blessures à répétition dont je n’arrivais pas à me débarrasser, comme des tendinites. J’ai aussi réalisé que j’ai bien plus de plaisir à courir avec ma blonde qu’à réaliser des intervalles de manière individuelle. C’est pour cela que nous sommes maintenant impliqués dans l’entreprise Esprit de Corps, qui organise des défis sportifs en équipe. Nous avons également pris conscience que l’interdépendance marche aussi dans la vie de tous les jours de notre famille. Nous avons énormément besoin de notre entourage pour continuer à nous entraîner sans négliger nos enfants. Nous intégrons la course à notre vie de famille, nous allons au bureau en courant, nous revenons de l’école en courant avec notre fils, sur 800 mètres. La course a désormais dépassé la dimension de notre couple.


Grossesse sportive mode d’emploi Par Frédérique Sauvée

Au studio de yoga, à la salle d’escalade, au cours de spinning et même sur les parcours de marathons, les femmes enceintes sont partout! Pour celles qui hésitent encore et se demandent jusqu’où elles peuvent aller sans compromettre leur santé et celle de bébé, voici quelques conseils pour les aider à vaincre inquiétudes… et préjugés.

Partir pour la famille… au pas de course Il y a un an, Alix Côté-Tremblay a couru le marathon d’Ottawa à huit mois et demi de grossesse (34 semaines). Cette triathlète et thérapeute du sport, fière de garder la forme jusqu'à un niveau de grossesse avancé. Après 42 km à un stade de grossesse si avancé. « J’ai lu une étude prouvant que la pratique par une femme enceinte de 30 minutes d’activité sportive par jour améliorait de trois mois le développement neural du fœtus », relate Alix. « Je me suis alors fixé le but de garder mon niveau d’entraînement d’avant ma grossesse et de terminer le marathon d’Ottawa proche de mon terme, quitte à marcher jusqu’à la ligne d’arrivée ». Objectifs réalisés : Alix a couru les 25 premiers kilomètres et marché les 17 km restants. Une performance loin d’être passée inaperçue, aussi bien au sein du peloton de coureurs que parmi les spectateurs. « J’ai reçu quelques commentaires négatifs et parfois insultants via les réseaux sociaux. Surtout des femmes qui m’ont traitée d’ “insouciante” et de “mauvaise mère”. Mais la grande majorité des gens m’a dit être impressionnée et trouver ça beau de voir une femme enceinte courir ». Les mentalités changent et les cours de conditionnement physique en bedaine n’ont jamais été aussi tendance. Les futures mamans n’ont désormais plus mauvaise conscience lorsqu’elles font du sport. « La grossesse ne doit pas être vue comme un handicap », explique Élise Hofer, coauteure du livre Sport et nutrition pendant et après la grossesse (Éditions de l’Homme). « Bien avant notre époque moderne, les femmes continuaient de travailler et d’effectuer des tâches difficiles une fois enceintes. Elles n’avaient pas d’autre choix. Pourquoi devrions-nous forcément nous mettre au repos de nos jours? Le corps est une formidable machine qui s’adapte très bien à toutes les situations ».

Œstrogènes et endorphines, un cocktail gagnant? « Les connaissances actuelles démontrent qu’il n’y a pas de risques à faire de l’exercice durant la grossesse », peut-on lire sur plusieurs sites internet dédiés à l’information périnatale comme Naîtreetgrandir.com. Plusieurs organismes de santé, tels que la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC), Kino Québec et la Société canadienne de physiologie de l’exercice recommandent même de faire de l’activité physique régulièrement durant la grossesse, pour le bien de la mère, comme du bébé.

© Catherine Brunelle

« Beaucoup d’activités sportives comme le vélo, la course à pied, le ski de fond et la natation sont bénéfiques, malgré ce que certains peuvent croire, continue Élise Hofer. Attention: on ne commence pas à courir ou à pédaler lorsqu’on tombe enceinte. On continue son entraînement seulement si on en a l’habitude, depuis au moins six mois, et si le médecin n’y voit pas de contre-indications ».

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Circulation sanguine améliorée, prévention des douleurs au dos et au ventre, contrôle du poids, mais également meilleure humeur et diminution de la fatigue et des nausées sont autant d’effets bénéfiques observés chez la femme enceinte active. Le Dr Mireille Belzile, médecin du sport au niveau olympique, le confirme et ajoute : « Les athlètes n’accouchent pas plus facilement que les femmes sédentaires. Au contraire, leur accouchement est souvent plus long en raison de leur périnée très musclé. Par contre, la récupération postaccouchement est bien plus rapide. En plus, le volume sanguin développé par le corps de la femme enceinte perdure pendant plusieurs mois après la grossesse, ce qui lui permet de retrouver rapidement son niveau sportif après la naissance du bébé ».


Les femmes sont conscientes que rester active pendant la grossesse est primordial mais, y a-t-il des limites à ne pas dépasser? La kinésiologue périnatale Sarah Baribeau recommande aux coureuses enceintes de ne pas participer à des événements compétitifs comme un marathon, « on a parfois tendance à vouloir trop y pousser nos limites ». Il vaut mieux choisir des activités qui permettent de doser l’effort : « C’est normal que les femmes sportives ne veuillent pas s’arrêter de courir ou de nager pendant leur grossesse. Le corps, lorsqu’il est actif, sécrète de l’endorphine, une hormone qui procure des effets de plaisir et d’apaisement. « Il faut modérer les activités en privilégiant les exercices cardiovasculaires et musculaires pour conserver son équilibre force/souplesse, utile pour porter bébé dans le ventre, puis lors de l’accouchement et plus tard dans les bras de la maman ». « Pour donner aux femmes enceintes une idée de l’intensité à respecter, nous nous basons sur l’échelle de perception d’effort de Borg », continue Sarah Baribeau. « Nous conseillons de ne pas dépasser 8/10 des capacités physiques. Ça équivaut à courir tout en étant capable de tenir une conversation ».

Un plan de match pour les 40 prochaines semaines Pour une sportive, très active avant sa grossesse (course à pied ou entraînements en gym réguliers + activités plein air la fin de semaine par exemple), il est recommandé de maintenir sa forme physique en bougeant au moins cinq fois par semaine, à raison de 15 à 30 min d’activité par séance pour adapter l'entraînement en fonction de l’avancée de la grossesse. « Pour les femmes qui étaient actives avant d’être enceintes, il faut diminuer l’intensité lors du 1er trimestre et bien se reposer, recommande Dr Mireille Belzile. Il est possible d‘augmenter l’intensité et la durée de l’entraînement lors du 2e trimestre, dans la limite du confort de la future maman. Ne pas oublier de bien s’hydrater, d’emporter des collations contre l’hypoglycémie et de bien dormir ». Prise de poids, souffle court, pression sur l’abdomen, il est souvent difficile de se motiver durant les derniers mois de grossesse. « Il faut respecter son corps, souligne Sarah Baribeau, mais des activités comme le ballon-bedaine, le yoga

prénatal, l’aquaforme et la marche active sont douces, en plus d’être énergisantes et d’apporter un volet social lorsque pratiquées en groupe. Je vois des futures mamans qui n’ont jamais été aussi actives que durant la grossesse. Elles participent à des activités jusqu’à leur terme et reviennent, à peine deux semaines plus tard, bébé dans les bras pour s’entraîner lors de séances parents-enfants ». Bouger et rester motiver : les clés du bonheur pour profiter pleinement de sa grossesse et fabriquer un beau bébé en pleine santé! Sur Espaces+ programme d'entraînement hebdomadaire pour une femme active pendant la grossesse (Sport et Nutrition pendant et après la grossesse)

La prescription du médecin lors de la grossesse : Feu vert : Exercices aérobiques comme la marche, l’aquaforme, le vélo stationnaire, le TRX (entraînement par suspension) et le yoga prénatal, pour toutes (sauf contreindications du médecin). La natation, le vélo de route, course à pied, le ski de fond, la raquette, l’escalade (à l’aide d’un harnais de corps et pas en premier de cordée) sont des activités recommandées pour leurs bienfaits sur le tonus musculaire et cardiovasculaire, pour celles qui en faisaient avant la grossesse. Feu rouge : Activités sur sentiers accidentés (randonnée, course à pied et vélo de montagne), sports de raquette (badminton, tennis, squash, etc.), ski alpin, équitation, plongée sous-marine, activités en altitude (plus de 1 600 mètres) et cross-fit. « Ce ne sont pas tant que ces sports sont mauvais pour la maman, mais plutôt les risques de chutes ou de blessures qu’ils peuvent entraîner », selon Sarah Baribeau, kinésithérapeute.


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| vélos. intelligence. vie DAMIEN OTON : vice-champion EWS 2014 | photo : sven martin

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CYCLISME TOUT-TERRAIN À LA CROISÉE DES CHEMINS

© Justin Knotzke

par Véronique Champagne

Athlète de vélo de montagne, Jérémy Martin prévoit cette année se concentrer sur le cyclo-cross. Le grand gaillard passera plusieurs mois aux États-Unis et en Europe cet hiver pour prendre sa place sur le circuit international. Chemins forestiers, asphalte, sable, prairies, le cyclo-cross fait feu de tout bois. Organisé à l’origine en France durant l’automne et l’hiver, le premier championnat a vu le jour dans l’hexagone en 1950. Ce sport multi-saisons, aujourd’hui largement dominé par la Belgique, s’est ensuite étendu à travers l’Europe. Avec l’annonce d’une première Coupe du monde en septembre, la discipline tout-terrain prends aussi de l’élan au Québec. « Il n’y a jamais de temps mort », prévient l’athlète Maghalie Rochette. Envie de vous initier? Suivez le guide. Prenez une vague de cyclistes issus du monde du vélo de route et du vélo de montagne, placez-les sur un même parcours qu’ils devront boucler le plus de fois possible en 15, 30, 45 ou 60 minutes : intensité garantie. Ajoutez-y des obstacles naturels – des côtes abruptes, des virages serrés, de la boue, du sable, même de la neige – et des obstacles artificiels – comme des escaliers, des haies ou des barrières –, et vous avez la recette d’un sport au rythme effréné dans lequel les cavaliers à deux roues peuvent se défoncer au grand plaisir des spectateurs. En Belgique, le sport attire des foules de 75 000 personnes. Ici, il s’agit du sport cycliste qui accuse la plus forte croissance en Amérique. La Fédération québécoise des sports cyclistes (FQSC) la chiffre à 100 % dans ses événements depuis 2008. En pratique, le peloton de la discipline se résume pour l’instant à environ 150 cyclistes par course et la foule, aux amis et à la famille. La nouvelle Coupe du monde à Montréal devrait toutefois catapulter la popularité du sport au-delà du cercle des initiés, en tout cas c’est ce qu’espèrent ses partisans. Le cyclo-cross pour étirer sa saison ou la diversifier « La saison de cyclo-cross commence en septembre ici, et on peut en faire jusqu’en novembre, environ. C’est idéal : on peut se lancer en cyclo-cross après sa saison de vélo de montagne ou de vélo de route, quand le froid complique

les longues sorties sur l’asphalte ou que les conditions en forêt rendent les petits sentiers moins sécuritaires », dit Fabien Blot, coordonnateur hors route de la FQSC. Les athlètes qui participent aux rencontres de cyclo-cross en sol québécois proviennent d’ailleurs pratiquement tous du milieu du vélo de route ou du vélo de montagne. Le cyclo-cross réunit ces deux mondes dans des rendez-vous où la franche camaraderie se sent même de l’autre côté du ruban. Ils sont encore rares, mais quelques sportifs sans bagage compétitif se lancent eux aussi de plus en plus dans cette véritable course d’obstacles sur deux roues. Et c’est une bonne chose, selon David Gagnon, entraîneur de cyclo-cross et de vélo de montagne : « Le cyclo-cross ne devrait pas être qu’un sport de fin de saison pour des cyclistes compétitifs! C’est en fait la plus belle porte d’entrée dans le monde du cyclisme. Ce n’est pas dispendieux, les obstacles ne sont pas imposants ou dangereux, et on roule moins d’une heure, ce qui ne demande pas un grand volume d’entraînement ». Du vélo en apparence extrême, comme néophyte? « Ça peut paraître impressionnant comme sport, mais tout le monde est capable de rouler environ 45 minutes. On peut rouler à la vitesse à laquelle on est confortable, tout simplement. Les parcours sont aussi assez accessibles, beaucoup plus qu’en vélo de montagne. Et si l’on n’est pas à l’aise, on peut courir à côté de son vélo! Ce n’est pas gênant, ça fait partie du sport du cyclo-cross »,encourage Maghalie Rochette, l’une de ses athlètes. « Et l’ambiance! C’est comme un party. Ce n’est pas intimidant. C’est d’ailleurs ce qui me fait autant triper sur le cyclo-cross! », continue la cycliste. S’entraîner en cyclo-cross Exit le plan rigide. L’entraînement du cyclo-cross se qualifierait d’opportuniste, plus précisément d’opportuniste tordu : « L’idée, c’est de se mettre dans le trouble », image David Gagnon. « Il faut se permettre de sortir d’une routine d’entraînement en fin de saison. Par exemple, tu vas au mont Royal, et tu peux rouler sur le sentier principal, puis te lancer Suite page 28 espaces.ca mai 2015

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dans les petits sentiers, pratiquer la montée de côtes abruptes sur le vélo, et à côté du vélo, grimper les marches à la course en portant le vélo, choisir de rouler dans le gravier quelques mètres… tu improvises avec le terrain », explique David Gagnon. Même en se « mettant dans le trouble », le danger est moindre : « C’est vraiment accessible à tous. Si l’obstacle te semble dangereux, par exemple un fossé trop cassegueule, tu descends de ton vélo, et tu cours, voire tu marches. Ce n’est pas comme en vélo de montagne ou en vélo de route où descendre de son vélo est mal perçu », dit Maghalie Rochette. Dans des conditions difficiles, il arrive que les coureurs courent, carrément, pratiquement le tiers ou le quart du parcours. Intégrer des entraînements de course à pied semble du coup une bonne idée pour avoir du plaisir en cyclo-cross. « Mais attention, on parle de 15 à 20 minutes une ou deux fois par semaine, et des sprints ici et là de 10 à 15 secondes, juste pour habituer la musculature. C’est un danger d’en faire trop et de se blesser, si l’on n’est pas habitué de courir », prévient David Gagnon. Raphaël Gagné, athlète de vélo de montagne et de cyclo-cross, adapte son entraînement de vélo de montagne en y ajoutant des séances spécifiques pour pratiquer ses transitions et le portage dans différentes situations, par exemple dans les escaliers. « Je pratique aussi mes sauts avec des barrières. La petite compétition de Bunny Hop, c’est un beau show rassembleur! » dit Raphaël. Une communauté qui grandit Avec la popularité du sport se forment quelques groupes — improvisés ou non — qui roulent ensemble. Au mont Royal à Montréal et sur les Plaines à Québec, notamment. Entre septembre et novembre, des événements de cyclo-cross sont organisés pratiquement toutes les fins de semaine dans la province, de quoi meubler son automne. Si participer à une épreuve de la Coupe du Québec vous semble a priori intimidant, rassurez-vous, une catégorie « sportif » est réservée aux néophytes ou aux cyclistes moins compétitifs. S’équiper Les meilleurs au monde arrivent à une compétition de cyclo-cross avec une armée de vélos et encore plus de roues, afin de choisir la monture idéale selon le terrain et ses conditions. Pour le commun des cyclistes, un seul vélo fera l’ouvrage, et il n’est même pas nécessaire que ce soit un vélo spécifique à la discipline. Le matos incontournable : des pneus cramponnés assez larges (32 mm à 36 mm). En général, les vélos hybrides ou de cyclotourisme laissent assez de dégagement pour installer un tel pneu, alors que ce n’est pas le cas des vélos de route. Pour ce qui est des vélos de montagne, on voudra plutôt remplacer ses pneus par des pneus plus étroits avant de se lancer. Enfin, à moins qu’on soit déjà équipé d’un système de pédales pour le vélo de montagne, on opte simplement pour des pédales plate-forme simples, sans cale-pieds, et des souliers de course avec crampons.

Maghalie s’est initiée aux Coupes du monde de cyclocross en Europe l’automne dernier. Elle est l’athlète la plus prometteuse dans la discipline au Québec.

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© Mary Topping

« En cyclo-cross, ça va bien, et tout à coup, tu es dans le trouble », dit David Gagnon en riant. Vous êtes prêt! Eh bien tant mieux, car en cyclo-cross, il faut être prêt à tout.


Photo : The North Face

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LES SUPER HÉROS DE LA COURSE

© Courtoisie

Par Nathalie Rivard

L’ultra-trail et le skyrunning, deux disciplines taillées pour des coureurs d’élite qui parcourent la nature sauvage pendant dix, vingt ou trente heures, sans même s’arrêter pour dormir. Portraits de superhéros et superhéroïnes de la course qui racontent leur parcours vers l’endurance ultime.

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LES SUPER HÉROS DE LA COURSE

Les noms de Scott Jurek, Anton Krupicka, Anna Frost, Emelie Forsberg, Nuria Picas, Adam Campbell, Ian MacNairn, Kasie Enman ou Karl Egloff1 vous disent-ils quelque chose? Ces coureurs et coureuses font partie de l’élite internationale du skyrunning, une discipline qui a fait son apparition pour la première fois au Québec en 2014.

Le skyrunning est un type de course en altitude où les participants doivent faire face à des conditions extrêmes. Le parcours doit passer au moins une fois la barre des 2 000 m et avoir une inclinaison minimale de 30 % et une difficulté d'escalade d'un maximum de 2 degrés. Ce qui est très abrupt. De son côté, l’ultra-trail doit faire plus de 80 km avec un dénivelé positif total d’au moins 2 000 m. Les coureurs qui se lancent dans de telles aventures voient leurs capacités physiques et mentales mises à rude épreuve, et les abandons sont fréquents.

Lorsqu’on leur demande s’ils ont des courses préférées, ils hésitent. En fait, pour tous ces coureurs, chacune est spéciale et apporte son lot de défis et d’enseignements. Certains sont fascinés par la beauté des paysages, d’autres par l’aspect technique du parcours. C’est le cas de Forsberg qui adore les trajets exigeants où elle doit faire du scrambling (grimpe) comme celle de Trofeo Kima en Italie. Jurek, pour sa part, un des vétérans de l’ultra-trail aime les défis plus grands que nature et les courses se déroulant dans des endroits extrêmement isolés comme celle du Hardrock 100 qui a lieu au Colorado. Celle-ci, malgré ses 10 000 mètres Suite page 34

Dans ce type de course, vous ne savez jamais ce qui vous attend au détour du sentier, raconte l’Américain Scott Jurek. Un jour pendant une course, alors qu’il rattrape un coureur, il s’aperçoit que l’homme est immobile et tétanisé par la peur. Face à lui dans le sentier, un ours brun menace de l’attaquer. Jurek, habitué à croiser des animaux, a simplement dépassé le coureur et fait peur à l’ours… C’est un peu à l’animal qu’il doit sa victoire ce jour-là.

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EMILIE FROSBERG

ANTON KRUPICKa

Crédit photos : © Droz Photo, © Matt Trappe, © iancorless.com

Compétitifs nos superhéros? Oui, même si ce n’est pas toujours la raison principale pour laquelle ils courent. Anton Krupicka, un autre Américain, considéré comme l’un des meilleurs sprinter de crêtes au monde, tire son inspiration des montagnes et de la nature, mais il ne se pousse jamais autant que lors d’une course. La compétition le motive pour réaliser son plein potentiel.

© Droz Photo

Les épreuves se déroulent fréquemment dans des paysages plus grands que nature, de la Nouvelle-Zélande aux Dolomites ou de la Colombie-Britannique aux îles Canaries, en passant par le Népal. Le prix à payer pour côtoyer toute cette beauté vient à coups de grands efforts physiques. La Néo-Zélandaise Anna Frost a souvent le sentiment d’être immensément petite dans ces décors. Une sensation qui la ramène vite les pieds sur terre. Pour elle, comme pour tous ces coureurs, c’est la passion du voyage, le désir d’explorer la planète et de faire des rencontres extraordinaires qui l’encouragent à continuer. Pour la Suédoise Emelie Fosberg, c’est aussi un grand amour de la montagne et le désir d’y bouger rapidement et efficacement qui l’ont amenée au skyrunning.


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LES SUPER HÉROS DE LA COURSE

Scott Jurek

IAN MACNAIRN

d’ascension et de descente à une altitude moyenne de 3 352 mètres, est l’une des préférées de la plupart des coureurs interviewés. Puis, il y a les incontournables comme l’Ultratrail du Mont-Blanc qui reste pour tous, une des courses mythiques du circuit international, notamment à cause de l’ambiance unique qui y règne.

Ce jour-là, il se souvient d’avoir fait tout ce qu’il ne faut pas faire en ultra-trail, incluant trainer trop de poids sur son dos. Diabétique de type 1, pour contrôler sa glycémie, il avait prévu d’avaler environ un gel énergétique par heure. Mais, après en avoir ingéré plus de deux douzaines, il réalisa qu’il avait consommé près de 5 000 % la dose de vitamine C quotidienne recommandée (90 mg. pour les hommes). Il pouvait bien avoir des crampes d’estomac! Pourtant, 23 heures et 15 minutes plus tard, il franchit la ligne d’arrivée. Son honneur était sauf, il restait encore un coureur derrière lui sur le sentier. Sa passion pour l’ultra-trail était née. Depuis, il a réussi à se tailler une place parmi l’élite, dans la foulée des coureurs légendaires.

Pour relever les plus grands défis, il faut les rendre plus humains. Ironiquement, Nuria Picas ne se considère pas comme une vraie coureuse. Pompier de métier, cette Catalane de 38 ans se définit plutôt comme alpiniste et grimpeuse. Pourtant, c’est actuellement l’une des meilleures femmes sur le circuit international de skyrunning. « Courir 50, 100 ou 125 km semble impensable. Il faut donc segmenter la distance pour se donner des objectifs courts, par exemple se rendre jusqu’au prochain ravitaillement ou au prochain sommet, sinon on risque de devenir fou, explique Picas. C’est comme s’il était inconcevable pour notre cerveau de courir si longtemps et qu’il faisait un blocage. Le jour de la course, on

© Michel Carron

En août 2006, le Canadien Ian MacNairn, victime d’un grave accident qui le laissa partiellement paralysé, dût subir plusieurs chirurgies correctrices. En 2008, huit mois après sa dernière opération, pour vérifier s’il était possible de partir à zéro et de courir un ultra-marathon en moins d’un an, il se retrouva sur la ligne de départ de la Canadian Death Race. Il allait être son propre cobaye sur une course de 125 kilomètres, traversant trois sommets, avec un dénivelé total de plus de 2 000 mètres. La plus longue distance qu’il avait complétée jusqu’alors était de 10 kilomètres!

© V Fuel Endurance

On ne naît pas champion, on le devient

se concentre sur le moment présent. On pense à soi et on s’assure de manger et de boire régulièrement, car l’apport en énergie est essentiel pour ne pas casser. Quand c’est difficile, il faut aussi se rappeler que la douleur est temporaire, mais que la gloire est là pour toujours. La satisfaction est tellement grande quand on réussit à terminer une course, qu’on oublie tous les efforts mis pour y arriver ». Un sentiment partagé par les autres coureurs. Forsberg, toujours souriante, est touchée de voir que certaines personnes prennent la peine d’écrire son nom dans la neige ou avec des fleurs dans les sentiers. C’est comme un baume au cœur quand elle est en plein effort. Ce genre de petites attentions et les encouragements du public humanisent la course et l’encouragent à donner le meilleur d’elle-même.

On ne s’improvise pas superhéros, il faut s’entraîner À un tel niveau, la clé du succès réside dans la préparation. Pour la Néo-Zélandaise Anna Frost, la détermination va jusqu’à arriver sur place 4 à 6 semaines à l’avance. Elle s’entraîne alors quotidiennement sur l’itinéraire de la course. Pour dessiner une carte précise du parcours dans sa tête, elle y repère tout: les roches, les fleurs, les cours d’eau où elle pourra s’abreuver, etc. Elle communique avec les gens du coin qui promènent leur chien. Tous ces lieux et ces moments, mémorisés minutieusement, l’aideront le jour de la course à ne pas penser à la douleur. Mère de deux jeunes enfants, l’Américaine Kasie Enman a rarement la latitude de partir plus tôt. Dès qu’un moment se présente dans sa journée, elle s’entraîne donc chez elle, dans ses montagnes du Vermont. Elle n’arrive souvent sur place qu’à la veille d’une course. Affectée par le décalage horaire et sans possibilité de se familiariser avec le parcours, elle fait face à un double défi. Parfois, sa petite famille l’accompagne. Son rôle de mère a toujours préséance sur celui d’athlète. Il en va de même pour Picas, mère de jeunes jumeaux. Lors de l’épreuve de Trofeo Kima, l’an dernier, alors qu’elle venait tout juste de remporter la course, elle fut accueillie sur la ligne d’arrivée par son mari, avec bébé dans les bras. Elle avait à peine repris son souffle que déjà son fils était en train de téter. Aucun répit pour les superhéroïnes! En plus de son entraînement physique, dans les semaines précédant une course, Krupicka, lui, fait de la visualisation. Il imagine sa course idéale, son état d’esprit le jour de la course et se fait un plan. Qu’importe la préparation, il sait qu’il y aura toujours des moments difficiles, sauf lors de rares exceptions comme au Western 100 où il a eu l’impression de réaliser son plein potentiel. Suite page 38

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LES SUPER HÉROS DE LA COURSE

Le pouvoir de s’adapter à toutes les situations. En plus des dangers physiques, il arrive fréquemment que lorsqu’ils sont extrêmement fatigués ou déshydratés les coureurs soient aux prises avec des hallucinations. Courir dans la noirceur avec le seul faisceau d’une lampe frontale pour éclairer le sentier, laisse beaucoup de place à l’imagination, raconte Frost qui se trouve chanceuse de presque toujours avoir des pacers (accompagnateurs) avec elle la nuit, parce que sinon elle serait terrorisée.

Oser rêver l’impossible

Par Nathalie Rivard

En ce matin du 19 février, alors qu’il s’apprête à s’élancer vers le sommet de l’Aconcagua, Karl Egloff est fébrile. La fenêtre météo est parfaite pour ce mois réputé inhospitalier. Trois jours plus tôt, en chemin vers le sommet, il a croisé le corps d’un grimpeur portuguais. La rencontre macabre a semé le doute dans son esprit, mais le sort de cet homme lui est étranger. Son destin à lui c’est de s’attaquer au record de celui qu’on surnomme le roi de la montagne. Et ce soir, si tout va bien, il prouvera une fois de plus au monde entier que sa quête est légitime. Son aventure extraordinaire a débuté sept mois plus tôt en Tanzanie sur le sommet du Kilimandjaro. Egloff était alors un inconnu dans le petit monde du skyrunning. À la surprise générale, le guide de montagne Écuatorien d’origine suisse, battit le record de Kilian Jornet, champion incontesté de la discipline. Ne venant pas du monde de la course, Egloff ne savait même pas qu’il s’attaquait au record d’un monstre sacré. Il avait même dû rechercher sur le web le nom de son adversaire. Personne, sauf son patron en Suisse, ne croyait à sa réussite. Pas même ses guides africains, qui, bien qu’ils l’aient surnommé « impala » n’auraient oser parier leur chemise sur son exploit. Accueilli en héro à l’entrée du parc, l’euphorie de son record fût pourtant de courte durée. Plusieurs personnes doutaient en effet de sa véracité et il fût même accusé d’avoir fait une partie du trajet en hélicoptère! Mais sa plus grande tristesse c’était que personne de son entourage ne soit là pour célébrer avec lui. Heureusement, son exploit qui avait été homologué officiellement, l’a consacré comme le nouveau défieur.

D’autres fois, c’est le système D qui prend le dessus… Si vous aviez été à la Transrockies l’an dernier, vous auriez pu croiser MacNairn fesses nues avec juste une paire de souliers de course aux pieds. Cela n’aurait pas été une hallucination. Gravement incommodé par un problème de frottement et d’irritation à l’aine, et sans Vaseline ou Glide à portée de main, c’est la meilleure solution qu’il ait trouvée pour soulager la douleur. Les autres concurrents étant loin devant ou derrière. Son seul problème, il avait oublié qu’il restait une route à croiser. Il s’est donc retrouvé face à face avec un policier qui l’a alors sommé de se rhabiller. Ces quelques kilomètres de répit lui ont tout de même permis de terminer sa course.

C’est dans l’adversité qu’on apprend le plus sur soi-même Pour repousser sans cesse les limites du possible et maximiser la vitesse de leur déplacement, nos ultra-marathoniens apportent parfois moins que le strict minimum nécessaire. Si un problème surgit, ils doivent alors faire face à la situation pendant un long moment. Ce qui peut éventuellement mettre leur vie Suite page 40

rebroussent chemin sans avoir atteint le sommet. Pour y avoir guidé plusieurs fois, Egloff sait personnellement que le colosse de L’Amérique, comme on surnomme l’Aconcagua, peut être impitoyable. Ayant grimpé les 6962 mètres en un temps record, Egloff sait que la partie n’est pas encore gagnée. Descendre 3000 mètres en moins d’une heure est épuisant pour le corps et provoque une sensation similaire à l’ivresse qui peut être dangereuse. En moins d’une heure, il rejoint le camp de base. Ses jambes coopèrent de moins en moins et la coordination est fastidieuse. Avant de parcourir les 23 kilomètres restants, il reprends quelques forces en mangeant et comme le soleil est chaud, il décide de s’alléger et de courir seulement vêtu d’un short et d’un t-shirt avec seulement une bouteille d’eau à la main. Coup du sort, quelques minutes plus tard, il neige. Frigorifié, il réalise son erreur. La décision de s’alléger pourrait lui être fatale. Pour se réchauffer, sa seule option est alors de courir plus vite, poursuivi par les nuages. Heureusement, un ami l’attend à 2950 mètres dans la vallée de Horcones avec des vêtements chauds. Ce soir-là, 11 heures 52 minutes après avoir débuté cette aventure un peu folle, c’est la consécration pour Karl Egloff. Épuisé, les larmes aux yeux, Il réussit à battre le record de Jornet de 57 minutes. Sa famille et ses amis sont là pour l’accueillir en héros. Cette fois-ci, plus personne ne pourra douter de son exploit. Il peut enfin entrer dans le Panthéon des superhéros de la course!

L’homme qui ne s’arrête jamais de courir regarde déjà son prochain défi. Il rêve de compléter l’ascension des sept plus hauts sommets de chaque continent à la course. Des alpinistes, comme Patrick Morrow et Bernard Voyer, l’ont fait avant lui mais personne n’a jamais osé compléter ce Au moment d’aller sous presse, Karl Egloff défi en courant. Pour réaliser ces ambitions, Egloff aura aurait finalisé une entente de commandite besoin de commanditaires. Pas question de poursuivre cette avec la compagnie de vêtements techniques Depuis, le Kilimanjaro, les choses ont changé. Malgré des quête en solitaire. Mais pour l’instant plus modestement, il suisse Mammut. moyens financiers limités, Egloff a maintenant une équipe de planifie en 2015-2016 une course vers les sommets du Mont soutien qui n’a rien laissé au hasard. Trônant sur la cordillère des Andes avec ses Blanc (4807 mètres) et du Denali (6914 mètres). Pour ce dernier, et pour battre la 6962 mètres, l’Aconcagua est une montagne plus technique et plus haute que le performance de Jornet, il devra apprendre à skier! Même pour un Suisse qui n’a sommet africain de 5895 mètres. Les vents cycloniques peuvent y atteindre les chaussé des ? les skis que quelques fois dans sa vie, ce n’est pas un petit détail 250 km/heure et chaque année, de nombreux grimpeurs venus du monde entier comme celui-ci qui va l’arrêter dans sa course. 38

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© cesarfarias.com

Fait étonnant, ces superhéros ne courent pas douze mois par an. Après un volume d’entraînement élevé pendant la saison, la plupart d’entre eux prennent une pause durant l’hiver. Mais, demander à ces hyperactifs de rester immobiles irait à l’encontre de leur nature. Ils profitent de leur « temps mort » pour pratiquer l’alpinisme, l’escalade, le ski ou la raquette. S’ils décident de courir, ce sera sur de courtes distances et pas plus de deux fois par semaine. Cette pause bénéfique leur permet de rester actifs tout en faisant travailler leurs muscles différemment. Une bonne façon d’éviter les blessures.


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LES SUPER HÉROS DE LA COURSE

ANNA FROST

en danger. Lors d’un entraînement en solitaire, Campbell a appris cette leçon à la dure. Victime d’une entorse grave à la cheville, il est rapidement tombé en hypothermie. Il a mis plus de quatre heures pour retourner à la civilisation. Au final, il s’en est tiré avec une bonne frousse, mais il sait que cette liberté ressentie aurait pu avoir de lourdes conséquences si par exemple, il s’était fait une fracture au lieu d’une entorse. Lors d’une course au Népal, Frost a été heurtée par un yak! Heureusement, sa main protégeait sa cage thoracique. Elle fut projetée à terre par l’animal, l’impact la blessa grièvement aux jointures. Alors qu’elle saignait abondamment, un jeune berger témoin de la scène l’a remise sur le sentier en l’encourageant à continuer malgré la douleur. Elle a termina sa course sonnée et en pleurs. Aujourd’hui elle en rit, mais c’était loin d’être drôle ce jour-là.

Pour maîtriser l’ultra-trail et le skyrunning il faut développer une capacité d’adaptation à toutes les conditions rencontrées dans les sentiers. Pour les nouveaux coureurs, ne pas savoir ce qui les attend peut être une grande source de stress, de dire Jurek qui fait de l’ultra-trail depuis plus de vingt ans, mais une fois qu’ils apprivoisent le défi et la peur, ils découvrent que l’inconnu est justement ce qui rend ces courses excitantes. Au-delà des longues heures passées à courir, c’est aussi une merveilleuse façon d’apprendre à se connaître. Le roi de la

© Droz Photo

« Tu as choisi d’être ici ». C’est le mantra enseigné par son professeur de yoga que Jurek répète inlassablement quand il est épuisé ou qu’il a le moral à zéro. « Personne ne nous force à courir, dit-il. On le fait parce que l’on aime ce sport. C’est bon de se le rappeler pour remettre les choses en perspective. Parfois, la ligne est mince entre le désir de poursuivre et d’abandonner. Un jour que j’étais blessé , j’ai longuement hésité avant de faire le Hardrock 100. J’avais une entorse à la cheville de la grosseur d’un pamplemousse. Étant physiothérapeute, j’ai décidé de courir malgré tout. Je connaissais les risques. J’ai installé une attelle de cheville AirCast et un bandage de maintien et, malgré ma blessure et la douleur, ce jour-là, j’ai quand même réussi à battre un record sur ce parcours. C’était spécial, car je venais de surmonter une épreuve que je croyais impossible. montagne, Kilian Jornet a dit que « le muscle le plus fort de notre corps est notre pensée ». Ces superhéros en sont la preuve vivante. Pour les détails des entrevues réalisées avec chacun de ces coureurs et leurs meilleurs conseils pour vous inspirer dans vos entraînements de course en sentier, allez sur www.courirautourdumonde.com/superheros.

Les prochains rendez-vous du skyrunning au Québec :

KASIE ENMAN

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© Michel Carron

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Les essentiels/// spécial course

PAR XAVIER BONACORSI

2- Ceinture de ravitaillement La série Access, de la compagnie Ultimate Direction, spécialisée dans les sacs et ceintures de course, est idéale pour les sorties de moyenne durée. Fabriqué dans un tissu résistant, respirant et légèrement extensible, le modèle 20 Plus comprend une bouteille de 600 ml, une flasque à gel de 120 ml (avec un compartiment ainsi qu’une pochette avant amovibles). L’angle incliné du support à bouteille et son matériau antifriction facilitent énormément la prise et, surtout, le replacement de la bouteille. En bref, une ceinture parfaite pour y loger ravitaillement et autres petits accessoires. Et elle ne pèse que 260 grammes, vide on s’entend! Ultimate Direction Access 20 Plus (60 $) | www.ultimatedirection.com

1- La formule 1 des poussettes Juste à la regarder, on voit que cette poussette est conçue pour la course : châssis et coque minimalistes, roues de 20 pouces, suspension avant, barres de torsion, freins à disque… Son design noir furtif, son aérodynamique et sa légèreté lui confèrent une parfaite allure de « formule 1 des poussettes ». Mise en garde : le compartiment de rangement est également minimaliste, mais ô combien ergonomique : deux petites pochettes et un espace dédié à une bouteille. De quoi donner envie aux coureurs de se laisser aller à la procréation! Vendu sur www.amazon.ca Phil & Teds Sub 4 (720 $) sur Amazon Canada | www.philandteds.com

3- Performance et récupération…dans une chaussette Les chaussettes de compression gagnent énormément en popularité chez les athlètes Si elles peuvent contribuer à améliorer la performance, la recherche scientifique indique toutefois que leurs action se fait davantage sentir lors de la récupération. Avec son modèle Twist, la compagnie québécoise EC3D innove et présente une chaussette 2 dans 1. Une fois l’activité terminée, il suffit de descendre la chaussette jusqu’à la cheville, de la « twister » de 180 degrés vers l’intérieur, et de la remonter. Ce faisant, 42

mai 2015 espaces.ca

la compression sur la zone du mollet est augmentée de 5 mm de mercure (voir notre article en page…), optimisant ainsi la circulation sanguine. On peut maintenant se détendre et laisser nos chaussettes faire leur travail! EC3D Chaussette de compression Twist (60 $) | www.ecd3sports.com


4- Chaussures de course à semelles de bottes La compagnie Dynafit, bien connue dans l’univers des montagnards, démontre à nouveau son expertise avec sa chaussure Feline Superlight. Conçue spécifiquement pour les courses de longues distances sur terrains très accentués, elle offre à la fois solidité, légèreté, souplesse, confort, absorption; et assure une réactivité généralement associée aux chaussures de compétition. On appréciera particulièrement sa semelle Vibram constituée d’un mélange de trois caoutchoucs différents, et son « pare-chocs balistique ». Avec une telle construction et un poids de 290 grammes, son nom de « Ultralight » n’est pas à remettre en question. La partie « Feline » non plus d’ailleurs : ainsi chaussé on prendra plaisir à grimper partout! Dynafit Feline Superlight (150 $) | www.dynafit.com

6- Des écouteurs qui auscultent! La nouvelle génération des cardiofréquencemètres utilise vos oreilles et non plus votre cœur pour enregistrer votre fréquence cardiaque. Jabra, spécialiste des écouteurs de tout acabit, nous présente son dernier né : des écouteurs sans-fil (Bluetooth) de type bouton qui prennent le pouls via l’oreille interne! Leur précision est censée être d’un niveau « clinique ». Fini les manques de battements causés par une ceinture pectorale déplacée… Avec l’application Jabra, un entraîneur personnel virtuel peut maintenant vous « coacher » et vous encourager en temps réel. La conception des écouteurs résiste également à la sueur et aux intempéries. Et la cerise sur le gâteau, ils offrent une qualité de son Dolby. Pas piqués des vers! Jabra Sport Pulse Wireless (230 $) | www.jabra.ca

5- Après le téléphone, la chaussette intelligente! La course est un sport d’endurance où plusieurs éléments contribuent à la performance et aux risques de blessure. L’un d’entre eux est la biomécanique de la foulée, plus particulièrement la réception du pied au sol. Avec la (nouvelle) technologie Sensoria, vous serez sous haute surveillance: munies de récepteurs textiles, couplés au bracelet de cheville, les chaussettes envoient à l’application de votre smartphone des informations sur votre cadence et sur la pression reçue par les différentes parties de vos pieds. Un feedback en temps réel retransmis sous formes vidéo et audio. Nons seulement la chaussette vous dira si vous courrez trop sur le talon ou sur la pointe du pied, mais elle indiquera votre vitesse, distance parcourue etc. et vous alertera si votre cadence n’est pas celle programmée. Ajoutez à cela le moniteur cardiaque Sensoria et vous avez un entraîneur personnel et un physiothérapeute qui vous suivent littéralement à chacun de vos pas! Sensoria Sensoria Fitness Bundle, incluant chaussettes et bracelet de cheville (200 $) | www.sensoriafitness.com


Statistiques

La course à pied au Québec Recherche: Antoine Stab

734

Nombre total d’événements de course à pied (chronométrés) en 2014, soit en moyenne 2 par jour. Il y en avait 295 en 2010. Une augmentation de 439 courses, soit une hausse de près de 60 % en 4 ans.

584

Nombre de courses (route, trail et cross country) en 2014. Il y en avait 159 en 2007. Une augmentation de 455 courses, soit une hausse de 78 % en 7 ans.

17

TOTAL de coureurs québécois (6 à 74 ans) en 2009

soit 22,6 % de la population du Québec.

36

duathlons en 2014,

contre 25 en 2007. 30 % de plus en 7 ans.

62

triathlons en 2014

34 en 2007. Une augmentation de 45 % en 7 ans.

Nombre d’événements par région 1 2 3 4 5 6 7 8 9

44

Capitale-Nationale : 97 Estrie : 79 Montérégie : 77 Montréal : 68 Mauricie : 68 Laurentides : 66 Saguenay-Lac-Saint-Jean : 51 Abitibi-Témiscamingue : 33 Chaudière-Appalaches : 30 mai 2015 espaces.ca

10 11 12 13 14 15 16 17

Outaouais : 30 Centre-du-Québec : 28 Lanaudière : 26 Bas-Saint-Laurent : 24 Côte-Nord : 23 Gaspésie-Iles-de-la-Madeleine : 15 Laval : 14 Nord-du-Québec : 5

8

5 12

10

6 16

4


La course la plus au nord en 2015 :

483 courses sur route

le Triathlon XC de Chibougamau (4e édition) Latitude : 49.912181 / Longitude : -74.346880

Trail Triathlon Obstacle Cross Duathlon Raquette Canicross Autres 960

La plus à l’est du Québec :

Madelicourons sur les Iles-de-la-Madeleine (32e édition le 12 juillet). Latitude : 47.373864 / longitude -61.945818

Course la plus à l’ouest du Québec :

21 km 15 %

4%

11 % 1 km

2k m

en 2007

Nombre des courses sur route

s8% autre 2%

0

7,3 % 6,4 % 6,4 % 4,1 % 3,8 % 2,4 % 1,6 % 3,2 % 100 %

Kilométrage par épreuve

50,3

km 42

courses à obstacles en 2014,

ce our nt

e ag

62

En p

le Triathlon de Ville-Marie (8e édition le 11 juillet en Abitibi-Témiscamingue). Latitude : 47.3288 / longitude : -79.441

70 62 62 39 36 23 15 31

5 km 33 % 10 km 27 % Autres : 1,5 km / 2,5 km / 3 km / 4,2 km / 11 km / 30 km / Ultra.

14

MAKING-OF

7

Pour réaliser cette carte, nous avons contacté plusieurs organisations officielles, telles que l’Institut de la statistique au Québec, le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, ainsi qu’un grand nombre de personnes liées, de près ou de loin, aux communautés de coureurs, partout au Québec. Il n’existe que très peu de données officielles recensant le nombre de coureurs au Québec. Les chiffres que nous publions s’appuient sur l’excellent travail de Réjean Gagné via le site iskio.ca qui recense toutes les courses au Québec.

15

13

PAR SEXE

km 42

km 21

,1 % 25

% ,2 44

s me fem de

s me fem de

3 2

50

9

644 200 femmes (6 à 74 ans), soit 18,5 % des Québécoises. Elles étaient 414 000 en 2004. 230 200 coureuses de plus, une hausse de 35,7 %.

s me fem de % 55 km s 10 me fem de % ,3 s 61 me m 5k fem s e de % emm f ,4 51 de %

m 2k

11

m 1k

1

826 400 hommes (6 à 74 ans), soit 25,4 % des Québécois en 2009. Ils étaient 680 000 en 2004. 146 400 de plus, une hausse de 17,7 %.

Sources : iskio.ca/stats/recapitulatifs/recapitulatif-2014 Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) dans le cadre de l'Étude des blessures subies au cours de la pratique d'activités récréatives et sportives au Québec (ÉBARS), publiée en 2009-2010. http://rseq.ca/media/844914/etudeblessuresrecreasportqc2009-2010.pdf espaces.ca mai 2015

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courir

Les nouveaux Coureurs des bois

par Maxime Bilodeau

Retour à la nature, attrait de la nouveauté, variation des plaisirs; les raisons qui poussent les coureurs à délaisser le goudron pour les sentiers diffèrent grandement. Néanmoins, Les moyens qu’ils prennent pour vivre leur passion sont universels. L’ultramarathonien et coureur en sentier Sébastien Roulier interprète l’engouement actuel pour le trail comme une suite logique à celui d’il y a quelques années pour la course sur route. « Ce sont les mêmes coureurs qui, tannés du dictat du bitume, se tournent vers de nouveaux défis, pense-t-il. Ils voient dans la pratique du trail-running un moyen de briser la monotonie et de varier les plaisirs ». Jeff Gosselin fait partie de ces coureurs qui, après avoir connu une carrière sur route fructueuse, se sont tournés vers le sentier. Une transition qui s’est faite sur plusieurs années et semble avoir souri à ce fanatique d’ultra-trail, à en croire les nombreuses premières places qu’il y a récoltées dans la Belle Province où de nouvelles épreuves hors route, dont quelques-unes dites d’ultra-trail (50, 80 voire 160 kilomètres) sont venues s’ajouter à la trentaine déjà existantes. « L’expérience n’est tout simplement pas la même, témoigne ce professeur d’éducation physique au secondaire. Tu es dans le bois, seul avec toi-même et les éléments, dans des coins parfois si reculés que tu peux te prendre pour un explorateur ». Cette mentalité de retour à la nature est centrale dans la course en sentier, dit Guillaume Millet, professeur46

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chercheur au Département de kinésiologie de l’Université de Calgary et auteur du livre Ultra-trail : plaisir, performance et santé. « Nous vivons de plus en plus dans un environnement moderne dénué de contacts réels avec la nature. Y courir permet de renouer avec ses racines et de s’ancrer dans le moment présent », souligne-t-il. Le terrain avant tout Or, qui dit courir en nature dit également terrains accidentés. C’est justement autour de ces derniers que la majorité des conseils offerts par les intervenants se concentrent. Après tout, que serait la course en sentier sans ses montées, ses descentes, ses cours d’eau à traverser ainsi que ses obstacles à culbuter? « Il ne faut pas sous-estimer les effets du terrain sur la course, met en garde Guillaume Millet. Certains coureurs, surtout ceux habitués à la route, auront de la difficulté à le lire correctement et à y être efficaces. Aussi, il varie beaucoup en fonction de la météo, ce qui n’est pas le cas de l’asphalte qui reste assez égal selon qu’il soit mouillé ou enneigé ». Selon Jeff Gosselin, c’est la configuration du terrain qui dicte l’allure, et non le coureur qui adopte une foulée régulière et un rythme constant. Sa solution : mettre au rencart la montre GPS, ses écouteurs et sa musique. Mais, surtout, laisser de côté l’orgueil en apprenant à marcher quand la situation l’exige. « Les premiers comme les derniers marchent. Il n’y a pas

© Atryom Efimov

Le Québec court de plus en plus… et pas seulement sur le bitume, pourtant, les coureurs le délaissent de plus en plus pour les sentiers et la croissance des épreuves hors route est phénoménale. Alors, que faut-il savoir avant de fouler le sentier? Trucs, astuces et rudiments de ce sport de plus en plus populaire.

à avoir honte de ça! », indique-t-il. Dans son livre, Guillaume Millet rapporte que 60 % des arrivants sur l’Ultra-trail du Mont-Blanc (UTMB) réalisent une vitesse moyenne inférieure à 4 km/h. On considère que la vitesse où la transition se fait entre la course et la marche s’effectue autour de 7 km/h. Sébastien Roulier renchérit : « Il faut apprendre l’humilité et se départir de cette mentalité propre à la route où marcher est vu comme un échec. En sentier, il est normal de monter une côte abrupte en marchant. C’est souvent lors de ces pauses stratégiques qu’il est possible de reprendre son souffle, d’analyser la situation et d’ainsi relancer son élan. » Des techniques comme le powerwalk, c’est-àdire marcher en poussant sur ses cuisses avec ses mains, doivent faire partie de la trousse à outils des coureurs en sentier. Tout ce qui monte redescend Autre technique essentielle pour le traileur : la descente. Cette dernière est intimement liée à la capacité de lire le terrain. « Lors des descentes, il est possible de perdre beaucoup de temps en empruntant de mauvaises trajectoires », note Guillaume Millet. Pour s’améliorer, poursuit-il, il n’y a pas de secrets : il faut faire du chemin et ne pas hésiter à prendre un peu de muscles dans les jambes « de manière à mieux encaisser les chocs ».


Une opinion que partage Jeff Gosselin. « Les descentes sont d’autant plus importantes à travailler que ce sont elles qui maganent beaucoup dans un trail. Ce n’est pas pour rien que la notion de dénivelé négatif y est tout aussi importante, sinon plus, que celle de dénivelé positif ou de distance », indique-t-il. Incidemment, les courses en sentier réputées comme étant les plus difficiles au monde sont celles qui comportent le plus de dénivelés négatifs. « La plupart des blessures en sentier découlent d’une mauvaise lecture du terrain et d’un mauvais choix de trajectoires lors des descentes, rajoute Sébastien Roulier. On veut gagner du temps, on coupe les coins ronds et, boum, la chute survient. » Même si elle cause moins de blessures de surutilisation (périostites, maux de genoux, etc.) que la route, la course en sentier amène malgré tout son lot d’égratignures, de foulures et de frousses! D’ailleurs, cette réalité se reflète dans le temps nécessaire pour récupérer d’une escapade en sentier. « Parce que les stimulations y sont plus variées que sur la route, il est possible d’en enchaîner plusieurs sans se blesser ou se surentraîner », explique Guillaume Millet. Le maître mot : la planification Les trois aficionados du trail consultés par Espaces sont unanimes : la clé de la réussite sur les épreuves

de sentier, c’est la planification. « Plus on part longtemps, plus on doit y consacrer du temps », affirme Sébastien Roulier, qui en fait même son conseil numéro un. « La planification rigoureuse d’un itinéraire, des difficultés qu’il comporte et des portes de sortie à emprunter en cas de pépin est ce qui fait toute la différence entre être dans le moment présent ou se demander constamment où tu t’en vas », pointe Jeff Gosselin. « Savoir qu’on va être plus lent en trail et le prévoir dans ses plans est essentiel », fait valoir Guillaume Millet. Un truc : prévoir de 1,5 à 2 fois plus de temps que sur la route pour parcourir la même distance en sentier. Cette planification s’applique également à la nutrition. Sur des épreuves de courtes distances qui ne dépassent guère les 2 ou 3 heures, on optimise les apports en glucides en optant pour une alimentation riche en ce macronutriment ainsi qu’en se ravitaillant en gels et en boissons énergétiques. Bref, on met en pratique les conseils nutritionnels bien connus de tous les athlètes d’endurance! Par contre, sur de longues courses comme des ultra-trails, qui peuvent parfois prendre dix heures, la stratégie à adopter est très différente. « Sur ce type

d’épreuves, le souci principal, c’est l’écœurement. Il faut donc veiller à varier les plaisirs, ne pas trop manger et boire les mêmes produits. Si on ne s’alimente que de gels et de barres, on court le risque de se tanner, mais aussi d’avoir des ballonnements et des diarrhées », met en garde Guillaume Millet. C’est là toute la différence entre savoir s’alimenter et pouvoir s’alimenter. Courir, tout simplement En sentier, le seul domaine où la planification n’est pas indispensable, c’est dans celui de l’entraînement. Le coureur y est moins ancré dans une planification rigide et structurée. « Les sentiers offrent naturellement des changements de rythme. Il y a plus de place pour des séances au ressenti où les temps d’effort ne sont pas calculés à la seconde près », explique Sébastien Roulier. Cette absence de notion de temps est ultimement ce qui fait tout le charme de la course en sentier, croit Jeff Gosselin. « C’est ce qui permet de se sortir de la mentalité de performance à tout prix et d’ainsi préserver la notion de plaisir ».

Week-end choc : un must. On ne se prépare pas à un ultra-trail comme on se prépare pour un marathon. Pourtant, aux dires de Guillaume Millet, c’est une erreur que bien des coureurs en sentier néophytes commettent. « Comment voulez-vous devenir meilleur en courant cinq, huit, voire dix heures de suite si vous ne dépassez jamais les trois à quatre heures durant l’entraînement? C’est tout simplement impossible », affirme-t-il. C’est pourquoi, il y a déjà de nombreuses années, il a proposé un mode d’entraînement à la terminologie bien spécifique : les weekends-chocs. Le concept est assez simple : planifier des journées successives, souvent la fin de semaine, où le coureur gobe du millage et des dénivelés qui s’apparentent à ceux rencontrés lors d’ultras. « Cela permet de s’adapter aux exigences de l’épreuve, mais aussi de mettre à l’essai ses stratégies nutritionnelles, son choix de matériel et ainsi de suite », explique le physiologiste de l’exercice. Concrètement, un weekend-choc se répartit sur deux, trois, voire quatre jours. Il comprend des séances de rando-course de cinq à dix heures en montagne ou sur des terrains accidentés.

Mont-Saint-Hilaire 524 Boulevard Sir-Wilfrid-Laurier Mont-Saint-Hilaire, QC, J3H 4X6 450 467-0004

Sainte-Thérèse 234 rue St-Charles, local 102 Sainte-Thérèse, QC, J7E 2B4 450 951-6352

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NOUVELLES SAISONS 1 SUR LE POUCE avec Benoit Roberge jeudi 19 h, dimanche 12 h

Évadez-vous

Visitez les meilleurs casse-croûte du Québec et découvrez leurs secrets culinaires les mieux gardés.

2 BOUFFE EN CAVALE

avec Vincent Chatigny et Norman Helms mercredi 19 h, samedi 18 h Partez à l’aventure en quête de spécialités locales et de saveurs nouvelles dans l’Ouest canadien. NOUVEAUTÉ

3 PRISES D’ENFER mardi 20 h, samedi 15 h

Plongez dans l’univers fascinant mais dangereux de la pêche au harpon dans les eaux profondes du golfe du Mexique.

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4 HELL’S KITCHEN avec Gordon Ramsay vendredi 21 h, samedi 16 h

Suivez 20 aspirants chefs en compétition pour devenir le chef en charge du nouveau restaurant de Gordon à Las Vegas.

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5 HOTEL IMPOSSIBLE avec Anthony Melchiorri lundi 21 h, dimanche 13 h

Apprenez comment métamorphoser un hôtel en difficulté en une destination incontournable pour les voyageurs.

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NOUVEAUTÉ

6 SUR LA ROUTE DES VINS

avec François Montagut et Luna Sentz jeudi 21 h, samedi 10 h Profitez de la culture et des produits locaux, du rythme de vie paisible de la population et de l’histoire des vignobles.

7 ARNAQUE EN VILLE avec Conor Woodman lundi 22 h, dimanche 14 h

Découvrez les spécialités locales en matière d’arnaques de tous genres. NOUVEAUTÉ

8 ÉCHAPPÉE GOURMANDE EN ESPAGNE avec Gwyneth Paltrow jeudi 20 h, samedi 12 h

Suivez le périple culinaire de Gwyneth à travers les plus belles villes d’Espagne.

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avec notre nouvelle programmation ! 7 8

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OUISURF EN ASIE avec Jean-Michel Peloquin et Benjamin Rochette MON ISRAËL avec François Bugingo, dès le 1 mai MORDU DE LA PÊCHE AU QUÉBEC avec Cyril Chauquet, dès le 5 mai LES VACANCES DE MONSIEUR BRUNO avec Bruno Blanchet, dès le 8 mai er

evasion.tv


Un physio

à la maison

Par Maxime Bilodeau

La posture idéale existe-t-elle ? Troquer la chaise de bureau pour un ballon suisse est-il bénéfique ? Dommageable dormir sur le ventre ? La réponse à toutes ces questions et bien plus dans Conseils d’un physio : Pour une meilleure posture et des articulations en santé. Un ouvrage riche qui, à défaut d’être indispensable, est néanmoins solide. Une consultation avec un physiothérapeute dans le confort de votre foyer : c’est ce que l’auteur Denis Fortier vous propose dans Conseils d’un physio. Pour ce faire, le physiothérapeute au CHU Sainte-Justine se base sur les plus récentes recherches scientifiques dans les domaines de la médecine, de la réadaptation et de l’activité physique. Mais, surtout, il s’inspire de sa vingtaine d’années d’expérience en clinique. « Les autoévaluations, les conseils et les exercices qui vous sont proposés ont été choisis en fonction des questions les plus fréquemment posées par mes patients », avoue-t-il d’ailleurs dans la présentation qu’il fait de son guide. Dès les premières pages, on sent que ce livre est bel et bien conçu pour un large public. L’écriture est claire, vivante et dépourvue des fioritures qui embarrassent trop souvent le discours des professionnels de la santé. Les paragraphes sont courts, concis et s’articulent bien les uns avec les autres. L’auteur a pris soin de varier le rythme en glissant ici et là des encadrés sous forme de listes (8 conseils à suivre lors de l’achat de nouvelles chaussures, 10 conseils aux personnes qui travaillent debout, etc.). S’il y a bien des citations d’auteurs d’articles scientifiques qui ponctuent le texte, ces dernières sont discrètes et ne freinent en rien la lecture. Quand on feuillette cet ouvrage, ce qui frappe avant tout c’est l’abondance et la pertinence des illustrations. La vaste majorité sert non pas à l’embellir — comme c’est trop souvent le cas dans ce type de livre —, mais bien à en complémenter le propos. Pour chacune des trois grandes parties qui composent le guide, des images intelligibles coiffent les exercices et conseils pratiques suggérés. L’effet est instantané : le lecteur comprend immédiatement de quoi il est question et sait immédiatement sur quels points porter son attention. C’est là une des très grandes forces de Conseils d’un physio.

Là où on s’interroge sur le livre, c’est quant à sa cible exacte. Pourquoi publier un ouvrage dont un des objectifs avoués est de soulager la douleur ? Ne consultet-on pas un physiothérapeute dans une telle situation ? Et c’est bien de parler de prévention et d’amélioration de la qualité de vie par la posture, mais ce ne sont là que des principes qui, à moins d’être confrontés à un problème, rentrent par une oreille et sortent par l’autre. Autre point, mineur celui-là : depuis quand l’acide lactique est-elle un déchet responsable de la fatigue musculaire, comme le prétend l’auteur ? C’est là une explication quelque peu simpliste pour un phénomène aussi complexe. Dans son genre, Conseils d’un physio est bien construit, accessible et merveilleusement bien illustré, il a manifestement un petit goût de revenez-y avec son contenu digeste. Et, à défaut d’être indispensable — il ne nous a pas convaincus sur ce point –, il est susceptible d’intéresser quiconque prend sa santé un tant soit peu à cœur. Ce qui est déjà louable.

Conseils d’un physio : Pour une meilleure posture et des articulations en santé,Denis Fortier, Éditions du Trécarré, En librairie dès maintenant au prix de 34,95 $. 50

mai 2015 espaces.ca


-30Extrait du livre Haut niveau « Cet exercice stimule à la fois la respiration, la souplesse et la force. Il est conseillé pour les personnes pratiquant régulièrement un sport ou occupant un emploi exigeant physiquement. En assurant un bon contrôle des compensations, cet exercice de haut niveau permet même aux personnes les plus souples de prendre conscience de leurs raideurs et de leurs faiblesses musculaires. »

espaces.ca mai 2015

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Fantastiques

C’est mathématique, plus il y a de course à pied au Québec, plus les Québécois peuvent progresser et performer à un très bon niveau. En voici quatre qui s’illustrent sur la scène provinciale et nationale et qui pourraient bientôt s’inviter à la table de l’élite mondiale. Par Antoine Stab Rachel Paquette Au Québec, il n’y a pas que Mylène Paquette qui fasse parler d’elle. Rachel Paquette, une coureuse de trail et d’ultra-trail est en pleine ascension dans le sport. Si elles n’évoluent pas dans le même domaine, elles partagent une passion pour le plein air ainsi qu’une bonne humeur et un rire communicatifs. « Je tripe sur la course en montagne, explique la Victoriavilloise de 27 ans. Cette proximité avec la nature, cette simplicité du sport qui ne demande pas d’être une championne pour l’apprécier. La course, c’est comme aller à l’église. C’est très méditatif ». Cette passion lui réussit plutôt bien et ses performances sont là pour en témoigner aussi bien sur la route (3e place chez les femmes au Marathon des Deux-Rives en 2008), en sentier (vainqueur du 65 km de l’Ultra-Trail 52

mai 2015 espaces.ca

sport fraternel, solidaire, avec une communauté de passionnés très soudés ».

Harricana Charlevoix, UTHC, en 2013) qu’en course à obstacles (8e femme au niveau mondial).

C’est donc tout naturellement qu’elle se voit continuer à courir dans les prochaines années, au rythme soutenu de quinze à vingt épreuves par an, avec plusieurs objectifs bien précis en tête : « Je veux retourner sur l’UTMB (Ultra-Trail du Mont-Blanc), courir les 125 km de l’UTHC. Je vise aussi le podium au Championnat du monde de course à obstacles (Spartan Race). Je ne pense toutefois pas qu’il y ait une carrière à faire. Je veux que cela reste une passion. Professionnellement, je veux devenir ostéopathe pour sportifs ». De quoi bien remplir ses semaines et de nombreuses fins de semaine.

Mais sa préférence revient au trail, elle qui court environ trois ultras par an. La preuve avec son meilleur souvenir de course : la Canadian Death Race (125 km) en 2012 où elle est allée puiser dans ses ressources physiques pour décrocher une excellente troisième place. Elle raconte : « La nuit tombait, j’étais déshydratée. Je n’avais pas bu depuis plus de 2 heures. J’ai pensé à abandonner. Heureusement, je suis arrivée au ravitaillement. J’y ai retrouvé un ami, Benoît Beaupré, qui m’attendait. Il m’a aidé à continuer malgré tout pour finir sur le podium. Ce fut un moment très fort. J’ai braillé comme un bébé! C’est un exemple de ce qu’est le trail. Un

Jeff Gosselin et Florent Bouguin Ligne d’arrivée de l’Ultra-Trail Harricana Chalervoix, le 13 septembre 2014. Deux hommes sont au coude à coude pour remporter les 80 km : Jeff Gosselin et Florent Bouguin. Pourtant, aucun ne sprinte. Les deux coureurs franchissent l’arrivée main dans la main et sont classés premiers ex aequo. Rien d’étonnant à cela, ce sont de très bons amis. « C’est un souvenir très intense. On a couru côte à côte pendant 7 h 30, à s’aider et s’encourager », confie Florent Bouguin. « Peu importe le résultat, on voulait finir ensemble. L’aventure humaine est toujours plus intéressante que la position finale. Pendant cette course, on était

© Mathieu Dupuis

Coureurs ultra du Québec :


juste deux gamins qui jouaient dans le bois », explique Jeff Gosselin. Deux copains unis par la passion de la course, malgré un style qui les oppose. « On nous compare à la Belle et la Bête, mais je ne dirais pas qui est qui! » plaisante Florent, avec son allure d’ermite, sa longue barbe et ses cheveux longs alors que Jeff est chauve et imberbe. À 29 ans, Jeff (pour Jean-François) Gosselin, enseignant en éducation physique, en est déjà à sa dixième année de course. « Cela fait 4 ans que je me concentre totalement sur la course », nuance-t-il. Celui qui en parle le mieux, c’est évidemment Florent : « Il est un bien meilleur athlète que moi. Il s’entraîne depuis des années. Il est beau à voir courir. Techniquement, il est au top ». L’un de ses objectifs de 2015 est le 80 km du MontBlanc, à Chamonix (France). Mais, loin des foules et des courses chronométrées, il veut aussi en profiter pour courir en montagne. « Je veux réaliser la traversée des montagnes Blanches, la Presidential Traverse, au-dessus de 4 000 pieds, en moins de 5 h 15 ». L’humilité de l’homme tranche avec le palmarès du coureur. Étonnamment, il dit qu’il n’est « pas là pour performer ». C’est pourtant ce qu’il a fait au niveau provincial et national : vainqueur du demi-marathon de Sherbrooke, vice-champion canadien de course en montagne, troisième de l’édition 2013 du North Face Endurance Challenge New York (Bear Moutain, 50 miles)... « Quand tu cours dans la nature, il n’y a plus rien qui compte. J’aimerais devenir un ambassadeur de mon sport, transmettre cette passion qui m’anime. Le rêve serait de pouvoir vivre de cette passion, faire des conférences, courir une saison en Europe, le paradis des coureurs de sentier ». Pour Florent Bouguin, c’est surtout une très belle histoire, une trajectoire de vie à l’image du trail, tortueuse mais passionnante. Né sur l’île de la Réunion, il immigre au Québec à 25 ans en 2000 pour réaliser un doctorat en physique à l’Université

Laval, puis devient ingénieur. « Je devais rester au Québec que 3 ans, mais j’y suis depuis 15 ans! J’ai eu la chance de rencontrer une belle Québécoise et d’avoir deux enfants ». S’il a toujours été actif, « un bon sportif, un gars de plein air depuis tout petit », faisant des expéditions de canot avec sa famille, également membre de la Patrouille canadienne de ski; sa passion pour la course en sentier, elle, est toute récente. En 2011, alors qu’il est en vacances sur sa terre natale de la Réunion, il découvre le trail et se lance un défi : courir la Diagonale des Fous (168 km), pour ses 40 ans. Avec un tel objectif, il met en place son plan de match pour y arriver : commencer par 10 km (Québec Mega Trail), puis augmenter progressivement la distance. Quatre ans plus tard, le résident de Québec a fait du chemin. Fin 2014, il se classe 2e de la TransMartinique (138 km, 5 600 m de dénivelé positif et un climat tropical). Début mars, il termine la Transgrancanaria à la 15e place, une course où l’élite mondiale était représentée. « Quand j’ai commencé l’ultra-trail, j’avais confiance en mes chances de finir les courses. De là à imaginer la possibilité d’être parmi les meilleurs coureurs mondiaux, c’est incroyable! » Le 22 octobre 2015, il s’alignera au départ de la Diagonale, comme il se l’était promis quatre ans auparavant. Et devinez avec qui il va courir cette course? Jeff Gosselin, bien sûr! Sarah Bergeron Larouche C’est la recrue de la bande, la petite nouvelle dans l’ultra. Malgré 3 ans de trail dans les jambes, Sarah Bergeron Larouche, 27 ans, n’avait jamais couru une distance plus longue qu’un marathon. Avant 2015, son terrain de jeu était le semi-marathon, un royaume où elle s’est forgé un solide palmarès. « J’ai pratiquement tout gagné sur cette distance. Je voulais pousser le challenge sur de plus longues distances. J’aime les entraînements plus longs, plus intenses. J’ai l’impression que mon corps y répond très bien ». Même quand son corps lui fait défaut, elle réussit à se surpasser. En 2014, elle remporte les 21 km XC La Vallée (Saint-Raymond) alors qu’elle s’était fait

opérer deux jours auparavant, à cause de pierres dans le foie. « J’ai frappé un mur après 5 km de course. J’étais à terre... Certains m’ont dit que c’était la première fois qu’ils me voyaient courir sans le sourire. Mais j’ai quand même gagné! » En 2015, elle visera les courses de 50 km, avec son premier saut dans le grand bain, début mai, à Bear Mountain (New York), tout en s’alignant également sur des distances plus courtes au Québec. « Je ne veux pas me lancer trop vite dans l’ultra, confie-t-elle, prudente. Le but est de progresser par étapes et d’arriver chaque fois bien préparée pour éviter les blessures ». Auréolée d’une belle réputation dans le monde du trail et du cross-country au Québec, avec, en plus, un titre de championne du monde de courses en raquettes (10 km) acquis en janvier dernier, l’étudiante en chiropractie à Trois-Rivières ne semble pas du tout stressée par l’enjeu et la pression : « L’esprit du trail, c’est avant tout le plaisir de s’amuser en courant dans la nature. C’est agréable de sentir que l’on suscite l’attente de certains. Cela me motive encore plus ». Ses objectifs pour l’avenir? Participer à des courses internationales pour se mesurer à l’élite mondiale, notamment sur le circuit du Skyrunner World Series. Si elle envisage même de courir des épreuves en Europe, le temps d’un été, en 2016, sa priorité reste ses études universitaires. « La chiropractie et la course en sentier sont mes deux passions. Même si je préfère m'entraîner en montagne plutôt qu’être assise sur les bancs de l’école, j'aime aussi apprendre mon futur métier. Je suis convaincue que je serais comblée en devenant une professionnelle de la santé ». Un esprit sain dans un corps sain! D’autres Québécois et Québécoises à surveiller Joan Roch, Sophie Limoge, Sébastien Roulier, Ariane Adam-Poupart, David Jeker, Hélène Michaux, Philippe Gauvin...

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pour célébrer le printemps au Québec Par Frédérique Sauvée

Finalement le printemps! C'est le temps de sortir pour se dérouiller. Sept suggestions autour de la province pour bouger, vous aérer, randonner et plus!

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Autour de la Baie-des-Chaleurs – Gaspésie Mer chaude et montagnes vertes. Carleton-sur-Mer se trouve à plus de 8 000 km de l’archipel d’Hawaii et pourtant, quelques ressemblances peuvent faire sourire. Blague à part, sur les hauteurs de la municipalité, veille le mont Saint-Jospeh (555 mètres), point de départ d’un réseau de 30 km de sentiers pédestres. Boucles, allers-retours, randonnées de deux jours permettent de profiter de superbes vues sur la Baie-des-Chaleurs, les côtes du sud de la Gaspésie et celles du NouveauBrunswick. À ne pas manquer : le sommet du mont Carleton (613 mètres) et le sentier des Rescapés qui suit le parcours emprunté par deux survivants après l’écrasement de leur avion en 1989. On clôture la journée, une bière artisanale à la main, sur la terrasse de la micro-brasserie Les Naufrageurs. La nuit peut quant à elle se passer sur l’eau directement, dans l’une des yourtes flottantes d’Aux 4 Vents. Rustique mais trippant!

Initiation au canot-camping Apprenez les rudiments du canot-camping et découvrez-en les joies, accompagnés d’un guide qualifié et passionné. La nourriture, les embarcations et la majeure partie du matériel de camping sont inclus.

Infos : 6,50 $/pers. - mariaquebec.com - montsaintjoseph.com www.aux4vents.ca

Initiation en anglais : 11-12 juillet, en français : 18-19 juillet. Accessible par autobus.

Face aux embruns du Saint-Laurent – Bas-Saint-Laurent

199$

Tout ce qui est petit est mignon, dit-on? C’est le cas des Tiny Houses du domaine Floravie. Posés au beau milieu d’une prairie fleurie, ces très petits chalets sur roues sont déplacés chaque printemps en bordure du Saint-Laurent afin d’offrir à leurs occupants une vue privilégiée sur le décor maritime. À l’intérieur de ces habitations en bois, pas de place pour niaiser, l’espace est utilisé à son maximum avec divanlit au rez-de-chaussée, un lit double sur la mezzanine, une douche et une cuisinette équipée. Mais l’intérêt des lieux, c’est de passer son temps dehors, marcher sur la grève, mettre à l’eau son kayak ou encore lancer sa ligne pour pêcher le repas du soir, à griller sur le barbecue. La belle vie quoi!

Par personne pour le week-end

Infos : à partir de 120 $/nuit pour deux (minimum de deux nuitées), 20 $/pers. supplémentaire -domainefloravie.com

Les crues printanières au Domaine Taschereau-Parc nature – ChaudièreAppalaches Chaque printemps, les inondations sont spectaculaires dans la région de la Beauce. Champs agricoles, prairies et sentiers disparaissent sous plusieurs mètres d’eau, ravage des crues de la rivière Chaudière. Afin d’observer ce phénomène naturel dans toute sa démesure, le Domaine Taschereau-Parc Nature vient d’inaugurer une passerelle aérienne. Haute de 5 mètres et longue de 270 mètres, la structure donne accès au cœur du parc écologique, même lors des plus fortes crues, via la Maison du tourisme. Un site de prédilection pour observer le réveil de la nature et de ses habitants (plus de 150 espèces d’oiseaux). Sentiers pédestres sur place (6 km).

De mi-mai à mi-septembre (819) 435-2331 - 1-888-435-2331 De mi-septembre à mi-mai (514) 252-3001 info@canot-camping.ca www.canot-camping.ca

Infos : domainetaschereau.com espaces.ca mai 2015

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Le long du canal de Soulanges – Montérégie

En rafting sur la rivière Mattawin – Mauricie Bonne nouvelle pour les amateurs d’eau vive : après cet hiver neigeux, la rivière Mattawin, l’un des eldorados du rafting au Québec, est gonflée à bloc. Au menu des défis de rodéo aquatique : le rapide des Cinq, 9 kilomètres de rapides de classe III et IV sans arrêt, le plus long tronçon de rapides de cette classe au Québec. Dépassant avec peine les 10 degrés en ce début de saison, la Mattawin est fraîche et en furie. On évitera de tomber à l’eau, malgré la combinaison ultraépaisse en néoprène… Le Centre d’aventure Mattawin, situé à TroisRives, au nord du parc national de la Mauricie, propose des sorties de rafting à la journée ainsi que des journées de kayak de rivière. Possibilité de privatiser un raft pour un groupe d’amis (4 à 8 pers.), encadré par un moniteur.

Envie de suivre les traces des premiers éclusiers? Une longue piste cyclable asphaltée de 41 km longe le vieux canal de Soulanges, une ancienne voie navigable d’importance au début du 20e siècle. Situé au cœur de la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent, le canal relie les lacs SaintLouis et Saint-François et passe près du lieu historique national de Coteau-du-Lac. On pourra y casser la croûte en chemin et en apprendre plus sur l’histoire des éclusiers. Prolonger son périple est également possible, via le canal de Beauharnois, et réaliser alors le parcours de l’Éclusier au complet (160 km). Plusieurs auberges « Bienvenue aux cyclistes » ponctuent le circuit, histoire de reposer les mollets de ceux qui pédalent pendant plusieurs jours. Des forfaits comprenant la navette fluviale et le transport des bagages sont disponibles. Infos : tourismesuroit.com - balade.ca/velo

© Mathieu Dupuis/Sépaq

Infos : à partir de 99 $/pers. - centredaventuremattawin.com

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« Le secteur des Sept Merveilles,une boucle à travers sept lacs reliés par six portages »

Au parc régional naturel de Portneuf – Capitale-Nationale Allez-y avant que les maringouins du mois de juin ne vous sautent dessus! Les lacs Long et Montauban donnent l’occasion de découvrir le parc régional naturel de Portneuf par leurs voies navigables, dès le printemps. Chargez les bidons dans les canots, puis cap sur les plages de sable et les plates-formes destinées aux campeurs. Une fois le camp de base monté, explorez les recoins des deux lacs, leurs anses cachées. Vous pourrez même pagayer jusqu’à la glacière : un site rocheux où l’on peut trouver dans les fissures de la glace conservée naturellement jusqu’en été. Et sinon, prêts pour du canot-portage? Un autre secteur du parc, celui des Sept Merveilles, offre une boucle à travers sept lacs, reliés par six portages. Une belle sortie musclée. Location, transport et hébergements disponibles sur place. Infos : natureportneuf.com

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© Courtoise Domaine Floravie

Habtitations mignonnes, les Tiny houses du domaine Floravie font face au Saint-Laurent

Dans les bayous du parc national de Plaisance – Outaouais Remplacez les alligators par les bernaches du Canada, les hydroglisseurs par des rabaskas. Et vous voilà dans les bayous de l’Outaouais! Le parc national de Plaisance est un dédale de baies, méandres et marécages dignes du Mississippi… à seulement 2 heures de Montréal. Plusieurs activités sur place, comme le kayak et le canot, permettent de naviguer dans ses jardins flottants. Dans le cadre d’une nouvelle sortie encadrée, un garde-parc naturaliste guide les familles dans ce labyrinthe aquatique lors d’une balade en rabaska : tous les mardis de 10 h à 11 h 30 et les jeudis de 19 h à 20 h 30 (réservations nécessaires). Allez-y au printemps, c’est la meilleure période pour observer les milliers de bernaches du Canada de retour du Sud. Infos : 10,50 $/pers. pour l’activité (gratuit pour les moins de 18 ans), entrée journalière au parc : 7,50 $/pers. – sepaq.com 58

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DES VÊTEMENTS

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© Courtoisie Le vert tendre

Zoobox

Boîte à surprises – Eastman, Cantons-de-l’Est Par Frédérique Sauvée

Pédaler pour faire cuire son pop-corn, faire glisser sa baignoire jusque sur la galerie extérieure et grimper un mur d’escalade pour aller se coucher fait partie des idées aussi géniales qu’originales que les concepteurs de Zoobox ont inventées pour attirer leurs clients. Totalement autonomes en énergie et ultramodernes, ces lofts — installés au cœur du domaine de Vertendre, un boisé de 1 000 acres accoté au parc national du Mont-Orford — ont pour but de rendre leurs hôtes actifs et responsables lors d’un confortable séjour dans la nature. Dotés de panneaux solaires, d’une douche extérieure alimentée à l’eau de pluie, et misant sur le concept solaire passif (de grandes baies vitrées laissant entrer lumière et chaleur), les Zoobox sont également munis d’un vélo générateur d’énergie pour faire fonctionner la machine à pop-corn et le lecteur DVD! « Il faut pédaler 15 minutes pour pouvoir regarder un film d’une heure et demie. Cuire un paquet de pop-corn demande plus de temps, 30 minutes environ, car la machine demande plus d’énergie », explique Nadine Bernier, responsable du développement des affaires chez Vertendre. « Le concept des Zoobox est de prendre conscience de nos consommations d’énergie et de fusionner avec la nature qui nous entoure. » Une fois les baies vitrées repliées, on glisse le lit ou la baignoire à roulettes sur la galerie extérieure d’où l’on peut admirer à sa guise la forêt et ses habitants. « Les refuges sont en fait des zoos inversés. Ce sont les animaux qui nous observent dans notre drôle d’habitat. » Trois unités Zoobox sont à louer cet été (il y en aura une vingtaine dès l’automne). Situées à proximité immédiate du mont Orford, de son parc national et du lac Memphrémagog, elles peuvent abriter de 4 à 6 personnes. Infos : 1 855 383-2007 — levertendre.com Tarif : 399 $ pour deux nuitées, 105 $ la nuitée supplémentaire (dépendant de la saison). Accès : Autoroute 10 jusqu’à la sortie 106 en direction d’Eastman. Prendre le chemin George Bonnallie jusqu’à l’intersection avec le chemin Gilbert. Prendre à droite sur le chemin de la Chute.

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À faire à proximité : Vélo de route

Situé à la croisée de trois belles régions vallonnées (Magog-Orford, la vallée Missisquoi et la région frontalière), le lac Memphrémagog, à 10 min du domaine Vertendre, propose une variété de paysages et de reliefs parfaits pour une belle sortie de début de saison. Le tour du lac représente une longue boucle de 120 km jalonnée de villages et de restaurants pour ceux qui voudraient marquer une pause en journée. N’oubliez pas votre passeport si vous voulez réaliser la boucle au complet et alors parcourir le tronçon américain qui passe par la ville de Newport, au Vermont, à la pointe sud du lac. Excellente route d’entraînement, la 247 du côté est, via Georgeville, permet aux cyclistes de se dégourdir les mollets sur un long ruban d’asphalte avec des vues imprenables sur les sommets de l’autre rive. C’est d’ailleurs sur cette berge opposée que les choses se corsent sur un chemin plus escarpé qui plaira aux cyclistes-grimpeurs. Pour ceux qui chercheraient un itinéraire plus accessible en ce début de saison, le circuit Nature-Culture (boucle de 53 km) a lui aussi de très beaux points de vue sur le lac Memphrémagog ainsi que sur le parc national du Mont-Orford qu’il rejoint avant de boucler la boucle à Magog, son point de départ.

Randonnée pédestre

Au printemps, la randonnée pédestre est l’une des activités les plus faciles à pratiquer. Il faut toutefois rester flexible face à la météo et s’adapter à l’état des sentiers. Particulièrement au début du mois de mai au parc national du Mont-Orford (sepaq.com), car certains sentiers exposés plein nord mettent plus de temps à s’assécher. Certains font l’objet de fermetures qui peuvent durer plusieurs semaines à cette période. C’est le cas des deux sentiers phares du parc, le mont Chauve et le sentier des Crêtes! Informez-vous donc sur leur condition avant de les emprunter. Plusieurs autres sentiers, exposés au sud, sont ouverts plus tôt, comme celui du ruisseau des Chênes (6 km aller-retour, accès par l’entrée secondaire du parc, via la route 112) qui mène au sommet du mont Orford. En dehors du parc, les familles apprécieront également le marais de la Rivière aux Cerises dont les 6 km de randonnée pédestre donnent un bel aperçu de la richesse végétale et animale en plein réveil en ce début de période estivale. Infos : sepaq.com — maraisauxcerises.com Frais d’accès : 7,50 $/pers.

Escalade

Après cet interminable hiver, il est temps de mettre les mois d’entraînement d’escalade intérieure à profit! Direction la paroi du Pic–aux-Corbeaux, située au cœur même du parc national du Mont-Orford. Après une marche d’approche d’un peu plus d’un kilomètre, on se retrouve au pied de cette jolie falaise coiffée de conifères. Cette destination pour grimpeurs intermédiaires à experts présente de belles voies sportives équipées d’ancrages fixes. On tâtera le terrain sur les quelques voies de 5.5 à 5.7 avant de s’amuser sur la grande variété de 5.9 à 5.12. Les experts peuvent même faire grimper leur adrénaline dans le secteur des surplombs, coté 5.13. Renseignez-vous avant de vous aventurer sur la paroi car il s’agit d’un site de protection du faucon pèlerin, susceptible d’être fermé lors de la période de nidification (juillet). Infos : sepaq.com – fqme.qc.ca (accréditation de la Fédération québécoise de la montagne et de l’escalade requise) Topoguide : Boutique Atmosphère (819 566-8882) Frais d’accès : 7,50 $/pers.

Infos : www.tourisme-memphremagog.com vitagrill_espace1-6_2014.QXD_Layout 1 15-03-24 15:18

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Chilkoot trail :

De la mer au ciel texte et photos Par Frédérique Sauvée

Emprunté autrefois par des milliers d’hommes hypnotisés par les pépites du Klondike, le sentier historique du col Chilkoot grimpe sur le dos des montagnes côtières d’Alaska. La fièvre de l’or est passée mais les randonneurs des temps modernes marchent encore dans les pas des pionniers. Km 0 : départ à Dyea, Alaska (niveau de la mer) De l’or! De l’or! L’appel est lancé le 16 août 1896 après que des prospecteurs aient trouvé les premières pépites dans le nord du Yukon. L’année suivante, près 100 000 hommes et femmes, venus du monde entier, se lancent dans l’aventure du Klondike. La plupart des chercheurs d’or sont inexpérimentés. Auparavant simples boulangers, fermiers ou banquiers, les stampeders doivent franchir le col Chilkoot, la frontière naturelle entre l’Alaska et la Colombie-Britannique, pour rejoindre les ruisseaux aurifères du Klondike. En 1897, par souci de sécurité, la Police montée canadienne doit imposer le transport d’une tonne de matériel et de vivres par personne à quiconque s’apprête à franchir le col. Comparés à leur paquetage infernal d’une tonne, les 25 kg de mon sac à dos paraissent bien dérisoires. Il contient pourtant du matériel de camping, de la nourriture et des vêtements pour cinq jours d’expédition. Au départ de la ville fantôme de Dyea, abandonnée après les trois courtes années qu’a duré la ruée vers l’or (1896 à 1899), j’ai 53 km de marche à parcourir à travers la forêt pluviale de l’Alaska puis la toundra 62

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du nord du Canada. Les averses diluviennes des derniers jours (55 cm de précipitation en plein mois d’août) ont détrempé le terrain et fait sortir la rivière Taiya de son lit. Dès le début du sentier, l’eau glaciale des montagnes s’insinue dans mes bottes et m’arrive bientôt à mi-cuisse! Ces 12 premiers kilomètres passés davantage à patauger qu’à marcher entament déjà le moral des troupes. Arrivée en soirée au campement de Canyon City, je tombe sur une vieille cuisinière toute rouillée posée en pleine forêt. Une pancarte indique : « S’il vous plait, ne pas toucher ou déplacer les artefacts trouvés le long du sentier ». Il s’agit d’un vestige de l’immense ville de tentes qui a poussé là en quelques semaines lors du passage des premiers chercheurs d’or. Recouverte depuis par la végétation, il est difficile d’imaginer ici des centaines d’hommes, plusieurs milliers de caisses de matériel et des tentes faisant office de restaurant, d’autres de saloon, de barbier ou encore de magasin général!

Km 12,5 à km 21 : Canyon City à Sheep Camp, Alaska (300 m) Mes bottes ont dégoutté une bonne partie de la nuit. Le ciel d’azur laisse espérer qu’elles ne reprendront pas l’eau aujourd’hui. Plus nous grimpons dans la forêt boréale, plus nous croisons de vestiges rouillés – boîtes de conserve et vieux outils, laissés par les prospecteurs qui souhaitaient alléger leur fardeau. Si ces artefacts n’avaient pas une valeur historique, il y a bien longtemps que quelqu’un se serait chargé du ménage! Sur chaque tronçon, il faut imaginer ces forçats l’emprunter 15, 20, et même 30 fois de suite, avec leur chargement sur le dos. Des allers-retours qui généraient un véritable embouteillage sur le sentier. Ce n’est heureusement plus le cas de nos jours.


Parcs Canada et l’US National Park Service travaillent conjointement pour conserver le patrimoine de ce sentier historique. Ils limitent l’accès à la Chilkoot Trail à 50 randonneurs par jour. En soirée, tous se retrouvent aux campements pour échanger leurs impressions sur la journée, s’informer des risques d’avalanches (possibles à l’année) ou encore de la présence de grizzlys. C’est le cas ce soir à Sheep Camp, où une femelle et son petit ont été aperçus au cours de la journée. Le garde-parc nous met en garde et indique également que les conditions au col Chilkoot seront mauvaises le lendemain : « Pluie, vent et brouillard en perspective ». Allez, on ressort le poncho…

Km 21 à km 33 : ascension des Golden Stairs et col Chilkoot (1 067 m) Le garde-parc avait vu juste! La météo est déplorable sur la pente rocheuse qui mène au col. C’est ici, il y a plus de 115 ans, que beaucoup d’hommes perdaient courage et espoir. Leur persévérance les avait pourtant menés si loin, aux confins du Grand Nord.

Avec une inclinaison de 45 degrés, les marches géantes des « escaliers d’or » défient les fourmis humaines. L’exercice est plus facile pour nous, armés de bâtons de marche et de sacs à dos matelassés. Protégée des éléments par une veste en Gore-Tex, je ne peux m’empêcher de repenser aux célèbres photos des chercheurs d’or dans la neige lors de l’ascension du col Chilkoot. À chaque pas, dans un brouillard intense, nous mettons le pied dans les traces du passé. Bientôt, le claquement du drapeau à feuille d’érable annonce que nous sommes à quelques mètres seulement du sommet et de la ligne frontalière. Là même où la Police montée refusait cruellement le passage aux prospecteurs qui ne possédaient pas la tonne de matériel requise. Quelle injustice j’aurais ressentie après cette interminable ascension! Heureusement, c’est autour d’une tasse de thé bien chaude qu’une garde-parc nous accueille dans la cahute du poste-frontière. La suite de cette étape est la véritable récompense de la journée. Nous marchons sur des glaciers, traversons à gué des rivières sauvages au cœur de la toundra boréale. Une longue pérégrination ponctuée de lacs aux eaux cristallines.

Km 33 à km 42 : de Happy Camp à Lindeman City, C.-B. (850 m-700 m) À Happy Camp, qui porte si bien son nom, le pâté chinois lyophilisé est succulent ce soir-là. Le lendemain, nous démontons la tente encore trempée. Il n’a quasiment pas cessé de pleuvoir depuis le 2e jour d’expédition. Nous poursuivons la route vers Lindeman City, dernier arrêt nocturne. Ce tronçon est jonché d’artefacts abandonnés. Un véritable musée à ciel ouvert! Des os de cheval, de vieux câbles de remorqueurs (utilisés lors des ultimes mois de la ruée vers l’or comme solution ultime pour le transport des marchandises). D’innombrables semelles en cuir étonnamment bien conservées. Nous faisons un bout de chemin aux côtés d’une famille alaskienne. Des vétérans de la Chilkoot trail, avec trois traversées à leur palmarès. « C’est devenu un pèlerinage pour nous. Dès que l’un de nos enfants est capable de la faire au complet, nous l’y emmenons. Cette fois, nous sommes venus avec notre fils de 8 ans. » Un sacré bonhomme, ravi par son cours d’histoire à ciel ouvert. En fin d’après-midi, après plus de 40 kilomètres, nous atteignons les rives de sable blanc de Lindeman Lake. J’aurais besoin d’un bon massage.

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Km 53 : arrivée à Bennett, C.-B. (650 m) Bennett, à la fin du 19e siècle, était la plus grande ville de tentes au monde! À part une belle église en bois, quelques vestiges de coques de bateau et la gare du Yukon & White Pass Route Railroad, il n’en reste plus rien. Construit en 1901, le chemin de fer facilitait le trajet à travers le col White. Une autre voie d’accès vers l’arrière-pays et le Klondike.

Liste d’équipements requis

en 1898 par la Police montée au poste

de douane du col Chilkoot :

Nourriture

150 livres de bacon, 400 livres de farine, 200 livres de lard, 100 livres de sucre, 100 livres de haricots secs, 100 livres de fruits secs, 100 livres de pommes de terre, 50 livres de maïs et de riz, 25 livres de café, 5 livres de thé, 15 livres de sel, 1 livre de poivre et 48 boîtes de crème.

Habillement

1 parka, 3 sous-vêtements en laine, des tricots, un manteau, 4 couvertures, 7 paires de chaussettes, 1 tente (pour 4 pers.), 1 bâche en caoutchouc, 4 mètres de moustiquaire, 1 sac de couchage, 1 paire de chaussures à crampons, lunettes de protection contre la neige.

Équipement de cuisine

un poêle (pour 4 pers.), 1 boîte d’allumettes, des casseroles, des assiettes, 1 tasse, 1 théière, 1 fourchette, 1 couteau, 1 récipient pour l’eau.

outils

2 tamis, 2 pelles, 1 pioche, 3 seaux, 1 marteau, 2 rabots, 3 scies, 6 livres de clous, 1 mètre pliant, 3 livres d’étoupe, 6 livres de poix, 50 pieds de corde. 64

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Nous parcourons nos derniers kilomètres dans le sable d’un petit désert sur les rives du lac Bennett. La fin du voyage pour nous, mais seulement la fin d’une étape pour les chercheurs d’or. Ceux-ci devaient encore affronter les dangereux rapides de la Yukon River. Huit cents kilomètres jusqu’au fameux ruisseau Bonanza, à Dawson City, là où fut découverte la première pépite d’or du Klondike. Une autre expédition historique pour un futur voyage au cœur du Yukon, peut-être?


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Vêtements de compression :

PERFORMANCES SANS COUTURES

Par Maxime Bilodeau

La recherche théorique en performance sportive frôle parfois la science-fiction. C’est le cas des vêtements de compression qu’on dirait tout droit sortis de l’atelier d’Edna Mode. On dit qu’ils facilitent les mouvements, améliorent les performances et même qu’ils accélèrent la récupération. Mais tiennent-ils leurs promesses? Rien n’est moins sûr. Petite enquête sur de super vêtements aux super pouvoirs. 13 avril 2003. Marathon de Londres. La coureuse britannique Paula Radcliffe s’apprête à franchir la ligne d’arrivée en 2 hres 15 minutes et à ainsi établir un record du monde qui, encore aujourd’hui, reste à battre. Dans ses pieds, deux longs bas bruns inélégants qui lui remontent jusqu’aux genoux. Leur particularité : ils lui compriment les jambes. Douze ans après cet exploit, la popularité des bas, mais aussi des manchons, pantalons, chandails et autres accessoires de compression n’est plus à faire. Alex Harvey et ses coéquipiers de Ski de fond Canada en portent, tout comme 66

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les sœurs Dufour-Lapointe et le boxeur québécois Jean-Pascal. Même les motocyclistes optent pour ces secondes peaux! « Peu importe leur discipline et leur niveau de pratique, tous les sportifs bénéficient de ce type de produit qui est vraiment passe-partout! », s’exclame Carine Villeneuve, vice-présidente de QSD, une compagnie québécoise qui confectionne des vêtements compressifs sans coutures depuis 2005. Spécialisée à l’origine dans les produits à usage médical et orthopédique, la compagnie s’est lancée dans le domaine sportif il y a environ quatre ans. Depuis, sar ligne haute performance, EC3D, a été adoptée par de nombreux athlètes en plus d’être distribuée dans les magasins Sports Experts et Hockey Experts de la province. « Nos vêtements de compression de grade médical facilitent les mouvements, réduisent le nombre de microdéchirures musculaires et accélèrent le retour du sang vers le cœur, explique-t-elle. Cela se traduit en une meilleure récupération ainsi qu’en de meilleures performances sportives. Les essayer, c’est les adopter! » Un certain scepticisme

Comme c’est souvent le cas lorsqu’il est question de nouveautés techniques, les athlètes amateurs ont fait leurs les vêtements de compression. David Tardif-Fournier, gérant au Coureur nordique à Québec, témoigne : « Ça fait au moins deux à trois ans qu’on les voit massivement sur le marché. Les gens nous en parlent de plus en plus. Certains arrivent même à la boutique avec des prescriptions! » Mais le scepticisme vis-à-vis de ces accessoires est semble-t-il, assez répandu. « Il y a des gens qui y croient alors que d’autres les refusent catégoriquement,


Lors de l’achat…

Chez Icebreaker, la compression à 18 mmHg n’est pas indiquée sur les emballages mais chaque vêtement est gradué et testé 3 fois avant d’être emballé.

Vous devriez idéalement rechercher un vêtement de compression dont le nombre de millimètres de mercure (mmHg), l’unité de mesure pour calculer la pression sanguine, est suffisant pour obtenir des résultats. Ce dernier devrait être 15 à 20 mmHg pour un produit de performance et de 20 à 30 mmHg pour un autre de récupération. Or, cette donnée n’est que très rarement indiquée sur les emballages, explique David Tardif-Fournier. Qui plus est, il est impossible de savoir si la compression est plus élevée aux extrémités qu’au centre des tissus, comme elle devrait logiquement l’être. « Un vêtement dont la compression est renversée pourrait théoriquement avoir des effets inverses à ceux recherchés par les sportifs », note le gérant. Il en coûte de 60 $ à 120 $ pour un vêtement de compression.

constate-t-il. Personnellement, je pense que c’est un bon atout au coffre à outils d’un sportif, mais je n’irai pas jusqu’à dire que c’est un essentiel ». Cette conclusion est également celle à laquelle aboutit la recherche sur le sujet. Car, si de nombreuses études démontrent que ce type de vêtements optimise bel et bien les performances sportives ou la récupération, l’ampleur de ces améliorations est pour le moins modeste. Par exemple, une analyse de l’ensemble des études publiées sur le sujet jusqu’à ce jour conclut que le port de vêtements de compression 24, 48 ou 72 heures après un exercice physique ne réduit que très peu les courbatures, les dommages musculaires et la perte de puissance associée à ces phénomènes. Une revue scientifique publiée en 2013 arrive aux mêmes conclusions en ce qui a trait à l’évolution des performances lors de courtes accélérations, d’épreuves chronométrées et de tests d’évaluation de la condition physique. Des effets subjectifs

D’après Blaise Dubois, président fondateur de la Clinique du Coureur et physiothérapeute spécialisé dans la prévention et le traitement des blessures en course à pied, la manière dont sont mesurés les effets des vêtements de compression dans les études teinte considérablement leurs résultats. « Quand on demande aux participants d’évaluer subjectivement leur fatigue ou leur degré de confort, on constate de bonnes différences. Par contre, quand on la mesure avec des paramètres physiologiques objectifs, on n’observe que peu ou pas de changements », critique-t-il.

Cela lui fait dire qu’en regard de la « qualité méthodologique douteuse » de la littérature scientifique actuelle, il est impossible de se prononcer sur les bénéfices et vertus de ces produits. « L’expérimentation individuelle est nécessaire, soulignet-il. Autrement dit, si tu as 70 $ à dépenser, essaye-le. Si tu sens que ça marche, tant mieux, sinon tant pis ». Vous êtes tout de même tenté par l’expérience? Sachez qu’afin de ne pas interférer avec les processus naturels d’adaptation de l’organisme, l’utilisation des vêtements de compression gagne à être personnalisée « Je me méfie de ceux qui les portent en tout temps, arguant qu’ils sont quasi miraculeux. On ne devrait jamais être dépendant de quelque procédé d’amélioration des performances ou de protection que ce soit, aussi efficace soit-il », met en garde Blaise Dubois. C’est pourquoi le physiothérapeute recommande de ne les utiliser qu’avec circonspection, comme lors de certains entraînements, dans le cadre de compétitions importantes ou chez des sportifs aux prises avec certains types récurrents de blessures. Ils peuvent également être intéressants lors de longs voyages en avion où la position assise prolongée est synonyme de jambes lourdes, voire de problèmes de santé graves comme l’embolie. « Je sais que c’est toujours plus attrayant de parler de matériel que de planification de l’entraînement ou d’utilisation raisonnée d’un outil, concède le professionnel de la santé. C’est peut-être d’ailleurs ce qui explique pourquoi il y a un engouement pour les vêtements de compression : ce sont de beaux objets colorés présentés à l’aide de graphiques à l’allure scientifique. Autrement dit, leur succès est probablement lié au marketing très fort qui les entoure » Photos : © BL, Jack Wolfskin, Mountain Hardwear

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Essentiels plein air PAR XAVIER BONACORSI

2-Texter sans réseau

1- Couteau à étincelles Combien de fois vous est-il arrivé de chercher votre briquet ou vos allumettes pour allumer votre réchaud ou un feu? Avec le couteau FireKnife dans votre attirail, c’est maintenant chose du passé. Né d’une alliance avec Mora, manufacturier suédois de couteaux haut de gamme depuis plus de 120 ans, le FireKnife est doté d’une lame Sandvik en acier trempé inoxydable, et d’une pierre à feu qui produit des étincelles de 2 980°C. Il suffit de retirer la pierre du manche et d’y frotter le dos de la lame. La pierre est bonne jusqu’à 3 000 utilisations et fonctionne mouillée! Une autre caractéristique dont vous pourrez être fier, le couteau allumefeu est entièrement fait en Suède; même les produits Ikea n’y sont plus fabriqués!

GoTenna rend la communication avec vos « proches »possible en tout temps, même si aucun réseau cellulaire n’est présent. Une fois couplée à son application smartphone (via Bluetooth), l’antenne autorise l’envoi de messages textes, par ondes radio VHF, à toute personne possédant son GoTenna. La couverture varie de 1 km à 80 km, en fonction des obstacles et de la différence d’altitude entre les deux utilisateurs. L’antenne est solide, résistante à l’eau et à la poussière. Elle pèse moins de 53 grammes et sa pile au lithium peut durer jusqu’à 30 h en usage continu! Que ce soit en randonnée ou en mission de sauvetage, Gotenna est une alternative très intéressante au walkie-talkie habituel, à la condition que vos « proches » ne soient pas trop loin! Gotenna L’antenne Gotenna (en prévente en ligne, 2 pour 200 $) | www.gotenna.com

Lightmyfire Couteau allume-feu Swedish FireKnife (35 $) | www.lightmyfire.com

3- Enfin : le sac de couchage double! Les couples qui aiment dormir collés apprécieront énormément les sacs de couchage de la série Duo de Nemo Equipment. Il s’agit davantage d’une couette que d’un « sac » mais, même sans dos, le système est très efficace pour conserver la chaleur. Il vient avec une housse qui entoure et scelle les (deux) matelas de sol à la couette et au capuchon. La compagnie offre également des matelas de sol dédiés qui épousent parfaitement les contours des composantes pour accroître la rétention de chaleur. L’ensemble est plus léger et plus compact que deux sacs de couchage séparés. La nuit à deux sous la tente ne sera plus jamais pareille. Le Tango Duo est bon jusqu’au point de congélation; au-dessous de ça, il faudrait se coller… à trois!

4- Le speed hiking grimpe d’un cran

NemoEquipement Tango Duo Slim Down Comforter (500 $) | www.nemoequipment.com

Salewa Speed Ascent (Régulier 170$ / Gore-Tex 200 $) | www.salewa.com

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Si un profil « rocker » (à cambrure inversée) n’est pas une première sur une chaussure de marche, avec son Système Rollingait intégré à la semelle Vibram, qui mélange « rocker » et cambrure, Salewa vient littéralement révolutionner le « speed-hiking ». Le soulèvement prononcé de la partie orteils, qui semble dynamiser la foulée et sa deuxième série d’œillets, permettant de ceindre le pied à la perfection pour les descentes très actives, sont seulement deux des caractéristiques uniques à la Speed Ascent. Légère et solide, sa technologie se traduit par une chaussure de marche rapide très efficace à la montée et très stable à la descente et en fait l’une des plus recherchées du moment ! Qui voudrait s’en passer ? Disponible pour femme et homme, ainsi qu’en version Gore-Tex.


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5- Sous les feux de la tente La compagnie Big Agnes, reconnue (entre autres) pour ses tentes poids plume haut de gamme, vient de lancer sa série mtnGLO, composée de quelques-uns de ses modèles courants auxquels on a inséré, dans certaines coutures, un fil d’ampoules à DEL. Alimenté par trois piles AAA, le fil peut aussi être branché à une source USB, et possède la résistance et la flexibilité pour supporter les nombreux montages et rangements. Big Agnes offre également un kit de lumières mtnGLO que l’on peut accrocher à toute tente que l’on possède déjà. Les veillées en camping viennent de prendre une tout autre allure! Big Agnes Tentes mtnGLO | www.bigagnes.com

6-La paille-filtre personnelle pour de l’eau potable à volonté Lancée en 2005 et distribuée depuis par un grand nombre d’autorités d’aide humanitaire à travers la planète, l’efficacité de la LifeStraw n’est plus à prouver. Mesurant 22,5 cm par 2,5 cm de diamètre et ne pesant que 57 grammes, la paillefiltre ne possède aucune pièce mobile, ne requiert aucune pile ni aucun produit chimique. Sa durée de vie est de trois ans et elle peut filtrer jusqu’à 1 000 litres! Son utilisation est un jeu d’enfant : on décapsule les deux bouts, on plonge un bout dans l’eau et on aspire par l’autre. On comprend pourquoi de plus en plus d’adeptes de plein air l’adoptent. Il faut toutefois ne pas négliger l’adjectif « personnelle »; l’eau potable est obtenue par aspiration et se déverse dans la bouche de la personne qui aspire! Pas question ici de remplir un chaudron pour la soupe! Léger, compact et résistant, c’est un filtre à eau parfait pour de courtes sorties. Pour la préparation des repas, il faudra penser à apporter un filtre standard.

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Agenda du printemps/// par l'équipe éditoriale

Mai 3 mai

// DEMI-MARATHON INTERNATIONAL OASIS DE LÉVIS Ville de Québec Si vous ne vous sentez pas (encore) capable de courir les 42 km d’un marathon, tentez l’expérience du demi-marathon international de Lévis. En 2013, l’épreuve avait déménagé et changé de nom de rive, de Québec à Lévis. Au programme de cette édition 2015 : le 21,1 km, un circuit de 10 km et une course de 2 km pour les plus jeunes coureurs (entre 7 et 14 ans), pour que chacun puisse participer à cette épreuve urbaine en fonction de son niveau. (418 694-4442 • couriraquebec.com)

15 mai

// COURSE NOCTURNE DE MONTRÉAL Coureurs noctambules, cette course est pour vous! Le 15 mai se tiendra, pour la troisième fois dans les rues de Montréal, une épreuve de course à pied de nuit, tout simplement nommée la Course nocturne de Montréal, au Parc olympique. Trois distances sont au programme de cet événement : 1 km, 5 km et 10 km, sur la piste cyclable du parc Maisonneuve, dans la pénombre de la nuit. Le départ et l’arrivée se feront sur l'Esplanade Financière, au pied du Stade olympique. De quoi insuffler l’esprit de la flamme aux participants. En 2014 Cet événement caritatif a distribué 20 023$ en dons à la Fondation du Dr Julien (514 434-8352 • coursenocturnedemontreal.com)

16 mai

// RAID AVENTURE Lac-Sainte-Marie (Ouataouais) 14e édition du Raid Pulse, et une nouvelle fois, cette épreuve promet d’être épique : 7 km de randonnée, 8 km de canotage, 35 km de vélo de montagne, seul ou en équipe de deux, avec pour seuls guides, une carte et une boussole. Ce raid aventure de 8 heures aura pour cadre le secteur de lac Sainte-Marie et Denhom, une région boisée et montagneuse avec un grand nombre de lacs et de sentiers, qui n’a encore jamais été visitée par une organisation de course d’aventure. Un terrain de jeu idéal pour les aficionados d’aventure multisport. (raidpulse.com)

de trail running, sur les sentiers de la Station touristique de Duchesnay, revient en 2015 pour une deuxième édition. Trois épreuves au menu : le Grand Trail, un parcours d’environ 18 km; le Petit Trail Oasis, un parcours d’environ 8 km et le Trail des jeunes Tanguay, un parcours d’environ 1,5 km. (couriraquebec.com)

23 mai

// H2O OPEN Bassin olympique, Montréal Le H2O Open est une compétition de bateau dragon, sport nautique d’équipe qui utilise un type de pirogue avec 20 pagayeurs, un batteur et un barreur, sur distances de courses de 2 x 500 m ou 1 x 1000 m avec un virage. C’est la première épreuve sur le circuit de la triple couronne, championnat regroupant le H2O Open, le Challenge MTL (25 et 26 juillet) et la Coupe du Québec (26 septembre). En 2015, l’Open en sera à sa 7e édition et plus de 60 équipes sont attendues au Bassin olympique de Montréal. Trois catégories au programme : la division sport (catégories homme, femme et mixte), la division communautaire (catégories mixte et femme), la division survivantes cancer du sein (16 survivantes et quatre sympathisantes). À défaut de vouloir y participer (prix d’inscription de 600 $, plus taxes, par équipe), vous pourrez toujours assister comme spectateur à cette joute aquatique! (514 872-7665 • h2oplayground.com)

24 au 31 mai

// FESTIVAL GO VÉLO MONTRÉAL La grand-messe annuelle du vélo à Montréal, 10 événements cyclistes sont prévus pour faire de la ville, un espace où la bicyclette aurait pris le pas sur l’automobile. Parmi les manifestations prévues : le Défi Métropolitaine, un rendez-vous cyclosportif de 74, 100 ou 151 km à Chateauguay; l’opération vélo-boulot toute la semaine; le Tour la Nuit et ses 21 km au départ et à l’arrivée du parc Jeanne Mance en passant par le parc Maisonneuve et le Parc olympique (le vendredi 29); Enfin, pour clore la semaine, le Tour de l’Île de Montréal (dimanche 31), avec, au choix, un 28 km, un 50 km (aussi Express) ainsi qu’un 65-100 km Découverte. (veloquebec.info)

30 mai

// COURSE DES SPARTIATES Mont-Tremblant Course à obstacles dont la réputation et la popularité ne sont plus à faire. Environ 10 000 coureurs s’élancent chaque année pour affronter les éléments : la boue, le feu et les nombreux obstacles en tous genres. Pour faire face aux grands nombres d’inscriptions, deux courses de 5 km sont organisées les 23 et 24 mai. Il est aussi possible de corser encore plus la difficulté en participant au 13 km, le 17 mai. (ca-fr.spartanrace.com)

// XTRAIL ASICS SUTTON Mont Sutton Considéré comme l’une des plus belles courses à faire au Canada, le Xtrail Asics fait partie de la série nord-américaine Trail Runner Trophy Series, qui en compte au total 138 à travers le Canada et les États-Unis. Pour sa 6e édition, les coureurs emprunteront les sentiers singletrack (sentier étroit où il n’est pas possible de passer à deux) balisés du mont Sutton, du Parc d'environnement naturel de Sutton, pendant 21 km, 10 km, 6,5 km ou 1 km (pour les enfants), afin de lutter contre les différents obstacles naturels : racines, roches, boues, ruisseaux, orignaux… (xtrailrace.com)

16 au 22 mai

30 mai

17, 23 et 24 mai

// SYMPOSIUM DU PLEIN AIR Petit Gaspé, parc national Forillon Le Campus de Gaspé du Cégep de la Gaspésie et des iles organise la deuxième édition du symposium de plein air : des formations en plein air des plus complètes, destinées à différents niveaux de compétences, soit de débutant à expert, dans plusieurs disciplines telles que le kayak d’eau vive, les premiers soins en régions éloignées, le kayak de mer… À travers des ateliers et des conférences, tous les amateurs de plein air sont invités, que vous soyez pratiquants de plein air, guides ou pourvoyeurs en tourisme d’aventure. (symposiumpleinair.com)

18 mai

// TRAIL DU COUREUR DES BOIS Station touristique de Duchesnay L’organisation Courir à Québec lançait en 2014 une nouvelle épreuve qui vient enrichir son programme déjà bien fourni. Le Trail du Coureur des Bois, course 70

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// GRAN FONDO TREMBLANT Mont-Tremblant 2e édition Le Gran Fondo Mont-Tremblant, « grand tour » en italien, est une randonnée cyclosportive et non une course, à travers les routes sinueuses, vallonnées et boisées des Hautes-Laurentides, autour de Tremblant. Quatre distances au choix selon votre niveau d’habileté et la vitesse moyenne de la randonnée : le Molo Fondo, 45 km pour une sortie de 1 h 45 à 2 h 30 pour les cyclistes de calibre récréatif/débutant; le Medio Fondo, une boucle de 80 km, entre 2 h 45 et 3 h 45; le Grand Fondo, 125 km (entre 3 h 30 et 5 h 30), réservé aux cyclistes de haut

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Vous savez que vous voulez un camion.

LE TOUT NOUVEAU CHEVROLET COLORADO 2015

Moteur V6 en option offrant le meilleur rendement éconergétique dans la catégorie des pick-up1 • Meilleure capacité de remorquage de sa catégorie : jusqu’à 3 175 kg (7 000 lb) 2 • Connexion Wi-Fi 4G LTE en option, une exclusivité dans sa catégorie3

1 Selon les données les plus récentes sur la concurrence disponibles au moment de l’impression. Chevrolet Colorado 2015 équipé d’un moteur V6 en option. Cotes de consommation de carburant selon les essais effectués par GM conformément aux nouvelles méthodes approuvées par le gouvernement du Canada pour les modèles 2015. Détails à vehicules.nrcan.gc.ca. Votre consommation réelle de carburant peut varier. 2 Nécessite le moteur V6 de 3,6 L en option. Selon les données 2014 de WardsAuto.com pour la catégorie des petits pick-up et les renseignements les plus récents sur la concurrence disponibles. Autres véhicules GM exclus. Avant d’acheter ou d’utiliser un véhicule pour remorquer une charge, lisez attentivement les renseignements portant sur le remorquage figurant dans le guide du propriétaire. Le poids des passagers, du chargement et de l’équipement offert en option peut réduire le poids de remorquage maximal que votre véhicule peut tirer. 3 Visitez onstar.ca pour obtenir les données cartographiques et connaître les détails et les restrictions du système. Les services et la connectivité varient selon le modèle et certaines conditions. Service OnStar avec connexion 4G LTE offert sur certains modèles et dans certains marchés. Le client doit accepter les modalités et la déclaration de confidentialité d’OnStar (y compris les modalités logicielles) pour utiliser le service. OnStar agit comme lien avec les services d’urgence actuels. Après la période d’essai gratuite, un abonnement au service OnStar en vigueur est exigé (le cas échéant).


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