Le hors-piste gagne du terrain ! Destinations. Équipements. Conseils.
Guide d'achats
Raquettes de neige 2015-2016
Olivier Föllmi, photographe. S'ouvrir à l'autre. Un weekend à la fois. 12 destinations de grande évasion.
[DESTINATIONS]
Vallée Bras-du-Nord • Les Murailles du Saguenay • Traversée du Lac-St-Jean • Lydiane au Belize • Skier en Savoie Le magazine plein air et aventure #1 au Québec
| novembre 2015 |
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Sommaire novembre 2015
04 En ligne sur espaces.ca 06 Espace libre 08 TOUS AZIMUTS. Charles Hedrich : premier passage du Nord-Ouest en solo • Sentier GRA1 québécois • Cinq milliards de vélos en 2050 • Record mondial du plus grand nombre de femmes en plongée • Nouvelle pousse pour le soyer du Québec • Skimo 2016 : 1er championnat de ski touring • Instagram : s'inspirer avant de partir 14 ENTREVUE. Olivier Föllmi. S'ouvrir à l'autre 16 VUE DE L'INTÉRIEUR. Courir Montréal - New York 18 ENTREVUE. Carl Blondin. Le trappeur 22 TOUT BEAU TOUT NEUF 25 ÉQUIPEMENT. Raquettes de neige 30 DESTINATIONS. Vallée Bras-du-Nord • Les Murailles du Saguenay • Traversée du Lac-St-Jean 40 T ONIK. Nutrition hivernale • Échauffement 46 HORS-FRONTIÈRES. Lydiane au Belize 48 SKI HORS-PISTE. Destinations. Équipements. Conseils © Shutterstock
54 PLAISIRS D’HIVER. Un weekend à la fois. 12 destinations de grande évasion 59 ALPES FRANCAISES. À chacun sa voie.
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Éléments déclencheurs En vélo dans les coteaux slovènes, en raquette dans les sentiers des Cantons-del’Est ou à la course sur les rues bétonnées de mon quartier, les occasions de me sentir privilégié sont omniprésentes. La même réflexion émerge quand je vois ma fille enfourcher son cheval ou mon fils partir pour une ride de vélo sous zéro, un samedi après-midi de novembre. Au cours des derniers mois, j’ai croisé plusieurs aventuriers, voyageurs et blogueurs qui partagent une vision commune de la vie, soit de se dire que le statut de privilégié, c’est comme la chance, ça se nourrit. Des hommes, et de plus en plus des femmes, qui forgent leur destinée en fonction de désirs bien cernés et qui déploient leurs énergies dans la bonne direction. Une attitude qui leur est aussi naturelle que celle du surfeur qui choisit la meilleure vague, celle qui le mènera le plus loin possible. Sans craindre les chutes, ces audacieux font des choix qui donnent corps à leurs intentions. Pour les plus branchés, ce style de vie se traduit par des posts, des tweets, et, mieux encore, par des textes et photos partagés sur Instagram. On peut taxer d’égoistes et de narcissiques ces offensives médiatiques, mais quand elles s’inscrivent dans une dynamique d’échange et de solidarité, elles trouvent leur sens. Ce qui me rappelle mon adorable grand-mère qui portait à son poignet des dizaines de breloques dorées, symboles des ports et des capitales visités. C’était sa façon de poster ses souvenirs de voyages et susciter la conversation. Les influenceurs d’aujourd’hui ne sont pas les seuls à transformer notre approche du voyage : les sites de services tels que couchsurfing, AirBnb, Discover Walks, Vizeat, et autres font de même. Ils provoquent la chance, suscitent les
rencontres et contribuent activement à créer des expériences marquantes. On peut rager contre leur omniprésence, mais il faut reconnaître que des routes alternatives pour accéder à de nouvelles frontières, c’est aussi bon que de laisser entrer de l’air frais dans une maison aux fenêtres trop longtemps fermées. Dans cette édition, les journalistes et collaborateurs du magazine Espaces ont mis à profit leur expérience, leur flair et leurs aptitudes physiques pour livrer un contenu qui décape. Des pistes à saveur humaine et sportive qui mèneront le prochain hiver vers de nouveaux sentiers. Vivement la première tempête ! Retour sur des joints qui font des vagues Article pro-pot, banalisation de la consommation de cannabis, apologie du dopage sportif : le texte « Dessine-moi un joint » paru dans l’édition du mois de septembre 2015 d’Espaces a suscité des réactions. Si le texte a laissé croire que le magazine Espaces encourageait sans nuances auprès de tous les publics la consommation de cannabis, il y a erreur sur l’interprétation de nos intentions. Il va de soi que l’âge, les habitudes de consommation, les abus et d’autres facteurs sont à prendre en considération quand vient le temps de prendre position sur le fait de consommer ou non de la marijuana. Un débat qui sera nourri avec l’arrivée (et l’expérience) de Justin Trudeau à titre de nouveau premier ministre canadien... Stéphane Corbeil Éditeur
collaborateur du mois
Erratum Dans l’édition de Septembre dernier, la version publiée du texte « Au cœur de l’Acropole » de Guillaume St-Pierre n’était malheureusement pas la version finale et comportait donc certaines erreurs. Nos excuses aux lecteurs et à l’auteur.
PHOTO DE LA PAGE COUVERTURE : © Timothy Epp, Shutterstock
Éditeur : Stéphane Corbeil (scorbeil@espaces.ca) Journaliste : A ntoine Stab (astab@espaces.ca) collaborateurs: Xavier Bonacorsi, Véronique Champagne,
Evelyne Deblock, Martine Letarte, Nathalie Rivard, Guillaume Roy, Frédérique Sauvée, Lydiane St-Onge, Guillaume St-Pierre, Stéphane Tellier.
Novembre 2015 :: Vol 21 :: No 2 MAGAZINE ESPACEs
6 boulevard Desaulniers, bureau 500 Saint-Lambert (Québec) J4P 1L3 info@espaces.ca www.espaces.ca
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Richard Gamache, Directeur des ventes (rgamache@groupeserdy.com) / 450 672-0052 poste 402 Jonathan Marcotte, Conseiller aux ventes Publications (jmarcotte@groupeserdy.com) / 450 672-0052 poste 426 Joannie Armstrong, Conseillère aux ventes Publications (jarmstrong@groupeserdy.com) / 450 672-0052 poste 400 Jérôme Lebel, Coordonnateur aux ventes jlebel@groupeserdy.com / 450 672-0052 poste 272
Design : Sève création www.seve.ca Révision : Diane Hébert 6
novembre 2015 espaces.ca
Lorsqu’il n’est pas derrière un pupitre à partager sa passion pour la littérature à des collégiens, Guillaume St-Pierre rédige, slame et jongle avec les mots. Intolérant à l’inactivité et dépendant du grand air, il est aussi guide d’aventures en kayak de mer et via ferrata.
Tirage : 70 000 exemplaires distribués là où sont les amateurs de plein air. Le magazine ESPACES est la publication plein air ayant le plus grand tirage au Québec. Le magazine ESPACES est publiée six fois par année par Espaces inc., une division de Serdy Media.
Propositions d’articles. ESPACES accueille avec plaisir et attention toute proposition d’articles et de photographies. Communiquez avec le rédacteur en chef pour en discuter. Le matériel non sollicité sera retourné si accompagné d’une enveloppe affranchie. ESPACES n’est pas responsable des textes, photographies ou autre matériel envoyés à son attention. Si vous ne conservez pas le magazine ESPACES pour vos archives personnelles, veuillez vous assurer de le transmettre à un ami ou de le recycler. Les opinions exprimées sont celles des auteurs et ne sont pas nécessairement partagées par l’éditeur. Certaines activités présentées dans ESPACES comportent des risques importants de blessures pour ceux et celles qui les pratiquent. ESPACES et ses journalistes, collaborateurs, photographes et les autres membres de l’équipe ne recommandent pas la pratique de ces activités aux personnes qui n’en maîtrisent pas les techniques et n'ont pas les habiletés requises. ESPACES n’est pas responsable des informations contenues dans les publicités. Toute reproduction du matériel publié dans ESPACES est interdite sans l’autorisation de l’éditeur. La forme masculine utilisée dans cette publication désigne aussi bien les femmes que les hommes. Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec 2015. Dépôt légal Bibliothèque nationale du Canada 2015.
Un GR au Québec
par Antoine Stab
première nord-américaine Après le report d’un an, le GR A1 a enfin été inauguré le 2 octobre dernier par le Sentier International des Appalaches - Québec (SIA-QC) et la Fédération Française de la Randonnée Pédestre. L’acronyme GR (« Grande Randonnée »), bien connu des marcheurs européens et synonyme d’escapades pédestres au long cours, recouvre 650 km de sentier, entre le parc national Forillon jusqu’à Matapédia. Le GR A1 se divise en trois secteurs : le parc national de la Gaspésie via les monts Chic-Chocs et McGerrigle, la réserve faunique de Matane, la Vallée de la Matapédia et ses nombreux villages. La variété des paysages sera donc au rendez-vous : points de vue au sommet des montagnes, forêts, paysages maritimes.
© Respectons la Terre
Les gestionnaires ne s’en cachent pas, cette appellation a un but marketing évident. Mais pas seulement. « On veut aussi assurer la pérennité du sentier », confie Éric Chouinard, directeur du SIA-QC. « La notoriété de l’appellation GR va nous aider à maintenir sa qualité et la développer à long terme. »
Une première en solitaire sur le passage du Nord-Ouest
L’aventurier français Charles Hedrich est le premier à réussir cette traversée en solitaire, à la rame, entre le détroit de Béring et la baie de Baffin. Parti le 2 juillet 2013, il lui aura fallu braver trois saisons, deux hivernages, 6 000 km dans l’Arctique, pour atteindre son objectif le 16 septembre dernier. « De toutes mes expéditions, ce fut la plus compliquée », avoue Charles Hedrich. Au vue de la liste des nombreux défis et imprévus à surmonter, on le croit : des vents capricieux, les glaces, une attaque d’ours, un soulèvement de baleine, un incendie à bord. « En 165 jours, j’ai aussi vécu des moments extraordinaires dont une proximité fantastique avec la nature et sa faune. J’ai aussi rencontré des communautés Inuits, très accueillantes et chaleureuses. »
Avec le GR A1 comme tête d’affiche, la longue randonnée va-t-elle se développer au Québec ? À suivre.
Un humain sur deux pédalera
Les Aventuriers voyageurs Espaces et Évasion sont partenaires des Aventuriers Voyageurs qui organisent des projections de films de voyages au Québec, dans 44 cinémas de la province. La programmation nous emmène dans de nombreuses régions : Thaïlande, Croatie, Maroc, Ladakh (Inde), Terre-Neuve, Japon, Costa Rica, Népal. Plus d’infos : lesaventuriersvoyageurs.com. 8
novembre 2015 espaces.ca
© Shutterstock
Le Français ajoute une ligne de plus à son CV déjà bien garni : premier rameur à réaliser un aller-retour en solo sur l’Atlantique (2012), traversée à pied du désert d'Atacama au Chili (1 300 km) en autonomie sans ravitaillement (2015), tour du monde par les deux pôles en équipage à bord d’un voilier. À peine arrivé, il envisage de repartir dès juin 2016 pour un tour du monde à la rame.
Cinq milliards de vélos circuleront sur les routes du monde en 2050. L’estimation est de la très sérieuse Banque Mondiale. Actuellement, le chiffre est de 2 milliards. Sur une population évaluée par l’ONU à 9,7 milliards d’humains en 2050, c’est plus d’un humain sur deux qui pédalera. La moitié des cyclistes, 2 milliards, le feront sur un vélo à assistance électrique. À l’heure où les dirigeants de ce monde se réunissent à Paris (du 30 novembre au 11 décembre 2015) pour adopter des mesures fortes dans la lutte contre le changement climatique, le vélo a certainement une place à jouer dans le panel de solutions à trouver et de comportements à changer.
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Skimo 2016, premier championnat de ski de montagne au Québec
par Antoine Stab
Le soyer. Nouvelles pousses. Dans notre édition de janvier 2015, nous vous parlions du soyer du Québec, cette mauvaise herbe qui pourrait bien remplacer le duvet. La fibre de cette plante a des propriétés particulièrement intéressantes : légère et dotée d’une grande capacité isolante et thermique. À terme, cela pourrait se traduire par des vêtements de plein air plus chauds, plus légers, plus compressibles, capables d’affronter le froid et la pluie. Jean-François Tardif, alpiniste aguerri, est responsable de tester sur le terrain les prototypes de manteau fabriqué par Chlorophylle. Il a ainsi grimpé le Mont-Lafayette l’hiver dernier. « Au sommet, il faisait -40 °C, mais j’avais trop chaud ! ». Il se prépare à l’ultime test, l’Everest, au printemps 2016 Grâce à cette plante, une filière 100 % québécoise est en train de naître, avec une véritable chaîne d’approvisionnement, de la récolte à la confection de vêtements. La première récolte a eu lieu à la fin de l’été. Deux nouvelles usines, gérées par la compagnie Protec-Style, sont en marche pour extraire la fibre et en faire des isolants. Du côté de sa commercialisation, Chlorophylle reste encore prudent, mais espère une mise en marché le plus rapidement possible. Protec-Style assure que la fibre intéresse également d’autres manufacturiers, aux Etats-Unis et en Europe. Pour relire l’article « Le Soyer du Québec : la mauvaise herbe qui remplacera le duvet! », visitez notre site Web espaces.ca.
Avec le développement du ski hors-piste au Québec (voir notre dossier dans la présente édition), il manquait un événement sportif de calibre provincial. C’est le cas avec SkimoEast, un circuit de neuf courses de ski de montagne au Québec (et deux dans le Vermont, à Jay Peak et Burke) : Stoneham, Le Massif, Sutton, Owl’s Head, le Mont Sainte-Anne, les Chic Chocs, et Mont-Tremblant. Le classement sera établi parmi ceux qui auront participé à au moins cinq courses.
Les épreuves consistent à grimper en skis munis de peaux d’ascension (souvent appelées « peaux de phoque »), de se déchausser pour grimper avec les skis dans le dos sur de courtes sections puis de redescendre en ski alpin. Un mélange de course à pied, de ski de fond et de ski alpin. Plus d’infos sur les dates : skimoeast.com.
© Shutterstock
azimuts
© Jeffrey Gallant
tous
Elles plongent pour le record. La plongée sous-marine n’est pas le sport le plus populaire au Québec, mais il peut aussi faire parler dans la province. Le 12 septembre dernier, 129 femmes se sont réunies à la carrière de Kahnawake, près de Montréal, pour établir le premier record mondial d’immersion simultanée de femmes en eau froide. « Personne n’avait eu cette idée auparavant », explique Nathalie Lasselin, organisatrice de l’événement, elle-même plongeuse. Cette première internationale était aussi l’occasion de mettre à l’honneur les femmes et de conscientiser le grand public sur le milieu aquatique. Un record validé par l'Almanach international des plongeurs, présent pour l’occasion, mais non reconnu par Guiness World Record, qui ne différencie pas les performances selon le sexe. © Courtoisie
Nathalie Lasselin projette de répéter l’expérience en septembre 2016 et battre un nouveau record. « On peut facilement doubler le nombre de plongeuses. Il suffit juste que chaque participante en ramène une autre ! » 10
novembre 2015 espaces.ca
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azimuts
Instragram : S'inspirer avant de partir. propos recueillis par Antoine Stab
L
e réseau social de photographie Instagram a récemment dépassé les 400 millions d’utilisateurs où 80 millions de clichés sont publiés quotidiennement. L’animatrice Tamy Emma-Pépin en a fait son outil principal pour voyager. Elle a sélectionné plusieurs personnalités à suivre pour prendre une bonne bouffée d’inspiration.
Foster Huntington (@fosterhunting) « Ce fut l’un des premiers à publier des photos de ses aventures. Il habite sur la route, principalement dans le Nord-Ouest Pacifique. On voit souvent des montagnes et des plans d’eau sur ses clichés. Grâce à Instagram, il a publié un livre, Home Is Where You Park It, sur des voyageurs qui vivent dans leur van, se promènent dans les grands espaces. Il a aussi construit une cabane dans les arbres, avec un gros skatepark au pied. Il donne vraiment envie de partir à l’aventure ! » Laura Austin (@laura_austin) « Une fille très intéressante, jeune photographe basée à Los Angeles, native du Colorado, qui a grandi dans le Vermont. Elle se débrouille très bien en nature. Tous les ans, elle fait un road trip en solitaire. Elle inspire les jeunes car elle n’a pas peur de prendre la route ou de faire du camping, toute seule. Pour avoir déjà voyagé avec elle, c’est une excellente partenaire, avec un grand talent pour la photographie ! » Hugo Perrin (@hugo_ supertramp)
#cascadia (ou #cascadia_explored) « Ce n’est pas une personne, mais un mot-clic. Cascadia est un mouvement qui rassemble des gens autour d’une identité culturelle commune propre au Nord-Ouest Pacifique. L’environnement est une valeur très importante pour eux. On trouve donc des images de la nature, des lacs et des montagnes, autant au Canada qu’aux États-Unis. » Dome in the Desert (@domeinthedesert) « J’ai rencontré un couple à Joshua Tree. Ils m’ont beaucoup inspiré. Ils sont propriétaires de ce dôme installé dans le désert. Instagram leur a permis de développer leurs affaires. Les voyageurs aiment y séjourner, car c’est complètement hors des sentiers battus, au milieu de nulle part. Une très belle expérience à vivre. »
Tiny Atlas Quarterly (@tinyatlasquarterly) « Un compte Instagram, devenu ensuite un magazine, fondé par Emily Nathan. Elle fait son journal dans un petit cabanon, dans le fond de son jardin. Le mot-clic #mytinyatlas est un incontournable dans le domaine du voyage. On retrouve des photos de partout dans le monde. Ceux qui veulent rêver seront servis ! »
« Un photographe québécois que je viens de découvrir. Un nouveau sur le réseau. Il a encore peu d’abonnés mais les photos de son voyage en Antarctique sont très belles. Sa vidéo (vimeo.com/139638680) est absolument incroyable. J’aime beaucoup son travail. Je suis une fille de soleil, mais il m’a donné envie de découvrir cette région du monde. »
Tamy Emma Pepin (@tamyemmapepin) « J’y suis inscrite depuis trois ans. Ma ligne éditoriale a évolué avec le temps. Aujourd’hui, j’y partage surtout mes photos de voyage. Je veux faire découvrir des lieux ou des bonnes adresses. Je géolocalise mes photos pour que les gens puissent à leur tour s’y rendre. J’essaye de présenter un point de vue original, d’inspirer en jouant avec la composition, le cadrage ou les couleurs et de raconter une histoire avec les commentaires. »
Retrouvez Tamy Emma-Pépin dans son émission #TamyUSA, où elle se sert d'Instagram pour découvrir la côte Ouest américaine. Le lundi, à 20h, en rappel le dimanche à 16h, sur Évasion. 12
novembre 2015 espaces.ca
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S’ouvrir O à l’autre Par Martine Letarte
Le photographe de renommée internationale, aventurier, réalisateur et auteur Olivier Föllmi présentera une conférence cet hiver au Québec nommée « Himalaya - Fleuve gelé, Fleuve de vie ». Deux œuvres, une d’aventure, l’autre de contemplation. Toutes deux présentent des images saisissantes d’un monde reculé, méconnu, dur, magistral.
livier Föllmi sonde précautionneusement la glace avant d’y déposer son pied. Il marche sur le Tchadar, un fleuve gelé dans la vallée tibétaine du Zanskar, au nord de l’Inde. Le froid est âpre, la glace menace de se rompre à tout moment. Un faux pas et il se retrouve transi par l’eau glaciale. Avec lui, Motup, 11 ans, un garçon qu’il a pris sous son aile trois ans auparavant pour lui faire découvrir ce qu’est l’école au Ladakh, à 150 kilomètres du village de ses parents. Ce sont les vacances scolaires, pendant l’hiver. En raison de la neige, le seul moyen de rejoindre la maison familiale isolée est de passer sur le fleuve gelé. Pour la première fois, Motup entreprend cette traversée risquée pour se retrouver quelques jours avec sa famille après trois ans de séparation. « Chaque pas nous enseigne le fardeau de notre corps, la fragilité de la vie. Chaque pas nous enseigne combien le bonheur est précaire », raconte-t-il dans Fleuve gelé. Olivier Föllmi a mis le pied en Asie pour la première fois à 18 ans. Il s’est envolé avec des amis pour l’Afghanistan pour faire des ascensions. Épris des hauts sommets, il a voulu faire le tour du monde, mais il est littéralement tombé en amour avec l’Himalaya, avec ses gens, avec leur culture. Il est devenu guide en montagne. En se promenant dans la région, il a découvert la contrée isolée du Zanskar à 3 500 mètres d’altitude. On était alors en 1979 et les habitants, d’après le photographe, n’avaient jamais vu d’étrangers. C’est là qu’il a connu les parents de Motup. « Je me suis lié d’amitié avec le père nouvellement marié, raconte Olivier Föllmi. Il avait environ mon âge et n’était jamais sorti de sa région. Il ne savait pas qu’il existait un monde en dehors des montagnes. Alors j’ai décidé de l’amener de l’autre côté de l’Himalaya, dans la plaine indienne. » Il y a vu pour la première fois l’électricité, des robinets. Il a été ébloui. « Il m’a confié qu’il voulait que son fils connaisse ce monde. Je lui ai dit de l’envoyer à l’école. Il m’a demandé ce qu’était l’école. »
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© Olivier Follmi
Olivier Föllmi
© Olivier Follmi
C’est ainsi que Olivier Föllmi et sa femme, Danielle Pons-Föllmi, médecin en Suisse, prennent en charge l’éducation de Motup et deviennent pratiquement ses deuxièmes parents. Repousser ses limites Cette traversée du fleuve gelé en 1989 a généré des images saisissantes, primées au World Press Photo. L’aventure, maintenant portée à l’écran, a permis à chaque participant, Olivier, Danielle, Motup et les porteurs, de repousser leurs limites. Ils dormaient dans le froid glacial, sous les moins 20 ou moins 30 °C. Ils se nourrissaient uniquement de farine d’orge mélangée à du thé beurré salé, la boisson traditionnelle tibétaine. Ils devaient souvent escalader les parois de la vallée puisque la couche de glace sur le fleuve était éventrée. Lorsqu’on se lance dans une telle traversée, on connaît le moment où elle débute, mais on ignore quand elle se terminera. L’aventure aura finalement duré deux semaines et aura permis de passer cinq jours de réjouissances en famille. Ensuite, il fallait entreprendre le chemin inverse pour ramener Motup à l’école. Les parents du garçon ont rapidement constaté à quel point il avait été transformé en classe. Il parlait anglais, il savait lire, il savait écrire. Même si c’était dur pour eux de se séparer de leurs enfants, ils ont demandé à Olivier et Danielle de donner la même chance à leur fille, Diksit, huit ans. La caravane est finalement repartie avec une petite fille apeurée en plus ! « Elle marchait vers l’inconnu. Au début, elle ne lâchait pas son frère d’une semelle », se souvient Olivier Föllmi qui garde toujours précieusement en mémoire le contexte où il prend chacune de ses photos. Le voyage transformateur Motup et Diskit ont étudié dans les meilleures écoles de l’Inde, ils ont voyagé dans le monde avec leurs deuxièmes parents Olivier et Danielle, ils sont polyglottes. La question
de ce qu’ils allaient faire de leur avenir était tout de même préoccupante pour les parents adoptifs. « Nous avons fait en sorte qu’ils gardent leur culture en les envoyant à l’école en Inde, affirme Olivier Föllmi. Mais, où allaient-ils faire leur vie ? Ils ne pouvaient pas retourner au Zanskar ; c’était trop rustique. Ils se sont finalement installés au Ladakh et chacun y a créé une agence de voyages. » Ils se sont aussi mariés, en présence de leurs quatre parents, et lors de cette tournée du Québec avec les Grands Explorateurs, Diksit sera sur la scène accompagnée de ses enfants aux côtés d’Olivier Föllmi. Le couple occidental n’a jamais eu de doutes quant à amener leur mode de vie pourtant imparfait à cette famille des montagnes himalayennes. « J’ai vu trop de gens souffrir dans ces régions, trop de gens mourir pour des choses qui auraient pu facilement être soignées, affirme Olivier Föllmi maintenant établi en France. J’ai appris à aimer l’Occident où on peut se faire soigner, aller à l’école, avoir accès à de l’eau potable, prendre une douche chaque jour ; c’est fantastique! Mais cela ne veut pas dire qu’on a que de bonnes valeurs. Je crois qu’il ne faut pas être trop autocritique, ni arrogant. La vérité, elle se trouve dans une combinaison de toutes ces valeurs. Il faut savoir s’imprégner, s’ouvrir aux autres. » Les grandes leçons - Fleuve de vie À 57 ans, Olivier Föllmi considère que son rôle est maintenant de transmettre. Il ne se lance plus dans des aventures aussi périlleuses. « Ce n’est plus de mon âge ! », s’exclame-t-il, même s’il n’a visiblement pas perdu l’étincelle dans ses yeux et ce profond amour pour la vie, pour les gens. Avec Fleuve de vie, c’est justement l’humanité qu’il met en valeur. « J’avais envie de présenter des images issues de mes 35 ans de voyages pour montrer une seule humanité à travers une variété de cultures, pour montrer
que les gens sont unis dans leur diversité. Une mère qui aime son enfant, c’est une mère qui aime son enfant. Qui qu’elle soit, où qu’elle soit. »Dans l’immensité du monde, il a aussi trouvé l’humilité comme point commun à bien des hommes. « On la trouve chez les gens au mode de vie paysan, qui dépendent de la nature pour vivre, indique celui qui travaille maintenant sur un nouveau livre axé sur le développement personnel. On peut aussi retrouver cette humilité dans le monde spirituel. Peu importe la religion, les gens ont une humilité par rapport à Dieu. J’aime beaucoup côtoyer des êtres spirituels de toutes les religions. Dans le silence, on parle tous le même langage. La religion désunit les hommes à partir du moment où on commence à parler. » Entre 2003 et 2009, Olivier Föllmi a parcouru le monde afin d’illustrer de grandes traditions, de grandes vérités. De ces aventures, est né le projet Sagesses de l’humanité composé de sept livres de 365 pensées publiés à plus d’un million et demi d’exemplaires et traduits en plusieurs langues. À parcourir les lieux reculés du monde, il a appris à quel point l’homme est beau. « Je ne suis pas d’accord avec la tendance dans les médias à dramatiser le monde, à ne montrer que de la violence. En 35 ans de voyage, je n’ai rencontré que des gens merveilleux. Oui, il y a de la violence et il faut la dénoncer, la combattre, mais il n’y a pas que ça. Pour changer le monde, il faut changer le regard qu’on a sur lui. Ce n’est pas en montrant le négatif qu’on donne envie de construire un monde meilleur. En tendant la main, on reçoit une main tendue en retour. Il faut lâcher prise sur ses idées, s’ouvrir à l’autre. C’est ce que je veux montrer avec Fleuve de vie. L’humanité est belle et elle vaut la peine d’être défendue. » Himalaya - Fleuve gelé, Fleuve de vie sera présenté par Olivier Föllmi, Diksit et ses enfants aux Grands Explorateurs dans plusieurs villes du Québec du 31 janvier au 1er mars 2016. espaces.ca novembre 2015
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Courir Montréal - New York Par Antoine Stab
3…2…1… Ça commence par un compte à rebours, comme dans n’importe quelle épreuve de course. Sauf que les 137 coureurs massés sur la ligne de départ en ce 28 mai 2015 au Vieux-Port de Montréal, ne vont pas participer à une compétition chronométrée. Ce qui les attend ? Une course à pied éprouvante en direction de Times Square, New York, soit plus de 600 km en moins de 72 heures, réalisée en relais, jour et nuit, par tranches de 10 km. Les participants courent 80 km chacun, l’équivalent de deux marathons en trois jours.
Voilà cette année dix ans qu’Esprit de Corps, compagnie québécoise de team building en entreprise, fait courir le monde entre ces deux métropoles. Pourquoi ? Pour lever des fonds au profit de la Fondation Esprit de Corps, soit plus de 200 000 $ amassés par les participants. Détermination, sueur et argent qui soutiennent des activités destinées surtout aux familles monoparentales et aux jeunes issus de milieux défavorisés. Le Défi Montréal - New York est une formidable expérience sportive pour des gens qui ne sont ni athlètes, ni surhommes. Des monsieurs et madames Tout-le-monde qui veulent se dépasser, repousser leurs limites physiques et mentales. Si Forest Gump court « sans aucune raison particulière », pour le commun des mortels, chacun a la sienne. Parmi les 137 participants, il y a autant d’histoires que de coureurs. Des plus anecdotiques aux plus profondes, comme Sabrina, 21 ans, qui veut « boire, pour la première fois, un verre sur le top d'un building ». Et Éric, diabétique type 1, en rémission d’une leucémie diagnostiquée en 2012 : « Il fallait réagir, continuer à faire des projets de vie. Ce défi est une opportunité pour aller au bout des choses ».
© Antoine Stab
Pour concrétiser leur ambition new-yorkaise, chaque participant a suivi une préparation physique rigoureusement planifiée. De février à mai, répartis en groupe,
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ils ont tous suivi une session d’entraînement hebdomadaire avec un entraîneur, le plus souvent sur le Mont-Royal, en plus de 3 à 4 entraînements individuels. D’autres rencontres sont organisées par Esprit de Corps : conférences et ateliers sur la gestion du stress, les techniques de course, les risques de blessure… Les coureurs participent aussi à un défi préparatoire, un test grandeur nature durant lequel ils ont couru l’équivalent d’un marathon en 33 heures et des relais de 7 à 10 km, de jour comme de nuit. Sur la route Montréal New-York, les épreuves ou embûches de toutes sortes marquent le parcours. La répétition des efforts et des relais toutes les 8 heures use le corps. Et quand la météo s’en mêle, ça fait des ravages ! Le samedi 30 mai, la chaleur était accablante sur la route de l’état de New York. Le groupe de coureur du milieu de l’après-midi a vécu un chemin de croix. Victimes d’un coup de chaleur, certains ont stoppé net leur relais et sont venus se reposer, épuisés, dans le véhicule suiveur. Comment arrivent-ils à se surpasser ? Par l’esprit d’équipe et d’entraide qui nourrit chacun. « L’expérience de groupe et l’interdépendance sont des valeurs fondamentales dans ce défi » explique Gilles Barbot, président et fondateur d’Esprit de Corps. « Le meilleur aide le moins bon, l’encourage et le pousse. Le but n’est pas de finir premier, mais de finir tous ensemble. »
Pendant le défi, les coureurs sont répartis en plusieurs groupes selon leur rythme. Ainsi, chacun développe une conscience de groupe, avec des personnes qu’il ou elle ne connaissait pas ou peu avant l’expérience. « Durant mes relais, j’ai couru plus rapidement en poussant quelqu’un sur 10 km, que tout seul dans ma bulle, avoue Sylvain. La preuve que la course se passe surtout dans la tête ! » Les 10 premiers km, entre Montréal et Longueuil, via le pont Jacques-Cartier, sont ouverts à tous les participants. L’enchaînement des relais se termine pour un 10 km où tous les coureurs entrent dans les rues de New York, ensemble.
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La course n’est pas une fin en soi, plutôt un outil pour faire une analyse sur soi. « Le sport est un vecteur d’épanouissement global de la vie » assure Gilles Barbot, ancien étudiant en sciences de l'exercice à l'Université Concordia. Pour Nancy, participante et mère de famille : « Avant le défi, je ne faisais pas de sport. Même plus jeune, je séchais mes cours de gym. Ma seule activité physique, c’était conduire ma fille au soccer. Je n’aimais pas ça. J’étais gênée, je manquais de confiance en moi. Aujourd’hui, c’est différent. J’aimerais maintenant courir un demi-marathon. »
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Au terme des 72 heures, plusieurs mois d’efforts sont récompensés par une Manhattan qui les accueille au son d’une musique triomphante. De par la détermination qu’ils ont investie dans ce projet, on se demande qui des coureurs ou des gratte-ciels de Times Square sont les plus immenses et impressionnants. La fierté et la joie sont profondes, tandis que les larmes émergent chez quelques-uns. Avec des regards complices, ils s’enlacent avec force, entourés de touristes qui entre deux attraits touristiques, auront peut-être saisi la grandeur du défi réalisé.
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L’enjeu de ce Défi est de faire en sorte que sa réalisation soit le début de quelque chose : « 75 % des coureurs sédentaires continuent à faire de l’exercice 6 mois après, soutient Gilles Barbot. Ils inspirent les autres et ils ne veulent pas perdre ce statut social. Alors ils continuent et ça devient une habitude de vie ». Encore plus espritdecorps.biz Il y a mille et une histoires dans ce Défi. Pour en lire d’autres, rendez-vous sur le site Internet d’Espaces pour lire l’article « Défi Montréal - New York : paroles de coureurs ». Retrouvez un diaporama photos de l'édition 2015 du Défi Montréal - New York sur Espaces+
espaces.ca novembre 2015
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Carl Blondin.
Le trappeur. © Antoine Stab
Par Antoine Stab
Trappeur, un métier du passé ? Pas pour Carl Blondin. Ce trappeur des Laurentides, aussi tanneur et taxidermiste, exerce sa passion depuis vingt ans. Loin des clichés de « tueur d’animaux », portrait d’un homme et son métier qui joue un rôle important dans l’équilibre précaire de la faune animale.
Antoine Stab : Pour les néophytes, le métier de trappeur est souvent associé à une pratique violente, voire même un peu barbare. Carl Blondin : On visualise toujours le piège avec de grosses mâchoires métalliques. C’était le cas dans les années 60 et 70. Mais aujourd’hui, les pièges ne sont plus aussi cruels. Le trappeur capture des animaux à fourrure à l’aide de pièges dit humanitaires, sans causer de souffrance à l’animal. Le piège est mortel en une fraction de seconde. L’activité de trappage ne se fait qu’en hiver, entre octobre et mars. On ne piège pas d’animaux durant le printemps, l’été ni l’automne pendant les périodes de mise à bas, de sevrage et d’élevage. A.S. : A-t-on vraiment besoin des trappeurs ? C.B. : Un trappeur consciencieux et respectueux va améliorer les populations, leur qualité de vie, tout en assurant un équilibre de la faune, entre les prédateurs et leurs proies, les cervidés ou tous les autres animaux herbivores. Sans trappeurs, on ne retrouverait pas toutes les espèces. Elles ont besoin d’un coup de main pour ne pas disparaître. C’est donc aussi important de connaître la biologie des espèces 18
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à fourrure que leurs habitats, leurs habitudes, le nombre de petits pour chaque portée pour savoir combien on doit en capturer chaque hiver. Ce sont les biologistes qui déterminent les dates de piégeage et les éventuels quotas à respecter. Au Québec, on a 15 espèces d’animaux à fourrure, dont deux pour parmi lesquelles on doit respecter un quota : l’ours et le lynx. Pour le reste, on peut en capturer comme bon nous semble. A.S. : N’importe qui peut exercer votre métier ? C.B. : Pour devenir trappeur, on doit suivre un cours donné par le ministère de la Faune qui permet l’obtention d’une carte de piégeur. Si on le réussit, on est piégeur à vie. Dans les années 70, on pouvait vivre de ce métier. Aujourd’hui, c’est une activité plus qu’un métier à part entière, car les fourrures ne sont pas assez payantes. Certaines espèces sont payantes, comme le lynx, le pékan ou la martre, mais d’autres, comme le castor, demandent plusieurs heures de travail pour un faible revenu. Moi, j’ai dû diversifier mon activité afin d’en vivre pleinement, en proposant des services de tannage, de taxidermie, des forfaits de chasse et de pêche, et surtout des excursions de
trappage. Le but de ce service est d’arrêter de me faire juger comme un « blesseur » et un tueur d’animaux. Je fais ainsi comprendre aux gens l’importance du trappeur sur un territoire : prospecter et évaluer les proportions de chaque espèce et rétablir un équilibre entre elles. A.S. : La nature n’est-elle pas capable de s’autoréguler ? C.B. : Je n’y crois pas. Je donne toujours l’exemple suivant : mettez 100 chevreuils et 10 loups dans un enclos immense d’une dizaine de kilomètres carrés. Que va-t-il se passer? Les loups vont mourir de faim car il n’y aura plus de chevreuils, ils les auront tous mangés. C’est la même chose dans la nature. C’est donc à l’Homme de rentrer dans la forêt et de maintenir un équilibre entre tous. A.S. : Combien y a-t-il de trappeurs au Québec ? C.B. : Environ 15 000 ont suivi le cours du ministère de la Faune, mais des pratiquants comme moi, je ne sais même pas si on en compte plus d’une cinquantaine dans la province. Le reste des trappeurs piègent de manière très occasionnelle. C’est pour cela
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que je fais aussi des conférences dans les écoles, pour essayer de trouver une relève, car le cas du métier de trappeur est en train de disparaître. A.S. : Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir trappeur ? C.B. : Je trippe sur les animaux depuis que je suis jeune. J’aimais découvrir des empreintes dans la forêt et essayer de savoir de quel animal elles provenaient. C’est une passion personnelle, mais pas familiale. Mon père était barbier et ma mère, secrétaire médicale. Mon arrière-grand-père paternel était un chef amérindien. Peut-être que ce désir d’aller dans le bois me vient de là ! Après le cours de trappage, j’ai suivi des formations en survie, en orientation en forêt, sur les plantes comestibles... Tout ce qui était relié à la faune et à la flore. J’aime toujours en savoir plus sur la forêt. A.S. : Si je voulais devenir trappeur, ça me prendrait quoi comme talents ? C.B. : Il faut être passionné… surtout quand il faut partir à moins 30 degrés dans la neige pour installer des pièges. Solitaire. Minutieux. Souvent, poser un
piège va nous prendre du temps et il faut éviter de briser une branche d’arbre, car ça pourrait alerter l’animal et le rendre encore plus méfiant. Discipliné. Piéger certaines espèces exige de suivre des contraintes particulières : porter un imperméable lavé spécialement avec un savon à l’odeur de sapin, des gants et des bottes de caoutchouc préalablement ébouillantés pour neutraliser mes odeurs.
attaché à une laisse. C’est la même chose pour les pièges à ours. Désormais, on peut sélectionner la grosseur de l’ours. Les biologistes suivent toujours cette évolution en testant si le piège ne blesse pas l’animal. On doit se plier aux nouvelles conformités en n’utilisant plus les anciens pièges.
A.S. : On fait le trappage de la même façon aujourd’hui qu’à l’époque de votre grand-père ?
C.B. : J’en ai plusieurs. Capturer un loup, c’est un bel exploit pour un trappeur, car c’est un défi en soi. Ça demande beaucoup de discipline, notamment au niveau du régime alimentaire. Je ne peux pas manger deux œufs bacon, oublie ça ! Je vais sentir même si je prends une douche après. Le loup est un animal très intelligent, à l’odorat très développé, celui qui est le plus difficile à attraper. C’est aussi toujours impressionnant de voir un ours pris dans un piège à pattes. Un peu stressant aussi. Plus il est gros, plus il est mauvais et agressif, plus il ne t’aime pas et veut te charger. C’est une sacrée dose d’adrénaline !
A.S. : Quels sont vos meilleurs souvenirs en 20 ans de piégeage ?
C.B. : Les appâts, leurs visuels et les éléments olfactifs sont de plus en plus efficaces. On apprend des techniques par le biais de cours de perfectionnement, très dispendieux, pour améliorer nos captures. Les pièges et les leurres évoluent d’année en année. Autrefois, on utilisait des pièges à pattes qui blessaient l’animal, qui cassaient des ligaments. Maintenant, ce sont des pièges entourés de caoutchouc qui ne se ferment pas complètement. Il y a une ouverture qui retient l’animal. S’il tire après le piège pour s’en dégager, il y a un ressort pour éviter des déchirements musculaires. C’est comme un chien
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Je t’ai dans la peau !
Envie d’une peau ? Voici les prix moyens des fourrures brutes, avant d’être tannées, par espèce.
Écureuil roux : 1,50 $
Castor : 10 à 30 $
ours : 105 $ 20
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Belette : 4 à 5 $
raton-laveur : 15 à 25 $
rat musqué : 5 $
renard : 20 $
Loup : 160 $
par Xavier Bonacorsi
Tout beau tout neuf 01
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Parce que monter est tout aussi « trippant » que descendre
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Ajustable et à toute épreuve
Du mordant aux pieds
Le ski de « touring » est de plus en plus populaire au Québec. Fischer, qui offre plusieurs skis et fixations de niveau compétition en Europe, s’insère dans le marché nord-américain avec des modèles plus adaptés à la longue randonnée. Voici un exemple pour le skieur désirant investir dans un excellent ensemble : Skis Le Transalp 80 est fait d’un noyau de bois de paulownia avec inserts en fibre de carbone, lui procurant une légèreté et une grande résistance à la torsion. Sa coupe est de 118-80-104, et son rayon de 17,5m en 170cm. L’hiver, nos pieds seront régulièrement confrontés à de sournoises plaques de glace. Pour rendre nos déplacements moins périlleux, Hillsound nous propose ses Trail Crampon. Fait en deux parties, reliées à des chaînettes attachées à un harnais en élastomère, le système est très flexible et solide (pointes en acier au carbone). Ils s’utilisent tant pour la randonnée que la course à pied, et peuvent aussi grandement faciliter la marche sur cailloux lors de traversées de rivières. De mini-crampons à multiples usages, pour nous aider à ne pas perdre l’équilibre. Hillsound Trail Crampon (60 $) www.hillsound.com 22
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Fixations Le Tour Speed Lite offre l’anti-recul, trois positions de réglage de la cale de montée, un système de déclenchement réglable de 4 à 10, et il ne pèse que 367 grammes. Bottes La Transalp Vacuum TS Lite est ultralégère et possède un chausson thermoformable. Elle est également munie d’inserts Dynafit. Fischer Ski Transalp 80 (850 $) Fixation Tour Speed Lite (530 $) Bottes Transalp Vacuum TS Lite (950 $) www.fischersports.com
Il est difficile d’imaginer que sous un simple casque, on retrouve autant de technologies et d’années de recherche. C’est ce que Giro nous présente avec son tout nouveau Range. Coquille articulée en deux morceaux qui s’ajuste parfaitement à toutes les formes de têtes (Technologie Conform Fit); système de protection contre les impacts multi-directionnels (MIPS); compatibilité avec les caméras GoPro et, bien sûr, toutes les lunettes Giro; ventilation ajustable; rembourrage anti-bactérien et j’en passe… Giro Range (320 $) www.giro.com
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Pour planchistes aventuriers
Raquette tout-terrain
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Lampe intelligente pour coureurs nocturnes
La North Cliff est une raquette abordable possédant la plupart des caractéristiques des modèles haut de gamme : cale de montée, crampons en aluminium, système de pivot « sport » avec tige de rotation en carbone, harnais léger à trois boucles qui assure un usage rapide et efficace. Son cadre en « U » à queue ouverte s’adapte très bien aux terrains inégaux et réduit l’effet de traîne. C’est l’une des raquettes les plus populaires et polyvalentes de cette compagnie familiale québécoise. Elle fera tout aussi bien en haute montagne qu’en randonnées plus récréatives.
Cold Smoke, une petite entreprise des montagnes du Colorado, se spécialise dans la conception et fabrication « à la main » de splitboards. Son récent Voodoo, qui s’est déjà mérité plusieurs distinctions, est un modèle « freestyle tout-terrain » qui se comporte à merveille dans tous les types de neige. Une composante en polyéthylène lui permet de conserver tout son « flex », même lorsque la température chute à des valeurs inhumaines, et en ferait l’un des plus solides et résistants sur le marché. À 3,35 kilos, il est suffisamment léger pour permettre un bon rythme lors de la montée. Une « planche-skis » toute indiquée pour explorer les montagnes les plus reculées.
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La Halo Fire est présentée comme la toute première lampe frontale spécialement conçue pour la course. Son éclairage multi-faisceaux, (deux qui éclairent le sol à nos pieds et un qui s’occupe du chemin au loin) offre jusqu’à 280 lumens de puissance. Ses cinq modes se sélectionnent par un geste de la main : fini les boutons. Sa plus grande innovation est l’« AutoStrobe » : quand la lampe détecte les phares d’un véhicule, elle se met (automatiquement) en mode stroboscopique très puissant afin de communiquer clairement votre présence aux automobilistes. Sa pile de 1500 mAh au lithium est rechargeable. Courir la nuit prend une toute autre dimension. Nathan Halo Fire (140 $) www.nathansports.com
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(et moins bonnes) © Philippe Gaudreault
pistes de la saison. par Guillaume St-Pierre
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n long chemin a été parcouru depuis les typiques queues de castor et les pattes d’ours. L’introduction de châssis en aluminium a créé un regain d’intérêt pour la raquette et a élargi la pratique de cette dernière, la faisant passer de moyen de transport à activité populaire de plein air. Si les avancées technologiques ont été importantes au cours des deux dernières décennies, les fabricants ne cessent de montrer patte blanche afin d’optimiser leurs produits. Les récentes innovations, telles l’apparition du pivot ainsi que la création d’un harnais de pied ergonomique ont grandement contribué à élargir le bassin de pratiquants de ce sport. La saison 2015-2016 apporte son lot de transformations qui ne passera pas inaperçu, même sous plusieurs centimètres de neige. Du côté de la compagnie française TSL, la migration de la flotte vers le composite et le carbone est presque complétée. Si MSR a depuis longtemps favorisé ce matériau, Atlas et GV continuent à travailler avec un aluminium flexible et durable. Tubbs fait de l’ergonomie sa priorité alors que Faber ose redéfinir la forme du tamis. Tour d’horizon.
Si l’offre est pour le moins déroutante, le choix d’une raquette à neige doit être fait en fonction de son utilisation selon le type de terrain fréquenté. espaces.ca novembre 2015
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Suite de la page 25
En constante innovation
La raquette à neige du futur est née.
ELITE
EXPERT
HIKER
TSL est un joueur européen qui fait de plus en plus sa place en Amérique du Nord. Les produits développés en Haute-Savoie se caractérisent par leurs nombreux brevets en matière de raquettes : l’ajustement par coulissement de la talonnière (qui permet une fixation à la précision optimale) ainsi que le réglage latéral à l’avant de la botte sont des avancées intéressantes. Bref, la mémorisation complète de la forme de la chaussure augmente le confort et annule les réglages à chaque sortie. MSR, reconnue pour ses produits durables en haute montagne, mise sur un crampon en aluminium ultraléger qui couvre l’ensemble de la raquette. Découpé au laser, ce pont offre une torsion qui permet une accroche constante. Les produits en plastique sont dotés de lames latérales du même genre. Atlas mise sur la forme en V, le ReactiV-Trac, afin d’assurer une flottabilité maximale. Tous les produits reposent sur un cadre en aluminium et les systèmes d’attache varient entre les sangles en nylon et celles en uréthane. La suspension présente depuis les débuts offre un mouvement du pied naturel. Le manufacturier Tubbs, basé en Oregon, offre la série 1906, fier de ses produits qui perdurent à travers le siècle. Le système de fixation en mousse EVA, disponible sur les autres produits, est une technologie qui mérite qu’on s’y attarde. Les manufacturiers québécois sont aussi très agressifs. Du côté de GV, la fameuse technologie Step-in empruntée au vélo, qui permet de garder l’ensemble de crampons directement sur la botte, offre une polyvalence surprenante. Il est possible de laisser de côté la raquette en utilisant uniquement les crampons. Ce système est offert de série sur plus de trois modèles. Quant au fabricant Faber, basé à Wendake, il continue à produire des raquettes en bois (sur lesquelles la neige et la glace ne collent pas) mais ses produits en aluminium, dont certains sont dotés du tamis à ailes de traction WTD, présentent une innovation majeure.
L’épreuve du terrain
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L’offre se décline principalement en trois catégories, c’est-à-dire les raquettes récréatives, celles de course et finalement les produits conçus pour l’arrière-pays. Certains fabricants nous ont permis d’effectuer des tests avec leurs raquettes, spécialement celles pensées pour une utilisation en montagne, hors-pistes. À la recherche d’une bonne quantité de neige, de forts dénivelés ainsi que de pics rocheux écorchant les tamis, le choix s’est rapidement arrêté sur le parc national des Monts-Valin, au Saguenay. La mythique Vallée des fantômes, où les accumulations dépassent les six mètres, offrait un terrain de jeu particulièrement prometteur. Notre cohorte de quatre testeurs, trentenaires en bonne forme physique dont le poids variait de 150 à 210 livres, s’est donc dirigée vers Saint-Fulgence afin de s’enfoncer dans les conifères ployant sous le couvert neigeux.
Les critères d’essai comprenaient, entre autres, le confort du produit et de la fixation, de même que la stabilité dans tous types de terrain. Le poids ainsi que l’accroche des crampons ont reçu une attention particulière, et la maniabilité ainsi que la facilité de manipulation de la fixation se sont vues scrutées à la loupe. Au final, un regard sur la qualité versus le prix demandé a coiffé nos observations. TSL Symbioz Elite | 325 $ Les raquettes hyper-flexibles avec renforts en carbone offrent une torsion sans pareil. Les huit crampons tranchants procurent une adhérence phénoménale sur la glace. La cale de montée, facile à déployer avec le panier du bâton, a été appréciée. Le système de fixation est adéquat, mais long à manipuler. Enfin, son terrain de jeu est définitivement la surface dure et balayée par les vents, car le thermoplastique malléable nuit à sa flottabilité. La forme en taille de guêpe, empêchant les pieds de s’accrocher, est à souligner. TSL 227 | 360 $ Le produit à privilégier pour une utilisation en neige profonde : la portance est étonnante. La fixation est robuste et l’attache est réglée très rapidement. Certains testeurs ont trouvé que le devant de la raquette est un peu long, surtout en descente où le pied est mal centré. Malgré sa faiblesse au niveau des crampons, l’adhérence est adéquate. La griffe avant est légèrement surélevée ce qui crée un inconfort lors de la marche en sentier. Enfin, la fixation peut se bloquer, point non-négligeable en descente. GV Mountain Extreme | 180 $ « Les dents de la mer » serait sans aucun doute le sobriquet le plus adéquat pour cette raquette. L’accroche est intraitable, autant en montée qu’en descente. Toutefois, cela a une incidence sur son poids. Des testeurs ont ressenti des points de pression sur la botte avec les sangles à cliquets, qui ont tendance à se dérégler en utilisation massive. La cale de montée est difficile à manipuler avec le bâton. SnowXu | 195 $ US Une raquette pas plus grosse qu’un clavier d’ordinateur une fois pliée, qui peut supporter jusqu’à 250 livres. Ce produit révolutionnaire est sans aucun doute conçu pour les motoneigistes, planchistes et secouristes pour qui l’utilisation n’est que temporaire. Le système de crampons manque d’accroche, mais tous les testeurs ont été charmés par son système d’attache qui se manipule à une seule main. Dessinée à partir d’un cadre en X, sa portance est élevée. Le tamis en toile, qui permet de la plier, exige qu’on le traite avec douceur.
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Nevitrek Adirondack 25 | 195 $ US Alors que les constructeurs multiplient les nouveautés, cette raquette minimaliste a fait mentir les apparences. Ce fut la raquette la plus facile à mettre et à enlever, le tout sans se geler les mains. Légère et mordante, elle a livré toute sa polyvalence autant en sentier qu’en hors-pistes. Le produit du fabricant newyorkais possède des trous profilés sur le tamis ainsi qu’un cadre en U robuste. Le confort est impressionnant et la cale de montée facile à manipuler. Faber Mountain Master | 254 $ Une raquette massive pour une utilisation en poudreuse dans les contrées inexplorées. Le système de fixation n’a pas fait l’unanimité avec la bande à régler derrière le talon. Certains ont noté un déplacement latéral du pied important après une utilisation intensive. Elle fut appréciée en descente pour sa stabilité, et louangée dans les accumulations profondes. Son gabarit a bien évidemment une incidence sur son poids. Faber Sommet | 220 $ La raquette qui fait l’unanimité. Son poids est tellement minime qu’on ne la sent pas du tout. Le système de fixation est génial, simple, assure une prise parfaite sur toute la botte et peut-être manipulé avec des mitaines. Les trous profilés sur le tamis la rendent impressionnante dans la neige folle malgré son étroitesse. Son cadre à demi-fermé ne compromet nullement sa robustesse. La stabilité en descente est impressionnante, et son système de crampons est confortable et assure une agressivité en montée. Un coup de cœur pour tous les testeurs.
© Shutterstock
Les fabricants proposent une panoplie de caractéristiques afin de séduire les amateurs mais, au final, rien ne saurait remplacer un essai dans l’environnement nécessaire à la pratique de ce sport.
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DESTINATIONS
La Vallée Bras-du-Nord
À bras ouverts pour le hors-piste
© Philippe Jobin
Par Antoine Stab
Depuis quelques années, la Vallée Bras-du-Nord est devenue une destination plein air incontournable au Québec, en développant notamment un réseau de sentiers attrayant pour la randonnée pédestre et le vélo de montagne. Il ne manquait qu’une offre équivalente pour l’hiver. Chose faite ! Le terrain de jeu
Toute petite. Avec ses 1.5 km², c’est la superficie du domaine skiable proposée à la Vallée Bras-du-Nord. Petite, surtout en comparaison des 60 km² des Chics-Chocs, la référence en matière de ski hors-piste au Québec. Mais, l’intérêt du domaine réside principalement dans sa variété. La première partie de la descente, entre 610 m et 450 m d’altitude, se fait dans des coupes forestières en bande. Un secteur large, raisonnablement pentu (entre 30 et 50 %), où la neige y est la plus belle. La seconde partie, entre 400 et 200 m d’altitude, est une forêt de feuillus, avec des pentes plus raides, entre 37 % et 60 %. Un sous-bois qui rend la descente plus technique et exigeante. Le tout forme un ensemble cohérent, qu’il est possible de skier sans remettre les peaux d’ascensions grâce à des « connecteurs descendants ». La Vallée a de sérieux atouts pour se positionner comme l’antichambre des Chics-Chocs. C’est du moins ce que croit Marc-André Lebuis, responsable du développement du hors-piste dans le secteur : « Des guides qui travaillent dans l’Ouest canadien, des vrais gars de ski, nous ont confirmé que le pitch était bon. Pas seulement parce qu’il y a du dénivelé, mais aussi parce que l’expérience est bonne. On propose une véritable randonnée de ski ». Avec un domaine aux difficultés variées, la Vallée Bras-du-Nord a l’avantage de pouvoir ratisser large, autant les nouveaux pratiquants de hors-piste que les plus expérimentés. 30
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Seule restriction, l’accès au domaine n’est pas libre. Les sorties sont contingentées dans le temps et guidées par Éco Plein Air, compagnie de tourisme d’aventure dirigée par Marc-André Lebuis. La raison ? « Cela réduit le nombre de skieurs mais maximise le plaisir des descentes. Le guide choisira les meilleures lignes selon les conditions de neige, la force du groupe et les quantités de lignes déjà skiées. » La qualité plutôt que la quantité, un choix fort et assumé par les responsables de la Vallée. « On ouvrira au grand public quand il y aura un terrain suffisamment grand pour que l’expérience soit bonifiée ». Le 1.5 km² du domaine skiable n’est qu’un début. D’autres secteurs ont été identifiés et devraient être développés pour le ski hors-piste, dès l’hiver 2017. « Le potentiel est immense » confie cet ancien travailleur forestier qui a repéré de nouvelles zones de coupe à aménager. « On reste toutefois prudents. On ne veut pas ouvrir sans retenue. Il faut être certain que cela soit un beau terrain ». Rome ne s’est pas faite en un jour, le ski hors-piste à la Vallée Bras-du-Nord non plus ! Une expérience proche des centres urbains. Saint-Raymond, située dans la MRC de Portneuf, est à une heure de Québec et de Trois-Rivières. Pour les habitants du Grand Montréal, de Sherbrooke ou de Saguenay, il faut moins de 3 heures de route pour s’y rendre.
La Villa Éco, joli chalet de 768 pieds carrés et de 10 couchages, bâtie à l’automne 2012, sert à Éco Plein Air de camp de base pour les journées d’après-ski. Les larges fenêtres offrent une vue imprenable sur le domaine skiable.
Le ski-raquette
La raquette
On peut découvrir le domaine hors-piste avec des skisraquettes, également connus sous le nom « ski hok ». Ses spatules larges sont particulièrement adaptées aux descentes de sous-bois. La fixation, uniquement à l’avant du pied, procure des sensations de glisse et de contrôle plus proche du télémark que celle du ski. Comme pour le ski haute-route, l’exploration du territoire hors-piste est assurée par Éco Plein Air avec quelques journées guidées dans la saison.
Les sentiers estivaux de randonnée pédestre se transforment tout naturellement en sentiers de raquettes en hiver. Et il y a de quoi faire pour tous les goûts et toutes les énergies ! Des courtes randonnées de 2 heures au bord de la rivière, aux plus difficiles sur le sentier des falaises et ses 17 km sur la crête des hauteurs glacées. Au total, c’est près de 80 km de sentiers à randonner. Et vous pourrez même le faire avec votre chien ! Tarif 7 $ pour l’accès journalier, 4,35 $ pour les moins de 15 ans Location au chalet principal et à l’accueil Shannahan 12,50 $/ jour (taxes en sus).
Le fatbike
Depuis l’hiver 2014, le fatbike est une réalité à laquelle on ne peut échapper. L’accès au réseau se fait dans le secteur Shannahan, sur une vingtaine de kilomètres de sentier damé exclusif et 8 km partagé avec la raquette. Tarif 13,05 $ pour l’accès journalier, 8,70 $ pour les moins de 15 ans Location au chalet principal et à l’accueil Shannahan 63,.06 $ + taxes, incluant l'accès aux sentiers. valleebrasdunord.com/ski-hors-piste.php 418 337-2900 ecopleinair.com 418 704-5031 ou 1 888 704-5031
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Photo: Mathieu Dupuis
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© Guillaume St-Pierre
Les Murailles du Saguenay C’est le sifflement des rafales s’engouffrant dans l’entonnoir naturel qui borde le lac Emmuraillé qui me prive de sommeil. Une fois dehors, le blizzard empêche de voir plus loin que nos skis plantés dans la neige. Les kilomètres à avaler demain se franchiront dans la neige vierge et les rafales. L’excitation procurée n’aide en rien l’insomnie. Par Guillaume St-Pierre Suite en page 36 espaces.ca novembre 2015
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I
l est paradoxal que cet éden situé dans l’arrière-pays du Bas-Saguenay se nomme Les Murailles. À travers les quelque soixante et un kilomètres qui sillonnent les trois principaux hameaux jalonnant le fjord, le sentiment d’être enfermé n’est procuré que par l’imposante topographie. La minime affluence en ces contrées assure en revanche des sentiers immaculés, heureusement bien balisés. Le retranchement est souvent total : le territoire est quasi vierge.
Les blasphèmes jaillissant des merisiers derrière moi confirment rapidement qu’il ne faut pas sous-estimer le relief saguenéen. En fait, ce premier segment du sentier n’est pas une mince tâche. Les dénivelés se succèdent et fréquemment, les sections ne sont pas tapées. Les traces de traîneaux à chiens de l’entreprise Plein air de l’Anse qui surgissent à la mi-parcours offrent un agréable répit, en plus de confirmer que nous approchons de l’Anse-Saint-Jean.
L’incertitude me gagne lorsque je constate que mon partenaire farte ses skis au départ de cette première étape menant au refuge. Les peaux d’ascension qui habillent mes planches me semblent plus adéquates afin de franchir les treize kilomètres qui nous mèneront au Trottius, repaire dominé par la vertigineuse paroi qui forme la ceinture rocheuse donnant son nom au lac.
La traversée du lac s’accomplit en silence, et seuls les craquements du couvert de glace se répercutant dans les falaises viennent déranger cette méditation. Le spectaculaire refuge tout en billes de bois au bout du plan d’eau nous accueille afin de recharger nos piles en vue de l’approche vers le Mont-Édouard prévue pour le lendemain.
Les nombreux points d’accès (plus de 5, à travers 3 municipalités) permettent de rejoindre le sentier selon les diverses sections qui le façonnent. Leur isolement lui confère une dimension hors-pistes intéressante, qu’il ne faut pas négliger lors de la planification d’un séjour. Il n’est pas rare que des tronçons n’aient jamais été empruntés de la saison hivernale. 36
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© Guillaume St-Pierre
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Le véhicule laissé la veille au stationnement du domaine skiable anjeannois nous permet de troquer les skis pour des planches à neige afin d’affronter les boisés récemment aménagés. Pas d’efforts cette fois-ci, ce sera la remontée mécanique qui nous hissera au sommet, direction la yourte d’Édouard, même si le sentier y conduit moyennant certains efforts. De là, nous aurons facilement accès au secteur haute-route tout en étant parfaitement reposés pour trouver un endroit où laisser nos traces.
SKI DE FOND
Rarement l’occasion de dormir en pleine montagne, de façon rustique, est si accessible, à un jet de pierre du secteur hors-pistes. Au retour de ces jouissantes mais exténuantes descentes et montées, nous trouverons la force d’aller observer, via les quatre belvédères, le soleil déclinant à travers les contreforts de la région. Le lendemain, quelques pas nous séparent de la piste familiale de la station. Cette facilité est appréciée par nos muscles courbaturés par le secteur non-patrouillé. Quelques virages sur la surface damée permettent de rejoindre l’automobile tout en bas. Nous sommes déjà fébriles pour la suite. Notre dernier arrêt se fera dans le secteur du cabanage, en bordure de la route 170, à PetitSaguenay. Le fort dénivelé qui mène au camp Cardinal est une fois de plus couvert de 30 centimètres de flocons, personne n’étant passé par là depuis belle lurette. Les imposants massifs réverbèrent nos souffles haletants ainsi que le rythme de nos raquettes. Symbole de la fréquentation minime, il nous faudra pelleter afin de s’engouffrer dans cette nouvelle yourte, dont la coupole vitrée recouverte de neige ne sera dégagée qu’après de nombreuses heures plus tard par la chaleur du poêle à bois. Au réveil, le mercure qui a fortement dégringolé remet en question notre itinéraire vers le lac Cardinal. Même les forts vents n’ont pas raison de notre détermination mais nous constatons rapidement que le tronçon vers le point de vue des Conscrits n’a vraisemblablement pas été emprunté de l’hiver. À certains endroits, les accumulations avoisinent les 60 cm, ce qui rend la progression lente et pénible. Le sommet se vaincra les fermetures-éclair béantes, le givre couvrant abondamment nos barbes : le paysage en vaut assurément tous les efforts. La vallée glaciaire au fond de laquelle repose le bassin est stupéfiante. Véritable trek isolé en autonomie ou randonnée accessible offrant d’intéressantes options d’activités et d’hébergement, le sentier Les Murailles permet de découvrir une contrée impressionnante et sauvage. Les multiples remparts offrent une expérience à la fois dépaysante et originale, où les contemplatifs pourront se mesurer à de bons défis.
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Traversée du Lac-Saint-Jean en fatbike
© Traversee Lac-St-Jean, Olivier Beart_
Cramponné sur la route glacée
L’hiver ouvre de nouveaux horizons et des nouvelles destinations lorsque les routes d’eau se transforment en routes de glace. Pour en profiter et pour me lancer un vrai défi hivernal, j’ai décidé de participer à la Traversée du lac Saint-Jean en vélo. Une drôle d’idée pour un néophyte qui n’avait aucune d’expérience en fatbike. Mais le goût de l'aventure a encore eu le dessus. Par Guillaume Roy Je roule depuis trois heures sur un désert de glace. J’ai déjà parcouru 27 des 32 km de la traversée du lac Saint-Jean et chaque mètre supplémentaire est de plus en plus pénible à franchir. Le vent vient de se lever et il souffle à 30 km/h, en plein visage. Je n’entends que le bruit de mes pneus, qui mordent tant bien que mal dans la neige. Le paysage est à couper le souffle. Bénévoles, cyclistes et simples curieux se sont donnés rendez-vous sur un immense terrain de jeu glacé, le lac Saint-Jean, qui brille sous le chaud soleil de mars. Mes jambes hurlent. Je suis crevé. Mais je suis plus vivant que jamais. Je suis un animal nordique dans son élément. J'aime le froid. J'aime parcourir son territoire. Le lac Saint-Jean est mon terrain de jeu depuis que j’ai décidé de m’établir dans la région, il y maintenant huit ans. Chaque année, j’anticipe avec impatience 38
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les premiers flocons de neige. Puis, j'attends que la glace prenne pour m’ouvrir de nouveaux horizons. Traverser le lac à vélo me semblait une idée géniale pour découvrir le lac sous un nouvel angle. Un défi bien « givré » Les froids historiques enregistrés l’hiver dernier n’ont pas refroidi les ardeurs des 72 cyclistes qui se sont présentés à la ligne de départ pour traverser le lac Saint-Jean à vélo le 1er mars dernier. Pour confirmer la tendance météo, le thermostat affichait d’ailleurs -25°C lors du départ ! « Un beau défi givré », souligne David Lecointre, l’instigateur et président de l’événement, qui à sa deuxième édition, jouit déjà d’une renommée internationale grandissante avec des cyclistes provenant de cinq pays, soit le Canada, les États-Unis, la Belgique, la France et l’Italie. L’édition pilote de 2014 avait créé un « buzz » autour de l’événement, alors qu’une tempête avait forcé
les cyclistes à traverser le lac… en marchant. La traversée, qui devait durer trois heures, s’est alors transformée en « enfer » de 9 heures, soit autant de temps qu’il faut pour traverser le lac à la nage ! Seulement cinq des 21 participants avaient franchi les 32 km qui séparent Péribonka de Roberval. Le mythe de la Traversée du lac Saint-Jean à vélo était né. Il faut respecter le lac, car on ne sait jamais ce qu’il nous réserve… Pour éviter ce genre de situation, le parcours a été surfacé et balisé par une équipe de motoneigistes pendant les cinq semaines précédant l’événement. « Si la surface n’est pas durcie, il n’y a pas de traversée », lance David Lecointre. En sortant du parcours, le vélo s’enfonçait en effet profondément dans la neige. C’est donc sur une surface bien durcie que je suis parti de Péribonka, dans la première vague de cyclistes, en mode découverte, suivi de deux autres vagues plus compétitives. Au départ, la surface est rapide, les jambes sont reposées et les kilomètres défilent à fière allure. En moins d’une heure, j’arrive au village de pêche de Péribonka, au km 10, lieu du premier point de ravitaillement où l’on peut profiter de l’accueil légendaire des Bleuets. Au menu, des encouragements soutenus d’une quinzaine de bénévoles, un bouillon de poulet bien chaud et un carré aux dattes fait maison pour donner une bonne dose de courage.
motoneigistes, qui a été déployée pour assurer la sécurité tout au long du parcours et accueillir les cyclistes aux quatre points de ravitaillement.
Plus on avance et plus on se rend compte de l’immensité du lac. Au km 15, on se retrouve au beau milieu d’un grand désert blanc, un spectacle dépaysant, autant pour les Québécois que pour les cyclistes étrangers. La journée est magnifique et les conditions idéales pour traverser le lac à vélo. Tout le contraire des conditions de l’an dernier.
Après seulement deux ans, il est fier du parcours accompli car il a réussi ses objectifs de faire plus de vélo en hiver et de créer un événement vitrine pour le tourisme hivernal au Lac-Saint-Jean.
Malgré tout, les derniers kilomètres sont pénibles et la concentration est de mise pour franchir les zones de neige molle, creusées par les cyclistes qui me devancent. Au loin, j’aperçois Roberval et son Village sur glace, un havre d’activités hivernales où sont réunies plus de 200 cabanes qui grouillent d’activité. Une vue qui m’encourage à continuer pour accomplir le défi que je me suis lancé. Après 3h51 de vélo sur la neige, j’atteins finalement la ligne d’arrivée, tout comme le feront 70 des 72 coureurs présents sur la ligne de départ. « C’est un défi très intéressant, car c’est accessible à presque tout le monde », croit David Lecointre. Si les plus rapides ont complété le parcours en un peu moins de deux heures, certains ont pris près de six heures pour traverser l’étendue glacée en toute tranquillité.
Amateurs de ski de fond qui accompagnent les cyclistes pour la traversée, des pêcheurs sur glace près des points de ravitaillement, des motoneigistes de passage ou encore des enfants qui s’amusent dans la neige, ont aussi profité de l’événement pour venir célébrer l’hiver. « C’est une grande fête hivernale. Pleins d’autres activités comme le ski de fond, le kiteski, la raquette et autres pourraient s’ajouter à l’événement pour savourer les plaisirs de l’hiver », rêve David Lecointre, d’origine belge, qui est arrivé dans la région en 2000.
© Traversee Lac-St-Jean, Martin Gaudreault
Après un départ canon, la cadence diminue tranquillement. « Même s’il n’y a pas de dénivelé, j’ai l’impression de monter un col de 30 km », lance Olivier Béart, journaliste belge pour le magazine de vélo Vojo, qui m’accompagne pour une partie du parcours. Son compatriote, Bernard Dejaeghere, a aussi été étonné par le parcours. « Je ne pensais pas que ça serait aussi intéressant, car c’est plat, tout droit et tout blanc. C’est en roulant qu’on se rend compte de la difficulté du parcours, avec l’impact du vent, des traces, des changements de revêtement, de la gestion du froid et des ravitaillements. Il faut donc être très attentif », note le Belge qui est tombé trois fois.
une randonnée boréale de 15 km sera organisée au Tobo-Ski, un centre de vélo de montagne à StFélicien, le dimanche.
Si vous voulez participer à l’événement en 2016, faites vite, car au moment d’écrire ces lignes en septembre, plus de 80 des 120 places disponibles ont déjà trouvé preneur pour l’événement qui aura lieu du 26 au 28 février. Pour permettre à un plus grand nombre de personnes d’essayer le sport, un nombre illimité de participants pourra essayer un nouveau parcours populaire de 10 km au départ de Péribonka. De plus,
Une visibilité internationale La 2e Traversée du Lac Saint-Jean à vélo aura généré des articles dans pas moins de 12 magazines internationaux, répartis dans six pays, dont cinq en Europe. De plus, le film tourné lors de la première édition a été sélectionné par le Bicycle film festival qui sera diffusé dans 24 grandes villes aux quatre coins de la planète. À entendre les commentaires des participants, le bouche à oreille fera aussi son chemin, au Québec comme à l’étranger, car les cyclistes étaient ravis du professionnalisme de l’organisation et de l’accueil chaleureux des bénévoles. « On a été accueillis comme des rockstars ! », lance Bill Rodick, un cycliste du New Jersey, qui, comme plusieurs participants, a été hébergé dans une famille d’accueil lors de son passage à Péribonka. « Nous avons rencontré des amis en venant ici. Nous reviendrons », note Kendall Prescott qui est venu traverser le lac Saint-Jean avec sa fille Perrin pour se lancer un défi de taille. « Les conditions étaient parfaites, mais c’était quand même très difficile. Je n’ose pas m’imaginer ce que c’est lorsqu’il neige », ajoute cette dernière. En plus des familles d’accueil à Péribonka, c’est une armée de plus de 100 bénévoles, dont 40 espaces.ca novembre 2015
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utrition sportive hivernale
On peut maudire l’hiver ou décider d’en profiter ! Pour contrer le froid, quelques ajustements alimentaires s’imposent. Par Evelyne Deblock, M.Sc. Dt.P. Nutritionniste du sport On estime qu’une personne pratiquant un sport d’hiver dépense en moyenne 45 kcal par kg de poids corporel quotidiennement, et que cette dépense sera accrue (>55 kcal / kg) avec un exercice plus intense, des frissonnements et de l’altitude. Dans ces conditions, nos muscles utilisent davantage de glucides, la fatigue risque de se faire sentir plus rapidement nous mettant ainsi plus à risque de blessures. Danger : déshydratation! Les risques de déshydratation sont accrus lors de la pratique des sports d’hiver. Non seulement on perd de l’eau par la sueur et par la respiration, mais en plus, le froid stimule la production d’urine, ce qui augmente les pertes d’eau. Et comme on a souvent un accès limité à des toilettes, on a tendance à se sous-hydrater. Une déshydratation peut mener à une contraction des vaisseaux sanguins amenant
une difficulté à maintenir une température corporelle adéquate et favorise une fatigue prématurée. Pour contrer la déshydratation, on boit beaucoup d’eau avant l’effort, afin de commencer son entraînement bien hydraté. On devrait aussi traîner une bouteille isolée (thermos) incassable contenant une boisson chaude, afin de rester hydraté et de se réchauffer. Les sacs d’hydratation portés au dos permettent de s’abreuver facilement et rapidement. Toutefois, il faut s’assurer que le tube soit isolé, sans quoi, il gèle rapidement! Des glucides pour l’énergie! Si l’entraînement dure plus de 60 minutes, un apport en glucides peut aider nos muscles à maintenir un bon niveau d’énergie, surtout si notre dernier repas remonte à plus de trois heures. Il faut prévoir un
apport de 30 à 60 g de glucides par heure, idéalement sous forme liquide, pour favoriser l’hydratation. On se permet ainsi de fournir la même intensité à l’effort, sans pour autant alourdir la digestion. Des protéines pour se réchauffer La chaleur produite par la digestion des protéines est beaucoup plus importante que la digestion des glucides ou des gras, ce qui peut faire une différence dans la tolérance au froid durant les heures suivant leur ingestion. Il est donc important de consommer une source de protéines aux repas et en collations si on passe une longue période de temps à l’extérieur. Moins de lipides pour faciliter la digestion Les gras, bien qu’ils aient une valeur énergétique supérieure, ne sont pas à privilégier, puisqu’ils sont plus difficiles à digérer. On doit se tenir loin de la friture, des sauces grasses et du chocolat vendus dans les cafétérias de stations de ski. Concrètement, on mange quoi? • Un gruau chaud préparé avec du lait et des fruits séchés, un muffin maison accompagné d’un café au lait ou une omelette combinée à des rôties sont de
Références 1. Nanna L. Meyer, Melinda M. Manore & Christine Helle (2011): Nutrition for winter sports, Journal of Sports Sciences, 29:sup1, S127-S136. 2. Ledoux, Marielle, Lacombe, Natalie and St-Martin, Geneviève. Nutrition, sport et performance. s.l. : Géo Plein Air, 2006. 255 p. 4. Coaching Association of Canada. Nutrition for Cold Weather Sports. Coach.ca. [Consulté le 24 septembre 2015.] http://coach.ca/nutrition-for-cold-weather-sports-p140154. 5. http://jaimelerable.ca/recettes/boisson-anisee-aux-canneberges-et-lerable-pour-sportifs 40
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bons exemples de déjeuner pour débuter la journée. •U n sandwich aux œufs ou au thon, ou une soupe repas (légumineuses ou poulet et nouilles) sont des exemples de dîner pour se réchauffer et maintenir son niveau d’énergie durant la journée. •D es collations riches en glucides qui résistent au froid, faciles à digérer et faciles à manipuler avec des gants peuvent être nécessaires et devraient être trimballées avec soi. Des craquelins, des bretzels, des fruits secs, des pâtes de fruits séchés, des compotes en sachet, des céréales sèches, des barres de céréales sont des exemples d’aliments riches en glucides. Si on part plus d’une heure, on ajoute une source de protéines, comme du fromage, de la viande séchée, des noix ou des sandwiches au beurre de noix. Pour éviter que vos collations durcissent en raison du froid, gardez-les dans les poches intérieures du manteau, plutôt que dans les poches extérieures. On peut aussi les placer à côté d’un sachet chauffant (celui qu’on insère dans nos mitaines pour garder nos mains au chaud). •B oire un liquide chaud permettra de réchauffer le corps tout en l’hydratant. Une boisson sportive idéale devrait fournir entre 500 et 700 mg de sodium et entre 40 et 80 g de glucides par litre (4 à 8 % de glucides). Si on préfère boire une tisane ou un bouillon, on peut compléter avec des aliments riches en glucides qui contiennent un peu de sodium (bretzels, gels énergétiques, barres de céréales) pour remplacer les pertes engendrées par la sudation. • Un chocolat chaud fait avec du lait, un fromage accompagné d’un fruit, un yogourt grec et quelques noix sont des exemples de collations favorisant la récupération après l’entraînement. Évitez les boissons chaudes instantanées servies dans les machines distributrices, car elles sont presque toujours faites avec de l’eau et beaucoup de sucre.
Boissons sportives maisons pour sport d’hiver! Boisson anisée aux canneberges et érable
Pour 2 litres (4 portions) : • 750 ml de jus de canneberge (jus non sucré - 100 % jus) • 1,25 L d’eau chaude • 3 ml de sel • 30 ml de sirop d’érable • 1 étoile d’anis (infusée 1 heure) Par portion de 500 ml : 126 calories; 0g protéines; 0g lipides; 32g glucides, 355 mg sodium Boisson pomme et érable Pour 1 L (2 portions) : • 500 ml de jus de pomme (idéalement frais pressé pour augmenter la teneur en potassium) • 15 ml de sirop érable • 500 ml d’eau chaude • 2 ml de sel • 1 bâton de cannelle (infusé 1 heure) ou une pincée de cannelle en poudre Par portion de 500 ml : 132 calories; 0g protéines; 0g lipides; 33g glucides, 500 mg sodium ATTENTION! L’alcool est à proscrire en toutes circonstances. Il nous donne l’impression de réchauffement, car il favorise la dilatation des vaisseaux sanguins que l’on retrouve à la surface de la peau. Par contre, cette vasodilatation amène plus de sang chaud vers les parties exposées au froid, ce qui provoque le refroidissement d’une plus grande quantité de sang et une augmentation de la perte de chaleur. L’alcool inhibe aussi la douleur, ce qui peut menacer une personne qui ne réagira pas face au froid qui la menace. Et l’alcool inhibe l’hormone antidiurétique (ADH) avec comme résultat : on urine trop et trop souvent, ce qui entraîne la déshydratation.
© Alexey Poprotskiy
L’entraînement, vu par la science
S’échauffer avant, s’étirer après !
Par Xavier Bonacorsi
Sport : tous les sports Niveau : débutant à élite (pour tous)
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Débutant Initié
ans un passé pas si lointain, on voyait régulièrement les athlètes et sportifs effectuer des étirements avant de débuter leur activité. Certains appelaient même cette pratique, « séance de Réchauffement ». Grâce aux résultats de la recherche scientifique, cette pratique est dorénavant en voie de disparition. De fait, la quasi-totalité des études sur le sujet indique que de s’adonner à des étirements avant l’exercice, qu’ils soient de type statique, dynamique, FNP (Facilitation neuromusculaire proprioceptif) ou autre, nuit à la performance sportive subséquente. Une conclusion qui s’applique aux sports à efforts intermittents (soccer,
Avancé Élite
hockey), explosifs (sprint) et aux épreuves d’endurance. Les étirements ne sont pas à proscrire. Ils ont leur utilité : ils servent surtout à améliorer l’élasticité des tissus afin d’augmenter l’amplitude de mouvement (flexibilité). Mais il est fortement recommandé de les effectuer après l’exercice, alors que nos muscles et tendons sont bien chauds et souples. Qui oserait étirer une boule de pâte à modeler sans au préalable l’avoir rigoureusement réchauffée dans ses mains ? Incorporer des étirements légers à une séance d’échauffement est tout à fait acceptable, voire de mise. Il s’agit d’y aller progressivement et en douceur. Suite en page 45
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NORWEGIAN T R I C O T, D E S I G N & QUALITÉ C H A N D A I L G L I T T E RT I N D 100% LAINE DOUCE R É S I S TA N T A U X I N T E M P É R I E S
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Suite de la page 42
Bien s’échauffer pour mieux performer Les études scientifiques sont formelles : l’échauffement améliore la performance sportive. Ses principaux objectifs sont d’augmenter la perfusion sanguine et la température des muscles. Un muscle chaud se contracte plus efficacement ; l’oxygène y pénètre mieux et les enzymes y sont plus actives, ce qui favorise la production d’énergie. Bien s’échauffer stimule aussi la production de liquide synovial (liquide visqueux qui lubrifie nos articulations) et le système cardio-respiratoire. En plus de préparer ainsi le corps à l’effort, l’échauffement peut, entre autres : - prévenir les blessures musculaires et articulaires ; - diminuer les courbatures ; - améliorer la préparation psychologique (concentration).
Il n’existe pas de patron d’échauffement type qui convienne à tous les athlètes et à toutes les disciplines. Chacun doit construire son propre programme en fonction de ses préférences, de l’environnement et du sport pratiqué. Prochaine chronique : Faites faire un pas de géant à votre VO2max en seulement 14 jours !
Les éléments de l’échauffement se divisent en deux catégories : les « spécifiques » et les « non-spécifiques » à l’activité. Plus le geste sportif est simple, plus il est facile d’opter pour un échauffement spécifique. Par exemple, l’échauffement d’un cycliste pourrait simplement être constitué d’un pédalage léger (15-20 minutes) ponctué de quelques accélérations. Un coureur de fond, quant à lui, pourrait s’échauffer seulement en courant 10-15 minutes à une cadence moyenne en effectuant quelques accélérations et, pourquoi pas, quelques pompes (push-ups) ! Un échauffement non-spécifique sied davantage aux sports où les mouvements sont plus élaborés et complexes, comme l’escalade ou le tennis. Celui-ci peut inclure des exercices musculaires comme des rotations et des flexions des membres, ainsi que des exercices légers de musculation. Augmenter l’intensité et diminuer le temps L’échauffement à haute intensité vise principalement une diminution de la charge de travail imposée aux athlètes et (propre à notre société moderne) une économie de temps. Elle est surtout efficace dans les sports à efforts intermittents et les épreuves courtes à très haute intensité (sprint ou contre-la-montre). Une étude1 indique que chez les joueurs de soccer, un échauffement d’environ 15 secondes, constitué de seulement 5 répétitions maximum (5RM) au leg-press serait plus efficace qu’un échauffement traditionnel de 23 minutes ! Une autre étude2 effectuée avec des cyclistes conclut qu’un échauffement de 6 minutes à intensité très élevée (75 % de la PAM, puissance aérobie maximale) améliore la performance, lors d’un test à intensité supra-maximale, de 29 à 59 % ! Ceci suggère que plus l’épreuve est intense, plus l’échauffement gagne à l’être également.
À retenir
• Ne jamais s’étirer à froid.
• À la fin d’un bon échauffement, on ne doit ressentir aucune fatigue, mais une sensation que notre corps est chaud et en pleine possession de tous ses moyens. • Toujours bien doser l’échauffement. Il ne faut pas puiser dans les réserves énergétiques et ainsi miner la performance. • Plus il fait froid, plus l’échauffement doit être important. • Afin de ne pas perdre l’augmentation de la température corporelle acquise, il faut minimiser le temps entre la fin de l’échauffement et le début de l’entraînement ou de la compétition. • On dit « échauffement » et non pas « réchauffement ». Laissons ce terme à la catastrophe environnementale en train de tristement s’installer…
*Référence 1 High-intensity warm-ups: Effects during subsequent intermittent exercisewww.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25393323 2 Heavy Exercise Enhances Performance during Subsequent Perimaximal Exercise.www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/14652506
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Lydiane autour Icebreaker presente
Bélize Trésor à partager Par Lydiane St-Onge
Minuscule pays coincé entre le Mexique et le Guatemala, le Bélize reste encore peu connu des touristes. Mais il a peu à envier à ses voisins grâce à ses paysages paradisiaques, ses eaux turquoise, sa jungle, sa faune, sa vie marine, ses montagnes et ses îles désertes. La fierté résume bien le caractère des habitants de ce pays, indépendant depuis seulement 1981. Fiers de leur origine et de leur diversité culturelle (Africains, Métissés, Garifunas, Maya, Chinois, Indiens etc.). Fiers de leurs nombreuses langues officielles (anglais, créole, espagnol et de nombreux dialectes). Fiers de leur musique et de leurs richesses naturelles. Des gens heureux et généreux avec les voyageurs qui sont accueillis à bras ouverts avec un sourire sincère. Malgré sa petite superficie (23 000 km2, soit à peine plus grand qu’Israël) le Bélize offre un terrain de jeu varié et excitant où le potentiel d’expériences mémorables est considérable. En un mois, je n’ai pas eu une seule seconde d’ennui ! On y vient pour relaxer ou, pour une hyperactive comme moi, profiter de chaque parcelle du territoire pour bouger du lever au coucher du soleil ! Le choix est difficile… mais voici mon top 5 des activités ! 46
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1- Une journée de plongée en apnée sur Caye Caulker De nombreux lamantins s’y sont donnés rendez-vous et vous aurez peut-être la chance de nager près d'eux ! Plus au nord, le Hol Chan Marine Reserve est une des plus vieilles réserves du pays qui vise à protéger la faune marine. Des tonnes de poissons, des tortues, des raies, des requins ont trouvé refuge dans cette barrière de corail. La fin de journée est propice à la pêche au harpon qui permet aux plus habiles de contribuer au souper ! Conseil : le tour de Jacob et Shorty que vous pourrez réserver depuis l'auberge de jeunesse Bellas sur Caye Caulker. 2- Les grottes ATM près de San Ignacio De l'action à l'état pur : nager, sauter, grimper et explorer dans ce tour d'une journée complète. Des grottes qui sont chargées d’histoire puisqu’on y retrouve des vestiges de la civilisation Maya : poterie, céramique et restes de squelettes humains ! 3- Un voyage en voilier de 3 jours Pas si sportif ? Erreur ! C’est une bonne opportunité pour faire une foule d’activités : plongée en apnée, pêche au harpon, exploration des eaux peu profondes. On peut aussi en apprendre plus sur le métier de matelot en hissant les voiles, faire des escales sur des îles désertes et camper sous un ciel étoilé. Pépère une sortie en voilier ?!? 4- Une expédition en planche à pagaie dans les mangroves À Contour, des locaux passionnés par la planche à voile et le paddle board prêtent de l’équipement de qualité. On peut aussi prendre des cours ou s’offrir un « day tour » organisé par le propriétaire, une expédition qui fait découvrir le fragile écosystème qui entoure l'île de Caye Caulker. On a ainsi la chance de voir et d'apprendre sur la faune tout en faisant de l'exercice. 5- Plonger dans le Great Blue Hole Les passionnés de plongée connaissent bien le fameux Great Blue Hole (Grand Trou
du monde
Bleu) du Bélize, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Phénomène naturel surprenant créé il y a des milliers d'années, il s’agit littéralement d’un trou circulaire de 124 mètres de profondeur où vivent des requins, une flore marine d'exception et des immenses stalactites. Les plongeurs plus expérimentés descendent jusqu’au fond du trou… Une expérience inoubliable !
Lydiane St-Onge anime l’émission Lydiane autour du monde, présentée par évasion le mercredi à 20 h et en reprise le samedi matin à 10 h, et le dimanche à 22 h.
Rencontres en tous genres • Un guide de plongée en apnée « qui chuchote à l'oreille des poissons ». Lorsqu'il est en-dessous de l'eau, il y a toujours un banc de poissons qui le suit et ses deux amis requins qui se prennent pour des animaux de compagnie ! Il les flatte, les pousse, joue avec eux. • Un propriétaire local d'une agence de plongée organise des journées de nettoyage des coraux à ses frais. Il a à cœur la préservation de la deuxième plus grande barrière de corail au monde. • Une Canadienne établie depuis plus de huit ans dans le pays a décidé de fonder une école secondaire sur l'île de Caye Caulker, car il n'y en avait pas. Grâce à elle, des jeunes avec peu de moyens sont éduqués et s'épanouissent dans leur travail. Toute la communauté de l'île contribue à cette initiative en donnant ou en s'impliquant en tant que professeur bénévole.
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« Au lieu d’enchaîner des descentes blasées sur des pistes groomées, les gens sont maintenant prêts à passer la journée dans le bois à faire un effort physique pour vivre LA belle descente », dit Marc-André Lebuis de Éco Plein Air, qui guide des expéditions hors-piste à la Vallée-Bras-du-Nord. La foule, l’attente, les descentes sur un tapis prévisible et la nature loin en périphérie, c’était hier. Aujourd’hui, les amateurs de sport font un retour aux sources. François Roy, de Vertigo Aventures, est du même avis : « Les gens préfèrent deux descentes sensationnelles dans une journée plutôt que d’en faire 25 ordinaires. La qualité versus la quantité. » Jeff Rivest, adepte du hors-piste et représentant pour la marque Dynafit dans l’est du Canada, ne voit pas que des puristes de la glisse dans cette nouvelle tendance. « Avant, c’était exclusivement des skieurs alpins qui s’adonnaient au ski de montagne (ou randonnée alpine) pour accéder à des terrains de glisse plus intéressants. On voit maintenant un engouement de sportifs qui tripent sur le côté fitness du sport : ils grimpent la montagne et se font un super entraînement, puis ils profitent d’une descente à leur goût, que ce soit dans de la grosse neige folle ou sur du damé. L’attente aux remonte-pentes, on n’en veut plus! On est plus actif et on souhaite bouger », résume Jeff Rivest. Le courant est tel qu’aux États-Unis, on parle même de ski fitness. L’équipement, source de démocratisation
Outre le changement de mentalité, l’évolution de l’équipement a été un moteur de popularité pour le ski hors-piste. « Il y a 20 ans, les skis ne flottaient pas, alors ça 48
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prenait toute une technique pour skier dans la poudreuse. Aujourd’hui, les planches plus larges et légères ont rendu possible une certaine démocratisation du sport », raconte François Roy, coordonnateur de Vertigo Aventures. Même la technologie des planches à neige divisibles s’est aussi raffinée pour rendre l’ascension plus aisée. Le ski hors-piste est d’ailleurs le seul segment de sport de glisse qui connaisse une progression depuis quelques années. Déjà, en 2013, MEC faisait référence à une augmentation de 40 % des ventes d’équipement hors-piste au Canada. Maxim Bolduc, expert MEC en ski du magasin de Québec commente : « On perçoit sans aucun doute une progression importante des ventes dans les trois essentiels du hors-piste, soit la pelle, la sonde et le détecteur de victimes d’avalanche (DVA) ». À la boutique Le Yéti, un commerce montréalais qui connaît bien les sports horspiste, Mathieu Barré a remarqué un changement dans sa clientèle : « Le hors-piste est notre créneau depuis 1986, alors ce n’est assurément pas nouveau pour nous. Ce qui l’est par contre, c’est la variété de notre clientèle. Ce ne sont plus que des connaisseurs qui viennent chez nous, on a aussi maintenant beaucoup de curieux ». La nouveauté ne se passe pas que du côté de la demande : Le Yéti tient désormais des modèles de ski des grandes marques comme Salomon et Atomic, qui n’offraient pas de produits pour cette niche par le passé. De son côté, Jeff Rivest de Dynafit – la seule marque spécialisée dans le ski de montagne – reçoit des demandes de produits par des détaillants généralistes comme Oberson.
Les montagnes québécoises ne promettent pas toutes un territoire hors-piste paradisiaque. Si la Haute-Gaspésie offre l’expérience totale, un nombre croissant de centres de ski font maintenant des efforts pour développer un terrain qui donne une bonne expérience hors-piste. « Le hors-piste, c’est d’abord une question de qualité de neige naturelle, puis d’intimité avec la nature », résume François Roy. Pour ça, il n’est pas nécessaire d’avoir de hauts sommets sauvages, mais il faut tout de même une certaine surface de jeux pour éviter que la grande vague d’enthousiastes ne détériore la qualité d’expérience de chacun. Or, la province est vaste, mais son terrain aménagé pour le hors-piste, lui, est toujours en développement. « Au Québec, on a de la pente, mais nos forêts sont très denses, dit Marc-André Lebuis d’Éco Plein Air, aussi ancien travailleur forestier. Le ski hors-piste, ce n’est pas du ski sauvage. Il faut un certain aménagement du terrain. Il n’est pour l’instant pas question d’ouvrir la Vallée-Bras-du-Nord au grand public tant que l’aire de terrain aménagé ne sera pas plus grande », ajoute-t-il. François Roy se questionne lui aussi sur le degré de saturation de l’aire skiable des Chic-Chocs, lourdement légiférée par mesure préventive pour la conservation des caribous en Haute-Gaspésie. Du côté de la SEPAQ, la donne est différente : « Il y a quatre ans, on a développé du terrain hors-piste pour répondre à la forte demande. Les gens nous disaient être tannés de circuler dans les mêmes sentiers. Ils voulaient aller voir ailleurs et se sentir seuls au monde », dit Gilbert Rioux, conseiller au service collectif de la SEPAQ. « On a identifié sept parcs où des portions de territoire étaient en mesure de subir la pression écologique du sport hors-piste – on a un mandat de préservation et ce n’est pas vrai que la couche de neige protège tout – puis qui offraient un terrain de jeu aux points de vue dignes d’intérêts. Or, l’achalandage n’est pas proportionnel à la demande », précise le conseiller. « Il y a beaucoup d’intéressés, mais peu de braves ! », résume-t-il. La sécurité en hors-piste
Au-delà de la bravoure, l’important, c’est surtout d’être informé. « Toute pente qui a une inclinaison raisonnable, disons entre 25 et 50 %, et qui n’a pas une grande densité forestière présente un risque d’avalanche. En somme, tout terrain qui est intéressant pour le ski hors-piste peut présenter un risque d’avalanche », résume Dominic Boucher, directeur général d’Avalanche Québec.
Back, side, slack ou front country ?!? Le hors-piste pur et dur (backcountry) : ski en zone reculée hors des limites de la zone skiable d’un centre de ski. Aucun service. Le hors-piste assisté (sidecountry) : ski sur un terrain à l’extérieur des limites de la station, mais ne nécessitant qu’une légère approche pour retourner près des remontées mécaniques et autres services. Le sous-bois sauvage (slackcountry) : ski hors-piste accessible via une remontée mécanique ou la voiture. Le tout près des pistes (frontcountry) : ski hors-piste près de tous les services, y compris les services d’urgence.
Heureusement, la sensibilisation et la formation auprès de la population pour promouvoir le sauvetage autonome a fait son chemin : « Les gens sont indéniablement plus informés qu’il y a 15 ans, où les skieurs ne connaissaient même pas l’équipement de sauvetage. Aujourd’hui, ils connaissent les caractéristiques d’un terrain dangereux et savent identifier les points de déclenchement fréquents. » « Les gens qui s’aventurent hors-piste n’ont pas le choix de s’arranger pour être autonomes, poursuit Dominic Boucher. En arrière-pays, ça prend plus d’une heure pour aller chercher de l’aide, une aide qui doit ensuite avoir le temps de se rendre au lieu de sauvetage. Or, on sait qu’après 15 minutes sous la neige, les chances de survie sont d’un mince 50 %, alors qu’après 5 minutes, elles sont toujours à 90 %. » Fait heureux : la popularité croissante du sport hors-piste n’a pas entraîné une hausse d’incidents liés aux avalanches. Aucune mort de skieur ou randonneur n’a été rapportée par Avalanche Canada depuis 2009. Quant aux avalanches déclarées, elles se maintiennent entre 5 et 10 annuellement dans les Chic-Chocs. Les skieurs qui s’adonnent au ski hors-piste doivent en général signer une décharge de responsabilité. Visant aussi à faciliter le développement de terrain hors-piste, la Fédération québécoise de la montagne et de l’escalade (FQME) offre désormais une assurance aux propriétaires de domaine pour les couvrir en cas d’incidents sur leur terre. En adhérant à la Fédération, les skieurs profitent quant à eux d’une assurance évacuation partout au Canada. Ce service est aussi disponible sur une base quotidienne, qui s’ajoute au tarif hors-piste de certains centres de ski.
Mont du Porphyre, Chic-Chocs Photo : ©Québec maritime, Éric Marchand
Hors-piste pour tous?
Top 10 du hors-piste québécois ! Par Véronique Champagne
La Réserve
Les monts Chic-Chocs (Mont Vallières, Mont Lyale, Mines Madeleine, Hog’s Back, Mont Blanche-Lamontagne)
Région : Haute-Gaspésie Accès : marche d’approche et ski de montagne seulement, autonomie complète Aire skiable : 3 500 km2 Dénivelé : entre 400 et 650 mètres Tarif : accès au parc national de la Gaspésie ou via des coopératives et des entreprises spécialisées Ce qu’on en dit : le paradis du hors-piste au Québec Vallée Taconique
© Dennis Van De Water
Région : Haute-Gaspésie Accès : ski de montagne ou remontée en motoneige Aire skiable : deux versants Dénivelé : 550 mètres Tarif : entre 129 $ et 229 $ par duo, selon les services Ce qu’on en dit : un microclimat de neige naturelle Murdochville
Région : Haute-Gaspésie Accès : ski de montagne ou remontée en motoneige Aire skiable : 350 mètres (maximum) Dénivelé : quatre monts, plusieurs dizaines de pistes et sous-bois Tarif : variable Ce qu’on en dit : le paradis de la poudreuse au Québec Mont-Édouard
Région : Saguenay Accès : via sentier d’ascension Aire skiable : 22 acres Dénivelé : 450 mètres Tarif : 20$ si autonomie Ce qu’on en dit : une chance unique de parcourir l’arrière-pays East-Hereford
Région : Estrie Accès : marche d’approche et ski de montagne Aire skiable : terrain à définir Dénivelé : 250 mètres Tarif : 22 $ Ce qu’on en dit : un nouveau terrain de jeu pour la saison 2015/2016 50
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Région : Québec Accès : marche d’approche et ski de montagne Aire skiable : 7,5 acres Dénivelé: 225 mètres Tarif : gratuit ou 10 $ si remontée mécanique Ce qu’on en dit : une première saison 2015-2016 de ski hors-piste sur le Versant Sud Vallée de la JacquesCartier
Région : Québec Accès : marche d’approche et ski de montagne Aire skiable : 150 hectares Dénivelé : 330 mètres Tarif : accès au parc national Ce qu’on en dit : un terrain sauvage où il ne faut pas avoir peur des branches mortes ou autres obstacles Mont-Tremblant
Région : Laurentides Accès : remontée mécanique ou ski de montagne Aire skiable : 88 acres Dénivelé : 645 mètres Tarif : 5,99 $ Ce qu’on en dit : possibilité de skier partout après la montée sportive, pour ceux qui ne boudent pas les pistes damées. Sutton
Région : Canton de l’est Accès : randonnée facile ou intermédiaire Aire skiable : 3 circuits, de même que l’accès au reste du domaine skiable Dénivelé : 460 mètres pour le circuit expert Tarif : 10 $ Ce qu’on en dit : tout nouveau en 2015, pour la montagne qui est déjà renommée pour ses sous-bois Owl’s Head, Secteur « Que’quepart! »
Région : Cantons-de-l’Est Accès : remontée mécanique ou ski de montagne Aire skiable : 4,8 kilomètres de raquettes ou de peau de phoque Dénivelé : 400 mètres Tarif : 15 $ Ce qu’on en dit : terrain de jeux clandestin devenu officiel (et aménagé) en 2014
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par Xavier Bonacorsi
Outils de survie
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Quand pelleter sauve des vies
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Sac à dos gonflable sans air-comprimé À la différence des autres sacs à dos gonflables, le Halo 28 ne nécessite pas de cartouche d’air comprimé. Ceci élimine les frais de remplissage ainsi que le risque de se voir refuser l’accès par la sécurité de certains aéroports. Le ballon se gonfle (en 4 secondes) grâce à la technologie Jet Force : un ventilateur ultra-puissant alimenté par une pile au lithium-ion rechargeable. Un dégonflement automatique est également assuré par le ventilateur trois minutes après le déploiement du ballon, afin de créer une poche d’air autour du skieur enseveli. Avec un volume de 28 litres, plusieurs poches de rangement, un harnais et des bretelles conçues pour le mouvement, c’est un sac de jour tout indiqué pour skier en tout confort et sécurité. Black Diamond Halo 28 Jetforce (1395 $) www.blackdiamondequipment.com
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Pour secourir une aiguille dans une botte de foin En matière de sécurité en montagne, le DVA (Détecteur de Victime d’Avalanche) est la pièce d’équipement obligatoire. Le Neo de Arva est l’un des rares DVA dont la bande de recherche atteint 60 m de large. Ses principales caractéristiques : fonction de marquage de victimes, indicateur multi-victimes, indicateur de mauvaise direction, écran numérique rétro-éclairé à DEL, autonomie de 250 heures en mode émission et de 40 heures en mode recherche. Un DVA léger (230 g) et très performant; parfait tant pour le débutant que le plus aguerri des montagnards.
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Ski HOK.
Hybride entre le ski de randonnée et la raquette, parfait comme ski hors-piste de proximité, le Ski HOK permet de se balader dans les champs et bois autour de chez soi, dans son érablière et partout où on utilise des raquettes traditionnelles.
Le ski-raquette. Par Nathalie Rivard
Plus court que le ski de randonnée, avec ses 125 ou 145 cm, il a une peau intégrée qui donne plus de traction dans les montées et des fixations universelles comme sur les planches à neige ou à trois pointes avec talonnières. Il existe aussi en version 162 cm pour le ski Köm, un nouveau modèle qui sera lancé cette année et qui se rapproche plus du ski de randonnée.
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© Frédérique Sauvée
Créé par deux mordus de ski, le Québécois François Sylvain et l’Américain Nils Larsen, le ski HOK est inspiré des chasseurs des montagnes de l’Altaï en Eurasie qui utilisaient un ski plus court avec une peau fixée en dessous en permanence pour se déplacer, ainsi qu’un grand bâton pour se diriger et garder leur équilibre. La version nord-américaine a été conçue pour assurer un bon équilibre entre la glisse et la peau, afin d’avoir du mordant en montée, tout en permettant de bien contrôler les descentes en hors-piste. À la base, les concepteurs voulaient offrir un produit qui pourrait être utilisé comme une raquette sur le plat, mais qui tirerait avantage de sa glisse pour descendre plus vite. En descente, on utilise la
technique du télémark d’un pied devant l’autre, ce qui est très pratique dans les forêts denses où l’espace entre les arbres est souvent étroit. Quelques commentaires glanés auprès d’utilisateurs permettent d’en savoir un peu plus. Claudie Préfontaine, de Mont-Laurier, s’est procurée des skis HOK il y a deux ans parce qu’elle a été séduite par la liberté de pouvoir skier n’importe où, hors des pistes damées et surtout, de ne pas devoir farter ses skis. Autre plus : la facilité à attacher les fixations universelles sans enlever gants ou mitaines. Le seul bémol dans son cas : la descente. Même sur des pistes faciles, elle n’a pas l’impression d’être toujours en contrôle… tout en sachant qu’elle ne maîtrise pas la technique du télémark. De son côté, Olivier Paradis qui pratique le Ski HOK depuis plusieurs années et qui a été guide pendant deux ans à l’Auberge des Chic-Chocs, donne toujours des cours de descente à ses clients qui veulent s’y initier, car sinon, ils n’ont pas autant de plaisir à s’en servir. Ce qu’il aime le plus du Ski HOK ? Sa polyvalence, même s’il est moins agressif qu’un vrai ski de randonnée. En plus d’initier des clients au ski HOK, il a aussi fait des expéditions d’un à dix jours à Kujjuaq où il a tiré un traîneau chargé d’équipement. Là-bas, le Ski HOK est le seul ski qui lui permette de sortir par temps très froid, car il peut mettre des couvre-bottes doublés par-dessus ses bottes de randonnée et rester bien au chaud. Le seul hic par temps glacial, c’est que le plastique des fixations a tendance à devenir plus raide. Envie de les essayer? Location disponible dans plusieurs endroits, surtout dans la région de Québec, ainsi que dans certains parcs de la SÉPAQ. Pour voir la liste ou pour vous procurer ce produit, visitez le site de Altaï skis : www.altaiskis.com.
DÉCOUVREZ l’autre montagne des LAURENTIDES - Alt. 783
80 KM SENTIERS PÉDESTRES ET RAQUETTES REFUGES : 6 en montagne 8 au Village des Bâtisseurs NOUVEAUTÉ NOVEMBRE 2015 PAVILLON D’ACCUEIL 819 587-3882 • 1 877 587-3882
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55 KM SKI NORDIQUE 45 KM SKI CLASSIQUE ET PAS DE PATIN
12
activités pour profiter de l’hiver. Un week-end à la fois
Par Frédérique Sauvée
Laissez LES
Du début décembre à la fin mars, combien de sorties de week-end mettrez-vous à votre agenda? En voici 12 qui méritent d'y figurer!
ours
HIBERNER!
Finis les regrets de fin de saison lorsque l'on déplore ne pas avoir réalisé toutes les activités que l'on avait rêvé de faire. La méthode du « je planifie tous mes week-ends d'hiver dès le mois de novembre » est à considérer ! Bye bye le manque de motivation, la mauvaise organisation et les activités et hébergement qui affichent complets. 54
novembre 2015 espaces.ca
1.
Ski Hok à la station touristique Duchesnay
Le ski Hok a la cote cet hiver. Essayez-le à la station touristique Duchesnay, à 30 minutes de Québec. Trois zones y sont délimitées sur la montagne située en arrière de son auberge : une zone d’initiation qui propose de douces descentes jusqu’au bord du Lac Saint-Joseph, et deux autres secteurs plus escarpés et plus éloignés (à 5 km de l’accueil). L’activité est libre et les skieurs peuvent grimper et descendre la montagne à leur rythme. Ceux qui veulent s’y initier peuvent participer tous les dimanches matins à une activité encadrée par un guide qui partage ses trucs et astuces pour bien glisser. Location de skis Hok sur place, pour adulte et, dès cet hiver, pour enfant également. Quand y aller : après une bonne bordée de poudreuse. Où se loger : à l’auberge Duchesnay, en chalets sur le domaine ou encore au refuge du sommet. Se renseigner : sepaq.com/ct/duc
2.
Raquette sur le sentier des Cimes au parc national du Mont Mégantic
Plus isolé et moins achalandé que le secteur de l’Observatoire, le secteur de Franceville est un coup de cœur qui offre un nouveau regard sur les reliefs givrés du parc. Le plus beau point de vue du secteur revient incontestablement au Pic de l’Aurore (800 mètres d’altitude), un belvédère naturel qui offre un panorama sur le Mont Mégantic et le massif boisé qui s’enroule autour. Le sentier des Cimes-de-Franceville y conduit les randonneurs en raquette sur une boucle de 11,4 km avec 375 mètres de dénivelé et une succession de points de vue, tous reliés par un très beau parcours forestier qui serpente sur la crête de la montagne. Quand y aller : dès que les premières neiges permettent de chausser les raquettes. Où se loger : dans l’un des sept chalets EXP du secteur de Franceville Se renseigner : sepaq.com/pq/mme
3. Fatbike à la Forêt Montmorency
5. Graphineige au parc national de la Mauricie
Amateurs de fatbike dans la région de Québec, partez chevaucher votre monture à gros pneus sur les sentiers de la Forêt Montmorency, où 10 km sont aménagés sur quatre parcours. Le sentier le plus facile part du pavillon principal et remonte la rivière sur un circuit plat et agréable de 2 km linéaire. À mi-parcours, on peut bifurquer sur un sentier intermédiaire qui grimpe à travers la forêt et se termine à proximité du secteur le plus extrême qui offre deux descentes décoiffantes. Pas de location de vélo sur place.
Réservez votre lac, empruntez un GPS et des raquettes à l’accueil du parc et… partez créer votre œuvre d’art éphémère. À deux (au minimum), l’un donne la latitude et longitude référencées sur une carte, l’autre suit les indications et trace la voie avec ses raquettes. Pas à pas, le dessin prend forme. Une fois votre œuvre terminée (comptez 5 à 6 heures, comprenant la randonnée pour se rendre au lac), grimpez jusqu’à un promontoire afin d’admirer de haut votre chef-d’œuvre apparu comme par magie sur la neige. Il est possible de concevoir son propre dessin ou bien de choisir l’un des trois proposés par le parc.
Quand y aller : une belle journée d’hiver, quand les sentiers sont bien tapés. Où se loger : une dizaine de chalets et refuges à louer sur place. Se renseigner : foretmontmorency.ca
4. Raquette sur le sentier des 3 Monts, Thetford Mines
Quand y aller : un jour de beau temps pour éviter que le dessin tracé ne se fasse balayer par une tempête de neige. Où se loger : aux gîtes Wabenaki ou Andrew qui offrent l’hébergement individuel ou en groupe dans le parc. Se renseigner : pc.gc.ca/fra/pn-np/qc/mauricie
Région méconnue pour son côté nature, la région de Thetford Mines est pourtant une destination intéressante pour la randonnée en raquette. Les massifs miniers désaffectés de Saint-Joseph-de-Corelaine forment étonnamment un beau décor alpin à observer depuis le sommet des 3 Monts : Oak (460 m), Kerr (494 m) et Caribou (558 m) où serpente un réseau de 20 km de sentiers pédestres. On choisit de se rendre à l’un des sommets ou bien à deux, ou même aux trois, sur une ou deux journées de raquette. Les sentiers grimpent fort mais sont très accessibles et seule la longueur choisie de la randonnée accentuera sa difficulté (jusqu’à 15.3 km linéaires).
6. Hors-piste au parc national de la Jacques-Cartier
Quand y aller : par une journée de belle visibilité. Où se loger : dans l’un des hébergements (chalet ou yourtes) du secteur Vimy Ridge, près des sentiers ou à l’auberge La Bonne Mine, à Thetford Mines (aubergelabonnemine.com). SSe renseigner : 3monts.ca
Quand y aller : février ou mars, après une belle bordée de neige. Où se loger : sur place en chalets EXP, camps rustiques, camping d’hiver ou yourtes. Se renseigner : sepaq.com/pq/jac
Existe-t-il un secteur hors-piste au parc national de la Jacques-Cartier? Il en existe même deux, l’un en arrière du Centre de découverte et de services, et l’autre, plus reculé et réservé aux experts. On pense alors au plaisir d’y glisser en ski de rando, en planche à neige ou encore en télémark… mais avez-vous pensé à la raquette ? La glisse n’est pas aussi rapide mais les amateurs du genre apprécieront de dévaler les pentes et de s’immerger dans la neige presqu’au cou après une belle grimpette hors-sentier. Une alternative aux randonnées balisées du parc, parfois très achalandées.
7. Expédition en traîneau à chiens dans l'arrière-pays
du Saguenay
Le traîneau à chiens n’est pas que pour les touristes français ! L’activité relève parfois plus du sport de glisse de haut niveau que de la simple balade conduite par Pitou. À l’AnseSaint-Jean, la compagnie Plein Air de l’Anse propose des mini-expéditions de deux jours lors desquels on est amené à conduire son propre attelage. On part explorer l’arrière-pays du Saguenay à travers un dédale de lacs enneigés et où la nuit se passe sous une tente amérindienne chauffée par un poêle à bois. Un périple de 75 km mémorable pour qui aime s’amuser en compagnie d’une meute de gros toutous. Quand y aller : de janvier à avril, tant que les conditions de neige le permettent. Où se loger hébergement compris dans le forfait de deux jours, deux nuits (585 $/pers) Se renseigner : entrechienetloup.ca
8. Paraski sur le lac Saint-Jean Quel plus beau terrain de jeu pour pratiquer le paraski que l’immensité glacée du lac Saint-Jean ? Cette banquise solide comme un roc dès la fin du mois de janvier invite les amateurs de skis tractés à lever les voiles et à se laisser porter jusqu’à l’horizon. À Saint-Gédéon, la compagnie Les Voiles Carl Veilleux propose la location de l’équipement ainsi que des cours d’initiation pour devenir autonome sur la neige. Par la suite, vous serez prêt pour la traversée complète du lac Saint-Jean ! Quand y aller : de fin janvier à début mars (selon les conditions météo). Où se loger : en chalets ou appartements au centre de villégiature Dam-en-Terre, à Alma (damenterre.qc.ca). Se renseigner : lesvoilescarlveilleux.com
inspirez
explorez!
CET HIVER, VENEZ VIVRE LA MERVEILLE DE CHAUDIÈRES APPALACHES ET LE COUPS DE COEUR DE LA RÉGION DE THETFORD. VENEZ APPRÉCIER LA CHALEUR D’UN BON FEU DE BOIS ET DORMIR DANS UNE YOURTE OU UN CHALET DES 3 MONTS. Un réseau de 20 kilomètres de sentiers de raquette de tous les niveaux de difficulté vous attendent et sont accessibles de nos hébergements.
6, av. St-Patrick (route 112) St-Joseph-de-Coleraine G0N 1B0 Tél. : 418 423.3351 info@3monts.ca
www.3monts.ca
9. Ski de fond au Camp Mercier On peut déjà vous entendre vous exclamer : « Mais c’est un grand classique » ! Oui, mais combien d’entre vous n’y ont encore jamais posé leurs spatules ? Le Camp Mercier, situé au cœur de la réserve faunique des Laurentides, propose parmi les plus beaux circuits de ski de fond classique et pas de patin au Québec, autour du beau lac à Noël et de sa forêt d’arbres matures. Le réseau de sentiers est tellement développé qu’on y passe facilement deux jours entiers à skier, avec une nuit passée au pied des pistes, dans l’un des 19 chalets à louer. Les raquettistes ne seront pas en mal d’action avec de très beaux parcours mis à leur disposition. Un classique à (re)découvrir. Quand y aller : de mi-décembre à fin mars, évitez les périodes de vacances et réservez tôt votre chalet. Où se loger : en chalets de 2 à 6 personnes répartis dans trois secteurs donnant sur un lac. Se renseigner : sepaq.com/rf/lau/camp-mercier
10. Coupe du monde FIS de ski de fond à travers
Randonnées
DE
NUIT OU DE JOUR
Marche hivernale | raquette | ski de fond | hébergeMent (camps rustiques et tentes prospecteur)
le Québec
Apprenez les meilleures techniques de ski de fond en regardant les pros s’affronter lors de leur passage sur le sol québécois. En mars prochain, le Ski Tour 2016, la plus prestigieuse compétition à étapes de l’année, s’installe à Gatineau, Montréal puis Québec pour quatre épreuves de haut calibre disputées en plein centre-ville. Un événement spectaculaire à marquer tout de suite sur votre agenda ! Quand y aller : du 1er au 5 mars 2016 Se renseigner : skitourcanada.com
11. Cat-ski et cat-raquette à la station du Massif du Sud Atteignez un territoire jusque-là inaccessible à bord d’un véhicule muni de chenillettes et partez explorer, en skis de randonnée ou en raquettes, les pentes enneigées. La station du Massif du Sud vous propose de sortir des sentiers battus dans l’arrière-pays de son domaine skiable. La promesse d’une poudreuse sans limite. Quand y aller : après une bonne tempête, de décembre à avril. Où se loger : en chalets sur place ou dans le parc régional du Massif du Sud voisin (massifdusud.com) Se renseigner : massifdusud.net
12. Patin sur l’anneau de glace de l’Estérel
Oui, on est HIVER! montham.ca | 819 828-3608 Le Parc régional est exploité par la mRc des Sources. photo : Jonathan tessier
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novembre 2015 espaces.ca
103, route 257 ouest, Ham-sud (québec)
Une fois figés par la glace, les lacs Dupuis et Masson, à Sainte-Marguerite, se transforment en une patinoire de très belle taille accueillant les férus de glisse. On chausse les patins à l’hôtel L’Estérel qui trône sur leurs berges, et on part pour une randonnée glacée de 8 km (aller-retour). Une bonne distance, autant pour ceux qui souhaitent se balader que s’entraîner. Les collines et demeures cossues plantent le décor de ce coin des Laurentides. Une activité à faire en famille. Quand y aller : de fin janvier à début mars. Où se loger : dans l’une des suites de l’hôtel Estérel qui possède aussi un restaurant et un spa. Se renseigner : esterel.com
Vallées savoyardes
© Freeride 2014 - C.Cattin OT Val Thorens
chacun sa voie
M
on vol vers les plus beaux domaines skiables du monde tire à sa fin. De mon hublot, j’aperçois les Alpes françaises, un terrain de jeu dont je rêve depuis 1992, et dont les pentes m’avaient séduit lors des Jeux Olympiques d’Albertville et de la Savoie. Arrivé à Genève, je saute aussitôt dans l’autobus qui assure la connexion vers les stations de ski. Ma direction : la Tarentaise Vanoise, une région française à la frontière de la Suisse et de l’Italie qui s’étage de 400 à 3 852 mètres. par Stéphane Tellier, expert voyage Évasion Suite en page 60 espaces.ca novembre 2015
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Suite de la page 59
A
p rès 2h30 de zigzag dans les cols savoyards, je pose mes valises au Club Med de Peisey-Vallandry situé aux pieds des pistes de Paradiski, le domaine skiable par excellence de la Savoie. Créé en 2003, il regroupe les domaines de la Plagne et des Arcs / Peisey-Vallandry grâce au téléphérique Vanoise Express, le plus grand au monde qui permet de sauter en moins de quatre minutes d’une vallée à l’autre.
Aussitôt les G.O. salués, je pars explorer le village de Peisey. Ici, aucune structure n’encombre le panorama grandiose composé de 425 kilomètres de pistes bien protégées par le glacier de la Bellecôte et le glacier de l’Aiguille Rouge. La beauté des stations du Paradiski réside dans la proximité des pistes avec les hébergements situés à quelques mètres des remonte-pentes. Peisey-Vallandry est un bon point de départ pour les familles qui désirent initier leurs jeunes au ski et pour les débutants. Plusieurs écoles encadrent le développement des skieurs qui pourront s’habituer graduellement aux difficultés du terrain. Pour les adeptes expérimentés du hors-piste, le domaine du Paradiski offre de prodigieuses expériences. La face nord de Bellecôte ou la forêt de Malgover, souvent cités, de même que le couloir Vallançant. « Les pentes sont abruptes et les parcours saisissants. En skiant avec un guide, on profite au maximum des descentes dans un cadre sécuritaire » explique Kathleen Doucet, skieuse d’expérience qui fait partie du groupe invité par le Club Med. Mais c’est en parlant avec l’instructeur de ski Stéphane de Coberge que je saisis l’ampleur du domaine. « Vous pouvez skier toute la semaine et ne jamais faire la même piste. » Il m’explique aussi que Peisey-Vallandry est très apprécié pour ses sentiers de raquettes, de ski de fond et ses cascades de glace. Pendant plusieurs mois le soleil n’atteint pas la face nordique de Peisey-Vallandry, ce qui donne des possibilités naturelles fabuleuses pour les pratiquants confirmés d’escalade de glace. En plus d’offrir des conditions de ski exceptionnelles, la Savoie possède aussi une cuisine régionale savoureuse. À chaque soir je m’assure d’y faire honneur surtout lorsqu’il y a sur ma table la fondue au Beaufort, ce fromage du terroir essentiel à la gastronomie savoyarde. Après quelques jours passés à Peisey-Vallandry et après 1h30 de voiture, j’arrive à Val Thorens, une station de ski dans les 3 Vallées qui s’est développée sur un sommet rocailleux à 2 300 mètres d’altitude. Dès les premières minutes, on réalise qu’on est ici dans un tout autre univers que Peisey-Vallandry. À Val Tho, comme disent les locaux, la foule est plus jeune, plus fashion. Les accents de toutes nationalités contribuent au caractère international de la place. Fathia, employée à la centrale de réservation de Val Thorens confirme mes impressions : « Ces dernières années, la station a acquis une renommée internationale. On dénombre de plus en plus d’Israéliens, de Brésiliens et de Russes parmi les nombreux visiteurs dont nos cousins les Canadiens ». Ici, les soirées commencent avec l’apéro au bar 360 situé au cœur des pistes et se poursuit ensuite à la discothèque Malaysia jusqu’aux petites heures du matin. Au-delà du jet-set international et des soirées bien arrosées, la renommée de Val Thorens est justifiée par des conditions de ski exceptionnelles qui font des jaloux dans la région ! Les débutants y trouvent leur compte, mais l’expérience sera décuplée pour ceux qui optent pour le hors-piste. Le skieur expérimenté se régalera de pentes raides et de conditions extrêmes sur les pistes Saints Pères, Couloir Guillon, et Cime Caron. La liste est longue et les plaisirs garantis grâce à ses six mètres de neige sèche et de poudreuse qui recouvrent à perte de vue des champs de hors-piste. Il y a plus de 150 km de pistes balisées pour s’amuser à Val Thorens mais on peut skier en hors-piste sur plus de 1 000 mètres de dénivelés à partir de la cime Caron qui règne à 3 195 mètres jusqu’à la station. La descente est marquante pour ceux qui cherchent à vivre l’expérience ultime en compagnie d’un guide de haute montagne. Leurs connaissances du terrain et leur analyse des différentes surfaces apportent un très apprécié sentiment de sécurité lorsqu’on dévale des surfaces extrêmes pour la première fois. Après plusieurs jours de ski, mon corps rassasié est moins pressé de partir que lors de mon arrivée à Genève. Une fatigue physique s’installe, résultat de descentes mémorables dans un environnement où je n’hésiterai pas à retourner. Les frais de ce voyage ont été assumés par le Club Med de Peisey-Vallandry et de Val Thorens Sensations 60
novembre 2015 espaces.ca
Coups de food NOUVEAUTÉ
Mercredi 20 h, en rappel samedi 10 h et dimanche 22 h
evasion.tv En compagnie du foodie Sébastien Benoit, une personnalité partage ses plus grands « coups de food » : pub vietnamien, boucherie artisanale, salon de thé, délices grecs, pâtisserie réconfortante, casse-croûte haïtien, sandwicherie italienne, restaurant haut de gamme. Chacun son style et ses préférences pour de fabuleuses et sympathiques trouvailles avec nos invités : Sugar Sammy, Hélène Bourgeois-Leclerc, Mitsou, Jean Pascal, Louis-François Marcotte, Pénélope McQuade, Martin Juneau, et bien d’autres. Ils nous dévoilent avec passion leur carnet d’adresses pour notre plus grand bonheur ! Suivez aussi le blogue de l’émission : evasion.tv/sebastien
marmot.com
CONÇU POUR LA VIE Photo Greg Mionske