Macadam // Compte Rendu // Atelier 2

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Macadam Participants

AVANT PROPOS

Ammour Hicham - Terminale S1 Ciorba Casian - Première S2

L

e troisième atelier de participation fut l’occasion de développer avec les participants ainsi que tester des outils de diagnostics territoriaux. En résumé, Macadam l’Association se propose, au travers d’une démarche double (Macadam le Projet et Macadam la Recherche) de donner accès aux

Atelie r

Atelie r

UNIGE

Mercredi 3 Mai

PhD Students Workshop

02

Présentation, territoire et contexte

HLM

01

Mercredi 22 Mars

outils de l’architectes aux lycéens de Blaise Cendrars afin de mettre en forme leur vision de l’avenir de la ville de Sevran. Se faisant, les participants aux ateliers eux se proposent d’offrir leur expertise d’usage, au moyen d’ateliers participatifs, lieux d’échange. Le thème abordé dans l’atelier restitué ici

Thème Echelle de participation

A

Merc 10 M

Thèm Coeffi dʼurba


COMPTE RENDU #02 L’association // Membres présents //

Renaud MOLINES Architecte DE

concerne l’espace public, et les pratiques spatiales associées. Ainsi il s’agira de s’appuyer sur l’expertise d’usage et la veille citoyenne des participants aux ateliers Macadam afin de saisir la complixité propre aux espaces pubics, leurs temporalités et usages distincts. A partir de l’étude des résultats obtenus, Macadam le Projet

Atelie r

Atelie r

Thème Pratique sociales

se poursuivra sur un site défini avec les participants, venant compléter les projets actuellement en cours.

HLM 02

Atelie r

05

Mercredi 17 Mai

04

me icient anité

03

credi Mai

Charlotte PIERSON Architecte DE

Gabriel JEUNE Professeur d’histoire géographie

Mercredi 24 Mai

Mercredi 31 Mai

Thème Echelle domestique

Thème Sevran 2050


ECHELLE DE PARTICIPATION

DELEGATION PARTNERARIAT PLACATION CONSULTATION INFORMATION

MANIPULATION

nonparticipation

THERAPIE

participation symbolique

u cours du processus de projet, la prise en compte de l’expertise d’usage, citoyenne, change radicalement les prises de décisions et les façons d’aborder le projet. En effet, il s’agit à partir de la connaissance produite, de proposer une méthodologie, capable de s’adapter aux modifications contextuelles, et non répondre à une commande, chiffrée, précise, localisée. Le potentiel au travers du processus de projet participatif se retrouve en grande partie dans l’adaptation de la commande à l’avancement du projet ainsi qu’à la production de connaissance globale, au travers d’un projet local. Cette bicéphalité, quand elle est assumée en tant que telle par le processus de projet, permet d’établir des échanges intellectuels entre problématisation et projection d’une réponse.

contrôle citoyen

A

CONTROLE CITOYEN

Arnstein’s Ladder (1969) Degrees of Citizen Participation


L

e rattachement du concept de participation à un idéal démocratique est selon nous fondamental mais c’est ce qui peut expliquer les grandes différences d’acceptions de celuici et les réalités très variées qu’il recouvre. En effet, cet idéal démocratique qui soustend le concept de participation est lui même relativement flottant selon les époques et les lieux, donc suivant le contexte dans lequel on se situe. On pourrait même tenter de graduer ces différentes participations selon leur degré de « fidélité » à l’idéal démocratique qu’elle suggère. La sociologue Sherry Arnstein a représenté ceci en huit « niveaux » en 1969 : le contrôle citoyen, la délégation de pouvoir, le partenariat, la réassurance, la consultation, l’information, la thérapie, la manipulation. Ainsi, nous admettons qu’il n’y a pas une mais plusieurs participations, ce qui fait à la fois la force et la faiblesse du concept. Cette pluralité d’acceptions du concept implique donc qu’il existe plusieurs moyens pour y recourir et avec des résultats différents. Ce que nous

avançons, au travers de notre recherche et projet est que le ou les outils choisis sont les principaux facteurs qui influencent le type et le niveau de participation obtenus.L’intervention ponctuelle des usagers dans le schéma de production de la ville, lors de réunions de concertation, de chantiers ouverts, d’enquêtes d’opinions, a tendance à cloisonner le processus en étapes qui communiquent peu et se succèdent les unes aux autres avec un début et une fin. Pourtant si l’on considère le processus de modification de la ville non pas comme une trajectoire linéaire mais comme un cercle perpétuel, on observe à quel point les usagers sont un fil conducteur du développement : il ne sont pas seulement ceux qui « reçoivent » le projet mais aussi ceux qui sont à son origine, avant même une convocation par les autorités et c’est au niveau du « bouclage » de la boucle que le principe de bottom-up (ce que l’on pourrait considérer comme la forme ultime de participation portée par un idéal démocratique : le contrôle citoyen.


PRATIQUES SOCIALES VS ESPACES PUBLICS

A

fin d’adapter le dessin du projet aux connaissances produites durant les ateliers participatifs, nous avons adoptés une attitude bicéphale, entre expertise d’usage et expertise professionnelle. L’idée étant de confronter deux notions, telles que les pratiques sociales et l’espace public, afin que chacune d’entre elles nourissent la seconde. Au travers de cette confrontation, l’idée n’est pas de renvoyer les notions dos à dos met de construire le projet urbain à la croisée de ces conceptualisation de l’espace et des pratiques. De plus, durant les ateliers la problématique de l’espace public est ressortie relativement naturellement. En effet, les participants ont relevé une difficulté de l’espace public de la ville de Sevran à catalyser des populations à l’échelle communale, mais uniquement à l’échelle du quartier, amenant à des spécialisations du territoire, des ségrégations spatiales et une hiérarchisation de l’espace public disponible au sein de la ville de Sevran.


D

ans le cadre de recherche universitaire, de nombreuses études ont été menées sur l’utilisation de l’espace public, notamment la vaste production d’espace ouvert durant les années 60 et l’apologie de l’édification des Grand Ensemble. L’image vertueuse de l’espace ouvert, libre, de l’idéologie moderne doit aujourd’hui se confronter à la réalité du terrain, celles d’espaces souvent délaissés et dans les pires de cas, aux emprises de pratiques sociales ne faisant pas l’unanimité d’une part, mais interdisant l’expression libre de chaque citoyen. Il s’agit ici d’une problématique complexe, issue d’une réalité dont les limites sont difficilement appréhendable d’un point de vue extérieur tant l’espace public relève de temporalités et pratiques diverses. Il s’agit donc au travers du thème “espace public vs pratique sociales” de questionner les utilisateurs même de ces espaces afin de mettre en place une “veillle” grâce aux outils du numérique.


RESEAUX SOCIAUX L

’échange mis en place entre expertise d’usage et expertise professionnelle permet de produire une connaissance, base de projet, qui viendra questionner l’analyse objective faites par le processus de projet habituel. Ainsi, il s’agira de développer des médium d’échange, à partir d’une connaissance d’usage, qui seront eux ré intégrés dans l’analyse d’une situation donnée et d’un diagnostic territorial. En complément de documents administratifs tels que le PLU, PLH, PLUI etc, la production d’une analyse sensible permettra d’inclure la participation citoyenne au sein du processus de projet. Cette démarche tend à questionner les paradigmes du projet urbain et de repositionner le rôle du citoyen au sein du processus décisionnel en visant une ambition de démocratie directe. La proposition faites ici amène l’architecte à se positionner en tant que généraliste, objectif, qui transforme une

connaissance en support, appréhendables par tous les partis prenants du processus de projet.


L

#macadamblaise

a mise en place d’un outil de communication entre participants aux ateliers et l’association Macadam nous semble être primordial afin d’établir un contact permanent entre l’expertise d’usage et l’expertise professionnelle. De la même manière qu’en 1977, Michel Ragon considère la vidéo comme un outil participatif pouvant « aider à la fois à l’information et à la création » (Ragon Michel, L’architecte, le prince et la démocratie, Vers une démocratisation de l’architecture ? Albin Michel, Paris, 1977, pp. 201-206), nous pensons aujourd’hui le smartphone comme une interface attractive car il réfère au loisir, au contact. De plus, le fait que les individus aient fait entrer cet outil dans leur intimité (il les accompagne partout, tout le temps, stocke des données privées comme publiques, permet d’écrire, entendre et voir ses interlocuteurs en temps réel et quasiment en permanence), lui confère un statut encore plus puissant que la caméra. Pour ce faire, il s’agira de s’appuyer sur des réseaux de communication pré existants tels qu’Instagram, Facebook, Twitter.


GRADIENT D’URBANITE L

a prochaine étape des ateliers de participation portera, à partir de la définition d’un terrain d’étude plus réduit, autour du chemin de Savigny, sur l’élaboration d’une étude objective, à partir des outils de l’architecte, de différents critères de déifnition urbains tels que la densité des formes urbaines, la compacité de l’espace urbain, la définition de l’espace public. A partir de la production de cette connaissance, il s’agira de la croiser avec les connaissances produites auprès des participants pour mettre en place un diagnostic complet, entre expertise d’usage et expertise professionnelle, sur la commune de Sevran. Dans une attitude plus practicienne, il sera également question d’étudier les scénarios prospectifs que les autorités de Sevran ont imaginé jusqu’à présent, ainsi que les dynamiques d’aménagement du territoire. Saisir la complexité des dynamiques, les différents acteurs et facteurs de ces dynamiques permettra d’une part de mieux saisir la siuation urbaine de Sevran, à penser

à son échelle métropolitaine étant donné l’omniprésence des réseaux de transport au sein de la commune et l’attractivité de la ville de Paris qui n’est pas sans conséquences sur les communes aux alentours. De plus, l’analyse de ces dynamiques et de l’évolution de la fabrication urbaine, permettra également de saisir les scénarios en cours de projet ainsi que leurs conséquences, souhaitées et induites sur le territoire et la vie des usagers.


A

fin de questionner à une échelle plus précise les différentes situations urbaines au sein de la commune de Sevran, il s’agira de s’appuyer sur la définition de coefficients d’urbanité, issus de l’études des gradients d’urbanité par Jacques Levy qui nous semble être une porte d’entrée dans l’établissement du diagnostic citoyen. En effet, les gradients d’urbanité caractérisent

des situations de péri urbaines à hyper urbaines, à une échelle intercommunale au sein d’un territoire tel que l’Ile de France. Cet outil permet de donner un cadre méthodologique à des entités territoriales plurielles en terme d’urbain produits. Cela étant dit, une considération à une échelle plus fine nous semble être l’opportunité de mettre en oeuvre une base de projet, au travers de ce que nous appellons les coefficients d’urbanité, qui se saisiront des différentes répercussions des formes urbaines produites sur l’urbanité d’un territoire, la banlieue étant un territoire très largement investi par des formes urbaines “globales” telles que les Grands Ensembles, les plaques de tissu pavillonnaires etc. Cette méthodologie a donc pour objectif sous jacent d’être assez large pour s’adapter à différents contextes de banlieues métropolitaines. De plus, la repartition des expertises permettra d’assurer une continuité de l’utilisation de l’outil dans un cadre médagogique, en dehors de notre présence physique et des ateliers de participation que nous menons.


Macadam

Contact renaud.molines@sfr.fr charlotte.pierson1@gmail.com facebook.com/Macadamleprojet/


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