Macadam/Sevran/Compte rendu 1

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Macadam

AVANT PROPOS

Participants Selçuk Yasemin - Terminale ES 1 Hu Justine - Terminale S1 Ammour Hicham - Terminale S1 Gnanam Niromy - Terminale ES 2 Ciorba Casian - Première S2

L

e premier atelier de participation a porté dans un premier temps sur une définition clair des rôles de chaque intervenants, en présence de l’ensemble des participants. En résumé, Macadam l’Association se propose, au travers d’une démarche double (Macadam le Projet et Macadam

Atelie r

Cours inversé

Atelie r

Mercredi 3 Mai Visite du terrain dʼétude

03

Mercredi 26 Avril

02

Présentation, territoire et contexte

01

Mercredi 22 Mars

Atelie r

la Recherche) de donner accès aux outils de l’architectes aux lycéens de Blaise Cendrars afin de mettre en forme leur vision de l’avenir de la ville de Sevran. Se faisant, les participants aux ateliers eux se proposent d’offrir leur expertise d’usage, au moyen d’ateliers participatifs, lieux d’échange.

A

Merc 10 M

Thèm Sevran


COMPTE RENDU #01 L’association // Membres présents //

Renaud MOLINES Architecte DE

Thème Pratique sociale Espace public

Mercredi 24 Mai

Thème Espace partagé Paysage

Atelie r

Mercredi 31 Mai Thème Echelle domestique

07

Mercredi 17 Mai

Atelie r

06

me 2050

Atelie r

05

04

credi Mai

mais également les prospectives en place. A partir de l’étude des résultats obtenus, Macadam le Projet se poursuivra sur un site défini avec les participants, venant compléter les projets actuellement en cours.

Dans le déroulé des ateliers, l’atelier ici restitué, vise à définir les dynamiques en cours sur le territoire métropolitain parisien, et spéficiquement les projets à Sevran ou concernant la ville de Sevran. Pour se faire il a été questionner de discuter autour d’un panel d’échelles permettant de saisir plus pertinement le contexte actuel

Atelie r

Charlotte PIERSON Architecte DE

Gabriel JEUNE Professeur d’histoire géographie


Macadam Atelier 1

MOBILITE & TERRITOIRE

Exemple - Ile de France

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e territoire de Sevran et son évolution sont actuellement intimement liés aux projets de nouvelles mobilités qui s’y mettent en place. En effet, la ville sera prochainement dotée de deux stations de la ligne 16 de métro du Grand Paris Express en interconnexion avec le RER B au niveau des gares Sevran-Livry et Sevran Beaudottes. De telles modifications à l’échelle de la mobilité de la commune ne sont pas sans conséquence pour les projets sur le territoire. Dans cette optique, le terrain Montceleux a été proposé comme site de projet dans le cadre de l’appel à projet « Inventons la métropole ».

Ce terrain actuellement occupé par des exploitations agricoles fait également partie intégrante du schéma directeur de la ville « Sevran, Terre d’Avenir ». Au delà des limites de la commune, l’arrivée de nouvelles lignes de transport a vocation à agrandir la zone d’accessibilité depuis Sevran, notamment vers l’Est : la Défense sera ainsi accessible en moins de 45 minutes et l’attractivité de la commune va donc se trouver augmentée. Dans ce cas, les transports en commun sont réellement sources d’une dynamique d’évolution sur le territoire, de par des projets initiés par les pouvoirs publics mais aussi indirectement, en termes d’attractivité économique et résidentielle. Ces points sont impérativement à prendre en compte et il paraît nécessaire d’envisager le développement de Sevran de façon prospective vis à vis des évolutions initiées par le Grand Paris Express. Le but sera ainsi de s’inscrire pleinement dans les évolution contemporaines de Sevran et notamment ce nouveau rapport à la mobilité orientée vers le Grand Paris.


e développement orienté par les transports (TOD : Transit Oriented Development) est un principe d’aménagement particulièrement utilisé est populaire depuis plusieurs dizaines d’années comme en atteste la citation suivante : « Un quartier centré autour d’une gare de transport collectif, qui est planifié et conçu de façon à ce que les résidents, les travailleurs, les consommateurs le trouvent commode et favorisent le transport collectif. Il contient une mixité de résidences, incluant des logements multiples, à l’intérieur de 400 mètres d’une gare existante ou prévue. » (California Transit Village Development Planning Act, 1994). Bien que désormais nommé et reconnu en tant que théorie, le développement urbain basé sur une infrastructure de transport collectif n’est pas récent, comme en témoignent les quartiers organisés autour des premières gares. D’autre part, les modes de transport, collectifs ou individuels ont toujours eu une influence sur le développement des villes, en particulier grâce aux nouvelles notions de vitesse qu’ils apportent dans les usages au

sein de la ville. La vitesse est effectivement un facteur clé dans l’expansion des villes vers leur périphérie et aujourd’hui encore, la rapidité du trajet emploi-domicile est déterminante dans le développement et l’attractivité des villes, bien que l’on observe une montée en puissance des mobilités liées aux loisirs. L’apport d’un métro tel que le Grand Paris Express dans une ville de périphérie comme Sevran peut être conséquent. En effet, après avoir considéré ces territoires périphériques comme quasiment uniquement accessible en transport individuel, aujourd’hui un des enjeux de développement pour ces communes est la manière dont elles vont se connecter et s’inscrire dans le Grand Paris. Si la vitesse a permis à un instant donné l’installation et le développement des villes périphériques, comment peut-elle aujourd’hui “réduire la distance” et être facteur d’attractivité pour un territoire ?

La vitesse des modes de transport, collectifs ou individuels a toujours eu une influence sur le développement des villes.

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TERRITOIRE VECU VS. TERRITOIRE ADMINISTRE

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e projet que nous nous proposons de concevoir grâce à Macadam s’inscrit dans un territoire qui est évidemment administré. Ceci implique des réglementations qui encadrent le travail de quiconque désire projeter une vision sur ce territoire. Nous inscrire en cohérence avec ces réglementations telles qu’elles sont formulées dans le PLU de Sevran notamment nous permettra de donner au projet que l’on aura co-conçu une certaine “crédibilité” mais c’est également l’occasion de porter de tels documents à la connaisance des usagers du territoire. Ces préoccupations ne concernent en effet pas seulement les concepteurs mais aussi les habitants : nous pensons que ces réglementations et ces cadres sont indispendables à la construction d’une vision cohérente du territoire et il nous paraît indispensable qu’ils soient partagés et compris par le plus grand nombre. Nous avons ainsi décidé de ne pas nous abstraire totalement du contexte réglementaire dans lequel nous évoluons afin de satisfaire ce double objectif.


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Fig 05, Macadam prend place à Sevran.

roposer aux participatants une vision du

L’action menée par l’association territoire autre que la perception l’usager a MACADAM prendra place cette deannée permis à toutaule monde pouvoir son regard à Sevran, lycée de Blaise Cendrars. travers desdeinfrastructures métropolitaines etAuson point vue sur le territoire de Sevran. en cours, Sevran s’inscrit dans un territoire en Aux participants, la découverte des outils mutation et les ambitions du projet MACADAM des techniciens du territoire a permis de ne viennent croiser les temporalités de l’Ile de pas considérer Sevran seulement comme France. Ainsi il s’agira pour nous de prendre contact avec pratiqué les associations locales, d’ores un territoire au quotidien mais aussi et déjà au fait des mutations à venir afin comme un territoire administré, et support de d’inscrire notre travail de recherche dans des projets. dynamiques citoyennes pré existantes. Le Pour cette confrontation projetnous, de recherche MACADAM nea été visel’occasion pas à dessiner un projet correspondant à de comprendre la urbain ville non pas seulement une commande mais à dessiner une forme de comme un site de projet mais aussi comme un vérité en matière d’aménagement du territoire, lieu de vie, avec ses caractéristiques propres. à savoir celles des participants aux ateliers. Des caractéristiques quisubstrat sont territorial invisibles et De plus, Sevran possède un qui correspondà partir parfaitement aux différentes indétectable des documents d’analyse

conventionnelle. C’est par de telles démarches que l’on va essayer de lire le territoire : d’une part avec un mode de lecture objectif, attaché à des données chiffrées, ou topologiques, et d’autre part avec un mode de lecture orienté vers ce qu fait du territoire un organisme vivant : les usgaers et leurs pratiques. Tandis que la

première lecture peut être faite avec beaucoup formations dont nous sortons, à savoir une de reculcondition sur le territoire, la deuxième nécessite périphérique, hyperconnectée une implication site de métropolitain. notre point de au réseausurdele mobilité Ce permettraded’extrapoler vue.Il necontexte s’agit làpéri pasurbain uniquement données certains résultats obtenus par un retour sur mais aussi de ressentis, d’impressions, de expérience à différentes situations en Ile de lisibilitéFrance qui sont difficilment quantifiable maisplus pourrait également concerner de l’extérieur. des contextes métropolitains autres en France. De plus, les temporalités du projet de recherche MACADAM viennent en complément des dynamiques de fabrication métropolitaines en cours et notamment de l’appel à projet Inventons la Métropole, qui pourrait à terme devenir un interlocuteur de l’association MACADAM. Pour résumer, MACADAM vise à donner voix au chapitre et accès aux outils de l’architectes par l’expérimentation, dans le processus mais aussi dans la méthodologie par le biais du numérique.


CARTES MENTALES L

Beaudottes

Bibliothèque

Salle des fêtes

Bibliothèque

Mairie

a réalisation de cartes mentales à partir du questionnaire en annexe, nous a permis à tous de faire ressortir deux points importants dans la manière de se représenter le territoire. Tout d’abord, nous avons pu aborder le sujet des points de repères et des caractéristiques de Sevran. Ces éléments ont pu être matériels (bâtiments) ou non (personnalités) mais ils sont la particularité d’être spécifique à Sevran : on ne trouve pas de micro-folie ailleurs, le fait d’avoir trois bibliothèque est aussi une caractéristique peu commune, c’est donc la singularité qui est mise en exergue et qui marque le plus. D’autre part, la question des ressentis et des sentiments a pu être abordée dans cette première étape. Les sentiments d’ennui, de longueur sont ressortis nettement sur certaines portions des trajets domicile-lycée des participants. Cet ennui ou sentiment de longueur sont principalement amputés à la forme de la trajectoire sur certaines portions de parcours (par exemple, une rue très rectiligne par plus longue qu’elle ne l’est),

Rougemont

Bibliothèque Kaaris

repère - affectif

quartier

repère - commerce

voirie

repère - mobilité

repère - symbole de Sevran

repère - équipement repère - loisir, culture, sport

ou bien à la forme urbaine environnante (le trajet le long de bâtiments de type hangars commerciaux paraît plus ennuyante que le long de pavillons).


Bibliothèque

Hôpital

Bibliothèque Cimetière Mairie

La Place Bibliothèque

Parc de la Poudrerie

do

cile mi

(chemin trop long, effrayant la nuit)

(faim)

repère - affectif repère - commerce repère - mobilité ée

lyc

repère - équipement (fatigue)

repère - loisir, culture, sport

Du point de vue de la recherche, l’utilisation de la vue aerienne et du cadastre amène de part l’organisation de l’atelier, un aspect ludique et intuitif à la co conception du projet. Au travers d’outils appréhendables en peu de temps par les participants, les vues aerienes/cadastres permettent de tester des orientations de projets mais également échanger autour d’une image commune. L’utilisation de la vue aérienne et du cadastre différent cependant sur différents aspects. En effet, la vue aérienne permet une représentation presque immédiate du e quartier territoire et de sa llocalisation propre dans ce é voirie territoire. Le cadastre quant à lui necessite un repère - symbole de Sevran temps d’adaptation à la lecture du territoire. En tant qu’architectes nous avons pour habitude d’associer des typologies urbaines à des secteurs cadastraux cependant, l’internvetion des participants/ usagers permet non seulement de nuancer les atmosphéres localisées mais également de donner une dimension supplémentaire à la vue cadastrale/ Ce relief d’usage fait donc de la vue cadastrale un outil de co conception. lyc

Lycée

(fa


VUES AERIENNE ET CADASTRALE U

ne exploration d’une vue aérienne de Sevran a elle aussi révélé des points divers. Tout d’abord il s’est agi de tenter de relocaliser les points de repères cités précédemment : certains sont plus faciles à situer que d’autres : le lycée, la place du marché par exemple. Toutefois, notamment pour les participants qui vivent dans des grands-ensembles, il n’est pas toujours facile de retrouver précisément son domicile sur une vue aérienne. Les discussions autour de ce sujet des points les plus importants nous a également permis de repérer où se trouvent les principales activités : sportives, commerciales, culturelles. Ces éléments nous donnent une première géographie de la ville basée principalement sur l’activité et les usages. D’un point de vue des usages influencés par la morphologie, nous avons aussi pu mettre le doigt sur des « fractures » urbaines qui nécessitent de faire des détours : le canal de l’Ourcq et les rails, l’avenue John Fitzgerald Kennedy ( ?), le parc de la Poudrerie. Ces « fractures » contribuent à une division de

la ville en zones peu communicantes selon les participants. Les principales zones sont les Beaudottes au Nord, les Trèfles au Sud, l’hôpital et Rougemont à l’Ouest, la Poudrerie et le Village à l’Est. Au croisement de ces zones, on retrouve le centre historique avec sa place de marché, sa salle des fêtes, mais d’après les participants, les usagers se rassemblent davantage au sein de ces zones qu’au centre de la ville. La ville de Sevran manquerait selon eux de lieu de rencontre pour ces quartiers, ou zones.


L

ors de cette première séance, la vue aérienne est apparue comme l’outil le plus « convivial ». La confrontation à un mode de représentation du territoire totalement objectif et « non représentatif » est un exercice qui n’est pas nécessairement aisé. Le premier essai de repérer son lieu de domicile et sa difficulté démontrent bien la nécessaire adaptation du regard que cet outil implique. La première étape avec un tel outil consiste donc en une prise de repère, le Nord n’est pas obligatoirement un point de repère évident pour les participants, mais une fois quelques bâtiments resitués, l’interprétation des résultats et « ressentis » issus des cartes mentales a été plus facile. Dans un second temps c’est donc bien la confrontation entre la représentation mentale du territoire et sa « photographie objective » qui interpelle et questionne. Une portion de parcours qui est associée à un sentiment de longueur n’est finalement pas

plus longue qu’une partie n’évoquant aucune longueur, et l’on prend conscience de cela grâce à l’échelle. La vue aérienne a permis à tout le monde de prendre conscience de la différence entre le ressenti et la réalité et par conséquent la différence entre l’expérience vécue du territoire et son analyse extérieure et objective. Replacer les éléments de projets à venir et localiser les sites de projet a par ailleurs permis aux participants de voir et comprendre en quoi et dans quelle mesure leur vie quotidienne et leur pratique quotidienne du territoire pourra être impactée par ces projets. Contrairement à la vue cadastrale, la vue aérienne peut être appréhendée assez rapidement grâce aux plus nombreuses informations qu’elle fournit (notamment en termes de végétation et de voirie). D’autre part, elle est un support de première représentation individuelle dans le territoire dans sa totalité qui est parlant de luimême.


TERRAIN D’ETUDE PROGRAMMATION L

a prochaine étape des ateliers de participation portera sur la définition d’un terrain d’étude plus réduit, afin de le proposer aux participants. De plus, il s’agira de définir ce terrain d’étude au travers de l’interprétation des résultats obtenus durant ce premier atelier. Ce terrain d’étude sera choisi à partir du croisement de l’expertise d’usage et d’une étude menée in situ par l’association Macadam sur les dynamiques de projets en cours sur le territoire de Sevran. A partir des premières conclusions qui ont émergé il apparaît que notre étude porterait plus précisément sur la partie Ouest de la ville afin de prolonger l’axe développé par le projet “Sevran, terre d’avenir” sur l’arc Est. Un autre point important pour prolonger notre travail nous paraît être le travail sur la programmation. Pour cela, il nous faudra établir ensemble un état des lieux des lieux d’animation et des espaces publics notamment, afin de pouvoir le lien qu’il existe ou non entre ceux-ci et les poches résidentielles. Ce travail sera encore une fois le fruit

d’une double analyse : celle des usagers qui connaissent en détail les failles du fonctionnement de la ville au quotidien, et notre analyse, plus globale. Enfin, il sera nécessaire d’être en capacité d’inscrire le projet dans un référentiel temporel et notamment vis à vis du contexte de projet dans lequel nous nous situons. En effet, pouvoir établir nos propres objectifs en termes de temps nous permttra de pouvoir présenter le projet aux autorités compétentes au moment opportun. La notion de temporalité sera mise en jeu également à travers les outils que nous expérimenterons au cours des mois à venir. Il s’agira d’observer en quoi les outils numériques dans un contexte de participation ont la capacité d’influencer la temporalité d’un projet urbain.


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u point de vue de la recherche, une interprétation et analyse des cartes mentales faites lors du premier atelier permettra de mettre en place un corpus d’expertise d’usage au service du projet, et plus globalement, de la Ville de Sevran.

Il s’agira dans un premier temps d’identifier des portions de territoire spécifiques à pratiquer avec les participants lors de la visite de Sevran. Sur place, nous pourrons continuer à tester différents outils de communication tels que la photographie ou la vidéo, en lien avec ces lieux spécifiés par les participants lors du premier atelier. De plus, nous essayerons à l’avenir de tester des outils de la participation à distance, afin d’acquérir des connaissances en lien avec l’expertise d’usage à partir desquelles nous pourrions échanger lors de l’atelier suivant. L’outil du numérique nous parrait une bonne opportunité pour tester ces outils fonctionnant à distance. En outre, après identification du terrain d’étude, les ateliers Macadam s’organiseront autour d’un nouvel outil de communication propre à l’architecte, à savoir, la maquette. Cette dernière permettra d’échanger à partir d’une abstraction du territoire plus facilement appréhendables par tous mais également de tester des pistes de projet immédiatement.


Macadam

Contact renaud.molines@sfr.fr charlotte.pierson1@gmail.com facebook.com/Macadamleprojet/


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