Rendez-vous 11

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RENDEZ-VOUS LE MAGAZINE DU DÉPARTEMENT DE FRANÇAIS DE L’E.O.I. D’ALMERIA Nº 11, JUIN 2012

RÉCITS

PHOTOS

VOYAGES LIVRES

CINÉMA

CONCOURS

SEMAINE CULTURELLE

CONFÉRENCE


RENDEZ-VOUS

LE MAGAZINE DU DÉPARTEMENT DE FRANÇAIS DE L’ EOI D’ALMERÍA Nº 11, JUIN 2012 DÉPÔT LÉGAL AL-195-2003 ISSN:1694-4144 www.eoialmeria.org COMITÉ DE RÉDACTION Paloma García Vaíllo Mónica Hidalgo Lázaro María Martos Molina Manuel Peral Villafruela Édith Sautron Ana Sola Galera PHOTOS DES ACTIVITÉS À L’ÉCOLE Juan Pedro Martínez Alcaina/ Manuel Peral Villafruela PHOTO COUVERTURE Eva Mª López Bautista PHOTO SOMMAIRE David Lacasa Sánchez COORDINATION ET MISE EN PAGE Manuel Peral Villafruela

SOMMAIRE

4- Égalité: récits et photos 20-Visites: Grenade et Alméria 22- Semaine culturelle 24- Conférence: clichés sur la France 25- Courts-métrages 26-Club de lecture 30- Cinéma 32- Lettre à moi-même 33- En vrac 34-Sketch: le tableau blanc


ÉGALITÉ

Olympe de Gouges

MIGUEL SÁNCHEZ DOMENE, 1e B, N.A.

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Elle défend l’égalité totale entre l’homme et la femme avec enthousiasme à l’Assemblée Nationale. À cemoment-là, elle écrit “La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne”

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Guillaume est un commerçant d’armes travaillant pour l’État. Il est très âgé et plutôt conservateur. Bien qu’il soit gentil avec Olympe, elle ne supporte point son machisme et son paternalisme et déteste davantage jouer le rôle d’épouse dévouée qui se sacrifie totalement pour son mari et sa famille. Elle vit près de Limoges, dans un palais digne d’une prison de luxe. Heureusement pour elle, son mari doit voyager fréquemment. À Haiti, lors d’une petite embuscade, il est tué par des esclaves. À ce-moment-là, Olympe devient une veuve riche et heureuse au plus profond d’elle-même. D’ailleurs, c’est à partir de là qu’elle prend conscience de la situation qu’endurent les esclaves dans les colonies: ce sont de simples marchandises qui enrichissent les poches de la bourgeoisie sans scrupule. Nous sommes en 1785. Olympe est une veuve respectée et puissante. Elle peut enfin accomplir son rêve. Ainsi, elle assiste aux rendez-vous entre philosophes et écrivains et elle y participe activement. De plus en plus, Olympe est capable d’apporter des idées très avancées sur l’égalité des sexes et les droits de la femme. En même temps, elle expose la grande injustice que signifie l’esclavage et, sans reculer, la dénonce publiquement à travers une pièce de théâtre. Pourtant, il y a de nombreuses familles présentes à la cour qui tirent une grande partie de leurs revenus de l’esclavage colonial. Ainsi, la situation de Mme. De Gouges devient peu à peu dangereuse à cause de conspirations montées contre elle. Sa vie est alors en danger. 1789: arrive la Révolution. Enfin, elle éprouve un véritable sentiment de liberté. Ses pièces de théâtre son représentées avec beaucoup de succès. Elle défend l’égalité totale entre l’homme et la femme avec enthousiasme à l’Assemblée Nationale. À ce-moment-là, elle écrit “La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne”. C’est la réponse des femmes aux hommes, lesquels ont oublié la femme dans “La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen”. Après cela, elle affirme: “La femme a le droit de monter sur l’échafaud; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune”. C’est une prémonition. Robespierre arrive au gouvernement en 1793. Il ne tolère aucune critique à son autoritarisme et à sa cruauté. C’est l’époque de “La Grande Peur”. Olympe est accusée d’actions contre la Révolution et elle est condamnée à mort. Elle monta sur l’échafaud avec courage et dignité. Sa dernière pensée avec un sourire en coin: “Tout ça en a valu la peine. Bien sûr”

3e prix du concours de récits 2012, niveau avancé, 1e année RV nº 11

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Récits et photos MANNEQUIN, Juan Pedro Martínez Alcaina, C1

Dans certaines sociétés, les femmes sont considérées comme des mannequins, qui sont sourds, muets et aveugles, en raison de leur soumission à l’homme. La condition des femmes dans notre société a connu de nombreuses évolutions. En dépit de ces changements, elles sont encore femmes-mères, femmes-ménagères, femmes-objets… L’égalité existe-t-elle vraiment ? À quoi reste-t-elle réduite ? Prix des élèves du concours photographique 2012

ÉGALITÉ ENTRE LES HOMMES ET LES FEMMES, Eva Mª López Bautista, C1

Sur la photo, une femme exerce un métier traditionnellement masculin (l’étude du processus de karstification appliquée à l’ingénierie), et elle en est fière. L’émancipation des femmes est considérée comme un facteur de développement pour notre société. Elles y font, petit à petit, des progrès vers l’égalité absolue de la femme. C’est un petit pas pour la femme, mais un grand pas pour l’Humanité !

RV nº 11

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Vers l’égalité à travers la langue CONCEPCIÓN GÓMEZ GÓNGORA, C1.

Et pour le pouvoir des mots On deviendra égales et égaux Je suis sûre qu’elle est inventée Pas seulement pour la nommer Égalité. (avec la permission de Paul Éluard)

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Adapter la langue parlée et écrite aux transformations sociales de la même façon qu’elle l’a fait avec les changements technologiques est un bon début pour marcher vers l’Égalité

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Il était une fois une école où les élèves passaient leurs journées calmement, dans la joie, sans se faire trop de souci, une attitude répandue à cet âge. Les filles et les garçons apprenaient, jouaient, parfois se disputaient pour vite se réconcilier. Jusqu’ici, rien de surprenant. On parlait souvent des valeurs importantes pour la société démocratique de nos jours: tolérance, égalité, société pluriculturelle, intégration, respect pour la planète... Les filles et les garçons n’avaient jamais été autant préparés, autant stimulés intellectuelement. L’école était à la mode des nouvelles tendances technologiques. Un beau jour de janvier, la Direction de l’école proposa aux enfants de faire une gymkhana dans la cour la semaine suivante. Différents groupes d’élèves passeraient plusieurs épreuves sportives à la seule condition de coopérer et de jouer ensemble, par deux, par petits groupes ou par équipes. Un Organisateur ou une Organisatrice serait la personne responsable d’expliquer le fonctionnement des activités. Chaque enfant porterait une sorte de carte d’identité personnelle qui serait signée à la fin des jeux. Arrivé le jour de la gymkhana, les élèves commencèrent à jouer. On débuta avec le jeu de colinmaillard, le ballon prisonnier, la chandelle... et quelques épreuves plus tard, ce fut le moment de jouer au béret (1). L’Organisateur expliqua que, pour jouer, il était nécessaire de résoudre une énigme: il fallait faire deux équipes de façon à ce qu’il y ait le même nombre de participants dans les deux groupes: d’un côté, celles ou ceux qui portaient sur la carte un nom féminin et de l’autre côté, celles ou ceux qui avaient un nom masculin. Il assura que, si, apparemment on pouvait faire les équipes sans problème, il ne serait pas si facile de réussir sans faire un effort. Le groupe d’élèves, qui était fort en grammaire, accepta. Peu de temps après, on avait pris des positions. Voilà le résultat: •À gauche: Paix, Liberté, Amitié, Tradition, Justice, Humanité et Bonté. •À droite: Amour. Après un court silence, Amour, surpris, se plaignit: -Vous n’avez pas le droit de me laisser tout seul! Ses collègues se mirent à rire. Comme ça, ils étaient sûrs qu’Amour allait perdre le jeu. L’Organisateur attendait, en silence, dans un coin de la cour. Amour lui demanda s’il était possible de se mettre d’une autre manière. L’Organisateur refusa de la tête. On ne pouvait pas jouer s’il n’y avait pas le même nombre de participant-e-s dans chaque équipe tel qu’il l’avait clairement expliqué avant. Amour commença à pleurnicher. Il n’avait pas l’habitude de rester longtemps sans compagnie. Justice, compatissante, proposa de chercher une solution satisfaisante pour tout le monde. Tradition, qui n’était jamais pour les changements, exprima son refus. Paix, n’aimant pas les conflits, dit qu’il fallait modifier les équipes. Mais, comment le faire?… Quand il fallait peu pour donner la langue au chat, Liberté, après avoir réflechi, très contente, exposa sa pensée: -À mon sens, nous devons faire ce que l’Organisateur nous a demandé: nous mettre par genres. Mais il ne s’agit pas du tout de le faire comme ça... Et Liberté expliqua son idée... RV nº 11

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DES POUSSES D’ARBRES SUR LES BRANCHES DE LA VIE, David Sánchez, 1e A, N.AV. Nous sommes comme des pousses d’arbres sur les branches de la vie. L’égalité c’est comprendre que la vie est seulement possible en partageant ce dont nous avons tous besoin, et en respectant l’individualité de tous les êtres vivants. Prix des élèves du concours photographique 2012

Le groupe écoutait attentivement. Amour, soulagé, commença à sourire. On était sur le point de trouver une solution. Liberté, très heureuse, termina: -...De cette façon on peut se placer de n’importe quel côté. Soit à droite soit à gauche nous aurons respecté la norme. Tout le monde comprit vite quels étaient les intêrets en jeu, on fit deux groupes égaux en nombre en respectant la règle du jeu proposée par l’Organisateur. On s’amusa bien ensemble. La gymkhana eut un grand succès parmi les enfants. (Si vous voulez savoir quelle est la solution à l’énigme, veuillez la trouver à la fin du conte). L’après-midi, lorsque Paix, sa soeur et une amie jouaient à la maison avec un petit hamster, la mère vint les chercher pour prendre le goûter: -Ah! Vous êtes là, le hamster et les filles, tous ensemble! -Pourquoi dit-elle “tous” au lieu de “toutes”? Les filles, nous sommes en majorité! En plus, lui, le hamster, n’est qu’un petit animal! Pensa Paix. L’égalité est une valeur fondamentale dans notre société. Il reste encore un long chemin à parcourir. Commencer par adapter la langue parlée et écrite aux transformations sociales de la même façon qu’elle l’a fait avec les changements technologiques est un bon début pour marcher vers l’Égalité. Solution à l’énigme d’après Liberté: -...Je suis certaine que l’Amitié est faite d’amies et d’amis. Si je ne me trompe pas, est-ce que les femmes et les hommes ne font pas partie de l’Humanité? La Bonté n’est-elle pas composée de frères, d’hommes, de garçons, de bons pères et de soeurs, de femmes, de filles, de bonnes mères? L’Amour n’est-il pas le sentiment des amoureuses et des amoureux?.. Il est évident que quelques mots, bien qu’ils soient grammaticalement du genre féminin ou du genre masculin, concernent aussi bien les deux genres... De cette façon on peut se placer de n’importe quel côté. Les filles et les garçons oublièrent le genre des mots pour leur accorder leur vraie valeur. ■ (1) Le jeu du béret se joue avec un foulard et deux équipes de nombre ègal, chaque joueur ou joueuse est numéroté-e. À l’appel de leur numéro par l’arbitre les joueurs ou les joueuses annoncé-e-s doivent récupérer le béret placé au centre du camp et le ramener derrière leur propre camp sans se faire toucher.

1e Prix du Concours de récits 2012, niveau C1


Résumé de l’enquête sur la planète VL94348-T, aussi connue comme “la Terre”

DAVID LACASA SÁNCHEZ, 1e A, N.AV.

Agent: Zedet Rethrem Agent Ident: XT25813

En premier lieu, permettez-moi de me présenter, je suis Zedet, j’ai 125 ans terrestres, c’est-à-dire, 125 orbites complètes autour de son étoile naine rouge, qu’ils appellent Soleil. D’ailleurs, je suis originaire de la planète Vertreptune, placée dans la galaxie d’Orion 2A Bas. Je suis un agent intergalactique et je l’ai toujours été depuis que j’ai terminé mes études et que j’ai postulé pour travailler dans l’agence d’intelligence de l’univers connu, placée sur la planète PetitCentrum. Il y a environ 75 ans, une fois admis, j’ai choisi la spécialisation d’inspecteur de nouvelles planètes avec des formes avancées de vie. Alors, ma mission principale est celle d’aller dans des planètes où la vie s’est assez développée, depuis peu de temps, pour donner des êtres dotés d’une certaine quantité d’intelligence. Le but est aussi clair que nécessaire: il faut contrôler ces nouvelles formes de vie pour assurer l’équilibre et la paix dans l’Univers. À cet égard, il faut vraiment dire que la Terre trouve son meilleur représentant dans l’Homo Sapiens. D’après mes recherches, ces animaux qui ont deux pattes et deux mains, sont assez maladroits et pas très souples; leur force n’est pas du tout remarquable et leur vitesse est presque nulle; cependant, ils sont très perspicaces, très astucieux et sont dotés d’une grande capacité pour se débrouiller. Dès la naissance, ils sont totalement dépendants de leurs parents pour survivre; quand ils commencent à grandir un peu, ils deviennent très bavards, mais leurs sentiments et leurs intentions sont très rudimentaires, très instinctives. À ce propos, on peut toujours voir des frères se disputer pour posséder des objets, se battre pour prouver qui est le mâle ou la femelle Alpha dans leur groupe. Plus tard, dans leur jeunesse, ils se métamorphosent totalement; ainsi, ils contredisent leurs parents sur tout, ils réagissent contre n’importe quelle forme d’autorité et leur attitude est rebelle et défiante. En revanche, quand leurs hormones se stabilisent, environ entre 20 et 25 ans, on peut voir comment ils évoluent dans différents types, parmi lesquels ceux qui ne font rien du tout de leur vie; ceux qui consacrent leur vie à leur métier et presque rien d’autre ne les concerne, par exemple des médecins et des scientifiques ; il y a aussi ceux qui adorent le pouvoir et l’argent, qui est l’unité de changement sur la Terre, d’autres qui croient découvrir un sentiment qu’ils surnomment l’amour du prochain et alors ils passent leur vie à aider les plus faibles, les SDF, les habitants du tiers monde. Dans cette perspective, il n’est pas facile de discerner si l’homme, en tant qu’espèce intelligente sera ou pas dangereux pour l’Univers. Aujourd’hui, le gaspillage des ressources naturelles et des formes primitives d’énergie le rend seulement dangereux pour sa planète et toute la richesse de la biodiversité présente dans ce joli monde. Effectivement, l’histoire récente n’est pas très accueillante, rien qu’au le siècle dernier il y a eu deux guerres mondiales. De plus, durant ce siècle, ses pauvres économies dépendantes de l’achat et la vente de produits manufacturés et des ressources traitées, ainsi que leur multiplication incontrôlée et explosive avec plus de 6 milliards d’individus n’annoncent pas une très bonne suite… D’un autre côté, il faut admettre qu’en matière sociale, il y a plein d’individus qui aident leurs congénères, qui voyagent à travers le monde sans autre intention que celle d’aider inconditionnellement et sans attendre rien en retour. Il y a vraiment du bon dans les âmes des humains. Malheureusement, ils sont aussi des êtres très vicieux et faciles à corrompre. Finalement, en conclusion je recommande que cette planète soit surveillée plus fréquemment et je propose au Grand Conseil que la prochaine enquête soit faite dans 25 ans au lieu de 50 ans comme c’était prévu. 1e prix du concours de récits 2012, niveau avancé, 1e année

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recommande que cette planète soit surveillée plus fréquemment

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SI PROCHE ET SI LOINTAINE, Nuria López Bautista, C1

Sur la photo, une femme du Brooklyn du XXIe siècle. Selon la coutume de la religion hassidique, à laquelle elle appartient depuis son mariage, elle a l’obligation de se raser la tête et de porter une perruque. C’est une femme. C’est la raison pour laquelle elle doit porter un chapeau. L’égalité entre les sexes ? Mon Dieu !

LA TRACE DE L’HISTOIRE, Eva Mª López Bautista, C1

Sur la photo, l’ornement de la façade principale de l’Hôtel de ville de Paris où on peut lire la devise de la République française : « Liberté, égalité, fraternité ». Le mot « égalité » a une place centrale pour signaler que «Tous les hommes sont égaux par nature et devant la loi »

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Réflexions sur l’inégalité JUAN PEDRO MARTÍNEZ ALCAINA, C1

L´homme, assis dans le canapé, savourait sa dernière gorgée de café après le repas. Un rayon tiède de soleil traversait les carreaux de la fenêtre éclairant la salle. L’ambiance était toute tranquille, toute dormitive. Il observait, avec un regard tendre, ses enfants qui dormaient sur leurs deux oreilles. C’était samedi, le jour où l’on peut profiter de la famille, éprouver de la joie, être heureux; étant donné que tout était parfait, la famille, le travail..., l´avenir ne l’inquiétait pas. Tout à coup, un cri le fit sursauter; il se leva. C’était une mère qui poussait des cris, des cris de douleur. Cette femme errante pleurait de rage en même temps qu’elle embrassait ses enfants, sanglotant à cause des coups reçus quand la police réprimait la foule d’immigrants qui essayaient de franchir la frontière quitte à être arrêtés, vu qu’en ce qui concerne la pauvreté, avec notre façon de vivre, nous leur en mettons plein la vue. Ces images que la chaîne émettait sur les frontières et l’immigration africaine, étaient si cruelles qu’au début il est resté pétrifié, frappé de stupeur. Inquiet, il a éteint la télévision, il ne voulait pas qu’une révolte quelconque gâche la tranquillité du foyer; de plus, ce n’était pas son problème. Allongé sur le canapé, à peine avait-il fermé les yeux que les images revenaient l’inquiéter en raison des souffrances subies par ces personnes tiraillées entre deux sentiments contradictoires: l’espoir et la crainte. Il leva la tête le temps d’observer les siens à l’abri, sous le parapluie de l’abondance et, en face, sur l’écran ceux qui côtoyaient la frontière, des enfants affamés tout petits, tout nus; cette image le toucha. C’était la vérité à l’état brut. Angoissé par son attitude odieuse, il ne pouvait plus s’échapper. En dépit de la tranquillité que lui apportait le fait d’être né de l’autre côté de la clôture pouvant protéger sa famille, il était préoccupé car il avait fait comme les politiciens, ceux qui pratiquent la langue de bois et ensuite oublient tout. Il a pensa alors : - L’homme est un loup pour l’homme. Au lieu de s’ouvrir vers l’autre, il s’enferme dans son identité et refuse la possibilité d’aide, de partage avec les personnes humbles. Les frontières sont des barrières qui nous enferment, elles sont souvent défendues au-delà de la raison ou de la nécessité. On doit les retirer avant qu’il ne soit trop tard ! À mesure qu’il réfléchissait, il se posait des questions sur les valeurs de l’égalité et de la solidarité entre les personnes. Où étaient-elles ? Il se reprochait le manque d’engagement de la société avec les autres en se souvenant de Rousseau qui fait, dans le Discours sur l’inégalité, le constat de l’injustice sociale : « la violence des hommes puissants et l’oppression des faibles ». Cette idée était étayée par lui. En effet, il croyait qu’il était nécessaire de lutter contre les inégalités sociales en mettant fin aux idées issues de l’intolérance en vue de l’égalité des hommes sans que la couleur de la peau ou l’origine soient la cible des intolérants. À partir de ce moment-là, chaque fois qu’on évoquait ce drame, il avouait que la meilleure façon de le comprendre était d’ imaginer ce qu’on aurait pensé si nos familles affamées avaient été maltraitées par la société, c’est-à-dire, par ceux qui gaspillent tout. Quand bien même on leur demanderait tout ce qu’il leur reste, ils préféreraient laisser de côté notre demande. Cette hypothèse était assez frappante pour qu’elle ne soit pas prise en considération. Convaincu de son erreur, il voulait faire amende honorable à tous ceux qui étaient rejetés par la société, quelle que soit leur origine.

2e prix, ex-aequo, du concours de récits, niveau C1 RV nº 11

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Tout à coup, un cri le fit sursauter; il se leva. C’était une mère qui poussait des cris, des cris de douleur.

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LA FEMME EST VOILÉE, Asunción González Martínez, C1

La femme est voilée là où elle est esclave de la tradition, de la religion, du pouvoir de l’homme.

LE CHEMIN VERS L’ÉGALITÉ, Asunción González Martínez, C1

Les populations des pays pauvres sont condamnées à vivre dans des habitats contraires aux normes. Il faut aider et ouvrir des possibilités pour l’égalité. Par ailleurs, il est nécessaire de mettre en valeur la dignité de leur vie, dans un environnement si dur et difficile.

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Les règles du jeu

EVA MARÍA LÓPEZ BAUTISTA, C1

Il était une fois, il y a longtemps, un monde très bizarre qui était tout en noir et blanc. Ce monde n’était pas comme le nôtre, étant donné qu’il était carré et plat. Le plateau, qu’on appelait « échiquier », était divisé en 64 départements qu’on avait surnommés « cases », disposées, par alternance, de noires et de blanches, par rangées et par colonnes. Il y avait deux royaumes : le noir et le blanc. Chacun d’eux était habité par seize citoyens : un roi, une dame, deux cavaliers, deux fous, deux tours et huit pions. Ils adoraient les jeux à tel point qu’ils en avaient créé un, dont le but était de capturer le roi de couleur différente, de telle façon qu’ils avaient le bonheur à portée de main. Voilà pourquoi on disait qu’il y avait plus d’aventures sur ce monde que sur toutes les planètes de l’univers. Cependant, il y avait un pion, placé au coin de l’échiquier, sur la case « a2 », qui regardait autour de lui. La partie ne faisait que commencer et il détestait déjà le rôle qu’il devait jouer. Sans aucun doute, il aurait préféré être le roi puissant qui vivait au milieu du plateau et, soit dit en passant, dans le plus luxueux château que vous pouvez imaginer. C’est pour cela qu’il était si triste. En effet, il se demandait pourquoi il était la pièce la plus faible du jeu : un petit pion qui devait se déplacer trop prudemment, peu à peu, case après case, tandis que la grande dame pouvait le faire aussi bien que la tour ou que le fou, sans aucune restriction. Par rapport aux cavaliers, hélas !, ils étaient les seuls citoyens qui pouvaient passer par-dessus les autres. En plus, le roi représentait le rôle principal du jeu : la pièce centrale qui n’était jamais battue, de sorte que sa mise en échec et mat signifiait la fin de la partie. Tout à coup, un autre pion qui avait remarqué que son collègue, le pion a2, restait très triste sur sa case, lui demanda qu’elle était la cause de sa tristesse. Le petit pion a2 lui expliqua que la raison n’était autre que son rôle insignifiant dans le jeu. Voilà pourquoi, stupéfait, le collègue s’exclama : « Comment peux-tu dire une chose pareille ? Tu as tort. Chacun de nous, les pions, sommes importants et irremplaçables ! Regarde bien autour de toi ! En tant que pion, je trouve que nous sommes aussi de grands héros. » Alors, il ajouta avec émotion: « D’un côté, nous préparons le chemin aux autres pièces comme la dame, les fous ou les tours, en libérant les cases. D’un autre côté, nous contrôlons le centre qui est souvent l’un des objectifs du jeu. Par ailleurs, nous avons les armes les plus importantes : nos amis, nos rêves, notre but… ». Au fur et à mesure que le second pion s’expliquait, le premier regardait autour de lui, afin de constater les prouesses dont son collègue parlait. De telle façon qu’il finit par accepter, très heureux, son rôle de pion et commença à défendre sa case, en imitant l’héroïsme de ses collègues. Tout à coup, le petit pion a2, qui avait appris, grâce aux conseils de son collègue, que les pions étaient l’âme du jeu, arriva à la dernière case de l’échiquier et, en conséquence, se transforma en une grande dame. Mais vous vous demanderez qui a gagné la partie. Peu importe, ce qui est réellement important, c’est que jouer est amusant quand nous acceptons notre rôle et respectons les autres. Au grand dam de l’humanité, les règles du jeu sont les seules lois qui sont partout équitables, justes, invulnérables, claires et exécutables. Ce sont ces règles qui font que les pièces se déplacent différemment sur l’échiquier et qui configurent les plus surprenantes combinaisons que nous apprécions même plus que la victoire elle-même. De la même façon, la grammaire joue avec les mots en créant les plus précieux récits de la littérature, à tel point que nous finissons par tomber amoureux d’elle. Quoi qu’il en soit, n’oubliez pas que nous sommes tous importants et précieux quel que soit le rôle que nous devons jouer dans la vie et, bien que les règles nous manquent, nous sommes tous égaux et, en même temps, différents. Voilà le joli paradoxe.

2e prix ex-aequo du concours de récits 2012, niveau C1 RV nº 11

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Ce qui est réellement important, c’est que jouer est amusant quand nous acceptons notre rôle et respectons les autres

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Emilio del Arco García, 1e C, N.É.

Prix du concours de photographie sur l’environnement

L’ENFANCE, LA RÉALITE ET LE SOUHAIT, Asunción González Martínez, C1

Égalité des chances? Tandis que les enfants des pays riches jouent aux adultes, les enfants des pays pauvres ont des responsabilités d’adultes.

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Le miroir

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Mª CARMEN GUERRA PRADOS, 2e C, N.É.

Il y avait une personne qui me regardait dans le miroir. Cette personne ne m’était pas inconnue, mais je ne me suis pas souvenue où je l’avais vue. C’était une belle personne, elle avait de grands yeux et son visage était très agréable. Ensuite, cette personne a commencé à rire. D’abord, elle a souri et ensuite elle a ri. Puis, elle s’est sentie triste, elle avait du chagrin et elle a commencé à pleurer. Elle avait peur, comme moi-même. Elle avait des doutes, des rêves, et ils étaient semblables à ceux que j’avais eus. Enfin, elle m’a regardé dans les yeux. J’ai compris tout ce qu’elle voulait dire sans rien dire. Elle m’a dit que nous sommes similaires, qu’on avait peur d’aimer, de chercher la personne qui allait nous accompagner toute la vie, de la trouver, mais plus encore, de ne pas la trouver… Elle m’a dit aussi qu’on avait peur de la mort, de la rencontrer dans la famille, avec des amis, en nous-mêmes… Elle voulait connaître le futur, pour ne pas faire des choses qui me feraient mal. Elle voulait savoir si la vie allait être bonne avec nous, si on allait avoir tout ce qu’il nous plairait… Tout à coup, je me suis rappelée qui était dans le miroir, ce n’était pas moi : c’était mon copain, mon père, mon ami, mon fils… tous les hommes de ma vie, qui ont les mêmes problèmes que moi. Je suis une femme chanceuse pour avoir connu la vérité. Nous sommes en face du miroir.

C’est l’histoire de Marie et de Pierre, deux amis avec une façon de penser différente. Marie vient d’une famille traditionnelle de la vieille école, par contre la famille de Pierre est très moderne…

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Changement

Mª ANGELES GARCÍA JIMÉNEZ, 1e B, N.É C’est l’histoire de Marie et de Pierre, deux amis avec une façon de penser différente. Marie vient d’une famille traditionnelle de la vieille école, par contre la famille de Pierre est très moderne. Marie a toujours vécu dans un village éloigné de la ville. Là-bas, les gens pensent que la femme ne peut que travailler dans la maison et l’homme dans les champs. Un jour Marie est allée chez Pierre qui habite en ville et elle a vu son père préparer le repas. Elle est étonnée et lui a demandé: “Comment ça se fait que ton père prépare le repas? Que fait ta mère alors?”. Et Pierre a répondu: “Ma mère est au travail et mon père l’aide à la maison”. Marie: “L’homme ne travaille pas dans la cuisine, c’est une affaire de femmes”. Pierre lui a expliqué qu’aujourd’hui la femme peut faire les mêmes choses que les hommes. Par exemple, ma mère est pompier, mon père est employé de bureau, la mère de ton ami Carlos est cuisinière, et son mari est sécrétaire. Elle a alors pensé qu’elle avait eu tort tout ce temps et elle s’est dit que quand elle serait grande elle ne resterait pas dans la maison et qu’elle étudierait pour pouvoir travailler.

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1e prix du concours de récits 2012, niveau élémentaire

Elle voulait connaître le futur, pour ne pas faire des choses qui me feraient mal. Elle voulait savoir si la vie allait être bonne avec nous, si on allait avoir tout ce qu’il nous plairait…

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2e prix du concours de récits 2012, niveau élémen-

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L’ORIENT ET L’OCCIDENT PARLENT LA MÊME LANGUE, David Lacasa Sánchez

Lieu : désert du Thar dans l’état du Rajasthan, en Inde, à la frontière avec l’Iran. Cette photo montre Israël et un vieux chef savant d’une tribu perdue dans le désert. Lui, il est très amical avec nous, et malgré son anglais avec un accent très fort et une voix rauque, on peut se comprendre et passer un bon moment en buvant et en parlant du monde. En plus, la photo ne manque pas d’ironie : Israël porte un t-shirt avec l’image de la Ganesha, déesse indienne de la fortune, alors que le chef porte un billet de cent roupies dans la poche de sa chemise. Eh bien, même si l’argent est un symbole d’union et de globalisation puisqu’il est si désiré par tous, dans ce cas c’était la jovialité et l’amitié sans intérêt qu’on a pu partager avec ce correct gentleman des colonies victoriennes. Bref, ça c’est de l’égalité à l’état pur, n’est-ce pas ?

Le prince dormant

JOSÉ ANGEL FERNÁNDEZ MURIANA, 2A, N.AV. Il y a fort lontemps, il y avait un pays très, très petit au milieu d’un bois. Ses souverains, le roi Pierre et la reine Margarita, vivaient dans un château au centre du royaume. Tous étaient heureux, grâce à la naissance du petit prince. Tout était prêt pour la célébrer avec une grande fête dans le château. Toutes les autorités avaient été déjà invitées, ainsi que la majorité de l’aristocratie, le clergé et la noblesse du royaume. Les magiciens du royaume avaient aussi été invités, tous, excepté le mage Romerales, qui se fâcha beaucoup lorsqu’il se rendit compte qu’il n’avait pas été invité. Enfin l’heureux jour de la célébration arriva et tout le monde mangea, but et dansa jusqu’au coucher du soleil. Le premier magicien souhaita au petit prince qu’il soit de plus en plus beau. Le deuxième souhaita que chaque fois que le prince ouvre la bouche il jette des fleurs et le troisième souhaita qu’il soit très riche. Mais le magicien Romerales, très fâché, apparut au milieu du salon et souhaita que le prince se coupe un doigt avec une épée le jour de ses dix-huit ans. Le roi et la reine restèrent silencieux, tranquilles et pendant les années suivantes, toutes les épées disparurent du royaume. Les années passèrent tranquillement, sans guerres ni problèmes avec les royaumes voisins. Tout le peuple avait oublié la malédiction jusqu’au jour où un duc, cousin du souverain arriva au château. Personne ne se rendit compte, que le duc portait parmi ses bagages une épée dorée et reluisante. Un jour, le prince était en compagnie du duc; il regarda l’épée et lui demanda de la prendre. Mais au moment où le prince toucha l’épée, le jeune-homme s’effondra. À partir de ce moment-là, toute la vie dans le château s’arrêta, et bientôt la végétation du bois cacha le château et tout le petit pays. Pendant les années suivantes, personne ne se souvenait de ce pays- là. Il avait disparu de toutes les cartes du monde. Près de là, il y avait un autre royaume avec des souverains très écolos et engagés. Ils avaient une fille courageuse et impliquée dans la défense des droits de la femme, la défense des enfants et la lutte contre le racisme. Un jour, une entreprise immobilière voulut édifier un complexe de luxe au milieu de ce bois. Et la princesse à la tête d’une manifestation contre l’exploitation immobilière, se mit en grève de la faim. Un jour, elle découvrît derrière des feuillages une porte métallique, totalement remplie de bruyères. La princesse sentit une grande curiosité et après avoir croisé la porte découvrît un somptueux château étrange et bizarre. Elle, vaillante et courageuse comme d’ habitude, commença à faire des recherches jusqu’à découvrir qu’il y avait là quelque chose d’étrange, puisqu’elle vit des gens endormis d’un bout à l’autre, avec des tenues ringardes et assez traditionnelles. Sans connaître les raisons, quelque chose la conduisit au sommet de la tour. Une fois qu’elle arriva tout en haut, elle contempla un jeune prince endormi, surveillé par des gardiens, endormis eux aussi. Une force supérieure attira la princesse jusqu’au lit du prince. Elle le regarda et l’embrassa. Tout de suite le prince et tous les habitants du château se réveillèrent de leur état de somnolence et les deux jeunes sont vite tombés amoureux et ont décidé de se marier. Les deux pays célébrèrent une grande fête. Et l’histoire est encore inachevée, parce ils continuent en voyage de noces.

2e prix du concours de récits 2012, niveau avancé, 2e anné.


Lydéric

HÉCTOR MORATA FERNÁNDEZ, 1e A, N.AV.

Tout vibrait dans la cathédrale, et même la lumière que filtraient les vitraux semblait sur le point de s’estomper, en accord avec la musique qui sortait des immenses tuyaux de l’orgue. Le lieu était plein de pèlerins, et on pourrait dire qu’ils y étaient allés seulement pour soupirer chaque fois que les accords se dissipaient. L’évêque de Reims commença le sermon, et la musique tourna presque inaudible. Mais quand il lut le texte des Évangiles qui raconte comment le Saint Esprit descendit sous une forme corporelle, comme une colombe, une voix le fit entendre du ciel ces paroles: “Tu es mon Fils bien-aimé; en toi j’ai mis toute mon affection”. Le musicien s’arrêta et poussa un cri déchirant, en hurlant: -Mon fils, mon fils bien-aimé! Le plus grand malheur pour un père c’est d’avoir perdu son seul fils! À ce moment-là, tout le monde comprit pourquoi ces dernières semaines le célèbre compositeur Thibault l’Amoureux semblait si sombre et désolé. Il y avait quinze ans, un musicien incompris avait quitté Toulouse pour s’inscrire au Festival de Musique de Reims. Il avait eu un accident sur le chemin et fut aidé par une jeune fille du pays. De cette façon, Thibault le Lugubre trouva l’amour de sa vie, et fut surnommé l’Amoureux. Ils n’eurent qu’une fille. À cette époque, les femmes n’avaient pas le droit d’aller à l’école, et comme ses parents voulaient une bonne éducation pour elle, ils lui donnèrent un nom d’homme: Lydéric, et firent croire à tout le monde qu’ils avaient eu un garçon et pas une fille. Thibault ne réussissait pas à inculquer à sa fille l’amour pour la musique. Lydéric était plus intéressée par les appareils, par les machines, par l’artisanat. Il l’emmenait sans succès à toutes les écoles de la région, déguisée en garçon. Tout le monde se moquait de Lydéric parce qu’elle ressemblait à une fille (personne ne savait son vrai sexe) et parce qu’elle n’avait pas suivi les pas de son célèbre père dans le monde de la musique. Mais finalement, la fille du compositeur trouva un métier qui fut approuvé par Thibault: la construction et la réparation d’orgues. Elle étudia avec les meilleurs professeurs, mais s’intéressa très vite aux techniques des Anglais. À cette époque, la Guerre de Cent Ans dévastait la France, et L’Aquitaine était sous contrôle britannique. L’Aquitaine était vraiment plus près de Reims que l’Angleterre. À l’âge de quinze ans, Lydéric voulait aller en territoire ennemi. Et comme ses parents ne la laissaient pas partir, la jeune fille de Thibault l’Amoureux s’échappa une nuit de printemps. Le temps passa, et de l’Aquitaine n’arrivaient que des nouvelles de guerre. Consumé par la tristesse, Thibault n’osa s’aventurer à cette époque-là dans les domaines des ducs anglais, mais finalement, encouragé par les paroles de sa femme et de ses amis, il décida d’aller chercher sa chère Lydéric. Avec la permission de l’évêque, L’Amoureux partit avec une petite escorte. Ils parcoururent la France de ville en ville. Ils visitèrent Paris et virent la capitale se préparer pour la guerre: les soldats en formation défilaient partout, en chantant des hymnes. Ensuite, ils arrivèrent à Chartres, puis à Châteaudun, plus tard à Montmirail, Le Mans, Arnage, La Flèche, Dourtal… Toutes ces villes rappelèrent à Thibault son voyage, presque vingt ans auparavant, quand il avait quitté sa chère Toulouse, où il avait passé son enfance. Ce voyage-là l’avait fait passer de l’obscurité à la lumière, car il avait connu la plus belle demoiselle de France et avait eu avec elle la plus ravissante des filles… Trop de souvenirs, Lydéric n’avait pas besoin de Thibault l’Amoureux, mais du Courageux. Il allait la retrouver… Le groupe se réposa quand ils arrivèrent à Angers. La nuit tomba rapidement et Thibault essaya d’oublier en jouant aux cartes et en racontant des histoires dans la taverne où ils logeaient. Mais un tremblement de terre en finit avec toutes les conversations. Cela ne dura que quelques instants, mais peu après les vibrations se répètèrent. Un des gardes de la ville fit irruption dans la taverne. -Les Anglais nous attaquent! On est assiégés! Allez aider les miliciens! Défendez votre ville! Mais Angers n’était pas la ville de Thibault. Lui et son escorte essayèrent de quitter la cité, mais l’armée anglaise encercla les murailles et les flèches incendiaires commencent à survoler leurs têtes. Le capitaine de l’escorte recommenda de se réfugier dans la cathédrale. À l’intérieur, ils trouvèrent beaucoup de gens. Les rumeurs parlaient des machines d’assaut jamais vues en France. Un des gardes entra dans la cathédrale, blessé grièvement. Il informa de la défaite des défenseurs: les Anglais avaient pris Angers. Thibault s’installa sur l’orgue pour mourir en jouant de la musique. La mélodie que ses mains produisait rassura les esprits des réfugiés, en même temps que dehors les bâtiments brûlaient et les gens criaient. Soudain, la porte de la cathédrale s’ouvrit et un oficier Anglais entra avec sa troupe. RV nº 11

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NOUS JOUERONS AVEC LES NBA LAKERS, David Lacasa Sánchez Lieu : petit village d’une tribu dans le fleuve Chagres, au Panama. Il faut peut-être y aller et voir comment ces tribus vivent, comment ils cultivent la terre et pêchent dans le fleuve qui est toujours depuis des siècles le vrai moteur de leurs vies. Voilà, on vous présente Nitu, dix ans, et son petit frère Roko, quatre ans, deux vraies stars du basket. Malgré cet ancien mode de vie, le sport ne connaît pas de frontières ni de classes sociales, il ne fait aucune différence entre bourgeois et pauvres. Dans le sport, il n’y a qu’un vrai sens, un véritable esprit : celui de toujours s’améliorer, de faire des efforts pour devenir les meilleurs. Pourquoi ne pourraient-ils pas jouer un jour dans l’équipe de leurs rêves? Ne l’a-t-on pas vu des centaines de fois dans le sport d’élite, où les plus pauvres deviennent souvent les idoles des masses ? Cependant, même si ce rêve ne se réalise jamais, l’effort et l’espoir que cela donne à ces enfants en cache-sexe et qui n’ont même pas leurs repas assurés, c’est d’une valeur inestimable. Bravo pour eux et on leur souhaite toute la chance du monde !

-Quel est l’homme qui joue de l’orgue?- dit-il, ému- J’ai cru reconnaître cette mélodie. -C’est moi- répond Thibault en s’approchant. - Moi aussi, j’ai cru reconnaître votre mélodie. -Père! C’est moi, Lydéric!- cria l’officier. À mesure qu’il enlevait son casque, sa chevelure tombait comme une cascade dorée sur ses épaules- Vite! Il faut s’enfuir! Viens avec moi! Thibault se souvenait des évenements suivants d’une façon vague, peut-être à cause de l’émotion du moment. Sa fille l’emmena à Reims et pendant le voyage, elle lui raconta tout ce qui s’était passé pendant ces années: -J’avais créé un atelier à Limoges et je gagnais assez d’argent. Un jour, un officier anglais m’a demandé si je pouvais l’aider avec un clavicorde qu’il avait chez-lui. Là, on a parlé des sièges, et il m’a dit que je pourrais devenir ingénieure du génie militaire. Alors, on m’a invitée à faire partie de l’Armée Britannique! Là, ils ont découvert ma condition de femme, mais ils m’ont acceptée telle que je suis. Ils ont valorisé mes capacités. Je ne voulais faire de mal à personne! Une fois dans l’armée on ne doit pas la quitter. Mais en partant avec son père, elle avait vraiment quitté l’armée. À Paris, elle a avoua les intentions des Anglais au Capitaine Général, et elle et son père ont été décorés. À Reims, elle ouvrit un atelier de réparation d’instruments, qui devint célèbre. Tout le monde la regardait comme une héroïne, et à partir de ce moment-là, toutes les jeunes filles rêvèrent de ses aventures. L’Histoire oublie souvent qu’il n’y a pas seulement des héros, mais aussi des héroïnes.

2e prix du concours de récits 2012, niveau avancé, 1e anné. RV nº 11

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Marie-Anne, un conte pour enfants MERCEDES MOYA VALVERDE, 2e A, N.AV.

Ce matin, Marie Anne s’est levée de bonne heure. C’est vendredi, jour de marché. La journée sera très dure parce qu’elle devra aider son père et son frère Antoine avant d’aller à l’école. La famille, qui habite dans un petit village de montagne, s’occupe d’une ferme avec des vaches. Pendant qu’elle s’habille, elle écoute son père qui parle avec sa mère. Aujourd’hui, la vache Margueritte est arrivée au terme de sa grossesse et elle a mis bas. Marie Anne est très heureuse. Cette vache est sa préferée. Cela fait huit ans qu’elle s’occupe de Margueritte. En plus, c’est cette vache qui a fait que Marie Anne decouvre sa passion pour les animaux et, en conséquence, pour les livres. Oui, elle l’a déjà décidé. Elle ira à l’université. Marie Anne revient une autre fois sur cette idée: elle ne sait pas encore comment, mais elle sera vétérinaire. Elle n’a aucun doute. Elle en a même parlé avec son père. - Papa… - Oui… - Tu sais ce que j’adore: les livres, l’école… - Marie Anne. Je te prie de ne pas recommencer une autre fois avec tes bêtises. - Mais, pourquoi? Si mon frère va au lycée, pourquoi je dois rester ici? - Tu dois nous aider, ta mère et moi. - Et si je te promets de faire tout avant d’aller à l’école? - Bon… d’accord. Mais le temps que tu finisses, tu laisseras les livres de côté. Ce sont des choses de garçons! - Papa, et pourquoi les livres sont pour les garçons et les vaches pour moi? - Mon Dieu, Marie Anne! Quelle façon de parler! Quand as tu vu ta mère avec un livre dans les mains? Tu vas manger des livres? - Mais, Antoine a le temps de travailler avec toi et, en plus, il étudie. Je pourrais en faire de même si tu m’y autorisais. Tu ne veux pas que je sois la première de la famille à aller à l’université? Tu n’es pas content? - Et elle veut que je sois content! Est-ce que tu vas te comparer avec ton frère? Tu n’as pas pensé à ton avenir, à ton mari, à tes enfants? Cependant, à l’époque, en mai 1893, les femmes n’allaient pas à l’Université. Ce n’est pas parce que c’était interdit, mais le fait que les femmes étudiaient, était mal vu. C’est pour ça que Marie Anne a caché à son père qu’elle lisait, avec une activité frénétique, tous les livres d’Antoine, son frère, qui étudiait pour devenir médecin. Un jour au mois de mars, quand Marie Anne avait 17 ans, le professeur rendit visite à la famille. Il avait une grande nouvelle à leur annoncer. Dans deux mois, serait célébré à Lyon un concours de sciences dont le prix était le rêve de Marie Anne: une bourse pour étudier à Paris, tout compris: les études, le logement, la nourriture… Le professeur avait pensé à Marie Anne, l’élève la plus intelligente qu’il ait jamais eue. Le père de Marie Anne écoutait attentivement les mots du professeur. Une fois terminé, son père le remercia et le professeur quitta la maison. Il médita longuement sur ses paroles. Marie Anne, en silence, laissa refléchir son père pendant qu’elle mettait la table. Quand toute la famille eut fini le repas, Marie Anne, qui ne pouvait pas cacher sa nervosité plus longtemps, demanda à son père. -Papa, tu as déjà ecouté mon professeur. Il me fait confiance, et toi? Puis-je aller à Paris? Tu seras très content de moi. -Non, Marie Anne. Je suis désolé mais tu dois rester ici. C’est triste, mais on ne peut pas se permettre d’avoir de tels rêves. On vit de la réalité, de la ferme, des vaches et de notre travail. Sitôt son père eut fini de parler, Marie Anne, la gorge nouée, eut envie de fondre en larmes. Elle comprit très vite qu’elle ne pouvait rien y faire. Puis, elle finit par admettre le refus de son père de poursuivre ses études à Paris. Elle n’osa pas, pourtant, le contredire. Elle venait, en effet, d’avoir 27 ans, et une fois que son père mourut, Marie Anne commença à étudier à Paris. Pendant longtemps, cela avait été son rêve et, heureusement, elle est parvenue à le rendre possible. Enfin, elle réussit. Marie Anne fut la première femme dans la famille à aller à l’université et pas la dernière! Elle aurait préferé compter sur son père mais elle était contente d’avoir ouvert le chemin à d’autres femmes. Il faut rêver et ne pas se rendre. Marie Anne ne l’a jamais fait.

1e prix du concours de récits 2012, niveau avancé, 2e anné.


UN MONUMENT PLUS QUE SYMBOLIQUE, Eva María López Bautista, C1

La statue de la Liberté, qui symbolise la liberté qui éclaire le monde, est un monument offert par la France aux ÉtatsUnis, un cadeau d’amitié entre les deux pays. Or, elle ne symbolise pas seulement la liberté, mais aussi l’égalité des droits et des chances

L’égalité: un rêve pour bien se réveiller ou une utopie pour toujours?

MANUEL MURILLO CANTÓN, 2e B, N.É.

L´humanité, les pays du monde et nous-mêmes sommes en train de vivre une époque très compliquée. Les guerres qui font tomber les pouvoirs; les affrontements pour s’approprier les ressources; la dégradation de l´environnement; les drogues qui tuent ou font tuer beaucoup de personnes et… la Faim à la fin du chemin. Ce sont de nouvelles que l’on voit dans les journaux, à la TV, sur Internet… Les politiciens se réunissent pour apporter des solutions aux problèmes d’égalité, mais iI n’y a jamais de succès. Ils envoient des aides aux pays du tiers monde, mais elles n’y arrivent pas. Alors, quelques-uns font fortune là-dedans. Les ONG essaient d’aider ceux qui en ont besoin, mais ils ont peu de force pour réussir. Cependant, les riches sont plus riches chaque jour et les pauvres se retrouvent par terre. S’accomplit alors la règle du 80% contre 20%: 20% des personnes (les puissants) detiennent 80% de la richesse, pendant que 80% des personnes (les pauvres) en detiennent 20%. Ça va mal, bien sûr! Il ne faut être ni scientifique ni médecin pour constater que le monde meurt jour après jour. Il y a des personnes qui se battent pour vivre. C’est simple pour eux. Il y a des personnes qui se battent pour conserver ce qu’ils ont obtenu avec l’effort du travail. C’est très difficile pour eux. Il y a d’autres personnes qui se battent pour monter les échelons de la revue “Forbes”. C’est dommage! L’égalité est donc un rêve pour des millions d’hommes, de femmes et d’enfants dans le monde entier, mais c’est une utopie et je n’en veux pas, vraiment! 3e prix du concours de récits 2012, niveau élémentaire. RV nº 11

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VISITES: Grenade et Alméria TEXTE: ENRIQUETA GONZÁLEZ CASTILLO, 1e A, N.A.

PHOTOS: JUAN PEDRO MARTÍNEZ / ASUNCIÓN GONZÁLEZ / MANUEL PERAL

Le Samedi 26 novembre nous partions en voyage vers Grenade. Mme Nicole Picat, Consul de France à Almeria, nous accompagne et nous explique en route ce qu’on va faire à Grenade. Elle fait un petit résumé de l’histoire et des endroits que nous visiterons. Il faut mettre en valeur son caractère aimable avec lequel elle éveille l’intérêt pour ce que nous nous disposions à voir. Nous sommes arrivés à Grenade où nous avons fait la connaissance de Fernando, le guide qui nous a accompagné pendant la journée. Tout de suite nous nous sommes dirigés à la Chapelle Royale, près de la Cathédrale. (La grande quantité de personnes qui circulaient partout était surprenante). C’est un monument incontournable, bâti sur l’ordre des Rois Catholiques, une œuvre de E. Egas, de style gothique fleuri, conçu pour y accueillir les sépultures royales. Le tombeau dédié aux Rois Catholiques de style quattrocento florentin est l’œuvre de D. Foncelli. À coté, se trouvent ceux de Jeanne La Folle et de Philippe Le Beau, sculptées par B. Ordóñez avec beaucoup plus de détails que celles des Rois Catholiques. Cela est dû, peut-être, au manque d’argent puisqu’on en a utilisé pour envoyer des expéditions à la recherche du Nouveau Monde. Dans la crypte, on trouve les quatre corps des Rois et celui du Prince Miguel dans des coffres en plomb. Sur les oreillers, sont posées les têtes des Rois et des Reines. C’est étrange que l’oreiller de la Reine Isabel soit plus enfoncé que les autres. Quelle en est la raison ? Je pense que ce détail représente le don du pouvoir, la capacité pour la prise de décisions, qui était supérieure à celle du Roi. Quant à la position de l’épée, c’est curieux qu’elle soit posée sur la poitrine du Roi espagnol et pas sur l’épaule comme c’est le cas pour les autres rois. La grille dorée de la croisée, une œuvre de B. Jaén, est considérée comme la grille la plus importante du plateresque espagnol. Le rétable montre des peintures et des sculptures flamandes de grande valeur comme le triptyque de la Passion de Bouts. Il faut remarquer les sculptures en grandeur nature. Après le repas nous nous mettons en route pour la visitede L’AlbaiRV nº 11

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cín, dans la partie haute de la ville. On commence le parcours en traversant La Porte d’Elvira, le monument mauresque qui nous introduit dans le quartier. Nous commençons à grimper les côtes pavées, innombrables, et les ruelles étroites. Apparaissent alors les Carmenes, de vieilles maisons (aujourd’hui restaurées) pour se reposer, avec leurs citernes, qui s’étendent jusqu’à Saint Michel le Grand. On a pu contempler le palais de Dar-al-horra, le couvent de Sainte Isabelle la Royale. On atteint le belvédère de Saint Nicolas. L’ambiance remplit l’endroit. Les jeunes se délectent en écoutant des chansons au son de la guitare. En face, L’Alhambra, au fond, les montagnes enneigées et le soleil à la tombée du jour. Quelle merveille !

L’ALCAZABA La visite de l’ensemble monumental de l’Alcazaba était une autre activité programmée à l’occasion de la Semaine Culturelle. Tous les élèves avaient rendez-vous à la place de la Constitution le 24 avril, à 5 heures. Le guide, Carmen Rosa, une ancienne élève de l’École, nous attendait. Ensuite, nous nous dirigeons vers l’Alcazaba. Une fois arrivés à l’entrée de la forteresse, elle fait un petit résumé de son histoire. La construction a été ordonnée par le calife Abd al Rahman lll en 995, pour servir de citadelle défensive située dans la partie haute de la ville. Puis, déjà à l’intérieur, on a pu observer les vestiges des trois enceintes. La première correspond au premier camp musulman, séparée de la seconde par le Mur de la voile, où se trouvait la cloche de la voile. La seconde enceinte était un lieu de résidence pour les gouverneurs, leurs soldats et leurs serviteurs. La troisième est la plus moderne; après la conquête chrétienne d’Almeria, les Rois Catholiques se font construire un château ici. Les vues sur la ville, la Baie, la réserve d’animaux, le tertre Saint Cristobal… sont extraordinaires. Le soleil de printemps, les plantes toutes pleines de fleurs, les petits canaux.., tout ça a fait que la visite en a valu la peine. On termine notre visite à la porte de la Cathédrale et Rosa fait une description de son architecture et surtout de la porte principale. RV nº 11

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SEMAINE CULTURELLE TEXTE: TRINIDAD CODINA ALMANSA, C1

PHOTOS: JUAN PEDRO MARTÍNEZ / MANUEL PERAL

Le lundi 23 avril, à dix-huit heures, notre amie Édith Sautron nous captiva, tous, avec son intéressante conférence : « Les stéréotypes sur la France et sur les Français ». Avec la joie, le sourire et la sympathie qui la caractérisent, elle attira notre attention –la salle était comble- d’une manière amusante et efficace. Ce fut chouette ! À la fin, elle parla aussi de la France d’Outre-mer ; c’est en disant « La Réunion… » que les applaudissements redoublèrent, pour lui montrer notre reconnaissance et notre amour. Après la conférence, et dans la même salle, nous pûmes voir le film « Jean-Philippe », interprété par le chanteur Johnny Halliday et le comédien Fabrice Lucchini. Ce fut un moment plein de bonne musique, d’action et d’intrigue. Mardi, à dix-sept heures, on se réunit sur la place de la Constitution pour commencer une visite guidée par le centre historique d’Almeria. Ce fut Carmen Rosa, une ancienne élève de l’École, qui nous expliqua ce qu’il fallait savoir des monuments et des sites que nous visitions : le monument à la mémoire des « Coloraos », l’Alcazaba, avec ses citernes, ses tours, ses anciens habitants et leur manière de vivre, de surveiller et de se défendre des ennemis…, le « Cerro de San Cristóbal », avec son Christ fait avec du marbre de Macael, la cathédrale… Nous avons appris une véritable leçon d’histoire d’Almeria. Nous avons aussi pu contempler les animaux provenant de l’Afrique, installés dans une réserve animalière située aux pieds de l’Alcazaba. Après la visite, retour à l’école pour un récital de musique classique: des chansons en français, allemand et italien réjouirent les nombreux assistants. Mercredi, on eut la chance d’assister à la projection des courts-métrages du concours convoqué par le Département de Français. Après la projection, les assistants purent voter pour le court de leur préférence : le plus voté fut « La danse de l’eau », suivi de près par « Justinico ». Il y avait des travaux très intéressants qui laissent deviner ou prévoir le talent des auteurs. Jeudi, c’était le jour de la dégustation gastronomique. Ç’a été une fête inoubliable ! On avait monté de grandes tables, une table pour chaque département, où l’on pouvait voir et déRV nº 11

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guster les spécialités typiques de chaque pays : la France, le Royaume Uni, l’Allemagne, le Maroc et l’Italie. Ce fut une formidable occasion pour partager notre temps, notre savoir-faire, nos recettes et nos repas. Mónica, la prof de français, avait préparé chez elle de la pâte à crêpes, pour que chacun de ses élèves puisse cuisiner sa propre crêpe et la manger avec du chocolat ou de la confiture. Il y avait des boissons fraîches et tout le monde était à l’aise. Ce fut aussi l’occasion de la remise des prix des différents concours organisés par le Département de Français. Personne ne voulait s’en aller. Édith apporta des biscuits à la banane ainsi qu’une boisson typique de son pays, la Réunion. Ce fut génial. CRÊPES AU CHOCOLAT

EVA Mª LÓPEZ BAUTISTA

Pour 6 personnes: Pour le chocolat: chocolat noir : 200 g; crème fraîche: 4 cuillerées à soupe; sucre : 40 g Pour la pâte: Farine : 150 g; beurre fondu: 20 g.; oeufs : 2, lait : 30 cl, sel.

Préparez la pâte à crêpe: dans un saladier, mélangez la farine et le sel, creusez un puits et ajoutez les œufs battus, le lait petit à petit et le beurre fondu, mélangez bien. Couvrez el laissez reposer une heure. Préparez les crêpes et réservez-les au chaud. Dans une casserole au bain-marie, faites fondre le chocolat en morceaux tout en mélangeant avec le sucre, 2 cuillères à soupe d’eau et la crème fraîche. Tant que la sauce au chocolat est encore chaude, garnissez-en les crêpes et roulez-les. Servez aussitôt.

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Courts-métrages LE CONTE DES SENTIMENTS, 2e B

Voilà un extrait du scénario du court-métrage :

Narrateur: la folie, la méchanceté, la jalousie ont couru à travers les montagnes, les lacs, les déserts pour arriver au rosier où la jalousie disait que l’amour se cachait. Mais là-bas elle ne voyait rien. Alors la méchanceté lui a dit. Méchanceté : Prends cette pointe et enfonce-la dans la terre jusqu’au fond. Narrateur : La folie, toute énervée, frappe, gratte la terre et tout à coup, on entend : Amour : Eh, folie, Qu’est-ce que tu m’as fait ? Laissemoi sortir ne me pique plus, Qu’est-ce que tu as fait ? Narrateur: L’amour est sorti de sa cachette avec les mains sur les yeux et alors la folie s’est rendu compte de ce qu’elle avait fait. Amour : Aïe, folie ! Qu’est-ce que tu m’as fait ? Tu m’as rendu aveugle et comme punition tu seras mon guide d’aveugle pour le reste de l’histoire. Narrateur : Et c’est pour cela que l’on dit que l’amour est aveugle et va toujours accompagné de la folie.

Le gâteau de 1º D Trois élèves de première année D ( Pilar, Lucía et Mª Angeles ) ont eu l’idée d’inclure leurs gaffes à la fin pour nous faire passer un bon moment.

Court-métrage de La classe de 1e C. Ils avaient une bonne nouvelle à nous annoncer…

2e année C : SANS VOYAGE Pas de chance pour ce groupe qui finalement n’a pas pu partir en voyage, mais ils sont allés prendre un café tous ensemble; c’est aussi une façon de se détendre avant les examens.

Et c’était le personnage de Justinico RV nº 11

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Le train touristique CONNAISSEZ-VOUS BIEN VOTRE VILLE? Nous l’avons déjà fait et c’était très amusant et en plus nous avons appris des choses pendant notre petit voyage guidé. Nous étions environ une quarantaine d’élèves de l’école de langues de tous les niveaux et nous avons pris le petit train sur la place Emilio Pérez… Quoi? Vous ne la connaissez pas? C’est l’archiconnue “Plaza Circular”. C’est ici qu’a commencé notre parcours. Pendant plus d’une heure nous avons pu visiter le centre historique, les monuments les plus importants d’Almeria, les trois ports de la ville ( le port de pêche, le port commercial et le port de plaisance) ainsi que les quartiers les plus typiques. Nous avons également profité de l’ambiance de ses rues commerçantes. Nous avons passé un bon moment et le plus gratifiant: nous avons compris les explications de notre prof de français. Nous voulons remercier notre chauffeur, Diego, qui a eu une patience infinie avec nous et surtout David, notre camarade, qui a rendu possible cette activité. Alors, nous vous la conseillons pour l’année prochaine et si vous avez envie de prendre le train touristique avec votre famille ou vos amis vous pouvez le faire tous les week-ends et jours fériés en sortant de la même place que nous. Découvrez-le !

Finis les problèmes avec la conjugaison

Je voudrais partager avec vous une expérience. Un jour, après le cours, j’étais en train de réviser les verbes au présent et j’ai eu l’idée de créer une page avec le logiciel Excel afin de pouvoir conjuguer les verbes automatiquement. Il faut tout simplement écrire le verbe à l’infinitif dans la case correspondante et la feuille de calcul fera le reste. Vous y trouverez la plupart des verbes sauf dans le cas des certains verbes du deuxième groupe puisque le logiciel du tableau les mélange parfois avec le troisième groupe, et pour les verbes pronominaux, nous devons ajouter les pronoms réfléchis, si besoin apostrophés ( me-te-se-nous-vous-se) comme dans le verbe s’appeler. Je voudrais juste vous dire que c’est un travail fait maison conçu au début pour mon usage personnel mais que j’ai décidé de partager avec mes camarades de l’école et j’espère que cela vous sera utile. Vous pouvez le trouver sur le blog de ma prof http://notrepetitepause.blogspot.com.es/ dans la partie destinée à la première année. David Joaquin Rodríguez Salinas 1e C


CLUB DE LECTURE

Les élèves de C1 vous conseillent...

UN ARC-EN-CIEL DANS LA NUIT, Dominique Lapierre, 2011, Robert Laffont. Dominique Lapierre retrace l’histoire agitée de l’Afrique du Sud racontée comme une prodigieuse épopée, de l’arrivée des colons hollandais en 1652, pour faire pousser les salades afin d’éviter le scorbut aux marins qui sillonnaient la route de la soie, jusqu’aux premières élections démocratiques en 1994, en passant par l’achat des esclaves, la conquête de la région par les Afrikaners, « Le grand voyage », les guerriers zoulous, la découverte des diamants et de l’or, la guerre Anglo-Boer et l’effondrement de l’Apartheid. Il s’agit d’un récit d’une série d’aventures peuplées de personnages véridiques et fascinants, de héros, noirs ou blancs, de saints et de démons, sous le soleil de l’Afrique du Sud. Un voyage captivant à travers la terrible, passionnante, incroyable et bouleversante histoire de ce coin de la terre, qui est la nation arc-en-ciel, et qui ne vous laissera pas indifférents. J’ai trouvé ce livre vraiment très bien écrit, stimulant, clair, précis et facile à lire. Somme toute, un petit bijou résultat du talent, la passion, l’humanité, la minutie et la vivacité de ce grand écrivant. À lire absolument! Eva Mª López Bautista

MES AMIS, MES AMOURS, Marc Lévy, 2006. Robert Laffont.

Deux amis qui se connaissent depuis l'enfance, séparés et parents d’un enfant chacun, décident de vivre ensemble comme une famille. Ayant des caractères opposés, ils se rendent vite compte que la cohabitation ne sera pas facile, ce qui donnera lieu à des episodes comiques et drôles, mais il y en aura aussi d’autres qui seront tristes et sérieux. Les liens amoureux d’un des parents avec une journaliste parisienne et les histoires des autres personnages secondaires en relation avec ces deux jeunes hommes complètent l’argument de ce livre. Écrit dans un style dynamique et clair, avec des dialogues qui rendent le temps de l’action assez rapide, la lecture de "Mes amis, mes amours" devient un vrai plaisir à conseiller. J'ai bien aimé ce livre, même si la fin peut être anticipée à partir du déroulement de l’histoire. Le vocabulaire et la syntaxe sont à la portée de tout le monde, ce qui permet de se concentrer sur l'action et les personnages. Il faut faire attention aux rôles joués par le fils et la fille des deux parents.

Juan Carlos Peinado

LA DÉLICATESSE. David Foenkinos, 2009, Gallimard. David Foenkinos appartient à la nouvelle génération d’écrivains français. «La délicatesse » est son huitième roman. Il a publié «Le potentiel érotique de ma femme» et «Nos séparations» Ce roman a obtenu 10 prix littéraires en France. La délicatesse est une histoire très simple mais elle est racontée avec les détails nécessaires et l’humour adéquat. L’auteur se place indifféremment du point de vue des différents protagonistes.Foenkinos nous raconte les relations amoureuses d’une femme avec trois hommes, tous subjugués par elle. Les chapitres sont courts et entrecoupés de petites annotations/chansons/ dictons/citations/commentaires. Les enchaînements et la progression de l’intrigue sont très rapides. La lecture est assez facile. Je le conseille vivement. Antonio Sánchez Melero RV nº 11

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UN JARDIN À LA MARSA, Cécile Oumhani, 2003, Paris-Méditerranée.

Assia est une jeune fille qui habite avec son père, Fouad, en France. Sa mère, Liliane, mourut quand elle était petite en Tunisie, pays natal de son père. Après cela, Fouad cache son passé et sa culture à sa fille, croyant qu’il la protège de la douleur que lui-même a éprouvée. Mais à l’université, Assia tombe amoureuse d’Amine, un jeune algérien qui lui montre l’autre moitié de son identité. L’avenir de la littérature francophone n’est pas en France, mais dans d’autres pays et cultures qui utilisent le français comme langue d’écriture. Cécile Oumhani est un cas très particulier de cette littérature, car elle n’est pas née en Tunisie. Son écriture est poétique, élégante, et ses romans sont pleins d’aromes et de saveurs de la culture maghrébine.

María Ferriz Nuñez

DES INCONNUES, Patrick Modiano, 1.999, Gallimard Le livre présente trois histoires différentes dont les héroïnes sont toujours des jeunes femmes qui, en tant que narratrices, ne donnent jamais leurs prénoms ni leurs noms. Ce sont trois femmes d'identité inconnue et malgré la narration des événements, le lecteur n'arrive pas à savoir grand chose de ce qui se passe tout au long de chaque histoire. La première héroine habite à Lyon et part en vacances à Torremolinos. Là, elle fait la connaissance d’une femme française avec qui elle s’installera à Paris plus tard, après avoir raté son entretien d’embauche pour devenir mannequin. La seconde histoire raconte les expériences d’une jeune femme de quinze ans dont le père est mort très tôt et dont la mère est partie vivre avec un boucher des environs. Elle considère sa naissance comme le résultat d’un accident et même si sa tante s’occupe un peu d’elle, celle-ci décide de l’inscrire dans un pensionnat à une vingtaine de kilomètres d’Annecy pour se débarraser d’elle. Après quelques années, elle quitte le pensionnat afin de chercher du travail. En même temps, peut être dû à son manque de vie familiale, elle essaie toujours de “rencontrer le grand amour”. La troisième femme du livre a 19 ans. Elle quitte Londres pour revenir à Paris afin d’habiter dans un atelier qu’un Autrichien lui avait confié. Elle souffre d’une certaine maladie et elle a du mal à trouver des gens de son âge avec lesquels elle ait quelque chose en commun. Il n’y a que trois souvenirs agréables qu’elle porte en elle. Ce sont René, son chien et une photo. À Paris, elle essaie de commencer une nouvelle vie, mais dans le quartier, les mêmes bruits, les mêmes personnes et la même ambience lui font peur. J’ai trouvé ce livre très facile à lire et j’ai beaucoup aimé. Le langage est riche et bien structuré, mais pas très compliqué au point de se perdre ou de ne pas comprendre le contenu. Le fait qu’il s’agisse de trois histoires courtes différentes rend la lecture distrayante, en même temps qu’elles se lisent très rapidement. En plus, les faits racontés sont vraiment actuels, donc les situations présentées ne sont pas difficiles à imaginer. C’est comme voir trois courts-métrages! Noelia Viñolo Navarro LA FILLE DE PAPIER, Guillaume Musso, 2010. Pocket. Tom est un écrivain très célèbre qui se retrouve dans une spirale destructrice après avoir perdu l’amour de sa vie, Céline. Ses meilleurs amis, Milo et Carole, essaient de l’en sortir et lui faire retrouver son inspiration pour qu’il soit capable de finir le dernier chapitre de sa « trilogie des anges ». Mais, c’est l’apparition dans la vie de Tom de l’héroïne de ses romans, l’événement qui va tout changer. Ensemble, ils parcourront l’Amérique du nord et la France pour retrouver l’amour de Céline. Il s’agit d’un livre très facile a lire. Malgré son étendue, le temps dédié à sa lecture n’a pas été trop élevé. En fait, c’est la première fois que j’ai vraiment joui avec la lecture d’un roman en français. La tâche de chercher les mots dans le dictionnaire se limite aux cinquante premières pages, et ensuite la lecture est passionnante. Comme point négatif, certaines longues explications de faits passés, coupent brutalement le déroulement de l’histoire principale pendant trop de pages quand elle est près du dénouement. Pour montrer mon intérêt pour ce livre, je dirai qu’après avoir fini sa lecture, j’ai acheté un autre livre du Guillaume Musso paru en 2011. Ángel Gordún. RV nº 11

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L’APPEL DE L’ANGE. Guillaume Musso, 2011, Pocket. “L’appel de l’ange” est son huitième roman. Cette fois, aux thèmes habituels de l’auteur, l’amour, le suspense, les États-Unis, s’ajoutent deux nouveaux éléments: le destin et une intrigue policière. L’histoire commence à la cafétéria de l’aéroport JFK à New York. Jonathan Lempereur et Madeline Greene se bousculent et leurs affaires tombent par terre, ils les ramassent sans se rendre compte qu’ils ont échangé leurs téléphones portables. Quand ils se rendent compte de l’erreur il est trop tard. Il est à San Francisco où il tient un bistrot et elle est à Paris où elle fleuriste. Tous les deux se mettent d’accord pour se rendre au plus vite leurs téléphones. Mais, on sait que le portable aujourd’hui ne sert plus simplement à téléphoner, à l’intérieur on garde une grande partie de sa vie, et la curiosité humaine est très grande. Bientôt, chacun commence à fouiller le portable de l’autre pour découvrir que l’histoire de leurs vies est liée par un secret du passé. Le roman qui avait commencé comme une comédie romantique devient un polar avec un dénouement surprenant. Un livre intéressant et très facile à lire. On ne s’ennuie pas, les chapitres sont courts et pleins de dialogues; un livre qui n’est pas compliqué; je le recommandé pour passer de bons moments. Concepción Gómez Góngora LE DERNIER JOUR D’UN CONDAMNÉ À MORT, Victor Hugo, 1829. Larousse. Victor Hugo est né à Besançon en 1802. Il a passé son enfance à Paris, en Espagne et en Italie, allant à la rencontre de son père, général de Napoléon. Lors de ces voyages, Victor Hugo, encore un enfant, a été témoin d’exécutions, ce qui l’a poussé à s’engager énergiquement contre la guillotine et l’échafaud. Plus tard, il a pu observer directement les prisons et connaître les conditions de vie des accusés, leur malheur et leur souffrance jusqu’au gibet. Il a demandé sans cesse pour eux la grâce. Il a écrit « Le dernier jour d’un condamné » pour sensibiliser le lecteur contre la peine de mort et pour qu’on puisse connaître les angoisses quotidiennes, les amertumes des accusés ainsi que leur état d’âme et leurs sentiments et remords. Ce roman est un plaidoyer en faveur de la vie des condamnés, à qui « la faim a poussé au vol et le vol au reste ». Ces pauvres hommes qu’avec une école et un atelier l’État aurait pu rendre bons et utiles. Ils souffrent toujours physiquement et moralement, jusqu’au dernier instant. Victor Hugo savait que les grandes batailles de l’Humanité ne se gagnent qu’avec les esprits, les consciences et les pensées, et c’est là qu’il voulait nous toucher pour nous faire réfléchir et adhérer contre la peine capitale. Le personnage principal de ce roman est un homme dont on ne connaît ni le nom ni ce qu’il a fait pour être condamné. Quelle importance ? Victor Hugo voulait qu’il représente tous les condamnés du monde, coupables ou innocents ; puisque tous les hommes ont des codes et des droits dont le premier et principal est celui de vivre. Les condamnés sont des hommes qui ont besoin de notre compassion. Victor Hugo est mort en 1885, et la lutte pour l’abolitionnisme a continué après lui. Le 17 septembre 1981, un siècle après sa mort, Robert Badinter, ministre de justice pendant le premier mandat de François Mitterrand, a obtenu de l’Assemblée Nationale l’abolition de la peine de mort. Tout le monde devrait lire ce livre, ce chef-d’eouvre. Et je vous assure qu’après l’avoir lu vous ne serez plus les mêmes. Trinidad Almansa Codina RÉCIT D'UN BRANLEUR, Samuel Benchetrit, 2000. Pocket. Roman est un jeune "branleur" sans travail et qui attire de façon naturelle et sans cesse les dépressifs quel que soit l’endroit où il se trouve. Son existence se déroule sans changements signifiants et sans aucune motivation. Un jour, sa tante Julia, aussi alcoolique que riche, part mourir dans un centre de désintox, en lui laissant son caniche et une somme d'argent pour son entretien. Grâce à cet argent, il décide de créer la société des plaintes que devient son succès professionnel, et inmédiatement après Roman essaie d’avoir une rélation amoureuse avec une ancienne copine qui est en prison. Mais le destin lui réserve quelque chose d'innattendu... Il s’agit d’une histoire ou une vision de la vie un peu passive mais originale avec un langage propre de l’oral et plein de mots argotiques. Je recommenderai sa lecture comme une sorte de défi à cause du vocabulaire argotique et familier. Isabel Piedra RV nº 11

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L’HOMME QUI VOULAIT ÊTRE HEUREUX, Laurent Gounelle, 2008, Éd. ANNE CARRIÈRE Julian, un jeune enseignant français qui voyage en vacances à Bali, consulte un vieil guérisseur, le maître Samtyang, dont il a entendu parler là-bas. Bali, ses plages, ses paysages, sa douceur d’y vivre, a tenté Julian. Le jeune instituteur a décidé d'y passer ses vacances et son séjour le ravit. Entre repos, baignades quotidiennes, visites et découverte de la culture locale, il profite pleinement de ses congés. Mais il n'est pas question pour lui de repartir avant d'avoir rencontré Maître Samtyang. Le vieux sage a une réputation si extraordinaire (il soignerait même le Premier ministre du Japon !) que la curiosité de Julian a été saisie. Bien qu'il ne souffre d'aucun mal particulier, l'enseignant veut absolument voir ce fameux Samtyang sous un prétexte quelconque. Quelques jours avant son départ, il se rend donc à l'adresse indiquée. Ce roman permet de se poser les vraies questions, simples et apporte des réponses simples… mais qu’il est difficile parfois de compendre et de mettre en application au quotidien. Riche en enseignements, j’espère que la lecture de ce livre vous permettra de trouver certaines clés sur la route du bonheur. Il y a sans doute de la magie autour de ce petit livre. Personnellement, j’ai adoré ce livre, je dirais: “ à lire absolument”. Pilar Encinas Vegara

LE VOILE DE LA PEUR, Samia Shariff, 2006, POCKET 2006 Samia Shariff, courageuse femme algérienne qui a décidé de ne pas accepter sa condition de femme soumise, c’est le pseudonyme de l’auteur et protagoniste de cette biographie. Née en 1959 en France au sein d’une famille d’origine algérienne, elle sera voilée et totalement dominée par son père, un riche commerçant, qui ne voulait pas que sa fille soit élevée à la mode occidentale. Mariée de force à seize ans avec Abdel, un intégriste islamique qu’elle n’avait jamais vu, elle restera isolée. Ils retourneront au bout de quelque temps en Algérie avec son fils qui sera vendu, par Abdel, à ses beaux-parents. En Algérie, elle subira les conséquences de la Révolution Islamique. Selon les intégristes : « la bonne musulmane doit obéir à son mari, veillir à son confort et satisfaire tous ses désirs ». Ayant été répudiée par son mari, menacée de mort par son père sous prétexte que l’honneur de la famille devait être sauvegardé, et sans aucune protection, elle tente de partir en France pour éviter que ses filles Norah et Mélissa soient élevées dans ce climat de terreur où la femme n’est qu’un objet, toujours menacée d’être egorgée. Grâce à Houssein, un militaire algérien qui est tombé amoureux d’elle, elle échappera du pays. En France, ils habitent en banlieue comme des sdf, supportant toute la famille le rejet des français. Un camarade qui estime Samia, Redwane, lui a fourni de faux passeports pour partir au Canada où ils habitent en ce moment, respectés, en liberté. Je vous conseille de lire ce livre car sa lecture ne fait qu’accroître l’intérêt du lecteur pour cette histoire représentative de la lutte des faibles, des exclus sociaux, contre l’intolérance des dominants, des puissants. La lecture de ce livre fait qu’on mette en valeur l’importance de la lutte quotidienne contre la discrimination, les inégalités. Je partage tout ce que représente Samia, le courage, la révolte, dans une société faite à mesure de l’homme; en plus, j’admire qu´elle tente de briser les liens qui l’accrochent à la soumission, à l’intolérance. C’est une femme courageuse « qui a perdu tout ce qu´elle possédait pour obtenir tout ce qu´elle n’avait jamais eu ». Croyez-vous qu’on doive y réfléchir ? Juan Pedro Martínez Alcaina ENSEMBLE, C'EST TOUT, Anna Gavalda, 2004. Éditions La Dilettant.

Il s’agit d'une histoire d’amour et d’amitié entre quatre personnes très différentes qui n’ont rien à voir les uns avec les autres: un aristocrate cultivé qui bégaye et qui est extrêmement timide; une jeune femme de ménage maigre, peintre de vocation; un cuisinier grossier qui jure tout le temps et la grandmère de ce dernier, incapable de vivre seule parce qu’elle tombe fréquemment. Ils finissent cependant par cohabiter sous le même toit, dans un immense appartement aux pieds de la Tour Eiffel et pour s’épauler les uns les autres. J’ai adoré ce livre et je l’ai presque dévoré. C’est une tendre, simple et douce histoire d'amour qui m'a vraiment accrochée. Anna Gavalda utilise un langage direct, comme celui que l'on parle dans la vie courante, avec plein de dialogues. La seule chose négative que j'ai trouvée est la fin, qui manque de surprise. En effet, on s'attend à ce que l'histoire ait un dénouement heureux dès la seconde moitié du livre. Carmen Álvarez RV nº 11

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CINÉMA MOLIÈRE, Laurent Tirard, 2007

« Molière » nous plonge, de façon tout à fait amusante, dans la vie du célèbre auteur des «Précieuses Ridicules» et de «l’Avare». Rempli de références à ses œuvres, ce film nous conduit magistralement à travers des décors ravissants, des localisations excellentes, des costumes majestueux, des objets somptueux, des couleurs, de la farce, de la parodie pure et des émotions à la « réalité » historique de l’époque, caricaturée par un ridicule bourgeois, un noble manipulateur et une marquise hypocrite. Les prises de vue sont superbes. J’adore surtout les scènes de Versailles jouées à l’extérieur du château dans d’impressionnants jardins et à l’intérieur du petit théâtre de la reine Marie-Antoinette. D’ailleurs, la mise en scène est magnifique. Par exemple, j’ai trouvé vraiment sublime le moment où Romain Duris interprète pour Fabrice Luccini les caractères de différents chevaux. Excellent ! En outre, il me semble que les acteurs sont vraiment dans la peau de leur personnage; je trouve que ce film est très bien joué. En bref, un plaisir avec plein de jeux de mots et de dialogues excellents. Un chef-d’œuvre du cinéma français à voir absolument par tous ceux qui aiment la langue française, le Théâtre et les œuvres de Molière. N’attendez pas: allez l’emprunter à la bibliothèque de l’École sans à priori ! Eva María López Bautista, C1 LA COULEUR DES SENTIMENTS (The help) Etats-Unis, 2011. Film dramatique écrit et réalisé par Tate Taylor d’après le roman de Kathryn Stockett “The Help”. Le film, qui nous offre un voyage dans l’Amérique du début des années 60, dans le contexte de la société traditionnelle fermée du Mississippi, raconte l’histoire de trois femmes, Eugenia (Emma Stone), jeune étudiante universitaire de 22 ans qui revient dans sa ville natale avec le désir de devenir écrivaine contre la volonté de sa mère qui souhaite seulement que sa fille trouve un beau parti et se marie. Eugenia, jeune blanche qui a été élevée par une nounou noire, s’indigne du traitement que reçoivent les noirs et décide d’écrire un livre où elle raconte les relations entre les bonnes et les dames, mettant sens dessus dessous les hiérarchies et les préjugés établis. Pour son travail, Eugenia reprendra les témoignages des filles noires qui travaillent pour des familles riches de la ville et bénéficiera de l’aide précieuse et de la complicité de deux d’entre elles, Aibileen (Viola Davis) et Minnie (Octavia Spencer) bien que ce ne fut pas un tour facile, car il est difficile de trouver quelqu’un qui veuille raconter son histoire, de peur de perdre son emploi même dans le cas d’un travail qui l’oblige à soigner les enfants des autres en négligeant ses propres enfants en échange d’un salaire de misère, parce que c’est le seul travail que peuvent avoir la majorité des femmes de race noire à cette époque-là au Mississipi. C’est une histoire émouvante qui nous fait découvrir une partie de l’histoire, la plus obscure et honteuse des ÉtatsUnis, elle ne fait pas de dénonciation sociale, elle montre seulement comment était la vie dans l’Amérique profonde des années soixante du point de vue de l’un des groupes les plus défavorisés et victimes d’injustice sociale: les femmes. On peut dire que c’est un mélodrame avec une touche de comédie. La mise en scène n’est pas spectaculaire bien qu’elle ne soit pas mal. La bande sonore m’a beaucoup plu mais ce que j’aime dans le film, c’est la façon de jouer des actrices. Le film est le deuxième long métrage de l’acteur Tate Taylor qui avait aidé Kathryn, son amie d’enfance, à trouver une maison d’édition pour publier le livre alors que le manuscrit avait déjà été repoussé par plus de 60 maisons d’édition. Pilar Madero Fernández 1e B, N.AV. RV nº 11

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NE LE DIS À PERSONNE, Guillaume Canet, 2007

Ce film à suspense nous raconte l’histoire agitée d’un pédiatre qui est frappé par la perte tragique et brutale de la femme qu’il aimait profondément depuis l’enfance. À mon avis, une excellente interprétation de François Cluzet dans un polar psychologique (ce qui n’est pas trop fréquent dans le cinéma français) surprenant et très réussi. Caméra à l’épaule, l’acteur, qui est, de loin, l’un des meilleurs acteurs français de nos jours, nous submerge, nous heurte, nous émeut, nous surprend, nous choque, nous touche et ne nous laisse pas indifférents. En bref, un tourbillon mémorable qui démontre la bonne mise en scène des acteurs. Je vous le recommande … dites-le à tout le monde ! Eva María López Bautista, C1 DES POUPÉES ET DES ANGES, Nora Hamdi, 2007

C’est l’histoire de la famille de Lya. Elle a dix-sept ans, les cheveux longs, raides et noirs. Elle est intelligente et courageuse. Elle vit dans un quartier modeste avec sa famille : son père, sa mère et ses sœurs Chirine et Inès. Son père a une cinquantaine d’années ; il a les cheveux gris et courts. Il est maçon et rêve d’être architecte. Son attitude avec les siens est violente. Sa mère a une quarantaine d’années ; elle a les cheveux noirs et raides comme Lya. Elle est très préoccupée pour ses filles. Chirina a dix-huit ans, les cheveux longs, frisés et noirs. Elle est mannequin ; au début, elle veut devenir mannequin, mais Alex la trompe. Avec l’aide de Lya et de Simon, le propriétaire d’une agence de publicité, elle quitte la prostitution. Lya, qui aime écrire tous les jours son journal, rencontre un garçon qui devient son petit ami. À la fin, Chirine se réconcilie avec son père et toute la famille mange ensemble avec Simon. Rubén Zafra Ramírez, 2eC, N.É.

Ce film reflète, à mon avis, deux thèmes très importants de la société actuelle : la violence et la jeunesse ; tout cela mélangé dans une famille qui habite en banlieue. La force et la faiblesse, la sécurité et la fragilité se côtoient. Le film montre la vie quotidienne de Lya. Elle contrôle tout ce qui se passe autour d’elle : son père est très violent, sa sœur aînée est très fragile, sa mère a une vie anodine et la petite Inès ne peut que regarder et apprendre, peut-être, mais… de qui ? Quand il y a un problème, Lya va sur la terrasse et elle écrit, vite. C’est toujours ça, son issue de secours. Mais les problèmes sont plus grands chaque jour. Le père a eu un accident et il doit rester tout le temps à la maison. Il voit qu’on entre et qu’on sort, mais il ne peut que parler et crier maintenant. Chirine a dix-huit ans, mais elle a l’air plus âgée; elle est plutôt fragile, elle est très belle et elle essaie de travailler dans le monde de la mode, avec un ami peu recommandable. La fête, la nuit et la prostitution, peut-être, sonnent à sa porte. Lya essaie de contrôler la situation : son père, sa mère, sa sœur aînée, sa petite sœur (l’ange de la famille) et surtout… sa vie. Elle écrit, elle s’habille en survêtement, elle écoute de la musique avec son lecteur MP3 pendant qu’elle court, elle peint sur les murs des graffitis avec ses amies. La violence, les drogues, la vie dangereuse ne la découragent pas, mais la frontière pour tomber dans l’abîme est très proche pour sa famille, pour Lya. Manuel Murillo Cantón, 2e C, N.É.

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Lettre à moimême J’aime, par dessus tout, la vie. J’aime le jour pour sa lumière et j’aime la nuit pour son obscurité; le jour parce que l’on voit tout ce que le soleil nous montre, la nuit pour le mystère de tout ce qu’elle nous cache. J’aime sentir la pluie, le vent et le froid sur ma peau et, en même temps, j’aime la chaleur et l’abri de mon foyer. J’aime mes amis pour ce qu’ils m’apportent et ce que je peux leur donner. J’aime mon mari parce qu’il me calme quand je suis en colère. J’aime partager un jour, un moment, une minute avec mes filles, même si elles sont sur le point de se disputer parce que cela m’apprend qu’elles sont ici, avec leurs peines et leurs joies et parce que je les aime telles qu’elles sont. J’aime aussi mes deux toutes petites chiennes pour leur amour et leur loyauté inconditionnelle. J’aime les rues, les forêts, la mer, le sable, les animaux, les déserts, bref LA VIE! Pourtant, il y a beaucoup de choses que je n’aime pas. Je n’aime pas la rancune, mais j’aime le pardon. Je n’aime pas l’égoïsme, mais la générosité. Je n’aime pas la guerre, ni la pauvreté, ni la faim dans le tiers monde mais la solidarité. Ce que je n’aime pas du tout c’est la maladie et la mort, cette mort froide, insensible et quelques fois traitresse, qui nous frappe, nous fait tomber et douter, et nous fait sentir que quelque chose meurt dans notre intérieur. Et, comme a écrit Guy Bedos, j’aimerais avoir le pouvoir de choisir le jour et l’heure.

J’aime v¡vre, J’aime surtout les aspets de la vie qui me prouvent que la vie est belle. J’aime être follement amoureuse et j’aime, bien sûr, me sentir aimée. Mais, je suppose que tout Ie monde aime cela. J’aime tout ce qui est chaud: j’aime boire du thé ou du chocolat très chaud, j’aime prendre une douche bien chaude, j’aime l’été chaleureux et en hiver, j’aime me rechauffer en mettant de grosses chaussettes et un pull-over quand il fait froid chez moi. J’aime tricoter un plaid assez grand pour pouvoir couvrir toute la famille assise dans le divan. J’aime regarder la télé lorsque les personnes deviennent folles de joie après avoir décroché le gros lot. J’aime écouter la voix enjouée de ma mère quand je l’appelle au téléphone. J’aime voir ma plante pousser jour après jour. J’aime respirer l’air frais, j’aime surtout l’odeur des pins et celle de la mer. J’aime recycler le papier parce que j’aime l’idée de protéger notre planète. J’aime beaucoup ma bibliothèque remplie de livres écrits en quatre langues, j’adore les lire et les relire. J’aime remarquer certains traits de ma fille qui ressemblent tellement aux miens. J’aime voyager et j’adore me trouver dans une ville complètement inconnue et j’aime y flâner en découvrant quelque chose pour moi. J’aime trouver ma boite aux lettres pleine... J’aime un tas de choses dans cette vie! J’aime la vie et j’aime penser que cet amour est réciproque.

Carmen Gálvez, 2e B, N.AV.

Natacha Dyadichenko, 2e B, N.AV.

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En vrac ET VOUS, QU’AIMEZ-VOUS DANS LA VIE ?

Ça dépend de l’âge de chacun. Quand j’étais petit, on pouvait écouter une chanson déjà célèbre : «Il y a trois choses dans la vie : la santé, l’argent et l’amour, Celui qui aura toutes ces trois choses, il doit remercier le Bon Dieu». À ce moment-là, à treize ou quatorze ans, tu crois que tu es le maître du monde, que tu as toujours raison et qu’il est peu probable que tu sois pessimiste. Tu penses que tu mangeras le monde, mais plus tard tu te rendras compte que c’est l’inverse. C’est le monde qui va te manger. Tu dois seulement attendre quelques années. Une fois que tu as dépassé l’âge de vingt ans tu te trouves seul face à la réalité, puisque tu dois chercher ta façon de vivre, ton logement, ton compagnon, tes vrais amis,…. La vie, bien qu’elle soit merveilleuse, est de plus en plus difficile. Avant que tu ne te rendes compte, tu auras quarante ans et attention !! Après avoir dépassé cet âge, il est nécessaire que tu changes ta façon et ton style de vie, parce que ton état de santé général a besoin de plus de soins. Pendant ta jeunesse, tu peux manger ce que tu désires, cependant il faut faire attention. Une fois que tu as laissé la jeunesse physique, pas la jeunesse psychique, tu dois te soigner intensivement, malgré le fait que tu n’aimes pas cela, afin d’être en bonne santé. Moi, je pense souvent à la mort et je n’ai pas peur d’elle. Je crains la douleur et la souffrance, enfin l’arrivée d’un état dans lequel tu cesses d’être toi-même. C’est la raison pour laquelle je souhaite seulement avoir une bonne santé, parce que si tu n’as pas la santé et une bonne qualité de vie, tout l’argent du monde ne sert à rien, et si tu n’as pas de santé comment vas-tu aimer ? Malgré tout, je rêve encore avec la même chanson qui disait : «Il y a trois choses dans la vie : la santé, l’argent et l’amour,…. Celui qui aura toutes ces trois choses, il doit remercier le Bon Dieu ». José Ángel Fernández Muriana, 2e A, N.AV.

ANECDOTE DANS UNE CAFÉTÉRIA

L’année dernière je suis allée en voyage à Pau. Le premier jour, après avoir pris le déjeuner, avec un groupe de quatre ou cinq randonneurs, nous nous sommes dirigés à la ville pour la connaître. En face de la chaîne de montagne “les Pyrénées” nous avons trouvé une cafétéria très typique. Il y avait une décoration toute particulière: une ancienne machine à moudre le café et beaucoup de sacs remplis de différents cafés en grain. Nous nous sommes assis autour d’une grande table dans de confortables fauteuils. -Monsieur, s’il vous plaît ! –A dit Juan au serveur, en levant la main. Tout de suite, celui-ci s’est approché de nous. -Bonjour, messieurs. Qu’est-ce que vous allez prendre? -Je voudrais un café, s’il vous plaît- a dit Maria. -Je voudrais prendre une noisette, s’il vous plaît- a demandé Pedro. -Moi- a continué Alex- je voudrais un café au lait, s’il vous plaît. Pepi a demandé au groupe en susurrant . -Comment on dit « un bombón » ? Quelqu’un a dit : -Je crois que c’est un café au lait sucré. -Bien. Monsieur, je voudrais un café au lait sucré, s’il vous plaît. Ensuite le serveur a pris la commande, puis il est parti. Il est tout de suite revenu avec tout ce que nous avions demandé et en plus une soucoupe avec plusieurs sachets de sucre. -Pardon, monsieur- a dit Pepi- Je voulais un café au lait sucré . Le serveur est parti et il est revenu à nouveau avec une autre soucoupe avec du sucre. Alors Manu a parlé au serveur : -Excusez-moi, s’il vous plaît monsieur. Je pense que nous nous sommes trompés. Il s’agit d’un café dont le lait est une crème très douce, avec beaucoup de sucre. -Ah, monsieur ! C’est un café au lait concentré. – A expliqué le serveur. Nous avons tous éclaté de rire. Puis, dans la rue, nous avons plaisanté à propos de notre français à améliorer.

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Le tableau blanc

Sketch

JOAQUÍN GONZÁLEZ RAMOS ET DAVID SÁNCHEZ LÓPEZ, 1e A, N.AV.

D’après la pièce de Yasmina Raza, “Art”, avec Fabrice Lucchini et Pierre Arditi. Marc est invité par son ami Serge à venir voir sa nouvelle acquisition : un tableau blanc avec de fins liserés blancs transversaux. Une toile d’environ un mètre soixante sur un mètre vingt peinte en blanc que Serge vient d’acheter 200.000 euros. Atterré par cet achat, Marc s'interroge et va trouver Yvan, leur ami commun, pour lui faire part de son incompréhension à propos de ce geste. Entre les trois amis s’engage alors une discussion qui ira bien au-delà de la seule question de l’art contemporain... Voici la suite imaginée par les élèves:

SERGE.- Reviens, s’il te plaît. MARC.- D’accord je reviens. Qu’est-ce que tu veux ? SERGE.- Je pense que tu n´as pas bien jugé le sens de mon tableau. MARC.- Mais, bien sûr, je comprends le sens. Il s’agit d’une escroquerie. On t’a mené en bateau. On t’a trompé. SERGE.- Non, Marc, tu n’es qu’un superficiel. Tu ne penses qu’à l’argent, et tu te méfies de tout le monde. Tu es jaloux de moi. Je viens de le comprendre. MARC.- Mais non, Serge, l’œuvre que tu viens d’acheter, c’est un tableau. Un tableau, c’est une œuvre d’art visuel. Et si tu ne peux rien voir, l’œuvre n’existe pas. Tu as payé pour un travail inexisteant, pour un art nul. Regarde bien la toile: elle est vide! Tu es fou ? SERGE.- Ce n’est pas la question. Tu me fais pitié, tu es incapable d’ouvrir ta pensée aux nouvelles expressions d’art! Tu es devenu un vieux coincé par les anciennes tendances. MARC.- Tu te trompes. Je suis capable d’ouvrir mes pensées aux nouvelles tendances artistiques, mais pas ma poche pour payer un tableau vide, où il n’y a rien. Il n’y a pas d’art sauf si tu penses que ce tableau représente le vide. SERGE.-Tu es très superficiel. Tu sais ? J’ai parlé avec l’auteur même de ce tableau blanc. Il m’a proposé une affaire magnifique. Un tableau noir plein de lignes noires. Ah!! « la nuit noire», c’est son titre. Ça coûte 400.000 euros, mais je n’ai pas assez d’argent. Je dois aller à la banque pour demander un prêt, parce que j’ai seulement 200.000 euros. MARC.- Reste tranquillement chez toi. J’ai une affaire pour toi encore meilleure. J’ai un tableau bleu avec des lignes bleues, qui représente un ciel d’été plein d’images bleues. Pour toi, mon cher ami, le prix n’est que de 300.000 euros. C´est ton opportunité. SERGE.-Ah, oui! je pourrais acheter ton tableau bleu si tu acceptes mon tableau blanc en plus de mes derniers 200.000 euros. MARC.- Ah très bien. Alors nous sommes d’accord. J’adore ton tableau blanc !!!!! RV nº 11

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