RENDEZ-VOUS Nº 17 JUIN 2018

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RENDEZ-VOUS

L IBE R TÉ LE MAGAZINE DU DÉPARTEMENT DE FRANÇAIS DE L’EOI D’ALMERÍA

Nº 1 7

JUIN 2018


RENDEZ-VOUS LE M@G@ZINE DU DÉP@RTEMENT DE FR@NÇ@IS DE L’ÉCOLE OFFICIELLE DE L@NGUES D’@LMERÍ@ Nº 17, JUIN 2018 DÉPÔT LÉG@L: @L-195-2003 ISSN: 1694-4144 www.eoialmeria.org COMITÉ DE RÉD@CTION

R[f[_l G[min^_ G[r]í[ M[rí[ M[rtos Molin[ M[nu_l P_r[l Vill[fru_l[ Sol_^[^ Gòm_z P[rr[ @n[ Sol[ G[l_r[ COORDIN@TION ET MISE EN P@GE

M[nu_l P_r[l Vill[fru_l[

]ouv_rtur_ L[ li\_rté _n]h[iné_, ^_ssin ^’ @STEROIDE La Liberté éclairant le monde, ou Liberté, plus connue sous le nom de Statue de la Liberté, est l'un des monuments les plus célèbres des ÉtatsUnis. Cette statue monumentale est située à New York, sur l'île Liberty Island, au sud de Manhattan, à l'embouchure de l'Hudson et à proximité d'Ellis Island. Elle fut construite en France (Sculpture d’Auguste Bartholdi, structure interne de Gustave Eiffel) et offerte par le peuple français, en signe d'amitié entre les deux nations, pour célébrer le centenaire de la Déclaration d'indépendance américaine. La statue fut dévoilée au grand jour le 28 octobre 1886.

LA LOIRE, MJPV


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SOMMAIRE

PRIX DU CONCOURS LITTÉRAIRE 2018 A1

4-LA MAISON DU CINÉMA 8-PETIT LEXIQUE DU CINÉMA 10-CINÉMA: RETOUR CHEZ MA MÈRE 11-NOTRE PHOTO (RÉCIT) 12- LA CHANDELEUR 13-LITTÉRATURE: LES SOUVENIRS 14- PETIT DICO DE L’ALIMENTATION

1er prix: La liberté, de Wenceslao Iranzo (p. 31) 2e prix: La guerre contre la paix, de Juan Luis López (p. 27) 3e prix: La peur de la liberté, de Begoña Tortosa (p. 29);

A2 1 prix : L’histoire de deux adolescents, de María Guirado (p. 22) 2e prix: La liberté, d’Ana Ramos ( p. 26) 3e prix: Vivre en liberté de Sandra Pérez ( p. 20) er

B1 1 prix: La maison des roses, de Cristina Escoriza ( p. 21) 2e prix: Liberté, de Silvia Díaz ( p. 27) er

B2.2 1 prix: L’histoire de Nahali, de José Serrano ( p. 18) 2e prix: Histoire de Toile, d’Ana Parra ( p. 30 ) 3e prix: Entendre, un pas vers la liberté, de MªJosé Mullor ( p. 23) er

16-RÉCITS ET PHOTOS : LA LIBERTÉ

C1 1er prix ex-aequo: La fleur blanche, d’Alicia Montoya ( p. 19) La liberté, le meilleur trésor du monde, d’Inma Pizarro (p. 22) 2e prix : Emprisonnée en liberté, de Sully Medrano (p. 28 )


LA MAISON DU CINÉMA

MJPV

Huile sur toile d’Adela Abad Romero-Balmas

La Maison du Cinéma (Casa del Cine) se trouve au nord-est de la ville d’Almería, en Andalousie. Il s’agit d’une demeure historique, restaurée début 2011, qui réalise un parcours dans le passé cinématographique de la province d’Almería. Elle conserve sa mémoire historique qui va de ses origines à sa décadence. Dans cet espace culturel, on retrouve également ses moments d’apogée: curiosités, souvenirs et anecdotes. Miguel Balmas, commerçant et député de la province, habita cette maison en 1866. Il fut un grand défenseur du patrimoine historique. Pour cette raison, la Casa del Cine est appelée également le Cortijo RomeroBalmas. Cette maison fut aussi un hôpital durant la guerre civile espagnole et, quelques années plus tard, durant les années 1960 / 70, de nombreuses stars de Holly-

Deux icônes du cinéma, deux tournages à Almeria: l’Homme sans nom (Clint Eastwood) et Cléopatre (Liz Taylor)

Rendez-vous nº 17 / Juin 2018


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Le guide montre aux élèves des documents des tournages faits à Alméria Ci-dessus, la tenue de sheriff de El Habichuela À gauche, Sergio Leone et Clint Eastwood lors d’un tournage

wood et célèbres chanteurs y sont passées: John Lennon, Ringo Starr, Peter O’Toole, Yul Brynner, etc. Aussi, des cinéastes comme David Lean, Sam Spiegel, Rainer Werner Fassbinder, etc. La Casa del Cine à Almería (Andalousie), fut inaugurée, comme musée, le 15 Janvier 2011. La visite se fait à travers des salles qui exposent non seulement les différents films tournés à partir de la moitié du XXe siècle mais aussi les acteurs, les cinéastes (avec leur garde-robes, objets et éléments d’atrezzo utilisés), les lieux de tournage dans la ville ou au Désert de Tabernas ou au Cabo de Gata. Le hall d’entrée de la maison ainsi que le jardín se montrent tels qu’ils étaient au XIXe siècle. Une visite intéressante et curieuse, surtout, pour les amants du cinéma.

SERGIO LEONE Sergio Leone est un réalisateur et scénariste italien né le 3 janvier 1929 à Rome, où il meurt le 30 avril 1989. Père du western spaghetti, on lui doit la mythique Trilogie de l’homme sans nom (connue aussi sous le nom de Trilogie du dollar) : Pour une poignée de dollars, Pour quelques dollars de plus et Le Bon, la Brute et le Truand, qui demeurent aujourd’hui des classiques, et qui permirent au monde entier de découvrir l’acteur Clint Eastwood et le compositeur Ennio Morricone. Pour compléter la Trilogie du dollar et pour éliminer une fois de plus le risque de se répéter, Sergio Leone augmente de deux à trois le nombre de protagonistes. Tout comme Clint Eastwood partageait la vedette avec Lee Van Cleef dans le deuxième film (Pour quelques dollars de plus), ceux-ci partagent l'écran avec Eli Wallach dans ce troisième film. Il est également célèbre pour sa trilogie Il était une fois,

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Ci-dessus, des photos de Lawrence d’Arabie À gauche, affiche de Conan le Barbare

composée de: Il était une fois dans l’Ouest, Il était une fois la révolution et Il était une fois en Amérique. Alors qu’il était apprécié par le public mais boudé par la critique et ses pairs de son vivant, son importance dans l’histoire du cinéma est désormais reconnue. Leone a réussi à s’imposer parmi les grands réalisateurs grâce à son style novateur par la mise en scène et par l’utilisation judicieuse de la musique, composée par son collaborateur et ami Ennio Morricone. Plusieurs réalisateurs importants reconnaissent l’influence qu’il a eue sur leur travail ou l’admiration qu’ils lui portent.

LA VISITE DES ÉLÈVES La maison du cinéma, appelée aussi Cortijo Romero par le nom de famille du gendre de son fondateur, est située à Almería. C’est un musée où,

d’abord, les visiteurs peuvent connaître l’histoire de la famille et, ensuite, faire une visite pour se rappeler les films importants tournés à Almería et les acteurs qui y ont participé. On peut voir, aussi, des tableaux qui ont été peints par l’arrière-petite-fille du fondateur de la maison. Ces tableaux montrent l’ntérieur et les jardins de la maison dans ses temps initiaux, ainsi que la qualité de vie de ses habitants. La pièce que j’ai aimée le plus a été “le séjour des personnages de la maison, années 60 et 70”. Cette pièce offre una vue sur les personnages qui ont habité la maison ou qui ont été impliqués avec elle et les présente en beaux dessins sur des volumes illuminés. María Galera, A2

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John Lennon

Hier, j’ai visité le Musée du cinéma d’Almería situé dans un bâtiment qui s’appelle Maison de la Tour, Maison Balmes ou Santa Isabel, construite dans le quartier de Villablanca. Les propietaries y ont vécu, et aussi d’autres invités du monde du cinéma, comme les metteurs en scène David Lean, Steven Spielberg, Fassbinder, Pilar Miró, les acteurs Eduardo Fajardo, Yul Brynner et l’inoubliable John Lennon, quand il a tourné le film Comment j’ai gagné la guerre. Pendant son séjour à Almería, Lennon a composé la chanson Strawberry Fields Forever, qui à son tour, a servi de sujet pour le film Vivre c’est facile, avec les yeux fermés dirigé par David Trueba et dans lequel l’acteur Javier Cámara intreprète un professeur d’anglais qui enseignait cette langue à ses étudiants avec les paroles des chansons des Beatles qu’il écoutait à la radio. Il a visité John Lennon à Almería pour qu’il corrige les paroles des chansons qu’il avait écoutées Ce Musée sert et servira, pour rappeler qu’Almería a été un magnifique plateau pour beaucoup de films (westerms, aventures, comédies,…) Je remercie toutes les personnes qui ont fait possible que ce bâtiment garde une partie de la culture de notre ville. Matilde Lorite García, A2


PETIT LEXIQUE DU CINÉMA (Avec des images de films tournés à Almeria) Le synopsis : résumé d’une histoire, schéma de scénario. Le scénario ou script : description détaillée d’une histoire, comprenant les dialogues et les éléments de découpage. Le storyboard ou scénarimage : suite de dessins, correspondant chacun à l’un des plans du découpage, permettant de mettre vis à vis la continuité dialoguée ou les voix off et les indications sonores, et de visualiser le tout d’un coup d'œil.

Indiana Jones La continuité dialoguée : scénario, découpé en séquences numérotées, avec indications, en tête des décors et moment du jour ou de la nuit, descriptif de l’évolution de l’action, des personnages, des lieux, notation précise des moments où interviennent les dialogues, les voix off, éventuellement les suggestions sonores.

Le découpage : document écrit dans lequel le récit est découpé en plans numérotés, et qui donne des repères dramatiques (sonores et visuels) La séquence : la séquence est constituée d’un ensemble de plans formant unité narrative, dont l’action se déroule le plus souvent, en un lieu unique.

Plan moyen (PM) : personnage en pieds

Lawrence d’Arabie Plan américain (PA) : personnage jusqu'à mi-cuisse

Plan : portion de film comprise entre le début et la fin d’une prise de vue : Il existe différents plans : Plan très large ou plan d’ensemble (PE) : paysage, foule, ville, bataille

Pour une poignée de dollars Plan rapproché taille (PRT) : personnage jusqu’au nombril

Lawrence d’Arabie Plan large ou plan demi ensemble (P1/2E) : rue, place, groupe en pieds. Conan

Conan Plan rapproché poitrine (PRP) : personnage jusqu'aux seins

Pour une poignée de dollars Rendez-vous nº 17 / Juin 2018


9 Gros plan (GP) ou plan serré : visage ou objet

Lawrence d’Arabie Très gros plan (TGP) : les yeux

Macro : les pupilles

de droite à gauche, de gauche à droite ou verticalement (vers le haut ou vers le bas). Il existe aussi des panoramiques circulaires à 360 degrés. Un panoramique peut être soit descriptif soit d’accompagnement. Angles de prise de vue : - La plongée (abréviation PLO): c’est lorsqu’on place la caméra au-dessus du personnage ou de l’objet filmé. L’effet produit est un tassement, un écrasement de la perspective qui donne une sensation d’enfermement, d’étroitesse, de difficulté. Elle infériorise le sujet. Jeu de trones

Champ : fragment d’espace filmé et montré par la caméra, délimité par les quatre côtés du cadre. Contre-champ : fragment d’espace exactement opposé (à180°) à celui du champ. Hors-champ : espace ne figurant, mais suggéré par celui-ci, notamment par les sons ou le regard d’un personnage dans le champ. Panoramique : mouvement de la caméra qui pivote sur son axe

- La contre-plongée (abréviation CPLO) : c’est lorsqu’on place la caméra au-dessous du personnage ou de l’objet filmé. A l’inverse, le sujet sera valorisé et paraîtra plus grand, plus fort et plus dynamique.

- Le point de vue (abréviation PDV) : c’est lorsque le plan est censé représenter la vision d’un personnage (subjectivité). Mouvements de caméra : - le panoramique (abréviation PANO) : rotation de la caméra sur son pied de gauche à droite (PANO G-D) ou de droite à gauche (PANO D-G) ou encore de haut en bas ou de bas en haut. -le travelling (abréviation TRAV) : la caméra effectue un travelling lorsqu’elle est fixe sur un axe en mouvement. -le travelling optique (abréviation ZOOM) : le mouvement est simulé par le zoom de la caméra, il resserre le cadre (zoom avant) ou l’élargit (zoom arrière). Les rushes : Etat brut des prises de vue synchronisées (bande image et bande son) après développement du film en laboratoire. Les rushes sont souvent projetés le lendemain du tournage, avant d’être montés. Le dérushage : c’est le classement et le répertoire de tous les plans et de tous les sons.

Cléopâtre

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CINÉMA (Retour chez ma mère) Le film Retour chez ma mère est une comédie qui nous raconte un moment de la vie de Stéphanie, qui a 40 ans et se voit obligée de revenir se loger à la maison de sa mère parce qu’elle a cessé de vivre avec son mari (le père de son fils) et qu’elle a perdu son travail et tout son argent à cause de sa sociétaire. La mère reçoit très bien sa fille, mais les deux n’ont pas vécu ensemble depuis longtemps et, de plus, elles sont habituées à leurs propres routines; c’est pourquoi elles doivent s’habituer aux problèmes typiques de cohabitation entre deux personnes (respect, confidentialité, différence d’intérets et de goûts, etc.) et aux difficultés caractéristiques de la relation entre des mères et des filles. Ce film traite avec humour des situations de nos jours qui sont dramatiques, comme la perte du travail ou du logement, l’absence d’une vraie amitié, l’importance des relations familiales, ou la solitude des personnes âgées. Mais le réalisateur veut transmettre un point de vue amusant et positif de ces difficultés habituelles de notre société actuelle. Les aspects que nous trouverons les plus drôles sont ceux relatifs aux coutumes quotidiennes de chaque personnage, surtout de la mère de Stéphanie. La scène du film quand elle est en train de travailler et sa mère fait beaucoup de bruit, ou celle où sa mère joue au Scrabble avec son amie par téléphone, sont des scènes très réussies qui produisent les rires du spectateur. Mais spécialement amusants sont les moments et les dialogues relatifs à

la grande difficulté que la mère a pour révéler à ses enfants que son voisin de là-haut est son nouveau fiancé. Sans grandes aspirations, le film semble drôle et amène, pour rire de ces situations quotidiennes que presque tout le monde a vécues dans quelque occasion d’égale forme que les différents personnages qui apparaissent durant ce film. Juan Manuel Rodríguez García, A2

RETOUR CHEZ MA MÈRE Stéphanie doit retourner vivre chez sa mère parce qu’elle a perdu son travail, son argent et son mari. La cohabitation est très difficile, surtout pour Stéphanie. La mère, qui est veuve, a une affaire et elle fait des choses bizarres pour la cacher. Donc, Stéphanie et ses frères pensent qu’elle a la maladie d’Alzheimer. Puis, quand elle leur présente son copain, ils ne l’acceptent pas parce qu’ils pensent que la mort de leur père est très récente. Finalement, la mère récupère la maison et l’argent de Stéphanie et l’histoire finit heureusement.

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María Martínez Galera, A2


NOTRE PHOTO (Récit cinématographique)

C’était

l’année 1970. Deux adolescents se sont connus en été. Le garçon

habitait là, une petite ville du sud de la France, toute l’année. C’était un garçon humble, il n’avait pas beaucoup d’argent et il avait quitté l’école pour aider ses parents dans l’entreprise familiale. Cependant, elle était d’une famille très riche, habitait à Paris et étudiait dans les écoles les plus prestigieuses. Ses parents avaient décidé de passer leurs vacances dans cette petite ville, où ils avaient une grande maison. Une nuit, lors des fêtes du village, le garçon, Christopher, était impliqué dans un combat mais Ana l’aide à faire face à tout le monde, quelque chose d’inattendu parce qu’elle était une femme. Il est tombé amoureux d’elle. Pendant l’été ils n’ont pas arrêté de faire des choses ensemble. Ils ont voyagé partout dans la vieille moto de Christopher et les deux étaient heureux. Mais l’été s’est terminé. Personne ne connaissait leur relation et ils n’avaient pas d’autre choix que de se séparer. Quelques années plus tard, Ana est retournée à la ville mais elle n’a pas trouvé Christopher, malheureusement. Elle est entrée dans le premier bar de la ville et à sa grand surprise il y avait une grande photo de deux adolescents sur une moto. C’était elle et Christopher ! Tout a à coup elle l’a vu et, comme si les années n’avaient pas passé, ils étaient heureux ensemble comme quand ils étaient adolescents. María Guirado, A2

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LA CHANDELEUR Comme chaque année, au mois de février, le département de français fête la Chandeleur. Rattachée maintenant aux festivités qui entourent la Nativité, la fête de la Chandeleur est liée à la lumière. mais aussi à la purification, la fécondite, la prospérite, toujours très proches dans les croyances et traditions. Chandeleur vient précisément de candela - la chandelle - reprise dans l’expression Festa candelarum, fête des chandelles. Car dans les églises, les torches sont remplacées par des chandelles bénies que l’on conserve allumées, autant pour signifier la lumière que pour éloigner le malin, les orages, la mort, etc… et invoquer les bons augures à veiller sur les semailles d’hiver qui produiront les bonnes moissons de l’été prochain. Tous ces symboles se retrouvent aujourd’hui dans cet emblème de la Chandeleur qu’est la crêpe. Ce disque doré rappelle le soleil, dont le retour commençait enfin à se préciser pour les peuplades du Nord de l’Europe et pour les Celtes. La crêpe est faite à base du froment de la moisson précédente, que l’on utilise ainsi en quantité car les futures moissons ne sont plus très loin ! Même si sa variante au sarrasin est moins dorée, elle permet des mariages salés. Avec une bolée de cidre, la fête est complète. Il faut les faire sauter avec une pièce dans la main (un euro, bien sûr, maintenant…) afin de s’assurer prospérité toute l’année. D’après www.formatage.com


LITTÉRATURE

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Les Souvenirs, de David Foenkinos

Sans doute la vieillesse est l’un des thèmes fondamentaux du livre de David Foenkinos. Tout au long du roman, le protagoniste utilise les souvenirs de ses grands-parents et notamment de sa grand-mère, qui est l’un des personnages principaux de l’œuvre, pour dresser un panorama des soucis des personnes âgées dans la société actuelle. Beaucoup de ces préoccupations que montrent les personnages du roman, je les ai expérimentées avec mes propres grands-parents quand j’étais petit. Pour les personnes âgées, je pense que leur principale préoccupation est d’avoir un vieillissement aussi digne que possible. Elles ont toujours peur de souffrir d’un déclin

physique très aigu qui les rende totalement dépendants, ou même pire, une déchéance de leurs capacités psychiques qui puisse annuler leur raisonnement, comme par exemple la maladie d’Alzheimer soufferte par l’une des camarades de classe de la grand-mère du protagoniste. Je voudrais souligner le ton comique du passage de la grand-mère dans la maison de retraite. Elle se sent toujours en bonne santé, alors elle fait référence au délabrement des autres pensionnaires auquel elle ne veut pas assister et elle se moque aussi des menus pour les sans dents dont elle n’a pas besoin. Dautre part, le petit-fils, désolé de voir sa grand-mère dans cette situation forcée, décrit la maison de retraite comme la salle d’attente de la mort, ce qui nous amène à un autre souci important pour les personnes âgées, la mort. Il y a plusieurs références dans le roman à la mort, comme l’organisation du transfert du corps et l’enterrement de la grand-mère du protagoniste. Il est presque indiscutable que l’exécution minutieuse des préparations funéraires est l’une des tâches les plus importantes pour les personnes âgées avant leur décès: choisir soigneusement le cercueil, préparer la tombe et le cimetière, etc. En ce qui concerne ce sujet, je trouve très drôle le passage dans lequel la grand-mère veut aller à tout

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prix aux funérailles de son amie. C’est vrai qu’il y a un âge où les seules sorties qu’on accepte ce sont les enterrements. Je l’ai vécu avec mes proches les plus âgés. Finalement, une autre préoccupation importante quand nous sommes à la fin de notre vie est d’éviter la solitude et de ne pas tomber dans l’oubli. C’était précisément la peur que la grand-mère avait quand elle a été admise à la maison de retraite. C’est la raison pour laquelle elle ne voulait pas quitter sa maison ou laisser ses effets personnels. Elle voulait même retourner sur les lieux de son enfance, car nous voulons rester accrochés coûte que coûte à nos souvenirs pour ne pas disparaître. Enrique Coto, C1


PETIT DICO DE L’ALIMENTATION ÉLÈVES DE B2.1 A À vue d´oeil [expression toute faite] Environ. Aiguiser [v.tr.] Rendre un couteau plus tranchant. Aiguiser l’appétit, activer l’appétit. Amaigrissant·e [adj.] Quelque chose qui nous permet de maigrir. Régime amaigrissant. Avocat [n.m.] Fruit de l’avocatier. Comestible, vert ou violet en forme de poire, à peau grumeleuse. Il a un gros noyau lisse. Avoine [n.f.] Céréale dont les grains servent à l’alimentation du bétail (cheval) mais aussi à l’alimentation humaine. Flocons d'avoine. Avoir l’ouïe fine [expression toute faite] Avoir une bonne oreille pour entendre les sons (musique, langues…) Avoir un creux [expression toute faite] Avoir une petite faim. B Beurre [n.m.] Faire son beurre [expression toute faite] Gagner beaucoup d’argent, souvent rapidement. Vouloir le beurre et l’argent du beurre [expression toute faite]. Tout vouloir, ne pas vouloir choisir. Bienfaisant·e [adj.] Qui fait du bien. Pluie bienfaisante. C Canneberge [n.f.] Arbuste à feuilles persistantes et à baies comestibles. Le fruit, rond, petit, rouge. Civet [n.m.] Ragoût préparé au vin rouge et servi avec la sauce de cuisson liée au sang de l’animal. Un civet de lièvre, de lapin, de chevreuil. Concocter [v. tr.] Élaborer, cuisiner,

Avocat

(photo de B. Navez)

Avoine

(ph. Daniel Villafruela)

Canneberge

(photo de Bouba)

Cresson

préparer avec soin. Employé au sens figuré, souvent plaisant. Cueillir [v.tr.] Cueillir quelque chose. Prendre des fruits, des légumes, des champignons. Demain, je vais cueillir des olives. Cresson [n.m.] Plante vivace qui pousse dans les ravins et que l’on cultive dans les cressonnières. Il a besoin d’un environnement très humide. S’emploie en salades et haché, comme condiment. Curcuma [n.m.] Grande herbe vivace dont le rhizome contient une matière colorante jaune utilisée comme épice. Fait partie de la composition du curry. Cuisinier·ère [n.m. ou f.] Synonymes : chef, cordon-bleu, cuistot (fam.), maître queux. D Donner l’eau à la bouche [expression toute faite] Quand on a très envie de quelque chose, à manger généralement. Saliver d’envie. E Embonpoint [n.m.] État d’une personne un peu grasse. Prendre de l'embonpoint: Grossir Engouement [n.m.] Admiration très vive, enthousiasme pour quelqu’un ou quelque chose, souvent soudain et passager. Épice [n.f.] Poudre aromatique qui sert à assaisonner les plats, les sauces. Plat épicé. F Fade [adj.] Sans saveur. Figue [n.f.] Fruit du figuier. Fruit charnu consommé frais ou séché. Flexivore [n. et adj.] Personne qui mange en général des fruits et des légu-

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__L’ALIMENTATION__ mes, mais peu de viande. Je suis flexivore. C’est le régime que je pratique depuis longtemps. G Gâcher [v.tr.] Gaspiller mais avec plus d’intensité. Faire un mauvais emploi de quelque chose. Gaspillage [n.m.] Fait de gaspiller, c.-àd. dépenser, dilapider inutilement. Syn. Gâchis. Anti-gaspillage: Il s’agit de ne pas jeter à la poubelle les restes des repas. Pour protéger l’environnement, il ne faut pas gaspiller. Grignoter [v.tr.] 1. Manger peu à peu en rongeant. 2. Manger un peu entre les repas. 3. Détruire progressivement. I Invendu [n.m. et adj.] Qui n’a pas été vendu. Issu·e [adj.] 1. Qui vient de (des produits issus des animaux) 2. Sortie (issue de secours) L Locavore [n. et adj.] Tendance alimentaire qui consiste à consommer des produits locaux et de saison pour favoriser le développement durable. M Malbouffe [n.f.] Repas rapide et industriel qui n’est pas bon pour la santé. La malbouffe fait grossir. Mets [n.m.inv.] Tout aliment ou plat que l’on sert aux repas. Des mets raffinés, succulents. P Péremption (date de) [n.f.] Date à partir de laquelle les aliments ne doivent pas être consommés, en particulier d’un aliment emballé ou d’un médicament. Plat [n.m.] 1. Pièce de vaisselle plus grande que l’assiette dans laquelle on sert les mets à table. 2. aliments cuisinés, préparés pour être servis. [expression toute faite] Il ne faut pas en faire un plat, ce n’est pas si grave. Poivre [n.m.] Fruit du poivrier. Petite baie d’une saveur piquante et aromati-

Épices

(photo de Pablo09)

Plat

(photo de Kaolin)

Poivre

(photo de Rainer Zenz)

Ragoût

(photo d’Alpha)

Thym

(photo de Pichaud 18)

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que. Souvent moulu, il est utilisé comme condiment. Du poivre gris, blanc. R Raffoler [v. intr. de] Aimer beaucoup (surtout pour l’alimentation) mais aussi pour un artiste, un pays, etc. Je raffole de raviolis. Le fromage, j’en raffole ! Ragoût [n.m.] Plat en sauce avec de la viande et des légumes. Un ragoût de boeuf, de veau, de porc, de lapin. Ragoûtant·e [adj.] Appétissant, mais s’emploie uniquement à la forme négative. Un plat peu ragoûtant, pas du tout ragoûtant. Relever [v.tr.] Donner un goût plus prononcé grâce aux épices ou à des condiments. Relever une sauce avec du thym. Un plat bien relevé. S Saveur [n.f.] Qualité d’un mets, d’une boisson qui produisent une sensation. Syn : goût. Les 4 saveurs fondamentales: le sucré, l’acide, le salé, l’amer). Une cinquième saveur: l’umami (savoureux en japonais) Succomber [v. intr. à] Se laisser séduire par quelque chose. Succomber à la cuisine japonaise. T Tenir [v. intr. à] Avoir très envie, vouloir, désirer quelque chose vivement. Apprécier quelqu'un énormément. Construction tenir à ce que +subjonctif. Thym [n.m.] Plante vivace à très petites feuilles parfumées utilisée comme condiment. Végetalien·ne [n. et adj.] Personne qui ne mange aucun aliment issu des animaux. Ils mangent seulement des aliments du règne végétal: légumes, fruits, algues, etc. Z Zeste [n.m.] Un petit peu d’écorce de citron ou d’orange pour donner de la saveur, pour aromatiser. Sens figuré : un petit peu.


CONTES DE LA SAVANE

Fils de tradition orale, Samuel Mountoumnjou est originaire de Foumban, une ville située à l’ouest du Cameroun, qui conserve encore vivantes beaucoup de ses traditions et coutumes ancestrales. C’est dans ce milieu qu’il a grandi et a appris à conter, étant encore adolescent. Il conte pour enseigner l’Afrique; c’est-à-dire, pour aider à découvrir ou à connaître davantage ce continent à travers ses récits. Il conte pour transmettre l’esprit de l’Afrique profonde. C’est pourquoi son répertoire, vaste et varié, est essentiellement constitué de narrations africaines: contes, légendes, paraboles, fables, mythes et anecdotes. Cela fait plus d’une décennie déjà qu’il exerce comme conteur. Depuis lors, il a participé à plusieurs rencontres culturelles en Espagne et dans d’autres pays. Ses langues de travail sont le français et l’espagnol. En plus de conteur, Il est professeur de langues et médiateur interculturel. Il organise aussi des ateliers et des débats sur des thèmes socioculturels variés tels que: la sensibilisation interculturelle; la tradition orale en Afrique hier et aujourd’hui ; réalités linguistiques de l’Afrique et du Cameroun ; l’éducation en Afrique; le français et la francophonie en Afrique ; etc.

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Il faut savoir RESPECTER Il faut savoir PARTAGER Il faut savoir PARDONNER


CONCOURS DE RÉCITS


L’HISTOIRE DE NAHALI Je vais vous raconter l’histoire de Nahali et sa lutte pour sa liberté: Nahali est née en 1976 au sein d’une famille aisée à la ville de Mumbai ancien Bombai ; son père était un riche commerçant de toiles, sa mère aidait son père dans le commerce et faisait les tâches ménagères avec l’aide d’une serveuse. Nahali menait une enfance joyeuse car elle avait de la chance, son père respectait la culture indienne mais il était un homme du monde et il voulait que sa fille fasse des études supérieures, raison pour laquelle elle étudiait à l’école britannique à Bombai. Parfois, avant de se coucher sa mère lui racontait des histoires drôles pour l’amuser et elle lui répétait toujours qu’elle devait devenir une femme libre et préparée et qu'un jour elle allait rencontrer un homme bon et qu’elle devrait faire son choix. Ses parents avaient reçu des propositions pour concerter des mariages arrangés mais ils les avaient tous refusés. Le 15 juillet 1987, peu de jours après son onzième anniversaire, une tragédie est venue frapper la famille : ses parents sont morts dans un accident d’avion ; ils retournaient de New Delhi d’un salon de commerce. Le petit avion avec 50 passagers s’était écrasé à cause d’un orage. Après cet évènement, une nouvelle vie très différente a commencé pour elle : la soeur de son père, qui habitait près de la ville de Patnat où elle gérait avec son mari une ferme d’élevage de vaches laitières, est arrivée à Bombai pour s’occuper d’elle. Elle a dû quitter l’école Britannique pour vivre chez eux. Pendant quelques mois, elle a continué à l’école. Mais, un jour, son oncle lui a dit qu’elle devait les aider avec les tâches de la ferme, qu’elle devait aider aussi sa tante à la maison et qu’ elle ne pourrait pas continuer à étudier. Nahali pleurait presque tous les soirs sauf quand elle était trop fatiguée car elle se levait très tôt le matin. Quand elle pouvait, elle lisait quelques livres qu’elle avait pu garder avec elle. C’était sa liberté, le moment où son imagination volait jusqu’à l’infini et elle imaginait qu’elle allait travailler comme médecin en Afrique pour aider les plus démunis. Mais une autre nouvelle terrible allait frapper son cœur. Un soir, son oncle et sa tante l’ont appelée pour lui communiquer qu’ils avaient arrangé un mariage avec le fils d’un cousin de son oncle quand elle aurait 15 ans. Nahali a pleuré pendant toute la nuit. Elle avait seulement 12 ans et demi, ses rêves s’étaient brisés comme un verre sur le sol et sa liberté avait soudain disparu, comme sa famille. Elle ne voulait pas se marier, elle voulait seulement étudier et voyager pour connaître d´ autres pays. Les jours étaient pénibles pour elle mais les nuits étaient insupportables. Le jour de son mariage est arrivé et Nahali a beaucoup

José Serrano, B.2.2

pleuré dans son for intérieur, mais aucune larme n´est sortie de ses yeux car ils étaient déjà secs. Après s’être mariée, Nahali travaillait quelquefois dans un petit commerce de la famille de son mari mais normalement elle restait dans la maison qui était derrière le commerce. Le 20 juillet 1997, 6 ans après son mariage, qui était devenu une prison pour elle, sa vie a basculé encore une fois quand un photographe de National Geographic, Fredric Savage, est entré dans le magasin pour faire quelques achats dont ils avaient besoin car son équipe et lui devaient partir jusqu’à Katmandu pour faire un reportage sur la vie dans les montagnes du Népal. Ils devaient rester à Patna 5 jours pour attendre un copain avant de partir. Comme la famille de son mari était partie pour la célébration d’un mariage dans une autre ville, Nahali était restée toute seule et elle a eu l’opportunité de parler en anglais avec l’étranger. Il l’écoutait et ça lui faisait du bien. Mais quand il lui a annoncé qu’ils devaient partir deux jours plus tard, l’angoisse a envahi son esprit et, en suppliant, elle lui a demandé de l'aider : elle ne pouvait pas rester là, elle voulait quitter ce lieu et lutter pour accomplir ses rêves. Le photographe qui se sentait désolé pour son histoire a décidé de l’aider. La nuit précédant le départ, elle devait quitter la maison. Ils partiraient en voiture jusqu’à Patna où, dans un petit aérodrome, ils prendraient un hélicoptère jusqu’à Katmandu ; là, ils pourraient prendre un avion jusqu’à Sidney avec l’aide d’un ami qui travaillait à la douane. Il y a avait un vol direct car beaucoup d’Australiens aiment pratiquer l’alpinisme. Une fois en Australie, elle devrait demander l’asile et commencer une nouvelle vie, Fredic le photographe l’aiderait à chercher un emploi. Maintenant, Nahali est une femme libre mariée avec un ancien réfugié libanais qu’elle a connu quand elle faisait ses études nocturnes pour devenir infirmière. Elle est mère de deux filles, Amber de 10 ans et Tessa de 6 ans dont les noms font un jeu de mots que seulement Nahali connait. Mais, surtout, elle est joyeuse comme quand sa mère lui parlait doucement à l’oreille avant de se coucher. Parfois Nahali pleure encore en se souvenant de ses parents ; mais, quand elle regarde ses filles, un sourire se dessine sur ses lèvres en imaginant qu’elles pourront grandir et vivre en liberté et lutter pour leurs rêves. Nahali a 42 ans et après 20 ans en Australie elle a obtenu la nationalité australienne. Fredic, son ancien et cher ami britannique, parle avec elle grâce à skype presque toutes les semaines parce qu’après sa retraite il s’est installé dans une petite ville de la Provence. Nahali a récupéré la liberté que ses parents souhaitaient pour elle.


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LA FLEUR BLANCHE Alicia Montoya, C1

Les jours estivaux passaient joliment à la campagne. David Hammond avait toujours envie de découvrir. Découvrir les différentes formes des pierres, observer les fleurs s’ouvrir, sentir l’air pur, aller chercher des dizaines d’escargots quand il pleuvait, jouer à cache-cache avec sa cousine et son petit voisin, manger les délicieux repas de sa grand-mère… Qu’estce qu’il est joli de vivre à la campagne ! Contrairement à nos vœux, l’été n’est pas infini. Les vacances arrivent à leur fin et pendant le dernier jour de repos règne le chaos: les enfants se lèvent à midi, ils mangent chez mamie tout ce qu’ils désirent, les aiguilles bougent sans cesse et tout le monde reste au canapé à regarder la télé, ils se coucheraient probablement après la tombée de la nuit… Personne ne paraît capable d’affronter le lendemain une belle journée de travail. Malheureusement, le jour X est arrivé et la rentrée est inévitable. Le réveille-matin sonnait sans pitié, tellement, que même les chinois pourraient l’écouter et pleu-

rer en sachant la signification de ce bruit diabolique. Sans être pressé, la mère de David lui a commandé de se lever et il a obéi; sagement et rapidement, il s’est lavé. Petit-déjeuner, uniforme, chaussettes, chaussures, sac-àdos, voiture. C’est vraiment la routine. David avait presque oublié les prénoms de ses camarades et même le visage de Mme. Noly, la nouvelle maîtresse que, trois mois avant, il connaissait par cœur. Le jour de la rentrée était toujours un jour calme : sans devoirs, aucune dictée… Mme. Noly s’était très bien reposée car elle avait beaucoup de forces pour crier à toute la classe : -Bonjour chers élèves. Je souhaite que vos vacances aient été très enrichissantes. Maintenant je veux bien que vous ouvriez vos cahiers, puis rendez-moi un dessin d’une fleur coloriée à votre choix. Comme un troupeau quelconque, tous les enfants à la fois avaient pris leurs crayons et étaient disposés à dessiner une rose rouge à dix ou quinze pétales

mais, sans doute, chacun avait un crayon ou un feutre rouge pour colorier la sienne. David, au contraire, avait décidé de dessiner complètement un rosier à dix ou quinze roses. Évidemment, chaque rose d’une couleur différente. On pouvait constater un vrai arcen-ciel sur la fiche de David, qui, parmi les roses variées, avait laissé la plus grande au milieu totalement vide, incolore. Toute blanche. La maîtresse, en recevant la fiche du petit Hammond, a souri et a appris que David avait compris à la perfection la tâche à faire. Il n’y a rien de plus libre qu’une feuille blanche pour y refléter des émotions, des sensations ou des opinions. La rose vide de couleur nous invite à laisser voler l’imagination et pour cela, je pense qu’il devrait être interdit de limiter l’esprit d’un enfant, même si le risque d’interpréter sa liberté d’expression avec méchanceté est évident.


VIVRE EN LIBERTÉ Sandra Pérez, A2

Je vais raconter l’histoire d’un homme appelé Louis. C’était un homme qui vivait dans le centreville avec sa copine, Martha. Il travaillait dans une entreprise très grande et elle ne travaillait pas. Ils semblaient très heureux mais il se sentait solitaire. Jusqu’à maintenant, sa vie consistait à travailler et être avec les amis de sa copine parce qu’elle disait même qu’il était un homme très ennuyeux. Un jour, Louis a décidé d’aller avec son chien au village qui est à 100 km de la capitale. Il a écouté qu’il y avait un bar où l’on pouvait très bien manger. Pendant qu’il se promenait dans le village, il a vu une maison en vente. Soudain, Louis a réalisé que sa nouvelle vie y était. Il est allé chercher le vendeur parce qu’il allait y vivre pour toujours. Quand il est arrivé chez lui en ville, Martha était absente. Il a pris ses choses les plus importantes et il a lui écrit une lettre: Chère Martha, Je dois te dire que je vais commencer une nouvelle vie. J’ai besoin de vivre les petites choses que cette vie nous donne. J’espère que tu pourras me comprendre, parce que j’aimerais vivre avec toi dans ce nouvel endroit si tu veux. Je te montre l’endroit que j’ai choisi. Est-ce que tu ne respires pas la liberté? Louis.

Rendez-vous nº 17 / Juin 2018


LA MAISON DES ROSES

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Cristina Escoriza, B1

Je n’oublierai jamais ce jour-là... le jour de ma liberté... le jour de ta décadence... Deux ans avant... La rencontre Dans le café-librairie de la Place de la Bourse, la musique de Coldplay annonçait une nouvelle histoire, la nôtre. Et moi, Éléonore, depuis la fenêtre du café-librairie, mon regard était complètement concentré sur la Maison des Roses, celle du début du XVIIIe siècle qui attirait l’attention des passants pour son élégance et sa splendeur. Mon imagination ne pensait qu’aux grands secrets masqués par ses murs... Tout à coup, sa manière d’interpréter la musique de Chris Martin a attiré mon attention et m’a transportée vers une dimension déconcertante et réellement magique... Soudain, nos regards se sont croisés et notre histoire a commencé... Capricieusement, le destin a voulu qu’il soit l’héritier de cette mystérieuse Maison des Roses et, après un mois ensemble plein de rires et de caresses, Robert et moi, avons décidé que cette demeure ensorcelée de roses devienne notre premier nid d’amour... Pourvu que le destin n’ait pas été aussi capricieux! … La décadence Dans notre histoire il n’y avait ni bague de fiançailles ni projets de mariage. Or, la clef de la Maison des Roses était le symbole de notre engagement. Malheureusement, c’était celle qui nous ruinerait... Dès le premier instant où j’y suis entrée, j’ai eu l’impression de ne pas être la bienvenue. Peut-être que l’hôtesse ne voulait pas dévoiler ses secrets...

Deux semaines après le déménagement, Robert, ensorcelé par l’air tendu de la maison, a commencé à montrer sa véritable personnalité. Peu à peu il avait perdu son envie de sortir, de rire, d’aimer, de rêver... Il passait nuit et jour à travailler dans le bureau du deuxième étage qui donnait sur le jardin. Chaque jour, à midi, Robert, caché derrière les rideaux blancs de la fenêtre de son bureau, me regardait secrètement tandis que j’arrosais les roses du jardin. C’était le seul moment du jour où je pouvais respirer... dans la maison l’oxygène me manquait... Avec le passage du temps, les rires sont devenus des larmes de tristesse et de désespoir... Robert ne voulait pas sortir de sa zone de confort et mon âme se sentait tellement blessée par la situation que je n’avais pas le courage de me réveiller. Si seulement j’avais cru en moi-même... Ce jour-là... Ma liberté Les roses du jardin annonçaient le printemps. Comme chaque jour à midi, je me trouvais dans le jardin quand, tout à coup, j’ai entendu un bruit de la fenêtre du bureau. Ensuite, la curiosité m’a fait voir ton regard plein de haine et de jalousie... À ce momentlà, j’ai ressenti la peur de ne pas être libre, de ne pas suivre mes rêves, de ne pas être moi-même, Éléonore. Après cet instant révélateur, j’ai laissé la clef de la Maison des Roses près des roses du jardin et je suis discrètement sortie de notre relation... Depuis ma liberté, je ne regrette rien! Rien que d’y penser...!

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L’ HISTOIRE DE DEUX ADOLESCENTS María Guirado, A2 Ils étaient des amis pour la vie mais, un jour, ils ont décidé d’être plus que des amis. Les premiers mois de leur relation étaient parfaits mais tout a changé. Cela faisait longtemps qu’ils n’avaient pas été avec leurs amis et ces moments leur manquaient. Ils aimaient être ensemble, mais ils ont commencé à s’ennuyer. Ils se sont disputés et ils sont devenus fous de tout. Ils s’aimaient, mais ils se sentaient tous les deux comme dans une prison. Le pire était qu’ils devaient demander la permission d’être avec d’autres personnes. Ils ont réalisé que leur relation n’était pas bonne; ils ont donc décidé de se séparer. Leurs vies ont changé, mais cela leur a servi pour apprendre. La liberté est nôtre et elle ne dépend de personne. Lorsque vous êtes en couple, votre liberté est toujours la vôtre, même si vous décidez de la partager avec cette personne. C’est la meilleure chose de l’amour, avoir la liberté de faire tout ce que tu veux et toujours choisir la personne que tu aimes. Quand ils ont compris cela, ils ont décidé d’avoir une relation à nouveau, mais cette fois, même s’ils n'étaient pas ensemble toute la journée, ils étaient plus heureux et surtout plus libres. Rendez-vous nº 17 / Juin 2018


ENTENDRE: UN PAS VERS LA LIBERTÉ

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María José Mullor, B2.2 C’était un jour froid d’hiver quand Juan naquit. Malgré le fait qu’il était le neuvième enfant, ses parents et ses frères l’accueillirent avec bonheur. À sa naissance, il était un enfant grand et beau, mais surtout il était tout sain. L’allaitement maternel était la seule alimentation et il grandissait très bien. Rien ne pouvait dénoter que sa vie, des mois après sa naissance, allait basculer à tel point qu’elle serait différente à celle des autres. Un jour, lorsqu’il avait trois mois de vie, il s’éveilla avec beaucoup de fièvre; en plus, des convulsions qui balançaient tout son corps. Le médecin vint vite et il dit que le diagnostique était quelque chose de sérieux. Juan avait contracté une méningite, les doses d’antibiotiques furent effectives mais son ouïe avait arrêté de fonctionner. Sa famille l’aperçut rapidement au fur et à mesure qu’il restait immobile face à des sons très forts ou voire quand personne ou rien n’attirait son attention. Mais les conséquences furent encore pires puisqu’il ne développa pas non plus l’usage du langage. Cet événement bouleversa énormément la famille, d’autant plus que leur vie commençait à tourner autour de lui; en dépit de son incapacité, il grandissait heureux et il comptait sur le soutien de tous.Ses frères et ses soeurs étaient aussi très impliqués; ce fait servit pour qu’ils grandissent plus vite que les autres enfants du même âge. D’ailleurs, toute la famille déménagea à la capitale afin de garantir l’aide dont il avait besoin ; car en habitant dans un village de montagne, tout ça, ce ne serait pas possible. À l’adolescence, la rage de ne pas être comme les autres fut très évidente. À ce moment-là, les problèmes de convivialité se détachèrent dans la maison, les disputes et les bagarres entre tous étaient fréquentes parce que les autres enfants ne comprenaient pas l’attitude de leurs parents en le protégeant toujours. Juan était devenu capricieux mais il était certain qu’il ne pouvait pas faire ce qu’il voulait à n’importe quel moment du

jour. Ce fut la raison principale pour l’envoyer hors de la ville, afin de faire des études en rapport avec le bois. Lorsque Juan les finit, il retourna, mais il avait changé. Il commença à apercevoir la vie d’une façon différente; de plus, le fait de trouver un travail dans une blanchisserie fit qu’il se sente mieux, car il se voyait de la même manière et avec les mêmes possibilités que les autres. Plus tard, Juan connut une fille, sourde elle aussi, avec laquelle il se maria. Après, ils furent parents de deux filles. Tous les quatre vivaient heureux: les filles étaient le soutien le plus fort de leurs parents puisqu’elles n’étaient pas sourdes. Après la mort de leurs parents, il fut le plus récompensé économiquement. Juste à ce moment-là, il eut connaissance d’une intervention chirurgicale qui pouvait lui rendre l’ouïe. Alors , il n’en douta pas et il alla voir le médecin. Juan pensa qu’il ne perdrait rien, seulement l’argent, si celle-ci était un échec. Mais, heureusement, l’intervention fut un succès absolu. Quand il se réveilla de l’anesthésie, depuis la première minute, il aperçut des sons jamais écoutés, beaucoup d’émotions se déclanchèrent et sa vie bascula de telle façon qu’aujourd’hui, il est une personne normale, sans aucune incapacité et avec la possibilité de mener une vie égale par rapport à celle des autres. En ce moment, il se considère une personne neuve, car il peut profiter de tout ce qui l’entoure, le silence permanent s’est transformé en quelque chose de merveilleux et totalement inconnu pour lui. Pour finir, je veux souligner que même si cette histoire est réelle, elle a des parties qui sont inventées. Mon but à l’heure de l’écrire a été d’exprimer comment une personne peut atteindre son épanouissement et sa liberté en possédant un sens dont elle a toujours manqué, mais qui fait que nous pouvons nous sentir complètement libres et indépendants ou par contre complètement prisonniers du silence.

Rendez-vous nº 17 / Juin 2018


LA LIBERTÉ, LE MEILLEUR TRÉSOR AU MONDE Inma Pizarro, C1

Tout commence le 3 avril 2015; je suis arrivé chez moi et du coup j’ai écouté la porte, quelqu’un frappait à ma porte… J’ai demandé : - Qui est-ce ? -La police! Ouvrez la porte, s’il vous plaît! Mon cœur battait très rapidement, quand j’ai ouvert la porte, ils se sont précipités sur moi, et ils ont lu mes droits; j’étais stupéfait, qu’est-ce qui se passait ? Les policiers m’ont conduit au commissariat et ils ont commencé l’interrogatoire : j’étais accusé d’assassinat ! Je n’en croyais pas mes oreilles ! C’était un cauchemar ? Pas du tout, c’était malheureusement vrai. Une fille du bâtiment à coté de chez moi avait été assassinée et un voisin avait dit qu’il avait vu en sortir un homme avec des caractéristiques

physiques très semblables aux miennes: il croyait que j’étais le coupable. Malheureusement, je suis le prototype d’un homme espagnol: brun, de taille moyenne, un peu gros… Comme moi, il peut y avoir la moitié de la population en Espagne avec mon âge, mais, en plus, je n’avais aucun alibi; ce jour-là, à cette heure-là, j’étais en train de regarder la télé et seul; depuis que j’avais divorcé, cela faisait deux ans, c’était mon plan du vendredi soir: demander une pizza et regarder un bon film… À cause de ma solitude et du manque d’amis, j’allais me retrouver en prison, c’était incroyable ! Sans m’en rendre compte, avec un procès très rapide, et avec les conseils de mon avocat qui m’a dit que je devais me déclarer coupable, j’étais en

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25 prison… Le premier jour là-bas fut le pire jour de ma vie. Quand tu es en train de franchir les portes et que tu écoutes comment elles se ferment, une partie de ton cœur se ferme aussi… Quand je suis entré dans ma cellule, j’ai pu voir une triste couchette, une petite fenêtre avec des barreaux et en face de la porte des barreaux aussi; je me sentais comme un oiseau dans sa cage, je ne pouvais pas respirer, et la peine était seulement de vingt ans de prison…. Je voulais mourir…, mais je devais être fort, je ne pouvais pas me rendre, j’allais lutter afin de démontrer mon innocence. Comme dans les films, je commençais à marquer sur le calendrier les jours que je passais enfermé, et chaque jour il y avait un petit changement sur moi, l’espérance disparaissait petit à petit; j’avais embauché un autre avocat et il me disait que la justice existe mais elle est lente… Et enfin il est arrivé le jour où j’ai été déclaré innocent, le coupable était le voisin qui m’avait dénoncé, moi… Le jour où je suis sorti de la prison fut le jour le plus bizarre de ma vie; au fur et à mesure que je passais par les portes, j’avais les sentiments contraires à ceux de l’entrée: mon cœur s’ouvrait, mais à la fois je n’étais pas très sûr de savoir vivre en liberté. Au moment où j’ai mis le pied dans la rue, l’air se respirait différemment, le soleil brillait et je ne pouvais presque pas voir, mes yeux n’étaient pas habitués à cette clarté… Ma première visite fut la plage, j’y avais pensé plusieurs fois… Mes pensées ont fui, j’ai écouté seulement les vagues sans penser, il avait été tellement difficile de faire ça ces dernières années, avoir l’esprit complètement vide… J’allais recevoir une indemnisation pour avoir perdu deux années de ma vie en prison, mais estce qu’il y a assez d’argent pour payer ça ? Simplement pour pouvoir voir ce paysage il n’y a pas d’argent dans le monde pour le payer, le dommage était fait et j’allais commencer une autre vie.

Dès lors, j’apprécie chaque chose, dès que je me réveille jusqu’à l’heure d’aller dormir ; par exemple, le son des cloches le matin, pendant le week-end, qui, avant, me dérangeaient, maintenant je les aimais: je préférais leur son à celui de l’alarme de la prison. S’il pleut, j’adore ; s’il fait froid, j’adore aussi ; j’adore toutes les saisons, chacune a son charme. Tous les jours je vois de bonnes choses, je ne me plains jamais… L’unique bonne chose de la prison c’est que grâce à elle je vois la vie d’une autre manière et je profite de chaque moment comme s’il était le dernier, et je suis une personne très optimiste. C’est pour cela que je dis à tout le monde : “nous sommes tout le temps en train de nous plaindre: je voudrais un meilleur travail, je me fâche avec mon amie, …. Quand tu penses à ça, si tu as de la santé, tu dois penser à toutes les choses que tu as simplement quand tu es en liberté, quand tu te sens mal, sors dans la rue !, lis un livre !, mange une glace !… Fais quelque chose que tu aimes et tu dois penser que la vie est belle pourvu que tu sois une personne libre pour faire ce que tu aimes.

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Liberté, Place de la République à Paris. Photo de Coyau / Wikimedia Commons / CC BY-SA 3.0


LA LIBERTÉ Ana Ramos, A2 Qu’est-ce que la liberté? La liberté seulement certains la connaissent. Ces deux chiens vivent en liberté. Ils courent, ils jouent avec le sable et se baignent dans la mer. Ils respirent l’air pur sans pollution. Dans leur monde il n’y a pas de limites ou d’interdictions, tout est permis. Ces chiens apprécient le soleil et les plages d’Alméria. Leurs propriétaires aiment les animaux et pour cette raison, ils les amènent tous les jours dans cette zone. Leurs propriétaires ne comprennent pas que les chiens vivent enfermés dans la maison. Les animaux doivent vivre en liberté. Ces deux chiens s’appellent, l’aîné Liberté et le cadet, Paix. Quand j’ai fait cette photo, je venais de finir ma relation amoureuse avec mon copain. À partir de ce moment, je me suis sentie libre comme des chiens, j’ai apprécié le paysage des plages du Toyo, sa végétation, la couleur bleue de son ciel. Les feuilles des palmiers se déplaçaient librement. Je voulais bouger comme eux, sans me dépêcher, sans horaires, seulement avec le bruit des vagues et les chiens qui aboient de bonheur. Quand je regarde cette photo, je trouve ma liberté. Je me sens heureuse de voir que la liberté existe.

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LIBERTÉ Silvia Díaz Púa, B1

Mes étudiants m’ont entourée et m’ont demandé continuellement à propos du sujet. Je doutais comment transmettre mes pensées et mes idées: chaque personne comprend la liberté d’une manière très personnelle et différente, même de manière presque antagoniste. Pour certaines personnes, la liberté est le droit de faire et de dire ce qu’elles veulent, et pour les autres, la capacité de décider quoi faire et quoi dire aux autres, je leur ai dit plus avec mon cœur qu’avec ma raison. J’ai vu dans leurs visages qu’ils étaient intéressés par le sujet, alors je leur ai proposé d’expliquer ce qu’était la liberté et de l’identifier par un mot, et ils ont fait une exposition de peintures avec leurs idées et leurs mots. Je crois, fermement, que pour vivre dans une société équitable, juste et heureuse, il est nécessaire que chaque citoyen exerce sa liberté de façon respectueuse et consciente, dit Brigitte. Il ne serait pas possible de vivre en harmonie si chaque personne agissait librement sans tenir compte des droits des autres citoyens, en confondant la liberté avec l’égoïsme ou l’exemple, a répondu Antoine. Mohamed lisait en regardant Carole qui hochait la tête avec un sourire : et d’un autre côté, nous ne serions pas des êtres individuels si nous ne pouvions pas nous manifester libéralement d'une manière assertive, empathique et respectueuse. Soudain, l’alarme s’est déclenchée, tout avait été un rêve, je me suis levée rapidement, mon petit ami m’a demandé : -Quel sujet travaillerez-vous avec vos élèves en classe aujourd'hui? -La liberté, répondis-je, en me disant au revoir avec un bisou, pensant que j’irais à la papeterie pour acheter du papier et des couleurs pour leurs idées…

LA GUERRE CONTRE LA PAIX Juan Luis López, A1 C’est l’histoire d’un sniper espagnol. L’histoire se produit pendant la guerre civile. Il fait partie des rebelles espagnols. Au cours d’une bataille, cet homme est capturé et il est conduit au camp. Il mange du pain et il boit un peu d’eau. Il vit et il reste là avec ses copains. Ses conditions sont horribles! Et ce n’est pas juste! Mais une nuit, il veut changer cette situation. Le sniper s’échappe; il prend un fusil, un peu d’aliments et un peu d’eau. Il revient au lieu où il est capturé et il se cache derrière quelques arbrisseaux. Il reste là autour de trois jours. Pendant ces jours, il tire contre l’ennemi et il libère ses copains. Ils essaient de gagner la guerre. Finalement, Franco est capturé, mais ils ne le tuent pas, ils l’emprisonnent. Pourquoi? Parce que la paix et la justice l’emportent sur la guerre.

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EMPRISONNÉE EN LIBERTÉ Sully Medrano, C1

Maysun n’a que onze ans, elle est arrivée à Madrid il y a quelques années, avec ses parents et ses deux frères. Ils sont des réfugiés qui ont eu la chance d’avoir été sauvés de l’enfer de la guerre. À ce moment-là, chacun d’entre eux portait un sac à dos plein de peurs, de destruction et de désespoir, de bruits de bombes, mais dans le coeur ils portaient aussi de l’espoir et le désir de la liberté. Un bien précieux qu’ils ne connaissaient que comme un simple mot. Quand Maysun a commencé l’école elle avait 8 ans. Le premier jour de classe elle a senti une émotion qui faisait battre son coeur si fort qu’elle ne pouvait pas articuler un mot, elle avait les yeux écarquillés: c’est qu’elle allait à l’école pour la première fois et souhaitait avec toute son âme apprendre à lire et à écrire. Ses parents lui avaient toujours dit que savoir lire et écrire étaient des symboles de la liberté. À ce moment-là, cette petite fille était très maigre et d’une faible hauteur pour son âge, elle avait les cheveux courts et noirs, de grands yeux brun clair et la peau foncée. Après quelques semaines, même si Maysun ne comprenait pas beaucoup la nouvelle langue, il existe des gestes qui ont une valeur universelle : elle subissait des moqueries à l’école. Un camarade de sa classe, Adrien et deux de ses meilleurs amis ont commencé à se moquer d’elle. Ils l’avaient baptisée la petite souris noire. Maysun ne comprenait pas bien la raison du

mauvais comportement de ses camarades avec elle, mais peu à peu il a commencé à se sentir triste, ses yeux n’avaient pas la lumière des premiers jours de classe, elle avait peur d’aller à l’école. L’enseignante s’est aperçue que quelque chose s’était passé parce jusqu’à ce moment-là elle savait bien que Maysun ne parlait pas beaucoup en classe à cause de sa timidité, mais à travers l’expression de son regard elle pouvait comprendre que la petite fille était heureuse d’être là. Maysun a commencé à se sentir emprisonnée dans un pays où on lui avait dit qu’ils seraient libres et heureux. Plutôt que de parler à sa classe, l’enseignante a observé le comportement de ses élèves surtout pendant la récrée, et a décide de faire une représentation théâtrale d’un conte d’animaux en utilisant des masques. La répartition des rôles serait aléatoire, a dit l’enseignante. Quand Adrien et ses amis ont obtenu les masques de souris noires, ils ont commencé a pleurer. Tout le monde s’est moqué d’eux, à l’exception de Maysun. Une fois qu’ils ont expliqué la raison de leurs larmes, la maîtresse a demandé à la classe: Quel est le personnage de Disney le plus connu dans le monde entier et que tous aiment ? Effectivement, a répondu l’enseignante, une petite souris noire !!! À partir de ce moment, tous les enfants ont compris la leçon. S’il y a du respect pour les autres, il y aura de la paix et de la liberté.

Rendez-vous nº 17 / Juin 2018


__La Liberté__

Dessin: Sully Medrano

LA PEUR DE LA LIBERTÉ Begoña Tortosa, A1 Si nous faisons attention au mot liberté, ce mot a de nombreux aspects importants dans la vie des gens: L (libération) I (indépendance) B (bonté) E (éducation) R (respect) T (ténacité) E (expression). Toutefois, il y a beaucoup de gens qui analysent ce mot en profondeur ou des gens qui l’acquièrent dans leur vie. Ils sentent un peu peur grâce à sa grande ampleur et danger. Mais, si nous l’analysons nous-mêmes, nous ressentons de la peur quand nous avons plus de liberté ? À mon avis, toutes les personnes sentent un peu peur quand elles sont plus libres, parce qu’elles peuvent se tromper et elles doivent assumer les conséquences de leurs actions (positives ou négatives). Mais, la vie n’est pas basée sur les peurs, mais elle se base sur les nouvelles aventures et les expériences. Par conséquent, les personnes doivent fuir de la bulle de la peur pour pouvoir obtenir un des meilleurs droits de l’humanité: la liberté.

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L’HISTOIRE DE TOILE Ana Parra, B.2.2

Le jour se levait dans la belle et mythique savane africaine et une jeune maman léopard venait juste d’accoucher d’un beau petit léopard. Le petit léopard ouvrit ses yeux et tout à coup sa maman se rendit compte que son fils n’avait pas de taches. C’est pour cette raison que sa maman décida de l’appeler Toile. Le petit léopard vivait assez heureux, mais il sentait que les autres léopards le regardaient d’une façon assez bizarre. Malgré le regard des autres, Toile grandissait et il vivait heureux avec sa mère. Un jour, quelques personnes visitèrent la savane. Elles venaient avec de grands camions et portaient des armes. Toile ne connaissait pas le danger qu’il y avait quand il s’approcha des hommes puissants et dans un moment de distraction il se laissa attraper. Il fut mis en cage et transporté ailleurs. Les gros titres des journaux disaient: Un léopard sans taches fera sensation au Zoo. Au fil des ans, plusieurs familles allèrent au zoo pour connaître Toile. Au début, Toile devint très

agressif et plus tard il changea son comportement: il était triste. Les enfants ne voulaient pas regarder un léopard si triste, et Toile n’était plus la sensation du Zoo. Le zoo devait faire n’importe quoi pour attirer plus de visiteurs. Le conseil d’administration du Zoo organisa une réunion d’urgence. Ils avaient besoin de trouver une solution. Après des heures de négociation, ils se mirent d’accord. Ils engageraient un peintre célèbre pour donner à Toile ses couleurs. Il ne serait plus Toile, mais une œuvre d’art. Le célèbre peintre Picasto, un peintre naturaliste, un amoureux des animaux, très respectueux de l’environnement, avait été choisi comme le candidat idéal pour le travail. Pendant trois semaines, il a regardé le léopard mais il n’a pas commencé à peindre. Puis, quelques mois se passèrent et Picasto commença à parler au léopard. Il parlait de la peinture, des paysages qu’il avait peints et des endroits exotiques qu’il avait visités pendant ses voyages.

Rendez-vous nº 16 / Juin 2017


31 Mais un jour, le peintre commença à parler à Toile de l’Afrique et la savane. Picasto raconta comment il avait profité de son séjour là-bas et comment il regardait les étoiles pendant la nuit avant de s’endormir. Il disait que l’Afrique lui semblait l’endroit le plus libre du monde où les hommes pouvaient profiter de leur liberté sans horaires fixes. Leur vie dépendait de la lumière du soleil et des étoiles, du paysage et de la nourriture que la nature leur donnait. Quand il finit son histoire, Picasto regarda le léopard et une larme coula de ses yeux. Il comprit que le léopard et lui n’étaient pas très différents. Les deux avaient été enfermés. Picasto eut une idée. Il donnerait sa collection d’oeuvres d’art sur la nature au zoo, s’il pouvait emporter le léopard et d’autres animaux dans leur habitat naturel. Il voulait transformer le zoo en un musée d’art lié à la nature. Le Conseil d’administration trouva son idée insensée mais ils voyaient que le nombre de visiteurs était en baisse et finalement les travailleurs du zoo acceptèrent son offre. Les animaux commencèrent à être renvoyés et le zoo devint le Premier Musée d’Art dédié à la liberté des animaux en défendant la vie des animaux dans leur habitat naturel. Picasto se déplaça dans un petit village en Afrique où il pouvait faire de la peinture dans la nature. Il lui plaisait d’observer les animaux dans la distance, sans les déranger. Il était content en pensant que le léopard était en liberté. Les animaux ne vivaient plus au zoo, aucun n’habitait plus dans une cage. Après avoir fini un tableau de Toile, Picasto se dit à lui- même : La liberté a plusieurs facettes, mais c’est toujours une Toile blanche qu’une personne libre peut peindre comme elle veut, seulement il faut la trouver.nleur

habitat naturel.

LA LIBERTÉ Wenceslao, A1 Qu’est-ce que la liberté… ? Personne ne le sait, ni le bébé, ni l’ancien, ni le prisonnier… Qu’est-ce que la liberté… ? Chacun décrit cela de façon différente en dépendant des circonstances (comme le dit Ortega y Gasset). Imaginons une situation: on s’introduit dans un trou étroit et on rampe librement, vers le fond de cela et suivent trois cents personnes derrière moi. Quand j’ai parcouru des centaines de mètres de profondeur, je ne peux plus retourner, car trois cents personnes sont derrière moi qui me bloquent le passage et donc m’empêchent de sortir. Qu’est-ce que la liberté…? Dans cette vie, nous rentrons tous dans un trou; quelques-uns au début d’autres à la fin du chemin, et d’autres au milieu. Sommes-nous libres ??? Ils connaitront la vérité et la vérité les libérera… Dans la vie, il y a autant de trous que de vérités. Où est la vraie liberté ? Je dirai que la liberté consiste à voir, écouter, goûter, sentir, toucher et AIMER. Quand ta conscience te laisse dormir, cela veut dire qu’il y a un équilibre et alors, à mon avis, tu es LIBRE. BONNE CONSCIENCE!

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