démocratie, qui sont mises en jeu à travers différentes actions ou soutiens à des pratiques accueillies. (CU, PO, AV-SV, CO) Nous portons une attention toute particulière au bénévolat, afn que l’association soit le terrain d’apprentissage, de rencontre et de valorisation des compétences et des savoir-faire de chacun. (…) La vie associative est au coeur du projet, riche de rencontres intergénérationnelles, d’apprentissage, de partage de compétences et de savoir-faire. (RU, MD, SV-SC) Une étroite collaboration avec des bénévoles et un conseil d’administration composé d’habitants engagés. (RU, PO, SV-AA, CO) L’association compte à ce jour une vingtaine de membres actifs et une quinzaine de résidents permanents. Les prises de décision se font de manière collective et horizontale, chaque action étant discutée a posteriori avec l’ensemble du groupe lors de réunions techniques hebdomadaires (organisation des événements, chantiers...) et ponctuelles pour certains groupes de travail. Nous organisons également chaque dernier dimanche du mois une réunion « de fond » lors de laquelle nous poursuivons l’écriture du projet et échangeons sur les questionnements qui découlent des diffcultés rencontrées. Cet espace de délibération est nécessaire pour une bonne entente et la responsabilité de ses membres. Il permet aussi de construire et de maintenir une ligne éthique et artistique que nous voulons défendre et partager. C’est une expérience de démocratie horizontale qui permet de conserver les valeurs de ce projet en construction perpétuelle. L’activité se structure en trois pôles : Musique, Arts vivants, Arts plastiques. La cohabitation de ces différentes pratiques engendre un espace aux multiples facettes qui se redessine sans cesse au regard des projets accueillis. Chaque pôle est mené par un(e) référent(e) et son conseil qui agissent dans une dynamique de recherche et autour de valeurs communes. (CU, PO, SV-AAAV, CO) Le travail en équipe collective sans hiérarchie permet d’expérimenter sur du long terme la notion de contribution à l’oeuvre collective, à l’oeuvre « du commun ». C’est un projet d’économie collaborative en art, qui trouve tout son sens en se développant, à l’ère numérique, sous forme juridique de « créatives commons », questionnant les limites symboliques de la production artistique dans le marché de l’art. (CU, MD, AV, CO)
22.10 - La mise en exergue d'un faire politique spécifque Les éléments qui précèdent convergent vers une conception de l'activité artistique et culturelle en tant que processus d'expérimentation spécifque, en capacité de simultanément développer des individualités et faire société. Soit une manière, irréductible à d'autres, de faire politique, qui participe au mouvement contemporain plus global de refondation d'un contrat social sur la base de l'échange entre personnes fortement individués et organisations à identité singulière. S’immerger dans les lieux et milieux de vie quotidienne des populations rencontrées et intéressées, c’est décaler les lignes de partage artistique et culturel. (…) En prenant place et corps dans l’espace public et social, il s’agit de reconquérir le sens politique du champ de l’art et de l’élargir aux lieux qui ne lui sont pas réservés. Les formes esthétiques permettent aux personnes motivées et concernées, d’entrer dans le processus créatif, afn d’élaborer elles-mêmes les « signes » forts de leurs présences et existences sur leur territoire de vie ou d’attachement. Elles composent les régimes de leurs visibilités au monde. (…) Le fait artistique partagé permet d’amplifer et de territorialiser autrement les questions qui nous traversent et les terreurs qui nous habitent. (CU, MD, AV, CO) Les choix d’écritures et de langages plastiques [du collectif] s’articulent toujours à des questions éthiques, sociales et politiques. La pratique de l’art dans cette perspective réfexive instaure d’autres manières de faire, allant dans le sens d’une re-singularisation, individuelle et/ou collective. (CU, MD, AV, CO) Redonner part à chacun dans le processus de co-création permet de dessiner la forme esthétique (plasticité, visibilité, sonorité, tactilité) des pratiques de l’art qui « font de la politique », de préciser le lieu qu’elles occupent, de ce qu’elles « font » et « forment » dans l’espace public et social. Et c’est là que le parti-pris poétique et la forme sensible deviennent question politique : chacun ses points de vue et ses techniques de fabrication, tous assemblés le temps d’un moment d’atelier de co-création, afn de mettre en jeu et construire, une vision commune d’action collective publique et esthétique, et de favoriser le mixage poétique le partage vécu du sensible. (…) Dans ces actions artistiques, la co-présence et le langage échangé entre les artistes et les habitants coopérateurs tiennent une place essentielle. (CU, MD, AV, CO)
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