Résonances M E N S U E L D E L’ E C O L E V A L A I S A N N E
Du temps pour…
N°5 • Février 2020
Agrotourisme social et parcours didactique ! À LA DÉCOUVERTE DE LA DIFFÉRENCE Fondation Domus, La Tzoumaz (VS) © Raphael Fiorina
La Fondation Domus accueille des personnes qui souffrent de troubles psychiques chroniques. Dans le cadre de l’atelier d’agrotourisme, accompagné de résidents et encadré de professionnels, nous accueillons des classes et leur proposons :
© Celine Ribordy
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Sentier didactique Rencontre avec les animaux (chevaux, poneys, ânes, chèvres naines, cailles du Japon, cochons d’Inde, lapins nains, poules soie) Découverte des ateliers (artisanat du bois, tir à l’arc, cuisine) Parc de jeux (tracteurs, mini-tyrolienne, toboggans) Buvette (de juin à septembre, 7j/7) avec grande terrasse (boissons, petite restauration, four à pizzas), salle et couvert extérieur
Possibilité de coupler avec une visite de la Maison de la forêt et du sentier des Sens, à 10 minutes, sur les hauts de la station de La Tzoumaz (www.latzoumaz.ch) Contactez-nous, nous vous concocterons une visite sur mesure ! agrotourisme@fondation-domus.ch / tél. 027 205 75 15 www.fondation-domus.ch
La production suisse de l’électricité en 2020
Une excursion pour les enseignantes et les enseignants Du 6 au 9 juillet 2020 les enseignantes et enseignants ont l’occasion d’approfondir leurs connaissances en compagnie de producteurs d’électricité. Informez-vous sur place sur : la photovoltaïque
le nucléaire
l’éolien
la recherche dans un laboratoire souterrain
l’hydroélectrique
le dépôt intermédiaire pour les déchets radioactifs
la biomasse
les projets de géothermie
Les frais complets durant le voyage sont pris en charge par l’organisateur. Pour plus d’informations, veuillez visiter le site www.kkg.ch ou envoyer un e-mail à besucher@kkg.ch
ÉDITO
Le temps d’une remise en question « Si tu ne profites pas du temps que tu as de libre tu n’en profiterais pas davantage quand ce temps serait dix fois plus considérable. » Alexandra David-Néel
« Mon passe-temps favori, c’est laisser passer le temps, avoir du temps, prendre son temps, perdre son temps, vivre à contretemps. » Françoise Sagan
Nadia
R ev
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Accordez-vous une place à l’ennui en classe, afin de permettre à vos élèves de développer leur créativité ? Avez-vous l’impression de toujours courir après le programme, sans jamais parvenir à le rattraper ? Croyez-vous qu’une meilleure organisation vous permettrait d’avoir plus de temps ? Dégagez-vous du temps chaque jour pour lire ou pour rêvasser ? Dites-vous régulièrement que vous n’avez pas le temps de prendre le temps ? Essayez-vous, lorsque tout s’agite autour de vous, d’être dans l’ici et le maintenant, sans penser à demain ? Espérez-vous trouver une solution pour éviter de perdre du temps avec des détails sans importance ? Estimez-vous que le temps d’enseignement/apprentissage est toujours plus grignoté ? Investissez-vous dans le temps collaboratif avec vos collègues en misant sur l’intelligence collective ? Gaspillez-vous quotidiennement des minutes en classe ? Laissez-vous suffisamment de temps à vos élèves pour qu’ils aient le temps d’apprendre ? Observez-vous avec inquiétude l’emploi du temps surchargé de vos élèves ? Osez-vous parfois laisser un petit espace au silence, en savourant les secondes ? Pensez-vous que la future conquête de l’être humain sera le temps mieux géré ? Prévoyez-vous régulièrement du temps pour réfléchir avant d’agir ? Planifiez-vous vos journées sans laisser de plage vide ? Privilégiez-vous le travail en continu en oubliant les bienfaits des petites pauses ? Ronchonnez-vous tout le temps, en disant que vous manquez de plus en plus de temps ? Savez-vous précisément pourquoi vous n’avez jamais le temps ? Tentez-vous parfois de dégager un peu de temps libérable pour offrir à vos élèves des occasions d'émerveillement et/ou d'étonnement ? Transformez-vous le temps gagné grâce à la technologie en temps perdu devant des écrans ? Trouvez-vous le temps nécessaire pour la formation continue ? Ah ! j’oubliais… vous n’avez peut-être pas le temps de lire ces questions et encore moins d’essayer d’y répondre… Mais peut-être que vous avez pris comme résolution en 2020 de prendre un peu de temps en ralentissant le rythme…
Résonances • Février 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
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Sommaire ÉDITO
DOSSIER
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Le temps d’une remise en question
4 – 14
Du temps pour…
N. Revaz
RUBRIQUES
15 Reporters aux JOJ, de l’école à la glace - Elèves de 3 ECG de Monthey Histoire 16 Journée d’étude de la CICAD à Auschwitz : regards croisés - N. Revaz Echo de la rédactrice 17 Et si l’on rêvait ? - N. Revaz Version courte 18 A vos agendas - Résonances Publication 19 Pierre Vianin, auteur d’un livre sur la supervision pédagogique - N. Revaz La sélection du mois - Résonances Livres 22 Ecole-culture 24 Festival du livre suisse – Terre de voyage - Médiathèque Valais Education physique 25 Résolution 2020 : prendre du temps pour soi - V. Clivaz et L. Saillen Autour de la lecture 26 Le pouvoir des mots de Laurent Gaudé sur les étudiants du LCP - N. Revaz Français 29 Médiation culturelle et école - C. Gabathuler Ailleurs 30 Sandrine Duay découvre l’univers scolaire au Gabon - N. Revaz Sciences humaines et sociales 31 Méthode puzzle en SHS au CO - G. Disero AC&M 32 Modelage en 11H : mais qu’est-ce qui se passe ? - F. Vauthier symposium des langues à Sierre le samedi 25 avril 2020 - HEP-VS Langues 7 34 Doc. pédagogique 35 Découverte de l’agriculture suisse - F. Gagnerie Recherche 36 Publication récente en lien avec les sciences - SRED Des chiffres ou des nombres 37 Une soustraction qui engendra tous types de problèmes - J. Candy Fil rouge de l’orientation 38 Mille et une façons de s’orienter au Salon Your Challenge - N. Revaz Education musicale 39 Les beaux discours : entre rêve et réalité (réflexion un brin politique) - J.-M. Delasoie et B. Oberholzer Mathématiques 40 Espace mathématique : 22 édition - Commission AVECO Revue de presse 42 D’un numéro à l’autre - Résonances CPVAL 44 CPVAL en 2019 - P. Vernier Le Roman des Romands a fait halte à la Médiathèque à Sion - N. Revaz Projet romand 46 Carte blanche
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INFOS
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Infos diverses
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Des nouvelles en bref - Résonances
Résonances • Février 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
Du temps pour… Et si vous preniez le temps de prendre le temps pour… hiérarchiser les priorités, coopérer, maximiser le temps d’enseignement-apprentissage, réfléchir à l’organisation des journées en classe ? Dans cette édition, vous trouverez peut-être quelques pistes pour gagner de précieuses minutes au quotidien. Un temps gagné que vous pourrez réinvestir en pauses pour vous ressourcer…
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Entre enseignement direct et pédagogie du détour O. Maulini
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Le temps, l’un des facteurs de la réussite éducative C. Leconte
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Quel temps pour coopérer ? S. Connac
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Le temps d’enseigner… ensemble ! P. Waaub
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Maximiser le temps d’enseignementapprentissage S. Bissonnette et al.
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Des pistes pour aller plus loin... Résonances
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Entre enseignement direct et pédagogie du détour Olivier Maulini
MOTS-CLÉS : TEMPS • PRIORITÉS • COMPARAISONS INTERNATIONALES Imaginons un élève écoutant, lisant, calculant ou s’exprimant difficilement : faut-il vite le signaler aux services compétents, ou au contraire patienter pour donner du temps au temps ? Le mieux pourrait être d’agir sans attendre, ici et maintenant, mais le dilemme se déplace alors d’un cran : aide-t-on davantage un lecteur hésitant en lui donnant d’emblée des solutions (« LE LAC LÉMAN : on dit /lemã/ ! A et N, ça fait /ã/ ») ou en lui demandant de les chercher en raisonnant (« A et N, ça fait quoi ? Comme dans MAMAN ou VALAISAN… ») ?
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Si l’enseignement est un métier complexe, c’est parce que nous ne sommes jamais sûrs de savoir ce qui est bon pour un enfant : lui dire la vérité ou l’inciter à la trouver, le rassurer ou le troubler, lui offrir un étayage ou un espace à explorer. En somme, aller droit au but ou emprunter les bons détours serait une fausse alternative, parce que la vie est un compromis permanent entre l’important et l’urgent. C’est la hiérarchie de nos priorités qui en fait la valeur, et que l’école peut (se) donner les moyens de discuter. Revenons donc aux fondamentaux, pour voir quels arbitrages s’opèrent en réalité :
Résonances • Février 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
DOSSIER 1. Etymologiquement, l’école (la skholè) est le lieu consacré au « loisir de l’étude ». L’être humain grandit et apprend d’abord à travers les aléas de la vie, mais la clôture scolaire protège et systématise sa formation en prenant le temps d’expliciter ce qui doit être compris (« A + N = /ã/ ») avant d’être peu à peu intégré (« LA LECTURE EST UN JEU D’ENFANT… »). C’est un point en faveur de la décélération (Meirieu, 2018).
« L'enseignement est un métier complexe. » 2. Mais l’exposition des savoirs se contrarie elle-même lorsqu’elle tourne en vase clos. Devant Emile ne comprenant pas où mène sa leçon d’astronomie, Rousseau opte ainsi pour une promenade : une « mise en situation » chargée de « donner du sens » à ses explications. Si ce crochet par l’expérience prend du temps, c’est afin d’en gagner finalement. S’isoler des pratiques sociales (loisir d’étudier) n’est un détour formateur qu’à condition d’y retourner tôt ou tard (métier de vivre), donc de pondérer ressaisie et immédiateté (Perrenoud, 2011). 3. La complexité de l’enseignement tient à cette double contrainte, mais chercher le bon dosage est une manière pragmatique de s’orienter. Nous savons que réduire le rôle des élèves à écouter le maître, lire un manuel et mémoriser son contenu, c’est les laisser seuls devant la responsabilité de comprendre, donc d’associer les mots à des expériences mentalisées. A contrario, les contraindre à tâtonner dans un bain d’activités, c’est évaluer leur autonomie et leurs compétences avant d’en avoir formalisé le b.a.-ba, au risque d’entériner et de légitimer les inégalités. L’enjeu serait donc moins d’aller vite ou lentement que de tisser les bons liens entre culture héritée et monde à inventer (Maulini, 2019).
ne laisser personne sur le bas-côté de la course à la compétitivité (Rosa, 2010). La tension entre loisir de l’étude et accélération sociale a de quoi nous inquiéter, mais la bonne nouvelle pourrait venir des comparaisons internationales qui paraissent le plus nous menacer : si les pays d’ExtrêmeOrient caracolent en tête des épreuves PISA, c’est en effet lorgnant sur la créativité et le bien-être des élèves occidentaux (Li, Maulini et Vellas, 2017) ! Nous ne serions ainsi condamnés ni à la fuite en avant, ni au repli stratégique, mais en situation de nous inspirer tous les uns les autres : idéaux occidentaux d’autonomie et d’épanouissement des individus ; traditions asiatiques de maintien de soi et de respect du savoir et de l’autorité. Nos démocraties angoissées pourraient y gagner un peu d’optimisme contre un brin de modestie, un surcroît de solidarité contre davantage de curiosité : une autre manière de fixer nos priorités ?
L'AUTEUR Olivier Maulini Université de Genève Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation Laboratoire Innovation Formation Education (LIFE) www.unige.ch/fapse/life
Références
Li, T., Maulini, O. et Vellas, E. (Ed.) (2017). Extrême Orient, extrême enseignement ? Educateur, 6, 3-18.
Maulini, O. (2019). Eduquer entre engagement et lucidité. Paris : ESF.
Meirieu, Ph. (2018). La riposte. Ecoles alternatives, neurosciences et bonnes vieilles méthodes : pour en finir avec les miroirs aux alouettes. Paris : Autrement.
Perrenoud, Ph. (2011). Quand l’école prétend préparer à la vie… Développer des compétences ou enseigner d’autres savoirs ? Paris : ESF.
Rosa, H. (2010). Accélération. Une critique sociale du temps. Paris : La Découverte.
« La vie est un compromis permanent entre l’important et l’urgent. » 4. Le débat public – surtout lorsqu’il est caricatural – oppose volontiers l’enseignement « traditionnel », « direct » ou « directif » d’un côté, la pédagogie « innovante », « non directive » ou « immersive » de l’autre. Aux procès en laxisme et en attentisme répondent alors les imputations en stress et en élitisme des programmes surchargés ; à la pression des standards et des classements, la convivialité du slow teaching, de la méditation yogique ou de la philosophie pour les enfants. Il faut en vérité concilier les contraires – guidage et dévolution, contrainte et libération – pour
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Quels temps pour coopérer ? Sylvain Connac Concernant la répartition de ces temps dans une journée ou une semaine de classe, elle ne peut pas être la même tout au long d’une année scolaire. Elle suit la logique présentée par le schéma suivant.
Il faut trouver l’équilibre entre moments collectifs et moments personnalisés.
MOTS-CLÉS : MOMENTS PERSONNALISÉS • MOMENTS COLLECTIFS • ÉQUILIBRE Dans une classe où les élèves sont encouragés à coopérer, il serait bien évidemment inapproprié de les laisser travailler avec d’autres trop souvent et trop longtemps. Autrement dit, coopérer continuellement empêcherait les élèves d’apprendre correctement et découragerait en priorité les élèves les plus fragiles. Ainsi, quels choix effectuer ? Quel équilibre trouver entre les situations collectives de travail, les temps d’activité individuelle et les moments de coopération ? Nos travaux au sein de classes coopératives (Connac, 2017) ont permis de mettre à jour deux repères : une organisation de cet équilibre, variable selon les périodes de l’année scolaire, ainsi que des fonctions pédagogiques différentes des types de coopérations utilisées. Pour les moments collectifs, sont surtout adaptées les pratiques de travail en groupe, de conseil coopératif, de marchés de connaissances, de travail en équipe, de discussions démocratiques ou de jeux coopératifs. Pour les moments personnalisés (avec des tâches individuelles, souvent en lien avec un plan de travail), interviennent plutôt de l’aide, de l’entraide, du tutorat, du travail en atelier.
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Le début d’année est l’occasion d’installer des méthodes de travail et des habitudes de vie commune. Ainsi, quand septembre commence, les élèves doivent bien comprendre les différentes formes d’organisation de la classe (ou du cours) et les enseignants ont besoin d’introduire de nouvelles notions scolaires. Cette période est donc l’occasion d’aborder les règles de la classe, de bien expliquer les façons de travailler, notamment le travail en groupe. Ces temps consacrés à l’installation d’habitudes ne sont pas des temps perdus puisqu’ils cherchent à en gagner beaucoup par la suite. Pendant les situations collectives réservées à des savoirs scolaires, les enseignants accompagnent les entrées dans de nouveaux apprentissages. De plus, les élèves ne sont pas systématiquement étiquetés comme « en difficulté » ou « bon élève » : réfléchir collectivement autour d’un même problème permet à chacun de donner son avis tout en profitant de l’avis des autres. Toutefois, ces temps collectifs ne peuvent être systématiques parce que les élèves sont différents, notamment dans leurs manières d’apprendre. C’est pour cela que des temps personnalisés sont nécessaires, pour aider chacun à travailler à sa façon et autour de ce qu'il doit apprendre. Ainsi, pendant ces temps personnalisés, la classe se transforme en une sorte de ruche, chacun s’affairant dans des activités adaptées, avec la possibi-
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DOSSIER lité de travailler avec d’autres, si besoin. L’enseignant adopte alors une posture spécifique, en observant la classe, en répondant à des demandes individuelles, en entretenant le cadre de travail, ou en constituant un petit groupe d’élèves autour de lui. Au fil de l’année, des problèmes peuvent survenir. Il est alors nécessaire de réduire les temps personnalisés pour rappeler et réinstaller des habitudes qui s’oublient. Nos observations ont conduit à poser comme « 50 % » la durée maximale (dans une journée ou une semaine) à réserver au temps personnalisé. Au-delà, des dérives apparaissent en matière d’isolement des élèves les plus vulnérables.
L E D O S S I E R E N C I TAT I O N S
L'AUTEUR Sylvain Connac Enseignant-chercheur en Sciences de l’éducation Université Paul-Valéry de Montpellier
Référence
Connac, S. (2017). Enseigner sans exclure – La pédagogie du colibri. Paris : ESF Sciences Humaines / Cahiers Pédagogiques.
L E D O S S I E R E N C I TAT I O N S
Mieux apprendre
Solution
Le temps de l’étonnement
Pas le temps d’apprendre
« De la même façon qu'il y a un temps nécessaire pour le travail, il existe un temps tout aussi nécessaire pour l'étonnement. La dynamique de l'étonnement possède sa propre logique, ses propres origines, son propre régime d'activité, mais aussi sa propre temporalité . L'empan temporel dans lequel ce processus peut se réaliser est donc important à prendre en compte. Il est difficile, pour celui qui est contraint par les pressions de l'organisation d'agir toujours plus vite, de réellement prendre le temps de questionner le monde qui l'entoure. Dans le champ de l'enseignement et de la formation, il en va de même. Si l'enseignant ou le formateur n'est pas en mesure d'accorder un temps suffisant à l'expérience du doute et de l'incertitude, il y a peu de chance qu'un étonnement survienne. Provoquer l'étonnement et faire en sorte que celui-ci perdure chez l'élève ou le stagiaire, c'est faire en sorte que la “porte reste ouverte” suffisamment longtemps. Le fait d'aménager et de laisser des temps et des espaces inoccupés constitue une des compétences décisives du formateur souhaitant susciter le questionnement chez l'apprenant […]. » Joris Thievenaz in De l’étonnement à l’apprentissage – Enquêter pour mieux apprendre (De Boeck, 2017)
« “On n’a pas le temps !” […] Quand on n’a pas le temps, pas le temps d’apprendre, c’est surtout que l’on cherche à éviter les douleurs inévitables qui accompagnent tout apprentissage. Malheureusement, cela conduit à se priver aussi des délices de savoir, de réussir, des plaisirs de la découverte et de l’épreuve surmontée. » Nathalie Francols in Profs et élèves, apprendre ensemble – Situations quotidiennes à comprendre et à dénouer (Chronique sociale, 2017)
L E D O S S I E R E N C I TAT I O N S Lâcher prise
Ne vérifiez jamais le temps « Chaque fois que vous vérifiez le temps à l'horloge ou jetez un coup d'œil à votre montre, vous reconnaissez l'autorité du temps. Soyez discret. Vérifiez l'heure indirectement, en regardant la salle. Placez votre montre sur le bureau ou à côté de vos notes. Ne laissez pas le temps s'immiscer dans votre classe. » Robert Magnan in 147 astuces pédagogiques pour les professeurs (Atwood Publishing, 1999)
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L E D O S S I E R E N C I TAT I O N S Organisation
A prévoir pour l’emploi du temps « Lorsqu'on construit son emploi du temps, il est important de : respecter les rythmes biologiques ou de vie de l'enfant, ses capacités physiques et émotionnelles, ses capacités d'attention, sa fatigabilité ; faire alterner les temps de forte et de faible vigilance sur la totalité de la journée de l'enfant ; assurer une meilleure répartition des heures de la journée ou de la semaine ; s’assurer que les temps consacrés aux acquisitions nouvelles sont situés sur des plages bénéfiques de forte vigilance ; favoriser des temps pour mettre en action les enfants sur le plan physique ; prendre en compte les temps de récréation ; arriver en classe “en douceur” ; proposer, juste après le repas, un temps de sieste aux plus jeunes et de repos ou de calme pour les plus grands ; respecter les temps d'alternance et les différentes modalités d'apprentissage ; apporter des repères temporels stables ; proposer dans la semaine l'ensemble des domaines d'apprentissage. » Catherine Dumas (dir.) in Organiser les temps d’apprentissage (Retz, 2019)
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Maximiser le temps d’enseignementapprentissage Steve Bissonnette, Marie Bocquillon, Clermont Gauthier MOTS-CLÉS : COMPORTEMENTS • INTERVENTIONS
« Le manque de préparation dans la gestion des classes, notamment face à des comportements perturbateurs, est l’une des principales causes du “choc” que peuvent ressentir les nouveaux enseignants lorsqu’ils se trouvent confrontés à la réalité. Une formation adéquate à la gestion de la classe est essentielle, non seulement pour développer les connaissances et l’expertise des enseignants, mais aussi pour renforcer leur confiance et leur bien-être en début de carrière (Dicke et al., 2015). » (OCDE, 2018, p. 3) Par conséquent, pour maximiser le temps d’enseignement -apprentissage, il importe de se préoccuper de la gestion de la classe (Bissonnette, Gauthier et Castonguay, 2016). Nous débutons en définissant le concept d’une gestion efficace de la classe et nous présentons ensuite brièvement quelques interventions préventives et correctives1, fondées sur des données probantes2, qui y sont reliées. Gérer efficacement la classe, c’est : « utiliser un ensemble de pratiques et de stratégies éducatives afin, d’une part, de prévenir et de gérer efficacement les écarts de conduite des élèves et, d’autre part, de créer et de maintenir un environnement favorisant l’enseignement et l’apprentissage » (Bissonnette et al., p. 51). La gestion efficace de la classe comprend ainsi deux types d’intervention : les interventions préventives et les interventions correctives. Les interventions préventives favorisent l’adoption des comportements souhaités, tandis que les interventions correctives sont à employer lorsque des élèves manifestent des écarts de conduite. Or, les recherches des quarante dernières années ont montré que les enseignants qui gèrent efficacement leur classe effectuent davantage d’interventions préventives que leurs collègues (Bissonnette et al., 2016). Ainsi, les enseignants efficaces interviennent avant que se manifestent les problèmes. A l’inverse, ceux qui éprouvent des difficultés à gérer efficacement les comportements
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Se former à la gestion de classe est essentiel.
des élèves ont plutôt tendance à intervenir trop tardivement ou à ne pas intervenir. Afin de bien gérer les comportements de manière préventive, l’enseignant doit : 1. Etablir une relation positive avec ses élèves ; 2. Créer un environnement sécurisant, ordonné, prévisible et positif, notamment via l’enseignement explicite des comportements attendus, qui doivent être enseignés au même titre que la lecture, l’écriture ou encore les mathématiques ; 3. Encadrer et superviser de façon constante ses élèves ; 4. Organiser sa classe ; 5. Faire usage de stratégies liées à l’enseignement efficace. A chacune de ces interventions correspond un ensemble de stratégies et de moyens. Ces derniers représentent les gestes et les actions concrètes que l’enseignant doit accomplir au quotidien pour prévenir les écarts de conduite des élèves et favoriser l’adoption de comportements appropriés (Bissonnette et al., 2016). Quoiqu’il faille utiliser une plus grande proportion d’interventions préventives, il s’avère nécessaire d’utiliser également des interventions correctives auprès des élèves qui présentent des écarts de conduite.
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DOSSIER Pour la gestion des écarts de conduite mineurs, l’enseignant peut recourir en premier lieu à des interventions indirectes comme : contrôler par la proximité, donner des directives non verbales, ignorer intentionnellement et renforcer de manière différenciée, etc. Si le comportement persiste, l’enseignant peut opter pour des interventions directes comme : rediriger l’élève, ré-enseigner le comportement attendu, offrir un choix à l’élève, recourir aux conséquences formatives, rencontrer l’élève individuellement, etc. (Bissonnette et al., 2016).
« Les enseignants efficaces interviennent avant que se manifestent les problèmes. » En terminant, il importe de signaler que le recours aux interventions correctives prend appui sur la mise en place au préalable des interventions préventives. Ces deux types d’intervention contribuent à diminuer grandement le désordre dans la classe et partant, à maximiser à la fois le temps d’enseignement de l’enseignant et celui dévolu à l’apprentissage des élèves.
Références Bissonnette, S., Gauthier, C. et Castonguay, M. (2016). L’enseignement explicite des comportements. Pour une gestion efficace des élèves en classe et dans l'école. Montréal, Canada : Chenelière Education.
La Roche, M. (2008). Vers une pratique fondée sur les données probantes. Document d'information. Ottawa, Canada : Université d'Ottawa.
OCDE (2018) – Gestion de la classe : comment les enseignants développent-ils leurs connaissances et leur confiance ? – Observations tirées d’une étude pilote, L’enseignement à la loupe, 19, Paris : Editions OCDE. https://bit.ly/2Rm5vuZ
L E D O S S I E R E N C I TAT I O N S
Notes L’ensemble de ces stratégies préventives et correctives sont détaillées dans l’ouvrage de Bissonnette et ses collègues (2016). 2 « Quand on parle de données probantes, on fait généralement référence à des pratiques de prévention ou d’intervention validées par une certaine forme de preuve scientifique, par opposition aux approches qui se basent sur la tradition, les conventions, les croyances ou les données non scientifiques » (La Roche, 2008, p. 2). 1
L'AUTEUR Steve Bissonnette, Ph. D. Professeur au département Education de l’Université TELUQ. Son domaine de spécialisation est l'intervention en milieu scolaire. Il a travaillé, pendant plus de 25 ans, auprès des élèves en difficulté et il s'intéresse aux travaux sur l'efficacité de l'enseignement et des écoles ainsi qu’à la gestion efficace des comportements.
L'AUTEURE Marie Bocquillon Assistante au sein du service de Méthodologie et formation de la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation de l’Université de Mons (Belgique). Elle fait partie de l’équipe en charge de la formation pratique de futurs enseignants. Elle réalise une thèse portant sur la formation des enseignants et sur le développement d’un outil d’observation des gestes professionnels au regard des modèles d’enseignement efficace, dont l’enseignement explicite.
L'AUTEUR Clermont Gauthier, Ph. D. Professeur associé à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval. Il est chercheur régulier au Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante (CRIFPE) et il est membre de la Société royale du Canada.
L E D O S S I E R E N C I TAT I O N S
Apprendre à se ressourcer
Motivation
Prévoir un temps de repos pour l’attention
Prévoir du temps pour « muscler l’attention »
« Même si, malheureusement, la sieste n’est souvent plus pratiquée après l’âge de 4 ou 5 ans, rien ne vaut un bon temps de repos pour ressourcer son attention et retrouver un enfant plus disponible, à nouveau capable d’exercer un contrôle volontaire sur son mental et sur son comportement. »
Edouard Gentaz, Solange Denervaud et Léonard Vannetzel in La vie secrète des enfants (Odile Jacob, 2016)
Résonances • Février 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
« Du temps en classe doit être réservé pour “muscler l’attention”. L’endurance n’est pas seulement un concept d’éducation physique et sportive : développer son endurance est une étape obligée pour supporter la frustration des débuts d’apprentissages. »
Daniel Favre in Cessons de démotiver les élèves (Dunod, 2015, 2e édition)
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Le temps, l’un des facteurs de la réussite éducative Claire Leconte
MOTS-CLÉS : TEMPS DE L’ÉLÈVE • TEMPS DE L’ENSEIGNANT Bien gérer ses temps de vie améliore son bien-être quotidien, mais aussi tous les apprentissages que l’on doit faire. « Oserais-je exposer ici la plus grande, la plus importante, la plus utile règle de toute l’éducation ? Ce n’est pas de gagner du temps, c’est d’en perdre », écrivait Jean-Jacques Rousseau dans l’Emile.
LES RYTHMES BIOLOGIQUES En fait, le temps suffisant et bien utilisé est, sans doute, un des principaux facteurs de réussite éducative. Pour bien l’utiliser, la première connaissance à avoir est le fonctionnement des rythmes biologiques1, car un enfant chez qui ils ne sont pas respectés est fatigué, peu concentré, parfois même agressif. Ses apprentissages s’en ressentent. Tous les enseignants devraient les connaître et un programme d’éducation à la santé pour apprendre aux enfants à connaître les leurs devrait être prévu.
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A partir de ces connaissances, on peut organiser la journée d’un enfant en respectant chacun de ses temps2. Apprendre à gérer les transitions, connues pour être fatigantes quand elles sont trop nombreuses ou suscitant de l’hyperexcitation. Ainsi le matin en arrivant à l’école, inutile de faire s’énerver les enfants, mettre en place un rituel dans la classe qui va leur permettre une mise en route en douceur. Les récréations quant à elles doivent être organisées pour être à la fois un temps permettant aux élèves de reconstituer leur attention et leur capacité de travail, mais aussi un temps de construction de l’identité de l’enfant par le biais des interactions entre pairs et des règles sociales. Les enfants n’en profitent pas si on les y envoie quand ils sont très énervés, de plus tous les espaces doivent être aménagés pour éviter les surfaces prêtant aux courses effrénées, source d’hyperexcitation, d’accidents et de comportements violents, mais aussi pour proposer aux enfants des lieux de jeux différents selon leurs envies3. C’est un moment où la coopération
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DOSSIER entre enfants peut le mieux s’exprimer si chacun peut aller vers ce qui l’intéresse vraiment.
alors acquises doivent être reconnues par l’école et valorisées en son sein8.
Le temps méridien, connu pour être le plus accidentogène, doit être particulièrement bien aménagé. Une étude suisse a montré qu’il existe des pics d’accidents sportifs (vélo, rollers…) entre 12 et 15 h quand on n’aménage pas un temps de relaxation à ce moment particulier de nos rythmes biologiques4. Ce pour quoi nous formons tous les adultes à aménager ces temps en fonction des besoins des enfants5.
Notes
Aimer prendre le temps de ne rien faire est une très bonne attitude, car c’est ce temps qui permet à l’enfant de développer le plus son imaginaire, mais aussi de devenir un observateur de son environnement efficient. Les enseignants doivent reconnaître les comportements collatéraux, tels que ces enfants qui gesticulent tout en faisant leur travail. Ils signifient qu’à ce moment-là l’enfant fait un gros effort pour rester concentré sur son activité, le musculaire est au service du cognitif. Les mouvements sont automatiques, non contrôlés, on n’intervient pas dessus, car on met alors l’enfant en double tâche, en l’obligeant à se répéter « je ne dois pas bouger », mais on sait qu’à la fin de cette activité on doit alléger le temps suivant.
« Aimer prendre le temps de ne rien faire est une très bonne attitude. » Les matinées n’ont rien d’identique aux après-midi pour la disponibilité aux apprentissages, on les organise donc différemment. L’après-midi est un bon moment pour que les enfants travaillent en petits groupes, bien construits, leur permettant de bien collaborer6.
LE TEMPS D’ENSEIGNEMENT Les enseignants doivent avoir une réflexion sur l’usage de leurs temps d’enseignement7. Il est important qu’ils aient des temps vraiment libérés pour participer à la formation continue, une journée régulière au moins deux fois dans l’année permet qu’ils aient un temps d’apports théoriques suivi par un temps d’échanges de pratiques, indispensables pour travailler en équipe. Dans la semaine, il serait aussi utile qu’ils aient une après-midi totalement consacrée à leur travail en équipe afin de construire des projets pédagogiques associant toutes les expériences acquises par chacun d’eux. Enfin, ne jamais oublier que les temps hors école sont aussi des temps où l’enfant apprend, les compétences
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https://bit.ly/37ZLqjy – texte de Claire Leconte dans le cadre de l’IUF, Le Rythme, Montpellier, 18-20 mai 2015 2 https://bit.ly/2sgnucm – article paru dans le Huffington Post sur les rythmes scolaires et les rythmes biologiques 3 https://bit.ly/3a1dHIj – Projet – Prévention de la violence dans les cours de récréation 4 https://bit.ly/2TftXzm – article publié dans Chronobiology International 5 https://bit.ly/35IBERm – article publié dans le Journal de l’animation 6 https://bit.ly/37XCMly – article publié dans le Café pédagogique 7 https://bit.ly/36HMvfw – article publié dans la Normandie, la Ligue de l’enseignement sur le temps d’enseignement 8 https://bit.ly/2QNgjSt – article publié dans Prisme 1
L'AUTEURE Claire Leconte Professeure émérite de psychologie de l’éducation et spécialiste des rythmes biologiques des enfants et des jeunes, à l’Université de Lille 3.
www.claireleconte.com
Une expérience de chronobiologie en France Article intitulé « L’école à l’heure du bien-être » paru dans Sud Ouest le 9 janvier 2020 https://bit.ly/2Ra4N2A
uNécessité du temps et du calme « Dès le CP, les angoisses redoublent. Ne va-t-il pas rater son bac ? Nous réagissons comme si le temps était devenu totalement erratique et enragé, sans se dire que les douze années qui les séparent de cet examen leur laissent tout de même un certain loisir avant de s’affoler… Non, mieux vaut prévenir à coups de leçons particulières et nombreuses activités d’éveil qui transforment les agendas de nos bambins en casse-tête chinois. Même un manager surbooké n’a rien à leur envier ! Stop ! Un enfant plus que quiconque a droit à la lenteur. Parce que tout ce qu’il a à apprendre en quelques années nécessite du temps et du calme. » Stéphane Szerman, Isabelle Gravillon, Delphine Le Guerinel in Ralentissez - Choisir la lenteur et réapprendre à vivre (Dunod, 2018)
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Le temps d’enseigner… ensemble ! Pierre Waaub considérer que la dimension primordiale de l’espace scolaire, son outil le plus important, est le temps. Manque de temps pour tout faire, pour mieux préparer, pour s’occuper de chacun, et plus particulièrement de certains, pour analyser l’évaluation des élèves, pour réfléchir à des stratégies mieux adaptées, et au final, pour enseigner ! Les enseignants ne se tirent de ce chaos qu’au prix de stratégies individuelles, qui ne font que les isoler un peu plus et se révèlent en outre incapables d’éviter à une part importante des élèves les voies de la relégation scolaire et du sentiment d’échec personnel. Il s’agit donc de réhabiliter, dans chaque école et collectivement, les questions de choix et de priorités : parmi toutes les tâches possibles et nécessaires, étant donné la quantité de temps de travail dont nous disposons, quelles sont celles qui sont susceptibles de faire progresser les apprentissages, nécessitent des compétences professionnelles d’enseignant, et trouvent leur place dans un établissement scolaire ? Et donc aussi quelles sont les tâches auxquelles il faut bien renoncer faute de temps, même si elles sont théoriquement possibles et souhaitables ? Il est devenu impératif de réhabiliter toutes les questions qui portent sur le temps d’enseigner.
MOTS-CLÉS : CHOIX • PRIORITÉS Nous le constatons chaque jour, ce que nous faisons dans les écoles est insuffisant et il serait possible de résoudre la grande majorité des problèmes qui nous sont posés par les élèves en échec ou en difficulté. Pour nous enseignants, le manque de temps pour faire ce qui devrait être fait est une expérience quotidienne et, pour la plupart d’entre nous, elle devient tellement obsédante que nous nous laissons envahir soit par le travail, soit par la culpabilité de ne pas en faire plus. Il est devenu impératif de réhabiliter toutes les questions qui portent sur le temps d’enseigner, de les mettre au centre des débats entre les enseignants, les décideurs et les chercheurs en pédagogie. Non que les questions pédagogiques et didactiques soient sans fondements, mais que celles-ci ne trouveront leur aboutissement dans la pratique des enseignants et ne produiront leurs effets sur les apprentissages des élèves que si on accepte de
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« Les enseignants ont tout intérêt à développer une culture professionnelle commune et solidaire. » Mais les enseignants ont perdu toute légitimité pour cela. Leur discours sur l’école est confiné au rang de l’expérience individuelle, comme si chaque enseignant ne pouvait témoigner, un peu comme un parent ou un élève, que de son vécu personnel. Or, son expérience à lui est professionnelle et devrait donc reposer, au-delà du vécu individuel, sur un ensemble cohérent de savoirs, de compétences et d’expérience professionnelle accumulée. Si les enseignants veulent retrouver de la légitimité pour s’appuyer sur leur expérience professionnelle et retrouver du pouvoir d’agir, il faut qu’ils remettent en question la pertinence de leur modèle professionnel. Accrochés à une identité professionnelle individuelle, solitaires et dispersés, gaspillant trop de temps à refaire ce que d’autres ont déjà fait, les enseignants ont tout intérêt à troquer cette multiplicité de représentations individuelles du métier contre une culture professionnelle commune et solidaire. Les enseignants doivent, pour cela, s’emparer
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DOSSIER du travail collaboratif, apprendre à articuler leur travail entre eux dans un but de répartition de tâches, de partage de contenus, de co-construction, de co-formation et d’échange d’expérience. De même, si le but est d’améliorer les pratiques dans les classes, il est particulièrement pertinent de favoriser toutes les possibilités d’organisation du travail en équipe qui permettent aux enseignants d’avoir un regard réflexif sur leur pratique professionnelle, de produire des savoirs et compétences sur cette pratique, de s’y former entre eux, de les diffuser entre eux, dans l’équipe, dans
l’établissement, entre établissements, de les confronter à ceux des experts, et de les mettre en œuvre dans leur pratique.
Publications
Le temps d’enseigner, collection Quartier libre, Editions Labor, Bruxelles, 2006.
L’école : bonne à tout faire ?, collection Quartier libre, Editions Labor, Bruxelles, 2001.
La démocratie est-elle soluble dans l'école ?, collection Quartier libre, Editions Labor, Bruxelles, 1999.
Publication d’articles dans les revues Les cahiers de prospectives jeunesse , Traces (Cgé), Agenda interculturel (CBAI), Antipodes (ITECO), L’Ecole des années 2000 (Labor), Exposant neuf…
L'AUTEUR Pierre Waaub Enseignant dans l’enseignement secondaire en Belgique francophone, chargé de mission pour la FGTBEnseignement (CGSP + SEL), conseiller technique sur la réforme «Pacte pour un enseignement d’excellence».
u Le temps de l’apprendre, un temps personnel « Dans l’apprendre, comme dans toute chose, le temps, dans toutes ses dimensions, ne présage rien – du moins pas le temps dicté par un autre que l’apprenant. Le temps de l’apprendre est un temps purement conjoncturel, unique, et surtout second (par rapport au but et au résultat qui sont premiers). C’est le temps de la vie : parfois rapide, parfois lent. Le temps de l’apprendre est donc un temps flexible, diffus, permanent, en un mot : personnel. » Jean-Pierre Lepri in « Le temps ne fait rien à l’affaire… » (Résonances, décembre 2015) https://bit.ly/366EuR2
uDu bon usage de la lenteur « La lenteur n'est pas la marque d'un esprit dépourvu d'agilité ou d'un tempérament flegmatique. Elle peut signifier que chacune de nos actions importe, que nous ne devons pas l'entreprendre à la hâte avec le souci de nous en débarrasser. » Pierre Sansot in Du bon usage de la lenteur (Rivages Poche/Petite bibliothèque, 2000)
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u Du temps pour l’imagination « L'intensification ne se limite pas au domaine scolaire. Entre deux cours, beaucoup courent d'une activité à l'autre. Les gamins n'ont plus le temps de se détendre, de jouer seuls ou tout simplement de laisser leur imagination vagabonder. Pas le temps de prendre son temps. » Carl Honoré in Eloge de la lenteur – Et si vous ralentissiez ? (Poche Marabout, 2013)
u Agir sur le stress ou les stresseurs « Les programmes d’intervention et de prévention du stress centrés sur les individus sont la plupart du temps préférés aux remèdes centrés sur l’organisation. Autrement dit, on cherche le plus souvent à réduire les effets du stress et du burnout sur les individus plutôt que d’agir sur les stresseurs eux-mêmes. De plus, les enquêtes montrent que la seule mise en place dans les entreprises de stages de gestion du stress a peu d’efficacité. » Laurence Janot-Bergugnat et Nicole Rascle in Le stress des enseignants (Armand Colin, 2008)
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Des pistes pour aller plus loin…
uUne vidéo en lien avec l’Education lente Vous avez peut-être déjà entendu parler du Slow food et de son combat contre la malbouffe. Mais connaissez-vous la « Slow education » ou « Education lente » ? Un mouvement qui a vu le jour au Royaume-Uni et aux Etats-Unis avant d’essaimer dans le reste du monde avec plus ou moins de succès. Pour les promoteurs du mouvement « Slow education » ou « Education lente », que l’on devrait plutôt définir comme une école adaptée aux rythmes de chacun, la manière d'apprendre l’emporte sur les résultats aux examens. Découvrez comment cette philosophie se décline aux quatre coins du monde (Espagne, Chine et Japon) dans ce numéro de Learning World de 2015. Avec une interview de Joan Domènech Francesch, l’un de ses plus fervents défenseurs et l’auteur d’un ouvrage consacré à ce concept éducatif hors des sentiers battus. https://bit.ly/3azLZT4
u Un extrait du rapport TALIS sur le temps de préparation « Simultanément, les enseignants ont tendance à consacrer moins de temps à la planification et à la préparation de leurs cours en 2018 qu'en 2013. On constate une baisse significative dans 16 des 32 pays et économies pour lesquels des données comparables ont été obtenues. […] Ce changement n'est pas négligeable, étant donné que, en moyenne dans l'ensemble des pays de l'OCDE, les enseignants consacrent six heures et demie à la planification et à la
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préparation de leurs cours. Cette réduction globale est inquiétante, car des recherches antérieures ont mis l'accent sur l'importance du temps de préparation des enseignants sur la qualité de l'enseignement et l'apprentissage des élèves. […] Le temps de préparation peut être considéré comme un moyen de fournir aux enseignants des conditions de travail leur permettant de répondre aux exigences diverses et changeantes de leur profession. Le temps de préparation est un levier prometteur pour aider les enseignants à faire face plus efficacement à ces changements. » OCDE (2019), Résultats de TALIS 2018 (Volume I) : Des enseignants et chefs d’établissement en formation à vie, TALIS, Editions OCDE, Paris. https://bit.ly/2uqq5B2
u Un conseil en un article « A l’heure qu’il est, tout le monde l’aura remarqué : le temps n’est plus tout à fait ce qu’il était. On ne parle pas ici de changement climatique, du temps météorologique qu’il fait dehors. On parle du temps chronologique : celui qui passe et qui s’écoule, justement, d’une façon qui ne semble pas la même qu’autrefois. […] Que faire ? La solution proposée est tellement facile que c’en est presque embarrassant. Vérification faite auprès des sujets de l’expérience, Jordan Etkin et son équipe notent en effet que “lorsque le conflit entre des objectifs contradictoires est perçu comme étant intense, respirer lentement et profondément semble être une manière simple de restaurer le sens du temps”. Inspirer, expirer : unité basique du temps vécu… » Nic Ulmi in Pourquoi n’avons-nous plus le temps ? (Le Temps, 30 janvier 2015)
Pour aller plus loin
Pearltree (sites internet, vidéos…) en lien avec la thématique. Avec bibliographie de la Documentation pédagogique. https://bit.ly/2G7NVEE
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RUBRIQUES > CARTE BLANCHE
Reporters aux JOJ, de l’école à la glace
Au Palladium de Champéry, nous découvrons le monde glacé du curling.
Rendez-vous international oblige, nous faisons même la connaissance d’athlètes japonais.
Pas le temps de se reposer, il faut enchaîner les interviews…
Texte : Céline Wüthrich et Arnaud Gavillet Photos : élèves de 3e ECG de Monthey
Le jour J, lorsque nous sommes arrivés au Palladium, nous avons eu le privilège, grâce à notre accréditation, de visiter tous les lieux propices à la récolte d’informations, d’interviews et d’images. Notre objectif : créer durant la journée une gazette de quatre pages. Durant ce temps, nous avons
vécu des moments très enrichissants qui nous ont montré les difficultés de l’organisation, du respect des délais, mais également la gentillesse et la sociabilité des personnes interviewées, que ce soit en français ou en anglais. Cela a permis à notre classe d’être encore plus soudée grâce aux échanges d’informations, à l’entraide pour la rédaction et la correction de nos articles. En plus de tout cela, l’équipe du Palladium nous a offert une initiation au curling, sport qui nous a révélé ses subtilités durant cette journée hors des murs de l’école. Cette expérience unique nous a donné l’opportunité de nous faire une idée du monde journalistique par la mise en pratique des qualités requises pour ce métier, telles que l’autonomie, la rapidité et l’efficacité. Quel plaisir, au final, de voir NOTRE journal, mis à disposition des spectateurs !
… sans oublier de capturer les moments forts de l’événement.
Un gros boulot nous attend encore : le plus dur c’est l’écriture !
MOTS-CLÉS : MÉDIAS • REPORTAGE Pas facile d’être journaliste ! En effet, nous, élèves de l’ECCG de Monthey, avons pu nous initier à ce métier à l’occasion des Jeux olympiques de la jeunesse 2020 sur le site de Champéry, où se déroulaient les épreuves de curling. Pour ce faire, nous avons mis en pratique les connaissances que nous avons acquises par le biais de notre cours d’Actu/Média et organisé une rédaction décentralisée.
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Pour nous lire : www.radiobus.fm www.eccg-monthey.ch
Les élèves valaisans aux JOJ Près de 1200 élèves valaisans de tous les degrés de la scolarité et des 2 régions linguistiques ont pu participer aux différentes activités mises en place par le Service de l'enseignement et la HEP-VS. Certains se sont frottés au journalisme en publiant un journal ou en réalisant des émissions de radio, d'autres se sont initiés au curling ou au DVA (Détection Victime Avalanches) et plusieurs classes ont participé à un concours. Jacques Dussez responsable multimédia à la HEP-VS et membre du comité d'organisation des JOJ à Champéry
Cette journée dense et surprenante se termine ; nous laissons Yodli pour retrouver notre école.
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> HISTOIRE
Journée d’étude de la CICAD à Auschwitz : regards croisés MOTS-CLÉS : HISTOIRE • SECONDAIRE 1 ET 2 Le 13 novembre dernier, la CICAD (Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation) accompagnait 220 enseignants et élèves1 de Suisse romande pour sa 20e journée d’étude au camp d’extermination d'Auschwitz-Birkenau. Pour le Valais romand, 10 enseignants du secondaire 1 et 2 étaient autorisés par le Département de l’économie et de la formation à participer à cette journée d’étude. Le voyage organisé à AuschwitzBirkenau par la CICAD s’inscrit dans une démarche de Mémoire. Nicolas Theux, directeur du CO à Martigny, et Hervé Schaer, titulaire de 11CO et enseignant d’histoire, de géographie et d’éducation physique, faisaient partie de la dernière journée d’étude mise sur pied par la CICAD sur les traces du vécu des Juifs déportés à Auschwitz. Comme la bibliothèque du CO d’Octodure avait accueilli en février 2019 l’exposition itinérante de la Maison Anne Frank sise à Amsterdam et avait formé des élèves guides2, dans une démarche interdisciplinaire et en collaboration avec le Théâtre Alambic3, on peut aisément imaginer une charge émotionnelle supplémentaire pour ces deux participants. Dans le cas de Nicolas Theux, cette journée faisait suite à l’exposition Anne Frank dans son CO et à un voyage privé sur les plages du débarquement allié en Normandie couplé avec la visite du Mémorial
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Hervé Schaer (à gauche) et Nicolas Theux ont participé à la 20e journée d’étude à Auschwitz-Birkenau en novembre dernier.
de Caen. Pour Hervé Schaer, le travail mené par les élèves en lien avec Anne Frank a également eu une influence dans son envie d’en savoir davantage sur cette période tragique.
UNE JOURNÉE ÉPROUVANTE ET MARQUANTE La journée d’étude fut longue, car démarrée très tôt et terminée très tard. A la fatigue physique s’est ajoutée la charge émotionnelle de cette confrontation avec un pan du passé sombre du XXe siècle dont on ne « ressort pas indemne », pour reprendre les mots de Nicolas Theux et avec des « questions qui vous tournent dans la tête ». Hervé Schaer est aussi revenu avec des interrogations laissées sans réponse sur la cruauté innommable des bourreaux. Profondément touché en voyant les photos des familles et les registres des noms par ordre alphabétique,
Nicolas Theux a par ailleurs été bouleversé par des mots véhiculant une image forte qu’il résume ainsi : « Lors d’une cérémonie de recueillement au cours de laquelle un prêtre, un rabbin et une pasteure se sont exprimés, l’un d’eux a dit que même si tout avait été ôté aux déportés, jusqu’à leur vie, ils avaient conservé leur âme, mais que par contre ceux qui avaient fait régner la terreur l’avaient perdue. » Pour les profs d’histoire, l’intensité d’une telle expérience n’est pas sans impact sur leur enseignement de ce chapitre. « En classe, avec mes élèves de 11CO, on aborde la Seconde Guerre mondiale, et dorénavant je pourrai partager les émotions ressenties lors de ce voyage organisé par la CICAD, ce qui sera complémentaire à ce que je peux transmettre via la lecture de textes ou le visionnage de reportages »,
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RUBRIQUES explique Hervé Schaer. Et d’ajouter : « En allant sur place, j’ai donné à l’horreur vécue dans ces camps une forme de réalité, ce qui m’a conduit à totalement transformer mon cours afin de sensibiliser mes élèves au destin des jeunes à Auschwitz à partir de photos, ayant vu par ailleurs combien Le Journal d’Anne Frank permettait une implication plus grande dans la volonté de comprendre cette période. »
« Le voyage organisé à Auschwitz-Birkenau par la CICAD s’inscrit dans une démarche de Mémoire. » Tant pour Nicolas Theux que pour Hervé Schaer, cette visite sur une journée a été marquante. Ils en sont revenus avec une volonté de relativiser les petits tracas de nos vies dans un pays en paix. « A nos jeunes, nous devons leur donner des éléments
pour comprendre une époque qui peut leur paraître lointaine, mais le “plus jamais ça” et la lutte contre les formes de discriminations doivent aussi passer par des actions à mener au quotidien contre le harcèlement entre élèves », précise Nicolas Theux. Pour le directeur du CO d’Octodure, l’équilibre est constamment à rechercher afin que la prévention ne fasse pas sombrer les jeunes dans la sinistrose, soulignant qu’il est également important de leur montrer tout le positif autour d’eux. Nadia Revaz Notes Quatre écoles privées sont partenaires de la CICAD. 2 Cf. article paru dans Résonances en mars 2019. https://bit.ly/36ewUmG 3 Le Théâtre Alambic proposait par ailleurs un spectacle autour du Journal d’Anne Frank par le Théâtre des Osses. 1
Des témoignages en vidéo Vous pouvez visionner l’intégralité des témoignages de David Perlmutter, âgé de 82 ans et benjamin des enfants de Buchenwald, à l’Ecole Moser, et de Daniel Wancier, enfant caché et rescapé du Vel d'Hiv, à l’Institut Florimont. https://youtu.be/3gviHXYLDcs https://youtu.be/UASDMZa1dZ8
CICAD Créée en 1991, la CICAD est une association à but non lucratif, dont le but et la mission sont de : lutter contre toutes les formes d’antisémitisme y compris l’antisionisme comme forme d’expression contemporaine d’antisémitisme ; veiller à l’application de la législation suisse contre le racisme ; préserver la mémoire de la Shoah. Des activités auxquelles s’ajoutent le développement et la mise en place de projets, d’outils de prévention et d’éducation. A noter que des ateliers pédagogiques sont prévus dans le cadre du Salon du livre à Genève, qui se tient cette année en automne, du 28 octobre au 1er novembre. Quant à la prochaine journée d’étude à Auschwitz-Birkenau, elle aura lieu le 18 novembre 2020. www.cicad.ch
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Echo de la rédactrice Et si l’on rêvait ? J’ai la chance de beaucoup lire sur les questions qui touchent à l’école et parfois je découvre des textes qui permettent à de nouvelles questions de surgir, avec juste des débuts de réponses, sachant que personne n’a la solution dans son ensemble. Dans Résonances, il y a une place, trop petite peut-être et avec un balisage certainement insuffisant, pour ces infos avec un souffle différent, qui redonnent un élan pour réfléchir autrement. Le danger, valable pas seulement pour ce sujet, consiste à croire que l’on peut avancer en laissant de côté les points d’interrogation. Sans enrichir sa pensée en prenant le temps de s’intéresser contextuellement à ce qui se fait de mieux ici et là-bas, hier et aujourd’hui pour essayer de percevoir quelques tendances pour demain, les arguments tournent vite en rond et ont tendance à voler bien bas. Tout en admirant l’école valaisanne dans sa globalité, je la rêverais plus ambitieuse, plus audacieuse et davantage présente dans les médias. Cela permettrait de montrer qu’elle est malgré tout en constante évolution, car il y a d’extraordinaires initiatives sur le terrain, à l’échelle d’une classe ou d’une école, qui peinent, hélas, à franchir l’étape de la diffusion. Cela serait aussi l’occasion de porter le débat, avec des voix multiples, sur les adaptations nécessaires à l’école au cœur de la société. Et probablement que cela contribuerait également à une meilleure reconnaissance du rôle primordial de l’enseignant. En début d’année, j’ai toujours tendance à rêver… Nadia Revaz
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> VERSION COURTE
A vos agendas
Salon Passion Nature
Un programme pédagogique Passion Nature propose une véritable rencontre avec notre environnement. C’est aussi un lieu d’échange et une occasion unique d’éveiller les consciences et de sensibiliser le grand public et les enfants, afin qu’ils intègrent la biodiversité dans leurs comportements. Plus de 500 animaux vivants et 300 espèces de poissons évolueront durant trois jours dans un lieu approprié et homologué par les autorités vétérinaires cantonales. Films, jeux, ateliers, panneaux pédagogiques et activités interactives donneront l’opportunité aux élèves de découvrir tous les aspects relatifs à la nature. www.passionnature.ch
Des ateliers de slam Avec Paul Wamo, poète, auteurcompositeur-interprète kanak. Des ateliers de contes Avec Franck Sylvestre, conteur, auteur, danseur antillais. Avec Vi Bourdet, conteuse, danseuse martiniquaise. Des ateliers-rencontres Avec Marie Danielle Merca, auteure, scénariste réunionnaise. Des ateliers « Jouer avec le français des îles et d’ailleurs » Avec le polyglotte spécialisé en phonétique Cesco Reale. Des dossiers pédagogiques Sur des sujets variés en lien avec les îles francophones (littérature, BD, variations de la langue, cuisine…). Par la Haute école pédagogique de Lucerne et par l’Ecole de langue et de civilisation françaises de l’Université de Genève. Des films documentaires Sur différents thèmes malgaches. Par le cinéaste Claude Stadelmann. www.slff.ch
Les îles francophones
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Robotique, etc.
Projet Roteco Pour accompagner le développement des compétences des élèves en automatisation, digitalisation, pensée informatique ou robotique, le projet Roteco crée une communauté d’enseignantes et enseignants qui souhaitent préparer leurs élèves à évoluer dans une société digitale. Ce projet est porté par 3 institutions (EPFL, ETHZ et SUPSI-DFA) et il est financé par l’Académie suisse des sciences. Plusieurs hautes écoles pédagogiques suisses se sont également jointes au projet. www.roteco.ch
A vos cartes blanches ! Pour rappel, la rubrique Carte blanche, avec comme seule contrainte la longueur des textes (et encore, car il est possible d’imaginer une version longue en ligne), est ouverte aux enseignants, aux directions d’école, aux étudiants de la HEP-VS… N’hésitez pas à contacter la rédaction pour réserver la page dans l’une des prochaines éditions…
Semaine de la langue française et de la francophonie La Semaine de la langue française et de la francophonie (SLFF), organisée du 19 au 29 mars 2020, propose aux classes de partir à la découverte des îles francophones avec un large éventail d’activités destinées à tous les élèves de toutes les régions linguistiques de la Suisse.
EN RACCOURCI
Agenda en ligne
Pour en savoir plus : nadia.revaz@admin.vs.ch ou 079 429 07 01.
Divers événements (conférences, expositions…) figurent sur le site de Résonances, sous l’onglet « A vos agendas » : https://bit.ly/2rXwNtK
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RUBRIQUES > PUBLICATION
Pierre Vianin, auteur d’un livre sur la supervision pédagogique
MOTS-CLÉS : PRATICIENFORMATEUR • STAGIAIRE Pierre Vianin, enseignant d’appui à Noës et professeur à la Haute école pédagogique valaisanne à Saint-Maurice, a récemment écrit un livre ou plutôt un guide théorique et pratique de la supervision pédagogique en cinq étapes. Ce modèle (préparation de la supervision, observation, préparation de l’entretien, entretien réflexif et clôture) est basé sur la démarche proposée à la HEP-VS qui vise à « la construction d’une identité professionnelle nourrie par la pratique réflexive ». L’auteur précise qu’il ne s’agit bien évidemment pas du seul modèle possible, d’autres pouvant être tout à fait complémentaires. Cet ouvrage de Pierre Vianin est susceptible d’intéresser les praticiens-
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formateurs, les superviseurs institutionnels, mais aussi les inspecteurs scolaires, les directeurs d’école, les conseillers pédagogiques, ainsi que les enseignants n’ayant pas encore décidé de suivre la formation des PF mais curieux de s’interroger sur leur propre style d’enseignement (cf. pp. 151152 pour la typologie des styles d’enseignement). Il est publié aux éditions De Boeck Supérieur, comme du reste plusieurs de ses précédents titres, dont Contre l’échec scolaire (3e édition en 2015) ou Comment développer un processus d’aide pour les élèves en difficulté ? (2016).
INTERVIEW DE PIERRE VIANIN Quelle est l’origine de cet ouvrage sur la supervision pédagogique ? J’ai fait partie de la première petite équipe d’enseignants engagés en 2001 avant l’ouverture de la
HEP-VS. Nos réflexions ont alors bénéficié d’une année blanche entre la fin de l’Ecole normale et le début de la HEP. Isabelle Truffer et Jacqueline Vuagniaux, avec une vision claire et novatrice, ont alors défendu l’idée de la nécessité de mettre en place une véritable formation de praticienformateur pour accompagner les stagiaires, ce qui ne se faisait pas à l’Ecole normale et ce qui, même aujourd’hui, n’existe pas forcément dans tous les instituts de formation des enseignants. A ce moment-là, je travaillais aussi comme collaborateur scientifique à Fribourg en pédagogie curative et, en m’occupant des étudiants valaisans tout en bénéficiant du coaching de mes collègues, j’avais acquis une modeste expérience de la supervision des stages. De ce fait, on m’a alors demandé de donner un cours à la HEP-VS dans le cadre de la formation des PF. Avec les volées
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successives, le contenu s’est amélioré et il m’a semblé judicieux de partager cette désormais longue expérience via un livre, d’autant plus qu’il y a assez peu d’ouvrages entièrement consacrés à la supervision pédagogique et que celui d’Acheson et Gall, que je conseille régulièrement, date de 1993. Dans votre livre, vous insistez à différentes reprises sur la complexité liée à la supervision. Est-ce dès lors une mission plus facile pour un PF expérimenté que pour un jeune PF ? Dans les deux cas, il y a des avantages et des inconvénients. A la HEP-VS, les enseignants doivent actuellement avoir trois ans d’expérience pour suivre la formation de PF, aussi certains ont en effet peu de pratique, mais par contre leurs connaissances théoriques sont récentes. A contrario, les enseignants expérimentés doivent réactiver leur bagage théorique et parfois une longue pratique du terrain les invite plus facilement à vouloir donner des conseils ou à juger au lieu d’accompagner le stagiaire dans son cheminement à partir de là où il est. A propos de la théorie, vous écrivez : « La difficulté d’analyser sa pratique à l’aide de la théorie – fréquemment rencontrée – pourrait être surmontée si les institutions de formation organisaient les apprentissages autour de quelques concepts fondamentaux. » En quoi ce recentrage pourraitil s’avérer utile dans le cas de la supervision ? Si les stagiaires et les PF ont parfois de la peine à faire des liens avec la théorie, c’est à mon sens parce qu’une multitude de concepts sont abordés en formation sans jamais être regroupés autour de quelques noyaux de savoirs solides. C’est pour cela que j’ai essayé de proposer neuf modélisations théoriques, sachant qu’il s’agit de trouver un point nodal pour avoir un levier de changement. Ceux qui vous lisent savent que vous évoquez souvent la méthode de l’inspecteur Columbo. Peut-on dire que le point nodal est au cœur de l’énigme ?
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En effet, car le point nodal permet d’activer plus facilement un levier de changement. A partir des neuf clés d’analyse, je peux par exemple dire à un futur enseignant qu’il est très contrôlant, ce qui peut l’aider à accompagner différemment ses élèves. Le domaine d’expertise du superviseur peut-il servir à guider l’accompagnement ? Autant utiliser son domaine d’expertise, car le point d’entrée importe somme toute assez peu. L’enseignement est systémique et comme tout est lié, les progrès se font ensuite en cascade. Par contre, plutôt que de partir dans toutes les directions, mieux vaut avoir un point d’entrée clair, quitte à ce qu’il soit un peu réducteur. De la même manière, il me semble plus fonctionnel de ne travailler qu’à partir d’un seul objectif prioritaire.
« La diversité des manières d’enseigner est riche pour autant que les élèves progressent. » Pourrait-on dire que la posture à adopter est, dans les grandes lignes, la même qu’il s’agisse du processus d’aide pour les élèves en difficulté ou de l’accompagnement des stagiaires ? Absolument. En écrivant certains chapitres de ce livre, j’avais par moments l’impression de décrire ce que je fais régulièrement en appui, en menant l’enquête, en identifiant le point nodal, puis en fixant un objectif qui est pour moi un levier de changement. Pour une supervision réussie, tant le superviseur que le stagiaire doivent cheminer, en se questionnant sur leur identité professionnelle et personnelle… Lorsqu’un superviseur peine à dépasser ses propres résistances, la supervision peut-elle s’avérer impossible ? Chaque année, certains, parfois de très bons enseignants au demeurant,
arrêtent leur formation pour cette raison précisément. Avec les futurs PF, je commence par un exercice qui peut paraître simpliste, en leur demandant ce qu’est pour eux le rôle de l’école, de l’enseignant, de l’élève et du savoir. Pour qu’ils puissent accompagner les stagiaires dans l’évolution de leurs représentations, il est indispensable qu’ils soient capables de se remettre eux-mêmes en question et acceptent de partager certaines de leurs difficultés. Vous dites que le superviseur « tricote » avec ses observations, les propos et les représentations… Est-ce à dire qu’il n’y a pas de modèle ? Oui, et à ce propos j’ai lu un livre intéressant du philosophe Fabrice Midal qui restaure la place de l’intuition et parle de « rationalité souterraine ». L’expertise ne signifie pas pour autant que l’on sache pourquoi l’on fait tel ou tel choix, l’intuition servant parfois de guide, tout comme la créativité ou la flexibilité. Dans votre ouvrage, les situations décrites peuvent sembler un peu trop idéales, malgré le chapitre sur les possibles résistances… Je suis conscient qu’il y a chez moi une forme de cécité par rapport aux éventuels blocages, car j’ai tendance à surtout donner des exemples qui réussissent. Il est vrai que je devrais certainement creuser davantage lorsque cela ne fonctionne pas.
Référence Un guide pratique qui fournit aux superviseurs de stage une procédure, des outils pratiques, des grilles et des démarches utiles à la formation des enseignants. Pierre Vianin. La supervision pédagogique. De Boeck supérieur. Collection Pratiques pédagogiques, 2019.
Résonances • Février 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
RUBRIQUES Dans votre conclusion, vous rappelez que ce n’est pas d’abord l’enseignement du stagiaire qui est évalué, mais l’apprentissage des élèves. Cela signifie-t-il que le superviseur doit regarder les progressions des élèves avant toute chose ? Je crois que le superviseur, s’il a un doute, doit se poser la question de savoir si les élèves ont appris, et ce, quel que soit le style d’enseignement. La diversité des manières d’enseigner est riche pour autant que les élèves progressent. Vous évoquez aussi la supervision différée avec l’utilisation de la vidéo. Cette piste permettant de faire des arrêts sur image ne risque-t-elle pas de conduire à une supervision trop fine, jusqu’à être décourageante ? Pour l’avoir expérimenté dans le cadre d’un mandat de formation continue des maîtres socioprofessionnels, des éducateurs et des enseignants spécialisés à l’ORIF, je n’ai pas cette impression. La vidéo offre le confort de pouvoir revoir la séquence, sans devoir l’observer sous tous les angles en même temps. Avec une collègue de la HES-SO, Susanne Lorenz, nous avons analysé plus de 70 vidéos d’éducateurs et de maîtres socioprofessionnels qui se filment en atelier avec les jeunes en formation. En groupe, à huit, nous avons ensuite croisé nos regards avec les différents professionnels qui travaillent à l’ORIF. Avant la discussion avec le maître socioprofessionnel, nous avions tendance à nous poser de nombreuses questions, mais dès que le professionnel explique le comment et le pourquoi de sa démarche et définit son objectif personnel de formation, l’analyse se fait à partir de son point de vue et non du nôtre, donc ce risque disparaît. Même sans vidéo, le superviseur doit quitter ses hypothèses lorsqu’il passe de l’observation à l’entretien, afin d’être à l’écoute de la personne accompagnée. L’enjeu consiste ensuite à se référer aux hypothèses découlant de l’observation en fonction des besoins formulés.
Résonances • Février 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
La formation continue des enseignants ne pourrait-elle pas aussi se faire via un accompagnement de ce type ? C’est en cela que la démarche du centre de formation spécialisée de l’ORIF de Sion me semble particulièrement intéressante, car là la supervision entre dans un processus de formation continue. Pierre-André Rossier, responsable de la formation pédagogique à l’ORIF, fait un travail exemplaire qui pourrait être source d’inspiration. De plus, les diverses professions apprennent à se découvrir de manière intéressante, puisque par exemple le MSP suivra un soir le travail de l’éducateur en appartement et l’éducateur ira dans l’atelier de peinture. Grâce à cet échange, le respect mutuel interprofessionnel augmente et chacun perçoit que les différents jobs au sein de l’institution présentent davantage de similitudes que supposé. Si vous aviez une baguette magique, avec votre expérience et suite à cet ouvrage, que changeriez-vous à la supervision pédagogique telle que pratiquée actuellement à la HEP-VS ? A mon sens, il faudrait plus de souplesse dans le programme de la HEP, car aujourd’hui au stage 3, le focus est mis sur la planification et la réalisation, au stage 4 sur la communi-
cation, etc. J’estime que cette vision institutionnelle, qui n’est pas propre à la HEP-VS, mais à tous nos instituts de formation en Suisse, peut entrer en conflit avec celle de l’accompagnement du stagiaire. Je suis d’avis qu’il serait judicieux de s’orienter vers une supervision plus ouverte et coconstruite avec l’étudiant. Le modèle des étudiants haut-valaisans, actuellement dans les classes en tant qu’enseignants, est certainement une piste à suivre. Au départ, cette situation visait à répondre dans l’urgence à une problématique de pénurie, toutefois je pense que c’est une approche qui pourrait s’avérer plus efficace pour la formation des enseignants, car dans ce cas l’accompagnement répond à des besoins identifiés sur le terrain par les stagiaires ayant déjà leur classe. Propos recueillis par Nadia Revaz
Conférence à la HEP-VS le 18 février 2020 Pierre Vianin présentera son ouvrage le mardi 18 février 2020 à 17 h 30 à l’Aula du CO de la Tuilerie à Saint-Maurice. www.hepvs.ch
EN RACCOURCI Savoirs en société
Clés de compréhension « Savoirs en société », c'est une chaîne de vidéos, un blog et des publications de Richard-Emmanuel Eastes, docteur en sciences de l’éducation et en philosophie, pour celles et ceux qui s'intéressent à la science, sa communication et son rapport à la société. L’explorateur interdisciplinaire propose de partir ensemble en exploration et en « réflexion », sur des thèmes variés (arts et sciences, savoirs savants et savoirs profanes, démarche expérimentale et pensée scientifique, esprit critique et conspirationnismes,
valeurs, croyances et opinions, connaissances et ignorances, doutes et vérités…) liés aux enjeux et aux formes du partage et de la création des savoirs. https://youtu.be/UG9t818iJtM https://blogs.letemps.ch/richardemmanuel-eastes
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> LIVRES
La sélection du mois l'engagement professionnel des enseignants doit, de ce fait, être considérée comme une source d'efficacité du travail dont on ne saurait se priver plus longtemps. »
Des écrans plein la vue…
Durer dans le métier d’enseignant Tant en France qu'en Allemagne, les projets de réforme des retraites qui mèneraient à l'allongement des carrières se voient confrontés à des défis liés à la féminisation et au vieillissement du corps enseignant. Or, « durer dans le métier » est un processus de long terme qui se construit au jour le jour et ne relève ni uniquement des individus ni de la seule fin de carrière. L’ouvrage propose cinq clés pour promouvoir un maintien dans l'activité d'enseignants engagés dans leur métier et en bonne santé. Anne-Laure Garcia, Françoise Lantheaume. Durer dans le métier d’enseignant – Regards franco-allemands. Louvain-la-Neuve : AcademiaL’Harmattan, 2019. Citation extraite de l’ouvrage « La reconnaissance du travail et des compétences étant un puissant levier pour la dynamique professionnelle et pour la santé au travail, son insuffisance ne peut que pénaliser les individus, les collectifs et les organisations. La reconnaissance de
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Alors que les technologies de communication numérique sont souvent présentées par les institutions et les médias comme la solution universelle aux problèmes éducatifs et aux inégalités sociales, transformant les jeunes en « fers de lance » de la société numérique, cet ouvrage collectif sous la direction d'Alexandre Eyriès et de Daniel Moatti analyse les dangers d'une cyberaddiction d'autant plus pernicieuse qu'elle reste gravement sous-évaluée. Issues d'une série de colloques organisés à l'Université de Nice, les différentes contributions de ce livre exposent des approches théoriques tout en apportant des réponses concrètes institutionnelles et psychologiques à une réalité déniée. Sous la direction d’Alexandre Eyriès et Daniel Moatti. Des écrans plein la vue… Les jeunes à l’épreuve de la cyberaddiction. Paris : L’Harmattan, 2019. Citation extraite de l’ouvrage « L'enfant et l'adolescent constamment sollicités par l'image animée télévisée ou numérique s'appauvrissent intellectuellement et cognitivement. En effet, le temps énorme passé devant les écrans les confine dans une agitation constante. Or, comme l'affirme Daniel Pennac, l'ennui, le calme incitent à la réflexion et permettent à l'imagination de se développer et d'exercer son pouvoir. En guise de conclusion, cet auteur nous renvoie à l'introduction de notre texte où nous avancions que durant des millénaires l'image et l'imaginaire étaient indiscutablement associés. Daniel Pennac nous fait justement remarquer que ce n'est plus le cas aujourd’hui. »
Vers une éducation au service de la vie Marshall B. Rosenberg, auteur du best-seller Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs), explique son programme dans son ouvrage intitulé Vers une éducation au service de la vie. S’adressant aux parents et aux professionnels préoccupés par l’éducation des enfants, il propose une approche où l'école et la famille deviennent des lieux d'apprentissage et d'exploration pour partager idées et sentiments, où l'esprit est nourri et peut
s'épanouir librement. Dans ce livre, Marshall B. Rosenberg, pionnier de la Communication non violente (CNV) expose son rêve qui, selon lui, s’oppose au cauchemar de l’école de la domination. Marshall B. Rosenberg. Vers une éducation au service de la vie. Les Editions de l'Homme, 2019. Préface à l’édition française de Thomas d’Ansembourg. Citation extraite de l’ouvrage « Ce que je préconise n'est pas simplement un nouveau programme scolaire, un horaire quotidien différent, un réaménagement de la salle de classe, ou des techniques d'enseignement novatrices. […] Ce sur quoi j'insiste ici est un changement de valeurs, un changement de la totalité du système sous-jacent, quelque chose d'aussi radical que cela ! »
La science au service de l’école Ce livre vise à apporter un éclairage scientifique sur les grands enjeux éducatifs de notre temps. Comment réduire les inégalités scolaires en détectant les besoins des enfants et en y répondant dès la première année d’école ? Comment enseigner la lecture et la compréhension des mots et des textes ? Comment motiver les enfants
Résonances • Février 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
RUBRIQUES et faire croître leur envie d’apprendre ? Autant d’exemples développés par Liliane SprengerCharolles, Joëlle Proust et tous les experts du Conseil scientifique de l’éducation nationale au fil des pages. Sous la direction de Stanislas Dehaene. La science au service de l’école – Premiers travaux du Conseil scientifique de l’éducation nationale. Paris : Odile Jacob et Réseau Canopé, 2019. Citation extraite de l’ouvrage « Je suis persuadé que ces principes, et encore bien d'autres connaissances spécifiques au langage, à la lecture ou aux mathématiques, devraient être enseignés à tous les niveaux de l'éducation nationale. Nous devons tous “apprendre à apprendre”, et cet apprentissage devrait occuper une place importante dans la formation initiale et continue des enseignants. Mais sans doute la connaissance des grands principes, bien que nécessaire, ne suffit-elle pas. Lorsqu'on cherche à passer du laboratoire à la salle de classe, beaucoup d'obstacles supplémentaires surgissent. Il faut donc discuter, comparer, expérimenter sans relâche afin d'examiner nos pratiques pédagogiques et de déterminer, petit à petit, quelles sont les meilleures manières d'enseigner. La rencontre des deux cultures, celle des enseignants et celle des chercheurs, peut être une source très riche de questionnements et donc de progrès. C'est pour donner un coup d'élan à cette dynamique que Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse, a installé auprès de lui, le 10 janvier 2018, le Conseil scientifique de l'éducation nationale. »
Résonances • Février 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
Devenir philosophe ! Le café philo pour enfants et préados a pour but de faire réfléchir au fossé qui peut parfois exister entre l'opinion fondée sur les préjugés et la pensée construite à partir de l'émerveillement. S'adressant à des personnes qui sont en train de quitter l'enfance, il s'agit de les préparer à grandir en leur offrant les armes nécessaires pour penser par soi-même, sur des sujets aussi variés que la morale, l'esthétique, ou encore la vie et la mort. Chaque conte philosophique sert de support aux questions abordées.
nouveau qu'elle nous offre sur ce qui nous semblait aller de soi. Il convient de rappeler que la parole n'est pas un acte facile, qu'elle nous demande du temps, et de l'attention. Mais lorsqu'on a une pensée claire, et qu'on la partage, on se sent déjà mieux. »
Marie Reverdy. Devenir philosophe ! Contes philosophiques en vue de l'animation d'un café philo à l'attention des 10-13 ans. Lyon : Chronique sociale, 2019. Préface de Frantz Delplanque et postface de Sylvain Connac. Citation extraite de l’ouvrage « Suite au débat sur le bonheur, l'enfant est capable de comprendre que la philosophie a une histoire et une méthode. Il est également capable de comprendre que l'outil philosophique se justifie par l'épaisseur qu'elle rend aux mots et par le regard
La suggestion du mois de Daphnée Constantin Raposo, enseignante
100 idées pour bien gérer sa classe
Les matières et méthodologies doivent être parfaitement maîtrisées pour clore une formation de professeur. La gestion de la classe, des comportements, des différents acteurs de l’école est, en revanche, moins souvent explicitée aux futurs enseignants. Cet ouvrage veut compenser les tâtonnements inévitables des débuts afin que l’enthousiasme et la bonne volonté ne s’effritent pas à cause d’une mauvaise organisation ou de décisions maladroites. Alain Corneloup partage son expérience, donne ses conseils avec passion et clarté. En 10 chapitres, il décortique toutes les facettes des moments clés d’une classe : le bon sens indispensable, l’autorité et les règles à établir, la mise en place d’un environnement propice aux apprentissages. Il insiste sur la responsabilité et la sécurité à assurer, l’organisation quotidienne et les évaluations, et enfin les relations à soigner, avec les élèves, les parents, les collègues et la hiérarchie. Avec cette boîte à outils fort pratique, une première réflexion permettra de se lancer sereinement dans l’année scolaire. Elle pourra être ouverte régulièrement pour corriger rapidement les faux pas éventuels. Elle sera, à n’en pas douter, une alliée précieuse dans la réussite de la transmission des connaissances. Alain Corneloup. 100 idées pour bien gérer sa classe. Editions Tom Pousse, 2019. Préface d’André Giordan et Jérôme Saltet.
Geek et savant Quand deux experts décident d'écrire la bible du numérique, cela donne un ouvrage passionnant. Toute la culture numérique en un clic ! Les étapes clés de cette vraie révolution, de Gutenberg à l'I.A., les grands acteurs, de Jules César à Mark Zuckerberg, les objets, des premiers ordinateurs aux smartphones, les lieux où tout se connecte, du garage au cloud, les défis : programmation, numérique et vie privée, écologie… Mathieu Hirtzig et David Wilgenbus (texte), Vincent Bergier (illustrations). Geek et savant. Paris : Nathan, 2019. Dès 9 ans. Citation extraite de l’ouvrage « En 2011, les machines connectées à Internet sont si nombreuses qu'on peut commencer à stocker nos données sur le disque d'une autre machine, proche ou à l'autre bout du monde ! C'est ce qu'on appelle le « cloud » (nuage). Cela n'a donc rien à voir avec les vrais nuages ! C'est très pratique, mais cela pose des questions éthiques : à qui appartiennent les données ? A celui qui les a déposées ou à celui qui les héberge ? Et si ces deux personnes se trouvent dans des pays différents, quelle est la loi qui s'applique ? »
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> ÉCOLE-CULTURE
Festival du livre suisse – Terre de voyage MAI 2020 EN
1—3 L A IV T S E F E SUISSE R IV L U D YAGE TERRE DE VO SION SITT
uisse.ch festivaldulivres
REISELAND SCHWEIZERIVAL BUCHFEST
festival.ch schweizerbuch
La journée du vendredi, comme à son habitude, sera exclusivement dédiée aux scolaires. Les classes valaisannes sont ainsi invitées à participer à divers ateliers. Le volet éducatif et pédagogique de la manifestation est un excellent moyen de sensibiliser le jeune public à la lecture et l’écriture, le tout entouré par des professionnels de ces domaines.
part à des ateliers d’écriture ou encore d’expression orale. L’offre est gratuite et les inscriptions seront prises par ordre d’arrivée à l’adresse : mv-sion-mediation@admin.vs.ch. Retrouvez dès à présent le descriptif complet des activités sur la plateforme « Etincelles de culture » > Festival du livre suisse.
En fonction de leur âge, les élèves auront l’opportunité d’assister à un spectacle musical, d’échanger avec des auteurs de polars, de prendre
Pour en savoir plus : www.etincellesdeculture.ch www.festivaldulivresuisse.ch
ale.li design©spir Güller Dayer + Patrick photo©Julie
MOTS-CLÉS : JOURNÉE POUR LES SCOLAIRES • MONTAGNE Pour la 5e année, les Arsenaux accueillent le Festival du livre suisse – Terre de voyage, organisé par la Médiathèque Valais – Sion, la Fondation pour l'Ecrit et le Salon du livre de Genève. Changement en 2020, le rendez-vous littéraire qui se déroulera dorénavant au début du mois de mai, aura lieu du vendredi 1er au dimanche 3 mai. S’articulant autour de la montagne, le festival éveillera vos envies de voyages et d’horizons pittoresques. Quelle autre ville que Sion pour mettre à l’honneur la montagne qui a su inspirer de si nombreux écrivains ? Trois jours durant, les Arsenaux feront écho aux paysages montagnards à travers la littérature suisse, qui reste la thématique centrale du festival.
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Expo « Helvétismes » Au réveil, nous buvons un ristretto avec quelques zwiebacks avant d’enfiler une jaquette s’il fait un peu cru dehors. OutreSarine, on marche sur un trottoir et on achète des zucchetti, tandis qu’au Tessin, on mange des wienerli et on utilise une bouillotte pour se réchauffer. Variantes typiquement suisses de l’allemand, du français ou de l’italien, les helvétismes révèlent la diversité linguistique suisse et les influences réciproques des langues nationales. Cette richesse se reflète aussi dans la littérature ; Friedrich Dürrenmatt a d’ailleurs lui-même utilisé de nombreux helvétismes dans ses écrits et dans certaines de ses caricatures. Vous en saurez plus via l’exposition ludique et itinérante qui fait halte du 7 février au 26 mars à la Médiathèque Valais – Sion (hall des Arsenaux). https://bit.ly/2NtT3qs
Hors-série numérique de janvier
Pépites de l’école valaisanne Vous n’avez pas suivi les mises à jour quotidiennes sur le site de Résonances en janvier, ce n’est pas un problème puisqu’une séance de rattrapage est possible. Nous vous invitons à lire le PDF de ce hors-série numérique en ligne. En espérant que vous découvrirez l’une ou l’autre pépite de l’école valaisanne. www.resonances-vs.ch
Résonances • Février 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
RUBRIQUES > ÉDUCATION PHYSIQUE
Résolution 2020 : prendre du temps pour soi MOTS-CLÉS : ACTIVITÉ SPORTIVE • COLLÈGUES Mardi 17 décembre, 6 h 45 : les enseignants de l’école primaire d’Erde, vêtus de tenues sportives, arrivent bien plus tôt que d’habitude au centre scolaire. En cause, la participation au projet pilote Lève-toi et marche. Ce projet, s’inspirant des désormais célèbres « wake up and run » se déroulant dans les grandes villes de Suisse, consiste à réaliser une activité sportive avec ses collègues avant de débuter le travail. Par ce projet, de nombreux bénéfices sont recherchés, dont voici les trois principaux. La santé. Bien que les effets de l’activité sportive ne soient plus à démontrer, une étude datant de novembre 2019, réalisée sur un panel de plus de 230'000 personnes, démontre que toute activité de course à pied, peu importe la dose (même une fois par semaine !), aurait des bénéfices sur la santé. Cette étude démontre également qu’une fréquence plus élevée de séances de course à pied ne diminuerait pas la mortalité. Le projet testé consistait cependant à réaliser une marche sportive, afin de permettre au plus grand nombre d’enseignants d’y participer. La cohésion de groupe. L’activité matinale permet de créer un esprit d’équipe et de resserrer les liens. Le rythme de l’activité permet aux enseignants de discuter et d’échanger. Le partage est également mis
Résonances • Février 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
Ce projet consiste à réaliser une activité sportive avec ses collègues avant de débuter le travail.
en avant avec le déjeuner en commun qui suit l’activité sportive.
Virginie Clivaz Lionel Saillen Animation éducation physique
L’éveil. Réaliser une activité sportive le matin, avant le travail, permet d’être plein d’énergie pour débuter la journée et éveillé dès les premières minutes d’enseignement. L’activité permet également d’aérer l’esprit et d’oublier ses tracas du quotidien.
« L’activité matinale permet de créer un esprit d’équipe. » Dans cette société où la sédentarité et le burn out font des ravages, ce projet combinant activité sportive et partage devrait avoir des résultats positifs sur de nombreuses personnes, d’autant plus s’il pouvait être pérennisé (une fois par mois par exemple). Prenez donc le temps de prendre soin de vous. Et si votre agenda est chargé, la solution est toute trouvée. Il paraît que l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt !
Références www.wake-up-and-run.ch Pedisic Z., Shrestha N., Kovalchik S. et al. Is running associated with a lower risk of all-cause, cardiovascular and cancer mortality, and is the more the better ? A systematic review and meta-analysis. British Journal of Sports Medicine. Première publication en ligne: 4 novembre 2019. https://bit.ly/38weW0G
Pour passer à l'action Si vous désirez mettre en place un tel projet soutenu par la COBRA, présidée par l'inspecteur de la scolarité obligatoire Alexandre Hasler, et que le temps vous manque : virginie.clivaz@hepvs.ch
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> AUTOUR DE LA LECTURE
Le pouvoir des mots de Laurent Gaudé sur les étudiants du LCP MOTS-CLÉS : LITTÉRATURE CONTEMPORAINE • ÉCHANGE Laurent Gaudé, écrivain français ayant notamment obtenu le Prix Goncourt des lycéens pour La mort du roi Tsongor en 2002 et le Prix Goncourt pour Le Soleil des Scorta en 2004, a rencontré 400 étudiants de 3e, 4 e et 5e années au LycéeCollège de la Planta (LCP) à Sion. La veille, certains, dont quelquesuns venus librement, sans leur professeur, avaient participé à une discussion plus intimiste menée par la journaliste Manuella Maury au
Château Mercier à Sierre, les deux institutions ayant organisé conjointement l’événement. Les jeunes ont été enthousiasmés par l’auteur et ses livres, même ceux qui ne sont pas de grands lecteurs. Une telle unanimité est suffisamment rare pour être soulignée. Grâce à l’initiative de Romaine Crettenand, proviseure et professeure de français au LCP, des collégiens ont rencontré Alain Blottière en 2018, Amélie Nothomb en 2019, et cette année ils ont eu la chance de dialoguer avec Laurent Gaudé, un écrivain qui embarque le lecteur
dans son univers mêlant tragédie et humanisme. D’abord auteur dramatique, il relit tous ses textes à voix haute et cela a certainement une influence sur la musicalité de son écriture. Ce qui caractérise son œuvre, c’est le côté multiple. Ainsi le roman Eldorado invite le lecteur sur le parcours d’une migration croisée (cf. encadré) tandis que Nous, l’Europe : banquet des peuples est un essai en vers libres qui traite de la construction de l’Europe et de ses évolutions (cf. encadré). L’auteur, tout en étant engagé, n’est jamais moralisateur. C’est entre autres ce qui a plu aux collégiens.
La classe de Romaine Crettenand (à droite sur la photo)
LE COMMENTAIRE D’ÉTUDIANTS D’UNE CLASSE
et entamé Nous, l’Europe, pour avoir quelques éléments de réponse.
Comment les étudiants ont-ils vécu cette rencontre avec Laurent Gaudé ? Qu’ont-ils retenu de ses paroles et de ses textes ? Quel écho ses livres ont-ils eu sur leur perception de la réalité ? Rencontre avec l’une des classes de Romaine Crettenand, ayant lu Eldorado
Tous ont eu du plaisir à lire puis à rencontrer Laurent Gaudé. Une étudiante a même déjà dévoré Le Soleil des Scorta et La Porte des Enfers. Pour elle, la force de cet auteur, c’est la « variété des sujets abordés et des styles d’écriture ». Et elle ajoute, tout
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sourire : « En plus, il parle beaucoup de l’Italie. » Appréciant ses textes, elle envisage de poursuivre avec d’autres titres de son œuvre, tout comme certains de ses camarades qui sont allés s’approvisionner en médiathèque ou en librairie. De l’avis des collégiens, les échanges au Château Mercier et à l’aula du LCP
Résonances • Février 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
RUBRIQUES étaient complémentaires. Ainsi que le résume un étudiant, le premier a permis de mieux cerner l’homme et le second l’auteur. Certaines de ses anecdotes ont touché les jeunes, par exemple lorsqu’il a raconté son obstination malgré plus de 30 refus de maisons d’édition pour son premier roman resté non publié. « Sa volonté de continuer à écrire malgré ce que les gens ont pu lui dire au début, cela suscite mon admiration », commente une collégienne. Un étudiant retient ce moment où Laurent Gaudé a parlé de l’identification des individus en lien avec l’union précisant que l’on s’identifie facilement à une nation ou une région, mais plus difficilement à l’Europe. « Je n’y avais jamais songé », analyse-t-il. La personnalité de l’auteur a été appréciée par tous les élèves de cette classe. Certains ont trouvé Laurent Gaudé en cohérence avec son écriture, d’autres s’attendaient à voir quelqu’un de moins « doux », se référant à la violence de certains passages de son livre Eldorado ou quelqu'un de prétentieux, grisé par toutes les distinctions littéraires obtenues. Humainement, ils soulignent l’avoir trouvé « simple », « authentique », « noble » et « accessible ». Si ce portrait peut sembler trop élogieux, il est pourtant le reflet des impressions ressenties dans cette classe. Comme le dit Romaine Crettenand, « de telles rencontres avec des auteurs de qualité leur laisseront assurément de beaux souvenirs ». A ses yeux, cet accès à la littérature contemporaine offre une respiration nécessaire au programme. Quant aux cours en classe en lien avec ces rencontres avec des écrivains vivants, ils se font plus sous forme de discussion, l’enseignante n’ayant pas de savoir à transmettre comme c’est le cas avec les œuvres à étudier. Les jeunes ont aimé les livres de Laurent Gaudé, tant au niveau du contenu que de la forme. Un étudiant qui n’est habituellement pas un grand lecteur explique l’avoir lu
Résonances • Février 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
avec plaisir, parce qu’il aborde des « thèmes vraiment intéressants, qui font écho au monde contemporain » et que « son écriture est simple ». De l’avis d’une autre élève, ce qui est original chez Laurent Gaudé, c’est « sa conception du voyage, ne se limitant pas à un simple déplacement, mais incluant un cheminement intérieur et symbolique ». Une autre, plutôt lectrice de thrillers, avoue que ses mots l’ont particulièrement émue. Interrogée sur la force de la fiction pour dire la réalité, cette classe en option arts visuels y voit comme une évidence. « Si l’on prend l’exemple du livre Eldorado, en intégrant le personnage de Piracci qui fait le voyage à l’envers, cela permet de quitter l’écriture documentaire et offre au lecteur une approche différente, car la fiction met en relief le parcours des migrants », relève une étudiante. Une autre abonde dans le même sens, tout en complétant : « Le fait d’ajouter dans l’intrigue le personnage de Salvatore Piracci ayant perdu la flamme, alors que les migrants ont tous ce désir de venir en Europe, nous renvoie à notre manque de volonté et de désirs, malgré de bonnes conditions de vie. » Une autre voix dans la classe dit encore avec force : « La fiction nous met une claque émotionnelle, alors que dans l’actualité les migrants sont déshumanisés et réduits presque à un statut d’objet ou de charge que l’on se passe de pays en pays. » Dixit l’une des jeunes, « la littérature fictionnelle fait la plupart du temps écho à ce qui se passe dans la société, en se faisant la porteparole d’une réalité vue sous un angle différent, ce qui permet au lecteur de nourrir autrement sa pensée et de la faire évoluer ». Pour vous convaincre de l’impact de la littérature fictionnelle contemporaine pour mieux comprendre l’actualité, vous pouvez donc, si ce n’est déjà fait, vous plonger dans la lecture des livres de Laurent Gaudé et en faire découvrir certains passages à vos élèves.
INTERVIEW DE LAURENT GAUDÉ En vous présentant, vous avez évoqué le rôle de vos parents dans la découverte du théâtre. L’école a-t-elle aussi une influence ? Absolument et je me rappelle tout particulièrement un spectacle vu grâce à l’initiative d’une prof de français et de grec. Rien ne remplacera jamais la passion d’un professeur de littérature pour ouvrir la porte sur des auteurs à découvrir. Je garde un souvenir magique de certains cours. Y a-t-il des auteurs lus à l’adolescence qui vous accompagnent encore aujourd’hui ? Il y en a beaucoup. La découverte des textes grecs d'Eschyle, d’Euripide et de Sophocle a été très forte. Je garde également en mémoire ma rencontre avec la beauté des vers de Racine, avec les poèmes de Joachim du Bellay ou avec La Prose du Transsibérien et de la Petite Jehanne de France de Blaise Cendrars. Ce texte hybride, à la fois narratif et écrit en vers libres, je l’ai trouvé puissant quand je l’ai lu à 16 ou 17 ans et il n’est pas étranger à la forme de mon écriture dans Nous, l’Europe. Plus tard, dans mon parcours, j’ai été sensible à des univers
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plus contemporains, dont celui de Bernard-Marie Koltès ou de Gabriel García Márquez. J’aime la littérature intelligente, profonde, mais en même temps joyeuse et plaisante. La lecture est-elle toujours importante dans votre vie ? Oui, mais je vous mentirais si je ne disais pas qu’elle est menacée, mais c’est le cas pour nous tous. Dans notre société, ce temps pour lequel il faut se battre au quotidien est de plus en plus contesté. Dans la journée des étudiants, cela doit être bien difficile de dégager cet espace pour lire, car ils ont tellement d’autres sollicitations. Avez-vous perçu très tôt que la fiction avait le pouvoir de dire autrement la réalité ? Je l’ai observé au fur et à mesure, notamment lors de voyages où je me suis confronté au réel, par exemple
au nord de l’Irak ou à Port-auPrince. J’avais pour mission de rendre compte de ce réel et je l’ai d’abord fait de manière assez classique, en écrivant des articles, toutefois je me suis aperçu que pour moi la meilleure expression était d’en faire un objet qui avait sa part de fiction. Je n’avais pas prévu de revenir de ces voyageslà avec des poèmes qui, selon moi, disent quelque chose de plus, en évoquant mieux l’ambiance ressentie. Vos romans, malgré la dureté du réel, sont teintés d’une forme d’espérance… Si mes livres racontent la vie de personnages malmenés par la vie ou par l’histoire, je ne voudrais pas qu’on les quitte en se disant que le monde est sinistre. J’aime chercher la beauté de ceux qui arrivent à rester dignes, même s’ils sont à terre, malgré les coups du sort, car c’est cela qui me touche le plus.
Comment vous sont venues l’idée et l’envie d’écrire sur l’Europe, sujet vaste et complexe ? Ce thème m’intéressait tout d’abord en tant que citoyen. Après avoir écrit mon premier recueil de poèmes De sang et de lumière qui parle de voyages lointains et de migration sous une autre forme que dans Eldorado, je me suis dit que c’était possible d’aborder la thématique de la construction européenne, a priori ennuyeuse, en vers libres. En amenant le sujet de l’Europe dans le cercle de la poésie, j’ai pensé que je pourrais peut-être inviter le lecteur à poser un regard différent sur l’Europe et à se questionner sur l’identité européenne. J’ai voulu raconter l’histoire avec un peu d’élan afin de faire la traversée en une fois, car l’Europe est le fruit d’un mouvement de construction, de destruction et de renouveau. Propos recueillis par Nadia Revaz
Un extrait de Eldorado
Un extrait de Nous l’Europe : banquet des peuples
« Catane s'éloignait. Dans sa barque silencieuse, il se sentait à la dimension du ciel. Il était une infime partie de l'immensité qui l'entourait, mais une partie vivante. Il avait peur, bien sûr, mais d'une peur qui lui fouettait les sangs. Il partait là-bas, dans ce pays d'où ils venaient tous. Il allait faire comme eux : passer des frontières de nuit, aller voir comment les hommes vivent ailleurs, trouver du travail, gagner de quoi survivre. Il avait mis le cap sur la Libye. Il ne savait pas ce qu'il ferait une fois là-bas. Il n'avait plus aucun plan. L'instant imposerait son rythme. Il resterait peut-être sur les côtes libyennes pour travailler ou plongerait plus avant dans le continent africain. Cela n'avait pas d'importance. Pour l'heure, il laissait sa barque fendre la mer. » Laurent Gaudé in Eldorado (Actes Sud, 2006)
« Qui sommes-nous maintenant ? Ce que nous partageons, C’est d’avoir traversé le feu, D’avoir été, chacun, Bourreau et victime, Jeunesse bâillonnée et mains couvertes de sang. Ce que nous partageons, C’est l’humanisme inquiet. Nous savons ce que l’homme peut faire à l’homme, Nous connaissons l’abîme, Nous avons été avalés par sa profondeur. Ce qui nous lie, c’est d’être un peuple angoissé, Qui sait l’ombre qui est en lui. L’Europe, c’est une géographie qui veut devenir philosophie. Un passé qui veut devenir boussole. Un territoire de cinq cents millions d’habitants, Qui a décidé d’abolir la peine de mort, De défendre les libertés individuelles, De proclamer le droit d’aimer qui nous voulons, Libre de croire ou de ne pas croire. Nous sommes humanistes et cela doit s’entendre dans nos choix. Aucun Dieu unique en Europe, Aucun panthéon devant lequel s’agenouiller. Le territoire est vaste et doit le rester. Nous avons construit un continent Babel, Etrange et compliqué, Qui ne tient que dans cet équilibre subtil Entre indépendance et fraternité. » Laurent Gaudé in Nous, l’Europe : banquet des peuples (Actes Sud, 2019)
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Résonances • Février 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
RUBRIQUES > FRANÇAIS
Médiation culturelle et école ou théâtre, médiathèque, musée, lieu de concert, administration culturelle, etc.) s’interroge sur les diverses modalités d’accès aux œuvres de culture. Or ces acteurs issus de champs professionnels différents n’ont pas souvent l’occasion de mener une réflexion conjointe. Force est de constater que les rôles respectifs de l’école et de la médiation culturelle ne sont pas toujours clairement définis et qu’une analyse de la complémentarité de ces deux champs s’avérerait utile.
Lecture de Corinna Bille par la comédienne Anne Salamin au Château Mercier à Sierre, un souvenir assurément marquant pour les classes de Muraz. © archives Résonances, https://bit.ly/36nmBgk
MOTS-CLÉS : REPRÉSENTATION • RENCONTRE Une représentation théâtrale ou la rencontre d’un écrivain sont des expériences qui marquent les élèves. Mais permettent-elles pour autant de construire des apprentissages dans la durée ? Le développement, chez les élèves, de pratiques artistiques et culturelles est sans aucun doute une priorité tant pour les enseignants que pour les médiateurs culturels. Chacun à sa manière et en fonction de son contexte (école
Résonances • Février 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
Pour cette raison, nous organisons le 4 mars prochain à la HEP-VS une journée d’étude intitulée Médiation culturelle et école. Cette journée, ouverte à toute personne intéressée, se donne pour objectif de développer les liens entre la médiation culturelle, les écoles et la formation des enseignants. Nous aimerions : interroger les apports concrets de la médiation culturelle pour les élèves ; réfléchir aux rôles spécifiques des médiateurs et des enseignants ; cerner la dimension didactique des activités de médiation culturelle.
« Un colloque sur le comment donner accès aux œuvres de culture. » En d’autres termes, nous nous demanderons quelles situations, quels dispositifs didactiques favorisent le développement de la relation de l’élève aux œuvres de culture, l’émergence d’une parole sur les œuvres – entre souci de susciter l’expression de la singularité de la réception et celui de donner accès aux connaissances artistiques et culturelles.
Concrètement, la journée d’étude se déroulera de la manière suivante : la matinée sera consacrée à des conférences ; durant la première partie de l’après-midi se dérouleront des ateliers regroupant des médiateurs culturels, des enseignants, des étudiants, des formateurs de la HEP ainsi que des membres des services de l’enseignement et de la culture. Les ateliers seront ouverts à toutes et tous (inscriptions via le site de la HEP-VS). Pour clôturer la journée, une table ronde aura pour tâche de dégager des pistes en vue de collaborations futures. Toutes les informations nécessaires à cette journée seront disponibles sur le site internet de la HEP d’ici à la fin du mois de janvier. Chloé Gabathuler HEP-VS www.hepvs.ch
EN RACCOURCI Swiss TecLadies 2020
Manifestation MINT L'objectif de Swiss TecLadies est de susciter l'intérêt des jeunes femmes pour les disciplines MINT (mathématiques, informatique, sciences et technique). Il prévoit l'organisation d'un challenge en ligne pour les écoliers du 15 mars au 10 juin 2020 et d'un programme de mentorat, qui s'adresse aux filles talentueuses âgées de 13 à 16 ans. www.tecladies.ch
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> AILLEURS
Sandrine Duay découvre l’univers scolaire au Gabon Classe de 4e année : 70 élèves en moyenne par classe
MOTS-CLÉS : DIFFÉRENCES • ÉCHANGE Sandrine Duay, enseignante à l’école primaire, a d’abord effectué un remplacement à Dorénaz, puis elle a travaillé à Champéry et à Evionnaz. En congé sabbatique, elle est depuis six mois au cœur de la jungle gabonaise, à Bambidie, village géré par une société forestière suisse qui œuvre dans une perspective de développement durable. Elle livre mille et une anecdotes, découvrant avec curiosité et enthousiasme, selon son expression, « cet autre monde ». A Bambidie, Sandrine Duay occupe un poste de consultante multitâche en lien avec le centre culturel et l’école. Les premiers mois, elle a d’abord œuvré pour améliorer les conditions d’éducation. C’est ainsi qu’une course à parrains a été organisée dans les écoles du district de Saint-Maurice. Grâce à cette initiative, du matériel acheté au niveau local a pu être vendu à prix subventionné selon les moyens des parents. Ainsi que le relève Alain Grandjean, directeur des écoles du district de Saint-Maurice, Sandrine Duay a mûrement réfléchi son projet et toutes ses étapes dans le respect de chacun. Après un temps d'adaptation, Sandrine Duay apporte désormais tous les matins son aide aux enseignants en accompagnant des groupes dans l’apprentissage de la lecture. « Ici, les élèves apprennent surtout sous forme de “drill” », relève-t-elle, essayant d’insuffler une approche davantage basée sur le
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Kermesse de Noël : maquillages, jeux de lancer, échasses, quiz... étaient au programme pour apporter un peu de divertissement durant les fêtes.
plaisir de lire. Dans le cadre d’activités extrascolaires, elle a aussi mis sur pied un atelier de correspondance avec des classes d’Evionnaz, dans lequel elle valorise la créativité.
UNE AUTRE RÉALITÉ SCOLAIRE La liste des différences entre l’école valaisanne et gabonaise est longue, mais Sandrine Duay est d’avis que les disparités contextuelles et culturelles font que l’on ne peut guère comparer. « Au Gabon, les enseignants sont mal rémunérés et ils peuvent être mutés d’une région à l’autre, comme en France », raconte Sandrine Duay. Et de poursuivre : « Sur le site, il y a 700 élèves répartis en 10 classes primaires, aussi j'ai dû adapter ma tolérance au bruit en fonction de la taille extrêmement élevée des effectifs.»
de la chance qu’on a en Suisse d’avoir un Etat qui investit dans l’école, ce qui nous permet d’avoir des conditions de travail assez idéales », commente-t-elle. A Bambidie, elle découvre par contre un autre mode de vie, où les gens ont le temps de faire les choses de manière plus tranquille. Qu’aimerait-elle insuffler à l’école gabonaise ? « Il faudrait repenser le programme scolaire, car les manuels gabonais sont inspirés des méthodes françaises, alors qu’ils devraient à mon sens davantage tenir compte de la réalité du pays. » A l’inverse, elle note que les élèves au Gabon sont bien plus débrouillards qu’en Valais et ont le sens du rythme, du chant, de la danse et de l’expression. Bref, il suffirait de mélanger un peu les compétences… Propos recueillis par Nadia Revaz
Via cette expérience, Sandrine Duay porte désormais un regard différent sur l’école valaisanne. « Le fait d’être au Gabon m’a fait prendre conscience
Bonus en images : www.resonances-vs.ch
Résonances • Février 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
RUBRIQUES > SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES
Méthode puzzle en SHS au CO MOTS-CLÉS : ÉQUIPES • CARTES • PER • MER
Groupe classe
En SHS, au CO, les classes sont pour la plupart hétérogènes. Cette spécificité est une opportunité pour activer différents modes d’enseignement. Une méthode qui est proposée dans les guides didactiques des MER SHS 9-111, et que j’applique volontiers, est celle de la classe puzzle. Comment l’activer simplement ? Disposant d’un jeu de cartes de jass, je profite de son potentiel pour faire des équipes « détective du temps » en histoire, « explorateur de l’espace » en géographie.
Groupe expert
Groupe d'apprentissage
Fig. 2 : selon fr.wikipedia.org/wiki/Jigsaw_classroom
donc créer au moins 4 équipes. Je choisis 6 cartes par couleur, en général de l’as au neuf. Je les mélange. Ensuite, je propose un tirage aux élèves. Chaque élève a donc sa carte qui correspond à une activité.
Prenons une classe de 24 élèves. Au préalable, je divise les activités d’un thème sélectionné dans les MER 9-11 en fonction du nombre d’élèves par équipe. A l’écran, j’affiche un tableau de correspondance (voir fig. 1).
Le travail de groupe se fait en trois temps (voir fig. 2). Une première fois en groupe expert, une deuxième fois en groupe d’apprentissage, une dernière fois en groupe classe.
Les places de travail sont disposées en îlot. Un jeu de jass compte 36 cartes réparties en quatre couleurs. Je peux
Les élèves qui ont tiré l’as se regroupent pour travailler l’activité 1, et ainsi de suite pour toutes les activités
Act. 1 Act. 2 Act. 3 Act. 4 Act. 5 Act. 6
♥ ♠
préalablement sélectionnées. Ils sont donc par quatre et ne travaillent qu’une activité (durée 10-15 min.). Ensuite, à mon signal, ils se réunissent en groupe d’apprentissage : les cœurs ensemble, et ainsi de suite. Là, à tour de rôle, chaque expert donne ses réponses à son groupe d’apprentissage (durée 15-20 min.). En une période, il est tout à fait possible que chaque élève puisse avoir toutes les réponses du thème sélectionné. Lors de la période suivante, le groupe classe est aligné en rang colonne. L’enseignant choisit comment il veut valider les résultats : petit exposé des résultats par les élèves ou présentation des pistes de correction affichées au tableau. En moins de trois périodes, les apprentissages sont réalisés et validés. Phase suivante, évaluation sommative ?
♦
Gilles Disero Animation pédagogique HEP-VS SHS CO gilles.disero@hepvs.ch
♣ As
Roi
Dame Valet
Dix
Neuf
Note 1
Fig. 1 : tableau de répartition des élèves (
Résonances • Février 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
)
Une saisie « puzzle » permet de visualiser toutes les séquences où cette méthode est suggérée.
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> AC&M
Modelage en 11H : mais qu’est-ce qui se passe ? MOTS-CLÉS : MODELAGE • ARGILE • 11H • #MOICMOI Au début de cette année, alors que je testais une séquence d’enseignement AC&M dans le cadre du projet #MOICMOI (cf. encadré) avec mes classes du CO, j’ai eu la chance de vivre des moments d’enseignement exceptionnels. On peut légitimement se demander ce qu’est un moment d’enseignement exceptionnel ; dans ma spécialité et selon mon avis personnel, ce qualificatif se mérite lorsque l’activité et l’organisation proposées parviennent à captiver et motiver tous les participants. La séquence porte sur des réflexions autour de l’image corporelle des adolescents, des critères de beauté et de l’influence de l’environnement dans la perception de notre image et de celle des autres. Elle propose une activité de modelage avec de l’argile consistant à réaliser un visage aux proportions humaines. Elle est proposée à des élèves de 11H. Les élèves de cet âge ont pour la plupart déjà vécu des expériences de modelage durant leur parcours primaire. Toutefois, ces expériences remontent bien souvent à plusieurs années. C’est donc sans a priori et avec bonne volonté qu’ils ont accueilli l’activité. Après les quelques recommandations d’usage et l’explication des consignes de travail, les élèves commencent à modeler la terre. Et c’est là que la grâce s’abat sur l’atelier ; aucun bruit, pas de déplacement, 9-10 adolescents totalement absorbés par leur ouvrage, les mains plongées dans
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Les élèves goûtent avec délice le contact avec la matière.
l’argile, appliqués et assidus. Interloqué par ce climat plutôt inhabituel, j’observe plus précisément mes apprenants. Pas de causerie intempestive, pas de distraction, pas de relâchement… et ils ont l’air de prendre un réel plaisir, les bougres ! Le lendemain, avec un groupe-classe différent, rebelote ! A nouveau, tous les élèves se font prendre par le plaisir de caresser la terre, de la déformer
avec les doigts, de la creuser et de la recoller. Je dispense quelques conseils, aussitôt mis en œuvre avec application. Le plus impressionnant, c’est le calme qui règne quand les élèves travaillent ! Le contact avec cette matière naturelle, souple et soyeuse, semble apporter apaisement et sérénité aux adolescents. A croire que le modelage amène une réponse à un besoin profond pour ces jeunes évoluant dans une
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RUBRIQUES société de plus en plus dématérialisée. Ils confessent d’ailleurs spontanément au terme de l’activité qu’ils ressentent beaucoup d’émotions positives en manipulant l’argile ; ils arrivent à se concentrer facilement sur leur tâche, et surtout ils goûtent avec délice le contact avec la matière. Plusieurs ont d’ailleurs souhaité intégrer le modelage dans le cadre de leur projet personnel AC&M, malgré leur relative méconnaissance du sujet. Etant personnellement très intéressé par les nouvelles technologies, cette expérience m’a fait prendre conscience d’un point important : il est essentiel de proposer aux élèves de tous les âges des possibilités de vivre des expériences sensorielles avec des matières naturelles, sans forcément recourir à de multiples outils et dispositifs. La perception sensorielle représente un volet essentiel du développement de l’enfant et de l’adolescent. Les AC&M permettent véritablement le développement de
cette perception, pour autant que les activités et les matériaux proposés soient suffisamment variés.
« Et c’est là que la grâce s’abat sur l’atelier… » Il faut savoir que malgré l’introduction du PER, plusieurs CO valaisans organisent encore les cours AC&M selon la doctrine désuète (mais imposée par les infrastructures existantes), à savoir le carton en 9H, le bois en 10H et le métal en 11H, sans possibilité pour les élèves de travailler d’autres matières. Si les enseignants qui suivent cette répartition ne sont pas à blâmer, il est tout de même regrettable de réduire les possibilités des AC&M à ces trois uniques matériaux alors que le plan d’études propose une liste ouverte des matériaux et des techniques envisageables. J’en suis encore plus convaincu depuis l’expérience
du modelage avec mes classes : offrir des expériences sensorielles et physiques variées constitue un but essentiel de notre métier. Frédéric Vauthier Animateur pédagogique AC&M pour le cycle 3
Site des AC&M https://animation.hepvs.ch/acm
Programme #MOICMOI #MOICMOI est un programme intercantonal porté par les cantons latins. Il participe à faire reconnaître l’influence des modèles de beauté et vise à renforcer les compétences de vie, à travers la thématique de l’image corporelle. Le programme #MOICMOI se décline pour les écoles, les structures extrascolaires et le tout public. www.moicmoi.ch
EN RACCOURCI Promotion de la santé dans les écoles
Revue Horizons
Cinq carrières scientifiques à contre-courant
Demande à soumettre pour une aide financière Mouvement, alimentation, prévention de l'alcool ou du tabagisme, santé psychique… Vous voulez promouvoir la santé dans votre classe ou votre école mais ne disposez pas de moyens financiers suffisants ? L'Office fédéral de la santé publique soutient les projets scolaires sur ces thèmes jusqu'à concurrence de CHF 5000.–. Soumettez votre demande à éducation21 avant fin février 2020. www.reseau-ecoles21.ch/projetsparticipatifs-ofsp Sciences humaines
Le pouvoir des livres La littérature apparaît de plus en plus comme un outil de connaissance, de développement personnel et d’émancipation. En
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nous plongeant dans des univers sociaux et mentaux, elle élargit notre compréhension de l’histoire, de la sociologie, de la psychologie. Les philosophes la parent de vertus morales : elle développerait notre empathie et notre tolérance. Elle aurait même le pouvoir de réparer les âmes blessées et les sociétés morcelées par les crises, en ressoudant par le verbe la communauté des vivants. Sciences humaines, dans son numéro spécial de janvier 2020, invite à découvrir le pouvoir des livres. www.scienceshumaines.com
Elles sont rares les personnes qui se lancent dans la recherche scientifique après un premier métier. Débuter sur le tard rend la carrière plus difficile, mais l’expérience acquise amène des avantages uniques. Cinq témoignages de changement de cap étonnants (de la mécanique automobile à la physique quantique, du graphisme aux neurosciences ou encore de l’alpinisme à la philosophie) sont à découvrir dans Horizons, le magazine suisse de la recherche scientifique. www.revue-horizons.ch/2019/12/05/ des-carrieres-a-contre-courant
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> LANGUES
7e symposium des langues à Sierre le samedi 25 avril 2020
La table ronde finale lors du 6e symposium des langues en 2018 (avec Patrice Clivaz, directeur de la HEP-VS, au centre).
MOTS-CLÉS : LANGUES • CULTURES • ENSEIGNEMENT La HES-SO, en collaboration avec la HEP-VS, organise la 7e édition du symposium des langues au cœur de la frontière linguistique Sierre/Siders, le samedi 25 avril 2020. Concentré sur une journée, le symposium est placé sous le thème général « DIGI or not DIGI », ce qui signifie plus ou moins « jusqu’où les langues doivent-elles être digitalisées » ? Il débutera par la conférence inaugurale de Corinne Ramillon intitulée « Métaphore de crayon au service de l’enseignement et de l’apprentissage des langues ». Une des caractéristiques principales du symposium à Sierre/Siders, frontière entre le français et l’allemand, est l’emploi constant de plusieurs langues. On peut s’inscrire aux nombreux ateliers
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et obtenir toutes les informations sous https://hevs.ch/symposium. Les ateliers offrent une diversité qui va de Sylvia Goetze Wake avec « Climate change in my classroom ? not sure about that ? » jusqu’à « 10 dispositifs pour impliquer vos élèves en classe de langue » avec Olivier Bucher ou « Analog oder digital, welche Methoden eignen sich am besten für den Sprachunterricht ? » avec Gaby Probst. Une exposition très éclectique des nouveaux moyens d’enseignement dans le domaine des langues est présentée en parallèle au symposium.
DIGITALISER LES LANGUES Le thème de la « digitalisation » est omniprésent. Les langues n’échappent pas aux progrès techniques qui permettent par exemple des traductions simultanées toujours plus performantes. Corinne Ramillon, professeure à la HEP-VS, posera le décor
général de la journée. A la HEP-VS, c’est elle qui est responsable francophone du domaine « Education numérique ». Le symposium est une occasion unique sur le sol valaisan. Il est ouvert aux enseignantes et enseignants valaisans, de même qu’à tous les collègues des écoles privées et des autres régions de Suisse et de l’étranger ainsi qu’au grand public intéressé. Les enseignants travaillant dans les écoles publiques du canton doivent remplir le formulaire « formation continue individuelle » qui se trouve sur le site du service des hautes écoles, le faire signer à leur direction et au SE, avant de le transmettre à nathalie.duc@ admin.vs.ch pour une prise en charge jusqu’à concurrence de CHF 160.–. Après le symposium, ils transmettent au SHE l’attestation de participation, la preuve de paiement et remplissent l’évaluation en ligne afin que le remboursement puisse avoir lieu.
Résonances • Février 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
RUBRIQUES > DOC. PÉDAGOGIQUE
Découverte de l’agriculture suisse
Divers posters, affiches et brochures AGIR
MOTS-CLÉS : AGRICULTURE • LIENS • NATURE • ANIMAUX Il est important d’apprendre dès le plus jeune âge les différents produits issus des fermes et champs suisses. C’est pour ceci que l’Agence d’information agricole romande (AGIR) a développé divers supports pour aider les enseignants à parler des divers producteurs de nos régions. La collection de posters « En visite chez/à… » montre, de son côté illustré, l’environnement de travail du producteur avec les différentes étapes. Sur son verso, on trouvera des informations et des exercices pour développer ses connaissances. Dans cette collection d’affiches, retrouvez : « En visite chez les chevaux de nos fermes » ; « En visite chez les arboriculteurs » ; « En visite à la sucrerie » ; et encore bien d’autres… AGIR propose aussi de nombreuses brochures sur les aliments (lait,
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céréales, abricot…), sur les élevages et la culture en Suisse comme :
EN RACCOURCI Booktube Chablais
Vache et veaux : dans les fermes suisses La forêt suisse : entre exploitation et préservation En harmonie avec la nature : les actions écologiques des paysans suisses Les abeilles : des auxiliaires de première importance pour les paysans suisses Ces différents supports s’adressant aux niveaux primaires sont à retrouver dans les médiathèques de SaintMaurice et de Sion. Flora Gagnerie
Pour en savoir plus :
www.mediatheque.ch https://bit.ly/2QXIcY6 https://explore.rero.ch/fr_CH/vs
Site AGIR
www.agirinfo.com
Un concours initié par BiblioValais Des amateurs de littérature en tous genres peuvent partager leurs découvertes, coups de cœur et conseils à travers ce concours Booktube, inspiré de la célèbre plate-forme YouTube. Ce projet lancé par BiblioValais Région Chablais met en place sa 3e édition en 2020. Un document en ligne contient des informations destinées aux enseignants des CO du Chablais valaisan (Saint-Maurice, Troistorrents, Monthey, CollombeyMuraz et Vouvry). L’objectif de ce concours, dont le délai de remise des vidéos est fixé au 27 mars 2020, est de proposer une autre forme de lecture pour la Journée mondiale du livre du 23 avril 2020. https://bit.ly/2F6nTkw
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> RECHERCHE
Publication récente en lien avec les sciences Evaluation du projet « Et si j’étais scientifique ? » à Genève A Genève, le Département de l’instruction publique, de la formation et de la jeunesse (DIP) a placé les sciences au cœur de l’année scolaire et universitaire 2018-2019. Symbole de cette année des sciences : l’événement « Et si j’étais scientifique ? » destiné à l’ensemble des élèves de 7e primaire et organisé en collaboration avec l’Université de Genève, l’EPFL et la HES-SO. A travers cet événement, le DIP souhaite renforcer l’intérêt des filles et des garçons pour les sciences et les technologies et leur permettre de découvrir des métiers scientifiques. Dans un rapport, le Service de la recherche en éducation (SRED) propose une évaluation de cet événement. Dans l'ensemble, les résultats montrent une bonne appréciation
générale et un intérêt important de la part des élèves. De plus, l'événement et les sciences semblent perçus comme positifs autant par les filles que par les garçons. Des mesures avant et après l'événement ont également été prises auprès d'un échantillon d'élèves : elles permettent d'observer une diminution des stéréotypes de genre en lien avec les sciences et une augmentation des aspirations scientifiques. Seul bémol : le lien entre les activités dans le cadre de cet événement et les sciences telles qu'enseignées à l'école reste néanmoins difficile à établir pour les élèves. Le rapport conclut sur des pistes de travail pour continuer les efforts de valorisation des sciences auprès des élèves. Marion Dutrévis et Andreas Mueller. Les attitudes et aspirations des élèves de 7P en sciences – Evaluation du projet « Et si j’étais scientifique ? ». Genève, SRED, 2019. https://bit.ly/39pQZcn Extrait du rapport « […] l’image globale des sciences a évolué, dans un sens que l’on peut aussi qualifier de positif, à l’exception de l’importance perçue des sciences sur laquelle nous reviendrons ensuite. Pour les élèves, dans cette deuxième prise d’information, les sciences sont vues comme quelque chose qui évolue tout le temps, qui est vivant, qui est innovant et dans une moindre mesure comme quelque chose de créatif. Les scores moyens pour ces différentes caractéristiques sont tous à la hausse. Il est possible que cette évolution traduise une meilleure
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compréhension de ce que sont les sciences, ou en tout cas des caractéristiques qui définissent toute approche scientifique. Là encore, on peut faire l’hypothèse que la participation des élèves aux différentes activités de l’événement, et notamment la démonstration de la diversité des sciences, a contribué à l’évolution du regard porté sur les sciences. »
Magazine CSRE Le quatrième numéro du Magazine CSRE de 2019 contient des informations sur 29 projets de recherche liés à l’école obligatoire, au secondaire 2, aux hautes écoles ou à des thèmes non spécifiques à un degré de formation. Cette édition propose également un portrait de Katja Rost, professeure titulaire en sociologie, privat-docent en sciences économiques à l’Université de Zurich. www.skbf-csre.ch
Résonances • Février 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
RUBRIQUES > DES CHIFFRES OU DES NOMBRES
Une soustraction qui engendra tous types de problèmes MOTS-CLÉS : OPÉRATION NUMÉRIQUE • OPÉRATION DE PENSÉE Dans un travail du cours de didactique des mathématiques, les étudiants1 devaient analyser un exercice puis commenter les analyses des autres. L’un des exercices était extrait des moyens 5H : « Matteo a 78 écus dans sa bourse. Il va manger à la “ Taverne du Bouffon“. Quand il sort de la taverne, il lui reste 19 écus. Combien d’écus a-t-il dépensés à la taverne ? ». Les étudiants ont commencé par résoudre l’exercice. Ils ont calculé 78-19 et trouvé 59 écus. Il est très intéressant de noter que pour chacun d’entre nous l’utilisation de la soustraction apparaît comme évidente. Est-ce qu’alors les problèmes soustractifs sont juste des soustractions avec un contexte ? Est-ce que l’apprentissage porterait uniquement sur l’identification des données pertinentes ? Le travail des étudiants apporte quelques pistes de réponse à cette question : la deuxième étape de l’analyse consiste à anticiper toutes les procédures d’élèves qui semblent probables au regard de la tâche, même celles qui n’amènent pas à une résolution correcte. L’une des étudiantes, Lola, a décrit les procédures qu’elle envisageait : P1 : l’élève trouve mentalement qu’il s’agit d’un problème soustractif et résout le problème par soustraction ou addition lacunaire. P2 : l’élève utilise un dessin (écus
Résonances • Février 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
? 19
78 Schéma de la situation
dessinés) pour se représenter la situation puis compte sur le dessin. P3 : l’élève utilise un schéma pour se représenter la situation puis trouve le nombre manquant par soustraction ou addition lacunaire. P4 : l’élève utilise l’une des opérations sans réfléchir par effet de contrat didactique. Par exemple, il additionne 78 et 19, car dans la séance d’avant tous les problèmes étaient des problèmes mobilisant l’addition. Un des étudiants lui a fait la remarque suivante : « Il manque des procédures. Je rajouterais le calcul en colonne, le calcul mental et je détaillerais les procédures de calcul réfléchi. » Lola lui dit : « Je ne pense pas qu’il manque des procédures. En effet, ce qui m’intéresse c’est la résolution du problème et pas la capacité des élèves à faire des soustractions. Même si un élève se trompait dans le calcul cela n’importerait pas, car, pour moi, il est important que l’élève arrive à choisir la bonne opération et à la lier correctement avec les nombres en jeu. » Ce que dit Lola finalement, c’est que l’on doit séparer ce qui relève des opérations numériques (ici la soustraction) et ce qui relève des « opérations de pensées »2, c’est-à-dire ce que l’on met en place pour déterminer les relations entre les éléments
du problème. De là naît la complexité des problèmes des champs additifs (ou multiplicatifs). Maîtriser le calcul n’est pas suffisant, il faut également avoir appris ces opérations de pensées. On comprend mieux maintenant la classification que l’on retrouve dans le Plan d’études romand en quatre catégories (issues des travaux de Gérard Vergnaud) Etat-EtatEtat (EEE), Etat-Comparaison-Etat (ECE), Etat-Transformation-Etat (ETE) et Transformation-TransformationTransformation (TTT). En effet, qui dit problèmes de types différents, dit opérations de pensées différentes et donc dit apprentissages différents pour l’élève… D’ailleurs, aimez-vous enseigner le TTT ? Julie Candy larpem@hepvs.ch Notes Je remercie l’ensemble des étudiants du cours 7M3 du semestre d’automne 2019 pour leur travail sérieux et professionnel qui a fait naître ce récit basé sur la réalité.
1
G. Vergnaud, J.-L. Brégeon, L. Dossat, F. Huguet, A. Myx et H. Péault. Le Moniteur de Mathématiques, cycle 3, résolution de problème, fichier pédagogique. Nathan 2001.
2
Pour en savoir plus PowerPoint en ligne : www.resonances-vs.ch
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> FIL ROUGE DE L’ORIENTATION
Mille et une façons de s’orienter au Salon Your Challenge d’une image faussement immuable dans le temps, mais aussi de l’évolution des interruptions de contrat avant la fin de la formation.
MOTS-CLÉS : MÉTIERS • FORMATIONS • FLASH JOBS Tous les 2 ans, pendant 6 jours, les métiers et les filières de formation existants en Valais et en Suisse romande se retrouvent au CERM de Martigny1. Le Salon Your Challenge aura lieu du 11 au 16 février 2020. La manifestation, organisée par le FVS Group, en collaboration avec l’Etat du Valais, le Service de la formation professionnelle (SFOP) et l’Union valaisanne des arts et métiers (UVAM), est l’occasion de permettre aux jeunes de s’informer et découvrir l’un ou l’autre des 400 métiers répartis sur 10 000 m² d’exposition. Parmi les différentes manières d’y déambuler, il y a l’angle du marché des places d’apprentissage et de travail. En se référant à l’Office d’orientation scolaire et professionnelle du Valais romand, le besoin du marché est assez simple à résumer, car il concerne globalement le secteur de l’artisanat, du bâtiment ainsi que les métiers de bouche. Renseignements pris auprès de l’Association valaisanne des entrepreneurs, du Bureau des métiers, de l’OrTra (Organisation du monde du travail des domaines de la santé et du travail social en Valais) et de Gastrovalais, on peut citer des places à pourvoir entre autres du côté de la maçonnerie, du carrelage, de l’électricité, de la cuisine, des services ou de l’intendance. Et ce n’est qu’un pan des professions en pénurie de maind’œuvre, car, en passant par des formations plus longues, la presse évoque régulièrement le manque
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Nadia Revaz Note 1 Article paru dans Résonances en mars 2018 : https://bit.ly/38GeSv4
2020 | yourchallenge.ch CERM - Martigny | 11 - 16 février
www.yourchallenge.ch
d’ingénieures et d’ingénieurs, d’informaticiennes et d’informaticiens, etc. Dans le cadre du Salon Your Challenge, l’action Flash Jobs propose aussi une piste permettant aux jeunes de « réseauter » (cf. encadré). A noter que les associations professionnelles s’inquiètent non seulement du manque d’intérêt des jeunes pour des métiers pénibles ou souffrant
L'école de l'égalité en brochures En collaboration avec différents partenaires pédagogiques et services de l’enseignement, les bureaux romands de l’égalité ont décidé de mettre à jour les brochures L’école de l’égalité parues en 2006. En février 2019, la brochure destinée au cycle 1 (1H à 4H) a été mise à jour. En janvier dernier, celles destinées au cycle 2 (5H à 8H) sont sorties de presse. La brochure destinée au cycle 3 (9H à 11H) paraîtra en mars 2020. L’actualisation de toutes les brochures de L’école de l’égalité sera alors achevée. https://egalite.ch/projets/lecolede-legalite https://bit.ly/2RLTBt9
Flash Jobs Dans le cadre de Your Challenge, l’action Flash Jobs, mise sur pied par l’Office cantonal de l’orientation scolaire et professionnelle, propose des prises de rendez-vous avec des patrons sur inscription auprès de Frédérique Guimdo. frederique.guimdo@admin.vs.ch 027 606 45 20
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RUBRIQUES > ÉDUCATION MUSICALE
Les beaux discours : entre rêve et réalité (réflexion un brin politique) MOTS-CLÉS : AUTORITÉS • ENSEIGNANTS • SOUTIEN La musique à l’école est-elle une branche « pas dommage » ? Estelle une belle vitrine ? Est-elle, au contraire, un fondement de l’éducation valaisanne et romande ? Il y a vraiment souvent un grand écart entre ce que pensent et disent les autorités et ce qui se passe réellement dans certaines classes, à savoir un minimalisme de bon aloi. On est toujours gratifié de bonnes paroles vantant la valeur du chant à l’école dans ses dimensions musicales, sociales, développementales et culturelles. « Tous ces enfants qui chantent c’est vraiment merveilleux », entend-on alors (pour résumer). On est bien content, lors d’une manifestation quelconque, de bénéficier de groupes d’élèves qu’on peut voir et entendre chanter dans : Des spectacles d’écoles. Des fêtes de chant régionales et cantonales. Des spectacles particuliers comme les rencontres chorales lémaniques. Dans des instituts et organisations divers. Qu’on se rassure. Beaucoup d’enseignantes et enseignants du Vieux-Pays donnent à la musique l’importance qu’elle mérite. Mais ils sont tiraillés entre « il faut absolument faire le programme » et la volonté de donner aux élèves une bonne éducation artistique. Dans l’opinion, il semble que de bonnes notes (sans jeu de
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Les bonnes paroles, sans un meilleur soutien réel, ne suffisent pas…
mots) soient l’objectif des parents et on peut les comprendre. Pourtant, dans le secret des classes et des écoles, malgré un plan d’études admirable, malgré une motivation de beaucoup d’enseignants, on a pu constater : La difficulté de renouveler les moyens d’enseignement au niveau romand. Ils datent du temps de la cassette. Heureusement, le Valais et Fribourg se sont associés dans un projet de séquences. Le manque de place de la musique à l’école. Les leçons qui passent à la trappe, malgré leur présence dans la grille horaire. Cela nous permet de rappeler la recherche « Musik macht Schule 1 » notamment prouvant que plus de musique ne nuit pas aux branches
« Plus de musique ne nuit pas aux branches dites essentielles. » dites essentielles, bien au contraire. Dans certains cantons, les intervenants musicaux sont la règle (Genève par exemple), comme dans certaines de nos communes. Nous pensons qu’un meilleur soutien réel dans les classes augmenterait la motivation des enseignants généralistes et, partant, ferait le bonheur des élèves. Mais, veut-on leur bonheur ? Jean-Maurice Delasoie Bernard Oberholzer Note 1 www.ewaweber.ch/musik-macht-schule
https://animation.hepvs.ch/ musique
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> MATHÉMATIQUES
Espace mathématique : 22e édition MOTS-CLÉS : 9CO • FONCTIONS • ESPACE • NOMBRES • RECHERCHE ET STRATÉGIES Nous vous proposons une série de problèmes, s'adressant aux élèves de 1re année du CO (9CO), issus des domaines Fonctions, Espace, Nombres, Recherche et stratégies. La commission de mathématique de l'AVECO vous invite donc à participer avec votre classe de mathématique à cette confrontation originale : 22e Espace mathématique.
LES PRINCIPES La classe dispose d’un temps limité (45 minutes, 1 période), pour s’organiser, rechercher les solutions de 5 problèmes et en présenter un compte rendu. Les élèves doivent produire un seul compte rendu par problème de leurs travaux et solutions. C’est la classe entière qui est responsable des réponses apportées. Il n’y a pas que la réponse juste qui compte, les solutions sont jugées aussi sur la rigueur des démarches et la clarté des explications fournies. L’enseignant devient observateur, s’abstenant de toute intervention de quelque nature que ce soit. Deux épreuves distinctes pour les classes de niveau 1 et de niveau 2.
OBJECTIFS GÉNÉRAUX Stimuler le travail de groupe en classe. Développer les capacités de l’élève à travailler en équipe en lui faisant prendre en charge l’entière responsabilité d’une épreuve. Offrir une activité de recherche mathématique variée. Encourager les échanges entre les professeurs de mathématique. Présenter une alternative complémentaire au concours individuel FFJM. Observer ses élèves, voir comment ils utilisent les concepts mathématiques étudiés antérieurement, savoir quelles connaissances ils sont capables de mobiliser correctement, quelles erreurs ils commettent.
LES DATES IMPORTANTES Délai d’inscription : 6 mars 2020. Passation de l’épreuve qualificative : durant la période du 30 mars au 9 avril 2020. Corrections et résultats de l’épreuve qualificative : le mercredi après-midi 29 avril 2020.
PRIX Aux classes gagnantes de chaque catégorie (N1 et N2), ainsi qu'aux classes tirées au sort.
RENSEIGNEMENTS COMPLÉMENTAIRES Vous pouvez obtenir tous les renseignements complémentaires nécessaires auprès de : Fabrice Ballestraz Tél. privé 079 272 30 89 Alain Beetschen Tél. privé 076 338 98 34 Sébastien Galley Tél. privé 079 309 87 78 Mathieu Jeandroz Tél. privé 076 418 13 74 Vincent Mabillard Tél. privé 079 245 08 13 José Teixeira Tél. privé 078 697 84 74 Les épreuves des dernières années sont disponibles sur le site de l'animation pédagogique (page des mathématiques) de la HEP-VS : https://bit.ly/2u0Zt9R
INSCRIPTIONS Le formulaire d’inscription est à remplir en ligne dès le 1er février 2020. www.aveco.ch ou http://alainbeetschen.ch/espacemath
EXEMPLES DE PROBLÈMES DE LA 21e ÉDITION – NIVEAU 1 MONSIEUR TRAPÈZE Monsieur Trapèze écrit les nombres naturels depuis 0 en lignes et en colonnes dans une disposition en forme de trapèze comme représenté cicontre. Arrivé à 44, il fait une pause et constate qu’il est à la 6e ligne, où il manque encore trois nombres.
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a/ Sur quelle ligne sera écrit le nombre 100 ? b/ Quel sera le deuxième nombre qu’il écrira dans la 15e ligne ? c/ Quel sera le dernier nombre qu’il écrira dans la 30e ligne ?
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41 SOLUTIONS DES EXEMPLES DE LA 21e ÉDITION – NIVEAUX 1 ET 2 MONSIEUR TRAPÈZES (NIVEAU 1) a/ Le 2e nombre de chaque ligne est un carré parfait. Le nombre 100 sera donc sur la 10e ligne b/ 152 = 225 c/ (30 + 1)2 – 2 = 959 ou 2e nombre de la 30e ligne : 302 = 900 Sachant qu’il y a 61 nombres sur la 30e ligne (et qu’on enlève les 2
premiers), le dernier nombre de la ligne est 900 + 61 – 2 = 959 Autre résolution possible : aire du trapèze Petite base : 3 ( nombre de « numéros » sur la 1re ligne) Grande base : 61 ( nombre de « numéros » sur la 30e ligne)
Hauteur : 30 (nombre de lignes) Aire : (3 + 61)/2 x 30 = 960. On enlève 1 car le 0 était le premier nombre écrit => 959
LES HEXATRIANGLES (NIVEAU 2) Il existe 12 hexatriangles. Il faut donc en dessiner 9 autres.
LES ESCALIERS (NIVEAU 2) a/ Au 36e pas (62) il est au sommet du 6e obstacle
b/ Au 144e pas (122). Il sera au sommet du 12e obstacle. Il aura donc franchi entièrement 11 obstacles
c/ 452 = 2025. Au 2019e pas, il sera donc 6 marches avant le sommet (ou 39e marche) du 45e obstacle
Un hexatriangle est un assemblage de six triangles équilatéraux. Chaque triangle doit avoir au moins un côté commun avec un autre triangle. Tu en découvres 3 exemples ci-contre.
Dessine tous les hexatriangles différents de ceux déjà dessinés.
LES HEXATRIANGLES Dans un parc, il y a un parcours formé d’escaliers. Marc est au départ. Il doit franchir les obstacles numérotés dans l’ordre croissant. Il monte et descend les marches sans en sauter une seule et sans faire plus d’un pas sur la même marche. Il fait son premier pas sur l’obstacle n° 1. Au 4e pas, il se trouve au sommet de l’obstacle n° 2.
LES ESCALIERS
c/ Sur quelle marche de quel obstacle se trouvera-t-il à son 2019e pas ? b/ Combien d’obstacles a-t-il entièrement franchi après avoir effectué 140 pas ? a/ Au sommet de quel obstacle se trouve-t-il à son 36e pas ?
EXEMPLES DE PROBLÈMES DE LA 21e ÉDITION – NIVEAU 2
RUBRIQUES
> REVUE DE PRESSE
D’un numéro à l’autre
Surdouées
Ces inconnues Les filles à Haut Potentiel sont aussi nombreuses que les garçons, mais moins souvent diagnostiquées. Une discrétion qui a son prix : certaines passent à côté de leurs possibilités ou s’arrangent une vie teintée d’un amer sentiment de différence. Les petites génies sont bel et bien là. Le problème, c’est qu’on les voit mal, à tel point qu’elles-mêmes ignorent parfois qu’elles carburent à un tel QI. « Il y a une vraie tendance à ce que ces filles soient moins diagnostiquées que les garçons, observe Valérie Camos, professeure en psychologie du développement à l’Université de Fribourg. On le sait depuis des années, mais cela évolue peu. » Si on identifie surtout les hommes surdoués, c’est en grande partie parce qu’eux savent particulièrement se faire remarquer. Fémina (8.12.2019) https://bit.ly/2QOBZwd
Enseignants 2.0
Un lycée francoaméricain en ligne Le premier lycée francoaméricain en ligne, OFALycée, ouvrira ses portes virtuelles en septembre 2020. Son objectif ? Préparer à l’examen français du Baccalauréat les élèves inscrits dans le système
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américain. OFALycée prévoit des cours sous forme de courtes vidéos entrecoupées d’exercices interactifs. Deux fois par semaine, une consultation vidéo en direct permettra aux professeurs de faire le bilan de la semaine avec leurs élèves, par groupe de six. Une professeure de théâtre, coach en développement personnel, sera chargée d’animer la communauté des élèves et de « recréer l’ambiance d’une classe traditionnelle ». France-Amerique.com (12.12.2019) https://bit.ly/2M7PQMu
Société
Enseignement des sciences et mathématiques L’enseignement des sciences et mathématiques dès le bas âge peut susciter des vocations chez les enfants dans les secteurs les plus pointus. A Kaolack, au Sénégal, les élèves de l’école Mouhamed Mansour Ba baignent dans cette ambiance grâce à l’encadrement d’un volontaire japonais et d’un inspecteur de l’éducation qui a effectué un stage de perfectionnement au Japon. Abdou Senghor, directeur de l’école d’application du Centre régional de formation professionnelle de Fatick (Crfe) vante les mérites de la méthode pédagogique « made in Japon ». https://bit.ly/2PF0OLR
Harcèlement scolaire
Réponses multiples Les cas de harcèlement sont en hausse en Suisse, comme le révèle la dernière étude PISA. Pour combattre ce fléau, enfin reconnu dans la sphère publique, de multiples réponses sont nécessaires : politique de prévention dès le plus jeune âge et formation des enseignants. Avec une interview de Zoe Moody, professeure à la HEP-VS et collaboratrice au Centre interfacultaire en droits de l’enfant de l’UNIGE. Le Temps (19.12.2019) https://bit.ly/2RxsySr
Finlande
Leader mondial de l’éducation Cela peut sembler paradoxal, mais la Finlande a développé l’un des systèmes éducatifs les plus performants au monde en demandant aux élèves de passer moins de temps à l’école et en leur donnant moins d’examens et de devoirs. Selon le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA), les élèves finlandais obtiennent de meilleurs résultats en sciences, en mathématiques et en lecture que la moyenne des autres pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Mais
jusqu’à la fin des années 1960, seuls 10 % des élèves finlandais terminaient l’école secondaire. bbc.com (30.12.2019) https://bbc.in/2MZtrlb
Société
Tête de classe en France Les jeunes filles d’origine asiatique sont têtes de classe en France, loin devant tout le monde. Selon une étude du Cnam menée auprès de 30 000 élèves de 2007 à 2016, elles connaissent une réussite éclatante, surpassant les jeunes Français. Les enfants d’origine asiatique, et plus particulièrement les filles, se démarquent par leur surréussite, même comparés aux Français d’origine : moins de redoublements dès l’école primaire, meilleurs niveaux scolaires en sixième puis en fin de troisième, orientations plus fréquentes vers les filières sélectives, taux record de bacs généraux, notamment scientifiques. Le Figaro (5.01.2020) https://bit.ly/36usk4K
Crise
On ne forme plus à penser Professeur de philosophie en lycée et membre du Conseil supérieur de l’éducation (CSE), René Chiche publie un ouvrage où son attachement à l’institution scolaire se mêle à une rage sourde face à son état de ruine. Dans La désinstruction nationale (éditions Ovadia), cet homme engagé déplore que le niveau de ses élèves soit désormais proche du néant. La faute à l’empilement des réformes, aux pressions de la hiérarchie, à la dégradation des programmes ou encore à la fragilisation des Humanités, entre
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RUBRIQUES autres. Ce qui a déclenché son envie d’écrire, c’est tout d’abord le niveau inacceptable atteint par ses élèves. Marianne (6.01.2020) https://bit.ly/2sWaed9
Antispécistes
Calèche de ramassage scolaire L’idée avait l’air sympathique : proposer à la rentrée 2020 une ligne de ramassage scolaire à Rouen (Seine-Maritime) à bord d’une calèche tractée par un cheval. Une initiative portée par l’association Cheval en Seine, lauréate d’un appel à projets citoyens, soutenue notamment par les élus Verts. Seulement voilà, pour Manu Tritz et sa compagne Stessy, habitants de la ville voisine de Sotteville, « cette mesurette qui fait bien sur le papier oublie simplement de poser la vraie question : celle du bien-être animal ». Antispéciste convaincu, le couple a donc lancé une pétition en ligne fin décembre pour demander l’abandon de cet équibus « qui pourrait être remplacé par un vélobus ». Le Parisien (6.01.2020) https://bit.ly/2s1ziPA
Chronique éducation
Nuages de mots Depuis 3 ans, Philippe Watrelot, enseignant de SES en lycée et à l’INSPE de Paris, réalise des nuages de mots avec les termes les plus représentatifs de l’année éducative qui vient de s’écouler. Selon la version de cette année, il note que « chez les enseignants, on observe un balancement entre cynisme désabusé et colère ». En 2017, le mot le plus cité était Démagogie. En 2018, on retrouvait dans le top 3 Mépris, Réforme et Défiance. Cette année, le mot qui « écrase » tous les autres est le mot Mépris, qui est revenu 125 fois. Le 2e est Mensonges, avec 52 fois. Et le 3e, c’est Défiance. Soulignons que Suicide arrive en 7e position. vousnousils (6.01.2020) https://bit.ly/2QUQOgP
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Numérisation
La fracture numérique constitue une bombe à retardement Rappelant dans une tribune au « Monde » que 100 % des services publics seront dématérialisés d’ici 2022, les experts de l’accès au numérique Jean-Philippe Mengual et Corentin Voiseux prônent un changement de méthode pour les publics en difficulté. Le Monde (12.01.2020) https://bit.ly/3801bXA
Education
Vers la fin de l’école productiviste ? Auteur d’une thèse à l’Université de Lausanne consacrée au rôle de l’école dans la transition écologique, Daniel Curnier porte un regard très critique sur l’institution éducative, qui ne prépare pas la jeunesse à la nécessaire transition écologique, alors qu’une partie des jeunes sont justement dans la rue pour sauver le climat. La rentrée scolaire d’août 2019 s’est distinguée des précédentes par un aspect au moins : c’est la première depuis que les jeunes sont descendus dans les rues pour réclamer que les gouvernements prennent des mesures à la hauteur de l’urgence environnementale. Critiques à l’égard des institutions de formation qui modèlent une grande partie de leur quotidien, ils et elles ont également demandé que leur scolarité soit repensée. Cette demande s’inscrit dans un système de revendications qui, s’il est courant dans la pensée écologique, l’est moins dans le discours dominant. Le Courrier (6.01.2020) https://bit.ly/2NCbuJV
Erasmus virtuel
Etudier à l’étranger sans bouger de son salon C’est une sorte d’Erasmus virtuel – sans faire ses bagages et quitter le pays – qui s’annonce dès la rentrée 2020, à l’Université de Genève. Dans le cadre de la Ligue européenne des universités de recherche (LERU), un accord signé le 15 novembre dernier offrira la possibilité aux étudiants du bout du lac de suivre en ligne des enseignements délivrés à l’étranger : en France,
Revue des médias Fausses informations
Des journalistes dans les écoles du Valais romand Les fausses informations pullulent sur internet et les réseaux sociaux, les journalistes valaisans se mobilisent. Ils organisent des cours dans les cycles d’orientation du canton. Objectif: donner aux plus jeunes les moyens de distinguer le vrai du faux. Une initiative réalisée par l’Association valaisanne de la presse pour son centenaire avec le soutien du Service cantonal de l’enseignement. Invité: le journaliste Grégoire Baur, instigateur du projet. Canal 9 (12.12.2019) https://bit.ly/2udkPAS
en Allemagne et aux PaysBas. En sus d’un accès à une formation plus riche, ces cours leur permettront d’obtenir des crédits pour leur bachelor. Alors que la Suisse est partiellement exclue des programmes de mobilité académique de l’Union européenne, ce partenariat représente une vraie opportunité. 20 minutes (7.01.2020) https://bit.ly/2QBPLTW
Apprentissage en extérieur
Les effets bénéfiques des classes en nature Nous savons déjà que les élèves qui s’adonnent à des activités parascolaires, qu’elles soient sportives ou artistiques, voient leur persévérance scolaire augmenter, à condition toutefois de diversifier les expériences. La pratique de sports a aussi montré un effet sur l’engagement à l’école. Déjà, le cadre végétal offrirait un environnement plus calme qu’une classe ordinaire ; ils s’y sentiraient plus portés à être plus paisibles et attentifs à leur professeur. Le contexte permettrait de diminuer le stress vécu par les jeunes et leur proposerait un milieu où sont favorisées l’autonomie et la coopération. De plus, des éléments pédagogiques deviennent plus concrets. Thot Cursus (13.01.2020) https://bit.ly/2srVvGR
Ecole
Le smartphone banni des préaux jurassiens Le canton du Jura va réglementer l’usage du téléphone portable dans les écoles primaires et secondaires. Les élèves devront non seulement éteindre et ranger leur téléphone en classe mais aussi dans les cours de récréation. L’usage du téléphone portable n’est actuellement pas défini par des règles uniformes dans les écoles jurassiennes mais varie en fonction des règlements scolaires propres à chaque établissement. La plupart interdisent déjà le portable en classe, mais le tolèrent dans les préaux. Le canton a donc voulu harmoniser la pratique. lematin.ch (16.01.2020) https://bit.ly/2RkJ6Nn
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> CPVAL
CPVAL EN 2019 MOTS-CLÉS : BILAN • PERSPECTIVES
UN RÉSULTAT DE GESTION DE FORTUNE PARMI LES 3 MEILLEURS SUR LES 20 DERNIÈRES ANNÉES Malgré beaucoup d’incertitudes liées à l’environnement macroéconomique, aux perspectives financières et aux tensions géopolitiques assez tendues, l’ensemble des places boursières ont bouclé 2019 avec de très bons résultats. CPVAL a donc entièrement profité de ce contexte pour réaliser une extraordinaire performance positive de 11,25 %. Ce résultat a été obtenu essentiellement grâce à la tactique suivie par la Caisse de surpondérer les actions dans son portefeuille pour réaliser le troisième meilleur exercice sur les 20 dernières années. Il est par ailleurs important de constater que l’objectif à long terme de performance de la Caisse, qui est d’atteindre 3,25 % par année, est parfaitement atteint avec un rendement moyen de 3,38 %. Compte tenu de ce résultat et des contraintes actuarielles et de gestion de la Caisse, les capitaux d’épargne des assurés ont pu être crédités d’une rémunération de 4 % au terme de l’année 2019. Même avec une légère reprise de l’inflation, ce niveau de rémunération permet de bien respecter les hypothèses du plan de prévoyance et de poursuivre les objectifs fixés.
UNE SITUATION FINANCIÈRE EN LIGNE AVEC LE PLAN DE FINANCEMENT DE LA CAISSE Dans cet environnement et en poursuivant sa gestion prudente de la Caisse, l’organe paritaire a décidé à
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2020 sera effectivement encore une année où l’information vis-à-vis de nos assurés sera importante de façon à leur permettre de comprendre les enjeux et les compensations qui ont été décidées.
la fin décembre 2019 – dans une perspective à long terme – de baisser le taux technique de la Caisse de 3 % à 2,5 % par le biais de la dissolution de la provision créée à cet effet.
« La situation financière de CPVAL reste toujours bien équilibrée. » Cela signifie que les engagements liés aux rentes prendront dorénavant davantage en considération des rendements en phase avec les réalités financières. Sur la base de ces résultats, le degré de couverture de la Caisse (rapport entre la fortune de la Caisse et les engagements) s’est accru pour repasser sur la barre des 80 %, à 80,5 %. Pour rappel, les dispositions légales fédérales ont prévu pour les caisses publiques en capitalisation partielle, comme c’est le cas
pour CPVAL, d’atteindre l’objectif de 80 % d’ici 2051. Cet excellent exercice a également permis d’augmenter la réserve de fluctuation de valeur d’environ CHF 180 mios à CHF 395 mios, ceci dans une optique d’équilibrer et lisser les résultats en cas d’exercices boursiers difficiles comme ce fut le cas en 2018. Le déficit garanti par l’Etat s’est quant à lui réduit d’environ CHF 180 mios. Il est enfin également agréable de relever que la situation financière de CPVAL reste toujours bien équilibrée et en ligne avec le chemin de financement prévu pour les prochaines années à venir. Son cash-flow de prévoyance est encore excédentaire et ses provisions permettent de faire face à court terme aussi bien à la
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RUBRIQUES longévité qu’à l’augmentation de l’espérance de vie.
MISE EN PLACE DE LA RÉFORME DE LA PRÉVOYANCE PROFESSIONNELLE DE LA FONCTION PUBLIQUE L'année 2019 aura été essentiellement consacrée à la mise en place de la réforme structurelle des deux Caisses acceptée par le Parlement en décembre 2018. Les organes dirigeants ont beaucoup travaillé pour implémenter cette nouvelle structure avec efficacité et précision. Les règlements de prévoyance des deux Caisses et le règlement d’organisation ont été rédigés et ratifiés. L’organisation de la nouvelle Caisse et le fonctionnement des organes des Caisses respectives ont été travaillés et mis en place. Les futurs membres des organes responsables ont été nommés et désignés, de sorte que la nouvelle CPVAL puisse fonctionner directement dès le 1er janvier 2020. La Direction de la Caisse a adapté les logiciels informatiques de gestion des assurés, préparé la scission des actifs mobiliers et immobiliers de la Caisse
C’était écrit il y a 100 ans… Lien vers le numéro https://bit.ly/2MrFEik Lien vers les archives complètes www.resonances-vs.ch https://bit.ly/2qPNOoZ
en deux portefeuilles distincts et mis en place son organisation administrative. Il tient à cœur de CPVAL de poursuivre son effort de transparence et d’information. 2020 sera effectivement encore une année où l’information vis-à-vis de nos assurés sera importante de façon à leur permettre de comprendre les enjeux et les compensations qui ont été décidées. D’un point de vue prévoyance, les cotisations encaissées se sont montées à environ CHF 215 millions pour quelque 12 000 assurés actifs et les prestations payées ont atteint environ CHF 210 mios pour environ 6 300 pensionnés. Le cash-flow de prévoyance (cotisations et apports de libre passage moins les prestations et les versements de libre passage) est encore resté positif cette année.
L’ADMINISTRATION CPVAL Avec un effectif de 10 personnes représentant 8,5 unités complètes, CPVAL gère les engagements de plus de 18 000 assurés (CHF 5,6 mias), une fortune de CHF 4,5 mias et un parc immobilier de CHF 350 mios. Cette
gestion occasionne un coût annuel par assuré d’environ CHF 137.– (coût qui se situe clairement en dessous de la moyenne suisse). Pour conclure, CPVAL recommande de consulter régulièrement son site internet www.cpval.ch qui a été mis à jour suite à cette réforme et qui offre en permanence les dernières informations relatives à la prévoyance, à la gestion de fortune ou encore à son parc immobilier et qui permet également de procéder à des simulations après achat, versements anticipés et cotisations supplémentaires sur les prestations de retraite. Un tout grand merci aux collaborateurs de la Caisse pour leur travail et leur engagement vis-à-vis de nos assurés et en route pour 2020 et ses importants défis. Nous nous efforcerons de faire le maximum pour vous offrir les meilleures conditions possibles pour une retraite idéale et sans souci. Patrice Vernier
www.cpval.ch
EN RACCOURCI Revue suisse de pédagogie spécialisée
Transformation numérique Le dernier numéro de 2019 de la Revue suisse de pédagogie spécialisée aborde la question de l’impact de la transformation numérique sur les pratiques en pédagogie spécialisée et enseignement spécialisé. https://bit.ly/2R9uJLE
Cahiers pédagogiques
Les élèves migrants changent l’école Les migrations internationales ne font pas seulement l’actualité, elles sont le présent de notre école. Son futur aussi. Sans prêter foi aux images qui veulent faire peur, prenons-en acte. Comment faire pour accueillir des élèves de toutes origines, de tous âges et de toutes langues maternelles ? Le numéro de janvier 2020 des Cahiers pédagogiques propose des réponses sous divers angles. www.cahiers-pedagogiques.com
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> PROJET ROMAND
Le Roman des Romands a fait halte à la Médiathèque à Sion MOTS-CLÉS : LITTÉRATURE CONTEMPORAINE ROMANDE• PRIX• BILINGUISME Le Roman des Romands (RdR), prix littéraire dont le but est de promouvoir la littérature contemporaine de Suisse romande et de favoriser le lien entre les auteurs et les jeunes du secondaire 2 général et professionnel de toute la Suisse, en est à sa 11e édition. Ce prix, soutenu par l’Office fédéral de la culture pour son engagement dans la défense de la littérature romande et son rôle de passeur culturel, a été créé par Fabienne Althaus Humerose en 2009. Outre les visites des auteurs dans les classes, deux grands débats ont été organisés, le second s’étant déroulé le 13 janvier dernier à la Médiathèque Valais de Sion. Le 31 janvier, le prix RdR, financé par la Fondation Francis et Marie-France Minkoff, sera remis (ou plutôt il aura été remis au moment où vous lisez ces lignes) à Neuchâtel. Pour cette édition 2019-2020, les 650 élèves participant au Roman des Romands, que l’on pourrait comparer au Goncourt des lycéens en France, ont été invités à lire les six romans sélectionnés par le comité de lecture (cf. encadré). Entre septembre et décembre, chaque classe a reçu la visite de plusieurs auteurs (Bruno Pellegrino et Marie-Jeanne Urech pour la classe de Fabienne Ducrey au Lycée-Collège de la Planta à Sion). En novembre, 62 délégués avec les enseignants impliqués dans le projet ont rencontré les six auteurs de la sélection au Collège Saint-Michel à Fribourg. Lors du deuxième grand débat mis
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Les trois déléguées rencontrées à la Médiathèque Valais
sur pied le 13 janvier dernier, 62 délégués représentant 31 classes ont débattu pour élire le roman lauréat à la Médiathèque Valais de Sion, pendant que les enseignants échangeaient sur le bilan pédagogique de cette aventure.
« 650 élèves ont participé à la 11e édition du Roman des Romands. » Lors d’un bref échange avec les uns et les autres, on comprend vite que les avantages liés à la participation à ce prix sont multiples.
DU CÔTÉ PROFESSORAL ET ORGANISATIONNEL Ariane Ledermann et Carine Corajoud, toutes deux enseignantes à Morges, ainsi que Djamila D’Incà, enseignante à Carouge, estiment que ce projet leur a permis de sortir de la routine scolaire, en testant d’autres approches pédagogiques autour de la littérature. Elles ont apprécié les rencontres avec les auteurs, mais
aussi les moments de partage avec leurs collègues en provenance de toute la Suisse. Le RdR n’est pas réservé aux classes francophones et c’est là un autre intérêt de la démarche. Hélène Trépanier, enseignante au Lycée cantonal à Locarno, participe à sa 6e édition du RdR, avec des élèves de 17-18 ans. « Comme le français n’est pas leur langue maternelle, le Roman des Romands a aménagé une formule spéciale, avec principalement une connaissance des œuvres par extraits », explique la professeure. Et elle ajoute : « Avec cette expérience motivante pour apprendre le français, les élèves font des progrès énormes, tant au niveau de la lecture que de la compréhension ou de l’expression orale, même si au début ils sont craintifs en découvrant les premières pages à lire pour pouvoir en débattre. » Hélène Trépanier souligne également que le RdR est aussi une belle occasion d’être en contact avec la Suisse romande.
Résonances • Février 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
RUBRIQUES Pour que le RdR soit réussi, cela exige une sacrée organisation et ce n’est pas Marianne Dyens qui dira le contraire. Cette ex-enseignante a commencé à participer à la 1re édition du RdR avec une classe, avant de faire partie du comité de lecture pendant deux ans, puis de devenir membre du comité d’organisation. Elle évoque le plus beau des retours sur investissement : « Ce qui est formidable, c’est que chaque année quelques jeunes viennent nous dire lors de la cérémonie de remise du prix qu’ils ont pris goût à la lecture avec le Roman des Romands. »
DU CÔTÉ DES ÉLÈVES Luna, du gymnase Provence à Lausanne, Elodie, du gymnase de Marcelin à Morges, et Katia, du collège Rousseau à Genève, sont heureuses de leur participation au RdR. Pour elles, pouvoir rencontrer des auteurs « vivants » était nouveau et pouvoir les questionner enrichissant pour mieux comprendre leur univers. Chaque roman sélectionné étant très différent, elles peinent à parler de littérature romande, audelà de quelques expressions régionales. Désormais, elles sont quasiment expertes des six auteurs dont elles n’avaient jamais entendu le nom avant le RdR. Elles notent toutefois que certains élèves n’étaient pas autant motivés qu’elles à lire tous les romans et que proposer d’autres activités autour des livres avec la classe aurait peut-être pu dynamiser davantage les cours.
s Humerose
Fabienne Althau
Au début, nous n’organisions pas de grand débat avec les auteurs de la sélection. L’offre s’est également étoffée avec des ateliers de traduction littéraire. Cette démarche, via des exercices pratiques, sensibilise les élèves à la question du style. Et l’année passée, pour marquer la 10e édition, nous avons publié Quand j’avais 17 ans, anthologie reprenant 71 textes écrits par les auteurs ayant participé à l’aventure RdR depuis 2009. En lançant le RdR en 2009, imaginiezvous un tel essor ? Je pensais que l’initiative serait porteuse, mais ne concernerait qu’une poignée de professeurs intéressés et que d’une édition à l’autre, ce serait donc à chaque fois un peu les mêmes, alors que ce n’est pas le cas.
Cette année, il y a beaucoup de nouveaux enseignants, pas forcément des débutants, toutefois cela peut se comprendre car il faut un peu d’expérience pour oser sortir du cadre même si l’on n’en sort pas vraiment, étant donné que les lectures proposées aux élèves sont exigeantes. En participant au Roman des Romands, les profs relèvent un défi en acceptant d’avancer avec leurs élèves en terre inconnue, sans pouvoir se référer à toute une documentation, comme il est possible de le faire pour les auteurs classiques. Ensemble, ils doivent élaborer leurs critères d’analyse, ce qui permet aux élèves de développer leur esprit critique et d’être plus participatifs. Qui choisit les livres retenus pour la sélection annuelle ? Le comité de lecture que nous recrutons est totalement indépendant et regroupe selon les années des libraires, des journalistes littéraires, des doctorants et parfois un prof ou un auteur. Ces sept personnes, qui viennent de cantons différents, reçoivent environ 75 livres des maisons d’édition par année, à partir desquels ils déterminent leur sélection, selon leurs critères, mais en offrant toutefois une variété de styles. Propos recueillis par Nadia Revaz
Roman des Romands
Sélection 2019-2020
INTERVIEW DE FABIENNE ALTHAUS HUMEROSE Fabienne Althaus Humerose, désormais ex-enseignante, rédige en 2009 le projet du Roman des Romands, convaincue que ce pourrait être enrichissant pour les élèves, les profs et les écrivains. Hormis l’ouverture du RdR aux classes où le français est appris en langue seconde, quelles ont été les évolutions majeures depuis 2009 ?
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Julien Bouissoux pour Janvier (Ed. de l’Olivier) Sylviane Chatelain pour Déchirures (Bernard Campiche Ed.) Marie Houriet pour Des jours meilleurs (Ed. de l’Aire) Matthieu Mégevand pour La bonne vie (Ed. Flammarion) Bruno Pellegrino pour Là-bas, août est un mois d’automne (Ed. Zoé) Marie-Jeanne Urech, pour La Terre tremblante (Hélice Hélas Ed.) https://romandesromands.ch
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i NFOS DIVERSES
Des nouvelles en bref
« Et si le savoir et la culture représentaient l’avenir ? »
lorme
Mar ie-Laure De
Le zoom santé du mois Réseau d’écoles21
Exemple de projet au CO du Haut-Lac Le Cycle d’orientation du Haut-Lac à Vouvry est membre du Réseau d’écoles21 depuis 2016. Cette dynamique école aspire à entretenir un climat scolaire harmonieux au sein de son établissement. Le groupe santé de cette école s’est concentré sur les journées de prévention et de santé afin de proposer aux élèves du CO des interventions pertinentes. Le RE21 regroupe les écoles du canton soucieuses de développer une politique de promotion de la santé au sein de leur établissement de manière durable. Pour en savoir plus sur ce projet :
www.promotionsantevalais.ch/re21
Présidence de la CIIP pour la période 2020-2023
Jean-Pierre Siggen, président, et Christophe Darbellay, vice-président La présidence de la Conférence intercantonale de l'instruction publique de la Suisse romande et du Tessin (CIIP) est confiée, à partir du 1er janvier 2020, au conseiller d'Etat Jean-Pierre Siggen, directeur de l'instruction publique, de la Culture et du Sport (DICS) du canton de Fribourg. Le conseiller d'Etat valaisan Christophe Darbellay, chef du Département de l'Economie et de la Formation (DEF) prend la vice-présidence de la conférence latine. www.ciip.ch > Actualités
venant de 79 pays, ont participé à cette étude (environ 6000 jeunes de plus de 200 écoles en Suisse). Au niveau national, les élèves de 15 ans ont obtenu des résultats en lecture similaires à la moyenne de l'OCDE. En mathématiques, par contre, ils sont toujours parmi les meilleurs au monde et en sciences leurs résultats sont supérieurs par rapport à la moyenne des pays de l'OCDE de manière statistiquement significative. Le rapport présente les résultats principaux de la Suisse dans les trois domaines testés (lecture, mathématiques et sciences). Le rapport traite également de l'équipement des écoles en appareils numériques et de leur utilisation dans les cours, de l'engagement en lecture, des stratégies d'apprentissage des élèves et du harcèlement scolaire dans le contexte du bien-être à l'école. https://pisa.educa.ch Portail orientation.ch
Plus de 300 films Le portail orientation.ch propose de nombreux films sur les métiers et les formations. Plus de 300 films, clips ou portraits permettent de découvrir de manière concrète et vivante les gestes et le quotidien des professionnels. Chaque année, de nouvelles vidéos viennent s’ajouter. A découvrir par exemple : Informaticien/Informaticienne CFC, Agent/Agente de transports publics CFC ou Ebéniste CFC – Menuisier/ Menuisière CFC. www.orientation.ch
EN RACCOURCI Astuces du Centre ICT-VS PISA 2018
Publication des résultats L'enquête PISA 2018 a porté une attention particulière aux compétences en lecture des élèves nés en 2002 ; les compétences en mathématiques et en sciences ont également été testées. Plus d'un demimillion de jeunes âgés de 15 ans,
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Apprivoiser la recherche Google Dans cet article, vous comprendrez comment fonctionne un moteur de recherche, vous apprendrez quelques astuces pour faire une recherche de manière très performante et sans perdre de temps. Nous vous proposons également une foule d’activités pédagogiques à faire en classe en utilisant un moteur de recherche. https://bit.ly/2RFsGiM
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Résonances M E N S U E L D E L’ E C O L E V A L A I S A N N E
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Résonances La revue Résonances, qui fait suite à L’Ecole valaisanne parue de 1956 à 1988, à L’Ecole primaire publiée de 1881 à 1956 ainsi qu’à L’Ami des Régens dont le premier numéro date de 1854, est éditée par le Département de l’économie et de la formation (DEF), via le Service de l’enseignement (SE). Edition, administration, rédaction DEF / SE – Résonances – Place de la Planta 1 Case postale 478 – 1951 Sion – Tél. 027 606 42 18 www.resonances-vs.ch Rédaction Nadia Revaz – nadia.revaz@admin.vs.ch – Tél. 079 429 07 01
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J’écrirai un livre sans titre dont toutes les pages seraient emplies de phrases et chaque phrase serait un titre.
« J’écrirai un livre sans titre dont toutes les pages seraient emplies de phrases et chaque phrase serait un titre. »
Léonard Valette, artiste maudit, s’est défenestré à l’âge de 39 ans, sans jamais avoir voulu montrer ses peintures ni ses écrits. Dans cette confidence posthume, à son frère Hervé, l’artiste au visage d’ange crie sa douleur d’exister, hurle les blessures de sa solitude. De ses mots hantés, il se jette, désenchanté, dans le vide de son paradis perdu, dans la tourmente de ses angoisses, dans les tourments de ses amours. Son verbe foudroyant éclate son âme chahutée et le sanglot de son coeur pleure la mort de sa vie et l’amène au bord du soupir, dans l’étreinte du tombeau. Une confession bouleversante, éprouvante, d’une intensité déchirante, d’une beauté fulgurante. L’émouvante confidence d’un être meurtri qui a rattrapé son destin : « ici repose le corps de celui à qui la mort a fini par plaire »
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Léonard et Hervé Valette
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LA CONFIDENCE DU SOUPIR
Artiste maudit, Léonard s’est défenestré à l’âge de 39 ans, sans jamais avoir voulu montrer ses peintures, ni ses écrits. De ses mots hantés, il se jette, désenchanté, dans le vide de son paradis perdu, dans la tourmente de ses angoisses, dans les tourments de ses amours. Une confession bouleversante, éprouvante, d’une intensité déchirante, d’une beauté fulgurante.
ISBN 978-2-88341-303-0
9 782883 413030
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