Résonances MENSUEL DE L'ECOLE VAL AISANNE
Images des professions et des formations
N°6 • Mars 2020
ELECTROBROC DÉCOUVREZ L’ÉNERGIE AVEC VOS ÉLÈVES Près de 10 000 élèves visitent Electrobroc chaque année. Vous aussi profitez de cette exposition de 1200 m2 qui fait découvrir le domaine énergétique, tant au niveau des enjeux globaux que des actions individuelles concrètes. Une occasion unique de trouver matière à réflexion pour se faire sa propre opinion, loin d’une approche technique ou moralisatrice. Le parcours est modulable : un fil rouge cohérent est garanti, mais chaque visite est différente en fonction des connaissances du groupe et de l’actualité. Les guides sont formés à l’accueil des enfants et adolescents. L’exposition peut accueillir jusqu’à 100 visiteurs simultanément, par groupes de 20 personnes. Visite guidée et gratuite sur rendez-vous au 0840 40 40 30 www.electrobroc.ch
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© Celine Ribordy
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ÉDITO
Miroir déformant et changeant « Laissez votre passion vous mener à votre profession. » Oprah Winfrey Le monde du travail a certes toujours évolué, mais en ce moment, il y a comme une accélération du changement et celle-ci n'est pas uniquement due au développement des nouvelles technologies et de la robotisation, car il est aussi question de valeurs, porteuses de sens pour la jeunesse. Les frontières des activités professionnelles se font perméables. Il est difficile de se représenter le monde du travail actuel, tant les images de ce qui se passe derrière le nom des professions se floutent. Les dénominations deviennent quant à elles souvent incompréhensibles, reflétant peut-être inconsciemment ce manque de clarté. Certains métiers ne recrutent plus, car ils ne font pas rêver. Même les enseignants ont le sentiment d'être mal-aimés dans notre société, mais y a-t-il encore une aura qui reste attachée fixement à une profession ? Tous les métiers cherchent la voie de la revalorisation.
« La seule façon de faire du bon boulot, c'est d'aimer ce que vous faites. » Steve Jobs
Si le présent est instable, alors voir dans la boule de cristal ce que sera le monde professionnel dans 10, 20 ou 30 ans semble mission impossible. Fort heureusement, la prospective permet de dégager quelques tendances permettant de mieux appréhender les mues. Et n'oublions pas par ailleurs que certains changements se feront aussi en reculant, car on voit des retours à certaines valeurs du passé aussi, en lien notamment avec la nature et la lenteur.
Nadia
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Un récent rapport de l'OCDE tiré des chiffres PISA montre que les jeunes se projettent dans un choix restreint de professions. La Suisse s'en sort mieux que les autres pays en raison de son système de formation professionnelle renommé loin à la ronde. Quant au Valais, il œuvre pour permettre aux jeunes de découvrir les métiers et formations, avec des initiatives comme Your Challenge, la Journée des inventeurs en lien avec Explore-it, des projets pour inciter les jeunes à apprendre à entreprendre ou des actions telles que Futurs en tous genres visant à casser l'image des métiers spécifiques pour les femmes ou pour les hommes. Et il faudrait aussi citer les nombreuses journées portes ouvertes dans les divers lieux de formation, tant au secondaire 2 qu'au tertiaire, ou les séances d'information professionnelle organisées par l'Office d'orientation scolaire et professionnelle du Valais romand. Les associations professionnelles cherchent également à avoir plus de visibilité et une meilleure lisibilité. Malgré ces indicateurs tout à fait positifs pour le canton, comment ne pas se dire que ce n'est certainement pas suffisant, avec la tendance à la dissipation des images nettes dans le monde de la formation, de l'orientation et du travail. Y aurait-il moyen de voir des pistes se dessiner de l'autre côté de ce miroir déformant et sans cesse changeant ? Ce dossier n'apporte pas de réponse, mais invite au questionnement, en particulier grâce à la vision experte de Grégoire Evéquoz.
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Sommaire ÉDITO
DOSSIER
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Miroir déformant et changeant
Images des professions et des formations
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N. Revaz
RUBRIQUES
20 Echo de la rédactrice 21 Livres 22 Version courte 24 Autour de la lecture 25 Des chiffres ou des nombres 28 Doc. pédagogique 29 Recherche 30 Décalage 31 Publication 32 Education musicale 33 Sport 34 Education physique 35 Carte blanche 36 Français 38 Secondaire 2 39 Sciences de la nature 42 CPVAL 44 Revue de presse 46 Echo conférence
Claude Nicollier a conquis 130 élèves du CO des Collines - N. Revaz Passion et attention - N. Revaz La sélection du mois - Résonances A vos agendas - Résonances Prix RTS Littérature Ados : le livre défendu par le jury valaisan est… - N. Revaz Le coffret de calculs en 3H - D. Lacombre La migration sous l'angle de la documentation pédagogique - M. Rouiller Attractivité et valorisation des titres de la formation professionnelle - SRED « Si j'étais... », version Michel Beytrison - Résonances Représentations langagières, enseignement et apprentissage - IRDP Improvisons - J.-M. Delasoie et B. Oberholzer La Patrouille des Jeunes pour tutoyer les sommets - P. Clivaz Prof d'EPS, un métier à plusieurs facettes - L. Saillen De Saint-Maurice à Brigue, en passant par la HEP-VS - Etudiants de la HEP-VS Inventaire des séquences de français à travers les 3 cycles - Animation de français Formation originale et inspirante autour des étudiants DYS au LCP - N. Revaz Osons sortir en ville faire des sciences de la nature ! - C. Michellod Processus de placement chez CPVAL - P. Vernier D'un numéro à l'autre - Résonances
INFOS
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Infos diverses
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Des nouvelles en bref - Résonances
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Images des professions et des formations Via l'interview de Grégoire Evéquoz, aujourd'hui consultant-formateur indépendant, vous avez en quatre pages une vision incitant au questionnement sur le monde du travail, son image, mais aussi à propos de la formation et de l'orientation. De plus, ce dossier ouvre à quelques réflexions en lien avec l'image des métiers à l'occasion du Salon Your Challenge ou de la Journée des inventeurs. Le sentiment de non-reconnaissance est aussi abordé.
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Regard de Grégoire Evéquoz sur le monde du travail et son image N. Revaz
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A propos du sentiment de (non-)reconnaissance chez les enseignants P. Guibert
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Your Challenge, une loupe pour mieux voir les métiers N. Revaz
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La journée des inventeurs, couplée avec Your Challenge N. Revaz
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Quiz autour de l'image des métiers Résonances / S. Bétrisey
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Des pistes pour enrichir la réflexion Résonances
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La biblio de la documentation pédagogique Médiathèque Valais
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Regard de Grégoire Evéquoz sur le monde du travail et son image
ive, « Osons la pensée posit ue et réaliste tiq ma ag pr , ve constructi construire pour donner envie de er les aid et r ensemble l'aveni trouver jeunes générations à reéation et du l'enthousiasme de la cr partage. »
Joël de Rosnay
MOTS-CLÉS : VISION PROSPECTIVE • ORIENTATION Aujourd'hui consultant-formateur indépendant et président de FocusTech, une fondation qui s'occupe de la promotion des métiers de l'industrie en Suisse occidentale, Grégoire Evéquoz, formé à la psychologie du travail, a longtemps été directeur général de l'Office genevois pour l'orientation, la formation professionnelle et continue (OFPC) et chargé d'enseignement dans les universités romandes. Pendant plusieurs années, il a par ailleurs été à la tête du Réseau international des cités des métiers. Largement reconnu dans les milieux de la formation et de l'orientation tant en Suisse qu'à l'étranger, il a récemment écrit un ouvrage intitulé La carrière professionnelle 4.0 – Tendances et opportunités, dans lequel il aborde la question des métiers et de leur image sous l'angle prospectiviste (cf. encadré p. 7). Grégoire Evéquoz, ayant grandi à Sion, a effectué son premier stage professionnel auprès de Maurice Nanchen, alors psychologue et psychothérapeute à l'Office
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médico-pédagogique valaisan. Cette expérience l'amènera à écrire un premier livre intitulé Le contexte scolaire et ses otages : vers une approche systémique des difficultés scolaires (ESF, 1984). Dans son parcours professionnel, il a travaillé dans un service de psychiatrie infantile dans le canton de Vaud, puis il a été engagé comme directeur adjoint du Service d'orientation scolaire et professionnelle à Genève dont il est ultérieurement devenu directeur. S'ensuit la période à l'OFPC jusqu'à sa prise de retraite anticipée en 2017.
INTERVIEW Les métiers semblent perdre de leur visibilité et de leur lisibilité, avec des frontières imprécises. Comment expliquer cette évolution ? Nous vivons une profonde transformation de la notion de métier qui a perdu de sa pertinence, sachant que deux tiers des jeunes exercent une autre activité que celle qu'ils ont apprise. Le métier, tel que défini dès le Moyen-Age comme un ensemble de savoir-faire, avec un corpus précis et une visibilité, rassurait, aussi modifier son approche jalonnée de repères pour quelque chose de plus flou peut dans un premier temps dérouter.
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DOSSIER Les dénominations des formations et des professions ne cessent de changer. N'est-ce point désorientant pour les enseignants, et parfois aussi pour les conseillers en orientation ? Evidemment, mais il faut bien comprendre que l'on est passé d'un système où les offices d'orientation avaient toutes les informations à une orientation « open source ». La dénomination des professions, intégrant de plus en plus d'anglicismes et de néologismes, est en constante évolution, aussi le métier de conseil doit s'adapter et cesser de vouloir faire croire qu'il n'y a qu'une seule réalité. Il s'agit aussi de prendre conscience que le métier « prêt à exercer » va disparaître au profit du « métier sur mesure » que chacun va construire ou créer. Comment interpréter le fait que certains domaines professionnels, dans le bâtiment par exemple, cherchent à recruter, alors que les jeunes se désintéressent de ces offres. Ces activités souffrent-elles d'un déficit d'image ? Je crois que les milieux professionnels et de l'orientation présentent ces métiers sans mettre suffisamment en exergue les valeurs dont ils peuvent être porteurs. Les adolescents n'ont plus envie de se dire qu'ils vont construire des maisons, s'ils ne perçoivent pas le lien avec le respect de l'environnement. De même, certains aimeraient travailler dans le domaine de l'énergie solaire, aussi il s'agit de mettre en avant les professions sous un autre angle. Autre exemple, la bienfacture a de nouveau la cote, donc c'est une image tendance qui permet de valoriser autrement diverses activités, dont l'artisanat d'art. Là encore, derrière la bienfacture, il y a la question de l'environnement, de la durabilité, de la localisation du produit fabriqué, autant de valeurs très porteuses aux yeux de la jeunesse. Ce sont les valeurs liées aux métiers qu'il faut faire ressortir beaucoup plus que le contenu du métier lui-même. Même l'enseignant a mal à son image, alors que c'est un métier plutôt visible et stable, non ? Le métier n'est guère visible pour le grand public qui reste accroché à d'anciens clichés. C'est en outre encore l'une des dernières professions qui bénéficie de carrières stables et durables. Or, la sécurité de l'emploi et l'évolution des salaires avec l'ancienneté ne correspondent plus forcément à des critères qui peuvent être mis en avant pour attirer les jeunes dans cette voie. Je pense que les futurs
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enseignants exerceront ce métier entre dix et quinze ans, puis changeront d'orientation pour explorer d'autres horizons. C'est une donnée à prendre en compte. Le salariat est-il également en train de se transformer ? En effet, il est en perte de vitesse et le zapping professionnel prend de l'ampleur. Certains slasheurs cumulent les jobs par nécessité, tandis que pour d'autres la pluriactivité est un choix de vie. Il est désormais compatible d'être salarié et indépendant et d'exercer une activité intellectuelle le matin et artisanale l'après-midi. Beaucoup de barrières volent en éclats. Pendant ce temps, l'école véhicule encore une vision très traditionnelle, en associant les notes aux choix d'orientation, brisant ainsi parfois certains rêves. Devraitelle se remettre en question ? Les rêves des jeunes générations pour la construction de leur vie future sont en général bien plus réalistes que la perception des adultes qui n'ont pas pris conscience des changements opérés et à venir dans le monde du travail. A la fin du cycle d'orientation, beaucoup d'enseignants sont perturbés si leurs élèves ne savent pas quel métier ils veulent exercer plus tard, alors que cette question ne fait plus du tout sens. Même si le rôle de l'école reste important à bien des égards, croire qu'elle conserve une part déterminante dans leur chemin de vie est juste une illusion d'optique. Les jeunes ne doivent pas se laisser influencer par ce que l'école pense d'eux, car ce n'est pas un élément déterminant dans la construction de leur parcours, d'autant que le système de formation suisse est très perméable et facilite les transitions.
« Il s'agit de prendre conscience que le métier “prêt à exercer” va disparaître au profit du “métier sur mesure” que chacun va construire ou créer. » Les formations devraient-elles subir une mue profonde ? Effectivement, étant donné qu'on ne peut plus considérer que le savoir s'acquière uniquement dans les structures de formation. Certaines écoles, comme l'école 42, où l'on apprend de nouvelles compétences dans un esprit d'entraide et en faisant, sont des modèles innovants et inspirants. La place de la formation continue va-t-elle gagner du terrain ? Travailler, c'est de plus en plus apprendre continuellement, car nous sommes dans la culture de la mise à jour régulière, comme nos logiciels. Afin de s'adapter aux besoins, la formation continue se fait souvent directement au sein des entreprises, en fonction des défis qui se posent et des technologies qui s'améliorent.
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S'orienter dans ce contexte à la fois plus instable et plus souple n'est-il pas source de stress ? A l'échelle d'une vie, avoir des moments de doutes sur ce que l'on veut faire n'est pas grave. C'est même une chance, et cela les jeunes l'ont mieux intégré que les adultes qui estiment que l'absence d'un choix relève d'une incompétence ou d'une négligence. Même si l'on souhaite que les choix professionnels se construisent en fonction d'un projet mûrement réfléchi, dans les faits les rencontres et le hasard interviennent souvent en priorité. Ce sont surtout les jeunes visant des parcours linéaires qui risquent d'avoir des difficultés à s'adapter.
« Ce sont surtout les jeunes visant des parcours linéaires qui risquent d'avoir des difficultés à s'adapter. » Au niveau de l'orientation en contexte scolaire, les élèves interviewés dans Résonances disent généralement apprécier les visites au Salon des métiers et des formations ou les rencontres avec des professionnels. Rejoignez-vous leur analyse ? Je pense que ces jeunes ont tout compris. L'orientation peut les aider à aller plus loin dans leur réflexion, en étant dans la prospective. Sur Campus, espace spécifique sur le site internet du journal Le Monde, il est possible de découvrir toute une réflexion qui va dans cette direction. De tels tiers-lieux sont à privilégier. A côté de ces espaces virtuels, il faut envisager l'orientation, non pas seulement dans l'enceinte de l'école, mais au cœur de la ville. A Sion, le centre de l'orientation pourrait avoir sa place à la Médiathèque-Valais (n.d.l.r. : lieu de l'interview).
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« J'estime qu'il est important de montrer aux jeunes ce qu'est vraiment le monde du travail. » A Genève, c'est dans cet esprit que nous avons développé la Cité des métiers. A l'école, lorsque l'on a intégré que les compétences deviennent vite obsolètes et que les parcours ne sont plus linéaires, comment mieux aider les jeunes à construire l'étape suivante ? J'estime qu'il est important de montrer aux jeunes ce qu'est vraiment le monde du travail aujourd'hui et ce qu'il pourrait être demain. L'école et l'orientation devraient donc s'ouvrir davantage, en invitant des professionnels pour parler du télétravail, du coworking, de la manière dont les entreprises intègrent le digital, etc. Visiter des entreprises, c'est certes intéressant, mais totalement insuffisant pour percevoir le changement de paradigme, car les différences des champs de compétences d'un métier à l'autre tendent à s'estomper. Une fois ce contexte général du monde du travail posé, les jeunes peuvent réfléchir en tenant compte de leurs domaines de prédilection et en faisant le tri parmi les diverses sources d'information à leur disposition. Certains médias annoncent que la plupart des métiers de demain n'existent pas encore et que les robots remplaceront la plupart des travailleurs. Ces informations sont-elles donc erronées ? Ce sont des visions extrêmement schématiques à nuancer. Le nombre d'emplois créés demeure supérieur à celui
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DOSSIER des emplois supprimés, cependant nous avons des biais cognitifs qui nous incitent à penser le contraire et à retenir prioritairement les mauvaises nouvelles. Et si les robots sont en train de redessiner le monde du travail, les activités professionnelles humaines ne sont pas en voie de disparition. Outre celles déjà évoquées, à quelles tendances les enseignants devraient-ils être sensibilisés afin de mieux imaginer le futur du monde du travail ? Je pense tout d'abord que les enseignants, tout comme les conseillers en orientation et les parents, doivent se rappeler qu'ils ne peuvent pas exercer leur métier s'ils ont une vision négative de l'avenir. Pour aider les jeunes à se préparer à l'incertitude, il est indispensable d'avoir confiance en demain et en ses opportunités. Pour ma part, j'adhère pleinement à la conception positive et constructive de l'avenir vue par Joël de Rosnay. Concernant les tendances, elles sont multiples. Ainsi le diplôme doit continuer à être valorisé, car il marque la fin d'une étape, toutefois il n'est plus suffisant. Autre exemple, la frontière entre vie professionnelle et vie privée s'estompe et là encore ce n'est pas forcément tragique, car on y trouve aussi des avantages, notamment avec l'expansion toujours plus importante du télétravail qui est à voir comme une formidable avancée au niveau social. D'ici 15 ans, cette pratique, permettant un emploi réduisant le stress, augmentant la productivité, économisant les temps de transport et maintenant l'enthousiasme, sera généralisée deux à trois jours par semaine. Le modèle du travail est en train d'éclater au niveau des lieux et du temps. Il y a 100 ans, le travail représentait 40 % de la vie d'un homme ou d'une femme, et ce pourcentage est en constante diminution – 10 % aujourd'hui – tandis que la performance ne cesse d'augmenter, ce qui a été rendu possible grâce aux nouvelles technologies, et ce bien avant la robotisation. Ces changements sont autant d'opportunités.
Pour en savoir plus Dans son dernier ouvrage, Grégoire Evéquoz décrit de manière très concrète à quoi va ressembler, dans l'économie 4.0, la carrière professionnelle. A travers de nombreux exemples, il montre les opportunités qui seront présentes en termes de nouveaux métiers, de formes de travail inédites. Il explique aussi quels seront les principaux défis humains à relever pour s'adapter à un environnement toujours plus incertain. Grégoire Evéquoz (2019). La carrière professionnelle 4.0 – Tendances et opportunités. Genève : Slatkine. Trois citations extraites de l'ouvrage
« Si la notion elle-même de métier se transforme, c'est également pour d'autres raisons relatives à la perte de visibilité, à des dénominations peu compréhensibles, à l'impossibilité d'anticiper l'avenir. » « Un des éléments de ce manque de visibilité tient au fait que les métiers vont intégrer des compétences rattachées à divers champs de compétences. Pour les jeux vidéo, ce sera l'informatique, les arts appliqués, le marketing, la réalité virtuelle, etc. Le médecin, comme le journaliste ou l'hôtelier, devra aussi de plus en plus associer les compétences traditionnelles de son domaine à celles de l'informatique sous différentes formes, voire à pratiquer en partie les deux professions, les deux devenant fortement complémentaires. » « Encore à ses balbutiements, la réalité virtuelle va connaître des développements colossaux, s'implanter dans de nombreux secteurs, devenir incontournable dans les jeux bien sûr, dans la médecine, le tourisme, l'industrie, l'automobile, l'aéronautique, le luxe, le militaire, la formation professionnelle, la construction, l'architecture, l'enseignement, etc. »
Propos recueillis par Nadia Revaz
L E D O S S I E R E N C I TAT I O N S Solution
Image des métiers et choix professionnels « Comprendre l'image métier dans sa construction mais également dans son influence sur le comportement présente des enjeux théoriques et managériaux intéressants pour envisager des solutions à des problèmes d'attractivité et de fidélisation des individus. Par son implication dans le choix professionnel, l'image métier peut constituer un levier puissant pour favoriser l'orientation vers des filières de métier faisant face à des difficultés de recrutement, voire anticiper l'orientation des individus vers ces métiers pour
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éviter un écart futur entre besoins et ressources en main-d'œuvre qualifiée et disponible. S'intéresser à l'image métier offre la perspective de susciter des vocations vers des métiers émergents, ou de les maintenir vers des métiers existants en s'assurant de l'évolution de l'image en fonction de la réalité de l'évolution du métier. »
Franck Brillet et Franck Gavoille in L'image métier : exploration d'une notion au cœur du choix professionnel (Management & Avenir, n° 84, 2016/2, pp. 53-72).
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A propos du sentiment de (non-) reconnaissance chez les enseignants Pascal Guibert
MOTS-CLÉS : CONSIDÉRATION • PERCEPTION • DIFFICULTÉS La question de la reconnaissance participe aux luttes et revendications pour le respect et une égale visibilité, contre le mépris et l'injustice (Caillé, 2007 ; Honneth, 2013 ; Dubet, 2016). En France, le manque de considération s'exprime plus fortement qu'ailleurs en Europe. En effet, 7 % seulement des professionnels (niveau collège) pensent que leur métier est valorisé contre contre 18 % pour la moyenne européenne (TALIS, 2018)
LE MANQUE DE RECONNAISSANCE HIÉRARCHIQUE COMME PREMIÈRE DIFFICULTÉ PROFESSIONNELLE Le sentiment de reconnaissance est lié à la perception des conditions de travail. Parmi une liste de 9 difficultés principales du métier1, les enseignants du second degré enquêtés (N=2203) citent en premier lieu « le manque de reconnaissance par l'institution de leur investissement professionnel » (23 %). Puis, le nombre élevé d'élèves
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par classe (18,6 %). Ensuite, le « manque de discipline et d'intérêt des élèves » – qui n'est donc pas la difficulté principale, en dépit d'un discours médiatique répandu – vient en troisième position (17,7 %). Par ailleurs, ce sentiment massif est faiblement corrélé aux types d'établissements et/ou à un effet de génération et/ou d'ancienneté. Par exemple, l'appartenance ou non à un établissement de l'éducation prioritaire contribue très peu aux variations du sentiment de reconnaissance, de même que le type de structure (collège, lycée, LP). Les résultats précédents nous conduisent à poser que les conditions permettant de développer un sentiment de reconnaissance ne se situent plus à l'échelle de la société ou du groupe social (statut, type d'établissement, etc.), mais à une échelle plus locale et contextualisée.
DES CONFIGURATIONS DE LA RECONNAISSANCE L'analyse des entretiens conduits avec les personnels (N=75) montre que des enseignants d'un même établissement peuvent exprimer pour les uns un fort sentiment de satisfaction et de reconnaissance, et pour les autres se sentir au contraire stigmatisés ou marginalisés. Nous avons mobilisé la notion de configuration (Elias,
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DOSSIER 1991), comme relations d'interdépendance observables, afin de rendre compte de la constitution au sein de chaque établissement d'espaces de (non-) reconnaissance. Ces configurations ne sont jamais figées dans le temps et sont principalement constituées par des éléments biographiques ; L'histoire de l'établissement ; La relation à la hiérarchie : L'organisation de l'espace physique ; Les relations entre acteurs (collègues, élèves, parents) ; La relation au métier (perception des conditions de travail, du salaire, des valeurs et missions).
« Des enseignants d'un même établissement peuvent exprimer un fort sentiment de satisfaction et de reconnaissance ou se sentir marginalisés. » Il ressort de ces analyses que le niveau politique national ne constitue plus un cadre prescriptif et institutionnel suffisant. En perdant la légitimation quasi automatique et protectrice du statut et en devant trouver par eux-mêmes les sources de la reconnaissance de leur travail, les acteurs doivent puiser dans leurs ressources personnelles pour s'inscrire dans le tissu d'interactions et d'interdépendances qui constitue ces configurations. Ils sont donc très exposés en tant qu'individus et par conséquent particulièrement sensibles, comme le montre notre enquête, à toute forme de (non-) reconnaissance, particulièrement celle de leur hiérarchie. Dans le contexte actuel, cette exposition et le déficit perçu de reconnaissance peuvent déboucher sur une grande souffrance professionnelle.
Notes Cette recherche (non publiée pour le moment) a été menée dans le cadre d'une réponse à un appel à projet initié par la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance. Pour plus de précisions sur la méthode et sur les résultats, cf. l'article à paraître dans Education & formations en 2020.
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L'AUTEUR Pascal Guibert Maître de conférences à l'Université de Nantes au Département des sciences de l'éducation, il est membre du Centre de recherche en éducation de Nantes (CREN). Il a publié récemment : Guibert, P., Dejemeppe, X., Desjardins, J. et Maulini, O. (dir.). (2019). Questionner et valoriser le métier d'enseignant. Une double contrainte en formation. Louvain-la-Neuve : De Boeck Supérieur. https://bit.ly/39HnjXy
Références bibliographiques
Caillé A. (dir.). (2007). La quête de reconnaissance. Paris : La découverte. Honneth, A. (2013). La lutte pour la reconnaissance. Paris : Gallimard (Folio essais). Dubet F. (2016). Ce qui nous unit. Discriminations, égalité, reconnaissance. Paris : Seuil (La république des idées). Elias N. (1991). La société des individus. Paris : Fayard. TALIS (2018). Enquête internationale sur l'enseignement et l'apprentissage. Paris : OCDE.
L E D O S S I E R E N C I TAT I O N S Constat de société
Le travail invisible « C'est ainsi que la bureaucratie de verre a rendu le travail invisible. La machine hypercompétitive à innover peut tourner à plein régime. La concurrence et l'imitation générale orientent l'entreprise qui s'adapte à l'économie de rente généralisée, à la prospérité générale et à l'explosion créative – ou disparaît. Mais comme dans les histoires policières, c'est l'élément le moins visible de l'histoire qui est le plus décisif. Or, le moins visible, c'est désormais le travail. Au fond, la nouveauté, dans l'histoire de la financiarisation de l'économie, ce n'est pas l'accroissement de la taille des entreprises ; il a été continu depuis deux siècles. Ce n'est pas l'émergence d'une oligarchie financière ; des élites, par définition, dominent à tour de rôle l'économie ou le politique. Ce n'est pas l'apparition d'une bureaucratie financière ; elle n'a fait que remplacer une autre bureaucratie dominante
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qui était orientée vers l'ingénierie et la production. Tout cela s'est mis en place, de manière logique, en cohérence avec les attentes de l'économie de la rente de masse. Le système a servi efficacement son dessein. Personne ne l'a anticipé ni voulu, il n'y a eu aucun complot, juste le développement d'une logique socio-économique qui ne s'est opposé à aucune résistance. L'élément nouveau, à peine perceptible et décisif pour la suite, c'est que le travail est devenu invisible. Si bien qu'on se demande comment tant d'humains acceptent de poursuivre leur activité matérielle dans cette société qui les a rendus immatériels. »
Pierre-Yves Gomez in Le Travail invisible (Desclée de Brouwer, 2019)
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Your Challenge, une loupe pour mieux voir les métiers
Une affluence impressionnante
MOTS-CLÉS : MÉTIERS • FORMATIONS • VISIBILITÉ Le Salon des métiers et formations Your Challenge a lieu tous les deux ans au CERM à Martigny et la 7e édition s'est déroulée du 11 au 16 février dernier. L'objectif de cette initiative consiste à mettre une loupe sur sept secteurs (cf. encadré p. 13) afin d'aider 9000 élèves des cycles d'orientation du canton à mieux les découvrir. En 10 000 m² d'exposition, l'essentiel des métiers et des filières de formation, via des stands interactifs et ludiques et en présence d'apprentis, y est présenté. Une occasion parfaite pour en savoir un peu plus sur la question de l'écart de l'image des métiers et des formations entre perception et réalité. Vous voici embarqués pour une déambulation en mots, avec trois haltes pour rencontrer quatre jeunes et un adulte accueillant le public.
PREMIÈRE HALTE À LA MAISON VIRTUELLE Le Bureau des métiers et l'Association valaisanne des entrepreneurs du bâtiment et du génie civil (AVE), en collaboration avec la HES-SO Valais-Wallis, ont mis en place un projet novateur et unique avec un stand sous la forme d'une Maison virtuelle afin de promouvoir les métiers de la construction. C'est là que nous avons
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Des images virtuelles des métiers
rencontré Sarah, étudiante à la HES-SO Valais, en filière informatique de gestion à Sierre, qui s'occupait d'équiper les jeunes visiteurs en vérifiant préalablement le bon fonctionnement des casques 3D offrant une vue à 360°.
Sarah initie de jeunes élèves au casque 3D
INTERVIEW DE SARAH, ÉTUDIANTE EN INFORMATIQUE Diriez-vous que le domaine de formation que vous avez choisi, à savoir l'informatique, a bonne presse ? Je trouve que l'informatique a une bien meilleure image aujourd'hui qu'il y a seulement quelques années. Le fait que les technologies informatiques soient désormais utiles à chacun au quotidien joue certainement un rôle dans cette évolution de perception.
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DOSSIER Entre l'image des métiers de l'informatique et la réalité, y a-t-il selon vous une grande distance ? Comme tout le monde utilise un ordinateur, chacun croit savoir ce qu'est l'informatique. A l'école, j'imaginais pour ma part que ce n'était pas très intéressant, parce que je l'associais seulement à des logiciels de bureautique, alors que c'est un univers extrêmement riche et varié.
La 3D, ça attire les jeunes qui sont heureux de tester, surtout les jeux, plus que les films. Le risque du virtuel, c'est qu'ils s'intéressent plus à cette expérience qu'à la découverte des métiers, donc il faut doser. C'est du reste pour cela que les jeunes doivent obtenir un permis de construire, en visitant trois stands d'associations partenaires, avant de pouvoir expérimenter la Maison virtuelle.
Les filles s'intéressent-elles autant que les garçons à l'informatique aujourd'hui ? Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Sur une classe de 30 élèves, nous étions seulement 4 filles et là nous ne sommes plus que 3.
La virtualité suffit-elle pour avoir une image complète des métiers ? Avant de choisir de m'orienter dans le domaine de l'informatique, j'ai fait des stages dans des bureaux ainsi que sur un chantier, aussi je trouve que la Maison virtuelle donne une image intéressante qui reste toutefois sans comparaison avec une expérience pratique. Le chantier, il faut le tester pour savoir si cela nous correspond, mais je me dis qu'il faut voir la Maison virtuelle comme une première approche.
Que faudrait-il modifier pour donner une image moins déformée des métiers de l'informatique à l'école obligatoire, au moment de l'orientation ? Je trouverais bien de montrer comment fonctionnent un ordinateur, un serveur, mais aussi d'autres machines technologiques qui nous entourent, sans forcément parler de métiers. Je constate aussi que le codage est perçu comme quelque chose d'ennuyeux et de compliqué, alors qu'en mettant en avant le résultat final de ce que l'on est capable de concevoir avec ce langage cela deviendrait vite plus passionnant. Il suffirait par exemple de présenter les étapes du développement d'une application pour susciter la curiosité.
DEUXIÈME HALTE À L'AVEMEC Sur le stand de l'Association valaisanne des entreprises de menuiserie, ébénisterie, charpente, vitrerie et fabriques de meubles (AVEMEC), nous avons croisé Sven, apprenti menuisier, Alexandre, apprenti charpentier, et Jennyfer, apprentie ébéniste, tous trois en 2e année de formation.
Si vous deviez citer plusieurs métiers qui ont une bonne image dans la société, y en aurait-il beaucoup ? Vraiment bonne presse, je ne vois pas trop. Auprès des jeunes, je pense que peut-être les métiers techniques ou ceux dans le secteur de la biologie ou de la chimie sont assez bien vus. Trouvez-vous bien l'idée de cette Maison virtuelle pour découvrir les métiers de la construction ?
De gauche à droite, Sven, Alexandre et Jennyfer, sur le stand des métiers du bois
INTERVIEW DE SVEN, APPRENTI MENUISIER Comment avez-vous eu l'idée de vous orienter dans la menuiserie ? Mon grand-papa exerçait ce métier, donc j'ai grandi dans cet environnement. Enfant, j'aimais jouer avec le bois et avant de choisir cette voie j'ai effectué des stages pour m'assurer que mon choix était le bon.
La Maison virtuelle, version miniature imprimée en 3D
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Les gens ont-ils une image réaliste du métier de menuisier et distinguent-ils bien son travail de celui du charpentier et de l'ébéniste ?
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J'ai l'impression que la distinction entre charpentier et menuisier est assez claire, par contre la différence entre menuisier et ébéniste est plutôt floue. En même temps, j'ai la sensation que les gens ont une image très réductrice des métiers du bois par rapport à la grande diversité de nos activités et de nos réalisations. Les questions des visiteurs de Your Challenge sont-elles parfois surprenantes ? Un petit peu parfois, car pour nous certaines choses nous paraissent évidentes alors qu'elles ne le sont pas pour tout le monde. Quel est votre regard sur ce salon ? Je trouve vraiment bien de rassembler tous les métiers sous un même toit pendant une semaine. Avez-vous l'impression de bien connaître tous les métiers présentés ? Si je faisais le tour de tous les stands, il y aurait beaucoup de métiers dont je serais incapable de dire en quoi ils consistent.
INTERVIEW D'ALEXANDRE, APPRENTI CHARPENTIER Le métier de charpentier a-t-il une bonne cote ? Je crois que oui, même auprès des plus jeunes générations. Par contre, la plupart imaginent le charpentier sur un toit, portant de lourdes poutres, alors que ce n'est qu'un aperçu de notre quotidien. Si vous deviez résumer votre formation de charpentier, que diriez-vous ? C'est une activité manuelle que l'on exerce principalement dehors, en nous servant de diverses essences de bois. Pour travailler ce matériau naturel et recyclable, nous utilisons différentes machines fixes et portatives, donc il y a un côté technique. Le métier évolue avec les nouvelles technologies et les machines de coupe pilotées à l'aide des ordinateurs nous facilitent grandement la tâche. Au niveau de la formation, le calcul et le dessin occupent une place importante.
INTERVIEW DE JENNYFER, APPRENTIE ÉBÉNISTE Avez-vous tout de suite choisi de devenir ébéniste ? Non, j'ai d'abord opté pour l'Ecole de couture. Comme cela ne me plaisait pas, une amie m'a suggéré de faire un stage chez un ébéniste indépendant et cela a été une révélation. J'ai eu un coup de foudre pour cette ambiance très artisanale et pour le bois. Que préférez-vous dans l'apprentissage de ce métier ? Le bois n'est pas un matériau froid et le travailler est réconfortant. J'adore les odeurs du bois et il faut une certaine précision pour savoir comment bien exploiter la matière. Dans l'ébénisterie, le travail bien fait est valorisé et c'est en plus un métier qui existera toujours. Pensez-vous que les gens se représentent correctement l'activité d'ébéniste ? Non, car on imagine rarement tout ce que peut faire un ébéniste. C'est un vaste domaine, qui va bien au-delà de la marqueterie. Comment définiriez-vous votre métier ? C'est un métier où l'on peut à la fois travailler le bois de manière minutieuse, mais aussi faire des meubles assez simples. Evidemment, on doit aussi parfois porter des choses lourdes, mais c'est tout à fait gérable. Auriez-vous une piste pour mieux faire connaître votre domaine ? Simplement en parler davantage permettrait de mieux faire la distinction avec l'univers du menuisier.
TROISIÈME HALTE À #BEPOG Le Village technique, tout en bleu, se repère vite dans le salon, grâce à #bepog (Be Part Of the Game), initiative lancée pour la valorisation des métiers techniques (mécanique, plasturgie, automatique, informatique, médiamatique, électronique, dessin, construction, horlogerie, chimie). Eric Luyet, coordinateur et formateur du CFTI (Centre de formation en technologie industrielle) à Chippis, était présent sur ce stand.
Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans ce métier ? Le plus formidable, c'est tout ce que l'on peut faire à partir d'un arbre. En voyant le résultat final de ce que l'on réalise, il y a une satisfaction. J'aime le côté technique du métier, mais aussi l'odeur du bois, par ailleurs agréable à toucher. Que pensez-vous de Your Challenge ? C'est idéal pour permettre aux jeunes intéressés, filles ou garçons, de venir poser des questions et peut-être de se dire que le bois est un domaine intéressant pour ensuite effectuer un stage de charpentier, de menuisier ou d'ébéniste, trois métiers certes différents mais complémentaires.
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Eric Luyet devant le Village technique
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DOSSIER INTERVIEW D'ÉRIC LUYET, COORDINATEUR DU CFTI Peut-on dire que l'initiative #bepog est une manière de donner plus de visibilité aux métiers techniques ? Oui, c'est un programme qui a été développé sur l'ensemble de la Romandie. Dans tous les salons des métiers, cela nous permet, en nous regroupant, d'être mieux identifiés. Dans le cadre de Your Challenge, sous cette appellation, nous valorisons tous les métiers de la technique et de la chimie, dont ceux de l'EPTM, du CFTI et de l'EPIC. S'agit-il des entités regroupées dans le cadre du Campus EPTM ? Exactement. L'Ecole professionnelle technique et des métiers, en fusionnant avec le Centre de formation en technologie industrielle et l'Ecole professionnelle intercantonale de la chimie, est devenue à la rentrée 2019 le Campus EPTM. C'est une collaboration entre trois lieux de formation situés à Sion, à Chippis et à Monthey. #bepog, est-ce aussi une manière de simplifier la recherche d'informations ? Sur www.bepog.ch, dans la rubrique des événements, il y a un onglet Valais qui facilite la recherche des offres de stages de découverte sur trois jours et sur trois lieux. Ces stages, qui incluent l'organisation des déplacements, offrent une vision assez complète des métiers de l'industrie technique et chimique. Y a-t-il d'autres actions de promotion qui se développent ? Outre Your Challenge et les stages que l'on trouve sur #bepog, il y ceux organisés par les entreprises, ainsi que les journées portes ouvertes. Il y a aussi les stages WINS prévus pour les filles à la HES-SO Valais et Explore-it au niveau de l'école primaire. Toutes les informations nécessaires sont rassemblées sur www.orientation.ch. Améliorer l'image des métiers techniques, est-ce essentiel aujourd'hui ? Oui, et en plus de #bepog, il y a eu, en Valais, la création du PIVS (Promotion Industrie VS) qui vise à promouvoir les apprentissages de l'industrie technique et de la chimie en leur donnant une meilleure visibilité. Ces initiatives, en association avec les entreprises, commencent à porter leurs fruits, car il s'agit d'assurer la relève nécessaire dans ces domaines.
trop peu nombreuses dans le domaine technique, pour ces apprentissages. Que manque-t-il pour améliorer l'image de ces métiers auprès des filles et des garçons ? Les jeunes sont souvent motivés par nos domaines, mais ce sont les parents qui les freinent, parce qu'ils n'ont pas conscience des possibilités de carrière après l'apprentissage. Il nous faut encore faire évoluer les mentalités. Les jeunes choisissent de plus en plus un métier en fonction de valeurs. Y songez-vous dans votre manière de concevoir la promotion ? Dans la technique, nous sommes de plus en plus sensibles aux questions liées à la durabilité et à l'impact sur la nature et la société, mais il est vrai que nous ne mettons pas cela suffisamment en avant dans nos actions de promotion. C'est assurément un point sur lequel nous devrions porter plus d'attention. Propos recueillis par Nadia Revaz
Your Challenge en sept secteurs Alimentation - Hôtellerie - Tourisme Art - Média - Habillement - Esthétique Commerce - Transport - Sécurité Formation supérieure et continue Nature - Construction Santé - Social - Enseignement Technique - Industrie
Organisation de Your Challenge Your Challenge est organisé par le FVS Group, en collaboration avec l'Etat du Valais, le Service de la formation professionnelle (SFOP) et l'Union valaisanne des arts et métiers (UVAM). Cette manifestation est soutenue par le Secrétariat d'Etat à la formation, à la recherche et à l'innovation (SEFRI), par l'Etat du Valais, le Fonds cantonal en faveur de la formation professionnelle et la Loterie romande. www.yourchallenge.ch
L E D O S S I E R E N C I TAT I O N S L'environnement de travail du futur
Avez-vous l'impression que les jeunes méconnaissent encore trop les métiers techniques ? Ils connaissent les noms des métiers, mais ne savent pas toujours exactement en quoi ils consistent et peinent par exemple à expliciter les différences entre polymécanicien et automaticien. #bepog a précisément été créé pour permettre aux jeunes de découvrir ce qui se cache derrière les dénominations. Nous cherchons par ailleurs à développer l'intérêt des filles, qui sont encore
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Le quotidien des métiers en ligne « Boulanger, coiffeur, charcutier : grosso modo, vous savez en quoi consistent ces métiers. Mais connaissezvous le quotidien d'un fundraiser ou d'un ingénieur en cloud computing ? Internet permet de s'immiscer dans les métiers, et parfois même de s'y former. »
Martin Rhodes in Les métiers de demain – Serons-nous tous remplacés par des robots ? (Les Editions de L'Etudiant, 2018)
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La Journée des inventeurs, couplée avec Your Challenge MOTS-CLÉS : EXPLORE-IT • CRÉATIVITÉ • TECHNIQUE Cette année, la Journée des inventeurs, soutenue par divers partenaires du monde de la formation et de la technique, dont la HEP-VS et le Bureau des métiers, a eu lieu au CERM à Martigny. En raison du succès de l'initiative, les classes du Valais romand (Chalais, Grône, Vétroz, Fully, Saxon, Troistorrents et Collombey/Corbier) se sont retrouvées le mardi 11 février, tandis qu'une autre journée était spécifiquement dédiée au Haut-Valais. Réparties en deux groupes, les classes francophones ont participé en alternance aux activités en lien avec Explore-it et visité Your Challenge. René Providoli, professeur à la HEP-VS et à l'origine d'Explore-it et de la Journée des inventeurs, était épaulé par des étudiants de la Haute école pédagogique valaisanne. Cette réunion inventive et technique était l'occasion idéale pour poser des questions sur l'image des métiers à un étudiant de la HEP-VS ainsi qu'à quelques élèves du primaire. Pour pouvoir interroger les enfants, il a d'abord fallu attendre qu'ils aient terminé l'activité Explore-it, car ils n'étaient guère motivés à se déconcentrer avant d'avoir fini leur construction avec le matériel à disposition. Lors du rangement, quelques-uns se sont exprimés sur Explore-it et sur le Salon des métiers et des formations. Au vu de leurs commentaires enthousiastes, il ne fait aucun doute qu'ils ont aimé construire des objets techniques, explorer, inventer et bricoler, mais aussi découvrir des métiers, certains préférant toutefois les activités du matin et d'autres celles de l'aprèsmidi. L'un des élèves de 7H de Collombey souligne que l'atelier était intéressant, car il a « appris à comprendre, tout en faisant des activités créatives ». Lors de la visite du salon, c'est l'importance de la technique dans nombre de métiers qui l'a impressionné. L'une de ses camarades dit que le fait d'avoir déjà expérimenté la technique en classe lui a donné une curiosité supplémentaire lors de la découverte de certains stands à Your Challenge. A ce propos, un élève de 7H de Vétroz relève que c'était super, car il y avait plein de choses à gagner. Son commentaire invite à se demander
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Un matériel simple pour beaucoup de créativité
« Associer la Journée des inventeurs et Your Challenge offre une belle complémentarité. » si certains stands ne ratent pas leur cible, en voulant trop jouer sur une image publicitaire. Fort heureusement, plusieurs de ses camarades expliquent que pouvoir discuter avec les jeunes sur les stands, cela leur a donné envie d'en savoir plus sur quelques métiers. L'un d'eux se met alors à parler avec beaucoup d'enthousiasme d'horlogerie. Associer la Journée des inventeurs et Your Challenge offre une belle complémentarité. René Providoli met en évidence que les recherches montrent que c'est entre la 6H et la 8H que les enfants ont le plus d'intérêt pour la technique qui les environne. « Avec Explore-it, les
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DOSSIER enseignants ont des pistes pour permettre aux enfants de mettre la main à la pâte, en prenant conscience que l'erreur fait partie intégrante du processus créatif et technique », précise-t-il. Et d'ajouter : « Je suis persuadé que mettre la main à la pâte contribue à améliorer l'image des métiers techniques. » Il faudrait donc que davantage de classes participent à Explore-it… A suivre.
Y aurait-il une distorsion de l'image pouvant expliquer cette différence d'intérêt ? Quand on arrive à la HEP-VS, il y a toujours des discussions afin de savoir pourquoi on est là. Les futures enseignantes disent majoritairement qu'elles rêvent d'exercer cette profession depuis toutes petites, évoquant parfois même l'instinct maternel. Avec mes collègues masculins, nous ne sommes en général pas sur la même longueur d'onde, car nous avons choisi ce métier en ayant un intérêt pour la transmission. Vous projetez-vous dans une seule carrière d'enseignant jusqu'à la retraite ? Je me vois tout à fait exercer d'autres métiers au cours de ma vie professionnelle.
Théo à la journée des inventeurs
INTERVIEW DE THÉO, ÉTUDIANT DE LA HEP-VS Théo vient de débuter son 4e semestre à la HEP-VS et a fait partie de l'équipe d'étudiants encadrant la Journée des inventeurs. Estimez-vous que la profession d'enseignant fait rêver dans la société ? C'est une question complexe. Il va de soi que si j'ai choisi cette formation, c'est parce que je trouve que c'est un super métier. Après, vu par la société, j'ai l'impression qu'actuellement certains admirent les enseignants et d'autres les critiquent. C'est moins unanime qu'autrefois, toutefois j'ai la sensation que l'image du métier est en train d'être redorée. Que faudrait-il entreprendre pour améliorer l'image de la profession ? Il faudrait surtout casser certains clichés, dont celui des longues vacances, car en dehors des heures de classe, l'enseignant prépare ses cours et fait les corrections. C'est un métier comme un autre, qui a certains avantages, mais aussi ses difficultés propres bien réelles. Je pense qu'il y a principalement des efforts de communication à faire. L'enseignement est toutefois un métier surtout féminin qui attire peu d'hommes ? A la HEP-VS, nous sommes certes encore très minoritaires, mais les chiffres augmentent légèrement au fil des volées.
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En étant impliqué dans la journée des inventeurs, considérez-vous que de telles actions sont importantes pour augmenter la créativité et la curiosité des élèves et donc peut-être avoir une image différente des métiers techniques et scientifiques ? Les enseignants ont un outil pédagogique extraordinaire avec Explore-it, permettant très vite à l'élève d'être en totale autonomie pour chercher et trouver seul des solutions. C'est une approche qui motive autant les filles que les garçons et qui est parfaitement complémentaire aux manuels de science, comme peuvent l'être selon l'âge des enfants les robots Thymio ou Bee-Bot. Quant à la Journée des inventeurs, c'est une occasion pour les élèves de sortir de la salle de classe et de voir ces activités sous un autre angle. Propos recueillis par Nadia Revaz
Pour en savoir plus www.explore-it.org
L E D O S S I E R E N C I TAT I O N S Profession impopulaire
Image floue des conseillers en orientation « Le groupe professionnel des conseillers d'orientation – devenus en 2017 psychologues de l'Education nationale – pâtit de représentations largement dépréciatives : “incompétents”, “incapables”, “ne servent à rien”. Elles se nourrissent du fait que l'idée que l'on se fait de leur activité n'est pas très nette. Celle-ci renvoie tantôt à la pratique des tests, sujette à controverses, tantôt à la diffusion d'informations sur les filières d'enseignement ou les professions. »
Paul Lehner in Les conseillers d'orientation – Un métier impossible (PUF, 2020)
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Quiz autour de l'image des métiers Sébastien Bétrisey QUESTION 1 / Métiers à l'image + Citez le nom d'un ou deux métiers qui ont une excellente image dans notre société… Je pense que tous les métiers qui suivent les trends actuels ont une bonne image. A savoir les professions qui s'intègrent bien dans un monde numérique (analystes de données ou informaticiens) ainsi que les professions « vertes » (spécialistes des énergies renouvelables). QUESTION 2 / Métiers à l'image – Citez à l'inverse le nom d'un ou deux métiers qui ont une image très dégradée dans notre société… Les professions très répétitives et susceptibles d'être bientôt remplacées ont une mauvaise image, comme caissiers ou chauffeurs de camion. De nos jours, il y a également un vrai souci de transparence. Dès lors, un métier lié à une certaine opacité est souvent mal considéré. QUESTION 3 / Enseignant sur l'échelle de l'image des métiers Sur cette échelle, où se situe l'enseignant ? Parmi les métiers avec une excellente image, une très bonne image, une bonne image, une assez bonne image ou une mauvaise image, voire une très mauvaise image ?
Les enseignants n'ont plus la même image qu'il y a 30 ans, c'est un fait. QUESTION 4 / Cote boursière de l'image des enseignants Estimez-vous que la tendance de la cote de l'enseignant est en ce moment à la hausse ou à la baisse ? En quelques décennies, l'image des enseignants a changé. Mais nous sommes à un tournant passionnant, car le monde de l'éducation est en pleine mutation : l'apprentissage scolaire devient de plus en plus indépendant du lieu physique où se trouve une école (apprentissage autonome, classes inversées) et le rôle de l'enseignant se transforme (coaching, focus mis sur les compétences des apprenants). Les enseignants qui suivent cette voie ont et auront toujours une bonne image…
Sébastien Bétrisey Enseignant à l'ECCG de Sierre et responsable d'iconomix (offre de formation en économie proposée par la BNS) pour la Suisse romande et italienne www.iconomix.ch
Quiz, version courte Ceux qui ont répondu à ce mini-quiz autour des métiers ont longuement hésité à chacune des questions. Il est vrai que c'était un peu le but non avoué du jeu, de façon à démontrer la difficulté de trouver aujourd'hui un nom de métiers n'étant pas sujet à des oscillations rapides quant à son image dans la société. DAVID VALTERIO, chef du secteur des associations patronales et de la formation au Bureau des métiers QUESTION 1 / Métiers à l'image + Métiers de la technologie et certains métiers manuels, comme paysagiste QUESTION 2 / Métiers à l'image – Métiers de la restauration et de l'hôtellerie ainsi que certains métiers de la construction et de l'industrie
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QUESTION 3 / Enseignant sur l'échelle de l'image des métiers Une bonne image QUESTION 4 / Cote boursière de l'image des enseignants Tendance stable NADINE REICHENTHAL, chargée de cours en HEC à l'Université de Lausanne et cofondatrice de Graines d'Entrepreneurs QUESTION 1 / Métiers à l'image + Entrepreneur et restaurateur QUESTION 2 / Métiers à l'image – Infirmier et métiers du social
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DOSSIER QUESTION 3 / Enseignant sur l'échelle de l'image des métiers 6 sur une échelle de 1 à 10, mais c'est très variable en fonction du degré d'enseignement QUESTION 4 / Cote boursière de l'image des enseignants Tendance à la baisse NICOLAS SIERRO, directeur des écoles de Savièse QUESTION 1 / Métiers à l'image + Architecte ou métiers liés à la conception QUESTION 2 / Métiers à l'image – Instances politiques et policier ou autres métiers liés à la bonne marche de la société QUESTION 3 / Enseignant sur l'échelle de l'image des métiers Ici, une relative bonne image, avec une note de 6 ou de 7 sur une échelle de 10, mais ce n'est pas le cas partout QUESTION 4 / Cote boursière de l'image des enseignants Tendance stable, peut-être légèrement à la baisse à certains endroits NICOLE JACQUEMET, professeure à la HEP-VS QUESTION 1 / Métiers à l'image + Professions libérales et métiers scientifiques QUESTION 2 / Métiers à l'image – Croque-mort et métiers liés à la mort QUESTION 3 / Enseignant sur l'échelle de l'image des métiers Entre bonne et mauvaise image, juste dans la moyenne QUESTION 4 / Cote boursière de l'image des enseignants Tendance à la baisse STÉPHANE DAYER, enseignant au Lycée-Collège de la Planta à Sion et délégué Ecole-Economie au niveau du canton QUESTION 1 / Métiers à l'image + Cuisinier étoilé, jardinier et tous les métiers liés à la nature et à l'environnement
Prochain dossier
Les savoirs fondamentaux, toujours fondamentaux ? www.resonances-vs.ch
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QUESTION 2 / Métiers à l'image – Banquier ou agent immobilier QUESTION 3 / Enseignant sur l'échelle de l'image des métiers Quand même plutôt une bonne image QUESTION 4 / Cote boursière de l'image des enseignants Tendance légèrement à la baisse STÉPHANE RODUIT, coordinateur ICT au Département de l'économie et de la formation et président de VSnet QUESTION 1 / Métiers à l'image + Métiers de la technologie et métiers indépendants QUESTION 2 / Métiers à l'image – Assureurs et métiers de démarchage QUESTION 3 / Enseignant sur l'échelle de l'image des métiers Plutôt une bonne image QUESTION 4 / Cote boursière de l'image des enseignants Tendance légèrement à la baisse YASMINA GIAQUINTO-CARRON, directrice-gérante de la Librairie du Baobab à Martigny QUESTION 1 / Métiers à l'image + Employé de commerce et métiers de la vente QUESTION 2 / Métiers à l'image – Métiers de la construction et métiers liés aux soins QUESTION 3 / Enseignant sur l'échelle de l'image des métiers Globalement 6 sur une échelle de 1 à 10 QUESTION 4 / Cote boursière de l'image des enseignants Tendance légèrement à la baisse
Dans le rétroviseur
u Image de la chaîne des métiers « Le maçon a besoin de l'ingénieur qui a besoin du maçon. Cette image reste de mise dans la chaîne de tous les métiers, de toute réalisation. » Roland Saillen, chef de la section des métaux au CFPS in Economie et formation professionnelle (Résonances, octobre 1990) https://bit.ly/37OfG08
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Des pistes pour enrichir la réflexion À VOIR ET À ÉCOUTER
u Reportage de la RTS sur le sentiment d'inutilité au travail Plus d'un tiers des personnes considèrent que leur travail n'a aucun sens, affirme David Graeber, dans son essai Bullshit Jobs. Ces « jobs à la con », en français, sont des emplois rémunérés qui sont tellement inutiles, superflus ou néfastes, que même les salariés peinent à justifier leur existence. « Il y a plein de secteurs en jeu, voire des industries entières », explique à la RTS l'anthropologue et économiste américain. Toutes les couches de la société seraient concernées. Reportage sur la RTS le 5 novembre 2018 (3'22). https://bit.ly/38Rhoz9
u Eventail de choix professionnels moins restreint en Suisse qu'ailleurs Les aspirations professionnelles des adolescents suisses sont plus diversifiées que dans les autres pays industrialisés, constate une étude de l'OCDE publiée en janvier dernier. Elle l'attribue au fait que les écoles permettent des contacts précoces avec le monde du travail. A l'ère des médias sociaux et de l'intelligence artificielle, les jeunes ne rêvent pas de travailler dans des activités issues de la révolution numérique. Ils continuent de choisir des professions établies comme celles de médecins, d'enseignants, de policiers ou de chefs d'entreprise, déplore le dernier rapport PISA (Dream jobs : Teenagers' career aspirations and the future of work) de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Brève sur RTS Info du 22 janvier 2020 : https://bit.ly/2T7GrHB Lien vers le rapport de l'OCDE : https://bit.ly/2V91EDP
éléments de réponse dans son émission Rue des écoles datant du 4 juin 2014 (30'). https://bit.ly/38W8O22
u Une campagne bernoise pour booster l'attrait du métier d'enseignant « Soyons aujourd'hui un modèle pour les générations de demain. » C'est avec ce slogan que la Direction de l'instruction publique et de la culture du canton de Berne lance une campagne en faveur du métier d'enseignant, avec le soutien de la HEP BEJUNE, de la PHBern et de l'association professionnelle Formation Berne. Le but est d'accroître la considération dont jouit le corps enseignant et d'inciter des jeunes, des étudiants et des professionnels à rejoindre l'enseignement. https://bit.ly/2HOllc5 www.devenirenseignant.ch
QUELQUES SITES INTERNET POUR ALLER PLUS LOIN
u Explorateur des métiers sur orientation.ch Sur le portail officiel suisse d'information de l'orientation professionnelle, universitaire et de carrière, l'Explorateur des métiers fait défiler des images des professions par apprentissages (exploration par métiers ou par domaines professionnels). www.orientation.ch/dyn/show/2604
u L'image des enseignants sur France Culture La France aime-t-elle ses profs ? L'image du métier d'enseignant en question. France Culture y apporte des
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DOSSIER
uApprendre à Entreprendre
u Promotion professionnelle 2030
La démarche Apprendre à Entreprendre vise à développer l'esprit d'entreprise chez les jeunes. Le site EcoleEconomie permet d'en savoir plus. www.ecole-economie.ch > Esprit d'entreprise
La formation professionnelle suisse est un modèle de réussite qui peut envisager l'avenir en toute sérénité. Pour qu'il en soit toujours ainsi, la Confédération, les cantons et les organisations du monde du travail œuvrent ensemble au développement ciblé de la formation professionnelle au travers de leur initiative « Formation professionnelle 2030 ». www.formationprofessionnelle2030.ch
u Camp d'été Startup 2020 à la HES-SO Valais Camp d'innovation et d'entrepreneuriat pour les filles de 11-16 ans (pour les filles qui rentreront en 9e,10e et 11e à la rentrée scolaire 2020). Prochain stage vacances du 13 au 16 juillet 2020 au Technopôle de Sierre. www.grainesentrepreneurs.ch > Ateliers
LE DOSSIER EN RACCOURCI Image des métiers
Au féminin pour lutter contre la pénurie
u Futur en tous genres Nouvelles perspectives pour filles et garçons : prochaine édition le 12 novembre 2020. www.futurentousgenres.ch
u HES-SO Valais et programmes spécifiques pour les jeunes Pour toutes les curieuses et tous les curieux de science et de technique, la HES-SO Valais-Wallis propose un programme original et varié pour les jeunes. www.hevs.ch/jeunes
La plupart des professions restent perçues comme typiquement féminines ou masculines. De nombreuses branches prennent toutefois conscience que les femmes peuvent les aider à lutter contre la pénurie de personnel qualifié. C'est le cas dans le métier de peintre CFC. Les modèles de travail à temps partiel sont également déterminants. Info à lire dans Panorama, la revue d'informations spécialisées pour la formation, l'orientation et le marché du travail.
https://bit.ly/2SQGNTY
Bibliographie de la Documentation pédagogique Le secteur documentation pédagogique de la Médiathèque Valais de Saint-Maurice livre quelques suggestions de lecture pour aller plus loin dans ce dossier. Tous les documents proposés sont bien sûr disponibles à la Médiathèque Valais de SaintMaurice (cf. cotes indiquées) et pour certains à Sion également.
DANVERS, FRANCIS., S'orienter dans un monde en mouvement, Paris, L'Harmattan, 2017 Cote : 37.048 ORIE
Pour aller plus loin Pearltree (sites internet, vidéos…) en lien avec la thématique https://bit.ly/2T7TQPP
VERNET, MARIE-FRANCE., Auto-orientation de jeunes et accompagnement opportun, Paris, L'Harmattan, 2019 Cote : 331.54 VERN
CANZITTU, DAMIEN., Comment rendre une école réellement orientante ?, Louvain-la-Neuve, De Boeck, 2017 Cote : 37.048 CANZ
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> ÉCHO CONFÉRENCE
Claude Nicollier a conquis 130 élèves du CO des Collines
Des enseignants heureux de poser aux côtés de Claude Nicollier (au centre)
MOTS-CLÉS : ESPACE • ÉMERVEILLEMENT • RIGUEUR SCIENTIFIQUE • 11CO Des élèves du Cycle d'orientation des Collines de Sion ont assisté le 12 février dernier à une conférence de Claude Nicollier (ESA & Swiss Space Center – EPFL) à la HES-SO Valais, dans l'auditoire François-Xavier Bagnoud. L'événement était organisé par Jacques Héritier, enseignant au CO des Collines, rien que pour les 11CO. Un moment marquant, assurément. Il est vrai que le parcours de Claude Nicollier, pilote d'aviation militaire et civile, astrophysicien et astronaute, qui devint en 1992 le premier Suisse dans l'espace, a de quoi impressionner et que le monde des étoiles fait rêver, mais cela n'explique qu'en partie la magie nécessaire pour conquérir l'attention de 130 adolescents pendant une heure. Claude Nicollier a parlé de sa carrière et de celle de ses collègues dès
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le programme Apollo dans sa conférence intitulée « Quelques pas dans l'espace ». Il a évoqué son parcours professionnel, mêlant sa passion de l'aviation et des sciences en général et de l'astrophysique en particulier, qui l'a conduit à la NASA à Houston, délégué par l'Agence spatiale européenne. Il a livré quelquesuns de ses souvenirs de pilote, citant des décollages difficiles en Valais à une époque où il n'y avait pas de GPS, et d'astronaute en évoquant ses quatre missions dans l'espace, dont deux liées à la maintenance du télescope spatial Hubble, en orbite autour de la Terre. Ces missions se sont déroulées avec quatre navettes spatiales différentes en 1992, 1993, 1996 et 1999. Il a notamment parlé de son rôle d'opérateur en charge du bras robotique de la navette et de sa sortie extravéhiculaire effectuée lors de sa dernière mission. Parmi les moteurs qui lui ont permis cette carrière peu ordinaire, Claude Nicollier a mentionné une liste d'ingrédients, dont la passion, une formation de qualité, alliant rigueur et discipline, des opportunités qui se sont présentées et qu'il a saisies, de la chance et un peu de folie. Lorsque l'album des aventures de Tintin intitulé On a marché sur la Lune est sorti, le futur astronaute avait 10 ans et sa représentation de la Lune dans la bande dessinée d'Hergé a également contribué à sa fascination pour l'espace. L'astronaute a insisté sur l'importance des vues de la Terre depuis l'espace pour mieux en percevoir ses splen-
deurs et sa fragilité. « L'espace est une place de travail extraordinaire et la beauté des paysages est telle que l'on a tendance à être distrait, aussi on doit se concentrer sur notre mission », a confié Claude Nicollier. Et d'ajouter : « Depuis làhaut, on apprend différemment la géographie de la Terre, en traversant la Suisse, de Genève à Romanshorn, en 30 secondes. » En conclusion de sa présentation, il a esquissé les nouveaux défis de la conquête spatiale, avec le projet d'un retour sur la Lune et d'une mission habitée sur Mars, tout en rappelant la nécessité de s'occuper en priorité de la « planète Terre qui est aux soins intensifs ». Au terme de ce voyage dans le temps et dans l'espace proposé par Claude Nicollier, truffé d'anecdotes de la vie quotidienne en orbite et d'explications scientifiques, les élèves ont pu poser quelques questions. Ils ont ainsi demandé s'il ne serait pas judicieux d'aller sur Mars avec une propulsion nucléaire, si l'on n'a pas quand même une sensation de chute à la verticale en orbite, si l'on ne pourrait pas envoyer des robots pour construire une base habitable sur Mars, ou si, sans être astronaute, il serait bientôt possible d'aller visiter l'espace ? Seule question plus terre à terre, l'un des jeunes a souhaité savoir si un astronaute gagnait beaucoup d'argent, ce à quoi Claude Nicollier a précisé que le salaire correspondait à celui d'un ingénieur qualifié dans le cadre d'un programme gouvernemental. Cette conférence, donnée dans les locaux de la HES-SO Valais à Sion,
Résonances • Mars 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
RUBRIQUES était aussi une occasion pour l'institution d'évoquer en introduction les filières de formation possibles dans le domaine scientifique en Valais, sachant que tous ne deviendront pas astronautes.
INTERVIEW DE JACQUES HÉRITIER Jacques Héritier, enseignant au CO des Collines à Sion, a une décharge pour s'occuper de la culture au sein de l'établissement. C'est dans ce cadre qu'il a mis sur pied cette conférence, avec le soutien de la Direction et de la Commission culturelle. Offrir aux jeunes du CO des occasions de rencontre avec des personnalités du monde des sciences ou des arts est-il important à vos yeux ? Oui, car ce sont pour moi des occasions de quitter le programme, en empruntant des chemins de traverse, pour mieux y revenir et avec souvent bien plus d'efficacité. Alors que j'étais étudiant au Lycée-Collège de la Planta, j'ai eu la chance de rencontrer différentes personnalités issues de domaines variés, aussi j'ai pensé qu'il était judicieux d'offrir de telles rencontres magiques aux élèves au CO, au moins une fois par année. Le faire à l'école obligatoire, c'est permettre à tous les jeunes, sans exception, d'être en contact avec des professionnels talentueux et passionnés. Pourquoi avoir prévu une conférence scientifique pour les 11CO ? Après avoir fait un tableau de toutes les activités culturelles proposées aux élèves, on a constaté un léger déficit en 11CO. Etant un fan de l'espace et ayant adoré découvrir Cap Canaveral en Floride, je me suis donc orienté vers ce thème pour cette première conférence. En tant qu'enseignant de SHS, j'essaie chaque année de démonter la théorie du canular lunaire, dès lors inviter Claude Nicollier m'est
Résonances • Mars 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
vite apparu comme une excellente idée. De plus, les jeunes sont naturellement intéressés par l'aventure humaine.
Echo de la rédactrice
Proposer une conférence d'un tel niveau à des élèves au CO, c'est tout de même assez audacieux, non ? Certes, mais tous les élèves étaient préparés à la thématique et ont visionné quelques vidéos. Nos jeunes sont tout à fait capables d'écouter attentivement un conférencier si on les responsabilise et je trouve primordial de leur accorder cette confiance.
D'aucuns affirment que l'école doit entièrement et urgemment « recalibrer » ses contenus et ses formats d'enseignement. Du ludique, des vidéos et des formats courts : telle serait la recette magique pour retenir l'attention des élèves d'aujourd'hui, mesurée en secondes. Admettons. Dans ce cas, sous l'angle de l'effort et de la performance, exit la littérature, exit la culture, exit l'histoire, exit la philosophie, exit les sciences et la technique, mais aussi exit la pensée critique. Faut-il vraiment aller dans le sens de ce qui séduit les élèves ou du moins de ce que l'on croit qui les séduit ? Je n'en suis pas si sûre. Pourquoi ne pas insuffler le goût de la lecture, la passion des arts et des sciences, ingrédients peut-être encore plus indispensables dans un monde où le numérique se développe ? Certains déploient des trésors d'imagination pour fragmenter le savoir afin de le rendre digeste, alors qu'en procédant ainsi, ils ôtent toute la saveur de la complexité. Organiser une conférence d'une heure avec un artiste ou un scientifique, ce serait trop long et ennuyeux pour les jeunes d'aujourd'hui. Ce mois, j'ai eu une belle démonstration du contraire, avec des jeunes attentifs aux propos de l'astrophysicien et astronaute suisse Claude Nicollier, agrémentés de seulement quelques images, certes superbes, mais peu nombreuses. Si l'enseignant ajoute de la passion à son enseignement, l'élève augmente sa capacité d'attention. Et si l'école revendiquait sa complémentarité aux écrans, sans vouloir devenir elle-même un écran aux savoirs ?
Quelles sont vos impressions après la conférence ? Ce moment, associant émerveillement et ingénierie, était fabuleux pour les élèves, mais aussi pour les enseignants qui les accompagnaient et évidemment pour moi. Je ne regrette pas d'avoir mis mon énergie pour son organisation. Avez-vous été impressionné par les questions des élèves ? Oui, et en même temps non, car je connais la curiosité de nos élèves lorsqu'ils sont en face d'un prof passionné. Ce qui m'a fait plaisir, c'est le fait que Claude Nicollier, alors que je le raccompagnais à la gare, m'a dit qu'il avait trouvé que les questions posées étaient vraiment de qualité. Personnellement, ce qui m'a frappé, c'est que Claude Nicollier, sans faire de show, a néanmoins su captiver l'attention des jeunes pendant une heure… Moi aussi. J'ai admiré sa force tranquille et le calme qu'il dégage, un peu à l'opposé de mon style d'enseignement. Pour ma part, j'ai étudié un semestre l'histoire aux Etats-Unis et là, j'ai vu des profs qui faisaient leur show. Avec la présentation de Claude Nicollier, on a la démonstration que le style d'enseignement importe peu, pour autant qu'il soit en adéquation avec la personne et qu'il véhicule la passion.
Passion et attention
Nadia Revaz
Propos recueillis par Nadia Revaz
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> LIVRES
La sélection du mois Un livre – très visuel – qui fourmille d'approches venues des quatre coins du monde à prendre ou à laisser. Isabelle Servant (2019). Transmettre l'essentiel à l'école (et à la maison) pour construire un monde sain, heureux et solidaire. Paris : Editions Eyrolles.
Transmettre l'essentiel Cet ouvrage propose 30 compétences clés pour co-construire un monde plus pacifiste, sain, heureux, solidaire... Quel est le rôle de l'école dans la construction de ce projet de société et d'humanité ? Et celui des parents ? Comment soutenir les enseignants dans leur métier si passionnant, si précieux (mais si difficile aussi !) ? Et comment fontils dans les autres écoles du monde ? Ce guide est organisé en trois grandes thématiques : Développer une relation saine à soi-même ; Construire les apprentissages ; Développer une relation saine aux autres et au monde. La parole est ensuite donnée à des personnalités (Audrey Akoun et Isabelle Pailleau, Isabelle Filliozat, Kévin Finel, Eric Julien, Isabelle Peloux, Sophie Rabhi-Bouquet, Ken Robinson, Caroline Sost et Antonella Verdiani) engagées depuis longtemps dans une éducation de sens, humaniste, pragmatique, pour qu'elles livrent, à leur tour, leur vision du rôle de l'école. Le monde de demain se construit aujourd'hui !
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Citation extraite de l'ouvrage « En ce qui concerne la maîtrise des fondamentaux en mathématiques, la méthode Singapour semble donner d'excellents résultats et entre de plus en plus dans les écoles en France. La méthode est très simple : passer progressivement du concret à l'abstrait en commençant par : Manipuler des cubes et objets (étape concrète) ; Transformer le nombre des cubes en images (début de la représentation mentale) ; Passer des images aux chiffres et symboles (étape abstraite). https://bit.ly/3797ffB
Les gestes professionnels dans la classe Dans cet ouvrage, Dominique Bucheton démontre que transmettre les « savoirs fondamentaux » n'est possible qu'en éveillant la liberté de penser, en suscitant le goût d'apprendre ensemble et la volonté de prendre soin du monde. Pour elle, tout enseignant, à travers ses postures et dans le moindre de ses gestes, exprime un ensemble de préoccupations et de valeurs qui confèrent à son enseignement tout à la fois son crédit, son sens et sa portée. C'est pourquoi les gestes professionnels sont porteurs, simultanément, de technique et d'éthique. Dominique Bucheton (2019). Les gestes professionnels dans la classe – Ethique et pratiques pour les temps qui viennent. Paris : ESF sciences humaines. Citation extraite de l'ouvrage « Devant le catastrophisme ambiant, les menaces en tous genres qui pèsent sur l'humanité, son devenir, devant l'aveuglement, la sottise, la rapacité, l'égoïsme des tenants de l'ultralibéralisme, devant les dictateurs de tous poils qui fleurissent sur les décombres des politiques ravageuses des premiers, un pari pascalien s'impose : garder foi en l'homme, en son éducabilité. Garder notamment confiance en l'avenir, en l'intelligence et la solidarité d'une nation comme la France qui a su penser et imposer la Déclaration universelle des droits de l'homme. Croire en cette capacité de l'homme à surmonter l'adversité et ses démons, croire en sa pugnacité pour se battre afin de préserver l'avenir de ses enfants. Plusieurs challenges nouveaux sont devant nous. »
Tous précoces, tous hyperactifs… vraiment ? Tel enfant s'ennuie en classe ou est en échec scolaire ? Il est forcément précoce. Tel autre ne fait que des bêtises ? Il est hyperactif ! Problèmes d'apprentissage, de comportement, de concentration… face à ces difficultés, enseignants, parents et médecins ont vite fait de poser un diagnostic. Sans mâcher ses mots, le Dr Louis Vera démêle le vrai du faux et répond clairement aux questions des parents perdus et bien souvent culpabilisés. S'appuyant sur de nombreux cas rencontrés dans sa pratique, il propose des pistes concrètes en termes d'éducation, de communication et d'hygiène de vie pour accompagner au mieux l'enfant sans lui coller d'emblée une étiquette. Pour l'auteur, il est urgent de faire évoluer l'école, décrivant un « système rigide, trop linéaire et dépassé », décriant aussi la perte de liberté pédagogique (cf. chapitre 5 du livre). Dr Louis Vera avec Alix LefiefDelcourt (2019). Tous précoces, tous hyperactifs… vraiment ? Et si nous passions à côté des vrais problèmes de nos enfants ? Paris : Larousse.
Résonances • Mars 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
RUBRIQUES Citation extraite de l'ouvrage « Le décalage est si grand que le nombre d'enfants laisséspour-compte va grandissant. Ces enfants rejoignent ceux que j'appelle les "écorchés vifs de l'école", ces jeunes qui ne réussissent pas dans le modèle actuel et viennent grossir les rangs des supposés TDA et haut potentiel. Si nous voulons arrêter "l'épidémie", il est indispensable de s'attaquer d'abord à la racine du problème, et non de parquer ces élèves soi-disant inadaptés dans des catégories qui les stigmatisent et les suivront à vie. »
Propos iconoclastes sur le système éducatif français Ce livre d'Alain Bouvier est construit en deux parties, à savoir d'une part une sélection de questions taboues en partie soulevées dans son blog et d'autre part une radioscopie de l'action du ministre Jean-Michel Blanquer. Commençons par préciser que certains chapitres, propres au système de l'Education nationale, sont très franco-français et ne s'exportent guère. Reste que certains des cris de colère contre de nombreuses hypocrisies qui traversent l'école peuvent résonner aussi côté suisse. Comme le découpage du livre est très clair, il est aisé de grappiller à sa guise, en fonction des questions posées. Alain Bouvier (2019). Propos iconoclastes sur le système éducatif français. BoulogneBillancourt : Berger-Levrault. Préface de Jean-Marie De Ketele. Citation extraite de l'ouvrage « Autoaveuglé, il [le milieu pédagogique français] ne se prépare pas aux évolutions, encore moins aux métamorphoses, pas plus à
Résonances • Mars 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
celles déjà en cours qu'à celles à venir. La prospective n'est pas son fort. En tant que communauté professionnelle, le milieu éducatif ne se donne pas les moyens intellectuels d'avoir prise sur ce qui l'attend. Veut-il seulement subir ou va-t-il décider, enfin, de faire face à ces changements déjà en cours pour avoir prise sur eux ? A le voir faire et à l'écouter, on peut douter de sa volonté collective de vouloir assumer les rudes évolutions qui l'attendent sous peu. Sa façon ancienne et attristante d'aborder des problèmes plus ou moins nouveaux, dans le meilleur des cas, ne lui permet que d'exprimer des regrets, beaucoup trop tardivement pour qu'il lui soit encore possible d'intervenir avec efficacité. Pourquoi un tel milieu d'intellectuels se contente-t-il de seulement subir les mutations sociétales plutôt que de penser son avenir pour le construire ? Il en serait capable, j'en suis certain. Alors ? Pourquoi cette question est-elle taboue ? Récemment, à Rouen, lors du colloque national de l'Association française des acteurs de l'éducation (AFAE), Monica Gather Thurler s'étonnait que ce milieu professionnel composé d'individus au QI plutôt supérieur à la moyenne ait un “QI collectif” seulement à 60. Très étrange ! »
Hier, j'ai rencontré Martin Hector est un petit garçon qui aime aller au parc, va à l'école et adore jouer comme les autres enfants. Enfin, pas tout à fait cependant…
La suggestion du mois de Daphnée Constantin Raposo, enseignante
Bleuclaire
Ah ces adultes ! Ils utilisent souvent des mots difficiles comme « conflit d'intérêts ». Ils ont des préoccupations comme les emplois ou l'argent. Ils ont bien d'autres chats à fouetter que le problème de la démolition de la vieille cabane, toute crasseuse, sur la colline. Cependant, Claire et ses amis Aaron et Norbert n'ont pas l'intention de se laisser faire. Ils endossent leur cape de super-héros pour remettre de l'ordre ou plutôt de la couleur dans leur village. Paul Poulet va-t-il construire son poulailler industriel qui pue ? La famille de Claire va-t-elle déménager ? Les oiseaux de papier de madame Wang vont-ils s'envoler ? Une chose est certaine, le suspense dure jusqu'à la dernière page. Une touche d'humour, un brin de poésie et des problèmes d'adultes très sérieux emmènent le jeune lecteur dans une aventure passionnante. Ce roman, traduit du norvégien par Aude Pasquier, est destiné aux enfants d'une dizaine d'années. Les illustrations colorées d'Øyvind Torseter pimentent agréablement la lecture. Håkon Øvreås (2019). Bleuclaire. Genève : Editions La Joie de lire.
Il va faire une rencontre importante lorsque sa route va croiser celle de Martin. Mais cela ne sera pas si facile car Hector a quelques habitudes et des besoins particuliers qui risquent fort de surprendre Martin ! Parviendront-ils à devenir malgré tout amis ? Ce livre invite à une double lecture, d'un côté (page de droite) une histoire pour les enfants et de l'autre (page de gauche) un texte d'accompagnement pour expliquer le vécu d'un petit garçon autiste. Les objets ou personnes qui captent l'attention d'Hector sont dessinés en rouge. Cet album est vraiment original et devrait permettre dès l'enfance d'avoir des clés pour comprendre les différences liées aux troubles du spectre de l'autisme. Une initiative qui s'inscrit dans une collection intitulée « Ma différence ». Viviane Huys et Guillaume Leyssenot (2020). Hier, j'ai rencontré Martin – L'autisme d'Hector au quotidien. PUG. Préface du Dr Stéphane Grisi, pédopsychiatre, spécialiste de l'autisme, CHS Le Vinatier. Citation extraite de l'ouvrage Page de gauche. « Avec la balançoire, Hector se réfugie dans une activité répétitive qui lui donne l'impression de suspendre le temps. Ce sentiment de permanence, comme si les choses étaient immuables, lui fait du bien… » Page de droite. « La balançoire, j'adore ! Je pousse avec mes jambes et je vais de plus en plus haut ! Je vois les nuages… »
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> VERSION COURTE
A vos agendas La Suisse entière lit le 27 mai 2020
Inscriptions ouvertes Le mercredi 27 mai 2020 aura lieu la troisième édition de la Journée suisse de la lecture à voix haute. Des animations de lecture auront lieu dans des écoles, des familles et des lieux publics dans les quatre coins de la Suisse. La lecture à voix haute est source de plaisir, de partage et de rencontres. Les personnes intéressées à organiser un événement peuvent s'inscrire en ligne. La manifestation est une initiative de l'Institut suisse Jeunesse et Médias ISJM, en collaboration avec 20 minutes et de nombreux autres partenaires. www.journee-de-la-lecture.ch
nouvelles technologies et à leur usage chez les enfants et les adolescents. Dans ce cadre, les professionnels de l'enfance et surtout les parents peinent à y voir clair : un constat qui est l'une des principales motivations à l'organisation de ce colloque international présenté les 23 et 24 avril à la HES-SO Valais à Sierre. www.unige.ch/cide/fr/actualites/laune/xieme-colloque-intl-fr
le jeudi 26 mars à Sion (Aula FXB), à 19 h 30. www.sipe-vs.ch www.frapev.ch
Et pour rappel
Semaine romande de la lecture : du 23 au 27 mars www.semaine-romande-lecture.ch
Agenda en ligne Conférences SIPE-FRAPEV
Pornographie, représentations et influences
Colloque international 23 et 24 avril 2020 à Sierre
Les droits de l'enfant à l'ère digitale Quels sont les impacts des écrans (télévision, ordinateur, tablette, smartphone) sur le développement des enfants et des jeunes ? Depuis une vingtaine d'années, les recherches des actrices et acteurs d'horizons divers font état, de manière parfois contradictoire, des avantages et des risques liés aux
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Comprendre ce qu'est la pornographie gratuite sur internet et la représentation de la sexualité afin que parents, éducateurs et enseignants puissent ouvrir le dialogue avec les jeunes (santé sexuelle, bien-être psychologique, réel/fiction). En collaboration avec le SIPE (Sexualité, Information, Prévention, Education), la Fédération romande des associations de parents d'élèves du Valais (FRAPEV) organise deux conférences. Emilie Gélinas abordera le thème de la pornographie, des représentations et des influences le mardi 24 mars à SaintMaurice (Aula de la Tuilerie) et
Divers événements (conférences, expositions…) figurent sur le site de Résonances, sous l'onglet « A vos agendas ». https://bit.ly/2rXwNtK
EN RACCOURCI Allez savoir !
Qui fait quoi dans notre cerveau ? Neurones, astrocytes et les autres. Qui fait quoi dans notre cerveau ? A l'occasion de la Semaine du cerveau, qui a lieu du 16 au 22 mars, Allez savoir !, le magazine gratuit de l'UNIL, propose un retour sur quelques découvertes en neurosciences qui ont changé la donne. Pour cette édition, la couverture se décline en deux couleurs différentes. www.unil.ch/allezsavoir
Résonances • Mars 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
RUBRIQUES > AUTOUR DE LA LECTURE
Prix RTS Littérature Ados : le livre défendu par le jury valaisan est… MOTS-CLÉS : 13-15 ANS • CO • BIBLIOTHÈQUE Cinq titres sont en lice pour le Prix RTS Littérature Ados, concours ayant pour vocation de promouvoir la littérature jeunesse. L'Institut suisse Jeunesse et Médias ISJM collabore à ce prix, en organisant des comités de lecture. La CIIP (Conférence intercantonale de l'instruction publique de la Suisse romande et du Tessin) est également partenaire du projet, via e-media. Lors du jury cantonal ayant eu lieu le 19 février dernier à la Médiathèque de Saint-Maurice en présence de Christine Fontana de l'ISJM et d'Evelyne Nicollerat, coordinatrice cantonale et bibliothécaire travaillant à la MV Valais, les délégués représentant leur club de lecture dans le jury cantonal ont dû s'accorder sur le titre qui portera les couleurs valaisannes lors des délibérations au niveau romand. Un peu avant 14 heures, les délégués des clubs désignés (quelques groupes n'ont pas envoyé de délégué) faisant partie du jury cantonal arrivent. Provenant d'horizons différents, les ados ne se connaissent pas, mais très vite ils commencent à débattre, argumentant en faveur de leur livre coup de cœur. Dès que tout le monde est là, les discussions du jury démarrent, sous l'œil du public composé par les accompagnants. Première question, comment les délégués des écoles et des bibliothèques valaisannes jugent-ils la sélection 2020 dans son ensemble ? Marie l'a trouvée extrêmement va-
Résonances • Mars 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
Les deux livres préférés du jury cantonal après débat
riée et sans ce choix « imposé », elle n'aurait lu ni La théorie de l'iceberg ni Le petit prince de Harlem, en raison de couvertures qu'elle aurait jugées peu attirantes et de titres pas suffisamment évocateurs. Bastien, sans la sélection, aurait manqué sa rencontre avec Le petit prince de Harlem et Je peux te voir, ce qui aurait été dommage, puisqu'il explique qu'il serait ainsi passé à côté d'un livre qu'il a beaucoup aimé. Nathan a lui aussi bien aimé la sélection et, tout comme Bastien, le livre qu'il n'aurait pas lu en priorité a été une révélation. Victoria, elle, aurait évincé Le chant noir des baleines, n'ayant pas été convaincue par le résumé de la maison d'édition. Quant à Luka, il souligne, tout comme ses collègues, la richesse de la sélection, et pense que, spontanément, il aurait seulement lu Je peux te voir, car il adore le fantastique. Iseline est d'avis que
les cinq livres proposés ont été très bien choisis et lui ont permis de découvrir des genres de roman qu'elle ne lit habituellement pas. Pour ce qui est de Sophie, elle défend la qualité de la sélection, même si l'un des romans lui a un peu moins plu. Ce que retient Maryam, c'est que les cinq livres s'adressent vraiment à la jeunesse, avec des problématiques faisant écho à la société d'aujourd'hui. Bérénice, grande lectrice de romans policiers, est heureuse d'avoir élargi son horizon littéraire. Nora a apprécié la diversité des styles des auteurs et à ses yeux chaque livre était attachant. Héloïse partage l'avis d'Iseline, constatant qu'elle n'aurait pas retenu La vie dure trois minutes sans ce concours. Tous les délégués considèrent que l'expérience de lecture proposée via le Prix RTS valait la peine et plusieurs déplorent le manque de curiosité de certains de
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abordant la question du racisme autrefois, il permet d'en parler pour améliorer les choses aujourd'hui. » Bérénice (ou Iseline, sa remplaçante) défendra le livre retenu au niveau valaisan dans le jury romand qui se réunira à la RTS à Lausanne le 28 mars prochain. Quant au prix, il sera remis à la RTS à Genève le 6 mai 2020. Nadia Revaz
Comités de lecture et responsables Un moment d'argumentation en duo pour alimenter le débat
leurs camarades qui n'ont pas lu tous les titres de la sélection. Très vite, les débats entre les délégués s'animent. Il s'agit d'abord d'éliminer le livre le moins apprécié. Déjà là les choses se corsent, car les jeunes ne sont pas unanimes. Malgré des voix discordantes, Le chant noir des baleines est le premier roman écarté et La théorie de l'iceberg le deuxième. Ensuite, pour mettre le trio restant dans le bon ordre, certains jeunes doivent se rabattre sur un livre qui n'était pas leur préféré. Après avoir évincé La vie dure trois minutes, il s'est agi de déterminer le vainqueur entre Je peux te voir et Le petit prince de Harlem. Une déléguée suggère de les mettre à égalité, mais non, ce n'est pas la règle du jeu. Difficile de départager les défenseurs du thriller fantastique qui aimeraient voir leur choix retenu, afin de mettre en avant un livre susceptible de convaincre les jeunes qui aiment l'action sans être forcément de grands lecteurs, et ceux qui soutiennent le roman qui conte les aventures de Sonny, entre clubs de jazz et guerres de gang dans les années 1920. Victoire pour Le petit prince de Harlem dans un match où les deux livres finalistes avaient de sérieux atouts. Un délégué souligne que l'une des forces du livre gagnant est de se dérouler dans un
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univers qui n'est pas toujours rose, avec des personnages qui profitent cependant des plaisirs de la vie. Une ado confie par ailleurs que c'est l'un des rares livres, tout en n'étant pas triste, qui l'a fait pleurer, tant la relation de Sonny avec son père disparu et avec le jazzman Charlie était belle. Un autre membre du jury relève qu'en se plongeant dans ce livre, on ne lit pas seulement l'émotion, mais on la vit. Contrairement aux débats avec des adultes, ce qui est puissant avec les jeunes, c'est qu'ils se réfèrent volontiers aux arguments des autres et osent modifier leur point de vue. Une déléguée dit ainsi : « Ce qu'il dit à propos de musique me fait changer d'avis, car c'est vrai, par moments on a l'impression d'entendre Sonny ou Charlie jouer du saxophone. » A noter que quelques jeunes ont écouté les sélections musicales en lien avec plusieurs des livres de cette édition. Le choix valaisan sera-t-il confirmé au niveau romand ? Pour reprendre les mots d'une déléguée cantonale : « Si l'auteur du petit prince de Harlem obtient le Prix RTS Littérature Ados, cela fera de la pub pour une histoire que tout le monde devrait connaître. » Et une autre de renchérir : « C'est un livre important, car en
Bibliothèque communale et scolaire de Collombey-Muraz (Samantha Gothuey) Médiathèque Valais – Sion (Laurence Bornet) CO d'Octodure de Martigny (Sophie Mathey) Bibliothèque municipale et scolaire d'Orsières (Danielle Pignat) Cycle d'orientation de FullySaxon (Christian Emery) CO d'Octodure (Delphine Cheseaux) Bibliothèque de Savièse (Josiane Jollien) Médiathèque de Monthey (Juliette Délèze) CO de Nendaz (Elodie Bagnoud) Bibliothèque du CO d'Octodure (Mireille Maret) Bibliothèque Médiathèque de Sierre (Véronique Rebord) Bibliothèque du CO FullySaxon (Laure Ramuz)
Plus d'infos sur Le site de la RTS www.liredelire.ch Le site d'ISJM www.isjm.ch/prixjurys/prix-rtslitterature-ados/ Le site d'e-media www.e-media.ch/RTS/Prix-RTSLitterature-ados
Résonances • Mars 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
RUBRIQUES
Pour en savoir plus sur la sélection 2020 Le chant noir des baleines Mots-clés : tirailleurs sénégalais, Première Guerre mondiale, naufrage, Afrique, retour au pays, amitié, racisme, pêche, île de Ré Citation extraite de l'ouvrage « La parole des tirailleurs [sénégalais] ne vaut pas celle des soldats blancs. […] Me venger d'un homme ? D'un pays ? De ton pays et de ses habitants ? Non, pas de vengeance. Je préférerais qu'ils apprennent qui nous sommes, j'ai confiance. » Nicolas Michel in Le chant noir des baleines (Talents hauts, 2018) Trois forces et une faiblesse selon les élèves « Ce livre évoque la Première Guerre mondiale, ce qui est assez rare dans les romans pour les jeunes et le faire via la relation entre un enfant et un soldat est touchant. » « Avant ce livre, je n'avais jamais entendu parler du naufrage du paquebot Afrique et du nombre élevé de victimes, alors que je m'intéresse beaucoup à tout ce qui est historique. » « Même si l'histoire, mêlant racisme et solidarité, parle d'un événement survenu il y a 100 ans, ce roman invite à réfléchir sur la migration aujourd'hui. » « L'histoire en elle-même n'est pas absolument passionnante et le récit démarre trop lentement. »
La vie dure trois minutes Mots-clés : amitié, deuil, reconstruction, tango Citation extraite de l'ouvrage « Jeanne nous avait raconté que, pour les Argentins, le tango représente une métaphore de la vie, une tragi-comédie qui dure le temps d'un morceau, trois minutes. » Agnès Laroche in La vie dure trois minutes (Rageot, 2018) Trois forces et une faiblesse selon les élèves « C'est un récit émouvant, et l'on se met facilement à la place de cette adolescente. » « J'ai été touchée par les lettres à la fin, car moi aussi j'ai plus de facilité à exprimer ce que je ressens à l'écrit. »
Résonances • Mars 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
« Ce qui m'a plu, c'est que ce livre parle de l'univers du tango, ce qui est assez inhabituel. » « C'est encore une histoire d'amour et d'amitié. »
La théorie de l'iceberg Mots-clés : surf, écriture, amour, haïkus, mer, astronomie, accident Citation extraite de l'ouvrage « Pendant toute la durée de l'écriture, il m'avait semblé sentir le contact de l'eau sur ma peau, entendre le clapotis des vagues, respirer le roulis. Toutes ces sensations que je croyais perdues à jamais. » Christopher Bouix in La théorie de l'iceberg (Gallimard, 2018) Trois forces et une faiblesse selon les élèves « La rencontre avec le vieil écrivain et l'évolution de leur relation sont des moments très beaux du livre, d'autant qu'ils n'ont aucun lien de parenté entre eux. » « C'est un livre où les rencontres, et pas seulement avec l'écrivain, sont importantes, car c'est à travers elles que le personnage grandit. » « La théorie de l'iceberg montre surtout un jeune passionné par l'écriture et le style du livre est assez poétique. » « Les thèmes sont éparpillés, car on nous parle du bégaiement de Noé, de sa phobie de l'eau, de l'écriture, de son amour pour Lorraine, de son petit job à la bibliothèque, aussi on a du mal à rester concentré. »
Je peux te voir Mots-clés : suspense, adolescence, deuil, famille, superpouvoirs, coursepoursuite, télékinésie, isolement, espionnage Citation extraite de l'ouvrage « La respiration du garçon devint presque inaudible tellement son rythme cardiaque avait ralenti. Lent, imperceptible. On aurait pu croire qu'il était mort, tant son immobilité était totale. Max appliquait la méthode enseignée durant trois longues années. La technique qui lui permettait
de maîtriser son talent… Et qui faisait de lui le meilleur des espions : la vision à distance. » Carina Rozenfeld in Je peux te voir (Gulf stream, 2018) Trois forces et une faiblesse selon les élèves « Ce livre dépeint une vie, et le fait sous forme de thriller, ce qui est rare dans les livres pour ados. » « C'est avant tout un thriller et ce n'est pas important de savoir s'il s'inspire de faits réels. » « C'est un livre fort qui met en avant la solidarité et il contient un petit côté féministe que j'ai bien aimé, avec la princesse qui va sauver son prince. » « C'est un livre au style trop américain, qui serait bien meilleur en film. »
Le petit prince de Harlem Mots-clés : initiation, adolescence, racisme, deuil, saxophone, New York, misère, jazz, années 1920 Citation extraite de l'ouvrage « Quand je soufflais dans mon instrument, je lui confiais tout ce qui troublait mon âme, tout ce que je ne pouvais pas formuler avec des mots. Alors, la musique m'enveloppait et je devenais aussi léger qu'une plume que le vent fait tournoyer au gré de ses humeurs. Je retrouvais la légèreté de cette enfance que j'avais crue oubliée pendant si longtemps. » Mikaël Thévenot in Le petit prince de Harlem (Didier Jeunesse, 2018) Trois forces et une faiblesse selon les élèves « Ce qui est touchant, c'est la relation de Sonny avec son saxophone et le lien qui le relie à son père disparu. » « Avant de lire ce livre, je n'imaginais pas qu'il y avait autant de racisme à cette époque. » « Ce que j'aime, c'est que ça switche entre plusieurs styles de vie, entre la musique, sa famille et ses amis, et que le personnage principal évolue, malgré les difficultés, pour accomplir ses rêves. » « J'avais déjà lu un livre qui évoquait un célèbre musicien de jazz à cette époque-là, aussi je n'ai pas trouvé l'histoire si originale que cela. »
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> DES CHIFFRES OU DES NOMBRES
Le coffret de calculs en 3H compréhension du 0, de se familiariser avec ce nouvel outil. Il n'est pas nécessaire de réaliser toutes les fiches. C'est à vous d'estimer la pertinence de l'utilisation de ces fiches en fonction du niveau de vos élèves.
Le coffret contient 15 séries de calculs classées à l'aide de fruits
MOTS-CLÉS : AUTONOMIE • SENS Dans la chronique de décembre, nous nous étions attardés sur la signification du signe égal dans le coffret de calculs (chapitre Addition et soustraction, axe thématique Opérations , apprentissage visé 3). Mais la première question que je me suis posée face à ce coffret en tant qu'animatrice : « Est-ce que mes élèves doivent l'utiliser en autonomie ou mon apport est-il nécessaire ? » Puis ma seconde question fut : « Comment dois-je l'utiliser pour donner du sens auprès de mes élèves ? » Le coffret contient 15 séries de calculs classées à l'aide de fruits. Chaque série de fruits contient entre 5 à 15 fiches. L'élève possède un carnet pour y écrire uniquement les réponses. Les deux premières séries (banane +0 et raisin +1) permettraient, moyennant les difficultés inhérentes à la
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Nous avons noté deux indispensables à son utilisation : institutionnaliser l'écriture additive de l'AV1 avant de se lancer et commencer dès l'AV2 de ce même chapitre pour le travail de mémorisation du répertoire additif. Cet outil comprend deux grandes parties : la première concerne la mémorisation du répertoire additif jusqu'à 10 (de la série banane jusqu'à la série orange) et la seconde porte sur le calcul réfléchi (de la série abricot à la série myrtille). Il existe aussi une série dédiée aux calculs soustractifs : la série pastèque. Il est envisageable de travailler en parallèle des séries du répertoire additif en autonomie avec une série de calcul réfléchi imposée comme la série citron 10+. Pour apporter du sens aux calculs proposés à nos élèves, le travail d'investigation fut poursuivi et aboutit à la mise en valeur des liens entre ce coffret de calculs et les activités proposées sur la plateforme. Deux exemples : Les doubles avec la série poire : avant de se lancer dans cette série, il est recommandé de commencer par un travail de manipulation afin de comprendre la notion de double. A cette fin, pour ma part, j'ai utilisé la chanson J'ai dix doigts (Dominique Guérin – Christian Brogniart). Après un travail de mémorisation avec l'activité Presto avec les cartes
doubles (activité d'introduction de l'AV2), mes élèves ont commencé la série poire pour ensuite aller vers les séries 8 et 9 des dictées de calcul. J'ai pris la décision de réaliser la fiche « O -F18 Les doubles » en fin d'année, car elle est difficile en comparaison avec la série poire. 10+ avec la série citron : l'enjeu ici est d'additionner un nombre à 10. Comme précédemment, la plateforme propose une activité nommée 10+ dans l'AV3 qui est une activité d'introduction à réaliser avant la série du coffret. Pour ma part, la partie manipulation est réalisée à l'aide de pailles avec un dénombrement des jours du calendrier scolaire. Dans les dictées de calcul, vous trouverez des propositions avec 10+ pour les séries de 13 à 20. Afin d'y voir plus clair, un tableau récapitulatif entre le coffret de calculs et les activités a été réalisé et vous le trouverez sur le site de l'animation pédagogique. Je l'utilise régulièrement, car il m'aide à me repérer et à planifier mon travail. Pour conclure, je vous invite à utiliser ce coffret de calculs régulièrement tout en faisant du lien avec les autres activités afin de donner du sens aux apprentissages. Bien que dédié aux élèves de 3H, j'invite les collègues de 4H à aller guigner ce coffret dans les classes de 3H pour utiliser certaines fiches en début de 4H. Dominique Lacombre larpem@hepvs.ch https://animation.hepvs.ch/ mathematiques
Résonances • Mars 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
RUBRIQUES > DOC. PÉDAGOGIQUE
La migration sous l'angle de la documentation pédagogique MOTS-CLÉS : IMMIGRATION • VIVRE ENSEMBLE Le propos de l'enseignement de la citoyenneté est de contribuer à une meilleure compréhension du rôle des individus et des collectivités dans le monde actuel. En milieu scolaire, cet enseignement s'ouvre aux enjeux de société comme la migration. La migration est partout, elle bouscule nos habitudes et nos repères. Il est nécessaire de prendre conscience de la responsabilité citoyenne de chacune et de chacun dès le plus jeune âge. La Médiathèque Valais de SaintMaurice propose diverses ressources abordant les thèmes de l'immigration et du vivre-ensemble : Qui sont les migrants et les réfugiés ? : et toutes les questions que tu te poses pour comprendre les migrations dans le monde / texte de Bérangère Taxil et Emilie Lenain ; illustrations de Halfbob, Paris, Fleurus, 2019 Cote : 314.15 TAXI Tout le monde est là ? / [texte :] Anja Tuckermann ; [ill. : ] Tine Schulz ; trad. de l'allemand par Hélène Boisson, Genève, La Joie de lire, 2018 Cote : 316.62 TUCK Les réfugiés et les migrants / Ceri Roberts, Hanane Kai, Paris, Nathan, 2017 Cote : 314.15 ROBE
Résonances • Mars 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
Le cahier de Leïla : de l'Algérie à Billancourt / Valentine Goby et Ronan Badel, Paris, Autrement Jeunesse, 2014 Cote : 314.15(4)(091) GOBY Lecture suivie L'histoire d'Aman / Michael Morpurgo ; trad. de l'anglais par Diane Ménard, Paris, Gallimard jeunesse, 2015 Cote : LS H7-H8 HIST Kit pédagogique (+ accès en ligne) Tous différents, tous égaux : campagne européenne de la jeunesse contre le racisme, la xénophobie, l'antisémitisme et l'intolérance : kit pédagogique : idées, ressources, méthodes et activités pour l'éducation
interculturelle informelle avec des adultes et des jeunes / Réd. : Pat Brander... et al, Strasbourg, Conseil de l'Europe, 2018 Cote : 316.62(072) TOUS La Plattform Enfants du hasard, RTS, 2019, Sciences de l'éducation Permalien : https://laplattform.ch/node/19181 Martine Rouiller
Pour en savoir plus :
www.mediatheque.ch https://bit.ly/2QXIcY6 https://explore.rero.ch/fr_CH/vs
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> RECHERCHE
Attractivité et valorisation des titres de la formation professionnelle Le rapport intitulé Attractivité et valorisation des titres de la formation professionnelle – Panorama de la formation professionnelle s'intéresse aux parcours des apprentis jusqu'au diplôme secondaire 2 et renseigne sur l'usage que les jeunes font de l'AFP et du CFC, en rendant compte de la situation des diplômés après 18 mois. L'originalité de l'étude réside dans la déclinaison d'un panorama général en 10 groupes de métiers pour l'AFP et 25 pour le CFC.
LES PRINCIPAUX RÉSULTATS METTENT EN RELIEF : Profils des entrants en apprentissage : une répartition toujours « genrée » des professions (fort attrait des jeunes hommes pour la construction et les métiers techniques, des jeunes femmes pour les domaines de l'art, de la santé ou du social). Attestation fédérale de formation professionnelle (AFP) : un engagement tardif dans la formation (8 % en moyenne commencent s risation des titre Attractivité et valo professionnelle de la formation Panorama de la
nelle
formation profession
Youssef Hrizi y François Ducre Rami Mouad Février 2020
l'AFP directement après le cycle d'orientation) et une double valorisation du titre. Si près de deux tiers des jeunes obtiennent l'AFP dans la durée théorique (deux ans), les trajectoires après l'AFP laissent entrevoir de fortes différences selon le secteur d'activité. On constate une entrée fréquente sur le marché du travail pour les métiers de l'horlogerie ou des soins communautaires, alors que d'autres jeunes (assistants de bureau notamment) s'orientent davantage vers un CFC. Certificat fédéral de capacité (CFC) : un diplôme aux usages multiples. Le diplôme de référence en Suisse semble remplir à la fois une fonction d'intégration et de qualification d'un public relativement précaire (notamment dans les métiers du bâtiment) et une fonction de requalification pour des jeunes dont le premier choix d'orientation s'est porté vers d'autres
études. En termes de valorisation, on observe de fortes différenciations selon les modalités de l'apprentissage : les apprentis ayant obtenu le diplôme CFC dans le cadre d'un cursus en école à plein temps se tournent davantage vers une poursuite d'études (essentiellement tertiaires ou de maturité professionnelle), alors que ceux issus du système dual rejoignent plus fréquemment le marché du travail. Extrait du rapport « Les jeunes Alémaniques privilégient plus fréquemment la voie professionnelle et l'on recense, dans le canton de Glaris, jusqu'à près de 78 % de jeunes qui rejoignent la formation professionnelle à l'issue de la scolarité obligatoire. Certains cantons romands connaissent des taux également élevés (Neuchâtel 60 %, Valais 63 % ; OFS, 2019a). »
www.ge.ch/actualite/effectuer-apprentissage-apres-20-02-2020
Autour du livre de Pierre Vianin : conférence et interview Pierre Vianin, enseignant spécialisé et professeur à la HEP-VS, a verni son nouvel ouvrage La supervision pédagogique (De Boeck, 2019), en donnant une conférence le 18 février dernier à SaintMaurice. Si vous voulez en savoir plus sur son livre et que vous n'avez pas lu l'interview de l'auteur dans Résonances en février dernier, voici le lien direct pour découvrir les réponses de Pierre Vianin : https://bit.ly/2PvnjT9
[Texte]
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Résonances • Mars 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
RUBRIQUES > DÉCALAGE
«Si j'étais…», version Michel Beytrison MOTS-CLÉS : PÉDAGOGIQUE • LUDIQUE Si j'étais un personnage de l'école valaisanne ? La force de l'école valaisanne est dans chaque enseignant, chaque responsable d'école, d'arrondissement, d'office, de service et de département. Si j'étais une date de l'histoire de l'école valaisanne ? 1962, une loi qui a ancré des principes aujourd'hui encore reconnus. Si j'étais une réforme scolaire ? L'ouverture des activités scolaires à tous les élèves, quel que soit leur genre. Si j'étais une branche au programme ? La musique, voire la pratique d'un instrument, dont la valeur a été négligée. Si j'étais une branche à ajouter ou à retrancher ? Les capacités transversales doivent trouver une place dans la grille horaire.
EN RACCOURCI Interview dans l'Educateur
Le Centre LEARN fête son premier anniversaire En octobre 2018, l'EPFL inaugurait un centre dédié aux sciences de l'éducation, visant à promouvoir l'innovation au niveau pédagogique et à répondre aux défis engendrés par la transformation numérique. Retrouvez si vous l'avez raté dans l'Educateur (11/2019), l'interview de son directeur, le professeur Francesco Mondada. www.educa.ch/fr/news/l-educateur
Résonances • Mars 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
Si j'étais une faute d'orthographe pas si grave ? Aucune faute n'est grave, si on la comprend. Si j'étais la principale qualité de l'élève idéal ? Il n'y a pas d'élève idéal. Chacun doit trouver le plaisir d'apprendre. Si j'étais une technique d'apprentissage ? La mémorisation, mais il faut apprendre à mémoriser. Apprendre à apprendre ! Si j'étais un projet d'établissement ? A intervalles réguliers, permettre les échanges de classes. Si j'étais une sortie scolaire ? A la découverte de la biodiversité d'une région durant une semaine entière. Si j'étais un souvenir d'école ? Se suspendre à la corde de la cloche de l'école rappelant aux copains le début des classes. Si j'étais un souvenir de récréation ?
Michel Beytrison, version élève
Les matchs de foot et les échanges des cartes Panini. Michel Beytrison adjoint et remplaçant du chef du Service de l'enseignement
EN RACCOURCI Hors-série numérique de janvier
D'un « Si j'étais » à l'autre Et si l'on jouait des échos entre la version papier et le site compagnon de Résonances ? Dans l'édition numérique de janvier 2020 (Pépites de l'école valaisanne), vous pouvez lire les réponses au « Si j'étais » de David Rey, enseignant au CO de Derborence à Conthey et président de l'AVECO, d'Alexandra Zwahlen, enseignante spécialisée à Collombey-Muraz et membre du Conseil de rédaction
de Résonances, ainsi que celles de Gilles Fellay, maître professionnel à l'EPCA de Sion et membre du Conseil de rédaction de Résonances. https://bit.ly/2PhdMyQ
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> PUBLICATION
Représentations langagières, enseignement et apprentissage Des mots et des langues qui nous parlent… Nous parlons en utilisant des mots, des mots qui appartiennent à des langues, des mots qui se prononcent de différentes manières, des mots qui suscitent en nous des images, des émotions, parfois aussi des sentiments de rejet… Comme toute création humaine, les mots et les langues engendrent des représentations chez les sujets qui les utilisent, qui les apprennent, qui les enseignent. Quelles sont ces représentations ? ? VéhiQu'est-ce qui les façonne culent-elles des stéréotypes et des ? Et quel impact ces repréjugés présentations ont-elles sur l'apprentissage des langues ? Cet ouvrage aborde ces questions et bien d'autres encore, dans des contextes diversifiés. Il vise également à
ouvrir quelques pistes didactiques à l'intention des différents publics concernés. Virginie Conti, Laure Anne Johnsen et Jean-François De Pietro (dir.) (2019). Des mots et des langues qui nous parlent... : représentations langagières, enseignement et apprentissage. Neuchâtel : IRDP. Citation extraite de l'article de Daniel Elmiger « Quel est ainsi le rôle de l'école dans le développement des représentations et des attitudes ? A mon avis, il est difficile de répondre à cette question. Peut-être vaut-il mieux la poser différemment : quel n'est pas son rôle ? Il me semble que son but ne doit pas être la “transmission” de représentations ou d'attitudes positives, car celles-ci sont plutôt un résultat de l'apprentissage, pas son objectif premier. Mais l'école peut – et doit – être consciente qu'elle agit sur les représentations et qu'elle peut contribuer à les remettre en question, notamment lorsqu'elles s'avèrent nuisibles pour l'élève, par exemple s'il ou elle se représente comme mauvais·e apprenant·e ou si la langue cible est perçue de manière trop négative : dans ces cas, un travail de remise en question des représentations et attitudes peut s'avérer utile. »
EN RACCOURCI Dossier thématique et revue
Le climat ne laisse personne de glace C'est quoi le changement climatique ? Quelles en sont les causes ? Quel est le rôle des humains et comment peut-on l'atténuer ? Ces questions, et bien d'autres, trouvent réponse dans la nouvelle et large offre pédagogique sur le climat proposée pour la scolarité obligatoire et le secondaire 2. Le dossier thématique, élaboré par quatre hautes écoles pédagogiques ainsi que la revue ventuno sont disponibles en ligne. https://www.education21.ch/fr/climat
C'était écrit il y a 100 ans Lien vers le numéro https://bit.ly/31BxDh7 Lien vers les archives complètes www.resonances-vs.ch https://bit.ly/2qPNOoZ
Commander le document : www.irdp.ch/institut/motslangues-nous-parlent-3183.html
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Résonances • Mars 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
RUBRIQUES > ÉDUCATION MUSICALE
Improvisons MOTS-CLÉS : PISTES • PER • ARTS
REPRODUCTION DU MODÈLE Nous avons la chance, sous nos latitudes, de pouvoir assister à de nombreux concerts, que ce soient des chorales diverses, des fanfares et des harmonies, des orchestres classiques. A la télévision récemment, nous avons été fascinés par l'interprétation des jeunes talents dans Prodiges, l'émission de France 2. Il en va de même pour nos classes : apprendre des chansons et les interpréter. Le point commun entre toutes ces interprétations est de tendre à la perfection en respectant les partitions adéquates de manière fidèle, condition sine qua non.
LE JAZZ DE LA LIBERTÉ : SENSIBILISATION En revanche, si nous nous attardons sur le jazz, c'est l'improvisation qui est le fondement principal. Et c'est cet aspect-là que nous voudrions proposer de mettre en valeur dans nos classes, aspect parfois oublié, mais qui fait partie pourtant du Plan d'études romand1. Dans un premier temps, nous vous proposons de faire découvrir aux élèves des standards du jazz2 et de repérer les instruments solistes et leur interprétation. Rappeler aux élèves que l'improvisation n'est pas écrite et peu donc changer selon l'humeur des solistes.
QUELQUES PISTES (POUR DONNER UN NOUVEL ÉLAN…) Nous nous référons à l'article de décembre 2015 de ce mensuel3, mais aussi aux nombreux documents qu'on peut trouver dans divers ouvrages.
Résonances • Mars 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
1. La voix Jouons avec la voix… (exercices collectifs) Cluster : sur une même voyelle, les élèves chantent la note qu'ils veulent ; au signal de l'enseignant, les élèves changent de hauteur de note. Cluster : même exercice avec des onomatopées. Jouons avec la voix… (exercices individuels) Se passer une mélodie : sur une syllabe, à tour de rôle, l'élève invente une petite mélodie (chaîne mélodique).
« L'improvisation peut changer selon l'humeur des solistes. » 2. Le corps Percussion corporelle collective : au signal, les élèves inventent chacun des frappés (mains, cuisses…) en même temps pour créer une ambiance. Percussion corporelle individuelle : à tour de rôle, l'élève invente des frappés sur une pulsation donnée, ou non (chaîne rythmique). 3. La voix et la parole Cluster : sur une phrase commune, les élèves, au signal, inventent chacun une mélodie en même temps. Se passer une phrase mélodique : en utilisant la même phrase ou une phrase différente, chaque élève invente une mélodie (chaîne mélodique). Se passer une phrase mélodicorythmique : en utilisant la même phrase rythmée ou une phrase différente, chaque élève invente une mélodie, sur une pulsation donnée (chaîne mélodico-rythmique).
La musique corporelle permet aux élèves d'inventer et d'improviser avec le premier instrument de musique qui est le corps
On peut aussi amener les élèves à utiliser des instruments. On peut aussi leur demander (par groupes) d'inventer une chorégraphie sur une chanson. In fine, la création d'une chanson simple demeure un objectif majeur avec un accompagnement corporel ou instrumental et une petite chorégraphie. Ces apprentissages ont pour objectif d'atteindre les intentions du domaine Arts, à savoir : « Contribuer au développement et à la stimulation du potentiel créatif des élèves. » Jean-Maurice Delasoie Bernard Oberholzer Notes 1 www.plandetudes.ch/web/guest/ musique : A11, A21, A31 2 Nous vous recommandons Wynton Marsalis : https://youtu.be/ZBJ-MmTA-eU 3 « Osez l'improvisation dans le cadre d'une journée de formation » : https://bit.ly/366EuR2
https://animation.hepvs.ch/ musique
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> SPORT
La Patrouille des Jeunes pour tutoyer les sommets ENDURANCE, ESPRIT D'ÉQUIPE ET CONGÉ SPÉCIAL
Des parcours selon les catégories
MOTS-CLÉS : 10-20 ANS • ÉQUIPES DE 2
Le jeudi 30 avril prochain aura lieu à Verbier la 4e édition de la Patrouille des Jeunes (PdJ), manifestation réunissant des adeptes du skialpinisme de 10 à 20 ans. Avec la PdJ, le Département de l'économie et de la formation et les organisateurs aimeraient stimuler la relève, en profitant de l'infrastructure extraordinaire de sa fameuse grande sœur, la Patrouille des Glaciers (PdG). La PdJ se déroule sur le dernier tronçon de la PdG. Son organisation a été confiée à l'Association de soutien, de gestion et de promotion de la PdG, en collaboration avec les Départements de l'économie et de la formation (DEF)
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« La 4e édition de la PdJ aura lieu à Verbier le jeudi 30 avril prochain. » et le Département de la sécurité, des institutions et du sport (DSIS).
DES ÉQUIPES DE DEUX ET UN PARCOURS « DÉCOUVERTE » Par équipes de deux et sur quatre parcours différents et sécurisés pour les « Ecoliers », « Cadets » et « Juniors », les jeunes partiront des Ruinettes (2200 m) et franchiront deux montées, dont une avec portage. Les plus aguerris grimperont même jusqu'au sommet du col de la Chaux (2940 m). Pour la première fois, la PdJ accueillera des jeunes dès 10 ans sur le tracé « Découverte ». Tous terminent leur course en franchissant la mythique ligne d'arrivée de la PDG à Verbier.
Cette manifestation représente une magnifique vitrine pour le ski-alpinisme et pour le Valais. Elle est également une expérience par laquelle les participants démontrent leur camaraderie, leur endurance et leur esprit d'équipe, tout en découvrant des paysages alpins hors du commun. Tous les jeunes sportifs, néophytes ou confirmés, sont encouragés à s'inscrire d'ici le 19 avril 2020 via le site de la PdJ, en demandant également l'autorisation à leur direction d'école. La finance d'inscription s'élève à 20 francs et un congé spécial sera accordé – sur demande – pour participer à la course. Les participants auront également l'opportunité de louer, à un prix préférentiel, du matériel de ski-alpinisme performant dans des magasins de sport de l'Entremont et de Martigny qui ont accepté de participer à la réussite de ce projet. Patrice Clivaz Service de l'enseignement www.patrouilledesjeunes.ch
EN RACCOURCI Sciences humaines
Bonheur d'apprendre et d'enseigner Les Grands Dossiers de la revue Sciences humaines proposent une enquête sur ces profs qui changent l'école. Un numéro passionnant sur les innovations dans l'école. Sommaire détaillé sur https://bit.ly/2PgOpNr. www.scienceshumaines.com
Résonances • Mars 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
RUBRIQUES > ÉDUCATION PHYSIQUE
Prof d'EPS, un métier à plusieurs facettes MOTS-CLÉS : PROFESSION • ENSEIGNEMENT • JOJ • ORGANISATION Le Palladium de Champéry a accueilli durant deux semaines les compétitions de curling lors des JOJ 2020. Le Département de l'économie et de la formation a souhaité que des activités pour les classes valaisannes soient organisées dans ce contexte. Découverte du curling / Emmanuel Allaz et des étudiants HEP-VS
Sous l'égide de la HEP-VS, un groupe de travail s'est réuni à plusieurs reprises pour définir un concept clé en main comprenant plusieurs activités autour du vivre ensemble à réaliser sous forme de tournus. Au programme de ces journées : Atelier autour de la recherche DVA (détecteur de victimes d'avalanche) Parcours de frisbee-golf Equilibre coopératif sur slackline Initiation individuelle pour tous les élèves au curling Observation en tant que spectateur averti d'un match officiel de curling Au final, une trentaine de classes se sont inscrites. Emmanuel Allaz, prof d'éducation physique fraîchement diplômé, a été chargé par la HEP de la gestion de ce projet, ce qui a nécessité de grandes capacités organisationnelles, d'anticipation et de flexibilité : gestion du monde, des transports, aspects logistiques ou météorologiques (plans A-B-C). A titre d'exemple, l'activité de raquettes initialement prévue a dû
Résonances • Mars 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
être remplacée dans un court laps de temps en raison du manque de neige. Ces éléments démontrent une autre vision de la profession d'enseignant d'éducation physique qui ne se résume pas uniquement à enseigner dans une salle de sport après une formation universitaire et didactique à la HEP.
LA PLATEFORME D'INFORMATION POUR LES ÉTUDES DE SPORT EN SUISSE Les sciences du sport – vues comme une branche intégrative et axée sur la pratique – se caractérisent par la diversité de leurs approches disciplinaires. En Suisse, les possibilités de formation tertiaire dans le domaine du sport sont multiples et emblématiques du système éducatif fédéraliste. Notre pays, en effet, ne dispose pas d'un seul et même cursus de sport valable sur l'ensemble de son territoire, mais de 25 filières d'études (bachelor et master) axées sur le sport, la santé ou les sciences du mouvement. Huit établissements – sept hautes écoles et une haute école spécialisée – se partagent ces offres de formation. Les spécialisations proposées vont des sciences sociales et du
comportement aux sciences du mouvement en passant par l'économie, les sciences de la nature, la technologie et les sciences de la santé. De nombreux débouchés s'ouvrent donc aux étudiants dans différents secteurs professionnels : psychologie du sport, journalisme sportif, thérapie par le sport, tourisme (sportif), management du sport. Les filières d'études en soi n'habilitent pas à enseigner. La voie à suivre pour enseigner le sport aux degrés scolaires inférieurs passe par une haute école pédagogique (sans études de sport), tandis que celle menant à l'enseignement au degré secondaire 2 passe par un master en sciences du sport, suivi d'une formation didactique et pédagogique. Le site www.sportstudien.ch/fr donne un aperçu des différentes filières relatives à cette profession. Lionel Saillen
Bonus en ligne
Galerie d'images des JOJ www.resonances-vs.ch
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> CARTE BLANCHE
De Saint-Maurice à Brigue, en passant par la HEP-VS Les étudiants de la HEP-VS fréquentent l'institution de l'autre partie linguistique durant un semestre. Ils suivent les différents cours à Brigue ou à Saint-Maurice et effectuent un stage (durant les semestres 2, 3 ou 4) en immersion totale. Une formation intitulée « Culture et langue » accompagne ce « séjour » de six mois. Les différences entre les deux cultures sont régulièrement abordées durant les jours de rencontre et d'échanges. Fruit d'un enrichissement réciproque, les étudiants ont observé des différences de culture d'enseignement dans les établissements qu'ils ont fréquentés ; ils vous les livrent ici, en toute simplicité.
MOTS-CLÉS : CULTURE ET LANGUE • SÉJOUR LINGUISTIQUE Nous partîmes 500 ; mais, par un prompt renfort, nous nous vîmes 33 en arrivant au port. Brigue. Au fond de la vallée, nous pensions découvrir un Valais oublié par l'autoroute et le temps. Apportons quelques lumières à ce fond de vallée, qui n'en a plus vues depuis Stockalper. « Connaissez-vous l'éducation ? », demandons-nous à un badaud. « Ja, genau ! Etes-vous les éducateurs du Bas? » – « Oui da, badaud ! » répondons-nous d'une seule voix. « Montrez-nous l'école ! » Il nous indique poliment une colline d'où semble s'élever une bâtisse de pierres, près du palais du grand Stockalper. Nous gravissons la colline, puis débouchons sur une cour d'école remplie d'enfants et et là, stupeur ! de la joie courait partout. On y chantait, on grimpait sur les murs, se lançait la balle. Et, nouvelle stupeur ! des enseignants riaient ! Pourquoi le modèle d'enseignement frontal est-il prédominant dans la culture scolaire du Bas-Valais ?
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Nous ne pouvons pas affirmer que dans chaque classe les cours sont donnés de manière frontale. Pourtant, beaucoup d'étudiants bas-valaisans déclarent user volontiers du modèle frontal pour plusieurs raisons. D'abord, habitués à des cours frontaux depuis le début de leur scolarité, ils reproduisent ce schéma familier. Ils pensent également avoir un sentiment de contrôle sur les élèves et de stabilité plus importante lorsqu'ils « donnent » un cours. Cependant, les cours dispensés à la HEP préparent ardemment la génération suivante à ouvrir ses horizons et à varier sa pratique. Dans le Haut-Valais, l'enseignant semble souvent adopter une posture de lâcher-prise. Culturellement, la représentation de l'enfant semble être différente dans le Haut. L'enfant est capable et on lui fait plus confiance. Quelle est la différence entre le style d'enseignement dans le Haut et dans le Bas-Valais ? Nous avons remarqué une autre différence lors de notre stage. En effet, dans le Haut-Valais, le socioconstructivisme est davantage présent lors des séquences d'enseignement alors que dans le Bas-Valais, le transmissif
est plus présent. Les deux parties du Valais varient donc les modes d'enseignement mais à des fréquences différentes. Quelle est la différence à l'égard de la relation élève-enseignant (élèveenseignante) entre le Haut et le BasValais ? Une des différences marquantes pour nous durant notre stage a été la relation entre les élèves et l'enseignant. En effet, dans le Bas-Valais, il y a une plus grande distance entre les élèves et l'enseignant, contrairement au Haut-Valais où cette distance est moins importante. Dans le HautValais, la hiérarchie est perçue différemment. L'enseignant est moins en supériorité par rapport aux élèves. Le système est différent. La relation entre les élèves et l'enseignant doit être respectueuse sans instaurer une trop grande distance entre eux. Dans le Bas-Valais, cette relation respectueuse est également importante mais elle est parfois plus distante. En effet, le maintien de cette distance peut aider à garder un certain contrôle. Le fait de nommer et catégoriser les troubles des élèves, à la manière bas-valaisanne, porte-t-il mieux ses fruits ? Ne pas pointer les élèves du doigt permet de mieux les intégrer. Toutefois, nous pensons que le plus important est de prendre en compte la personnalité de l'élève ainsi que son ressenti. L'essentiel est qu'il se sente bien à l'école et dans le groupe classe, c'est pourquoi l'enseignant qui connaît ses élèves peut choisir ou non de nommer le diagnostic.
Résonances • Mars 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
RUBRIQUES
La plupart des élèves du Haut-Valais vont à la messe sur le temps scolaire. Pourquoi est-ce que les traditions religieuses semblent prendre autant de place dans le Haut-Valais ? Les petits villages du Haut-Valais semblent avoir gardé un sentiment communautaire très important, portant fièrement leurs traditions. Le nombre important de centres scolaires de petite taille, et leur présence dans la plupart des communautés, accentuent la transmission de ces valeurs intergénérationnelles. Plusieurs villages périurbain bas-valaisans présentent le même attachement aux traditions. Il semblerait que la différence ne soit pas pleinement culturelle mais
sociale, différence existant principalement entre les milieux urbains et ruraux. Nous pensons également que la messe ne fait plus partie du programme scolaire à cause de la grande diversité au sein des classes. En effet, beaucoup d'élèves, si ce n'est la majorité d'entre eux, ne sont pas catholiques. Il est donc illogique de leur imposer un moment religieux typiquement catholique et qui ne fait donc pas partie de leur religion et de leur culture.
Bonus en vidéo www.resonances-vs.ch
EN RACCOURCI Agence d'information agricole
Le matériel didactique édité en un dépliant L'Agence d'information agricole romande (AGIR) édite un dépliant qui présente l'ensemble du matériel didactique édité, avec une page détachable permettant de passer commande facilement. Celui-ci est destiné en priorité aux enseignants de tous les niveaux scolaires, mais aussi aux bibliothèques, aux centres de documentation, ainsi qu'aux personnes impliquées dans des activités pour les enfants. https://bit.ly/2vdCKYQ
Les étudiants en semestre d'échange en automne 2019 vous ont livré quelques-unes de leurs réflexions. Certaines différences relevées peuvent sembler anodines, cependant ce sont les éléments rapportés par les futurs enseignants, tels qu'ils les ont perçus. Dès lors, que vont-ils faire de leurs observations, quelle est la prochaine étape maintenant qu'ils ont observé, identifié ces différences ? Vont-ils les intégrer dans leur pratique et enrichir ainsi leur culture d'enseignement ? Sandra Schneider, en charge de la mobilité à la HEP-VS
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> FRANÇAIS
Inventaire des séquences de français à travers les 3 cycles MOTS-CLÉS : SÉQUENCES • GENRES • RESSOURCES Des ressources complémentaires aux moyens officiels existent, concernant la compréhension et la production de l'écrit et de l'oral. Afin d'en avoir une vision générale, l'animation de français propose un tableau récapitulatif par cycle. Dans chacun d'entre eux, toutes les séquences actuelles à disposition des enseignants sont répertoriées par genre, par degré et par moyen d'enseignement. Ces tableaux sont des aides à la planification et permettent de tenir compte de la verticalité d'un degré à l'autre. Pour rappel, un même genre de texte peut être travaillé à différents moments d'un cycle. Ces inventaires sont déposés sur le site de l'animation de français. Pour accéder à ce document, il est nécessaire de se loguer1. Il est à relever que ces inventaires répertorient entre autres les nouvelles séquences proposées par l'IRDP, qui sont disponibles sur le site du Plan d'études romand. Elles sont le résultat d'un travail d'actualisation et d'adaptation de séquences parues dans S'exprimer en français d'une part, de la mutualisation et de l'adaptation de séquences produites initialement
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dans différents cantons d'autre part. De nouvelles séquences vont prochainement y être ajoutées.
SÉQUENCES DISPONIBLES SUR LE SITE DU PER : Cycle 1 La lettre de demande (3e-4e) https://bdper.plandetudes.ch/ressources/5190 Cycle 2 Le compte rendu d'une expérience (5e-6e) https://bdper.plandetudes.ch/ressources/5189 La réponse au courrier des lecteurs (7e) https://bdper.plandetudes.ch/ressources/5083 L'exposé oral (7e-8e) https://bdper.plandetudes.ch/ressources/5082 Cycle 3 Le magazine audiovisuel (10e) https://bdper.plandetudes.ch/ressources/5478 Le guide touristique audio (9e-10e) https://bdper.plandetudes.ch/ressources/5459 Le Booktube (9e-11e) (prochainement)
EN RACCOURCI Bike2school
Se rendre à l'école Ce printemps, des milliers d'écoliers se rendront de nouveau à l'école à vélo grâce à bike2school. En participant à cette action de PRO VELO Suisse, les classes à partir de la 4e primaire récoltent des points et des kilomètres pendant quatre semaines et peuvent gagner de nombreux prix individuels et collectifs. Les inscriptions sont ouvertes jusqu'au 15 mai. www.bike2school.ch/fr
Animation de français Cycles 1-2-3 Note https://animation.hepvs.ch/francais > page d'accueil.
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RUBRIQUES > SECONDAIRE 2
Formation originale et inspirante autour des étudiants DYS au LCP MOTS-CLÉS : ÉTUDIANTS • ENSEIGNANTS • PARENTS A Sion, le Lycée-Collège de la Planta (LCP), faisant face, comme l'ensemble des écoles de tous degrés, à une hausse constante des élèves à besoins particuliers en lien avec les troubles DYS, a proposé une formation très complète et originale pour sensibiliser les professeurs, les étudiants DYS et leurs parents. Les bénéfices se situent à différents niveaux.
UNE IMPLICATION DE L'ASSOCIATION DES PARENTS D'ÉLÈVES DU LCP Les professeurs intéressés ont pu bénéficier le 2 octobre 2019 d'une formation prise en charge au niveau des coûts par la HEP-VS dans le cadre de la formation continue. Un cours organisé en modules, et financé par l'Association des parents d'élèves du LycéeCollège cantonal de la Planta (APELP), a été proposé en soirée pour les parents (2 modules) et les étudiants (4 modules) entre le 16 octobre 2019 et le 12 février dernier. Ainsi que le relève Christian Roten, président de l'APELP, « ce projet correspond pleinement aux buts de l'association ». Et d'ajouter : « Le taux très élevé de participation démontre que cette sensibilisation répond à un réel besoin. » Romaine Crettenand, proviseure et responsable des étudiants DYS au LCP, a coordonné ce projet, en impliquant trois formateurs PIMO (cf. encadré p. 41), à savoir Martine Rossier, Mathieu Carruzzo et Cristina Gatti. Cette formation, cousue sur mesure pour chacun des publics séparément,
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Romaine Crettenand, proviseure au LCP, Mathieu Carruzzo et Martine Rossier, formateurs
était pour une petite part théorique, visant à donner des clés pour mieux comprendre les troubles DYS dans leur ensemble, mais aussi leurs spécificités (dyslexie, dysorthographie, dyscalculie, dysphasie, dysgraphie, dyspraxie) et ainsi percevoir les difficultés rencontrées au quotidien par les étudiants dans les diverses branches scolaires. La dimension pratique a ensuite été largement abordée, avec la présentation de divers outils et logiciels, le défi étant que les ordinateurs personnels des étudiants soient à terme équipés de programmes susceptibles de leur être utiles. « J'ai tout de suite pensé qu'il était important de proposer une formation complète en trois volets, pour que les enseignants, les étudiants et les parents aient une approche commune des troubles DYS », explique la proviseure. Et elle précise : « Nous voulions bien sûr respecter les étudiants qui refusent l'étiquette et ceux qui ont développé leurs propres
stratégies pour contourner les obstacles. »
UNE BOÎTE À OUTILS POUR LES ÉTUDIANTS, LES PARENTS ET LES ENSEIGNANTS L'objectif de la formation dispensée était de proposer des pistes concrètes, afin d'aider les étudiants à être autonomes, grâce à une boîte à outils enrichie permettant à chacun de trouver des lunettes adaptées à son trouble d'apprentissage. Dans le même temps, le fait de rencontrer d'autres étudiants ou d'autres parents confrontés aux mêmes questionnements a constitué un enrichissement indéniable pour les uns et les autres. Grâce à ces moments de partage, plusieurs étudiants et parents disent que savoir qu'ils n'étaient plus seuls les a soulagés. Les enseignants ayant participé à la formation semblent aussi heureux de cette initiative, car force est de
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y ait un suivi ces prochaines années avec les futurs étudiants DYS, sous une forme plus modeste, soulignant par ailleurs l'importance d'avoir une personne qui coordonne l'ensemble des mesures à l'intérieur de l'établissement, ceci afin d'éviter les inégalités de traitement. Et sur ce plan, il insiste sur l'importance du rôle de Guy Dayer, responsable de l'Office de l'enseignement spécialisé, qui a une vision d'ensemble encore plus large, puisque c'est lui qui valide les propositions de compensation des désavantages en garantissant l'équité des mesures entre les établissements. reconnaître qu'ils peuvent se sentir quelquefois déstabilisés par les mesures de compensation des désavantages. « Même si nous essayons de faire au mieux, les parents et les étudiants doivent accepter que nous ne sommes pas des spécialistes des troubles DYS », observe Romaine Crettenand. Elle espère qu'après cette formation, les étudiants investiront du temps pour découvrir et maîtriser les outils qui pourraient leur faciliter les apprentissages et ainsi gagner en autonomie, car de son point de vue, c'est ce qui donnera une plus-value à cette action sur la durée. Valérie Beney, professeure de français, ayant dans sa classe cinq élèves diagnostiqués DYS, considère que l'effet groupe constitue un avantage dans la prise d'autonomie, puisqu'ils viennent parfois ensemble un peu plus tôt ou partent un peu plus tard, et peuvent ainsi partager plus facilement leurs astuces d'apprentissage. Elle constate que les faiblesses des élèves DYS sont compensées par des atouts qu'ils ont tendance à ignorer : « Ils sont souvent meilleurs que les autres à l'oral, aussi je les invite par exemple à réciter des vers du Cid. » A propos de la formation destinée aux enseignants, elle l'a appréciée, en raison des différents aspects abordés : « J'ai trouvé tout particulièrement intéressant de faire certains exercices un peu déroutants pour se mettre dans la peau des DYS et mesurer leurs difficultés. »
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Pour Romaine Crettenand, si la formation a clairement été un succès, elle signale toutefois qu'idéalement « il aurait fallu mettre un peu plus l'accent sur des troubles DYS moins fréquents que la dyslexie et la dysorthographie ». Martine Rossier, enseignante spécialisée et coordinatrice du projet PIMO, note que le résultat du sondage réalisé auprès des étudiants est réjouissant, puisqu'en majorité, outre la découverte d'outils, ils disent avoir amélioré grâce à ce cours leur sentiment d'appartenance au groupe et leur estime d'eux-mêmes. Francis Rossier, recteur du LCP, souhaite qu'il
Une telle formation en trois volets mériterait assurément d'être exportée dans d'autres écoles du secondaire 2 et d'autres écoles obligatoire, pour aider les élèves DYS à mieux apprendre et atteindre les objectifs du programme, par d'autres chemins, en gagnant en autonomie. En outre, certaines stratégies pour apprendre à apprendre et mieux s'organiser seraient utiles à tous les élèves, à tous les parents et évidemment aussi à tous les enseignants. Et si de ce projet novateur naissait une ambition plus large encore ? Nadia Revaz
TÉMOIGNAGE Eloïse et sa maman Carole Pierrehumbert Heuri Eloïse, en 2e année du collège, a été diagnostiquée juste avant le début de la formation au LCP. Jusqu'en 2e année du CO, aucun problème n'avait été repéré. « Je m'étonnais pour ma part du fait que son orthographe ne s'améliorait pas et qu'elle ne lisait jamais en dehors de ce qui était exigé en classe, néanmoins ses résultats scolaires me rassuraient », confie sa maman. Ensuite, en 1re année de collège, Eloïse a éprouvé quelques difficultés, sans trop savoir pourquoi. Le diagnostic est intervenu cette année, après que sa professeure de français ait émis l'hypothèse d'une dyslexie. « Les soirées de formation m'ont redonné espoir, car maintenant je connais davantage mes forces et mes faiblesses et j'apprends à trouver de nouvelles stratégies adaptées à mes difficultés, en dosant mieux mes efforts », s'enthousiasme Eloïse. Sa maman a jugé pour sa part très utile d'avoir des informations pour comprendre les troubles DYS et découvrir des pistes, notamment organisationnelles, susceptibles d'aider sa fille, en cherchant dans de nouvelles directions. Elle estime par ailleurs judicieux qu'étudiants, parents et professeurs aient les mêmes informations. Eloïse constate que ces cours suivis par les étudiants, les parents et les enseignants améliorent le dialogue tant à la maison qu'à l'école.
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RUBRIQUES
TÉMOIGNAGES Marie et sa maman Fabienne Délèze Constantin Marie est en 1re année du collège et a été diagnostiquée dyspraxique et dysgraphique très tôt, lors de l'apprentissage de l'écriture. « Ma première ergothérapeute m'a donné beaucoup de conseils qui m'ont bien aidé », explique l'étudiante. Son parcours s'est ensuite déroulé sans trop de problèmes, hormis un passage difficile, avec un enseignant qui refusait le principe de compensation des désavantages. Marie et sa maman ont trouvé formidable qu'une institution scolaire, et de surcroît du secondaire 2, mette en place une formation pour les étudiants, pour les parents et pour les enseignants, signifiant une reconnaissance des troubles DYS. « Grâce à ces cours, j'ai pu découvrir qu'il y avait d'autres élèves DYS au collège, mais par contre la plupart des outils présentés étaient utiles pour les dyslexiques et les dysorthographiques », commente Marie, qui a toutefois repéré des astuces pour améliorer son organisation. Sa maman a quant à elle trouvé déjà bien que la partie théorique évoque la dysgraphie et la dyspraxie, une réalité encore trop ignorée. En classe, Marie apprécie les efforts de certains professeurs, dont en particulier sa prof d'anglais qui, par exemple, agrandit l'espace pour les réponses. Un groupe d'élèves DYS d'une même classe Quatre garçons, en option « maths fortes », ont accepté de donner leur point de vue sur la dynamique du groupe DYS, puisqu'ils sont dans la même classe, en 2e année. Deux d'entre eux ont été diagnostiqués alors qu'ils étaient déjà au collège. L'un des quatre étudiants s'étonne que ces outils ne soient pas présentés à l'école obligatoire, estimant qu'ils lui auraient surtout été utiles bien avant. Certains préfèrent les stratégies utilisables avec un papier et un crayon, aussi ils ont trouvé que les pistes proposées étaient peut-être trop orientées ordinateur. En classe, le groupe DYS se sent assez uni, sans avoir l'impression d'être à part. Ils ont juste une difficulté au niveau de la lecture et de l'orthographe à surmonter un peu différemment. Côté aménagements en classe, ils souhaiteraient un peu plus d'harmonie entre les enseignants, par exemple au niveau du temps supplémentaire accordé, et ne seraient pas défavorables à davantage d'évaluations à l'oral, surtout en langues étrangères où ils rencontrent aussi des difficultés. Si les professeurs essaient de les aider, en augmentant la taille de la police de caractères par exemple, c'est déjà un bon point à leurs yeux, puisque cette attitude d'ouverture leur permet d'oser plus facilement dire ce qui les aide ou non.
EN RACCOURCI La Classe maternelle
Projets autour de la photo numérique La Classe maternelle propose dans son édition de mars 2020 deux projets autour de la photo numérique. Le premier se compose d'une succession d'activités, depuis la découverte de l'appareil jusqu'à la réalisation d'un roman-photo. Le second relate une séquence dont le but était la création d'un album mettant en scène les ours
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en peluche des enfants, et la mise en voix et en vidéo de cet album. A noter que dans cette édition, il est aussi question de quelques pistes d'exploitation à partir du livre-CD Mon p'tit yoga (éd. Formulette Jeunesse). www.laclasse.fr
Des pistes pour tous les degrés Dix outils pour les DYS via le centre ICT-VS https://bit.ly/39LA03w Test de lecture rapide https://bit.ly/2SSSLLV Police de caractère OpenDyslexic www.dafont.com/fr/opendyslexic.font
Pour en savoir plus sur la formation La formation pour les enseignants et les parentsétudiants a été organisée au LCP dans le cadre du groupe PIMO (Martine Rossier, enseignante spécialisée), en collaboration avec des personnes-ressources (Mathieu Carruzzo et Cristina Gatti), dans une optique de la conception universelle des apprentissages. La logopédiste Anne Rossier Grond est intervenue dans la formation destinée aux enseignants. troublesdys.outils@gmail.com
EN RACCOURCI Cahiers pédagogiques
L'aventure de la géographie Comment faire aimer et étudier une géographie vivante, qui ait du sens, qui permette de comprendre le monde et d'y agir en citoyens actifs ? Comment, de la maternelle à l'université, faire entrer nos élèves dans les deux dimensions fonctionnelle et symbolique de l'espace à travers des démarches prospective et imaginaire ? Le dossier des Cahiers pédagogiques de février 2020 livre des éléments de réponses intéressants. www.cahiers-pedagogiques.com
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> SCIENCES DE LA NATURE
Osons sortir en ville faire des sciences de la nature ! MOTS-CLÉS : CURIOSITÉ • LOUPE • CARNET • CRAYON Nous imaginons souvent que pour faire des sciences de la nature avec nos élèves, nous avons besoin de grands espaces verts comme une forêt, une prairie, un grand jardin… Et que, par conséquent, il paraît difficile de faire des sorties « nature » en plein centre d'une ville. Et pourtant…
QUELS SONT LES COINS DE NATURE EN VILLE ? Ouvrir son regard, voir la ville autrement, c'est là que tout se joue. Habituellement, ce sont principalement les constructions, les commerces, l'architecture qui attirent notre regard en premier. Lors d'une balade, prenons le temps de chercher les coins de nature en ville : un parc avec des arbres, de la pelouse, des fleurs ou alors une petite rivière qui la traverse, un vieux mur végétalisé, une terrasse, des arrangements floraux sauvages ou entretenus… Le choix est vaste. Arrêtons-nous un instant sur les vieux murs.
Des photos pour garder une trace
qui en nourrissent d'autres à leur tour : araignées, lézards, oiseaux… Ensemble, ils forment un mini-écosystème complexe et intéressant à observer et à étudier. Une vraie jungle miniature. Certains murs abritent même des espèces rares qu'il est important de préserver en évitant des nettoyages trop abrasifs, des restaurations inappropriées ou encore des destructions. Le climat sur les murs peut parfois être rude : chaleurs extrêmes, grande sécheresse, ce qui met souvent les organismes y vivant à pénible épreuve.
FAIRE DÉCOUVRIR CETTE BIODIVERSITÉ INCROYABLE À NOS ÉLÈVES AVEC LES LUNETTES DU SCIENTIFIQUE Mettre en place une démarche scientifique autour des murs de sa ville est une activité intéressante pour les élèves de tous les âges (même des adultes) mais concentrons-nous sur les élèves du cycle 1 en leur posant une question de départ : y a-t-il de la vie sur les vieux murs ? Les élèves peuvent donner leurs hypothèses sous forme de dessins ou
DES MURS VIVANTS Toutes les villes abritent quelques vieux murs en pierres apparentes, qui parfois illustrent un pan de l'histoire, du patrimoine historique ou purement esthétique. Néanmoins, ils regorgent d'une grande biodiversité. En effet, toutes sortes d'organismes y vivent, comme des mousses, des lichens, des champignons, des fougères, des plantes qui fournissent une nourriture abondante et variée à de nombreux animaux, comme des insectes, des araignées, des escargots,
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Exemple de mur végétalisé
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RUBRIQUES guides de détermination, de vidéos… Cette étape permet aux élèves non seulement de se référer à des sources pour argumenter leurs propos mais aussi de comparer ce qui a été observé avec ce que les scientifiques ont rapporté dans les livres. Et finalement, à travers cette courte activité « nature », les élèves entrent progressivement dans la démarche scientifique (MSN 15). L'enseignant aura initié ses élèves à une manière de penser le monde en passant par l'exploration de l'unité et la diversité du vivant (MSN 18). De plus, il aura ouvert leur regard sur la ville et la mini-biodiversité qui s'y trouve. Biodiversité sur mur
oralement. Dans ce moment primordial, l'enseignant encourage l'envie de comprendre, la curiosité et le questionnement, laisse un moment de réflexion et d'expression libre, écoute ses élèves afin de percevoir ce qui est connu ou non et enfin veillera à garder une trace des éléments de réponse. Comment prouver ce que l'on dit ? Une exploration sur le terrain s'impose. Les élèves, munis de loupes, d'un carnet d'observations et d'un crayon, se rendent vers un mur de leur ville afin de faire une observation détaillée et de relever des éléments de réponse. Durant cette phase sur le terrain, la sécurité en bord de route est primordiale et doit être discutée avec tout le monde. Si le mur choisi regorge de mousses ou de lichens et que tout est sec, l'expérience décrite ci-après permet de dévoiler un spectacle inattendu au travers d'une loupe, un spray d'eau en main : Choisir une mousse très sèche et l'observer à la loupe. L'arroser avec le spray abondamment. Observer ce qu'il se passe avec la loupe après arrosage : les feuilles absorbent l'eau, se déploient et redeviennent vertes en quelques secondes. Impressionnant, voire magique.
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L'expérience peut être renouvelée à volonté sur toutes les mousses du mur. Et en peu de temps un mur gris redevient vert. Garder une trace de cette expérience avec des photos avant-après permettra aux élèves de l'expliquer aux parents. De retour en classe, les élèves pourront refaire un dessin ou simplement un inventaire collectif de ce qu'ils ont observé, ce qui permettra de répondre à la question de départ. Bien sûr, l'expérience de la mousse y tiendra une bonne place si elle a pu être menée, mais on aura tout le reste de la récolte, notamment les végétaux, qui sont aussi « vivants » que les animaux. Des photos prises lors de la sortie, commentées par les élèves, pourront illustrer une affiche qui permettra d'institutionnaliser ce qui est essentiel à retenir. Conformément à MSN 18, on veillera à montrer l'unité et la diversité du vivant, par exemple : sur un vieux mur vivent des plantes et des petits animaux, ou encore : les plantes ont besoin d'eau mais certaines arrivent à résister à la sécheresse (mousse).
ET ENSUITE ? A la fin de l'enquête, l'enseignant peut apporter des suppléments d'informations sur le sujet au travers d'images, de livres documentaires, de
Sortez de votre classe, partez en expédition dans votre ville et explorez vos petits coins de nature… Ouvrez bien les yeux ! Bonne balade et bonne expérimentation à vous. L'animation est à votre disposition pour vous accompagner dans vos démarches, les mardis et jeudis ! N'hésitez pas à prendre contact !
Pour plus d'informations Animation SN et SHS Cycle 1 Corinne Michellod 079 714 79 20 corinne.michellod@hepvs.ch
Le saviez-vous ? Cette eau en abondance sur la mousse pourrait réanimer le tardigrade, un animal impossible à voir à l'œil nu, qui se singularise par de super-pouvoirs. En effet, il a des capacités exceptionnelles en vivant au ralenti : il peut notamment résister à des températures extrêmes de chaud ou de froid, voire revenir à la vie après de nombreuses années. Vidéo explicative : https://youtu.be/v5ZFJdHXUtg
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> CPVAL
Processus de placement chez CPVAL MOTS-CLÉS : FORTUNE • INVESTISSEMENT • RENDEMENT Si la gestion de fortune n'est pas une science mais un art, seul un processus de placement bien établi permet à une Caisse de pensions d'atteindre les objectifs qu'elle s'est fixée en la matière. Ce processus est donc l'instrument de pilotage le plus important pour administrer la fortune d'une Caisse. Les Caisses de pensions ont pour mandat légal d'investir la fortune de leurs assurés et bénéficiaires de rentes de manière responsable et dans le seul intérêt de ces derniers. Elles doivent ainsi s'efforcer de générer un rendement qui permette de les protéger contre les conséquences financières de la vieillesse, de l'invalidité et du décès. Et cela en « limitant toujours les risques de manière adéquate ». Elles doivent en outre garantir que les prestations promises puissent être versées à tout moment.
SOUPESER CHANCES ET RISQUES Au niveau de la gestion de fortune d'une Caisse de pensions, cela signifie qu'il convient de se demander pour tout placement si le rendement attendu justifie les risques de perte encourus. Cette démarche nécessite des processus et des responsabilités clairement définis, des instruments de contrôle pertinents, ainsi que des gestionnaires de fortune hautement qualifiés et intègres, donc un processus de placement bien structuré et mis en œuvre régulièrement.
LE PROCESSUS DE PLACEMENT DE CPVAL Malgré les conséquences liées à la réforme (création de deux sous-caisses),
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Les Caisses de pensions ont pour mandat légal d'investir la fortune de leurs assurés et bénéficiaires de rentes de manière responsable et dans le seul intérêt de ces derniers
le processus de placement va être identique aussi bien dans la Caisse fermée que dans la Caisse ouverte. Il comprendra plusieurs sous-processus et étapes définis pour chaque décision à prendre en lien avec la gestion de la fortune – qui s'élève actuellement à quelque 4,6 milliards de francs – quand, comment et par qui elle doit être prise. De même, il prévoit les modalités, la fréquence et les personnes chargées de la révision de la stratégie de placement, et cela dans le cadre d'une approche top down qui s'élargit du mandat de prestation à la politique et à la stratégie en matière de placement pour finir au niveau de la gestion des portefeuilles individuels. Les organes de décision impliqués dans le processus de placement sont le Conseil d'administration (organe de conduite stratégique), la Commission de placement (organe de conduite
tactique) qui gèrera les portefeuilles des deux Caisses, ainsi que la Direction en charge d'appliquer les décisions.
UNE POLITIQUE DE PLACEMENT À LONG TERME Afin de garantir que la politique de placement à long terme repose sur une même compréhension de la gestion de fortune et sur une volonté commune, CPVAL a établi une stratégie en matière de placements. Celle-ci prend une importance toute particulière dans les périodes difficiles. Elle sert alors de repère et permet de faire face aux exigences accrues sans céder à la tentation d'une réaction procyclique, surtout dans un environnement difficile. La politique de placement tient compte des évolutions à long terme sur le plan économique, démographique, réglementaire ainsi qu'au niveau des entreprises. C'est pourquoi CPVAL analyse les tendances
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RUBRIQUES sur le long terme et identifie des scénarios potentiels, tant principaux que secondaires. Le scénario principal, jugé le plus probable, servira de base pour définir, dans le cadre d'une procédure de sélection structurée, les catégories d'actifs dans lesquelles elle devra investir ou desquelles elle devra se désengager à longue échéance. Ces catégories d'actifs (ici non pondérées) sont actuellement les suivantes : marché monétaire, obligations en CHF, obligations en monnaies étrangères, obligations convertibles, investissements en dette privée pour ce qui est des valeurs nominales, et actions (Suisse, pays industrialisés, pays émergents), immobilier (Suisse, international) ainsi que métaux précieux et matières premières pour ce qui est des valeurs réelles.
DÉFINIR UN BUDGET RISQUE Parmi les grandes orientations qui sont formulées au niveau de la politique de placement à long terme figure aussi la définition d'un budget risque, en fonction de la capacité de risque propre à chaque Caisse de CPVAL. La révision de cette politique et les éventuelles décisions concernant son adaptation relèvent du Conseil d'administration de la Caisse, l'organe suprême de CPVAL. La révision a lieu environ tous les trois ans, afin de tenir compte au mieux de l'évolution des marchés.
LA STRATÉGIE DE PLACEMENT (PROCESSUS ASSET-LIABILITYMANAGEMENT) Au niveau de la stratégie de placement, le rapport entre rendement et risque est établi au moyen d'une étude Asset-Liability-Management (ALM). Par ALM, il faut entendre l'ajustement et le contrôle des interdépendances entre le côté « actif » et le côté « passif » du bilan, de même qu'entre la structure et l'évolution attendue de l'effectif des assurés. Le but d'une analyse ALM est de définir une stratégie de placement alignée sur les objectifs de prestations ainsi que sur la capacité de risque et la propension au risque de la caisse
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de pensions. Dans le cadre de ce sous-processus, les caractéristiques de rendement-risque de chaque catégorie d'actifs sont évaluées séparément. Les primes de risque ayant un comportement cyclique, les réflexions portent sur un horizon à la fois long (dix ans) et moyen (trois à cinq ans). Tandis que les attentes en matière de rendement à moyen terme intègrent les cycles conjoncturels, les attentes pour le long terme s'appuient davantage sur les hypothèses d'équilibre. Des hypothèses sont également formulées sur l'existence ou non, et le cas échéant, la nature des corrélations entre les principales catégories d'actifs.
« CPVAL observe un cloisonnement strict entre conseil, décision et contrôle. »
interviennent divers acteurs tant internes qu'externes dans la mise en œuvre et la surveillance des mesures. Parmi eux, citons la banque dépositaire, la Direction dans son rôle d'investment controller et l'organe de révision. Ce bref survol du processus de placement de la Caisse peut tout au plus sensibiliser à sa complexité. Mais en même temps, il est la preuve qu'en se dotant d'un instrument de pilotage approprié et en en faisant un usage responsable, il est tout à fait possible, même en période difficile, de générer des rendements et d'honorer le mandat qui nous est donné par la loi. Patrice Vernier
www.cpval.ch EN RACCOURCI Education numérique
MISE EN ŒUVRE DE LA STRATÉGIE DE PLACEMENT Les risques liés à la mise en œuvre sont en principe gérés de manière à empêcher tout dépassement du budget pour risque stratégique qui résulterait d'une mise en œuvre non conforme de la stratégie de placement au sein des différentes catégories d'actifs. Pour chaque catégorie d'actifs, on définit un benchmark aussi efficace que possible et on s'efforce par ailleurs de trouver une solution de backup, par catégorie, permettant de s'assurer que toutes les catégories d'actifs seront toujours suivies par les gestionnaires de fortune (internes ou externes) les mieux qualifiés. La Commission de placement est ainsi responsable de veiller à ce que le placement de la fortune soit effectué conformément aux directives.
Offre de formations Dès le printemps 2020, une nouvelle offre de formations labellisées « Education numérique » sera proposée par l'UNIL. Si préparer les professionnels de l'enseignement et de l'éducation à aider leurs élèves à relever les défis de la transition numérique est l'objectif principal de ces formations, d'autres corps de métier pourront également en bénéficier. Seront abordés des thèmes tels que : adolescents connectés, écritures numériques, enjeux sociaux et politiques d'internet, humanités numériques, présentation de soi à l'ère du numérique, transition numérique à l'école, littératie des données, etc. La liste des thématiques traitées sera étoffée continuellement. https://bit.ly/2Oq9KUe
SURVEILLANCE DE LA STRATÉGIE DE PLACEMENT Dans le cadre de la surveillance de sa stratégie de placement, CPVAL applique les principes de la meilleure gouvernance en observant un cloisonnement strict entre conseil, décision et contrôle. Dans ce processus
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> REVUE DE PRESSE
D'un numéro à l'autre d'échange d'étudiants. Mais le Brexit rebat les cartes. « Notre cas sera examiné uniquement Les classes d'étranger lorsque celui du Royaume-Uni sera traité », Une partie des Autrichiens relève Martina Weiss, secrétaire générale de craint que les classes swissuniversities. Voilà qui risque de resserrer le calendrier des spéciales pour élèves non négociations. germanophones deviennent des 24 Heures (22.01) « classes ghettos ». Dans tout le https://bit.ly/2U4uJji pays, quelque 6300 enfants sont dans des classes spéciales pour Education élèves non germanophones. Allume ta tablette L'expérimentation, lancée à la Depuis le lancement en 2014 de la campagne stratégique Digital rentrée 2018, est cependant Lëtzebuerg, le numérique et le digital se sont massivement à contre-courant de ce qui se développés au Luxembourg dans de nombreux domaines de la fait dans beaucoup de pays société, y compris l'école. Pour le meilleur ou pour le pire ? Le européens, qui privilégient numérique apporte-t-il une valeur ajoutée à l'enseignement et à l'immersion des nouveaux l'apprentissage scolaire ? Pour les différents intervenants, il n'existe arrivants. pas de réponse en noir ou blanc, car les études à ce sujet sont Tribune de Genève (20.01) souvent contradictoires. Pour Luc Weis, du Ministère de l'éducation https://bit.ly/396IKRx nationale, « plutôt que de veiller au temps que l'enfant passe sur sa tablette, il faut veiller à ce qu'il fait sur sa tablette : s'assurer qu'il Ministère de l'éducation l'utilise en tant qu'instrument de travail avec une approche active, Québec cherche et non pas qu'il la regarde passivement pendant des heures ». à attirer plus Le Quotidien (24.01) d'enseignants https://bit.ly/37GaPPC Le ministère signale d'ailleurs aux étrangers, qu'ils soient La pleine conscience enseignants ou non dans leur Ecole de culture pays, qu'il leur est possible de devenir enseignant au Québec. générale de Martigny A peine arrivés dans leur salle, Il rappelle que plusieurs les élèves d'une classe de formations sont reconnues à 2e année de l'Ecole de commerce l'international pour enseigner et culture générale de Martigny au Québec et que plusieurs s'installent pour un moment de parcours professionnels et « pratique attentionnelle » ou scolaires mènent au métier d'enseignant, d'autant plus que « pleine conscience ». La pleine conscience fait référence à l'idée les perspectives d'emploi dans le domaine sont excellentes en de porter son attention aux expériences du moment présent dans une attitude de non-jugement. De nombreuses études ont énuméré ce moment. Grâce à l'Accord des impacts positifs notamment sur l'attention, la concentration, la de libre-échange canadien, performance, le stress, la régulation émotionnelle, la résilience et, ils peuvent obtenir une par ricochet, sur la réduction des incivilités. autorisation d'enseigner au Le Nouvelliste (29.01) Québec. https://bit.ly/2uNuWga La Presse (22.01) https://bit.ly/38JzmDl
Autriche
Erasmus
Les jeunes Suisses reverront-ils Erasmus ? Berne devrait réintégrer dès 2021 le programme
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Société
Le retour de l'uniforme Cinq cents élèves de trois écoles élémentaires de Troyes (Aube) vont expérimenter le retour à une « tenue scolaire commune » pendant deux ans. Cette décision a été prise après une grande consultation lancée auprès de parents en juin 2019. Les vêtements seront
fabriqués par une entreprise locale. Un trousseau sera remis à chaque enfant, comportant : trois t-shirts à manches courtes, trois t-shirts à manches longues, un gilet à manches longues et un gilet à manches courtes. Les élèves pourront porter le bas qu'ils désirent. Ouest-France (31.01) https://bit.ly/2RX3XHZ
Numérique
A quoi ressemblera l'école de demain ? Comment enseignera-t-on dans trente ans ? Nos enfants apprendront-ils l'histoire ou le codage ? Aura-t-on encore besoin d'enseignants ? Les salles de classe vont-elles s'ouvrir sur le monde ? Les avancées dans les neurosciences bousculent toutes les certitudes en matière de sciences de l'éducation. La place des nouvelles technologies chahute les enseignants. L'enseignant a vocation à devenir un coach. L'Obs (05.02) https://bit.ly/39i94bK
Politique belge
Le ministre ne veut plus de marches d'écoliers pour le climat Le ministre flamand de l'Education Ben Weyts ne souhaite plus que les écoliers flamands descendent à l'avenir dans les rues pour réclamer plus d'actions politiques pour le climat. « Brosser des cours pour le climat, c'est brosser et l'on ne peut fermer les yeux làdessus », a commenté le ministre nationaliste dans une réponse à une question parlementaire. « En tant que ministre de l'Education, je veux décourager les écoliers
Résonances • Mars 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
RUBRIQUES de s'absenter de l'école de manière non autorisée », insiste le ministre. « On ne peut pas d'un côté déplorer la baisse de qualité de l'enseignement et ensuite encourager la pratique de l'école buissonnière. Il doit être clair que les mêmes règles s'appliquent à tous en toutes circonstances, et indépendamment de tout motif politique ou autre. » Les élèves qui participeront à des marches seront donc considérés comme absents de leur école ce jour-là. La Libre Belgique (5.02) https://bit.ly/2HohZML
Finances
La Suisse dépense plus pour l'éducation que l'UE Les finances publiques de la Suisse n'ont guère bougé en 2018. Par rapport à l'UE, la Suisse a dépensé proportionnellement plus pour l'éducation et moins pour la défense. Les dépenses ont augmenté de 1,7 % par rapport à 2017 pour atteindre 232,6 milliards tandis que la répartition est restée pratiquement identique, a indiqué jeudi l'Office fédéral de la statistique (OFS). Tribune de Genève (06.02) https://bit.ly/2OTZ2FT
Canada
Primaire : de bonnes bases pour l'avenir Dans les premières années du primaire, les élèves acquièrent des compétences qui influeront sur toute leur trajectoire future. Au primaire plus particulièrement, il est essentiel de travailler avec les enfants (surtout avec ceux qui ont des besoins particuliers) pour leur enseigner des stratégies d'organisation et résolution de problèmes. Comme ces compétences transversales à la réussite influeront sur tout le parcours scolaire des jeunes, beaucoup d'efforts sont mis lors des premières années du primaire pour rattraper les retards. Cet engagement aura
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des répercussions sur le taux de diplomation, un des indicateurs de la persévérance scolaire. Le Devoir (08.02) https://bit.ly/2OTMBd4
Santé
Le stress de performance « Stress de performance » ou « anxiété de performance » : les psychologues classent ce trouble anxieux parmi les phobies sociales qui toucheraient principalement les « premiers de la classe ». Des étudiants brillants qui ont tout réussi : concours, admission, oraux, examens et entrée dans une école d'élite. Et qui, progressivement, à la faveur d'un examen, d'un choix d'option, ou d'une fin d'année où il faut s'insérer sur le marché du travail, s'effondrent. Comme si l'édifice qu'ils avaient réussi à bâtir, cette forteresse imprenable de bonnes notes suivie d'une orientation impeccable, ne tenait plus à l'épreuve du passage à l'âge adulte. La machine à succès scolaire se grippe : impossibilité de rendre un exposé en temps et en heure, absentéisme fréquent, décrochage, isolement, dépression, prise de produits psychoactifs... Dans les grandes écoles, les enseignants et les psychologues constatent une demande croissante de consultations pour des motifs d'anxiété. Le Monde (12.02) https://bit.ly/2v5wDFY
Lecture
Charge mentale
Les enfants aussi en sont victimes Entre l'école, les devoirs et les activités extrascolaires, les plus jeunes subissent de plein fouet une pression qu'il leur est souvent difficile de gérer. Et l'ensemble des adultes présents dans l'entourage peuvent provoquer cette charge mentale. On cite les parents en premier, mais les professeurs, profs de sport ou de musique, membres de la famille élargie peuvent être à l'origine de ce mal-être. Les causes ? Elles sont multiples. Aline Nativel Id Hammou, psychologue clinicienne spécialisée dans le domaine de la famille, cite notamment le poids de l'éducation bienveillante (les parents ne veulent surtout pas frustrer leur enfant). Mais aussi l'importance de la réussite, la perception de l'enfance comme une période édulcorée et douce, incompatible avec la notion de charge mentale. Femina (13.02) https://bit.ly/31VsyR1
Défis éducatifs
Lire son bouquin à l'école
Conflit des écrans
La fin de la récré matinale retentit à l'Ecole de la Haute-Sorne (JU). Comme tous les jours depuis deux semaines, les élèves sortent, à côté de leurs cahiers, un livre. Et se mettent à le lire dans le plus grand silence. Tous les jours, pendant dix minutes, en classe tout le monde lit. Même l'enseignant. Même durant le cours de cuisine, on délaisse quelques instants les livres de farine pour les livres de papier. Les retours sont enthousiastes, ceux des profs d'abord. « Après ces dix minutes de lecture, les élèves sont beaucoup plus calmes et attentifs. Et si un prof a le malheur d'oublier la pause lecture, les élèves se chargent vite de le lui rappeler ! » Le Quotidien Jurassien (12.02) https://bit.ly/39879GI
Combien de temps par jour passé devant un écran pour les enfants ? Bien des soupers ont été gâchés par une dispute familiale sur cette difficile question. Et pourtant, ce « conflit des écrans » n'est que l'avant-poste de problèmes majeurs qui vont se poser aux parents dans leur mission éducative. Il suffit de regarder ce que la technologie actuelle met à disposition et de faire preuve d'un minimum d'imagination. Johan Rochel, vice-président de la Commission fédérale pour l'enfance et la jeunesse, pointe trois défis. Premièrement, la technologie met à disposition des parents des outils performants de surveillance. Deuxièmement, les parents seront confrontés aux nouveaux « compagnons » de leurs enfants. Troisièmement, les parents auront à la disposition toute une palette d'instruments les « aidant » dans leur mission éducative. Le Temps (14.01) https://bit.ly/37zSoLe
Revue des médias Classes flexibles
La fin des places fixes à l'école Fini les places fixes et les traditionnelles chaises en bois ! Les classes flexibles viennent de faire leur apparition dans certaines écoles du canton. Un nouveau mode d'enseignement qui offre aux élèves davantage d'autonomie et de liberté. Le tout avec de bons résultats à la clé. Canal9 (14.02) https://bit.ly/2P7OZNk
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i NFOS DIVERSES
Des nouvelles en bref
« Si les élèves ne dre peuvent appren re par votre maniè nezig d'enseigner, ense re dont leur de la maniè » ils apprennent. a
Ignacio Estrad
Le zoom santé du mois Projet valaisan Réseau d'écoles21
Exemple de bonnes pratiques du réseau à Grimisuat Le Réseau valaisan d'écoles21 (RE21) regroupe les écoles du canton soucieuses de développer une politique de promotion de la santé au sein de leur établissement de manière durable. Sous l'impulsion de la directrice et de la médiatrice, l'Ecole primaire de Grimisuat a entrepris les démarches pour devenir membre du réseau valaisan d'école en santé. Cette école aspire à entretenir un climat scolaire harmonieux avec son projet d'établissement : « Bien dans mon école ». Le groupe santé de cette école développe actuellement un projet de temps d'échange en classe. Vous trouverez davantage d'information sur ce projet en suivant ce lien :
Master en intelligence artificielle Imaginé en Valais, le master en intelligence artificielle, online et intégré en entreprise, a généré 26 emplois à forte valeur ajoutée entre octobre 2018 et janvier 2020. Un résultat qui répond aux attentes, avec 11 étudiants à la première rentrée et 15 à la deuxième, le 31 janvier 2020. Des étudiants qui occupent autant de postes spécialement créés en entreprise. De quoi donner raison aux fondateurs du projet : UniDistance, l'Institut de recherche Idiap et le Canton du Valais.
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HES-SO Valais-Wallis et Lonza
HEP-VS
Codirection ad interim Le Conseil d'Etat a nommé Fabio Di Giacomo et Peter Summermatter à la tête de la Haute école pédagogique du Valais (HEP-VS). Cette codirection ad interim est chargée de mener à bien les procédures d'accréditation institutionnelle, la mise en route de la nouvelle loi sur la HEP-VS et de ses ordonnances ainsi que le renouvellement des reconnaissances de la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l'instruction publique (CDIP). L'actuel directeur Patrice Clivaz, qui a fait valoir son droit à la retraite pour le 30 septembre 2020, épaulera jusqu'à son départ le chef du Service de l'enseignement dans la mise en place de projets scolaires liés aux grandes manifestations sportives et pour des missions intercantonales. www.vs.ch > Communication et médias
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Fabio Di Giacomo et Peter Summermatter
Lonza et la HES-SO Valais-Wallis ont conclu un accord de partenariat stratégique en janvier 2020. Ce partenariat a pour objectif de bâtir des compétences communes dans le domaine de la formation et de la recherche. Cette démarche fait suite à un travail de réflexion de plusieurs années et repose sur 5 axes stratégiques communs. https://bit.ly/37MZA6W
EN RACCOURCI Centre ICT-VS
Une mine d'infos Le site internet du Centre de compétences ICT-VS contient une mine d'infos intéressantes (enseigner, équiper, s'informer et sensibiliser). Partez aussi à la découverte des derniers articles publiés en bas de la page d'accueil et des dates des prochains événements. www.ictvs.ch
Résonances • Mars 2020 Mensuel de l’Ecole valaisanne
IMPRESSUM
Résonances MENSUEL DE L'ECOLE VAL AISANNE
fait parler de vous ! Pour vos annonces :
Résonances La revue Résonances, qui fait suite à L'Ecole valaisanne parue de 1956 à 1988, à L'Ecole primaire publiée de 1881 à 1956 ainsi qu'à L'Ami des Régens dont le premier numéro date de 1854, est éditée par le Département de l'économie et de la formation (DEF), via le Service de l'enseignement (SE). Edition, administration, rédaction DEF / SE – Résonances – Place de la Planta 1 Case postale 478 – 1951 Sion – Tél. 027 606 42 18 www.resonances-vs.ch Rédaction Nadia Revaz – nadia.revaz@admin.vs.ch – Tél. 079 429 07 01
Technopôle – 3960 Sierre info@schoechli.com Tél. 027 452 25 25
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Conseil de rédaction Laura Deladoëy, AVPES – www.avpes.ch Alexandra Zwahlen, AVECO – www.aveco.ch Bashkim Ajeti, Ass. Parents – www.frapev.ch Daphnée Constantin Raposo, SPVal – www.spval.ch Elodie Lovey, CDTEA – www.vs.ch/scj Gilles Fellay, AVEP – https ://avep-wvbu.ch David Hischier, HEP-VS – www.hepvs.ch Responsable des illustrations Jacques Dussez Parution Le 1er de chaque mois, sauf janvier, juillet et août. Délai de remise des textes Délai pour les textes : le 5 du mois précédant la parution. Abonnements Cf. encadré séparé ISSN 2235-0918
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« Oui j'aime les vaches », clame Philippe. « Je suis un éleveur de Reines au quotidien ! » Itinéraire d'un enfant « du coin », nourri par la passion de son père. Mis en images par le photographe Jean Margelisch. CHAPITRE 2 :
« L'alpage, c'est être proche de l'essentiel. » Cette passion, plutôt neuve, Sébastien l'immortalise avec son appareil photo, seul avec le troupeau. Venu de France, il découvre par hasard ce monde, surpris et impressionné par la capacité de cette race à combattre. « J'aime cette vache, sa manière d'être, son caractère. » CHAPITRE 3 :
L'Hérens, du néolithique à nos jours, les petits et grands événements de son histoire, sont détaillés par Jean-Yves Gabbud, qui a également cerné les témoignages de Philippe et Sébastien. D'une seule voix, ils expriment l'attachement aussi fort que mystérieux qui les relient à cette vache, objet de fascination, à la limite de la sacralisation dans notre région.
Philippe, Sébastien, Jean-Yves.
DES REINES ET DES HOMMES
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CHAPITRE 1 :
Trois hommes. Trois regards. Trois façons de vivre la vache d'Hérens. Philippe, Sébastien, Jean-Yves. Trois hommes. Une seule passion. Trois regards. Trois façons de vivre la vache d’Hérens. Une seule passion.
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