L'Ecole primaire 1923, supplément no 5

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Supplément

72 tographies. Tous les trois, en larmes, !es contemplent une à une. Dans celle-ci, le voilà, élégant et Hn, ]es bras cro;sés, une ha•:line à la main. Et cellelà où il écrit sous un abri de 'feuillage. Et celte autre. . . Et c'est ainsi jusqu'au bout. 'Et ils recommencent bien vi<te de revoir la série. Ils n'en hn:ssent pa.s. Ils tt'en finiront jamais ... ,Pourtant la voix du père s'élève, tremblante mais se rafiermissant à chaque mol: '_ Qu'il soit béni, le cher «vieux • c,ui nous donne cette ind:ciib:e consola !ion! ct, plus tard, quand nous pourrons aller. . . reprendre notre Bernard. . . nous le ramènerons lui aussi, œrfes! et nous les mettrons dans le même cimetière, côte à côte, comme l'aumônier nous dit .qu'on !es a mis là-ba3. !Puis il posa son doigt sur les .souiJlures héroïques du tutbe: .E·t nous ne séparerons jamais ~es· fleurs de Berna.rd de .ceci, dit-il. Et il remit les bruyères dans la :boîte fripée, sa lie, sa-crée· · . Alors Colette l'attire à elle silencieusement. S~n cœur se ;fend au souvenir de son frère mais elle décou'Vre 'à côté de sa douleur ' un immense 'Cha.grin au sou.venir du vieux ~illeul el, sur les grandes taches brunes, ses lèvres se posent tendrement. Vidor FEU. -----i~-----·

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Variétés ·LA T AiliUL!E HU.M,MNE EN SUISSE On a toujoull's a11lafdhé ·une grande in1,poi· <tance ·auoc st>atis~iques de la (ai11e humaine dans ~es divers pays, aux diÏfférents âges et selon 'les sexes. •L e jproiesiSeur P ittard , de Genève, a enlireaJris depu,is plusieurs années , iUille étude de la tai[le en Suisse. Av&. le COllJCours de MLle Ginsiberg, 'il a relevé 30,301 taillles •su~· les recrues du1 canton de Berne. La taill[e a été relevée en ronction de Ja diiVIisio.n ·géogtr'ajp'h~que des dis~riots, du classen1en11: Ues langues, des ao51Pects physiq~tes des œutons· (J.wa, Alpes, Plateau), de la qua-

lité géologique du ·soJ habité, de l'aHit.Ude des milieux sociaux et des condi:tions socia: les. vo:ci quelJques.;uns des résuJltrut-s obtenus: !La taille moyenne du œnton de Berne eS! de 1 mètre 652, œ qui dqJasse la moy~ne de ,Ja: Snùsse, 1 m. 629. Sutivant 1es grOI.l[)eS tingui·s·tiques, la taill· varie de 1 m. 654 dans les dis«ict.s alle: man(:ls, à 1 m. 661 dans Uest distri1ots fran. çais, et 1 m. 657 dans les districts mixtes. iUa faiÏ'lle moyenne vall1Îe suivant ta COI16ti. httion géolog~que du s.ol: Jura.s•sique, 1 m. 661; ftloys·dh, 1 m . 648; Nagel~luh, 1 m. 643. tLa tailffie diminue aNec l'altüude, du mohll jiU~qu·'à 1000 mètres. Dt' 400 à: 600 mètres, 1 m. 659; de 601 à 800 Œnètres, 1 m. 649; de 801 à 1000 mètres, 1 m. 645; au-dessus de 1000 mètres, 1 m. 646. lla taille autg~mente avec ·Ja den.siié de b popouftation. EJI'le varie également selon les l]j. Lieux sociaux; ·a'gricuHeulfs, 1 m. ~5; oo. merça:IÎ!s, 1 m. 664; pro[es·s.ions li!bérala 1 m. 695.

CHANTEZ POUR V1l.YtaE V.I EUX

!M. f'roissa11d, préparateur à la Sorton11t Œait en ce moment, à Paris, des conférences sur la « [>honothérapie » , méthode <jui con•siste à faire chanter les gens pour leur ren· 1cLre ou l}eur conl3·~nver la santé. En ellfèt, ·beat!COUp de chanteurs et de chan· teu.ses célèlbres ont atteint un âge très avancé. La Patti, par exemple, est niorte à 77 ans Mme Viardot à 8~ ans; .! 'Atboni à 68 us. La Malitbran fait eJQception à la règle puit qu'elle lfut emportée à 28 ans par une mala· die de ,poitrine. !Du ooltê des hommes, Du1pr;e z mourut à ans; .Fau.re à 84 ans; !Mario à 73 ans, etc.

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AJNNO!NDE: On demande •gouvernante aJ. tl em1a nde g.fuchant (sic) le français. (ÇliC doit pas être bien difiici.Ie à trouver.)

au 3i

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5 de

Le mois de Mai ;l1 a.i, le be·a u mois de mai a toujoun> in\Sipi.ré les poètes et Ies arbisifes. Tantôt c'est la nature en réveil que ['on dhante ou qrtœ l'on peint; tantôt c~.e~t l'.a'lrpélJgle, ae sont les oùsJeaux et Jeurs nid's; puis on représente .Les jeux et lies joies des enfants, J,es scènes des famnl:Les avec leurs viei111a\l.lds naj.eunisgaillihs ou letllfS maJades en retour de santé. Mai est '1e mois de Mlarie, et c'esit à ce titre p'lus ·encore que les poètes l'iQnt 5.alué et que les peintres -l'ont représenté, iJaiil!drs que les dha"étiens olllt des cérémonies lpM'Iticu[ièœs, dies prières abaque soir, des· chaiil!ts et des cantiques if.l'Our inv()quer et célébrer la VderJ2)e~Mlère et s·o n divin Enrfant, le pl~lls beau des enfan!Js des h'offii!lles. En~ant de Marie, enfant du paradis, disaient nos ,pères: c'est!: le larugaO'e de la tradition catholi-que. '"' En Mai ont lieu les p.remières commUIIlioru;, ~êtes dé'li.citeuses qui embaument les jeun·es existences et J.es familLes, qui « ~~enninent l'·âg,e g,racieux de l~enf1anœ et ·commencent l'âge non mo.iru; a'imable de 'l'adoilescence » , qui sont l'épanouissement des jeunes intelli,g•e nœs et ·l'.auror.e vraie de 118. vie chrétienne, avec La parfaite conscience et l1a !1CS!POnsabilité des actes.

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La Béatification de Thérése de l'Enfant Jésus

= Un joUŒ" - . c'était en 1S43, ii y a donc 80 ans aujourd')wi - un jeune homme venu de 'france arrivait ·en Suisse et p[enait le chemin du Valais. A St-'Manrice il vénéra les reliques des Marty.r s t!hébéens et implora leur prolectio·n. Ayant courageusement pour-

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,r Cc ole,, (19~3)

suivi sa route, il monta au Grand StBernafld. S'étant présenté au monastèr·e H sotlhcita la faveur d~être reçu com:me novice. On ne jugea toutefois pas à propos d'admettre sa demande; déj·à il avait 20 ans et ses études olassi•ques n'étaient pas commencées. Ainsi, comme il avait eu il 'intenüon de quil~er le mowle po'U[' servir Dioeu dans ses saniül:uaiŒ"es et ses dloîtres, il dut .renoncer à la carrière religieuse pour se oréer un foyer. Heun~ux refus! C'est grrâce à l'échec de cette démarche au St-'Bernard que 1'-E.g!Jise )Joss'ètie J'admiralie petite Stœur Thérèse de l'Entf:ant jésus. En effet, n'ayant pas eu la conso[a.fion de s'enrermer da[ls un couvent pour servir le Sei~eur, ce jeune homme rentra dans son pays, y trouva une excellent·e épouse et devint père de neuf enfanrts exemJl1aires, capables d'entonner ici-bas et de continuer à }amais dans le ·oiel ·les ·louanges du Très-Haut. Quatre sont mor1s très jeunes, charmantes Heurs terres•tres cueil1ies toutes fraîlclhes poll'r omer les j art:lins du paradis! Quatre autres, encM·e vivani'es, sont n~ligieuses. La cadeilte fut 1a petire Sœur Tihérèse qui, née Je 2 janvier 1'873, prit le voile des Carmelites à 1'5 ans et mourut en odeur . de sainteté le 30 Sept. 1897, soM à l'â•ge de 24 ans, au monastè!fe de Lisieux, dans le même asile de piété où l'une et J'autr.e de ses sœurs marchent !'>ur ses treces. :La cause d·e béatification a élté introduite de b'o nne heure à Rome, soit le 10 juin 191 4 déjà. Pie X, de sainte mémoire, .wait diit: «C'est une ·cause 6ui ira vite: » En effet, dans la Vi1t1e 'E:temellqe -on s'·est mis en fll'ais de grands préparatifs pour la cérémonie d'u 29 avritl. Alinsi seM placée dians le cata:l ogue d~ ·bienheureux ceHe que le S. Père appela " aa petite Thérèse, miracle de vertus et prodi~e de mira-


74 des.»

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15 Seulement . .. c'est horrillle à

dire, tell~

Ne semlblleJt-H pas que Sœurr Tlhérè- enfant si bien douée en tous pOints était vne se, à mesure qu'el~e sera mieux con- abomimulJle petite pan!!sseuse! - Elle iravaitlera plus trurd. · · eNe est si nue, .Plaira rparhwliè11ement aux enfants et J,eur servira de patronne? jeune!. . . Ne 1a tOUI11I1elltons pas, ~it Toute :jeune el1e mourut au moD!d~, sa mère, une pauvre maman bien frêle, souoomme captivée par la promesse dlVI- vent souftlfrante, et <;ui, ayant besoin !de re. ne: Ie royaume des deux est pour les >pos pour el'le-m~, s'imaginait que sa tH. enfants et ceux qui leur ressemblent. lette en avait besoin raurssi". Toujours hum1Jle et timide, attirée par iLe papa, très occu~ par son travail, se Ies charmes du diV'in Enfant Jésus, Œâichait bien de temps en temps, grondant e11Ie vourlut que son nom fût com\me in- tM'ar-ia, · ~ui monrtrant force petites filles séparaM.e de celui de son Atmi céleste. de cinq ans qui lisaient couramment, lui pré. Quand eUe song>eait à la cérémonîe de dis,ant <;u'elle s'enliserait dans la paresse, et la Fête-!Dieu, eJile enviait le sort des qu'd~e n'en sOII'tirait plus jamais, jamais! en}arnts privilégiés dh'argés de jeter - Je travai'lleni qual!d' je serai grandt, des fileurs sur ~e ·p assage de Jésus- disait la petite, de très bonne foi, très per. H~stie. Au criel où ~1Jle eSit arrivée, d'asuadée que la science et le goilt du travail près son désir et selon sa gradeuse viennent tourt seuls c;ruand on est grand. expression, « ipatf ·1'ascenseur de I'a- Mais certainement ... attendons ... Elit mour », eiiJ.e ·d'oit conserver ses préfé- est si petite! . . . Ne 1a tourmente ,pa·s, œfft rences piOur leiS faibles et pour les en- pau'!re enfant ... fants. Puisque tant d'âmes l'ont invo:Et la • pauwe enfant ~ jouait, mangeait; quée avec suocès, on peut bien croire dormait, paressait et. trouvant cette vie fort qu'auprès du Oœur de œ même Jésus douce, ne se doutant pas '<le la nécessité du qu'elŒe a tant aimé id-bas eUe sera tra'V'ai1 pour fous, •g rands et petits. rithes et une puissante avocate en faveur dr~ ,paurvres, s'engou.rdissait dans sa douœ ex!!· tous ceux qui songeront à elle dans les tenœ. manifestaHons de leur piété.

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Sur le Chemin de la Paresse Par JIEANN\E FRANCE (Histotre pour les petits et pour le8 grands)

J.- SEPT ANS Sept ans, et ne pas savoir lire! Avez-vours jamds 'VU, chers lecteuœ, une miette de œt âge ne saclt.ant pas lire! tEt eNe n 'a'Vait pas à a1léguer, pour sa défense, que le bon Dielll l'et11 mai douée du côté de l'~ntelliigenœ ou de la santé. iPoin~ du tout: Maria Oénin étari t une fraîdhe et jolie fiHetfe, a'lllX graiulcs yeux vils décelant 1'intet1igeillce, aoux bonnes couleurs af· finnanf la santé.

- Tu parrs da-ns ·huit joum pou:r la pen· sion. lui dit brusquement U!ll .soir rson père qui ava·it tout arrangé, towt réglé, .sans COD· su1ter c~tte maman trop faible. faisant. sans le vouloir, tant de mat à sa dhère petite. On va te mener fe lime! ce n'es~ pras une pension aristocratique oü l'on ménage œes élèves, 8t bornant à pousser les arts <l'agrément et l veiner aux bonnes manières. Non, il n'entre tà .c,ue des en~ants peu .forlunés, ·ayant besoin de travai11er. de passer ·leurs examens. de gargner leur vie. .Pa•s de paresseuses Il· dedans. Tu · seras très bien. Ta mère a bien assez à fai'r e de s'oocuper de ta petite sœur EIJi·s e; elle . ne poulil'aH ta4onner ta paresse. et moi, je n'ai malheureusement pas le temps; don'C, ma fil1.e . en .pension. Maria ne pleura p111s, ne protesta pas; ~ penldant, elle avait beawcoup de chagrin 1ft quitter ses parents, rs a ·iollie petite sœur. di-

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gazoul•ilan~e, si câlirie; mais rien à faire guand son papa avait parlé, et puri.s elle avait le va• gue espoÎir çu'à la pension, perdue dans la (otrle des travameuses. on ne feraH .pas trop attention à el'le, et qu'elle pourrait s'arranger ooe bom1e peti.te vie de .paresse. !En· elllfet, dès le premier jour, lorsqu'on eUJt constaté, non sans étonnement, que ceLte grande fii!e de sept ans ne savait pas lire, connaissait à peine ses letlr'es, et qu'on l'eut mise avec Ies toutes petites bambines, prêtes à se moquer dl'etle, quand. la maîtresse de classe Ici eu1 dit: _ 1Maria, on va ~er tout haut, phrase par phrase, une fable. écoutez bien, répétez avec les autres et t~ez de retenir . il y a une bonne nqte pQ\Et' cene qui sait ie •5

1 éveillée, si

e~e savait qu'i• n'y avait

miemt. ,f!le réjpondit tranquiUement: - Je n'ai pas de mémoire, mademoiselle; ce n'eSt pas la peine que j'écoute, je ne satt• rai <jamais. - Essayez toujours; vous verrez comme les mots se gra'Vent dans la mémoire. - Oh! ce n'est pa·s la .peine. je n'ai pu rien retenir. Et el!le s~~.ppliqua ~onsciencieusement à su.iiVI'e les a l[ées et venues d'un joli petit oiseau, aperçu par Ia fenêtre OU:verte, et qui travaillait, !uoi, de tout son courag~, puis~u'il lbitiSrSJait son niid; mais pas plus le spectalde ' de l'activité de la frêle mignonne ijête que Ie bourdonnemen<t confu'S des autres élèves s'aPIP1iqttant à répêter: IUn agneau se désa.iférait

.Oans le cowrant d•une onde pure, Un loup survint à jeun .•. , etc. . .. ne pm-ent triompher de son inentie, de sa paJresse voUIIt.e et raisonnée. Voyez, 1Maria, aui ddt la sous-maîtress.e, ne voulant pa:s la punir pour la première fois el espérant 1a p1'endre plurs ai.sément pa.r l'amour-propre, par rl'aiPpit des récompense3. Voyez, c'est œtte toute pe1ite fiUe, qui n'a que qua!rre ans, à laquelle j'ai donné la bonne note; elle aTI'ivera peut-être à avoir le

prix ide récitation à ~a fin ide i'·aruiéè; tiri beau prix, un s-upèroe livie relié en rouge, ~ tranches dorées, qui est remis à l'élève devant les parents et ibien d'autres personne; , pendant qu'on applaudit très fort. Est-ce que vous n'aimeriez pa.s à re.cevoir ce beau livre devant tout le monde et être applaudie? Tranqumernent, {a petite entêtée répondit: - Puisque :1e ne peux pas. mademoiselle ; ça n'est pas la peine d'en ·a voir envie. . Et obstinée l'infernale pare~SSeuse continua 'ce systèm~ pendant des années. A force de paitience, de réprimandes, de pooitions, on arriva bien à Iui fairre apprendre à lire et à écrire, à lui mettre dans la tête quelques vagues ·notions de 'g éographit: et d'histoire, et à 1ui révéler les mystères de l'addidion et de la soustraction, mais ce fut à ,p eu près tout. Jamais elile ne .put arriver à faire une rnwltiplication ou une division ,sans erreuTs gigantesques; le système métrique étaUt pooc elle de 'l'hébreu, et ses dictées étaient émai1lées de tautes grossières; ~ ohacune de ses lettres, qu'on n'avait garde de 'lui corriger, afin que ses paTents ne se ilis·senrt p111s d'i/l:lusions à son égawd, la maman pleurai1, .son père tempêtait, comparant sa Wle ainée à. leur petite E1ise, qui, sous leu:r direction, uniquement pour 1'amour diu travail. saus i'émutation, sans la perspecti':e de prix et d 'applaudissements, travaiHait ferme, étaiot une petite sa'Vante à huit ·a ns. [.es maîtresses de !Maria· avaient fini par peridre courage à son égard, supposant mal· gré leW" grande haJb.iturle des enfants, que ce'lle~là manquait d'intel:ligence, en dépit de sa physionomie spirituelle, de ses yeux briJlants, ou 'bien qu'elle avaiot Ie germe de quelque 111131lad:ie dangereuse, et, en conséquence, il ne fatlait pas la fatiguer. Très 1as·ses, du reste, de toujours réprimander et stimuter celle vi·l aine paresseuse, et œta toujours en Yain, élles l'aibandonnèrent à peu près. - Tâchez de lui ~airre prendre godt aux travaux d'aiguille, au dessin, à 1a musique, écnivait Mme Oénin qui ne voulait pas dfse~S~Pérer entièrement, comme urne maman très aimante qu'elle était, ne f)OWVant s'hoa·


'16 gÎner q ue sa petite fitle ne pQt devenir 'fait- épreuves . .La folle enfant n'avait garde de se so 1 ~~­ Ja nte ld'une façon ou d'une auire. Pennetteznir de ceite prooidion; seulement, elle se ·Jui de se mêler ai1X grandes 6lèves gue vous sou·vint :le l'exceiJent motif qu'elle ava~t ·frou. initiez aux travai1X du ménage; vous finirez vé pour excuser sa paresse, et lorsqu'on st par tui découvrir du goût pour une cho3e moqwait d'elle, raillant à son tour, elle r~­ ou pour une autre. pondait nvec une hauteur qui lui faisait Hélas! peines inuliles ! L'enfant paresseuse avait horreur du ménage, laissait le crayon mainte ennemie: Travai'llez, mesdemoiselles, puisque inactif entre ses doigts ou bien ne :;'en servait que pour tracer des lignes n 'a;yant vou,s avez des positions à conquérir. A va. absolument r ien de régulier et d 'ar1istique, 1re place, j'en 1erais autant. !Non, même à •leur place, eHe n'en eût pas au hasard de son ·Caprice; qoont à l'ou\'rage à Pll!igJUine, au'lC travauiX de broderie, de cro- b it autan1, puisque, s uivant la prédiction de Ta directrice du pensionnait, l'éfPI'emve étant chet, etc., rien ne sor1ait de ses doigts malvenue, eHe n'eut pas le courage de prendre habrles, mous, bons à !1'~. Sew, le maître de musique meltait une sa terrible paresse corps à corps, de la vaincre, de la tuer. bonne note a u buDietin trintes trie:, et encore celle note portait-elle plutôt sur Je:; dispo17 ans! Tout a cl!angé pour la pluvre Maria, sa tr( sa !Paresse, immll!ltble, hélas! s itions ~e l'é lève que sur son travail : ~ Trè s bien douée, mais n'étudie pas. » répétait- il San père est mort, ce bon père, ce travailleur qui s'était promis d'amasser une constamment. dot à ohaoune de ses chèr~ petites fi.lles. - Bah! le jour où je voudrai s étudier, je les dé(>asserai toutes, se disait Maria, con- ,pour que jamais elles ne soient dans le betente d'elle-m!me, se fiant sur 1l'avenir. C'est soin. Et voilà que Ja ruine d'un banquier imprttdent a englouti toute sa modeste fortrès joli d'avoir un vrai •t alent sur le p'ano; tune et ,qu'il est mort sur le COllp en appre· on ne 'Vous demande pas si vous savez l'ornant ce malheur, terrassé par tme congt.sthogr33Jhe et l'arithmétique; d'aiLleurs :1uaud tion. j'aurai 15 ans, je me mettrai à étudier séOn s'est intéressé pendant quelques semli· r ieusement, et j'en sa u.rai bien assez. nes aux pauvres orrpheliues, à la veuve presUn jotn·. elle tint ce beau raisonnement 3. que mourante; cet espace de temps a suffi la directrice de la pension qui essayait, une pour faire obten ir à r.Mme Génin un mojes[ois encore, de lui incUJiquer l'amour du trate bureau. de poste, dans un viHage; ses vai'l. - 'M ai s, chère petite, lui répondit celle-ci, !Protecteurs étaient puissants; en outre, elle a été chaudement recommandée. Le pain et ce n'est pas là 15 ans qu'il faut commeru-er à une œrtaine bienveillance sont choses asS!I· apprentrre: c'es t beaucoup trop tard, beaurées si la veuve pouvait se remettre, nublier coup trqp; voyez la plupart de nos élèves, son hien-aimé mari, peut-être remercier ~it­ c'est vers œt âge.Jà qu'elles passent leuors exaelle le bon Dieu. mens pour •le brevet. tMais non, elle ne pourrait !Pas encore le - E lle s ont raison de se dépêcher, lit Maria avec une assurance qui eût fait rire la re mercier; sa fille aînée, celi1e qui devrait la vieiBie dame alifligée. Elles ont besoin de se suppléer, l'aider en toutes ohoses ,est tou· jours la désolante paresseuse d 'a utrefois; se faire une position. Moi, ce n'est pas la mêmettre au bureau?. . . inl(.lossible; à l:t cui· me chose: maman m'a toutours dit de ne sine? ... fi donc! d'a~Jneu115 ce qu'elle appr@· jamais m'inquiéter d~ l'avenir. te est exécrable, personne n'en peut manPrenez garde, ma pauvre en5ani; ce ger; raGcorlll[l1oder, coudre? ah! bien oui! sont ceux~lià quj se croient les plus sftrs de un ma~heureux tol'Chon l repriser reste bult l'avenir à qui Dieu en·voie les plus g.rande~

'l't ~urs entre ses mains, et comme il n'est pas (illi au. bout de ce tem,ps- 1à , qu'etle n ·a p 1s lt courage de le finir, rule le range, sans rien ~ire, au milieu des autres. voilà ce t;u'est la pa•Jvre Maria: S1inte p~resse, priez pour noliS! dit sa sœur en ri3Jlt. Elle avait pourtant pris de si bonnes rfsalutions au moment du grand malheur; t!le aimait fant sa lb onne mère, si 6prouvée si frêle, si malade, si triste! _ Je t'aider ai, mère, lui disaii-eJole, je se· rai ton aide, ta servante. Tu ne m'enverras ~us en pension, je tnwaiijlerai toute seu·'e pour m'instruire un rpeu et je t'aiderai de toutes mes forœs. ft la bonne mère un peu consolée, ava it rd>rassé en pleurant sa chère petite, puis s'fiait mise à :genoux pour remercier D ieu; 11preuve avait été terrible, mais 'la Provirnce pitoyable en faisait la source d'une pee: 1'enfant était sauvée. U ne frullll.t pas longtemps à Mme Oénin pour s'apercevoir que rien ne pouvait pré11loir con tre l'incurarb!e paresse de sa fille ; 1ne lui td!ut pas longtemps non plus pour dkauvrir q u'une con so~at ion lui serait don-

oit. Ce fut sa plus jeune fiHe, la petite Elise, une va i:l~ ante, œlle·'à, qui devin·t sa joie. son unique orgneil .son appui. AJlant cha<Jue jour à l'école du viUage, tlle trouvait moyen, au retour, cette travailruse, de donner un coup de main au souper et de seconrler sa mère pour la conlec~n des dépêohes et la terminaison des écritures ~u jour. quant 1 ses devoirs, elie les expédiait ·le lendemain matin; se levant de bonne neure. A douze ans, la vaill'ante petite sortit de l'Ecole avec une suffisante instruction primaire qu'elle se promettait bien de perfectionner pa r la lecture e i l'étude; un an plus llnl, sa mère, à bout de forces, insta•llée dans un bon fauteuil. près de la cheminée ikl bureau en hiver, près d 'une fenêtre oultrte l'été, donnait ses ordres, tranquille, sOre que touf serait fait, et bien fait, soit

pour le se rvice , soi t pour les repas: Dieu sait si la pauvre fillette avait à la ire, mais elle s'y 31PPiiquait si gaiement, si vaillamment, qu'il sembla it, en <Vérité, que tout se faisait par enchantement sous ses d<>igls de fée. ·Mari.a ilânait d'une pièce à l'autre, du jardin à sa chambre, s 'enfouissant dans un fauieuil, s'écrouQant sur un banc, ennuyeuse et ennu!Jée, ne sortant de sa torpeur qu.~ lorsque Guelqu'·un vena it au guiohet ; alors, eHe s'avançait, causa it, s'informa it de ce q ue l'on désirait; seulement, si on voulait au tre chose qu'un timbre , eLle se tournait vers sa sœur, Jui transmettant la demande du ton d'un ordre. Il y avait environ un mois Gue Maria venait d'affeinJdre sa 17me année, et les choses marohaient comme nous venons de l'indiquer, sauf que Mme Oén:n était de plus en plus .fa ible et soul1lfrante, quand le directeur du dépar1ement, GUe 'la receveuse n'avait pas encore vu depuis son insta!latio.1, fut signalé comme inspectant les bureaux voisins. - 1[ va venir, pensa ta pattvre femme très tourmentée, it va conslater ma fa:ble_s_se, il 5audra b ien lui dire que tout le ~rv-ice esl [ait pu cette enfa nt de moins de 14 ans . . . il me dira , j,J m'ordonnera de prendre une aide sérieuse... à cette a :de, je devrai au moins abandonner la moitié de mes apj)·) intements; ce sera la misère.

H. -

DIX-SEPT ANS

·Le directeur arriva : c'é latt un homm:! d'environ 55 ans, aux dheveux blancs, à ~'air paternel. ill ne pa ru t pas tout d'abord prendre garde à l'état de soufirance :le la receveuse, et commença son inspectiott a vec beaucoup de soin. Maria se lenait près de sa mère, tâchant de lui venir en aide. ~pponant ce çu' elle lui demandait, papiers et regisires, ne !faisant pas trop d'erreurs, tant el:e était attentionnée. - Je suis sa tisfait. très satisfait, prononça eruin le ohef de service. Je suis éw nné,


18 ma\lame que dans votre état de santé vous puissiez ainsi tenir votre bwreau! C'était presque une interrogation. loufe tremibfante, la veuve répondit: _ Je ne ·s uis 1jamai·s très soufiirante ... Ces jours-ci, je le suis ·Un peu plus .. ·. la t~~­ pérature, sans doute! Et puis, ma fille m a1· de ... un peu ... Naturellement, œlle <;ui aidait devait être cette grande et belle jeune fille qui s'était em· ployée. avec tant de zèle loUit à l'heure: le directeuil' se tourna vers elle, souriant pater· nellement: , - Tous mes compliments, mademoiselle. Pais-je vous demander quel âge vous avez? Confuse, prête à pleurer sous l'éloge im· mérité, la jeune fille répondit en balbutiant qu'elle était dans sa dix-huitième année. - :Eh bien, il bw:Lra vous préparer à l'exa. men nécessaire pour entrer dans les postes; il n'y a <;u'â vous voir pour être sdr que vous le passerez très facilement; sitôt vos 18 nns accomplis cet examen passé, vous prê· terez ,g erment' su ivant l'usage, et .serez ofii· ciellement l'aide de votre mère; d 'ici là, je fermerai ·les yeux sur l'irrégularité Ide la silwation puisque te service marche parlaite· ment ... ,U réElé<lhit queLques instants, puis, s'adressant à la mère <;ui semblait albsolument à bout de ·forces: - Ne pensez-vous pas, madame, que s i, à l'avenir votre santé exigeait un complet re· pos, v~us pourriez vous démettre . de vos fonctions en faveur de IM!Ie votre fille? Ce serail son avenir assuré... Peut-être feriez· vous bien d'ad,r esser votre demande pendant que je suis diTec!eur; je vous porte le 'pJ.us sincère intérêt et vous aiderai de toute mon irul~nœ

Il était impossible d'insinuer plus délica· tement que la pauvre ~emme était condamnée à s'étem>dre d'ici c;uelques années; elle devait tout faire pour laisser une ressource à ses enfa nts; la pauvre martyre le comprit et eût Ulne sincère effusion de ,reconnaissance. 1En s'en allant, le dÏ'rec!eur aperçut ·Elise, cou.s·ant hâtivement dans le jardin.

79 Il-' providence eut pitié de cette pauvre _ Voilà une bonne petite travailleust _..ne si éprouvée, les eftor~ de œtte éner· il poliment. Vos ~illes vous dédommage~ 1 fillette méritaient une récompense: vos peines, madame. ~ .Oénin eut la ·joie suprême de voir sa Quand il fut partit, on mit ·Elise au Ille passer un !brillant examen, et, .p eu après, rani; eUe ne dit Tien, mais son regard "' 11ft nommée à sa place. · prisant toucha au cœur celle qui avait nç. flle s'éteignit tranquille, suppliant Elise les éloges mérités par l'enfant de 14 ans. lt garder Maria auprès d 'elle, de 1;1e jam_ais - Mère, s'écria \Maria en pleurant, je rJballdonner. travailler, je vous le ~ure; c'est moi qui pas. _ Je vous le promets, fit la jeune fille, serai ·l 'examen, c'est ~noi qui serai votre .. is à condition qu'elle me seconr:lera, qu' de . . . Plus tard, c'est moi ... die travaillera. ]'essaierai de la convertir; - Oui, Œil .Ja mère, plus tard, c'est loi 10us verrons bien! sera nommée là ma place. · · Je n'irai ta mourante n'entendit que la promesse: loin, je le sens bien; jamais je n'arriverai )\aria vit le regard autoritaire qui accommoment où cette chère petite aure. l'âee de pagnait cette promesse•. et comprit que, ~i me remplacer. Si tu veux que je meure tn.. .-isle qu'eQt été sa vie Jusqu'alors, elle ava1t quille sur votre sort, 1ure-moi qu'enlia, 11 ~li douce en comparaison de celle qui corn· vas rompre avec cette elfroyable paresse.. it. Sanglotant, caressant sa mère, lui dillll que Je bonheu.r fait vivre, et qu'à elles d-, 11<1. - VLNOT-SEPT ANS elles allaient lui créer le plus de bouhet 27 ans! PresG1ue une vieille fille; elle l'est possible, elle jura que la paresse était mor uut à ~ait par le visage flétri d'ennui, les tement ét~ à tout jamais.·· vieillottes et aîfaissées, les toilettes rPendant huit jour!!, on le crut.·· démodées .. . restes de sa sœur. Puis l'affreux défaut reprit son empire, Ill Elise se tient parole : elle fait travailler travaux entrepris furent abandonnés, les IIJ' .!faria, l'employant ~ tous travaux, ménage tèxes de l'orthographe et de •'""''""'!•••-· bureau, 1a grondant quand elle fait mal. les méandres de la géograptJie qui arrive souvent, comme on gronde un œtte éternelle paresseu,se, qui eQt si raiant ou un serviteur. en résumé, elle est la ment appris tout cela à huit OUI dix ans. servante de .sa sœur cadette, servante non• 1'La mère, désespérée, ne demanda plua payée, durement reprise, et sentant toujours Dieu (\U'une seule grâœ: vivre encore congé innnédiat sur sa tête. ques années, ne pas perdre ses nr·otecle!n1-l Or, si sa sœur la congédiait, où irait-elle. voir, avant de mourir, Elise noll11l1& l qu1 !Voudrait d'elle, comment gagnerait-elle place. 11 vie, ne sachant rien, inhabile en tout, n'a· Ce fut une existence Jlnt ni instruction, ni goût tdu· travail, ni jamais la pauvre femme lnergie ni rien de .œ qui aide à cheminer bout, si sa vail1ante 'Elise ne se fO.t pas dans le sentier pierreUJX de l'existence? tipliée de .plus en plus. l'entourant de Alors elle reste, supportant tout, dévode ~ieté, prévenant tous ses désirs, ne toutes les humiliations, tous les dégoùls , laissant rien à faire, ne lui permettant le mépris dont elle est abreuvée. ne marpas de jJenser à ce qu'il y avait à faire. diant pas, se traînant, n'aimant personne et ·Et au milieu de cette activité, Ide ce 1'élaat aimée de personne. voûment, de cette abnégation. de ceHe Une de ses meilleures joies, la seule peutdresse de chaque heure, Maria promenait !Ire, c'es1 !d'aller reposer ses membres pa· personne encombrante à charge, rtsseux dans ·son Iii; malheureusement. vers par sa sœur, moins aimée par sa mère, uoe heure du matin, cette joie est 1roublée: nuyant, se plaignant de la vie et de tous.

un courrier passe, frappe, et c'e st Maria, la paresseuse, qui doit se lever en maugréant pour prendre ies d~ohes. Le courrier parti, elle ne peut se rendormir et songe, pleurant sou:vent se remémorant son heureuse jeunessc ma:Wissant l'infernal déiaut que'lle n'a pas su vaincre. En-lants pansseux, guérissez-vous de bon· ne heure, tout jeunes ... Plus fard, tl serait trop tarti' et vous seriez perdus.

(JOMiM!E IlL 1BN f'AlJIDRAITI

La :O.eur ardente ... Je l'avais connu !tout pert.it. à 1'école pa· roissiale, pui& au patronage. Jll atV'lit décroché, !Par-ci. ,par~â , quel<;ues prix - rien de sensationneil. il'~té on 11'emmenai't en colonie à Noir· moutier. ·Jil y rpêohait queltques compla:santes crevettes, s'y ld.ornit 11a peau, -s'y durrcissait ·les ,mof,1ets ... ·Mais <;uand Je directeur criai,t: • A l'eau. [es canards! •, il ne bougeait pM>, car alors i'l11'était que • caneton •, et n'avait pas eru:ore le dtoit de • prerub'e pied • . llil' ne devint œnard que iJ>Ius ·fa,rd. \PUis, [apin ... rEt ce ~ut !la guerre. 1'1 partit fut ire son devoir, comme se,g camarades.

$ U .re'Vil:!.t ensuite en colonie. touiiours avec son • pedro » . quJil aimait d'Un fervent amowr, et ~ont il était devenu W1 des so1rtdes • anciens •. Un s.oir, sur ·la p.lruge, devant FOcéau ber· œrliJI', i'l nous con~·ia, en rougissant UJ1 peu qu'!n avait rema·rc,UJé une petite Noirmou.rti· ne .. . bien .modeste ... lbien gentille ... qui! ... que! .. . . <;uoi! .. . d'ont!.. . où! . .. Notez qu'il ava it tout à bit le droit de remarquer œtte jeune 'fille, estimable entre loufes. :Mais son dire.ceur et ses .a~mis se posèrent' toUtt de même la ejues.tion: Qu,e donnera cette union entre un Monlrrnarfroi-s de Montmar·


80 tre et cette petite Noirmoutine de Noirmou üer? .. . entre ce blond et cette 'brune sombre? . .. entre •a bu tte. ;;a.crée et f ile. au-desSOliiS du niveau de lia. mer? .. . Logiquement, c'éta it lm peu inqu iétan t. .. •Eh bien!. . . cela d0111l3. uo 1rès bon résu·· tat, un beau et sér!e.ux foyer. Et les jours suKXédèrent aux jou.rs ... les ~111nées aux .1nnëes ... tLes ménages heureliiX n'ont .pas .d hl stoire . ..

81 ILe général Prax y avait délégué le dis.tingué co1onel Bonvard. Toute lïle était là : 1e dengé, les notab1h tés de terre et ode mer, les anciens co~~ lia nts. les mut ilés, tous côte à côte, etl<:ii.dre par les co:lles jolies, b ien entre eux. sous 111 soleil de iête. A !'-église, Mgr Sobaux, mon prédécesseur à Montmartre, 81 ans, encore droit co1111llt un .chêne, \ut, se l1éfiant de wn émotion. U11t pa.triotique allocution. Puis les entfaalls el •les frères des morts dt •!·a g uerre vin.rent s'incliner d('Nant l'autel el déposèren t c'hacu111 un petit bouquet sur lt ca~alak,ue drapé de i<ricolore. Vaprès-midi , la fête continua ... fête gmt si1enrieuse, co~ de rapides app~audisst. menfs. . . :fête où tous les regards était~~~ fixés sur ~a Société • Saint-Philbert de Noir mollifier • , manœ uvrant d 'une man ière • peccable.

Je suis revenu d-an.s l'île, la semaine der· nière, rpow· y organ iser une nouvelle co1onie cfu 50 ga!'ÇOOS. SuiT le qlllli usé de •Ja g.are. de bon matin, j'aspirais d~~ avec d~ü:ces Jes émanalions robustes de cais.ses de pois sons, parJunn précurseur de l'île, quand un matelot connu me frappa sur t'épaule : - Vous a1Jez Jà,bas pour le gr,and jour? .. - Lequel gr-and jour ? Il avai t ~a it tout ce~a. ce peti t d'au trefoiS - Comment, vous ne savez pas! .. . Il l'avait Tait très s inwtement. lEt Ï!l me r aconta que le petit caneton d 'auSon tran~uil~e bonheur domestiquqe aura trefois avait eu faim et soil de donner aux autres ce qw'!ll avait reçu l'Ui".JTl&ne comme pu lui suffire. :Mais, lu: aussi. il vou'ia it être apôtre, co• préparation à 1a vie. A s on tour, tdepuis c,uatre mois. i,! avait me son directeur a\lait été a.pôlre. Et là, il Jaisait ·c:hez les autres llleurir il grotUpé, intéressé, instruit les enfants et les , tleUir qu'on avait fait flei.IJfir en lui-ni~ jeunes gens de !.' fie. autrefois. !D'accord aver le dle~ .paro!ss ial il avait Seu•lemenl, élll1 lieu du minable hangar et suscité des SJY11111Patlhies d'union saorée un peu !Partout et, mallgré sa ;eun.esse, avait manié carreaux de plâtre (\U.e je ~ui avais bâti it· avec un grand doitglé. puis ·fondu ensemble dis, au ,fonli d '.un passage où Bô.del remisait ses fauves. il ava it, com1ne décor. I'Ocfa• tous œs é léments différents. les tui•les rondes mordues de mou..<;ee muiiEt arprès aJVOir donné à ces enfants un ne. les mâts et ~e s ma11lins à vent de 1~ Méat il 4eur donnait maintenant un drac!evenue son île . . . peau. Au ~i je comprends que son directeur dl C'éta it préCisémen t. dimanctte procha·n . 1:1. patronag e, venu. avec moi, nüt remise et la béné<htion de ce tirapeau .. . . longuement sur le quai en lui disant: la • grande journée • COJJnne disait mon ma- Mon petit, je S>Uis ii er de toi! .. .. terot. ,A cette g rande journée, j'ai tenu d 'assisVivent les patronages. <;ui i!ileurissent ~ ter. fieu~ ardente de l'llQlo&tolat! IBhle ea.t été très tbi.e n partout. PIERRE L'BRM!ITE Dans ce~te î-le de beatLté, toute dorée encore de la poussière des mimosas . . . elle dewin! éJmotuvante et mlllglll·i5:q~re.

Parents 1 Je voUB demande ceci tout bas : lors<;u'on gronde vos enfants, n'est-ce pas souvent vous au'il faudrait gronde!'. . Le petit écolier n'a ,pas fait ses devoj r~. il n'a pas su ses leçons ... Les lui avez-vous fait tcrire ou appre.m:b-e? Dl s'est dissi,pé à l'~ise... Peut-être, }tri ~iez-vous laissé boire du vin pur. . . du café·.. de la gowtte mlême. Est-i~ étonn,an! qu'ainsi, i!l ait été énervé? U a fai~ le potisson dans les rues, l'autre jO\liT.. · <::ela serait-ri arrivé, si votliS l'aviez ra:rd~ à la maison, ou si vous saviez ·k cor· riger? Souvent, vous avez à gémir des ennuis et des dotrleurs que vœ fils, c;ue vos filles vous causent. - Je compatis à votre peine et je m'attriste avec vous . .. Mais, vra!ment .. . , en bien des cas, n 'auriez-vous pas à vous dire: c'est ma f.aute? Votre grame fille s'est laissé entraîner el slduire . . . Est-ce qu'un brin de vig!Tance e-1 de fermeté de votre part n'aurait pas pu prévenir ce ma3heur? · •Votre grand garçon vous a quitté, comme 1111 sans-cœur. . . Pourqooi n'avez-vous pas su lui fai.re aimer la maison? Votre fiO~e pousse l'eJilfron~r ie jusqu~ vous faire hon·te. . . C'est le résuiltat de votre fa i-

b'tesse. Votre fil·s eet un vaurien qui déshonore votre fam iJ!le . . . Est-œ éiOM<3llt? vous l'avu Be~ sans principes et sans religion. Vous n'~vez jamais su le faire obéir. Vous l'avez IJiaissé aller a.u c-abaret. fréquenter des ~ies lollltbes, etc ... , etc. . . Voyons, cela serait-!! arri~. si vous aviez su ou voulu !'mrôler dans de bonnes sociétés?

•••

Je vais plus loin . . . De par ce c;ue les savants nous awrennent de ·J'ala.visme, souvent les d6faub d~ vos enfants ne sont que vos prqpres d\!faul!s1, A euor transmis· par l'hértdité et par l'exeqlle ... par l'exemple, en· ·~-vous?

Cette fille f!St bav-arde et matWaise langue... comme sa mère. - Cette .autre est coqootte, mondaine et dq,tnsière. . . conwne sa mère. - otte troisième est nerveuse el agitée. . . comme sa mère. Ce garçon est faux et sournois . . . comme son père. - Cet autre est grossier et irasc~le. . . comme son père. Celui-ci, ne connaît ni prières, ni dimandte, ni Messe .. cormne son père. Voilà une jeune fiMe qui n'a pas de santé ... Ce n'e-st pas surprenant: son père est aJtcoolique. Cette autre est sen9Uel!le e t pares·seu.se: poull'quoi? mais ·ses p a:t"edds a iment tant •la 'bonne ohère, les dêlices et le sommeil. . . tP arents, je sais bien que votre tâche est di'llicile, si vo!ls ne vous en donnez pas la peine. CU!Itivez. dl!iric'hez. redressez. oo~z. sans décoli.J'8gement, ni reftâdte~ come:rvez votre au~. pour pouvoir les dirige- toujours ef les pr&enver des ~ si nom· breux auxquélls ils sont eJap09és. ~nies. lectures, oooasions, p1aisirs, eic. Et donnez-deur l'ex~e! Vous vous évHerez ai!nsi bien des -pe;!les et vous vous procu.rerez bien des joies!

te joli mai et ~ les saints de glace'> oLe printemps a fait «<fe anJlée s on en f r~ gracieuse ponotuenement à la date onicielle du 21 mus. Soleil. nuüs dlOI.OCes, pluies fréquentes, ~ ~ des premiers jours d'avril, accompagnés de tonnerre, ont r-apirement mis en éveil la ~talion. Les prés se sont nâ11és de ventr, à la. grande joie de nos payssans, que la pénurie des fourrages dha.rgeait -de lourds souJCis, e t angois s·a il. Tout seonb~e promettre la réalisatioo du joti dicton: Tonnerre d' 1aMr~l reilllllit le baril. tl,.a

date re(iou·f«

du 23 avri11 n'a. .pas été


8! dl6favorable et noll6 n'avons plus à craindre ~e pronostic fâd:JeullC: : Quand il pleut à ta Saint-Georges tou1es tes ceri.ses lui passent par la gorge.

:Rien ne s 'est owo~ cetfe année à ceux qui oot vouf'U su!ivre à la leftre le conse!l: A ta SI-Georges. bon'homme, sème ton orge; à 1a St-IM.arc, i' est trop tard

. MlriŒ pluvieux et mai joyeux qe laissent

pas te paysan· sans souci. 1:1 Œaut craindre le mautVais f~s. les nwits froides et les ge~ désa'streuses. Les retou!'S S·i redoutés tLu froid SIOn1 ohez noUJs des • rebUJSes • ; on en d.it&ti~ trois qui trOIP so1.tvent se font ·cor~

'

LA !JUNiE ROUSSE \La 11une cfélcroissante qu! suit immédiatement la lUI!le de Pâques est appeiée • loof' rowsse • . e'mé ést souvent fata~ :11ux fleUTS et aux jeunes ~tures. ale ~uit pendant ·toute .Ja J:Wi,t et son 'J'ayonnemeot provoque le matin un abai'SSemenill de •la terrQ>érattrre. Ene (coïnci'de parfois a'Vec des dates red~utées; la Saint-Marcellin, le 26 awril, t 'ln~tion de Croix, le 3 mai, ou même la Saint-Urbain. le 25 mai. TowteJois, après la Saint-Urbain, too.tes tes 1eraJintes s'apaisent et se dissipent: !Passé la Sa;int•Uroain j~ ne gèle ni pl!.in ni vin.

"a

Il avait vu .. ·. j'ai. V1lll une jeune fille . . .

. .. .

.

IEllle étlii };lonkfe, .. mais ellte s eta1t a] OU-

lé des dheveux qu; tire-boudtoonaient savamment jQSque dans ses yeux . · · . A son cou, ~ait une main. . . une mam en tœW. . . une main plate et mail découpée. Je ~artiais cette main, et je me suis rappelé l'avoir vue jadis pendre comme un "' n i • SU1r la poitrine des négresses d'Afrique. ' - C'est Ullie ma·in dé F~.fihma. . . me dit· e:ne aJVec su:périorité.

88 _

Ai\1! . .. 5t vous savez ce qu·ene signi-

[ie ... ?

- Oui . . . ça porte boniheur! · · · • - Vous êtes Turque, prdba}jlement. .. ? _ Non · . . lcLit-e)le un peu vex:ée, j'ai été tbaptisée à La Garenne-C<Ylombes. Je n 'aurais pas oru. · ·

~ j'ai vu une jeune fi'lile . .. IBble é~ait brune.. . ta ceinture trè& basse, et el!le bourlinguait dans sa rQbe-sac que, ·Fan dernier, on eut tout ·simplement a.p,pelét !peignoir. . Bille arooraH à son oou un gros dhtltrt 13 . . . requeL resserril)latt à ces numéros qu· o n a{liiqu.e aux coureurs el aux chevaux. - PoUl"<iuoi paa 14- .. ? lui ai-je dit. - Commeni! ... vous ne savez pas . .. ? lt d'liffre 13... • mais ii porte malheu'l'} .. . • On meurt dans l'année! . . . - Raison de l)lLus pour ne pis le por· teri ... - Sil · .. œ.r alor.s on • coupe • le sort .. . .Yous OOJq>renez .. . ? Et je me su·i s r~é avoir fait partie d.:s d'une comérenc.e <fus 13-.. On se reunissait très gaiement tous les mois, et, pen· dan! 14 ans, personne n'est mort···

!•·

~ J 'ai vu une jeune filil~ · · · . . . Bl.'le avait un petit ail' candtde, unpatenl et détaclté soU& des cheveux dêcolo'I'és. Aru oou, eHe porlaii un rollier de bou'ts de bois, et, au poignet, un bracèlet auquel était slJ.SŒ>OOdu un . . . petit codlon! c omme, pendant qu 'el1e me parlait a~ force gestes, je regardai·s ·l·'ani.ma'l · · · - n est en or! . . . me dit-e111e, modesie-

ment.

dt _ Ah!· . . Vous êtes peut-ttre la fi lle 'la dlarcutière .. . ? Ellie sursauta-·· _ Non, Monsieur. . . je le porte, • parce que c'est un porje-bonlheur! • - ~! pallfaitement ... .E t je .regard-ai cette jeune fi~e .:qui ruettail

fOII espoir de boot!eu.r en. . . ce petit co~flOU·· ·

J'ai vu \Ille jeune fi!J.ie . .. Bl!e venai t me demander de la marier a vec un jeune hO!IlW'Ile que j'avais eu jadis au ca~isme, et GUe i'aimais bien. Mors, j'ai pris mon carnet, et j'ai dJerobé une date dans le mois de mai . . . Je mois d~ premières roses . . .. i.e mois de la .b eauté-·· le mois de 1a premtère Commumon · . . le mois de 1a Vierge immacu•lée : .. flt!e suivait, une à une les p~ que je tournais: _ pilus loin! ... M. le curé . .. pluJS loin! ... _ C'est curieu.x ... ? Les tiancés me di~ 1t11t toujo.urs Ile contraire. .Pas si loin, M. lt OJ,~! . . . mariez-nous le plus tôt possljje! ...

_ Sans doute! . . . Ma;s, mo,i. . . je ne voudrais pas être mariioe pendant Je mois de 1AAJ'ie . .. - Et pourquoi donc?? - Vous ne savez pas? On dit que ça .porte malheur! ... • De <;tteDie caverne cette in.f~ est-el:le sortie .. . ? Mais elie l'a rerueillie, ta petitl!1 el mes ore~t'lles l'oo.t entendue ... · Aussi,tôt. j'ru iei11Tlé moo. carnet, et ·je !Uti ai monlll"é la porte . . .

{)lJ ~ui nous .renldra lia jeune tilde 6lerne)le! •la jeune fille qui ne sai<t !1>3-S tout, et œ désire pas le ~voir. . . Ia jeune fille au lront pur ' et aux yeux dlairs . . · . .. . Qa jeune Œilile, gtti rayon de so!eil au loyer faanLI'ial. et devant Iaqu~e se taisaienl les propos <tUi ont besoin d'ombre ... . . . b jeune Mie qui c s'affi:rme jeune fil· le.. .. qui porte à son cou., avet une indicible fierté, la simple croix oo la oh>lste m~­ daill.e .• • ... la ieune fi.IBe ~qwi se voile de blanc aux oJilœs. . . ce!lile que, dlans nos ég11ises, les lieull( reconrulîtraien.t • aussitôt • ,· parce qu '

e1De ressen1ble à celles qu'1Js ont touj()lji's connues . .. à Jeaooe d' An: . . . à Geneviève.. . à la Vierge qu'ib ont tant a imée .. · pour la.quellle ils ont bâti les cathédralles merveilleUJSes, et 'G:u'avec une p iété d'enfants, ils appelaient • notre dame •. Oui, qui nous la rerütra, cette jeune fille, ce trésor de gr✠domestique .. . ? C'est elle, et pas une autre, que redherdlen.t a.ujour· d'hui • nos • jeunes gens. . . ceux qui ne d i· vorœront pas ... et GlliÎ entendent êl!re fiers l•oUJjowrs de 1a mère de leu·llS enilants.

.IJ y a queLques jours, un jeune homme ·de ma pa'l'oisse revenait de soiree. Sa mère, qui désire ardemment le marier, t'inierrogea:

Voyons, raconte-mo i ta soirée.··? Qoo\les jeunes filles as-lw vues là..bas, dans sallon de nœ amis? Allors, hl énumiéra . ..

'e

ill avait VUJ, • • etc . . . etc. . . ))1 ne se soovenait pLus, hri, le pauvre! .. · Sa mère t'écouâl it, en le regardant b ien dans tes yeux. - AJ1ons QJVOue ... ? If y en avait sûre· ment de gentiiLlies .. . ? - Oh! très ge.ntillles .. .. presque trop gentiMes!... . - Et tu n'en as pas 1Tou!Vl! une à ton goût ... ? à too rêve ... ? 'Le jeune bœmne TêliiMtit, dterdt811lt à ne pas ü'uier sur œ wjet gra.cieu:x et redoutalble: - Ht bien! nOn, maman!. .. Vraiment .. · Sa mère alors Je raisoona: - J 'ai peœr que tu sois trop d ifficile! . . . Voyons, kl.is-;moi . .. Cemment te la figureos~ lu, ccllle que tu dterdtes ... ? - Ailors - ô suprême r~! - le grand jeune homme anla vers sa- mère et, Lut oouant ses bras autour dw cou, et .la regardant à son tour bieo daœ les yewc~ - Commen•t je me la figure .. . ? Mais oomme vous , ma chère maman! ... La f~mmt: de mon rêve serait Uille jeune fiillle qui y9us reSisemil)lerait. ·. . Vous me d ides que je- suis


84.

ciest que je vous co.nna is. . . et que je conwa-re! . ..

di~kile ... ?

'En ce mois de Marie. mois des jeunes !illes, je cite ce 5 irqple ·i a:t p~u·r enwurage·r les unes.. . et pour essayer de retenir les ~t utres .. . PIERRE L'ERMITE.

Stoïcisme chrétien = Eire ieDme el cou.rageux dans :e malheur·, voilll, résUJmé en q·uel-ques- mois, :e s•loïcisme chrétien. Vliomm~. stoï-que ~~ celu; c,ui sail que tout viw·t de Dieu, et qu ·à D:eu a.ppar· l!A!ni ie [j,roil de reprenJ.re ce qu ll uc us a donné de soumetl•re ainsi notre âme à lépreu.v~ du ga,criJfice. Les histoires d' Abraham cl de JOib en sont <des exemples iou-

chants. LI se trouve eocore aUijourrà'hui, -

b:en

r,ue ces cas se ,fassent de p:ns en p.:us rares, au fur et à mesure qut la toi fléch1t dans les âmes - des -~tre,; q11i $avent ~ou[­ frir avec résignation, o:Hrir Je•Jrs ~ouHt'!ln· ces à l'Btems\ et suwor'ier avec col!lrage les' épreUNes que le Ciel leur en:vo:e. Cette · puri~:ca1ion iel'resire est un amrnpie payé au Grand-Juge sur la JeHe d-e l'au-de1à. ' ee:ui <;ui y songe bien est milie fois· plus fort dws l'adversi~. ' · Il exi-s tait, il y a une tren:aine d 'années. un br.ave et honnête Ja.boU!reur qui, en une nui1 d'orage, vit sa maison détruite par 1 incend'Ïe et tout san avoir anémti. Il n'était pas assuré, et il ·ne lui restait plus que quel.ques Jopins de tene qu'il l11ot :.>b,ig<! de ven• dre pollir ~ pas to.mbeli dans l'extrême mi· sère. Cet homme, que n~us- n'lllppd':t:!rons <,ue par son pré!nom, Joseph, avait 60 ans et une nombrew;e famil:le. Or, au. lien de mu.DDJ.U· -rer conte~ la Providroœ - ce qu 'on fai~ hélas! trvp sou:vent quand le maJite.u r nous 1-F~pe - Jœeqlh ne se la~ssa pa& aba~tre; il ~ui restaü encore des b iellS précieux que rien

ne pouvait 1ul ravir: Î'bonoeur et ia sanlé. Avec œlà on peul, à toul âg~, ga~.1er hou. tiêtement sa vie. Joseph se iii iâcherort ~~ a:llla <Jillfri'r ses sepvices dans les fermes dalentour, où sa réputation de trav.at ilenr ac.il et coosciencieux était bien connue. Et, grâce à un Jta!bewr acharné, la misère o.entn pas au logis, la .f.am1'lle eut. ~oujours sou pain quotidien, g>râce awsi, il serait ingra~ de .Je taiJre, au coocou.rs d'une épouse vail.larn-te d~ouée. ioncièrement chrétienne. Les enfa~s grandirent dans l'ambiance du lravaill et de la prière, dt petit à petit l'aisq. ce renmra dans le ,ménage- Joseph véc111t f.ll· core 20 IIH]S 1 qui ne furent .pas les mo:us heureuiX de sa vie, et quinze jours avanl Ide quitter ce monde, ~~ oha-nlrit encore dans son fauteuil d'oologérui.Ïire des romances, de sa jeunesse, e~~~touré de Jlatie.~n et du respect de toUJS les siens. Cet exemple de vie édi.hantec m'est revenu en rll'lêmoire, .J'au·t re j.oÙ:r, .quand. ll'Il h.OIIllllt que j'avais connu i·L y a :d~ià bien des tl· nées, et que je n'aJvais jamais revu depuis, v·int me vo~r en paSISiant, et lille: racoo•ta qu' ayant perdu 20,000 f'f. dans. une m3ü11Aise spéicu•llation, iD. était dégoftté de la vie, qut son :wenir· était brisé, son âge (il ll'ava~t pa.s 40 ans), ou ne recomtœnçait pas ooe cattiè.re~ qu'i[ ne tro111vait plus d'issue que dans la mort. J'eus un in&tant l'ijij!e de répondre par .I'i:ronie à un .tel état d'infériorité morale, de iaililesse inconœva~>:e dhez UJU homme de cel ~ don.t l'extériew- respirait la santé, mais ·je me ravisais, et, aprèls lui avoir repréFen· té ce que sa conclusion avait de triste et de désihonoraait, .je lui racontai Phistoire l.ie Joseph, la niis en para'llè'le liiVec La sienne, et ~is un v~brant appel à S'On amour,proprt• à soo honneur, à celui de sa fa.miffi!e, à ~ foi. - • Ill VO!JiS. reste, à vous aussi, - lui dis...;e, - la sa.nté et whonnelllt', deux choses d 'un prix inesâimabJe.. \1 ous. avez àevlll! vous to11le une longue suite d ·annéet, te UraJVaiiL V.OllS gfl.liaill ti~ de gagner tOUij OUI!'$ au 1111oins vol·re .subsistance, que voUJs iau·t-U de pilus pour être bien heul!'eux! et vous ()Se·

qp.t,.

t:ez, dans dies conditions si supe.neures à (tlie 1je t-ant de dêshéri~és de tao nature et dU sort, jeter -Je manche ap;ès ·l;r eo:guée! ... ,Mon visile!M' baissait la tête et paraissait ~ongé da~ la méldi~~t1on. ~1 était évident qu'iq renln1t en lm-meme. . Soudain, mon in4erJoœteUir se leva, l'aLr coofus, me rendit bi main d me dit: • Vous ttter bien raison de pwler ainsi; au fond, situation, je le sais, es.! •Loin d .être dé11111 ,espél'ée, et ce que je vous ai dit dans wt oment de découFagement, je me 'l'atJJrais 111 jamais faid, je res,pecte 1roiP la mémoi.re de lfltS bons parents, et j'ai encore assez de toi pour ne pas exposer mon éternité par un acte honteux, qw constitue non seuill.'!rnent le déshoo.neua- devw!t la Société, tnais un criJme devant Die11. Merci quant.t même de m'avoir rawnlé l'histoire- de Joseyob, elle ntla .rêconforlé et je ferai comme lui. S01landieu.

Vieux habits Sous œ titre, 'la Jiwaison de Mars 1923 lies • An.nales de la P.ropaga.tion de la Foi • publie LID très curieux «croquis de Mongolit• (1) q~Ji aiUIIJ3. certainement le don d'in1&-esser nos lectriœs d'une manière parhculière. C'est poUTqu·oi nous le reproduisons ci-après:

A la fin d'octobre, aJor.s qu'on auwroohe ra,pidement du commencement de Phiver, les mamans ohinoises ne saverut vraiment p!us où donner de la tête. Les journées son~ lrqp courtes pou.r ce qu·'e!Jies ont à fa :re, la lou!e de problèmes compi'iqués qu'elles doivent résoudre. n est ~me des cas où tout leur espri1 pr,ati~ue ne su.!lîit ,pas, et a~o.rs tiles vont c!hez quelque voisine expeMe où se tien\ Ullle JaOOriJeuse consiUIItation. (1) La Mongdlie est une vaste contree de I'Aù centtale dépe4Ùfant de l'e~ia-e ohilllis. EJI'le a eDJ~~iron 3 mi!Uons d'halbitaujs.

H faut vêtilf tout iè niotide. L'argent est r-are, la toile est chère, La ouate vall't plus de nùlile sapèques la 1ivre, les pea.ux de mouton coûtent davantage. On iJ><lll'le pa'I'fois de casse-tête chinois. Le vrai casse•têie Chinois ce sont les lemmes qui doivent te réso·ud.re tous les ans, mais on l'ignore en Brurope. La femme chinoise es1 une grande mécomme! 'Naturelilemeot, c~t avant tout lè père de Iamil1le qui dai~ être soigné. S'ii y a de la toile neuve, s'il y a des fourrures bien chaudes, cela Lui revient de droit, et c'est jll$tice. Qu'il y ait des clhalfrois à entreprendre, des coooses à faire, des dettes à exige-r au loin, ces besognes lui incombent. Il drevr~ être à Pair par les froids intenses et les vents lerrih!es qui gùaŒ>nt le 9aDJg d-ans les veines, et il lui faut forcément des habits convenables s 'il ne veut être condamDié à J'inaction. Puis vieooent les fils, les p!n.J.s grands du moins, ceux qui peUNent rendre service: chercher du corribusti.blle, porter l'eau, abreuver les animaux. Les petits, les filles ~ la mère devront porter le resle, et c'est souvent peu de C'hose. Les délroques de 1'an passé, les oniffons de lou1t genre ont été soignelllsement cooservés. Mais ohez les .pauvres gens tout cela n'est plus que gueniLles. On s'est servi des bon.s morceaux pou.r faire les fégers habits Ide l'été; car le problème de l'ha:biliemetllt esi tow;ours angoissarut poll!f nos ouvriers agricoles si peu Javorisés des lbiens de la ~or.tune. Entrons ckms une de leurs mai-s ons. On se croirait chez un fripier. Le • K'ang • t0ut entier es.t encombré de l oques innomables, de ou·ale sordide, de laine aggLutinée et noirâtre. ~ cet étal:~ge mo111te une ,poussière intense et une odeur forte qui ,prend à la gorge. Maman ch:noise, aœroupie a.u mi!lieu du tas, fait son choix, trie, assemble, appwrie d'après ùn p:an qu' el'le seu~e con:nait. Nous ne saW'ions nous faire une idée de œ qui se passe dans sa ~el Ces loques nous semb;lent bonnes touii au piLus à COUIVrir une hotte d.e ,p aite Jùntée dans un semis pour elllirayer les oiseaux. La


86 ·tnênagëre n 1en juge pas de la sorte: ma,lgré 1a déplorable d&lrépitude de ces débris, eHe s'ingénie à en tirer parti quand même.

Ce premier in>renlaire Btabli, il s 'agi'! d'étirer la vie~l!le ouale, et toute la gent fém ininine s'Y met. Peu à peu de .milllces ga•lettes de coton son julCklposées dan& un co in du c K'a.ng • pour for~ un grand carré. Une seconde couche, une troisième . . . viennent s'atjouter, et, me.nltalemem, la mère fa it son cClt!Jll!e. Tant pour une tunique, tant poirr lllll1. pantatton. En aüoutant un peu de ouate neUNe, en ne faisant IPas 1e rembourrage trop E:pil.is, oo a-rri·v era, ou peu s 'en faut. !Maintenant c'e51t le iOUŒ' de 1a ~oile. H bult di6cou'dre les vieux haJbilts, laver et d~· craseer les différe!lfes pièces. Bt cela se fai1 aNec des préciutions infinies, pour ne pas eLargir les trous . .. 1La mère de Eamille sw.Ie se dharge de cetfe besogne délicate, car oo mouvement tŒ"op brusque, une étourderie pourraient avoir des conséquences irrépaa"ables. Mt! cette 1lessive qui sèche en plein air et que l'on surveillle d'un œi.'l sévère pour que 1e vent ou mJême des mains indiscr~es n'en en1èvent pas uo monceau! Tout ·là-tbas, au p1ys natal. la hobte d'un dhifionu ier pourrait seulle produire paTeiUe~ g~ueniŒies . . . dont ici on usera ju squ'auoc moind·res morceaux poor 'hatbi'liler son monde.

r Après ces prlSiiminaires, i'1 faut ta1J!I.er et rrecoudre. Cerlains vêltemeruts ressemlblent à ooe mosaïque. IJ...es accrocs sont COUIVerls. de p ièlœs en losange, en cœur, en trèf.le. Les enl:iroits éli·més et usés jliiSqu'â la corde sont ~renforcés par des morceaux odll'és pa·r-dessous pou:r mainterür Je ti5'5111. [)e <1en1JfS à autre, Œes primitifs ci~eaux crissent dans féf.o!'fe, puis 1l'aiguiHe repart. 'tpre!Yie et i.nfa,tiguable. Les tas de loques dibtinuent, les gâteaux de oualte disparaissent, n'ignobre friperie se métamorphoSe en -vêtelmen1is, qui nè soot pas très .sollildes, mais qui, somme toute, sonl encore présentaJbles, quoi-

87

ttu'ïns OOfrent un a~ plutôt inaflendu pou • r nous, Ellli'~S. 1 !Nos braNes gens ignorent d'ai.Lleurs l'tt· haines de nos préocw,pations. C'e~ amsi q.u'll'Ile manche blandle sur un veston b!eu, 'Un carré rouge a,u genou d'un pantalon vert un asse.ml:lllage de teintes dissemblables ~ ~e rapiècements mui!KipHés ne les décollCtr. ~en't ntùilement. On n'est pas · riche, on se l~rt de œ q.ue l'on a. L'essentiel, c'es.t d'~lft Wll'Vert Je plus citaudement possible. Toul Ue monde trouve cela na:twre1. A1.1tre pays, >aJutres mœt~~rs. Bt cependant, Je OJ.inois .possède à UD ~rès haut degré le sens du r idicule; mais il !ne le met pas dans les disparaJtes que peul lmon.t rer un coobume de traJvail. l'l en serail oawtrement s 'H s 'algissai1 d'ua ~bit de lmooie, objet de 1\IIXe qu'on revêt pour para. lder. Dans ce ca·s , l~à peu près esi: intenlrt, 1 \faUJt que toU.( soit en règle. · [..e vêtement, simple et pratique, de nos !gens de la campagne, est d'un modèle Ull~ forme qui ne comporte pas la fantaisie. Ua \ve~on de peau de mouton e t un pan·taloo dt lmême mrutiè.re fo.I1Illent un corqplet très ap)préci.é. La ·laine gll'atle la Jiea.u ; le cuir, por· 'té à l'exMJrietiŒ', n'est pas toujours d'une sou. plesse pariaile: cela n'a pas d'importance. • iLes halbits ouai!és ne sont suffisants que Uorsqu'on peut, pax les gŒ"an<ts froidis, eu· 'dosser \l'Ile peliss.e par dessus. Ce gros pau· ~agon ouaté pourrait être gênant, si son allt i)leur ne laissait les moUJVomen1s pariaitelment libres. L'aspect est . disgracieux, c'est 1un f·ait. Le fond rembourré !orme sac, qui se tires~ en poin:te sur le derrière. Les maD· ldhes, très longues, couv·rent les mains el les abri~ent contre le froiÏd. Le colllet, fort é:eW , est souvent maintenu vertica!ement rifi· tl.e par des petiies ,planobettes cousues con· 11!re l'étoile. !Vêtements ~ souliers s.ont con·!ectionnés 'a u logis. ·La fonne ample n 'exige pas la Jti· nu1:e de coupe des habits eUiopéens. Et puis lnos brayes gens ne sont pas di.fficiles. Eire 'Wl peu gênés aux en10iumures, &voir Ull1 col1et r.u,de qui leUII' raole le bas des orei•tJes pt

cé*

les empêdhe nu!Uement de s.e sen.f i·r • con{or'!Jtlles • et heureux. Tou-t leur va, parce qu' îls sont contents de rou1t. L'excès de civili·sation ne les a pas en-core rendus J'T!éticu,eux. On peUJt les en féliciter . tfit 1orsqu'on songe que ces irél!vaux d1hat>illlemeru! échoient à la mère de fam.i>l!le, on èonviend.ra que celle-ci ne manque pas de besogne, !d'autant r.l·ws qu'ellle doi·t pi1qparer les repas, soigner les enfants, nettoyer la maison. · · Bille i1'01.11Ve cela tou~ naturel. C'est beau de vo ir avec queNe résignation, quel oourage, 1~ femme dhinoise acœpte son sort. BeaucouiP d'entre eNes ont un air irele el d&j<:a!f On dirai,f lies poupées menues qu'un rien Ya briser, et cilles vont toujours. teuu" force de résistanœ est étonnante. La inisère, les priiVatioos, le travail, le dévouement obsour mais con~inueŒ semblent être le lot ordina ire de nos femmes du peuple. E-lles proorœnt la vie teMe qu'e~J.!e s.e présente, sans se plaindre, sans murmurer, sans même beaucoup rêver à que!tque cho~ de mieux. Nos bonnes dlrétiennes oftrent tOIUJ! cela au bon Die.u, eùles aocoqfussen~ 1eur besogne par esprit de devoir; H est bien sOr qu'ellles doivent s 'am.asse!I' une benie somme de mériles qui leur s.era largement payée plus fard JA-baul!. ·

incendie qui brillai, je me s uis levez el j'ai ape11Su une luell!I' ii'IJCllndécen,t e diu cô té de la brasserie PignouJfunann. OssiiÔ't j'ai fa it bll'fue Je rar,peJ par les dlaÏ!rs ronds de la commune e! je me çuis réuni avec mes hommeu pour marché à la rencontre du s inistre. Arrivé sur les lieus j'ai senti le besoin de !aire dans un coing la pe1lile de oha{:un _et j'ai vu, 'lue nous étion6 tousse co~et. A ce moment les illa.mmes ldévore le derrière de Moçieu P.ignou.fma.n.n tqwi est touüoliJI's re111iJllit de paille. Ma.theu!reusement dans la précipitation de 1a rq>i~i-té nous a.v.ions out;lier nos pompes et nous !Ont été obligé de prenkl.re de l'ô avec des ISOts sur le conseille de Moçieu le Mair qui était dans la mare et qui senté maWYais ce qui m'a rendu ma•!lade et quand j.J n'a p)us leu rien a brulé le feu a été étain. NIOII"s j'ai ialocu.tio!lné mes ommes en J.es remerciant pour le courage q:u'Ïils ont montré en cette !Ci·rconstaru:e, car œn eux les femmes qui 10ccupe la maison serez aujoull'd'hui des 1ruites. Nou.s ont œpend.a4lt à déploré la mort d\.1111 des notre, c'es.l le coohon à F ..·ançoi s tcJ:Ui a té écrasé sans qu'il aie put dir e coml!nent. Je certiifie léguesague titu.de de ce IPdrt en foie de quoi je cigne avec moi.

raar

Ba·ud-Roohat Gonnnen den des Ponts Pi~s .

Les progrès de l'orthographe Des esprits chagrins prétendent que nos mfants n'apprennent plus l'orllio2"fapbe. Il !tut leur remettre sous les yewc: U41 document que le c P>1(1li'hlon • publia en son teJlliPs et qui prouve bien que depuis 1879 les progrès sont lents, mais appréciables: Commune de TUJpen ta:1ey le 26 août 79. 1 Mocïeu le Préfait, Hier, la nuit .a ttant venue come d 'abitu.de été me coucllé c;u.r:wd je fut réveiŒ!é en cerceau par dé cri qui criait : ~ le soi.r jont

•6 ~U'

~.

Devinant tout de suite qui s'agissai d'un

...... .......:-...___ _

----- ~

Les livres de Médecine S i vous vowlez con.tinuer à vous bien por·fer, ne coDJSud~ez jamais des livres de mé<lecine, ca:r i'ls sont pleins d 'un tas de mallad~es qui se contractent, les unes par conta gion, les autres parr conception persoonetl,te, mais qui s'a.ttrapent toutes pail' la Jectu.tte. Vous ressentez les SYIIll!Ptômes dont vou.s ,w ez lu lla description , d'une façon beau,. ~ou!P p!UJS précise que sà vous étiez guidé lpar votre sensibilblité ignol'aJlte et vos in!Oonscientes réactions. De même que vous tvoUJS me-Mez à bâ:Ïtler dès que vous voyez !quelqu'un hâi'ller, de même que vous éprou-


88 lvez

ijaru; le rein dans le foie ou dans l'estomac !si vous a~enez à ooooaître, même d'une façon didactique, les effets c;ue produit une Résion du rein, de l'estomac ou du foie. 1 Attraper des maladies dans les Iivr~s, ce ~lest encore rien. Mais ça devient darugereuiX aorsque, les ayant ·attrapés vou~ vou'ez vous guérir. Vous en venez à essayer des tas de remèdes. Il y en a beaucoup à la 4mt' pa.,aoe ~journaux.

Pour b!en vous porter, soignez les gens qui sont 1plrus malades que voœ. C'est le ,même remède qu'on appHque, lorsque, dians une cou~se de rnootagne, on !arrive à· n'en .p lus potiiVoir. A ce moment précis, on n'a qu'i · favoriser la marche de lqittelqu'un qui est !)1us fa.tigué que soi. On 10ulblie sa peine en soulageant œ!Re des au~res.

Variétés

des déma-n geaisons lorsque vous voyez

luo bonhomme se gratter swr tl'eS üfiches du !Savon Cadum, de m&ne ça vous fait mal

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(Extra:tes des lettres et écrits • de la B. Sœur 11trerèse de l'Enfant Jésus) Jésllls! Je votJ.dlra.i& fant l'aimer! L'ai·mer comme :a.mai'-l iJ n'a été ainllé. · ·

tt:t ltl n'y a qu'une selllle chose à faire <ci-bas : aimer Jésus, ht(i sauver des âmes pou.r quïtl so~ t aime. Soyons ja:l,ouses lies moindres occasio-ns de nows sacriher, ne lu! reiusons -r ien : Il a hrnt besoin d'amour!

t:t:t Vous le sa vez, ô mon Dieu, je n 'ai jamais désiré que voltls aimer uniquement, je n'am(b itionne pas d'autre g]oire. Votre amour m'a ru'évenue dès mon enlfa.uce, il a gr-andi avec moi, et maintenant c'est un ahîrnte dont je ne puis sonder la profondeur.

ttt Pour awrocher de Jésus , il faut être si petit! Oh! qu-~1 y a peu d'âmes qui as:P:rent à être peti-tes et ii!Iconnues!

.. - ....

UN MOYElN PJRATJQOE ET B<..,"'NO!MI. QUE DE CONSBRViATJON DES VIANDES On sait l'impor.taru:e d-u problème de la consertvation de -la viam!~. en vue de la cons. titutioo de s11ock.s. Jusqu'ici, la seul\e solution est l'emp1oi du ~roid, qui donne d'exceJien~ ,résWJltatJS, mais qui exige une instaf.. lation considléralble et coûteuse. un entretien onéreux d-es madhines, un person-ne-\ b'en au courant, un stock de charbon, huiles de gmissage et argenis dhimiques pour la pr.o. ductioo du froid. On a dêoou!Vert un moytm de con5el1Ver la viande et di'autres prold'tûts aJljmentaires, iD· d~nill11ent et sans tous ~es inconvénients qu'entll"aînent l~oi et la prodlttdion du froid: il colllSi•ste sitqp1emen·t à met.tre k vi-ande fraîd!ement tuée d-an.s 'le s-ucre t!l poudre. •

,Le s-ute:re, par sa na IU!re et ses- moyens d'obtention, es.t pa.trffiaitemen.t exen1l(>t de bac· téries muisib1es; i~ a la prqpriété d'Oipél!r me sorte de tantmJge rles chairs~ sous soa inl!luence les v:andes se duro~n1 et C<lll· ser\Vent touœ,s leurs prqpriétés. Pendlant les trois ou quatre premiers ~ours, ~e sucre ll.bsorbe l'eau de la viande et se ~­ d'U!i·t à !''état dte sirOIP, qu'till est possilJie de coruœntrer powr refaire cr-ista!lliser.; le sirop décanté après ce !etlJiP.S, on recou!Vre la viau· i-le a-vec une ,partie de SIU!cre en poudre; il se ,p:rod.u~t -une albsorption profonde de Veau contenue d11ns Ja v.ioode, les é!éments du sang y restant œ,pendan~: c'est une sorte de dessi:œtion en meme !ertl!PS que de l'lnrii·

. septie. On peut enlever faciolernent Je goût suaf de Ira viande ainsi consei"Vée par simp~e immersion dans l'eau avant ruisson. IDe cette façon, Ia viande peut être conser· vée indéfiniment sans qu'il soit besoin d'au· C!lJI1e opération coûteuse de matériel oo d'ÏIU" ta!!Œa tioo pa.rticu[ière.

~'!pplément

d_!! __~~_!!_e ,l' Ccole'' (1923)

Mois du Sacré-Cœur Grârce ù Dieu, tle owtte du Sacréde jésus 8e OOvi:'JlOJTWe de !prus en plws ;dans les famiillle:; et J·e3 p3.ro1 s<&es r:e notre di01cèse. No·ws ne JPO•u:voltlS q.ue no•UiS rêjou:r vivement ·de œ pro~rès, p~.:isqtU-e •Cethe dé~o-ti()n nous fera mieux c.;m1prendre la prro.fondeur de l'.amQiur ('œU!I·

ditt Clhll' j,sf.

Car îe Sacré~Cœur ,de Jésu'S e-s·l le centre de toute :la r-eligio-n catho·l•itqu,:.:. S. Jean (p a d1t: <<-Dieu est ·charité, Dieu est arnoulT. '' Orr l1a IC'harii!é s'es·t incaTnée dam la ,pei"Sonne -de ]téiS!u::-Chri3t. jêsus, c'esll: tdon.c la Oharité !faite homme ; et le .W111!bo.te, 1l'or~_gane 1de .cette charité, -c~est ilJe Cœur 'de Jiésus, p.a·r le· -~wel .pass~ t>o-u.t 1' amour de Dieu . De ce oœttr es·t so-rtie •l'5~Iise. l'Epouse immaauJLée de :l ' A•g neau. C'est ce •OŒU;r encore •q:ui noutS a .dotnn·é: les sacrements, en !Pari.ieutlier 11'Eu1Clb.arisli-e. En lisant l'Evangi·te ayons toujours le regm1d 'de notftr;e âme fixé 'S Ur le divin Cœur! Nout2 le vermDJS· s'attendrir ~ la vue de nos mi,sères pihysi·ques et mo.ra.les, à la vue de- la dou1leur de .la veu-ve 1de Naïm,, .qui jptleure :près dru cadiavre ,de son fit:ls ·u\l.Î!que. Nous f.~ sentiron s frémir iprf>..s 'C!JU t.ombea:.t de SIJn ami Lazare. [.[ li:l. 11Jiitié de œ divin Cœwr n';est JPaiS s:tffille ·comme la nôtre: ei!U·e rerud à ,Ua •v•euve son ms, ellle fait tStodir ·Lazare dlu 'tombeau. Now.o ·devinerons sla te!lld.r~>.sse powr

l'âme ilfl.no1cerute, en 1e voyan-t caresser les !Petits enfants de Oaililée. Nous sowpçonnerons ,l'ét-enidtue ldie sa mi:sérico:rde ,en .I'enten1dant 1p•aŒ1donner à ·Madeleine. A la -clemière Cène, ,Je di.vin Oœur nou:s <1-'PJP•ar.aîtra -comme un ~bra­ sier qui ne !peut p;1us eonteni·r l'.a!f'deu·r de sa f1lamme. Dl en vient, IPar un excès d'amou-r, .à 1donj!ler aux hommes son. .cOiriPS à mang,e r ·et son sang à

d~

Jé-

'sUJs Q·u'i,l fa-ut lire l'Evan.gile, si

O'll

boir;e. Ou1 , c'e,o;t ·dans le cœur

veu·t le comprendre: Jésus, c'est avant tout le Sacr:éCœur. Qu·'i•l .soit donc _pour nouts le divin Ami, l'Ami bien réel av-ec lequeJ on s'·entretient j.our.nel···::me~ L D'abord ,pour l'adorer: c'est 1 •~ Cœur d'un Dieu; c'est un. sandu:ai re infin in;en·t sain(t e1: nous sommes .pédheurs. Pui's .disons Lui -que no-ti,:; croyons ,à son amoUJr: il est tl' Ami 1ouÏ(mrs fldèie, .1' Ami qui se fait 1p1us aimani aux jours péni'J)J.es. PEul(fu'aristie et la Croix sont toujours 1à pour n.~ous ·dine: Als~ru tfiO·UJv<é -un autre cœ•ur pou,r t'aimer davanta,ge? :Lui, s:eul pewt tdlire: «Venez ·à m(}i, V'OIUIS 'tous q!Ui peinéz et •qui '[ll·iez (sous tle fan:lleau et j:e vo•us consol:erai. » -----

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8

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Histoire d'une

ime

Oh! que nous verrons de mystères p :-us tru-d! Comllùn Ide fo :s aHe peusé ~ ue ~c devais peut-être toutes !es grâtces d-ont. j ai é!é comblée aux instan-ces d'une pelite ârnt:: c;ue je ne connai!rai . qu 'au ciel. Cest la ·volonié du ·bon Dieu qu'en c<: morude les âJmes se communiquent entre ciles 'les d-ons célestes par ·l a pd~re, aiin que, renidues dans Jeur pairie, elles puisse111f s'aimer d'un amour de reconna.issance, d·une a<lliection bien plus grande enco•re c:rue ce'l'e de la f:unil!e la plus idéale de la [erre. Là, nous ne ren•contrerons tp as de regards indittérents, pa.I1Ce que tous !es sa'nts sen· !redevront quelque cthose. Nous n-e verrons plus de reg-ards envieux; d'aiJJeurs le bonheur de clracun des élus sera celui de tous. A-vec l~s martyrs nou > resse•mblerons aux ma.rt!yrs; avec ies docteurs nous serons comme les docteurs; avec les v.ierges, comme les· vierges; e l de même c;.ue les membres d'une même famitlile sont fiers les uns des autres , ain·si le serons-nous


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