tout au degré inférieur. Durant les trois premières années, supprimons donc, je vous en supplie, et la théorie et le solfège. L'enseignement se bornera exclusivement à l'étude de chants par audition, à une voix. Voyons, n'avons-nous pas, pour égayer l'enfance, les rondes si belles, si jeunes de 'Dalcroze? Et parmi les ·compositions de nos auteurs romands, parmi les vieux airs, quelle amp•le moisson de chansons fraîches et gaies! !Mais, chantons donc, chantons davantage avec les petits, plusieurs fois par jour, et laissons au ·« rancart», une fois pour toutes, les pénibles leçons de théorie, ces vulgaires exercices de mémoire. -Et, ne pensez-vous pas, que l'interprétation des chants puisse donner lieu à d'intéressantes leçons dans lesquelles, je vous assure, la notion du beau et le sens du goût se développeraient davantage (nous sommes au degré inférieur, toujours), qu'en enseignant à l'élève que le point après une note vaut ... enfin, bref. rAu deg;ré moyen, un peu de théorie, très peu, pour permettre à l'enfant de lire facilement; des exercices de vocalisation qui forment la voix et la développent en intensité et en étendue. Mais toujours beaucoup de chant, à une ou deux voix, par audition, en donnant à l'interprétation une place encore plus grande. ILe solfège doit être bien enseigné, c'est-à-dire que, pour arriver à d'heureux résultats, il faut procéder avec beaucoup de méthode. Je ne suis pas ~;~n ami des livres, mais ici, un manuel est indispensable, je le prouverai. Vous écrivez, au tableau noir, un motif quelconque. Les élèves le déchiffrent facilement. !Vous en écrivez un deuxième. Etes-vous certains qu'il soit légèrement plus difficile? Si oui, c'est très bien. Trop difficile il décourage l'élève; au cas contraire, le but est manqué, le travail est absolum:ent nul. 1H faut donc
mettre entre les main51 de l'élève un manuel composé d'exercices gradués auxquels l'auteur aura certainement consacré de longues heures de travail et de réflexion. 'Mais ces exercices ne prendront qu' une petite partie de la leçon. Le reste sera consacré à des exercices de réalisation et surtout à l'étude de chants judicieusement choisis: faire remarquer à l'enfant la fraîcheur, la beauté de telle mélodie, lui montrer quelle intÎmité de pensée doit régner entre la mélo. die et le texte, en un mot, interpréter avec lui tous les chants, n'est-ce pas là, chers collègues, la vraie bonne leçon, le véritable enseignement? Au degre supérieur, la théorie sera continuée de même que les autres exercices. On arrivera, peut-être, avec- !Ille classe de bons éléments, à l'étude des principales gammes majeures et à la transposition en do. Cependant, rappelons-nous que l'école ne doit pas préparer des « spécialistes » mais des jeunes gens qui cultivent le chant par amour, et qui apportent à nos sociétés artistiques l·eurs jeunes forces et leur disciplin~. H y a là une éducation morale de tout premier ordre, à laquelle nous ne faillirons pas. •Le temps me manque pour donner à ce sujet toute son importance. Il est des détails qu'on ne peut pas écrire, mais qui apportent à la leçon de chant énor· ru.ément de charme. Oh! je ne puis as· sez le répéter: faisons de l'interprétation des chants la chose principale des leçons; ne laissons rien passer, cherchons la perfection, et alors, notre enseignement sera l'école de la saine discipline, de la morale et de la beauté.
B. W uilleumier. •-
Deux mille f!11lncs VO·t re tfez-de-cltaUJS· Si, il
~ée? Voos n'avez r.ieo en dessoUJs? -
y a la teave.
' ECOLE tli
PRIMAIRE ORGANE DE LA
SOCIETE YA.LAISAB'lfl D'EDUCA TIOII SION, Novembre
Pensée La religion seule est œpable de former le cœur des entants, car elle seule leur apprend en plein leu~r's devoi11s envers Dieu., envers les hommes, envers euoc-mêmes. faites de ceux qui vous sont coolfié51 de bons et solides chrétiens; rendez-les pieux sans bigoterie. L'esprit du monde est fait de superbe et d'ar-rogance; la piété engendre la véritable grandeur d'âme, sans compter la ~oree et la consolation dont 11homme a besoin dans les épreuves que Dieu lui réserve. -----·+••-~--------
L'école, petite société « L'école, ·a·t~n dit, est la prépaMtion a la 'Vie », formule lbaiiiale, en a:p· IJ)alfeilœ: mailS., au fun dl, opleine de sens et de vérill'é. Qu'est-lQel ·que l'école, en effet, $În1on une .petite IS1odélié .q!ui .a ses membr.es, sa hiêraJI10hie, ISion or.ganisa:bion, sa vie ·collective, ipi!os,père ou .dé· famante, S'elon 'que l:e ·chef qui la gou:verne y maintieil!t ou: n'on l'~clrr1e ~tôJb~i? !L'100"<11re, dison'Sl-'Irou'S; car toute :a'Sso.cia:·
1921
tioil! d'individUs ·viS'ant un but oommum
pe •s aurait exister, même un seul jour, !Si l'arhiwire en était l•a loi, si la négaltionJ de toute autorité en était la ba.se. Il :fau1t .cllonc, .qu'à l'écol·e, prowr qu'•eHe IPllÏ'SSie ·êtiïe wn ·corps constitué, s'éta'blis·se une règle, à loa!quelle se s011me1te ~h1a. ocun ·~s membres de œ colfp&. !La règle, «'le règlement » est dlonc le -r ouage esISkmtiel de l'éoole, non le lfèglement, à l'état de lettre morte, roais le ·règlement en 'Plein ex&-ciœ de vitalité. La cirttJree de l'anntée sC'Ol:aire, l•a !fixation des jours et des dleures de .tffivail, C'Omme des j"OUŒ'S .de ronglé et des h-eu:res de recreation, l'emploi du temps., le nombre, la natu'fe et la limite 'd'es matières à apprendre dans chaque -cours, des leçons à lébud'ier et des devoirs à faire .q.uotidiiennement, ite~s 'Sont 1es 1p:otnts ·que le. I~ègJement SiColaire com,prend' et rprédse. 'Miais 1die •qou·elle •utŒre serait ce règlement <Si les !élèves, bien ·q·u'.en en obs.ervant la lettœ, étaient inattentifs en da1s· 1 s~, hrwyants aux •cba~g,~ments ·d'exer-ct'des, paresseux et n'eglhgents durant