L'Ecole primaire, novembre 1921 annexe no 09

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tout au degré inférieur. Durant les trois premières années, supprimons donc, je vous en supplie, et la théorie et le solfège. L'enseignement se bornera exclusivement à l'étude de chants par audition, à une voix. Voyons, n'avons-nous pas, pour égayer l'enfance, les rondes si belles, si jeunes de 'Dalcroze? Et parmi les ·compositions de nos auteurs romands, parmi les vieux airs, quelle amp•le moisson de chansons fraîches et gaies! !Mais, chantons donc, chantons davantage avec les petits, plusieurs fois par jour, et laissons au ·« rancart», une fois pour toutes, les pénibles leçons de théorie, ces vulgaires exercices de mémoire. -Et, ne pensez-vous pas, que l'interprétation des chants puisse donner lieu à d'intéressantes leçons dans lesquelles, je vous assure, la notion du beau et le sens du goût se développeraient davantage (nous sommes au degré inférieur, toujours), qu'en enseignant à l'élève que le point après une note vaut ... enfin, bref. rAu deg;ré moyen, un peu de théorie, très peu, pour permettre à l'enfant de lire facilement; des exercices de vocalisation qui forment la voix et la développent en intensité et en étendue. Mais toujours beaucoup de chant, à une ou deux voix, par audition, en donnant à l'interprétation une place encore plus grande. ILe solfège doit être bien enseigné, c'est-à-dire que, pour arriver à d'heureux résultats, il faut procéder avec beaucoup de méthode. Je ne suis pas ~;~n ami des livres, mais ici, un manuel est indispensable, je le prouverai. Vous écrivez, au tableau noir, un motif quelconque. Les élèves le déchiffrent facilement. !Vous en écrivez un deuxième. Etes-vous certains qu'il soit légèrement plus difficile? Si oui, c'est très bien. Trop difficile il décourage l'élève; au cas contraire, le but est manqué, le travail est absolum:ent nul. 1H faut donc

mettre entre les main51 de l'élève un manuel composé d'exercices gradués auxquels l'auteur aura certainement consacré de longues heures de travail et de réflexion. 'Mais ces exercices ne prendront qu' une petite partie de la leçon. Le reste sera consacré à des exercices de réalisation et surtout à l'étude de chants judicieusement choisis: faire remarquer à l'enfant la fraîcheur, la beauté de telle mélodie, lui montrer quelle intÎmité de pensée doit régner entre la mélo. die et le texte, en un mot, interpréter avec lui tous les chants, n'est-ce pas là, chers collègues, la vraie bonne leçon, le véritable enseignement? Au degre supérieur, la théorie sera continuée de même que les autres exercices. On arrivera, peut-être, avec- !Ille classe de bons éléments, à l'étude des principales gammes majeures et à la transposition en do. Cependant, rappelons-nous que l'école ne doit pas préparer des « spécialistes » mais des jeunes gens qui cultivent le chant par amour, et qui apportent à nos sociétés artistiques l·eurs jeunes forces et leur disciplin~. H y a là une éducation morale de tout premier ordre, à laquelle nous ne faillirons pas. •Le temps me manque pour donner à ce sujet toute son importance. Il est des détails qu'on ne peut pas écrire, mais qui apportent à la leçon de chant énor· ru.ément de charme. Oh! je ne puis as· sez le répéter: faisons de l'interprétation des chants la chose principale des leçons; ne laissons rien passer, cherchons la perfection, et alors, notre enseignement sera l'école de la saine discipline, de la morale et de la beauté.

B. W uilleumier. •-

Deux mille f!11lncs VO·t re tfez-de-cltaUJS· Si, il

~ée? Voos n'avez r.ieo en dessoUJs? -

y a la teave.

' ECOLE tli

PRIMAIRE ORGANE DE LA

SOCIETE YA.LAISAB'lfl D'EDUCA TIOII SION, Novembre

Pensée La religion seule est œpable de former le cœur des entants, car elle seule leur apprend en plein leu~r's devoi11s envers Dieu., envers les hommes, envers euoc-mêmes. faites de ceux qui vous sont coolfié51 de bons et solides chrétiens; rendez-les pieux sans bigoterie. L'esprit du monde est fait de superbe et d'ar-rogance; la piété engendre la véritable grandeur d'âme, sans compter la ~oree et la consolation dont 11homme a besoin dans les épreuves que Dieu lui réserve. -----·+••-~--------

L'école, petite société « L'école, ·a·t~n dit, est la prépaMtion a la 'Vie », formule lbaiiiale, en a:p· IJ)alfeilœ: mailS., au fun dl, opleine de sens et de vérill'é. Qu'est-lQel ·que l'école, en effet, $În1on une .petite IS1odélié .q!ui .a ses membr.es, sa hiêraJI10hie, ISion or.ganisa:bion, sa vie ·collective, ipi!os,père ou .dé· famante, S'elon 'que l:e ·chef qui la gou:verne y maintieil!t ou: n'on l'~clrr1e ~tôJb~i? !L'100"<11re, dison'Sl-'Irou'S; car toute :a'Sso.cia:·

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tioil! d'individUs ·viS'ant un but oommum

pe •s aurait exister, même un seul jour, !Si l'arhiwire en était l•a loi, si la négaltionJ de toute autorité en était la ba.se. Il :fau1t .cllonc, .qu'à l'écol·e, prowr qu'•eHe IPllÏ'SSie ·êtiïe wn ·corps constitué, s'éta'blis·se une règle, à loa!quelle se s011me1te ~h1a. ocun ·~s membres de œ colfp&. !La règle, «'le règlement » est dlonc le -r ouage esISkmtiel de l'éoole, non le lfèglement, à l'état de lettre morte, roais le ·règlement en 'Plein ex&-ciœ de vitalité. La cirttJree de l'anntée sC'Ol:aire, l•a !fixation des jours et des dleures de .tffivail, C'Omme des j"OUŒ'S .de ronglé et des h-eu:res de recreation, l'emploi du temps., le nombre, la natu'fe et la limite 'd'es matières à apprendre dans chaque -cours, des leçons à lébud'ier et des devoirs à faire .q.uotidiiennement, ite~s 'Sont 1es 1p:otnts ·que le. I~ègJement SiColaire com,prend' et rprédse. 'Miais 1die •qou·elle •utŒre serait ce règlement <Si les !élèves, bien ·q·u'.en en obs.ervant la lettœ, étaient inattentifs en da1s· 1 s~, hrwyants aux •cba~g,~ments ·d'exer-ct'des, paresseux et n'eglhgents durant


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l'étude, diss~pës et <eaU'SieU:rs :aux heœres où le silence s'impose? •Il va ·de soi que de tels écoliers ne mettraient nullement à proofit les amêes -de leur éducation et ·que, bientôt même, l'exa:ctil[1ude au règlement lewr deviendrait une sujéti<>n :11astidieuse, dlont ils dlétendraient les liens, en .a#endlant de les rompre. ILes chos·es s1e ,pa:ss.waient ainsi ip•aifce que le règlemell!t serait, en t'éa:Bré, Ul11 .oorps sans âme. H lui m:anqueratt ce qui, en effet, a été appelé non pas seu~ lement l'âme de la .règle, mais l'àme même de l'école, •c'est-à~dire, la discipline, oo tout rtm système de suwei11an.ce et de mesure qui •as~;uife, au moyen du silence, de l'or·dre, de l'attention et de 1'-applioatron·, le Wa.vail fructueux et la bonne œnduite des élèves. tRèglement, '<iisciJpline, voilà d'o'llc lès deux grands :principes .de vie die l'école. Reprtésentbons.-111ous ')Jar la 'Pens+ée une de œs bonnes maisons d'éducation ·que ·nous ·oonnaisoons lbie111; songeons aux éfuldoo •Qll!e 1'-on y ~ait, aux .succès que s-a:ncti'onnent œs études, ·et 'll!OUJs ·convien· dr.ons q•ue, rsi .die teL~ •riésuHats y sont olb~enus, c'est au •sa~ge règlement et à la ferme discipline de cette maison d'léd'u<Caticm ·qu'i'ls sont dus. 'Mais, dirons·nJOus, en examinant de WèSi 1Jou•s Ies élèves de l'une dt œs écfoles modèles, d'oit vient que, parmi œs enfants égaleme~t soumis 'à la même lfègle et à Ulne disopline wnifurme, les uns -sont av.ancé3 d<liUS leurs •études, ~ssent -aux examens, tandis que d'au!Tes aussi bieo doués, n':auTivent à un succès •que faiblement ·et awès !Plusieurs échecs? N'at. tdbuons cetre !dlif,ftérence qu'à "lia! manièife dont œs .deux catégories d'écoliers oot 10hSleTV'é le !I'èglement ·et la discipline die l'léoole. Les 1premie11s, du'Tiant toutes leuts ·ai1111iées de da,ss·e, •ont été des élèves eX!aiCbs, stu:dli•eu.x, if1réquentant r'égulièrement }'école et y tl1a~a:Ulant Sa.tns ·

dléfaillanœ. •Rarement ils ont été pris en faute ,))01.11r leurs manquements au silence ou 'leur dissipation. l-es seconds au oontraire, se StOnt montrés souvent insoumis, inexacts, 'J)eu re~pedueux de la discipline. tEtuides œmciencieuses, d'une part, tra'Vlail intennittent et fait vaille •que 'V'aille, de l'autre, teUe est donc l'eX'phcaU<>n de su•ccès ~t d'insuc.cès produits •simuHan!ément dans um éoole où ~-ègt.ement et disdpline étaient •pourtant !bien ·en vigJU:eUJr.. Ces enfél!flts, de f,ol1ce si différente t>.t 'd'Vst:anœs les u•ns des a:uU'es ,par les ré!Sultats OPlJ)oSiés de 'leUJf éduœtion, vont entrer dans l•a vie, devenir .progœssivement .des hommes, des femmes, et être SO;umis, •q uelle que soit leur cMrière, aux lois de la soc:étté et à la disdpline soci1:1le. Il y aura tout d'abord !POUr eux. les lois lOU le règlement de l'usine, de l'atelier, du bureau, de l'administmti'on, d.e l'étab'lissement srolaire, où ils entre. ront -comme 1ourvriers, em't)loyés, professeUII'S. L'à l'ex~acti~ude, l'etll)ploi ·consciencieux du temps, le lb1on tll1aVlail, la pol•itesse, le I1es1peot id!e la IJJ.iooa•rcllie leur set:10nt •olbligatoiremenrt: imposés, et cela a'UJSISi bien quand ils· montemni: en ,g~ra­ de .qu'aru ldléburt: de leu.11 •carrière. Ceux 1qui, 1de l•ongue .date, aUJront pris à l'école l'habitude .de 1a IJ"ég:u~a!fiilé, de l'o. _lbléissance, de l·a dêf.éren~e, de l'ap.plica~ tion au travail, observenont sans opeine les conditions .de leur nouvel !état, et famais ni la l))aresse, ni la tJ)Iassion d'un gain towj·ours plus considerable, ne les incitera à loa ['éwlte. Ce seront de oons ouvriers, d'exœllents eiiliPl<>ytés, !de die:nes institutetrl1S; ils feront, comme l'on dit, «leur ()hernin dlans la vie», et si. d~aventure, ·qUJeiq u'oo les loue de leur lever matinal, 1du soin •qu'iLs mettent à l'•ou:v•rage, de leur poncbualité aux he~­ r·es de tnavail, Hs se •contentemnt de di· ife avec simphcité: IO:h! il ne 111ou:s e11 coüte rien , et 'Ilious gouf.~rki•ons même . d'agÎif 1a•utrement; •nous ·awn~ tourours

51 fait ain-&i depuis !!école » (ou le pensionnat). !Dans la sphère !plus intime de -la famille, les éoolières et les. écoliens d'autrefois, devenus des mères et des pères, ne ponteront +pas moins l'empreinte de leurs jeunes années, :fa·ites d'obéissanœ, d'exactirude, de fidélité à une règle et d'amour du travail. l!a mén•agère .active o·11donnée étabHra chez elle une loi à 'laq L~elle -cha-~un sera heureux de se soumett11e: exactitude -aux he·UJres d11 lever et du <..'Oucher, aussi b~en qu'aux h-eures des repas; temps toujours wtilement employé, bavardages SUJpprimé~, t-ravail rèrulier et bien distribUJé, devoirs d'affëtti-on, de charité, de ·politesse nullement néglig-és. Le père de famille ferta revivre dans ~on intérieur les habitudes qu'il ava!t contractées au temps de l'école~ il ne sera jamais en retalfd, ni-poulf aller au travail, ni pout en revenir aux heures 'OÙ les siens l'at· tendent. Il sera touiouns occupé, soit à 1>reparrer l'•ouVI1age au: ·dehors, soit à rendr-e serviœ -aux siens. Les jour-s· et le3 heures de délas·semen~ en famille aulfont leur temps marqué, ainsi qu'il :Fui ~a•it •aux aiJlnées de l'iéoole. :Et .ainsi, œ bes10in, cette ha'bitu·de, devenue une seconde na•ture, d'·olb'éir à des loi!s et de se d;sdpHner, c'est-à-;dire de dominer ses fantaisies et ses capri-ces par le fait même de l'o'béissance, awra une repercussion SUif la vie entière des écoliers consciencieusement soumis d'autref+Ois. En même temps qu'ils seront des travailleurs justement Japp.réciés, des cheifs .de famille modèles, ils pourront être cttés comme des dl!oyen.s 10bservateu<rs scruJJUleux des l'Ois 1qui ne <Contredisent point ·] a loi morale, et des devoirs sociaux et pat·riotiques auxquels une école, consciente de sa miss.ion, les aui1a .p11épanés. En sera-t-il de même, dansr la vie ·dies !h:ommes et .des femmes ·qui, écolie11s et écolières, n'all!rtont reSIPecté m le lfèglement, ni la d'irsdpline die l'école? Il est à

craindre que ceux-là ne soient les inooumis, les inexacts, les . indi·sciplinés, qui exercent sans tonscten'ce et par conséquent, san.s succès leulf ,professron; les fauteurs de ·désordre, arganisateurs de grèves; les pères et les mères .pour ~esquel'S la vie réglée, éoonome, sagement OI1dbnnée, est um1a6SUI.ilettissement repoussé d'•a\'la•n œ; les: contempteurs de lois, les citoy.ens inœtiles, les antitpatdotes !honnis• de la •socilété et traînant des viles miSiér.ables., IP'alfœ ·qu'Jau•cune règle sage, 'au•cune discip-line lf.aisonnable, n:e les •conduit, 111i ne Les :fléfrène. Ayons d~nc le cuite die ,notie règle· ment de l'éoole et le ·re~oct de la dis.ci,pline qui lui sert de point .d'alj)pui. Il Y 'V'a de notre vie à venir, d'ans la famille et -dans ra sodété, d'être ~idèle ou non à les observer.

Devoirs envers les êtres inférieurs Il est u•ne·morale ·de l'h•omme à l"éga,rd des ·ê1res inférieurs. Elle décout.e ·dlirr:octement de la souvem~neté de 1Dieu. Si, en effet, DieUJ existe, il faut Ie rr:especter dians VQ·ut son OUJVirla.!~'e: « Oonsidfuez, 1dit ·B'ossuelt, ce ·Que Dieu ·a 'fait pour l'homme ... et désirez ·d!e le louer ctans toutes les •créatUJOOS et 'P0UI1 routes les crtéatllifes, en faisant un lbon ·usage d'elles toutes. et les sJanctifiant !P<llf œt u.sa· ge, alfin que Dieu y !Soit glorifié. » 1Sans doute, l'b10mme a été léta1bli roi de 1a creation•: « Oroissez et mulhpliezV<>'U6; remplissez la tertre et ·assujettissez-la, et dominez suif les poissons de la mer, SUif les volatiles du ciel et su•r tows les k1nimaux ·qui se mewvent JSU[ la tel1fe. » ·Mais .cet empire ne dioit pas déglénléroer 1e71 .t)Wannie. L'homme doit uiSer des <dl110ses -et ne pas en ai]:)user. Les movalistes. nous d!i:sent ·qUJe •c'es.t a1buser .des Choses que de les .détruire à plarsir, 10u de les goaspiller. A œt égarld,


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i! Y ayn sens des oonvefilanœs, VJOi'fle de 1 esltihehqu.e, ·Qui ronfine à la morale: lorsque, IP<ilf exemple, •une bande d'enfants, lâclhlée dans un 'bois, le <SacM;g"e sans motif rplausible, c'est là un abuS' contre lequel ,proteste la nature, en mê~e temps ·Que le bon ·sroût. De combien d ;a'bws semblables se Tendent Œwpables les' wrand~s .per:ooiiines •elles-même&! Qu.o~?ne dJ•Se !pas:« Il s'.a:gi~ d'ê,tres insensnbles, •nous ne !IJeu,r f aison:s 1aucun mal » .Yiotus ~aites .du mal à la nature oomt?e telle; ·et si le vrai d!és'ordroe est 1~ desordre monal, il est une tr.ansgres·· sion• de l'10Iîdre physi'que qui ne va ;pas Slan.s faute. Tl{)_utefoOis cette violati()n 'OOmporte des deg-res; et œlui qui retient nonn:alement l'attention concerne .nos devoirs envers las animaux. Il fiaut évit~ de faire sans raison du m";ll aux lélnimaux. 'Le cœwr se ser.re à V'O:.r des charretiers bru-taux rouer. de COU!PS leurs bêtes, tparlois !blessées, qui ne peuvent 'PlU:S avaa1œr. On est tenté de leur 'appHq•uelf la 'PaJrole du :Psau~n~: « L'h!oll}me ·qui était en honneur a: ete oompar:e aux .animaux dénués de r·a ison; il est .deVlenu ~emblalble à eux· » on ,poUIJ."Ifait même .dire .qu'il desœ~d lcl1û'DS au-dessous d'eux, 'car ils rem,plissent le~Œ" ·devoir, lui man·q.u.e aU' sien. Dans d autres œs, des !hommes de science font servtr Ides aniÏmaux à leu'l'5 rech~~chas de laborato-ire, et oomme l'ex-· penence, .pou,r être oonduante demande à être pra~iq u:ée SUif <les rvi~.ants i'fs reoou:r~t à la vivi~ection. ,s ans d~ute, le :PnnCJope est adnussible <:ar l•a ·hiénarchie des êtres de la nat~e lauftorise que les êtres in'fêrieurrs servent aux au,bres · IJ!'a~·s. le risque de s10uff.11anœ doit êtr~ hmlté le .plus possi<ble, hien loin .d'être rec'lJ'~ChJé, 00mme Olli l'a VU pa:rfoois r>mti·QUeŒ" p1aif :ete barbares ;prepa111a!foors. IOe~a c'est wn' extrême. Un ·auitre extreme consisterait, .comme -dans <:ertaines ·sedes religieuses, à ne pas wuloir: 1

ma:ng~

d'aliments carnés sous prétex. te qu'il n'est pas permis d~ tuer les .ani. maux. Ces a'bstinents se 'l'éd'ament même <lu ft>.x.te de la Bible: « Vl()ici que je vous •donne route lheroe portan·t de la semence sut 1·a terre et toutes les •plantes ... pollif ê~re votre -rrou:rritu.re. » Oui·1 mai1s, :a~près le ·délu·_g-e, Dieu tdiit à NO'é : «Tout ce.•qui 5e meut ·et vit se:na· vo~ ·noumtu!I"e. » ILa v:oie est donc !hien tra•oée: les anima•:xx ,peuvent. S~I'Vtr a, 'lliO•tre usage, maJ,s dlans l:a hmlte du neoesSJaire et du oonvenalble. Hors de là, <:'est un abuiS ·que la saine morale 11épro0uve. ' lJa loi ch:rétienne envisage-t-elle ce ,genre ICl'10bHgations? AsSUJrément et elle saisit toutes les oocasions ;'POUJr ~us .rappeler n·otre devoir à œt é_g-ard mais elle fuit mieux. Non 'COntente de' nous mettre en •garde oontre nabus de noM-e force envers nos: « frères inlférieUTS , elle ·oous les l)lf,()pose en exemple et le~ ass'ocie même à l'hl{)mmage ·que •nous devons ren'dire à !Dieu': « Il semlYle, écr-it Bossuet, 1q·ue Dieu ait Vlou:lu n1ous donner, dans1 les animaux, une imag!e de J:JaiSIOnli1'ement, une image d!e fines,ge · bien plu·s, une ima-ge de vwtu et un~ image de vice; ·un~ image de ,pi~té dans 1~ 'SQi'Il! •qu'ils montrent ,powr lewrs petits, et quelques-'llllliS opour leu.rs pères· une ~~~~ de préroyance, une image' de ~1déhté. » lEt les la.uteu·r s inspirés convient ltous les animaux à chanter Je Sei~neur: « tBénissez le ISeigneoc, bêtes saurvageg et trou'J)eaux; louez-le et ex'altez-le idans tous les siècles. ,. Jésus :nous invite, à 'SIOn tour, à pren- . dire modèle sur les oiseaux et les plantes, en considéœnt oomment ils sont llliQIUirlfis et :viêtus, l])aii' la ma·in; Hbétale diu Père 'q'u~ est aux deux. Avant la loi nouvelle, ta:nt •q,ue l1e •aul~e <lonsis:ta en symboles et en 'frg'U.[Ies, les animaux fu. rent ltir·ès étroitement lél!S~Sodés au cu-lte depuis l''<>ffiran!de .de l'humble tourterel:

du même coup, il fera tomber leur arrogance. Un arrogant, qui fait des scènes à tout propos, devient souple et docile, lorsque le maître a suffisamment d'autorité pour obte?ir que les camarades, ou bien ne bennept pas compte de lui tant qu'il est dans cet état, ou bien témoignent d'une sorte de commisération pour le triste état dans lequel il se met. 1Est-ce à dire qu'il faille être indulgent débonnaire à l'excès, et, sous pré'text~ que de la part des enfan~ tout e_st enfantillage, excuser leurs prres exces et n'avoir qu'un sourire indulgent poqr leurs espiègleries, leurs colèr~, let_rrs impertinences? Cela ne vaudrait guere mieux que la colère et l'emporte~el!-t; mais entre l'indulgence un peu matse et l'emportement de la colère, il y a place pour l'attitude calme et mesurée de celui qui sait se rendre compte de la réalité des choses, et qui, lorsqu'il s'agit d'un enfant, dont les actes et ~es paroles risquent de faire penser a_ux 11~­ tentions réfléchies de l'homme fait, satt opérer la transposition voulue, domLner la situation, examiner le tout avec une certaine bonhomie clairvoyante, fermer parfois les yeux. Comprendre l'enfant, cela nous dispensera bien souvent d'emportements inefficaces et d'indignations qui, manquant d'objet, risqueraient aussi de manquer leur but. 1Mais œ •qui produit le rplus gt11an'dl nombre de oottflits entre l'enfunt et ceux .qui exercent l'autorité, c'est que ceux-ci et œux-là sont IJ)l•aOOs! à des points de vue différent<S. Ohacun V.()it Ponr exercer l'autorité sor l'enfant le-s choses sou-s un angle IJ)arlirulier, et 11 faut d'abord le comprendre le !résultat c'est ·q u'·oor11 v:oit des chQses (Suite.) clifférentes': d~où. 'le .conflit. Les pa•rents et les maîtres se pla-cent U est de leur âge, enfin, d'être 1?0· seurs et de s'obstiner dans une certame vol,on'ti·ers 1a•u: 'f.l'Oint d~ vue ·de l'intérêr attitude, lor·squ'ils escomptent une va- glénJ61al· le hon lf·enom Ide la 'famille, du gue approbation de leur~ cama_ra~es; collège, ' de la das1se, la !Tfép,&CU!S'S'~on toute la tactique du ma1tre dott etre d'une faute et ·d'•u!Ille 1aottituide swr 1 eon· alors de faire le vide autour d'eux et, semib1e, l'utilité ·des !Tèglement~. certai-

le ~uS1qu'au sacrifice 1des 'boucs, des génisses et des taureaux. MJaintenant, <C'est paT des hommages plus Jl'auts .que l'hQmme Tend h·on-neu<r à -Dieu: •la victime du Testament .no~­ veau est un Dieu fait ho~e. _ ~~s. ceux qui •entendent 1e mieux 1 Ev~II'J~lle continuent 'de faire 'alPP~l. à ~~ oreatioo ~out •entière IJ)Outr ampllfter 1hommage dû au Maîtlre 1d'e toutes: ·Choses: UJJI saint lfll.1ail1'QOis ·d' Assis•e, par ·exemple, q•ui évitait d'écra,~er les;. v.er~ de la u-o~ te •qui ·accueillait et eleV'.att les pdtts d''un !OOuge-gx>Jfge, ·qui u-·assemblait ootolliT de lui .agnelets et brebis, ·qui do~ rnesüquait faisans, dgales et rosstg;MlG, qui aUait jusqu'à « oC()n~e;rt:iJI » le lo~'P' reroce de Gubbio, towrnrut tan.~t de puissance en hommage à Dieu. . . N()US l'aurions enoore, œ vouvŒr, st l'homme était resté ifi dèle à l'a loi ·diyi· ne: cO Dieu, ,qu'est devenu œt emprr~ que wus nous ·aviez do1l!lllé sur les antmal\l'x? On n'en voit iplus ·pa!rr~:li rrou_;; qu'nn 1petit reste, (')~me ·ŒD _faible mem'ortal de nQtre ancienne iPUts'Siarrce et un .débris ma•loheu•reux de •notre ·~o~·tune passée.» \Mais IS•i IJ.l'OUIS n'avo-ns IP'l'u's La ooéla" Uon en main, •COOUil!e J•ésUis et .ceux qui lui .ressemblèrent le pt.us, Œ"esjpOCtons~la dtll moinS, ·admirons-l'éli, .a&SOCÏ()n&l'a aux dhiô.nts Ide !l"eeOnniO.issanœ que ~es in.. nombœbles bienfaits de Dieu doivent sans cesse faire sortir de notre cœulf. {L'Ecole.) O. Aadollent.


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nes mesures d'inltérêt ~néml qui sem1blent dominer l'intérêt rprivé, ce sont là -des 'Choses ·qui ij)reoccupent .ceœc ·qui ont <des respt()!I]Sabilités, mais qui sont le dernier •ooud de l'enfant et du jeune homme. eTI trègl•ement, très u1tile et même nécess.ake dans une collecti:vi~é n:'a rpius sa lfais•on ·d'être qu1and il s'agit d'un seul: ceLa sUJffit 1PO>Uif •que l'en~ant s1oi·t rporvé, 1p1amoe ·q1u'il en sait la gêne, à le trouver << idiot » ; telle s u•rveillanœ est nécesiSiake dai11S1 un ensemlb'le, alors qu'elle perd toute :rai•S'on ·d'êtr·e s'il s'ag it ·d'un •nom'bre limité d'enf1ants: l'enfan·t Ille passer;a rpas de l'individuel au -R'énéral, et sentant vaguement ·que, pour lui, elle n'a 1piaS sa raioon d'être, il ia trouvera tracassière. iMiaîtres et pa.orents, en tpersonnes qui 10nt WCil et !CJUi ont acquis. l'~é­ rience -de la vie, dépassent le moment :présent et envisagent l'avenir ; l'enfant, au contrake vit dans le tprésent, se soucie d'e l'inre~t immédiat, et se mQque .d'un 1avenk trop ·J,oinrairn:. D'un côté, on 11 en vue une ~itUiation à conquéri>r, w1e ·carrrière à ipPéipéWer; .de l'alll.fre, on Vl()it la ctiéioompense immiéd~ate, la ·til'aruquillitté •commodle, u•ne ·sa.tisflacti•o•n •d'amo-urIJ)rO.plfe. 1Le maitre padera volontie~s de la pui·ssance lfiormailriœ pour la vte de telle étude; l'élève tSer.a sensible à l'intélfêt immédil8.t .de cette même étude. 1Et p ui&, il y a, •pour le mait11e. _le 1p.oint de vue .ctw m'étier : il wpp:Œcie l'unportance de <Certains détails disciplinai<res dont l'enfant s,e m{)!Quorait très V<Olontiers: une maioon et une dasse bien ordonnées, des mouvements faits avec une oonrootion impeccalble, des maniè111es .distingmées, des idëes qui fassoent honneur à l'estampille ,reçUJe, ce sont là des tdiétail:s, mais qui' Uennertt à cœur. à un •édJuœteu:r, •comme du lfeslte les paœnts tiennent 'à ae ·que leun enfarn.t ne leulf >fas~Se pas !honte, diev.a nt des étrangJens, 1par une tenue diébrailllée et des ma'nières IViUilgJaires.

II semble bien 1que les intérêts, les mobiles d'acfi.on, ·les buts à atteindre l'idéal à .poursuivre de !p'art et d'autr~ aillent en se~ contraiTe, et ·c'est au ,point q1pe certains êdwcateu,rs estiment que toutes ·oes divergences d'intJérêt coru;tituent urne inintelligirbilité Tladieale en4me les ,parents et les enfants, entre les maîtres et les élèves.

---------Réformes scolaires

(Oon·esz>o uduucc particnliiwe.)

Taudis que le ministre de l'instruction pu. blique en France poursuit la Téiorme de l'en. seignement second0.ire, d'autres lravaillent dans un sens tout opposé. Ce sont ceux qu'on ap. I!X!la it autrclois les maitres de branches accessoires ou les professeurs spéciaux. D 'abord .i ntroduits dans lécole connne des articles de luxe, œs maîtres ont fort bien corn. pris qu'ils ne pourraient arl'iver à une situation stab!et rêve de tous les employés, à une véritable fonct ion administrative qu'en aug. meulant l'importance de leur enseignement, en le faisant entrer dans leS/ programmes obligatoi·res en arraclJw t à son profit de plus en plus d lheures aux V'ieux enseignements généraux. Ils sont presque ici arrivés à leur but. Le dessin d'abord, le chant ensuite, :puis le tm. vail manuel, puis enfin lédtucation physique figurent aujourd%ui dans tous les program· mes. Et c'est exactement comme dans la scène du • Bourgeois gentilhomme». - Ah! le Chant, Monsieur, l'éducation l.ie l'oreille! •Peui-on être un bon citoyen si on ne sait pas lire au moÎfls une ganune dlromatique distinguer une quinte d 'une tierce, chan· ter ~· vue . . . . Vous voyez donc <bien que le maître de chant a droit à une large place. - Et le dessin? A'h! Monsieur, l'éducation de l'œ il: qu'est-ce qu'un homme, qu'est:c~ qu'une Tenrme qui ne sait pas dessiner, fatre un ·c roquis, copie11 un modèle mort ou vivan~? Quelle utiLité pour la ménagère de pouvotr dessiner à sa bonne qu'eUe envoie au mar· ché la poule qtt'elle dés·ire ! - Et le travail manuel, M!ons·ieur, lëdu· c1rfion de la main! En ce temps de dêmocra tie de bolchévisme redouté, n 'est-it pas boo qu~ tout homme sache manier un rabot, une

scie, un marteau Rappelez-vous •Louis _XVI! qui é tait serrurier. Et actuellement c~lut qut fut Guillaume II est marchand de bots. - Et !éducation ifMiysique, Monsieur, l'éducation du poumon, du bras, de la jambe? Qui donc saurait respirer, marcher, courir, jouer au hallon si nous ne le lui apprenions pas? - C'est très ,j oli, tout œla, me disait l'autre jour un vieil instituteur, mais je me demande quel temps il restera aux en!iants: powr apprendre à lire, à écrire et à compter! 'La remarque de l'ancien magister ne manque certes pas d 'apropos et d '·actualité, SUtr· tout pour les humbles écoles de ~ix. t~ois, q~i forment en Valais la g rande ma~ onte. Ausst, pour elles, notre programme prim1ire actuel peul-il paraître encore un tantmet touffu, car romment exiger raisonnablement qu'avec une scolarité aussi courte nos écoliers \ie la monlagne arrivent à faire bonne ligure dans le chant et le dessin pour ne parler que de ces deux: branches? Gccordant à celles-ci une importance spéciale ~t une tr ol? l<l!ge p~rt, cela ne pourrait d 'atUeurs avOir heu qu au détriment des matières principales fie-urant comme telles dans le plan d'étude. Voir de peti ts campaJl11ards d'une certaine .force, par ex. dans le chant, le dessin et la gymnastique et 'faibles pa•r contre dans le ca'éChisme. la lang"ue et le calcul.. pot~·r ne p~rler que de ces bran.cihes, cons·htuerat~ tout sr~tPl~ment ~n non sens et une a11omahe. Le prmctpal da· bord l'accessoire ensuite. C'est ici que la ma· xime' c Peu ma·is bien •, doit: surtout êtr e _méditée et réalisée pour que le but à poursmvre soit plus tôt et plus efficaœmen~ atteint. Ceci dit sans intention aucune de pnver les branches accessoires de la légitime part que leur assirroe le programme. Que si l'on trouvait en finissant que l'auteur de ces lignes s'est peui-être attardé plu.s que de rai soo d'ans son observafion, il d~n­ nera pour excuse plausible qu'à sa conn3. ~S­ sance existent maintes écoles où. plr 8Utte d'<tm c faible • du maître pour telles ou tel· les branches secondai res, leurs élèves s'y moutrent rela1ivement mieux • stylés » que dans les malières principales. C'est mettre ici la charrue devant les bœufs, oi:t œrtes elle n'est cependant pa.s à: sa plaoe ni dans son. rôle. X., inspecteur scola1re. •

En

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Variétés Mésaventure de trois Allemands qui voulaient apprendre le fran~aia Trois Allemands venaient en France. On sait que, quand ils aime~t la liberté (oh! pour e ux-mêmes, eniendez hten), les Allemands viennent en France; quand, par hasard ils ont le palais délicat, les Allemands viem;ent en France; quand ils ve~lenrt faire .fortune (hélas!), les Allemands V·tennent en Fr ance. Or doc1•.c, nos !rois Allemands venaient en France. Ils éta ien t libres, gourmands, ambi~ie~, et (le vrai peut quelquefois n'être pas vratsemlblable) grandis amateurs de beau langage. Pour s'octroyer les privilèges qu'on ne trouve que chez les F!ançais, ils. a':aien~ la pre!entioo de Iaire sorhr, du m~uhn a potvr~ ode leur gosier, les sons harmonteUX par quot se distingue le doux parler de France. Aussi, voici ce qu'ils décidèrent. A t.our de rôle, ils allaient s'efforcer de retenir les phrases entendues sur leu~ route. Le premier devaiT retenir et apprenct:e a ~s con~­ pagnons la première phrase qw. _puvtendrait à son oreille, le second la. de~XIeme phrase, le troisièune la suivan1e ; puts 1 ?n recommencerait dan·s le même ordre, ef SJUwant le •tnêm_e procédé, _ car les Allemands sont mêlhodt· ques. Or, le ur p remière rencontre fut un yaysa~ qui r~pondait à un autre. à une questi~n ~u ils n'entendirent pas: c·P't"être b en qu_oUl . ~ et ils se mirent à répéter: • B't'êlre pm gu Olli 1 B't'être pin gu'oui! • Un peu plus loin, ils croisè_rent deux ~om­ mères qui p:trlaient d'un pro1e~ d~ manage, et l'une d'el'es, appréciant les ratsons du promis déclarait: • Ch -es t pou ses sous! • Nos troi~ Allemands ne manquèrent pas de reprendre en chœur: • Ch 'est bou ses sous ! Ch'est bou ses sou&! • . Peu. après, ayant rencon~ê un p~ssant ~ut demandait à allumer sa ctgarette a la pttpe du canfonnier ils entendirent œ lu1-ci .répondre: • Boo• v;lontiers! » et répétèrent à leur tour: • Pin lfo lontiers ! Rin folontiers! • . A peine étaien1-ils ar:rivés ·au carre'four sUt· vanf qu'•i1.s aperçurent ·un homme étendu• dans le f~ssé de lia route. iJls s'en appro<:J:èren! et découvrirent qu'il é lait mort. Au meme ms-


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56 tant, survint le brigadier de la marédlaussée, escorté du fidèle ,Pan<lore. - Est-ce vous qui avez assassiné ce voyageur? interrogea-t-il aussitôt (car la méfiance proiessionnelle étouHaib en lui la discrétion autant que la courtoisie). Tout fiers de montrer qu'ils savaient par· !er le français, nos Teutons .répondi'fent avec empressement: , - !S't'être pin gu'ou~l S 't'être pin gu'oui! - Et poorquoi avez-vous fait cela? gronda le gendJarme. - Ch'est bou ses souS!! Oh'esf bou ses sous! ripostèn!nt les trois Prussiens. - Dans ce cas, déclara Ie br.irga<lier, vous allez me su.ivre en prison. - :P in folontiers! Pin tolonliers! continuè· rent nos émigrants. Et c'est ainsi que les trois Allemands, pour avoir cru que la langue française leur livrerait si .facilement tous ses secrets, allèrent médiler au fond d'Wl cachot sur les mconvénients du métier d'intrus.

*

J"O~AT!ON DE ILA

VOIX IYENFANT Le momeni de la \l'entree des classes nous ITappelle entr'autres que Je chant rentre dans le nombre des bran'ciles obligatoires du plau d'études primaires. AUISSi est-iol ·indiqué de souligner lque, dans une cooférence du .con·g~rès de mu1siq.ue sacrée tenue à .Bayonne, M'. rall:fulé ·Meff.r;ey, maître de chapelle, a donné des cooseiLs praNques sur la formation de la rvoix d'enlfant. Pour arvoir de beJles exécufions de l()hant Ia première condition est de former la voix ~~ à 1a base la vo.ix d''ertfant. La dif· fhLlté 'c'est d'obtenï'r la rvéritable ~oix d'en· :fant, ~e .voix dite de tê'le, voix pure, distingl.llée, toute différente de la voix criarde, dure, d'e gamins qui hU111ent au jeu. Pou.r la résoudre cette di'füoullé !Voici une méthode très si~le: il s~g.it d~ prendre les voix d~s pe~its ga!rçons P.AIR EN HAUT. On leur fait entendre élcouter le contre-LA et oh leur de· mande de le do011er à leur tour; ils sont dbJ.igés a ces hauteurs dl'é'mettre la voix pur~, la vraie voix d 'enfant, la flûte. On étabht cette note première, unique, dans sa perfection. Quand elle est acqwise, on forme ~ra­ lditrellement 1a gamme, TOUJOURS EN DESCEJNDANf, pour dbli~er les enfant~ à maintenir leur voix de lfhlte, E:t V()n arnve de la sorte, après quelques mo!s de ~atien~e et, de soins, ~ ~abljr œtte ~1x, 'V'Nle 'I()IIX den-

fant, au timbre très spkial de soprano, .idfale pour le grégorien et surtout ia polyphonie. 1En même temps se poursuiv!l'()(lt les exerci~ de ledul'e, d'aocentuation, de solfège. ~

LE IPEDAOOOUE ET SES ENPANTs Un ~gue se promenait dans ia campagllle avec ses trois enfants, leur exp!liqUiallt des choses qu'ils ne wnnaissaoient péliS, avec ·lli.dée que, <Si les gosses sont en vacances, c'est pour rs'ins:tnuÏire. U leur di1saill:: - Ça c'est de l'avoine; vous voyez, ça pousse 1~ tige en l'air; c'est une gram~née ... Cet arbre est un sapin; ça sert à hure des p1anches. .... Cette bêle est ooe, vache; quand ou ia trait, elle donne du Œait ..•• Totd en <levisant, !Suivi de ses enfaots dociles, il pénétra dans un champ de pommes de ter~e. · - . Ah! ah! des pommes de terre .•.. Les pommes de terre sont des fubercules .... Comme leur nom l'indique, elles poussent sous terre ainsi que je vais vous le montrer. .'Et tout en expliquant Parmentier et Je reste ' il se mit ~ déterrer un pied de pommes de t~r!'e. iM.ais, soudain, ~~me autre voix ~ fit entendre. - Attenliez un peu, que je vous aide à déterrer mes pommes de terre, espèce de sauva:ges! 1 • • • ., ''1 Il aperçut allors le propriéfa.! re du chan~, qui accour•ait avec une fourche et une rap1· dité inquiétantes. · - .Yenez di1t aloœ 1e :père de famille à. ses en&ants. Il ~aut mieux ne pas s'attani'er. Au pas de course, ils gagnèrent un po~t assez ~oigniS !POUr qu'ils pussent se .orotre en sûreté. Alors, a.yant repr.is haleine, le pédagogue incorrigible treprtit sa leçon: - Comme j'allais vous le dire, mes enfants il est préférable de ne pas déterrer soiles pommes de terre et d'e laisser œ soin aux agriculteurs.

*

• Dans une classe, la maîtresse s'adresse à

me élève:

- Oonnez-mo~ le nom d'un groupe d'anima·u~ qui comprend! ~ la. fois les crapauds et ~es grenouilles. ......, [.es bai:I1aciens. - Ça c'est

·un nom un peu: ilrop savant. Trouvez un mot plus simple. ,..... ·Les arapoU!Îlles.

' ECOLE ~PRIMAIRE ORGANE DE LA

SOCIETE Y ALAISA.lllfl D'EDUCAT.IOI N

°

IO

Pansée pédagogique Il est très utile de ·se demander souvent: • Que penseront de 'moi mes élèves sur leur lit de mort et devant 1le tribunal 1de Dieu? Auront-ils a~lors à me 1béni·r ou à me maudir? Que penserai-je moi-même à oe.tte heult't' suprême, de ma conduite en classe et hors de JJécol e, de mes ·leçons p.e •eiÎigÜon et de la pratique de mes devoirs de chrétien ?

OVERBOOO.

Autour des réformes scolaires •• ·-..=.-.:.'7.::::-:::-_-_-:.

Le dernier article de c UEcole Primaire • sur les c réformes scolaires • a sans doute exci~ l'intérêt de tous les .instituteurs. Les l uns, ceux dont d'enseignement des branches secondaires est le cadet .des soucis, et pour cau:se, y reçoivent une absolution toute gratuite de leur incapa.cifé. D 'autres, les éducateurs q~ comprenuent 1e grand principe pédago· gtque: l'éducation doit être complète, ont '<iltl hausser les épaules avec une moue significative. Enfin, ceux rqui ont à cœur le mouve- 1 ment musical dans un canton où il y a to.ut 1 à laire à ce IPOÎnt de vue, ont sûrement été

SION, Décembre

1921

encouragés par la manière dont ils soot se. condh dans lewr tâche. J..e ~sir du • réformateur scolaire • serait d'arriver à sU!]Jprimer le dessin, le chan!, la gymnastique <lu :prqgramme; il trour.re, mais ne prou'Ve rpas i(jllle ces branches y occupent une plruce ·imméritée. Ce désir est exprimé dans une tournure de ,phrase peu1-être spirituelle; mais tout peut être ridiculi·sé et ~ien ne s'y prêle mieux que les choses sérieuses, idéales et sacrées. Cela ne démontre rien du tout. Connaissez-vous quelque bonne vieille encroulée dans son ignorance et dans ses babituùes routinières transmises de gWération en généra!ion? Proposez-lui d'aérer sa oham· bre etn hiver, de laire bouillir l'eau potable en temps d'épidémie; elle se mo'(juera de vous; quand .vous croirez l'avoir convaincue par de judoicieux raisonnements, elle vous répondra infa~IIiblemenl: • Nos parents ont lbien 'Vécu sans cela •. Combien répètent in· consciemment ce vieux refrain!! Les bra•nohes secondaires arrruchent, paraît-il, aux vieux enseignements généraux le plus d'heures possibles. Je ne m'attarderai pas rà démontrer qllle la plll!ce assignée dans nos programmes à. ces bra10rohes dites secondaires est bien modeste. La nécessité de la


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