L'Ecole primaire 1921, supplément no 09

Page 1

Supplément du 3-/o S de ,f &cole,, (1931)

168 s'achète en gll'os, tout .se paie comptant, et il rnly a pas de fourni55ew- qui n'ambitionne c:Favoir parmi ses, clients une • petite maison • dont les . commandes se chiffrent par miJliOOô de kilos, de tlitres e! de mètres. Ap· rproximativement, la dépense annuelle, dans sou ensemble, se monte à tro:is miUiolllS au moins, et comme, au boU!! de l'wnée, tl ne ITeste pa.s oo soo de dettes, ni un sow en · caisse, on en conclut que les aumônes reçues, dont ooe forte proportion provjen.t :du tronc de la porte d'ecJrtrée, se mon-tent, elles a,ussi, à !(rois millions. 'Voilà l'arithmétique du Cotto. lengo. •Plus d'une fois les commissions oflioiel· les, les préfets, ont voulu meltre ordre à cela et faire rentrer cet IÏnSwbordonné dans le rang des • œu.vres pies •, pupilles de l'Etal. Ces efforts ont toujours été inuti·les. Le Père <feconnaît tout le premier que l'ins1:itution est bors la loi. C'est Wle opinion très fortemœt accrétlltée ?!. Thriu que, si on venait l changer rorga.niÎsation actuelle d'Wle œuvre uni· que en son genre et destinée, par vooation, à échapper aux règles onlinaires de la prudence, oo 1a.rirait, .par là •même, les sourc~s, depu.is près d''un siè<:le intarissables, qui 1a· limenltent. 'La fondation du véoérable chanoine p~è­ moo.tais est admirable par ce dévouement aux misères du prochain qui est l'une des formes les plus héroïques, les plus solides aussi, de l'amour surnatwrel en.vers Dieu. Ce que le Cottolengo présente d'imprévu, de stupéfianf, ce par quoi il subsiste et se développe en opposition directe avec l'esprit de notre siècle, c'est sa cooliance, humainemelllt absurde et chaque jour pleinement justifiée, en la paternelle providence de Dieu, et par suite, son désintéressement des richesses de ce moode. Ce t(est pas hütirude méprisante d'Jun !Diogène se drapant dal!S un manteau troué qui est la •SIÏenne; pas davantage celle d'm partageux à l'éloquence sonore parce ,qu'elle est creuse. C'es! .celle de ce détachemen.t calme et lumineux: que la langue de l'Evangile nomme • l'es.pnit de pauvreté». [.e Olrist en a faJt une béatitude. Il ne

nous a pas dit que les pa;wvres en esprit • posséderont • Je royamne des cieux. 11 n.ou, a ordonné de tenir pour très certain qu'Hs le c possèdent • dès à présent, sur la 1erre.

_____,.. ··----

LE PILUS VIEI'L HOMME DU M'ONDE Zaro, dit le • roi de lia v·ie •, a 146 aRts, jouit d'une santé exœllente, n'a subi aucu11 traitement de longévité et n·a pas eruvie dt mow-ir. Tel est Je prodige dont la nouvelle arri've de Constantinople. Jusqu"à l'âge de 110 ans, Zaw exerça sur les Tives du Bosphore la pro1e·ssiOill de poriefll'ix. Après avoir, p~us de 90 ans, poull'suùvi honnêtement cette œrrière, Zaro songea à se liiV<I'er à des occupations sédentaires et ho. norifiques. n choisit le fonciionnarisme el grâce à des prolections, il devint concierge de la maou.facture de munitions de ConSllantinople. Au moment où il entra en possession de ce poste, Zaro était pour ainsi di:re rajeuni. En etfet, vers 90 éM'IS, le c roi de la vie" lllVail perdu cheveux et dents, qui se mirent à repousser 5 ans plus tard, a,u, po.in.f qu?iJ jouit à llheure actueLle d'ooe dentition éblouiss.alllte de blancheur et d·une chevelure parfaitement ·convenable. OOaiit curieux, Zaro possède 3 reins, tle {foisième ayant fait son apparition daiiJJS l'organisme du prodige vers !"âge de 104 ans. Il y a quelque temps, des propositions splend!ides fu,rent faites :par l'Amérique à Zaro. Il s'agissait d'exhibitions au pays des milliardai.res. Devant Je pont d'or qw lui était ~ait, le • roi de la vie • eut une héStitalion. Finalement dl lfefusa, qugeant que, pu.isqu il était heureux, il ne devait pas compromettre ce bonheur .par un. très lointain voyage. Un seul souci effleure ·le uont r·idé de Zaro: c'est celui que lui cause son fiLs, âgé aujoUII'd'huJ de 93 ans el qui, étant donnée sa coostitu{ion moins robuste, a dû cesser le tra'Vai,J et se trollve à la charge de son père.

t

~ Sois plutôt per.sécuté q.ue persécuteur· (Proverbe hébraïque.)

-

'Phins en tant qu'il est ooMité; Il connlô.ît ,dan:s, les Chérulb~ns. camme ~en­ tielle vérité· Il préside cbans les Trone~. Un spedade inatten~u, .qui_ n:stera oomme so.u;eraine justice; Il œmma?de ttwjou1PS dans le souvemr du ~elertn de dans les 'Dominations, eomme sup~etll:e Rome, c'est {:elui du Pont Samt...Afl.ge. majesté; 11 gouvem_e d~s ~es . Pnnetu15emlble, en ef!e}:. :que Ql'~tllf se dl<n~ner :pautés, comme premter IPnDetpe, Il proainsi droit de <etre, nos f-reres de~ cteux tège dans tles Pu~ssances, ·comme sowr<:e n'•aient 'PU faire un meillleur <fuotx que tde salttJt · Il •opère dans les Vertws, comcelui de la Ville Eternelle. Leu'~ bel or- me la v~ même; U !écLair~ d_ar:s les. dre, les instruments de la P~~on .ct;ont Ar.àhanges, ,0 0mme lumière tnimte; ils s•ont ·ch·arglés, font monter 1ame JU S- assiste dJalnJs les Anges, oomme lbOin~e qu'au trône du Dieu loué des arug~ touj.owrs bienfaitSaiillte. attprès duquel les souffrances, de )e- . Les servkes que nous :rendent les sus.Christ ,ni()US .permettent d_ eSIPerer anges son.'t attest~ tpaJr de nombreux une place un jour. Si, de la capttale du exemples dans l'Ancien et_ le Nouvea~ monde Chrétien, n10us élevons notre re- Testament; de !Plus, la fot nous ense,l· gru;d vers la cité céleste, nous ver.ron_s gne que non seulement <:haq:ue ohre· qu:e, sntitvant Œa tpalfole de, :Norre-Set- tien mais ch~aque homme, sans excespgneul.:, les phalanges _angeh_ques sont tioO: a un ange, en'VIoyé de Dieu, poutr r légions "'· _ Les oo111Jts _Peres nous veiller sll!r lui. Nous en ·aiV'0115 la pr~­ disent .que loor nombre est tn~ltC~lrab!e­ ve dla'llS les 'Saintes Liettres. Noflre-!Set· ll est naturel qu'il_ en soit. amst pm~ -g:neUlr dit lui-même en ipMlant ~es enaue d'après ta •Samte...fcnture, 1~ dl- fants : «'Malheur à qui 'SCandalise.utn ini~ du troi se mesure à la mulhrude seul de ,ces ,petits, <ear left!'s an.ges VI~Ift des sujets. sans <:esse la ~aœ de ,Dieu,.» Ausst Atprès leur nombre, c<>mment ne. pas 'premiers fidèles, ~ns leur .·sturpetllr .e parler ,de leu'r 'beaure? «L'ange, dtt un V'Oir S. ,Pier.œ, .qu'Ils Cfi?Ja~ent en anden aut<ewr, est un td_es •Plus ~eaux oon s'écrièrent que e étatt ,pe~t-ehre ouvnages qui S'Oient :sQrh~ des ma~s de « s~n ~ange ». 'Le nô~~ nous. jpresetïVe Dieu. 11 n'y a point de st~ple oreatu~e d'utJ1e multitwde de penls, q111 souvent qui en raJPPOOChe de :plus 1Pfe5, et les Pe- men~acent notre vie oor por_el_le, et nous res Qnt regardé ces anges com~e au- ai<ie dlans 'nos besoioo ~mtu:ls, ~­ tant de soleils, .qui brillent ~e l'edat le dant le oowoo de nootte v~~e et tres parti: plus 'PU'f dans la dté .de J?teu. :. culièrement à J'heure de ~otre mort. s~ Enfin: :rien de !Plus adtmrable que_ l_e nous l'aitn!OilS, 'Si nous. l'mvoqtrons e bel md~e de leurs hiérarchies, sub-dtvt- 'ChercilJons à lui plarre, tl s~~a plus que sées, selon une pieuse croyance, en neuf · · nrn1w no··"' le Raphael nous C'On!.""~· - • ....,. • ' chœurs distincts les uns des autres, Jamats dU!isant dans routes •D'OS 'VOies, }ra_n,e ayant chacun leur n~m. qui c~rr~ond des saints oombats oo.mm.e le voyatt e à 'lewr 1oncHon. Ausst renlden't-lls a leu_r vaill~ant Ma~; et si nous n',av:ons Créateur une gloire p.éllrlaite ~n _'!"~re­ ""aS le mivilège de le VIOi!r tOomme samt_e ·~J~ · orotsentant comme dans un mll'OH\ _les t''~flfançoise ·Romame, ,nJOus nrn1vons 1:"-tr.aits d~ }:a vessemiblance di'Vine. « D1eu, :re .q:u'il sem toujoillil"S ptOUJr 'Il!OU:S le_ o?n· ~it s. Thomas, se rreflète dans ses an· senler le pluiS sfu, l'~ami le plu:s ftde!e. ges:. et lS. Berna!l'l~ dlévell()plp•allJt 'cette Dieu 'I'éserve letllf trône aux âmes détpensée ajoute: Il lô.liDe tdtans les &éra-

Les Saints Anges

1!

1

d

rrl-


171

170

lite. Or, tSiUir ~a te1111e :rien de .plus rstacré pou!I" le ohll1éllire!] -qllle la pensée &êtrre fidèie à son 'Pève ~oéleste ip'OUJr aller deffile!Uifer téliUjprès de il.Ju:i, -a'UJ milieu: des esprits 'angéhques!

. . -.

Un apôtre du Rosaire Quand oo alborde un livre de Francis Jammes, il y a deux fuits don! on a I"assul"anœ antrcipée: o·est q11.1ion y trouvera. des impre~­ sioos neu'Ves et des émotions <Teliglieuse-s. Aussi OUIV!re-t-oo le voLume ll!Vec une curiosité confÎiante, avec cetle attente joyeuse, qui précède une .sraüsfadion en.core inconnue, mai·s certaine. Bearucoup· a~uroni- lu sam doute, l'oo de ses derniers ouvrages, le • Rosaire au soleil», Ce Li.vre pos·sède exœtlemment ces deœc: vertus Sll.llpérieures.: une originalité saine, un esprit chrétien. 'Sil d'' en ava.i,s le loisir, j'essayerais d 'e n anaLyser la saveur littéraire. ·Ma,is je. préfère m'en tenir à .sa -valeu:r spi:J:û,tuelle. Et c'est, d'ai-lleurs, entrer dans les 'V'lles de l'auteur : il a voullw faire œwre id'arpôtre, œ composant ce recit • dont dla.Jque feuille loue le Créateur en •dhantanh. tOu mérite de l'écri.vain, bornons-nous donc à souligner que ce poème en prose afli!rme à nouveau la manière très. personnelle du chantre dés « Gêorgiques chrétiennes •, ce s·!yle imagé qui' abonde en trouvailles imprêvues. AJj,outons surlout q-u'après tant de myriades de livres, qui ·se sont allumês et, la pllu!pMt, éteints sur l'horizon littéraire, Francis Jammes a su découvrir une ~ormule inédite: le •roman médité ou la méditation romanesque. 'En même temps qu''llln récit tissé de que~ques épi•s ades et de queùques portraits œux~ci dJ'une vie pittoresque el ceux-là d 'u ne émotion pénétrante, Pouvrage, en effet, se présente comme une suite de contemplations religieuses, où l'âme, sans effort, ja·illit des profondeu;rs aux drues.

Et c'est par Là que, -iout en !Séduisant, il ill1stmit.

L'introcruction en est brève et simple; el!e tient en une page. C'est ! énumération des 15 mystères enchaînés aux grains des trois ch!a,pelets. A quoi ]'aJll!feur a joute cette c011• clu-sion: « C'esrt le plan du rosaire que j"ai adopté pour cette histoire poétique • . tE t ce pLan est :nigoureusemeut suivi. Les tr-ois parties qu~- for-ment le roman, les tro1s chants, pluJfôt, qui parfont le poème, oni pou 1 titres: • 'les !Mysilères :joyeux » ; • les Mystères do-lllloureux •; «les Mystères glorieu•x > . Les 15 événements br-odés sm cette trame - ou plutôt les 14 et la prière admirable ·qui les cour-o nne - s'endoseot toutr à; rfour <lans t'Annonciation, dans la 'Visitai>ion, daus la Na. bvité .. . et ainsi <jrusqu!'a u bout des mystères de .g loire ... .E t ce n'est pas artifice d'homme de lettres; o'est -clairvoyance lf'h.omme de prière. Il est merveilleux comme chacun des mystères en· veloppe harmonieusemet~:t dha•Oll'll des tra1t3 qui composent les figures, chacun des faits qui déroulent l'hiS.toire. La fJ~ure centrale est celle de l'héroïne; une ieune iiiie, belle de rv~sage et d 'âme, ar· d~nte à la vie comme à la morlilication, dont nows 'voyons 1a. vocation religieUJSe, déjà mû· re au premier 'ohapitre, se dorer peu à peu aux rayons de la glfâce, ainsi qu'UiilJ fruit que le soleil achève d'attendtrü· et de· gonfler, jusqu''au jour où la main dli>Vine la cue.ille et la range d'ms :t'enclos des vierges. 'Les incidents, ce 1son1 les souffrances qu'elle .console et gué· rit dans son novkiat de chwritê, mootranl une sérénité -coU<Tageuse et apaisante au fian· cê qu/elle éloiglne, une tendresse émue à l'é<ga:rd diu Mieux grand-onole a'Uiquel elle se con· ~e, une gtr✠enjouée et biemfaisante envers l'orphelin qu'elle ·secourt, un épanouissement maternel pour 11aJband~runél qu'elle .recueille. ooe miséricorde audacieuse et dis,orèle 'à la déchue qu'elle relève. Et, sUJT ·dhaque degré de ·son ascension gé111léreuse et my.stique, elle •rencOttrtre le Ro· saire. .Pou-rquoi ces ·co-ïncidences, si naturelles

el si hien ada]ptées qu'o!J croirait qu'elles 'imposent à l'auteur plus qu'dt ne les rechersche? Pol!Iiquoi? il.:éJcrivai.n nous Fe:x:pJ'tque, à propos d''u u éipisode très hUJ.n:ble,. humble · tel point que-F<Tanci:s Jammes a l'air de re~ouler qU:on ne trouve exces,sif Je parallèle entre une si modeste douleur et la Pa·s sion du SauJVeliC diu monde. . « Tout chrétien, rappelle-t-il, .imite 1'-Ecnlure Sainte. iNul acte dè notre 1vie qui ne s'ada,pte â l'un des mystères. [1 y a des joies, des douleurs et des ~.riompheSI là. la mesure de chacun de nous; ooe ressemblance entre l'étoile qui brille a ,Ja Nativité, sur .Ja crèche, et la ,chandelle .qui tremble au berceau d un petit jpauvre; ooe relation en~re :le _fardeau que soutient pêniblement un rpere, qu,J.· gagne le r.~ain de .s a {a·mille, et la dlarge sacr~e de Notre-rSeigneUJT, lor'squl'il vient de nournr de sa C!haitr les s iens, et de les abreuver de son sang· un rapport encore entre le baiser que d~o~e l'homme sUif le froot d 'o oe :Sainte mère, et la cooronne dont la Vierge au ciel est d~tée parr son Fi'ls bien-ruilmé. ~ Si profond que soü.t l'abîme qui sépare le ciel de la terre, le Créateur a voulu, par un inconcevable amour, que, ooire lui et noUJS, subsis1ât cette ressemblance par quoi nou_s sommes ses enfants. tMais ceux-là ·s euls sai· sissent facilement l'aualogie, qui sont habitués à ne rien co-nSiidJérer que de di,vin dans l'œuvre la plus !humble en apparence, mais où la grâce opère. De l:à, chez l'orgue~l~ux, ce dédaÏJIIJ et cette tendance à taxer de matserie l'a-da,plation de la vie de !Dieu aux moindres détaHs de notre exis1ence très rmisérable . . . Et œs grandes vérités s''appli,que~t à. t'hu:m: ble douleur d)un petit enŒmt chrétien, tombé sous la turtelle d'un anticlérical et contmint de .p orter sur •ses épaules, comm: Jésu s sa · croix, un « ,sac d'écolier, où pesait toute la Littéra1iUJre rdes scribes pharisiens~. Nous touchoos ici au vif de l'ouvrage, au sel du :récit. Par <JJUOi, tout en .recueillant les Choses t!ternelles, il serre de près les événements qui passent. Tout embamnê des1 parlrums rle ·Lourdes,

où l~üstoire prend sa source et où l'écrivaiti nous appelle, en .cette veille de l'Assomption et cette avant-veille dw Rosaire, elle nous aide à ;réciter notre chapelet avec pLus de profondeur, à J'entrelacer d'une llllllion plus intime .a ux sollicitudes et aux événements mêmes auxqueLs lÎl ne bit pas alLusion. A:insi, cha;que parole, entée s ur le Verbe, étend ·son influence au delà de sa signitication immédiate. Elle éveille, a.u fond· des âmes, des échos que ttl'ont pas soupçonnés les lèvres .qui la proférèrent. Un livre animé de cette ve11tu est comme une cllambre où l'on nOJUs cooduit devant une fenêtre ouverte 's'Ut' un horizon lointain. Notre guide n'a pas besoin de nous dëcrire le paysage, il nous inrvite ii le contempler. Et c'est pourquoi, dans là couronne du iRosaire, comme une immensité dans le cadre étroit de la fenêtre, norus embrassons, :pll!r delà les ,figures et -les récits du temps de paùx que le poète a burinés, toutes les angoisses et toutes les tragéqlies du temps de guerre. •Les .s oldats qrui comhatten!, les blessés qud souffrent, les prisonniers .qui s e morfondent, les 1paa-oots q.ui s 'alarment, les endeulllés qud p!eureni, les reugiés qui peinen;t , toŒs, en égrenant le chapelet, peuvent évoq.uer leUJTs misères et leurs souffrances, en. trouver le !femède et demander à Oieu, par la Vier,g t Mar-ie, l'énerg~ie .qll.lii httte, la résignation quî apaise, la patience quri s upporte, l'e~pérance qui. .rass•u re, la io-i qui console, le courage .qui sou1ient. 1

Atta.choiu;•nous donc, avec une ·foree e1 une confiance invfucibies, à Ia chaîne de nol-re rosaire· elle nou-s portera jrusqu'à la sor· tie du gouffre qui nous rotrle au~o!lifd:'hui! -Et reconna<issa111ce au poète qui, si vive· ment a senti cette vertu di~ine et, si .belle· ment: l'a .chantée. pou.r not·re .joie et notre ré· confort! Fnnçois VBUIIDLOT.

_____

_______

,..

:1: Un honnête homme . est celui qui a li courage de cr:egarder le diable en lace. et d1 lui dire: « Tu es le diab1e. • Oarheld.


172

Le suprême Credo Sœur Ambroisine va à ses blessés. Elle en a 15 pour sa [Jart. Il y en a 10 qui remplissent le petit hos[Jice du village où, avant la guerre, ooe demi-douzaine de vieux et de vieillles achevaient tranqtuillement de mourir. ·L e lieu est, d'·a illeurs, fait â souhait pou• les rvies qui recO'lnmencent, autant que pour les rvies qui .finissent. Deux grandis pa·vi!Lons de pierre blamclle, une cour qu'oinbrage un tilleul, et un jardin profond, que se disputent les poiriers et les rosiel"s, les laitues et les reines-margueri.tes, jusqu/au ruisseau .qUJi dort, ellltre les roseaux, ·sous .Jes sa•ules. Tout est d .air et comme immobile; tout est silencieux surtout, et nulle part mieux que là ne .s'entendent les rvoix intérieures, la conversaiion de ~1âme avec J>.a111ge gardien. Dans cette douce .Jumière, cfuns. cette sympathie recueillie des rdhoses, rv·r aiment, on est presque heureux dr'ê tre malade, et l'on est tout à, bit heureux d'être soigné par Sœur Ambroisine. Sœ!lff' .Aimlbroisine a la paix, la jeumesse éternelle de .s on jardin, de son ruisseau. Ses 60 ans ont laissé ses joues. toutes. roses, toutes fr-aîChes, comme son âme. Des ailes de sa •Coitllfe, une fraîcheur délicieuse tombe sur les froots brûlants, toute pareille là celle dont, les jours d 'orage, on est si doucement pénétré, là-bas, .Je long des noisetiers, dans l'allée du bord de l'eau. Elle bit comme les noisetiers, les sa~les, les rosearUx, Sœur Amlbrois-ine, elle écoute et elle entendf. Elie entend, elle a entendu, depuis 50 ans, par.lout, dans sa mai~on paternelle, dans son couvent, dans .ses écoles, '<lVec les enfunt.s, dans soo hospiœ, a.vec les vieillar;ds, dans son jardin, comme dans son cœur, toutes les voies de la rvie, les plus humbles, les. plUJs dis·orètes, celles même qui ne sont qu'un :sounFle, et .qul'une oreille moins attentive 111e .sourpçonne m~me pas: foutes lui parlent de Dieu. 9uan,d, le matin, elle revienl de J.a Messe

et qu'elle monte les escaliers iPOUr ·regagner les salles de malades, ou qua111d elle descend! la grande allée du jardin et s'en va, le panier au bras, cherdher ~es légumes .pour le potau-ffeu ou des roses pour la statue de la V>ierge, elle ne fait .que ·c hanger d'église. L'om. bre des tr nurs et les rais de soleil, les tfleurs, les arbres, •les oise'l!ux, tous f.ont leur prière avec elJe. tEt ses blessés ? - Ses blessés aussi. Est-ce que ce n'es.t ,pas Lme prière, la souffrrurrce, œ grandi travail où se refait l'homme? [.a1 voirci dans son domaine, a;u milieu de ses blessés, Sœur Ambrois.ine. Hie va d'un 1it à E'auilre. !Le rCOliPS· ployé en deux, sans compter avec son â'ge, avec 1a ffatig.ue, sans paraître se 'fatiguer, elle soulève les têtes, les bras emma·i-llotés, elle délgra·fe les éphngles, elle dé-rou,le les bandes. Ide 1pansement, ele lave les plaies, elie remet de nouveaux carrés d'ouate. Elle ne ,bavarde pas; mais e11e parle, et · sa voix, douce comme ses mains, guérit comme elles. Elle connaît les lfu.milles, elle sait les joies et les tristesses de ses « enfa111 ts », de ce camionneur des abattoirs de Vaugirard, corn• me de ce vigneron de Tourain1e. N est-œ pas elle ,qui êorit les .l ettres de ceux qUJi ne le peuvent rpa.s ? Et tous ne lui font-ils pas leurs confidences ? 1H n ·y en a qu:'rt.m don~ elle ignore tout. C'est mt ca;pmal de zouaves, qui est tout au fond de la .salle, dans le dernier lit. C'est le plus grarve·ment blessé de tous ceux qui sont là: il a eu la poitrine ouverte pail' un é'clal di'obus, et ril a perdu beauCOU!Jl de sang. •Il a été long.temps d!'=e faiblesse extrême et nejiparla·i i pas. Depuis trois ou <quatre ,jours la lbles,sure est •cicatri.s•ée; ,]es for-ces revien· nent. H ier et :want~hier, il a pu s'asseoir, le dos appuyé à l'oreiller. Souvent - une .fois sur deux, -quand elle passe près diu lit d<u zouave, Sœur Ambroi· sine entend un petit cliquetis qu'elle conœil bien, Je cliquetis des grains d-un chapelet. Et, dalllS .son ~. elle ~ond :

-

Sa·inte Marie, Mère de Dieu, priez pour

nous. ..

.

1

:

·'

1

Elle est anr.irvée à lui. Elle défait le pansemeat et elle est contente: Ia bles-sure prend belle •couleUJr. Décidément c'es.t la guérison. .flle LUJi dit, joyeuse·ment, et il la remer· cie. U a son ·dhapelet à 'la main, et elle ne peu.t s'empêcher de le complimenter: - C'est très bien, capotral, de prier ainsi, de varus •sOJUrvelllÎlr de ce que vous a iappris votre mère. - !Hélas, non, - ma Sœur, ni ma mère n i mon père n'étaient chrétiens. Moi noo plus. Nous ne croyions ~.. •rien. Je ·savais quelques prières: une dame diu quar•tier me les avait apprises, qu.md j'arvais une dizaine d'années, au moment de ma première .communion, et vous voyez que 1je ne les nvais pas tout à fait oubliées. Mais c'était tout. Je n'y pensais plus. Je vous dis : je ne croyais à rien. C'est la guerre qui m'a dhangé. Et même cela s'est lfdit tout d'un coup, le dernier rjour que ie me suis battu, à la dernière minute, quand il m'a semblé que j'allais rnOllll'ir. Cêtait 'à Carency. Nous ét·i ons bombaa-dés épmwa.llltaiblement depuis deux heures. Il n'y a:vait presque plus que des morts et des blessés autour de nous. Arrive un obus qui nous couche tous deux à terre, à notre tour, mon camarr-alde de tr•all'chée et moi. J 'ava·i s la 'blessure que •VOLIS m'avez guérie; il lllVJait, luti, ·les deux jambes coupées. Il mourait, et ü'avais. !'.impression que j'allais nioU:rir. Nous étions l'wn près de l'autre dans des ma;res rouges. fTou.t à coup, ~e le vis qui trenwait son doigt dans son sang, et .qui écrivait sur le sable: • Je crois en D ieU: ~. Je ne sais• ·ce qui se passa en moi. Je fis comme mi. Je portais la main à ma poitr iJtJe, comme à un encrier, et, de mon sang, fécrivis sur le sable, moi aussi: • Je orois en DieUJ • . •Et depuis çe moment, je crois. . . .Priez .pour moi, Sœur Ambroisine. . .. Dans Je üardin où elle cueille un bouquet, •Sœll!r Ambroisine, songe-t-elle que s'il y a des oreilles qui entendent la voix des

roses, il y en a d1autres .qui ne s'éveillent qu'au bruit du, canon, et que la m01i, comme la rv.ie, dit le mot éternel, pu issant ei miséricordieux.

Le centenaire de la navigation à vapeur C'est en 1820 qu'un constructeur anglais, Steel, lança .sur la Seine, enfre Elbeuf et Rouen, un petit batea·u· ·~ vapeur, ayant :pour propulseur une mme articulée ou· patte d'oie. Ce dispositif était analogue à œlu i que le marquis de Jouiff:roy avait utilisé dès le début 1de ses expériences: des rames ou des roues palmées s' ouvraient ou se refermaient par la résistance de l'eau. , , , [j U111e compagnie frança.ise avait déjà fai t venir antérieurement d 'Angleterre un petit vaisseau, l'E lise, de 16 m. de longueur sur 5 mètres de largeur, avec moteur de dix Chevaux; mais l'enlreprirse dût s'arrêter devant des embarras qui amenèrent bientôt sa dissolution. En ·1821, une colTIIPagnie anglaise amena en France deux bateaux à vapeur en fer, l''AaronMamby et la Seine, qui fi.rent sur la Seille un service ide transports. Peu après, deux autres bateaux à vapeull", le Commera et J~riirondelle, sortaient des ateliers que Mamby venait d'éta:blir à Charenton. L'appareil moteur consistait en une machine oscillante et à haute pression. Gest de 1825 à 1830 ·que les rirvières et les gJrands ports de mer oot commencé à recevoir ,presque to.us un service régulier pour le remorquage ou le transport des mar{lhandJises. .M ais en 1829, une catastrophe terrible, qui attrista le 'Midi de la France, vint retarlder l'essor que commençait il prendre la nav.i· gation là IVlllf>ellJl'. La chaudière di'u.n grand hatew, mis en service sutr le .Rhône, fit explosion à son premier voyage d'essai. P lusieurs iPersoonages importants de Lyon, qui a,rvaient pris place sur Je hateaJU, :fll:l'ent a•lli nombre des morls. Le ·constr,L~cteur, qui a>Vait


l'Î4 dêjlà eu ·la lj ambe eiTIPortée par l'explosion d'iUle chacudàère, d:ans m essai fait pr&.édemment en Angleterre, fut au nombre des victi· mes et toute la !POPUlation lyonlllaise ne vii dans sa triste fin qu'un 1juste etlet de la pu· nition dl<vine. Ce n"était pas d ailleurs la première fois que la navigation à vapellr rencontrait >l'hostilité des foules. Les progrès les plus évidents sont combaftus souvent par intérêt mal compris. Que ron se souvienne des malheurs de Pa[>in. Ayant réussi , au prix des p1us gran· des dJffi.cuiltés à .construire un ~premier mo· d èle très pri,:Wtif sans doute, de 'bateau à va~ur, il espérait pou.voir le conduire .à ~re­ me, puis en Angletenre. 1M.a•is les bateliers diu Weser après 1ui avoir rei!lllsé l'entrée de ' ., ce flelllve, m1rent sa machine en pH~ces. . !fulton fut plus beUJreux et son prem1er na<vJre, le Clermont, accueilli d:'a:borrl·. par des saroasmes, souleva bientôt Fenthous1asme · · · mais l'a confiance 11e v.int que plus tard. Les 6ournaux ayant annoncé! que le Clermont !!tait destiné à établir un ser-viœ régulier entre New-York et Albany, aucun passager n 'osa accompagner rïnventell!r. Il s'en présenta un pour le retom. C'était un Français qi.IJi hab itait New-York 1 ill osa tenter l'a.venture. On raconte qu'étant enlr~ dan& le bateau pour y ~régler le prix ~ son passage, Andrieux n 'y ~.rouva qu' un homme. C'était FuHon. • N allez-vous pas, lui dit-il, redescendre à New· York avec <Votre bateaw? » - Oui, répondit Fulton; ge vais essayer d:"'y parvenir. - 1Pouvez-vous lll'Je donner pa·s s•a ge à vo-~e bord? - Assurément, si vous ête& décidé à coulfir les mêmes ohances que mo~? Andrieux demanda alors le prix du pas· sage, et six dollaœ furent comptés poun ce

175

soogeais que ces six iiollars 's ont le premier salaire qu'aient encore obtenu mes longs traVlHJ!X sur ;la navigation pa1 r la vapeur. Je VO'ud:rais bien consacrer le souJVenir de ce mo· ment en vous prti.ant de :partager avec moi ' . trop pauvre une ·bouieille de vin, mais qe sms pou.r vous J•offrJ.r. » A. BBRTHI•.ER.

Les femmes de Trois-Torrents

Les femmes de Trois-Torrents occupent touiiours la place d 'honnellii â rég·l ise. C'est Wl droit que üamais homme n 'oserait leur contester. A droite, ~ gauche, au premier rang elles se placent les gracieuses joUJVencelles et les marmaos et les botines grand'mè· res ~outes ridées. Les. hommes ne viennent qu'après, et nulle part ailleurs vous ne verrez œla. 'P ourquoi donc? 'Elle& ont conquis ce droit, ce:,, vaillan~es « marraines » • ••• Oh! c'est une très vieille histoire. ,J.es Sar· ·rasins lltvaient en·vahi tout le Valais. L•abbaye de St-Mauri:ce n'éta-it plus qu·un monceau de cenfues. Partouf le vol , le carnage, la désolation. 'La 1uanée âcre qll.lÎ montait de la plllline disait leur arrivée -prochaine. L'armée cam· pait 1à:-'bas, à Monthey. Et les hommes ~ lamentaient, les hommes se déseSiJléraient. - Rien à fa i!I"e, nous sommes perdus: il faut fuir bien dans la vall~ d "Abondan!Oe ou nous cacher tout là-hau~, rvers les Dentsdu-Midi. ... Et voici que la jeune et jolie HugoneHe de Trey-Tonents s•éJcria: - Hommes, si VOUJS fuyez, vous êtes des lâches. Je prétends moi, avec mes compagnes, arrêter les barbares .... - Hugonette, vous êtes ,jolie, Hugonetle, vous êtes sage, mais comment Œerez.-vou& pour prix. . . arrêter les barbares? ,f,uJion demeurait immobile et s!lenc1eux, - Les barba1·e s nous arrêter.ons, je vous contemplant, comme albso.cl:>él dan& ses ;pe~­ 's ées l'argent déposé daJns sa main ... , pms, le p romets, je vou:s le jure, les barbares nous arrêterons .. . comment, comment? c'est motJ port~t ses regards sur l'étranger, il laissa secrel et 'c'est le secret de mes amies, une voir une grosse ·lail'me •r oulant dans ses yeu~: armée de !filles les · vaincra. ~ fJQcusez-moi, dit-il, d'une voix altérée, le

wte

HugQne!te ordonna ·aux hommes de se dissimuler dans les bois avec leurs armes, et au moment où des sentiuelles postées su:r les hauteurs annoncèren t l'appr.oclle des Sar·rasins, on vit partir de '!'~lise où elles a'Vaient prié lot1goement, ll.lll grand ;batamon de jeunes filles et <le jeunes femmes. Elles avaient revêtu leurs belles robes de drap noir des fêles carillonnées. Ohaoune ,portait, gracieusement noué sur la tête, la coque t mouchoir rouge écarlate. ·Leurs tresses tombaient sua· le dos. A leur corsage éta1ent piquées des fleurs : muguets, 'Primevères, bo·utons d "or, pervenches. Elles portaient toutes quelque chose dans leur tablier bleu relevé el attaché solidement. 1Elles s'a-vançaient goyeusemen t, en fête, Hugonette, et elles ·ohmtaient, et elles riaient, et elles c!hautaient si gentiment toutes en <lhœur, à plei,ne voix, que tous les êdhos chantaient, que toutes Ies gorges <:11antaient, et que, là-hlltut, dans l'arur .pâle, les cinq Dents-du..tMlidl <vibraient à runisson. Et les merles, et les fauvettes, et les r ooges-gorges, et les mésanges, et les pinsons étaient jaloux, é taient ~aloux. C'est Hugonelte qui chantait le plus forf et sa voix était aussi la plus argentine. En entendant ces gentes voix claires, traîoheo comme un matin d'"av.nil, en entendant ces voix de jouven-celles qui égayaient tout le Vald~Illiez, les Sarrasins gaimpaient la eô!e ra· pidement. IL"éctlo mulltipliait les voix, tous les éc!hos chantaient â :perdre iha.leine; on aurait dit une grande al'l1111ée. Pourtant elles étaient deux cents à peine, en comptant de ior les luroone.s de Val-dYIJliez, de Cham.pêry q ui· étaient venue& grossir le bataillon. Elle& étaient deux cents à peille, mais toutes ~olies, des 1oues roses ~ 'blanches et des yeux rieurs et de lourdes tresses ,brunes, lblondes ou noires qui volaient sur le dos. Hugonette n'a-va~t voulu que les plus jolies .... •les autres étaient restées à l'église et di.saient des patenôtres pendant q ue les soeurs d,escendaient en chantant et en ·r iant comme des folles .... Et les Sarrasins se hâtaient. ns avaient un peu iPefdu la tête en entendant les virelais

et les noëls des jou;vencelles. On les accueillait donc .comme des lilbécateurs, puisque ou en<voyai.t en ambassade toutes. ces jeunesses. \Dès •que les Hiles de Trey-Torrents aperçLL· rent !'"armée des :barbares, IHugonette donna :un signal et toutes s'arrêtèrent. Elles prirent des Umus à leur cor&age et les montrèrent aux Sarrasins. Ils virent le geste gracieux e i pour a.p plaudir, ils poussèrent tous à la fois de tels hou:rra.s que tout le Val-d'U!iez entendit les clameuïr.s; on aurait dit que le tounerre grondait, e t les hommes de Trey-Torren{s (ai\dês par d~s braves de Val-ct•Illiez et de Ohampéry) bien cachés dans les !forêts n·éla.ient pas très· rass.urés. Les ba ebares gr-im· paient comme des chamois. Ils approcha ient diu lbatailloo conduit par Hugonelte et tout en courant ils cQntinuaient de geter leurs hourras. Us arrivaient. Hu1gonette fit signe aux iho'Jntnes Ide s'an'êter. Tous jusqru'a'lll dernier firent dlalte, tous se turent , et dans le grand silen-ce de la vallée recueillie qui regardait et écoulait, Hugooette chanta une complainte lente et grave, en vieux roman du Val-d Itliez. Elle élev:a ses fleurs vers le ciel, et toutes ses compagnes imitèrent son geste. Oh ! cette voix de jeune fille, Traîche comme r'eau des sour· ces; sur la mousse verte! 'Des .barbares pleuraient, d 1autres joignaient le s mains. Est-ce une déesse, disaient-ils? .Puis, tout Il. coup, elles chantèrent toutes la mêrne complai11te lenle et grave, et sur uu noU'Veau signal d 'Hiugonette elles descen.dirent deux à deux vers les !barbares. Deux jeunes filles se placèrent devant quatre soldats en cot11Hnu.ant à chanter . .Elles allèrent jusqu?au. dernier rang. Les hommes. regardaient, soumis, muets, domp lès. Elles continuaient de chanter, et, là-haut, dans la vieille église blandhe, les aul·res pria:ient à haute voix: - Seigneur, fPÏtiê, gardez nos sœurs! 1Les. voix se turent et de nouveau HugOInet:e chanta seuJ.e, et au même instant toutes plongèrent leur main droite dans leur tablier bleu, et quand sa voix daire eut lancé la der· . nière nole de la complainte lente, t(}utes pous· sèrent un cr,i aigu•. Dans les iorêts, les hom-


17G mes se tenaien t prêts à ibond-ir. Et tou!e5 à la fois lancèrent dans les yeux tout gi'ands ouverts pour hjen les voir, et toutes à la foi s lancèrent dans les boll!dhes béantes d admiration des poignées et des poignées •d·e cen· dre ·c haude. Les gars de Trey-Torrents cour:urent comme une trombe -c ontre les Sarrasins aveuglés et qui étou[faient, et tous furent occis à part le chef et une dizaine d~ ses OOficiers que l'on réserva comme otage~ .. .. Depuis ce jour, les femrrnes de Trois.-Torrents ont conqui-s la place d'honnewr à 1église. Chan. J. G'R.OSS. Extrait de l"ou:vrage en préparation : «Il était une fois .... » tRécits et légendes du Valais romand.)

j

Variétés

-

•EIN P.11EiiiN MOND'E M•ERVEILLEUX iLe !Dr IBayley a présenté un rapport à la convention thérarpeu!ique sur les merveilleuses prop11iétés du radium. Le Dr Hayley a constaté que les ouvrien qui travaillemt dans les mines de radium d>u Colorado sont garantis contre l'influenza, les ·atta•ques de goutte, les rhumafismes, ek. Le docteur attribue ce Œait à l'eau qu'ils abwrbent et qui est chargée de radium. - !Pris dans du su>cre, dans du lait ou .sous forme de !aibletfes, les ~ rayons • , dit le Dr Bailey, semblemt avoir des etfets miracLl· leme. J'ai prescrit des nùlliers de tablettes de radium à Chicago et les résulta·t& que j'ni obtenus sont tout simiplement merveilieux. On nouveau champ est ainsi ouvert à la science. L''une des pr-incipales causes de la v:ieillesse est le durcisse!1lel!lt des artères dù à une pression croi's.sante dU! sang. Les tablettes de radium empêchent ce durcissement. 'L eur effet su.r tout ! ~organisme est su.rpre· nant. Les douleurs les plus aiguës disparaigsent comme par erL<!hantement. L'invalidité, la principale caractérisüque de vieiHesse, se dissipe de façon to-ut aussi mystérieuse. Les appétits émous·sés retrouvent toute

177

leur vigueur. 1Le nomibre des gloibules rouges est augmenté de 250 miil ions en 48 heures. Le ra.d ium est un tonique sans égal. On ae peut rêver de meilleur remède. (New-York Herald.)

~

LES HOMlMES ORAS La guerre, qui a déliruit tant de <!hannau!es choses, avait, en sull'pltts, dispersé awc

quatre vents les membres de la Îll'JœUJse Sa. ciété des >Cent kilos. Il y avait .W. une lacune profonde; mais elle vient de se combler. Quantité d'anciens ·gros hommes, dout l'aibdomen ne proêminait plus depu,is l'époque des reslricti-ons, ont reconquis la p lénitude de leU!rs formes et regacgné, à la torce des mâcho:iJres, le lest perdu,. Et ils s'assemblent ra_ lll.OU'Veau, heureux de COU1Sfater qu'ils tiennent, tout compte fait, plus de plaJCe qu·un autre sur notre planète. Ces gens sont fort .sociables. ifra1.1cisque Sarœy remarqoo.it à leur propos: . • L'obèse, étallif: natlll!el!ement obiigé de ienü la poitrine e111 avam.t et de rejeter la tête oo all"rière, a, quel •qtœ süi.t du res-te son caraclère, Uilli acir rna•jestueux, imposant et presque conq>Uiéra>nt. • Réilexion pleine de sel et de hon sens. De ,f-a,it, une considératioo unüverselle e tltoure !lhomme gras. :Il a, selon la •célèbre d.étinition, ~é aooé' et mrs au monde .pour voir ju.~­ qu'où poovait aller l 'e1dension de la peau ruuanai·ne. Et C0111111ent pourr.a1t-i.l ·se dé1endre alo11s d 'épmwver oo sentiment iflatteur eu se ;yoyant Je .point de mire de 1ou.s les regards·? 'La langue elle-même s 'ingétll.ie à trouver des 1:ermes aimables pour ·le désigner. Elle tient ·à sa disrposi.tion d'indulgentes épithètes: -replet, dodu, rebondi, <j-ouU!llJ, rondelet, potelé, grassouillet, bO!ll!lot, rondouiH'et. ILes maig1l"es l'accablent, allJ conrt:rari.re, dimages 1lriv·i..a.les: tonneau, barr1qJU.e, .pot à ta· bac, gr os plein de sourpe, etc. Peut-être qu'il y a au fOlildl de ces injures une incurable jalousie.

De A à Z. .. Il avait six ans .... Il s'ap,pelait Louis·: on J'appel.ii t Toto. . . sans s'occuper de savoir par quels •chemins capricieux « Toto • pouvait vemk de « Louis • .. .. Ma·bgré ses ,g,ix ans, Toto ne ·saV'a it pas en. core lire. On lui avait hien a.chet:é oo « alphabet » ·copieusement illustré, mais il n''en connai-ssait que les images, depuis « l 'A ne • qui per.sont!iifie l'A ju,squ'au « Zèbre • qui. accompagne le Quand je dis qu'il Tgnor:a it J'lalpha!bet, .je me trompe de trois Jettres: tant de fois on lui avait dit que son livre était un • A B C ~. tant de ifois on 'l'avait prévenu qu'u!ll jour >il ll!Ji fuurlrai~ apprendre f'A B C, que dêjâ -H connaissa~t œs trois lett-res . . . Mai•s, il avait compté: il oo res~ait 23 à apprendre!. . . Or, 'de ces 23 lettres, Toto, instinctivement se méil'iait : elles ·lu~ apparari.•ssaient grosses de complications ... ;J.l avait :une grande sœur - dix ans t - Alberte, dlite PolÈ'fet1e : il la voyait ,passer des heuil"es à •c ouvrir des pa· geSi blau:whes de ·s ignes. auquels• il ne rompre· nait ·rien . .. Tout œla n·~ait :pas fu..j.f pour Je ra>ssur er: <:aJr enfin, il au!!aït un fiour dix ans, lui aussi ! . . . Et alors .... Cet « alors ~ F'inquiéltait . ..

z ...

~ Cependant, à La .su ite d'un conseil de fa. mille, il !fut décidé I<J!Ue Toto commencerait à apprendre ses lettres. Cela se pa ssa très gentiment ... du côté de la mère... Elle prit Toto Slll.T ses genoux, l'arma de :s on al;phabet et lui dit: - Toto, ilJ fa!UJt que .tuJ 'deviennes oo sa· vaut. . . Commençons : !je vais te mootrer tes lettres... Regarde, ît ~ôié de cet âne, ce grnnd :s.ijgne: c'est un A ... Dis A . . . Toto :resta muet. - ·A1lons, mon chéri, 1u m~a-s ibien corn• pû:s : A, comme dans • Aue ·». Répète A .. . Toto !l"esta de plUIS en ,plw muet. - Qulas-tu, mon Toto? Es·tu malade? - !Non maman . . . !Mais je ne 'Veux pas dire A •. •

•Et pomq~oi cela? Parœ que, quarrd li'aurûs dit A, tu me feras dire lB . . • et ça ira comme ça qusqu'au bouljl!, .. -

~

Toto a,~ait r>a•Vson .. . !Entendons-nouS! ... >U <l!Vait tort 'de ne pas vou>loi:r apprend-re ses ·lettres. . . Mais il a'V'a it raison de croire que dans ·l 'a·l phahet tout se . tient. .. depu•is « PAille » juiS>qu'au «Zèbre., depuis A ~u squ>'l'l Il avait deviné qUJ'après avoir dit A on est en~raîne à dire B et que, log~quement, il faut, si ~"ose dire, • ;Va· !er » tout l'alphabet, ..

z ...

• . . Or, ~1 y a, de par le mOitlld'e, beau•c oup de grands Toto ... Et il y a, se proposant à eux, un a utre alphabet, qui .s e ·compose, non pLus d e -le ttres, ma-is de «vérités ». 1qu'ü if&ut croire et de "préceptes » qu'il fau·t remplir . . . Cet a1phahet a lllll A. Notre v-ieux catéchi-sme le dJi: «!La première 'Vérité qu'il faut .c roire, c'es.t l'existence de DieUJ. • Et nos grands Toto regimbent comme· le petit ae (ou~ à l'heU:re . .. 1Eu.x a UGSi, i.fs devi· nent que, s'.ïls consentent à dill"e A, i:l leur faudra di:re B. . . et ainsi de suite j.u squ'à 'Et en cela ils ont raison: car les véri tés et les préc~tes de la religion .s ont reliés entre eux et s ·appellent >les :uns les autres, beauCOUip plius ell!Core que les lettres de l'alphabet! . ... Il y a m Dieu: v-oilà A •. .

z.·: .

·P uiS'qu''il y a un D<ieu•, i l fau t l'a:dorer: c'est

B. , _ Puisqu'il est •le Maître, il faJut le serVtir: voi~

c ...

Puisqu'il est bon, i>t

~awt

Faimer: nous, voi-

ci à D ...

Et ai111si de suite tilllJsqu\1; z.. . en pas·s ant par E, qUJi es·! le !!esrpe'Ot de la ·vérité - par G, qui est le respect de lllionneur d 'au-trui; par J, 1qrud est !fa pureté du, cœwr; - par 'L; qwi est l'obser:vation du dJimanche; - paa- 0, qw est Œ'abstinenœ; pa-r R, qui est La oorues· s ion; - ;p.ar •T , qu,i est la <:o~munioot· ··•


179

178 Et Z, c'est le jugement, et la •SJanclion éternelle ... IVoilfl où f'on en a:nrive, quand on a dit A... Aws:si, oos grandis eniants ne rveUJlent pas le drire ... Et ils xMsoonent wmme Toto: - Non, àe ne :veux pas dire A ... parce que, quand! ~'QJU!fai dit A, on me Œera dli:re ,S ... et ça i11a comme ça jUJSqtla'll! ,bout! ... Et ;yoim,, pOUII'.quoi, aux ye~ de neuf athées swr dix, c ll n~y a pas de Die111 » i·l s se refusenro !). dilre ·A...

Wl Seulement, nos sceP,tiques ne réitl~hissent pa•s à une chose: c'est que, si l'alphabet religieux est une gêne, il est en même temps me saUJVegarde. lUne saUNega~rde poul!" la •vie :futwre, œla va salliS diTe: .<:ali' edin, qu'ils n'y croient· pas, cela ne l'empêche pas d'exister. . . Un jouT viendra où, pon gré mal gré, il faudra réelter HJ.olphabet. . . devalll.t le ~and •Juge, qui nous demandera, pou:r chaque !Vér.iM, si nous y avons cm, et poUli1 dhruque précepte, soi nous l'alVous dbse11V'é... · Mais,. dèl9 mailn,lenmt, l' « aJ;ph'abet reli-' gJeuoc » est pour nous une c sauvegard'e •, par le seu•l fait qu"îl « gêne » les « autres » en même temps que • nws-mê'mes •. Un exemple: Le soir dw 24 li.wiUet, druns le rapide de IM'rurseiUe, trois bandits tuaient lUlli :voyageur et en dévaliiSaient plusieurs autres. 'En ~oute sin-cérité, oroyez-rvous que, le matin, les troi•s bandits soiect allés à la messe?. . . Si vous a:viez quelque doufe Vt ce suJet, on poUrTait interroger 'le sur.vi:vant. !M.a~s tie ne croiJs pas qru.e vours ayez le moi.n.dre dourie, et vous pensez comme cet OUr vrier avec qui je causais de l'attentat; je lui posais la même questwn qu~ <VOUJS: - Croyez-vous ·que, le matin, les bandits soieDli allés à l a messe? - Ne dites pas de bêtises. E:h bien, s'il y a, tlans c f'alipha,bet !!eligüeux », une clettre" qui oblige à ~ messe du dimanche, il 'Y en a une mtre qui dflfend le vol, une aun encore qui condamne l'as-

sassiœt: !Si nos 'hommes ava.ient • ld iib la première, ils auraient • dit » les autres ... lEt - on aura bea:w drire - ce jour.là, cela serait alk!l moins mat Bugène DUP.LESSY.

A un ours .. Mon cher ami, !Buis:que vou.s me posez la questiou nette. ment, je !Vous répondrai de même, et vous di· rai ma pensée intégtrale. J'estime, d'ailleu!fs, que ceHe pensée .je vous la tlois, à! vou:s, jeune homme :hésitant, comme tant d'autres, devant la ·reù:outablt cro~sée des dtemins. Vous m'écrivez: 1Mon père, c ler:rien dêcouragé, rich~ de forêts et de prés, mais paiUvre d'argent, est tombé dans le fravel"'s !fr&Ju.ent des papas qui dtkouseilleu't à leurs fils de suivre leur :propre carlflière. Ils .se!'Ven~ la phrase connue: • J"'Y ai trop souffert; 1111011 .ga.rçon ·sera plus heureux que moi! » » Mon père m'a donc poussé vers les bau· 1 tes é1udes• • Après a:voiT tra.V'IriJlé duor, mais sans en· thousiasme, j'ai échooé cette année à Fexamen. Fau{LJ.l cootinuer? "Vous me connaissez.... ]"ai~ la na· tu.-e, les champs, les bêtes; ~e sUJis ours, sans relations et sans trop le désir d'en iaire. IJé. citiez: dois-je •revenir â Paa:ùs en odobre? Mon père et moi nous vous prenons polO' aor,bitre. . . . "

Wl Et maintenant, votct ma il'~onse: La Centrale est une magnifique école; elle nous donne toute .une pléiade d'ângénieurs qui sont Fhonneur et la sauvegarde du pays. Mail ~e ne crois pas que vous soyez fait poll!r eiJe. S~osons que .vous continuiez votre prépa-ration dlllfe et sans enthousiasrme. Je crains que, l'an proclmin, vous ne soyez pas encart admis. Des élèves très forts, sCtrs d.être •reÇUS.

sont restés, cette année, en grand nombre sur Je carreau. Van pro:chaiÏn, ils vous barreront La coute. lEt puis, entrer à Centrale n 'e st .p as tOU!t; il faut en suivre les coll!l's avec succès, en sortir en ibonne posflure, posséder des relations N~miliales indusf:rielles, ou alors s'en créer, les fa,ire ~ouer avec habileté, swivant la formule 2/5 de savoir, 3/5 de savoir-faire. Que voulez-voUJS, ceci, c'est la viel Je ne crois pas fait pour cette vie-là l'ours que voos êtes. ·Pour vous, l'avenir, c'est-à-dire la vie heuheuse, féconde, indépendante, sinon la fortune, elle est .là, à !VOtre porte, sur la ~erre même qut'on 'VO'llS pousse à llibandonner. Si vous vous Olbstinez vers les grandes écoles, c'est 6000 Nancs ,de pension, le stjour où il faut avoir. toujours le portemonnaie à la main, ce sont les besoins muWples, les occa.Siions, etc .•.. C'est W1 gouffre ouvert d'evoant la bourse paternelle. Et pour arr.river à quoi? A gagner votre vie. Votre vie ... ? Mais elle est toute gagmée en restant à la campagne. Vol.liS avez dejl, et sans conteste, ce que j'appelle c l"inclé!pendaniee de fa pomme de terre », c'est-a-doire le logement, et combien solide et !Vaste!. . . Ensuite, ~out ce que foumit le so~ à ce1uJ, qui le œltive. !Rien qll"avec ce1a, oo vô.t. M ais vous, il faudra intensifier votre action. Votre père a ~ait la rude guer.r e et cette wueue l!a fatigué, <:orrnne tant d'autres. 1}e la camais, :votre iboone terre de monlagne, combien elle pourrait rapporter davantage, si on l'étudia-it et si on la nollii'issait! :Et puis, fuites réparer votre scierie; exploi'tez vos bois et ceux de vos voisins, cherchez des débotl!Chés. fai.tes de J'élevage, puisque vous avez des prés. . . . Greffez des châtlcigniers puisqu"ils viennoot tout seuls. 9.ui 'VOUS empêdlem, un

ïour, d'y ajou!er des chèvres pour lewr lait si recherché dans les fromageries, des aheHles, et même des vers 0. soie, pui.squ:'on ne veut plus de la soie artificielle .... Et rpetit bénéfice par petit bénéf.jce, vous prouvez à votre famille que votre cu:lturen'est pas • que le moyen honnête de manger ses rentes à la catlliP<lgne ».

Wl J'ar.rive main!erumt ~ la grande oibjection de IVOi re ;père: ·s i mon Ws exploite notre terre, il faut qum mette les mains aux deurx po.ignées de la charrue, il ne trouvera pas de ma.in).()!"cewvre, il se déclasse, il ne se mruriera pas, et perdTa toutes ses relations, etc .... Que d'ex.agérationsl Oh 1 sans doute, c'est une redootahle er· reltlr de croire que Ja. ter•re accepte d"être servie « en amateur». ia terre est femme, clle est donc qalouse. CollliDle l'us~ne, comme la science, elle exige, si l'on veut aJI"'river par elle, le don total de soi. Ce qui ne l'empêche pas de se f;ire aider. . • . iJl ;y a des centwines de milliers de CU!ltivateurs qui drou'Vent encore de la maind(œuvre - dh! paiS comme autrefois, certes! - mais qtù la ·trouvent tout de même, en la cherchant, en ~a payant, et en la défendant. Se d&lasser parce qu'on fait valoir sa terife? sa vieille terre nourricière? la terre qui fruit les ibelles santés et les enfants robustes? . . . At1ons dont! Vous ne froUNerez palS à vous ma.rier?. , . IBh bien, tle ceci je me charge •• . . Et ce sera très 'facile de trou.ver ·telle ~eune fille qu i joyeusement c prendira mon OU!r'S " · Vous perdrez toutes vos ll"elations? .. . Alors q'lOO les gens 'd es viJŒes ont faim et soif des ll'elations campagnardes parce qu'on s'J repose, ,I>Mce qll"OIII y chasse, parce quJon. y mange diu hais et de l'authentique. Et si quelques fanatiques de v:ille ou: de c ciné ,. !Vous laissent là, ~e 'VOUS garantis qu'une foule d'autres seront heureux de recevoir un pefit carton de -vous, Jes inVIitant à venir tirer vos· lapins, pêoher vos tru.ites, ou. soigner leur neurasthénie.


18i

H!O Je me 'résume: les choses sont bien telles que Dieu, les a larites. C'est Dieu qui a fait la vie campagnarde. iElle a, certes son austérité. Mais elle offre !"inappréciable bien de la Hberté, dans une profession saane. • B le donne la sélcu:rité du capital. La terre, c'est la seuile dlose que les Allemands n'ont pu ni incendier, ni voler, ni tuer, el que de trésors elle a silencieusement gardés. • Ce rv~eu:x: plan1cher des vaches, avec quel bonheur :fous les !Paysans dUJ Nord et de l'Est l'ont relrOUJVé! La tene? ... C'est elle, • elle seu:le après Dieu», qu.i ûent en échec tout le bokhévisme .russe. (Ne quittez donc ,pa~ la JProie pour l'ombre. . . [e sol fécond pour Je brevet rendu dlifficille à plaisir, et qu'une élite, entraînée et chancewse, peut seule utiliser.

~ Voilà, mon cher OIN'S·, ma pensée tout entière. A quoi serviraient les usines si jamais la terre moUJI'ait! lEt si elle vit, c'est grâce à des ours pro'Videntiels comme vous. Vtvent œs O'Uil"S-là, et qu!als a~ent beaucoup d 'oUJt"sons .... Pier·re l'Ermite. ------~~~---------

La bonne lecture On lisait ces aours-ci qu':un de nos bons journruux a:vait reçu d'une domestique le témoig,nag~ tle son admiration: • Je ne slliÏs. pas assez riche, disait !•humble fille, pour m 'offrir un abonnement, mais je mmasse dans la corlbeille à papiers-, mis au rebut, le jolll11al qu'Y laissent tomber mes maîtres après ravoir parcouru, et je le lis à mon toUT. » Fl y a, dlans ce petit fuit divers, tout un enseignement à mettre en lumière. Ceci nours- aiPProod d'abord la place que tient u.n àoumal dans wte maison. Vous l'adhetez ou le facteur 'VOUS l'apparie: rapidement votre regard le parcou.rt, ind·itféroot 1

souvent, intrigué quelquefois par quelque fait plus rare ou quelque pensée plus neuve. A la ~in, qoond VOtliS avez eu le courage ~e tout lire, <voUJS ietez cette feuille, dépit.é s du temps qu'elle vous a pri•s. C'est fini. rElie ira au feu avec les prospeclws, non visités, ceux-là, quand la corbeille devra ~insi se débarrasser de ses hôtes encombrants ;poor faire place à d 'aut-res. C'est fini? Non. •La main chargée de cette besogne de décon~brement et de salut par le feu hésite au moment otl elle tien{ le quoti. dieu diu jour ou de la .veille, l'hôte récent qu' elle vient de recevoir. Qu!'y a-t-il dans cet1e !elLiille? A:h 1 oui, de la poLitü•que, des disserlations sur les agissements d.u ministère, sur les Russes, les Anglais-, les Allemands, c C'est hien ennuyeux, cela •, se dit Cattierine. •Mais ·voici des faits divers qui ont sur les romans l'avantage d'être vé'cus; voici le conte, le feuilleton qui s-aura 5aire vibrer foules les cordes sensibles de l'âme. Void des articles qui parlent de lEglise, du Pape, de la religion. Et 'tou1 l'être moral de l'humble fille, tout son passé, toUJte sa vie religieuse fré. mit à la lecture de ces !:ignes: de joie, de no· ble fierté, si elles glorifient ce qu'elle aime; de honte et hé<las, peut-être de soll(pÇon, si elles traînent dans la boue ce qu'elle a j/us· que-là vénéré. Ce que c'est qu'un bout de papier jeté dans un coin? - Mais c'est l'ordre de la maison, ou ça peut en être la Œ"uine. C'est la prospérité du foyer, si la feuille livrée en pâture cha·que gour à la curiosité de la femme, de l'enfant, du domesti•que, jette dans ces esprits ouverts sans réaction aux influences du dehors, des idées saines sur Dieu, le devoir , la conscience, la famille, la société. C'en ~st la ruine, s i la feuille qui traîne là sur quelque meuble ou a·u fond rll"une <COrbeil· le ca·dhe dans ses lignes periides le poison du mensonge ou de l'Îimmoralité. Il ne taut qu'une goutte de certain narco· tique pour terrasser Htomme le plus pui~· sant. Combien itaiut-il de mots pour tuer dllllS Wie âme la. foi ou ginnoœnce? - Un seul peut-être.

Car, me noUtS y trompons pas.: ILa pensé~ imprimée acquiert de ce fait une .valeur étonnante de puissance. Il y a d'abord la • magie » de l'impression, ;pour laquelle les s•imples auront touljourà IUU véritable culte.• C'est imprimé, dira l'enfant ow la lboune femme, donc c'est vrai. • !Mais cette autorité du caractère typographique suw les simrples mise ll part, il lfaut admettre que la pensée, par le seul fait d'être écrHe, exerce sur l'esprit une vér·i·talble emprise. C'est d'abord, qu'elle nous ar·ri:ve par le sens le plu.s puissant, qui nou'S la donne !dans toute sa netteté et sa'l1s discussion possible, le "Sens de la v.ue. Puis surtout, c''es.t que, fixée ,par l'écniture, elle a le temps de faire dans l'intelligence ce tra'Vail de pénétration et de réflexion qui souvoot manque à I'œurvre de la rparole: Les écritures restent, les paroles s'envolent. !Donc, pour construire, oo hélas, pour démolir l'édffiœ familial, social, la presse a une a·ction puissante, el la [euille quotidienne, IJ11Iême jetée au panier, tient JUDe place prépondérante aL~ loyer. Et ceci nous amène à lai deuxième leçon ~ tirer du petit fait divers oiM IP1us hawl. Si la presse est un moyen aussi indéniable d·a· postolat, pourquoi ne ;pas donner à ce grand moyen de \faire le ;bien toute sa mise en œuvre possible? Ce ibon ~ournal, cette il'evue que nous fielons au !PAllien tdes papiers à brûler, et d''où va les tirer la curiosité domestiqüe un pew <indiscrète, >i'l est vrai, toutes ces bonnes lemures pour({uoi ne pa"S les •mettre au contraire là la disposition au.ssi· lange que poSISilble de nos geDJs de maison et de paroisse? N'y aurait-il qu'une âme sur laquelle tomberait le !bon grain semé par la bonne r[euille, quelle OOie fiOUlS a'll'l'.ÎOUS procurée au Ciel, e l quelle récompense nous nous serions acquise!

·----------·..

~··-----

La profession an moyen âge <Le proolème de ria profession est capital parce que, entre la .famille, celLule-mère de la

société civile, et PEtat, qui crée le droit et organise la société, se place nécessairement la pro1ession, nourricière de la vie. Le problème de la profession est un problème catholique, car la solution que nous y d{)nnons, en tant que catholiques, nous distingue nettement des individualistes et des libéraux, fdr'un côté, et, de l'a·ulre, des collectivisies, des socialistes de toutes nuances et des anarchistes. En étudiant la position de ce problème et les solutions .q ui lui sont données, on mesurera la distance .presque infinie qui sépare la sociologie cal·holique de toute autre sociologie. Le moyen âge se présente à nous comme l'époque par excel!oo.ce de ta profession. En y regardant de près, nous voyons que nos doctrines ne sont pas des abstractions utopiques, et que l'E'Vangile prêché! sur la montagne des béatitudes n est pas u11 idéal irréalisab!e Nous verrons, a·u contraire, que cet idéal a dominé et inspiré toute la vie sociale du moyen âge. Lors de la chute ide l'empire romain, tout était à recoostruire sur les ruines amoncelées, et ce fut la tâche de l'Eglise. A!u point de vue professionnel, on se trouvait en face du néant. n existait bien, chez les Romains, une sorte de collèges professionnels, qu.i étaient tme création de .!"Etat. L'Etat accordait un certain droit corporatif, mais il y a un abûne e11tre ces collèges antiques et l'organisation ahrétienne de la ;profession au moyen âge. Sous le paganisme, le travail manuel était considéré wmme déshonorant. L'Eglise releva le travail aux: yeux de tous. Quels étaient les principes essentiels du droit chrétien? Tout droit vient de Dieu, source umique de par la création et de par .sa sagesse infinie. Ce droit divin, Dieu l'a tiéposé comme un droit naturel dans les hommes et dans les choses. Le droit naturel est la manifestation vis~ble du droit éternel I'ésultant de l a volonté et de la sagesse de Dieu. U s'épanouit dans ces. 1·rois ·formes d'u droit: le droit individuel,


183

182 droit sacré des consciences; le droit corporatif, le d'r oit public, le droit de l'Etat. ILe 'droit a poLLr but .Ja déïense de la li· berté. T-es principes essentiels du droit constituaient le droit coot.umier du moyro âge, droit organvque, naturel, qui a devancé tout droi! écrit. IJ..e moyen .âge con·sidéraiï Dieu comme un grood seiglrreur [éodal, qui donnait en tiei ce qu'il avait de plus sacré, les pensées éternelles de sa sagesse, et qui donnait l'investiture il trois hommes-liges.: la ·conscience, la corporatioo et l'autorité publique . .Mais ce droit créait en mê'me temps à ces trois hommesliges des obligations. Pour les consciences imprégnées de œs principes, il était ld.bnc impossible qu'w1 co,nilit surgît entre le droit individuel, ·le droit social ou corporatif et le droit public, et c'est de ]Jà qu'est :résultée l'admirable harmonie du moyen .âge et œ!te -tmiolll d'intérêts et d'aspirations .qui nous semblent cependant contraires. Ceci nous fait comprendre la force de ces corporations du moyen âge: elles se sentaient en possession d''l111 droit divin qu'aucune autorité ne pouvait leUT enlever. [)e là résultaü lille double conséquence: d'lUlli côté un ensemble harmonieux de fraternité, là'e ~olla!boratioo et de .paix, et, de l'autre, dans chaque conscience, un sentünent proiïond de l'hooneur. Se considérant connue i"homme-lige de. Dieu., Je chrétien d 'alors ne pliailt le genou que devant Celui qui était la source de tous les dlroits, devanl Dieu. .En plus d~ cela, quelques idées maîtresses avaient encore contribué à façonner l'esprit de 'la profession; telles, celles-ci : «Cherchez d'abord le roya1l1Ile de Dieu, le resie vous sera donné par surcroît. » « Que sert à 1 homme d'avoir gagné l'univers, s'il vient à perdre son âme?» • Aimez Dieu par-dessus tout et a imez votre prochain. » Loin de servir uniquement à de pieuses méditations ou d'être consildlêrés comme un éva111gilè d'ascétisme à la portée de quelques âmes d'élite, ces prin-

cipes étaient compris dans tout leur sens profond et vécus par les chrétiens du moyen. âge. Ils y voyaient une sourœ merveiUense de ci· viLisation, capable de créer une société nouvelle. · 1L'époque corporative commence avec le lle siècle, où se forme. la prorression proprement dite, .pour se développer gradiuellemoot jusqu~au 13e, moment où la 'Vie professionnelle atteint à sa plus grande intensité. Elle prend encore de l'extension, tout en ld~münuant en pr.ofondeur, ljus•qu'au 15e siècle. A partir de cette époque, elle s'Wllkylose et commence à subiT les prem~ères attaques des principes délétères de -l'alll'cien fuoit romain. !Pour discerner 1es traits distincMs de la vie profess•ionnelle au moyen âge, i l faut se rappeler que l'organisa1.ion était telle, au 13e et même au 14e siècle, qu'on 111e trouvait pas d'indivioo isolé: tout le monde était organisé, du haut en bas de l'échelle sociale. Clergé, université, chevalerie, métiers, commerce, œuvres religieuses, œuvres charitables, etc., formaient un vaste organisme. A chaque corporation correspondait une confrérie. Le chrétien du moyen âge n'eût pas imaginé lille o.I'ganisation neutre, faisant abs· traction ti~s principes de foi •qui faisaient bat tre le cœur de tous. L'idée d'lille corporation sans base religieuse ne s'ofhai1 même pas à l'esprit. On relève, dans l'organisation profession· neUe du moyen âge, 'les caractéristiques sul· vantes: 1. :Elle est profondément .religieuse; 2. Elle a un caractère de haute moraLité, et l'on est exigeant pour l'admission dans la corporation; 3. C'est ooe o•rganisation hiérarchique el sociale, comprenant des maîtres, des compR· gnons et des apprentis; 4. Elle n'est pas seulement idéaliste, maii aussi réaliste, et elle résout les problèmes éco· nomiques en établissant l'équilibre entre 1& production et la consommation; 5. Elle a en· fin W1 .sens profond de 'la jru:stice et de l'hon· neur, qui se traduit dans toutes les coutumes

professioonelles, par la bienfaclure du travail, etc. Les co·r porations ig noraient l'égoïsme de classe. Elles ne poursuiwient point leur intérêt à l'encontre des intérêts d1a utr.ui. Elles étaient inspirées par le souci <fu l'intérêt collectif. 1Eiles étaient dociles et généreuses en· vers les p011voiTs publics, ainsi que le prouve Je dévouernerl>t avec lequel elles payaient des impôts très. éle:vés et travaillaient à des œu\'res d'intérêt général. Ohacune stipula-ii, dans ses ·règlements, qu'une partie des revenus de la corporation devait êloe servie à alimenter des fonds de prévoyance de di·verses sortes et des œuvres de secours au prolit des inf irmes et '*s pauvres. C'est donc à 1juste titre que ces institutions ont fait l'admiration des 'historioos et des sociologues et qu'on ait souhaité voir 1·enaitre la corporation, adaptée aux conditions nouvelies. Ce sera la vraie solution de la .question •sociale. n Œaut nous débarrasser de l'esprit de révolte, de matérial1isme et d'indivildualisme pour nous imprégner de Fesprit du droit chré~ tien, fait de ~rateroité et d 'abnégation.

Variétés LA OHiA!LEIUR A 'JiRA,V:f.lRS L'HISTQIRE

>4. sécheresse de 1921 IJI'aura été décidément que peu Ide chose, si nous en croyoos ·M. LancLy, de la ,Gazette de BI'uxelles": En l'an 627, la ohaleu!I' est si élevée en Franœ et en Allemagne, 1que les soUJI'ces sont tall'ies: l'eau manque littéralement et un grand nornbre de ;personnes meure111t de ·soif. En 879, les ,champs :sont aband'onnés par les {)U!ltivatell!l"s. Ceux qui persistent à tra'Vail· ler tomben~ foudroyés sous l!'adion du soleil. En 993, 1e soleil est s,i ar'dent 'que les végëtaux sont !brûlés comme si on lewr avait tarit subir l'action du feu. i.'an rooo, les rivières .son!! desséchées ,par la ohaleur persistante. On .voit de tous côtés des armas de poi:ss'Ons qui . se putréfient en quelques h~es. L'odeur nauséabonde qui s'ro eldhale occasionne la .peste. · En 1022, les hommes et les atl1Îil11aux qui

s'aventurent au soleil tombent mourants, le gosier dessécll'é et le sang a~!·uan t au. cerveau. En 1132, non seulement les ·r iJVières se dessèchent, mais la terre se iendille et dev~ent aussi drue q ue de la pierre. En Alsace, 11!1 Rhin est presque à sec. En 1260, pendant la ba:taoille de Bela ~on­ gll'ie), les armes font moins de victrÎlnes que la chaleur. Des rangées d fuommes totnlben{ foodroyées par le soleil. Pendant les années 1303 et 1304, le Rh!in, la Loire, la Seine sont à sec. Un été extraordün.aire f.ut celui de t'année 1556. Void, à cet égard, quelques lignes extraites d'rune chronique du Chanoine de Troo: • Jamais on ne vit telle chaleur et .séloheres•se, tant que, au mois de jUJillet, la terre brûlait les .pieds de ceux qllli allaient pieds IIllllrls, et fit trés grande ,ohrale\lil' d~puis la Madeleine jlllsqu'â la Sainte-Anne, tant que le monde .pensoit mourir de cltault. . . . et les œu.Œs oulsoient au soleil Il ne fut point de portage, ni porée, ni naveaU;X, ni O!ignoos, et rien esj•a rdin que iout ne fut brûlé. L'année esioit s<i aeure ~h:âliJVe) que, à la Saint-Jean on vit des r aisin·s verdillez en pLusieurs lieux. Les noix es~o.ient déiil !bonnes à manger à la dite Saint-Jean-Bapti>ste.. Il ne fut que vingtcinq ans si pelll de bled et avoine, ni fleuve, n~ pois que en la dite année. » .:1./an 1556, au moü; d'aoftt, on commença à vendanger, les auvergnai·s tout 1à main ; je vendengr mes pois le lendemain de NoskeDame, mi-oust, et mes pina,ux à la ~in dll! dit mois; il x!y a voit plus à vendtmger le. 4 sep~ tembre (le 14 actuel). ·Les vins estment s 1 bons qÙ'on en osait boire et il m fu.\ bien peu . . . . La terre ne fut point ~rempée depuis Pâques jusqu'< à la ToU'ssairit. » 'E n ·1705 la chale1.11r est telle ctans plusieurs départements, q.ue la température est la mê· me 1que celle kies foors de ,verreries. On faisait facilemen! cuire de la viande oo soleil. De midi à 4 heures, persoone ne se hasardait à :sortir. En 1718, pendant .six mois, ril ne tomba pas une goutte d'eau. En 1751, le ~henmomètre marque, à l'ombre, 38 degTés. 1En 1779, à Bologne, la chaleur est sl.llffocante. Un grand nomlbre de personnes tom· betit asphylciées. L'air est tellement irrespiII'atble que l'on ne peut échapper à la mort


185

184 qu'en ·c reusant des silos dans la terre pour

s'y réfugier.

En 1811, les :riv,i ères tarissent en Fmnce, et on ftd réduit aux elq)éKilients poo1r moudre les grains. En 1822, Chaleur persistante, accompagnée d'orages et de tremblements de terre· la séclteresse fit sortir de terre une Œor;nidable armée de souris qui ravageaient l'Alsace et la ·L orraine. A Saverne, en quinze ~ours, on en tua plua de deux millions! :En 1832, pM suite de la chaleur, le choléra se développe en France. Paris seuJ comp· te ;près de vingt mille victimes. En 1846, le thermomèlfre marque 52 deg~rés au soleil. Maàs est..ce que tout cela es! une consolation? .. .

Wl ~Al.RJ511E <DES H~IRONDEIJLES Le lOr Walter E. Collinge signale la di-

minution du nombre des hirondelles observées ame îles britanniques rpendant ces dernières années. Cette diminution, remarquée en. 1918 et 1919, moindre en 1920 est devenue considërable ~ette année. Les ' causes e:t soit mal connues, mais il y a œrtainement une déplorable mortalité pendant l'émigration le long des côtes, hiCJ11 que les ·h irondelles, voyageant de jour éohappent en gran· de partie à l'attradi01111 des i)hares et des ba·· teauoc-ieux, et slllrtout ,jJ semble y a voir coaoorreru:e entre les hirondelles et les moineaux. Ceux--ci ·arugmentenl de nombre et font leurs nids dans ceuoc des lhirondelles qui les troUJVent occupés à leur Jl'etour. Mais il y a sans dou(e aJlllS$. d~autres nisons, pu,isque les arrivées, rpeUJ nombreuses, ne furent ob· servées qu'en rtulin au lieu• d:avril et que les d~arts commencèrent au débu.t d'août, au iieu de septembre. -L'hirondelle étarut un grandl mangeur d m. sectes, et ide œ fait oo oiseau très utile, il conviendrait de la protéger, elle et ses œu.fs, d'1une manlière toute par.liouJ.ière.

*

CADRANS SOLAIRES Il es cadrnns solaÏJres, qui «seuLs savaient noblement suivre la marche gr.we et lumineu.

se des 'heures 'i mmaou;lées •, suivant la poétique expression de Maeterlinck, tendent, hélas! à dispa.I'aître, au graM dam des amateu:rs de .vieilles choses. La plupart portaient des inscriptions naïves, gaües oo profondes. Certaines rapPelaient l"homme ·i nsouciant à la !l'éa!iié du présent, et, p1U5 encore, à l'édheance fatale de ravenk. Tu vois Hheure; Tu ne sçwis l'heure, Iii-on Sllllr un cadran que possède la petite ville de Thônes. Aux environs de Paris, Wie v.ieiJle ferme, détruite aujoll!l'd'hUJi, portait cette devise: cIl est plus .tard que tu ne crois. • « A lum ine motws. •J e suis mue par la lumière •, proclamait une horloge rayonna,nte. Gravée sur une antique table mou'Ssue, au fond <Pun vjeux jardïn, 00 peut lire encore cette insor~ption: • Amyd{is;f ye flowres, 1 tell ye houres! Je compte les heures pMrÏù les fleurs! » Hazlitt, I'essariste anglais, ci~e une insoriptioo découverte aru:x environs de Venise; • Horas nen numera, nisi ·serenas. Je ne compte que les heures ·claires. • • L'11eure de 1a 'justice ne sonne pas aux cadrans de ce mljlde •, clame le cadran de Tourette-sur-Loup. PoUirquoi cette tradü.tion a-t-elle disparu? Nos cadrans de montres, si souvent consultés dans notre eX'istence affairée et fiévreuse, pourraient nous rappeler, par lellll's devises, à ·la réa·J.ité et nous recdre peut-être meilleurs • . . On.tl tout au moins noU;s engager à savou· rer les joies éphémères de la 'Vie.

*

• Quand on annonça à w veinard la nou· !VelTe d'un fantastique héritage, il demewra im• passible. · - Comment, lui dit quelqulun., vous ne smtez pas de joie à l'idée de posséder tant de millions? - .Bon, tte ,sai\Jiterai qu:and ~e les aurai.

La croisade eucllaristique des enfants

g'l!l!ait fairre écrire à l'infutigable .di:recteu:r 'et !Organisateur de la OI1oiSJade, ces belles paroles: «C'est ~avec la plus douœ émotion Née d''l.lllle !Pelnsée de fui, au ,début de » que 'l·e SaintJPère constate -avec que1 la gŒ".aJITde guevre, e't ~pondlant à l'<!IP· » ft·ouiChant empressement la Croisade pel adiresiSié 1par le ip.él!Pe Benoît XV, le » eucharistique des Enfants rep()Illd 30 j-uillet 1916, à léll (( routeiPU.issance » oh.aque j:()IU[', 'Cians le monde entier, et s~.pliamJte » des ,peti~s, la Croisade eu» léWOC plUs de ferveur, à son .appel du charistique des Enfani·s ·a IPris en peu » 30 juillet 1916. C'est avec lla pl,us d'a1!1!Iliées un immense déveioippement. » grr:a'Ilde •confiance dans leucr-:s prières De ·que~ques «croiséS!» .q.u'elle comp- »et dans letl!rs Sla1crifi.ces que S:a. Saintait en 1915, eUe a passë à 600,000, » :tere -compte •stl!r les t11ésors d'hmocenrépandus dans •le monde entier, .notam- » œ et de générosité que renferment ment en 1F1r.anœ, en•1Belgiqrue, au. Mexi- » letiTs âmes pour la Œeoons:truction que, en 'lttalie, en l&uilsse, en ·sy.rie, etc. » spirituelle doot notre société a si » grand besoin. » L'essor de l'œuvre C'est à :Bordeaux, daflls, les ;premi.ers Les objectifs de la Croisade m1o~s •de 1914, ·q·UJe la C'I'·Oi~&ade a pris Ce'Jtte décbar:aHO>n si au-tiO>rislée met en n<:~issanae, dans la io.rme •qu'eUe a conpLeine lumière le hUit .que :poursuit la servlée et œmiPllétée delptLi·s. tRalliée ·dès Gro~&a<de et le mC>y~en essentiel ·qu'elle y le dJéb.ult ipial11 des iiilitialtives. simU.aires, 1 'J)rises en :.Brebagne, en Vendée, à Ore- emploie. Restaurer, dJa.i!lS un monde où l'esprit chretien s'est affaibli, l'infl.uennoMe, ailleurs encore, l'initiative a r~ œ sumatUJrelle, les enseignements d11 çu ICbu ca11ctirua1 Andrieu., d.aiD·s une letChrist et les vertus évangéliq·ues. Pourr ~re daree dtL 20 alV'.ri.l 1916, une :première et -chaleu11eUse cons{lor:at.ion JOffidel- que œHe ifes,taumrtilon ooi~ sérieuse et le. Depu,is, eUe 'a été ,bénie 1et enoour~~ produise iJou,s 1ses effets., ;commencer ,par gée ;par :PJru~& .de 200 évêques, dalliS le en has, IPéllf Les follldements, par les1enmondle entier, et ~a~pprouvée à .quatre re- fa'11ts, les petits. 'Brofit.er, voulf cette œu~ prises ;pél'I' S. '5. B-enoît XV. •Parmi ces 'VI'e de salut, de l'innocence :et de 1a ·1Yo11; aJpprobatiOOlS, l'ooe des plus too<:'han- ne volonté o11dinaÏires !éllux enfunts, tes est l'aUocution f.aite jplalr le Sai,nt- agreables à Dieu, 'bien~aisantes !pour les Père, aux « Oroisés » venUJS en pèleri- ;palfents et ~-es maîtres qui s'efroPoent de les faire fructifier. Comme moyen prinn-a~ge à ·R•ome, le 29 m.aTs 1921. Citons~ dpal, la ,pratiq!Ue tfervente, !Précoce et, en seulemenrt quelq,ues lignes: aJtLtanrt que possible; 'i•nrtensi~e, die la « Le JOœtllf des enfants est toujowrs commuruoo euchiéllfistique; 11Jo111t le res» unt tel1I1alin bien Jprépa:ré. Il n'y a là »ni 'herbes ni êpÎIIlleS ·qui empêclh-ent la te: iplfière, sacrïfiœ, émulatii()Jn .discrète, retes, etc., _se subordonruant à cette pi!la» semence de se dêvdO!pper . . . Au'SSii , est-ce avec traâoon 1qu'en v:ue Ide bâter tique .d'ivine... 'Déllns <:es quelques !))I'O:POSÎltions se lféS!Ume tout l'~rit qui » la Hn des mamx: ·qui 1011t fu'appé ~a fa, mille hum1aine, Noos 'NOIUJS. sommes 1a1 in~jlfé ·1a Groisade, et ·qui continue ,de l'animer. On !Peut :dire ·qu'elle est » to1l!I1:nJés ver.s leS' enfianils P'OUif :a;p:aiser l'Q.rg;an'i:saition con:sdenJte du mouve~ • :la ,oolère de .Oiett. » ment eudiialfistique !pi[10Wqu~ dans l'enEIIJcouragements pontificaux féliilioe ·chretienne 1Pa1r l'in!itiative ~:tldmir.a­ 1Pl115 !J1éoemment enoore, le IP3fPe -dai· ble .de Pie X,


186 Les engagements eucharistiques ,Mfiliée à 1'immense asoodation oa4!hOtHque .qru:'est ·l'Apostolat de la Prière, •diont elle ft01111l·e comme la !Pépinière et Havant-glé!lfde, la Oroisade divise ses 1eunes lreoliUes ren sections slériées. d'après la TtéqiUienœ des œn:i.mullliiOilJS ~­ cllanisHques. 'Les engagements qne. !Pœ~ent les 'e~tants :n'engagent pas la con:sCJ.ellce, maiS sont de simp-les « reSIOlutions :., .oon:liormêmeillt 1a:ux s.tatuts Ides ·Lig.ues euchMistitques aJP.Prouvées à R<Ome. Il va ISfa!llS! dÏ!I1e .que les parents. et ma~tres oorétiens, les et chefs d~1nstitution .q~i ill1lbroduisent et o~a­ msent les Ûl1o1sades d1ans des ·grouiQes ·pilus lOU m'Oin:s étendus, veillent avec soin à eD1jpêcher les entraînememlt s irré. flléahis et les émt.lll•ations JPttrement natuTelles. ·Dams ce but, la commun.ioo :firéq.wente, et mrême ·qurotbLdi•enne, •qu'ils enootllragent, est IP!'él~ et ·r endue !Plus féconde patr IUine ~ormatiiM sérieuse de I~a v.olonté et du cœwr. 1Pmtiques dlévofus, sa-arifirces à la portée des enfunts, iftspect 1et esptrit die fui sont dévelo,pjpés av:ec axmsévérance dans les g111011l!P'es des JPetits « I(Jl'IOiSiés ». le côté extérieur, visible et JPlus attilfélJillt, de l'œUJV!l'e: iliéc~ptiton soLennelle dans ta_ croisade, fêtes, insi-gnes, challlt de œnbqu~. 1eclwe des 'Bulletins tout enr. n~étatnt nwllèment Ltl.êghgeabl~, es:t stn:ct~~nt ISUOOrd.IOlltil'é oo côre spirituel et mtenooŒ". Ces tpmtiqrues extérieUŒ"es, C?mme JaJWSsi _les tpatmoog.es qu'on asslgn~ ~ux dtv;ef5eS secUioii& de ;petits « crots~s », JP6Uvent se modifier d'k1rprès 1~ ldivers pays. Oréée l))en!Ôéllllt la ·giUerre l1a Oroisa~de a lél'<ilüpté tdumnt ses débu,b, et oonserve eill<lOtrle en divers lieux 'Une terminologie !Pl'UIS 011! moi'll'S mil-itaire, q:ui 1J>lk1ît ·wnamdement raux etnfa111ts: ron y 'Pélifle td'arr-mes., de ·gli'élldes, d'offensives SJptrituelles, etc. Oe sront là des ft01rmes oontingentes, qui se mo.difient et se i111Uialf!-

oures

187

~nt

d'après ,}es hes'Oin& et les aS!Pj·rahons des temps et des :pays'. Rénovation de la Société chrétienne Derrière ces matnières de dixe et de oonœVi?i:r, une !P:ns& unaillime i!l1-spire la GrotS'éllde: fra ilieiliO'V'ation de la :SJocilété clrretienne IPaJr !}~intercession et la for. matÎIOill eucharistiques des eniiants. Des b1.tih9 très con~kl'~ables se ~uv~.ron~ paŒ" œ moyen, attemts s1a.1ns awtr eté di. reotement visiés: l'êplltriation des .milieux scolaires, le recrutement saœndotal ebc. (btl'VŒ"e :a'VIant :!:out SiP~r.i.tUJelle mS: IPÏIIie du· rplus IPI1Jf esprit ISIU!marur'el, la Croisade Eucharistique des Enfants se trouve ainsi, pialr :sUtl10r<Oît, :pr<OdaLire des 'Éruits exœllents, débordant là iPn!mière we :Ses visées immédiates et ses ffi'QYet18 ld'e•dtiOill. C'est ,J':heUJfeux ;priv~­ lège des œuvu:es 5iaintes.

.......

----

Pourquoi nous saluons nn cercueil

C'est une vieille hla:birude de saluer lJes morts: chez lliOO.s, personne ne re· ·fu:se œt hommage eu tpa'S'Sallt muet non pl'lliS1 •qu'à ceux qui s001t tOOUJchlés dans lettrs rombes ci.Qses:. Nous ~.rouwns, en fk3ooe .d'un mort, UIIl instinct <I.e soli· dk1ri~; ·que1qlll'un meurt da:nts l'espèce; ·or, l'e$pèoe, c'est un tp'8U moi. Ce1ui qui la diéS'elrte aujollll1d'!hui eliliPIO!rte une espérance et larsse un avertissement. « •Mioi .au•j(JoUird'!hui, toi demain » : en .satoont, nou.~ acquiesçons avec un trem· iblement seoret à l1a sentence ineXJocahle. 'Nooo râp.PCJou'VIorus 1a1ussi - et n-ous le maTqiUIOn~ sans tnqp le ·discerner, par ce ge.ste remu - U1n rèsJpect powr le mor· ·tel .q'l.l!i a oooompli sa tâche: c'est une piètce iq:Ui la :pris sa place maTquêe da.'lls la: mosaï•que éteroelle, ct son isoŒement pa[' la m<Orl en établit nos yeux route La gmawi.vê ~ le prix. 'En outre, notre pi· 1

a

tié nel rv~a~-i_!..elle pas ld '.iœtinct à l'êrre empli de dlési:J:.s, léllrudeux 1die vivre, et qui !taud: à oOOUJP se repose ? Tr agique repos! On emporte 'Oe vwant tdra:Ilts sa bière ; on le s01.rt de !SIOn logis; on le descend; on 'lie ~ecouv:re. Dans l'inco11'SICience où nous sommes .d u rè~ne Ide l'esprit, l~é­ clak vibal semble éteint; c'est la fin: élfPp•atrente; en réalité, c'est le Virai commencement. Ahms, noos salUions celuü dont la vœ ~emporelle a rpris :fint ct dont l'immO!rtali~ commence. 'Et JPUis, et pwis, 'il y ~a 'le gr.and inoon:nu de 1Ja tombe. ! Ja 1toi atbsente rend ce mystère terrifilant; .Léii lfoi :presente l'édake d'une lumière id'~:anlce. Nou·s ~sciUol]Si san~ 'Cesse entre dleu:x abîmes, J'un Ide lumière et l':auilre de nuit. Voici ·quelqu'run rqui ~a !fini •de •COOtrir sa suprême clla.nrc.e. Où est-il maintenant ? Q~e !Pense-t-il de la destinée et .que sortirait-il ,de ses lè\nres sœllées s'il pouvait noUs dire: Voici, l'ombve est telle, et ba lumiwe est telle, et moi qui fus celui que vous avez connu, moi qui fus ce que 'VIOUis êtes, v.oyez ce qtœ je suis, ce que je demeure po•ur éternellement. Le mort est donc notrre aî·né pa'f tout ce qu'il tconm:lit 1de plus .qiue nOtUS et ')Xltr la duree illldtéfinie •qu'il a ooquise; il est notre :aîné ,de toUtte la science de la' vie qu'il IPossè'de maini1enlalnt. Saluons-le donc, puLSiqu'il oc.rive au but, celui dont le pas'S'ê et 'l'avenir ne -fiont désormais plws ,qu'un. 'Si ba morrt est 'lLI1 clt:âtiment, 'I1Je fau~­ il lpas VtOÏ!r gman)dl celui qui en est à accom~plir sta !Peine ? ·si "},a n:JJOrt est un mystère, un mystère :giménal et le mystère peroonnel de chaque être, ne fautil rpa:s honore~ 'celui 1qui l'incélil1le powr son compte ? !Si 1a miO'It 'est une fi.n ·et un ·commencement, ne convient-il pas d'aooompa:g-ner Ide ·Il!os vœux celui qrUi les eXJpl(trimente ? Oui, ·Continuons à salwer D!OIS morrts.

L'ermite du Sahara rM. René •Bazilll vient de rendre un éclatant serv~ce à t'Eglise et au monde en publiant la :biograpbie du P. Charles de •Fou.c:utld, • ex;ploraieur du -Maroc et ermite aw Sahara •· Il n'est guère de livre plus prenant et qu.i soit, a. sa manière, plus riche de matière apologé'tique. rMais il y a plus, et, après l'avoir lu, oo demeure frappé dru nombre des aspects sou's les.quels il mérite d'être étudié. Dans la vie de 'Ch. de Fouca,uJd, ill y a llbistoire d'un retour à la foi, après .une tjeunesse oragelliSe et dissipée. Né à Strasbourg, en 1858, Foucauld embrasse la carrière militaire. .JI sert, comme lieutenant, tdans tUn régûment de chasseurs à Cheval. Il ~ait campagne contre Bou-Amana. Le voilà pris au charme africain et c'est dans des cooditions inouïes de btigue et de danger, que l'officier, sous le tdéguisement dun Juif, entreprend l'exploration du Maroc. Au retour, il publie le récit de .son voyage et le monde savant s'empresse d'applaudir. C'est le moment où, d 'un cou.p soudain, il se retourne vers' DieU!. Il s'est donné aux pires plaisirs-, puis à la g:uerre, puis à la science; gran· de intelligence, cœur ardent et volonté toW"mentée, il n'a pas encore trouvé ce que oherdhe .son âme. il e catholicisme lui apporte cette règle n10trale fixe, cette paix de 1esprit, ce bonheur in-time qui résulte tOUJjours de l'harmonie entre notre conduite et nos hautes as· pirations. ,Et c'est un autre c voyage dJtL Centurion ,. qu'il nows est ains1 donné de lire: Comme il adviendra plus ta:r)jJ pour Psiohari, la solitude du désert, la vie d'explorateur-soldat ont été pour de Foucauld, la révélation des incompara!bles g.randeurs de la destinée humaine. Les ayant découvertes, ce converti deviendra presque aussitôt 'llfi ascète. D'un bond, il ira re[joindre ces géants des premiers siècles chrétiens qui allèrent mener, dans 1es sables d Orient, l'existence érémitique, tout entiers à la contemplation et vivant à,iu travail de leurs maâns. Il sera désormais, à la Trappe


189

188 de Notre-IDa.rr~oe des Neiges, aux confins de l 'Ardèche et de la Lozère, le frère Marie~Al­ béri:c; il ,pa,ssera ensuite au :très pauvre monastère d' Ak!bès, en Syrie. Ce ne ·seront là cC]'ue des étapes préparatoires à une vocation ex· ceptionnelle. ·La vie conventuelle lui paraît trop douce. Il songe à se réfugier à Nazar~th, pour y imiter la vie caChée du Sauve~·~· !Ses supér,iewrs Je lui permettent ef le vmc1, en 1897, ha,bitant la •c:~Jbane à serrer les outils, dans le jar:din d'un couvent de darisses, dont irl est le serviteur. 11 n'est pas encore prêtre. Il répugne à le deve111ir, persuadé qu'il ne sera fiamaiJs. digne de monter à l'autel. ·Pourtant, il s'y déci:de et l'évêque de Viviers, en 1901, Juli damne les ordres ,sa•orés et le sacerdoce. De .oette &ois, il sait où il va et ce .qu'il veut. rErmHe el prêtre, il gagne, avec l'autor isation du vicaüe apostolique du Sahara, Mgr Guérin, des .Pères Blarncs, les wn!ins du désert algérien. C'est à .Ben.i Abbès qu.ï l S'installe. ILa messe, désormais, sera dite, en ces lieux misérables, où, peut-être, elle ne fut jramais encore célébrée. Parmi les populatioo>s indi,gèrnes, qui sont musulmanes, Ch. de f'oucauld, aJUJ pied dru taibernacle, prêcha silencieu.sement la ~oi du Ohrist, par 1exempte et par la dharité. Dili mênJ.e coup, il se~a l'ami et le consolateur des ·soldats frança1s qui tieooen!. ·garnison en ces régions perdues. Frère Charles de Jésus - c'est ainsi dés.or'fll.ais qu'il se nomm~ ,.-s'est posé le problème de la co111:ver:sion du monde musulman. On la prétend impossible. Il la croit réalisable, par des moyens de lente per.suasion. Avant de prêcher le dogme cafholiqtte à œs hom·w..es errlonoés dans le bnatisme contre tout ce •qui est dhrétien, il [ault i"elever le ni·veau de leur vie, exe.r cer .sur eux une il!1Uuence d'ensemble, les réconcilier avec .cette ~oi contre laquelle c'est pour eux une prescription religieuse d~ ne nourri•r que de la haine. A toute heure, Ch. de Foucauld accueille dans ·sa masure, semlblable à la leur, ses « frères touarègu.e s ». Aux plus inteUigents, il lit des pa&sacres de !:Evangile par lui traduits dans ~ew· langue; à 1ous, .il donne :des conseils et .rend

des services. Il est le « grand marabout , que l'on vélllère, que l'on entoure d 'ml ()U}te de reconnais-sance, dont l'autorité momie n'est pas •contestée. [..'exercice Ù"•un tel apostolat suppose un courage et des vertus peu communes. Il Iaut un rare degré d'abnégation, une singnJlîèrt> !humilité et une incomparable cha•rité, pour de. venir ,1 ermite du Sahara, après avoir été le lieutenant Ch. de Foucauld, oifkier dl'avenir, cavalier brillant, explorateur heureux, savam distingué. D'autres pas·sent en ces contrées in'hospi{alières, qui viennent d'Euro,p e pour u111e missioo temporaire, militaire ou scientifique; lui, il .reste, endurant des privations de tout genre.•Mais c'est parce qu'il demeure qu'il ~ait du bien. ll..a IProvidwce ne lui laissera pas le temps de faire des conversions; il le sait !bien, puisqu''oil considère que l'œu· vre qu'il a entreprise ne fait qu'.Lnaug.urer l'elfor-t ,de plusieurs .générations. :Mais il a cette persuasion que, si la Croix doit uu oour régner su·r œs terres déshér-itées oü vivent des millions d'h.Oilllmes, œ ne sera qu'à forœ de sacrifices comme le sien. Il mourut d'ailleurs · à ·la peine, ayant conquis cette palme du marlyre, oojet de ses vœmc sem·ets.. Le 1er décembre 1916, un .parti de senouss.i:stes s'emr para de lui par surprise et l'un deux lui 1racassa la tête d'·un coup de fusiL n pail'aît aurjourd''h ui certain que le chei de cette bande voulait lei prendre comme otage et le :faire di,sparaître, parce qu'on le consi· dêrait, à cause de .son iutluence, .comme le principal obs~acle à la gueNe sainte que l'on prêChait alors aux musulmans -contre la 'France, dans 1' Mr.i.que du Nord. Le livre de .M'. René Bazin, en nous révélant le seoret de la grande âme de Ch. de foucaJuld, a commencé déjlà de remuer 1 opinion. En même temps qu'il offre au lecteur de ma· gnimiques exemples de foi, de .pénitence et de charité, il ramène l'atfl!n{ion sur l'évangélisa· tion de œs immenses .contrées où ,il est tel'llJ" de songer sérieu,sement à fatre pénétrer la c!vilisation chrétienne. La Froance a Charge da'mes ' en Atti·q.ue·, l'histoire de l'ermite du.. Sa· hara, a~u,dacieux continuateur, à sa mamère,

de ·Lavigérie et des Pères Blancs., prouve qu' Cette calme rivière, aux sowples méandres elle lej sail;. A son 'honneur, on peut dire d'elle d'azur, qui co~ncentre en elle toute la vie et que, conquérante d'un ffil))gnifique empire, elle la bea-uté de .Ja vallée, étaît"en train de sub1r, ambitionne d'en être l'apôlre. Elle igmora long- pre&q.ue soudainement, une crue énorme. Déjà temps Ch. de 1Foucauld, qui se re'Eusa même elle surbmergeail ses îlots verts, noyait les à laisser signer de son n-om 'ses travaux scienvergnes et les• oseraies de ses rives, atteiglllait ti~i ques et lin~u istiques. >Elle le connaît aules basses branches des .peupliers. C'était un ~ou:rd !hui et, reconnaissant en lui le meilleur Heuve grondant et superbe, dont les ea-ux dlur génie de la race, elle con!fesse .qu'il a éga" lourdes, lillloneuses, rougeâtres, battaient fu'lernent bien servi, par •son héroïque expérieusememt les piles des ponts et s 'engou'ifraient dans les caves. des maisons riveraines. rience, la pa tr~e et la foi. - Venez voir! Venez voir! Cest Œl fait d!igne de remarque que, aux 'Les paysans s'appelaient, de métairie en premières années du 20e siècle, il se soit renmétairie. Hommes, 1emmes, en.iants dévalaient contré un homme dont la paouvret'é volontaire rappelle celle d'un ·François d'Assise, don·t par les sentiers pierreux, s'attroupaient bruyamment s-u.r les berges. l'austérité de vie égala, ou 1presque, celle des Et Ià, ils rdemeuraient immO'biles, bouche fumeux Pères du désert et que de misérab;es bée, regardant de tous leurs yeux ce qui se touarègues ont aimé et vénèrent comme un passait sur la rivière. sa.int.. Le courant ·i mpétueux charriait sans trêve, Il est ainsi, à travers le monde, derrière Je décor hrillarn>t qui nous cache les initi&ti- parmi les débris -indistincts q-ui faisaient su.r ves inouïes d 'at1dace, des ·âmes que la reli- - l'eau une épaisse jonchée hrllln·âtre, de Iongion ·catholique éilève s[ hmt qu'elles en de- gues pièces de bois, des rondins, des bûches, des planches, des troncs d'arbres aux écorviennent éblouissantes. QUJand on les dé'couvre, on .éprowve le frisson que f,a it naître la ces marbrées de li~hen, des souches magni~i ques tapi·ssées de mousse, poiotant vers le vue des granides choses et l'on se prend à songer que .c'est vraiment par ces cœurs ex- ciel l'enchevêtrei!Ilent de leurs rejets fourchus. •Les pièces de bois continuaient à counr, ceptiànnels que se réalisent un jour les desnombreuses, sur le dos du couran1. Des seins providentiels·. Iueurs de convoitise s'allumaient druns. tous les eux. Les langues se délièrent. - Si on a·vait ce qu'il faut pour cueillir tout ça au passage! cria Simon, le tisserand. Y en a-t-il des «brasses» de bois! Il avait plu pendant la nuit. Deux heures - Et ces ,planches! dit un autre, quelle de pluie torrentielle, •accompa,gnée de gron- belle • lapinière » on ferait a veel - As pas peur! expHqua le grand Gilles, dements de ~onnerre. En sortant de la messe, par ce beau di· ça 111e sem pas perdu pour tous ! Il paraît llllanche de septembre, les, gens de la plaine qu:'ils se démènent, au bourg, près du barrage. ,n s sont là, arrêt~nt tout ce qu'ils peuvent se disaient entre eux: - En avons-nous de la chrunce! Après une avec d'es bateaux, des cordes, des « gai~es » . Et ·c'est rpas commode, .rapport rà la force du si longue sécheresse, cette bonne ,pluie, sans courant. . . . D'autres, les chasseurs, ·sont à orage .... Car nous n'a·vons eu qu'une queue d'orage! . . . leur affaire. !Les pouJes d'eau af~olées, vont se Hélas, run coup d'œil jeté sur la rivière placer devant leurs .fusils. Quant aux pênous apprenait quelques heures plus tard, cheurs, il ïauii voir ça! Tous les gamins du que d'auires régiollB• avaient été moins favo- pays pataugent dans les prés vaseux, munis risées. de lignes, de mets, de bouteilles, rdi'éprouvet-

L'orage


1\JO tes! et le poisson, aveuglé par i'eau bourbeuse, vient vers la rive et se laisse prendre, bêtememt . . .. Que fais-tu là-haut, Je~ntillou, au lieu d'aller pêcher avec les autres? Un garçonnet, juChé en dbservateur sur la crête rocheuse de la falaise, lança Ullle savou· reuse exdamation patoise. Des rires, des lazzi éclatèrent. Au rbeau milieu diu courant, parmi les· sou· ches et les troncs d'arbres, apparaissaient lourdes, pensu.es et dandinantes, de superbes citrouQles couleur orange et couleur d'or. Puis des bidons, des barils, des futailles ou,veries, une grosse bonibonne, tangu·anle et valsante, doot les flancs de verre scintillaient au soleil. Suivait quelque Chose de si inatfeœdJu,, de si cocasse, que les 1eunes et les vieux s "esclaffèrent: une meule de paille, encore presque intacte, s'avançait sur les eaux tumultueuses, et, au sommet de ce palier flottant, trois poules étaient juchées, trois poules en voyage qui gloussaient éperdument ei dont les yeux ronds trahissaient ooe épou·vante arrivée à son paroxysme.

*

Ces! assez longtemps rire, remarqua souda:inement le vieux Basile, surnolllllDé • Lou Talpou », car nul ne l"égale dans rart de prendre les taupes. Grand, .sec, sévère, le visage rasé caché dans l'ombre du chapeau de jonc, le cou ibrun et rugueux comme une vieille écorce, sorlant librement de la chemise ouverte, il désignait dtw doigt deux formes livides et gonflées, veaux ou porcs noyés, que Charriait la rivière. - Quelle pitié! fit une métayère .... Les pauvres gens ldu pays h~ut qui n'ont pas pu sauver leurs bêtes!. .. Les rires cessèrent. Chacun songeait à cet· te richesse du paysan: J>éiarble! Nicaise, Je gardeur d"oies, pieds nus dâns les menthes sau'Vages, annonça, rune maiJn. rabattue ·sull" les yeux: - Tout ·un morœau de charpente qui passe! Regardez, le plâtre est encore collé au

191

bois . . . Ce n'était pas assez de leur emporter leurs bêtes, l'orage a démoli leurs maisons . . . Une .femme murmura: - Oh! iott, anoùn Diou! La rn:a•ison!. ...

*

1Le passage ininterrompu des débris et des ruines paraissait plus tris.te en ce jour si opu.r, dans cette vallée si riante et si fertile. Partout des vignes chargées de raisins noirs, des routes ~onchées de noix vertes, de coings blonds; au seuil des métairies, sur des dlraps blancs, les épis Ide maïs, wus et dorés, .séchant au soleil et, dans la plaine, aut.re signe de richesse, les toits rouges des séchoirs à tabacs, entourés d'une vapeur blancb.e qu un rayon colorait de rose.-. ....., Qu'est·œ qui arrive? qu'est-ce qui arrive? fit Jeantillou sur son rocher. .Une femme jeune, qui tenait 1111 marmot dans ses bras, se pend!a pour voir, devint toute pâle sous son mouohanat à carreaux sombres, et dit 1111 mot rpa1ois que tous répétèrent avec stupeur. - Oui, !if-elle, un berceau!. - . Je ne me trompe pas!. .. .Et elle embrassa passionnément son enfant, comme si la rivière avait voulu Je lui emporter. •La voix sentencieuse du vieux Bas'Je articula dans le silence: - Les bêtes, ça se remplace; les .maisons, ça se rebâtit ... J..e seul grand malheur, c·est ça . . . Un bercea ru 'Vide! . .. La chose fragile arrivait vers eux, c01ttque légère, tressée de brins td!"osiers ou de fibres de châtaigniers, bercée par le courant qui semblait adoucir son murmure, plus pénible à voir que le nid de mousse d''où l'oiseau. s'e&t envolé. Toutes les ieti1Jllles p leuraient. 1Les enfa111ts se serraient dans les jupes de leurs m.ères. Emus, gênés, les !hommes regardaient venir cet!e nef d"espoir et de 1joie, qui n'évoquait plus que l'idée d'un cercueil. Il allaH passer, le berceau vide. De quelle ~açon œs paysans voudraient-ils le saluer? IP rès d'eux, dans

l'ombre, moi qui les aime, ù'attendais leur geste, le cœur .battant. • •Lou Talpou :. enleva son chapeau, de jonc, mais n comprit tout de suite que cela ne su!ffisait pas. Et, se redressant de toute sa taille, tournant vers le belieea·u sa ligure glabre et sévère, il fit lentement le signe de h croix. A!h! 11e disons pas qLte 111os paysans, tro1.> amis de la terre, ne savent plus regarder le ciel. La pensée de la mort et des grandes œiastrophes est encore .inséparable, dans nos callDpagnes, de la pensée de Dieu. Jean V1EZERE.

•••

Variétés l.JA OR!ENE IDE:S IF10URANTS Une aventrure bien amusante, et qui n 'est dUJ reste pas isolée, écrit 1e • Cinéma suis~e •, vient d!"aorriver à une grande société allemande, qui tourne actuellement oo film gigantesque •intitulé: • L'épouse de Pharaon • . VE. (f. A., c'est 'le nom de la société, avait engagé 3000 figuran.fs de profession et 3000 sans-travail pouŒ" représenter UJUe babille dans l'ancienne Egypte. Un salaire de 60 marks avait ét~ promis aux chômeurs ;pour la journée. Cette armée de 6000 'hommes fut embarquée un malin stu des va,peurs et des chalands pour gagner le « champ de bataille •, éloigmé d'environ 2 heures. ·Pendant le vOI)'age, une lrentaine de coiffeurs procédèrent â la toilette et à )'équipement des soldats·: œux-ci furent lardés, ihabil:Jés, pourvus ~e ~uirasses, de casques et ù"armes anciennes, de sorte qurau dé. barquement une véritable armée égy;ptienne se mit en a-oule à la. ·slupéî~ction des pay.sans. Un camp avait été préparé, connue dans l'ancienne Egypte. Les Eg;ypiiens furent par· tagés en deux troupes qui ,p rirent positi01r1 selon les règles de la stratégie antique. La bataille n'avait plus qu~ commencer, mais au moment où les chels donnaient le si·gnal, les soldats égyptiens déposèrent tranquillement boucliers et lances au lieu de se 'battre, et

nommèrent un conseil des Egyptiens qui se rendit auprès de la di·rection. tlls voulaient tout simplement une augmen!ation de salai..re. Vu 1es frais considérables engagés et com. me le temps était pa.rticulièrememt propice, le régisseur dut s'incliner et accorder aux 6000 soldats une augmentation de 15 marks par tê!e. Pendant qu 'une auto de la société aila·it à Berlin chercher !"argent nécessaire, la bataille commença enfin dws toutes les règles de 1art et suivant un plan 'bien cooçu. tLes opé· rateu•rs, au nombre d"une dizaine, étaient occupés à en fixer les péripéties, les uns •Silllr des échafaudages, d'autres en ballon captif, quant tout à coup la bataille s'arrêta. Un nouveau conseil des Egyptiens .fut 1110mmé et, après de longs pourpa·rlers avec la. d'irection, obtenait de œtte dernière une nowvelle a ugmentation de 25 marns. Après la promesse solennelle qtUe cette grève serait la dernière, la lutte acharnée fut reprise, cette fois avec d'autant plu& d'ardeur que chaque soldat était assuré de toucher 100 marks au lieu de 60. La bataille dallls l'ancienne Egypte se termina sa.ns autre incident.

~ EXAMJJINONS !NOS ONGLES

Un pro'fesseu-r vient, après de patientes études et de minutieuses observations, de mettre à la pariée de tous l\lll système de dia· gnostic d"une grande simplicilé. - Examinez vos ongles, conseiJle-t•il. Si vous les ·voyez parsemés de pet ites taches blanches, c'est signe d'un état de santé fort prélcaire: vou·s êtes promis aux affections de la peau, à la névrose ou à la consomption. , ~i vous les voyez comme « marbrés , , ne voUis efi!rayez pas, mais disposez-vous à tomber dans l'anémie ou là taire quelque autre maladie· » Mais si vos olllgles sOIJt roses, c'est que vous êtes bien portant. ,. Ainsi, pour demeurer vigoUJreux et alerte, semble nous dire ce ~avanf, il n'y a qu?à regarder le hout de ses doigts.

$


19 ~

!JE .PAIN SUifFilT-IlL POUR SE NOURRI·R? [ .:' • Année biologique • signale un inléressan't travail de M . H.·C. Sherman, publié dans le , Journal of biological Chemistry'', sur la valeur diu pain pour satisfaire au besoin d 'azote de l'homme adulte. Ou sait qu 'on a admis longtemps que la ration alimentaire de Chaque ~our doit ~ournir 1 gr. de matières azolées par kilognmrne de poi1dts corporel, soit 70 gr. pour un homme 'de 70 kg. Puis, diverses observations ont réduit ce besoin à des dhif.fres plus faibles, si bien que le minimum, ég.al pour l'homme et la lemme, doit être d 'environ 0 gr. 63 ou 0 gr. 64 par kilogramme. I.M. Sherman a 11ourri des sujets d''expé· rience uniquement avec du pain, du beurre et des polllllles 1ournissanl en tout 6 gr. à 6 gr. 9 d'azo·te par joUT (ou admet que le poids d'azote est à celui de matières azotées ou protéiques comme 1 est à 6,25). Le pailll représentait 5 gr. 71 à 5 gr. 87 d 'azote; le beur.re 0 gr. .t3 à 0 g;r. 18; les pom.'lles Q. gr. 09 à 0 gr. 12. C'était du iPain blanc comme on le falbrique ordinairement à New-Vork. Or, les hommes peuvent se main-ten i~· en élq111iliJbre de poids avec une telle ntion. Un homme de 70 kg, peut donc très bien vivre avec 33 à 40 gr. de matières azotées par gour, soit 0 gn-. 5 par kilograililrne. Il peut couvrir tous ses besoins phys iologiques, si111!P1emetnt avec du pain et un peu de lait, ~ournissant les 'Yillamioes et les sels oünérau.x indispensables. Est-ce le remède à la vie chère?

raît mieux: eu Allemagne que dans le pays dont tu reçois Phospitalité; souviens-toi que Chacun regarde avec ses yeux. 4. Ne rrenie point ta qualité d 'Allemand, mais songe que l'étranger Jugera ta patrie d'après toi. 5. Ha:bille-toi comme un invité s'habille chez ,s on hôte; ne crois pas q ue pour voyager au dehors c c'est towjours assez bon •· 6. L'économie est padou! une vertu; mais épargne plutôt ta ~épe11se que 1agrémeJtt d'autrui. 7. •Evite de critiquer la nourriture; pense qu'on estime le51 gens là leur façon de manger. 8. Garde-toi des conversations p ol itique> qui demalildent beau,cotlp d e tact, la ·c onnaissance du pa:ys, ·celle de .son histoire et celle de ses idées. 9. Aie le courage de dire leur fai t à tes . compatriotes qUAnd tu trouve& leurs maniè· res indignes de ton pays. 10. Conduis-toi à l'étranger comme tu vo udrais que l'étranger se conduisit chez lo1.

~

'I1ROP 'LONG ET 11ROP OOU'RT Ce qui est trop long, .c'es t votre langue; ce qui est trop COUII't, ·c·est votre charité. Ce qui est trop loog, c'est la note de vos fournissetl'l'&j ce qui est trop coUJrt, c'est le chiffre de vos êcooonties. Ce qui es.t trop long, c'est votre examen au miroi·r ; ce qui est trop court, c'est voire eixamen de conscieOJce. Ce qu:i esrt trop long-, c'est volee curiosité .pouJr les potinS/ de la r.ue; ce qui est trop coud, c'est votre attention au sermon. ~ Ce qui est trop long, c'est la kyrielle de iLE CODE DE'S VOY AGBURS vos dé·votions; ce qt.l!i est trop COUll't, c'esl vetre dévotion. Un journal de Stuttgal't a cru devoir ré· Ce qwi est 1wp long, ce !Sont vos veillées dâger W1 petit Code de l'Allemand voyageur, d'amusemOOJtso; ce qllti est trop court, c'est un manuel de poclhe, qui se résume eu dix votre prière. commandemenils: Ce q'll'i est trop long, ce sont vos visites 1. N 'oublie pas, quand tu as franchi la momiaines; ce quâ est ~op cowrt, ce sont vos frontière, que tu: n'es ·pLus chez toi , mais que visites là l'égJ.ise. tu es. un hôte. ICe quri est trop long, c'est la présente li· 2. Observe les. mœurs d 'autrui; tâche de ltan.ie de dléfaJU.1s; ce qu,i est trop court, c'est les comprendre sans renier les tiennes. 3. Ne parle ,pas towjours de ce qu.i te pa· ' y~;>tre c meâ culpâ. "•

_!'!pplémenf du ,JVo 10 de ,1' &cole,, (1921) Le symbolisme catholique 'Le symbolisme catholique nous apparaît dès le temps des catacombes comme un signe de ralliement, un langage scripturaire. Le symbole, dans la plus haute signification du ferme, a une correspondance avec le mot religion qui veut dire: relier ! homme à Dieu le visib le à l'ïnvisible. MaiXJuer cette lia ison par un signe sensible, c'esl le symbole. Pour saisir les caractères diu symbolisme catholique, il nous faut savoi.r d 'abord! quel est le sentiment catholique de la nature et du monde. Le priccipe dont s'inspire ce sentiment, c'est que toute chose créée est une œuvre de Dieu; elie est donc sacrée. Il en résulte que le catholicism.e envisage les choses de la créalion avec un très grand respect, il a le sens des valeurs, des hiérarchies, du bon u sage des choses. En outre, il a l'amour des choses créées. S. François d Assise est la personni!ication de l'amou.r fraternel pour tous les êtres créés par notre Père commun. Ce sentiment vrai de la catu,re se traduit dans l'expression littéraire et plastique par un profond et sain réalisme, qui ne redoute ni tes choses, ci les mots qui disent ces ohoses. Ni l'ar-t, ni la littérature du moyen âge ne craignent de dépeindre le mal tel qu'il est et ne perdenl de vue, dans les êtres, les su·ites du péché origi11el. Mais, si le catholicisme dévisage le mal afin d'en tirer une leçon, sa tendance n'est pas de se complaire dans ces spectacles. Dans Ja oréatioo, il recherche ce qui porte à Dieu, ce qui élève lâ:me; de là sa préférence pour les spectacles grandioses comme la mer et les montagnes. Les psaumes sont remplis de cetle poésie sublime. Le caHlolicisme aime 'ainsi la clarté, le ~eu qui réchauffe et qui éclaire. Pour fournir un exemple de la poésie odes Livres saints et, en même temps, pour nous faire admirer l•un des chefs-d'œuvre du symbolisme catholique, qu'on se rappelle le can· tique des trois jeunes gens dans la fournaise

et le cantique au Soleil de S. Françots d'Assise. La religion n'a pas seulement le sen'imemt des grandeurs de la nature, mais aussi le sentiment de la poésie des choses humbles el familières, nécessa ires à la vie physique, parce que ces choses soo.t le symbole des choses nécessaires à la vie spir ituelle. La conclusion à tirer de ces considérations, c'est que le monde moderne a tort, en voulant que tout, dws la nature, serve au matérialisme. Celte tendance à ab user -de la nature est l'opposé du bon usage que nous devons en fa ire; cest une violatio.n du caractère sacré de la nature, laquelle app:trtienf à Dieu. Le monde visible nou s e31 donné pour trouver Dieu. La découverte de la vér:té dans l'unité parcourt trois étapes: 1 Ancien Testament où tout est en figures, en allégorres de ce qu i se passera dans le Nouveau Testament; celui-ci marque une progress ion dans la levée du voile et enfin viendra la plénitude qui supprimera Je symbole, la vie éternelle. Si le symbole est la représentation allégorique dun principe sous Ull signe sens 'b 'e , on comprendra l'importance primordiale de l'art dans le cafttolicisme. Le symbolisme catholique a créé l'art chrétien et lui a imprimé trois caractères: le réalisme, le dogmatisme el le mysticisme. Tout symbolisme SIU'Ppose '\lille rnéto31physique . D:eu·' ayant créé le monde dans la comp:exité, 'a vérité est tou~ ours dans l'unité La correspondance des ar-ts entre eux est 1idéal des artistes. Mais cette convergence n 'a été réalisée d'une •manière absolue que par la cathédrale médiévale, résultante d 'un problème d'architect-ure et d'une idée mystique. La cathédrale, c'est le corps du Christ en croix. A 1 intéùur tous les arts coovergent vers la même idée : réalité vivante selon notre foi catholique.

••••

Le terrible demain C était une boone, et digne, et sainte fern-


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.