Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, décembre 2012

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Astuces, ruses, stratĂŠgies

No 4 - DĂŠcembre 2012


Minicroche 5 dans tous ses états ■ Pour la musique et le plaisir de chanter ■ 11 chansons et leur version orchestrale, chantées par un chœur d'enfants de 9 à 14 ans, accompagné par de vrais instruments ■ Partitions pour piano bientôt téléchargeables sur www.editionslep.ch

Minicroche 5 dans tous ses états Paroles et musique : Marie Henchoz Arrangements et direction musicale : Lee Maddeford Illustrations : Annick Caretti 14,5 x 19,5 cm, 36 pages, livre + CD Réf. 935107 ISBN : 978-2-606-01412-4 Prix : CHF 24 – En vente en librairie (dès novembre 2012)

Editions Loisirs et Pédagogie

www.editionslep.ch

Site Résonances En ligne, sur le site de Résonances, vous trouverez des infos, des pdf (depuis 2001) et, nouveauté prioritairement destinée aux nonabonnés, il est désormais possible de commander un numéro, version papier, dans la limite des stocks disponibles. Pour l’heure, les numéros dès septembre 2009 ont été ajoutés au magasin en ligne. La suite de la mue de la revue, version papier et électronique, s’opérera progressivement.

www.vs.ch/sft > Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne


E ntre motivation et contrainte L’éducation est l’ensemble des moyens qu’une société met à la disposition de ses membres afin qu’ils puissent développer leur personnalité de manière harmonieuse. Ainsi conçue, l’éducation doit tout simplement répondre aux besoins de l’être humain. Le problème ne réside donc pas tant dans le fait de trouver un accord sur une définition de l’éducation, mais bien plutôt de trouver un accord sur la nature des besoins de cet être humain. Les grandes théories sur l’éducation se réfèrent toutes à deux exigences fondamentales: d’une part, s’ajuster aux besoins de l’enfant afin que ce dernier ait la force de construire son identité propre et d’autre part, lui imposer certaines réalités pour qu’il développe des compétences lui permettant de s’ajuster à son tour aux besoins du monde qui l’entoure.

«L’objectif de l’éducation c’est d’apprendre avec un joyeux intérêt vital ce que nous avons respecté d’abord par peur.» Fernando Savater Pour l’éducation (2000)

L’enfant se trouve donc au confluent de deux grandes sources: sa nature individuelle et sa nature sociale. De cet état de fait vont découler deux types de besoins: Des besoins individuels, qui sont les besoins d’amour, de reconnaissance, de sécurité. Ceux-ci vont être satisfaits par des comportements de proximité: compréhension, écoute, dialogue, non-jugement, soutien, qui vont contribuer à enrichir la confiance et l’estime de soi de l’enfant et favoriser la naissance d’un sentiment d’identité, permettant son développement harmonieux. Des besoins sociaux, qui sont les besoins de limites, de règles, d’exigences, d’ordre. Ce second type de besoins est satisfait par des comportements de prise de distance, tels que la hiérarchie, l’autorité, la fermeté, la clarté des exigences, permettant la formation de compétences telles que l’intériorisation de la loi, la coopération avec autrui, la solidarité, la capacité à différer un plaisir ou à y renoncer. Ainsi pourra naître le sentiment d’appartenance, garant du bon développement social de l’individu.

En une phrase et pour conclure: peut-on ou pourra-t-on éduquer un enfant sans le contrarier plus ou moins?

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CDTEA Sierre

Au cours du développement, et comme le souligne F. Savater, la contrainte va progressivement pouvoir être remplacée par un intérêt personnel et une intériorisation des règles, mais guère avant la fin de l’adolescence. Il convient donc de ne pas brûler les étapes et d’accepter qu’une certaine forme de contrainte est utile à l’individu tant que la formation de sa personnalité n’est pas suffisamment élaborée.

invitée de la rédaction

Aujourd’hui, il convient donc de continuer à s’ajuster aux besoins de l’enfant et de poursuivre la recherche de «ruses et astuces pédagogiques» favorisant des conditions d’apprentissage et une motivation qui soient les meilleures possibles. Mais, il convient également d’oser clairement demander à l’enfant de s’adapter à la société et ses règles en réhabilitant certaines notions telles que l’autorité, la contrainte ou encore la volonté.

Elodie Lovey

La société mais également l’école se doit donc de satisfaire aussi bien les besoins individuels que les besoins sociaux de l’enfant ou de l’élève. Jusque vers les années 1980, la société a sûrement privilégié les besoins sociaux pour ensuite tendre à répondre prioritairement aux besoins individuels de l’enfant. A partir des années 2000, la nécessité de rééquilibrer notre modèle est clairement apparue. Les titres des livres consacrés à l’éducation en fournissent d’ailleurs la preuve: «Pourquoi l’amour ne suffit pas», «Pour une nouvelle autorité des parents» ou encore sorte de clin d’œil à mai 68, «il est permis d’obéir».

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S ommaire

Entre motivation et contrainte

E. Lovey

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4-12 Autour de la lecture Français Education musicale Du côté de la HEP-VS Sciences Etincelles de culture Anglais MITIC Secondaire II Echo de la rédactrice Education physique Mouvement Coin de la recherche Colloque Doc. pédagogique Fil rouge Orientation Enseignement spécialisé Livres Revue de presse CPVAL Mémento pédagogique

Formations Examens Examens Les dossiers

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Un kamishibaï réalisé en enfantine - N. Revaz Matinée de la lecture: plaisirs autour du lire - N. Revaz De la créativité - Acquisition et techniques - J.-M. Delasoie & B. Oberholzer Mémoire sur les droits de l’enfant - N. Jacquemet & N. Revaz SN au CO: mécanique - A. Bardou L’envers des bulles avec Philippe Luguy - N. Revaz 29th AGM and Convention - B. Chuck Maths interactives 1P-4P (3H-6H) - version «internet» - S. Rappaz TecDay@Creusets - N. Revaz La parole aux élèves - N. Revaz I(mages)-Mouve(ment) - Team EP «L’école bouge»: huit ans déjà - BASPO Publications - IRDP Colloque LIFE: des écoles autonomes? - A. Meyer & C. Mugnier DVD-R documentaires: les suggestions du mois - Médiathèque Valais - St-Maurice Regards de patrons - N. Revaz Institut Sainte-Agnès - P. Bonvin La sélection du mois - Résonances D’un numéro à l’autre - Résonances Réforme structurelle dans CPVAL - P. Vernier A vos agendas - Résonances

Formations spécifiques PER / 1-2P et 5-6P - Service de l’enseignement Primaire: infos relatives aux examens cantonaux 2013 - Service de l’enseignement CO: infos relatives aux examens cantonaux 2013 - Service de l’enseignement Les dossiers de Résonances

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Astuces, ruses, stratégies Astuces, ruses (bienveillantes s’entend), stratégies éducatives: le dossier de décembre s’articule autour de ces notions. Un dossier de survol

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Motiver par la décision: une manipulation vertueuse Y. Guégan

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Astuces en partage P.-F. Coen - S. Connac - P. Vianin - J. Santini

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Un milieu de formation à venir H. Boudreault

de la thématique qui devrait vous inciter à réfléchir à vos propres «hameçons» ou à ceux qu’il faudrait peut-être inventer pour l’école de demain afin que les élèves aient le désir d’apprendre. Et si vous souhaitez partager, n’hésitez pas à contacter la rédaction (resonances@admin.vs.ch), étant donné qu’un tel dossier pourrait se prolonger avec d’autres exemples issus de votre pratique.

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La bibliographie de la Documentation pédagogique E. Nicollerat


M otiver par la décision: une manipulation vertueuse Quand elle n’est pas spontanée, la motivation des élèves est souvent le fruit de l’excellence didactique ou de l’enthousiasme de l’enseignant qui, par mimétisme, parvient à entraîner la classe sur le chemin du savoir. Il existe cependant d’autres stratégies, plus opaques, qui empruntent les voies de la «manipulation vertueuse» afin d’obtenir des élèves ce que l’école attend d’eux: qu’ils s’intéressent à leur travail. Pour exercer une influence éducative positive sur les élèves résistants, il est très instructif de se référer à l’ouvrage de R.V. Joule et J.L. Beauvois «Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens» (Presses Universitaires de Grenoble, 1987) qui explore la notion de l’engagement. La théorie de l’engagement ne concerne pas l’engagement volontaire et conscient qu’il soit intellectuel ou affectif (politique ou amoureux par exemple). Pour Joule et Beauvois, l’engagement, c’est le lien qui existe entre un individu et ses actes, une adhérence forte qui conduit à assimiler l’individu à ses actes. Il semblerait en effet que nos actes nous engagent davantage que nos idées ou nos sentiments. Ainsi, une fois qu’une décision est prise et transformée en une conduite effective, on a tendance à ne plus la remettre en cause. L’engagement a pour conséquence un phénomène de persévération dans la décision qui est d’autant plus fort que l’acte a

Y. Guégan

été décidé librement. L’individu qui a pris sa décision sous la contrainte se sentira nettement moins engagé par son acte que celui qui l’a prise librement. Enfin, l’engagement est renforcé lorsque l’acte est répété et lorsqu’il a un caractère public: il est plus engageant de faire quelque chose sous le regard d’autrui que de faire cette même chose dans l’anonymat. La décision publique provoque un «effet de gel» qui paralyse le système des choix possibles en focalisant l’individu sur le comportement le plus directement relié à sa décision.

La ruse de la sur-valorisation, quand elle est habilement dosée, laisse ouverte la voie de l’amélioration. Dans le cadre scolaire, le mécanisme de l’engagement peut être exploité en obtenant de l’élève un comportement préparatoire peu coûteux dans un contexte de libre choix. Ce comportement préparatoire obtenu, on invite l’élève à émettre une nouvelle conduite, cette fois plus coûteuse, et qu’il n’avait que peu de chances de réaliser spontanément. L’effet d’amorçage s’appuie sur un mécanisme de persévération d’une décision antérieure allant dans le même sens, il augmente significativement la probabilité que les sujets réalisent ensuite le comportement visé. Encore faut-il que la seconde requête ne dépasse pas un certain coût. La tactique de l’engagement consiste donc à susciter des décisions coopératives anodines de la part des élèves pour les amener à coopérer ensuite plus intensément. La première décision établit en réalité une norme implicite, à savoir qu’il est légitime de coopérer. Une fois cette norme posée, il devient plus difficile de refuser de coopérer et de se désinvestir. Certains pourtant y parviendront, mais ils risquent de ne constituer qu’une minorité. Alors que si rien n’est fait pour amorcer la coopération, la norme peut tendre davantage vers la résistance.

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Par exemple il est possible de leur donner une marge de choix sur le timing du cours, sur les exercices à faire, sur la manière de travailler (seul ou à deux). Ou bien ils peuvent choisir un rôle à occuper dans une démarche de projet, ou exercer une responsabilité valorisante. Dans le même ordre d’idée, il est possible d’avoir recours à des stratégies plus élaborées.

Déléguer à l’élève le choix de son niveau de compétence Par exemple, plutôt que de prendre lui-même toutes les décisions, l’enseignant peut laisser choisir aux élèves leur niveau de compétence, spécialement quand on se trouve dans un contexte de classe hétérogène. En s’inspirant des jeux vidéo, les élèves vont travailler selon des critères de compétence différenciés. Par exemple: Débutant, Confirmé ou Expert. Le simple choix initial d’un niveau implique que l’élève marque un intérêt minimal pour l’exercice qui lui est proposé. Patrice Bride utilise ce système en classe de troisième pour les évaluations en histoire. Il distribue des fiches de révision réparties en trois rubriques: Minimum Brevet, Bonus Lycée Général, Super Bonus Histoire. Le troisième niveau correspondant à un travail de recherche personnel. «Au moment du contrôle, je leur distribue un sujet correspondant au niveau choisi, avec une note maximale de 12/20 pour le niveau brevet, 16/20 pour le lycée général, 20/20 pour le super bonus…» Bien sûr, des difficultés surviennent: «Un temps d’assimilation de ce dispositif est nécessaire pour les élèves. Ils n’acceptent pas bien en particulier de ne pouvoir obtenir qu’un maximum de 12/20 lorsqu’ils choisissent le minimum. Mais les discussions que nous avons alors sont l’occasion de réfléchir sur la hiérarchie des connaissances qu’on leur demande d’acquérir.» Par ailleurs certains élèves ont tendance à opter pour des objectifs trop ambitieux quand d’autres en choisissent de trop modestes. Mais tous ont la possibilité de corriger le tir au fil du temps. L’essentiel est que ce système produit de la responsabilisation en ouvrant un espace de décision qu’ils n’avaient jamais eu l’occasion d’expérimenter.

Faire écrire une lettre de motivation En collège ou au lycée, il n’est pas rare que de nombreux élèves se considèrent comme victimes du sys-

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Le dossier en citations Deux cerveaux valent mieux qu’un «Nous choisissons trop souvent entre la logique et l’intuition, entre le cerveau gauche et le cerveau droit: deux cerveaux valent mieux qu’un, deux approches sont plus efficaces que chacune prise séparément.» Robert Magnan in 147 astuces pédagogiques pour les professeurs (Arwood Publishing, 1999)

tème éducatif qui les contraint à des activités imposées. Parfois, ils souffrent véritablement de leur condition d’élève, mais parfois aussi il s’agit d’une posture confortable qui les exonère de toute responsabilité dans leur choix de vie: quand ça ne va pas, c’est mieux si c’est la faute des autres. Demander à chacun une lettre de motivation en fin de 4e ou de 1re, quand le passage en classe suivante est décidé par les adultes, peut constituer un engagement qui aura pour effet de freiner les discours victimaires du genre: «On m’oblige à être ici». La présence dans une classe du collège ou du lycée aura été marquée par un choix délibéré. Toutes ces tactiques sont manipulatrices dans la mesure où l’adulte dissimule ses objectifs (améliorer la coopération) quand il estime qu’ils seraient mal acceptés par les élèves résistants. L’enseignant agit donc par ruse. Or la ruse reste largement perçue comme une pratique indigne. On craint toujours que la dissimulation tactique puisse avoir pour finalité la manipulation malveillante. C’est le cas effectivement, quand on vise par exemple à dominer abusivement autrui. Mais cependant la sincérité ne garantit en rien la bienveillance. Accabler de mépris un enfant devant la classe, en lui disant de manière tout à fait sincère «Tu es nul» est autrement plus destructeur que de mentir sciemment en lui affirmant que son travail (même s’il est objectivement médiocre) présente quelques qualités: la ruse de la sur-valorisation, quand elle est habilement dosée, laisse ouverte la voie de l’amélioration, alors que la vérité objective, quand elle est loyalement dépréciative, est porteuse de démotivation. La ruse sait donc aussi se ranger du côté du Bien, pour mener une action éducative qui s’exerce dans l’intérêt des élèves.

( l’ auteur

Un simple dialogue préalable peut commencer à remplir cette fonction d’amorçage, mais il s’agit là d’une approche minimale visant à attirer leur attention sur le cours. Le but visé est que les élèves ne se retranchent pas dans la passivité en laissant l’enseignant s’agiter seul. Mais il est préférable d’aller plus loin et de leur demander expressément de prendre une décision.

Yves Guégan, ancien professeur de lettres, actuellement psychosociologue et formateur des enseignants de CFA (Centres de Formation des apprentis). Auteur de Les ruses éducatives, ESF, 2008, et Gérer les conflits avec les élèves (approche paradoxale), Delagrave, 2012.

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A stuces en partage Quatre spécialistes en éducation ont accepté, avec la consigne de la brièveté, de livrer l’une de leurs ruses ou astuces. Et, pour les compléter, vous en trouverez mille et une autres dans leurs ouvrages ou ceux présentés en bibliographie. Un coffre à trésor collectif et personnel, puisque chacun peut y ajouter sa patte, avec un peu d’imagination et sur fond d’inspiration.

accorde à son travail. L’apprenant pourrait aussi noter la force de son engagement ou encore le sentiment de compétence qui l’habite. Autant d’éléments qui permettraient à l’enseignant d’aller au-delà de ce que l’élève a produit et qui lui donneraient la possibilité de mieux le comprendre pour mieux l’aider.

Demander à l’élève de nous dire ce qu’il pense de ce qu’il a fait Lorsqu’un enseignant demande à ses élèves de réaliser un travail ou d’effectuer une évaluation, il accède, in fine, à une production sous forme de fiches, textes, exercices ou encore réponses à des questions… Ce produit se réduit très souvent à un papier sur lequel sont écrits les résultats d’un processus (parfois complexe) que l’apprenant a mis en œuvre pour réaliser son activité. Ce processus explique le résultat. Souvent, peu d’indices permettent à l’enseignant de le «reconstruire» précisément. Pourtant combien de fois aurait-il souhaité avoir son élève à côté de lui pour qu’il lui explique ce qu’il a fait. Une manière d’y parvenir – du moins en partie – est d’inclure de manière systématique des indicateurs susceptibles d’éclairer la compréhension de l’enseignant. Sur les fiches distribuées aux élèves, dans les consignes des travaux, pourquoi ne pas inclure une section intitulée «ce que je pense de ce que j’ai fait» dans laquelle l’apprenant pourrait dire ce qui était difficile ou facile pour lui? A l’aide de petites questions, il serait possible d’avoir des indications sur le temps passé à réaliser la tâche, sur la valeur que l’élève

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Pierre-François Coen, responsable du Service Recherche & Développement, Haute Ecole pédagogique de Fribourg.

La coopération Béziers, travail personnel pour des enfants de 9 ans. - Samuel, tu peux m’aider? - Attends, je termine. Un peu plus tard: - Qu’est-ce que tu voulais? - Juste te demander comment tu fais pour trouver les COD. - Ok, prête-moi ton stylo… La coopération dans la classe peut directement concerner les apprentissages scolaires. Lorsqu’elle est informelle, elle se traduit par de l’aide ou de l’entraide. Lorsqu’elle est organisée, elle devient du tutorat ou du travail de groupe.

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Dans cet exemple, Samuel est sollicité parce qu’il a réussi une évaluation sur les COD. Les réussites sont visibles de tous. La situation le conduit naturellement à réactiver des compétences qu’il s’est construites il y a quelque temps et qui étaient certainement en train d’être oubliées. Son copain dispose rapidement de réponses à ses questions. Elles vont lui permettre de continuer son travail. L’enseignant de ces deux enfants ne s’aperçoit de rien; il est occupé à travailler avec d’autres. Que s’est-il passé dans cette classe? Une banale interaction coopérative. Elle est la conséquence d’un travail préalable où les enfants ont été formés aux gestes coopératifs, notamment celui de ne pas se moquer et celui de ne jamais donner une solution qui tuerait la question. Sylvain Connac, professeur des écoles et chargé de cours à l’université Paul Valéry de Montpellier. «Apprendre avec les pédagogies coopératives», ESF, 2009. «La personnalisation des apprentissages», ESF, 2012.

Le rôle de l’autodétermination dans l’apprentissage

L’iPod pour appâter l’élève…

taine maîtrise des contenus abordés. D’autres fois encore, l’enseignant pourra fixer les objectifs, mais laisser une grande autonomie aux élèves dans le choix des procédures utilisées ou des modalités d’organisation de l’apprentissage: «Vous avez le choix maintenant de travailler seul ou à deux, de commencer par l’exercice 1 ou 2, de fixer le nombre de réponses que vous souhaitez apporter, etc.». «Aujourd’hui, vous pouvez fixer vous-mêmes le seuil de réussite, le nombre de phrases à compléter, le temps que vous allez y consacrer, etc.». L’autodétermination repose sur deux conceptions centrales: pour apprendre, il faut «prendre» il est toujours plus motivant de décider que d’obéir…

«Maintenant, vous avez le choix!» Apprendre, c’est s’engager dans une activité et mobiliser ses compétences. Il est donc essentiel que l’élève soit motivé pour qu’il apprenne. L’enseignant devra donc parfois user de «ruses éducatives» pour favoriser l’engagement de l’élève dans la tâche1. Une «ruse» efficace est de favoriser l’autodétermination – qui correspond à la possibilité de pouvoir effectuer un choix. Trop souvent, l’enseignant garde toute l’initiative: il décide de ce que l’élève doit apprendre, comment il doit travailler, avec quel moyen et dans quel temps. Or l’enseignant aurait souvent avantage à laisser l’initiative à l’élève dans le choix du but, de la procédure ou des moyens utilisés en classe, voire même dans le choix des modalités de l’évaluation. Lorsque l’enseignant confie une part de responsabilité à l’enfant, il favorise son sentiment de compétence et sa motivation intrinsèque. Dans certaines disciplines – par exemple en environnement et dans les branches artistiques – l’enseignant pourra laisser aux élèves la totale responsabilité des choix qu’ils effectuent. Dans d’autres disciplines, il proposera plusieurs options et gardera ainsi une cer-

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Pierre Vianin, professeur à la HEP-VS de St-Maurice. «La motivation scolaire. Comment susciter le désir d’apprendre», de boeck, 2006. «L'aide stratégique aux élèves en difficulté scolaire. Comment donner à l'élève les clés de sa réussite?» de boeck, 2009.

Confronter les élèves à l’utilité des savoirs Pour peu que l’on s’intéresse à une classe, on découvre rapidement qu’elle est hétérogène. En effet, lorsque des élèves rencontrent pour la première fois un apprentissage, leurs performances sont limitées, mais relativement peu hétérogènes. Avec l’enseignement, certains élèves progressent plus que d’autres et l’hétérogénéité de leurs performances s’accroît d’autant. Une dimension essentielle du travail du professeur consiste alors à garder cette dispersion dans un écart raisonnable. Pour ce faire, il est fécond de penser sa classe à partir des élèves les moins avancés. Ceci nous oblige comme

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enseignant à nous écarter un temps des tâches scolaires qui nous sont, souvent, devenues trop familières, pour revenir (ou venir) au sens des savoirs étudiés. Il s’agit de travailler ces savoirs pour en extraire l’utilité, puis de faire vivre cette utilité à l’école dans des tâches modestes, tout en étant ambitieux sur leur réalisation, et ce afin d’y confronter les élèves. Ce type de travail bénéficie alors à tous les élèves, des moins avancés aux plus avancés. La suite s’opère alors de manière ascendante vers des tâches plus expertes. Jérôme Santini, I3DL, Université de Nice – IUFM C. Freinet

Prochain dossier

Outils pour mener un projet Délai rédactionnel: 5 janvier 2013

Note 1

La ruse est ici légitime, parce qu’elle «demeure un moyen au service d’une fin: la construction de l’autonomie de l’élève» (Lire absolument la réflexion très intéressante de Guégan sur les «ruses éducatives»: Guégan Y. (2008). Les ruses éducatives – 100 stratégies pour mobiliser les élèves. Issy-les-Moulineaux: ESF).

Le dossier en citations Dans la peau de l’étudiant

Les erreurs volontaires

«Plongez dans un nouveau domaine où vous êtes un débutant, où vous aurez des questions, où vous serez obligés d’admettre que vous avez des problèmes. C’est toujours une bonne idée pour les professeurs de se transformer en étudiants, d’élargir leurs compétences et d’augmenter leurs habiletés.» Robert Magnan in 147 astuces pédagogiques pour les professeurs (Arwood Publishing, 1999)

Ruse n°77: «Quand j’étais professeur de technologie, je faisais assez souvent des erreurs volontaires au cours de mes démonstrations au tableau, pour voir la réaction des élèves. Les erreurs étaient principalement des fautes d’inattention […] Il y en avait toujours un qui décelait l’erreur et la signalait. Je profitais de l’occasion pour le féliciter en lui disant qu’il avait une forte capacité d’observation et d’analyse. Il était ainsi mis en valeur et ça réveillait les autres qui abandonnaient leur état de passivité pour chercher s’il y avait d’autres fautes.» Yves Guégan, in Les ruses éducatives - 100 stratégies pour mobiliser les élèves (ESF, 2008)

L’art du compliment «Les travaux montrent que les élèves qui ont été préalablement complimentés pour leurs grandes capacités souffrent s’ils sont ultérieurement confrontés à des difficultés. Au contraire, les élèves qui ont été préalablement complimentés pour leur persévérance résistent beaucoup mieux aux difficultés.» Jean-Claude Croizet in Apprendre et faire apprendre (puf, 2006 - ouvrage coordonné par Etienne Bourgeois et Gaëtanne Chapelle)

Manière de terminer un cours «Le professeur, de manière plus dynamique, peut avoir décidé d’associer la classe au bilan de la séance: il établit, en questionnant les élèves, un rappel des points essentiels abordés. Puis, il peut lui-même écrire au tableau les mots-clés, les idées-forces; ou encore, il donne collectivement aux élèves la consigne de lui dicter leurs items suggérés et il les reporte au tableau». André de Peretti et François Muller in Mille et une propositions pédagogiques – Pour animer son cours et innover en classe (ESF, 2008)

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La ruse, inventivité pédagogique «La ruse est un peu usée: les élèves, moins facilement dupes aujourd’hui qu’hier, récusent des projets dont ils voient assez vite qu’il ont été greffés artificiellement aux leurs. L’obstacle qu’ils rencontrent n’est pas automatiquement investi comme occasion d’apprentissage; au contraire, si l’on peut “réussir” sans comprendre, lever l’obstacle sans perdre du temps pour apprendre, on ne se gêne pas. Tout y invite d’ailleurs dans notre univers technologique où les objets permettent maintenant, presque toujours, précisément, de “réussir sans comprendre”: il n’est plus nécessaire de calculer le rapport entre la profondeur de champ et le diaphragme pour obtenir une photo nette; l’appareil le fait à votre place. Pourquoi perdre du temps et de l’énergie à apprendre, dans des exercices nécessairement ingrats, ce qu’on peut faire faire par un autre ou par une machine?» Philippe Meirieu in Nouvelles missions pour l’Ecole et ses enseignants www.meirieu.com/ARTICLES/nouvellesmissions.pdf

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U n milieu de formation à venir Un lieu porteur d’avenir La formation professionnelle a beaucoup changé depuis plusieurs années, surtout depuis 1986, au Québec, avec l’approche par compétences. Sans faire de la futurologie, il est intéressant de pouvoir se projeter dans l’avenir pour être en mesure de concevoir et d’aménager des lieux de formation, que j’aimerais plutôt nommer lieux d’apprentissage, cohérents avec l’évolution des apprenants, de la société dans laquelle ils vivent, du monde du travail où ils œuvreront et des pratiques d’enseignement dont ils bénéficieront pour pouvoir réaliser leurs apprentissages. Un lieu est un endroit qui est considéré du point de vue des activités qui s’y déroulent. C’est dans ce sens que je traiterai ici de lieux d’apprentissage formels, c’est-à-dire de lieux qui présentent un contexte organisé et structuré dans le but de faire apprendre, que ce soit dans un établissement d’enseignement, dans un environnement informatisé ou sur le lieu de travail.

H. Boudreault

apprenait alors comment fonctionne l’outil pensant ainsi que la maîtrise de l’outil aurait pour conséquence la maîtrise du travail. La formation orientée vers la compréhension du travail et de sa situation exige du travailleur une compétence de plus haut niveau que la simple exécution. On lui demande maintenant, pour être compétent, d’analyser, de réfléchir et de proposer de nouvelles pratiques pour améliorer ses pratiques permettant ainsi à l’entreprise d’être plus compétitive. Dernièrement, j’étais dans une entreprise pour développer un instrument dans le but d’évaluer les niveaux de compétences des travailleurs qui s’y trouvaient. Cinq éléments d’observation ont été retenus. Ces éléments sont des indicateurs intéressants pour nous inspirer dans l’organisation des formations futures, car ils sont très différents des objectifs et des pratiques de formation actuellement observés. Ces cinq éléments sont:

Diversité, changement et rapidité Nous pouvons facilement imaginer que l’avenir sera porteur de changements et de diversités, et cela, de façon rapide. Les fonctions de travail, l’information, les mentalités et l’instrumentation se métamorphoseront au gré de la mondialisation et des changements technologiques et par conséquent des pratiques de travail.

Pour faire le pont entre le lieu virtuel et le lieu réel, il faut le lieu artificiel. Nous pouvons déjà constater un changement important dans le monde du travail, mais qui ne s’est pas encore beaucoup reflété dans les milieux de formation. Il y a un certain temps, le travailleur était perçu comme l’élément imparfait dans le travail, selon Millot (1991) dans Rabardel (1995, p.18) qui indique que l’automatisation considérait l’homme comme un «mal nécessaire» dont il faut limiter les erreurs. Pour compenser son imperfection, on a conçu des outils, des protocoles de travail et des postes de travail pour s’assurer que le travailleur prenne le moins d’initiative possible. On lui

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La gestion des risques pour la sécurité L’intégration des notions techniques L’anticipation des conséquences de son travail L’auto inspection L’organisation du travail

Un nouvel objet à faire apprendre Un article de Caroline Rodger dans La Presse du 16 janvier 2010 nous indiquait que le monde change rapidement et que de posséder des connaissances et des diplômes n’est plus suffisant si l’on n’a pas aussi les qualités personnelles permettant de répondre aux nouveaux défis du marché du travail. Former un individu capable de prendre des décisions, d’adapter ses pratiques de travail, de gérer des situations, d’être conscient et de comprendre ce qui se passe, d’avoir de l’initiative, de communiquer, d’être intègre, d’être polyvalent et d’avoir de la maturité constituent l’objet réel de l’apprentissage en formation professionnelle pour l’avenir. Les savoirs et savoirfaire sont des ressources favorisant la manifestation des comportements professionnels, plaçant ainsi le savoir-être au cœur des apprentissages à faire réaliser.

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Le lieu de formation de l’avenir devra permettre la mise en œuvre des intentions par ceux qui les conçoivent. L’intention ne peut pas se limiter qu’à l’acquisition des connaissances ou des habiletés, elle doit également favoriser l’établissement des liens entre quoi faire apprendre, comment faire apprendre et qui doit l’apprendre. Avant de se projeter dans l’avenir, il faudrait analyser si les lieux actuels remplissent leur fonction au regard des intentions que nous avons. L’intention ne peut se limiter ici, en formation professionnelle, qu’à la réussite scolaire des élèves. En formation professionnelle, la réussite c’est l’insertion durable au monde du travail. Comme je l’ai indiqué précédemment dans l’article de madame Rodger «… posséder des connaissances et des diplômes n’est pas suffisant».

Un lieu hybride d’apprentissage de situations de travail artificielles, virtuelles et réelles Avant d’atteindre le niveau de compétence désiré, la personne en apprentissage devra passer par plusieurs étapes. Je vous propose trois étapes que je juge nécessaires au développement de la compétence professionnelle: Première étape:

l’appropriation des informations

Deuxième étape: l’acquisition d’habiletés et de capacités Troisième étape: le développement de la compétence professionnelle Actuellement, les lieux dont nous disposons sont la salle de classe, le laboratoire, l’atelier et le milieu de travail. Traditionnellement, la salle de classe est utilisée pour la transmission de la théorie, l’atelier pour l’exécution des pratiques, le laboratoire pour les expériences et le milieu de travail pour les stages ou pour l’alternance travail/études.

adapter. De plus, l’enseignant est en contrôle complet des informations à faire acquérir et des situations pour leur donner du sens. Il s’agit d’imaginer des problèmes professionnels à résoudre et de rendre disponibles, à la personne en apprentissage, les ressources permettant d’accéder à l’information pertinente. Ce lieu d’apprentissage, que je nomme virtuel, a pour avantage d’être malléable et modulable à volonté. Le lieu virtuel est nécessairement informatisé. Il se retrouve à l’intérieur de systèmes LMS (Learning Management System) ou LCMS (Learning Content Management System). Le but est de rendre accessibles, au plus grand nombre, en tout temps et en tous lieux les informations nécessaires au développement de la compétence professionnelle. La personne en apprentissage pourra donc avoir accès à ces informations chez elle, au centre de formation, en stage ou ailleurs. Une autre utilité du lieu virtuel est de libérer l’enseignant de la tâche de transmettre et de faire acquérir les connaissances, se concentrant plus sur le développement de la compétence. La partie de l’acquisition de connaissances est la plus complexe à organiser dans un milieu réel de formation, car elle demande à l’enseignant d’ajuster sa stratégie sur les acquis des personnes en apprentissage. Le défi pour l’avenir sera de pouvoir mettre sur pied un enseignement différencié. C’est-à-dire, selon Sprenger (2010 p. 2), d’offrir aux apprenants de multiples façons de comprendre l’information et de l’exprimer. Il faudra prendre en considération non seulement les acquis différents de chacun des apprenants, mais aussi les styles d’apprentissage propres à chacun. Il faudra développer et offrir aux apprenants des situations de

Je propose trois lieux d’apprentissage formels qui correspondent aux étapes du processus d’appropriation des savoirs. Les lieux devraient proposer des situations de travail correspondant au niveau de contrôlabilité, par l’enseignant ou la personne en apprentissage, de ces situations. Il y a des apprentissages où il est nécessaire de se retrouver en interaction, en temps réel, avec une situation de travail réelle. Au début du processus d’apprentissage, pour l’étape d’appropriation des informations, il serait souhaitable que ce soit l’apprenant qui soit en mesure de contrôler les situations de travail pour pouvoir les analyser, les comprendre et s’y ajuster. La majeure partie des savoirs à apprendre pour l’apprenant se retrouve dans la situation de travail, les circonstances à gérer, la tâche à réaliser et la pratique de travail à

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Les caractéristiques d’un lieu d’apprentissage.

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Pour faire le pont entre le lieu virtuel et le lieu réel, il faut le lieu artificiel. Le lieu d’apprentissage artificiel reproduit, de façon similaire au lieu réel, des situations de travail caractéristiques de l’activité professionnelle visée. La caractéristique de ce lieu est que l’enseignant a le plein contrôle de la situation de travail. Il peut arrêter le travail, ce qui est impossible dans une situation réelle, pour faire réfléchir la personne en apprentissage sur ce qui se passe et ainsi mettre à l’épreuve sa compréhension des informations en plus de permettre la construction de sens. Le lieu artificiel est semblable à l’atelier actuel, mais aménagé différemment. Cet aménagement est construit dans le but de faire vivre des situations de travail et des circonstances à partir d’événements professionnels apparaissant au gré de la stratégie de l’enseignant et de l’objet à faire apprendre. C’est le lieu où se développera réellement la compétence professionnelle de l’apprenant avec ses activités pratiques et ses activités réflexives. L’enseignant pourra ainsi jouer pleinement son nouveau rôle d’accompagnateur auprès des apprenants. Ce rôle sera plus de confirmer, d’infirmer, de compléter ou d’ajouter des informations à partir des réflexions et des constructions des apprenants au lieu d’un rôle de transmission et de contrôle.

Les caractéristiques d’un lieu d’apprentissage La direction de l’éducation de l’OCDE avec son centre pour des environnements pédagogiques efficaces (CELÉ) m’a inspiré avec son article sur les lieux stimulants pour apprendre. C’est à partir de cet article et de mes observations empiriques dans les milieux de formation que j’en suis venu à identifier sept caractéristiques nous permettant de juger de l‘efficacité d’un lieu de formation. J’ai conçu une représentation de ces caractéristiques (cf. figure p. 10).

Un lieu à la mesure de nos intentions Le lieu de formation est subordonné à l’action qui s’y déroule, c’est-à-dire l’apprentissage, à l’intention que nous avons, le développement de la compétence professionnelle des personnes, de l’objet à faire apprendre ainsi qu’au développement des qualités et de l’identité professionnelles. Il ne faut pas oublier cette affirmation que j’ai validée avec des centaines de chefs d’entreprise: «Généralement les personnes sont engagées sur la base des capacités professionnelles (savoir, savoir-faire) qu’elles manifestent et remerciées sur la base des qualités professionnelles (savoir-être) qu’elles ne manifestent pas».

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A cet égard, le lieu sera à l’avenir un élément déterminant de la réussite des apprentissages et du développement des compétences professionnelles des personnes en formation. Ce lieu sera plus souvent articulé autour de situations de travail à gérer que de tâches à exécuter, sans oublier que l’un ne va pas sans l’autre. C’est la situation qui provoque la tâche, et non la tâche qui amène à comprendre la situation. La difficulté de l’apprentissage ne réside pas dans la réalisation de la tâche, mais dans l’adaptation des pratiques de travail selon le contexte dans lequel la tâche doit être réalisée. Le lieu hybride d’apprentissage générera des problèmes professionnels sous différentes formes permettant ainsi de stimuler, de multiples façons, les personnes en apprentissage qui auront ainsi le désir d’investir les efforts nécessaires pour apprendre, étape nécessaire à la manifestation de leur compétence professionnelle.

Bibliographie Millot, P. (1991). «Les conditions de coopération entre les sciences de l’ingénieur et les sciences sociales: exemple de la communication homme machine», dans Perrin, J. éd., Construire une science des techniques, Limonest, L’interdisciplinaire. OCDE (2010). «Des lieux stimulants pour apprendre». www.oecd.org/document/4/0,3343,fr_2649_35961311_44789 974_1_1_1_1,00.html. Rabardel, P. (1995). Les hommes et les technologies: approche cognitive des instruments contemporains, Paris, A. Colin. Rodger, C. «Les dix qualités recherchées des employeurs», La Presse, 16 janvier 2010. Sprenger, M., D. D. Demers, et al. (2010). La différenciation pédagogique: enseigner en fonction des styles d’apprentissage et de la mémoire, Montréal, Chenelière Education.

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travail représentatives et utiles aux savoirs à faire apprendre pour que ces derniers puissent percevoir, manipuler, comprendre l’information, étapes nécessaires au développement de la compétence professionnelle.

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Henri Boudreault est professeur à l’Université du Québec à Montréal et directeur du programme de formation professionnelle et technique. Ancien enseignant en formation professionnelle et conseiller pédagogique, il est également le directeur général du Centre de recherche appliquée en instrumentation de l’enseignement (CRAIE) et éditeur de la revue TECHNIGOGIE dédiée à l’enseignement et à la didactique en formation professionnelle. Ses objets de recherche sont les environnements favorisant le développement des compétences professionnelles et la didactique professionnelle.

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L a bibliographie de la Documentation pédagogique Le secteur documentation pédagogique de la Médiathèque Valais - SaintMaurice propose quelques suggestions de lecture en lien avec le dossier pour aller plus loin. Tous les documents mentionnés sont bien sûr disponibles à la Médiathèque Valais Saint-Maurice (cf. cotes indiquées) et pour certains à Sion également. ANDERSON S., La lecture et l’écriture au primaire: des idées, des astuces et des aidemémoire pour les enseignants, les directeurs et les parents, «Chenelière/Didactique. Langue et communication», Montréal, Chenelière Education, 2011. Cote: 804.0(072) ANDE ASTOLFI J.-P., La saveur des savoirs: disciplines et plaisir

d’apprendre, «Pédagogies. Outils», Issy-les-Moulineaux, ESF, 2010. Cote: 37.013 ASTO

Moulineaux, ESF éditeur, 2009. Cote: 371.32 GRAN

BAILLY B., Enseigner: une affaire de personnalités: les six manières d’enseigner grâce à la «Process communication», «Outils pour la classe», [Paris], Nathan Pédagogie, 2009. Cote: 371.12 BAIL

GUEGAN Y., Les ruses éducatives: 100 stratégies pour mobiliser les élèves «Pédagogies. Outils », Issy-lesMoulineaux, ESF éd., 2008. Cote: 37.04 GUEG

CARON A., Etre attentif, c’est bien… Persister, c’est mieux!: stratégies pour développer la persistance dans la tâche chez les élèves, «Didactique/ Chenelière. Apprentissage», Montréal, Chenelière Education, 2011. Cote: 37.02 CARO CHEMOUNY B., Agir et communiquer avec ses élèves: pratiques pour mieux gérer la classe, «Pédagogie pratique», Paris, Hachette éducation, 2011. Cote: 37.06 CHEM CONNAC S., Apprendre les pédagogies coopératives: démarches et outils pour l’école, «Pédagogies. Outils», Issy-les-Moulineaux, ESF éditeur, 2009. Cote: 371.38 CONN DEMAN I., 100 idées pour aider les élèves en difficulté à l’école primaire, Paris, Tom Pousse, 2010. Cote: 37.025 DEMA Elèves décrocheurs/raccrocheurs [Ressource électronique], «Ressources formation vidéo multimédia», Nantes, CRDP des Pays de la Loire [prod.], 2008. Cote: 371.212.8 ELEV GRANDSERRE S., Faire travailler les élèves à l’école: sept clés pour enseigner autrement, «Pédagogies. Outils», Issy-les-

GUILLARME J.-J., Ecouter l’enfant, aider l’élève: les outils de la réussite, «Connaissances de la diversité», Paris, Erès, 2010. Cote: 371.398 GUIL La motivation en contexte scolaire, «Pratiques pédagogiques», Bruxelles; [Paris], De Boeck université, DL 2009. Cote: 37.02 VIAU Pédagogie de projet: mieux enseigner est toujours possible, Lausanne, LEP, 2008. Cote: 371.311 PEDA PERETTI A., de Mille et une propositions pédagogiques: pour animer son cours et innover en classe, «Pédagogies. Outils», Issy-lesMoulineaux, ESF éd., 2008. Cote: 371.311 PERE

Le dossier en citations Ni monotonie, ni précipitation «La gestion du temps a un effet sur l’investissement des élèves. La monotonie ennuie. La précipitation affole. Les activités qui “s’effilochent”, démobilisent.» Françoise Clerc in Profession enseignant - Débuter dans l’enseignement (Hachette, 1998)

La motivation intrinsèque, celle du savoir pour le savoir «L’organisation scolaire tend à privilégier la motivation extrinsèque, par le jeu combiné des récompenses et des sanctions, de la contrainte et de la surveillance, de la

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compétition et de l’évaluation. Or, celle-ci porte préjudice à la motivation intrinsèque, celle du savoir pour le savoir, qui correspond pourtant aux finalités de l’école et aux attentes des professeurs.» Jean-Pierre Astolfi in La saveur des savoirs (ESF, 2008)

L’enseignant questionneur «Questionneur, donc, mais pas manipulateur. Le maître ne mène pas l’élève vers son propre projet, ses interprétations ou son cheminement, mais doit respecter sa liberté pour lui permettre de trouver sa voie et son autonomie. Il s’affirme éveilleur.» André Giordan in Apprendre (Belin, 1998)

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Autour de la lecture

U n kamishibaï réalisé en enfantine A St-Maurice, quatre classes de 2e enfantine se sont lancées dans une aventure «moutonesque»1. En effet, elles ont participé à l’animation (exposition-concoursconterie) «Conte-moi un mouton» organisée par la Médiathèque Valais – St-Maurice dans le cadre de la Semaine de Lecture en novembre dernier. Claudine Rey-Bellet, Solenne Berrut, Christel Provenzale, Valérie Fellay et Véronique Joris ont opté pour un travail d’équipe impliquant les quatre classes 2E de l’établissement. Ainsi que le note Claudine Rey-Bellet, l’une des enseignantes, il est rare que des activités proposées lors des Semaines romandes ou valaisannes de la lecture puissent convenir aux petits degrés: «C’était donc une occasion rare et appréciée et c’était chouette de voir les élèves travailler ensemble pour ce projet de kamishibaï.»

«Comme il était triste parce que c’était le seul à être blanc et noir, il demanda de l’aide au fermier pour se peindre en blanc.»

Nadia Revaz

shibaï se voulait cohérent pour le spectateur. Lorsque toutes les classes ont découvert pour la première fois la projection du Didapages audio-visuel sur grand écran et donc l’histoire complète, ce sont surtout les enseignantes qui étaient épatées par tout le travail accompli. Les élèves, eux, parlaient des aventures du petit le r se prêts à dépo nantes sont ig . mouton. S’ils ont dése ce ri en au et de St-M Elèves Médiathèque la à ï couvert ce qu’était ba hi is kam un kamishibaï, qu’ils définissent comme «un truc pour raconter des histoires en tirant Passage de relais les images», qu’ont-ils aimé faire? «Dessiner les moutons», «Faire les Chaque classe a réalisé en quelque images», «La farine renversée». sorte un chapitre (trois dessins par Qu’est-ce qui était compliqué? «Déclasse) pour ce petit théâtre d’imacouper le mouton», dixit plusieurs ges d’origine japonaise. Une première équipe s’est chargée d’imaélèves. Questionnés sur la difficulté giner le début, puis la suivante a de collaborer, tous ne voyaient pas pris le relais et ainsi de suite. Afin où était le problème. En effet, ainsi que l’histoire dessinée à l’Ecoline que l’expliquent les enseignantes, aquarelle par des petites mains difils ont simplement additionné leurs férentes soit compréhensible, il falidées, précisant que c’est assurélait que le petit mouton héros ait ment plus simple avec de petits efun signe distinctif: les élèves de la fectifs et des élèves de cet âge. première classe l’ont imaginé avec Belle leçon de coopération et de des taches. Il a fallu aussi imaginer créativité donnée aux plus grands. un texte qu’ils ont dû saisir sur l’ordinateur, ce qui leur a permis de jouer avec la reconnaissance des Note lettres. Une élève a suggéré un titre: 1 «Le petit mouton noir et blanc». D’autres classes de St-Maurice ont aussi Outre le kamishibaï déposé à la Mécréé leur kamishibaï autour du mouton. diathèque Valais – St-Maurice pour la Semaine de Lecture, les élèves ont ajouté leur voix au Didapages dont le montage a été réalisé par http://zwook.ecolevs.ch/stmaurice Claudine Rey-Bellet. Malgré l’hétéwww.mediatheque.ch rogénéité de la démarche, le kami-

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Français

M atinée de la lecture: plaisirs autour du lire

Nadia Revaz

«La vie est une cage dont la lecture est la clé.» Elève de 6P à Vernayaz Le 17 novembre dernier, pour marquer le démarrage de la Semaine romande de la lecture, Stéphane Hoeben, enseignant en Belgique devenu depuis plusieurs années consultant en éducation (www. shdf.be) et connu en Valais pour avoir animé différentes formations continues, donnait une conférence dans le cadre de la matinée de la lecture organisée par la SPVal à la salle communale de Martigny. Son credo: halte à la dictature du plaisir de lire.

Les questions de Stéphane Hoeben Histoire de mettre en appétit les enseignants qui n’auraient pas pu participer mais qui auraient envie de connaître la position de Stéphane Hoeben sur ce qu’il appelle la double imposture du plaisir à l’école et du plaisir de lire à l’école, voici une série de questions volontairement provocatrices posées par Stéphane Hoeben auxquelles vous pouvez apporter vos réponses. Si les questions seules ne satisfont pas votre curiosité, il est aussi possible de consulter le PowerPoint du conférencier mis en ligne sur le site de la SPVal (www. spval.ch) et/ou de

Idées d’animations autour de la lecture Pearltree Lectures – Ecoles – Promotion: http://pear.ly/8__T

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L’un des groupes dans l’atelier Bataille des Livres.

(re)-lire l’article paru dans le numéro de novembre de Résonances (www.vs.ch/sft > Résonances). «De quel droit s’occupe-t-on du plaisir de l’autre?» «Est-ce une mission pour l’école de créer le plaisir?» «Quel lien faites-vous entre l’apprentissage et le plaisir?» «Pourquoi faudrait-il du plaisir quand on lit?» «Pourquoi pas le plaisir de la chimie?»... Dixit Stéphane Hoeben, l’école ne doit pas se laisser manipuler par la dictature du plaisir tout en évitant évidemment de susciter du déplaisir et de la violence. S’il n’est pas d’accord avec la notion de plaisir de lire à l’école et a détricoté des confusions entre lire, lire à haute voix et lire des images, il n’est pas hostile aux plaisirs autour du lire et revendique la nécessité de créer un rapport positif aux livres et celle de construire des compétences complètes en variant l’éventail des supports de lecture. Ses solutions pour ne pas dégoûter les élèves de la lecture: s’appuyer sur les résultats de

recherches (cf. encadré), augmenter les compétences de lecteurs-compreneurs, en pratiquant la lecture de consignes, la reformulation, la transformation de phrases en idées… Après l’intervention de Stéphane Hoeben introduite par Didier Jacquier, président de la SPVal, Jacques Cordonier, chef du Service cantonal de la culture (www.vs.ch/culture), a lancé un appel à idées pour tisser une collaboration plus étroite entre les écoles et les bibliothèques et a évoqué l’inscription d’un poste de délégué à la lecture dans le cadre du Plan directeur des bibliothèques 2012 (www.bibliovalais.ch > outils de gestion > plan directeur). Le rôle du délégué serait de créer un environnement stimulant via un réseau de personnes et de valoriser davantage les bonnes pratiques déjà présentes sur le terrain. Evelyne Nicollerat, bibliothécaire responsable du secteur de la Documentation pédagogique à la Médiathèque Valais de St-Maurice, a présenté trois cercles de lecture utiles pour lire en classe (www.bibliovalais.ch - www.mediatheque.ch - www.bibliomedia.ch).

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Quant à Paulette Piantini, membre du Groupe de pilotage de la Semaine de la lecture et chef d’orchestre de cette riche matinée, elle a incité aux Eclats de lire, fil rouge de l’édition 2012 de la SRL. Dans la deuxième partie de la matinée, les enseignants ont pu compléter leur boîte à outils des pratiques autour de la lecture via quatre ateliers présentant AROLE avec Virus et Ribambelle (Cathy Sierro et Françoise Genoud), Lire et faire lire (Romaine Anzévui, avec la complicité de sa collègue Floriane Lathion), le défi lecture (Evelyne Nicollerat) et la Bataille des Livres (Nathalie Hofer). De belles synergies en perspective entre enseignants de terrain, animation HEPVS, Arole, les bibliothèques du canton et la Médiathèque Valais. Autour de l’apéritif et son temps d’échanges, le succès de cette matinée SPVal, devant un parterre de près de 80 enseignants et en présence de Michel Beytrison, adjoint au Service de l’enseignement et de Pierre-Marie Gabioud, inspecteur et président de la commission de branche Français, laisse augurer une

Perle scolaire

Lecture et motivation La recherche a en effet montré que six grands facteurs de motivation au moins interviennent dans la lecture. (Gambrell, 1996) 1. Un enseignant qui sert comme modèle explicite de lecteur. 2. Un environnement de classe riche en livres. 3. L’occasion de choisir. 4. Des occasions d’agir socialement avec les autres. 5. Des occasions de se familiariser avec un tas de livres. 6. Des incitants appropriés liés à la lecture. Powerpoint Stéphane Hoeben

nouvelle édition pour démarrer la Semaine de la lecture 2013 en Valais, car le sujet est inépuisable. Pour exemple, Monique Moulin, enseignante à Charrat, repart enrichie de cette matinée, mais serait ravie d’avoir un guidage en matière de littérature jeunesse, car les ateliers, tout en offrant des activités organisées, ont dans le même temps mis en avant la profusion des titres édités actuellement. Pas facile en effet de s’y retrouver et de choisir les livres adaptés à sa classe. L’enseignante accueillerait aussi volontiers illustrateurs ou auteurs pour la jeunesse dans sa classe, mais comment procéder? Conclusion, vivement un

portail unique, également défendu par le président de la SPVal, pour cheminer plus aisément de liane en liane, de www.jm-arole.ch à www. bataille-des-livres.ch, en passant par www.vs.ch/culture > Etincelles de culture, trois adresses parmi d’autres offrant des occasions de rencontres avec des écrivains et des illustrateurs en contexte scolaire. Sans attendre la prochaine Semaine de la lecture, n’hésitez pas à piocher dans les activités de toutes les éditions présentes sur le site du Syndicat des enseignants romands (www. le-ser.ch - www.semaine-romandelecture.ch)…

En raccourci HES-SO//Valais/Wallis

Devoir à la maison, dialogue mèrefille - Au siècle des Lumières les hommes vont découvrir de grandes inventions comme le microsoft :-) - Euh, microscope tu veux dire? - Ben oui, c’est pas ce que j’ai dit? - Pas tout à fait, non :-)) Perle piquée de manière autorisée sur le mur FB d’Ostiane Amigues Mathon, enseignante et auteure de Réussir sa première classe (ESF, 2012). A vos perles: resonances@admin.vs.ch

Loi adoptée Le Grand Conseil du canton du Valais a adopté à l’unanimité (116 oui, 0 non, 0 abstention) la Loi d’application sur la Haute Ecole Spécialisée de Suisse Occidentale Valais/Wallis (HES-SO//Valais/Wallis). www.hevs.ch - www.hes-so.ch Bourses et prêts d’études cantonaux

Chiffres clés 2011 En 2011, les cantons ont accordé aux élèves et étudiants 306 millions de francs sous forme de bourses et 20 millions de francs sous forme de prêts d’études. Les chiffres clés au sujet des bourses et prêts d’études en Suisse viennent d’être actualisés dans la publication «Bourses et prêts d’études cantonaux, 2011». www.bfs.admin.ch

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Education musicale

D e la créativité (3) Acquisition de techniques Rappel Créativité: participation à l’élaboration d’une œuvre dont les bases sont fixées d’avance.

taines propositions sont présentes dans plusieurs objectifs prioritaires d’apprentissage. Les fils rouges de notre réflexion demeurent les 4 paramètres du son1.

Création: élaboration complète d’une œuvre.

Instrument, intonation et rythme

Pensée créatrice: développement de l’inventivité, de la fantaisie, de l’imagination et la flexibilité d’aborder toute situation.

Le xylophone est un instrument intéressant pour donner la possibilité aux élèves de parfaire leurs connaissances mélodiques tout en développant leurs capacités créatives. On peut ainsi inventer des mélodies dans un cadre précis (accord do-mi-sol; gamme pentatonique do-ré-mi-sol-la…).

Cet article fait suite à celui de novembre 2012. Nous vous proposons, tous degrés scolaires confondus, quelques pistes. N’oubliez pas de tirer parti des inspirations et des idées des élèves mais, également, de faire le choix de stratégies et de techniques inventives. Merci aussi de prendre note que cer-

On peut aussi, le cas échéant, utiliser la flûte à bec ou, comme indiqué dans notre dernier article, faire de même avec un bouteillophone2.

Concours de composition pour chœurs d’enfants La Fédération des Sociétés de Chant du Valais et la Commission de musique de la prochaine fête cantonale de chant des enfants de Brig 2014 lancent un concours de composition pour chœurs d’enfants! L’occasion rêvée peut-être pour vous de vous lancer dans la composition d’une ou plusieurs pièces qui seront peut-être récompensées par un prix et chantées lors de la fête de mai 2014! Tous les détails se trouvent sur le site de l’animation: http://animation.hepvs.ch/musique. Notre objectif est avant tout de développer le patrimoine choral pour chœurs d’enfants en Valais! Et bien sûr d’offrir à nos jeunes têtes blondes des pièces de qualité! N’hésitez pas à contacter Samuel Emery, président de l’Association Valaisanne des Chefs de Chœurs pour toutes questions!

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Tous ces exercices mélodiques peuvent être, bien sûr, joints à des rythmes. Et, à ce sujet, on peut composer un orchestre de petites percussions et le faire diriger par un élève en variant le rythme et les nuances, par exemple.

Explorer, expérimenter, exercer diverses techniques musicales. Ces notions peuvent, à l’envi, être écrites sous forme de partition traditionnelle ou inventée.

Voix, intonation et rythme On peut chanter, seul, en groupe, sur les notes d’un accord (do-misol). On peut aussi utiliser la gamme avec le nom des notes pour improviser des mélodies ascendantes ou descendantes, chanter en canon ou alors, inventer des motifs mélodiques mettant en valeur les marches mélodiques3. Compléter une mélodie (avec le nom des notes) peut être proposé aux élèves. Proposons aussi aux élèves d’inventer des paroles sur les notes de la gamme de manière à créer une chanson simple. Tout cela peut se réaliser en utilisant le paramètre du rythme, bien entendu. La mise en partition demeure un objectif à ne point oublier.

Techniques vocales Nous ne voulons pas ici rappeler tout ce qui a été écrit sur ce sujet dans ces mêmes colonnes. Rajou-

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tons toutefois que l’on peut inventer des virelangues4 mélodiques et/ou rythmiques en prenant exemple sur de telles phrases connues5. On peut aussi inventer (ou faire inventer par les élèves) des exercices de pose de voix, toujours dans la perspective de développer les connaissances des élèves en lien avec les paramètres du son mentionnés.

Intonation, rythme et mouvement (danse) Les moyens romands d’enseignement de la musique proposent le geste Kodaly6 comme moyen d’assimilation de l’intonation. Alors, pourquoi ne pas créer un autre geste corporel pour représenter le mou-

vement sonore (se lever quand la mélodie monte ...)? Pourquoi ne pas créer une petite chorégraphie collective (pas de danse correspondant aux rythmes) pour parfaire des schémas, pour bien comprendre des structures musicales (ABA …)?

entrent dans une dynamique nouvelle quant au développement des diverses techniques musicales. Jean-Maurice Delasoie & Bernard Oberholzer

Notes 1

Hauteur, rythme, intensité, timbre.

2

Internet ou des ouvrages spécialisés permettent d’en savoir plus.

3

Production à un palier supérieur ou inférieur de la gamme d’un motif mélodico-rythmique

4

Un virelangue (ou casse-langue ou fourchelangue) est une locution (ou une phrase ou un petit groupe de phrases) à caractère ludique, caractérisée par sa difficulté de prononciation ou de compréhension orale, voire des deux à la fois.

5

http://fr.wikipedia.org/wiki/Virelangue

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Dommage que ce support soit peu utilisé.

Moyens audionumériques (Cycle 3) La découverte de quelques moyens audionumériques (synthétiseurs, micros, lecteurs mp3, logiciels d’enregistrement, de mixage, table de mixage, logiciel de partitions...) peut être envisagée. Leur utilisation doit être développée dans un autre cadre que celui présent. Précisons simplement que ces outils

En raccourci Prix suisse des écoles

Eduquer aux médias

Projet de promotion

Guide CLEMI

Pour la première fois en Suisse, des écoles sélectionnées parmi l’ensemble des régions linguistiques recevront un prix qui récompensera des prestations exceptionnelles et conférera la reconnaissance du travail accompli. 225’000 francs seront répartis entre les gagnants du Prix suisse des écoles lancé par le Forum Bildung. Ce projet de promotion s’adresse aux écoles de tous les cantons et de la principauté du Liechtenstein; il a pour but de donner de la visibilité à des résultats pédagogiques, à des idées et à des projets exemplaires. Délai pour déposer les dossiers de candidature: 22 février 2013. www.prixsuissedesecoles.ch

La brochure publiée chaque année par le CLEMI (centre français de liaison de l’enseignement et des médias d’information) en direction des futurs enseignants est sortie. Distribuée largement, elle est aussi téléchargeable librement. Riche d’informations sous forme de fiches pédagogiques et de fiches conseils, elle facilite la mise en œuvre de l’éducation aux médias dans les classes de l’école au lycée. www.clemi.org Opération Energie

BD de Derib

Making of Ce DVD nous entraîne dans l’envers de la BD «Tu seras Reine» de Derib (BD qui existe en français et en patois d’Evolène). A découvrir pour comprendre le plaisir de dessiner des vaches d’Hérens. www.derib.com

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Audit énergétique des bâtiments Partir à la découverte avec sa classe, et mener l’enquête pour découvrir et comprendre l’énergie. Où? Comment est-elle consommée dans l’école? Pendant environ deux mois, les élèves effectuent des mini audits énergétiques et traquent sans pitié les gaspillages d’énergie. Equipés de wattmètres, luxmètres et thermomètres, ils découvrent leur école sous un angle différent. Elle devient un laboratoire géant. www.ader.ch/expo/animations.php

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D u c ô t é d e l a H E P -V S

M émoire sur les droits de l’enfant cette réflexion, je peux aller un peu plus loin dans la démarche. Le mémoire m’a sensibilisée à la thématique et ouvert des pistes.

Régulièrement la HEP-VS présente dans le cadre de cette rubrique des mémoires de fin d’études. Une manière de découvrir l’éventail des sujets traités par les futurs enseignants et d’en percevoir la richesse des contenus. Le mémoire de Pascale Vruggink ne marque pas seulement le point final de ses études, mais constitue un ancrage pour sa pratique professionnelle, pourrait-on dire. Dans son travail de recherche, elle s’est intéressée aux droits de l’enfant, expliquant son intérêt personnel pour leur situation sur chacun des cinq continents. Une fois devenue enseignante en enfantine à Bramois, elle est passée à la mise en application. Et pour le volet plus théorique, elle a entamé la formation CAS «Violence, gestion de classe et droits de l’enfant: stratégies d’intervention», proposée à Sion par l’IUKB, l’IDE et la FED. Pour Pascale Vruggink, les droits de l’enfant sont le ciment d’une éducation citoyenne.

les droits e Vruggink, Pour Pascal s qu'un ce n'était pa de l'enfant, . re oi sujet de mém

Pascale Vruggink, que retenez-vous de votre mémoire de fin d’études dans votre pratique d’enseignante? En faisant le lien entre les entretiens que j’ai menés dans le cadre de mon mémoire et mon approche des droits de l’enfant avec mes élèves, je constate que, grâce à

Pour en savoir plus sur les droits de l’enfant Fondation Education et Développement: www.globaleducation.ch Institut des Droits de l’Enfant à Sion: www.childsrights.com Institut Universitaire Kurt Bösch à Sion: www.iukb.ch Et pour un aperçu global, découvrez le Pearltree Résonances: http://pear.ly/bOHzn

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Le sujet vous passionne, puisque vous l’approfondissez désormais via une formation universitaire et interdisciplinaire de type Certificat… Oui, c’est une question qui m’intéresse tout particulièrement, surtout depuis que j’ai assisté aux 20 ans de la Convention des droits de l’enfant en 2009 à Martigny. De plus, former les élèves à la citoyenneté est une mission essentielle de l’école préconisée par le PER. Je trouve important d’éveiller progressivement les enfants aux conditions de vie de leurs contemporains ici et ailleurs. Personnellement, avant l’âge de 18-20 ans, je n’avais aucune conscience de la situation des enfants de par le monde, ce qui m’interpelle. Aborder cette thématique est aussi une façon de mesurer nos chances. Quel est le prochain projet estampillé «droits de l’enfant» que vous avez l’intention de mener avec votre classe? Comme ce sont des enfantines, je prévois des séquences simples pour les faire réfléchir à leurs droits et à leurs devoirs à la maison, mais aussi à ceux de leurs parents. Ce travail sera mené pendant toute la période de l’Avent. Quelles activités autour des droits de l’enfant pourriez-vous suggérer à vos collègues? Tout dépend bien sûr de l’âge des enfants. Avec des élèves plus grands, on peut établir des liens

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Les droits de l’enfant dans le cadre scolaire L’objectif principal de ce mémoire est d’étudier la manière dont la thématique des droits de l’enfant peut être introduite dans les classes. Le concept de «droits de l’enfant» occupe une place centrale dans ce travail, à partir du document juridique de base qu’est la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant (1989), puis en étudiant la place que ce thème occupe dans le Plan d’études romand, la Déclaration de la Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin relative aux finalités et objectifs de l’Ecole publique (2003), ainsi que dans les activités de la Fondation Education et Développement. La question qui a guidé cette recherche porte sur la relation entre ce qui est prescrit par ces différentes instances (curriculum formel) et ce qui est mis en place dans les classes par les enseignants sensibilisés à cette problématique. Pour répondre à ce questionnement, l’auteure a mis en parallèle ce curriculum formel avec les pratiques de cinq enseignantes interrogées dans le cadre d’entretiens semi-directifs.

avec la Convention internationale des droits de l’enfant et celle des droits de l’homme. L’année passée, lors d’un remplacement en 3P, j’ai commencé par leur demander quels droits ils connaissaient avant de les inviter à les compléter en menant des recherches à partir de documents apportés en classe. Ils avaient également élaboré un petit questionnaire qui leur a permis de découvrir que les gens de leur entourage ignoraient nombre de droits de l’enfant. Comment s’y prendre concrètement pour aborder la thématique en classe? Tout un matériel adapté aux différents degrés existe, en particulier à la Fondation Education et Développement à Lausanne. Outre les brochures, la FED propose également des fiches pédagogiques pour les différents cycles, des documentaires vidéo, etc. A vous entendre, les droits de l’enfant, il faut y penser au quotidien et pas seulement le 20 novembre…

Les résultats montrent que des liens réels existent entre le curriculum formel concernant les droits de l’enfant et les pratiques des enseignantes interrogées. Il a par ailleurs été observé que la manière dont la thématique est amenée dans les classes dépend de plusieurs facteurs, par exemple de l’intérêt personnel des enseignantes ou du contexte scolaire. Cette recherche se veut proche du terrain et des pratiques enseignantes. En effet, les réponses obtenues lors des entretiens ainsi que celles apportées aux questions de recherche amènent une réflexion sur «comment aborder les droits de l’enfant dans sa classe» en cohérence avec le curriculum formel. Vruggink, P. (2011). Les droits de l’enfant dans le cadre scolaire: Application dans les classes. Mémoire de fin d’études, Haute Ecole Pédagogique du Valais. www.hepvs.ch/images/stories/recherche/vruggink_pascale.pdf

Absolument, car c’est lié au bon climat de la classe. En début d’année scolaire, il me semble essentiel de prendre le temps pour aborder cette thématique avec ses élèves. Ensuite, on peut l’aborder ponctuellement ainsi que dans le cadre

Résumé adapté du mémoire de P. Vruggink par Nicole Jacquemet

d’un projet. Débattre des droits en les distinguant des envies et des besoins, c’est aussi évoquer les devoirs, les règles et les limites. Propos recueillis par Nadia Revaz

Chemin des Crèches de Sion Manifestation phare du temps de l’Avent et de Noël, le Chemin des Crèches de Sion connaît un succès qui ne se dément pas. Organisé par l’Association du Chemin des Crèches, il illumine rues et places du centre historique de la ville, jusqu’à l’Epiphanie, dans un esprit de paix et de joie partagées. Il aura lieu cette année du 9 décembre 2012 au 5 janvier 2013. Manifestation multiculturelle laïque, le Chemin des Crèches invite le public à aller à la rencontre des différentes communautés ethniques et associations socio-culturelles de la ville, qui ont conçu et monté leur propre crèche. Relevons que, pour sa 8e édition, le parcours du Chemin des Crèches se concentre dans le périmètre de la vieille ville, soit de la place du Midi à l’avenu Ritz. Ainsi, pas moins de 23 crèches à taille humaine jalonnent un parcours dûment balisé par des mages posés sur des pierres de la carrière du Vieux Rhône, dans le Bois de Finges. Cette signalétique marque désormais l’identité du Chemin des Crèches. Signalons le retour, cette année, de la résidence du Glarier dans l’aventure. www.chemindescreches.ch

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Sciences

S N au CO: mécanique Les progressions d’apprentissage du PER pour le chapitre de mécanique n’étant que partiellement couverte par les chapitres 20 et 21 du livre Sciences 8e, l’animation propose d’utiliser une séquence genevoise intitulée «Force, masse et mouvement»1, de Christian Colongo et Christian Rouby. Un document valaisan accompagne cette séquence en précisant les activités à utiliser dans la séquence genevoise, les références à notre manuel cantonal ainsi qu’une dotation horaire indicative2. Le tableau sur la page ci-contre présente quelques commentaires sur les contenus de ce chapitre de mécanique. Des manipulations simples avec un matériel basique serviront au mieux

ce chapitre: des billes, différents «objets roulants»3, des récipients et des dynamomètres suffisent!

«Des millions de gens ont vu tomber une pomme, Newton est le seul qui se soit demandé pourquoi.» Bernard Baruch

L’élève est confronté à deux obstacles: l’association de la vitesse et de la force ainsi que la confusion entre masse et poids. La masse et le poids seront différenciés par une définition claire et beaucoup de répétitions, même si l’association des deux termes dans la langue française restera l’obstacle le plus difficile, y compris pour l’enseignant! La distinction entre la vitesse et la force viendra facilement si le modèle du principe d’inertie est introduit puis utilisé et rappelé dans diverses situations simples (accélération / freinage d’un véhicule, vi-

Les 3 lois définies par Isaac Newton (1642-1727)

rage, chute libre, situations d’apesanteur,…). On rejoint ici un des objectifs de l’enseignement des sciences: MODELISER (MSN35). Muni d’un modèle simple et bien compris, l’élève sera à même d’interpréter diverses situations pour lesquelles il n’avait pas d’explication auparavant; il découvre ainsi le pouvoir explicatif d’un modèle. La progression de la séquence genevoise «Force, masse et mouvement» amène idéalement l’élève à cela. Les enseignants qui suivront le cours de présentation de la séquence le 12 décembre 2012 en ressortiront certainement convaincus! Adeline Bardou Animation pédagogique pour les sciences au CO

Première loi: «Tout corps persévère dans l’état de repos ou de mouvement uniforme en ligne droite dans lequel il se trouve, à moins que quelque force n’agisse sur lui, et ne le contraigne à changer d’état.», c’est le principe d’inertie.

Notes 1

http://animation.hepvs.ch/sciences-dela-nature > Cheminements annuels > Cycle 3 > Sciences en 10e > Séquence Genève «Force, masse et mouvement»

2

http://animation.hepvs.ch/sciences-dela-nature > Cheminements annuels > Cycle 3 > Sciences en 10e > Progression VS mécanique

3

Billes, toupies, rouleaux pour rétroprojecteur, balles, boules de pâte à modeler,…

4

Pour une présentation PowerPoint d’une démarche menée avec des élèves, cherchez «force Archimède lycée Valentine Labbé» sur Google et ouvrez le PPT de l’académie de NancyMetz.

Deuxième loi: «L’altération du mouvement est proportionnelle à la force qui lui est imprimée; et cette altération se fait en ligne droite dans la direction de la force.» ou F = ma… Troisième loi: «Pour chaque action, il existe une réaction égale et opposée: les forces que deux corps s’exercent mutuellement sont toujours égales et dirigées dans des directions opposées.» ou FA/B = - FB/A In: Principes mathématiques de la philosophie naturelle (1687), trad. française Emilie du Chatelet (1756).

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Progressions d’apprentissage du PER

Commentaires

Reconnaissance des forces: de pesanteur, motrices, de frottement, de soutien

Il s’agit ici de définir ce qu’est une force au sens physique et de discuter de quelques exemples courants de forces.

Représentation des forces à l’aide de flèches

Les flèches utilisées par les élèves doivent indiquer correctement le centre de gravité (sensibilisation), la direction et le sens de la force. L’intensité de la force ne doit pas être représentée à l’échelle, mais en proportion des autres forces dessinées. La notion de vecteur-force n’est à amener qu’en N1.

D’après Quick&Flupke

Définition de la vitesse par mesure et calcul et approche intuitive de l’accélération

La vitesse sera mesurée sur des objets réels (mesure de distances et de temps), puis calculée (v=d/t, d=vt, t=d/v). Les changements d’unité de temps sont à réserver aux N1. La notion d’accélération n’est qu’abordée, mais pas calculée. On peut par exemple l’illustrer par des graphiques vitesse / temps.

Interprétation de situations de la vie quotidienne (objet posé sur une table, voiture qui accélère, déplacement d’un ascenseur,…) à l’aide de la 1re loi de Newton en se limitant au cas où les actions sur l’objet sont parallèles et/ou perpendiculaires entre elles et au mouvement

Par exemple, la force de frottement diminue la vitesse d’un objet, un virage modifie la direction d’un objet, la force de pesanteur modifie la vitesse d’un objet en chute libre (accélération),… le principe d’inertie (voir encadré) est à comprendre pour les N2 et à appliquer dans plusieurs situations pour les N1.

Mesure de la force de pesanteur et distinction entre poids et masse

L’élève apprendra à utiliser un dynamomètre, découvrira différents facteurs de gravitation selon la latitude, l’altitude, la planète,… Et il faudra l’amener à différencier MASSE et POIDS! Il saura calculer FP = mg sur Terre.

Reconnaissance des forces: […] Archimède

La démarche expérimentale s’applique particulièrement bien à l’étude de la force d’Archimède 4, en faisant émettre des hypothèses puis tester différents paramètres isolés avec un témoin (la mesure de FP dans l’air)… Les élèves de N2 connaîtront les facteurs faisant varier cette force, les élèves de N1 sauront appliquer la formule FA = Vg.

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Etincelles de culture

L ’envers des bulles avec Philippe Luguy

Nadia Revaz

Que peut apporter l’intervention d’un dessinateur de BD dans un cours de dessin? Pour les élèves, c’est une manière différente d’approcher l’art et la bande dessinée en particulier. Pour l’enseignant, c’est l’occasion de renouveler sa pratique tout en offrant aux élèves le contact avec un professionnel du domaine. Pour le dessinateur, c’est l’occasion de parler de son travail tout en rencontrant un jeune public. Bref, c’est du gagnant-gagnant pour tous, en l’occurrence cela l’a été pour plusieurs classes du CO des Collines à Sion, pour Thierry Giroud, qui enseigne le dessin, et pour Philippe Luguy, créateur français de BD. Thierry Giroud a fait vivre cette aventure à ses élèves le 23 octobre dernier, en inscrivant cette parenthèse dans le cadre d’un projet, puisque plusieurs classes ont été initiées à quelques astuces «professionnelles» pour créer des personnages de BD afin de pouvoir ensuite, dans le cadre des prochains cours, imaginer le leur, avec évidemment l’aide de leur professeur habituel. Pour se préparer, avant la venue de Philippe Luguy, tous les élèves ont lu des albums du dessinateur, dont au moins un de Percevan. Thierry Giroud avait déjà invité il y a plusieurs années Philippe Luguy dans le cadre de ses cours de dessin. Profitant du déplacement de l’artiste à Monthey pour la réalisation d’une fresque, il a renouvelé l’expérience, bénéficiant du soutien de

son CO ainsi que du programme Etincelles de culture (www.vs.ch/culture > Etincelles de culture à l’école). Philippe Luguy, à l’aise avec les élèves, n’est pas pour autant un habitué des interventions dans les écoles, aussi sa démarche reste originale à chaque fois, même s’il y avait un canevas préalablement élaboré avec Thierry Giroud. Toutes les classes ont donc croqué des personnages, mais avec des variantes.

Des séquences animées Pour en savoir plus sur l’artiste www.luguy.com

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Les séquences avec le dessinateur en classe étaient organisées en trois temps: réponse aux questions des

élèves permettant de mieux connaître le parcours de l’artiste qui, dans ses premiers rêves professionnels, voulait devenir chanteur d’opéra puis le «Walt Disney» européen (Paul Grimault l’a accueilli dans son studio d’animation lorsqu’il avait 16 ans), exercices pour apprendre à dessiner des personnages, puis présentation de planches originales. Les élèves ont questionné le dessinateur à propos du temps nécessaire pour faire une BD, de ses sources d’inspiration, de ses débuts… Vient ensuite le temps pour chaque élève d’utiliser ses feuilles, son crayon et sa gomme pour dessiner

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des bonshommes de toutes les tailles et de toutes les carrures, à partir de triangles, de ronds, d’ovales, de carrés, de tubes… Ainsi que le souligne Philippe Luguy, «si on sait écrire, on sait dessiner», ajoutant que «le dessin est surtout affaire d’observation et de calcul pour les proportions». Il estime qu’il faut apprendre progressivement les règles du métier, notamment celles de la perspective ou les principes de l’anatomie étant donné que, pour dessiner des personnages réalistes, il est essentiel de comprendre la logique des muscles en mouvement. Pour insister sur les notions d’effort et de persévérance, le dessinateur établit un parallèle avec la musique et la difficile maîtrise d’un instrument. A ses yeux, il s’avère primordial d’aller du simple au complexe, démontrant qu’en quelques coups de crayon, on peut partir du squelette d’un personnage et lui donner du volume. Pour lui, un dessinateur débutant ne doit pas s’attacher à vouloir immédiatement maîtriser

en piquant des idées dans les catalogues de mode et pour dessiner sa main droite (ou gauche si l’on est gaucher), il suggère d’utiliser un miroir. Les élèves dessinent des «crobars» en reprenant les petits trucs du dessinateur dans une atmosphère détendue, souriante mais attentive.

quence, En fin de sé té guy a présen Philippe Lu . es èv él x au son travail

tous les détails, pour ne pas se décourager. Alors, hop, à partir de formes simples, on crée des personnages de face, de profil, qui courent, on intègre les expressions de doute, de colère, etc. Et pour ajouter les vêtements, on peut s’inspirer

Troisième phase, après avoir, sous les yeux médusés des élèves, dessiné l’un de ses personnages, l’artiste donne à découvrir son travail, expliquant les étapes de la case jusqu’à l’album publié et diffusé en passant par la mise en couleurs. A partir de cette séquence avec un «coach» professionnel, les élèves auront des outils pour créer leur personnage BD et lui donner un nom original. L’enseignant poursuivra la démarche dans le cadre des cours de dessin. «J’ai aussi appris de précieuses astuces», commente Thierry Giroud. Assurément ses différentes classes en bénéficieront.

Interview de Lydia, Alison et Benoît lippe Luguy est un profesQu’est-ce qui a le plus imsionnel de la BD ayant une pressionné Lydia, Alison et expérience de son métier à Benoît? «Je ne pensais pas partager. Même s’ils dessiqu’un dessinateur devait nent rarement en dehors de autant s’appliquer», soulil’école, les trois élèves digne Alison. Et Lydia d’ajousent aimer les cours de dester: «Il faut beaucoup de sin, tout en estimant que patience et de persévéles notes gâchent un peu rance pour créer une BD». leur plaisir. Estimant ne pas «Nous en savons désormais avoir beaucoup d’imaginaun peu plus sur l’univers tion, ils considèrent que de la BD», commente à son l’école ne laisse guère de tour Benoît. Tous trois place à la créativité, le pron’avaient jamais rencontré Les trois interviewés ont apprécié la gramme étant très strucun artiste en contexte scorencontre avec un dessinateur de BD. turé: «L’imagination, on la laire et ont trouvé que travaille un tout petit peu c’était enrichissant, parce en cours de français et de dessin, mais même pas vraique différent. Autant dire qu’ils aimeraient bien accueillir ment», «on passe très rapidement d’une activité à une auen classe d’autres créateurs, même s’ils s’empressent tre», «j’aimerais bien avoir un peu de temps pour invend’ajouter que les cours de Thierry Giroud sont aussi très ter». Au final, ils disent qu’en invitant des artistes en bien. Alors où se situe la complémentarité? Leur explicaclasse, cela leur permettrait de s’ouvrir à d’autres univers. tion: leur prof est un généraliste du dessin, tandis que Phi-

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Anglais

29 th AGM and Convention The English Teachers Association of Switzerland (ETAS) est l’Association Suisse des Professeurs d’Anglais, soit le plus grand réseau professionnel de professeurs et d’enseignants d’anglais pour tous les niveaux et tous les types d’écoles en Suisse.

Saturday 26th and Sunday 27th January 2013 HES-SO Valais/Wallis, University of Applied Sciences Western Switzerland, Sierre/Siders.

ETAS est un club regroupant plus de 1000 membres venant du privé et du public qui célébrera son 30e anniversaire en 2014.

ETAS à Sierre en 2013 Voici ce que les participants pourront voir et entendre lors des deux jours de conférences et d’ateliers les 26 et 27 janvier 2013 à Sierre: 4 conférenciers de grande envergure - des linguistes et des

auteurs de livres actifs au Royaume-Uni et au Japon 43 ateliers présentés par des experts en langues LV1, LV2 et LV3 22 exposants, qui présenteront leurs dernières publications 400 personnes étroitement liées à l’enseignement de la langue anglaise Pour vous participants c’est une excellente mise en réseau. Profitez du lunch, de l’apéritif ou du dîner pour échanger vos expériences avec d’autres professeurs venus de toute la Suisse

Intéressé-e? Pour en savoir plus, consulter le programme détaillé à l’adresse suivante: www.e-tas.ch Frais d’inscriptions: le personnel enseignant valaisan des écoles primaires, du cycle d’orientation, des collèges, des écoles de commerce ainsi que des écoles pré-professionnelles peut adresser ses frais d’inscription au Service de la formation tertiaire.

A l’issue de la conférence, envoyez le récépissé original de paiement, l’attestation de participation aux cours ainsi que votre adresse bancaire et numéro de compte ou CCP au Service de la Formation Tertiaire, Formation continue, CP 478, 1951 Sion. A bientôt! See you there! Barbara Chuck, présidente des événements ETAS Suisse

En raccourci Médias sociaux

éducation.ch

Guide d’utilisation pédagogique

Edition novembre 2012

Ce guide a pour objectif principal de soutenir les enseignants dans l’utilisation pédagogique des médias socionumériques. Il contient quatre sections portant sur différents aspects de l’intégration de ces outils dans la pratique enseignante. http://guidems.labovte.ep.profweb.qc.ca

La CDIP a approuvé la participation de la Suisse à PISA 2015. Vous trouverez des informations sur ce thème ainsi que sur d’autres décisions prises lors de l’assemblée annuelle de la CDIP des 25 et 26 octobre 2012 dans l’édition 3/2012 d’éducation.ch. www.cdip.ch/dyn/11702.php

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MITIC

M aths interactives 1P-4P (3H-6H) - version «internet» En collaboration avec la CIIP, le groupe animation ICT (MITIC) de la HEP-VS met à disposition des classes le logiciel en ligne «Maths Interactives». Il s’agit du même logiciel que «Maths 1P-4P» installé sur de nombreux ordinateurs dans les classes: les jeux sont identiques à la version d’origine sur CD-ROM. La seule différence est qu’il n’y a rien à installer, sur aucun ordinateur: une simple connexion à l’internet et l’élève peut accéder à son compte et aux jeux de son niveau. Les résultats et la progression de l’élève sont automatiquement stockés sur le serveur de la HEP. L’accès aux jeux ne dépend plus de l’ordinateur sur lequel se trouve l’élève: il peut continuer à jouer sur son même compte mais depuis un autre ordinateur connecté à l’internet: par exemple depuis un autre ordinateur de la classe, à la maison ou sur sa tablette tactile. La demande d’inscription de sa classe est à faire en complétant le formulaire accessible sur le site: http://ict.hepvs.ch/Ressources.

multiplateforme: PC, Mac, Linux, Android, ...

Contraintes l’accès aux jeux se fait sur des postes connectés à internet l’enseignant doit entrer la liste des élèves en début d’année l’application Web nécessite Flash Player à installer dans le navigateur (aussi sur Mac) le travail des élèves en classe est à organiser en fonction de la méthode d’enseignement et de l’équipement informatique de la classe

Consignes pour l’utilisation de l’application web Pour que vous puissiez travailler en ligne avec votre classe, voici comment procéder: accéder à la page: http://maths1p4p.ecolevs.ch aller aux jeux choisir une année gérer les classes s’identifier avec le login et mot de passe reçu après l’inscription

Avantages grand confort d’utilisation pour l’enfant partage de l’activité avec la maison moins de soucis de gestion pour l’enseignant-e changement d’ordinateur

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créer une classe, y mettre un mot de passe; compléter les champs relatifs à la classe inscrire les élèves Les élèves de la classe, une fois inscrits, se rendent sur la page http:// maths1p4p.ecolevs.ch Dès lors, ils peuvent ... se rendre dans l’espace «jeux» choisir l’année scolaire désirée choisir sa classe introduire le mot de passe pour la classe, choisi par l’enseignant-e cliquer sur son prénom lancer l’exercice Le résultat des exercices est sauvegardé.

Conditions d’utilisation des jeux Mathématiques 1P-4P La totalité du code des jeux Mathématiques 1P-4P est propriété de la Conférence intercantonale de l’instruction publique (CIIP). Le code source a été publié sous licence GPL le 4 mars 2009. Seuls les graphismes restent sous copyright traditionnel. L’utilisation de l’application n’est soumise à aucune condition particulière. La propriété intellectuelle des auteurs initiaux de ces jeux est bien évidemment conservée. Vous pouvez consulter la liste de ces personnes dans l’écran CRÉDITS accessible depuis l’écran d’accueil des jeux. Pour le groupe ICT-VS Serge Rappaz

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Secondaire II

TecDay@Creusets Le Lycée-Collège des Creusets (LCC) de Sion a organisé une Journée de la technique le 13 novembre dernier, avec le concours de l’Académie suisse des sciences techniques (SATW) et de l’Espace des inventions de la Vallée de la Jeunesse à Lausanne. Pour l’événement TecDay@Creusets, le focus a été mis sur la thématique de l’énergie selon le souhait de Benjamin Roduit, recteur de l’établissement et de Jean-François Roux et Alain Kohler, tous deux professeurs au LCC et co-organisateurs de l’événement au sein de l’établissement. Ainsi la plupart des modules de cette journée ont tenté d’apporter aux jeunes des éléments de réponse à des questions énergétiques, avec aussi quelques-uns qui ont permis d’aborder d’autres problématiques en lien avec les sciences de la vie, les nanotechnologies, etc. Le Lycée-Collège des Creusets a accueilli des professionnels issus des hautes écoles, d’instituts de recherche, et de l’industrie (HES-SO// Valais, Université de Genève, EPFL, CHUV, CREM, ABB…). Au total, 40 modules interactifs de 90 minutes ont été proposés aux 1200 étudiants du LCC (s’approvisionner en

Les étudiants participent à l’enquête de l’inspectrice Pusnik pour connaître les causes de la mort d’Adèle, la bibliothécaire…

énergie, les acteurs de l’énergie, électricité sans frontières…). Outre la conférence de Michel Bonvin intitulée «Energie du futur: enjeux techniques ou enjeux de société?», chaque jeune a participé à deux modules et a ainsi eu la possibilité d’échanger avec des ingénieurs et des chercheurs ayant un savoir scientifique à transmettre et pouvant donner un aperçu de son ex-

Satisfaction estudiantine Au sortir du module dispensé par Mascha Pusnik, de la HES-SO Valais et intitulé «Les Experts/Sion: enquête aux Creusets», Apolline et Indiana, toutes deux en 1re année de collège, trouvent la démarche de ces TecDays pertinente. Concernant le module qu’elles avaient choisi, en raison probablement du titre renvoyant aux séries TV, elles n’imaginaient pas qu’il y aurait autant de chimie. Elles ont surtout apprécié le côté expérimentation, ayant toutefois eu un peu de peine avec le vocabulaire du domaine: «C’était bien, mais il y avait des noms compliqués qui revenaient souvent». Après leur deuxième module, elles en sauront un peu plus sur «la mémoire éclatée». Eh oui, elles ont bénéficié de deux modules pour se mettre dans la peau d’un scientifique.

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Nadia Revaz

périence de terrain. Les étudiants ont pu – dans une certaine mesure en raison de l’envergure organisationnelle – choisir les modules qui les intéressaient le plus a priori.

Les jeunes et la technique L’une des missions de la SATW est de créer des ponts et un dialogue entre le monde des sciences techniques et la société, en proposant différentes prestations, dont les TecDays orientés vers la jeunesse. «Ces manifestations visent à éveiller la curiosité des jeunes et à accroître leur compréhension des sciences techniques présentes dans notre quotidien», relève Eric Fumeaux. A cela s’ajoute également la volonté d’éveiller ou de réveiller l’intérêt des garçons et des filles pour les disciplines scientifiques. En Suisse alémanique, les TecDays existent depuis 2007 et sont, comme l’explique Eric Fumeaux, membre du comité directeur de la SATW,

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bien implantées dans les écoles du secondaire II général. Pour la Romandie, les TecDays vivent cette année leur premier essai d’implémentation dans trois établissements, dont le LCC pour le Valais (à Neuchâtel le choix était orienté microtechnique et à Lausanne c’est la problématique nucléaire qui sera au centre des débats et certains intervenants feront le grand chelem). Pour l’équipe de l’Espace des inventions, ainsi que le souligne son directeur technique Romain Roduit1, la collaboration aux TecDays constitue une belle opportunité afin d’élargir son domaine de compétences, en s’adressant à des jeunes plus âgés que le public habituellement visé par les activités proposées. C’est sa collègue Séverine Altairac qui a été chargée de trouver tous les intervenants pour

Les TecDays ont pour but de promouvoir la compréhension technique. les différents modules, ce qui n’était pas une mince affaire. Romain Roduit est convaincu de la réciprocité des chances: «Je me réjouis d’avoir les retours des intervenants, car en général les professionnels qui vont à la rencontre des jeunes en ressortent enrichis, étant donné qu’ils doivent vulgariser pour mieux faire comprendre les hautes technologies complexes qu’ils utilisent et

qui font partie de notre environnement quotidien.» Et il ajoute: «Les jeunes de leur côté peuvent, souvent pour la première fois, poser des questions qui les passionnent à des scientifiques. Ce sont de belles occasions de découvertes pour les étudiants.» «Permettre aux jeunes de bénéficier d’une une telle expérience en prenant du temps pour aborder des thématiques complexes avec des gens de qualité est un privilège», souligne le recteur du LCC. Sans devoir attendre l’évaluation de ce TecDay@Creusets, le succès est à ses yeux au rendez-vous: «A voir les visages radieux des étudiants après la conférence ou en fin de modules, je sais déjà que l’objectif a été atteint et je suis sûr qu’ils auront désormais davantage de curiosité pour les sciences techniques. Une telle journée, ce n’est que du bonheur.» Nul doute qu’après la suite de l’expérimentation à Fribourg et à Genève en 2013, les TecDays se propageront ensuite pour que chaque collégien puisse vivre une journée technique dans son parcours de formation. A suivre… et peut-être à développer de manière simplifiée pour la fin de la scolarité obligatoire.

Note 1

Romain Roduit a une autre casquette bien connue des enseignants valaisans, puisqu’il est aussi engagé conjointement par la HEPVs et la HESSO//Valais pour créer un lien entre l’école obligatoire et la technique.

Pour en savoir plus

Echo de la rédactrice La parole aux élèves L’école court depuis longtemps après le programme qui ne cesse de s’alourdir. De plus, pour répondre aux avancées des neurosciences et aux attentes de la société, et surtout s’adapter à la génération zapping, certains enseignants découpent encore plus les activités afin d’éviter l’ennui et l’inattention, ce qui semble logique. Au fil des degrés, la course devient parfois folle, tout en ne garantissant pas le désir d’apprendre. Du coup, rencontrer des élèves et des étudiants qui critiquent le zapping de leurs enseignants et le saucissonnage de la matière, cela fait une impression bizarre. Certains jeunes souhaiteraient avoir du temps pour rédiger, d’autres voudraient une meilleure collaboration entre disciplines, d’autres aimeraient juste des cours plus dynamiques avec des occasions de mettre la main à la pâte. Il y a aussi ceux qui apprécieraient des enseignants qui reconnaissent leurs propres difficultés face à certains apprentissages, etc. Patatras les idées reçues! Oui, certains élèves verraient d’un bon œil des activités moins survolées et davantage reliées. Mais les écoute-t-on? Non qu’il faille dessiner l’école en fonction des envies des apprenants, mais peut-être devrait-on entendre certaines de leurs idées susceptibles d’éviter la dérive du bateau scolaire?

SATW: www.satw.ch Revue Technoscope: www. satw.ch/publikationen/technoscope/index_FR TecDay@Creusets: www.satw.ch/tecday/TecDay_Creusets.pdf Espace des inventions: www.espace-des-inventions.ch Lycée-Collège des Creusets: www.creusets.net

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Ces échos d’élèves et d’étudiants m’ont déterminée à recueillir plus souvent leurs avis sur ce qui les aiderait à apprendre… Nadia Revaz

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Education physique

I (mages)-Mouve(ment) Dans un monde lointain, qui de nous n’a pas rêvé d’être autant sportif que chanteur, écrivain polyglotte ou mathématicien aguerri, artiste de renom ou biologiste avisé?

plus nécessairement référence à une action claire et précise pour tout un chacun et, surtout, ne font pas directement le lien sur les critères permettant de réussir ce mouvement.

Dans un monde moins lointain, il est clair que ces qualités se retrouvent, mais auprès de plusieurs personnes…

Petit CHECK personnel: Suis-je capable d’effectuer un mouvement donné (sauter, lancer, grimper, tourner, en équilibre…) afin que les enfants aient comme soutien visuel un film didactique? Puis-je citer les critères permettant de réussir ce mouvement? Puis-je corriger et aider les élèves n’arrivant pas à effectuer l’exercice? Ai-je d’autres pistes à disposition pour les élèves qui réussissent déjà le mouvement demandé?

Alors, avec envie, tentons le pas vers un enseignant «normal», pas nécessairement captivé par le domaine sportif, n’ayant pas non plus un bagage corporel encombrant ou, l’âge venant, ne se sentant plus de démontrer de manière convaincante des éléments gymniques complexes. Alors, avec envie de permettre à l’enfant d’apprendre au mieux les différentes facettes de cette discipline, pourquoi ne pas essayer de tester un outil, en lien avec le PER et découlant des fiches «évaluer» tirées du site internet de l’animation?

I-Mouve: images du mouvement Dans l’apprentissage des mouvements fondamentaux, les différents chapitres décrits dans le PER sous l’axe 3, pratiques sportives, ne font

Exemple 1

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La question 1 peut être résolue en demandant à un élève d’exécuter une démonstration. Pour les questions 3 et 4, des pistes sont données dans les fiches EPS et les manuels, en allant rechercher des exercices du plus simple au plus complexe dans les boîtes des fichiers ou manuels du degré correspondant. Par contre, pour le point 2, l’enseignant trouve quelques pistes sous l’énoncé des exercices, toujours dans

les fiches EPS. Seulement, le manque de place ne permet pas d’étoffer le mouvement et en donne une vision parfois restreinte ou vague. L’idée des fiches didactiques i-Mouve permettrait de mettre en avant, pour un élément donné, les éléments-clés liés. Ces fiches se présentent sous forme d’images en couleur, répertoriées par cycles et par thèmes. Exemple 1 avec le thème «grimper» / Cycle 2 CM23: Mobiliser des techniques et des habiletés motrices… en exerçant sa force et son adresse Exemple 2 avec le thème «sauter» / Cycle 2 CM23: Mobiliser des techniques et des habiletés motrices… en enchaînant et en coordonnant des mouvements Exemples 3a+3b avec le thème «rouler en avant et en arrière» / Cycle 1 CM13: Acquérir des habiletés motrices… en découvrant des mouvements fondamentaux Possibilités d’utilisation de ces fiches complémentaires: Soutien pour l’évaluation de l’enseignant

Exemple 2

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Exemple 3a

Exemple 3b

Aide pour l’observation d’un camarade (co-évaluation) Soutien pour les corrections dans le cadre d’une évaluation formative

Les corrections A l’aide des indicateurs précis décrits sur les images, les corrections apportées pourront être ciblées et individualisées, que ce soit de la part de l’enseignant ou d’un camarade. Il faut relever cependant que

Capacités physiques Facteurs physiques Force

Vitesse

Endurance

Adresse

Facteurs de la coordination Orientation Rythme

ces documents s’adressent uniquement aux éléments en lien avec les savoir-faire. Les compétences demandées lors de la pratique sportive dépendent et interagissent avec d’autres facteurs, résumé dans le tableau ci-dessous. «Tiens bien tes bras» pourrait ainsi être remplacé par «maintiens tes bras fléchis», «Saute plus haut» par «abaisse ton corps lors de l’avant-dernier pas d’élan»…

Pratiquement Concrètement, ces fiches interviennent dans la partie «pré-entraînement» afin de permettre aux élèves d’utiliser le mouvement le plus efficient possible. Elles s’intègrent dans les étapes d’apprentissage: Découverte – test du mouvement – phase d’essai-erreur (sauf pour

les éléments qui présentent des dangers). Mise en avant de l’élément-clé et des critères de réussite à i-Mouve correspondante. Entraînement en variant les facteurs, en amenant des variations afin de stabiliser le mouvement. Transfert, création. Si vous désirez tester ces images didactiques, vous pouvez commander ces documents auprès des animateurs d’éducation physique de votre arrondissement. Afin de ne pas vous surcharger, nous vous proposons également une aide concrète sur le terrain en venant vous présenter une ou quelques i-Mouve. En espérant que ces images vous permettent, ainsi qu’à vos élèves, d’entrer avec encore plus de plaisir dans l’enseignement de l’éducation et l’analyse du mouvement…

Différenciation

Equilibre

Réaction

Capacités perceptives et cognitives (CT) Stratégies d’apprentissage

Gestion d’une tâche

Démarche réflexive Capacités émotionnelles Volonté, envie courage

Stress

Motivation (Personnalité)

Pensée créatrice (CT)

Capacités sociales (CT) Collaboration

Communication

Prise en compte de l’autre

Action dans le groupe

Nouveauté: le coin des PF et… de tout un chacun Sur le site internet de la HEP, un nouveau chapitre vous est proposé depuis la rentrée. Vous le trouvez en passant par Généralités  Formation continue  Pour les PF Différents chapitres vous sont proposés: Les différentes parties de la leçon Comment évaluer une leçon? Eléments didactiques en lien avec la leçon d’EP

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Mouvement

L

« ’école bouge»: huit ans déjà! «L’école bouge» est un programme de l’Office fédéral du sport qui vise à faire bouger les classes 20 minutes par jour et qui propose gratuitement des idées d’activités dans cette optique. Pour participer, c’est tout simple. Les enseignants qui souhaitent passer à l’action créent un profil pour leur classe sur le site de «l’école bouge». Ensuite, ils n’ont plus qu’à commander les jeux de cartes et le matériel correspondant aux modules choisis par leur classe. «l’école bouge» propose actuellement neuf modules centrés sur l’activité physique et deux modules complémentaires consacrés, l’un, à l’alimentation et, l’autre, au lait. Une fois leur inscription validée, les classes reçoivent gratuitement, par colis postal, les jeux de cartes et le matériel qu’ils ont commandés.

Une offre destinée aussi aux structures d’accueil de jour Depuis 2011, les structures d’accueil de jour peuvent également tester le programme dans le cadre d’un essai pilote. L’an dernier, quatre modules leur avaient été proposés.

Nouveaux modules Chaque année, les classes ont le choix entre plusieurs modules thématiques centrés sur l’activité physique et l’alimentation. Deux nouveaux modules ont été concoctés pour l’année scolaire 2012/13 par l’équipe de «l’école bouge»: «Bouger ensemble» permet d’aborder la thématique de l’intégration sous un angle ludique. Ce module s’adresse aux enseignants qui souhaitent renforcer la cohésion de leur classe à travers des activités physiques partagées. Le livret illustré qui accompagne le jeu de cartes facilite l’immersion dans la thématique et la réalisation des activités proposées. «Bouge avec le lait» propose des solutions pour intégrer, de manière ludique et informative, la thématique de l’alimentation dans le quotidien scolaire. Ce module fournit des idées pour concevoir des séquences théoriques et pratiques, assorties de propositions d’activités et de recettes.

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Nouvel accessoire de rangement Toutes les «classes qui bougent» (classes participant à long terme) ont la possibilité d’acquérir une boîte de rangement «l’école bouge». Ainsi, les cartes de modules peuvent être classées de façon systématique, ce qui rend leur accès plus facile au moment d’entamer l’activité physique suivante.

Pas encore convaincus? Commandez la boîte d’information! Vous n’êtes pas encore convaincus que «l’école bouge» serait un plus pour votre école ou votre classe? Alors que diriez-vous de tester la formule au moyen de notre boîte d’information? Cette boîte s’adresse aux écoles qui souhaitent informer leurs enseignants sur l’encouragement de l’activité physique à l’école et les inciter à participer au programme «l’école bouge». Elle peut être empruntée pendant deux semaines. Pour la commander, écrivez à: info@ecolebouge.ch.

A votre tour? A fin octobre, 2300 classes et une quarantaine de structures de jour avaient déjà rejoint le mouvement. Pour savoir combien il y en a aujourd’hui, rendez-vous sur le site. Votre classe sera peut-être la prochaine sur la liste…

Sur la base des expériences réalisées, l’offre est en train d’être adaptée aux besoins spécifiques de ces structures – et 36 d’entre elles sont à présent inscrites pour tester les modules et le matériel. Parmi les changements déjà opérés, signalons que tous les modules sont dorénavant accessibles à ces structures.

BASPO

www.ecolebouge.ch

Testez nos offres et faites bouger vos élèves! Vous trouverez de plus amples informations ainsi que le formulaire d’inscription sur www.ecolebouge.ch.

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Coin de la recherche

Publications Epreuves romandes communes: de l’analyse des épreuves cantonales à un modèle d’évaluation adapté au PER: rapport final du projet EpRoCom Dans l’article 15 de la Convention scolaire romande (CSR), la CIIP s’engage à développer des épreuves romandes communes. La formulation du texte de la Convention soulève toutefois la question des finalités de telles épreuves. Le présent rapport a pour but essentiel de fournir aux responsables politiques les éléments leur permettant de se déterminer sur ces finalités.

Pour commander: www.irdp.ch documentation@irdp.ch

Dans un premier temps, ce rapport présente la situation de l’évaluation en Suisse romande ainsi que la nature et la répartition des épreuves dans les cantons. Puis, deux scénarios pour l’ensemble de la scolarité en Suisse romande sont décrits; ils mettent en évidence, selon le choix de la finalité de l’évaluation, les conditions de passation des épreuves romandes, leurs avantages et leurs limites. La question de la protection des données est abordée, de même que celle de la nature et de la destination des informations issues des résultats à ces évaluations. Dans un second temps, des propositions évaluatives cohérentes avec les éléments du PER sont développées. Elles montrent qu’il est possible de construire, d’ores et déjà, des tâches évaluatives constituant une

IRDP

base pour la création d’épreuves romandes (susceptibles qui plus est d’alimenter une banque d’items régionale et/ou nationale), selon des conditions elles aussi précisées. Marc, V. & Wirthner, M. (2012). Epreuves romandes communes: de l’analyse des épreuves cantonales à un modèle d’évaluation adapté au PER: rapport final du projet EpRoCom. Neuchâtel: IRDP (12.1) Ecole et protection des données personnelles: actes de la journée d’études du 16 novembre 2011 L’idée de cette journée nous est venue suite à des interrogations et à de longues discussions entre collègues, dans le cadre de certaines

recherches que l’on a menées et que l’on mène toujours à l’IRDP. Lors de ces échanges, il nous arrivait souvent de toucher de près ou de loin à certains aspects de la protection des données personnelles. Comme, la plupart du temps, nous n’avions pas de réponses sûres à nos questions, nous avons pensé nous adresser à des expert-e-s et, une fois la décision prise, que d’autres pourraient bénéficier de leurs réponses et clarifications. D’où l’organisation de cette journée, dont le but était de faire un premier tour d’horizon de cette très vaste problématique de la protection des données dans le cadre scolaire et du point de vue des préoccupations des chercheur-se-s. Armi, F. & Pagnossin, E. (2012). Ecole et protection des données personnelles: actes de la journée d’étude du 16 novembre 2011. Neuchâtel: IRDP (12.3)

Dossier thématique «forêt» en ligne sur le site de la FEE Elaboré par la Fondation suisse d’Education pour l’Environnement (FEE) et la Fondation Silviva, le dossier thématique «forêt» constitue une aide pratique pour l’enseignant qui souhaite aborder ce thème d’éducation à l’environnement avec sa classe. Cet outil n’est pas constitué d’une simple énumération de données. La qualité du contenu prime sur la quantité. Les ressources sélectionnées sont recommandées pour l’enseignement comme pour la réalisation de projets avec une classe. Compatible avec les objectifs de l’éducation en vue du développement durable (EDD) ainsi qu’avec le Plan d’études romand (PER), le dossier répond notamment, pour le cycle 2 par exemple, aux MSN 26, 27 et 28, SHS 21 et 22 et FG 26-27. www.educ-envir.ch/dossiers-thematiques

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Colloque

C olloque LIFE: des écoles autonomes? La cohérence des pratiques dans un établissement: autonomie locale ou prescription venue d’en haut?

Les équipes enseignantes se trouvent de plus en plus fréquemment confrontées à des appels à la cohérence de leurs pratiques, par exemple de la part des parents d’élèves: souhait que le contenu et la quantité des devoirs donnés aux élèves d’un même degré soient identiques, demande d’augmentation du nombre d’adultes dans les préaux pour surveiller les enfants pendant les récréations, coordination des exigences sous-tendant les travaux d’évaluation, etc. Comment les professionnels réagissent-ils à ce type d’interpellations venues de l’extérieur de leur école? Dans des contextes où l’autonomie des établissements scolaires est plus ou moins avérée, deux types de raisonnements sont possibles: (1) soit les enseignants revendiquent, au nom de l’autonomie locale, une concertation entre professionnels pour réguler leurs pratiques; (2) soit ils préfèrent se référer à une règle formulée par leur hiérarchie, afin de ne pas être soupçonnés d’arbitraire. Un travail de négociation en équipe est conséquent: avoir les coudées franches nécessite l’engagement de chacun, tout en sachant que les

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moments d’échanges peuvent voir émerger des tensions, voire des conflits d’opinion entre collègues. L’autonomie a donc un coût, en temps comme en énergie. Face à ce constat, il n’est pas rare de voir des établissements se retirer d’un processus de prise de décision autonome, faisant implicitement une croix sur leur liberté pour laisser la responsabilité de choix à leurs supérieurs. Après tout, l’autorité scolaire n’a-t-elle pas les ressources et la légitimité pour le faire? La réalité n’est évidemment pas si dichotomique. Cela dit, cet exemple illustre la tension dans laquelle peuvent se situer les équipes enseignantes au quotidien: entre désir de liberté de décision et appui sur des directives, selon la nature des situations. Les enseignants se trouvent constamment pris entre deux pôles: tantôt réclamant une marge d’autonomie plus grande (pour pouvoir librement choisir la nature des devoirs donnés aux élèves), tantôt soulagés de pouvoir se référer à une directive (pour ne pas devoir justifier leur manière de faire face aux parents). C’est pour cette raison qu’ils sont souvent qualifiés de «semi-professionnels», balançant entre considérer leur lieu de travail comme «un centre d’initiative et d’action» ou plutôt comme «une cible de réformes venues d’en haut» (Gather Thurler, 2000, p. 61). S’ils ne sont pas complètement autonomes dans leur pouvoir d’action, ils y aspi-

rent plus ou moins fort et plus ou moins clairement. Face à cette ambivalence des enseignants se pose finalement la question des coûts et des bénéfices de l’autonomie des établissements scolaires. Cette thématique s’inscrit dans une problématique plus large, portant sur l’autonomie des établissements scolaires et les hésitations des acteurs à ce propos. Le colloque international «Des écoles autonomes? Rhétoriques de la gouvernance & Ambivalence des acteurs» abordera cette question selon trois regards: la gouvernance des systèmes éducatifs, le partage du pouvoir de décision au sein des établissements et l’ambivalence des professionnels et des usagers devant les évolutions possibles ou déjà constatées. Aline Meyer & Cynthia Mugnier - LIFE

Référence Gather Thurler, M. (2000). Innover au cœur de l’établissement scolaire. Paris: ESF.

Infos pratiques 24 au 26 janvier 2013 2 e colloque international sur l’innovation dans l’éducation et la formation. Des écoles autonomes? Rhétoriques de la gouvernance & Ambivalence des acteurs. Laboratoire Innovation Formation Education (LIFE), Université de Genève. Informations et inscriptions: www.life2013.unige.ch

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Doc. pédagogique

D VD-R documentaires: les suggestions du mois Les DVD-R sont à disposition des enseignants et des étudiants dans les deux sites de Sion et St-Maurice. Par le biais du catalogue online de la Médiathèque Valais (RERO-Valais), ceux-ci peuvent être réservés et retirés dans l’un des trois autres sites de la Médiathèque Valais moyennant un délai d’au minimum 72 heures (jours ouvrables). Leur emprunt est strictement réservé à des fins pédagogiques, pour une durée de 14 jours, avec possibilité de 5 prolongations tant que le document n’est pas réservé par un autre lecteur. Les enseignants peuvent exprimer leurs souhaits d’enregistrement pour le jeudi midi précédant la semaine de diffusion de l’émission à l’adresse suivante: documentation. pedagogique@mediatheque.ch.

Cinq caméras brisées, une histoire palestinienne Emission «Le doc», diffusé sur RTS2, le 24.09.2012, 53’ Cote 956.94 CINQ Ce film, primé dans de nombreux festivals, suit le combat non-violent d’un village de Cisjordanie contre l’occupation israélienne. Le jour où les bulldozers partent à l’assaut des oliviers pour élever le «mur de séparation» qui exproprie les habitants de Bil’in de la moitié de leurs terres, Emad, un paysan du village, empoigne un caméscope et filme, durant cinq ans, les affrontements entre Palestiniens et Israéliens. Les

2008, le professeur GillesEric Seralini et son équipe ont réalisé en secret une série de tests sur le maïs Nk603. Les résultats sont alarmants et portent un sérieux doute sur l’innocuité des produits génétiquement modifiés. Pendant deux ans, l’équipe a donc suivi le déroulement de cette int po étude indépendante, le e ir fa de t pour tenter unique par son amUn documen . sur les OGM pleur et sa durée et qui a bénéficié de moyens techniques et financiers exceptionnels. Gillescaméras se brisent les unes après Eric Seralini raconte les origines les autres lors des affrontements de sa recherche, la méthode suivie, mais il continue de filmer la chroles difficultés de l’opération, son nique intime d’un village en ébullifinancement, le secret nécessaire tion. (RTS) pour la mener à bien. Il commente et explique les images tournées OGM: tout au long de l’expérience auxquelles il a été possible d’avoir acvers une alerte mondiale cès. «OGM, vers une alerte mondiale?» traite aussi des conditions Emission «Le monde en face», de crédibilité de l’expertise scientidiffusé sur FR5 Le 16.10.2012, 54‘ fique, du manque de transparence Cote 575 OGM des agences de sécurité alimentaire et de l’emprise des lobbies de l’inLa publication, mercredi 19 septemdustrie sur le monde politique. bre 2012, de l’étude sur les OGM Après des années de doutes et de menée par le professeur Gilles-Eric polémiques, allons-nous enfin conSeralini change notre regard sur le naître la vérité sur les OGM? (FR5) sujet. A cette occasion, France 5 diffuse un document inédit qui retrace l’aventure de cette étude. Depuis

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La fumée vous dérange Emission «Thema», diffusé le 09.09.2012 sur Arte, 60’ Cote 613.84 FUME Une analyse de l’évolution de la place du tabac dans la société et des enjeux qui se cachent derrière la guerre menée actuellement contre la cigarette. (RTS)

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Fil rouge orientation

R egards de patrons Les patrons rencontrent-ils des jeunes bien orientés? Que faudraitil améliorer? Interview de plusieurs patrons, d’un responsable de formation des jeunes au sein d’une grande enseigne et d’une directrice d’école, couvrant des CFC bien différents: bouchers-charcutiers, électroniciens en multimédia, assistants en pharmacie, ramoneurs, créateurs en vêtements, gestionnaires du commerce de détail (conseil à la clientèle) ou polydesigner3D. Selon les domaines et l’image des métiers dans la société, il semble que l’orientation soit plus ou moins facile. Les jeunes qui choisissent la boucherie-charcuterie ont une perception relativement correcte du métier, nous dit-on à la boucherie Frauchiger à Vouvry. Par contre, d’autres professions sont méconnues, notamment celles de ramoneur ou d’électronicien en multimédia, tandis que d’autres encore sont présentées de manière trop séduisante, omettant les facettes laborieuses. «Cessons d’enjoliver la présentation du métier d’assistant en pharmacie et de dire que c’est un beau métier pour les filles, car c’est bien autre chose au quotidien et cela convient aussi aux garçons», s’exclame par exemple Dörli Machoud, propriétaire de la pharmacie éponyme à Sion. Point de vue similaire pour Gabriela Schnyder, directrice de l’Ecole de couture de Sierre: «Certains jeunes s’imaginent tout de suite grands créateurs de mode, sans vouloir acquérir les bases.» Alain Mauron, gérant de Pro Center Sàrl à Sion et expert pour le CFC d’électronien en multi-

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média, souligne pour sa part: «Ce métier est complexe et pas seulement fun.» Dixit les interviewés, assistant en pharmacie est un métier de la santé qui exige d’être précis, rapide, curieux, le ramoneur doit faire preuve d’aptitudes techniques, etc. Même les stages de courte durée ne suffisent pas toujours à donner la vision du réel.

Toutes les entreprises, respectivement les associations professionnelles, n’ont pas les mêmes moyens pour mieux faire connaître leur métier parmi le large éventail des possibilités. Pour tenter de cibler les apprentis convenant aux professions, plusieurs misent sur internet. Ugo Raszynski, HR Business Partner, explique que Manor invite désormais les jeunes, préalablement sélectionnés sur dossier, à des castings, avant même de faire un stage: «Au travers de ces castings, nous pouvons mieux identifier certaines compétences, dont l’élocution ou l’aptitude à travailler en équipe, indispensables pour la vente ou le commerce.» Et d’ajouter: «Les premiers participants ont évalué positivement cette démarche qui les met en situation.»

Nadia Revaz

Connaître le terrain Parmi les améliorations à apporter côté orientation, il semble surtout que le lien entre conseillers en orientation et entreprises devrait être resserré. Les conseillers en orientation devraient aller davantage à la rencontre du terrain en constante évolution. Du côté de la scolarité obligatoire, même si la qualité de l’Ecole valaisanne est reconnue, les patrons attendraient d’elle qu’elle garantisse à tous un seuil minimal plus élevé en fin de CO. Si les entreprises utilisent les tests en complément des notes attribuées par l’école, c’est, disent-ils, parce qu’ils ne veulent pas être échaudés. Et la motivation n’est-elle point compensatrice? La plupart estiment que c’est un leurre, puisque les échecs de la formation duale concernent en général les cours théoriques. «Certains jeunes ont cherché vainement une place d’apprentissage et sont orientés chez nous en “dernière chance”, mais ne réussiront pas pour autant», souligne Joël Cheseaux, patron d’un service de ramonage à Massongex. L’approche orientante devient doucement réalité, et les actions – Salon des métiers, Journée des métiers, Passeport Infos ou stages – sont saluées, cependant des progrès restent à faire pour un partenariat encore plus optimal.

www.vs.ch/orientation

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Enseignement spécialisé

I nstitut Sainte-Agnès: L’Institut Sainte-Agnès à Sion assure la mission de scolariser des enfants de 6 à 13 ans présentant notamment «de graves troubles de l’apprentissage, une déficience intellectuelle légère, des troubles envahissants du développement et pour lesquels une prise en charge s’avère nécessaire en raison de la gravité du trouble, de la situation géographique ou des ressources du milieu scolaire et familial».

La participation de l’enfant

L’Institut offre des prestations d’enseignement spécialisé, d’éducation sociale en internat, internat partiel et semi-internat, de logopédie et de thérapie psychomotrice.

Les enfants exercent leur jugement, leur réflexion et leur écoute en valorisant les valeurs de respect des autres et de sentiment d’appartenance. Cela encourage la recherche de solutions et contribue, de façon significative, à assurer qu’ils deviennent des personnes responsables et attentionnées aux autres.

Les valeurs Pour accomplir le mandat qui lui a été confié, l’Institut se fonde sur les valeurs suivantes:

La finalité de la prise en charge est l’accès de l’enfant à la citoyenneté. A travers le Parlement des Enfants, l’Institut Sainte-Agnès favorise l’éducation à la citoyenneté. En donnant la parole aux enfants, il leur permet de développer des aptitudes à la communication, à la négociation et à la prise d’initiatives.

Parler aux enfants constitue une tâche fort complexe. Avoir un vrai dialogue avec eux implique, comme le souligne pertinemment Claude Halmos, de pouvoir les considérer «comme des personnes sensées, respectables et capables de comprendre ce qu’on leur dit, sans pour autant les prendre pour des adultes».

plinaire de l’alimentation. L’enfant apprend à mieux connaître le monde alimentaire par le plaisir de la découverte et l’utilisation des cinq sens. En participant au Prix IDE-Les Zèbres des Droits de l’Enfant, le Parlement des Enfants a souhaité faire connaître son expérience et mener à terme son projet de création d’un service de médiation par les pairs. Grâce aux compétences des intervenants de l’Association PATOUCH, les enfants peuvent apprendre la gestion de la peur, l’affirmation de soi, la définition des limites et découvrir certaines techniques.

Des professionnels et des parents

La recherche prépondérante de l’intérêt supérieur de l’enfant. Le fait de considérer l’enfant comme une personne à part entière, sujet de droits, consulté pour toutes les décisions qui le concernent durant les différentes étapes de son séjour, dans le respect de ses intérêts et de ses droits.

Philippe Bonvin

e!» ourire à la vi te-Agnès: «S in Sa ut it st In

Des projets Des démarches collectives, associant tous les enfants et adultes de l’Institut, se déroulent durant cette année scolaire: Avec Senso5 est développée une approche sensorielle pluridisci-

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Les parents sont les interlocuteurs privilégiés. C’est en esprit de partenariat avec les parents et en élaborant une alliance avec eux qu’est co-construit le projet de l’enfant. Collaborer c’est donc travailler ensemble, associer les compétences respectives, mobiliser les énergies, respecter les différences. A la question de Claudia Cardinale: «Qu’est-ce qu’un professionnel?», Burt Lancaster répond «C’est quelqu’un qui met toutes les chances de son côté!». Mettre toutes les chances du côté des enfants qui sont confiés à l’Institut Sainte-Agnès, c’est l’ambition de toutes les collaboratrices et collaborateurs, en partenariat étroit avec les parents et les familles.

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Livres

L a sélection du mois L’enfant et le savoir A l’échec scolaire on répond par des réformes, des classes de rattrapage. Rarement le problème est pris d’où il naît: de ce qui chez l’enfant rend l’apprentissage possible – son désir de savoir. Martine Menès nous explique comment apparaît et s’entretient le désir d’apprendre. Car il a une histoire, qui accompagne les grandes étapes du développement psychique de l’enfant. L’auteure, psychanalyste et psychothérapeute, ouvre des pistes particulièrement intéressantes pour relancer la réflexion sur l’aide qui doit être proposée à ceux qui acceptent mal de recevoir des autres – car apprendre, c’est aussi, et peut-être d’abord cela.

Andromaque Ce livre rassemble les chroniques de Michel Serres publiées dans le Monde de l’Education de 1997 à 1999. Une collaboration qui, comme le souligne le philosophe, s’est interrompue sur une question de feu: les rapports entre laïque et religieux. Les textes proposés abordent des thématiques variées: la question de l’identité avec la suggestion d’un nouveau passeport rassemblant les aptitudes changeantes, l’évolution de l’enseignement, le pouvoir de la littérature, la place de l’histoire, la société pédagogique en lien avec la société de communication, etc. Ce petit livre passionnant invite à une vaste réflexion sur l’éducation.

construire des situations pour que les élèves s’impliquent dans leur travail scolaire, régulent et contrôlent euxmêmes leurs apprentissages. Il explique précisément «comment ça marche» quand on apprend et comment l’enseignant peut aider à ce que cela «marche mieux» pour chaque élève, et face à l’ensemble des objectifs et des programmes. Charles Hadji. Comment impliquer l’élève dans ses apprentissages. L’autorégulation, une voie pour la réussite scolaire. Paris: ESF, 2012.

Michel Serres. Andromaque, veuve noire. Paris: L’Herne, 2012. a Citation extraite de l’ouvrage «Sans nous en apercevoir, nous vivons, en matière de connaissances, des temps si nouveaux que mieux vaut réfléchir aux tuyaux qu’aux programmes et aux contenus. Les manières déterminent les matières.»

Comment impliquer l’élève dans ses apprentissages

Martine Menès. L’enfant et le savoir. D’où vient le désir d’apprendre? Paris: Seuil, 2012 (préface de Serge Boimare). a Citation extraite de l’ouvrage «La faculté d’apprendre dépend de la façon d’enseigner. Ce qui se transmet est avant tout le désir et le goût de la recherche, ce qui suppose que le maître en fasse preuve. Et le meilleur moteur est la curiosité spontanée de l’enfant.»

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A l’école – les professeurs le savent bien – nul ne peut apprendre à la place de quiconque, pas plus les mathématiques que la natation… Mais nul ne peut apprendre, non plus, sans l’appui de ceux et celles qui savent déjà. Voilà un paradoxe sur lequel bute traditionnellement l’enseignement, et voilà les deux affirmations qui, mises ici en perspective, ouvrent la voie d’un renouvellement radical des pratiques pédagogiques. En prenant appui, de manière très informée et concrète, sur les travaux internationaux concernant les apprentissages, Charles Hadji nous montre, en effet, comment les enseignants peuvent créer les conditions et

a Citation extraite de l’ouvrage «L’important est d’aider chacun à devenir de plus en plus autonome, sans qu’il soit besoin de tomber dans une espèce de religion de l’autonomie.»

De l’éducation Et aussi • Sylvie Neeman & Ingrid Godon. Quelque chose de grand. Genève: La Joie de lire, 2012 (à partir de 6 ans). • Germano Zullo – Albertine. Ligne 135. Genève: La Joie de lire, 2012 (à partir de 5 ans). • Thierry Beaufort. 40 exercices ludopédagogiques pour la formation. Savoir impliquer les apprenants. Paris: ESF, 2012 (1re édition en 2007).

Jean Jaurès est surtout connu pour le rôle qu’il a joué dans l’histoire du socialisme français, de l’Affaire Dreyfus à ses plaidoyers pour la paix en passant par ses efforts d’unification du mouvement socialiste. Sa réflexion sur l’éducation est moins souvent évoquée. L’anthologie publiée dans la collection «Essais» des éditions du Seuil réunit les

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principaux discours que Jaurès a consacrés à l’école et offre l’occasion de lire de nombreux articles écrits pour les enseignants, jamais réédités depuis près d’un siècle. Elle introduit à une véritable philosophie politique de l’éducation, républicaine et socialiste. Jean Jaurès. De l’éducation. Paris: Seuil, 2012. Edition établie par Catherine Moulin, Madeleine Rebérioux, Gilles Candar, Guy Dreux et Christian Laval.

connaissances nouvelles sur les effets concrets de chaque système éducatif. Des informations qui portent une lumière crue sur nos choix pour l’école. Georges Felouzis et Samuel Charmillot. Les enquêtes PISA. Paris: PUF (collection Que sais-je?), 2012. a Citation extraite de l’ouvrage «Les enquêtes PISA sont à la fois le résultat et le moteur d’un processus de globalisation de l’éducation qui constitue probablement un changement majeur en matière scolaire au tournant du XXIe siècle.»

Les médias en Suisse Cet ouvrage, conçu sous la forme d’un aide-mémoire, propose un panorama riche et accessible des principales composantes du système médiatique en Suisse. La presse, le cinéma, la radio, la télévision, Internet, mais aussi les jeux vidéo et la publicité sont décortiqués, de leur création à leurs développements les plus récents. Gianni Hayer, Mix & Remis. Les médias en Suisse. Lausanne: LEP, 2012. a Citation extraite de l’ouvrage «Quiconque ne rattache pas le problème scolaire ou plutôt le problème de l’éducation à l’ensemble du problème social, se condamne à des efforts ou à des rêves stériles.» Discours du 30 septembre 1906 à propos de l’éducation post-scolaire.

Les enquêtes PISA Cet ouvrage propose une véritable enquête sur les enquêtes PISA pour montrer les apports réels de ce programme international et en souligner les limites. Car si PISA n’est pas exempt de biais et outrepasse souvent la simple analyse pour promouvoir de «bonnes politiques», les deux auteurs (Georges Felouzis est professeur à la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation de l’Université de Genève et Samuel Charmillot, doctorant, y travaille comme assistant) démontrent qu’il apporte néanmoins quantité de données inédites et de

a Citation extraite de l’ouvrage «L’arrivée d’Internet a entraîné une révision de la classification des médias. Pour certains auteurs, il existe ainsi une division entre le one-to-one (le téléphone, par

Les livres présentés dans cette rubrique sont disponibles à la Médiathèque Valais. www.mediatheque.ch

exemple), le one-to-many (la télévision, par exemple) et le many-to-many (Internet).»

Préparer et monter des spectacles Dans la continuité du livre Animer des ateliers théâtre, cet ouvrage propose cinq pièces autour de thèmes littéraires ou historiques: la légende du roi Arthur, la vie de Molière, les contes du monde, les fables de la Fontaine et la mythologie. Chaque pièce s’accompagne de divers ateliers destinés à maîtriser des techniques théâtrales et à aborder tous les aspects de la création scénique.

La suggestion d’une enseignante «Bitcher» et intimider à l’école, ça suffit! Cet ouvrage à l’accent québécois s’adresse en priorité aux élèves qui vivent des situations difficiles d’intimidations, menaces, racket, etc. Les boucs émissaires sont parfois traumatisés pour la vie. Ce guide leur montre les solutions possibles et les mesures efficaces pour désamorcer les conflits et s’en sortir. Cet ouvrage est aussi fort intéressant pour les enseignants et les parents. En effet, les nombreux témoignages permettent de comprendre le vécu des jeunes, de précieux conseils favorisent la détection des signes avant-coureurs. L’auteure nous rappelle qu’agir rapidement et à bon escient est primordial afin que l’agression psychologique cesse. Marthe Saint-Laurent. «Bitcher» et intimider à l’école, ça suffit! Béliveau éditeur, 2011. Daphnée Constantin Raposo, enseignante

Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Décembre 2012

Sophie de Moustier. Préparer et monter des spectacles. 8/12 ans. Paris: Retz, 2012 (avec CD Rom). a Citation extraite de l’ouvrage «Une fois le thème du spectacle déterminé, il est fortement conseillé d’organiser et de planifier son spectacle en se fixant des objectifs concrets pour chaque séance.»

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Revue de presse

D ’un numéro à l’autre Education

L’Unesco lance un cri d’alarme Le nombre des enfants scolarisés dans le monde ne progresse plus, selon l’Unesco. Dans le cadre des Objectifs du millénaire pour le développement, 164 pays s’étaient pourtant engagés à ce qu’en 2015, tous les enfants puissent aller à l’école. Depuis 2000, la planète semblait sur la bonne voie. Or, en matière éducative, et compte tenu de la démographie galopante de certains pays, sous la stagnation, c’est la régression qui guette. Pour relancer l’élan, le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, vient de créer «Education First». Le Temps (17.10)

Enseignement au Québec

L’anglais au primaire Les Québécois ont reçu un choc lorsque la ministre de l’Education, Marie Malavoy, a évoqué la possibilité que l’enseignement de l’anglais langue seconde dans les écoles francophones du Québec soit repoussé aussi tardivement qu’à la 4e ou 5e année du primaire. Mme Malavoy a fait valoir qu’un tel changement est nécessaire afin d’améliorer la qualité des compétences langagières des élèves en français. Il n’existe aucune preuve scientifique probante permettant d’étayer ses craintes. Au contraire, un nombre considérable de données scientifiques démontre que les jeunes enfants ont la capacité d’acquérir le langage de façon innée et naturelle. Le Soleil (18.10)

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Formation

Les mirages des universités privées De nombreux étudiants étrangers se laissent chaque année attirer par les universités privées genevoises, qui font du caractère international de la ville leur atout numéro un et n’hésitent pas à l’afficher en grosses lettres sur leur site internet. Le canton compte 21 établissements de ce type sur un total de plus de 230 écoles privées, le record absolu en Suisse. Certaines filières jouissent d’une notoriété mondiale, d’autres sont plus obscures. Or le contrôle exercé sur ces hautes écoles laisse à désirer. La compétence en la matière revient aux cantons. Dans la plupart, les universités privées sont considérées comme de simples entreprises et ne sont soumises à aucune autorisation spéciale. A Genève, elles doivent obtenir l’aval du Département de l’instruction publique (DIP) pour s’implanter. Mais les critères à respecter sont très larges. La Loi sur l’instruction publique (LIP) stipule uniquement que ces établissements ne doivent pas enfreindre «l’ordre public, les bonnes mœurs et l’hygiène». Largeur.com (29.10)

Education américaine

Système en perte de vitesse Si l’Amérique peut se targuer d’abriter les meilleures universités de la planète, elle connaît de sérieux problèmes de formation aux échelons inférieurs. Elle devra réformer son système d’éducation si elle entend rester compétitive. Dans sa dernière étude économique sur les Etats-Unis publiée à la fin juin, l’OCDE met l’Amérique en garde contre une tendance qui se renforce depuis trois décennies. Le système éducatif américain n’arrive plus à former suffisamment d’étudiants prêts à entamer des études universitaires. De plus, pour des raisons souvent financières dues à la hausse spectaculaire des frais universitaires, près de la moitié des étudiants américains n’achèvent pas leurs études. Le Département américain de l’éducation fournit des statistiques préoccupantes: 74% (en mathématiques) et 62% (en lecture) des Américains de 15 ans ont un niveau insuffisant à la fin de l’école obligatoire. Le Temps (30.10)

Décrochage scolaire

Comment le prévenir Le décrochage scolaire n’est pas un phénomène nouveau. Il est même moins fréquent qu’il y a 10 ou 20 ans. Pourtant, on en parle plus que jamais. C’est sans doute à cause des outils qui existent maintenant pour le prévenir et des nombreuses recherches qui sont faites sur la question. Pierre Potvin, professeur associé à l’Université du Québec à Trois-Rivières en psychoéducation, vient tout juste de faire paraître son premier ouvrage de référence sur la question: Prévenir le décrochage scolaire: Mieux comprendre la réussite ou l’échec scolaire de nos enfants et adolescents. La recherche a permis d’identifier quatre types de jeunes à risque de décrocher. Il y a ceux qui ont des problèmes de motivation et d’intérêt. Il y a ceux qui ont des problèmes de comportement qui les amènent à être exclus de la classe, voire de

l’école à un certain point. Il y a ceux qui vivent des symptômes de dépression, souvent associés à un vécu familial ou personnel difficile. Finalement, il y a ceux qui ont des comportements antisociaux, c’est-à-dire qui consomment ou vendent de la drogue, font du vandalisme et éprouvent des problèmes avec la justice. Le Nouvelliste.Ca (30.10)

Université à distance

Le Valais leader en Suisse Grâce à l’engagement décisif du Canton du Valais ainsi que des autorités de Brigue et de Sierre, le Valais se profile comme le leader des études universitaires à distance en Suisse. Avec son système combinant cours online, séances en présence et coaching personnalisé, Unidistance offre la possibilité de suivre des études académiques et continues tout au long de la vie. Ces études à distance sont une solution pour un nombre croissant de personnes ayant un emploi, une famille ou une mobilité réduite. Et la formule séduit: en vingt ans, le nombre d’étudiants a bondi de 266 à 2216 personnes. L’institution, reconnue par la Confédération, propose des cursus soit dans ses propres facultés, soit en collaboration avec des universités partenaires étrangères. Le Nouvelliste (30.10)

Ecole privée

Géant anglophone venu de Dubaï Gems World Academy, dont le siège est à Dubaï, se présente comme «le plus grand groupe d’écoles privées du monde» et s’installe dans le bassin

Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Décembre 2012


lémanique. Ce nouveau venu espère accueillir en septembre 2013 une première volée de 400 élèves, à Etoy, sur la côte vaudoise. Mais le bâtiment en cours d’achèvement est prévu pour un millier d’élèves. L’enseignement, avec l’anglais comme langue principale, doit dispenser à terme le baccalauréat international (IB). La concurrence va se jouer sur la qualité des infrastructures ou des prestations (Gems propose de garder les enfants jusqu’à 19 h) plutôt que sur les prix. Le Temps (1.11)

Apprentissage

Il fait peur aux parents Pour beaucoup de parents romands, «matu» est souvent synonyme de réussite, alors qu’apprentissage rime avec échec. Même si la réalité est toute autre, puisque l’apprentissage est une formation solide qui permet de faire des ponts avec d’autres filières, les stéréotypes ont la vie dure. Pour les parents, la matu est souvent synonyme de sécurité, et l’apprentissage basique est devenu péjoratif aujourd’hui. L’idée que la voie de l’apprentissage ferme des portes à vie est en outre tenace, alors que le CFC ouvre la voie vers des formations complémentaires. Le Matin (3.11)

Formation Neurosup

son corps qu’il travaille le plus, à coup sûr, il répondrait «Mes jambes». Et si l’école était un sport? Quelle partie des élèves devrait être musclée? Le cerveau, bien sûr. Il découvre qu’il existe une science nouvelle méconnue, la neuroéducation (ou neuropédagogie). Ou comment s’appuyer sur le fonctionnement du cerveau pour changer la manière d’enseigner. Sur son temps libre, et entièrement à ses frais, il monte un site Internet, édite des DVD et commence à former des collègues. Le Nouvel Observateur (8.11)

Dépression

Les enseignants plus exposés? Selon le Pr Roland Jouvent, psychiatre, chef du service de psychiatrie adultes à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière et professeur à l’Université Pierre et Marie Curie (Paris VI): «Les enseignants ont une surcharge émotionnelle et cognitive évidente. Leur capacité attentionnelle, pour le contrôle du groupe, est plus sollicitée que dans d’autres professions. Mais ce n’est pas leur métier qui les expose plus à la dépression, c’est plutôt le phénomène quantitatif qui joue. Dit autrement, s’ils avaient 10 élèves par classe, ils y seraient moins exposés.» @vousnousils (9.11)

Maroc

De l’analphabétisme à l’illettrisme L’analphabétisme concerne les personnes n’ayant jamais fréquenté l’école, et qui ne comprennent pas le langage écrit ni le calcul. L’illettrisme concerne les personnes scolarisées pendant 5 ou 6 ans, n’ayant rien retenu et qui ont perdu la maîtrise de la lecture et de l’écriture ainsi que du calcul. Au Maroc, l’analphabétisme a subi un net recul, tandis que l’illettrisme augmente dans des proportions alarmantes, 50% des élèves quittent l’école après 5 ou 6 ans, sans acquis. Actuellement tout le monde est conscient de la dégradation du système éducatif. L’école est un lieu d’ascension sociale et de valorisation personnelle, en formant des citoyens autonomes, capables de faire face aux problèmes économiques de la vie courante. Mais l’école marocaine n’en est pas encore là. AllAfrica: Libération (9.11)

L’école ailleurs

Vive les «neuroprofs»

L’école au Liban

Tout seul dans son coin, un prof de maths lorrain a inventé une méthode pour aider les élèves en difficulté. Son secret? Les faire jouer avec leurs neurones. Eric Gaspar, un simple prof de maths, quadragénaire, enseignant dans un lycée de Lunéville, est parti, d’un constat tout bête: si l’on demandait à un coureur cycliste quelle est la partie de

Quelque 7500 enfants syriens sont inscrits dans les écoles libanaises, un chiffre qui devrait doubler en cours d'année. Ils sont des milliers à avoir fui la violence de la guerre en Syrie. Ils peinent parfois à suivre le cursus libanais, une grande partie des élèves ayant raté la dernière année scolaire en Syrie en raison du manque de ressources et surtout en l'absence d'enseignants syriens. Dans ces écoles, petits Libanais et Syriens ne suivent pas toujours les cours ensemble, notamment en raison des différences de programmes scolaires. Les matières scientifiques sont enseignées en français ou en anglais au Liban, et en arabe en Syrie. Des cours de remise à niveau leur sont ainsi proposés. L’Orient le jour (8.11)

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Atelier

Yoga à l’école Le projet a démarré il y a trois ans à l’école primaire des Francs-Bourgeois à Paris. «La directrice constatait que beaucoup d’enfants étaient stressés, avec des maux de ventre et de tête. Ils avaient du mal à se concentrer et cela avait un impact en classe. J’ai proposé un atelier yoga pendant six mois, et les résultats ont été si positifs, les enseignants tellement satisfaits que les cours se sont institués» raconte Ulrika Dezé, diplômée en sciences de l’éducation et fondatrice de Yogamini, une méthode ludique et pédagogique de yoga. Cette pratique à l’école dépend pour l’instant d’initiatives locales et spontanées d’enseignants en matière générale, qui ont été formés aux techniques de yoga ou de professeurs de yoga intervenant en milieu scolaire. Le Monde.fr (11.11)

Inde

Tablette à bas coût pour les étudiants L’Inde a lancé une nouvelle version de sa tablette informatique à très bas coût, encore moins chère et dotée d’une unité centrale plus rapide, vendue aux étudiants au prix défiant toute concurrence de 15 euros (1130 roupies). La tablette, qui dispose du système d’exploitation Androïd, a été développée en partenariat avec des instituts publics en technologies de l’information. Les 100’000 premières tablettes seront d’abord vendues aux étudiants en ingénierie avant d’être proposées à la vente dans les librairies universitaires. Environ 15’000 professeurs de 250 établissements supérieurs ont été formés à Aakash pour enseigner, a indiqué le ministère en charge du Développement des ressources humaines. La-Croix.com (12.11)

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CPVAL

R éforme structurelle dans CPVAL La réforme structurelle de la prévoyance professionnelle lancée en 2011 vise à renforcer la surveillance, à imposer aux responsables des Caisses des exigences plus strictes et à accroître la transparence dans la gestion des Caisses de pension, contribuant ainsi à la prévention des abus. Comment cette réforme importante du 2e pilier a-t-elle touché CPVAL?

Dispositions liées à la transparence et à la gouvernance Pour faire face aux demandes vis-àvis de la transparence et de la gouvernance, de nouvelles exigences concrètes ont été introduites dans le règlement de placement et d’organisation de la Caisse en ce qui concerne l’intégrité et la loyauté des personnes chargées de gérer ou d’administrer aussi bien notre Institution que sa fortune (bonne réputation, garantie d’une activité irréprochable et prévention des conflits d’intérêts). De plus, les actes juridiques passés par CPVAL avec des personnes proches seront dorénavant signalés et vérifiés par l’organe de révision. Ces dispositions prévoient également que les personnes et institutions travaillant pour la Caisse devront lui restituer tous les avantages financiers obtenus du fait de l’exercice de leurs activités. Elles n’auront pas le droit non plus de réaliser préalablement, simultanément ou subséquemment des opérations en bourse en ayant connaissance de transactions décidées ou prévues par CPVAL. Les frais administratifs devront être indiqués dans les comptes annuels de façon plus détaillée qu’aujourd’hui. Les dispo-

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Patrice Vernier

tion des traitements de l’Administration cantonale des finances qui sert à la détermination et à l’affectation des cotisations des assurés sera également auditée.

Système de contrôle interne SCI sitions de bonne gouvernance auront d’autant plus de poids que de nouvelles dispositions pénales ont été introduites dans la LPP.

Audit informatique Aussi bien le DFIS que notre organe de contrôle, l’Inspection cantonale des finances, ont effectué un audit de la nouvelle application informatique de la Caisse avec le soutien d’un mandataire externe. Considérant les enjeux et les risques liés au passage de la primauté de prestations à la primauté de cotisations ainsi que ceux liés au changement de l’application informatique de gestion de prévoyance, ces deux organes ont jugé essentiel qu’un tel audit soit réalisé. Par ailleurs, la qualité des données (intégralité et intégrité) du fichier SAP de la sec-

Dans le cadre de la réforme structurelle, CPVAL se doit de mettre en place «un contrôle interne adapté à la taille et à la complexité de l’institution de prévoyance» au plus tard pour la fin de l’année 2012. Pour ce faire CPVAL a recours à un partenaire externe dont l’expérience et la compétence dans de tels mandats ont été reconnues. Tous les collaborateurs de la Caisse ont été intégrés dans la démarche de mise en place du SCI. Sept ateliers de travail ont été prévus: Gouvernance de la Caisse, Placements et gestion de la fortune, Cotisations et prestations d’entrée, Prestations et versements anticipés, Charges administratives, Finances et rapport financier et enfin Technologie de l’information. L’approche se veut pragmatique et adaptée aux activités de la Caisse. Ce SCI devra être

En raccourci Cahiers pédagogiques

Apprendre au XXIe siècle Pour leur numéro 500, les Cahiers pédagogiques abordent une question d’avenir, à savoir apprendre au XXIe siècle. Coordonné par Patrice Bride et Nicole Priou, ce dossier, passionnant et surtout questionnant, est à dévorer de la première à la dernière page. www.cahiers-pedagogiques.com

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Mémento pédagogique

pérenne dans le temps et pouvoir s’adapter régulièrement aux changements et évolutions au sein de la Caisse.

Renforcement de la surveillance Les tâches de l’organe de révision, de l’expert en matière de prévoyance professionnelle et de l’organe suprême de l’institution de prévoyance, à savoir du Comité, sont décrites plus clairement. L’engagement de ces acteurs de premier plan s’en trouvera renforcé. Par ailleurs, et c’est là à nouveau une conséquence organisationnelle de la réforme structurelle, l’autorité de surveillance LPP doit désormais être indépendante de l’administration. De manière à satisfaire à cette exigence, les cantons de VD, VS, NE et JU ont créé un établissement autonome de droit public, chargé d’exercer la surveillance LPP sur les institutions de prévoyance dont le siège se trouve dans un des cantons partenaires. Par conséquent, la nouvelle autorité de surveillance pour CPVAL est l’Autorité de surveillance LPP et des fondations de Suisse occidentale dont le siège est à Lausanne. Une nouvelle réforme de plus en matière de prévoyance professionnelle et beaucoup d’aménagements et de systèmes de vérifications et de contrôles à mettre en place. Ces modifications impliquent un travail supplémentaire considérable pour les collaborateurs de la Caisse, qui plus est dans une année de changement de primautés et de consolidation d’une fusion. Je tiens sincèrement à remercier toutes ces personnes dont l’investissement pour une constante et systématique amélioration de la qualité des services de la Caisse est exemplaire. Les assurés de CPVAL apprécieront…

www.cpval.ch

A vos agendas Jusqu’au 6 janvier 2013 Centre d’exposition à Sion Exposition Edouard Vallet Du 6 octobre 2012 au 6 janvier 2013, le Musée d’art du Valais présente «Edouard Vallet. Dessins». Après «Made in: Identité et art contemporain», c’est la deuxième exposition satellite organisée en marge de la grande exposition temporaire «Welcome to Paradise: L’Ecole de Savièse, une colonie d’artistes au cœur des Alpes vers 1900» au Centre d’expositions de l’Ancien Pénitencier à Sion. www.musees-valais.ch 24-26 janvier 2013 Uni de Genève Colloque sur l’autonomie des écoles Colloque international sur l’innovation en éducation et formation du Laboratoire Innovation Formation Education (LIFE), à l’Université de Genève sur le thème:

«Des écoles autonomes? Rhétoriques de la gouvernance & Ambivalences des acteurs». Cf. p. 32. www.life2013.unige.ch 27.01.2013 Toute la Suisse Journée de la Mémoire de l’Holocauste En application d’une Déclaration des ministres de l’Education du Conseil de l’Europe, les directeurs cantonaux de l’Instruction publique ont décidé de déclarer le 27 janvier «Journée de la Mémoire de l’Holocauste et de la prévention des crimes contre l’humanité» dans les écoles des cantons. http://guides.educa.ch Du 15 au 24 mars 2013 dans les écoles francophones Semaine de la langue française et de la francophonie La 18e Semaine de la langue française et de la francophonie (SLFF)

proposera des activités pédagogiques étendues sur les mois de février et de mars. www.slff.ch 8 au 10 avril 2013 - Bienne Colloque traitant de l’intégration à l’inclusion De l’intégration à l’inclusion scolaire: regards croisés sur les défis actuels de l’école.

Ce colloque se déroulera du lundi 8 au mercredi 10 avril 2013 à la HEP-BEJUNE, à Bienne. www.hep-bejune.ch Du 22 au 26 avril 2013 dans les écoles romandes Semaine des médias 10e édition de la Semaine des médias à l’école, du 22 au 26 avril 2013. www.le-ser.ch

30 janvier 2013 - Sion: Conférence AVPEHP sur les HPI L’Association valaisanne des parents d’enfants à haut potentiel (AVPEHP) organise mercredi 30 janvier à 20 h sa traditionnelle conférence annuelle à l’aula du collège de la Planta à Sion. Les pièges de la dyslexie et de la dysorthographie chez les enfants à haut potentiel intellectuel (HPI), par Sophie Pohier et Sophie Furmaniak. Cette année, deux logopédistes venant du canton de Vaud, Sophie Pohier et Sophie Furmaniak, parleront des pièges de la dyslexie et de la dysorthographie chez les enfants HPI. En effet, si ces enfants sont souvent décrits comme étant de précoces et bons lecteurs, certains rencontrent des difficultés pour entrer dans le langage écrit. Pour cause, environ 30% des enfants HPI souffrent de dyslexie/ dysorthographie. Cette soirée sera donc l’occasion d’évoquer ces troubles encore trop souvent mal appréhendés dans le cadre particulier de l’enfant doué. www.avpehp.ch

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Formation

Formations spécifiques PER / 1-2P et 5-6P En lien avec l’introduction du Plan d’études romand (PER - www.plandetudes.ch) dans les degrés 1re - 2e et 5e - 6e primaires, les séances de formations spécifiques obligatoires sont organisées dès février 2013 pour les enseignants concernés par ces degrés. L’organisation de ces rencontres s’effectue par arrondissement scolaire. Trois séances (pour tous) sont prévues afin d’entrer plus précisément dans les divers domaines et disciplines du PER. Un temps sera également consacré à la présentation des nouveaux moyens d’enseignement qui seront introduits en parallèle. Séance 1 Généralités PER – nouveaux moyens Séances 2-3 Domaines - disciplines

Des informations complémentaires seront transmises par courriel (adresse professionnelle: prenom.nom@vs.educanet2.ch).

Horaires lundi - mardi - jeudi à 17 h 30 mercredi à 14 h

Nous vous remercions par avance de vous tenir au calendrier proposé. Si pour de justes motifs vous ne pou-

vez assister à une des séances prévues, nous vous prions d’avertir par mail julie.stanojlovic@admin.vs.ch et d’indiquer la séance qui vous convient. Pour toute autre information: christophe.germanier@admin.vs.ch

Lieu

Séance 1

Séance 2

Séance 3

Arr. I

1-2P 5-6P

EP Collège de l’Europe, Monthey CO Collombey-Muraz

Je 18.04 Ma 19.02

Ma 30.04 Je 07.03

Me 15.05 Me 20.03

Arr. II

1-2P 5-6P

Ecole primaire, Sembrancher

Me 10.04 Je 21.02

Je 25.04 Ma 05.03

Lu 06.05 Me 27.03

Arr. III

1-2P 5-6P

Ecole primaire, Saxon

Je 21.03 Lu 25.02

Lu 08.04 Me 13.03

Me 24.04 Ma 26.03

Arr. IV

1-2P 5-6P

CO des Collines, Sion

Lu 22.04 Me 27.02

Ma 07.05 Lu 11.03

Je 23.05 Ma 09.04

Arr. V

1-2P 5-6P

Ecole de Moréchon, Savièse CO Derborence, Conthey

Lu 25.03 Lu 04.03

Me 17.04 Je 21.03

Je 02.05 Je 11.04

Arr. VI

1-2P 5-6P

CO des Liddes, Sierre

Lu 11.03 Me 06.03

Me 27.03 Lu 25.03

Je 18.04 Ma 16.04

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Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Décembre 2012


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Examens

Primaire: infos relatives aux examens cantonaux 2013 Dates Mardi matin 4 juin 2013: Français – Expression écrite. Mercredi matin 12 juin 2013: Français 4P – Compréhension de l’oral Jeudi 13 et vendredi 14 juin 2013: Français (Compréhension de l’écrit –Structuration) et Mathématiques. Les examens cantonaux de 4P (6e Harmos) répondent aux objectifs du Plan d’études romand et aux progressions des apprentissages y relatives.

Par contre, les examens cantonaux de 6P sont conçus, comme par le passé, d’après les objectifs du fundamentum. Des informations plus précises sur les modalités de passation et d’organisation de ces épreuves vous seront communiquées au printemps 2013.

ment de la langue / structuration (technique de lecture, grammaire, conjugaison,…). Orthographe:

Français Rappel: la note de français est formée de deux composantes: 50% de communication (compréhension et expression) et 50% de fonctionne-

Nous rappelons que l’orthographe peut être évaluée de plusieurs manières: à travers un exercice de dictée dans la partie structuration,

Français: degré 4P

Français: degré 6P

Thèmes retenus pour l’expression Le texte qui relate: le témoignage d’une expérience vécue Le texte qui transmet des savoirs: l’article encyclopédique

Thèmes retenus pour l’expression Relater: le fait divers Argumenter: la lettre au courrier des lecteurs

Temps de passation des épreuves: 230 minutes Compréhension de l’écrit Compréhension de l’oral Expression écrite Structuration (dictée comprise dans cette partie)

Temps de passation des épreuves: 200 minutes Compréhension de l’écrit Expression écrite Structuration (dictée comprise dans cette partie)

Seuls les ouvrages de référence suivants sont à la disposition des élèves durant certaines épreuves: mémento dictionnaire tableaux de conjugaison (Bescherelle) Les moyens de référence sont à la disposition des élèves durant les épreuves suivantes: compréhension de l’écrit expression écrite structuration (1re partie) dictée Lors de la 2e partie de structuration, les élèves ne disposent d’aucun moyen de référence.

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dans des exercices de structuration, dans l’expression écrite, en situation dans certaines parties de l’examen (copie, transformation de phrases…).

Expression écrite: Les genres de texte retenus sont développés dans le moyen romand «S’exprimer en français». Pour l’expression écrite, deux thèmes sont proposés. Un seul de ces thèmes sera retenu pour l’épreuve annuelle.

Mathématiques Degré 4P Temps de passation des épreuves: 115 minutes. L’examen comprend 3 parties testant les objectifs de l’année, dont une de calcul.

Valise didactique «Eaux souterraines, karst et spéléologie» Connaissez-vous notre valise didactique sur les grottes? Un coup d’œil sous la surface ouvrira à vos élèves un monde fascinant! Comment les grottes se forment-elles? Que font les spéléologues? Répondez à ces questions et à beaucoup d’autres grâce à des jeux, des échantillons de pierres et bien plus encore. Des élèves de tous niveaux dès 10 ans pourront notamment observer la formation des stalactites avec les expériences disponibles dans la valise. Disponible en français et en allemand.

Plus d’informations: www.isska.ch

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Moyens de référence: aucun. Le matériel Polydron doit être à la disposition des élèves. Degré 6P Temps de passation des épreuves: 125 minutes. L’examen comprend 3 parties testant les objectifs de l’année, dont une de calcul. Moyens de référence: aide-mémoire mathématiques. Rappel: l’animation de mathématiques se tient à la disposition des enseignant-e-s qui souhaiteraient davantage d’informations. Service de l’enseignement

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Examens

C O: infos relatives aux examens cantonaux 2013 Dates Dès le lundi 3 juin 2013: expression orale (français - allemand) Mardi matin 4 juin 2013: français expression écrite Jeudi 13 et vendredi 14 juin 2013: épreuves écrites

EE

Rubriques

Genres de texte

3NI

- narrer - décrire

- le récit fantastique - le portrait psychologique

3NII

- narrer - argumenter

- le récit fantastique - le point de vue

Elle sera composée de 3 parties, dont chacune vaudra le ¼ de la note globale de l’examen cantonal 2013, et totalisera 60 points.

Partie 3. Structuration (25 minutes, 20 points)

Partie 1. Expression écrite (90 minutes, 20 points)

10 autres points de structuration seront en principe répartis dans les Partie 1 / Expression écrite et Partie 2 / Compréhension de l’écrit.

(EE)

Date: 4 juin 2013 L’épreuve portera sur l’un et/ou l’autre des rubriques et genres de texte annoncés ci-dessus.

Français – 3CO

Date: 14 juin 2013

Français 2 / Langue orale Date: dès le 3 juin 2013

Français 1 / Langue écrite

Partie 2. Compréhension de l’écrit (50 minutes, 20 points) (CE)

L’épreuve Français 1 de langue écrite 2013 portera sur les objectifs spécifiques du Programme provisoire 2003 qui font l’objet d’un apl ) et d’une mobilisaprentissage (° tion en situation (l).

CE

Expression orale (20 points)

(EO)

Date: 13 juin 2013 L’épreuve portera sur l’un et/ou l’autre des types et genres de texte annoncés ci-dessous.

Types de texte

Genres de texte

3NI

- poétique - explicatif

- le poème à forme fixe - le texte explicatif

3NII

- descriptif - théâtral

- le portrait psychologique - la comédie

L’épreuve Français 2 de langue orale 2013 portera sur les objectifs spécifiques du Programme provisoire 2003 qui font l’objet d’un apl ) et d’une mobilisaprentissage (° tion en situation (l). Elle totalisera 20 points et vaudra le ¼ de la note globale de l’examen cantonal 2013. Elle portera sur les types et genres de texte annoncés ci-contre. Remarque:

EO

Types de texte

Genres de texte

3NI

- argumentatif

- l’affiche publicitaire

3NII

- poétique

- le poème à forme fixe

Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Décembre 2012

Des informations complètes sur le contenu et le déroulement des épreuves de Langue orale seront transmises aux enseignant-e-s au printemps 2013.

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Allemand

Structure de l’examen et pondération (CECR A1-A2+-B1) (tableau page 47) Plan d’études: répartition des unités (tableau ci-dessous) Organisation L’examen oral se déroulera en 2 phases: Hören: un ou plusieurs types de message; durée maximale 30 minutes environ. Sprechen: deux élèves en interaction et deux examinateurs (10 minutes de passation et 10 minutes de préparation). La prise de notes, sous forme de mots-clés, pendant la préparation est autorisée. Quelques rappels toutefois: L’examen écrit se compose de 2 parties (Lesen + Schreiben) et se déroule sur 50 minutes. La partie «FA» est intégrée dans le Schreiben. Annonce des thèmes Pour les 1CO l’examen porte sur les thèmes abordés en 1CO uniquement. Pour les 3CO, l’examen porte sur les thèmes abordés en 2CO et 3CO.

Le temps total maximum réservé à cet examen reste à 125 minutes (50’ + 75’). Un ou deux exercices de recherche, intégrant en particulier la visée 1 du plan d’études (cf. p.6 du PEVS 03) seront présents dans l’épreuve. Un compte rendu de ces recherches sera demandé aux élèves. En principe, les épreuves seront ainsi présentées:

Mathématiques 3CO I / II: Comme les années précédentes, l’examen cantonal de mathématiques du CO comportera deux parties.

1re partie 50 minutes (avec calculatrice, sans aide-mémoire) 2e partie 75 minutes (avec calculatrice et aide-mémoire)

Allemand: plan d’étude: répartition des unités 1CO

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Examen sciences 1CO

Examen sciences 1CO 2013 L’examen cantonal de sciences 2013 en 1CO portera sur les thèmes de la répartition annuelle cantonale du PER. L’examen durera 75 minutes, sans document ni matériel à disposition. La proportion des thèmes est donnée par la table de spécification: 25% pour l’objectif MSN35 (démarche scientifique) 10% pour l’objectif MSN36 (phénomènes naturels et techniques) 34% pour l’objectif MSN 37 (corps humain)

geni@l A1/ E7-E15 niveau 1

geni@l A2/ E11-E15, B1/ E1+ E3 + E4 + E5

niveau 2

geni@l A2/ E8-E15

3CO

L’animation des mathématiques (Hervé Schild) se tient à votre disposition pour tout complément d’information.

31 % pour l’objectif MSN38 (diversité du vivant) Service de l’enseignement

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Allemand: structure de l’examen et pondération (CECR A2-A2+-B1) Hören Compréhension orale (C.O) Compétences réceptives (HO-LE)

Sprechen Expression orale (E.O)

Compréhension globale et détaillée

Lesen Compréhension écrite (C.E)

Schreiben Expression écrite (E.E)

Comprendre, interpréter ou décoder un ou plusieurs types de message

Questions/réponses en français Plusieurs types de message Compétences productives (Spr-Sch-FA)

Trois parties: A: production individuelle

critères d’évaluation définis précisément (CECR) (A1-A2-B1)

Distribution des points 3CO

Ecrire/répondre à un message. Rédiger un discours simple (semi-dirigé)

B: interaction, communication: questions-réponses

1CO: rédaction d’un petit texte semi-dirigé et construction de phrases dirigées

C: items d’interaction; tâche commune avec fiche de consignes 15 points

15 points

10 points

ORAL: 30 POINTS (60%) Distribution des points 9e (1CO)

12.5 points (25%)

10 points

ECRIT: 20 POINTS (40%)

12.5 points (25%)

12.5 points (25%)

12.5 points (25%)

TOTAL: 50 POINTS 1CO = A1-A1+

3N1 = A2+B1

3N2 = A2

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2008 / 2009 N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin 2009 / 2010 N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars

Infos 2008-2009 Les évolutions de l’école Informatique-mathématiques Les outils de l’évaluation La gestion des élèves difficiles Expérimenter le savoir Le temps de l’école A l’école de l’interculturalité Briser les idées reçues sur l’école

N° 8 mai N° 9 juin

Infos 2009-2010 Droits de l’enfant - Citoyenneté Structuration de la langue - de la pensée La verticalité (1/2) La verticalité (2/2) Les personnes ressources de l’Ecole valaisanne (1/2) Les personnes ressources de l’Ecole valaisanne (2/2) L’humour à l’école Entraide... entre pairs

2010 / 2011 N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin

Infos 2010-2011 Quantité et/ou qualité Sciences, techniques, technologies Eveil / réveil de la curiosité Comprendre le monde environnant Dyslexie, dysorthographie... Les 10 ans de la HEP-VS Réussite scolaire et… norme L’image de l’enseignant

2011 / 2012 N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin

Eclairage 2011-2012 Métier d’élève Les intelligences multiples en classe Le début du cycle 1 L’école entre tradition et modernité Les utopies pédagogiques La robotique en classe Capacités transversales Approche concrète de l’EDD

2012 / 2013 N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre

Eclairage 2012-2013 Harcèlement entre pairs Lectures en partage

N° 7 avril

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Apprendre c’est transformer ses façons de penser le monde.» Jean-Pierre Astolfi

En raccourci A.N.A.E. - Hauts potentiels

Force ou faiblesse? La revue de l’Approche neuropsychologique des apprentissages chez l’enfant (A.N.A.E.) consacre un dossier à l’identification des aptitudes des HP pour les aider à développer leurs talents. Avec des contributions intéressantes, dont celles de Jérôme Saltet et d’André Giordan. www.anae-revue.com Swisstopo

Jeu avec tirage au sort L’Office fédéral de topographie swisstopo lance un jeu en ligne destiné aux classes des degrés primaire et secondaire. Ce jeu aux applications multiples poursuit des objectifs pédagogiques à mettre en œuvre dans les cours de géographie, d’histoire, de mathématiques et de langues étrangères. Toutes les classes qui auront touché au but à l’issue de la chasse au trésor remporteront un kit contenant plusieurs exemplaires de la carte nationale de leur région et pourront participer au grand tirage au sort. www.schatz-karte.ch/fr Mieux apprendre

Site relooké Le site de Bruno Hourst, sur le mieux apprendre en tirant le meilleur parti de ses ressources, a fait peau neuve. Alors si vous êtes curieux d’en savoir plus, notamment sur les intelligences multiples… http://mieux-apprendre.com

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fait parler de vous!

Résonances La revue Résonances, qui fait suite à L’Ecole valaisanne parue de 1956 à 1988 et à L’Ecole primaire publiée de 1881 à 1956, est éditée par le Département de l’éducation, de la culture et du sport (DECS). Edition, administration, rédaction DECS/SFT - Résonances Rue de Conthey 19 - Case postale 478 - 1951 Sion Tél. 027 606 41 59 - www.vs.ch/sft > Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne Rédaction Nadia Revaz - nadia.revaz@admin.vs.ch - Tél. 079 429 07 01 Photographe Jacques Dussez

Pour vos annonces:

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Conseil de rédaction Florian Chappot, AVEP - http://avep-wvbu.ch Daphnée Constantin Raposo, SPVAL - www.spval.ch Elodie Lovey, CDTEA – www.vs.ch/scj Adrienne Mittaz, AVECO - www.aveco.ch Zoe Moody, HEP-VS - www.hepvs.ch Stéphanie Mottier Fontannaz, AVPES - www.avpes.ch Marie-Josée Reuse, Ass. Parents - www.frapev.ch Parution Le 1er de chaque mois, sauf janvier, juillet et août. Délai de remise des textes Délai pour les textes: 5 du mois précédant la parution. Abonnements Cf. encadré séparé ISSN 2235-0918

Abonnement annuel (9 numéros) Tarif contractuel: Fr. 30.– Tarif annuel:

Fr. 40.–

Prix au numéro: Fr. 6.–

Vous pouvez vous abonner et effectuer vos changements d’adresse en passant directement par les formulaires en ligne sur www.vs.ch/sft > Résonances, mensuel de l’Ecole valaisanne. Cela peut aussi se faire par courriel (resonances@ admin.vs.ch) ou par courrier DECS-SFT, Résonances, rue de Conthey 19, case postale 478, 1951 Sion. Site Résonances Sur www.vs.ch/sft > Résonances, vous avez aussi la possibilité de consulter les archives de la revue ou de commander un numéro à l’unité via le magasin en ligne.

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Données techniques Surface de composition: 170 x 245 mm Format de la revue: 210 x 280 mm Impression en offset en noir et une teinte vive, photolithos fournies ou frais de reproduction facturés séparément pour les documents fournis prêts à la reproduction. Délai de remise des annonces Délai pour les annonces: 15 du mois précédant la parution. Régie des annonces Schoechli impression & communication SA - Technopôle 3960 Sierre - Tél. 027 452 25 25 - info@schoechli.com Impression - Expédition Schoechli impression & communication SA - Technopôle 3960 Sierre - Tél. 027 452 25 25 - info@schoechli.com



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