Créativité & Logique (1/2)
No 7 - Avril 2008
Impressum Résonances
Données techniques
La revue Résonances, qui fait suite à L’Ecole valaisanne parue de 1956 à 1988 et à L’Ecole primaire publiée de 1881 à 1956, est éditée par le Département de l’éducation, de la culture et du sport (DECS).
Surface de composition: 170 x 245 mm Format de la revue: 210 x 280 mm Impression en offset en noir et une teinte vive, photolithos fournies ou frais de reproduction facturés séparément pour les documents fournis prêts à la reproduction.
Edition, administration, rédaction DECS/SFT - Résonances Rue de Conthey 19 - Case postale 478 - 1951 Sion Tél. 027 606 41 59 - www.vs.ch/sft > Les domaines du SFT > Publications pédagogiques
Rédaction
Parution Le 1er de chaque mois, sauf janvier, juillet et août.
Délai de remise des textes et des annonces Délai pour les textes: 5 du mois précédant la parution. Délai pour les annonces: 15 du mois précédant la parution.
Nadia Revaz - nadia.revaz@admin.vs.ch
Abonnements Conseil de rédaction Claude Barras-Paris, Ass. parents Fabio Di Giacomo, HEP-Vs Stéphane Vaucher, AVPES Daphnée Constantin Raposo, SPVal Jean-François Dorsaz, CDTEA David Moret, AVEP Béatrice Rogéré Pignolet, AVECO
Tarif annuel: Fr. 40.– / Prix au numéro: Fr. 6.– Tarif contractuel: Fr. 30.– Tél. 027 606 41 59 - resonances@admin.vs.ch
Régie des annonces Schoechli impression & communication SA - Technopôle 3960 Sierre - Tél. 027 452 25 25 - info@schoechli.com
Impression, expédition Photographe Jacques Dussez
Schoechli impression & communication SA - Technopôle 3960 Sierre - Tél. 027 452 25 25 - info@schoechli.com
D oux mélange logico-créatif Etes-vous créatif ou logique? Intuitif ou rationnel? Cerveau droit ou cerveau gauche? Privilégiez-vous la pensée créatrice ou critique? Etes-vous du côté des idées ou de celui du raisonnement? Plutôt intéressé par la culture ou plutôt par la nature? Souvent les tests «psychologiques» veulent montrer que l’on a forcément une dominance mentale, laissant sousentendre que le doux mélange entre compétences imaginatives et analytiques est de l’ordre de l’impossible. Et pourtant, les deux vont très bien ensemble et se complètent à merveille dans l’interaction. Le ou est à transformer en un et. Inutile de dire que la créativité n’est pas seulement associée aux arts et la logique aux mathématiques ou à la philosophie? Toute activité mentale est concernée par ce double processus. Et si l’école a un rôle fondamental à jouer dans la stimulation et l’exercice du potentiel logico-créatif de chaque élève, c’est aussi parce que le monde du travail a particulièrement besoin de personnes ayant ces compétences à parts, à peu près, égales. Ce n’est donc pas un hasard si les outils de la créativité-logique, comme la «tempête sous un crâne» (brainstorming ou remue-méninges) ou les «cartes heuristiques» (mind-mapping ou cartes mentales), sont actuellement enseignés dans le monde de l’entreprise, même si l’imagination est encore dans les faits souvent bridée, au profit des normes. Cette dernière fait peur parce qu’elle représente la nonmaîtrise, alors qu’elle est indispensable à l’innovation et peut se nicher partout ou presque. Pendant longtemps, il y avait une certaine suffisance à s’afficher matheux ou artiste par exemple, alors qu’il n’y a pas d’antagonisme entre les deux. L’inventivité, doublée de raisonnement, n’est pas et ne doit pas être réservée aux seuls génies. Elle est
( Résonances - Avril 2008
Nadia Revaz
nécessaire à tous, car chacun peut ajouter une touche d’originalité et d’organisation logique dans son activité. Aujourd’hui, peut-être à cause de la complexité du réel contemporain, on perçoit mieux la nécessité de la complémentarité de ces deux ingrédients. Enfin, ce constat est valable pour ceux qui veulent lutter contre le risque de la pensée unique et faire reculer les différentes formes de plagiat, pas seulement commerciaux s’entend. L’équilibre entre logique et créativité se construit par maillages successifs. L’imagination permet de faire des détours sur le chemin de la pensée, mais implique une certaine souplesse face aux idées qui surgissent. En classe, si l’enseignant exerce le double regard, il peut mieux encourager ses élèves à faire des allers-retours entre ces deux approches de la connaissance. L’imagination est motivante tandis que la logique facilite la compréhension, dès lors pourquoi s’en priver? De plus, la construction commune de la pensée, via le débat notamment, constitue un enrichissement collectif. Et c’est sans supplément disciplinaire: il s’agit juste d’un état d’esprit à privilégier. L’école a davantage été le vecteur de la logique et il serait naturellement faux de vouloir carrément inverser la donne. Par contre, il y aurait un réel intérêt pour la société dans son ensemble, qu’elle intègre davantage et surtout mieux les deux formes d’intelligence dans leur échange dynamique à l’intérieur de chaque domaine scolaire. Il semble qu’elle en prenne le chemin, avec un intérêt croissant pour les intelligences multiples… en théorie du moins, car ce n’est bien évidemment pas forcément facile à mettre en pratique. Reste que des petites astuces pédagogiques permettent d’oser l’aventure en classe.
1
S ommaire
N. Revaz
logico-créatif Doux mélange
1
4-16 Ecole et musée Rencontre Livres La langue de chez nous Education musicale ICT
17 18 20 21 24 26
Musée d’Art: nouveau catalogue pour une nouvelle collection - E. Berthod Echange de classe Laupen-Martigny: match retour - N. Revaz La sélection du mois - Résonances Faire entrer dans la classe des régionalismes? - M. Moix Comédie pédagogique en 3 actes - B. Oberholzer et J.-M. Delasoie ABC: en avant la musique - D. Roh
ICT Publication Education physique Environnement Recherche Projets pédagogiques Carte blanche
Sciences Chiffre du mois CRPE Mémento Revue de presse Economie familiale
40 41 42 43 44 46
28 30 32 34 36 37 38
Nomades du web: dans le sillage du Web2.0 - L. Confortola Alexandre Buysse, explorateur de l’envers du jeu théâtral - N. Revaz Absentéisme et éducation physique - L’équipe d’animation Trois parcours de l’eau - S. Fierz Etude genevoise de l’impact de la «classe relais externe» - SRED/NR Expo autour de Ramuz au CO de Crans-Montana - S. Doriot Galofaro Concours de robotique: une classe d’EPP raconte - La classe PP19
Jours du gène: visites de laboratoires pour les étudiants - Gen Suisse Effectifs et prévisions d’élèves pour le Valais romand - SFT Révision de la LPP: enquête auprès des assurés - P. Vernier A vos agendas - Résonances D’un numéro à l’autre - Résonances Economie familiale: échos de la rencontre du 11 mars - R. Bircher May
J+S Kids dans le cadre du sport scolaire facultatif - c/NR Les dossiers de Résonances
2
47 48
Résonances - Avril 2008
)
Créativité & Logique (1/2) Dans cette première partie de dossier sur la créativité et la logique,
4
L’imagination au pouvoir? J.-M. Zakhartchouk
7
Créativité et résolution de problèmes L.-O. Pochon
12
Les complémentarités entre pensées critique et créatrice M. Gagnon et A. Herriger
15
De la créativité à l’école à la création d’entreprise N. Revaz
16
La bibliographie de la Documentation pédagogique E. Nicollerat
plusieurs auteurs permettent de lancer la réflexion avec un cadrage théorique et la mise en évidence de quelques outils (cartes mentales, remue-méninges…) utiles. La deuxième partie (à suivre dans le numéro de mai) sera axée sur les témoignages et les astuces pratiques.
10
La pédagogie de la créativité pour innover dans la société F. Cuénoud
L ’imagination au pouvoir? «Il suffit pour ça d’un peu d’imagination» chantait Charles Trenet. L’imagination, l’inventivité, la créativité ne suffisent certainement pas pour résoudre les questions auxquelles l’école est confrontée: ennui des élèves et manque d’appétence pour les savoirs, difficultés de compréhension, inefficacité de tant de cours fussent-ils bien préparés, selon toutes les règles de la didactique et de la cohérence disciplinaire. Il n’y a pas de solution miracle et sortir des sentiers battus ne garantit pas d’arriver à bon port. Mais est-on bien sûr d’avoir «tout essayé» comme le disent ces conservateurs qui, «revenus de tout», ne voient pas ce qu’ils pourraient faire de plus pour faire travailler leurs élèves? On a peu essayé l’imagination pédagogique, justement! C’est pour moi toujours une source d’étonnement de voir combien règne une grande inhibition dans le milieu enseignant qui interdit d’aller vers des solutions non orthodoxes, vers des démarches ou dispositifs un peu originaux, de faire un peu plus appel à l’hémisphère droit du cerveau1.
La créativité des élèves doit commencer par la créativité des enseignants. En fait, si j’ai démarré cette contribution par une référence à l’imagination des enseignants, ce n’est pas pour rien. Car on ne peut envisager un développement de la créativité des élèves sans commencer par nous-mêmes. L’imagination peut être source de motivation, mais plus encore un facteur important d’efficacité pédagogique, mais il faut pour cela créer des conditions favorables. Et une des tâches de la formation des enseignants doit être justement de la faire émerger, de lever les interdits qui engluent les pratiques pédagogiques dans la routine et la répétition.
Quelques pas de côté J’ouvre ma boîte à idées et je livre ici quelques pistes pour y parvenir: Et si on commençait le cours par une énigme, un mystère plutôt qu’en annonçant les objectifs ou en se perdant dans un trop long préambule? Et si on utilisait davantage le jeu2 (jouer à se poser des questions, à prendre des rôles de personnages historiques, à inventer un jeu de société en rapport avec des situations romanesques, à imaginer l’interview de personnages célèbres, dans toutes les matières)?
4
J.-M. Zakhartchouk
Et si on transformait un lourd exposé impersonnel, qui frise trop souvent la simple compilation de documents, grâce au couper-coller, en demandant à ce que tel personnage ou tel objet de savoir se présente à la première personne («bonjour, je suis la Galerie des Glaces de Versailles, et je vais vous raconter mon histoire», «bonjour, je suis une hirondelle et chaque année je quitte la France pour la lointaine Amérique»3.) Et si on utilisait le hasard pour former des groupes, pour donner la parole en classe, pour construire un conte? (tirages au sort) Et si on s’entraînait davantage à trouver des liens originaux, des passerelles entre la culture classique et les cultures de nos élèves, en récupérant les goûts des élèves pour la publicité ou la musique moderne? J’ai proposé nombre de «ruses pédagogiques» dans mon ouvrage Transmettre vraiment une culture à tous les élèves4 et je voudrais surtout montrer que plus on s’exerce à en trouver, plus on en trouve «naturellement». Cela va des rapprochements inattendus entre telle trame populaire et telle œuvre classique à l’invention de publicités pour tel roman ou tel tableau. Et si on organisait davantage de moments de travail fondés sur la pensée divergente, où le but serait de trouver des solutions originales à un problème, des solutions qui ne sont pas toutes prêtes? Des exemples: trouver des titres d’articles accrocheurs, fondés par exemple sur des jeux de mots pour une brochure écrite par la classe; inventer des solutions mathématiques non orthodoxes; inventer des règles d’un sport imaginaire; jouer à l’uchronie en Histoire: qu’est-ce qui aurait pu se passer si…(si Napoléon était mort au siège de Toulon en 1799, si l’Armée française avait empêché Hitler de réarmer la Rhénanie en 1934, etc5.), bon moyen pour revenir ensuite à la vérité historique tout en s’interrogeant sur la part du hasard dans les événements…
Le dossier en citations Rôle de la motivation intrinsèque «Les recherches sur la créativité ont montré qu’une très grande motivation intrinsèque reposant sur une fascination pour les données d’un problème constitue l’une des principales sources de créativité.» Gottlieb Guntern. Les 7 règles d’or de la Créativité. L’imagination au cœur de l’entreprise. Paris: éd. Village mondial, 2001.
Résonances - Avril 2008
)
Un collègue, Patrick Rehaut, avait un jour formulé «dix petits principes de fonctionnement» à usage des pédagogues6 et l’un d’eux était: «De deux voies choisir la plus large: quand j’hésite sur la démarche à suivre, la consigne à donner, je choisis la plus ouverte, celle qui donne un maximum de degrés de liberté.» Il me semble que c’est là un principe sain, ce qui ne veut pas dire que dans un grand nombre de cas il ne faille pas choisir une voie royale, un passage obligé, une façon plus cadrée et plus structurée pour apprendre. Mais le cours déductif règne tellement en maître qu’on est loin d’avoir exploité les ressources de démarches différentes, des chemins écartés et des itinéraires verts. C’est tout le mérite de dispositifs spécifiques comme les Itinéraires de découverte ou les Travaux personnels encadrés que de permettre à des enseignants d’oser essayer d’autres façons de faire. Amener des élèves à construire une exposition sur le soleil et la lune faisant sa place aux jeux de mots, au conte étiologique ou aux légendes, à élaborer un site web sur l’idée européenne, à fabriquer un cadran solaire, à réaliser les livres de bord des grands navigateurs du XVIe siècle ou à écrire des Haïkus lors d’une sortie géologique au bord de la mer: autant d’exemples riches et féconds de ce qui peut être fait durant ces moments privilégiés où on a le temps de travailler en projet sur le long terme. Mais le risque est de confiner la création à des dispositifs spécifiques: ceux-ci ne deviennent intéressants que s’ils sont bancs d’essai, tremplins vers une mise en œuvre de l’inventivité pédagogique dans la classe ordinaire.
( Résonances - Avril 2008
L’imagination doit faire partie des «bases» communes La mise en place, en France, du socle commun des connaissances et compétences, peut être pour la créativité une menace ou une chance7. Menace si l’on pense que l’essentiel est de faire acquérir les «bases» à coup de répétitions, de dictées et d’exercices, l’imagination étant un luxe, voire un obstacle. Et qu’elle est réservée aux élèves qui s’en sortent et qui eux seuls échapperont à un austère labeur qui bannit toute fantaisie et toute sortie des voies. Chance si au contraire on pense que pour atteindre le si ambitieux objectif de faire réussir tous les élèves, en prenant forcément en compte leurs différences, leurs manières d’apprendre, leurs besoins, il faut aller vers plus d’individualisation, plus de différenciation et aussi plus d’inventivité pédagogique. La nécessaire pédagogie différenciée qui découle de cette nouvelle finalité de l’enseignement ne peut exister dans la réalité que si elle parvient à articuler deux modalités, qui se complètent tout en étant en tension l’une par rapport à l’autre: d’un côté, des dispositifs rigoureux, avec des fonctionnements pensés rationnellement qui amènent à travailler sur des points essentiels, grâce à des progressions précises,
5
de l’autre, un recours permanent à des solutions originales, à des détours, dans le refus du prêt-àpenser pédagogique. Mais si on y regarde bien, n’oublions surtout pas que la créativité a besoin de règles, qu’elle se développe d’autant mieux qu’elle s’appuie sur des contraintes. Il suffit de penser aux jeux d’écriture se déployant à partir de contraintes inductrices, ou aux variations musicales à partir de schémas de départ plutôt stricts. Il s’agit aussi de savoir accueillir la nouveauté, la solution à laquelle on n’avait pas pensé, pas aveuglément, mais comme un possible, qu’on n’écarte pas trop vite. Lorsque le sauteur en hauteur Fosbury, en 1968 à Mexico, bouleversa à la surprise générale, sa discipline en remportant la médaille d’or grâce au saut vers l’arrière (depuis appelé «fosbury flop»), inaugurant ce qui allait devenir une nouvelle orthodoxie, il y eut de l’audace, celle qui bouscule les certitudes de l’habitude et du «on a toujours fait comme ça». C’est un peu cet esprit-là qu’on pourrait développer à l’école.
Notes Je sais que la distinction cerveau gauche/cerveau droit est de plus en plus contestée par les neurosciences, mais – et cela arrive souvent en pédagogie - elle peut avoir une vertu pragmatique tout en étant non fondée scientifiquement, comme le font remarquer les auteurs de Comprendre le cerveau: naissance d’une science de l’apprentissage, Centre pour la recherche et l’innovation dans l’enseignement, Publications de l’OCDE (www.sourceocde.org/enseignement).
1
2
Cahiers pédagogiques «le jeu en classe», n°448, www. cahiers-pedagogiques.com/numero.php3?id_article=2751.
3
Je fais allusion ici à des projets que j’ai menés dans mon collège autour de Versailles ou autour des «migrateurs» en interdisciplinarité.
4
CRDP d’Amiens et CRAP-Cahiers pédagogiques.
5
Je fais allusion à une des branches les plus fascinantes de la science-fiction. J’ai fait construire pour ma part à mes élèves de quatrième un récit uchronique (tourné vers le futur) intitulé Cassandre 2092 autour du réchauffement climatique. Cela a été une expérience passionnante.
6
Paru dans le dossier des Cahiers pédagogiques: «quelle pédagogie pour le lycée» n°376.
7
Voir le dossier en ligne des Cahiers pédagogiques: «le socle commun, mais comment faire?» www.cahiers-pedagogiques.com/article.php3?id_article=3402.
l’ a ut eu r
( 6
Jean-Michel Zakhartchouk. Enseignant et membre de la rédaction des Cahiers pédagogiques. Auteur de Transmettre vraiment une culture à tous les élèves, CRDP d’Amiens, 2006.
Le dossier en citations L’école et la réalité multisensorielle du cerveau «Loin de s’exclure, les deux cerveaux s’harmonisent. Dans le traitement des données, cette complémentarité conduit à une structure émergente au fonctionnement encore plus performant. Ce mode de fonctionnement original n’a pas encore été pris en compte par l’éducation, qui privilégie exclusivement le cerveau gauche, alors qu’elle aurait tout intérêt à promouvoir la réalité multisensorielle du cerveau et favoriser la créativité. L’éducation artistique devrait être prépondérante dans la petite enfance, sans disparaître ensuite. Loin d’être une perte de temps, elle favoriserait les activités analytiques.» André Giordan. Apprendre! Paris: Belin, 1999.
La Méthode Disney «La Méthode Walt Disney (ou Stratégie Walt Disney) est une méthode de créativité qui se base sur le jeu de rôle par laquelle une ou plusieurs personnes considèrent et examinent un problème selon trois points de vue. Les rôles sont définis ainsi: Le Rêveur qui est subjectivement orienté et enthousiaste, se tient toutefois à un jugement pratique, à une idée ou à une analyse. Le Réaliste prend un point de vue pragmatiquepratique, développe des plans d’activité et examine les étapes de travail nécessaires, mécanismes et conditions. Le Critique provoque et examine les normes des autres. L’objectif est une critique constructive et positive qui aide à identifier les sources d’erreurs possibles. Cette méthode peut être appliquée aussi bien à un individu qu’à des groupes. Elle est particulièrement utile, s’il s’agit de concrétiser et tout à la fois d’organiser des objectifs et des visions. Dans la programmation neurolinguistique (NLP), la méthode Walt Disney est utilisée comme technique de créativité pour un projet concret et fait partie des modèles de stratégie de programmation neurolinguistique.» http://fr.wikipedia.org/wiki/Méthode_Walt_Disney (site consulté le 7.03.08)
Résonances - Avril 2008
)
C réativité et résolution de problèmes
L.-O. Pochon
thématicien Hadamard a également évoqué cette combinatoire dans son ouvrage classique sur la psychologie de l’invention en mathématique4. «Inventer c’est choisir», dit-il, tout en admettant que le hasard peut intervenir notamment dans un processus de sélection qui peut se produire dans l’insconscient.
Selon certains points de vue, l’activité de résolution de problème, la créativité et l’acte d’apprendre sont trois facettes d’un même fonctionnement cognitif. Ce rapprochement mériterait d’être mieux étudié et exploité dans l’enseignement.
Ne serait-il pas intéressant de mettre ces méthodes de créativité dans la liste des ressources disponibles?
Apprendre Selon le psychologue de l’éducation Robert M. Gagne5, la résolution de problèmes représente le niveau supérieur des activités d’apprentissage: deux ou plusieurs règles acquises précédemment se combinent pour produire une nouvelle capacité qui dépend d’une règle d’ordre supérieur.
Créer La notion de créativité, toute auréolée d’invention, d’imagination, de découverte, voire de fantaisie, est vraisemblablement une des plus intrigantes activités humaines, mais aussi une des plus délicates à définir et à étudier. Plusieurs courants de pensées, philosophiques, psychologiques comme de sciences dites «exactes», se sont attachés à cadrer cette faculté à travers des travaux qu’il serait vain de vouloir décrire et analyser en quelques lignes mais dont Wikipédia rend bien compte.
L’expression résolution de problèmes est moins mystérieuse. Elle n’en demeure pas moins tachée d’ambiguïtés, même si elle reste limitée aux seuls domaines mathématique ou scientifique. Dans le domaine mathématique, impossible de manquer l’ouvrage bien connu de G. Polya3 où la résolution de problèmes se présente comme une activité qui fait appel à un certain nombre d’opérations bien définies qu’il s’agit de combiner judicieusement. Le ma-
( Résonances - Avril 2008
Illustration extraite de Invention Highway © Compedia.
Résoudre des problèmes
Ce rapprochement est d’un intérêt certain. Il conforte les options pour l’enseignement mathématique adoptées par les moyens d’enseignement en usage en Suisse romande qui font largement appel à la résolution de problèmes.
(
Arthur Koestler a longuement disserté sur l’acte de création à travers sa célèbre trilogie1 avec des propositions qui ont été reprises et théorisées dans l’ouvrage éponyme2. Sa thèse ne manque pas de séduction. Selon lui, l’acte de création est le processus qui sous-tend à la fois la découverte scientifique, l’inspiration comique et l’originalité artistique. Il consiste à mettre en relation deux ou plusieurs idées (par collision, fusion, confrontation) relevant de sphères différentes.
Ainsi, ce choix de références amène à constater que créativité et résolution de problème reposent sur un même principe combinatoire qui permet de mettre ensemble des entités existantes pour créer du neuf. De plus, il relie ces deux activités à un processus d’apprentissage, troisième larron qui complète le binôme initial.
La tâche est de programmer le robot pour qu’il arrange les verres dans un ordre donné. Cette situation s’apparente au jeu de la grenouille.
7
Toutefois, cette option ne va pas sans difficultés de mise en pratique au quotidien. Des solutions ne seraient-elles pas à trouver du côté des méthodes qui proposent un apprentissage à résoudre des problèmes de façon raisonnée et systématique.
Des méthodes pour apprendre Parmi les méthodes de développement de la créativité, la méthode TRIZ6 mérite d’être signalée dans la mesure où elle se trouve mêlée au courant théorique développé par l’école russe de psychologie dont des éléments intègrent les théories actuelles de l’apprentissage. La recherche qui a conduit à cette méthode part de l’hypothèse qu’il existe des principes universels à la base des innovations créatrices et que ces principes peuvent être identifiés, codifiés, exposés et réutilisés pour favoriser les processus d’invention. La méthode TRIZ offre donc une façon systématique de recherche de solutions plutôt qu’une technique (pouvant être considérée comme complémentaire), telle que le «brainstorming», basée sur la génération d’idées en mode aléatoire. La méthode est relativement complexe et plutôt adaptée aux problèmes technologiques. Des approches simplifiées et plus «génériques»7 ont été proposées qui reposent sur quelques principes et «outils de pensée» de base. Ces approches dérivées ont permis d’effectuer des adaptations pédagogiques de la méthode générale. Par exemple, certains problèmes de recherche d’aire par découpage et recollage sont à relier à «l’outil de pensée» dit «de la division».
Le dossier en citations Remue-méninges et pensée divergente «Le principe du remue-méninges est que la production et l’évaluation des idées sont distinctes. Dans la résolution de problèmes collective, chaque personne est encouragée à avancer autant d’idées que possible sans crainte d’être critiquée. Cela favorise la pensée divergente. Le remue-méninges sur réseaux informatiques est particulièrement profitable car la peur d’être évalué y est minimisée. Ce n’est qu’à la fin d’une séance de remue-méninges que les idées sont reconsidérées et évaluées. Au fur et à mesure que des idées sont librement avancées, un effet de stimulation croisée intéressant se produit: les idées d’un participant font surgir des idées chez les autres.» www.goulet.ca/pdf/action.pdf
8
Le «brainstorming» est basé sur la génération d’idées en mode aléatoire, alors que la méthode TRIZ propose une façon systématique de recherche de solutions.
Ces méthodes sont utilisées dans plusieurs écoles, japonaises et russes notamment8. Des CD-Rom9 présentent quelques-uns des principes et «outils de pensée» à l’intention d’un large public (malheureusement la plupart du temps anglophone).
Qu’en faire? Ces méthodes présentent l’intérêt de favoriser un apprentissage systématique à résoudre des problèmes. Elles sont donc susceptibles d’offrir une certaine sécurité aux enseignants et aux formateurs. Elles permettraient vraisemblablement d’organiser des progressions didactiques non seulement selon les notions mathématiques (ou scientifiques) en présence, mais aussi selon les opérations intellectuelles mises en œuvre. Il est vrai que, dès les programmes de CIRCE III, une description des compétences à développer par et pour l’activité de résolution de problèmes existe. Ces descriptions n’atteignent toutefois pas le degré de systématique et de hiérarchisation des méthodes que l’on peut qualifier de «scientifiques».
Précaution Toutefois, les méthodes dérivées de TRIZ ne semblent pas avoir donné lieu à des recherches de validation «externes». Leur large utilisation montre que «ça marche» sans que l’on puisse déterminer si les résultats positifs observés sont à mettre sur leur compte ou sont dus à d’autres facteurs. Le lien avec des méthodes diverses d’auto-formation, les ateliers de raisonnement logique, etc., seraient également à établir. Par ailleurs, la proposition de relier étroitement création, résolution de problème et processus d’apprentissage est certainement trop réductrice. Du point de vue des ap-
Résonances - Avril 2008
)
prentissages, le théoricien de l’activité Engeström10 s’oppose au lien simpliste établi entre créativité combinatoire, processus de création et apprentissage, en des termes qui ne sont pas étrangers à tout praticien expérimenté. La théorie de l’apprentissage qu’il préconise utilise un modèle de l’activité plus large dans lequel créer, comme résoudre un problème, c’est avant tout répondre à un sentiment de déséquilibre (au sens piagiétien du terme), à une «inquiétude». De plus, les mises en commun qui permettent de faire «mûrir» les solutions sont plus largement prises en compte dans cette théorie.
Notes 1
Ces ouvrages ont paru en français aux éditions Calman-Lévy au milieu des années soixante, il s’agit de: Les somnambules, Le cri d’Archimède et Le cheval dans la locomotive.
2
Koestler, A. (1987). The Act of Creation. London: Arkana (first published by Hutchinson & Co. 1964).
3
Polya, G. (1957). How to solve it. Princeton, NJ: Princeton University Press. Cet ouvrage a paru en français sous le titre Comment poser et résoudre un problème et est régulièrement réédité. Polya développe ses idées de façon plus large et plus technique dans d’autres ouvrages.
4
Hadamard, J. (1975). Essai sur la psychologie de l’invention dans le domaine mathématique. Paris: Gauthier-Villars. (1945, Princeton University Press)
5
Gagne, R. M. (1977). The conditions of learning. (4nd ed.). New York: Holt, Rinehart & Winston, Inc. (1e edition 1965).
6
Acronyme, en russe de «Teoria Rischenia Izobretatelskij Zadatch» (théorie de la résolution inventive de problèmes).
7
Parmi celles-ci, la méthode ASIT (Advanced Systematic Inventive Thinking).
8
www.triz-journal.com
9
Ceux édités par Compedia en 2003 sous le titre «Puzzling mysteries and creative solutions», par exemple. Certains jeux informatisés pourraient également être utilisés dans ce but.
10
Engeström, Y. (1987). Learning by Expanding: An Activity Theoretical Approach to Developmental Research. Helsinki: Orienta-Konsultit Oy. L’ouvrage peut être consulté en ligne: http://lchc.ucsd.edu/MCA/Paper/Engestrom/expanding/toc.htm (consulté: février 2008).
Conclusion Malgré l’aspect un peu naïf de certaines propositions, à l’heure où les moyens d’enseignement font une large part à la résolution de problèmes, ne serait-il pas intéressant de mettre ces méthodes de créativité dans la liste des ressources disponibles? Elles pourraient pour le moins commencer par fournir des thèmes de recherche en vue d’adaptation et de validation, recherches qui pourraient être menées dans les HEP. L’usage de supports informatiques à ce propos, constituerait une manière originale d’utiliser le matériel installé dans les établissements scolaires.
l’ a ut eu r
(
Luc-Olivier Pochon Institut de recherche et de documentation pédagogique (IRDP), Neuchâtel.
D ans la boîte à outils de la créativité et de la logique Créer pour apprendre
Creativite.net
François Cuénoud. Apprentissage et créativité. Créer pour apprendre. Lausanne: LEP (Loisirs et pédagogie), 2005. Ce livre présente les figures de la créativité, rassemble quantité de citations et contient une très riche bibliographie commentée sur le sujet.
Le site creativite.net est consacré à l’émergence de la pensée créative des individus et au développement du potentiel créatif des équipes pour innover en entreprise ou au sein des organisations. Une rubrique, accessible gratuitement, présente quelques techniques de la créativité: • Technique du Brainstorming / Remue-Méninges: Trouver des idées avec la technique d’Alex Osborn • Technique associative: Mind Mapping et la Mind Map de Tony Buzan • Technique analogique: Six chapeaux d’Edward de Bono • Technique aléatoire: Dodécaèdre de Roger Von Oech • Technique du concassage: SCAMPER: Liste de questions d’Alex Osborn et d’Eberle www.creativite.net
Etre créatif Articles et sites web conseillés sur le site de Pétillant®. www.petillant.com/rubrique12.html
Cartes mentales Logiciel gratuit. www.mindomo.com
( Résonances - Avril 2008
ASIT Sur ce site, il y a une petite présentation vidéo de la méthode ASIT (Advanced Systematic Inventive Thinking). www.innovez.eu
9
L a pédagogie de la créativité F. Cuénoud
pour innover dans la société
Toute théorie dotée de quelque complexité ne peut conserver sa complexité qu’au prix d’une recréation intellectuelle permanente.
nairement reproduit et conforte le modèle social antérieur plutôt que de favoriser l’innovation sociale.
Edgar Morin, Eduquer pour l’ère planétaire, Balland, 2003
Le processus de créativité consiste, on l’aura compris, à remettre en cause l’ordre établi des choses, à butiner hors des autoroutes de la pensée unique, à valoriser l’imaginaire… Pour développer la créativité à l’école, il faut donc donner à l’enseignant la liberté de susciter temporairement le désordre en engageant un véritable dialogue avec l’apprenant. Pratiquement, pour mettre en œuvre la créativité, il s’agit d’utiliser un processus en trois temps, abondamment décrit par les théoriciens de la créativité:
Afin d’alimenter les deux fonctions essentielles à leur développement (la production et la création), les sociétés ont le plus souvent clivé et mis en valeur deux populations considérées comme différentes: les producteurs, individus auxquels on demande d’écouter, d’apprendre, d’obéir, de reproduire, de suivre, de ne pas remettre en cause, de ne pas changer (bref, le gros du troupeau…) et les créateurs, groupe social dans lequel on trouve les artistes, les savants, etc. Pour parvenir à cette discrimination, l’école a toujours valorisé de manière évidente, un modèle de pensée essentiellement réductionniste. Or, un système éducatif ne peut espérer développer des personnes créatives en cultivant une pédagogie de la transmission et de la passivité. Pour former des sujets engagés dans un projet de créativité, l’éducation doit elle-même devenir un processus qui favorise la prise de risques et la liberté. L’esprit n’y suit plus une voie linéaire, il s’aventure vers le territoire du rêve et de l’imaginaire, il s’attarde à la réflexivité, il fait l’école buissonnière… Les méthodes classiques d’enseignement ne développent pas la créativité. En effet, comme l’a abondamment montré la sociologie de l’éducation, l’école ordi-
(
Innover à l’école permet ensuite de le faire dans la société et dans le monde professionnel en particulier.
10
Le processus de la créativité consiste à butiner hors des autoroutes de la pensée unique. Dans un premier temps, il s’agit de déconstruire la logique existante, de se déprogrammer, de s’extraire de son conditionnement. Classiquement, on tentera de casser le problème en variant les angles d’approche de ce dernier. On pratiquera ici les associations d’idées. Les schémas heuristiques constituent par exemple ici une méthode très efficace, fondée sur des rencontres forcées entre associations d’idées éloignées du point de départ. Dans un deuxième temps, il s’agit de produire un matériau imaginaire, lié au problème par un lien non logique. On utilisera à cet effet des techniques projectives. Elles consistent à se projeter dans le problème, ou projeter le problème sur un support visuel. Dans un troisième temps, on visera à produire un résultat concret. On reprend en général tout le matériel produit précédemment et on reconsidère cette production par rapport au problème de départ en essayant de trouver un lien. Le principe de la créativité c’est de faire se rencontrer des informations étrangères logiquement l’une à l’autre et de faire jaillir une création par suite du choc de cette rencontre. Pour ce faire, il s’agit de créer les conditions possibles d’une telle rencontre.
Résonances - Avril 2008
)
Quelques perspectives
Prochains dossiers:
Les pédagogies actives
Les pédagogies constructivistes Les pédagogies inspirées du constructivisme piagétien sont elles aussi centrées sur le processus de jaillissement de la créativité. Il est évident par exemple qu’un travail de nature socio-constructiviste, utilisant la variété des représentations, la mobilisation des conflits cognitifs et la dynamique émotionnelle du groupe
Le dossier en citations Mention de la créativité dans les finalités de la CIIP L’Ecole publique assume des missions d’éducation et de transmission de valeurs sociales. En particulier elle assure la promotion: a) du respect des règles de la vie en communauté; b) de la correction des inégalités de chance et de réussite; c) de l’intégration dans la prise en compte des différences; d) du développement de la personnalité équilibrée de l’élève, de sa créativité et de son sens esthétique; e) du développement du sens de la responsabilité à l’égard de soi-même, d’autrui et de l’environnement, de la solidarité, de la tolérance et de l’esprit de coopération; f) du développement de la faculté de discernement et d’indépendance de jugement.
Déclaration de la Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin relative aux finalités et objectifs de l’Ecole publique du 30 janvier 2003 (www.ciip.ch).
( Résonances - Avril 2008
Mai: Créativité & logique (2/2). Juin: L’école en route vers le développement durable. constitue à cet égard un moyen très performant de stimuler le potentiel créatif des individus. Les pédagogies cognitivistes Plus récemment, la nécessité d’une pensée créative n’a pas échappé aux cognitivistes. Pour résoudre un problème par exemple, on sait aujourd’hui que la stimulation et la production de connaissances conditionnelles nécessitant une production créatrice d’hypothèses et l’invention de solutions, constitue une étape absolument essentielle. En d’autres termes, ne pas donner à l’apprenant l’occasion d’exprimer (et donc en quelque sorte d’inventer par le langage) sa propre réalité, c’est lui interdire l’accès à la possibilité de comprendre cette dernière.
Conclusion La mise en place d’une pédagogie de la créativité permet d’intégrer à peu près tout ce que les sciences de l’éducation nous ont apporté depuis leur émergence… Nous y retrouvons en effet les principaux modèles valorisant la participation active et créatrice de l’élève au processus d’apprentissage: le mouvement de l’Ecole nouvelle; l’approche phénoménologique; les approches socio-humanistes inspirées de la psychologie sociale; la pédagogie critique; les paradigmes constructiviste et cognitiviste ainsi que la pensée réflexive. N’est-ce pas une priorité aujourd’hui car comment pourrait-on innover dans notre société (et peut-être aussi relever le défi de sauver la planète…) si l’on n’a pas appris dès le plus jeune âge à inventer? La pensée complexe englobe, dans sa conception de la méthode, l’expérience de l’essai. L’essai, comme expression écrite de l’activité pensante et de la réflexion, est la forme qui s’accorde le mieux à la pensée moderne. Edgar Morin, Eduquer pour l’ère planétaire, Balland, 2003
( l’ a ut eu r
Les pédagogies actives (que l’on songe par exemple à Freinet) ont toujours mis en avant l’importance de la créativité dans l’acte d’apprentissage (que l’on songe à la pratique du texte libre ou au développement de projets coopératifs par exemple, sans parler évidemment de toutes les activités proprement ouvertes sur la pratique créative - expression créatrice par exemple). L’apprenant y est mis, dès son plus jeune âge, dans les conditions d’exprimer son avis, de débattre avec ses camarades, de multiplier les expressions de son individualité sous toutes ses formes. Surtout, il y est accueilli par le système scolaire comme un être singulier et respecté dans cette singularité. C’est à partir de cette dernière, qu’il trouvera d’ailleurs la confiance en lui nécessaire à développer une pensée autonome et pleinement créative.
François Cuénoud Dr en sciences sociales et pédagogiques, enseignant, coach et formateur d’adultes. Il anime des séminaires de développement de la créativité ainsi que des ateliers d’analyse des pratiques enseignantes en Suisse romande. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont le dernier est: L’entreprise apprenante, Ed. LEP, 2007 en collaboration avec Carole Gollut. francois.cuenoud@fcfc.ch
11
L es complémentarités entre M. Gagnon - A. Herriger
pensées critique et créatrice
Le développement de la pensée devrait être l’une des visées fondamentales de l’éducation d’aujourd’hui, et ce à tous les niveaux d’enseignement. En effet, comme le soulignent avec justesse Rey (1996) et Perrenoud (2000), il n’est de connaissances réelles que si elles peuvent être convenablement mobilisées à l’intérieur d’une situation afin d’agir efficacement. Or, pour cela, il est nécessaire d’amener les élèves à s’engager dans des pratiques réflexives, puisque c’est à partir de ces pratiques qu’ils pourront juger avec pertinence du recours à une connaissance en situation.
La pratique de la philosophie à l’école contribue au développement de la complémentarité des pensées. Par ailleurs, il semble que la pratique constitue un excellent moyen pour développer la pensée des élèves, c’est-à-dire en les conduisant à penser par eux-mêmes. En fait, apprendre à penser, c’est d’abord s’exercer à penser. A cet égard, engager régulièrement les élèves dans des pratiques critiques et créatrices (Lipman, 2003) représente une condition sine qua non au développement de leur autonomie de pensée, et ces pratiques seront d’autant plus signifiantes qu’elles se construiront socialement. De là découle non seulement la nécessité, pour les élèves, d’être mis au défi de penser, mais également et surtout de penser ensemble.
Philo avec les enfants et les ados: séminaire et conférence Mathieu Gagnon et Alexandre Herriger animeront un séminaire de formation à la pratique de la philosophie avec les enfants et les adolescents du 22 au 25 mai 2008 à Epinassey, près de Saint-Maurice (pour tous renseignements: tél. 021 824 22 94 ou 078 756 44 35, e-mail: alexherriger@gmail.com). Mathieu Gagnon donnera aussi une conférence intitulée «Quand l’école prépare à la vie: le modèle de la philosophie avec les enfants» à la Haute Ecole pédagogique de Fribourg le 28 mai 2008 à 18 h, dont l’entrée est libre.
12
Il ne faudrait cependant pas conclure que chaque fois que les élèves sont appelés à penser ensemble, ils développent nécessairement leurs pensées critique et créatrice. Guidés par des interventions ciblées, les élèves doivent être activement engagés dans un processus de recherche dans lequel ils seront appelés à juger sur la base de critères solides, à évaluer, à porter une attention particulière aux contextes, à proposer de nouvelles idées, à chercher des alternatives, à formuler des hypothèses… Dès lors, l’enseignant sera appelé à considérer attentivement les processus, c’est-à-dire les manières dont les élèves s’y prennent pour organiser leurs recherches. En s’engageant dans des recherches communes, les élèves sont appelés à mobiliser leurs pensées critique et créatrice. Nous pourrions dire d’ailleurs qu’à l’intérieur de tels processus, la pensée critique et la pensée créatrice s’appellent réciproquement: c’est par l’apport de chacun de ces modes qu’il devient possible de progresser dans la recherche. Une recherche sans pensée critique serait aveugle, alors que sans pensée créatrice, elle serait fade. Les complémentarités entre pensée critique et créatrice ont été posées par de nombreux auteurs, dont Paul (1990), Lipman (2003) et Daniel (2005). Lipman considère d’ailleurs ces deux modes de pensée comme des composantes essentielles de son modèle de la pensée multidimensionnelle, modèle organisé selon un rapport constant entre les pensées critique, créatrice et attentive. Selon lui, toute pensée engagée dans une recherche commune doit faire appel à l’un ou l’autre de ces modes. En ce sens, il dira que par la pensée attentive, nous touchons à la dimension sociale de la recherche; que par la pensée créatrice, nous touchons à la question de l’originalité, de l’initiative et du sens; alors qu’avec la pensée critique prévalent les idées de cohérence, de rigueur et d’évaluation. Quant à Daniel (2005) elle insiste sur le fait qu’une recherche ne peut être qualifiée de critique que dans la mesure où elle fait appel à des pratiques créatrices. Selon elle, les pensées critique et créatrice sont des composantes essentielles des processus de recherche, en ce sens où la première s’inscrit davantage dans une perspective convergente, alors que la seconde «effectue des “percées cognitives” dans une perspective divergente
Résonances - Avril 2008
)
d’évolution et de renouvellement» (2005, p. 97-98). Sans ce dialogue entre pensée critique et pensée créatrice, aucune recherche ne serait véritablement possible. Ces quelques indications nous permettent d’entrevoir comment, dans la littérature, la pensée critique et la pensée créatrice sont envisagées de manière complémentaire. Si la pensée critique conduit à formuler des jugements appréciatifs, en tant que l’un de ses modes propres est celui de l’évaluation, elle le fait la plupart du temps en prenant appui sur des mouvements cognitifs initiés par une pensée créatrice. Dit autrement,
Le dossier en citations Les 7 règles d’or de la créativité 1. Commencer par déréguler les mentalités. 2. Préférer la diversité à la spécialisation. 3. Là où le soleil de culture est bas, même les nains ont une ombre de géant. 4. Tu imagineras! 5. Les questions soi-disant futiles sont en fait les plus subtiles. 6. Qui rit nuit à sa patrie (syndrome suisse). 7. Un flux d’informations optimal engendre un courant créatif. Gottlieb Guntern. Les 7 règles d’or de la Créativité. L’imagination au cœur de l’entreprise. Paris: éd. Village mondial, 2001.
( Résonances - Avril 2008
la pensée critique conduit à formuler des jugements, alors que la pensée créatrice tente d’établir des liens entre ces jugements, liens qui devraient être examinés à nouveau de manière critique, c’est-à-dire par une évaluation critériée. C’est en quoi la pensée créatrice est dite autotranscendante par Lipman, puisqu’elle dépasse le cadre du donné pour créer un nouveau souffle à la recherche (entre autres par l’identification d’alternatives), et que la pensée critique est dite autocorrectrice, car elle prend appui sur les idées nouvelles pour réorganiser le champ des représentations antérieures, qu’elles soient individuelles ou collectives. En ce sens, les pensées critique et créatrice ne peuvent se construire de manière isolée, mais doivent travailler de concert afin de progresser efficacement dans la recherche, notamment en proposant des perspectives divergentes et en évaluant dans quelle mesure ces perspectives peuvent être considérées pertinentes selon le contexte. Précédemment, nous indiquions que le développement des pensées critique et créatrice gagnait à être envisagé sous l’angle d’une recherche commune à l’intérieur de laquelle les élèves seraient conduits à penser ensemble. Plusieurs raisons président à cette considération. L’une d’entre elles repose sur l’idée que c’est par le dialogue entre les pairs qu’il devient possible de mettre en route des processus dans lesquels les élèves seront appelés à considérer différentes perspectives et alternatives (pensée créatrice), ce qui les conduira non seulement à s’engager dans des processus collectifs
13
d’évaluation (pensée critique), mais également à s’autocorriger lorsque la situation les y conduira. Ainsi, c’est par la conjugaison des forces et des différences de chacun (pensée distributive au sens de Lipman) qu’il devient possible de s’engager dans une recherche qui soit à la fois critique et créatrice. Dès lors, il semble précieux d’inviter les élèves à penser par et pour eux-mêmes, avec les autres, tout en leur laissant l’espace suffisant pour qu’ils puissent générer de nouvelles idées qui dépassent les dogmes. A cet égard, la pratique de la philosophie en communauté de recherche est un terreau fertile au développement de ces deux modes de pensée, notamment parce que les rapports aux savoirs que les élèves y développent favorisent grandement la mobilisation de leurs pensées critique et créatrice (Gagnon, 2008), et ce, compte tenu de la «nature» des concepts qui y sont abordés (amitié, justice, bonheur…). En effet, les concepts philosophiques reçoivent des acceptions multiples qui favorisent la rencontre de la diversité et, en conduisant les élèves à penser ensemble à l’intérieur de cette discipline, ils sont amenés à mobiliser leur pensée critique et leur pensée créatrice en raison de cette multiplicité des points de vue qui sont apportés dans la discussion. Ainsi, la pratique régulière de la philosophie dans les classes pourrait contribuer significativement au développement des pensées critique et créatrice des élèves.
Références Daniel, M. F. (2005). Pour l’apprentissage d’une pensée critique au primaire. Montréal: Presses de l’Université du Québec. Paul, R. (1990). Critical thinking : What every person needs to survive in rapidly changing world. Sonoma: Center for Critical Thinking and Moral Critique. Perrenoud, P. (2000). Construire des compétences. Nova Escola, Sept., 19-31. Rey, B. (1996). Les compétences transversales en question (2 ed.). Paris: ESF. Sasseville, M., & Gagnon, M. (2007). Penser ensemble à l’école. Des outils pour l’observation d’une communauté de recherche philosophique en action. Québec: Les Presses de l’Université Laval. Gagnon, M. (2008). Etude sur la transversalité de la pensée critique comme compétence: entre «Science et technologie», histoire et philosophie au secondaire. Thèse de doctorat déposée à la Faculté des Etudes Supérieures de l’Université Laval. Québec: Université Laval.
les au t e ur s
( 14
Mathieu Gagnon, Ph.D en science de l’éducation, formateur en philosophie pour les enfants, Québec. Alexandre Herriger, Formateur et accompagnateur en philosophie pour les enfants, Suisse (021 824 22 94 ou 078 756 44 35).
Le dossier en citations Concevoir des hypothèses «L’un des rôles de l’école est de favoriser l’évolution de la pensée de l’enfant; les activités scientifiques apportent pour cela une contribution très importante. Le développement de la logique est nécessaire, mais n’est pas suffisant. Il faut aussi que la curiosité, la pensée critique et surtout la créativité puissent s’épanouir. Créer, c’est aussi exploiter des associations d’idées souvent fructueuses, ainsi que concevoir des hypothèses, des dispositifs expérimentaux et des solutions à des problèmes scientifiques ou techniques. La créativité est donc, en science, associée aux découvertes, à l’invention, à l’évolution et aux révolutions. En conséquence, un individu équilibré doit être à la fois logique et créatif.» Jean Pierre Bonan. Enseigner la physique à l’école primaire. Paris: Hachette, 1997. www.ien-landivisiau.ac-rennes.fr/sciences/pensee%20 de%20l’enfant.htm
Produire de l’intelligence créative «Ce qui est en jeu, c’est donc la propre compétence de l’enseignant d’accueillir l’imprévu et de traduire en quelques expressions graphiques simples ce qui peut paraître comme désordre et bouillonnement non abouti dans un cours. Il y a là une véritable dimension créative à investir, comme un outillage méthodologique à perfectionner. Cette appréhension du complexe et la posture réflexive qui l’accompagne produisent assurément de l’intelligence, c’est-à-dire, de la mise en lien et en mots, au sens littéral du terme.» François Muller. Manuel de survie à l’usage des enseignants. Paris: L’Etudiant, 2004. http://francois.muller.free.fr/manuel/chercher/centre.htm
Mieux utiliser les ressources intellectuelles «Les théories et les recherches actuelles sur la créativité montrent que le potentiel créatif existe chez tout le monde, que, loin d’être exclusive au domaine des arts et des lettres, cette créativité s’exprime dans une variété très large de domaines et de sujets, avec une diversité de façons probablement quasi infinie, que les personnes manifestent habituellement leur créativité selon leurs intérêts, leurs préférences ou leur style propres. Et surtout, elles montrent que tous les individus peuvent apprendre à mieux utiliser leurs ressources intellectuelles, améliorer le niveau de leurs créations, et réaliser ainsi leur potentiel plus pleinement.» François Ruph. La résolution méthodique des problèmes. http://web2.uqat.ca/profu/textes/strat_app/10resolution. htm
Résonances - Avril 2008
)
D e la créativité à l’école à la création d’entreprise
(
Jacques Métrailler, économiste, est l’un des collaborateurs à Genilem Valais (www.genilem-valais. ch), organisme de coaching à la création d’entreprise et aussi dans le cadre des projets interdisciplinaires Apprendre à Entreprendre conduits par Stéphane Dayer, délégué Ecole-Economie (www.ecoleeconomie.ch). Jacques Métrailler porte un regard intéressant sur la dimension créative nécessaire à la réussite des projets.
dre au secondaire II ou Business experience au niveau des HES, ont été développés en Valais.
Dans le cadre du coaching pour Apprendre à Entreprendre, proposez-vous des outils pour permettre le développement d’idées et la créativité? Avec Apprendre à Entreprendre, la créativité est travaillée avec des outils différents selon les domaines, puisque le projet est scolaire et pluridisciplinaire. Au départ, les étuJacques Métrailler, dans vos diants ou apprentis doivent chacun activités de coaching en entreproposer deux ou trois projets qui Jacques Métrailler note que des programmes comme Apprendre prise, comment percevez-vous pourraient être réalisés, sans se metà Entreprendre éveillent la la place de la créativité? tre de barrière. A ce stade, il faut créativité des jeunes. laisser libre cours à toutes les idées, Nos actions de coaching sont prinen faisant preuve d’audace. Ensuite, cipalement axées sur le démarmême si le choix du projet pour la classe revient au cochage commercial et sur la gestion de la trésorerie, mité d’experts, on amène les jeunes à recadrer les promais, même pour ces étapes, le critère de la différenjets en tenant compte de la réalité, puisqu’ils ont un ciation est très important, qu’il s’agisse d’un produit budget limité, doivent boucler le projet sur une année ou d’un service. A tort, beaucoup de personnes supposcolaire, etc. En dehors du moment de créativité inisent que les innovations sont avant tout technologitiale, il s’agit ensuite de faire émerger des idées à touques, alors qu’elles peuvent se développer à tous les tes les étapes de réalisation pour trouver les solutions niveaux de l’entreprise. Bien sûr, l’originalité par rapadaptées. Même si ce n’est pas l’objectif du proport à l’offre existante est souvent minime. gramme, certains jeunes ont été créatifs au-delà du programme, en créant leur entreprise, comme ceux qui Les personnes qui viennent vous voir manquentont imaginé la règle multifonctions ou les lingettes soelles parfois précisément de cette part créative? laires, ce qui est réjouissant pour l’économie du canton. Comme nous ne nous occupons pas de l’innovation En plus, ils ont su faire évoluer leur produit pour l’amétechnologique, les porteurs de projets qui viennent liorer, ce qui constitue un autre défi créatif important chez nous n’envisagent pas toujours des solutions sufpour une entreprise. fisamment différenciées. La difficulté, c’est de pouvoir définir cette part de différence afin de pouvoir positionner clairement le produit ou le service sur le marEt au niveau du coaching d’entreprises, quels ché existant. Avoir l’idée ne suffit pas, encore faut-il outils utilisez-vous pour stimuler la recherche développer des compétences diverses et savoir s’end’idées? tourer de personnes complémentaires. Le brainstorming est utile pour faire surgir les idées de manière spontanée en se laissant surprendre. De plus, Comment définiriez-vous l’esprit d’entreprise comme il est plus facile d’être créatifs à plusieurs, le dans nos régions? fonctionnement en team est essentiel à toutes les étaPar rapport à d’autres pays, on constate qu’il est moins pes. Parfois, un simple dialogue sans contraintes perdéveloppé. Il est vrai que nous avons, de par notre culmet de trouver des solutions innovantes. La créativité ture, peu d’indulgence face aux échecs. Depuis pluest avant tout un état d’esprit qui se développe. sieurs années, c’est précisément pour remédier à cela que des programmes, comme Apprendre à EntreprenPropos recueillis par Nadia Revaz
( Résonances - Avril 2008
15
L a bibliographie de la Documentation pédagogique Le secteur documentation pédagogique de la Médiathèque Valais - SaintMaurice livre quelques suggestions de lecture pour poursuivre la réflexion en lien avec la créativité, la logique et la réflexion philosophique à l’école. Tous les documents proposés sont bien sûr disponibles à la Médiathèque Valais - SaintMaurice (cf. cotes indiquées) et pour certains à Sion également.
Créativité BAUDE J.-M., Pédagogie de l’expression et de la créativité, «Théories et pratiques sociales. Educateurs spécialisés», Paris, Vuibert, 2004. Cote: 7(072) BAUD
BORILLO M. et GOULETTE J.-P. (sous la dir. de), Cognition et création: explorations cognitives des processus de conception, «Psychologie et sciences humaines no 242», Sprimont, P. Mardaga, 2002. Cote: 159.954 COGN LANDRY M.-C., La créativité des enfants: malgré ou grâce à l’éducation?, «Pratiques pédagogiques», Paris, De Boeck Université et Montréal, éd. Logiques, 1997. Cote: 159.954 LAND LUBART T., en collab. avec MOUCHIROUD C. [et al.], Psychologie de la créativité, «Cursus. Psychologie», Paris, A. Colin, 2005. Cote: 159.954 LUBA ZIV A. et N. , Humour et créativité en éducation: approche psychologique, «Les clés de l’éducation», Paris, Creaxion , 2002. Cote: 159.942 ZIV
Philosophie à l’école CHATAIN J. et PETTIER J.-C., Textes et débats à visée philosophique: au cycle 3, au collège (en SEGPA et... ailleurs), «Repères pour agir. Série «Disciplines», Champigny-sur-Marne, CRDP de l’académie de Créteil, 2003. Cote: 1(072) CHAT DANIEL M.-F., La philosophie et les enfants: les modèles de Lipman et de Dewey, «Comprendre», Paris, De Boeck, 1997. Cote: 1-053.2 DANI
GALICHET F., La philosophie à l’école, Toulouse, Milan, 2007. Cote: 1:37.02 GALI GILLES G., La raison puérile: philosopher avec des enfants?, «Quartier libre», Loverval, Labor, 2006. Cote: 1-053.2 GENE LALANNE A., Faire de la philosophie à l’école élémentaire, «Pratiques et enjeux pédagogiques no 44», Issy-les-Moulineaux, ESF, 2002. Cote: 1:37.02 LALA PETTIER J.-C., Philosopher à l’école, «Guides de poche de l’enseignant. Collection un projet pour...», Paris, Delagrave, 2006. Cote: 371.332 PETT TOZZI M. (coord. par), La discussion philosophique à l’école primaire: pratiques, formations, recherche, «Accompagner», Montpellier, Centre régional de documentation pédagogique, 2002. Cote: 1:37.02 DISC
Le dossier en citations Dyslexie et cartes mentales «Les outils de cartographie mentale collent idéalement au mode de pensée “cerveau Droit” et représentent une réponse concrète tant pour les dyslexiques que pour toutes les personnes voulant s’affranchir de la linéarité et de l’exhaustivité. Les cartes mentales organisent l’information de manière sélective, sans se préoccuper d’un ordre imposé ou d’une séquence particulière. Elles favorisent les associations d’idées (qui autrement passeraient à la trappe). La micro-informatique offre une foule d’avantages que la pratique manuscrite ne pourra jamais égaler:
16
• Vue globale ou détaillée disponible au “clic et à l’œil” • Importations - exportations • Changement instantané de layout ou de l’ordre des branches • Insertion d’images, de notes, d’attaches, de pictogrammes ... • Impressions sous différents formats … En activant les deux hémisphères, l’approche flexible et visuelle permet non seulement de solutionner un bon nombre de problèmes mais aussi de stimuler le potentiel créatif des personnes dyslexiques.»
Une approche pragmatique de la dyslexie grâce aux cartes mentales. www.idergie.com/mind-mapping-a-l-ecole.php
Résonances - Avril 2008
)
Ecole
(
M usée d’Art: nouveau catalogue et musée
Eric Berthod
pour une nouvelle collection
Le Musée présente une collection d’art fortement typée, distribuée dans les bâtiments historiques du Vidomnat et du château de la Majorie. La spécificité remarquable de la collection cantonale réside dans la place accordée aux nombreux artistes suisses et internationaux liés au Valais en particulier et à la montagne en général, du 18e siècle à nos jours.
«Cadeau d’anniversaire»
rasse du Musée se découvre un panorama de carte postale sur le site de Valère et Tourbillon. Et la dernière salle offre une vue plongeante sur les toits et les jardins secrets de la vieille ville.
Le Musée d’art joue définitivement sur plusieurs tableaux: il offre à la contemplation ses chefs-d’œuvre «historiques» ancrés dans l’imagerie de chacun, tout en s’enthousiasmant pour la production contemporaine liée au Valais et à l’universalité de la montagne, résolument tournée vers le présent.
«Collectionner au cœur des Alpes»
C’est sous ce titre général, révélateur Le Musée s’établit d’une caractéristidès son ouverture en que reconnue et 1947 dans le château unificatrice, que les de la Majorie pour trois musées cantoprésenter le legs du naux publient une peintre Raphy DalLe catalogue du Musée d’art permet de mieux comprendre nouvelle série de lèves et les autres et apprécier la collection exposée. catalogues de leurs collections d’art de collections en partenariat avec les l’Etat du Valais. A l’occasion des Des Classiques éditions d’art Somogy à Paris. 60 ans de l’institution, en 2007, le aux Contemporains Musée s’offre un «grand coup de jeune» avec la mise en évidence Le Musée d’art, premier musée La présentation des œuvres s’orgades acquisitions remarquables, une «réouvert», entame cette nouvelle nise selon la chronologie artistique valorisation accrue de son site série par la publication d’un cataloet les grandes orientations de la d’exception au centre de la vieille gue qui reproduit et commente collection au fil d’une quinzaine de ville, une accessibilité optimisée une septantaine d’œuvres majeusalles. Les premières accueillent les par un parcours de visite repensé et res de la collection. Aux descripchefs-d’œuvre représentant le Vaun agrandissement de son espace tions rigoureuses éclairées par les lais et ses habitants, de la fin du 18e d’exposition en intégrant les salles choix des artistes s’ajoutent la présiècle au milieu du 20e et font la «revisitées» du château du Vidomsentation des contextes de créapart belle, entre autres, aux peinnat. tion, des commentaires sur les intres regroupés sous l’appellation fluences stylistiques et les mises en de l’Ecole de Savièse. Les salles suiperspective par rapport à l’ensemvantes célèbrent le triomphe de la Audacieux coups d’œil … ble de la production d’un artiste peinture, notamment abstraite et permettant une appréciation plus néo-expressionniste, tandis que les Le Musée s’ouvre désormais direcréfléchie, une meilleure comprégrandes salles historiques du châtement sur la place historique, au hension pour encore davantage de teau de la Majorie révèlent génépied du bâtiment du Vidomnat. Le délectation. reusement la production de ces premier bâtiment est dorénavant vingt dernières années, qu’elle soit entièrement accessible aux personOuvrage de référence, idéal pour le fait de créateurs liés au Valais nes à mobilité réduite, grâce à un aborder en toute connaissance la ou d’artistes de l’extérieur interroascenseur qui dessert les quatre nicollection exposée. geant le paysage de montagne. veaux de salles rénovées. De la ter-
( Résonances - Avril 2008
17
Nadia Revaz
(
E change de classe Laupen-
Re ncontre
Martigny: match retour
Rencontre avec la classe lui poser des questions. d’André Rappaz, enseiLa classe de Laupen a diagnant à Martigny-Bourg, logué en allemand avec et Sandra Richner, animaPascal Couchepin, tandis trice langue 2 à Martigny, que les élèves d’André qui est également animaRappaz l’ont interrogé trice à la Haute Ecole péen français. «J’aurais dagogique à Saint-Mauquand même été intirice et adjointe au Bureau midé de devoir parler des échanges linguistiques en allemand avec le à Sion. Les élèves avaient président», observe un beaucoup de choses à raélève. Et Sandra Richconter, ayant vécu il y a peu ner en profite pour trois jours d’échange linlui rappeler qu’il faut guistique à Laupen. Il est oser parler dans une accueillies t en vrai que leur programme autre langue, même em us chaleure ses ont été hepin. uc était riche, avec un moment si on fait des fautes. Co al Les deux clas sc déral par Pa au Palais fé particulièrement mémoraQuelles questions ontble, puisqu’ils ont été reçus ils posées à Pascal Couchepin? Sanau Palais fédéral par le président de dra Richner, qui a accompagné cette d’André Rappaz d’aller à Laupen la Confédération, comme des petits visite sous la Coupole, a constaté pour le «match retour» et d’en prochefs d’Etat. que les questions préparées par les fiter pour faire des rencontres, amiélèves de Laupen étaient plutôt pocales, culturelles et… politiques. Depuis 6 ans, la classe d’André Raplitiques, tandis que les petits Valaipaz effectue un échange avec celle sans étaient davantage intéressés Le 12 mars, ce fut la rencontre avec de René Spicher à Laupen. En 5P, ce par le personnage, par sa percepMonsieur Couchepin, rien de moins. sont les élèves germanophones qui tion de l’importance des langues ou En effet, grâce à un heureux haviennent en Valais pour trois jours par son entrée en politique. L’une sard, les élèves de Martigny et de et, en 6P, ce sont ceux de Martigny des élèves lui a par exemple deLaupen ont été reçus au Palais fédéqui se rendent à Laupen. mandé quand et comment il avait ral par le président de la Confédéracommencé à faire de la politique. En tion en personne. C’était pour eux répondant que c’était en posant une formidable occasion de pouvoir Les différents temps
de l’échange Les deux classes de cette année se connaissent depuis fin 2006, ce qui a permis de tisser des liens. Les élèves se sont d’abord rencontrés sur une journée, ainsi ils ont pu choisir leur correspondant, en fonction de leurs affinités. Pendant l’année, ils ont échangé des courriers puis est arrivé le moment de l’échange au sens géographique. En 2007, la classe de René Spicher a découvert les richesses culturelles de la région de Martigny. Cette année, du 12 au 14 mars, c’était au tour des élèves
18
La tradition des échanges de classe à Martigny Les écoles de Martigny (Martigny-Ville et Martigny-Bourg) ont une longue expérience dans les échanges de classes. En effet, Sandra Richner, animatrice langue 2 pour le primaire à Martigny, organise depuis dix ans des échanges pour les 6P, avec le Haut-Valais, la Suisse alémanique et l’Allemagne. Parfois, l’échange s’effectue par classe, d’autres fois par demi-classe. Habituellement, les élèves accueillent et vont dans l’autre région successivement, en partageant la semaine en deux (la classe d’André Rappaz fait un peu exception, puisque les liens entre élèves francophones et germanophones se nouent sur deux ans). Cette année, 9 classes de Martigny ont été concernées par cette offre d’échange linguistique et ont été réparties sur quatre destinations en Suisse allemande. Les retours des élèves et des enseignants sont largement positifs.
Résonances - Avril 2008
)
une question comme elle, les élèves ont mieux compris que la politique n’était pas quelque chose d’abstrait. Les adultes et les enfants ont été touchés par le fait que le président leur accorde du temps, et en ont retenu chacun un détail différent. Pour certains, ce sont les réponses du président, pour d’autres les lapins en chocolat et le mousseux de l’apéro. «En tant qu’adulte, j’ai été très émue de voir l’attention portée par Pascal Couchepin à chaque enfant», relève Sandra Richner, pour qui le moment fut magique. Au détour des couloirs du Palais, les élèves ont rencontré un autre éminent politicien valaisan, à savoir Christophe Darbellay, qui a aussi fait un brin de causette avec eux et témoigné de l’importance de pouvoir comprendre les langues nationales et l’anglais et, mieux, de pouvoir les parler. En fait, déjà familiers de l’échange linguistique et de la correspondance scolaire en allemand, la nécessité de maîtriser plusieurs langues semble une évidence pour ces élèves, dont une partie parle italien ou portugais à la maison. Tous en voient l’utilité sur le plan professionnel, mais aussi personnel, pour voyager en pouvant communiquer plus facilement par exemple.
A Laupen, les élèves étaient accueillis par les familles de leurs correspondants. Ils ont ainsi pu et dû exercer leurs compétences linguistiques au quotidien et eu l’opportunité acquérir un petit bout d’autonomie. Quelques-uns se sont un peu ennuyés le soir, mais rien de bien méchant pour la quasi-totalité. «Quand je m’ennuyais, je lisais une page ou deux», explique un élève. Une de ses camarades n’a toutefois pas réussi à chasser son ennui.
A côté de ce programme politicoculturel, les deux classes ont notamment pu découvrir le musée Tinguely à Fribourg, les égouts de Berne ainsi que le stade de Suisse et se mettre un instant dans la peau des joueurs. Autant dire un pro-
Quel est le bilan de cette immersion? Pour l’enseignant, ce type d’expériences est riche sur le plan culturel, humain et linguistique. Ses élèves partagent son avis. «On a appris à dialoguer en allemand, sans se gêner», explique un élève.
Axelle - Antoine - Rémy - Marc - Flavia - Vinciane - Marc - Benjamin Thomas - Isaline - Timothy - Jade - Thibault - Fanny - Sylvain - Maxime Julien - Sarah – Solenne - Marc - Eloïse - Léa - Adriana et André Rappaz.
gramme éclectique permettant de satisfaire chacun.
L’une de ses camarades renchérit, en précisant qu’ils ont appris des mots en suisse-allemand. «Je suis fier, parce qu’ils ont fait l’effort de parler en allemand, et sont allés audevant des germanophones pour créer le contact», note André Rappaz. Et il avoue avoir été surpris de voir que certains de ses élèves soient même venus à un souper canadien avec un petit dictionnaire bilingue en poche. Le plus intéressant est probablement de constater la motivation des élèves à apprendre la deuxième langue, que ce soit dans le cadre d’un échange ou en classe. Au classement des branches préférées, l’allemand se place dans le trio de tête, avec le français, les maths ou la récréation… pour un élève. Manière de dire que l’apprentissage de l’allemand peut être ludique et efficace.
Propos d’élèves sur les échanges linguistiques et sur l’apprentissage de l’allemand «Avec un échange linguistique, on apprend plus qu’en faisant seulement de l’allemand en classe.» «C’est important d’apprendre les langues si on veut être conseiller fédéral.» «Savoir les langues, c’est utile, par exemple pour être réceptionniste dans un hôtel.» «J’ai appris à dire Chuchichäschtli.» «Parfois mon correspondant me disait des trucs en allemand, mais je ne savais pas ce que ça voulait dire.» «Mon correspondant avait de la peine avec le français, alors j’ai beaucoup plus parlé l’allemand.»
( Résonances - Avril 2008
«Avant je savais qu’apprendre les langues était important, mais là je m’en suis mieux rendu compte.» «Monsieur Couchepin nous a dit qu’il fallait savoir au moins le français, l’allemand, l’italien et l’anglais.» «Pour apprendre l’allemand, il vaut mieux faire des phrases plutôt que faire des fiches.» «En classe, par groupes, on a inventé des personnages allemands, imaginé leur nom, leur métier, la ville où ils habitent…» «Les petits-déjeuners en Suisse allemande sont très différents de ceux de chez nous.»
19
Les médias
l’insertion scolaire de l’élève, qu’il soit enfant ou adolescent. Le livre se décline en cinq grandes thématiques: la compréhension des processus d’acquisition de la langue écrite et de ses dysfonctionnements; le rôle de l’école dans la prévention de l’illettrisme; le travail auprès d’adultes en difficulté avec la langue écrite; le développement des compétences langagières chez l’enfant; la formation et l’insertion des adultes en difficulté. Pierre Gaté et Christine Gaux (dir.). Lire-écrire de l’enfance à l’âge adulte. Genèse des compétences, pratiques éducatives, impacts sur l’insertion professionnelle. Rennes: PUR, collection Psychologies, 2007. Préface de Jean-Emile Gombert.
Enseigner par situations-problèmes Dans la collection Comment ça va?, visant à mieux faire comprendre le monde, les éditions Bayard Jeunesse proposent un livre pour connaître le fonctionnement de l’information, de la presse écrite à la télévision. Françoise de Guibert, Rémi Saillard et Sylvaine Inizan. Comment ça va? Les médias. Paris: Bayard jeunesse. 2008 (de 9 à 12 ans).
Les éditions Delagrave ont lancé une collection qui aborde les grandes questions d’éducation de façon transversale ou par un thème. Dépassant le cadre de la théorie, chaque ouvrage propose de véritables «recettes» pour mettre en pratique les concepts dans sa classe. Dans la collection: un projet pour… enseigner par situations-problèmes, un projet pour… enseigner la créativité, un projet pour… le travail de groupe, etc.
(
La sélection du mois
Livres
Gilles Bonnichon, Daniel Martina. Métier d’enseignant: 10 compétences professionnelles. Paris: Vuibert, 2008.
100 fiches pour comprendre le système éducatif Cet ouvrage propose, sous forme de fiches, une description du système éducatif français: son histoire, son organisation actuelle, ses méthodes d’évaluation, les principes réglementaires, les politiques, ainsi que l’économie et la sociologie de l’éducation.
Gérard De Vecchi. Un projet pour… enseigner par situationsproblèmes. Paris: Delagrave, 2007.
Lire-écrire Le métier d’enseignant
La langue assure la transversalité de toutes les disciplines scolaires et constitue un vecteur incontournable de tout apprentissage. Son appropriation, tant sur le plan oral que sur le plan écrit, constitue un enjeu décisif de
20
Poser son autorité, organiser le travail de la classe, adapter sa pédagogie à la diversité des élèves, évaluer le travail de chacun des élèves, passer d’un programme à des compétences, s’ouvrir et ouvrir son enseignement aux réalités d’aujourd’hui, coopérer avec les parents et les partenaires de l’école, travailler en équipe, inscrire son action dans des cadres institués, maîtriser la langue française pour enseigner et communiquer, telles sont les 10 compétences professionnelles identifiées et décryptées par Gilles Bonnichon et Daniel Martina. A chacune d’entre elles correspond un chapitre développant les éléments suivants: réflexions personnelles à mener par l’enseignant; repères théoriques; pratiques et exemples venant concrétiser les repères et de nombreux exercices pour se les approprier; recherches et observations à mener sur le terrain. Au final, cet ouvrage est particulièrement intéressant, puisqu’il regorge d’idées et pistes de travail, tout en invitant à la réflexion.
L’équipe d’auteurs est composée d’inspecteurs et de responsables pédagogiques. Certains thèmes n’intéresseront probablement pas le lecteur romand, sauf s’il cherche à comprendre l’école française, mais d’autres ont une pertinence qui s’étend à notre région. Philippe Deubel et al. 100 fiches pour comprendre le système éducatif. Paris: Bréal, 2007.
Les livres présentés dans cette rubrique sont disponibles à la Médiathèque Valais.
Résonances - Avril 2008
)
Maude Moix
Pougnon, catelle, signofil, foehner, roupillon, baffer, zieuter et brailler sont des mots bien de chez nous. C’est du moins l’avis de plus de 80% des enseignants valaisans interrogés dans une enquête sur le français régional. Des avis fort convergents, donc. Seulement, roupillon, zieuter et brailler se rencontrent dans toute la francophonie et non pas seulement en Valais ou même en Suisse.
Les plus jeunes attribuent un peu plus de prestige aux régionalismes. Dès lors, comment expliquer cette erreur d’appréciation collective? L’une des voies à explorer consiste à chercher à comprendre, mettre en évidence et approfondir les relations qu’entretiennent les Valaisans (dans ce cas précis: les enseignants valaisans) avec le vocabulaire de leur région. C’est le but que s’est donné un mémoire de licence intitulé Des régionalismes à l’école?
(
F aire entrer dans la classe
La langue de che z nous
des régionalismes? Reconnaissance et emploi du lexique régional chez les enseignants valaisans, réalisé d’après une enquête en ligne sur le lexique régional, à laquelle 128 enseignants de notre canton ont très gentiment accepté de répondre.
Le lexique régional tantôt déprécié… Cette enquête met en évidence plusieurs éléments. Tout d’abord, il existe un certain amalgame entre le lexique régional et le registre familier. C’est ainsi que sont pris pour des régionalismes roupillon, zieuter et brailler, tandis que des mots plus soutenus tels prétériter ou agender sont pris, à tort, pour des termes du français général. Cette tendance à confondre lexique régional et registre familier (une tendance qui connaît bien sûr des exceptions) témoigne, selon le professeur Pascal Singy, d’une dépréciation du français régional. D’autres résultats appuient cette dépréciation des régionalismes. Par
Pensez-vous que l’école doit faire connaître le vocabulaire spécifique à la région des élèves, voire le promouvoir?
exemple, lorsque les participants devaient choisir, entre deux termes, lequel était le plus correct, ou le plus approprié au contexte scolaire, c’est souvent le terme du français général qui était préféré au mot régional. Ainsi, plus des trois quarts des enquêtés ont attribué un prestige supérieur à automate (par rapport à distributeur), signofil (par rapport à clignotant et indicateur) et contour (par rapport à virage). En général, on trouve toujours plus d’enquêtés qui attribuent un prestige moindre au régionalisme que ceux qui lui attribuent un prestige supérieur, même si les résultats varient fortement selon les questions.
… tantôt apprécié Mais on ne peut pas non plus affirmer que les participants à cette enquête ont une attitude totalement négative envers les régionalismes. Il ressort également de cette enquête une tendance à valoriser le français régional. Par exemple, plus de trois quarts des enquêtés répondent affirmativement à la question «faut-il préserver le vocabulaire régional?». Ils sont autant à penser qu’un-e enseignant-e dont la pratique du français présente de nombreuses traces régionales n’a pas à les gommer. Ils sont aussi majoritaires à affirmer que l’école doit faire connaître, mais pas promouvoir, le vocabulaire régional (graphique). A côté de ces affirmations positives, il existe des régionalismes qui sont considérés comme plus prestigieux, ou autant, que les termes du français général. Prenons l’exemple de
( Résonances - Avril 2008
21
huitante et quatre-vingts. Un quart des enquêtés déclarent inciter les élèves à dire plutôt huitante que quatre-vingts, alors que seuls 13.3% affirment le contraire. Et surtout, 60.9% affirment inciter à utiliser l’un ou l’autre, indifféremment (graphique). Il apparaît en fait que le prestige des régionalismes est lié à leur origine. On peut ici distinguer quatre types de régionalismes: les germanismes (termes d’origine germanique), les dialectismes (termes d’origine franco-provençale), les archaïsmes (termes anciennement présents dans le français général mais abandonnés) et les créations locales (termes créés dans une région). Selon Alexei Prikhodkine, les germanismes et les dialectismes, d’origine «étrangère», sont plutôt dépréciés tandis que les archaïsmes et les créations locales, qui appartiennent au fonds du français de France, sont plutôt valorisés. Cette tendance est plutôt vérifiée dans cette enquête. Cette tendance à valoriser et à déprécier le lexique régional et les régionalismes en général peut paraître totalement contradictoire. En fait, elle est l’expression de ce que Pascal Singy nomme l’insécurité linguistique, une notion développée par William Labov dans les années soixante. Elle n’est de loin pas spé-
Pour le chiffre 80, incitez-vous vos élèves (par la correction, des remarques ou d’autres moyens) à dire plutôt «huitante» ou «quatre-vingts»?
cifique aux Valaisans. On la rencontre dans toutes les régions dites périphériques, comme la Suisse romande, la Belgique ou les régions françaises.
Des variations selon les locuteurs Mais tous les locuteurs ne la subissent pas de la même façon. Si chaque locuteur ou locutrice peut concevoir sa pratique du français de façon personnelle, certaines tendances se retrouvent, lorsqu’on considère le diplôme, l’âge ou le sexe des locuteurs. Sur les 24 termes dont il fallait déterminer s’ils étaient des régionalismes ou des mots issus du français général, les enquêtés ont, en
moyenne, découvert la véritable origine de 58.5% d’entre eux. En tenant compte de la longueur des études, on constate que les enquêtés de formation universitaire ont un score un peu plus élevé (60.5% de réussite), surtout dans la reconnaissance de l’origine des huit termes familiers de cette liste. En ce qui concerne l’âge, les «plus âgés» (nés avant 1970) réussissent un peu mieux le test de connaissance lexicale (60.5% de réussite) que les plus jeunes et surtout, reconnaissent mieux les termes issus du français général. Pour ce qui est du prestige, il apparaît que les plus jeunes attribuent, en général, un peu plus de prestige aux régionalismes que les plus âgés et les préfèrent plus facilement aux termes issus du français général. Le test de connaissance lexicale montre encore des différences selon le sexe des locuteurs. Les hommes interrogés réussissent un peu mieux le test (61.4% de réponses correctes contre 56.5%); ils reconnaissent, en moyenne, 64.6% des quinze régionalismes de la liste contre 56.2% pour les femmes. Il y a par contre peu de différences entre hommes et femmes dans le prestige attribué aux régionalismes, à quelques exceptions près. Alors que dans d’autres études, on a montré les femmes comme plus normatives et moins enclines à valoriser les régionalismes, ce n’est
22
Résonances - Avril 2008
)
Ainsi, les enseignants interrogés dans cette enquête témoignent d’une certaine insécurité linguistique à propos de leur lexique régional, qui se manifeste par une tendance à la valorisation et à la dépréciation du lexique de leur région. Cette insécurité se montre dans la façon dont ils reconnaissent, évaluent et prétendent utiliser (l’enquête ne vérifiait pas l’usage réel des termes) les régionalismes, en tant que locuteurs, mais inévitablement aussi en tant qu’enseignants. Car cette profession n’est pas anodine lorsqu’il s’agit de langue. L’école est en effet le lieu qui a pour mission d’enseigner aux élèves le bon français, ce qui correspond en général au français dit standard, issu d’une norme exté-
rieure à la région et prenant sa source dans la région parisienne. Cependant, c’est à travers les enseignants que ce français est enseigné, c’est à travers leur connaissance et leur méconnaissance des régionalismes, à travers leurs représentations de la langue, que le bon français est transmis, et qu’entrent dans les salles de classe un certain nombre de régionalismes. Je tiens à remercier tous les enseignants qui, en participant à cette enquête, m’ont permis de réaliser ce travail. Si parmi eux, certains ont des questions à poser ou des remarques à formuler, qu’ils n’hésitent pas à me contacter par mail: Maude.Moix@gmail.com.
( l ’a ut eure
pas le cas ici. L’explication est certainement à chercher dans la position égalitaire des hommes et des femmes dans l’enseignement.
Maude Moix a défendu son mémoire de linguistique à l’Université de Lausanne début 2008.
En raccourci Médiathèque Valais - Martigny
Festival VisAges du 7 au 10 mai La Médiathèque Valais - Martigny, lance son 3e Festival du film VisAges, organisé en partenariat avec Pro Senectute Suisse. Ce festival présente des films sur les thématiques suivantes: relations entre générations, parcours de vie, portraits, vieillesses. Tout au long de sa durée, le festival est ouvert à la totalité des écoles valaisannes, mais les matinées du jeudi 8 et du vendredi 9 mai leur sont spécialement réservées pour mettre sur pied des projections sur mesure. Pour toutes informations complémentaires: Geraldine Roels (geraldine.roels@mediatheque.ch 027 722 91 92) ou Olivier Taramarcaz (olivier.taramarcaz@ pro-senectute.ch - 021 925 70 10).
PUB
( Résonances - Avril 2008
23
(
C omédie pédagogique
Education musicale
en 3 actes Acte 1, scène 1: réflexions courantes
D’ailleurs, lors de la dernière fête cantonale de chant à laquelle j’ai participé avec ma classe, j’ai choisi, parmi de nombreux ateliers, celui consacré au livre officiel «Chanson vole». Tu m’as, pour cela, traitée de ringarde, tu t’en souviens? Et bien je peux dire à toutes et tous que les élèves ont adoré et que, lors des prestations de cet atelier, cela s’est très bien passé. Et je n’ai toujours pas compris pourquoi tu veux absolument chercher des nouveautés alors qu’il existe tellement de belles choses un peu plus anciennes.
Salle des maîtres d’un établissement scolaire. Autour de la table, 5 enseignants partagent leurs points de vue sur le répertoire des chansons qu’ils utilisent dans leur classe. Cela commence par une affirmation péremptoire de Géraldine qui semble sûre de son fait: Pour moi c’est clair, rien ne vaut un bon CD que m’apportent les élèves avec une chanson actuelle. Comme ça, je suis certaine que cela leur plaît et je ne me pose pas trop de problèmes pour mon investissement personnel. D’ailleurs, je manque de temps et cela figure également dans le plan d’études. Pourquoi se compliquer la vie pour une branche qui n’est même pas essentielle? La réaction ne se fait point attendre: c’est Gaston, pour qui la musique est essentielle à l’école pour l’équilibre des élèves: Mais, as-tu bien réfléchi? Souvent, ces chansons n’ont pas de valeur éducative. D’autre part, la plupart d’entre elles ont des ambitus inadaptés et contiennent un message faible. Bref, elles sont difficilement chantables en groupe et elles ne durent que le temps d’un hit-parade. Et en plus, toi Géraldine, avec ta classe de 2P, es-tu sûre que cela soit bien judicieux? Paul-Emile qui, d’habitude, n’intervient pas trop dans les chauds débats de la salle des maîtres, se lance: Cela m’interpelle vraiment. Je sais bien que Mozart n’a écrit aucune musique sans accompagnement,
24
mais quand même, je trouve qu’il faut habituer les élèves à chanter a cappella. Et il précise: Cela veut dire sans accompagnement. Bien sûr, on peut utiliser le CD pour l’apprentissage. D’ailleurs, c’est ce que je fais car j’ai bien trop peur d’induire mes élèves en erreur avec ma voix barytonante. Justine, maîtresse des 5P, s’immisce dans la conversation, en faisant des grands gestes quasi désespérés: C’est quand même compliqué. Mais, avouez que nos programmes sont très rigides. Et le choix des chansons est bientôt la seule chose qu’on nous laisse. Alors, qu’on me laisse vivre mes émotions et que je puisse choisir ce qui me plaît et ce qui plaît aux élèves! Hortense, qui écoutait la conversation avec intérêt, interpelle Géraldine: Je ne sais pas ce qui te prend de tout axer sur la chanson de variété.
Justine, qui semble la responsable, fait un rappel à l’ordre: Bon, on a déjà allongé la récré. On poursuivra cette conversation mardi soir au bistrot après l’école, si vous êtes d’accord.
Dis-moi ce que tu chantes et je te dirai qui tu es! Mais, s’il vous plaît, sortez de vos fantasmes personnels et affectifs et venez avec des propositions plus objectives.
Acte 1, scène 2: Comment choisir des chansons? Au café de la Clé de sol, les mêmes, le mardi soir suivant. Après les inévitables réflexions plus ou moins constructives sur les difficultés du métier et l’impossibilité chronique de faire travailler les élèves, Justine prend la parole: Alors, vous avez réfléchi? Est-ce que, pour notre établissement scolaire, vous avez quelque chose à proposer?
Résonances - Avril 2008
)
Après un silence qui parut interminable, l’on assista aux résultats d’une pratique réflexive probablement intense car des propositions quasi idéales furent émises (tout le monde parle en même temps et crescendo): Il faut un juste équilibre entre les chansons proposées par les élèves et celles que nous aimons. Il faut que cela réponde aux objectifs de l’éducation musicale à l’école (expression, perception auditive, technique, et découverte d’autres cultures). D’ailleurs, le plan d’études est bien en vue dans la salle des maîtres. Il faut des chansons dont le texte et la musique soient vraiment adaptés aux possibilités vocales et de compréhension des élèves. Il faut des chansons susceptibles de favoriser l’émergence d’émotions dans leur interprétation. Il faut des chansons qui puissent aussi vivre par elles-mêmes, c’està-dire sans une orchestration. Il faut des chansons qui répondent à un souci de développer un répertoire commun. Il faut des chansons qui vont audelà du simple plaisir immédiat des élèves et du nôtre. SILENCE, on n’est pas à l’école, cria Justine, reprenons… Chacun reprit sa proposition dûment consignée par Paul-Emile, le secrétaire du jour. Justine conclut la séance: Bon, il semble que, dans notre établissement scolaire, on commence à se coordonner. Il nous reste encore du boulot car c’est bien joli tout ça mais… Où trouver des chansons? Comment exploiter ces chansons? Faut-il chanter tous les jours? Et… surtout, comment les évaluer? Les enseignants approuvèrent ces propos conclusifs et s’en retournèrent chez eux la tête toute pensive. Encore un effet de la pratique réflexive, sûrement. Bernard Oberholzer et Jean-Maurice Delasoie
( Résonances - Avril 2008
C onférence catéchèse Le créationnisme face à la science Avec M. Michel Siggen Jeudi 24 avril 2008 à 20 h à la HEVs, rue du Rawyl 47, Sion Ingénieur physicien de l’EPFL et docteur en philosophie de l’Université de Genève, Michel Siggen enseigne au Lycée-Collège des Creusets à Sion. Dans son exposé, il partagera ses connaissances et son intérêt pour un sujet qui suscite actuellement un regain de passion, notamment aux Etats-Unis. Alors que la communauté des scientifiques avait paru clore le débat, de plus en plus d’Américains semblent nier l’idée d’une évolution de la vie sur Terre. Michel Siggen abordera ce thème sous l’angle scientifique, avec la considération de certains aspects d’herméneutique biblique. Bienvenue à tous! Entrée: Fr. 10.- (sauf pour les étudiants)
Centre de catéchèse
En raccourci Catherine Louis, illustratrice
Son site Catherine Louis, illustratrice de livres de jeunesse vivant et travaillant dans le canton de Neuchâtel, a créé un site internet pour présenter ses livres, ses expositions et ses cours. www.catherinelouis.ch Veille documentaire
L’IRDP veille L’Institut de recherche et de documentation pédagogique (IRDP) rassemble bimensuellement des informations d’actualité dans le domaine de l’éducation. Une adresse riche pour la veille documentaire, avec un classement par domaines (langue française et littératie, langues étrangères et plurilinguisme, mathématiques…). www.irdp.ch > Secteur documentation > Veille documentaire Les grandes questions de la philosophie
Dossier de Sciences humaines Le dixième numéro des Grands Dossier des Sciences humaines est consacré aux grandes questions de la philosophie. L’histoire a-t-elle encore un sens? Les techniques menacent-elles l’homme?… Un numéro qui aide à se poser les bonnes questions, à défaut d’avoir toutes les réponses. www.scienceshumaines.com
25
(
A BC: en avant la musique
ICT
Il n’y a pas que l’informatique dans la vie. Fort de cette bonne résolution, je me suis remis à la pratique d’un instrument de musique, histoire de varier un peu les plaisirs.
est extensible à beaucoup d’autres genres de musique et récemment Steve Allen a transcrit le 2e mouvement de la Symphonie n°7 de Beethoven en ABC! Depuis fin 1991, le système s’est rapidement répandu et il existe à présent pluQue viennent faire ces sieurs logiciels sur PC, considérations personUNIX et Macintosh qui nelles dans un article peuvent non seulement consacré aux ICT? lire le langage ABC mais aussi le jouer sur les Justement, j’y viens. Bien haut-parleurs d’un ordiévidemment le web m’a nateur et afficher les fourni quantité d’avis portées musicales. Une d’utilisateurs, d’informaLangage ABC transformé en partition classique. tions techniques et m’a des caractéristiques prinle solfège et l’utilisent avec bonpermis d’entrer en contact avec le cipales de la notation ABC, et sans heur depuis des siècles, ça doit être fabricant de l’objet de mes rêves. doute ce qui la différencie netteun bon système. Je rassemble donc ment des autres langages d’inforles reliques de mes souvenirs de la matique musicale, est qu’on peut Puis est arrivé le moment de passer méthode Ward et… lire les fichiers sans l’aide d’un ordià la pratique. La période glorieuse nateur. En effet, avec un peu d’endes années-guitare m’avait fait Et voilà que l’informatique m’a aptraînement, il est possible de dérenoncer à l’étude académique de porté une aide hautement appréchiffrer un air directement depuis la musique: un peu d’oreille et ciable: la notation ABC et ses logisa transcription ABC sans avoir à le quelques conseils de copains... je ciels de lecture. J’y ai trouvé un traduire en portées et l’imprimer. m’voyais déjà... Maintenant pas de support à mon apprentissage mais La simplicité du système en fait discussion: si des gens ont inventé j’ai également pensé au bénéfice donc aussi un outil facile pour la que pouvait en tirer un enseignant notation musicale. qui veut travailler et/ou faire traExemple vailler la musique et qui, comme De plus les fichiers ABC sont peu moi, ne maîtrise pas franchement encombrants et aisés à transmettre X: 1 toutes les finesses du solfège. par courrier électronique (E-mail). T: Auprès de ma blonde M: 6/8 Alors, c’est quoi au juste? L: 1/8 Description sommaire Q: 1/4 = 140 K: G Le langage ABC a été mis au point Je présente ici quelques généralités B | B2 c B2 A | G3 G z G | d2 d e2 pour permettre de noter la musique du système. Des références complèe | d3 z2 B |\ en format ASCII. Il s’inspire de la tes sont disponibles et peuvent vous B2 c B2 A | G3 G z G | d2 d e2 e | manière dont on nomme les notes permettre de transcrire des pièces d3 z2 d | de la gamme dans le système anglod’une très grande complexité. e2 e e2 B | c3 c z c | d2 d d2 A | saxon (a=la; b=si; c=do; d=ré; e=mi; B3-B zz |\ f=fa; g=sol) Le langage est déveChaque morceau se compose d’un G3 A B c | B3 d2 z | A2 c B2 A | G2 loppé au départ pour la musique en-tête et d’un corps. L’en-tête est E D3 |! traditionnelle d’Europe occidentale composé de champs informatifs, G3 A B c | B3 d2 z | A2 c B2 A | G3 (irlandaise, anglaise, écossaise, etc.) utilisés pour noter par exemple le z2 || et écrite sur une seule portée en nocompositeur, la mesure, etc. tout ce tation classique. En fait le système qui, en fait, n’est pas de la musique.
26
Résonances - Avril 2008
)
X: numéro d’ordre T: titre A: région B: source C: compositeur K: tonalité L: valeur par défaut M: mesure Q: tempo R: rythme Le corps contient le morceau de musique lui-même. Les notes sont représentées par des lettres.
En cherchant des références pour la rédaction de cet article, j’ai découvert un autre freeware: ABCexplorer. En français également, il semble être un peu plus complet que le précédent mais la prise en main a l’air moins évidente. Probablement une bonne solution une fois le terrain débroussaillé. Les fonctionnalités du logiciel ABC Navigator 2, avec son interface en français.
Les notes peuvent varier en durée. Le champ de la mesure M: définit la valeur de note par défaut, chaque lettre de A à G donnera une note de cette valeur. Les notes d’une autre valeur sont obtenues simplement en mettant un multiplicateur ou un diviseur après la lettre indiquant la note. Les silences sont notés par z et peuvent varier en durée comme les notes. |CC CD|E2 D2|CE DD|C2 C2:| Les plus perspicaces auront reconnu «Au clair de la lune». Toutes les subtilités existant dans la notation traditionnelle du solfège ont leur équivalent en notation ABC: rythmes irréguliers, duolets, triolets, quartolets, barres, barres de mesure, première et seconde reprise, altérations, liaisons, ornements, etc. Il est également possible d’ajouter les accords de guitare voire des paroles.
Logiciels De très nombreux logiciels de traitement de fichiers abc ont été développés. Si certains sont payants, d’autres sont bien évidemment gratuits. Tous possèdent des fonctionnalités de base communes. Pour ma part, j’ai opté pour le freeware «ABC Navigator 2». L’interface est «francisable» dans les préférences, donc pas besoin d’écumer les
( Résonances - Avril 2008
pubs de Dublin pour acquérir le vocabulaire nécessaire à son utilisation. Dans la liste, vous pouvez créer de nouveaux titres, éditer et supprimer certains morceaux. Lors de l’édition, l’icône «Tools» (le marteau) affiche un piano virtuel qui permet de rechercher une note et d’en donner l’équivalent en notation abc. Personnellement, je ne suis pas un as de l’écriture musicale. Je repère sur le web l’air qui m’intéresse et hop, copier/coller, le tour est joué. Le tour oui, mais toujours pas la mélodie. Le logiciel est maintenant capable d’afficher et d’imprimer la partition. Le lecteur va se charger de lire et de jouer le morceau: play/stop, etc. Quelques commandes à utiliser sans modération: pitch: un curseur qui permet d’ajuster finement la hauteur de l’ensemble des notes (si votre instrument est accoré entre deux valeurs par exemple), speed, LE compagnon idéal de l’apprentissage: la vitesse la plus lente est l’outil qui permet de déchiffrer la partition puis d’augmenter progressivement jusqu’au tempo idéal, loop fait jouer le morceau en boucle, inlassablement, patch ouvre toute la palette des instruments MIDI associés à votre carte son, histoire de varier la sonorité.
Avec ces quelques éléments, vous voilà parés pour travailler une composition, un passage délicat, pour imprégner vos élèves d’une nouvelle mélodie, répéter et corriger la partie musicale de votre spectacle de fin d’année, etc. Il est également imaginable qu’un animateur en éducation musicale transcrive ses partitions sous cette forme et vous les transmette: vous serez alors en possession de la partition et d’un support audio en un seul petit fichier «txt». Les canards n’ont qu’à bien se tenir. Dominique Roh Conseiller multimédia
Liens Logiciels ABC navigator 2: http://abcnavigator.free.fr ABCexplorer: http://stalikez.info/abc Généralités www.tradfrance.com http://anamnese.online.fr/abc Télécharger des partitions www.tradfrance.com: 655 airs traditionnels de France www.thesession.org: tous (?) les airs traditionnels irlandais ou tapez «notation abc» et «partitions abc» dans Google.
27
(
N omades du web:
ICT
dans le sillage du Web2.0 Bourlingueurs du web, vices ou étudier le vocamontez à bord et allons bulaire français grâce au faire un tour du côté DailyFrenchPod. Tout ça du Web 2.0! Si vous êtes est un réseau social mais d’accord, prenons en qui ne désigne pas némain une bonne carte cessairement le service (http://maps.google.fr/ de réseautage social: maps) et mettons les Flickr et YouTube metvoiles de notre navigatent en commun des teur dans le vent. Notre contenus provenant des voyage a été soigneuseusagers au même titre ment préparé à l’aide que Google Docs ou myd’une carte heuristique noteIt permettent aux sur laquelle nous pouétudiants de prendre vons inscrire notre parleurs notes de cours, de cours et ses implications les partager mais aussi Avec une bonne carte en main, invitation à surfer de gérer leur agenda cognitives (on fait fort dans le vent de Web 2.0. scolaire (pour l’agenda: aujourd’hui!) www.minque) pour que leur langage soit pris Google Agenda est un as car il est domo.com. Est-ce que tout le monen considération. Pour le moment, capable de se synchroniser avec le de articule la même langue? Non! la seule langue qui leur convient, ce produit de Microsoft, Outlook). Voici donc une brève traduction sont les flux RSS car ces flux d’inforpour comprendre de quelle mermations partagent des marqueurs Assez palabré, nous sommes déjà veille nous sommes en train de parcomme le titre, l’auteur, la date de en mer et nous allons vite accoster ler. publication et donc peuvent être l’île des Wikies. On y trouve Wikiagglomérés dans des lecteurs spécibooks et son équivalent francoDans ce paradis du Web, ce sont les fiques (Google Reader) ou même diphone Wikilivres et depuis 2006, usagers qui deviennent les premiers rectement sur des pages Web. Wikiuniversity a rejoint la bande responsables du contenu et Interpour des activités pédagogiques. net remplace l’ordinateur personEt qu’est-ce qu’il en est de la balaAppartenant lui aussi à la même fanel comme plate-forme. Vous condodiffusion (broadcast)? Là égalemille, Vidipedia représente la vidéo naissez tous Wikipédia? En plein ment, il s’agit de flux RSS mais leur partagée. dans le mille, vous êtes dans le Web contenu se trouve être de l’audio 2.0. Et que pensez-vous de l’ami ou de la vidéo plutôt que du texte La brise marine vous met-elle en Google qui est tout simple, gratuit, avec des images. Et les blogues? appétit? Alors, deuxième halte sur constamment mis à jour, ne dépenEt oui, n’en déplaise à certains, ce la route de notre navigation. Vedant ni du logiciel, ni de l’ordinan’est pas que de la causette puisque nez voir de près une suite office teur servant à y accéder? Sur l’archimême les enseignants y trouvent gratuite, rien que pour vous http:// pel Web 2.0 (pour une vue satellileur compte. Allez visiter Edublogs docs.google.com. Génial, plus betaire, consultez http://earth.google. (ressource pour l’enseignement de fr), c’est vous qui choisissez les mots, soin de l’installer, plus besoin de clés la physique) ou Science Presse par les définitions (del.ico.us). Le pauvre USB pour transporter vos docuexemple. Aristote y a perdu son latin (son ments, tout est en ligne et accessigrec, si vous préférez!). On n’y parle ble de partout et à tout moment. La plus de taxinomie mais plutôt de sirène Google tente de vous séduire L’iPod vous casse-t-il les oreilles? Ne folksnomie. Mêmes les ordinateurs avec son agenda, avec son agrégadites surtout pas cela car vous avez ne s’y retrouvent plus, les pauvres, teur de flux RSS, avec son éditeur la possibilité d’apprendre la gramils devront attendre le prochain d’images picasa, avec son bloc-nomaire anglaise en podcastant les tour (le Web 3.0 ou le Web sémantites pour commenter vos détours sur services offerts par BBC World Ser-
28
Résonances - Avril 2008
)
le Web, avec son Gmail pour vos courriels. Pour vos livres en ligne, consultez google books, et pour rester en contact avec vos amis, rendez-vous sur orkut. Pour tout ce qui concerne votre groupe, votre réseau, vos intérêts, utilisez google groups sous forme de blogue. Et enfin, pour les enseignants qui veulent partager leur expérience, l’adresse incontournable est http://groups.google.fr/group/Google-TeacherCenter?hl=fr. Vous ne savez pas quel mot choisir pour que votre recherche soit rapide et fructueuse? Utilisez donc www. google.com/webhp?complete=1&h l=en qui vous souffle le bon mot au bon moment. Besoin d’un contenu multimédia? Vous le trouverez sur http://code.google.com/p/googlehacks. Prochaine et dernière étape de notre voyage, l’île aux merveilles. Tout y pousse, un peu en vrac c’est vrai mais allez-y, vous y trouverez votre bonheur. Votre appareil photo a été oublié, tapez le mot-clé et un patchwork de 20 photos apparaîtra devant vos yeux http://grant.robinson.name/projects/montage-a-google. Besoin d’une vidéo conférence, c’est ooVoo qu’il vous faut. Vous devez convertir vos fichiers multimédias d’un format à l’autre, me-
sentations. Et enfin, Fooplot, la machine à calculer en ligne scientifique vous deviendra indispensable.
www.zamzar.ch
dia-convert.com (ou son équivalent www.zamzar.com) est l’outil Web 2.0 adéquat. Un bureau tout en ligne vous tente-t-il? mybooo.com sera votre partenaire de travail. Vous êtes distrait et dans les nuages, www.rememberthemilk.com vous rappelle tout ce qu’il ne faut pas oublier. En panne d’inspiration? StumbleUpon.com vous permet d’accéder aux sites recommandés par les internautes (plugin pour les navigateurs Firefox et Internet Explorer). Avez-vous besoin de photos pour susciter un débat chez vos élèves, cliquez sur l’adresse www.mattstuart.com ou www.worth1000.com/galleries.asp. Vous êtes un fan de Powerpoint? Slidelive.com vous laisse partager avec vos amis ou vos élèves vos pré-
Notre tour est terminé et, pour les insatiables, au kiosque des souvenirs vous pouvez trouver encore plein de choses à mettre dans vos filets. Sur ce site, vous découvrirez les 40 meilleures applications du Web 2.0 www.seomoz.org/web2.0#cat_62. Pour les 40 meilleurs programmes Open Source, c’est sur maxkiesler.com qu’il faut se rendre. Quintura.com appartient à une nouvelle génération de moteurs de recherche ainsi que marumushi. com, www.informationarchitects. jp/slash/ia_trendmap_start.html et www.skreemr.com. Et, avant de se dire au revoir, jetez encore un coup d’œil à www.visual-literacy.org/periodic_table/periodic_table.html qui permet de comprendre quelle est la meilleure façon de mettre en forme vos idées, vos données et vos projets. A votre retour, au démarrage de votre bécane, les widgets qui vous sont familiers et connus vous rendront comme d’habitude de précieux services grâce au Web2.0. Luca Confortola, formateur F3 MiTic au Lycée Collège des Creusets à Sion
C onférence catéchèse «Cet homme fait bon accueil aux pécheurs!» Par M. l’abbé Michel Salamolard Mardi 8 avril 2008, 20 h-22 h à Notre-Dame-du-Silence, Sion L’accueil réservé par Jésus aux exclus et aux pécheurs de son temps a suscité le scandale des bien-pensants. «Cet homme fait bon accueil aux pécheurs et mange avec eux!» (Luc 15, 2). Impossible d’être authentiquement chrétien aujourd’hui sans suivre le Christ sur ce chemin d’ouverture, de fraternité, de salut. Qu’est-ce que cela signifie concrètement?
( Résonances - Avril 2008
Une réflexion sur ce sujet sera proposée en considérant particulièrement la situation délicate, «interpellante» des personnes divorcées remariées et des personnes homosexuelles. A partir d’une réalité très différente, ces personnes ont en commun de se sentir souvent exclues, marginalisées. Quelle place pour ces personnes dans nos communautés? Quel chemin de leur part vers le Christ? Quel chemin vers elles, au nom du Christ, de la part des pasteurs et des fidèles? Aussi bien l’évangile que l’enseignement de l’Eglise nous autorisent et nous poussent à trouver de vraies réponses à ces vraies questions. Exposé et discussion. Entrée: Fr. 10.-
Centre de catéchèse
29
Pu b
lication
(
A lexandre Buysse, explorateur
de l’envers du jeu théâtral Rencontre avec Alexandre Buysse, qui vient de publier, dans les Cahiers de la section des sciences de l’éducation de l’Université de Genève, un ouvrage intitulé «Le théâtre: au-delà du jeu». Un titre en jeu de mots qui correspond bien à l’esprit de son auteur.
«Le théâtre est un projet commun qui favorise l’adhésion de l’élève.» Le parcours professionnel d’Alexandre Buysse est plutôt atypique. En 1982, il décroche une licence en sciences économiques. Ensuite, en parallèle à diverses expériences professionnelles, il se forme au théâtre, qui devient assez rapidement son orientation première. Pendant une dizaine d’années, il travaille au Québec en tant qu’enseignant à l’Ecole nationale de théâtre du Canada et en tant que metteur en scène. De scène en scène, il s’intéresse plus spécifiquement au théâtre pour la jeunesse et à son enseignement. De retour en Valais, il fonde une compagnie théâtrale au répertoire adapté au jeune public. Aujourd’hui, titulaire d’un Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA) en sciences de l’éducation de l’Université de Genève, son activité professionnelle se partage entre la Haute Ecole pédagogique valaisanne (HEP-Vs) et l’Université de Genève. A côté de ses tâches d’enseignement, il prépare une thèse doctorale sur la médiation de l’apprentissage autorégulé. Pour avoir un ancrage dans la réalité, il a mis en place en 2006-2007 un dispositif
30
d’observation d’ateliers de théâtre, donnés par des professionnels, dans des classes de 5P. Alexandre Buysse publie les premiers résultats de son exploration dans le numéro 114 des Cahiers des sciences de l’éducation. Un document dont une partie devrait intéresser les enseignants et l’autre les passionnés de théâtre, le tout concernant assurément les chercheurs curieux de ce domaine. Dans cet ouvrage, Alexandre Buysse livre quelques conclusions exploratoires qui seront développées dans sa thèse. Alexandre Buysse, en quoi cette recherche exploratoire a-t-elle modifié votre regard sur l’enseignement? J’ai l’impression que, de débat en débat, on s’est un peu éloigné de
ce qui se déroulait dans la classe, au niveau de l’élève et de sa manière d’apprendre. Comprendre ce qui se passe dans la tête de l’élève qui étudie volontiers ou qui, au contraire, semble refuser d’entrer en apprentissage, me paraît essentiel. L’on parle beaucoup de différenciation, mais sans en donner les moyens suffisants à l’enseignant. Une approche des régulations des apprentissages permet de mieux comprendre comment l’élève tente de s’approprier le savoir. Nous savons par exemple que tout apprentissage exige une certaine forme de créativité ou au minimum de mise en lien, et certainement une part d’autorégulation. Ceci nous donne des pistes pour le guider vers plus d’autonomie et de motivation. Une fois cette étape franchie, la différenciation s’en trouve facilitée, puisqu’il n’est plus nécessaire d’en faire systématiquement pour chaque activité.
Cela implique de modifier certaines pratiques enseignantes… Certains courants théoriques ne laissent que peu de place à l’autonomie, d’autres pensent que tous les apprentissages doivent se dérouler sous les yeux de l’enseignant. Il me semble que nous en oublions parfois l’essentiel: le savoir est apporté par l’enseignant mais seul l’élève peut apprendre. Mais on ne peut ni faire une dévolution immédiate et complète à l’élève, ni tout contrôler: l’enseignement/apprentissage est une responsabilité partagée. Cela aussi se construit. Je pense à de toutes petites choses, par exemple – et la à sse ysse s’intére . lé gu là je paraphrase mon collègue Alexandre Bu ré to ge au l’apprentissa Pierre Vianin – qu’il est préfémédiation de
Résonances - Avril 2008
)
rable de dire clairement aux élèves ce qu’on va leur apprendre, plutôt que d’essayer de leur faire croire à une situation de jeu. Ils ne sont pas dupes, ils savent qu’ils viennent à l’école pour apprendre, même s’ils ne le veulent pas nécessairement. Une des questions fondamentales devient donc de savoir comment obtenir l’adhésion des élèves à l’apprentissage proposé. De plus, parce que la charge de l’enseignant est aujourd’hui très lourde, cet aspect est parfois difficile à prendre en compte dans la classe au quotidien. Les études sur l’autonomie et l’autorégulation me semblent, dans cette perspective, essentielles et elles mettent en valeur le style d’enseignement de l’enseignant en relation avec le style d’apprentissage de l’élève. Aux Pays-Bas, cette réflexion est avancée et figure même dans les manuels d’enseignement de base. Pourquoi ne pas aller voir s’il y a quelque chose d’utile à reprendre chez nos voisins? Au-delà des doctrines, il me paraît fondamental de chercher tous les moyens pour aider l’élève ou l’étudiant à apprendre. Ma recherche s’inscrit dans ce contexte. Et le théâtre permet d’exemplifier votre réflexion… J’ai commencé par m’interroger sur les situations qui permettent aux élèves d’apprendre à apprendre. Au départ, j’étais convaincu qu’on ne pouvait pas y faire grand-chose, car cela dépendait trop de la personnalité ou du milieu familial. Je craignais même que plus l’enseignant interviendrait dans ce domaine, plus il nuirait à l’autonomie. J’ai découvert que c’était faux et qu’une formation à l’autonomie de l’élève était possible, par le biais de l’enseignant-médiateur. J’ai pu observer que le formateur de théâtre utilisait certaines manières de faire qui peuvent aider justement à développer l’autonomie sans arrêter pour autant d’enseigner. En effet, si j’ai choisi le théâtre pour ma recherche, c’est parce que c’est mon vécu et aussi parce que, dans
( Résonances - Avril 2008
nombre d’études, il est vu comme un moyen facilitant le développement d’attitudes métacognitives. C’est de plus un environnement dans lequel l’enseignant opère un changement de posture complet avec ses élèves. Le théâtre est un projet commun qui favorise l’adhésion de l’élève. Il l’oblige également à trouver un sens à ce que l’enseignant-metteur en scène demande, car c’est l’élève – seul, sans aide – qui devra défendre son rôle sur scène. Ce n’est pas un hasard si, lorsque les activités théâtrales sont bien encadrées, les élèves obtiennent souvent de meilleurs résultats en classe, mais dans des domaines autres que le français. Une étude a notamment démontré un effet positif de l’activité théâtrale sur les mathématiques.
En résumé, l’expérience d’une pièce de théâtre est intéressante, aussi pour l’enseignant… Tout à fait, car monter une pièce avec ses élèves permet à l’enseignant de transposer à son enseignement en classe une partie de ce qu’il vit lorsqu’il dirige les jeunes comédiens. Ceci d’autant plus s’il se forme lui-même à la démarche théâtrale ou invite un professionnel du théâtre dans sa classe et prend le temps d’observer sa direction d’acteur. De surcroît, au-delà du jeu sur scène et de l’épanouissement du «je» du jeune acteur, le théâtre a la vertu de modifier les regards: l’enseignant voit l’élève selon un autre point de vue et réciproquement. Propos recueillis par Nadia Revaz
Le théâtre au-delà du jeu «Qu’est-ce qui se cache au-delà du jeu théâtral? Que développe-t-il au-delà de l’épanouissement personnel? Comment peut-il contribuer au développement cognitif des apprenants? La forme théâtrale favorise-t-elle une plus grande autonomie d’apprentissage? L’étude d’Alexandre Buysse traverse la question de la médiation des régulations, et particulièrement celle de l’apprentissage autorégulé à travers la forme théâtrale. Les rôles du médiateur et de la forme y sont esquissés en tenant compte de la dialectique inhérente aux formes artistiques. Cette recherche observe l’influence de la pratique du théâtre sur l’autorégulation des élèves du cycle primaire et sur leur capacité à développer un apprentissage autorégulé. Dans ce sens, elle propose une conception des régulations donnant une plus large place à la créativité. Les deux formes fondamentales, l’une de tradition occidentale et l’autre orientale, qui composent la forme théâtrale, sont précisément décrites sous l’angle de leurs processus traditionnels de formation et des propriétés de l’enseignement/apprentissage qui les sous-tendent. Fondé sur une approche méthodologique détaillée, cet ouvrage explore les rapports entre forme, médiateur, autorégulation, apprentissage autorégulé et style d’apprentissage. Tout au long de ce parcours transparaît la conviction profonde que, si le théâtre c’est la vie, alors cette forme artistique de représentation de la vie a le pouvoir de bousculer et de transformer l’esprit pour émerger en tant que véritable fonction éducative.» Alexandre Buysse. Le théâtre: au-delà du jeu. Une exploration de la forme théâtrale comme médiation de l’apprentissage autorégulé. Genève: FAPSE; Cahiers de la section des sciences de l’éducation, 2007. Avec une préface de Sabine Vanhulle et une postface de Madelon Saada-Robert. www.unige.ch/fapse/SSE/groups/cahiers/cahiers/cahiers-welcome.html
31
(
A bsentéisme et
Education physique
éducation physique Les dispenses médicales présentées lors des cours d’éducation physique prennent l’ascenseur surtout dans les grands degrés. Faut-il s’en inquiéter ou simplement considérer ce phénomène de société comme inéluctable? En analysant d’un peu plus près ces pratiques, on constate que non seulement les problèmes de santé sont plus nombreux mais que les causes d’absentéisme changent. Elles proviennent de problématiques contemporaines comme le stress, la peur, l’obésité, la violence auxquelles viennent aussi s’ajouter parfois des interdictions de pratique dues à des convictions religieuses. Cette décision de ne pas se présenter au cours d’éducation physique, prise dans le cadre familial, est habituellement confirmée par le corps médical ou une autorité supérieure. Elle devient alors une sentence irrévocable. Un des cas les plus récurrents est l’élève paralysé par la peur. Il présente un blocage rédhibitoire, n’entre pas dans l’activité et montre immédiatement des signes extérieurs significatifs comme la terreur ou les pleurs. Il affirme avec force: «je ne peux pas mettre la tête dans l’eau», «je ne veux pas jouer au volley» ou «je ne peux pas rouler en avant»… et «j’ai un certificat qui l’atteste». Un autre cas fréquent est celui de l’élève qui a mal. Il présente lui des douleurs spécifiques qui habituellement n’apparaissent qu’à l’âge adulte et ne peut plus pour des
32
maux de dos permanents ou des problèmes articulaires participer aux activités proposées et ce, souvent, pour une durée indéterminée. Une autre raison invoquée est celle de l’élève qui ne peut pas. Pour des raisons inhérentes à des pratiques religieuses, l’élève ne peut pas entrer dans une pratique sportive spécifique, la natation par exemple. A ces différents cas s’ajoutent tous les élèves blessés qui présentent des séquelles visibles (plâtre, attelle ou blessure) et qui ne peuvent manifestement pas fréquenter les cours proposés. En décortiquant ces différents cas, on ne peut que constater que les raisons invoquées sont compréhensibles mais que dans tous les cas, elles sont contraignantes parce que concernant la sphère privée de l’élève.
Responsabilité institutionnelle Comment l’école réagit-elle devant cette problématique et surtout quels moyens met-elle à disposition des enseignants pour gérer ces différents cas? L’école avait autrefois une mission d’hygiène et de santé et des objectifs généraux adaptés au fonctionnement de la société. Elle mettait même à disposition des parents, donc des élèves, certains services (dentiste scolaire ou campagne de vaccination) qui avaient comme objectifs non seulement d’assurer la santé des générations futures mais
surtout de mettre à disposition de tous des solutions abordables au niveau des coûts. De plus l’école avait établi des plans d’étude assez précis dont les contenus d’enseignement et en particulier ceux de l’éducation physique étaient des références indiscutables. Or, avec le temps et surtout avec l’évolution de la société, tous ces paramètres se sont passablement modifiés. On peut en citer quelques-uns: la montée en «puissance» compréhensible de l’influence des parents, le développement de leurs moyens financiers qui les rendent plus autonomes, une évolution des systèmes éducatifs mais surtout une certaine «américanisation» des procédures légales. Tout ceci fait que l’école ne peut plus, comme dans le passé, avoir des positions radicales sous peine de se voir confrontée à des conflits qu’elle n’a pas l’habitude de gérer mais surtout contre lesquels elle n’est pas suffisamment armée pour lutter.
Et les enseignants? Comme les autres branches d’enseignement, l’éducation physique est une discipline obligatoire. L’enseignant doit donc se tenir aux exigences officielles sous peine de ne pas remplir correctement son mandat. Alors comment agir? Faut-il accepter systématiquement la suspension complète de l’activité physique? Faut-il, sans posséder forcément des paramètres précis, approuver voire cautionner cette sentence? Faut-il imposer à l’élève un compromis en adaptant sa participation par des activités spécifiques avec le risque d’un aggravement de sa situation suite à des effets secondaires?
Résonances - Avril 2008
)
Quelques solutions Les solutions doivent être envisagées à plusieurs niveaux: L’idéal serait de disposer au niveau de l’Etat d’un cadre légal adapté (Loi et ordonnance) qui fixe un mode de fonctionnement et précise exactement les conséquences de telles absences. L’ordonnance devrait également préciser le champ d’intervention de l’enseignant et le couvrir ainsi dans ce qu’il met en place pour assurer le bon déroulement de son action.
Il faudrait idéalement créer un réseau de collaboration efficace entre l’Etat, les médecins traitants et les parents pour respecter exactement les besoins des uns pour les mettre en adéquation avec ceux des autres. Un modèle de certificat médical unique, adapté et plus précis serait, par exemple, un premier pas efficace. La mise en place d’outils de communication faciliterait la compréhension par tous les partenaires des différents cas d’absence. Ces outils permettraient de fixer précisément le cadre d’engagement
de l’élève en éducation physique, d’adapter les contenus à ses possibilités, d’établir un suivi du travail accompli et surtout d’évaluer précisément les effets de cette offre. De cette manière, on pourrait avec tact et souplesse permettre à l’école de remplir son rôle d’éducation physique tout en respectant les contraintes dues à ces différentes «absences». On pourrait également contribuer à la mise à disposition des élèves des solutions alternatives car «blessure ou absentéisme» ne doivent pas forcément signifier «congé» ou «non-pratique».
Exemples pratiques - Musculation complémentaire Exercice 1: ventre vers le sol Tenir la position 10 secondes
Exercice 2: idem mais dos vers le sol. Tenir la position 10 secondes
Organisation Au départ, apprendre la suite des exercices à toute la classe, en mettant l’accent sur la qualité d’exécution et la correction par un camarade. Dans un deuxième temps, un ou plusieurs élèves de la classe deviennent «accompagnateurs» de musculation de l’élève qui n’arrive pas à effectuer le travail proposé sur un agrès et font la suite avec lui. Prévoir un tournus où les élèves accompagnent à tour de rôle.
Exercice 3: idem de côté Tenir la position 10 secondes
Quelques pistes Pour ne pas mettre de côté l’élève qui ne peut faire des agrès, mettre son tapis d’entraînement en parallèle aux engins sortis. Si le travail se fait par circuit ou ateliers, il pourra ainsi effectuer les mêmes postes que les autres élèves.
Exercice 4: lever le buste, 10 fois au moins
Evaluation Vu qu’il est souvent impossible de noter ces élèves en grande difficulté face aux agrès, autant mettre une note sur la qualité, le nombre de répétitions, la collaboration qu’il aura apportée durant ce genre de travail. Pourquoi ne pas utiliser une feuille d’accompagnement… (cf. ci-dessous)
Exercice 5: taper devant et derrière, 10 fois au moins
Carnet de musculation Date Nombre de répétitions du circuit
Exercice 6: fléchir les bras, 10 fois au moins
( Résonances - Avril 2008
33
i r o nn e m e n t
(
Trois parcours de l’eau
Env
Samuel Fierz
L’eau est un bien précieux. Le Service de l’environnement du canton du Valais a voulu le rappeler en élaborant des sentiers didactiques dans le val d’Illiez, le val d’Hérens, et la région de Viège. Avec les beaux jours qui approchent, ces sentiers peuvent devenir des buts de promenade appréciés.
Thèmes traités Sur chacun de ces sentiers, huit panneaux ont été dressés. Une brochure explicative apporte des informations supplémentaires sur d’autres points du parcours. Ces documents peuvent être consultés sur www.parcours-de-leau.ch. L’eau y est traitée sous toutes ses facettes... Source Capturée à la source au terme d’un parcours souterrain purificateur, l’eau est acheminée dans chaque maison par un immense réseau de conduites. Ressource L’or bleu est une des richesses de nos montagnes. Au milieu du XXe siècle, rares sont les fonds de vallée qui ont résisté à la frénétique construction de barrages. Retenue d’eau, conduite d’amenée, conduite forcée, usine électrique, lignes aériennes balisent les paysages de nos vallées.
Commander les brochures Office du tourisme des régions concernées ou Service de la Protection de l’Environnement (SPE), Rue des Creusets 5, 1950 Sion, tél. 606 31 50.
Télécharger les panneaux et les brochures: www.parcours-de-leau.ch
34
Les brochures peuvent être commandées gratuitement (voir encadré).
Agriculture Au Moyen Age, l’eau transportée par les bisses contribua à augmenter considérablement la production d’herbage et engendra un essor de l’élevage. Ce fut une mini-révolution économique dont on ne mesure pas complètement l’ampleur aujourd’hui. Milieu de vie Bien avant d’être une ressource économique, l’eau courante ou stagnante fut le berceau de la vie (développement dans la mer des premiers organismes vivants) et le milieu de vie d’innombrables espèces animales et végétales. Aujourd’hui, certaines espèces animales et végétales souffrent parfois de l’exploitation hydro-électrique. Santé et bien-être Le corps humain est constitué à 60% d’eau; le précieux liquide est donc vital. A certains endroits, on s’est aperçu que l’eau pouvait avoir des propriétés curatives (source de
Rumine à Champéry, bains de Vald’Illiez ou source thermale de Combioula). Force motrice Durant tout le Moyen Age et les Temps moderne, l’eau fut une des principales sources d’énergie. Que d’ingéniosité fut déployée pour broyer, hacher, scier ou marteler à partir de la rotation d’une roue à aube. Moyen de transport Paradoxe… cette eau si précieuse est aussi utilisée pour évacuer nos déchets! Et lors des grandes avancées glaciaires, l’eau (sous sa forme solide) s’est également chargée de transporter les blocs erratiques.
Apprendre en marchant Se déployant sur 30 à 50 km, les sentiers sont évidemment trop longs pour être parcourus en un jour avec une classe. Quelques secteurs paraissent adaptés:
Résonances - Avril 2008
)
Dans le val d’Hérens: Grande-Dixence - Mayens de Méribé: glaciers, barrage, source, etc. Couta - Mâche - Hérémence: prise d’eau, conduite, terrasses agricoles, etc. Hérémence - route entre Vex et Euseigne: moulins, anciennes terrasses agricoles, etc. Combioula (à atteindre de Vex ou de la halte de bus entre Vex et Euseigne) - Bramois: nature et relief des gorges sauvages de la Borgne (Attention: sentier aérien à reconnaître à l’avance).
L a biodiversité au musée et à l’école En 2008, deux actions complémentaires sont proposées aux classes valaisannes sur la BIODIVERSITE.
Visite guidée de l’expo «Toile de vie» Durée: Prix: Lieu: Inscription:
1 h 30 gratuit Ancien Pénitencier de Valère, rue des Châteaux 24, Sion Liliane F. Roh, Service de médiation culturelle, 027 606 46 80, liiroh@admin.vs.ch Dates: 28.2.2008 au 11.1.2009 Horaires: ma-di, 13 h-17 h (01.10-31.05) ma-di, 13 h-18 h (01.06-30.09) Des visites en matinée sont aussi éventuellement envisageables, sur arrangement.
Dans la plaine, le parcours Bramois Rhône peut facilement être fait à vélo et présente notamment quelques industries aujourd’hui disparues (filature, première usine électrique, gravière, etc.). Dans le val d’Illiez: Morgins - Lac Vert: source karstique, lac de montagne, etc. Champéry - Val-d’Illiez: source d’eau minérale, usine électrique, etc. Val-d’Illiez: les bains, la scierie artisanale, etc. Boucle autour de Monthey: bloc erratique, meunière, fontaine, l’eau en ville, etc. Les sentiers se parcourent de préférence à la descente. Les secteurs évoqués ci-dessus sont facilement atteignables en transports publics.
Activités «Biodiversité» à mener en classe Degré: Contenu: Commande: Information et renseignement:
Autre brochure éditée par le canton
Enfantine, Primaire et CO activités pour constater, comprendre et œuvrer; possibilité de sorties sur le terrain avec un spécialiste. à télécharger sur http://environnement.ecolevs.ch (dès miavril) ou à demander aux animateurs. Adeline Bardou pour le CO, adeline.bardou@hepvs.ch. Samuel Fierz pour les enfantines et primaires, samuel.fierz@hepvs.ch.
En raccourci Site main verte
Les papillons du Valais A commander au: Service des forêts et du paysage (SFP) Tél. 027 606 32 00
( Résonances - Avril 2008
Petits jardins... presque secrets Le site http://jardin.format-a4.org/breves.php remet au goût du jour quelques activités autour du jardinage (y.c. en ville): jardin urbain: observer une petite parcelle de la surface d’une feuille A4 et suivre son évolution, en tant que petit «urbiculteur», jardin nomade: expérimenter des plantations dans des bacs, jardin pleine terre: expérimenter des plantations dans un jardin.
35
(
E tude genevoise de l’impact
Re cherche
de la «classe relais externe» Depuis plusieurs années, le Département de l’instruction publique (DIP) genevois est engagé dans la lutte contre l’échec scolaire en proposant à l’intérieur des établissements différents types de prise en charge en vue de remobiliser des jeunes en rupture scolaire. Pour mieux répondre aux besoins spécifiques d’une population d’élèves en grande difficulté de comportement, le DIP a décidé, à l’instar d’autres cantons suisses et de pays voisins tels que la France, de mettre en place une structure externe en complément des dispositifs relais internes aux établissements. A la rentrée scolaire 2005/2006, la Direction générale du cycle d’orientation a donc ouvert une classe relais externe avec l’objectif d’accueillir temporairement des élèves en grande difficulté. Cette prise en charge hors de l’établissement a été conçue pour travailler à la fois sur des questions scolaires et comportementales afin que ces élèves réintègrent aussi rapidement que possible le processus de formation, mais aussi pour permettre à la classe ainsi qu’à l’équipe pédagogique de retrouver la sérénité nécessaire à son bon fonctionnement. Si la classe relais externe n’a pas produit les effets escomptés sur tous les élèves admis durant cette première année d’expérimentation, l’utilité d’une telle structure, attendue depuis fort longtemps, est véritablement plébiscitée par l’ensemble des acteurs concernés par cette première année d’expérimentation. Il faut donc apporter des améliorations à ce dispositif
36
blissement (voir l’expérience vaudoise) ou à l’extérieur. L’accent est également mis par les acteurs sur l’importance d’un travail de suivi et de remédiation avec les familles, car l’expérience révèle qu’une plus grande implication des parents d’élèves en grande difficulté augmente les chances d’amélioration de la situation de leur enfant.
qui répond sans conteste à un besoin, tout particulièrement au sein des établissements du cycle d’orientation. Parmi les suggestions provenant des différents acteurs concernés, il est mentionné à plusieurs reprises que le regroupement d’élèves en grande difficulté de comportement ne semble pas être une solution idéale, la préférence allant vers une prise en charge plus individualisée, que ce soit au sein d’un éta-
Comme le montrent des recherches françaises, les dispositifs relais ont le mérite de mettre en visibilité certains enjeux existant dans le système éducatif – comment traiter et gérer l’hétérogénéité des élèves et de leurs performances scolaires – et peuvent offrir l’opportunité de (re)penser les modalités d’apprentissage et de prise en charge des jeunes en difficulté au sein même d’une classe et de l’établissement.
Références Jacqueline Lurin, Muriel Pecorini, Michel Pillet. Les élèves en grande difficulté de comportement au cycle d’orientation. Etude d’impact du dispositif «classe relais externe», année scolaire 2005/2006. Genève: SRED, décembre 2007. www.geneve.ch/SRED (pdf du rapport complet à télécharger)
En raccourci Prix TSR littérature Ados
Participation de deux classes valaisannes Plus de 300 ados romands se mobilisent pour défendre des livres de la sélection du Prix TSR littérature Ados. A travers des émissions et sur le net, ils mettent en mots et en images leur ouvrage préféré. Deux classes valaisannes sont en lice (celle de Christine Mossessian à Vouvry et celle de Sylvie Rossoz à Martigny - cf. numéro de mars, p. 42). www.liredelire.ch
Résonances - Avril 2008
)
Sylvie Doriot Galofaro
(
E xpo autour de Ramuz
P r oj e ts
pédagogiques
au CO de Crans-Montana
Exposition «Le Règne de l’Esprit Malin de Ramuz, roman fantastique ou mystique?».
En français, sous les directions des professeurs Emmanuelle Praplan et Erika Barras, le fantastique – au programme de l’année – fut abordé et perçu dans l’œuvre au travers
centrale, son prieuré, son église, ses ruelles, et, au loin, le Mont de Lens. Chaque élève a choisi quelques passages du livre à illustrer, par les photographies. Mais comme le poète, les élèves ont brouillé les pistes: les 70 photos commentées montrent leur compréhension du roman; elles ne sont pas nécessairement le lieu du roman.
Le roman de Charles-Ferdinand Ramuz Le Règne de l’Esprit Malin (1907-1917, Editions Plaisir de lire, 1996) brosse le tableau d’une communauté villageoise La synthèse du travail photographique réalisé par les fermée, vivant dans ses myélèves de 3 CO fut, quant à thes et ses croyances souvent elle, confiée aux 4 CO, aiproches de la superstition. Le dés en cela par M. Jean lieu de l’action n’est pas préBeytrison, professeur d’incisé, mais certains indices performatique. mettent de le situer dans les montagnes du Valais. Une exposition de photos, textes et Au total, 80 élèves âgés . , janvier 2008 p. 139, Lens IV re it dessins, d’élèves de 3e année entre 14 et 16 ans, du CO, ap Ch y, Michaël Emer ont planché sur l’œuvre du CO du Centre scolaire de de Ramuz, avec brio! Nous vous inCrans-Montana évoque les vitons donc à venir découvrir diffélieux et les personnages du roman. des personnages: le principal, le cérentes facettes d’un Ramuz découlèbre Branchu a donné naissance à vert et revisité par une jeunesse ende superbes rédactions et études Les travaux ont débuté en octobre thousiaste. de textes! 2007, par la projection de films tels que Deborence de Francis Reusser et Rapt, inspirés des romans de RaEn dessin, le diable Branchu, dit «le muz. Afin de motiver les élèves, les Maître», fut le fil conducteur des En raccourci professeurs ont usé de stratagèmes portraits, dessinés sous la houlette dont l’objectif final étant d’organide Florence Muggli. Une BD couSi la pédagogie m’était contée ser une exposition, fruit d’une colronne le récit. Une aventure en ligne laboration interdisciplinaire. Quant au cours d’option-cinéma Si la pédagogie m’était contée (ndlr: dirigé par Sylvie Doriot Galoest un site qui a pour but faro, professeur d’histoire), il s’agisd'apporter des connaissances, des Infos pratiques sait d’illustrer le roman à travers les repères et des références, et de lieux, même si Ramuz n’a jamais partager un intérêt pour les sujets L’exposition est visible tout voulu qu’on puisse identifier un enprésentés. Une adresse qui ne d’abord au Centre scolaire, du droit d’un point de vue historique fournit pas des réponses à toutes 16 mai jusqu’au 10 juin 2008. et géographique. Une lecture atles questions, mais qui permet Le Musée du Grand Lens l’abritentive du roman permet de confird’en savoir plus sur l’histoire de tera à partir du 31 juillet 2008. mer qu’il s’agit bien de Lens, évol’éducation et les grands Vernissage vendredi 16 mai à qué en petites touches successives pédagogues. 17 h au Centre scolaire de Cransqui rendent admirablement l’atwww.silapedagogie.com Montana. mosphère du village – avec sa place
( Résonances - Avril 2008
37
(
C oncours de robotique:
Carte
bla nc he
une classe d’EPP raconte Ce premier semestre, dans le cadre des projets interdisciplinaires mis en place pour les classes de l’école pré-professionnelle (EPP), notre classe PP19 a réalisé un projet autour de la robotique et des énergies renouvelables. Il s’agissait pour nous de participer à l’organisation du concours valaisan de robotique qui avait lieu au mois de novembre 2007 à l’Ecole des métiers de Sion, ainsi que d’y participer, à travers la programmation de robots et la présentation d’un exposé.
Participation au concours et à son organisation La première partie du projet était centrée sur le concours. Pour y participer, nous avons construit des robots avec le kit Lego Mindstorm, puis nous avons dû apprendre à les programmer. Les robots devaient effectuer diverses missions sur le thème des énergies renouvelables, en déplaçant des objets sur un tapis de jeu fourni à l’avance et identique
Prochain concours de robotique Ce concours sera à nouveau mis sur pied l’an prochain. Ce sera le samedi 8 novembre 2008 à l’EMVS (en même temps que les portes ouvertes de l’école) et l’inscription de 16 équipes de jeunes (5 à 10 jeunes) est attendue. Les inscriptions débuteront en juin sur le site www.firstlegoleague.ch.
38
Suisse Romande et une journaliste de Canal 9 est venue nous filmer en classe, avec nos robots. Quel stress! mais c’était vraiment intéressant de découvrir l’envers du décor. Il nous restait enfin à organiser la journée elle-même. Il fallait planifier la journée (notamment l’ordre de passage), s’occuper de la répartition des salles, de l’accueil ainsi que du repas de midi. La journée du concours si attendue est enfin arrivée. Tout s’est heureusement eu lieu tique ayant bo ro bien déroulé et le public a de rs ncou e 2007. Photos du co en novembr rs ie répondu présent. Notre ét m s int2. à l’Ecole de n photo:47po ague 2007 Sio Le classe était séparée en six go Le st @ Photo Fir groupes: le premier était chargé de l’accueil des équipes, le second tenait la buvette, le troipour toutes les équipes. L’équipe sième filmait le concours, le quaqui arriverait à effectuer le plus trième s’occupait du rangement, le grand nombre de missions dans le cinquième concourait avec les rotemps imparti serait victorieuse. bots et enfin le dernier présentait Nous avons également fait des rel’exposé. Cette journée représencherches sur les énergies renouvelatait l’aboutissement de notre probles pour préparer notre exposé. jet et c’était vraiment génial pour Nous nous sommes intéressés plus nous de voir le résultat de nos efspécialement à notre école et nous forts, même si notre équipe n’a avons tenté de trouver des solutions malheureusement pas remporté la pour améliorer la consommation victoire… d’énergie des différents bâtiments qui la composent. La deuxième partie du projet était consacrée à la préparation et à l’organisation de la journée du concours. Il a d’abord fallu traduire le règlement qui n’existait qu’en allemand, pour le communiquer ensuite aux diverses équipes. Nous avons également pris contact avec les médias afin de faire de la publicité pour le concours: nous avons rédigé un article pour le Nouvelliste, nous avons parlé à la Radio
«Ce projet fut pour nous une expérience enrichissante.» Lors du concours, douze équipes de jeunes de 10 à 16 ans ont rivalisé d’ingéniosité pour faire accomplir diverses missions à caractère écologique à leurs robots en Lego. Ils ont ainsi construit un barrage ou monté
Résonances - Avril 2008
)
un panneau solaire. Une équipe d’élèves de l’Ecole des métiers a remporté le premier prix. En plus des résultats des missions, l’aspect visuel et les capacités techniques du robot comptaient dans les estimations du jury. Les gagnants ont participé à la finale européenne en Allemagne. Ce projet interdisciplinaire fut pour nous une expérience enrichissante. Il nous a permis de découvrir certains sujets que nous connaissions peu ou pas, comme la programmation ou les énergies renouvelables, et d’entrer en contact avec des personnes extérieures, comme les représentants des médias. Si certains cours étaient parfois ennuyeux (la traduction!), la plupart du temps nous étions motivés car nous avions un but concret à atteindre ainsi que des responsabilités: des gens comptaient sur nous! Nous avons enfin dû apprendre à travailler ensemble, à collaborer et à tenir compte de l’avis de chacun, ce qui n’a pas toujours été facile. La classe PP19
En raccourci Le Monde de l’éducation
Les langues de demain Quelles langues faudra-t-il parler dans vingt ans? L’espagnol, le chinois, le russe, l’hindi ou le turc? Quelle place accorder aux langues dans l’enseignement et quelle valeur ajoutent-elles aux diplômes? Le Monde de l’éducation lance le débat qui se prolonge sur le site «Côté Profs». (http://education.france5fr/cp). Cahiers pédagogiques
Article sur les ruses éducatives «Dans quel cas et avec quelles précautions l’enseignant peut-il employer la “ruse” pédagogique? Même s’il est destiné à motiver pour apprendre, ce “détour” n’est-il pas toujours une tromperie pour l’élève?» Yves Guégan, sociologue de l’éducation, apporte sa réponse en reprenant notamment deux exemples, l’un d’une enseignante qui encourage parfois momentanément l’apathie de la classe et l’autre d’un enseignant qui a fait bon usage de la flatterie pédagogique. L’auteur conclut son article paru dans le numéro de mars des Cahiers pédagogiques, en écrivant: «Il faut bien, parfois, tromper la résistance de l’élève pour parvenir à en faire le centre vivant du travail pédagogique.» A user bien sûr avec modération. Le dossier est lui consacré à la filière rénovée des sciences et technologies de la gestion. www.cahiers-pedagogiques.com Sciences humaines
Rubrique carte blanche Cette rubrique vous est ouverte, à vous enseignants, pour que vous puissiez raconter la vie de votre classe, vous exprimer sur un sujet en lien avec l’actualité pédagogique, ouvrir un débat, parler ou inviter la rédaction à parler d’une activité enthousiasmante que vous avez menée en classe ou encore laisser la parole, la plume ou le crayon à vos élèves. Les seules contraintes sont liées à la longueur des textes envoyés (maximum 6500 caractères espaces compris). Si vous souhaitez réserver cet espace pour un prochain numéro, contactez la rédaction (tél. 027 606 41 52 ou 079 429 07 01, resonances@admin.vs.ch).
( Résonances - Avril 2008
Enseigner, l’invention au quotidien «Cours magistraux, recherches sur ordinateurs, travaux de groupes, soutien spécialisé, coaching scolaire… Pour les élèves et les étudiants, l’alternance des modes de travail est devenue la règle. La panoplie pédagogique des enseignants se trouve aujourd’hui faite de tout un éventail de pratiques, de stratégies ou même de bricolages pédagogiques, en fonction du besoin des élèves, de l’activité ou du moment choisi… L’art d’enseigner serait-il en train de vivre un grand chambardement?» Le dossier d’avril de Sciences humaines incite à la réflexion sur ce que signifie enseigner à l’ère du maître aux mille casquettes et du «flexiprof» en 2008. www.scienceshumaines.com Livre de jeunesse
Collection suisse récompensée De ville en ville, la nouvelle collection des éditions La Joie de lire, a été récompensée par le jury de la Foire internationale du livre de jeunesse de Bologne 2008. La collection a obtenu la mention d’honneur du livre documentaire.
39
Sc iences
(
J ours du gène: visites de
laboratoires pour les étudiants Sous cette devise, les «Journées de la recherche en génétique» fêtent cette année leur 10e anniversaire. Depuis 10 ans déjà, de nombreuses équipes de chercheurs présentent leurs travaux et invitent le public à les rencontrer et à engager le dialogue. Recherche sur les cellules souches, neurobiologie, développement des médicaments, biotechnologie végétale et maladies virales sont quelques exemples du large éventail des sujets abordés. Fidèle à sa devise, la science n’est pas seulement transparente, on peut aussi la vivre.
«Vivre la recherche – 10 ans de Jours du gène.» Les «Jours du gène» se dérouleront entre le 21 avril et le 5 juillet 2008 sur 17 sites, en Suisse alémanique, en Suisse romande et au Tessin. Plusieurs des 60 événements organisés s’adressent spécialement aux étudiant-e-s, notamment, les visites de laboratoire et les journées de
Visites de laboratoires à Sion L’Institut de Recherche en Ophtalmologie (IRO) propose des visites sur réservation du 5 au 20 mai. www.iro.vsnet.ch
www.jours-du-gene.ch
stage, les parrainages pour des travaux de maturité ainsi que les exposés et les réunions. L’Institut de Recherche en Ophtalmologie de Sion et l’Institut technologies du vivant de la HES-SO Valais participent activement aux «Journées de la recherche en génétique» et ouvrent aussi leurs portes au public. Le programme détaillé est disponible auprès du secrétariat ou sur internet: Secrétariat «Jours du gène», c/o Gen Suisse, Case postale, 3000 Berne 14, tél. 031 356 73 84, contact@joursdu-gene.ch, www.jours-du-gene.ch.
Les 27 organisations suivantes soutiennent les «Jours du gène» Fonds national suisse de la recherche scientifique • L’Agence pour la promotion de l’innovation CTI • Académie suisse des sciences naturelles • Académie suisse des sciences médicales • Académie suisse des sciences techniques • biotechnet Switzerland • Union des sociétés suisses de biologie expérimentale • Faculté sciences de la vie de l’EPF Lausanne • Pôle de recherche national Frontiers in Genetics • Pôle de recherche national Molecular Oncology • Friedrich Miescher Institut • Biozentrum der Universität Basel • Swiss Stem Cell Network • Fondation ISREC • Zurich–Basel Plant Science Center • Biotechnologie-Institut Thurgau an der Universität Konstanz • Swiss Institute of Allergy and Asthma Research • Schweizerischer Koordinationsausschuss für Biotechnologie • Società Ticiniese delle Scienze Biomediche e Chimiche • Société suisse de génétique médicale • Association suisse des hémophiles • Retina Suisse • Interface Sciences–Société, Université de Lausanne • Verein Forschung für Leben • Fondation Gen Suisse • Gene Peace • Junges Forum Gentechnologie.
40
Pour organiser une visite au laboratoire de biologie moléculaire de la Haute Ecole du Valais, contactez l’Unité de biotechnologie à la HEVs. www.hevs.ch
En raccourci Motiver pour apprendre
Emission de la TSR à (ré)-écouter Philippe Theytaz, auteur du livre intitulé Motiver pour apprendre paru récemment aux éditions Saint-Augustin, était l’invité de la Smala, émission de la Radio suisse romande la 1re, samedi 1er mars. Pierre-Marie Gabioud, inspecteur de la scolarité obligatoire valaisanne, a également participé à cette émission en donnant son éclairage sur les manières de remotiver un enseignant démotivé. www.rsr.ch/la-1ere/les-emissions Vidéo éducative
Sélection educa.ch La vidéo éducative sur internet connaît un succès grandissant. La rédaction d’educa.ch vous propose une sélection des principaux acteurs œuvrant dans ce domaine. www.educa.ch/dyn/187682.asp
Résonances - Avril 2008
)
Le chiffre du mois
(
E ffectifs et prévisions d’élèves SFT
pour le Valais romand
Effectifs et prévisions d’élèves à l’école enfantine, primaire* et au cycle d’orientation*, Valais romand *Y compris les classes spéciales
Source: DECS/SFT
Parmi les informations utiles au pilotage du système de formation valaisan, le DECS dispose, depuis plusieurs années, de prévisions d’effectifs d’élèves. Sous réserve de changements démographiques ou socio-économiques importants (départs/arrivées massifs d’enfants dans la scolarité dus à des flux migratoires difficiles à anticiper, voire à une crise internationale, par exemple), un horizon prévisionnel de cinq ans est assez fiable. Cependant, ces estimations valables pour l’ensemble du système sont à nuancer en fonction des contextes propres à chaque établissement. Nous avons retenu ici les prévisions d’élèves pour les trois prochaines rentrées scolaires
( Résonances - Avril 2008
de l’école enfantine, primaire et au cycle d’orientation, en comparaison avec les effectifs 2006/07 et 2007/08. Basées essentiellement sur les naissances, les prévisions, présentées ici pour l’ensemble du Valais romand, tiennent également compte des répartitions antérieures d’effectifs à chaque niveau d’enseignement (moyenne sur huit ans). Suivant la courbe démographique, le nombre d’élèves à l’école primaire poursuit la baisse amorcée dès 1999/00 (1997/98 à l’école enfantine). Ainsi, entre les rentrées scolaires 2006/07 et 2007/08, l’école primaire a perdu l’équivalent de huit classes environ (194 élèves). Les diminutions d’ef-
fectifs devraient s’y accentuer en particulier dès 2009/10. L’érosion démographique se poursuit plus faiblement que les années précédentes au cycle d’orientation qui perd 42 élèves entre 2006/07 et 2007/08 (contre 341 élèves de moins entre 2005/06 et 2006/071) et une baisse continue est à prévoir jusqu’en 2016/17. Toutefois, avec la reprise récente de la natalité, un renversement de tendance se profile dès 2009/10 à l’école enfantine, dès 2011/12 à l’école primaire (en 1P) et dès 2017/18 au cycle d’orientation. Note 1
Voir Résonances n°6, mars 2006.
41
Patrice Vernier
enquête auprès des assurés
Evaluation de la 1re révision de la loi sur la prévoyance professionnelle: enquête auprès des assurés.
De quoi s’agit-il? En 2004, la Confédération a complété les bases légales de la prévoyance professionnelle (2e pilier ou caisses de pensions) en y incluant une série de prescriptions visant à améliorer la transparence et l’information des assurés (art. 65a et 86b LPP). L’idée à la base de ce changement est que pour assurer la stabilité à long terme de la prévoyance professionnelle et renforcer la confiance des assurés dans les institutions de prévoyance, il est nécessaire de rendre l’information accessible à toutes les parties concernées et de prendre en compte les intérêts des salariés comme ceux des employeurs. L’Office fédéral des assurances sociales (OFAS) a mandaté à cet effet les sociétés ECOFIN et econcept pour évaluer ces nouvelles prescriptions concernant la transparence qui ont été introduites au cours de la 1re révision LPP. Par ailleurs, la prévoyance professionnelle est devenue ces dernières décennies une composanteclé du système social suisse. Elle constitue en effet une source de revenu très importante pour beaucoup de personnes âgées, mais aussi pour des invalides. La prévoyance professionnelle est alimentée principa-
42
(
R évision de la LPP:
CRPE
lement par vos cotisations et celles de votre employeur. En tant que salarié, mais aussi en tant que personne assurée, vous avez tout intérêt à ce que les sommes versées soient placées judicieusement et à ce que votre caisse de pensions soit gérée avec soin. Raison pour laquelle la Confédération a édicté de nouvelles prescriptions en matière d’information des assurés pour que vous puissiez avoir une image plus claire de l’état de votre prévoyance professionnelle. L’OFAS souhaite en effet savoir si les nouvelles règles sont appliquées et si les assurés sont mieux informés qu’avant sur leur caisse de pensions.
But de l’enquête L’enquête menée auprès des organes dirigeants de quelque 250 prestataires de prévoyance doit permettre d’atteindre les objectifs suivants: 1. Connaître la manière dont les nouvelles dispositions sur l’infor-
www.crpe.ch
mation des assurés sont appliquées. 2. Identifier les conséquences des nouvelles dispositions sur l’organisation et les processus des caisses de pensions. 3. Mettre en évidence les difficultés rencontrées dans l’application des nouvelles dispositions. 4. Décrire les possibles mesures correctrices ou complémentaires qui pourraient être prises pour améliorer encore la situation. La CRPE tient tout particulièrement à améliorer sa transparence et son concept d’information. Aussi, convaincue et persuadée que votre opinion en tant qu’assuré permettra de porter un regard constructif et critique sur nos procédures, elle vous encourage à participer à cette enquête. Vous contribuerez ainsi à améliorer l’information et la compréhension en matière de prévoyance professionnelle pour le plus grand bénéfice de tous les assurés! Pour cela, il vous suffit de remplir un questionnaire, ce
Résonances - Avril 2008
)
Anonymat Vos réponses étant traitées de manière strictement confidentielle, elles ne seront pas communiquées à votre employeur, ni à votre caisse de pension. L’anonymat sera respecté dans l’évaluation des questionnaires; il n’y aura donc aucune possibilité d’en déduire de quelconques indications vous concernant personnellement.
La CRPE tient à améliorer sa transparence et son concept d’information. Certificat de prévoyance Vous recevez chaque année un certificat de prévoyance qui vous oriente sur votre situation actuelle et sur vos prestations futures. Avec l’aide de ce certificat et, le cas échéant, du rapport annuel de la Caisse qui se trouve sur le site www.crpe.ch vous pourrez répondre plus facilement au questionnaire.
Comment accéder au questionnaire La Caisse, via son site (voir ci-dessus), vous met directement à disposition un accès au questionnaire. Vous pourrez ainsi le remplir électroniquement. Vos données seront aussitôt transmises aux sociétés mandatées par l’OFAS.
Nous vous remercions d’avance de votre précieuse collaboration et participation à cette enquête vivement recommandée. Si vous deviez avoir des questions à ce sujet, n’hésitez pas à les poser au n° de téléphone suivant 027 323 60 89, Direction de la Caisse.
( Résonances - Avril 2008
A vos agendas Du 5 avril au 10 août Expo Sierre 1908 En 2008, la Ville de Sierre a l’occasion de commémorer des étapes importantes de son histoire. L’exposition 1908 Sierre présente, aux Caves de Courten, des vues de la ville, des photographies de la construction du Château Mercier et de l’installation des usines d’aliminium, la plupart conservées à la Médiathèque Valais Martigny. Gratuité de l’exposition pour toutes les écoles. wwwcavesdecourten.ch www.mediatheque.ch Ma 8 avril Conférence sur l’éducation La Ville de Sion propose une conférence-atelier, plus particulièrement destinée aux parents, en lien avec la campagne nationale et cantonale «L’Education donne de la force». Institut Universitaire Kurt Bösch de Bramois, 20 h. www.sion.ch/education www.iukb.ch
Sa-di 19-20 avril Symposium des langues Ce symposium, qui se déroulera à la HES-SO Valais à Sierre sur deux jours sous forme de conférences et d’ateliers portant sur les techniques
d’apprentissage, s’adresse à tous les professeurs et enseignants de langues étrangères vivantes. Cette formation continue a également pour but de favoriser le travail en réseau entre les enseignants de langues en Suisse. Inscriptions tardives possibles avec paiement sur place (tarifs indiqués sur le site). http://sinfolangues.hevs.ch Me 7 mai Journée sur l’école et les jeunes vulnérables Dans le cadre du projet «Détection et
Mémento
(
qui vous prendra une vingtaine de minutes.
intervention précoces» dans le champ de l’école, lancé par l’OFSP et mené en collaboration avec la fondation Radix et la Haute Ecole fribourgeoise de travail social, une journée de partage d’expériences est organisée à Lausanne. A noter que deux écoles valaisannes sont impliquées dans ce projet, à savoir le Lycéecollège des Creusets à Sion et l’Ecole cantonale d’agriculture. Entrée libre, mais inscription obligatoire. www.ecoles-en-sante. ch/html/Detection.html Au fil des mois
POUR RAPPEL Du 21 avril au 5 juillet Vivre la recherche: Jours du Gène (cf. p. 40) www.jours-du-gene.ch Du 22 au 25 mai Séminaire de philo pour enfants et ados à Epinassey (cf. p. 12)
Du ve 4 au di 6 avril Salon du Livre de jeunesse Le neuvième Salon du Livre de jeunesse aura lieu du 4 au 6 avril 2008 à Saint-Maurice. Dans un décor angoissant, les visiteurs découvriront un «Salon de la peur». Avec des créateurs, des illustrateurs, des ateliers de maquillage, des expositions, des concours, jeux, animations, breakdance, stands, chasse au trésor, etc. www.litteradecouverte.com http://litteradecouverte.wordpress.com
43
Accueil continu des élèves
A Genève, l’initiative a abouti Rappelons que les horaires scolaires actuels ont été définis à une époque qui voyait le père travailler et la mère rester à la maison pour s’occuper des enfants. Force est de constater que, dans la plupart des familles, les deux conjoints travaillent et sont confrontés quotidiennement aux horaires scolaires de leurs enfants, qui ne sont plus adaptés à leur vie professionnelle. L’initiative populaire demande de garantir aux élèves un accueil de qualité de 7 h à 18 h. Le Temps (18.02)
Savoirs de base
L’école devra rendre des comptes En France les projets de nouveaux programmes ont été présentés. Au service d’un «enseignement structuré et explicite, orienté vers l’acquisition des savoirs de base», les textes réaffirment la «liberté pédagogique» des enseignants. En contrepartie, ils devront «rendre compte régulièrement des acquis des élèves». Les programmes mettent l’accent sur les «apprentissages fondamentaux» à l’école maternelle et élémentaire. En mathématiques, les associations qui réclamaient l’introduction dès le CP des quatre opérations (addition, soustraction, multiplication, division) n’ont pas eu gain de cause. Une «première sensibilisation» à une langue vivante est prévue dès le CP. Ces programmes font aussi une place à «l’instruction civique et morale» prônée par Nicolas Sarkozy. Le Monde (21.02)
44
Chèque scolaire
(
D ’un numéro à l’autre
Revue
de presse
Prévention
Proposition de Lobby Parents
Esprit Piste
Le chèque scolaire est un forfait correspondant au prix moyen d’un élève à l’école publique durant un an. Pour le canton de Vaud, ce sont quelque 11’000 francs au niveau de l’école primaire, 15’000 francs au degré secondaire et 16’000 francs par an pour le secondaire supérieur. Selon le modèle proposé par Lobby Parents, cet argent serait versé à chaque école – étatique ou privée – au prorata du nombre d’élèves inscrits, pour autant qu’elle soit ouverte à tous, sans distinction ethnique, religieuse ou financière. L’Etat serait chargé d’autoriser ces écoles, de définir les conditions cadres et de contrôler leur fonctionnement. Bilan n° 242 (Février 2008)
Adopter la bonne attitude skis aux pieds, cela s’apprend. Elaboré par l’Organisation cantonale valaisanne des secours (OCVS) et ses partenaires, le concept «Esprit Piste», destiné aux élèves de 5e et 6e primaires, déploie ses effets depuis cet hiver en Valais. Ces élèves bénéficient des conseils avisés de moniteurs compétents mis à disposition par l’OCVS et ses partenaires. Le concept postule un engagement sans faille de la part des élèves pour ce qui concerne le respect des règles sur les pistes de ski. Les élèves apprécient surtout l’aspect ludique de la démarche. Le Nouvelliste (23.02)
Ecole finlandaise
Modèle illusoire! On ne compte plus les pédagogues qui portent aux nues le système éducatif finlandais. Pour bien enceindre les réussites scolaires finlandaises, il convient de souligner que le pays connaît une société homogène et que le finnois, dont l’écrit correspond à la prononciation, est très vite lu par les enfants. D’aucuns y voient une part du succès local à l’enquête PISA. De surcroît un choix pédagogique interpelle: les élèves de 7 à 18 ans – soit pendant douze ans – sont mis au bénéfice de cours de religion ou de morale et d’instruction civique. 24 heures (22.02)
Scolarité
Journée de la langue maternelle A l’occasion de la Journée internationale de la langue maternelle, un appel a été lancé pour que la langue d’origine des enfants de migrants soit intégrée à leur cursus scolaire. Au niveau pédagogique, de bonnes connaissances dans la langue d’origine des enfants permettent à ceux-ci d’acquérir plus facilement une ou plusieurs langues nationales. Le Courrier (22.02)
Grande-Bretagne Les examens oraux passent à la trappe Les Anglais viennent de découvrir le «Français sans peine». Après avoir fait fi de l’orthographe en langues étrangères pour les examens en fin de secondaire, les autorités vont supprimer complètement les examens oraux. «C’est trop stressant et cela décourage les élèves.» Cela ressemble fort à un nouvel adoucissement des exigences académiques destiné à améliorer les statistiques scolaires plus qu’à ramener vers l’étude des langues une jeunesse rebelle. La Liberté (20.02)
Burn-out des enseignants
Les passionnés davantage touchés Le canton de Fribourg propose une prise en charge des enseignants victimes d’épuisement professionnel. Plus de 25 enseignants fribourgeois ont tiré la sonnette d’alarme depuis le début de l’année scolaire. De manière générale, il s’agit souvent des plus engagés, des plus passionnés qui ne savent pas se préserver. Un groupe de trois enseignants travaille sur plusieurs axes dont le soutien individualisé des enseignants (épuisement professionnel), la coordination de la médiation scolaire et la santé scolaire, entre autres. Le soutien individualisé est pris en charge par la formation continue des enseignants. La Liberté (25.02)
Résonances - Avril 2008
)
Education aux USA
Ignorance des jeunes Américains Qui est Œdipe, Job ou même Hitler? Autant de questions auxquelles certains jeunes Américains ont du mal à répondre. Un centre de recherches conservateur a conduit une enquête auprès de 1200 jeunes. Ceux-ci devaient répondre à 33 questions de culture générale. Près d’un quart d’entre eux ne savaient pas dire qui était Adolph Hitler. Quelque 20% des jeunes ne savent pas contre qui combattaient les Etats-Unis durant la Seconde Guerre mondiale. @ lesoir.be (27.02)
l’université. Autre projet de loi, ils seraient formés en cinq ans. Un bachelor de trois ans leur permettrait d’enseigner, mais il leur faudrait deux ans de plus et un master pour être titularisés. Tribune de Genève (28.02)
Patrimoine
Le patois, un savoir de nos racines S’interroger sur la mémoire des patois pour mieux les conserver. C’est le travail et la passion d’Alain Dubois, collaborateur scientifique aux Archives de l’Etat du Valais, qui s’intéresse à la conservation et à la mémoire des patois dans le Valais romand. La première initiative pour conserver ce patrimoine remonte à la fin du XIXe siècle. A cette époque, ce parler s’éteint complètement dans les cantons protestants alors qu’il est encore assez bien présent dans les cantons catholiques. Aujourd’hui, les promoteurs de l’introduction de cours à l’école sont conscients que le patois ne redeviendra pas la langue de la communication. Mais cela permet de sensibiliser les élèves à tout ce qui touche au patrimoine de la commune. Le Nouvelliste (28.02)
Echec scolaire au collège Controverse
L’Histoire de la Suisse pour les nuls Des milliers d’exemplaires vendus, une version allemande en préparation et un gros doute. L’Histoire de la Suisse pour les nuls est-elle bonne pour la tête? Dans les universités de Suisse romande, la question fâche. En cause? D’abord, une histoire lisse de la Suisse coincée dans une chronologie rigide, sans mise en perspective. Ensuite, des occultations à la pelle: sur l’histoire des migrations, de l’asile, de la Suisse humanitaire, d’une économie suisse des plus internationalisées, de l’anticommunisme des élites, de l’antisémitisme… L’Hebdo (27.02)
Institut universitaire genevois
Création reportée d’un an Faut-il cinq ans d’études universitaires pour enseigner au primaire? Le projet divise les maîtres. Pour le Département de l’instruction publique (DIP) et la Société pédagogique de Genève (SPG), les maîtres du primaire doivent être formés à
( Résonances - Avril 2008
Informer sur les orientations Entre 20 et 30% d’échec en première année du collège de Saint-Maurice. Le problème n’est pas vraiment nouveau. «En 1995, le taux d’échec en première année était de 28%», rappelle le recteur Alexandre Ineichen. Au collège de la Planta le taux d’échec en première année est en dessous de 20%. Même constat aux Creusets, cette année il devrait être voisin de 15% en fin d’année. Les collèges sédunois ont-ils une recette pour limiter les échecs en première année? L’explication vient peut-être des visites et séances d’information que les collèges des Creusets et de la Planta organisent dans les cycles d’orientation. Il ne s’agit pas de dissuader les élèves qui souhaitent venir au collège, mais bien de donner la meilleure information possible sur les diverses formations, les cursus et les débouchés. Le Nouvelliste (29.02)
Formation vaudoise
Les profs désarçonnés Comment vont les enseignants vaudois? Couci-couça, répond la seule étude disponible sur le sujet, menée en 2000 à la demande de la Société pédagogique vaudoise (SPV). Un quart des répondants affichaient alors une santé physique et mentale en fort déséquilibre: fatigue chronique, troubles du sommeil, anxiété, etc. Aucun chiffre ne permet d’affirmer que huit ans plus tard la situation s’est améliorée. «Nous pensons qu’il y a davantage de malades», estime pour sa part le secrétaire général de la SPV, sur la base de ses contacts quotidiens avec le terrain. 24 Heures (5.03)
Jura bernois
Horaires blocs pour les petits Pour le Syndicat des enseignants du Jura bernois, l’introduction des horaires blocs ne sera pas bénéfique pour les élèves des classes enfantines, de première et de deuxième année. Il exige donc un assouplissement de la mesure pour la partie francophone
du canton. Le syndicat motive sa résolution par plusieurs arguments. Il estime inconcevable, par exemple, que des élèves de quatre ans soient soumis au même rythme scolaire que des élèves de dix ans. Journal du Jura (7.03)
Le Web et l’école
Du recul et un sens critique De plus en plus présent dans la vie quotidienne des enfants et des adolescents – qui bloguent, chattent et courent les vidéos sur YouTube ou sur Daily-Moticon – le Web fait gentiment sa percée dans les classes genevoises. Selon Manuel Grandjean, responsable du Service EcoleMédias (SEM) au Département de l’instruction publique de Genève, «les avantages et les inconvénients du Web sont les mêmes que pour tout le monde. Internet requiert un recul plus grand, un sens critique plus développé que vis-à-vis des autres médias. Car l’information gigantesque à laquelle il donne accès circule souvent sans aucune médiation». Tribune de Genève (10.03)
Enseignement spécialisé
Une complice des surdoués Le Valais a choisi la voie de la différentiation intégrée. Comme les enfants en difficulté, les élèves à haut potentiel bénéficient d’un aménagement spécial sans quitter la classe. Doris Perrodin-Carlen y officie comme personne ressource auprès des enseignants qui souhaitent adapter leurs cours aux élèves surdoués. Après une vingtaine d’années dans le primaire, cette enseignante a eu le sentiment que certains élèves «lui échappaient». C’est pourquoi elle a suivi la seule formation spécialisée existant en Suisse pour les professionnels travaillant avec des surdoués, à l’ECHAC de Zurich. Migros Magazine (10.03)
45
Rachel Bircher May
(
E conomie familiale: échos
Ec ono mie familiale
de la rencontre du 11 mars
Compte rendu de la rencontre – échange des enseignants d’Economie familiale, HEPVs St Maurice, 11 mars 2008.
La rencontre – échange EF du mardi 11 mars, qui s’est déroulée à la HEPVs de Saint Maurice, a vu la participation de 40 enseignants.
40 enseignants ont participé à la rencontre Economie familiale le 11 mars.
Après le mot d’accueil de Patrice Clivaz, directeur de la Haute Ecole pédagogique valaisanne et les informations du DECS transmises par Michel Beytrison, les enseignants se sont mis au travail par groupes pour réfléchir sur les objectifs et la didactique de l’économie familiale. Une mise en commun de ces réflexions a permis de tirer les conclusions suivantes: Au sujet des objectifs, la majorité des enseignants convient de considérer la réalité de l’élève comme le point de départ d’une
En raccourci Salon du livre jeunesse de Saint-Maurice
Les originaux de Reine Le Salon du livre jeunesse, se déroulant à Saint-Maurice du 4 au 6 avril, présentera les originaux de Reine, album de Jacqueline Delaunay paru aux éditions La Joie de lire. Pour l’anecdote, il a fallu à Jacqueline Delaunay 201 crayons de couleur et deux mois de travail par planche pour réaliser cet album paru en mars dernier.
46
mise en réseau des savoirs, savoir-faire et savoir-être dans les domaines de la santé, de l’écologie, de l’artisanat, de l’économie, de la culture et de la société. Certains domaines, tels que la santé, l’écologie et l’économie sont déjà bien présents dans le programme actuel EF; par contre l’économie et la société demandent encore de l’expérimentation. Le domaine de l’artisanat, quant à lui, reste la «plaque tournante» de la branche dans le sens qu’il développe essentielle-
ment des compétences manuelles nécessaires au développement de l’élève. Au sujet de la didactique, bien qu’à des stades différents, les enseignants sont en route vers une conception et une organisation différentes des situations d’apprentissage. Si les cours de formation continue ont donné un bagage suffisant aux enseignants qui les ont suivis, il reste à poursuivre le travail sur le terrain avec une meilleure collaboration et la mise en place d’un soutien, à définir sous quelle forme (journées de travail, d’échange, site officiel,…). Et pour terminer, mises à part quelques informations générales transmises, concernant le nouveau Croqu’Menus, les cours de formations continue de 2008-2009, le congrès mondial d’Economie familiale de Lucerne, le défi a été lancé aux enseignants, de proposer une désignation actuelle pour le nom «EF», trop traditionnel et complexe. Cette désignation devrait se référer aux domaines que traite notre branche plutôt qu’aux tâches domestiques.
Résonances - Avril 2008
)
J +S Kids dans le cadre du sport scolaire facultatif A partir de la prochaine De manière à connaître en année scolaire, les écoles détail le projet, des séanenfantines et primaires vaces d’information sont orlaisannes pourront bénéfiganisées: cier d’un soutien financier le mardi 8 avril 2008 à de Jeunesse + Sport (J+S) 18 h 30, à l’auditorium dans le but de dispenser du collège de l’Europe, aux enfants de 5 à 10 ans avenue de l’Europe 30, une ou deux leçons hebà Monthey (places de domadaires de sport à caparc à disposition), ractère polysportif en dele jeudi 10 avril 2008 à hors du temps scolaire. J+S 18 h 30, au Centre cantonal de protection ciKids, programme lancé vile, rue des Etreys 154, par l’Office fédéral du sport (OFSPO), a pour obà Grône (places de parc jectif d’inciter tous les enJ+S Kids vise à inciter les enfants à bouger davantage. à disposition). fants à bouger davantage, @ J+S Kids. en leur faisant découvrir Afin de faciliter l’organisades activités physiques adaptées et nal. Des expériences pilotes ont du tion de ces rencontres, les particivariées, afin de lutter contre les efreste déjà été réalisées dans les écopants doivent s’annoncer par courfets négatifs de la sédentarité et de les d’Evolène, de Vétroz, de Martiriel à ojs@admin.vs.ch en indiquant l’obésité. gny-Combe et de Vouvry. leur choix quant au lieu de la rencontre. Enthousiasmer les petits à se dépenLes écoles intéressées peuvent solliser sur le plan physique quotidienciter leurs enseignants à participer Pour plus d’infos nement est un moyen de les encouaux cours d’introduction, organisés rager à une pratique régulière du sur deux jours avant la rentrée www.jeunesseetsport.ch > 5-10 sport sur le long terme. Le Valais est 2008-2009, pour devenir moniteur ojs@admin.vs.ch engagé dans ce programme natioJ+S Kids. gabriela.cotting@admin.vs.ch
C arole Roussopoulos: don d’archives filmées à la Médiathèque A l’occasion du don de ses archives fimées à la Médiathèque Valais - Martigny, lieu de la mémoire audiovisuelle valaisanne, Carole Roussopoulos, née de Kalbermatten, a récemment présenté trois des documentaires qu’elle a réalisés ou co-réalisés, l’un sur Ruth Fayon, déportée par le régime nazi durant la Seconde Guerre mondiale qui accepte de témoigner devant des jeunes («Il faut parler», 2003), l’autre sur l’excision («Femmes mutilées plus jamais!», 2007), et le troisième sur le don d’organes («Donner c’est aimer», 2002). Carole Roussopoulos, qui a passé
( Résonances - Avril 2008
son enfance à Sion et qui y vit aujourd’hui, est une cinéaste engagée qui filme les combats pas forcément médiatisés, notamment ceux qui concernent les femmes. Elle est bien connue en France où elle a enseigné à l’Université de Vincennes et fondé, avec Delphine Seyrig et Ioana Wieder, le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir (www. centre-simone-de-beauvoir.com). Ses documentaires ont fait l’objet d’un cycle à la Documentation française. Désormais, une série de films sont disponibles en DVD à la Médiathèque Valais-Martigny. www.mediatheque.ch
47
2003/2004
Le rapport au savoir Le niveau baisse: mythe ou réalité? Les tendances pédagogiques Le climat de l’école Les frontières de l’école La coopération Le secondaire II Revues en revue Enseignement du français La récré en action
2004/2005
N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin
L’organisation de la classe 60 ans d’orientation Le vocabulaire Enseignant-e secondaire ICT: vers l’intégration Les coordinations Dialogue chercheurs-enseignants Sciences par l’expérience L’égalité des chances
2005/2006
N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 déc.-janvier N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin
Piloter, motiver Argumenter Les enjeux de l’évaluation Transition école-apprentissage Effort/plaisir d’apprendre L’ennui à l’école D’une transition à l’autre Le mouvement à l’école L’économie à l’école
N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 déc.-janvier N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin
Infos 2006-2007 Promouvoir la lecture Maturités et passerelles Génération zapping Les langues étrangères Enseignants technophobes/philes Projets pédagogiques 1/2 Projets pédagogiques 2/2 Harmonisations: état des lieux
2007/2008
N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 janvier N° 6 février N° 7 mars N° 8 avril N° 9 mai N° 10 juin
2006/2007 48
La citation du mois
L es dossiers
« Apprendre, c’est inventer une démarche et se créer son propre savoir. Gérard de Vecchi
En raccourci Etude ISPA
Les jeunes et l’alcool Chaque jour, en Suisse, cinq adolescent-e-s ou jeunes adultes sont hospitalisé-e-s pour cause d’intoxication alcoolique ou de dépendance à l’alcool. Les traitements consécutifs à des abus d’alcool n’ont cessé d’augmenter depuis la première enquête de 2003. C’est ce que montrent les résultats d’une récente étude réalisée par l’Institut suisse de prévention de l’alcoolisme et autres toxicomanies (ISPA) sur mandat de l’Office fédéral de la santé publique. Le site.tv
Espace vidéo des enseignants Autour de seize disciplines, près de 1500 vidéos sont actuellement disponibles sur lesite.tv, accompagnées de fiches pédagogiques imprimables, en lien avec le programme scolaire français. Certaines ressources sont réservées aux abonnés, mais d’autres sont accessibles à tous. www.lesite.tv Fenêtres sur.cours
Dossier sur la bataille du livre Sur le site du Syndicat national unitaire des instituteurs et professeurs d’école, vous pouvez télécharger la revue fenêtres sur.cours, hebdomadaire de l’Association. Dans le numéro 309, il est question d’actions en faveur de la lecture. www.snuipp.fr/spip.php?rubrique252 Euro2008
N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars
Infos 2007-2008 Ecole-Culture Regards croisés sur la différenciation Raisonner les peurs Les dessous des grilles horaires Partenariat Ecole-Famille
Football et école Le Serveur suisse de l’éducation (www.educa.ch) présente un échantillon de ressources en lien avec l’Eurofoot choisi par sa rédaction. www.educa.ch/dyn/187926.asp
Résonances - Avril 2008
)
LA GROTTE AUX FÉES ST-MAURICE VALAIS CHASSE AUX TRÉSORS POUR LES ENFANTS Découvrez les 5 Fées cachées dans la Grotte et gagnez 1 vol en hélicoptère sur les alpes pour 4 personnes, un vol en parapente, des entrées aux bains thermaux et plein de cartes journalières pour des sites touristiques de la région. Plus de 100 prix à gagner d'une valeur de Fr. 3000.-. ● ● ● ● ●
Parcours didactique Lac-cascade de 77 m Plus de 1000 m dans le rocher Visite guidée de la grotte avec sa légende Place de jeux et place de pique-nique
OUVERT TOUS LES JOURS Tél. 024 485 10 45 – Mobile 076 345 10 45 grotteauxfees@bluemail.ch - www.grotteauxfees.ch
S ’abonner Les abonnements (pour les tarifs, cf. impressum) peuvent se faire: par courriel: resonances@admin.vs.ch par courrier: DECS-SFT, Résonances rue de Conthey 19, cp 478,1951 Sion Pour des raisons administratives (centralisation des fichiers), il est impératif que tous les abonnements et les changements d’adresse se fassent par courriel ou par courrier et non par téléphone, avec indication du degré d’enseignement (enfantin, primaire, CO, secondaire II). Merci à toutes et à tous pour votre compréhension.
Pour consulter les archives de Résonances www.vs.ch/sft > Les domaines du SFT > Les publications pédagogiques > Résonances > Numéros archivés.