Historia del López de Mendoza (francés)

Page 1

LycĂŠe

Cardenal LĂłpez de Mendoza

Burgos


Texte: José María Alonso Pascual Photographie et mise en pages: Emilio Serrano Gómez Traduction de l’Espagnol: Enrique Sánchez Ausucua (avec la collaboration de Mmes. Gardelle et Eynaud) Edition: Instituto Cardenal López de Mendoza

BURGOS, COLLEGIO.- “Ytem mando que en la cibdad de burgos se aga una memoria de ospital o collegio, lo que a los testamentarios mejor les pareciere, donde con edificio y rentas para el se empleen hasta quinze o diez y seis mil ducados”. Du testament du Cardinal Don Iñigo López de Mendoza (Transcription littérale de Ismael García Rámila)

2


Tableau du Cardinal, par Rigoberto González Arce. (1953) )

Il est né en 1489? à Peñaranda de Duero? (Burgos). Ses parents sont Pedro et Catalina, et il est petit-fils des Connétables de Castille. Il étudie à Salamanque. En 1520, il est nommé Évêque de Coria (Cáceres), en 1529, Évêque de Burgos et en 1531, Cardinal, il prend alors le nom de Saint Nicolas in carcere. Il meurt en 1535 et est enterré dans le Monastère de La Vid (Burgos).

3


CONSTRUCTION L’endroit pour la construction du bâtiment est choisi dans le “Verger du mûrier”; les travaux commencent en 1538 et finissent en 1579 comme le rappelait, jusqu’en 2002, l’inscription de la façade principale, qui mentionne le fondateur, sa noble ascendance et la date de conclusion:

Inscription fondationnelle.

4

CE COLLÈGE A ÉTÉ CONSTRUIT PAR ORDRE DU TRÈS ILLUSTRE ET TRÈS RÉVÉREND MONSEIGNEUR LE CARDINAL ET ÉVÊQUE DE BURGOS DON YÑIGO LOPEZ FILS DES COMTES DE MIRANDA DON DIEGO DE ÇUÑIGA Y AVELLANEDA ET DOÑA CATALINA DE VELASCO PETIT FILS DES COMTES DE MIRANDA DON DIEGO LOPEZ DE ÇVÑIGA ET DOÑA ALDONZA DE AVELLANEDA ARRIÈRE PETIT-FILS DES COMTES DE PLASENCIA DON PEDRO DE ÇVÑIGA Y DOÑA YSABEL DE GVZMAN IL A EU AUSSI POUR GRANDS PARENTS LE CONNÉTABLE ET COMTE DE HARO DON PEDRO DE VELASCO ET LA COMTESSE DOÑA MENCIA DE MENDOÇA SA FEMME IL A ÉTÉ BÂTI SOUS L’ORDRE DE DON PEDRO DE VELASCO QUATRIÈME CONNÉTABLE DE SA LIGNÉE IL A ÉTÉ FINI [AN MDLXXIX].


L’ARCHITECTURE Dans l’ensemble, il est de style Renaissance avec des éléments gothiques; le vestibule et un large escalier participent à son apparence de palais. Plusieurs maîtres tailleurs de pierres prennent part à la construction, parmi lesquels Pedro de Resines. La pierre utilisée vient de Hontoria de la Cantera. Le pan de la façade principale est plus élevé que les trois autres. Le plan du bâtiment possède des mesures d’une belle proportion qui respectent pour la plupart le «nombre d’or».

LA FAÇADE PRINCIPALE La façade, en pierre de taille à angles droits, est constituée de sept pans de mur séparés par des contreforts; elle est fermée par des tourelles circulaires aux deux extrémités, à la manière des anciennes forteresses avec, chacune, des armoiries du Cardinal. Elle est parcourue par une courte corniche aux fines moulures. Le pan de mur central, sans doute la partie architecto-sculpturale la plus belle du bâtiment, est composé de trois panneaux superposés. Celui du bas domine la porte principale, à l’arc en plein cintre, flanquée par deux colonnes détachées, annelées et au chapiteau ionique à volutes; deux reliefs avec des têtes barbues ornent les écoinçons. Le deuxième panneau supporte l’inscription fondationnelle, au-dessus de laquelle on remarque les armoiries du Cardinal supportées par deux tenants. Le panneau supérieur est distribué en deux parties: l’une formée par la fenêtre qui éclaire le choeur avec, à ses côtés, deux atlantes et deux armoiries des parents du Cardinal; et l’autre qui, dans une niche flanquée par des colonnes, abrite la sculpture de Saint Nicolas qui, en train de bénir, préside la façade. Il a donné son nom au Collège pendant presque deux cent cinquante ans. Les sculpteurs Diego Guillén et Antonio de Elejalde en sont les auteurs.

Porte principale.

5


LES ARMOIRIES Elles sont divisées en quatre quartiers qui reprennent les éléments significatifs des armoiries de ses antécesseurs: le bandeau et les chaînes des Zúñiga; les vairs entourés de châteaux des Velasco; les loups passants, des Avellaneda; l’Ave Maria avec des rubans, des Mendoza. Le chapeau de Cardinal et les cordons à plusieurs pompons sont l’expression de sa haute dignité ecclésiastique. L’intérieur comme l’extérieur du bâtiment, y compris le mur, sont marqués par des copies des armoiries du Cardinal.

LE VESTIBULE

En haut, armoiries du Cardinal; en bas, plaque commémorative et portrait de M. Rodrigo de Sebastián.

6

Il a une forme presque carrée et conserve le plancher d’origine; la voûte est en ogives gothiques. La phrase biblique INITIVM SAPIENTIAE EST TIMOR DOMINI (Le début de la sagesse est la peur du Seigneur) décore la porte d’entrée du cloître. La Vierge avec l’Enfant Jésus date des années 40. Une plaque rappelle la création des Cours d’Été “Mérimée-de Sebastián” en 1908, à l’honneur d’Ernest Mérimée, Professeur de l’Université de Toulouse et de Rodrigo de Sebastián, Professeur de ce Lycée, les fondateurs; ce furent les premiers cours d’été en Espagne.


LA CHAPELLE Elle occupe toute la partie gauche de la façade sur ses deux étages; on y ajoute le chœur, auquel on a accès par un escalier en colimaçon, et qui est situé au dessus du vestibule. La voûte de croisée est en ogives gothiques. Elle possédait un retable du sculpteur Antonio Elejalde; les deux peintures sur bois encastrées dans la balustrade du choeur, avec des scènes de la Passion du Christ, sont des restes d’un autre retable plus récent; entre elles, on peut admirer de magnifiques armoiries du Cardinal. En 1869 on l’a transformée en Salle Polyvalente; et en 1871 on a fait venir du Monastère de Vileña les stalles Renaissance; leur chevet a disparu dans les années 40. La clef de voûte qui porte la date de 1944 rappelle une importante restauration de cette chapelle et d’autres parties du bâtiment. Les vitraux, qui étaient très abîmés, ont été restaurés en 1993. Le tableau de l’Immaculée est un vestige du XIXème siècle, époque à laquelle on a établi provisoirement au Lycée le Museo Provincial. Une plaque a été consacrée par le premier Directeur du Lycée, Don Juan Antonio de la Corte, au Chef Politique, Don Francisco García del Busto, comme reconnaissance pour les peines qu’il a prises pour faire venir à ce bâtiment l’Instituto Provincial de Segunda Enseñanza en 1849; une autre rappelle en latin la visite de la Reine Isabelle II en 1861; une troisième mentionne la visite ef-

Chapelle-Salle Polyvalente.

7


fectuée en 2002 par l’Infanta Doña Cristina fille du Roi Juan Carlos I.

À droite, plaque en l’honneur de la reine Isabelle II et, en haut, plaque commémorative de la visite de l’infante Cristina.

Traduction du texte Latin. La Reine Isabelle accompagnée de son auguste époux François est venue dans cette maison consacrée à l’Enseignement Public le 17 août 1861. Les professeurs du Lycée de Burgos, afin qu’on ait mémoire de ce fait si important, ont fait graver ce souvenir dans la pierre en témoignage de leur ferveur et amour pour les Monarques.

PARTIE BASSE DU CLOÎTRE ET COUR Elle a été fermée à partir de la réforme de 1860; pendant celle de 1999 on a supprimé les garde-corps de mi-hauteur jusqu’au sol, ce qui rehausse sa beauté, lui donne plus de clarté et permet de voir le jardin. Au dessus de la porte de la Conciergerie est placée la cloche dont le son annonçait autrefois l’arrivée au Lycée du Directeur et des Professeurs Agrégés. Suivant le sens des aiguilles d’une montre, une série de 66 plaques en pierre nous rappellent, avec de significatives données, autant de personnages illustres, nés ou ayant rapport avec Burgos ou sa Province. La série commence avec celle du fondateur de Burgos en 884 Diego Porcelos et finit avec celle du Maître Frère Enrique Flórez au XVIIIème siècle. Quelques-unes ne suivent pas l’ordre chronologique. Elles étaient en bois et carton et ont été copiées en pierre en 1949. 8


La cour intérieure est carrée et composée de deux galeries formées par des arcs surbaissés qui s’appuient sur des pilastres; quatre petites armoiries de la famille du Cardinal décorent les garde-corps de la galerie haute. Ce jardin est le point de départ de la distribution proportionnée de tout le bâtiment. La margelle d’un puits, asséché aujourd’hui, et un sapin centenaire attirent notre attention. Le nettoyage de la pierre effectué en 2008 restaure l’ancienne splendeur de la cour. Au milieu du siècle dernier deux paons prêtaient leurs

Cour du Cloître, avec des sculptures de C. Cubillo.

Testudo hermanni, tortue méditerranéenne

couleurs à cette cour, remarquable en elle même. Actuellement, une vieille tortue octogénaire passe presque la moitié de l’année en état d’hibernation au pied d’un petit magnolia et l’autre moitié, elle se promène au soleil: elle est devenue la mascotte du Lycée. Les élèves la surnomment Lentula. 9


LE BUREAU DE LA DIRECTION

Bureau de la Direction.

Il était situé avant à côté de la Salle des Professeurs, mais avec la réforme de 1999 il a été transféré à l’endroit occupé par la salle de classe consacrée à Don Raimundo de Miguel y Navas, qui enseigna dans notre Lycée de 1845 à 1861; il est célèbre pour sa Grammaire Hispano-Latine et son Dictionnaire Latin-Espagnol; une plaque dans l’antichambre rend hommage à cet insigne Professeur. La pièce est dominée par un tableau du Cardinal, oeuvre du Professeur de Dessin Don Rigoberto González Arce

(1943). Le bureau est du XIXème siècle. Sur le mur de gauche on peut voir les portraits de presque tous les Directeurs du Lycée depuis sa création; parmi ceux qui n’y sont pas, il faut citer celui de Doña Ana María Abadía Díez, première femme Directrice (1967-69). 10


De nombreux diplômes et cadeaux de visiteurs illustres remplissent le bureau. Un tableau rappelle la création du Lycée en 1845. Le beau vase de Sèvres bleu cobalt est un cadeau de l’Inspecteur de l’Académie de Paris à l’occasion de sa participation aux Cours d’Été de 1923. L’étendard occupe la place d’honneur; les armoiries de la Ville y sont brodées.

En haut, vase de Sèvres; en bas, Médaille d’or de la Ville ; à gauche, Étendard du Lycée.

11


LA SALLE DES PROFESSEURS Elle est en même temps Bibliothèque et Salle des Professeurs. Le Lycée a réuni au fil des ans une importante bibliothèque, soit par des achats directs –le plus souvent– soit par des apports en provenance des bibliothèques de Monastères, suite à la « desamortización » de 1835, soit enfin par des cadeaux. Elle est parfois connue, selon les époques, comme Bibliothèque Municipale. Il faut remarquer le don de sa bibliothèque privée fait par l’Agrégé de Langue Espagnole Don Eloy García de Quevedo y Concellón. Avec la création du Lycée Diego Porcelos, les fonds de la Bibliothèque, comme tant d’autres choses, ont été répartis. Deux morceaux de poutres vermoulues, témoins de la réforme urgente du bâtiment de 1999, devenus des sculptures et une glace du XIXème siècle font partie des éléments décoratifs. La porte qui donne sur le jardin a été ouverte à partir d’une fenêtre en 1909, et la galerie supérieure date de Salle des Professeurs.

1920. La bibliothèque est composée de quelques 20.000 volumes, on en trouve aussi dans la Bibliothèque des Élèves et dans les Départements. L’un des volumes porte cette devise «prends-moi et lis». 12


LA BIBLIOTHÈQUE DES ÉLÈVES En 1987 cet espace qui avait été une salle de classe devient Bibliothèque pour accueillir une partie des fonds des Départements et permettre aux élèves d’accéder plus facilement aux ouvrages usuels. Le mobilier actuel a été installé en été 2007. Il faut remarquer le portrait de la Reine Isabelle II, dont on ne connaît pas l’auteur, offert sans doute par la Ville à l’occasion de la visite royale; il a été soigneusement restauré en 1993. Dans cette Bibliothèque on trouve encore un meuble ancien; la plupart de ceux de la même époque sont répartis dans différents endroits. Une plaque rappelle la visite du Ministre de l’Éducation Jerónimo Saavedra à l’occasion de la commémoration du 150ème anniversaire de la création de l’«Instituto de Segunda Enseñanza». La Mairie par cette même occasion a octroyé au Lycée la Médaille d’Or de la Ville.

Bibliothèque des élèves (CDI)

13


En haut, vue panoramique du jardin; en bas, séquoia géant et sa fiche didactique.

LE JARDIN BOTANIQUE Le très vaste verger qui était limitrophe avec celui des Pères Mercédaires à l’est, avec les murs du Monastère de Sainte Dorothée au sud, et à l’ouest avec les bords de la rivière Cardeñuela, aujourd’hui canalisée sous la rue Carmen, s’est rétréci à cause, en partie, des différents bâtiments qui ont été ajoutés au vieil édifice. Quand le Collège est devenu le siège du Lycée et surtout lors de la création de la Chaire d’Agriculture en 1876, le verger, qui suffisait amplement à remplir le garde-manger de l’Internat, devient Jardin Botanique, avec des fins plus didactiques qu’utilitaires.

14


Aujourd’hui, l’aspect didactique se confond avec l’aspect ornemental. Il comporte une partie de jardin à la Française, avec des haies et des ifs aux formes capricieuses et son étang habité. Un if majestueux laissé en croissance libre, des palmiers un peu enrhumés, des grenadiers aux fleurs éclatantes, des châtaigniers centenaires, un saule pleureur tortueux, beaucoup d’autres plantes variées et d’abondants rosiers prêtent un air quelque peu mélancolique à ce jardin abrité par les chaudes et vieilles pierres; un séquoia presque deux fois centenaire, classé l’arbre le plus haut du Département domine ce jardin, et de fières armoiries en coin ajoutent une touche de noblesse.

Jardin à la Française.

LE MUSÉE D’HISTOIRE NATURELLE Depuis 1999 il occupe un espace privilégié, espace qui surprend surtout par sa très grande beauté et son riche contenu; non sans raison c’était la demeure du Recteur pendant l’étape de Collège, et dès la création du Lycée cet endroit a accueilli le Cabinet de Dessin: des Professeurs de Dessin des premières années ont mis à contribution leur savoir faire pour l’embellir. On leur attribue la décoration et les belles allégories des Arts, des Sciences, des Lettres et celles qui font 15


référence au Cardinal. En plus des médaillons des personnages historiques, il y a un tableau à l’huile, portrait de Saint Paul, du XVIIIème siècle à la forme demi-circulaire, en provenance du Monastère de Saint Paul, attribué à Romualdo Pérez Camino; c’est l’un de ceux qui sont restés de l’époque où le Musée Provincial avait son siège dans ce Lycée pendant le XIXème siècle; il ne faut pas oublier que les Directeurs du Lycée étaient en même temps Directeurs du Musée.

Salle principale du Musée d’Histoire Naturelle.

16

Les poutres et le reste du plafond sont décorés, comme la corniche, avec des rosaces dorées. En 1996, avant la dernière réforme du bâtiment, on a restauré les peintures et le plafond. Depuis cette date les Professeurs du Département de Sciences s’occupent avec zèle de sa conservation, de son organisation et surtout, de sa meilleure utilisation éducative et pédagogique. L’abondance de matériel a nécessité l’occupation du choeur de la Chapelle.


M. José López de Zuazo et ses élèves au Laboratoire du Cabinet d’Histoire Naturelle. (1914).

Monsieur José López de Zuazo, Professeur Agrégé d’Histoire Naturelle est le créateur du Musée. En 1905, quand les Départements et les Cabinets sont transformés, on lui assigne un lieu pour l’exposition du matériel d’enseignement et des exemplaires d’animaux empaillés qui étaient dispersés dans d’autres endroits du Lycée, un laboratoire complémentaire pour accueillir les collections et effectuer les travaux pratiques, et une salle de classe où les élèves «placés dans un espace en forme d’amphithéâtre se trouvent commodément assis». Il rédige et publie en 1923 un Catalogue du Cabinet d’Histoire Naturelle.

Musée d’Histoire Naturelle (1914).

17


Il n’est pas possible de décrire ici ce qui occuperait tout un livre et qui déborde la propre capacité physique du Musée. Sa disposition générale est la même de celle des anciens Cabinets Scientifiques des Lycées de la même époque, qui étaient dotés par les Institutions Scientifiques telles que le Musée National des Sciences Naturelles, le Jardin Botanique Royal, l’Institut Géologique et Minier d’Espagne. Il a reçu aussi d’importantes dotations particulières du Cabinet d’Opérations du Docteur Velasco de la Faculté de Médecine de Madrid ou celles de la Maison du Roi. Il ne diffère pas du modèle de musée classique: proposer aux élèves une leçon d’Histoire Naturelle à partir de l’observation d’une grande variété d’animaux, de végétaux, de minéraux, de pierres, de fossiles, etc., ce qu’on ne pouvait pas faire autrement à cette époque-là. Ses vitrines sont remplies d’exemplaires représentatifs de la faune de la Péninsule Ibérique et d’autres continents.

Maquette de petit-pois, de thorax humain, représentation historiée et orang-outan.

18


Des chevreaux siamois et préparation anatomique d’un crapaud; Épidiascope et bain de paraffine.

Beaucoup de ses exemplaires, abondants pendant le siècle dernier, sont aujourd’hui classés espèces menacées. Parmi la très abondante flore il y a un herbier offert par Don Elías Gutiérrez Gil, Professeur de Sciences Naturelles de 1948 à 1981 qui, après sa retraite, s’est vu dédier une salle de classe, celle de l’ancien Cabinet. Plusieurs pièces du musée sont très singulières, extrêmement belles et précieuces, surtout du point de vue didactique: ce sont les modèles clastiques de végétaux, d’animaux, d’organes du corps humain, les représentations historiées de cycles biologiques d’organismes nuisibles à l’a griculture ou, au contraire, de produits bénéfiques pour l’homme, les collections de graines, de maquettes de machines agricoles, de minéraux, de fossiles et de planches murales; les outils et instruments pour la classe et le laboratoire de cette époque nous semblent très surprenants aujourd’hui. Il faut noter la collection de haches polies venant de toute la Province de Burgos, cadeau du Professeur Don Rodrigo de Sebastián y Ribes. 19


LE COLLÈGE DE SAINT NICOLAS

Livre contenant la « Tabla de Ceremonias »

20

Quand la construction du bâtiment fut achevée, à l’heure de décider de son utilisation, les désaccords n’ont pas manqué; ils existaient encore, même après qu’il fut destiné à devenir un Collège, pour gérer son administration et sa direction, en respectant toujours, bien sûr, la volonté du fondateur de favoriser les pauvres et démunis appartenant à l’Évêché de Burgos; et, comme il convenait, l’Archevêché et la Mairie ont conclu des accords qui se sont fixés dans le traité de la Concordia de 1601, ratifié l’année suivante par le Roi Philippe III; le Pape Paul V donne en 1608 son accord à ce qui avait été décidé et “ledit Collège avec son église ou chapelle sont mis sous l’advocation de Saint Nicolas” Bientôt seront rédigées les Constituciones –au nombre de 36–, des principes et des normes qui règlent tous les aspects de la vie du Collège: désignation du Recteur (le premier en a été Don Diego Martín de Arresti) la sélection des collégiens, les études, la vie en communauté, etc. Dans la première des Constituciones on fixe à 12 le nombre des collé-


giens, âgés de 19 ans. On y ajoute la Tabla de ceremonias, précédent de l’actuel Règlement Intérieur; si bien ce n’est pas la première des règles, on y trouve écrit avec force et autorité: “la norme première et principale est l’obéissance ponctuelle en tout”. La description de “l’habit des collégiens et l’ameublement des pièces” occupe la première partie; on y édicte l’organisation complète de la journée, les règles de comportement, les punitions pour les fautes; il y a des normes rigoureuses, certaines très curieuses, surprenantes, mais, dans l’essentiel, à valeur universelle, bien que très éloignées déjà des nôtres: par exemple “que ceux qui joueraient aux cartes, soient privés de nourriture”, pour n’en citer qu’une. Constituciones et Tabla de ceremonias ont pour but de “former de bons membres du clergé” De la Tabla de ceremonias de 1621, écrite à la main, le Lycée possède une copie typographique postérieure, achetée il n’y a pas longtemps dans une boutique de livres et documents anciens. La vie du Collège s’est déroulée de manière quelque peu monotone et il a fini par tomber en désuétude, le bâtiment ayant été utilisé en partie comme magasin de grains et de laines; son activité éducative a été arrêtée avec l’arrivée de l’armée de Napoléon en 1808 qui l’a réquisitionné pour son usage particulier, comme d’autres bâtiments nobles, religieux ou civils, de la Ville.

LYCÉE PROVINCIAL DE SECOND DEGRÉ Pendant le règne d’Isabelle II on publie le 22 octobre 1845 le Plan d’Études connu sous le nom de “Plan Pidal” (du nom d’un Ministre de l’Enseignement) en vertu duquel on crée les Lycées de Second Degré, un par Département. Le Conseil Fondateur et Inspecteur, à la tête duquel était le Chef Politique Don Francisco García del Busto, a nommé comme Directeur intérimaire du Lycée de Second Degré le prestigieux avocat Don Manuel Martínez González et, comme Secrétaire, le Professeur Agrégé de Logique Don Eduardo Augusto de Bessón. Pour cette première année 259 élèves ont été admis, mais les cours ont eu lieu provisoirement dans le Séminaire de Saint-Jerôme. L’année suivante le Lycée atteint le rang “de 1ère Classe”. 21


Document commémoratif de la création de l‘ « Instituto Provincial de 2ª Enseñanza ».

En 1847 Don Juan Antonio de la Corte y Ruano-Calderón, Marquis de la Corte, Professeur Agrégé de Géographie est élu Directeur; après une rude bataille pour chasser du solide bâtiment le Corps d’Artillerie qui s’y était installé après l’expulsion de l’armée française on a choisi comme siège du Lycée récemment créé l’ancien Collège de Saint Nicolas. Comme à l’habitude, il y a eu des protestations des parents d’élèves qui se plaignaient de ce qu’on avait choisi un bâtiment éloigné de plus de trois cents mètres de la Porte de Sainte-Marie. Le 1er Octobre 1849 a lieu l’inauguration solennelle de l’Année Scolaire dans le noble bâtiment qui prend désormais le nom de Lycée. Le travail de Don Juan Antonio de la Corte a été très important: il a créé en outre le Collège Provincial d’Internes, à l’étage supérieur du bâtiment et l’a payé à ses frais. De Madrid provenait Don Eduardo Augusto de Bessón, membre de l’Académie de Jurisprudence, Professeur de Logique, qui deviendrait plus tard Directeur du Lycée. En 1878 il a été Maire de la Ville. Parmi ses charges et activités se trouvait celle de Procureur de la Cour Provinciale. Il habitait non loin, en face du Lycée, de l’autre côté de la rivière, et a fait construire à ses frais la passerelle piétonne qui porte son nom. Le nombre de Professeurs, dont le dossier académique est très bien rempli et qui ont à leur actif d’intéressantes 22


Pont de Besson.

publications, est remarquable dans toutes les matières; un parfait exemple en est Don José Martínez Rives, Professeur Agrégé de Mythologie, qui en 1866 envoie à l’Académie de la Langue Espagnole une troisième partie du Don Quichotte, “qui bientôt reverra la lumière”. Le Chevalier de la Triste Figure, se réveillait et se remettait en route après un long sommeil dans la Grotte d’Atapuerca. La Ville et le Collège ne se sont jamais tourné le dos, mais c’est pendant l’étape de Lycée qu’ils ont été plus intimement liés l’une et l’autre. Avec la création du Cabinet d’Agriculture, la dotation croissante du Cabinet de Physique et Chimie, l’incorporation de Professeurs et d’Agrégés avec de nouveaux Diplômes et, en 1900, quand le Lycée de Second Enseignement est transformé en Lycée Général et Technique, leur union s’accroît dans tous les domaines de la vie de Burgos et de sa Province. En 1859 est créé l’Observatoire Météorologique, qui informait de la température officielle de la Ville et dont les don23


nées étaient envoyées à Madrid; cet Observatoire était associé au Cabinet de Physique et Chimie. Il a été en service jusqu’en 1991. Le Laboratoire de Physique et de Chimie, qui remplit les fonctions de Laboratoire Municipal, fait des analyses des eaux potables de Burgos; des documents prouvent qu’il est chargé d’analyser du lin et du vin provenant de Pancorbo; et qu’un voisin d’Aranda de Duero demande une analyse des eaux de ses terres et, pour ce service, il paie cinq pesetas. D’autre part, le Lycée devient le destinataire de cadeaux de tout type qui pourraient avoir un but didactique, de la part de personnages importants qui visitent la ville et le Lycée,

Observatoire météorologique et, au fond, clocher de l’église du Carmen.

et parmi eux bon nombre d’anciens élèves. L’implication du Lycée dans la vie de la ville est incarnée en la personne de Don Eloy García de Quevedo y Concellón, ancien élève, Professeur de 1902 à 1944, Vice-Directeur du Lycée et des Cours d’Été; il a été aussi Maire de Burgos. Ses collègues et ses élèves lui ont dédié une salle de classe. La ville, reconnaissante, a placé une plaque au numéro 16 du Paseo del Espolón. 24


Les Professeurs en 1914. Debout, au milieu, M. Eloy García de Quevedo.

LYCÉE NATIONAL DE « ENSEÑANZA MEDIA » CARDENAL LÓPEZ DE MENDOZA Sur proposition du Conseil des Professeurs, un “Ordre Ministeriel” du 17 septembre 1957 donne à l’Instituto Nacional de Enseñanza Media de Burgos le nom de Cardenal López de Mendoza, en l’honneur du fondateur de ce noble bâtiment. L’année suivante est célébré en toute solennité le cinquantième anniversaire de la création des Cours d’Été. Y assistent les Recteurs des Universités de Toulouse et de Valladolid parmi d’autres autorités académiques; la ville est décorée comme pour les grandes occasions; le Maire et les autorités de tous les organismes officiels participent aux cérémonies; dans la Salle de la Porte de Sainte Marie se tient la partie académique, avec de brillants discours et remises de décorations; au nom de l’État Français on remet la Légion d’Honneur aux autorités ayant rapport avec les Cours. Don Luis Martín Santos, Secrétaire des Cours et Professeur Agrégé de Philosophie a eu un rôle important. Aujourd’hui, le Jardin Botanique du Lycée porte aussi son nom, comme le rappelle un petit monolithe au pied du séquoia. Il faut citer ici le nom d’une partie des personnages, très nombreux, qui ont pris part aux Cours d’Été connus au début sous le nom de “Union d’Étudiants Français et Espag25


nols”, en plus des Professeurs du Lycée et des Co-Directeurs et Secrétaires des Cours. Sans négliger les participants venus de France, toujours d’une grande renommée et niveau intellectuel, il faut citer parmi les Espagnols le poète Pedro Salinas et l’écrivain María Teresa León, le pharmacien Obdulio Fernández et le peintre Marceliano Santamaría, personnages bien en vue de la ville; le romancier Miguel Delibes y a dicté des conférences qui, comme celles de beaucoup d’autres, ont été publiées et sont devenues incontournables pour les spécialistes de la Littérature Espagnole. Le Lycée Cardenal López de Mendoza donnait raison

Le Recteur de Valladolid, M. Ignacio Serrano et, à sa droite, le Recteur de Toulouse, M. Paul Dottin au milieu du cortège allant vers la Porte de Sainte-Marie. de la comitiva camino del Arco de Santa María.

au commentaire du prestigieux journal français “L’Impartiel” qui, en juillet 1908, en informant de la création des Cours d’Été et jugeant le choix de l’établissement où ils auraient lieu, disait que “en tout point il est à la hauteur des meilleurs en Espagne”. La Ville s’agrandit de même que la population scolaire, et malgré le nombre de Collèges privés, le Lycée a un 26


Mur de séparation : d’un côté les filles, de l’autre les garçons. Dans la partie filles se lèvent aujourd’hui le Gymnase et les Laboratoires.

grand prestige académique; le vieux bâtiment devient insuffisant. En 1960-61 on construit un nouvel édifice contenant surtout des salles de classe et la Salle Polyvalente, restaurée en été 2002. Le Gymnase et la maison du concierge datent de 1968. Le nombre d’élèves inscrits augmente de manière importante et progressive, ce qui provoque l’idée de diviser le Lycée en deux: Filles et garçons, avec leur séparation physique et une situation légale indépendante; la photo de la cour divisée par un mur devient nécessaire pour illustrer cette séparation en 1963. En 1967 est fondé le Lycée Diego Porcelos; bâti dans une zone éloignée et non urbanisée, on y déplace le Lycée de garçons et on maintient dans le vieil édifice le dénommé Lycée de filles. Ceci a donné un fondement légal, aujourd’hui incompréhensible, à la division et répartition de presque tout le patrimoine du Lycée. Plus tard, avec la Loi “Villar Palasí” tous les Lycées deviennent mixtes et le nôtre n’est plus appelé “de filles”. Il était trop tard. Avec l’augmentation de la population scolaire, augmente aussi l’activité enseignante et, en même temps qu’une nouvelle Loi, la LOGSE, est instaurée pour tous les Collèges et Lycées, le nôtre propose une option qui unit l’effort et la qualité: en 1985 est offert aux élèves le Baccalauréat International. 27


Vue panoramique des bâtiments du Lycée.

LYCÉE D’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE

Le bout vermoulu d’une poutre traité par M. C. Cubillo. 28

Avec la généralisation de la LOGSE, le Lycée est rebaptisé en 1992 Lycée d’Enseignement Secondaire; et pour l’année 1998-99 il admet les élèves de 1ère et 2ème années de l’Enseignement Secondaire Obligatoire qui occupent des espaces de l’ancien Collège Padre Aramburu. En novembre 1996 en découvrant sous la toiture les bouts des poutres vermoulus, on retire les élèves des salles de classe du vieux bâtiment; on entreprend la dernière et importante rénovation qui a touché aussi le Bureau du Secrétaire et les Bureaux administratifs, où l’on a maintenu la plaque dédiée à Don Modesto Díez del Corral, Professeur Agrégé de Mathématiques de 1907 à 1942; à l’extérieur on a fixé une autre plaque qui rappelle cette réforme. En face des Bureaux administratifs, un ascenseur moderne occupe l’endroit qui, jusqu’en 1991, était le siège de l’Alliance Française.


Le Lycée remplit toujours son traditionnel rôle éducatif, il accueille de fréquents congrès, de journées et des activités à caractère académique qui ont un rapport avec la Ville et le Département. Dans cet esprit et dépassant ce cadre local et régional, le 19 septembre 2002 il abrite l’Inauguration Officielle de l’Année Scolaire 2002-2003 pour toute l’Espagne, présidée par Son Altesse Royale l’Infante Doña Cristina de Borbón y Grecia.

Le Maire de Burgos, M. A. Olivares ; Le Président de la Junta de Castilla y León, M. J.V. Herrera ; Son Altesse Royale l’Infante Cristina de Borbón ; La Ministre de l’Éducation Mme. P. del Castillo ; La Directrice du Lycée, Mme. P. Cristóbal.

La vie académique se poursuit normalement, le corps enseignant se renouvelle, il augmente en nombre, en même temps que les circonstances sociales, la diversité ethnique et culturelle des élèves; le bâtiment est toujours debout et le Lycée, héritier du Collège de Saint Nicolas, fait honneur à ce désir de servir la Ville qui était dans l’esprit de son fondateur Don Iñigo López de Mendoza. 29


Études proposées Premier et Deuxième Cycles d’Enseignement Secondaire Baccalauréat LOE Baccalauréat International Baccalauréat “Nocturne” Baccalauréat “a Distancia” Communauté Scolaire Nombre d’élèves: autour de 1400 Enseignants: 118 Personnel non Enseignant: 15 Association des Parents d’élèves Association d’anciens élèves Adresses Plaza Luis Martín Santos s/n. 09002 Burgos Site web: www.lopezdemendoza.es web: www.lopezdemendoza.es

Bibliographie et documentation Fuente Martínez, Constantino de la, La Divina Proporción en el Instituto Cardenal López de Mendoza. Un análisis de las proporciones del antiguo Colegio de San Nicolás. Sigma. Revista de Matemáticas, nº 33. Bilbao. 2008. García Rámila, Ismael, El Instituto Nacional de Enseñanza Media Cardenal López de Mendoza de Burgos. Excma. Diputación Provincial de Burgos.1958; 2ª edición 1995. López de Zuazo, José, Catálogo del Gabinete de Historia Natural. Imprenta y Librería de los Hijos de Santiago Rodríguez. Burgos. 1913. Pérez Manrique, Juan Carlos y Zaparaín Yáñez, María José, Merimée – de Sebastián. 1908-2008. Francia y España: cien años de encuentro en Burgos con Toulouse. Instituto Municipal de Cultura del Ayuntamiento de Burgos. 2008. Ruiz Vélez, Ignacio y Pampliega Pampliega, Rafael, El Colegio de San Nicolás. Instituto Cardenal López de Mendoza (1538-1967). Instituto Municipal de Cultura y Diputación de Burgos. 2007. 30


Escalier de palais.

Les murs de ce noble bâtiment ont contemplé beaucoup de peines et de travaux nés de l’amour à la Science et de l’amour aux hommes; les nôtres, en font partie. Professeur Francisco J. Ortiz Sáez.

Imprimé au Printemps 2009 étant la Directrice du Lycée Doña María Luz García Parra

31



Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.