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chronologie
1896
Une exposition rétrospective personnelle lui est dédiée au sein du Salon de la SNBA. Lors de cette consécration artistique, Jules Desbois, en pleine maîtrise de son art, présente sculptures et objets d’art décoratif, déclinés en des matériaux très variés.
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1935
Jules Desbois meurt le 3 octobre 1935 à son domicileatelier, au 89, boulevard Murat, à Paris (16e arrondissement). Très affaibli, il se consacrait surtout au pastel depuis 1924. Ses exécuteurs testamentaires dispersent dès 1936 son fonds d’atelier entre les musées d’Angers, Saumur et Tours.
2001
Inauguration du musée municipal Jules-Desbois de Parçay-les-Pins (Noyant-Villages). Il succède, dans un bâtiment plus grand, au musée que l’Association des Amis de Jules Desbois (créée en 1979) avait ouvert dès 1986 dans la maison natale du sculpteur.
Introduction
« Desbois, un des plus grands sculpteurs de l’époque », écrit Auguste Rodin en 1903 à l’administration des Beaux-Arts pour appuyer la commande d’une sculpture à celui qui fut son ami quarante années durant. Sur ses vieux jours, Rodin confia même : « Quand je serai mort, Desbois sera le plus grand sculpteur. »
Les meilleurs critiques d’art du temps louèrent son travail : « C’est un délicat artisan, de veine très française, qui allie sans cesse une force à la grâce, qui en fait un composé de volupté fine », souligne Gustave Geffroy, tandis que François Thiébault-Sisson voit en lui « un des talents des plus variés, les plus souples qui se soient imposés […] à l’attention des gens de goût ». Pour Paul Gsell, « il est, à n’en pas douter, le frère spirituel de Rodin » et surtout c’est « l’Ouvrier par excellence […] l’artiste qui pousse aux suprêmes limites le savoir, pour le mettre dévotement au service de la pensée ». Quant à Guillaume Apollinaire, il le salue comme un « puissant sculpteur auquel l’art contemporain doit quelques ouvrages d’une importance capitale ».
Si tous ses contemporains ne l’ont pas forcément gratifié de tels éloges et si, comme Rodin, il eut parfois affaire à quelques critiques moins dithyrambiques, Jules Desbois fit donc partie des très grands noms de la sculpture française entre la fin du xixe siècle et le début du xxe. Il réalisa des chefs-d’œuvre reconnus de tous, côtoya les plus remarquables artistes de son temps et, parmi eux, affirma sa modernité face aux académismes. De son vivant, il exposa dans le monde entier, reçut de nombreuses commandes publiques et ses œuvres furent présentées au sein de grands musées à Paris, Angers, Nancy ou Lyon.
Mais l’artiste était aussi doté d’un caractère ferme et franc, appréciait peu les mondanités, renâclait à conquérir une clientèle, éconduisait les importuns pour ne cultiver que les solides amitiés et disait même s’épanouir dans une certaine solitude. Surtout, d’un tempérament modeste, il voulut vivre de son art et l’accomplir consciencieusement, sans chercher à assurer sa propre postérité : il exigea même dans son testament que l’on fondît ses sculptures d’étain ou de bronze invendues et que l’on n’organisât plus d’exposition de ses œuvres après sa mort. Plus que d’autres, il semble avoir ainsi précipité l’oubli dans lequel plongèrent presque tous les sculpteurs de sa génération dès le deuxième quart du xxe siècle. Pour l’en sortir, d’enthousiastes historiens de l’art et amateurs de son talent se sont appliqués, depuis quelques décennies, à mieux faire connaître ce grand artiste angevin. Le musée qui lui est consacré à Parçay-les-Pins (commune de Noyant-Villages, dans le Maine-et-Loire) et les pages qui suivent vous invitent donc à redécouvrir la vie et l’œuvre de Jules Desbois.