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Propos de Clavende

Lavaux AOC Epesses 2019

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David Moginier, tabellion

Valeureux commissaire politique dont le crâne mordoré guide le peuple du vin comme un phare dans la nuit, compagnons de lutte ouvrière, camarades du lumpenprolétariat, nous voilà réunis dans cette maison du peuple pour élaborer ensemble la stratégie de reconquête du Conseil d’État passé en mains capitalistes et donc forcément antisociales.

Rappelons-nous ce funeste printemps où une des nôtres est tombée au combat lorsque le peuple lui a dit : Cesse-la ! Les électeurs lui ont préféré ce trio de juristes qui manient le droit, et même le centre droit. Ce qui ne plaide pas pour elles. Certains de mes frères de robe, avocats eux-mêmes, savent bien combien leur profession préfère plutôt parler qu’agir. Et comme disait Harry Weinstein à ses jeunes conquêtes, il est plus facile d’ouvrir la bouche que de tendre le bras.

Parmi les trois, il y a déjà celle qui se prend pour le Christ, elle. Les idées de la Payernoise viennent de là-bas (tiale) et ne sont pas très catholiques. Cet agent infiltré valaisan a fait illusion chez la Reine Berthe, ville de la charcuterie même pas végane. L’ancienne municipale des vignes n’y broie pas du noir, mais écrasait bien des rouges, quelle honte, camarades !

A ses côtés, la blonde timide est un peu ti-Moret. Elle a terminé d’agiter sa Fée Clochette au Parlement fédéral pour quitter le perchoir où se tenait ce drôle d’oiseau. Ce suppôt du patronat a été membre d’Economie suisse, notre ennemi. Plus grave encore, elle a défendu le lobby des boissons sucrées et pétillantes, où elle ne manquait pas de pep, si ! Pas étonnant qu’en ingurgitant tant de limonade, elle ait dû présider l’association des hôpitaux suisses pour se soigner !

Quant à la gamine, Dittli de faire ses devoirs avant de se croire au Centre de tout ! Venue du refuge fiscal zougois, elle aurait pu s’entendre avec le citoyen du refuge fiscal sainte-crix, mais il va prendre congé Pascal. Gageons que dans les dicastères, elle va reprendre l’école, elle vient à peine d’en sortir.

Bien sûr, pour compléter ce commando, il fallait aussi un économiste. Cet Aigle de la finance est heureusement président de la Fédération suisse des vignerons, et il a donc de la bouteille, le bougre, ce qui le rendrait presque sympathique. Lui, on le verrait à la tête des finances avec le risque que personne ne remarque le changement de tête.

Travailleurs, il nous faudra donc soutenir nos camarades Nuria Gorrite, Rebecca Ruiz et Vas-y-li à vélo … valise à venir los … vassilos … enfin, vous voyez, le Grec, là.

L’heure est grave, nos idées de gauche sont en danger tout autour du monde.

En France aussi, les néocapitalistes ont gagné la présidentielle. Mais ne Mélenchon pas les torchons français, qui ont bien de Le Pen, et les serviettes helvétiques. Là-bas, Manu et Marine sont sur un bateau, Marine tombe à l’eau, normal vu son nom, et qui reste sur le bateau, hein ? Dans cette fausse naute, (une barque gauloise pour les ignorants), d’autres étaient déjà passé par-dessus bord. La petite Valérie y a perdu son portemonnaie, Eric n’a pas ri puisqu’il manque de Zemmour, l’Hidalgo n’a aucune noblesse, le Poutou en aimerait bien un, de poutou, et on ne comprend rien à l’accent du grand au fond de Lassale.

Camarades, pour nous consoler de la défaite et pour mener le combat qui nous attend, il faudra du carburant, et du meilleur. Nous autres, bobos de la gauche caviar, défendons les produits régionaux que nous allons chercher sur notre vélo électrique fabriqué en Chine ou notre Tesla américaine avant de regarder une série espagnole sur Netflix. Pour nous, donc, boire des vins locaux motive.

Dans ce sovkhoze qu’est le château de Chillon, notre commissaire caviste a choisi un Epesses 2019. Comme nous autres conseillers, il a une robe chatoyante. Comme nous autres révolutionnaires, il sent la pierre à fusil, mais aussi les fleurs et les fruits blancs. Comme nous, sa bouche est minérale et fruitée. Comme nous, il fait preuve d’une belle longueur, Mesdames, prolongeant le plaisir de nombreuses secondes.

Vive l’Epesses, vivent les pèdzes, vivent nous !

Gouverneur, je te demande de mettre en perce cet Epesses 2019 pour abreuver la révolution du palais.

© Edouard Curchod

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