L'a hors série

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L’a

hors-série

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L atelier. L’atelier est mis en boîte par : Guillaume Bolle-Reddat, Hadrien Tricaud, Marion Vuachet, François Rougemont et grâce à la collaboration de : Teresa Cheung, Yves Dreier, Urs Egg, Luca Ortelli, Lydia Roduit et aux travaux de : Yann Bommelaer, Diana Brasil, Valérie Cina, Olivier Di Giambattista, Antoine Fanost, Marco Ferrari, Joachim Fritschy, Marie-Luce Jaquier, Louis Jucker, Cecilia Juliano, Annie Kaeppeli, Fareyah Kaukab, Ionas Laeubli, Agathe Mignon, Léonore Nemec, Lise Navallon, Nicolas Pierret, Ludovic Tiollier, Laure Schaller, Pauline Schroeter, Noémie Wesolowski, Régis Widmer

A PROPOS CONTRIBUTIONS

Edito . 3 12 . domEstiquE - monumEntal CaméléonismE Et autrEs ... . 4 14 . outil à voir l’ordinairE thE othEr i .

16 .

mixité, dEnsité Et équipEmEnts publiCs

imagEs mEntalEs . 8 18 . What timE(s) is this plaCE ? réClamE . la rubriquE dE lydia . shooting dEs énonCés .

20 . l’habitat minimal En 50 objEts 22 . illusion - disillusion 26 . l’absEntE 28 . palazzi urbani milanEsi 30 . tErritoirE hybridE 32 . on nE rElit jamais lE mêmE livrE 34 . zombiE City shoW 36 . l’agriCulturE urbainE 38 . pEnsEr l’usagE 40 . divisions & bordErs 42 . With a littE hElp from my friEnds 44 . i dEConstruCt mysElf. 46 . ÎlE(s) était unE fois

https://www.facebook.com/revuelatelier


Edito Enoncés : désormais diplômés. Diplômés : prochainement énoncés. TexTe: Marion VuacheT

Ecrire. Ecrire veut dire lire. Lire veut dire écouter. Ecouter veut dire

où le projet, le vrai

avant le retour en pleine mer, avant le scaphandrier des mois mousses de cordée, une place au port en attendant le large,

pieds, mais de grands pas.


Caméléonisme et autres rassurantes pathologies L’Énoncé théorique constitue un des éléments originaux de notre école au regard de sa sœur Zurichoise et de l’Accademia di Architettura de Mendrisio. Avant de s’exprimer à son sujet, il convient d’en retracer les origines. TexTe: Luca orTeLLi - iLLusTraTion: FLickr.coM

universitaire dite « de Bologne », le projet de composantes constituaient une unité indissociable,

et le temps de travail avec le nombre de crédits et vice-versa, et ce tant de la part des étudiants

prise de conscience, de la part des étudiants, des

inspirées par le goût, issues des traditions, et la

des architectes responsables et capables de dériver leurs projets de principes établis en amont du illustrés plus haut. Énoncé théorique européen de la reconnaissance des titres et des

assument la responsabilité ou du «groupe de plus proches de ce changement structurel ont eu années précédentes pouvaient développer sur une


le sujet, choisir le site et déterminer le contenu

Correspondances

Badinages

recevoir des énoncés avec couvertures végétales, a

Hermétismes

exemplaires de cette année et ceux des années précédentes, pour se rendre compte de la richesse

« La dent creuse », « La monumentalité, cause

urbaine ». Banalité Et pourtant, le « banal » est le grand protagoniste

de mon « exploration ».


ou moins explicites, les catalogues industriels, les catalogues de vente par correspondance, les

Caméléonisme ou syndrome de Zelig

Épilogue en 90 mots

le monde avec passion, générosité et avec une


THE OTHER I Superman / shifting identities is key for a successful endeavor >THIS IS IT CLARK KENT - OUR DOUBLE LIFE IS OVER_GOOD-BYE AND GOOD LUCK----YOU‘LL NEED IT!< tExtE: urs Egg Et tErEsa ChEung · illustration : CovEr supErman #296, publishEd by dC ComiCs

he alter ego

Graphic quality / artistic work both as a structure and a guideline through the entire investigation -the theoretical approach-

Show and tell

have to be activated. Reccurence and sameness

construct. Object quality/physicality


Images mentales Dans ce cahier dédié aux énoncés théoriques de master, qui font la part belle à la rédaction analytique et descriptive, l’envie m’a traversé de parler du potentiel créatif de l’écriture. Sous forme d’essai, il sera ici question d’aborder la faculté de l’écriture à évoquer et à suggérer sans pour autant devoir montrer. TexTe: YVes Dreier

ar le recours aux mots et aux phrases notre

représentation.

“Dans le petit matin d’hiver, le bois du lit grince au-dessus de moi. Bientôt tu vas descendre l’escalier. Lentement. L’escalier n’est pas qu’un endroit de passage: miroirs encadrés de bois peint, dessins d’Hansi, albums pour les enfants. Si le papier peint se décolle un peu le long des murs humides, on ne le voit pas trop sous les cartes postales d’autrefois, les boîtes anciennes de 1

complices indispensables et complémentaires dans “J’ai plusieurs fois essayé de penser à un appartement dans lequel il y aurait une pièce inutile, absolument et délibérément inutile. Ca n’aurait pas été un débarras, ça n’aurait pas été une chambre supplémentaire, ni un couloir, ni un cagibi, ni un recoin. C’aurait été un espace sans fonction. Ca n’aurait servi à rien, ça n’aurait 2

En architecture le recours au monde des idées et des représentations mentales est intimement conviction plaide pour une approche décomplexée

Le bonheur, Tableaux et bavardages, Ed.

et conduisant le processus de pensée, en vue

Espèces d’espaces, Extrait de L’appartement, D’un espace inutile,



La rubrique de Lydia Propos dérobés à Lydia Roduit, responsable de la coordination des projets de master, à l’occasion du shooting des énoncés théoriques réalisé par l’A (p24-25). Trois tiroirs de livres statistiquement illustrés. TexTe eT iLLusTraTion: GuiLLauMe BoLLe-reDDaT eT haDrien TricauD

L

Ça prend de la place. - Ça prend pas de la place. Ça occupe joliment le Ça vous dérange

de juillet.

FORMAT

inférieur à A5 10%

inférieur à A4 59%

supérieur à A4 31%


COUT D’UN EXEMPLAIRE

0 à 10.13%

10 à 30.47%

30 à 60.33%

plus de 100.7%

NOMBRE D’EXEMPLAIRES

1à5 46%

5 à 10 31%

10 à 15 15%

15 à 30 8%

NOMBRE DE MOTS

1/5’000 11%

5’000/10’000 14%

10’000/20’0000 28%

20’000/50’0000 47%

LIEU D’IMPRESSION

Lausanne 69%

Vaud 18%

Suisse 5%

Plus loin 8%


Domestique - Monumental Le logement et le monument sont à priori deux réalités antinomiques en architecture. TexTe eT iLLusTraTion: anToine FanosT

L

« la taille extravagante des monuments est au cœur de leur fonctionnement même et de leur impact sur les masses et, en ce sens, elle constitue, pourrait-on dire, l’une de leur raison d’être. » M. Gravari-Barbas & I. Iosa

l’antithèse du monument. Étant porteur de valeurs privées, sa monumentalité empêche l’expression de ces valeurs (...) » B.Huet

tradition.

propice car des activités ou des espaces publics éloignés par la hauteur ou la distance rendent

numéro.

tissu de la ville mais doivent accompagner ceci

ainsi.»



Outil à voir l ordinaire Inventaire d’un lieu. TexTe eT iLLusTraTion: Marie-Luce Jaquier

L

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Inventaire

ce qui se passe chaque jour et qui revient chaque jour, le banal, le quotidien, l’évident, le commun, l’ordinaire, l’infra-ordinaire, le bruit de fond, 1 l’habituel .

taire, liste, énumération, accumulation, catalogue,

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inachevée ou volontairement raccourcie. Elle peut suggérer une suite, un prolongement. notre histoire.

Interroger l’habituel. Mais justement, nous y sommes habitués. Nous ne l’interrogeons pas, il ne nous interroge pas, il semble ne pas faire problème, nous le vivons sans y penser, comme s’il ne véhiculait ni question ni réponse, comme s’il n’était porteur d’aucune information. Ce n’est même plus du conditionnement, c’est de l’anesthésie 2.

Une liste c’est l’énumération de choses essentielles ou futiles, c’est l’arrangement aléatoire ou structuré d’éléments cohérents ou disparates, c’est un classement toujours provisoire, c’est l’organisation incongrue ou harmonieuse d’objets réels, virtuels, imaginaires ou symboliques, c’est l’entassement volontaire ou hasardeux d’ensembles

diverses disciplines. En sociologie et philosophie,

nécessaires ou chimériques, c’est l’aboutissement dialectique du dialogue utopique entre le rêve et la raison. C’est le vertige qui nous prend devant l’agencement impossible du monde 3.

3

, L’infra-ordinaire, L’infra-ordinaire,

Vertige de la liste.



Introduire la mixité en densifiant des équipements publics TexTe eT iLLusTraTion: ceciLia JuLiano

opportunités. pement de la ville. La population grandissante, développe en plus des projets précités, une loi sur les surélévations permettant de rehausser des im-

ments sont souvent situés dans des lieux adaptés au -

prennent en compte des immeubles de logement logement. publics. Or ce sont souvent les parcelles les moins denses. plus importants, on trouve les contraintes de superpartage de locaux communs aux deux programmes. construisant du logement sur un autre programme,

timidés pour surélever leur immeuble.



What Time(s) is this Place? Cycles: the multiple lives of spaces. TexTe eT iLLusTraTion: LuDoVic TioLLier

or leisure activities have embedded in them the

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multiple independent and interconnected lives -

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Planning

Towards and Architecture of Change: From Open Plan to Open



L habitat minimal en 50 objets Une exploration du domaine de l’habitat minimal via l’étude et la comparaison de références exemplaires. TexTe eT iLLusTraTion: aGaThe MiGnon

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es cinquante entrées font référence à des objets primitifs, manufacturés, expérimentaux ou utopiques qui constituent un abri ou un habitat, individuel, familial ou collectif. Ordonnées dans l’ordre alphabétique, les cartes correspondantes aux entrées - deux pour chacune, définition et illustration peuvent être classées, associées ou différenciées selon les caractéristiques formelles, conceptuelles, thématiques ou programmatiques, les capacités fonctionnelles, ou la situation géographique et temporelle des objets de référence, en utilisant les codes associés. Notice d’utilisation (extraits) Ces objets ont été préalablement sélectionnés selon le critère du minimum mis en oeuvre dans un ou plusieurs des trois domaines suivants : fonction, construction et dimension. L’abri et l’habitat sont différenciés, l’un ne constituant qu’un refuge temporaire, l’autre offrant la possibilité d’y vivre; le rythme d’utilisation - temporaire, saisonnier, d’urgence, de loisir, etc. - le caractère - fixe, mobile, transportable ou démontable - ainsi que la nature des matériaux, le mode de construction et les dimensions sont précisés. L’habitat minimal peut être réduit à la seule fonction de l’abri mais peut aussi supporter dans un espace réduit toutes les fonctions d’un mode de vie occidental contemporain. L’illustration représente par l’utilisation de pictogrammes le niveau de fonctionnalité de l’objet de référence. L’origine ou la situation géographique des objets est indiquée par un lieu précis ou par une zone. L’objet peut constituer une expérimentation isolée ou s’être développé à partir d’une création originelle dont le lieu est référencé, constituant un repère géographiquement précis. Mais il peut aussi s’être développé et répandu dans un contexte particulier - climat, végétation, activité, culture, etc - relevant d’une zone géographique, étendue à une région, un pays ou un continent. Les objets sont situés dans le temps de manière ponctuelle ou étendue, sur des échelles de temps

différentes. La présence de certains habitats primitifs est attestée depuis les temps les plus reculés de l’humanité et ce jusqu’à aujourd’hui, d’autres objets sont nés des différentes révolutions sociales, politiques et économiques qui ont eu lieu depuis le XVIIIe siècle tandis qu’une autre catégorie fait l’objet d’expériences contemporaines, entre le milieu du XXe siècle et la première décennie du XXIe siècle. Une année précise relève d’un fait récent et référencé - invention, création, date de début et de fin de production, etc. - une période marque l’étendue d’utilisation, de production et/ou de commercialisation. Les objets se partagent en trois types - construit, démontable et mobile - en fonction de leurs caractéristiques : 1 - type construit / issus du concept de la hutte, il s’agit d’objets édifiés sur le lieu d’utilisation, construits primitivement avec les matériaux disponibles sur place ; si le lieu de résidence vient à changer, l’objet est abandonné, 2 - type démontable / destinés à une utilisation régulière ou occasionnelle, ce sont des objets conçus dans le but d’être montés et démontés à chaque déplacement de leurs propriétaires et/ou habitants, dérivés du concept originel de la tente, 3 - type mobile / regroupent les objets qu’il est possible de déplacer en l’état, via les chemins terrestres, maritimes ou aériens. Un logo unique, dérivé de la forme géométrique attribuée au type - carré, cercle, triangle - est attribué à chaque objet. Les cinquante entrées font référence à autant d’objets différents, chacun possédant une image et une expression qui lui est propre. Utilisant le même graphisme et une même échelle de représentation, les vignettes répondent à l’identité de chaque objet, sorti de tout contexte, par une illustration codifiée et légendée, permettant de conserver leur image mais aussi de pouvoir aisément les comparer. Les ouvertures - portes et les fenêtres - constituent aussi un marqueur de comparaison important, révélant la relation qu’entretient l’objet avec son environnement direct et indirect ; elles sont mises en valeur par l’utilisation du noir, sans reflet ni transparence, recentrant la représentation sur les propriétés propres de l’objet.


B

C

A

D

A : entrée ; B : terre végétalisée ; C : cheminée ; D : structure bois


Illusion - Disillusion Edito, dIS- #09, Winter 13 - Spring 14, « SPACEESCAPES ». TexTe eT iLLusTraTion: VaLérie cina eT annie kaeppeLi



O

R


O

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L absente Ou l’intemporel du val. TexTe eT iLLusTraTion: GuiLLauMe BoLLe-reDDaT eT Yann BoMMeLaer

E -

ses anecdotes, ses histoires et ses particularités -

tellement ils sont in-scrits dans sa perspective or-

les range, les classe dans de petites enveloppes verla prospection papier, ils se demandent comment avoir bien in-specté les images et les citations, il les temps sur les choses et des choses dans le temps. livres, pour les compléter et les illustrer par des impressions personnelles, il entreprend un autre

cherche de liens réactivés, les phases du récit nous in-corporées, in-temporalisées.



Palazzi Urbani Milanesi Chronique de cinq palais milanais (1955-1970). TexTe eT iLLusTraTion: Marco Ferrari eT haDrien TricauD

de la guerre, les années soixante ont produit une recherche une richesse supplémentaire, un statut. -

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timent dans la ville. » -

travaille dans les trous de la métropole et tente de révéler, ou de donner du sens aux situations sou-

attenants au lieu où elle est projetée, mais aussi -

Rossi des objets « conditionnés mais conditionnants » . -

Asnago e Vender, L’astrazione quotidiana



Territoire hybride Forme et usage de la nature dans la Métropole Lémanique. TexTe eT iLLusTraTion: Léonore neMec

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lient. Envisageons leur complémentarité comme autonome mais un composant construit de la socié-

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ment par celui-ci. leurs diverses imbrications composent de nom-

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bridation exploitant le potentiel de rencontres inattendues

des densités variables plus ou moins resserrées, variablement distendues.

du territoire existant et par la valorisation de ses

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Ruralité Métropolitaine, Campagne Urbaine, Urbanité Citadine existantes.

projeter notre environnement. La nature sous ses Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés, toire », Le visiteur

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On ne relit jamais le même livre D’après le livre de S. Corinna Bille, À pied du Rhône à la Maggia. TexTe eT iLLusTraTion: Laure schaLLer eT pauLine schroeTer

esprit dans le grand espace vide des marges et des

On ne relit jamais le même livre est la mise en

Bille, À pied du Rhône à la Maggia. À pied du Rhône à la Maggiadevient la trame

dévoile les incursions des processus de la mémoire de combler les lacunes de la mémoire, des

ici, la met en exergue. Les vade-mecum accompagnent le lecteur-marcheur-auteur tout au

Vade-mecum, extraits. ‘ Peu de gens savent que les Grecs, parmi les nombreux arts qu’ils ont inventés, ont inventé un art de la mémoire qui, comme les autres, fut transmis à Rome d’où il passa dans la tradition européenne. Cet art vise à permettre la mémorisation grâce à une technique de lieux et d’images impressionnant la mémoire. [...] de la mnémonique. Le premier pas consistait à imprimer dans la mémoire une série de loci, de lieux. Le type le plus commun, sinon le seul,

de système mnémonique de lieux était le type architectural. C’est Quintilien qui donne la description la plus claire du procédé. Pour former une série de lieux dans la mémoire, il faut, dit-il, se rappeler un bâtiment, aussi spacieux et varié que possible, avec l’atrium, la salle de séjour, les chambres à coucher, les salons, sans omettre les statues et autres ornements qui décorent les pièces. Les images qui doivent rappeler le discours - comme exemple, on peut, dit Quintilien, utiliser une ancre ou une arme - sont alors placées en imagination dans les lieux qui ont été mémorisés dans le bâtiment. Cela fait, dès qu’il s’agit de raviver la mémoire des faits, on parcourt tous ces lieux tour à tour et on demande à leur gardien ce qu’on y a déposé. Nous devons penser à l’orateur antique qui parcourt en imagination son bâtiment de mémoire pendant qu’il fait son discours, et qui tire des lieux mémorisés les images qu’il y a placées. La méthode garantit qu’on se rappelle les différents points dans le bon ordre, puisque l’ordre est déterminé par la succession des lieux dans le bâtiment. ’’ L’art de la mémoire,

‘‘ Dans ce sens, je vous disais que je ne suis ni écrivain ni herméneute. Si j’étais herméneute, j’essaierais d’aller derrière l’objet que je décris, derrière ces discours du passé pour retrouver leur point d’origine et le secret de leur naissance. Si j’étais écrivain, je ne parlerai qu’à partir de mon propre langage et dans l’enchantement de son existence aujourd’hui. Je ne suis ni l’un ni l’autre, je suis dans cette distance entre le discours des autres et le mien. Et mon discours n’est rien d’autre que la distance que je prends, que je mesure, que j’accueille entre le discours des autres et le mien propre. En ce sens, mon discours n’existe pas et c’est en ceci que je n’ai pas du tout l’intention ni la prétention de faire une œuvre. Je sais bien que je ne fais pas une œuvre. Je suis l’arpenteur de ces distances et mon discours n’est que le mètre absolument relatif et précaire par lequel je mesure tout ce système d’éloignement et de différence. ’’ Le beau danger



Zombie City Show TexTe eT iLLusTraTion: oLiVier Di GiaMBaTTisTa eT JoachiM FriTschY

roport, le vent glacial nous rappelle avec autorité windy cities » avant de prendre une assurance supplémentaire pour ture, avec comme seul instrument pour nous repérer dans la ville, un set de table en guise de plan. Le

le personnage. droit américain appelle cela de la violation de pro-

de 28 jours plus tard pendant de longues années sont en grande majorité lendemain.

sentiment de déception nous envahit. Les innomlittérature laissait présager une ville décadente, en-

du patrimoine architectural de la ville. petite échoppe bien goûtue est réputée dans toute

visite, Le Park Avenue Building un chemin entre les grillages et nous introduisons -



L Agriculture Urbaine, symbioses avec la ville Dans notre imaginaire commun, la ville et la nature sont deux espaces que tout sépare, que tout oppose. TexTe eT iLLusTraTion: nicoLas pierreT

E

produite par les ménages, les parcs, mais également dépérissement. -

en gestion partagée avec la municipalité permet de délivrer le compost nécessaire aux plantations, tanLa production agricole peut également créer des

chaleur produite par les processus industriels, les -

récupérer la chaleur perdue par les autres proces-

les serres.

tretenir les espaces verts en réduisant les impacts

réglementations en vigueur par exemple, les proserres ou ailleurs. -

diversité des villes.



Penser l usage Alors que nous serons amenées à projeter dans la ville, ainsi que pour elle et pour ses habitants, TexTe: noéMie WesoLoWski eT Lise naVaLLon - iLLusTraTion: GerrY corDon

de la norme a soulevé tout au long de ce régie par un ordre invisible, évoluant hors des

doit permettre de le comprendre dans sa totalité, le dessin.

le devenir de la ville, sans jamais les ancrer

relativement exceptionnelle, mais nous apprend

rendre compte des potentialités cachées. Le temps du chantier suivra et permettra de voir se mettre

Etablir des rapports humains directs sur le chantier permet de donner le ton sans négliger la devra pas contraindre, mais laisser des ouvertures possibles pour des usages libres et multiples. des résultats singuliers. développer une culture commune comme un pas



Divisions & Borders TexTe eT iLLusTraTion: FareYah kaukaB

natural or man-made barrier that contained it.

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With a little help from my friends Résistance et musiques actuelles, état des lieux en 666 mots. TexTe eT iLLusTraTion: Louis Jucker

les caves secrètes, les entrepôts vides, les anciens moulins désaffectés, les usines désertées, les stands de tir que personne ne veut plus faire, les maisons de maîtres qui sont partis, les buanderies de vieilles acariâtres qui sentent la lessive, les abris antiatomiques qui sentent le renfermé, les ateliers qui sentent le mazout, les abattoirs qui ne sentent plus rien, les greniers magiques bien décorés, les cinémas tout nus, les granges de campagne qui ne connaissent plus le foin, les hangars à fruits qui stockent à vide, les tentes agricoles démontables, les maisons en béton armé, les maisons occupées, les maisons vides, les maisons transformées, les maisons qui s’écroulent. toutes ces maisons dans nos mains ont glissés des vôtres les détruire, les reconstruire, les embellir, on craint le pire : les isoler vous en qui ils placent leur confiance pour rajeunir les centres, nous vous voyons fatiguer les villes. nous vous voyons vous fatiguer sur les villes. nous vous voyons tout essayer pour vous nourrir et les rassasier. vos miettes sont notre espace vital alors s’il vous plaît prenez-nous pour des pigeons. vos vieux machins nous sont bien utiles. nous vous pardonnons tout nous nous regardons grandir et évoluer dans nos cabanes d’enfer. nous croyons au paradis des jeunes qui cognent. du dehors, on nous envie notre fraîcheur mais pas nos odeurs. vos musiques actuelles sont périmées. votre goût du jour ne passe pas notre porte. l’air du temps ne passe pas nos fenêtres. nous avons besoin de calme pour hurler en paix. ta musique me ressemble j’aime te voir te donner pour un truc qui te correspond, que personne ne te force à faire, que personne ne t’explique comment faire. j’aime écouter la musique que tu fais dans les endroits qui t’excitent. j’aime l’idée que tout cela ne repose sur aucun programme préalable, autre que le simple fait d’arrêter de t’ennuyer tout seul. j’aime ta culture simple etdirecte, sans chichis ni budgets, sans prétention ni compétition, ni sélection, ni subvention. tu n’es pas

un professionnel, pas un spécialiste, tu es plein de spécialités et de professions. tu n’es pas un musicien reconnu, ni très connu non plus, mais j’aime ton groupe qui débute, celui qui dure un temps, j’aime ceux que tu arrêtes et qui restent mes stars que personne ne connaîtra jamais. je te vois aboyer et j’ai la rage pour deux les normes, l’argent, la scène culturelle, les limites sonores, les bilans thermiques, les sorties incendie, les prescriptions d’usages, les accès pour personnes handicapées, les salaires, les fiches de paie, les mandataires, les assurances sociales, le bordel associatif, l’opinion publique, les mentalités, les recours, les plaintes, les oppositions, les voisins, les propriétaires, les locataires, les coopératives, le squat, les ouvriers, les entrepreneurs, les délais de livraison et la sacro-sainte météo. nous aimons tenter le diable nous allons signer des plans, plein de belles idées, de celles qu’ils nomment «de bien belles idées» en souriant. pour ma part, je souris à qui veut bien, je te souris à toi surtout, et ensemble nous sourions à la vie plutôt qu’à la mort de nos bien belles idées. quitte à être pauvres nous serons riches d’y croire. merci pour les rêves, merci de m’enseigner à ne pas trop y croire, cela renforce mon envie, cela renforce mes frustrations, cela renforce mes doutes, cela vous rend cyniques ou désabusés et cela me rend optimiste ou révolté. stupide ou non, cette énergie existe et vous me l’avez insufflée, c’est une donnée du problème une belle contrainte et justement vous m’avez appris à prendre ce genre de choses en compte, à en faire mes amies. ma naïveté est un élément du contexte je suis bientôt architecte donc tout me semble faisable. j’irai voir vos détails et vos catalogues, les patentes et les autorisations. je réunirai tout cela pour décider d’autre chose. je le ferai par moi-même et surtout je m’efforcerai de ne pas le construire tout seul. with a little help from my friends ou les copains d’abord.



I deconstruct myself. In order to understand, I deconstruct myself. TexTe eT iLLusTraTion: ionas LaeuBLi eT réGis WiDMer

«Observez que, en pareille circonstance, il vous faut apporter, dans votre choix, une grande décision : vous pouvez, de cette créature, faire un homme ou un outil, mais non pas les deux à la fois. Les hommes n’ont pas été créés pour travailler avec la précision d’un outil, pour être exacts et parfaits dans tous leurs actes : si vous voulez leur imposer cette précision, faire mesurer des degrés par leurs doigts comme par les dents d’une roue, faire tracer des courbes par leurs bras comme par des compas, il vous faut leur enlever leur humanité. Toute leur énergie mentale doit être absorbée par leur transformation en roue d’engrenage ou en compas ; toute leur attention, toute leur vigueur doivent être concentrées sur l’accomplissement d’un acte inférieur. ( ... ) Que si, au contraire, vous voulez, de ce travailleur, faire un homme, renoncez à en faire un outil. Qu’il commence seulement à penser, à se servir de son imagination, à essayer de faire quelque chose qui soit digne d’être tenté ; sa précision de travail se perdra tout à coup et vous verrez apparaître sa lourdeur, sa rudesse, son incapacité : honte sur honte, échec sur échec, temps d’arrêt sur temps d’arrêt !» Contre l’art d’Elite

“Oh.. but.. before building houses you need to de-

Locating the concrete cube.



Île(s) était une fois Infrastructures sensibles sur le Rhône TexTe eT iLLusTraTion: Diana BrasiL

E replacer dans son contexte pour comprendre sa toire dans le temps jours les peurs des habitants des villages riverains. « sauvages » sont le résultat de cette nature, de la

traverse bien des territoires avant de se jeter dans -

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toires. -

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