ENTRE MASSIF ET ÉTANG, CENTRE NAUTIQUE DE SAINT-CHAMAS PA R C D E S R I V E S / É TA N G D E B E R R E
Notice de projet
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SOMMAIRE
Introduction page 7/ Histoire de l’Étang page 1 1 / C o n s t a t p a g e 1 9 / L e Pa r c d e s R i v e s p a g e 2 7 / Le site page 33/ Le projet page 43/ Conclusion page 61
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«Il y a quelque orgueil à fouler une terre où de si nobles traces sont imprimées.1» Louis Méry
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1 / extrait de Histoire de Provence, éd. Lecointe, Paris, 1830, Louis Méry page 34
INTRODUCTION
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P ourtour de l ’Êta ng de Berre, Ma rigna ne, photogra phie pers onnel l e
Ce travail a été, avant tout, la découverte d’un territoire exceptionnel. L’Étang de Berre, gigantesque étendue d’eau salée logée dans un cirque de calcaire est infiniment riche. Sa réputation est sulfureuse mais lorsque nous sortons de l’autoroute et que nous prenons le temps de s’y arrêter, de le regarder, de le parcourir pour ce qu’il est, la surprise est totale. Territoire de records technologiques, naturels ou chimiques, la plus grande mer intérieure d’Europe regorge de trésors oubliés. L’organisation du travail sur les deux semestres de cinquième année a été l’occasion de prendre le temps, d’étudier ce site hors d’échelle au coeur d’une métropôle naissante et de s’intéresser aux différentes strates qui composent ce territoire. Alors comment trouver sa place dans un paysage marqué par son histoire et les reliques d’une gloire passée? Un territoire ravagé par l’industrie, les modifications environnementales et les cicatrices creusées dans son sol. Sa terre impregnée de kérosène, son eau stagnante et ses périmètres seveso. Territoire du risque, territoires d’enclaves, de clotures et de zones tampon, d’arrières cour et d’aerodromes, de parkings et de marecages. L’étang de Berre c’est ça, ou plutôt tout ça à la fois. C’est des baigneurs et les super-pétroliers, c’est les pêcheurs et les vapo-craqueurs, les cygnes et les Airbus, les citernes à mazout et les champs d’oliviers.
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Gr avu re d u Généra l Ca ius Ma rius méd ita nt sur les ruines de Ca rt ha ge, John Va nd erl y n, 1 8 4 2 .
HISTOIRE
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Durant trois millénaires (entre 5000 et 2000 av. J.-C.), l’essor de la sédentarisation se traduit dans la région par le rassemblement de groupes humain en villages. Ils occupent surtout les sites en hauteur et les plateaux, les oppidums, comme sur la colline de Miouvin à Istres, dans la Nerthe, les habitats de la plaine Saint-Martin à Ponteau et du Collet Redon à La Couronne dont la position facilitait les moyens de défense mais aussi la sécurité dans la vie domestique.
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Si tes arch ĂŠ o lo g iq u e s d a t an t d e la p ro t o - h ist o ire , d o c u me nt personnel.
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Noya ux vil la geois historiques et sa l ins, document pers onnel .
A l’âge du Bronze (1500-750 av. J.-C.), nous allons assister à un regain de l’occupation humaine de la région. Sur la rive nord du chenal de Caronte, deux habitats lagunaires regroupent des populations importantes à une période où l’on relève les premiers signes d’ouverture aux échanges méditerranéens. En effet, situé au centre du triangle historique Massalia/ Arelate/ Aquae Sextiae, l’étang de Berre possède une situation stratégique. La proximité de l’estuaire du Rhône et son rapport à la Méditerranée place ce site comme élément charnière entre bassin méditerranéen et Europe, le fleuve servant de connexion maritime avec le nord de la France et l’Allemagne.
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Sa position d’hyper-connexion à grande échelle et d’autant plus paradoxale que depuis 1960 et l’effondrement du tunnel du Rove, Le rapport entre l’étang de Berre et Marseille semble réduit au minimum malgré l’autoroute et la voie ferrée via le tunnel de l’Estaque. Mais cette enclave n’est pas due au manque de connexion mais davantage liée à la mauvaise réputation de ce lieux dénigré par les marseillais jugeant l’étang de Berre comme un territoire pollué par les industries trop envahissantes et les gigantesques pétroliers.
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Photogr a p h i e t iré e d e L a p e t it e me r d e s o u b l ié s d e F r an c k P ourcel et Jea n-Louis Fa bia ni, éd. le bec en l ’a ir, 2006.
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Vue sa tel l ite de l ’Êta ng de Berre et s on pourtour.
C O N S TAT
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Richard
Julie
Margaux
Florian
GR 20
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Samantha
Mariaclara
Alyssa
CARTE ITINÉRANCE La Fabrique du Territoire - S9 - Laurent Hodebert
Réalisé et édité par Alemanni Mariaclara, Barry Alyssa, Brochu Samantha, Carrière Julie, Lain Richard, Leduc Margaux, Merlos Florian.
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Échelle 1 : 25 000
1 cm sur la carte représente 250 mètres
Bâtiments (grands ensembles, écoles)
Lignes électriques
Eglises
Salins / Canaux / Rivières
Cimetières
Espaces agricoles
Gares
Etalement urbain
Serres agricoles
Industries
Equipements sportifs
Carrières
Voie ferrée
Limites topographiques
Espaces verts
Points de vue remarquables
0
1
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N 10
Ca rte d ’it inéra nces réa l isée a vec le s tud i o de S9 .
Le travail du S9 consistait en un état des lieux cartographique afin de se familiariser à ce territoire hors d’échelle. La mise en relief des éléments prépondérant du paysage de la côte Est de l’étang de Berre à permis d’identifier des lieux clés, de soulever des enjeux pouvant faire emerger des questions de projet et de mettre en perspective des lacunes dans le territoire métropolitain. Parmis ces enjeux, les franges et les limites sont apparues très clairement comme une source inépuisable de projets. Limite ville et industrie, urbanisation et nature, infrastructures et paysage, espaces anthropisés et délaissés, enclaves et hyper-connexion, etc... Territoire de contraste et d’inégalités, de zones blanches et noyaux villageois, l’étang est un ensemble de parcelles foncièrement différentes acollées les unes aux autres tel un monstre de frankeinstein, mais il suffit qu’un flâneur le parcourt pour que l’ensemble se tisse et trouve cette cohérence unique.
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Moto-cross Équitation
Aérodrôme
CARTE SYNTHÈSE DES CADRAGES La Fabrique du Territoire - S9 - Laurent Hodebert
Réalisé et édité par Alemanni Mariaclara, Barry Alyssa, Brochu Samantha, Carrière Julie, Lain Richard, Leduc Margaux, Merlos Florian.
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Échelle 1 : 25 000
1 cm sur la carte représente 250 mètres 0
Parcours
Limite topographique
Chemins bords de l’Arc
Points d’arrêt
Limite massif
Chemins menant aux rives
Végétation naturelle
Enclave
Agriculture
Persistance agricole
Salins
Limite serres
Marais
Serres
Industries
Canaux
Habitat
Voie ferrée
1
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N 10
Plage
Ca rte d ’ident ifica t ion des qua l ités de pa ysa ge réa l isée a vec le stud i o de S9 .
CARTE TERRITOIRES ET BÂTIMENTS ABANDONNÉS La Fabrique du Territoire - S9 - Laurent Hodebert
Bâtiments délaissés
Échelle 1 : 25 000
1 cm sur la carte représente 250 mètres
Espaces délaissés
0
1
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N 10
Zones inondables mineures
Zones inondables majeures
Zones humides
Voie ferrée
Routes principales
Réalisé et édité par Alemanni Mariaclara, Barry Alyssa, Brochu Samantha, Carrière Julie, Lain Richard, Leduc Margaux, Merlos Florian.
Gares actives
Gares inactives Limites topographiques
C arte d ’ id e n t i f ic a t i o n d es e sp ac e s d é laissé s ré al isé e ave c le stud io de S9.
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SYNTHESE ANALYSE La Fabrique du Territoire - S9 - Laurent Hodebert
Les infrastructures:
Le paysage:
Échelle 1 : 25 000
1 cm sur la carte représente 250 mètres
Franges (carte Unités de Paysage, CG13)
Limite poreuse
Enclaves
Limite simple
Limite topographique
Limite frontière
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N 10
Couronne des routes
L’habitat: Interstices
Couronne des voies ferrées
Limites d’interstices Grandes limites
Réalisé et édité par Alemanni Mariaclara, Barry Alyssa, Brochu Samantha, Carrière Julie, Lain Richard, Leduc Margaux, Merlos Florian.
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Car t e d e syn t h è se des l imites da ns le territoire de l ’éta ng de Berre réa l isée a vec le s tud i o de S9 .
Le territoire de l’étang de Berre est bordé, scindé, creusé, parcouru par de nombreuses limites, paysagères, historiques, industrielles, topographiques, infrastructurelles. Cette carte propose un rescencement non exhaustif de ces changements de statut. Ceci afin de mettre en évidence l’épaisseur des rives de l’étang qui varient en fonction de son pourtour. Parfois large et plane dédiée à l’agriculture, la rive devient abrupte et étroite dans un no-man’s land naturel. Les rives de l’étang sont multiples et nous invitent à refléchir sur son devenir au coeur de la métropole Aix-Marseille Provence.
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Vue sa tel l ite du pa rc des rives rĂŠa l isĂŠe a vec le s tud i o de S9 .
L E PA R C D E S R I V E S
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i nf r ast r u c tu res
t r av ai l ler
ens eig nement
habiter
lois ir( s )
c u ltu re
Vu e sat e l l it e du pa rc des rives a vec rĂŠpa rt it ion du progra mme rĂŠa l isĂŠe a vec le stud i o de S9 .
Le parc des rives correspond à un ensemble d’éléments du paysage mis en relation afin de créer un espace à l’échelle de la métropole praticable pour le piéton et capable de relier les communes bordant le plan d’eau. Le parc constitue un éléments de grande qualité paysagère permettant d’accueillir de nouvelles activités économiques et de nombreux sites de loisir pour mettre en valeur l’étang et réconcilier les visiteurs avec cet élément naturel unique. Ce système de parc sera ponctué par l’ensemble des projets abordés par les étudiants au cours du dernier semestre, chacun s’emparant d’une portion de parc pour résoudre ses problématiques intrinsèques.
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En se mb le d e p h o t o g r ap h ie s il lustra nts les d iffÊrentes qua l itÊs pa ysa gères comprises da ns le pa rc des ri v es , photogra phies p ers onnel l es .
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Situa t ion du projet a u sein du parc des ri v es .
LE SITE
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En se mb le d e p h o t o g r ap h ie s il lustra nts les d iffÊrentes qua l itÊs pa ysa gères comprises da ns le ca dra ge du proj et, photogra phies p ers onnel l es .
Situé sur la rive Nord de l’Étang de Berre, sur la commune de St Chamas, le site choisi comporte de nombreux points d’interêts. De la Petite Camargue à l’extrème ouest, en passant par un petit port de plaisance, des plages abritées exposées plein sud et un camping au milieu des champs d’oliviers, ce site regroupe plusieurs activités de loisir compte tenu de sa position abritée et favorablement exposée. De plus, ce site se situe à l’écart de l’agitation des grandes agglomérations loin des installations industrielles dans un lieu accessible uniquement par la route. Ici, le parc des rives vient se glisser entre l’étang et la route départementale 10, elle même contrainte par la voie ferrée qui contourne la topographie du massif de la Fare.
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1
< Petite C amar g ue
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P la n d â&#x20AC;&#x2122;intervent ion a u sein du pa rc des rives echel l e 1 /1 5 0 0 0 .
ce
p o r t d e plaisance
<
<
< ntra l e E D F
g are et centre nautique N
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1926
1938
1949
1958
1968
1972
Ensemble de prises de vue a ĂŠriennes du site de projet, source gĂŠoportai l .
2016
Vue s ate l l i t e d u s it e d e p ro je t d an s so n ĂŠ t at ac t u e l, so u rc e gĂŠoporta il.
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P la n topogra phique du site de proj et.
Une dépression topographique, ancien lit du Vallon de Mergurotte obstrué par le passage de la voie de chemin de fer et de la route. Ces deux voies de transport fabriquent la limite entre rive cultivée et massif calcaire, encore préservé faute de pouvoir le domestiquer.
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gare
habitats
base nautique
N
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P la n de ma sse du projet echel l e 1 /2 0 0 0 èm e .
LE PROJET
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Coupe tra nsversa le sur l ’a rrêt de ga re du projet eche l l e 1 /2 0 0 èm e .
L’arrêt de gare L’arrêt de gare, premier contact avec le site. Adossée au massif de la Fare, tournée vers l’horizon qui s’étend vers le sud jusqu’au chaînon de la Nerthe. Un balcon pour prendre du recul sur la métropole, sur l’étang et son histoire. Domination relative. Ici le panorama nous écrase. La gare représente le premier échelon de la séquence descendante vers l’étang. Cet élément constitue une porte d’entrée pour le parc des rives de l’étang de Berre et tisse un rapport avec son contexte, pour franchir la D10 et re-connecter la rive au reste de son territoire.
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Fa ça de sud de l ’a rrêt de ga re du projet echel l e 1 /2 0 0 èm e .
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Croquis du pa t io principa l des habi tat i ons .
Les habitats de vacances «Les villages sont étagés sur la pente de l’île, et toutes les maisons ont une terrasse ouverte sur la mer. Ainsi, les gens, dans leur vie quotidienne, bénéficient de l’intimité en même temps que du panorama. 2» Tadao Ando Des maisons que l’on remarque à peine quand on les approche. Les habitats de vacances sont conçus sur deux niveaux. Le niveau bas pour se retrouver dans l’intimité un enclos tourné vers le ciel, des patios et de la lumière. De l’ombre aussi. Le niveau haut, au niveau des oliviers, une plateforme qui regarde l’horizon, s’ouvre sur le parc et le grand paysage. Sur le soleil et les étoiles.
2 / extrait de Tadao Ando, Pensées sur l’architecture et le paysage, éd. arléa, Yann Nussaume, 1999, page 166.
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C
B+
B
A+
A
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P la ns des cinq typologies d â&#x20AC;&#x2122;ha bita t ions echel l e 1 /2 0 0 èm e .
Pl ans de t o i t u re d e s cin q t yp o lo g ie s d â&#x20AC;&#x2122; h ab it at io n s e c h e l le 1/ 200 ème .
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Coupe longitud ina le d â&#x20AC;&#x2122;une ha bita t ion de type B echel l e 1 /2 0 0 èm e .
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Schémas du principe d’excavation pour les espaces de la base nautique.
La base nautique «Je souhaite amarrer fermement l’architecture à la terre. 3» Tadao Ando Un édifice perdu, acosté au bord de l’étang, milieu stable, qui regarde passer le temps. Une berge de pierre sortie de terre dans le silence de la petite mer des oubliés 4, comme un site évacué sous la menace d’une catastrophe industrielle. Un lieu où l’en part en exil à l’écart du monde où tout va vite. Prendre le temps de se mettre en retrait pour réfléchir, observer, comprendre. Déambuler dans une ruine c’est se déplacer en ignorant ce que l’on va découvrir. Un parcours fluide qui met à jour la structure, le squelette de la construction. On ne franchi pas une porte, on traverse l’épaisseur. On voit un rayon de soleil, on sent un courant d’air, on découvre progressivement les espaces. Le mystère est entier. La végétation qui se mêle à l’architecture comme un témoin de l’appropriation de la nature qui engloutit ce qu’elle trouve sur son passage. On appréhende la base nautique par le toit, c’est un sol. Un sol percé et des blocs opaques s’en extirpent et se projettent vers le ciel, où les éléments peuvent entrer. La pluie passe à travers le toit. Une fois en bas, on n’est toujours pas à l’intérieur. Depuis l’étang, le bâtiment s’ouvre par de grandes galeries qui semblent perforer le bloc, pénétrer à l’intérieur du volume comme des grottes, abri originel. Lorsque l’on se déplace, on regarde l’étang, la relation est horizontale. Une fois dans les espaces, les blocs, on s’ouvre sur le ciel et la lumière, on se concentre, on écoute. La verticalité de la lumière fige le temps et le différencie de l’espace.
3 / extrait de Tadao Ando, Pensées sur l’architecture et le paysage, éd. arléa, Yann Nussaume, 1999, page 184. 4 / La petite mer des oubliés de Franck Pourcel et Jean-Louis Fabiani, éd. le bec en l’air, 2006.
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Photographie tirée de Les baux de provence, carrières: une histoire d’hommes et de pierre blanche, éd. Impressions modernes, Ali Aissaoui, 2013.
Vue de la faรงade sud de la base nautique.
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Photographie tirée de Les baux de provence, carrières: une histoire d’hommes et de pierre blanche, éd. Impressions modernes, Ali Aissaoui, 2013.
Vue de la salle de prĂŠparation physique.
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Le soleil transperce les nuages et rencontre la surface de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtang de Berre, photographie personnelle.
CONCLUSION
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«Ménager avec prudence plutôt que transformer avec frénésie. 5» Pierre-André Taguieff Pour moi, l’histoire est un matériaux du projet et l’architecture doit s’ancrer dans un site pour se nourrir de ses pré-existances. L’architecture doit parler à l’Homme, constituer un abri pour une société qui ne sait plus où donner de la tête. Je souhaite imaginer une architecture d’une sobriété nescessaire, retenue et sincère. Je souhaite réduire à l’essence pour revenir à la racine de nos besoins. Nos véritables besoins. Finalement, j’aimerai arriver à une harmonie entre la nature et l’architecture, arriver a tisser un lien entre ces deux éléments qui se sont longtemps oubliés.
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5 / extrait de Le sens du progrès, éd. Flammarion, Pierre-André Taguieff, 2004, page 332.
Vue des cheminĂŠes des habitats de vacances.
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PROJET DE FIN D’ÉTUDES _ ENSA Marseille Année 2015/16 S t u d i o S 1 0 / L a Fa b r i q u e Enseignant : Laurent Hodebert Élève : Richard Lain