Un quartier au passé macabre
CHAMPEL • Aujourd’hui considéré comme un des quartiers les plus cossus de Genève et où il fait bon vivre, Champel cache un passé bien plus sombre. Jusqu’au 18e siècle, il fut le théâtre de nombreuses exécutions judiciaires.
Difficile d’imaginer, en déambulant dans ce quartier paisible et verdoyant, où de somptueux immeubles anciens cohabitent élégamment avec des constructions plus modernes, qu’il en a été autrement par le passé. Et pourtant… Il y a plus de 300 ans, la colline de Champel était inhabitée. Noyée dans une nature sauvage, elle servait principalement à la culture de la vigne, favorisée par son ensoleillement et au pâturage du bétail, tandis que quelques fermes isolées formaient le hameau du Bout-duMonde. Le passé sinistre du quartier est dû à sa proximité avec la Vieille-Ville qui abritait l’instance judiciaire et le pénitencier. Si la peine de mort existait à Genève depuis le Moyen Age, elle atteint son apogée avec l’arrivée dela Réforme. Du 16e au 18e siècle, la ville a eu différents lieux d’exécutions, dont un des principaux est le site de Plainpalais, encore utilisé au 19e siècle pour les exécutions capitales. «Mais comme la plaine de Plainpalais est un peu marécageuse,
il a fallu trouver un autre endroit à proximité de la ville pour ne pas devoir transporter les condamnés trop loin. Ce fut Champel», explique Bernard Lescaze, historien et ancien homme politique genevois. Depuis la prison de l’Evêché qui se trouvait derrière la cathédrale, on amenait les condamnés devant l’Hôtel de ville où on leur lisait la sentence, puis on les faisait sortir par la porte Neuve ou par la porte de Rive jusqu’à Champel où s’élevait un bûcher. «Il n’aurait pas été possible
Pendaison, noyade ou bûcher
RED
• Depuis le 16e siècle, la peine capitale s’applique à Genève, jusqu’à son abolition en septembre 1871. Les criminels de droit commun des deux sexes sont pendus, même si, entre 1558 et 1620, 40 justiciables (hommes, femmes accusés d’infanticide, de viol, d’inceste, d’adultère, etc.) sont tués par noyade judiciaire. Alors qu’entre 1527 et 1652 les sorcières et les sorciers (47 femmes, 23 hommes) peuvent finir sur le bûcher.
d’installer un bûcher en ville en raison du risque d’incendie trop élevé. Les seules exécutions capitales qu’on faisait en ville, plus précisément au Molard, étaient celles où on tranchait la tête des traîtres d’un coup d’épée», relève l’historien. Le quartier de Champel a également été le théâtre d’exécutions par pendaison, comme en témoigne le chemin Mallombré, qui d’après notre interlocuteur a été nommé ainsi «parce qu’il était mal ombré par certains pendus».
Aujourd’hui, le quartier ne garde pas beaucoup de lieux de mémoire de cette période sombre. Seule une stèle expiatoire érigée en 1903 à l’avenue Beau-Séjour, rappelle l’exécution du médecin, humaniste et philosophe espagnol Michel Servet, brûlé vif en 1553 pour hérésie.
Thônex: chemin mémoriel p. 17
Balade insolite à Vandœuvres p. 18
Cathédrale: visites archéologiques p. 19
Nos rues ont des secrets
Un sentier pour fuir les nazis
THÔNEX • Entre la douane de Pierre-à-Bochet et le chemin de La-Craz, un sentier didactique dévoile les lieux de passage qui ont permis à de nombreux clandestins de fuir la persécution nazie durant la Seconde Guerre mondiale.
Marie Karatsouba
Inauguré en mai 2022, le chemin mémoriel de Thônex offre un parcours pédestre de 5,5 km le long de la frontière, au bord du Foron, constitué de 11 bornes retraçant les différents lieux historiques de passages clandestins durant la Seconde Guerre mondiale. Le cheminement met en lumière cette vie locale, ces lieux de passages et ces héros qui, souvent méconnus des habitants, ont pourtant joué un rôle clé durant la période de 1939 à 1945. Blotti dans un écrin de nature préservée, tapissé de feuilles mortes aux teintes flamboyantes en ce dernier dimanche de novembre, ce sentier invite à une parenthèse bucolique des plus ressourçantes. Le temps n’existe plus. Déambulant de borne
en borne, le visiteur est transporté au cœur d’un des chapitres les plus sombres de notre histoire.
Saviez-vous que, des bistros situés près des douanes ont joué un rôle important dans les actions de résistance permettant à de nombreuses personnes de fuir les persécutions nazies?
Bientôt jusqu’à Veyrier?
MK • La Ville de Thônex souligne l’enthousiasme suscité par ce chemin, aussi bien auprès des Thônésiens que des Genevois en général. «Beaucoup d’habitants nous ont écrit pour nous faire part de leur curiosité ou leur intérêt, et nous recevons régulièrement des demandes d’associations sensibles à la thématique.»
Un projet pédagogique pour les écoles a en outre été lancé à la rentrée 2022 et la commune de Veyrier s’est montrée intéressée de poursuivre le chemin sur son territoire.
Samedi 30 novembre SUPER
sur TOUT !
Plainpalais | Rue de Carouge 47-49
Plan-les-Ouates | Ch. de la Milice 19
Lancy | Av. du Petit-Lancy 3
Chêne-Bourg | Rue de Genève 71
Versoix | Route de Suisse 57-59
Eaux-Vives | Rue des Cordiers 4
Horaires | 10h - 17h
«Sur votre gauche, ce bâtiment – à cheval sur le pont du Foron, en face de la douane actuelle, soit au 156, rue de Genève –s’appelait le café Pérriard. Il réceptionnait discrètement des réfugiés et des résistants passés par Lucien Mas, contrôleur des douanes à Moillesullaz.» Ainsi débute l’histoire de l’un de ces bistrots racontée par la borne numéro 5, qui trône au rondpoint frontalier de la rue de Genève.
Ici, la ligne de chemin de fer qui, «bien qu’étroitement surveillée, permit à de nombreux fugitifs, résistants, messages, etc. de traverser la frontière dans les deux sens». Là, la maison des «deux Violettes»
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arrêtées en janvier 1944, torturées, déportées au camp de concentration de Ravensbrück en Allemagne. Leur crime? Avoir fait passer en Suisse des réfugiés juifs, des résistants et des diplomates, ou encore des courriers. Le doux murmure, ponctué des clapotis subtils de la petite rivière transfrontalière, ainsi que les récits poignants accompagnés de photos d’archives, font vagabonder notre imaginaire. Nous venons de découvrir des fragments de vies bouleversants qui ne se trouvent pas dans les livres d’histoire.
En dépit d’un dimanche après-midi ensoleillé et de températures particulièrement clémentes pour la saison, le sentier demeure étonnamment peu fréquenté. A l’exception de quelques rares promeneurs, le site semble désert. Ce parcours, pourtant riche en histoire, gagnerait à être davantage connu. Infos: www.thonex.ch
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Balade insolite
Flânerie sur des chemins historiques
VANDŒUVRES • Des allées de vieux chênes, des haies bocagères, de vastes champs qui s’ouvrent sur de somptueux panoramas du Jura à la chaîne des Alpes. Toute la commune ressemble à un naturel havre de paix offert à la balade. A commencer par le parc de la Mairie.
Viviane Scaramiglia
Vandoeuvres a son bien nommé chemin Vert, son long chemin des Princes, son chemin de la Blonde évoquant les anciennes vignes aux cépages blancs et aussi son chemin du Paradis. Et même si par endroits, la pression foncière s’immisce subrepticement là où tout semblait immuable, le paysage fondé sur un riche patrimoine classé invite volontiers à la rêverie pour qui arpente cette commune si tranquille.
Ifs et pommes d’Api
A quelques pas de la place du village, le parc de la Mairie époustoufle d’emblée les amoureux de la nature avec son fabuleux tulipier géant de Virginie, l’un des plus imposants de Suisse. Planté en 1761, peu avant la construction de la maison de campagne en pisé qui, depuis 1997, abrite la Mairie, il n’est pas sans rappeler la grande chasse aux plantes exotiques portée pas les aristocrates et grands bourgeois du 18e siècle passionnés par les explorations botaniques du Nouveau Monde. Il est recouvert de feuilles-fleurs d’un vert tirant sur l’orange en été, jaune vif à l’automne. Le domaine de 35’000 m² qui réunit plusieurs anciennes parcelles agricoles mêle les styles avec bonheur. Avec son aménagement paysager
d’inspiration classique, son entrée magistrale, son allée de buis et d’ifs cylindriques parfaitement taillés, son bassin fleuri et ses rosiers, on se demande quel châtelain tient ici demeure, tant la nature y est ordonnée. Mais les traces du passé paysan nous réservent les charmes agrestes du petit potager et de l’ancien verger planté aujourd’hui d’arbres fruitiers, cerisiers, poiriers et divers pommiers, dont des pommiers d’Api. Animé par des spectacles estivaux de musique ou de théâtre, le parc public de la Mairie, considéré comme l’un des plus beaux espaces verts du canton, figure dans le Guide des jardins remarquables – 55 parcs et jardins de Suisse et France voisine d’Alessandro Natali (Editions Nicolas Junod), lui-même habitant de la commune et impénitent visiteur du site.
Par les anciens chemins L’appel de la nature nous conduit, non loin du cœur du village, vers le chemin de la Blonde, l’un des plus anciens de la commune. Un délicieux vestige ombragé bordé de chênes centenaires et de haies vives typiques du bocage genevois. Un petit crochet par le chemin de la Blanche (encore une appellation qui rappelle la vocation viticole de la région jusqu’au 19e
siècle) nous offre la découverte de la petite chapelle Saint-Jacques reconstruite en 1976, dont la forme hexagonale évoque le coquillage. On retrouve cet attribut du saint sur les armoiries de Vandœuvres, jadis étape du pèlerinage de Saint-Jacquesde-Compostelle. La commune est sillonnée par une forte concentra-
123b, rue de Genève CH-1226 Thônex Tél. 022 / 348 26 10 Fax 022 / 348 26 10 thonexoptic@bluewin.ch
tion de voies historiques inscrites dans l’inventaire national (IVS) qui contribue largement à la beauté et au charme du paysage. D’autres sentiers alentour, comme le chemin ombragé du Dori, celui de l’Ecorcherie, du Fol ou encore celui de Théodore-Bret invitent à la douce balade.
Commune de Vandœuvres, histoire, patrimoine, plan des randonnées pédestres Seymaz-Régions: www.vandoeuvres.ch
Le guide paysager et culturel à travers Vandœuvres de Genève Durable: www.genevedurable.ch/guides
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HISTOIRE • Le site archéologique sous la cathédrale Saint-Pierre se découvre en famille. Mieux: plusieurs formules figurent au menu.
A commencer par un jeu de piste, conçu à l’attention des adultes et des enfants, qui peut être effectué de manière individuelle ou collective. Ainsi, durant une heure, les participants observent, enquêtent et comparent des éléments intéressants présentés tout au long du parcours. Et les visites guidées? Un audioguide est gratuitement mis à disposition à l’entrée du site archéologique. Des guides professionnels proposent également, sur réservation, un tour de piste des lieux et de l’Espace Saint-Pierre.
Les jeux, sont téléchargeables et les amateurs s’y adonnent avant la visite ou sur place.
Quand? Tous les jours
Où?
Cathédrale Saint-Pierre, Cour Saint-Pierre 6
A quelle heure? De 10 à 17h
Infos: www.site-archeologique.ch
Sur mon smartphone
Jouons les archéologues en famille à Saint-Pierre!
On répare ses petites affaires au musée
ACTIVITÉ • Trottinettes, jouets, lampes, meubles, vélos, appareils ménagers défectueux ou encore vête-
ments déchirés: et si vous les répariez au lieu de les passer à la trappe, histoire de leur donner une seconde vie? Le Musée d’ethnographie de Genève (MEG) et la Fédération des consommateurs ont mis sur pied un Repair café dédié à ce noble exercice. Comment ça marche? Il suffit de pousser la porte du musée. Des spécialistes sont là pour accompagner les participants et les aider à «ressusciter» l’objet en panne ou le textile fatigué. Les bricoleurs sont gagnants sur toute la ligne, en plus de l’objet remis en état, ils développent des compétences et apprennent aussi à acheter postérieurement des produits qui vaudront la peine d’être remis en fonction. Cet événement se déroule dans le cadre du premier dimanche du mois, il est donc gratuit et sans inscription préalable. Quand? Le rendez-vous est fixé dimanche 1er décembre Où? Au MEG, 67, boulevard Carl-Vogt A quelle heure? 11h
Patiner à Carouge à ciel «couvert»
PATINAGE • Il est temps de chausser ses patins à glace. La patinoire de Carouge attend les adeptes de la glisse jusqu’au 2 mars.
L’espace verglacé est aussi un lieu de découvertes. Tout au long de la saison, de nombreuses activités sont proposées au public. Ainsi, le 11 décembre: «On casse la marmite de l’Escalade» tandis que le 18 décembre, le Père Noël fait une petite visite et c’est aussi l’occasion aussi d’écouter des contes. Et le 8 janvier? On déguste la galette des rois (16h). Le dimanche 26 janvier dès 9h30, la patinoire est en fête. En attendant, cerise sur le gâteau: cette année, les lieux sont couverts histoire de s’éclater par tous les temps.
A noter que les personnes en fauteuil roulant peuvent également faire l’expérience de la glisse grâce aux deux «plateformes à patins», mises à disposition par la Fondation Cerebral. Et sur l’air de «après l’effort, le réconfort»: l’Ice Bar, tout proche propose des mets à déguster dans une ambiance chaleureuse.
Quand? Jusqu’au 2 mars Où? Place de Sardaigne
Horaires Lundi:13h-19h
Mardiauvendredi:12h-19h
Samedi:11h-18h
Lundi 14h-18h
Mardi au Vendredi 10h-18h
Samedi 10h-17h
Tél: (+41) 022 310 77 79 info@merceriecatherineb.com merceriecatherineb.officiel www.merceriecatherineb.com