PRAGUE
ARENZANO
Poste Italiane S.p.A. – Sped. in abb. postale – D.L. 353/2003 (conv. in L. 27/02/2004 n.46) art. 1, comma 2 e 3, CB-NO/ TORINO - TAXE PERCUE - TASSA RISCOSSA TORINO CMP - Autorizzazione del Tribunale di Genova N.45 del 23/12/91
RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
Amitié Missionnaire En direct avec le Sanctuaire de l'Enfant Jésus de Prague et sa Mission en République Centrafricaine
BANGUI, 1ER JANVIER 2015: LA NOUVELLE ANNÉE COMMENCE AVEC LE SOURIRE DES ENFANTS. Directeur responsable: P. Anastasio Roggero BOSI KARMELITANI - KARMELITSKA 9 118 00 PRAHA 1 - RÉPUBLIQUE TCHÉQUE Tel. (00420) 2 57 53 36 46 • Fax (00420) 2 57 53 03 70 mail@pragjesu.info • www.pragjesu.info
périodique bimestriel 25ème Année
Janvier/Février 2015
n.1
PRAGUE
ARENZANO RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
Amitié Missionnaire
Magazine bimestriel publié en 7 langues (italien, anglais, français, espagnol, tchèque, allemand et portugais) et expédié gratuitement dans 114 pays à travers le monde aux amis de la Mission des Pères Carmes. Traduction française de Zuzana Lamperová et Benoît Chatard Pour tous renseignements s’adresser à: MISSIONI CARMELITANE LIGURI SANTUARIO di GESÙ BAMBINO P.le S. Bambino, 1 • 16011 ARENZANO (GE) - Italie Tél. (0039) 010.9126651 - Fax (0039) 010.9134505 e-mail: missioni@carmeloligure.it site internet: www.amiciziamissionaria.it Tél. Sanctuaire (0039) 010.9127386
ARENZANO (ITALIE) SANCTUAIRE DE L'ENFANT JÉSUS Horaires des Saintes Messes: Du lundi au samedi Saintes Messes à: 08.00 | 09.30 | 11.00 | 17.00 Dimanche et fêtes Saintes Messes à: 08.00 | 10.00 | 11.00 | 12.15 | 16.00 | 17.30 Tous les jours: A 16h30 (dimanche à 17h00): Adoration et bénédiction eucharistique
Fête mensuelle de l'Enfant Jésus: le 25 de chaque mois à 16h00. Fête annuelle de l'Enfant Jésus: le samedi 5 et le dimanche 6 septembre 2015. Téléphone Sanctuaire: (0039) 010.912.73.86 E-mail: santuario@gesubambino.org Le Self-service du pèlerin: ristorazione@gesubambino.org
PRAGUE, RÉPUBLIQUE TCHÈQUE MONASTÉRE DE L’ENFANT JÉSUS Horaire des Saintes Messes Du lundi au vendredi: 9,00 Ste Messe en tchèque 18,00 Ste Messe en tchèque Samedi: 9,00 Ste Messe en tchèque 17,00 Ste Messe en espagnol 18,00 Ste Messe en tchèque Dimanche: 10,00 Ste Messe en tchèque 12,00 Ste Messe en anglais 17,00 Ste Messe en français 18,00 Ste Messe en italien 19,00 Ste Messe en tchèque Jeudi: à 18,00 Messe en l’honneur de l’Enfant Jésus Fête annuelle de l’Enfant Jésus: le dimanche 3 mai 2015. www.pragjesu.info • mail@pragjesu.info Services touristiques pour les pèlerins: www.pilgrimages.cz • pilgrimages@centrum.cz Conception graphique et impression: BCD Gênes
Lettre de Père Anastasio
Chers amis,
Prague, le 24 janvier 2015
Dans ce premier numéro de 2015, avec mes vœux de bonne année je souhaite vous transmettre les mots de notre cher Pape François en citant quelques passages de son message « NON PLUS ESCLAVES, MAIS FRÈRES » prononcé à l'occasion de la Journée mondiale de la Paix, célébrée le 1er janvier: « Je désire adresser à chaque homme et femme, ainsi qu'à chaque peuple et à chaque nation du monde, aux Chefs d'État et de Gouvernement ainsi qu'aux responsables des diverses religions, mes vœux fervents de paix, que j'accompagne de ma prière afin que cessent les guerres, les conflits provoqués soit par la main de l’homme soit par de vieilles et nouvelles épidémies comme par les effets dévastateurs des calamités naturelles. Je prie de manière particulière pour que, répondant à notre vocation commune de collaborer avec Dieu et avec tous les hommes de bonne volonté pour la promotion de la concorde et de la paix dans le monde, nous sachions résister à la tentation de nous comporter de manière indigne de notre humanité. » Le Pape François souhaite que nous nous rendions compte de l'esclavage dans lequel de nombreuses personnes vivent encore aujourd'hui et nous invite à le combattre. Après avoir présenté les nombreux visages de l'esclavage d'hier et d'aujourd'hui, il trouve la cause la plus profonde de cet esclavage dans l’idée d’admettre la possibilité de traiter la personne humaine comme un objet. À cela s'ajoutent les causes de natures sociale et économique telles que la pauvreté, la corruption, la violence et le terrorisme. Enfin, le Pape nous appelle à « globaliser la fraternité » et non l'esclavage ou l'indifférence. Le travail effectué par les religieux et par les collaborateurs laïcs partout dans le monde confirme les mots du pape sur l'activité de l'Église dans le domaine de la charité. Depuis des années, je visite les écoles de la Congrégation de la Mère du Carmel en Inde où des millions d'élèves appartenant à diverses religions sont formés. Grâce à « Amitié missionnaire », nos lecteurs peuvent voir comment nos missionnaires ont été et sont proches des pauvres en République centrafricaine – dans nos centres de Bozoum, Baoro, Bouar-Yolé, Saint Élie et Bangui où le Carmel accueille encore 4 000 réfugiés dont le Père Federico parle dans les pages suivantes – après deux années de guerre et d'instabilité politique. Je viens de recevoir une lettre de Père Stefano Molon, supérieur de la mission à Bouar. Il écrit: « Le pays, malheureusement, a du mal à sortir du chaos malgré la présence de plus de dix mille casques bleus de l'ONU. Avec les pauvres gens, nous vivons dans l'insécurité: un prêtre polonais, notre confrère, a été retenu en otage pendant près de deux mois par un groupe de guérilleros avant d'être libéré - contre tout espoir - avec vingt autres otages. En revanche, le Père Federico a été giflé par des rebelles
PRAGUE, LE 30 NOVEMBRE 2014: LE P. AGNELO, ARRIVÉ DE GOA COMME UN CADEAU DE NOËL, A CÉLÉBRÉ SA PREMIÈRE MESSE À PRAGUE.
CARMEL DE BANGUI, LE 4 DÉCEMBRE 2014: LE P. DIEUDONNÉ, CURÉ DE BAORO, CÉLÈBRE LA MESSE AU CARMEL.
CARMEL DE BANGUI, LE 9 DÉCEMBRE 2014: LES PÈRES MESMIN, FEDERICO ET MATTEO AVEC NOS JEUNES ÉTUDIANTS
à un poste de contrôle lors de son voyage vers notre mission. Il y a des les adolescents. Pour mes confrères et moi, c'est une tâche importante périodes pendant lesquelles il est dangereux de voyager. Nous sommes et onéreuse mais je pense que c'est une réponse raisonnable et efficace à la mi-janvier et les écoles commencent maintenant l'année scolaire aux défis de la situation du pays. » 2014/15 et la plupart des étudiants ont perdu l'habitude de suivre les Lors de ma dernière visite à la mission en décembre dernier, j'ai passé cours et d'étudier. Le pays est divisé en deux dans une situation de stag- quelques jours avec nos jeunes pères et nos étudiants au Carmel de Bannation et de malaise, sans perspectives claires d'avenir. Avec mes gui. Le dimanche 7 décembre, je célèbre la messe avec le Père Marco Poggi confrères, j'essaie de donner de l'espoir et du réconfort aux nombreux et avec les séminaristes de Yolé. Lors de la prière universelle, nous dejeunes et enfants qui nous fréquentent et à leurs familles. Pour répondre mandons au Seigneur de donner la paix au pays. Après la messe, je m'entretiens avec les sœurs CMC: elles sont fantastiques, à l'insécurité alimentaire, nous sommes en train d'élargir les cultures dans le terrain du couvent. En Le pape François nous invite toujours souriantes et prêtes à travailler. À midi, plus du jardin potager et du verger, nous cultivons à lutter contre l'esclavage après avoir visité la mission Saint Élie, nous entreprenons le chemin de retour car la capitale se trouve maintenant aussi des céréales pour nourrir les ladans lequel de nombreuses à 460 km d'ici et il ne serait pas prudent de se déplapins, les canards, les dindes et la volaille. cer la nuit. Malgré tout, lorsque nous arrivons, le soLa communauté (ainsi que les enfants et les jeunes personnes leil est déjà couché et il fait déjà nuit! Nous voyons qui mangent chez nous et qui nous aident avec la vivent encore aujourd'hui les premières lumières en arrivant au Carmel. cultivation et l'élevage) est presque autosuffisante sur le plan alimentaire. Tout cela encourage les gens et leur donne un Nous sommes réconfortés par une bonne nouvelle: en fin d'année, le pape François bénira la République centrafricaine avec sa visite. bon exemple. Un nombre croissant de garçons fréquentent la communauté: nous les À Prague, le 26 novembre 2014, l'Enfant Jésus nous a offert un beau suivons dans leurs études, dans leur formation humaine et spirituelle cadeau: l'arrivée du Père Agnelo Paulo Casmiro Rebelo de Goa (Inde), et en cas de besoin, nous leur offrons de la nourriture et des médica- chargé de la célébration de la messe dominicale en anglais. ments. À ce jour, nous avons inscrit une cinquantaine d'entre eux, les L'hiver refroidit la ville mais ne ralentit pas le rythme des pèlerins qui plus motivés et les plus intelligents, très souvent orphelins ou avec des viennent de partout dans le monde. Fin décembre, nous avons eu le situations familiales difficiles, dans les écoles privées de la ville, les seules plaisir d'accueillir les jeunes réunis à Prague à l'occasion de la rencontre qui fonctionnent sérieusement. Nous les suivons personnellement. Plus de prière organisée par la communauté de Taizé. d'une centaine d'entre eux participent chaque samedi et dimanche à Je vous salue en invoquant la bénédiction de l'Enfant Jésus. la formation et aux activités de divers mouvements pour les enfants et Avec amour
L'Enfant Jésus dans le monde
Du Nigéria
Le Nigéria, où l'on craint fortement les attentats, connaît des moments très difficiles. En 2014, plus de 10 000 personnes sont mortes et 850 000 autres ont été forcées de quitter leurs maisons en raison de la violence. On estime que le groupe extrémiste Boko Haram qui veut imposer la loi islamique, a attaqué plus de 20 villes dans le nord-est au cours des six derniers mois. Malgré cela, du 11 au 14 décembre 2014, a eu lieu le 27ème Pèlerinage national à Benin City, ville du Nigéria, capitale de l'État d'Edo. Le Père Waltermary Obiefuna Ayogy, carme déchaux et promoteur de la confrérie de l'Enfant Jésus de Prague, a prié avec de nombreux fidèles
venus pour l'occasion afin que la protection du Petit Roi descende sur tout le pays et le préserve de la violence.
Voyage en Inde
Avec l’Enfant Jésus et Ses saints en Inde du Sud
KÉRALA - ANGAMALY, LE 17 JANVIER 2015: SŒU
où se trouve un crucifix en bois monumental. Les rayons du soleil entrent dans l'espace par des vitraux et par une fenêtre où les saints sont resque chaque jour, j'accueille avec joie les fidèles qui viennent d'Inde représentés en fer forgé. La veille, il y a eu la fête annuelle à laquelle j'avais ou qui sont d'origine indienne dans notre église en leur rappelant que participé en 1995 à l'occasion de l'inauguration du sanctuaire. Il est construit le grand Gandhi voulait que l'amour - et non la révolution – soit le sur une colline surplombant la ville. Une grande image de l'Enfant Jésus a fondement de la démocratie. “Seul l'amour peut sauver le monde” est sa été placée derrière l'autel où à 18 heures, avec l'évêque, cinquante prêtres devise, qu'on lit à l'aéroport international de Bombay. Et c'est l'amour de ont célébré la sainte messe. 14 000 chaises étaient prêtes pour les fidèles l'Enfant Jésus que nous voulons diffuser! En Inde, la dévotion à l'Enfant présents! Des lumières et des chansons ont animé la nuit. Jésus est bien vivante parmi les chrétiens mais aussi chez les hindous. Des Le 23 novembre 2014, le pape François a canonisé deux saints indiens à qui milliers de chrétiens à Bombay fréquentent régulièrement le Sanctuaire de les carmes de la Province ligure sont très attachés. Sur la façade de la Nashik géré par les jésuites. Le sanctuaire de Bangalore (Karnataka) à Vivek basilique Saint Pierre à Rome, hormis les images de quatre saints italiens, Nagar (qui signifie « lieu de la sagesse ») peut accueillir 5 000 fidèles et il il y a aussi celles de Sainte Euphrasie et de saint Cyriaque Élie Chavara. La première biographie de ce saint fut écrite en malabar par le Père Leopoldo est souvent bondé. Le 11 janvier dans l'après-midi, le Père Ivo m'a accueilli à l'aéroport de Goa Beccaro dont je vous ai parlé plusieurs fois. Le Père Leopoldo en collaboration avec le Saint Cyriaque, fonda la pour me conduire à Margao, une petite ville à 40 km. Je suis venu ici en pèlerinage pour visiter les ruines du Si nous avions de la foi, Congrégation religieuse où Sainte Euphrasie a mené premier couvent des carmes en Inde, fondé vers 1620 nous pourrions dépla- une vie pieuse et aussi l'Association de l'Enfant Jésus l'objectif de construire une école pour l'éducation et abandonné en raison des tristes événements cer des montagnes: avec des filles. La fête des deux saints a été célébrée à Ollur historiques de 1700. J'avais déjà visité ce site historique faire changer l'heure le 10 janvier et plus de 40 000 personnes sont venues! en 2007 et déçu, j'avais encouragé les confrères à Un terrain tout couvert par les rideaux a été aménagé essayer de reconstruire le monastère qui est situé non d'un vol, l'occasion; derrière la scène de la présidence, il y loin de l'église où repose le corps de saint François c'est certainement pour avait une reproduction en bois de la façade de la Xavier, patron des missions. Nous leur avions offert beaucoup plus facile basilique Saint Pierre. Parmi les milliers de participants, une aide considérable en rêvant que cet endroit devienne un lieu de pèlerinage. Malheureusement, le chemin qui mène nous n'étions que deux Italiens: le cardinal Giuseppe Versaldi, invité aux ruines du monastère, couvertes par des arbres et des vignes, n'est d'honneur, qui m'a rappelé que lorsqu'il était curé dans le diocèse de Vercelli (Italie), il se rendait chaque année au Sanctuaire d'Arenzano (Gênes) et praticable qu'à pied et il n'est pas très accueillant. J'ai quitté Goa et j'ai pris le train qui m'a fait traverser le Karnataka: des moi. Les supérieures des 20 provinces de la Congrégation portaient un forêts de cocotiers avec leurs sommets circulaires nous invitent à regarder badge sur lequel, parmi les effigies des deux saints, il y avait aussi celle du vers le ciel. Le 15 janvier, j'ai célébré la messe dans l'église de l'Enfant Jésus Père Leopoldo. Nous souhaiterions qu'il soit aussi élevé aux honneurs des à Mangalore, entouré de cocotiers et de bougainvilliers. La forme autels. Il est déjà sur la bonne voie et dans le bréviaire des saints du Carmel, pentagonale de l'église invite les fidèles à tourner leur regard vers l'autel le jour de la fête de Saint Cyriaque, on lit l'un de ses écrits (en général, la
du 10 au 20 janvier 2015
P
KÉRALA - ANGAMALY, LE 17 JANVIER 2015: S. EXC. MGR. JOSE PUTHNVEETTIL, SŒUR ANIL ET SŒUR ANNE MARY.
4 Amitié Missionnaire
KÉRALA - OLLUR, LE 10 JANVIER 2015: LA TOMBE DE SAINTE EUPHRASIE.
deuxième lecture de l'Office des Puthenveettil et 50 autres prêtres. Je suis avec difficulté les textes du missel lectures est tirée des écrits des prononcés en malayalam, langue que j'essaie d'apprendre depuis docteurs de l'Église ou d'un longtemps. De très nombreuses sœurs sont venues assister à la cérémonie. Sœur Lisieux, qui faisait la cuisine pour nos 80 garçons de Yolé pendant 15 document ecclésiastique). Il y a encore un autre événement qui ans, m'a demandé d'être présent à cette occasion en tant que représentant m'a amené en Inde cette année: le des confrères missionnaires. 17 janvier, sœur Lisieux avec une Je me souviens d'une anecdote: il y a quelques années, sœur Lisieux devait trentaine de ses consœurs, a célébré quitter la Centrafrique et partir pour la Tanzanie juste la veille de mon arrivée son jubilé de consécration religieuse. à Bangui; ainsi, nous n'aurions pas pu nous voir. Elle a prié avec foi l'Enfant L'année dernière, lors des tristes Jésus de pouvoir me dire au revoir. Son vol a été reporté au lendemain et événements survenus en nous nous sommes rencontrés avant son départ. Sœur Lisieux est convaincue UR LISIEUX ET SA FAMILLE. Centrafrique, sœur Lisieux avait été que le vol a été retardé grâce à sa prière. Par ailleurs, Jésus a dit que si nous agressée par des mercenaires avions de la foi comme un grain de sénevé, nous pourrions déplacer des musulmans qui lui ont volé quelques objets personnels. En raison de ce montagnes: faire changer l'heure d'un vol, c'est certainement beaucoup trauma, elle a dû quitter la République centrafricaine. Pourtant, son cœur plus facile! Père Anastasio Roggero est resté à la mission et elle espère pouvoir y retourner. Dans la basilique d'Angamaly, je me joins à l'évêque S. Exc. Mgr. Jose
Album de l’Amitié
MBRE 2014: PRAGUE, LE 18 NOVE DE CHYPRE ET IE D'INDE, DE COLOMB
PRAGUE, LE 27 OCTOBRE 2014 – DE SYDNEY (AUSTRALIE)
Le Père John Knight avec son groupe de pèlerins de Saint Patrick southerland à Sydney, après la messe.
PRAGUE, LE 30 DÉCEMBRE
ka sais Mère Teresa au monastère d'Asho « Je me souviens des jours où je conduiSanctuaire de l'Enfant Jésus de Prague à Road – Bangalore. Je fréquentais le elle, l'église d'origine n'était qu'une tente. Vivek Nagar. Avant la construction actu vait et l'eau tombait sur les fidèles. C'est ord Je priais à genoux même quand il pleu enir une grâce de l'Enfant Jésus. J'ai d'ab ici que j'ai connu les prières pour obt re et j'ai trouvé du travail dans l'industrie prié pour trouver un emploi à Bangalo oir la possibilité d'émigrer en Angleterre chimique. Plus tard, j'ai demandé d'av sibilité de quitter Bangalore pour l'Améou en Australie et en 1979, j'ai eu la pos. Je suis très reconnaissant pour tout. Aurique et j'ai promis de venir à Prague et ma fille qui vit à Chypre. J'ai tenu ma jourd'hui, je suis ici avec ma femme Durbar Claudius promesse. Merci Enfant Jésus! » us avec son épouse Alba, Sur la photo: le Père Victor, Claudi ifornie. leur fille et Maria Mazzoni de Cal
2014 – DE REGGIO EM
ILIA (ITALIE) « Cette année, la traditionnelle réunion de prière de Taizé a eu lieu à Prague et ainsi, nous avons pu visi ter le Sanctuaire de l'Enfant Jésus de Prague. Nous avons pensé à nos amis des Capucins en Centrafrique, ma capucins qui avaient une mission is ont dû partir pour échapper à la guerre. » And rea Bon i Sur la photo (de gauche): Matteo Lugli, Jacopo Marziano, Cristofer (po lonais), Lorenza Artoni, Andrea Bon i, Sara Bonaccini et Marzio Bruseg hin
PRAGUE, LE 24 JANVIER
2015 – DE TRNAVA
(SLOVAQUIE) Madame Ruženka arrive pour la 67ème fois en pèlerinage dans notre église et remercie l'Enfant Jésus pour les innombrables grâces reç ues. Elle est accompagnée par Anka et Michaela.
Amitié Missionnaire 5
Messagers de l’Évangile
C’est toujours Noël au Carmel de Bangui
I
l est un peu tard pour vous parler de Noël mais ici au Carmel de Bangui, depuis plus d'un an, c'est comme si c'était toujours Noël. Cette fois-ci, les enfants seront les protagonistes de ce que je vais vous raconter. Dans la matinée du 5 décembre 2013, vers la fin de la messe, des coups d'armes lourdes se sont entremêlés au chant de nos prières. Ce jour-là, en plus des pillages et des maisons incendiées, 500 personnes ont été tuées dans les quartiers de la ville. Nous ne savions pas encore que ces coups allaient changer nos vies de façon considérable et pour si longtemps. Peu après, des milliers de personnes ont commencé à venir dans notre couvent. Sans que nous nous en rendions compte, notre couvent s'est soudain transformé en une grande crèche. La crèche est toujours là, bien que le nombre de statuettes ait diminué: il y en a environ 4 000 et elles sont très attachées à nous. De temps en temps, nous nous souvenons avec nostalgie de ces premiers mois au cours desquels les enfants dormaient à l'église, les femmes accouchaient dans le réfectoire et nous mangions du riz et des haricots dans le couloir de nos cellules. Toujours en parlant d'enfants, il est impressionnant de les voir grandir. Vous souvenez-vous de Jean de la Croix, premier enfant né au Carmel le 13 décembre 2013, dans l'église du couvent? Aujourd'hui, il marche et prononce quelques mots. Il sera sans doute intéressant de lui raconter, un jour, son histoire. Depuis environ trois mois, la situation dans la capitale est certes plus calme. Mais il est trop tôt pour dire que la paix a éclaté; ils sont peut-être juste fatigués de faire la guerre. Et malheureusement, il y a des zones dans le nord où les affrontements et les tensions continuent. Entre-temps, les 12 000 soldats de l'ONU sont en
CARMEL DE BANGUI, LE 24 DÉCEMBRE 2014: LE PÈRE MESMIN PORTE L'ENFANT JÉSUS EN PROCESSION TANDIS QUE LES AUTRES FRÈRES PORTENT LES CADEAUX DE NOËL AUX RÉFUGIÉS.
6 Amitié Missionnaire
train d'être déployés partout dans le pays. Une conférence de paix est prévue et si Dieu le veut, les élections tant attendues auront lieu avant la fin de l'année. La vie de notre camp de réfugiés suit son rythme habituel. La CroixRouge internationale a fait un recensement méticuleux avec des outils de haute technologie, en donnant à chaque chef de famille une carte avec une photo et un code-barres. Selon ce recensement, Vous souv il y a plus de 1 000 familles dans notre camp de déplacés. Au cours des prochains mois, on devrait commencer les de Jean d activités visant à promouvoir le retour des réfugiés dans enfant né d leurs quartiers. du cou Lorsque Noël arrive, le rêve d'offrir un petit cadeau à chaque enfant de notre camp de réfugiés ne nous fait Aujourd'hu presque pas dormir. Acheter un cadeau est un problème Il sera beau d même pour ceux qui ont un ou deux enfants; vous un jour, son pouvez donc bien imaginer la situation de ceux qui se sont soudainement retrouvés à en avoir plus de mille. Il est vrai qu'il est plus facile de contenter les enfants africains que les enfants européens… mais les enfants sont un peu les mêmes partout et il y en a trop. Ainsi, nous essayons d'éloigner ce projet de notre esprit, comme si c'était une mauvaise pensée. Puis un miracle se produit. Apparemment, nous n'étions pas les seuls à avoir ce rêve. Dans l'après-midi du 24 décembre, une vingtaine de messieurs distingués arrivent au couvent. Ils ont l'air sérieux et ils sont bien habillés. Ils appartiennent à une association centrafricaine inconnue. Ils descendent de leurs voitures avec cinq grandes boîtes et nous disent: « Voici 1 600 jouets pour les enfants de 0 à 5 ans. Nous vous demandons de les distribuer dès que vous le pouvez. » Puis ces messieurs distingués, envoyés par on ne sait qui, disparaissent comme ils sont venus. Cela ne nous semble pas réel. Nous commençons tout de suite à organiser la distribution. Les enfants, après un premier moment d'égarement, sont très impatients. Et peu importe que cette année, le Père Noël, au lieu d'avoir une barbe blanche, un manteau rouge et des rennes, soit remplacé par douze jeunes frères vêtus de brun qui ne sont même pas tous barbus, précédés de la statue de l'Enfant Jésus. En un peu plus d'une heure, nous distribuons les cadeaux et nous souhaitons Joyeux Noël à tous nos réfugiés. J'avoue qu'à ce moment-là, je n'aurais voulu être nulle part ailleurs qu'ici, avec ces confrères et ces gens. Ce qui suit est un joli spectacle de Noël, une sorte de crèche vivante, accompagné par la lecture de l'Évangile. Nos amis ont interprété la Bible assez librement: ceux qui font le recensement ressemblent aux membres de la Croix-Rouge, les soldats romains sont vêtus comme la Séléka et Saint Joseph – qui ne dit pas un mot dans l'Évangile – est plutôt loquace. Il se
rend chez la Vierge avec une demande en mariage explicite mais convaincante: « Marie, si j'ai bien compris – car, à vrai dire, je dormais – Dieu m'a dit que je devais t'épouser. Si tu es d'accord, nous devons tout de suite partir pour Bethléem. » Et la Vierge, au moins cette fois, ne se fait pas prier! Nous célébrons la messe de minuit à 19 heures. Pour nous, cela est déjà un signe de paix car l'année dernière, nous avons été obligés d'anticiper la célébration à 15 heures en raison de la guerre. Le matin de Noël, la messe est très solennelle car nous administrons bien 12 baptêmes. C'est une exception car notre église n'est pas une église paroissiale. Pour moi, missionnaire par hasard et un peu autodidacte, ce sont les premiers baptêmes que j'administre sur le sol africain. Parmi les baptisés, il y a Jean de la Croix, Thérèse, Édith, Joseph… Le paradis des carmes a de quoi se réjouir. Les
venez-vous de la Croix, dans l'église uvent? ui, il marche. de lui raconter, n histoire…
Un geste à raconter Grande commotion parmi les fidèles de la paroisse de San Lorenzo de Peveragno (Italie) suscitée par la messe célébrée le samedi 27 décembre par le Père Aurelio Gazzera, invité par don Valerio Ferro pour apporter un témoignage missionnaire et pour « élargir nos esprits et nos cœurs – comme a dit le curé – aux frontières de tout le monde ». Le Père Aurelio a quitté l'Italie pour la République centrafricaine en 1992. Dans la zone, on l'appelle avec respect « l'homme qui a fait baisser les fusils aux bandits » qui infestaient la région. Il est curé de l'église de Bozoum, une ville d'environ 25 mille habitants. Dans sa mission, plus de trois mille personnes déplacées à cause de la guerre qui ensanglante le pays depuis des années, ont trouvé refuge. « Il y a quelques semaines – raconte-t-il – j'ai proposé de faire un geste de solidarité envers les nombreuses familles musulmanes qui vivent à Bozoum et qui en raison de divers événements militaires, ont dû se réfugier à la mission et ont vraiment besoin d'assistance. Ce sont les mêmes qui avaient persécuté nos chrétiens, je n'ai donc pas beaucoup
“Alpini” italiens, dirigés par le colonel Renna, sont aussi présents à la messe. Après la célébration, ils sortent de leurs chars des ballons, des stylos, des cahiers et des crayons offerts par les “Alpini” de Casale Monferrato, de Turin et de Côme. Un cadeau vraiment inattendu. Comme elle est belle l'Italie, discrète et imprévisible, et d'une générosité inégalable! Nos enfants sont heureux mais aussi un peu confus: aujourd'hui, le Père Noël n'est ni rouge ni brun, mais vert, il porte un gilet pare-balles et un chapeau bizarre avec une longue plume noire sur la tête! Mais ne croyez pas que cela soit tout car ici, on prend Noël au sérieux. La nuit nous prépare une autre surprise. Il est maintenant une heure et demie et nous sommes tous en train de dormir quand on m'appelle à la porte. Une femme doit accoucher. Je cours réveiller Aristide, notre aspirant et infirmier compétent. Après avoir examiné la femme, il me dit qu'on n'a pas le temps d'aller à l'hôpital car la naissance est imminente. Les rôles s'inversent: Aristide est le maître des novices et moi le novice (un peu ému, pour être honnête). En quelques instants, la salle du chapitre se transforme en salle d'accouchement. Nous avons même une trompette en bois pour pouvoir écouter le rythme cardiaque du bébé. Une femme âgée, mère de huit enfants, s'assied à côté de la femme en travail. Pendant que ses mains rugueuses égrènent un rosaire usé, elle fournit des conseils précieux sur comment pousser, comment respirer et sur d'autres choses qu'on ne m'a pas expliqué lors de mes études en théologie. Sa tranquillité est impressionnante, comme si elle connaissait le moment exact de la naissance du bébé. La mère n'émet pas un cri, elle ne prononce que quelques invocations et prières, comme si elle ne voulait pas troubler le silence du couvent. Puis une petite fille magnifique vient au monde. C'est presque l'aube. Dans quelques instants, la cloche nous appellera à la prière. Aristide – et nous remercions Dieu de nous l'avoir envoyé juste quelques jours avant que la guerre ait éclaté! – plaisante et suggère de mettre le bébé dans la crèche, à la place de la statue de l'Enfant Jésus, pour voir la réaction de nos confrères. Mais il se rend compte que nous n'avons pas encore pesé le bébé. Nous allons dans la bibliothèque où il y a une grande balance. Je pose la petite fille sur le plateau de la balance. Notre Bethléem est si romantique! Il n'y a ni anges, ni bergers, ni mages venus d'Orient; mais il y a les livres de Platon, les Traités de Saint Augustin et la Somme théologique de Saint Thomas d'Aquin. Puis je regarde l'aiguille de la balance: 3 500 grammes de vie, d'espoir et de paix. Père Federico Trinchero insisté dans mon appel d'aide. Pourtant, contre toute attente, de très nombreux paroissiens de Bozoum ont participé à la messe du dimanche, en apportant une grande quantité de nourriture pour ces frères, anciens ennemis mais aujourd'hui personnes en difficulté. Leur geste était grand et émouvant. D'habitude, nous recueillons environ 20 euros d'offrande; ce dimanche-là, cela a été plus que le triple: 70 euros! Pour certains, c'est peut-être peu de chose, mais pour ceux qui ne possèdent rien, c'est le signe d'un cœur qui pardonne et qui reconnaît les besoins du frère, bien qu'il nous ait fait du mal. »
PEVERAGNO (CUNEO), LE 27 DÉCEMBRE 2014: LE PÈRE AURELIO ET DON VALERIO FERRO.
Amitié Missionnaire 7
Sainte Thérèse « fête » ses cinq cents ans… et elle ne fait pas son âge
« Enfin, Seigneur, je meurs fille de votre Église » L'Église selon Thérèse
L
a vie humaine et spirituelle de sainte Thérèse d'Avila peuplées de millions d'âmes à gagner au Christ, dont la reli(1515-1582) se déroule dans un contexte historique et gieuse cloîtrée dit qu'elle « donnerait mille fois sa vie pour en ecclésial dramatique et complexe. Thérèse naît quelques sauver une seule » (C1, 2). Voici le monde et l'Église dans lesannées après la découverte du Nouveau Monde par l'Europe. quels Thérèse naît, vit, prie, écrit: « Quant aux grandes nécesElle est encore enfant lorsque Martin Luther commence en sités de l'Église, elles me causent une telle douleur, que 1517, le mouvement de réforme qui mènera à la division du s'affliger d'autre chose, à mes yeux, c'est se moquer. » (R 3, 7). christianisme occidental. Au moment où l'Église est sur le Et c'est dans cette Église que la sainte espagnole réalise le trapoint de conclure le Concile de Trente (1545-1563) et où l'Eu- vail impressionnant de la réforme du Carmel féminin et masculin; et sans jamais s'éloigner de cette rope s'engage dans les guerres contre Thérèse n'est même pas encore Église, Thérèse meurt, en prononçant l'une l'Empire turc (il suffit de se rappeler la bataille de Lépante en 1571) et est en même adolescente lorsqu'elle cherche un de ses phrases les plus emblématiques: « Enfin, Seigneur, je meurs fille de votre temps déchirée par les guerres religieuses martyre improbable Église ». (la fameuse « nuit de la Saint-Barthélemy » en 1572), Thérèse réforme le Carmel. Elle en se dirigeant vers les territoires Thérèse aimait l'Église de son époque, surses ministres, qu'ils soient saints ou est non seulement informée (malgré la occupés par les musulmans tout pécheurs. Les amitiés de Thérèse avec des barrière de la clôture et l'absence des médias), mais aussi existentiellement et spirituellement engagée. prêtres et des religieux étaient innombrables. Mentionnons Tous ces événements entrent fortement dans sa prière, ani- au moins une de ces amitiés. En 1538, Thérèse séjourne chez ment ses projets, stimulent le radicalisme de sa sequela. Et elle sa sœur à Becedas, en attendant de se soumettre aux soins n'est même pas encore adolescente lorsqu'elle cherche avec d'une guérisseuse. C'est ici que la jeune sœur d'Avila – qui a à son inséparable frère Rodrigo, un martyre improbable en se peine un peu plus de 20 ans – rencontre un jeune prêtre audirigeant avec détermination vers les territoires espagnols oc- près duquel elle se confesse. Une profonde amitié naît tout de suite entre ce prêtre et Thérèse qui n'hésite pas à dire qu'elle cupés encore par les musulmans. En 1562, elle fonde le Carmel Saint-Joseph à Avila. C'est une l' « aime beaucoup » (V 5, 4). Ce prêtre, cependant, a depuis réponse explicite aux « maux de la France », c'est-à-dire aux plusieurs années une relation avec une femme qui le rend priguerres entre les catholiques et les protestants et à la profa- sonnier d'un sortilège. Lorsque Thérèse l'apprend, elle ne pronation de l'Eucharistie. Tandis que ses frères partent l'un après nonce pas des mots de scandale, mais elle affirme: « Dès que l'autre pour l'Amérique, Thérèse écoute avec passion l'histoire je fus fixée par ces renseignements, je témoignai un intérêt d'un missionnaire franciscain qui vient de revenir de ces terres, plus affectueux à cet ecclésiastique. Le plus souvent, je lui par8 Amitié Missionnaire
manquent certainement pas. Thérèse se montre toujours obéissante et patiente, audacieuse et déterminée, et surtout humble et consciente d'avoir reçu de Dieu une mission difficile à accomplir dans le labyrinthe de l'Église espagnole du XVIe siècle. Dans tous ses écrits et dans toute son expérience mystique, Thérèse fait preuve de son obéissance. Elle prête à être contredite et corrigée, incapable de ne pas se soumettre à « tout ce que croit et enseigne notre mère, la sainte Église catholique romaine », prête à « défendre même la plus petite vérité enseignée par l'Église », à « souffrir mille morts » et à « ne pas céder sur un point de ce que l'Église enseigne, même si elle voyait le ciel s'ouvrir » (V 25,12). Père Federico Trinchero À suivre: L'humilité selon Thérèse
lais de Dieu. Mes paroles lui furent utiles sans doute, mais la grande affection qu'il avait pour moi fut, je crois, chez lui, une plus puissante cause de retour. » (V 5,6). Finalement, le prêtre reconnaît son erreur, se libère de la liaison avec la femme et redécouvre la beauté de sa vocation. Il n'y a aucun doute que la contribution de Thérèse, ferme et maternelle, a été décisive dans ce chemin de conversion. Thérèse, qu'un nonce apostolique a définie comme une « femme inquiète et vagabonde », obéit à l'Église de son époque, celle de la Contre-Réforme tridentine et du tribunal de l'Inquisition. Dans sa situation – peut-être unique dans l'histoire de l'Église - de femme, de fondatrice, d'écrivain et de mystique, les occasions pour entrer en conflit avec l'autorité ecclésiastique et pour perturber un juge de l'Inquisition ne
De Sainte Thérèse… à aujourd'hui
Enseigner l'Évangile aux jeunes Interview avec... Père Marco Poggi, 32 ans dont 6 passés comme missionnaire en Centrafrique
Père Marco, comment est né chez vous le désir de devenir missionnaire? C'est un rêve que j'ai eu dès que j'étais jeune, dès mon entrée au séminaire. Les histoires racontées par les Pères missionnaires carmes qui rentraient chaque année pour une courte période en Italie, à Arenzano, en apportant la richesse de leur expérience, me fascinaient. Les missionnaires nous montraient des photos de la République centrafricaine et parlaient aux étudiants de la vie des gens de là-bas. Ainsi, année après année, le désir de se rendre utile là où il y en a besoin, a mûri en moi. Lorsqu'on vous a finalement appelé à accomplir votre mission en République centrafricaine, quelle Afrique avez-vous trouvée? J'avais 22 ans. L'impact a été fort à cause des difficultés culturelles et linguistiques. Puis, jour après jour, j'ai connu de près la grande pauvreté. J'ai compris qu'ici, les gens ont vraiment besoin de tout et que les missionnaires pouvaient, avec l'aide du Seigneur, essayer de les aider. Mais surtout, j'ai ressenti une forte envie de partager la beauté de l'Évangile, de l'amour et de l'Espérance. Un message que l'on ne peut pas garder pour soi! Quand on m'a demandé de m'installer définitivement à Yolé, j'ai été heureux d'avoir été choisi, bien qu'il y ait des moments de fatigue et, je ne le cache pas, même de petits découragements… mais le Seigneur donne toujours la force nécessaire pour continuer. De quoi vous occupez-vous à Yolé? En ce moment, je travaille comme enseignant - de la sixième jusqu'à la seconde. C'est une mission très stimulante: tout d'abord, c'est un chemin de formation humaine, puis d'une formation au travail, à la vie fraternelle et, bien sûr, spirituelle. Nous enseignons aux enfants le mes-
sage de l'Évangile et surtout, nous leur rappelons que Jésus les aime. Il est important qu'ils comprennent que le Seigneur prend soin d'eux comme un Père et une Mère et qu'Il les soutient toujours, surtout dans les moments difficiles qui n’ont certainement pas manqué lors de la guerre de ces dernières années. Je dis toujours aux garçons que demain, ils seront invités à partager tout le Bien qu'ils reçoivent aujourd'hui, pour aider l'Église centrafricaine à croître. C'est une Église qui a besoin de chrétiens authentiques compétents pour le pays. Parmi les dizaines de garçons qui fréquentent le séminaire, certains deviendront prêtres; pour les formateurs, c'est une grande satisfaction! Il y a de nombreux bienfaiteurs et bénévoles qui envoient de l'aide concrète en RCA. Dans quelle mesure cette présence vous soutient-elle? Bien que des milliers de kilomètres nous séparent, nous sentons bien la proximité de tous ceux qui nous soutiennent avec des prières quotidiennes ou une aide pratique. Nous leur adressons nos remerciements et aussi ceux de tous les étudiants qui savent que sans cette aide, ils ne pourraient pas poursuivre leur chemin de croissance dans la foi. Nous sommes ici physiquement, nous sommes les bras, les mains, les yeux des missions, mais sans la contribution qui vient des cœurs des autres, nous ne pourrions pas aller de l'avant! Merci! Père Marco, comment voyez-vous votre avenir? Toujours en République centrafricaine? Je suis convaincu qu'il y a un projet du Seigneur derrière tout. Je sens que j'ai été envoyé ici pour accomplir cette tâche et tant qu'Il le voudra, je serai disponible. Je m'abandonne dans Ses bras et s'Il veut que je reste en Afrique, je poursuivrai mon travail ici. Amitié Missionnaire 9
Projets pour la mission
« Da ti Nzapa » « Maison de Dieu » N'oublions pas les églises: appel des villages de la savane de Baoro Nos missionnaires nous écrivent; voici leur lettre: « Dans la savane, les chrétiens des villages se sont tout de suite montrés disponibles à contribuer en offrant leur main-d'œuvre gratuite et le peu d'argent qu'ils ont, mais les interventions de maçonnerie et de menuiserie dont ces bâtiments ont besoin, coûteront beaucoup plus; ils sont hors de portée des églises pauvres des villages. Ainsi, nous faisons appel au bon cœur et à la solidarité chrétienne de nos amis, pour soutenir ce projet qui est très modeste au niveau de chaque église particulière, mais qui dans l'ensemble, représente une importance économique plus élevée. Ainsi, comme toujours, nous comptons sur l'aide de ceux qui veulent nous soutenir, poussés par la grâce du Christ qui enflamme nos cœurs avec sa Charité. » Père Renato Aldegheri et Père Lionello Giraudo
Que pouvons-nous faire? Comme nous l'avons dit plusieurs fois dans ces pages, la guerre en République centrafricaine a apporté la destruction: les bandits armés ont pillé, incendié et détruit les cabanes des pauvres. Les églises ont été épargnées et certaines sont devenues des lieux de refuge temporaire pour de nombreux déplacés qui en trouvant abri à l'intérieur de cellesci, y ont dormi, fait la cuisine et effectué leurs activités quotidiennes en attendant de rentrer à la maison. Maintenant, les églises des villages ont besoin de reconstruction: dans certains cas, il faut chauler les murs ou reconstruire le toit ; dans d'autres cas, des travaux de maçonnerie sont nécessaires. Voici les situations d'urgence dans les différents villages, le travail à faire et son coût: 10 Amitié Missionnaire
LIEU
TRAvAUx NÉCESSAIRES
Village Bayanga Didi
L'eau a érodé les fondations: il est nécessaire de les consolider avec 600.000 FCfa = € 900 du ballast de pierres concassées; le plancher et les marches de la véranda sont détériorés.
Village Yoro
Il faut réparer les trous et les fissures du plancher.
Village Samba Bougoulou
Il faut remplacer la porte de la sacristie par une porte en fer; il y a des fissures causées par la pluie dans les murs ainsi que dans 250.000 FCfa = € 380 le plancher.
Village Pate B.
Il faut remplacer les poutres en bois du toit car elles sont pourries; il faut remplacer la porte de l'église par une porte en fer, si possi- 1.600.000 FCfa = € 2.450 ble.
Village Bayanga Bode
Les plaques du toit sont détachées; les fondations sont dénudées en raison de l'érosion de l'eau.
380.000 FCfa = € 580
Village Dobere Katara
Il faut remplacer une plaque endommagée du toit; il faut peindre à la chaux les parois intérieures pour les désinfecter; les fondations sont dénudées en raison de l'érosion de l'eau.
130.000 FCfa = € 200
Village Barka Bongo
Il faut boucher les fissures dans les murs; il faut donner un coup de peinture aux murs.
230.000 FCfa = € 350
Village Bawi
Le toit est en mauvais état et les fermes commencent à pourrir; il faut peindre les murs pour les désinfecter; 350.000 FCfa = € 540 il est nécessaire d'évaluer l'élargissement de l'église, trop petite pour les chrétiens du village.
Village Mbormo
La sacristie n'est pas équipée et on a besoin au moins de l'essentiel: 100.000 FCfa = € 150 une chaise, une table et un crucifix.
Village Ngombou
Le toit est endommagé: il faut remplacer les plaques cassées; les fers de l'armature de certaines colonnes sont dénudés: il faut 60.000 FCfa = € 90 les assainir et les recouvrir avec du bon ciment.
Village Valo
Le toit est percé; les murs sont construits en briques crues, donc friables; il faut remplacer les embrasures par les fenêtres.
TOTAL
COûT
200.000 FCfa = € 300
300.000 FCfa = € 460
4.200.000 Fcfa = € 6.400
Un projet plus ambitieux est né dans le village de Balembé, à 45 km de Baoro, où il y a une forte communauté chrétienne protestante mais où depuis quelques années, le nombre de catholiques augmente. Ils aimeraient beaucoup avoir une église en maçonnerie. Ils travaillent déjà à fournir des pierres pour les fondations et organisent une collecte pour contribuer aux coûts de construction. LIEU
TRAvAUx NÉCESSAIRES
COûT
Village Balembé
Construction de la première église en maçonnerie
6.560.000 Fcfa = 10.000 €
Certains pourraient se demander: « Mais la construction d'une église, est-ce une priorité dans un village qui vient de subir la violence de la guerre? » La réponse vient de nos frères africains: ils n'ont demandé ni nourriture, ni outils… mais ils nous prient de soutenir leur foi qu'ils considèrent comme une valeur fondamentale dans leur vie!
Comment progressent les projets de ces derniers mois? Chers amis, merci pour votre aide! Voici ce que nous avons reçu de vous: PROJET
PÉRIODE
DONS REÇUS
« Ouvrons une imprimerie »
Nº 3 - mai/juin 2014
10.790 €
« Faisons parvenir l'aide à destination »
Nº 4 - juillet/août 2014
6.440 €
« Soutenons l'école »
Nº 5 - septembre/octobre 2014 8.050 €
« École de mécanique à Baoro »
Nº 6 - novembre/décembre 2014 € 700 €
En outre, en précisant la référence, il est toujours possible de soutenir ces projets-ci:
➀ Éducation des garçons au Séminaire de Yolé ➁ Aide pour les enfants orphelins et démunis ➂ Médicaments pour les dispensaires de Bozoum et Yolé ➃ Pour l’église de l’Enfant Jésus à Prague ➄ Adoptions à distance-enfants des écoles ➅ Situations d'urgence dans les missions ➆ Puits pour les villages qui n’ont pas d’eau potable
Célébrations de saintes messes
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es frères missionnaires peuvent célébrer les saintes messes pour vos proches qui sont décédés ou pour des intentions particulières. Avec ce signe concret, vous prenez soin de l'âme de vos proches et offrez votre soutien, si important pour les prêtres qui vivent en terre de mission. Les messes seront célébrées directement par les prêtres missionnaires au Carmel de Bangui, de Bozoum, de Bouar ou de Baoro. En République centrafricaine, il y a de très nombreux enfants que la guerre a rendus orphelins, ainsi que de très nombreuses familles qui viennent de perdre une personne chère. Si vous le souhaitez, vous pouvez également faire célébrer une sainte messe en mémoire des victimes de la violence dans ce pays. Tous les honoraires seront destinés au prêtre et à la mission où il vit.
POUR FAIRE UN DON: NOME BANQUE: SOCIÉTÉ MARSEILLAISE DE CRÉDIT TITULAIRE DU COMPTE: LOPEZ DE LACALLE DOMICILIATION: MONTE CARLO IBAN: MC58 3007 7049 6011 4299 0430 070 CODE BIC: SMSTMCM1 SWIFT: NORDFRPP • SUISSE: CCP N° 60-165773-9 - Mission Centre Africaine
Pères Carmes - Ticino - 6605 LOCARNO • ITALIE: Missioni Carmelitane Liguri - BIC: BAPPIT21501 IBAN: IT 42 D 05034 31830 0000000 10043
BAORO, 2014: DANS LES PETITES ÉGLISES DE VILLAGE, EN L'ABSENCE DE VÉRITABLES CLOCHES, NOUS UTILISONS DES JANTES DE CAMIONS.
Si vous souhaitez utiliser Western Union pour envoyer vos dons rapidement et facilement aux missions des carmes, veuillez spécifier: le nom du destinataire: DAVIDE SOLLAMI le pays de destination: ITALIE S'il vous plaît, lorsque vous faites un transfert en faveur des missions, veuillez nous le signaler par courriel missioni@carmeloligure.it, afin que je puisse retirer l'argent dans une agence Western Union et l'envoyer aux missions du Carmel en Centrafrique. Merci! P. David Amitié Missionnaire 11
La page pour les petits
c
Chers enfants, du crayon de Marco Paravidino, notre dessinateur préféré, naissent de belles histoires qui s'inspirent de la vie de tous les jours en Centrafrique. Voici celle que nous choisissons aujourd'hui pour vous.
Pully, le poussin qui a envie d’apprendre hAQUe joUr, en AfriQUe, Le PoUSSin PULLy Se réveiLLe dèS QUe Son oncLe Le coQ chAnTe.
iL SAiT bien QU'iL devrA Se déPêcher
cAr L'écoLe eST Loin, AU-deLà de LA forêT.
iL commence SA coUrSe verS L'écoLe enTre LeS brAncheS, LeS fLAQUeS eT LeS nidS de PoULe.
eT mAngé de LA roSée AU PeTiT déjeUner
mAiS PULLy eST inTeLLigenT eT AgiLe eT iL réUSSiT à LeUr échAPPer!
mAiS iL y A AUSSi d'AUTreS obSTAcLeS: Un chAT SAUvAge eT Une coULeUvre goUrmAnde.
finALemenT iL Arrive à deSTinATion.
ÉCOLE
AUjoUrd'hUi, iL APPrend à Lire eT à écrire en SAngo:
S A LU T
ce Soir-Là, APrèS Un Long chemin de reToUr, iL eST fATigUé mAiS heUreUx. « PeU imPorTe Si je doiS fAire ceT efforT chAQUe joUr, iL eST beAU d'ALLer à L'écoLe PoUr APPrendre LeS choSeS de LA vie. »
APrèS Avoir remercié Le cieL
L'enSeignAnT LUi donne Une feUiLLe de PAPier eT Un crAyon eT PULLy eST Si enThoUSiASTe QU'iL ne TienT PLUS dAnS SeS PLUmeS.
« QUAnd je SerAi grAnd eT QUAnd je SAUrAi TAnT de choSeS, TU AUrAS éTé mon Avenir. »