Clap! n°1

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Magazine de cinéma Gratuit | Janvier 2010 | Numéro 1

Rec 2

dossier : Frissons d’Espagne

Avatar Gros plan

films DE NOëL pour enfants Top 5

Selection Shopping


© Epicentre Films

PALAIS DES CONGRÈS DE PARIS A PARTIR DU 4 DECEMBRE 2009 SERGE TAPIERMAN et MC PRODUCTIONS présentent

SOMMAIRE

édito

05 Actus

Quel moment plus propice que ces douces périodes de fin d’année, pour assister à la naissance d’une revue de cinéma ? Clap ! s’adresse à tous : aux amoureux des salles obscures, aux spectateurs occasionnels, à ceux qui s’ennuient dans le métro, ou tout simplement à ceux qui en ont marre de l’actualité déprimante, « Clap ! » est fait pour vous. Chaque numéro vous proposera le panorama complet des sorties ciné, dvd, shopping, actus, interviews… bref tout ce qui touche de près ou de loin à la chose cinématographique. Le site www.clapmag.com assurera l’interactivité auprès des lecteurs désireux de réagir aux critiques ou tout simplement de voir le teaser du prochain Spielberg…

06 Critiques

MC Productions RCS Lyon 441 395 886. Licence N° 2-117030 et 3-117031. Illustrations : Michel Montheillet.

11 Interview

Réservations au 0892 050 050 ou www.viparis.com *

Réseaux Francebillet : Location : FNAC - CARREFOUR - GEANT - MAGASIN U - 0 892 68 36 22* www.fnac.com et www.carrefour.fr. Réseau Tickenet : AUCHAN - CORA - CULTURA - E.LECLERC - VIRGIN MEGASTORE - LE PROGRES - 0 892 390 100* - www.tickenet.fr

www.grease-spectacle.com

*(0,34 € TTC/min)

14 Dossier Rec2

L’ambition est simple, le labeur est immense : parler du cinéma comme d’un regard sur notre monde, comme d’une passerelle vers un autre monde ou enfin comme d’une symbiose sublime entre les deux. Si un film parvient à remplir ce contrat là, nous crierons au génie, s’il échoue nous pousserons un coup de gueule. En tout cas vous l’aurez compris, le mot d’ordre est d’éviter toute langue de bois et d’essayer de faire partager ne serait-ce qu’un petit fragment de notre Amour pour le septième Art. Nous vous souhaitons une excellente lecture !!!

21 Shopping

23 Jeux

Romain Dubois Edité par Clapmag 53 bd du montparnasse 75006 Paris

Rédaction Web Jacques Sicard / Victor Vogt

Directeur général Romain Dubois

Webmaster Pierre Stemmelin

Rédacteur en chef Ilan Ferry

Email contact@popcornlemag.fr

Graphisme Rié Hirai & Amélie Fruchaud

Courrier rédaction Paris 53 bd du Montparnasse 75006 Paris

Impression mordacq

photo couverture © Le Pacte

Publicité commerciale 09 81 63 40 88

RCS en cours

Rédacteurs Vanessa Gauthier / Clémence Besset / Marianne Dubois-Dana / Julien Munoz / Julien Foussereau / Thierry Wojciak / Roch Serpagli / Matthieu Conzales / Victor Vogt / Jacques Sicard Cécile/ Dubois-dana / Gilles Dubois

Sommaire

| 03 |


actus

actus

Le chiffre

100 millions $

de recettes pour Paranormal Activity Pour 20 000 euros de budget!

Michelle Williams dans la peau de Marilyn

Il y a quelques mois, les producteurs du prochain biopic sur la légendaire femme fatale semblaient avoir trouvé leur Marilyn en la personne de Scarlett Johansson. Mais c’est finalement Michelle Williams qui serait pressentie pour endosser le rôle. Début du tournage de My week with Marilyn en juin prochain à Londres.

Lemercier / Elmaleh

La 35ème Cérémonie des César sera présentée le 27 février prochain par un duo d’acteurs comiques. En effet, ce sont Valérie Lemercier et Gad Elmaleh qui ont été choisis pour animer la soirée. Les nominations pour l’ensemble des récompenses seront pour leur part connues le 22 janvier 2010. Suspense…

Men In Black 3

Oui, il y aura bel et bien un «Men In Black 3». En cours d’écriture par Etan Cohen (à ne pas confondre avec Ethan Coen !), cet opus suscite de nombreuses rumeurs quant au futur casting. Josh Brolin («No country for Old Men») serait d’ores et déjà convoité sérieusement afin d’interpréter un agent casseur d’aliens. Le doute plane cependant autour de Tommy Lee Jones, dont on ne sait pas encore s’il sera de l’aventure. En revanche, les participations de Will Smith et du réalisateur Barry Sonnenfeld seraient en bonne voie, selon le L.A. Times.

John Malkovich dans Spider-Man 4 !

Des rumeurs toujours plus folles autour des nouvelles aventures de Spider-Man : John Malkovich pourrait y endosser le rôle du méchant Vautour. Il avait pourtant refusé d’incarner le Bouffon Vert pour le premier opus… Peut-être est-ce le renfort d’Anne Hataway, son épouse dans le film, qui lui a fait changer d’avis ?

Kad Merad dans une comédie musicale ?

L’acteur sera à l’affiche d’une comédie musicale au Théâtre de Paris en septembre 2010. On connaissait ses talents de chanteur, puisqu’il ne rate jamais une occasion de s’exercer sur « I believe I can fly » ! Intitulée « Rendez-vous », cette adaptation française de « She Loves Me », est un hit de Broadway dont on connaît la première version sur grand écran, « The Shop Around the Corner » d’Ernst Lubitsch (1940), et son remake de 1998 : « Vous avez un mess@ge » avec Tom hanks et Meg Ryan…

box-office Joshua Jackson en quête d’Ovnis

Joshua Jackson sera à l’affiche de «UFO», adaptation de la série fantastique anglaise du même nom. L’acteur vedette de «Fringe» y interprétera Paul Foster, un pilote d’essai qui va rejoindre le S.H.A.D.O, une organisation secrète qui protège la terre contre les méchants aliens. Les amateurs de Men In Black apprécieront probablement. Le tournage démarrera début 2010...

FILM

ENTRÉES

cumul

semaine

copies

1 190 376

1 190 376

1

925

Paranormal Activity

519 491

519 491

1

240

Twilight Chapitre 2 : Tentation

371 217

3 657 616

3

619

2012

295 034

4 174 604

4

654

Le Drôle de Noël de Scrooge

205 956

705 050

2

513

Le Vilain

171 299

526 088

2

382

La Route

166 276

166 276

1

201

Le Concert

113 377

1 260 867

5

357

Bienvenue à Zombieland

66 468

219 098

2

203

La Sainte Victoire

60 455

60 455

1

200

Arthur et la vengeance de Maltazard

Actus

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90 jours d’attente pour Polanski

L’affaire Polanski, amorcée en 1977, est-elle en voie de classement définitif ? C’est en tout cas ce que les avocats du cinéaste ont à nouveau proposé à la cour d’assises de Los Angeles. Assigné à résidence dans son chalet suisse, le cinéaste a du débourser 3 millions d’euros pour goûter à une liberté toute précaire après plusieurs semaines d’incarcération. L’accusation ne varie pas dans son interprétation de la situation : « M. Polanski doit comparaître. ». Le panel de trois juges a 90 jours pour rendre sa décision définitive.

Scarlett Johansson en Veuve Noire

Scarlett incarnera la Veuve Noire dans Iron Man 2, le 28 avril 2010 sur vos écrans. Elle confesse avoir tant aimé le rôle qu’elle reprendra sa tenue de femme fatale dans le projet Marvel le plus ambitieux du moment : Les Vengeurs. Sortie prévue en 2012 avec au casting : Iron Man, Hulk, Thor ou encore Captain America...Les fans de Marvel vont être aux anges ! Actus | 05 |

Brad Pitt vs Aliens

Brad Pitt prépare par le biais de sa boîte de production, Plan B, l’adaptation cinématographique du jeu vidéo «Dark Void». Ce jeu Capcom est centré sur un univers parallèle où les humains sont menacés d’extinction par des aliens. Brad pourrait y tenir le rôle principal, utilisant les techniques de combat acquises pour Troie, Fight Club ( ?) ou encore Mr and Mrs Smith !


peut mieux faire

/ moyen

/ bon

/ excellent

/ chef-d’œuvre

critiques

© Jan Kounen

© Universal Pictures International France

critiques

Pas si simple

Réalisé par Nancy Meyers Avec : Meryl Streep, Alec Baldwin, Steve Martin Distributeur : Universal Pictures International France Durée : 2h00

coco chanel

Réalisateur : Jan Kounen Casting : Anna Mougalis, Mads Mikkelsen, Elena Morozova, etc. Distributeur : Wild Bunch Distribution Durée : 1h58

Pas si simple de retranscrire l’univers de la comédie romantique à des protagonistes blasés. Pas si simple ensuite d’en faire une histoire populaire et universelle. La méthode de la réalisatrice Nancy Meyers ? Des comédiens de renom qui s’embellissent avec l’âge (Meryl Streep, Steve Martin), une histoire tarabiscotée et un cadre à la Santa Barbara. Divorcée depuis dix ans, Jane a réussi sa vie professionnelle mais peine à se reconstruire sentimentalement. Alors que son dernier enfant quitte le foyer, celle-ci va renouer avec l’amour en entretenant une liaison avec son exmari. Entre temps, Jane tombe sous le charme de son architecte, Adam. Il va maintenant falloir choisir… Nancy Meyers, spécialiste es-comédie romantique à la sauce U.S (“Ce que veulent les femmes”, “The Holiday”, “Tout peut arriver”), concocte ici un film efficace, grandement basée sur la notoriété de ces comédiens, mais sans véritables surprises. Si les rebondissements ne tromperont pas

les spécialistes du genre, les acteurs principaux (Meryl Streep et Alec Baldwin en tête) semblent prendre du plaisir à jouer ensemble et le communiquent ! L’humour de situation devient alors piquant et incisif, même si le film aurait gagné à être encore plus léger et à accentuer la dimension comique de ses seconds rôles (comme celui de John Krasinski (“The Office”)). Mais rien ne peut gâcher le plaisir de voir Meryl Streep, sur qui le temps semble n’avoir aucun effet, redécouvrir les plaisirs simples des premiers émois ! A l’instar de la série à succès “Sex in the City”, le cadre idyllique qui entoure les différents quinquagénaires blasés atténue l’empathie que l’on peut éprouver pour le triangle amoureux, mais permet de s’envoler en d’autres lieux et rêver... Pas si simple ! Victor Vogt

23 déc 2009

30 déc 2009

Le fiévreux réalisateur de Dobermann n’a pas fini de nous étonner après la controverse qui avait animé critiques et grand public lors de la sortie de son dernier film, Blueberry. Il rebondit dans le temps et nous propose aujourd’hui la livraison d’un nouveau film passionné où se croise le destin de deux figures du 20ème siècle. Jan Kounen réunit en effet deux acteurs principaux ô combien concernés : une Anna Mouglalis exceptionnelle en Coco à la fois sombre, sûre d’elle-même et indépendante et l’acteur Danois Mads Mikkelsen (Casino Royale…) tout en intensité, tiraillé entre sa famille, ses sentiments et la création musicale. Le film tisse la toile implacable des amours aussi brutales que puissantes du couple illégitime à la recherche d’émotions

et de leurs démons, en route pour leur mythe. Jan Kounen filme ses personnages avec une précision chirurgicale, en laissant toutefois toute sa place aux corps, aux regards, aux souffrances… aux silences. Alors que ces enchevêtrements de sentiments transportent le couple adultère, la femme d’Igor (Elena Morozova, émouvante), amoindrie et trahie, tente sauver ce qui peut l’être, ravalant sa fierté pour faire survivre sa famille et son couple. Les deux femmes savent, et Kounen laisse sa caméra régner en maître, subtile, sans manquer une miette des douleurs dans cette soudaine tragédie d’une rupture brutale. Là où le festival de la vérité prend le pas sur les non-dits enfouis, le réalisateur fait corps avec ses personnages. Il les scrutent, les devinent et les réinventent alors que la musique écorchée de Stravinsky transcende les sentiments de la plus belle des façons tandis que celle de Gabriel Yared s’imbrique subtilement dans les atmosphères laissées vacantes.

la monotonie et à l’habitude feintes. C’est au gré de cet amour interdit, que Coco et Igor trouveront l’énergie et l’inspiration créatrice, chacun dans son domaine. Le parallèle est saisissant, décliné, passionnant : l’une est en route pour la gloire encore un peu plus planétaire avec son parfum Chanel n° 5 alors que l’autre œuvre à sa légende de musicien, jour après jour derrière son piano accompagné de multiples alcools. Jan Kounen jongle admirablement entre Histoire et histoire, revisite la relation peu connue entre les deux génies et s’adonne à une mise en scène éblouissante qui prend son temps quand il le faut et s’enfièvre ensuite dans des mouvements magnifiques (ne ratez sous aucun prétexte la scène d’introduction qui reprend la Première huée du «Sacre du printemps» !). Un film sombre, mais lumineux. Un film violent, mais sensuel. Un film habité, mais libre… A l’image de ses protagonistes : beau et grand. Thierry Wojciak

C’est l’un des tours de force du film qui hypnotise littéralement le spectateur. Dans cette villa, les personnages s’observent, se chassent et se cachent dans un huis clos à

Critiques

| 06 |

© DreamWorks Pictures

1920. Paris. Coco Chanel vient de perdre son grand amour dans un accident de voiture. Elle rencontre alors Igor Stravinsky, réfugié dans la capitale avec femme et enfants pour cause de révolution russe. La célèbre couturière propose au musicien d’héberger tout son petit monde dans une maison aux abords de Paris. La passion amoureuse et le besoin de création qui unira les deux êtres peuvent alors commencer…

Le Soliste

Réalisé par : Joe Wright Avec : Jamie Foxx, Robert Downey Jr., Catherine Keener, Nelsan Ellis, Lisa Gay Hamilton Distribué par : StudioCanal Durée : 1h57

Les films reposant sur des destinsextraordinaires-quoique-bien-réelsd’individus-qui-le-sont- tout-autant peuvent parfois se révéler problématiques. Copier bêtement sur pellicule l’authenticité d’évènements avérés devient tentant chez certains. Pire encore, on n’est jamais à l’abri d’un schtroumpf à lunettes en puissance s’abritant derrière la caution « basé sur une histoire vraie » pour mieux vous achever via une bonne grosse leçon de vie. Avec un tel passif, c’est non sans appréhension que l’on aborde Le Soliste : la découverte de Nathaniel Ayers, sans-abri schizophrène / instrumentiste de génie, par Steve Lopez, journaliste au Los Angeles Times en manque d’histoires… La « véracité historique », le contexte de misère sociale et la transformation physique d’un acteur à contre-emploi (Jamie Foxx) rappellent vaguement le naïf À la recherche du bonheur dans lequel Will Smith et son fils s’amusaient à jouer aux pauvres. Et c’est en connaissance de cause que l’on

23 déc 2009 Critiques

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s’attend à ce que Le Soliste délivre un sempiternel récit de rencontre improbable avec, à la clé, une rédemption providentielle triomphant du mauvais sort. Sauf que Joe Wright déjoue ce pronostic en jouant la carte du funambule. Il manque de chuter dans la facilité, puis se rétablit in extremis. Bien qu’il n’évite pas tous les écueils, Wright dresse un portrait juste et terrible de Hollywood Nord. Ici, les oubliés et les sans-grades peuplant ce district, dépassent le simple statut d’anonymes. À leur image, le film se fait humble, à rebours de la mentalité américaine. Pas de résolution radicale ici, juste la domestication d’une amitié aussi improbable que sincère. De cette fragilité des liens découle une belle émotion de la part de Robert Downey Jr. Rien que pour lui et la complexité qu’il insuffle à son personnage, on est prêt à excuser quelques maladresses. Julien Foussereau


peut mieux faire

/ moyen

/ bon

/ excellent

/ chef-d’œuvre

critiques critiques

© Cargo Films

En eaux troubles

La fin de la pauvreté ?

Réalisé par : Bahman Ghobadi Avec : Negar Shaghaghi, Ashkan Koshanejad, Hamed Behdad… Distributeur : Mars Distribution Durée : 1h41 min

Réalisé par : Erik Poppe Avec : Pål Sverre, Ellen Dorrit, Trine Dyrholm Distribué par : Jour2fête Durée: 01h55

Réalisé par : Philippe Diaz Avec : les voix de Charles Berling (VF) et Martin Sheen (VO) Distribué par : Cargo Films Durée : 01h44

23 déc 2009

23 déc 2009

16 déc 2009

Dans un Iran ultra-répressif et totalitaire, une génération entière d’artistes se retrouve muselée et poussée vers le conformisme. Entre deux amendes et interpellations, Negan et Ashkan n’ont alors qu’une seule idée en tête : faire de la musique et quitter l’Iran. Pour ce faire, le jeune couple va devoir monter un groupe et tenter de passer entre les mailles du filet.

Dernier volet de la trilogie d’Erik Poppe sur Oslo, « En eaux troubles » débute comme une variation sur la mélancolie. Condamné pour le meurtre d’un enfant, Jan Thomas doit tout reconstruire à sa sortie de prison. Et il n’a rien trouvé de mieux pour sa rédemption que de jouer de l’instrument de musique le plus déprimant - un orgue - dans l’austérité d’une église protestante d’Oslo. Malgré une réalisation soignée, le film peine véritablement à trouver son rythme et à immerger le spectateur dans cette quête de pardon. Erik Poppe déroute son public en montrant plusieurs fois une même scène, plaçant le récit dans une dimension expérimentale et parfois assez creuse. Les plans aquatiques ainsi que le jeu convaincant de Pål Sverre donnent toutefois un peu de saveur à ce pâle ensemble. Même si le film a tout pour plaire à un jury de festivals (pays exotique, drame familial, qualités esthétiques), le spectateur risque, quant à lui, de s’ennuyer ferme, plus encore qu’à une messe en norvégien !

Titre ironique ou optimiste? Après plus d’une heure et demi de constat fataliste, le documentaire de Philippe Diaz ne nous permet pas d’apercevoir la fin de la misère à l’horizon…Etonnant ? Construit comme une véritable leçon scolaire, le film décrypte les mécanismes de la paupérisation du tiers-monde. De la conquête de l’Amérique au libéralisme sauvage du XXIe siècle, toutes les étapes sont analysées par de nombreux intervenants (scientifiques, économistes, historiens…) originaires des quatre coins du globe. Parfois indigeste, à cause de termes techniques et de trop nombreux chiffres, l’ensemble est revalorisé par des minis portraits d’indigents de l’hémisphère Sud. Donner la parole aux premiers concernés par le sujet fait la force de l’enquête. Dommage que les responsables actuels du maintien de ce système ne soient dénoncés qu’en pointillés. Mais montrer du doigt l’urgence et offrir un regard aussi riche et documenté sur un sujet qui nous concerne tous, c’est déjà un pari osé…et réussi.

Entre documentaire (les acteurs jouent leur propre rôle), docu-fiction (caméra portée) et fiction pure, le réalisateur Bahman Ghobadi entretient la confusion des genres. «Je suis resté fidèle à la réalité pour que le spectateur puisse entrer pleinement dans mon film. Il existe des tas de documentaires sur la musique iranienne que personne ne connaît !», explique-t-il. Plus qu’un focus sur la musique underground à Téhéran, «Les Chats persans» traite de la mise à mort de la culture en général. En témoigne l’ingénieuse mise en abîme préalable où un réalisateur qui s’est vu refuser des autorisations pour son dernier film se met à la musique afin de crier sa douleur. «Les Chats persans» est un film à la fois engagé et entraînant par sa bande originale éclectique. A voir et à écouter !

Roch Serpagli Roch Serpagli

Victor Vogt

© Metropolitan FilmExport

©

Les chats persans

Solomon Kane

Réalisé par : Michael J. Bassett Avec : James Purefoy, Max von Sydow, Pete Postlethwaite Distributeur : Metropolitan FilmExport Durée : 1h44 min

En adaptant le roman éponyme de Robert E. Howard (auteur d’un certain Conan le Barbare), Michael J. Bassett a voulu rendre son héros plus humain. Solomon Kane est désormais tiraillé continuellement entre le bien et le mal, ses envies de meurtre et sa quête de rédemption. Sous les traits de ce vagabond torturé, James Purefoy (excellent dans la série Rome) livre une prestation sobre (peut-être même trop…) et relativement monolithique. L’écriture, quant à elle, ne transcende pas le genre mais reste fidèle aux codes de l’Heroic Fantasy : de l’action, des monstres, du suspens et enfin une histoire accessible à tous

Esther

Réalisé par : Jaume Collet-Serra Avec : Vera Farmiga, Peter Sarsgaard, Isabelle Fuhrman Distribué par : Warner Bros Durée : 02h03

Nouvelle recrue dans la famille des enfants terribles, Esther est une fillette de 9 ans qui va donner bien du fil à retordre à ses parents adoptifs. The Orphan, titre original du nouveau film de Jaume Collet-Serra, vous glace immédiatement. Le prologue, entre cauchemar et réminiscence démoniaque, installe d’emblée les fondations d’un film à l’atmosphère trouble, et démontre l’aisance visuelle du cinéaste. Collet-Serrat parvient subtilement à détourner les objets de l’univers enfantin pour les transformer en attributs d’horreur et de terreur. Ainsi l’aire de jeux se transforme en un lieu propice aux drames, sur lequel plane une menace constante. Loin des enfantillages, Esther verse dans le (très) sanglant et propose quelques scènes particulièrement éprouvantes. Servi par un scénario bien ficelé, et malgré une mécanique déjà vue et quelques topos (la mère suspicieuse et pourtant lucide, taxée de paranoïaque), Esther n’est donc pas simplement un énième film d’enfant

30 déc 2009 Critiques

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les âges. A mi-chemin entre Van Helsing (2004) et le Seigneur des Anneaux, Solomon Kane parvient à captiver sans toutefois se démarquer réellement des autres productions du genre. L’enchaînement des cascades et les nombreux effets spéciaux rendront l’ensemble jouissif à quelqu’un qui aura su déconnecter son cerveau pendant près de deux heures. A ce petit jeu, on regrettera la cruelle absence de Max Van Sydow, le seul acteur au monde à avoir interprété, au cours de sa carrière, Jésus, un exorciste et Satan ! Jouant ici le père du héros, son apparition est quasiment de l’ordre de la figuration. Solomon Kane est un film d’action efficace qui, bien que manichéen au possible, ne manquera pas de ravir un public d’ados et de pré-ados averti… Victor Vogt

23 déc 2009

© Warner Bros. France

© Memento Films Distribution

Dans un XVIème siècle pourri par les guerres, les maladies et la magie noire, le capitaine Solomon Kane est dans son élément. Au nom de la chrétienté et de l’Angleterre, celui-ci peut étancher sa soif de sang et de cruauté en tuant à tout va. Autant d’horreurs qui transforment sa pauvre âme en objet de convoitise pour le diable luimême.

Critiques

| 09 |

aux sombres desseins maléfiques. Collet-Serrat a su en effet s’entourer d’acteurs de qualité qui relèvent l’aspect un tantinet classique du scénario. Les enfants incarnent à la perfection l’innocence bouleversée et bercent le film dans un réalisme saisissant d’effroi. Isabelle Furhman, délicieusement perverse, est remarquable et redoutable d’efficacité dans son rôle. En mère martyre au bord de la crise de nerfs, Vera Farmiga est parfaite et retrouve son personnage, aux prises avec des petits diables, tenu auparavant dans l’excellent « Joshua ». Et bien que le dénouement reste relativement faible, la mécanique fonctionne jusqu’au bout. Certes, à côté du démentiel The children, Esther pourrait faire pâle figure, mais la petite a plus d’un tour dans son sac et réserve de belles frayeurs. Léonie Renoir


peut mieux faire

/ moyen

/ bon

/ excellent

/ chef-d’œuvre

critiques

© MK2 Diffusion

Sélectionné à la quinzaine des réalisateurs à Cannes, le troisième film de Felix Van Groeningen, jeune cinéaste flamand, est l’adaptation d’un roman autobiographique à succès, sorti en 2006 et récompensé par de nombreux prix. Son auteur, Dimitri Verhulst, s’y penche longuement sur son passé, posant un regard brut et sans compassion sur sa jeunesse.

La merditude des choses

Réalisé par : Felix Van Groeningen Avec : Johan Heldenbergh, Koen De Graeve, Pauline Grossen… Distribué par : Wild Side Durée : 1h48

Gunther Strobbe, 13 ans, vit chez sa grand-mère avec son père et ses trois oncles. Quotidiennement, le garçon vit dans un climat de beuveries effrénées, de drague éhontée et de glande constante…Est-il promis au même « non-avenir » que les siens ? Si vous pensiez voir un film comique sur une bande de marginaux alcoolisés sans autres procès, vous allez vite réaliser que vous vous êtes trompés de salle. Ici on se sent vite coupable d’avoir ri, et on a même souvent la gorge serrée. L’équilibre du film de Van Groeningen est là : capter grâce à l’œil témoin et passif d’un garçon de 13 ans la démesure d’une vie sans loi, où la violence

se heurte sans cesse à l’unité familiale, la poésie à la noirceur, et le rire aux larmes. Bref un film de paradoxes mais qui impose en douceur son petit univers. Sa force première est d’immerger d’emblée le spectateur dans ce monde de souvenirs et de fantasmes. On aurait presque l’impression d’appartenir à la famille Strobbe ! Pour arriver à ce résultat, la caméra de Felix Van Groeningen se fait aussi discrète que Gunther. Le jeune homme, d’un naturel bouleversant, nous entraîne dans ce petit tourbillon de vie, grâce à des allers retours dans le temps incessants. Ces flashbacks imposent un montage surprenant, aussi décomplexé que les Strobbe et sans autre diktat que celui de la magie du septième Art. Il en atteindrait presque une forme de grâce qui imprime le film d’une énergie peu commune, créant ainsi une œuvre forte, une histoire singulière dans un paysage cinématographique belge qui n’en finit pas d’étonner par son audace. Romain Dubois

30 déc 2009

ché à suggérer. Il fallait toujours éviter de tomber dans l’excès dans un sens ou dans l’autre…Le monteur et moi-même avons beaucoup travaillé sur les transitions entre deux époques, pour qu’elles arrivent au bon endroit au bon moment. C’était plus de l’ordre de l’expérimental. Quand après avoir tâtonné, on sentait la magie opérer.

interview Félix Van Groeningen Pourquoi avoir choisi ce roman en particulier de Verhulst ? Quelle résonnance avait-il en vous ?

Felix Van Groeningen : J’ai adoré le style et la construction de l’histoire qui se passe sur deux périodes d’une même vie. Le plus intéressant à retranscrire était le mélange d’un humour assez noir, de cynisme puis, on se sent, soudain, submergé par une vague de mélancolie. L’épilogue conclut et éclaire de manière incroyable le destin de Gunther. Il apparaît, dans ce film, un équilibre quelque peu périlleux entre cynisme glacial et romantisme noir. Comment vous situezvous par rapport à cela ?

Le livre est encore plus cynique que le film, j’ai voulu y ajouter une dimension dramatique. Il y a aussi l’amour au cœur de ce foyer que j’ai cher-

Concernant la famille Strobbe, n’avezvous pas craint de glisser dans la caricature ?

Oui, j’ai rencontré cette peur du cliché mais j’ai souhaité rester fidèle au regard juste et sans concession du romancier. Il fallait que l’histoire reste claire, d’où la nécessité de développer les caractères, les personnages : celui du père, notamment, que l’alcool rend agressif et incapable de maîtriser ses émotions. Pour contourner ce piège, j’ai tout simplement développé les deux facettes des personnages principaux. Il y a le côté humoristique et aussi les faiblesses de chacun. La scène du couteau dégage une tension assez incroyable. Comment avez-vous obtenu et retranscrit cette intensité ?

Grâce au jeu des acteurs qui ont déployé une énergie qui, pour certains, pouvait aller jusqu’à l’épuisement. A la fin du tournage, Koen de Graeve (ndlr :le père de Gunther) m’a confié être vidé. A la fin d’une scène assez dure dans laquelle Kenneth (ndlr : le jeune Gunther dans le film) pleurait, j’ai crié « Coupez », mais il ne parvenait pas à s’arrêter de pleurer. Le talent et la force d’acteurs de cette trempe est de créer Critiques

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cette tension. Sur le tournage on la ressentait pleinement ! Au départ, comment envisagiez-vous visuellement de représenter les années 80 ?

Je ne savais pas exactement. Au cours du montage, nous avons tenté de restituer les couleurs des vieux téléviseurs, quelque peu ternes ou délavées mais, ce sont des manipulations très techniques. Nous cherchions l’idée la plus pertinente pour figurer le passé sans forcément jouer la carte du noir et blanc au passé et de la couleur au présent, assez académique, et qui ne fonctionnait pas forcément ici. Quels sont vos cinéastes de référence, ceux qui vous ont inspiré, ou avec lesquels vous avez grandi ?

Je n’ai pas vraiment de cinéastes en tête. Je ne suis pas cinéphile dans le sens où je ne me ferai pas toute la filmographie d’un réalisateur dans la foulée. Mon premier souvenir de cinéma d’Art et Essai va vers Hal Hartley (NDLR : cinéaste australien). Certains films m’ont aussi beaucoup marqué : A bout de souffle, La Haine et, plus récemment De battre, mon cœur s’est arrêté que j’ai trouvé, absolument génial. Il y a quelques années le film d’Alfonso Cuaron Y Tu Mama Tambien (ndlr : Et…ta mère aussi) que j’ai trouvé exceptionnel. Plus loin, j’aime beaucoup Scorsese, Mean Streets et Taxi Driver également !


peut mieux faire

/ moyen

/ bon

/ excellent

/ chef-d’œuvre

© 2009 Overture FIlms, LLC

critiques

Avatar

Réalisé par : James Cameron Avec : Sam Wothington, Sigourney Weaver, Michelle Rodriguez… Distribué par : Twentieth Century Fox Durée : 2h41

Le dernier-né de James Cameron est certainement l’un des films les plus attendus de l’histoire du cinéma. Mais pourquoi tant d’engouement pour ce projet démesuré ? Après tout Hollywood nous en fabrique, en quantité, chaque année… Plusieurs réponses à cela. Tout d’abord James Cameron, recordman régulier du Septième Art (Terminator 2 fut le film le plus cher de l’histoire, avant que Titanic ne vienne le détrôner), qui s’est toujours démarqué par la démesure de ses intentions et les défis visuels qu’il a su relever (Abyss, Titanic…). La deuxième explication en découle : désireux d’aller toujours plus loin, le nouveau défi de Mr James, fut de réaliser un film entièrement en 3D, à un degré encore jamais atteint. Dur dur de ne pas craquer et de ne pas courir au cinéma le plus proche…Et a priori, vous avez bien raison car l’expérience que vous allez vivre est unique. Exceptés quelques documentaires ou films d’animation plutôt réussis, le relief était plutôt réservé à des nanars comme Les Dents de la Mer 3 ou encore Destination Finale 4... Rien d’appétissant d’autant qu’ils ne l’exploitaient que très partiellement. A contrario, Avatar, auquel Cameron pense depuis Abyss en 1989, n’a de sens qu’en 3D. Le procédé est non seulement l’essence visuelle du film, mais il est également au cœur du récit : celui d’un homme en fauteuil roulant, qui se projette dans le corps d’un habitant de Pandora pour gagner la confiance du peuple indigène et leur demander de délaisser leurs riches terres minières au profit de l’exploitation humaine. Lorsque le transfert a lieu, Ja-

keSully (Sam Worthington), retrouve ses jambes et même un peu plus puisque les habitants de Pandora sont des créatures aux qualités physiques incroyables…. L’idée géniale de Cameron est ce que l’on pourrait nommer cet effet de double substitution, qui parlera aux gamers du monde entier : nous, spectateurs, nous identifions au héros qui va à son tour s’identifier à un nouveau corps, un avatar. Tout ce petit monde est alors propulsé dans une troisième dimension (tiens, tiens…) : Pandora. On s’y sent tout puissant, grisé par la richesse des lieux.

La planète, entièrement pensée par Cameron, vit littéralement et fascine par sa beauté organique omniprésente. Rarement un paysage de synthèse ne s’est montré aussi bouleversant. Le récit subit même une déconnexion pour nous laisser parcourir ces vastes mondes inconnus, parenthèse enchantée. Chaque plan, chaque cadrage magnifie ces tous petits riens virtuels, d’une goutte d’eau à une branche, une plante qui se referme ou un insecte qui passe. Les personnages entièrement conçus en images Critiques

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de synthèse impressionnent tant leurs gestes, leurs déplacements et leurs visages sont « naturels ». Ce niveau de détails, inouï, justifierait à lui seul d’aller voir Avatar. Mais le talent de faiseur d’images de Cameron n’entache à aucun moment son génie de la narration, glissée dans chaque scène et contée par une voix off qui vous habite dès la première minute. Si le choc des cultures et la rébellion d’un peuple « mystique », rappelle clairement le martyr des indiens lors de la conquête de l’Ouest, Cameron parvient toutefois à s’en détacher et signe un film universel, comme le fut Titanic, aux interprétations multiples et à l’évidente perfection. Dix années de labeur sont ici récompensées par une maîtrise narrative et visuelle sans équivalent. Sur le plan formel, Cameron nous offre une véritable leçon et nous prouve, s’il en était encore besoin, que le cinéma a encore de nombreux trésors à nous offrir. Romain Dubois

© 2009 CASTELAO PRODUCTIONS, S.A. TOUS DROITS RÉSERVÉS. INTERDIT AUX MOINS DE 12 ANS.

16 déc 2009

www.paintball-lefilm.com


dossier

© Le Pacte

En 2008, Paco Plaza et Jaume Balaguero frappent un grand coup avec REC, petite bombe hispanique qui, par le prisme de la caméra subjective, embarque le spectateur pieds et poings liés dans une dangereuse descente aux enfers. Renouant avec un procédé qui avait déjà fait ses preuves grâce au Projet Blair Witch, le film redéfinit la notion de terreur et file de sacrées sueurs froides aux spectateurs. Moins de deux ans plus tard, le duo infernal remet le couvert avec la ferme intention de réitérer leur coup de maître. Pari réussi ?

Dossier

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© Le Pacte

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dossier

Réalisé par : Paco Plaza, Jaume Balagueró Avec : Manuela Velasco, Leticia Dolera, Juli Fàbregas Distribué par : Le Pacte Durée : 1h25

Shoot’em up Mettons fin au suspens : REC 2 risque fort de déplaire aux fans de REC. En effet, si le 1er opus jouait la carte de la suggestion, sa suite, elle opte au contraire pour l’action pure et dure. En suivant une équipe d’intervention appelée pour faire le ménage dans le fameux appartement maudit, REC 2 s’annonce d’emblée comme une variation horrifique d’Aliens, le retour, où

le shotgun remplace la caméra comme arme de poing face à des zombies totalement déchaînés ! Protéiforme, le film assume pleinement sa filiation avec le jeu vidéo et multiplie les références à l’univers vidéoludique (la saga des Resident Evil). Vues subjectives, attaques surprises et progression linéaire dans les divers étages de l’appartement comme autant de niveaux de jeux… REC 2 ne lésine pas sur les moyens pour titiller le gamer qui sommeille en chacun de nous. En invitant le spectateur à participer à ce shoot’em up

géant, le film appelle à une immersion immédiate et réévalue de facto notre stade d’implication dans l’action. Ainsi, Plaza et Balaguéro inaugurent une nouvelle forme de cinéma, quasi interactive et à l’approche beaucoup plus frontale. Une mise en scène exemplaire Que les sceptiques se rassurent, REC 2 n’a en aucun cas abandonné le génial procédé filmique de son prédécesseur. Mieux, il l’améliore et l’exploite au maximum. En se focalisant non plus sur une mais trois caméras, le film multiplie les points de vue comme autant de plates formes relayant l’horreur. A la question : les deux réalisateurs savent-ils où ils vont ? La réponse est définitivement oui tant le résultat sonne comme une véritable leçon de mise en scène où chaque action fait l’objet d’un travail de chorégraphie minutieusement préparé. Un tour de force d’autant plus remarquable et malin qu’il s’efface derrière une forme faussement anarchique à base de ruptures de rythmes aussi impromptues que savamment calculées. Tant de perfection appelle forcément à un revers de médaille et REC 2 n’échappe malheureusement pas à la règle. De par sa trop grande volonté

23 déc 2009 Dossier

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à vouloir expliquer les éléments du 1er opus, cette suite se prive d’un peur viscérale, (même si nous ne sommes heureusement pas à l’abri de quelques gros coups de flippe) et use de bonnes vieilles ficelles scénaristiques marchant allégrement sur les plates-bandes de L’exorciste. Un parti pris déstabilisant, prétexte à des séquences flirtant plus d’une fois avec le grossier, mais en parfaite adéquation avec la thématique principale : la propagation du mal ici assimilée à un virus qui se transmet aussi facilement qu’un rhume en plein hiver ! Malins comme des singes, Plaza et Balaguero ont tout compris aux médiums qu’ils utilisent et livrent une suite réjouissante et pleine de surprises, sorte d’objet filmique en perpétuelle mutation. Plus qu’un film… une expérience !

Frissons d’Espagne Le cinéma fantastique espagnol n’a pas attendu les réalisateurs de REC 2 pour hanter les salles obscures. Si l’horreur version hispanique a fait la joie des amateurs de cinéma Bis dans les 70’s, c’est surtout vers la fin des années 90 que l’on verra l’émergence d’une nouvelle génération de cinéastes bourrés de talent. En 1996, Alejandro Amenabar terrifie le festival de Berlin avec le troublant Tesis, avant d’exploser deux ans plus tard grâce à l’excellent Ouvre les yeux. Il inaugure ainsi une « nou-

velle vague horrifique » qui verra apparaître des réalisateurs aussi talentueux que Jaume Balaguero (La secte sans nom) ou Juan Carlos Fresnadillo (28 semaines plus tard). Nouvel Eldorado des amateurs de frissons, le cinéma fantastique espagnol semble connaître son dernier coup d’éclat avec le terrifiant Darkness de Balaguero en 2003. Dès lors, la boite de production Filmax devient le réceptacle de films à la qualité plus ou moins discutables tandis que le pathétique La nonne enfonce durablement le clou en 2006. Heureusement, c’est pile à ce moment là que Del Toro revient au

pays avec le flamboyant Labyrinthe de Pan qui redonne un coup de fouet salutaire au genre. Les productions s’enchaînent à une vitesse phénoménale du glaçant Abandonnée au saisissant Les proies en passant par le spectrale L’Orphelinat en 2008. Une résurrection qui prend avec REC 1 &2 des allures de retour aux sources inespéré.

Criez, vous êtes filmés

d’avoir réalisé un snuff movie (film dans lequel des victimes sont réellement exécutées). Viendra ensuite Le Projet Blair Witch qui, en dépit de son incroyable succès, ne (re)lancera pas la mode. En dépit d’une timide tentative en 2006 avec l’inédit Beyond the mask dans lequel un tueur en série invite une équipe de documentaristes à le suivre, il faudra attendre 2008 pour voir le documenteur horrifique revenir sur le devant de la scène avec bien entendu REC, Diary of the dead et, dans une certaine mesure, Cloverfield et District 9. Gageons toutefois que l’immense succès de Paranormal Activity permettra au genre de se renouveler de manière toujours plus originale.

Documenteur… c’est ainsi qu’on appelle les films qui veulent vous faire croire que ce que vous regardez est vrai alors que c’est que du pipeau ! Certains ont réussi l’exercice avec brio (C’est arrivé près de chez vous) tandis que d’autres se sont lamentablement croûtés (Bruno). Et si l’exercice sied particulièrement à la comédie il peut se montrer tout aussi efficace dans le domaine de l’horreur. Etonnamment, le 1er film à tenter l’expérience n’a pas été Le projet Blair Witch mais Cannibal Holocaust en 1981dans lequel une équipe de journalistes se retrouve bientôt nez à nez avec des cannibales en pleine jungle amazonienne. Censuré dans plus de 60 pays, le film était d’un réalisme tellement saisissant que le réalisateur fut accusé Dossier

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Dossier réalisé par Ilan Ferry


peut mieux faire

/ moyen

/ bon

/ excellent

/ chef-d’œuvre

accident

Réalisé par : Soi Cheang Durée : 1h29 Distributeur : ARP Sélection Durée : 1h29

Quoi de moins criminellement suspect qu’un banal accident de la route qui fait passer de vie à trépas votre bien-aimée? Rien. Mais quand votre quotidien consiste à dégommer des individus en dissimulant les preuves, on peut être sûr que la paranoïa va s’installer très vite dans votre esprit. Simple délire du complot ou véritable machination diabolique? Là réside toute la question de cet habile longmétrage du hongkongais Soi Cheang (Dog Bite Dog) qui délaisse ici l’action brute de décoffrage pour un récit résolument tournée vers la psychologie. A l’instar des Infernal Affairs, Accident préfère ranger les flingues dans leurs étuis au profit de trouvailles scénaristiques parfois aussi percutantes qu’une balle en plein buffet. S’il y a collisions et déflagrations, c’est surtout à l’intérieur du crâne du personnage central qu’elles se dessinent. Plongé au cœur d’une cité urbaine détachée de toute intimité et faite d’apparences parfois trompeuses, le spectateur devra lui même distinguer le vrai du faux de cet insidieux sus-

pense sobre et calculé, que n’aurait sûrement pas renié un Brian De Palma au meilleur de sa forme. D’inspiration mais sans jouer la carte de l’œuvre référentielle à tout prix, Accident cumule en son sein tous les attraits des productions Johnnie To (Filatures, Exilés…) : mise en scène atmosphérique et léchée, utilisation au diapason de comédiens maison(Louis Koo, Richie Ren…), fine rupture des codes du genre et (re)découverte sensitive de l’ancienne colonie britannique… L’apanage d’une société qui encadre le travail de ses employés, tout en leurs laissant une suffisante marge de manœuvre personnelle. Pas d’erreur possible donc, la bonne tenue de ce film ne saurait être uniquement le fruit d’une bienveillante coïncidence. Il y a forcément talent sous roche. Julien Munoz

critiques

© Memento Films Distribution

© ARP Sélection

critiques

tetro

Réalisé par : Francis Ford Coppola Avec : Vincent Gallo, Alden Ehrenreich, Maribel Verdu… Carmen Maura Distributeur : Memento Films Distribution Durée : 2h07

23 déc 2009

© Epicentre Films

23 déc 2009

Un conte finlandais

Réalisateur : Mika Kaurismaki Distributeur : Epicentre Films Durée : 1h37

Le soir de Noël est généralement synonyme de festivités en famille. Rien de tout ça pour trois amis de longue date qui décident (un peu malgré eux) de se réfugier dans un bar-karaoké déserté, afin d’y noyer dans l’alcool et le chant leurs tracas. Sauf que la boisson a l’habitude de délier les langues et de faire surgir quelques vérités pas toujours bonnes à entendre s’il on veut conserver une amitié sans tâches... De retour à la fiction après une longue pause consacrée au documentaire et à la musique, Mika Kaurismaki s’inspire très librement de l’épisode biblique des Rois Mages (au milieu des trois hommes on trouve une mystérieuse femme du nom de Magdalena et un nouveau né d’un père indéfini…), pour nourrir le scénario d’une comédie détournant l’enchantement usuel des fêtes de fin d’année. Loin des sages histoires pour enfants, ce Conte Finlandais cultive le cynisme et la dureté des (res)sentiments de personnages au bord de la crise de nerfs (et un peu de foie aussi). Avec pour objectif d’en attendrir la farce sous un chapelet de

23 déc 2009 Critiques

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chansons et de sagesse débouchée au gré des cadavres de bouteilles. Cela fonctionne en partie grâce au naturel des comédiens. Moins lorsqu’il s’agit pour Kaurismaki de briser la glace - au détour de quelques notes d’humour pince sans rire - sur des sujets moroses comme la mort, le suicide, l’infidélité.... Ce que gagne en justesse de ton, cette ode à l’amitié et au pardon le perd quelque peu sous une certaine austérité de mise en scène très (trop ?) attachée aux principes du « Dogme ». Assurément, Un Conte Finlandais en refroidira plus d’un, mais reste toute de même une alternative plutôt intéressante… pour qui veut éviter l’indigestion de nanars sucrés qui envahissent les salles obscures à chaque période précédant le réveillon. Julien Munoz

S’il est un film à retenir en cette fin d’année 2009, c’est sans conteste Tetro. Coppola (Père) revient sur le devant de la scène – et, de surcroît, magistralement ! Sélectionné à l’ouverture de la Quinzaine des réalisateurs à Cannes, après dix ans d’absence des salles obscures - et un retour en 2007 avec l’Homme sans âge - Tetro marque une forme de liberté retrouvée pour le cinéaste et s’apparente à un petit film indépendant, de grande qualité. Coppola renoue donc avec la grandeur… et nous comble de joie !

et l’oncle de Tetro) – il est question de la possibilité, ou non, de grandir à l’ombre d’un géant. Et lorsque ce dernier assène « qu’il ne peut y avoir qu’un génie dans la famille », comment ne pas faire alors le lien avec la biographie du cinéaste père de Roman et Sofia, oncle de Nicolas Cage - alors qu’il dit lui-même s’être servi d’éléments de son histoire familiale pour son scénario ? La filiation et la transmission sont décidément une préoccupation majeure du cinéma de Coppola (La trilogie du Parrain, Rusty James…).

a choisi un noir et blanc ultra contrasté, pour une image proche des négatifs des années 60. Seules certaines scènes - de souvenirs et de rêves - fonctionnent comme des percées colorées dans cet esthétisme manichéen. Mais là encore, les couleurs sont ultra travaillées et soignées, en Technicolor (notamment la scène de ballet), pour donner l’éclat délavé d’un vieux film. Ces combinaisons de styles magnifient la ville de Buenos Aires, les personnages, et apportent onirisme et lyrisme au film.

Loin du système hollywoodien, en s’autoproduisant, le réalisateur d’Apocalypse now commence presque une nouvelle carrière et s’émancipe des carcans industriels et des films de commande. Tetro semble alors être l’aboutissement ultime d’une introspection. Son film le plus personnel…

Tetro dessine et dévoile ces rapports de force générationnels avec subtilité, dans une montée dramatique étourdissante. Pour incarner ces figures emblématiques, le cinéaste s’est entouré d’acteurs d’exception. Le rôle de Tetro a ainsi été confié à Vincent Gallo, ténébreux à souhait. Pour incarner Bennie, il a choisi Alden Ehrenreich, jeune éphèbe aux allures de James Dean. On retrouve aussi Maribel Verdu (Le Labyrinthe de Pan), ou encore Carmen Maura, qui interprète Alone, une critique littéraire pompeuse et caricaturale. Son personnage participe - avec la troupe de théâtre, proche de la bouffonnerie (Fausta), et tout le passage sur le festival de Patagonie - à donner parfois une tonalité burlesque au film, en forme de tragi-comédie shakespearienne…

La magie de Tetro réside également dans les incessantes correspondances qu’on y trouve, sur le fond et la forme. Coppola joue avec les symboles, manipule les métaphores, jouit de tous les sens des mots « lumière » et « miroir », pour que le moindre détail de sa mise en scène fasse écho et participe à créer un jeu sur les fauxsemblants, sur une vérité qui reste à déchiffrer. Les concepts psychanalytiques soulevés sur le rapport au père, la rivalité mimétique des semblables, offrent, en plus, des champs infinis de réflexion.

Famille, je vous (h)ai(s)me Bennie, marin en escale à Buenos Aires, rend visite à son frère Tetro, disparu bien des années plus tôt. Génie tourmenté, Tetro renvoie son cadet, avant de le laisser s’immiscer dans sa vie. Leurs retrouvailles font ressurgir secrets de famille et blessures passées. Avant d’être l’histoire d’un drame, Tetro traite de rivalité, avant tout celle d’une fratrie, sorte de malédiction qui se reproduit entre générations. Dans cette famille d’artistes, écrasée par le présence du « monstre » - incarné avec génie, par Klaus Maria Brandauer (qui joue à la fois le père

Une forêt de symboles en noir et blanc La sensation immédiate, dès les premiers plans, est celle d’une maîtrise formelle inouïe. Coppola Critiques

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Qu’ajouter donc, si ce n’est que Tetro est un film hypnotique, enivrant et inspirant, aux allures de rêve dansé et poétique. Le chef d’œuvre d’un maître, tout simplement. Léonie Renoir


TOP 5 selection cinema enfants Elle avait pourtant bien commencé cette année pour nos chérubins adorés avec Ponyo sur la falaise (de Hayao Miyazaki sorti le 08/04/2009), Coraline (de Henry Selick sorti le 10/06/2009) et Là-haut (le dernier Pixar sorti le 29/07/2009), peut-être trois des meilleurs films de l’année toutes catégories confondues que l’on ne peut que vous conseiller d’acheter en DVD et d’offrir pour Noël. Bien que la période des fêtes soit un brun plus fade, elle nous réserve néanmoins quelques bonnes surprises, comme peut l’être le tendre Max et les Maximonstres. Clap! vous propose un petit top 5 du mois de décembre, non exhaustif, mais qui vous permettra d’y voir plus clair et de ne pas vous tromper pour la prochaine séance ciné en famille. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour nos tendres bambins ?

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Max et les Maximonstres de Spike Jonze / sortie le 16/12/2009 © Warner Bros. France

Max est un garçon à la fois sensible et exubérant qui se sent incompris et s'évade dès qu'il le peut au pays des "maximonstres"... Le film de Spike Jonze, inspiré du livre pour enfants de Maurice Sendak, pourra ravir toute la famille : les enfants, par la création d’un parallèle entre leur vision du monde et l’histoire du film; les parents, par la nostalgie de l’œuvre d’origine ou tout simplement d’une époque vécue. Prenant un parti-pris esthétique qui pourrait sembler archaïque en notre époque d’abondance numérique, le film n’en est finalement que plus chaleureux, plus incarné peut-être. Joies et peines sont au rendez-vous dans ces aventures tendrement poétiques ; probablement la meilleure alternative, en cette fin d’année, pour se glisser en famille dans les salles obscures qui lui vaut d’être au sommet de notre podium. Note : 4/5

Loup, de Nicolas Vanier / sortie le 09/12/2009. © Pathé Distribution

Sergueï a appris à chasser et abattre les loups sans état d’âme. Jusqu’au jour où sa rencontre avec une louve et ses quatre adorables louveteaux va bouleverser toutes ses certitudes... Joli film d’aventure dans les paysages glacés des montagnes de Sibérie, Loup est paradoxalement un film chaleureux. Plein de bons sentiments (un peu trop diront certains) et très actuel quant à ses préoccupations, le film de Vanier, avec ses images merveilleuses, assure un spectacle léger et prenant pour toute la famille. On regrettera juste une version française souvent assez pénible !

Astro Boy, de David Bowers / sortie le 09/12/2009. © SND

Toby pense être un petit garçon comme les autres… jusqu’au jour où il découvre qu’il peut voler, possède une force surhumaine et même des supers pouvoirs ! Combien rêvaient de retrouver sur grand écran l’icône de Tezuka, l’Astro Boy de leur enfance ? Ceux-là probablement seront un peu déçus. Cet Astro Boylà, lifté à l’américaine, a troqué sa pureté contre une naïveté plus convenue, a perdu sa poésie dans le calibrage d’un divertissement pour enfants. L’objet, au final, reste sympathique mais, ne parvenant pas à accrocher un public véritable, demeure un spectacle gentil, ni plus, ni moins.

Arthur et la vengeance de Maltazard de Luc Besson / sortie le 02/12/2009. © EuropaCorp Distribution

Arthur est au comble de l’excitation : c’est aujourd’hui la fin du dixième cycle de la Lune, et il va enfin pouvoir regagner le monde des Minimoys pour y retrouver Sélénia. Apprenant, par un message de secours, que celle-ci est en danger, il décide d’aller à sa rescousse pour découvrir finalement qu’aucun message ne lui a été envoyé ! Mais qui donc a bien pu piéger ainsi notre jeune héros ? Si le premier opus était défendable et assurait le spectacle, cette suite un peu trop « économique » semble presque désuète face à ce que le reste du monde nous propose en matière d’animation et compte tenu surtout de ses ambitions qui semblent ici purement budgétaires. Demeure un récit rythmé qui ravira, à n’en pas douter, les plus jeunes !

Alvin et les Chipmunks 2 de Betty Thomas / sortie le 23/12/2009. © Twentieth Century Fox France

Alvin, Simon et Théodore sont de retour ! Mettant de côté leur célébrité pour retourner à l’école, ils devront sauver le programme de musique de leur établissement en participant à un concours face à des rivales très séduisantes. Visuellement réussi, c’est sur le plan auditif que le film devient véritablement insoutenable. Passer plus dix minutes avec des tamias à la voix criarde tient presque de la torture et comme ni le scénario, ni les gags, ne relèvent vraiment le niveau, on vous conseillera de passer votre chemin, si vous n’êtes pas là pour faire plaisir à vos enfants !

Nico Paal.

Top 5

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jeux

shopping de noël

poésie

2 1

L’Enfer de Henri-Georges Clouzot

3 6 4

L’Enfer c’est, dans le scénario de Clouzot, la production d’une image à partir de la réalité – quand l’imagination prévaut sur la chose, à presque l’abolir – non sans que dans le même temps le cadre statique de l’une maintienne son attachement à l’existence mouvante de l’autre.

1/ A quel film appartient cette image ? grillades

emportement

obstacle

acariâtres

marqué

hiérarchiser

langoureuse

hygiène

pronom

L’Enfer, c’est cette contradiction entre l’écart et l’entente, c’est sentir sous la distance, la volonté de rattachement, forme d’Anschluss esthétique – comme si la pulpe comestible des lèvres peintes de bleu-vert nacré, selon la tradition japonaise, de Romy Schneider ou Dany Carrel était compatible avec la fadeur végétarienne du document noir et blanc sur le viaduc de Garabit, ses gorges, son climat.

pluie

5

mont chargement

identiques

dénué

supprime

dégusté

associations

infect inviolables

8

7

égalise supprime largeurs perspicace poutre

9

chanteuses années

10

flambe

navette

marées

pièces

gaillards

polir intelligence

2. Left4Dead 2 Si Zombie est votre film de chevet et que REC 2 a réveillé vos instincts de gamer, alors « Left4Dead 2 » est fait pour vous. Excellent en mode solo, le jeu prend toute sa dimension en mode coopératif où il vous sera possible de dézinguer du zombie dans la joie et la bonne humeur avec vos potes. Un must ! Le cadeau jouissif de Noël ! Editeur : Electronic Arts / Prix conseillé : 69,90 € 3. Tu veux ma photo en 3D ? Cette drôle de bestiole à deux gros yeux pour pouvoir filmer en 3D. Il s’agit d’une WebCam qui se perche sur le dessus de votre écran d’ordinateur et peut envoyer votre image à l’autre bout de la terre, en relief. Ses yeux perçants savent aussi prendre des photos. Pour les voir en 3D, il suffit de porter l’une des cinq paires de lunettes spéciales fournies avec l’animal. www.urban-factory.com / Urban Factory Crazy Cam’3D : 89 euros 4. Assassin’s creed 2 Nouvelle référence du jeu d’aventure, Assasin’s creed 2 nous plonge cette fois en pleine Renaissance. Dans cette suite, le joueur incarne Ezio, assassin bien décidé à venger la mort de son père et de son frère. Boosté par un gameplay revu à la hausse et des graphismes toujours aussi sublimes, Assasin’s creed 2 nous plonge cette fois-ci dans les contrées italiennes de la Renaissance. Le cadeau idéal pour tout gamer qui se respecte. Disponible sur PS3 et Xbox 360. Editeur : UBISOFT / Prix : 69,99€

content habitant

du

du

mienne

Solutions sur le site

1. Phantom of the paradise De tous les chefs d’œuvres ayant jalonné la carrière de Brian De Palma aucun ne mérite autant l’appellation « film culte » que Phantom of the Paradise. Brillant, fou, décalé… les superlatifs manquent pour décrire cet opéra rock d’un genre nouveau, à la fois cri d’amour à la musique et critique acerbe du mercantilisme galopant qui la gagne. Pour son édition Blu-Ray, Phantom of the Paradise bénéficie en plus d’un transfert HD de haute volée aux couleurs chatoyantes et contrastes soutenus en parfaite adéquation avec l’univers bariolé du film. Bref plus qu’à se jeter dessus et faire un heureux à Noël Editeur : Opening / Blu-Ray : 19,99€

immobile

5. Pour se faire une toile miniature Pour les petits et les grands enfants, ce boîtier aux allures de jouet Fisher Price est un vidéoprojecteur avec lecteur de DVD intégré. Sa résolution d’image n’est pas très élevée (480 x 240 pixels) et sa luminosité de 13 lumens seulement ne permet pas de très grandes images, mais c’est le gadget idéal et pas cher pour ce faire une mini toile “où je veux et quand je veux”. www.aiptek.fr / Aiptek MobileCinema D10 : 150 euros 6. Là-haut La dernière petite merveille d’animation des studios Pixar est à voir et à revoir en famille. Epoustouflant d’ingéniosité et d’intelligence, La Haut a placé le film d’animation à une altitude inégalée…Pixar signe là son film le plus émouvant ! Adapté à tous les âges, nombreux sont ceux qui accrocheront des ballons multicolores à leur maison cet hiver ! Editeur : Buena Vista Home Entertainment DVD : 19,99€ / Blu-Ray : 24,99€ 7. Very bad trip LA comédie de l’année débarque juste à temps pour les fêtes. Enorme succès au Box Office, le film de Todd Philips a fait l’unanimité auprès d’un public conquis par les aventures délirantes de cette bande de potes au lendemain d’une soirée bien arrosée à Las Vegas. Des comédiens au top, des dialogues savoureux et la fameuse “Stu’s song” désormais mythique...Le Blu-ray propose en plus une version non censurée, avec 7 minutes inédites à découvrir ! Le guide de survie idéale pour les lendemains de réveillons ! Editeur : Warner home video Blu-Ray : 24,99 € / DVD : 19,99€ Shopping

8. Du cinéma en cube ? Les disques durs multimédias sont en général plutôt moches. Heureusement celui-ci fait des efforts de présentation et d’ergonomie. Et ce n’est pas son seul atout. Il sait lire les fichiers vidéo en Haute Définition “Full HD” et c’est aussi un excellent magnétoscope avec guide des programmes et fonction Time Shift. www.emtec.fr / Emtec Movie Cube S800H : à partir de 249 euros pour 500 Go

mortifications

identiques

L’Enfer, c’est ne pas vouloir reconnaître le pouvoir d’exclusion d’une image, qui éloigne d’elle – où tout est clos, temps coagulé, épais d’être lent – et qui se tait. Exclusivité de l’image que rend sensible, oh ! bien involontairement, Serge Bromberg, lorsqu’il cherche à faire récit d’essais et de rushes, à combler les trous d’un film inachevé (et qui sans doute eût été bien mauvais) par des scènes ajoutées de docu-fiction – et qu’à l’inverse, ces trous, il les creuse. A ne plus voir que le cyan d’une bouche de geisha. Jacques Sicard

2/ Retrouvez le titre du film à l’aide des lettres marquées d’un point

9. Fellini au travail Le coin «auteur» de la sélection avec ce somptueux coffret proposé par Carlotta qui permet de passer plus de sept heures dans l’intimité d’un des plus grands cinéastes. Au menu : une confession du maestro, le making of de La Dolce Vita, Le Journal Secret d’Amarcord et bien d’autres réjouissances...»Fellini au travail» regroupe les archives les plus fascinantes et pour la plupart inédites sur 2 DVD déja cultes. Un bel objet pour les cinéphiles les plus exigeants ! Editeur : Carlotta / DVD: 19,99 € 10. Neuilly sa mère Succès surprise l’été dernier au cinéma, Neuilly sa mère arrive en DVD & Blu-Ray dans des éditions qui devraient ravir les fans. Au programme : making of, scènes coupées, bêtisier et un sympathique module qui vous permet de redoubler certaines scènes du film. Une bonne idée de cadeau à glisser sous le sapin que vous habitiez Neuilly ou Sarcelles ! Editeur : TF1 video / DVD : 19,99€ / Blu-Ray : 29,99€

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Jeux

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prochain numéro ...


Un Noël sous le signe du cinéma

avec les coffrets studiocanal des actrices de légende,

LES CHEFS-D’ŒUVRE D’HIER ET D’AUJOURD’HUI,

Ne pas jeter sur la voie publique

et DES COMIQUES INOUBLIABLES!

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