Clap! n°4

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Magazine de cinéma Gratuit | Mai 2010 | Numéro 4 www.clapmag.com

Cannes

Les films en route pour la Palme Le jury iron man 2 interview en exclu Robert Downey Jr tv Nurse Jackie

gros plan L’élite de Brooklyn

blu-ray avatar



SOMMAIRE

édito

04 Actus

ous y sommes. L’anniversaire du Cinéma a lieu chaque mois de mai à Cannes, son plus célèbre et prestigieux temple. L’excitation est inévitablement de mise. La richesse, la diversité des films présentés, le nombre croissant de ses compétitions parallèles, nourrissent le cinéphile. Le Glamour, l’artifice et les tenues les plus extravagantes nourrissent ceux qui n’y jettent qu’un œil distrait. Un peu de rêve à notre portée (télévisuelle du moins), très superficiel en apparence, aux limites même du répugnant, jetant l’argent à la face du peuple. Mais peut-on reprocher à Cannes de nous vendre ce que le cinéma nous procure : le plaisir, l’émotion, la grâce d’un costume, l’évasion éphémère ? Certainement pas. D’autant que pour sa 63ème édition, les organisateurs nous ont gâtés : Takeshi Kitano, Bertrand Tavernier, Im Sang Soo, Kiarostami, Leigh…les grands noms sont bien là ! Et que peut on rêver de mieux pour ouvrir les hostilités que le nouveau « Robin des Bois » servi par le puissant duo Ridley Scott/ Russell Crowe ?

06 Critiques

08 Gros Plan

12 Dossier

17 Interview

Seule l’absence du nouveau film de Terrence Malick (4 films, 4 chefs d’œuvre en 40 ans de carrière) « Tree of life » est regrettable, d’autant que les aficionados du mystérieux cinéaste en trépignaient d’impatience…Mais on ne bouscule pas les maîtres, on les attend, sagement, et on les honore. Et c’est souvent à Cannes que cela se produit…

18 TV

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Sommaire

| 03 |

© Wild Bunch Distribution

Romain Dubois-Dana

19 DVD


actus Le chiffre

32,2 millions de dollars c’est la recette en 3 jours d’exploitation du reboot de Freddy. De quoi effrayer les Dragons (même en 3D) relégués en 2ème place du box office US !

L’inconnue de la semaine

Retenons bien son nom, Astrid Berges-Frisbey vient d’être choisie par les grands manitous d’Hollywood pour apparaître dans le nouvel opus de Pirates des caraïbes ! Celle qui faisait partie des révélations des César 2010 (pour « Un barrage contre le Pacifique ») y interprètera une sirène…

Vincent Cassel joue à Fantomas Richard Gere en espion

Richard Gere sera le héros de The Double, premier film du réalisateur Michael Brandt. Le pretty man y incarnera un ancien agent de la CIA sorti de sa retraite pour une dernière mission : retrouver un assassin soviétique. L’espion fera équipe avec un nouvel agent du FBI dont le rôle revient à Topher Grace, révélé par la série That 70’s Show. Début du tournage prévu en juin

Il y a bien longtemps que le projet de réalisation d’un nouveau « Fantomas » traîne dans les cartons de la société de production de Thomas Langmann, La Petite Reine. Le projet prend tournure avec la mise en chantier d’un film en 3D doté d’un budget de 45 millions d’euros réalisé par Christophe Gans (« Le pacte des loups »), avec Vincent Cassel dans le rôle du célèbre « génie du crime ». Pour connaître le nom de l’acteur qui jouera le commissaire Juve, il semble que l’on devra encore un peu patienter…

box-office FILM

ENTRÉES

cumul

semaine

copies

1 092 774

1 092 774

1

722

camping 2

865 299

2 222 408

2

782

adèle blanc-sec

224 865

1 189 697

3

636

comme les 5 doigts de la main

194 614

194 614

1

277

mammuth

172 914

395 319

2

232

kick-ass

159 987

451 493

2

370

dragons

145 488

1 945 832

5

521

l’arnacoeur

138 196

3 275 263

7

415

alice au pays des merveilles

136 104

4 166 136

6

532

le choc des titans

111 812

1 757 649

4

468

iron man 2

Un remake pour l’arnacoeur

Fort de son succès en France, L’arnacoeur fera l’objet d’un remake américain. Qui reprendra les rôles du joli tandem interprété par Vanessa Paradis et Romain Duris ? Réponse dans le prochain numéro. Une seule chose est sûre le titre: «Heartbreaker» .

Actus

| 04 |


actus

Shia se sacrifie !

Shia LaBeouf tournera prochainement dans The Necessary Death of Charlie Countryman, que Dante Ariola réalisera à partir d’un scenario de Matt Drake (Spin city). LaBeouf est Charlie, un jeune homme qui fera l’erreur de tomber amoureux de Gabi, une femme désirée par un dangereux parrain de la mafia…

Noami Watts et Ewan McGregor en tandem

Les acteurs Naomi Watts et Ewan McGregor seront les vedettes du film The Impossible next, long-métrage qui se penchera sur le tsunami qui a frappé la Thaïlande le 26 décembre 2004. Le réalisateur Juan Antonio Bayona («L’Orphelinat ») adopte une démarche singulière dont le but est de recréer le désastre au travers d’un scénario teinté d’horreur, de mystère et de science-fiction. Tout un programme !

Polanski s’exprime

Toujours assigné à résidence dans son chalet suisse, le cinéaste sort enfin de son silence en publiant un texte, via le site de son ami BHL, qui débute par ces mots: « Je ne peux plus me taire ! ». Il y revient sur le harcèlement qu’il subit depuis trente ans par le gouvernement américain, alors qu’il a purgé l’intégralité de sa peine de prison à l’époque des faits.

Rambo : The end

Lors d’une conférence de presse donnée pour le film The Expendables, Stallone a été catégorique sur la possibilité d’une cinquième aventure de Rambo : « Je crois que Rambo, c’est terminé. J’en suis sûr à 99%. » En revanche, une suite à The Expendables est déjà prévue ! Un mal pour un bien ?

Katie dans la peau de Jackie La green touch de Drew

Double actu pour Drew Barrymore qui jouera dans le film Whales (« baleines »), drame écolo situé à l’époque Reagan. Elle y donnera la réplique à John Krasinski, le héros de la série The Office, récemment vu dans « Away we go ». Par ailleurs, Drew poursuit sa carrière de réalisatrice puisqu’elle sera aux commandes de la suite de Charlie et ses Drôles de Dames…à suivre !

Révélée par la série américaine Dawson à la fin des années 90, Katie Holmes (l’inoubliable Joey !) va retrouver le petit écran. L’actrice incarnera Jacqueline Kennedy, l’ex-première dame des Etats-Unis, dans la mini-série The Kennedys pour la chaîne History Channel. Huit épisodes d’une heure sont déjà prévus, et diffusée en 2011. Mais madame Cruise n’oublie pas pour autant le ciné puisqu’elle tourne actuellement à New York « Son of no one », un film policier avec Al Pacino. Katie is back ?

Sami Bouajila dans la peau d’Omar Raddad

Roschdy Zem (Mauvaise Foi) est en ce moment du côté de Nice pour tourner son second film en tant que réalisateur: Omar m’a tuer. Et c’est à son pote Sami Bouajila qu’il a confié le rôle du tristement célèbre jardinier ; Maurice Bénichou tiendra quant à lui le rôle du médiatique Maître Vergès, Denis Podalydès et Salomé Stévenin complètent le casting de ce film dont le tournage finira fin juillet. Marianne Dubois-Dana

Actus

| 05 |


/ excellent

/ chef-d’œuvre

© Bodega Films

/ bon

© Eurozoom

/ moyen

© Twentieth Century Fox

peut mieux faire

My name is Khan

Don Giovanni

estomago

Réalisé par : Karan Johar Avec : Shah Rukh Khan, Kajol, Tanay Chheda… Distributeur : Twentieth Century Fox Durée : 2h40

Réalisé par : Carlos Saura Avec : Lorenzo Balducci, Lino Guanciale, Emilia Verginelli... Distributeur : Eurozoom Durée : 2h307

Réalisé par : Marcos Jorge Avec : João Miguel, Babu Santana, Fabiula Nascimento… Distributeur : Bodega Films Durée : 1h40

26 mai 2010

12 mai 2010

19 mai 2010

près le succès de La famille indienne de Karan Johar en 2004, le couple mythique du cinéma de Bollywood, formé par l’acteur Shah Rukh Khan et l’actrice Kajol, retrouve le jeune cinéaste. Si leur dernière rencontre sondait les problèmes de castes en Inde, cette fois il s’agit d’aborder plusieurs « combats » dans l’Amérique des années 2000. Indien musulman autiste, Rizvan Khan n’est pas toujours accepté partout où il va mais cela ne l’empêche pas de faire le bien autour de lui. Sa rencontre avec Mandira, indienne hindoue forme le symbole d’une Inde unifiée. Malheureusement, après le 11 septembre, cette symbiose explose et Rizvan doit chercher en lui le courage de traverser le pays de l’Oncle Sam afin de clamer son innocence et sa foi : « Je m’appelle Khan et je ne suis pas un terroriste ». Inspiré, Karan Johar se passe de chorégraphies mais n’en tire pas moins sur la corde sensible via des moments mélo et de cruauté chers au cinéma bollywoodien. My name is Khan s’en tire néanmoins avec les honneurs, en exposant le regard singulier de l’Inde sur les Etats-Unis de la décennie passée. Il n’en évite pas pour autant les excès et la surenchère (notamment lorsqu’il évoque le passage de l’ouragan Katrina) et malgré une sincère implication, Shah Rukh Khan fait preuve de peu de retenue et peut finir par agacer. Dommage.

on Giovanni est l’exemple type des films d’époque à ne pas faire : sans scénario, sans comédiens à la hauteur et surtout sans budget, fallait-il s’entêter à retranscrire la vie libertine du jeune Lorenzo da Ponte, auteur du manuscrit de l’opéra de Mozart « Don Giovanni » ? Si l’idée de départ partait d’une bonne intention, le résultat final ressemble plus à un téléfilm de France 3 qu’au film Amadeus de Milos Forman. La faute à des prises de position radicales sûrement plus induites par l’absence de portefeuille que par une véritable volonté artistique. Les décors, pour commencer, sont composés à 90 % de tableaux et de carton-pâte, censés suggérer une ambiance théâtrale. Pari raté tant le mélange des genres ne fonctionne pas à l’écran...Mais ce qui donne peutêtre l’aspect le plus «cheap» à l’ensemble reste l’absence d’acteurs autrichiens afin d’interpréter Mozart ou encore l’empereur Joseph II, qui ont pourtant une place prépondérante dans le film. A ce sujet, il faut souligner le travail tout en désincarnation de Lino Guanciale dans la peau du grand compositeur…Au final, tout le monde parle italien, ce qui doit considérablement faciliter le travail des doubleurs transalpins. Quand l’opéra rejoint le carnaval, le masque tombe bien vite…

epuis qu’il a débarqué en ville, Nonato apprend à développer son don pour la cuisine. Il va vite comprendre les possibilités immenses que cela peut engendrer : séduire celle qu’il aime en lui concoctant les meilleurs petits plats, ou encore prendre le pouvoir dans une cellule de prison… Estomago débarque sur nos écrans avec un sacré palmarès derrière lui, prix d’interprétation pour João Miguel ou encore plusieurs prix du meilleur film. L’étude que Marcos Jorge y fait des relations entre le pouvoir et l’art culinaire est d’une incroyable justesse. Et la difficulté de pénétrer dans son univers très construit autour des codes sud américains est largement compensé par l’universalité de la stimulation de nos papilles. Qui, dans le monde, n’aime pas la bonne cuisine ? Dommage toutefois que le film navigue sur un faux rythme, et que le montage alterné reste un peu lourd dans ses enchainements et bien trop démonstratif. Le personnage de Nonato, au regard tantôt fou, tantôt enfantin n’en demeure pas moins une vraie réussite, son caractère insondable, son inquiétante retenue et sa montée en puissance dans le récit impressionne…A voir donc pour la rareté du Brésil sur nos écrans, mais aussi pour découvrir une mise en scène étrangement liée à la cuisine de Nonato : fascinante mais à la longue écœurante…

Flavien Bellevue

Victor Vogt

Romain Dubois

Critiques

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critiques Dans ses yeux Réalisé par : Juan José Campanella Avec : Ricardo Darin, Soledad Villamil, Guillermo Francella… Distributeur : Pretty Pictures Durée : 2h09

© Pretty Pictures

5 mai 2010 n 1974, Benjamin Esposito enquête sur le meurtre violent d’une jeune femme. 25 ans plus tard, il décide d’écrire un roman basé sur cette affaire « classée » dont il a été témoin et protagoniste… Il est amusant de penser que le Festival du film policier de San Sébastian aura plébiscité cette année un long-métrage dont les connivences avec le genre ne sont pas les plus appuyées. Si Dans ses yeux s’ouvre sur la découverte du cadavre d’une femme violée dans le Bueno Aires des années 70, le récit tend très vite à couper court à toutes les attentes d’un suspense criminel étiré sur plus de deux heures. Car ce n’est pas tant l’investigation qui intéresse Juan José Campanella que les éléments humains qui s’y rattachent : l’aspect procédurier de la justice argentine où s’éclipse rapidement la figure du flic pour favoriser celle du procureur et

L’amour c’est mieux a deux

Réalisé par : Arnaud Lemort et Dominique Farrugia Avec : Clovis Cornillac, Manu Payet, Virginie Efira... Distributeur : Studiocanal Durée : 1h40

©Studiocanal

5 mai 2010 aute d’être séduisant, Michel cultive gentiment sa névrose de la rencontre parfaite avec la femme parfaite. Vincent, dragueur compulsif, décide de l’aider en organisant cet évènement improbable. « L’amour c’est mieux à 2 » n’a d’autre ambition que celle de vous faire rire - ou sourire, selon votre registre d’humour - ou même pas rire du tout, si vous êtes un tout petit peu blasé par le genre. Quel genre ? Celui –typiquement français- du « film à chien » : comme le scénario s’épuise vite et qu’il reste de la marge pour meubler, on fait appel à un sympathique canidé sur deux ou trois scènes pour faire de l’humour vidéo-gag. La présence de la bête ne trompe personne, on sent bien que s’il y a avait eu une vraie histoire on n’aurait pas eu besoin de la faire intervenir. Dans cette réalisation d’Arnaud Lemort et de Dominique Farrugia, on sort de l’écueil du

Crtitiques

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de ses adjoints. Et surtout l’amour silencieux que Benjamin (le greffier en charge de l’affaire) entretiendra pendant vingt cinq ans pour sa collègue Irène. On devine qu’Olivier Marchal et son jury se seront laissés séduire par la retenue et la pudeur des sentiments caractérisant cette œuvre singulière animée d’une délicate dureté. Sans doute parce que Dans ses yeux ménage ses effets, prend le temps (avec parfois une pointe d’excès) de construire les protagonistes, de nouer leurs relations humaines, tout en ravivant les fantômes du passé. Ceux d’un pays aux institutions administratives gangrenées par l’agitation politique de l’époque, que le metteur en scène brasse en toile de fond afin de ne pas freiner l’avancée d’un scénario plus malicieux qu’il n’y paraît. Un de ceux qui fait le choix de dissimuler son jeu dans l’intention de mieux en dévoiler progressivement les atouts. En se détournant des chemins balisés, en évitant au maximum le tout explicatif, Dans ses yeux est une nouvelle preuve de la bonne tenue du cinéma sud-américain. L’exemple à suivre d’une production en expansion dans lequel on appréciera de se replonger à l’occasion. J.M.

quadrupède facétieux surtout pour mieux retomber dans d’autres abîmes de déjà-vu: celui de la blonde bi-neuronale ou du type ivre qui fait des grimaces, scènes qui s’accumulent et qui pèsent. Ajoutez à cela, une histoire (celle de Michel) qui ne tient pas debout une seconde, ou encore des dialogues qui semblent écrits à fin d’expliquer à haute voix le raisonnement des personnages : vous aurez une bonne idée des raisons de ne pas aller voir ‘l’amour c’est mieux à 2’. Avec de l’indulgence, on trouve quelques qualités glissées entre les verrues du produit fini. En effet les acteurs sont souvent convaincants malgré les dialogues très lourds (prouesse, donc) et quelques moments d’audace subsistent. Ainsi les personnages en fauteuil roulant sont tournés avec une certaine modernité en évitant la plupart du temps le militantisme criard. On peut même avancer que c’est la première fois qu’une personne handicapée est séduisante dans un film, une petite révolution ! Par ailleurs, deux ou trois blagues crues viennent prendre le spectateur au dépourvu avec un peu d’à propos …Quelques moments de grâce donc, mais rien qui puisse justifier un long métrage. Nicolas Knispel


peut mieux faire

/ moyen

/ bon

/ excellent

/ chef-d’œuvre

© Metropolitan FilmExport

critiques critiques

L’elite de brooklyn Réalisé par : Antoine Fuqua Avec : Richar Gere, Ethan Hawke, Don Cheadle, Wesley Snipes… Distributeur : Metropolitan FilmExport Durée : 2h07 5 mai 2010

L’élite de Brooklyn raconte les destins croisés de plusieurs flics, qui officient dans le même quartier de New York sans toutefois se connaître. Sal, jeune policier désespéré, tente de joindre les deux bouts avec sa famille tandis qu’Eddie, à quelques jours de la retraite, préfère oublier sa triste vie dans l’alcool et les bras d’une prostituée. Et enfin Tango, infiltré dans les gangs depuis quelques années, souhaite tout abandonner. Ethan Hawke - proche de son rôle de flic dans Training day, du même réalisateur et Don Cheadle - au calme rassurant - retrouvent là des personnages déjà vus, et qui leur conviennent à merveille. Richard Gere sort en revanche des sentiers bat-

On a vu débarquer, depuis « Collision », une vague de film dits « choral », avec toujours plus ou moins de réussite. Fuqua nous démontre habilement que la figure de style n’est pourtant pas si simple. Pourquoi ? Tout simplement parce que cette construction en « chorale » est ici la seule originalité du film. Mieux, elle semble même condamner chaque récit à la superficialité et cha-

tus et surprend avec cette interprétation désabusée d’un type abîmé, loin du séducteur au regard mutin qui lui colle à la peau. Chacun, à sa manière, va décider de passer à l’action, et leurs chemins vont se croiser au cours d’une nuit aux portes de l’Enfer. Chaque action représente une figure du désespoir le plus profond : vengeance, nécessité, colère. Ces hommes, faits de contradiction, sont comme des âmes errantes et perdues d’avance, qui convergent vers un point de non retour.. Leurs parcours, montés en parallèle, vont tous les conduire inexorablement à agir contre leurs idéaux, leurs aspirations. Le film choral, assez en vogue, permet quelques facilités scénaristiques. Mais cette unité (de lieu, de temps) concentre les peurs, les instincts les plus vils et les pires infamies et c’est parce qu’il saisit

avec justesse et sans concession la misère humaine, qu’Antoine Fuqua (Le Roi Arthur, Shooter, tireur d’élite ) a réussi ici son coup. Malgré la noirceur ambiante et certaines scènes crues, c’est lors de plans fixes où tout se passe hors champ, que l’horreur est la plus palpable. La tension se concentre alors dans un travail sonore anxiogène (scène finale de l’appartement), qui participe au sentiment d’emprisonnement et n’offre aucune échappatoire possible aux protagonistes. L’élite de Brooklyn, par son rythme et la vision réaliste et radicale qu’il offre, s’inscrit ainsi dans la lignée des films noirs, tout en tirant avec brio son épingle du jeu. Une réussite. Léonie Renoir

que personnage à n’être que des caricatures. Au petit jeu du scénario roublard, le cinéaste se casse donc les dents et finit par être piégé dans la toile qu’il a lui-même construite. Les clichés se bousculent : comment le gentil flic va-t-il réussir à quitter sa maison avec son maigre salaire, sa femme enceinte et sa ribambelle de gosses ?; Quand est-ce que le vieux policier suicidaire, à 3 jours de la retraite, va-t-il se réveiller et retrouver sa fierté ? Les cabotinages d’Ethan Hawke (rarement si mauvais) et de Richard Gere en flic désabusé rendent l’en-

semble bien peu digeste. On y croit peu, on s’ennuie. Seule la partie avec Wesley Snipes et Don Cheadle intéresse vaguement, ou aurait pu être intéressante si elle n’était prisonnière de l’architecture castratrice du scénario. Au final, le film prétentieux croit avoir bien trompé son monde dans un final pseudo-biblique aux limites du ridicule où tous ces destins se rencontrent l’espace d’un instant. Maudit film « choral ».

Crtitiques

| 08 |

Romain Dubois


peut mieux faire

/ moyen

/ bon

/ excellent

/ chef-d’œuvre

critiques 8th Wonderland Réalisé par : Nicolas Alberny et Jean Mach Avec : Matthew Geczy, Robert William Bradford, Alain Azerot... Distributeur : Mad Films/ Help Distribution Durée : 1h34

© Mad Films/ Help Distribution

12 mai 2010 es millions de personnes disséminées de par le monde et déçues de la manière dont celui-ci évolue décident de s’unir. Toutes guidées par le même désir d’améliorer les choses, de ne plus subir l’actualité sans pouvoir réagir. Elles créent le premier Pays virtuel : 8th Wonderland. Deux ans après sa première projection au Marché du Film à Cannes, 8th Wonderland débarque enfin en salles. Situé dans un pays virtuel crée de toutes pièces par une poignée d’internautes bien décidés à faire avancer les choses, cet étonnant projet de S.F. fait partie de ces bonnes surprises qui mettent trop de temps à émerger. A l’heure où le cinéma de genre français se borne à rivaliser avec nos amis yankees au détriment de toute singularité, l’arrivée d’un tel OFNI détonne dans un paysage cinématographique trop balisé. Assassinats, sabotages… le film du

enter the void Réalisé par : Gaspar Noé Avec : Nathaniel Brown, Paz de la Huerta, Cyril Roy… Distributeur : Wild Bunch Distribution Durée : 2h30

© Wild Bunch Distribution

5 mai 2010 scar et sa soeur Linda habitent depuis peu à Tokyo. Oscar survit de petits deals de drogue alors que Linda est stripteaseuse dans une boite de nuit. Un soir, lors d’une descente de police, Oscar est touché par une balle. Tandis qu’il agonise, son esprit, fidèle à la promesse faite à sa soeur de ne jamais l’abandonner, refuse de quitter le monde des vivants. Enter the Void a de quoi laisser perplexe. On se demande bien d’ailleurs qui, à part Noé, aurait pu monter un tel projet ? Si l’histoire pourrait tenir sur deux lignes, et si la référence au Bardo Thödol, livre tibétain des morts, ressemble à une procession de foi un poil naïve, c’est que l’OFNI n’est autre qu’un trip cinématographique, sacrément perché et visuellement époustouflant. Sorte d’expérience immersive à la première personne, dopée aux acides et (à l’) au-delà,

Crtitiques

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duo Alberny/Mach fait rentrer l’anarchisme dans l’ère du 2.0. Un concept aussi original qu’ambitieux qui trouve toutefois ses limites dans son maigre budget. En bons représentants du système D, Nicolas Alberny et Jean Mach capitalisent à fond sur les bienfaits des images de synthèse. D’où l’impression de voir le duo infernal céder parfois à la démonstration facile, malgré la sincérité de leurs intentions. Une « option cache misère » qui peine à rendre ce 8ème pays des merveilles aussi tangible qu’il voudrait l’être tant elle occulte par moments la caractérisation de personnages forts. Toutefois, en dépit de son aspect cheap (fonds verts et images de synthèse grossièrement insérés à l’écran), « 8th Wonderland » palie son manque de moyens par un rythme soutenu, un propos politique persistant sans être lénifiant et surtout une réelle ambition aussi bien esthétique que narrative. Film d’infographistes et/ou prestigieuse carte de visite, difficile de ranger The 8th Wonderland dans une case bien définie. Gageons toutefois que ce galop d’essai permettra à ces deux sympathiques réalisateurs de se faire une place, -aussi petite soit elle- dans la grande galaxie ciné. Que la Force soit avec vous messieurs ! Ilan Ferry

Enter the Void ne ressemble véritablement à rien de connu. On peut certes établir des connexions avec 2001 auquel le film fait parfois référence, avec « Blueberry » même pour son ambiance chamanique mais pourquoi pas aussi avec la série « Il était une fois la vie », ici trashement mise en lumière non sans une certaine candeur. On pourra reprocher certaines longueurs ou le jeu pas toujours juste de la belle Paz de la Huerta. Toutefois, ce voyage initiatique peut tout être d’une fluidité exemplaire pour le spectateur qui se laisse vraiment prendre au jeu. Nul doute qu’une fois de plus, Noé trouvera de fervents défenseurs et d’acharnés détracteurs, mais que vous ayez ou non aimé Seul contre tous et Irréversible (ou le reste moins médiatisé de sa sulfureuse filmographie), Enter the Void est un film rare. Si le style est reconnaissable, la douce folie du cinéaste prend ici un tournant plus spirituel qui lui permet de signer son œuvre la plus jusqu’au-boutiste. Mi-charnel, mi-lumière mi-ténèbres, mignon parfois (le rapport à l’enfance innocente), glauque encore, exotique et ésotérique, Enter the void est tout cela et plus à la fois. Nico Paal


/ excellent

/ chef-d’œuvre

© Zelig Films Distribution

/ bon

© 20th Century Fox

/ moyen

© S Metropolitan Filmexport

peut mieux faire

Street dance 3D

Crazy Night

L’enfance du mal

Réalisé par : Max Giwa et Dania Pasquini Avec : Nichola Burley, Ukweli Roach, Richard Winsor… Distributeur : Metropolitan Filmexport Durée : 1h38

Réalisé par : Shawn Levy Avec : Steve Carell, Tina Fey, Mark Wahlberg... Distributeur : 20th Century Fox Durée : 1h28

Réalisé par : Olivier Coussemacq Avec : Anaïs Demoustier, Pascal Greggory, Ludmila Mikaël… Distributeur : Zelig Films Distribution Durée : 1h30

19 mai 2010

12 mai 2010

12 mai 2010

arly fait partie d’un collectif de streetdance, qualifié pour la finale des championnats anglais. Le jour où Jay, son copain et leader du groupe, démissionne, l’adolescente devient responsable des entraînements. Première étape : trouver un lieu de répétition. Elle croise alors la route d’Héléna, une professeur de classique qui lui propose d’utiliser le conservatoire si elle prend sous son aile quelques élèves de la prestigieuse école. Sur le thème inépuisable du «choc des cultures», STREETDANCE 3D est une grande leçon de tolérance. Incroyable, non ? Non. C’est LE sujet favori des films pour adolescents. Inutile de s’attendre à un récit complexe. STREETDANCE est un entrelacement d’histoires d’amour naïves, de cours de vie magistraux et de sous intrigues prônant l’écoute de l’autre. Face à une histoire si simpliste, il aurait été bon que les acteurs jouent alors aussi bien qu’ils dansent. Car au final, c’est uniquement des quelques scènes musicales que STREETDANCE 3D tire son salut, de scènes chorégraphiées avec goût et originalité, efficaces et débordant d’énergie, (auxquelles la 3D n’apporte hélas rien). Mais le film tend quand même à se résumer à un grand clip d’1h40, très joli à regarder mais agaçant à suivre.

astodontes de la comédie US, Steve Carell (40 ans toujours puceau) et Tina Fey (30 rock) unissent leurs forces dans le bien nommé Crazy Night. Pendant familial du célèbre After Hours de Martin Scorsese, le film suit les aventures d’un couple venu croquer la Grosse Pomme new-yorkaise le temps d’une nuit mémorable. Si les gags s’enchainent à un rythme soutenu, c’est surtout le duo Carell/Fey qui fait la grande force de cette comédie rondement menée. Parfaitement crédibles en monsieur et madame tout le monde, les deux acteurs témoignent d’une complicité évidente à l’écran et se renvoient constamment la balle dans un malicieux jeu de «ping pong» comique. A la fois drôles et touchants, ils remportent instantanément l’adhésion auprès d’un public moins intéressé par leurs tribulations que par ce que ces dernières révèleront sur leur couple. Ainsi, contrairement au paresseux Thérapies de Couples, Crazy Night pose un regard très juste sur les affres de la vie maritale perpétuellement menacée par le spectre de la routine. Solidement appuyé par des seconds rôles savoureux, l’ensemble n’en devient que plus réjouissant. En dépit d’une intrigue assez poussive et de raccourcis scénaristiques gênants, le film de Shawn Levy remplit largement son contrat de comédie à la bonne humeur contagieuse.

Emmanuelle Spadacenta

Ilan Ferry

éline, 15 ans, s’enfuit de chez sa famille d’accueil pour squatter la dépendance d’une vieille bâtisse bourgeoise. Ses occupants, Monsieur et Madame Van Eck, vont faire la connaissance de cette jeune fille qui, sous ses airs innocents, cache une tendance exacerbée à la manipulation. Le film repose sur un trio infernal dans lequel Céline tente de se montrer sous son meilleur jour, tandis que Madame comble l’affection d’un enfant qui n’a jamais vu le jour pendant que Monsieur cède aux charmes de sa jeune protégée. Malheureusement, la mayonnaise ne prend pas. On reste dans l’attente d’une révélation justifiant le comportement de. Céline. Pourquoi a t-elle choisi ce couple sans histoire? Et c’est long, très long. Entre mensonges à répétition et révélations tardives peu crédibles, le spectateur se perd dans un imbroglio conformiste. Dommage car le personnage de Monsieur Van Eck aurait mérité un vrai traitement de fond, lui qui exerce la fonction de juge et cède malgré tout aux charmes d’une adolescente. Malheureusement, cette dualité est abordée de manière très superficielle. L’Enfance du Mal laisse donc de marbre et ne relèvera pas le cinéma français de ce postulat désuet qui consiste à nous faire croire que les petits problèmes de bourgeois transcendent toujours le spectateur. Clémence Besset

Critiques

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critiques lola Réalisé par : Brillante Mendoza Avec : Anita Linda, Rustica Carpio, Tanya Gomez... Distributeur : Equation Durée : 1h45

© Equation

5 mai 2010 Manille, deux femmes âgées se trouvent confrontées à un drame commun: Lola Sepa vient de perdre son petit-fils, tué d’un coup de couteau par un voleur de portable; Lola Puring est la grandmère du jeune assassin, en attente du procès. La vie humaine peut-elle se réduire à une valeur matérielle ? Oui, lorsqu’une société en définit le prix par rapport au statut social de la personne. Autant dire que l’existence d’un modeste philippin ne vaut pas tripette. Mais pour une vieille dame sans ressources, le rachat du crime de son petit-fils devenu l’assassin d’un autre lors d’un simple vol de téléphone portable, cela équivaut à toutes les peines et les sacrifices. Deux femmes, deux destins anonymes qui se croisent au carrefour de la tragédie quotidienne de Manille. Deux héroïnes malgré elles d’une réalité sociale que Brillante Mendoza continue

Prince of persia Réalisé par : Mike Newell Avec : Jake Gyllenhaal, Gemma Arterton, Ben Kingsley… Distributeur : Walt Disney Studios Durée : 1h56

© Wild Bunch Distribution

26 mai 2010 etit dernier dans la série des blockbusters, Prince of Persia : les sables du temps est l’adaptation cinématographique du célèbre jeu vidéo. Créé en 1989 et connaissant un succès assez fulgurant, Prince of Persia a marqué les esprits de toute une génération. Mais souvent, une adaptation n’augure rien de bon et rime avec déception. Le film n’échappe pas à la règle, et malgré un budget colossal (dix fois celui de Pirates des Caraïbes !), fait peine à voir avec ses effets spéciaux grossiers, à peine dignes d’un épisode de « V ». L’intrigue fait frémir par son originalité puisqu’un prince rebelle et une mystérieuse princesse s’unissent pour affronter ensemble les forces du mal et protéger une dague antique capable de libérer les Sables du temps… Pourtant, avec Mike Newell (Quatre maria-

Critiques

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de capter sans effluves de sentimentalisme, nicompromission dans la retranscription fictionnelle de la misère de son pays. Comme à son habitude, le cinéaste donne à voir une fenêtre éloignée d’une quelconque imagerie « carte postale » ou d’un manichéisme simplificateur. Car le seul vrai coupable dans Lola c’est finalement l’argent lui-même. Cette précieuse monnaie d’échange qui ouvre et ferme le récit, tel un cercle infernal destiné à se répercuter ailleurs. D’où peut-être cette impression gênante de constater que le cinéma de Mendoza commence déjà à tourner en rond. Ne possédant pas l’émotion de John John, la sensorialité de Serbis, la touche expérimentale de Kinatay (ses trois précédents travaux sortis depuis 2007), Lola n’en est pas moins méritant grâce à des comédiennes criantes de naturel au milieu de quartiers populaires toujours captés dans le vif de l’action. A n’en point douter, le réalisateur possède le ressort pour se démarquer sur la scène internationale, encore faudraitil que celui-ci n’épuise pas toutes ses cartouches au fil d’une cadence de production précipitée. Rien ne sert de courir… disait la fable de La Fontaine. Julien Munoz

ges et un enterrement, Donnie Brasco) aux commandes tous les espoirs étaient permis. Mais la vacuité du scénario et le manque terrible de profondeur des personnages entraînent rapidement un désintérêt total de la part du spectateur. A cela s’ajoutent des erreurs flagrantes de montage, indignes pour une telle production qui à défaut de vouloir s’immiscer dans le cinéma underground intello pourrait au moins offrir un spectacle visuel de bonne facture puisque c’est là sa seule promesse mais on en est loin…Pas de quoi non plus être emporté par un rythme, qui se veut effréné, mais qui, à force de flirter avec une surenchère visuelle constante, finit même par devenir pénible. Sans compter les prestations des acteurs, qui frôlent le risible malgré la présence de Jake Gyllenhaal dont le sourire enjôleur avait largement fait ses preuves dans Brokeback Mountain ou Donnie Darko. Produit par Jerry Bruckheimer et distribué par Disney, Prince of Persia réunissait donc tous les ingrédients d’un bon film pop corn dans l’esprit de la saga Pirates des Caraïbes. Malheureusement, le résultat se montre aussi indigeste que sans saveur. Léonie Renoir


© Universal Pictures

Dossier réalisé par Thierry Wojciak

annes 2010 : à vos marques ! Prêt ? Partez !!!! C’est le 12 mai prochain que la 63ème édition du Festival international du film de Cannes mettra les petits plats dans les grands pour 12 jours plein de cinéma. Présidée par Tim Burton, la compétition qui durera jusqu’au 23 mai s’annonce serrée tant, semble-t-il, aucun film ne se détache vraiment… Et pourtant, en y regardant d’un peu plus près, la rédaction de «Clap !» a tout de même quelques raisons de trépigner, attendant fébrilement le top départ du marathon dans ce vaste Barnum cinématographique.

Cinéfondation et des courts métrages présidés par Atom Egoyan et celui d’Un certain regard par Claire Denis. Deux curiosités sont d’ailleurs à signaler dans cette dernière : le film « Angelica » du centenaire Manoel de Oliveira et la dernière réalisation de Jean-Luc Godard : « Film socialisme » lequel “il s’attend à avoir plein de procès’’. Le sud américain Gaël Garcia Benal sera quant à lui Président de la Camera d’or.. Enfin « The Tree » de Julie Bertucelli avec Charlotte Gainsbourg (Prix d’interprétation l’an passé pour son rôle habité dans Antichrist) viendra clore un festival qui n’aura, à coup sur, pas fini de nous surprendre !

Comme chaque année, l’organisation du Festival est confrontée au même dilemme : comment délivrer une sélection officielle exigeante qui ravira cinéphiles et professionnels tout en intéressant le grand public, alléché aussi par les stars sur tapis rouge ? Dans ce contexte, elle a misé cette année pour la compétition officielle de 18 films, sur de bons vieux briscards qui sans conteste ont leur rond de serviette à Cannes. L’iranien Kiarostami (Palme d’Or 1997 avec « Le goût de la cerise ») viendra ainsi présenter « Copie conforme » tandis que l’anglais Mike Leigh, Palme d’Or avec « Secrets et mensonges » (1996), reviendra sur la Croisette avec « Another year ». Le Russe Nikita Mikhalkov proposera quant à lui « Burnt By the Sun 2 : Exodus », la suite de « Soleil trompeur » qu’il présenta en 1994 et pour lequel il obtint le Grand Prix du Festival. Les habitués seront-ils récompensés cette année ? Ou la surprise viendra du côté des autres grands noms tels que Kitano, Tavernier, Inárritu ou encore Im Sang Soo ? Les sections parallèles verront les jurys de la

‘‘Robin des bois’’, en ouverture... Mais avant les délices de la compétition, le Festival présentera en ouverture et hors compétition le « Robin des Bois » de Ridley Scott, déjà deux fois présent à Cannes avec « Les duellistes » (Prix de la 1ère œuvre en 1977) et « Thelma et Louise » en 1991. Après Errol Flynn, Sean Connery et un Kevin Costner arborant de somptueux brushings, c’est désormais au tour du très physique Russell Crowe de reprendre l’arc et les collants du plus célèbre bandit de Sherwood. Il s’agit ici de la cinquième collaboration entre Crowe et Scott. Leur association a vu naitre des films assez inégaux, allant du meilleur (Gladiator, American Gangster), au moins bon (Raisons d’état) en passant par carrément navrant avec « Une grande année ». « Censé redonner un souffle épique au mythe », Robin des bois s’appuie sur un casting de choc : aux cotés de Russell Crowe en Prince des Voleurs, on retrouvera Cate Blanchett dans la peau de la douce Marianne, entourée de William Hurt, Max Von Sydow, Vanessa

Un festival qui n’aura pas fini de nous surprendre

Dossier

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Redgrave ou encore de la française Lea Seydoux. Basé sur un scénario de Brian Helgeland (« L.A Confidential», «Mystic River»…), le film se veut selon ses initiateurs un « grand spectacle » sur « la naissance d’une légende ».. Les bandes annonces qui circulent déjà laissent augurer le meilleur pour la réappropriation du mythe « Robin Hood » par Ridley Scott et son pote Russell Crowe. Espérons que le résultat sera à la hauteur des attentes… Cannes aura donc tout le loisir de découvrir ce qui s’annonce comme un petit bijou. Un plaisir qui sera partagé en même temps par le grand public, puisque le film sortira dans les salles françaises le 12 mai et le 14 mai dans le monde entier.


Le jury Autour du fantasque Tim Burton, les organisateurs ont sélectionné des jurés de tous bords et de tous horizons avec l’éclectisme comme mot d’ordre. Iran, Grande-Bretagne, Italie, France...le monde entier est condensé ici. Burton va-til réussir à imposer son regard débridé à tout ce petit monde ? C’est en tout cas le pari du cru 2010, espérons que les récompenses suivent cette voie...

Giovanna Mezzogiorno

Tim Burton

Kate Beckinsale

Emmanuel Carrère

Benicio Del Toro

Un palmarès impressionnant, un univers gothique qui capte le grand public comme personne n’a jamais su le faire auparavant. Burton est l’un des cinéastes les plus créatifs de sa génération et a su imposer sa douce folie en deux décennies prolifiques, sombres et passionnantes. Après Alice au pays des merveilles, et les expositions consacrées à lui à New York, un nouveau défi s’offre à lui...

Après avoir fait Beaucoup de bruit pour rien pour Kenneth Branagh en 1993, la belle Kate irradie l’écran sept ans plus tard dans Pearl Harbor de Michael Bay. Devenue la nouvelle femme fatale d’Hollywood, elle jongle entre les genres, de la comédie romantique (Un amour à New-York) au thriller (Motel) avant de jouer les vampires de choc et de charme dans la saga Underworld.

Ancien critique de cinéma chez Positif et Télérama, Emmanuel Carrère a plus d’une corde à son arc. Ecrivain et scénariste (on lui doit entre autres le scénario de L’adversaire de Nicole Garcia), il se tourne vers la réalisation dès 2003 avec le documentaire Retour à Kotelnitch et surtout l’inquiétant La moustache en 2004. Il vient de signer la réalisation de D’autres vies que la mienne réalisé par Philippe Lioret.

Loup-garou, leader de la révolution, flic pourri… Benicio Del Toro a multiplié les rôles divers et variés. Flegmatique et mystérieux, il est l’un des rares acteurs a avoir su faire le grand écart entre cinéma indépendant et hollywoodien. Habitué de la Croisette, il y aura connu la consécration grâce au diptyque Che qui lui a valu le prix d’interprétation en 2008.

Révélée dans Juste un Baiser de Gabriele Muccino, la jolie italienne entame par la suite une carrière internationale qui la mènera en France et aux Etats-Unis. De retour en Italie elle incarna la femme cachée de Mussolini dans l’excellent Vincere puis les terroristes d’extrême gauche dans le récent La primea linea.

Victor Erice

Shekhar Kapur

Alberto Barbera

Alexandre Desplat

Jafar Panahi

Rare mais fascinant ? Victor Erice n’aura réalisé que quatre films en l’espace de cinquante ans. Son premier fait d’arme, l’esprit de la ruche, a marqué les esprits en 1973. Vingt ans et un film plus tard (Le Sud), le réalisateur fait sa 1ère expérience cannoise avec son 3ème long métrage, Le songe de la lumière en 1992.

Figure emblématique de Bollywood, Shekhar Kapur obtient une reconnaissance au niveau international avec Elisabeth en 1998. Quatre ans plus tard il change de registre avec Frères du désert dans lequel il dirige Kate Hudson et Heath Ledger. Il a récemment réalisé un segment du film à sketchs New York I love you.

Directeur du Musée National du Cinéma depuis 2004, Alberto Barbera a commencé sa carrière comme critique de cinéma. Durant la majeure partie des années 90, il dirige le Festival international du jeune cinéma de Turin avant d’être nommé à la tête du Festival de Venise.

Prodige de la musique, Alexandre Desplat a composé ses premières bandes originales à l’âge de trente ans. Fidèle collaborateur de Jacques Audiard il mène une carrière internationale et a signé les musiques de films aussi connus que l’Etrange Histoire de Benjamin Button, The Ghost Writer ou encore Un prophète. Il travaille actuellement à la musique de Tree of life de Terence Malick.

Jugé dangereux par le pouvoir en place, le réalisateur iranien Jafar Panahi est emprisonné depuis mars 2010. Avant cela, il aura signé quelques belles œuvres, dont le brûlot Hors Jeu en 2006, réflexion critique sur la condition de la femme en Iran. Une nomination en tant que jury symbolique puisque le cinéaste est toujours emprisonné.

Dossier

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les films

cannes 2010

A mi-chemin entre cinéma d’auteur et films populaires -Robin Hood en ouverture en est la parfaite illustration- la 63ème sélection promet une fois encore polémiques et découvertes fulgurantes. Pour mieux vous y retrouver, nous vous proposons un large panel commenté de ce qu’on peut voir cette année sur la Croisette :

Fair Game

de Doug Liman (Etats-Unis)

Un ex ambassadeur et sa femme mettent à jour les malversations de l’administration Bush. Seul film américain de la compétition, Fair Game réunit Sean Penn et Naomi Watts dans ce qui s’annonce comme un thriller politique dans la lignée du récent Green Zone de Paul Greengrass.

Another Year de Mike Leigh (Grande Bretagne) Coutumier du festival qui lui décerna un prix de la mise en scène pour Naked en 1992 ainsi qu’une palme d’or quatre ans plus tard avec Secrets et Mensonges, Mike Leigh n’a rien voulu dévoiler sur son nouveau film. Une aura de mystère planerait-elle sur la Croisette cette année ?

Biutiful de Alejandro González Inárritu (Mexique) Un homme jongle entre un quotidien difficile et ses enfants qu’il est déterminé à protéger. Spécialiste du film choral, le réalisateur des déchirants 21 grammes et Babel, revient avec ce projet qu’on espère aussi électrisant que son 1er film, Amours chiennes.

Des hommes et des dieux

poetry

de Xavier Beauvois (France) Au Maghreb dans les années 90, le massacre de travailleurs étrangers menace les vies de huit moines chrétiens français. Attendu au tournant, le nouveau film de Xavier Beauvois (Le petit lieutenant) s’inspire librement de la vie des Moines Cisterciens de Tibhirine en Algérie de 1993 jusqu’à leur enlèvement en 1996.

de Lee Chang Dong (Corée du Sud) Mija est une femme excentrique. Le hasard l’amène à suivre des cours de poésie et, pour la première fois dans sa vie, à écrire un poème. En 2003 à la Quinzaine, avec Oasis; en 2007 en compétition officielle pour Secret Sunshine qui valut à son hérïne un prix d’interprétation. Lee Chang Dong va-t-il à nouveau éblouïr la Croisette et être consacré pour son 5ème film ?

La Princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier (France) La romance entre le Duc de Guise et Mademoiselle de Mézières, contrainte d’épouser le Prince de Montpensier. Vingt ans après Daddy Nostalgie, Tavernier revient en compétition officielle avec ce drame romantique adapté d’une nouvelle de Madame de Lafayette. Un retour gagnant ?

You will meet a dark stranger de Woody Allen (Etats-Unis) Les démêlés sentimentaux d’une famille en plein cœur de Londres. Deux ans après le sulfureux Vicky Cristina Barcelona, Woody Allen revient à Cannes toujours hors compétition. Pour l’occasion le cinéaste s’est entouré d’un casting prestigieux : Naomi Watts, Anthony Hopkins et Antonio Banderas. Dossier

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Tamara Drewe de Stephen Frears (Grande Bretagne) Une superbe jeune femme revient dans son village natal et déchaîne les passions. Ancien président du Jury en 2007, Frears revient avec cette adaptation d’un roman graphique de Posy Simmonds. Dans le rôle titre on retrouve la sublime Gemma Atterton à l’affiche du Choc des Titans et prochainement Prince of Persia.


Hors la loi de Rachid Bouchareb (France) Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, plusieurs vétérans algériens se battent pour l’indépendance de l’Algérie. Suite du célèbre Indigènes, Hors la loi réunit de nouveau Jamel Debbouze, Roschdy Zem et Sami Bouajila revisite une page sombre et trop méconnue de l’Histoire de France.

Copie Conforme de Abbas Kiarostami (Italie, France) Un écrivain anglais et une jeune galeriste française partent dans un petit village près de Florence. Mais dans ce monde de faux, comment distinguer l’original de la copie, la réalité de la fiction ? Pour son nouveau film Kiarostami a décidé d’offrir au chanteur d’Opéra William Shimell son 1er grand rôle au cinéma.

soleil trompeur 2 de Nikita Mikhalkov (Russie) Ancien héros de la révolution Bolchevique, le colonel Kotov s’évade du Goulag où il était emprisonné et découvre une Russie en pleine déroute. Mikhalkov revient à Cannes avec cette suite de Soleil Trompeur qui lui avait valu le Grand Prix du Jury en 1994.

Carlos d’Olivier Assayas (France) La vie du célèbre terroriste Carlos. Fastueux biopic d’une durée de cinq heures et demie Carlos aura été le centre d’un bon nombre d’imbroglios. Après un suspense insoutenable, le téléfilm (car produit par Canal + pour une diffusion initiale sur son antenne) sera bien de la partie mais hors compétition.

Tournée de Mathieu Amalric (France) Un ancien producteur de spectacles repart en tournée avec une troupe de jolies danseuses issues du New Burlesque. Pour son 4ème long métrage, le comédien Mathieu Amalric a opté pour l’authenticité pure en engageant de vraies danseuses de burlesques américaines. Autant dire qu’on attend le résultat avec impatience !

Wall Street 2 : L’argent ne dort jamais de Oliver Stone (Etats-Unis)

A peine sorti de prison, Gordon Gekko est bien décidé à reprendre sa place dans le monde des affaires. Plus de vingt ans après le cultissime Wall Street, Oliver Stone et Michael Douglas rempilent pour cette suite pleine de promesses avec Shia LaBeouf en renfort... Qui a dit que Cannes était morose ?

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© Paramount Pictures France

critiques

Iron man 2 Réalisé par : Jon Favreau Avec : Robert Downey Jr., Don Cheadle, Scarlett Johansson… Distributeur : Paramount Pictures France Durée : 1h57

28 avril 2010

e monde sait désormais que l’inventeur milliardaire Tony Stark et le superhéros Iron Man ne font qu’un. Malgré la pression du gouvernement, de la presse et du public pour qu’il partage sa technologie avec l’armée, Tony n’est pas disposé à divulguer les secrets de son armure, redoutant que l’information atterrisse dans de mauvaises mains. Avec Pepper Potts et James «Rhodey» Rhodes à ses côtés, Tony va forger de nouvelles alliances et affronter de nouvelles forces toutes-puissantes... Les bandes annonces tonitruantes, les présences de Mickey Rourke et de Scarlett Johannson, l’apparition d’une seconde armure : tout laissait présager une suite supérieure au premier opus. Et bonne nouvelle : le défi est réussi. Les nouvelles aventures de Tony Stark font presque passer Iron Man premier du nom pour un brouillon. Le caractère déluré et mégalo de Robert Downey Jr est ici encore plus poussé, il boit, se bat avec son meilleur ami, insulte les autorités. On le sent capable de tout, comme un Dieu en avance sur son temps grâce à son génie scientifique. Face à lui, Sam Rockwell et surtout Mickey Rourke (de nouveau tendance depuis The Wrestler) en vilain bodybuildé qui n’a peur de rien et déteste par-dessus tout Tony Stark. Un gentil, un méchant, une beauté fatale, des explosions…du classique en somme. Pourtant Iron Man 2 se sort de son absence

d’originalité grâce à la perfection de sa réalisation. Lors des scènes de combat, la sensation de vitesse est parfois vertigineuse, et la lourdeur de l’armure ne semble pas faire obstacle aux pirouettes les plus folles. Le film de super héros existe aussi et surtout pour faire rêver, Jon Favreau l’a bien compris : le rêve du petit garçon qui vole dans une armure indestructible est ici réalité et la propension du film à nous propulser dans

La sensation de vitesse est vertigineuse les airs dès qu’il le peut rentre bien dans cette ligne de conduite. La qualité de la mise en scène vient de la représentation de cette omnipotence d’Iron Man, aussi rapide que Superman et aussi puissant que Hulk dans des séquences d’une fluidité incroyable. Le scénario est certes assez simple et on sent dès le départ que le climax sera le résultat d’un long crescendo vers la confrontation ultime. Mais pour autant la tension ne retombe jamais notamment grâce aux multiples sous-intrigues, qui participent à la richesse du récit : la naissance des vengeurs, le passé de Stark, la menace qu’une telle « arme » puisse représenter, son histoire d’amour avec la belle Gwyneth… Iron Man parvient à devenir une franchise « super héros » plus assumée que les autres, plus débridée aussi Critiques

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grâce à l’humour permanent qui désamorce le premier degré. Avouons que le charisme et l’aisance avec laquelle Robert Downey Jr s’est fondu dans son rôle impressionne et qu’il hisse « son » Iron Man 2 (c’est d’ailleurs lui qui a suggéré le scénariste de cette suite, Justin Theroux) vers des sommets d’Entertainment pur et dur où le champagne côtoie les paillettes sur fond d’AC/DC et de jolies pin ups. Rock n’roll ! Thomas Loisel


interview

© Paramount Pictures

Quel genre d’acteur est Mickey Rourke ? Avezvous apprécié de pouvoir jouer avec lui ? Comme beaucoup, j’ai grandi avec lui et il y a toujours eu cette espèce de perception mystique de Mickey. Je pense qu’il a du porter ce poids pendant toutes ces années, mais ça n’a rien enlevé à sa personnalité. Ceci étant dit, ma manière d’aborder le cinéma a évolué. Quand je jouais très peu ou pas du tout, j’avais toute une phase de préparation… maintenant, j’arrive sur le tournage un café à la main, et je gère ma propre préparation pour ne pas avoir à y associer les 75 autres personnes qui sont sur le plateau. Mickey, lui, est resté tel qu’il était, que ce soit lors d’une scène chargée d’émotion ou autre, il a besoin de se mettre en condition, d’entrer dans le personnage.Je l’adore pour ça.

entretien avec robert downey jr. Resté en terre US pour cause de volcans islandais, Robert Downey Jr. s’est contenté de promouvoir de loin la sortie d’Iron Man 2 via une visioconférence très privée. Clap y était ! uelles sont les différences entre Sherlock Holmes et Tony Stark ? Mon dieu, je crois qu’ils n’ont pas un seul point commun ! Sauf peut être le fait qu’au bout du compte, ils puisent leurs superpouvoirs respectifs dans leur intelligence : parce qu’au fond, Tony sauve sa peau grâce à ses connaissances technologiques. Considérant le succès du premier film, était-il plus facile ou plus difficile de tourner cette suite ? C’est marrant, maintenant j’y pense comme à un jeu d’enfants mais en réalité, c’était très dur. On a beaucoup travaillé le scénario pour trouver ce qu’on allait y aborder. J’aime penser à ce qu’attendent les spectateurs, et en ce sens je mets la barre assez haut. Nous voulions éviter tous les écueils des suites et donner à cette histoire une deuxième partie cohérente. En fait, on pourrait probablement faire un semestre entier de cours dans une école de cinéma sur le processus de fabrication d’Iron Man 2 ! Mais pour répondre à votre question (oui, j’aime le faire de temps en temps), c’était beaucoup plus difficile que le premier. Et je dis ça avec un grand sourire ! Qu’appréciez-vous chez Tony Stark ? Quels sont vos points communs avec lui ? J’aime le fait qu’il se considère chanceux d’être dans la position qui est la sienne. Du coup, il est presque narcissique en toute conscience, parce qu’il a tout ce pouvoir, cette influence, cette célébrité et cette fortune, et qu’il essaie d’en être digne. Quant à ce qui nous différencie, c’est certainement le fait que je ne doive pas lutter chaque jour avec l’idée que mon réacteur nucléaire va peut-être exploser ou disparaître ! Ce que je trouve intéressant, c’est qu’il est difficile

d’avoir beaucoup d’empathie pour ce type, alors il faut à tout prix s’assurer qu’il ne révèle à personne cette horrible lutte intérieure qui le hante. J’adore les films où le personnage principal a un secret qu’il ne partage qu’avec les spectateurs. C’est une manière de leur montrer les choses nobles qu’il fait en secret, qu’eux-mêmes ne parviendraient peut-être pas à faire. Pour le premier Iron Man, vous décriviez le personnage de Tony comme étant une représentation de tout ce qui n’allait pas en Amérique à cette époque. Pensezvous qu’il soit devenu un homme meilleur maintenant ? C’était plus ou moins l’idée de départ. Après le premier Iron Man, on s’est dit qu’il fallait tendre vers la progression naturelle du personnage. C’est une chose de dire que vous représentez des valeurs, c’en est une autre de réellement vivre selon ces valeurs. Dans le premier, on voyait cet excès de force militaire et cette suffisance, puis il était humilié par sa captivité et devait se reconstruire. Et tout cela, ce sont les bases de n’importe quelle métaphore ou mythe quand on raconte une histoire. Mais dans le deuxième, on voit qu’il essaie de laisser une trace. Il est torturé par son passé et ne se sent pas capable de continuer de manière positive. L’un des mérites d’ Iron Man 2, c’est bien l’évolution personnelle du personnage. On aurait pu mettre plus de méchants, plus d’explosions, sans vraiment s’attarder sur la vie de Tony. Mais cet Iron Man porte sur son père, sur ce don que son père lui a légué sans qu’il n’en soit conscient. Il y a un tas de choses intéressantes à étudier dans les relations entre les parents et leurs enfants car ce sont des relations très riches. Interview

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Vous êtes celui qui a recommandé Justin Theroux auprès de Jon Favreau pour qu’il s’occupe du scénario. Pourquoi lui ? A cause de Tonnerre sous les tropiques, qui a été un film compliqué à mettre en place, et aussi parce que j’aime bien ce type. Vous ne le savez peut-être pas mais c’est un homme aux multiples talents : il est acteur, scénariste, réalisateur, graphiste..il parle même chinois! C’est vraiment quelqu’un de bien et ca peut paraitre égoïste mais j’aime être à ses côtés. Ah oui j’oubliais… c’est un excellent scénariste ! Est-vous d’accord pour dire que la tenue d’Ivan Vanko (Mickey Rourke) semble inspirée par les sabres lasers de Star Wars ? C’est intéressant que vous disiez cela, car à un moment pendant la création du film, on s’est dit, « tiens, on ne serait pas influencés par nos propres expériences cinématographiques ? » Il n’y a personne aujourd’hui qui puisse dire qu’il n’a pas été influencé par ses propres références. Mais ce n’était pas une référence directe, c’est comme ça que le personnage est décrit dans les comics originaux. Avez-vous réellement tourné en France pour la séquence du Grand Prix de Monaco ? Voilà comment ça c’est passé : je suis allé à Monaco et on m’a dit, « tu ne pourras jamais tourner ici, ils ne laissent personne le faire ». Finalement ils nous ont laissé filmer quelques plaques d’immatriculation, mais c’est tout. Je suis aussi déçu car je voulais faire une projection du film là-bas pour le Prince. Elle n’aura finalement pas lieu. Je ne suis pas en train de dire que mon été est fichu… c’est juste que j’aurais vraiment aimé y aller ! Avez-vous été impressionné par Scarlett Johansson ? Oui. Il y a deux Scarlett Johansson. Il y a celle qui vient pour les tests de caméra, qui porte ce costume en cuir terrible de la veuve noire et vous êtes là, « oh mon dieu, elle est sexy à rendre fou ». Et ensuite il y a la Scarlett Johansson qui comprend vraiment le script et l’histoire, et j’ai passé d’aussi bons moments à jouer avec elle qu’avec Gwyneth. Propos recueillis par Julien Munoz Traduit de l’anglais par Marie Desgré


© StuioCanal

selection tv

nurse jackie

Tous les jeudis 22h10 sur Canal +

n an après la fin d’ « Urgences », que reste-t-il du genre médical ? A côté des succès tels que le soap « Grey’s Anatomy » et le procedural « Dr House », les networks américaines enchaînent les séries médicales spectaculaires et high-tech, aux vies plus ou moins courtes, comme « Trauma », « Three Rivers » ou « Miami Medical ». Et puis, il y a « Nurse Jackie », créée en 2009 par Liz Brixius, Evan Dunsky et Linda Wallen, pour la chaîne câblée Showtime. La série, qui répond au genre de la dramédie dans un format de trente minutes, suit le quotidien d’une infirmière dans un hôpital de New York. Nurse Jackie est une Carol Hathaway à l’ère du « Dr House » et de « Dexter ». A l’image de la première séquence du pilote. Les sons des sirènes d’ambulance, d’une réanimation qui tourne à un électrocardiogramme plat et la présence d’une femme vêtue d’une tenue d’infirmière, allongée sur le sol, les yeux ouverts, un boite de médoc à la main, nous laisse croire au suicide d’une autre infirmière. La voix- off (procédé narratif « à la mode ») parle au spectateur de bonnes actions , de mauvaises actions et du mal de dos des infirmières. On comprend alors que Nurse Jackie n’est pas une suicidée mais une droguée. Vicodine et autre percocet l’aident à supporter la frénésie de son quotidien professionnel –

entre patients, direction et médecin incompétant. A l’hôpital, son amant n’est autre que le « gardien » de la pharmacie (Eddie interprété par Paul Schulze). Et oui, à quoi peut servir un homme, si ce n’est à s’envoyer en l’air tous les jours à midi et à vous fournir votre dose de vicodine ? Jackie Peyton, incarnée par l’ex-Soprano, Edie Falco, se range aux côtés des person-

Drôle et émouvante, «nurse jackie» est un défouloir pour la profession nages borderlines et politiquement incorrects de plus en plus présents sur le petit écran. Car Jackie n’est pas une gentille, elle choisit où placer sa compassion. On la voit ainsi jeter dans les toilettes l’oreille d’un patient qui ne lui revient pas. Mais la provocation passée, le personnage se révèle plus complexe. Son addiction et le fait qu’elle sniffe sur les lieux de son travail ne sont pas la seule part d’ombre de Jackie Peyton. Une fois son service terminé, celle-ci rentre chez elle et retrouve Kevin, son époux (Dominic Fumusa) et leurs deux filles. Une vie de famille, d’épouse et de Sélection TV

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mère inquiète, que le reste de l’hôpital – à l’exception d’Eleonor, sa meilleure amie (Eve Best) – ignore. Une double vie mais pas tout à fait. Le personnage prend soin de cloisonner les différents visages, statuts, qui la composent (femme, infirmière, amie, addicte, amante, épouse, mère, etc.). On pourrait ainsi la rapprocher du personnage aux multiples personnalités incarné par Toni Collette dans « United States of Tara ». Il y a dans la série assez peu de personnages réguliers mais chacun vient mettre en avant une partie de la personnalité de l’héroïne et appliquer le principe des vases communicants (les secrets sont-ils fait pour être découverts ?). Gloria Akalitus (Anna Deavere Smith) est l’autorité qu’elle déteste ; Dr Coop (Peter Facinelli), le médecin beau gosse incompétant ; Zoey (l’hilarante Merritt Wever), la jeune infirmière gentille, qui cherche à s’intégrer ; Mo-Mo (Haaz Sleiman), le copain gay ; et Grace (Ruby Jerins), sa fille au désordre psychologique. Des personnages secondaires certes, mais suffisamment bien écrit et bien interprétés pour que l’on s’y attache. Souvent drôle et émouvante, « Nurse Jackie » est un défouloir pour une profession souvent mal considérée et livre un portrait de femme moderne – écrit par des femmes. Claire Varin


© Twentieth Century Fox

blu-ray

avatar

Editeur : Twentieth Century Fox Film 5/5 Image 5/5 Son 5/5 Bonus 0/5

21 avril 2010

epuis le 21 avril, un “petit” film bouscule la galaxie Blu-Ray. Son nom ? Avatar. Son objectif ? Offrir aux possesseurs de platines Blu-ray un voyage visuel presque aussi saisissant qu’au cinéma… la 3D en moins ! En attendant une édition quatre disques remplie de bonus (scènes coupées, making of…) Avatar arrive dans une 1ère monture Blu-Ray vierge de tous suppléments mais ayant l’avantage d’optimiser au mieux les performances du support. Attention les yeux ! Pandora plus vraie que nature A peine le film commencé, Pandora se révèle de nouveau sous nos yeux ébahis via un transfert absolument somptueux et jamais vu dans le petit monde de la HD. Tout y est absolument parfait : des couleurs riches et aveuglantes à la profondeur de champ d’une incroyable densité en passant par le piqué d’une précision à tomber par terre. Car si la 3D est absente, l’effet d’immersion est toujours là grâce à une impressionnante gestion de l’environnement. C’est bien simple on a encore jamais vu master aussi majestueux. Alors que nous étions en droit de penser qu’Avatar perdrait forcément de sa superbe en vidéo, cette édition Blu-Ray est là pour nous décocher un uppercut en pleine face. Plus qu’une claque, l’image d’Avatar provoque une réaction proche de celle du loup de Tex Avery : la mâchoire par terre et la langue totalement déroulée, on bave littéralement devant tant de splendeur !

« Bonsoir c’est votre voisin du dessus vous pouvez baisser le son s’il vous plait ? » Les autres points très forts d’Avatar sont ses mixs sonores. Ainsi, la piste anglaise DTS-HD Master Audio offre un impressionnant débit sonore prompte à déclencher une haine farouche chez vos voisins ! Précise, ample et d’une puissance incroyable, elle assure un spectacle audio tout bonnement ébouriffant. Véritable feu d’artifice sonore elle sollicite brillamment chaque enceinte et renforce d’autant plus l’impression d’immersion déjà bien assurée par l’image. Le caisson de basse est lui mis dans tous ses états et menace d’imploser à chaque seconde ! Comme pour le rendu vidéo tout y est optimisé à l’extrême. Plus qu’une bande démo, un MUST en matière de Home Cinema. A coté, la piste française DTS se défend aussi très bien et réserve

Blu-Ray

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quelques beaux moments de performances acoustiques. Du gros son à écouter de préférence avant la tombée de la nuit et le JT de 20h à moins bien entendu que vous ayez un petit coté anarchiste dans l’âme ! Et le DVD ca donne quoi ? D’aucuns diront qu’en SD Avatar rend beaucoup moins bien qu’en HD ce qui est en soi une bonne nouvelle pour les possesseurs de platines blu-ray mais une moins bonne pour les réfractaires à la Haute Définition. Que ces derniers ne crient cependant pas à l’hérésie, puisque le film de Cameron se pare d’un beau master à la hauteur de sa démesure visuelle. Attention toutefois à ne pas jouer au petit jeu du comparatif, les allergiques au Blu-Ray étant fortement susceptibles de passer du coté bleu de la Force ! Ilan Ferry


dvd

rec 2 Réalisé par : Jaume Balagueró, Paco Plaza Avec : Manuela Velasco, Óscar Sánchez Zafra, Ariel Casas... Editeur : Wild Side Video

Max et les Maximonstres

25 mai 2010

Réalisé par : Spike Jonze Avec : Charlotte Gainsbourg, Max Records, Catherine Keener… Editeur : Warner Home Video

Films : 4 / 5 DVD : 4 / 5

uite directe du génial REC, REC 2 prend le contre-pied total de son prédécesseur via une approche 100% action et directement inspirée de l’univers du jeu vidéo. Vues subjectives, attaques surprises et progression linéaire dans les divers étages de l’appartement comme autant de niveaux de jeux… le film du duo infernal Plaza/Balaguero ne lésine pas sur les moyens pour titiller le gamer qui sommeille en chacun de nous. En invitant le spectateur à participer à ce shoot’em up géant, ce 2ème opus appelle à une immersion immédiate et réévalue de facto notre stade d’implication dans l’action. Plus qu’un film… une expérience ! Le DVD gère particulièrement bien les nombreux mouvements de caméra et les différents types d’images émaillant cet éprouvant voyage au bout de l’horreur. Les amateurs de gros sons seront aux anges via deux pistes DTS (française et espagnole) diablement efficaces. Enfin,

5 mai 2010 La jolie fable enfantine de Spike Jonze se refait une santé en DVD & Blu-Ray. Au programme : de courts modules promotionnels et un court métrage inédit inspiré de l’œuvre de Maurice Sendak, auteur du livre original Max et les Maximonstres. Film : 4/5 DVD : 4/5

Lesderniers joursdumonde concernant les bonus, on s’attardera plus particulièrement sur l’excellent making of. d’une durée de presque deux heures. Généreux et passionnés, les deux réalisateurs ne lésinent pas sur les détails techniques et les anecdotes pour nous plonger dans les dédales d’un tournage pas comme les autres. Une véritable leçon de mise en scène qui vaut à elle seule l’achat de cette très belle édition double DVD. Ilan Ferry

@ Wild Side Video

lus de trois ans après sa sortie, Borat aime toujours autant le sexe, rouler des pelles à sa frangine et kidnapper Pamela Anderson dans un sac nuptial. Sacha Baron Cohen atteignait là la quintessence de son humour littéralement malade et politiquement incorrect. Un peu comme si Les Lettres persanes de Montesquieu rencontrait la trash TV à la Jackass. Borat demeure décidément ce pain de C4 comique dévastateur par sa puissance. Aujourd’hui encore, les douleurs abdominales à force de rire ne demandent qu’à ressurgir devant tant d’horreurs proférées. Car cette avalanche de grossièreté n’est jamais gratuite : elle agit comme un excavateur de l’ignorance haineuse tapie sous un vernis social facilement friable pour 15 minutes de célébrité. L’homme est décidément un con pour l’homme.

borat Réalisé par : Larry Charles Avec : Sacha Baron Cohen, Ken Davitian... Editeur : FPE

5 mai 2010

Avec sa ressortie en Blu-ray, Borat gagne légèrement en précision audiovisuelle. On retrouvera les mêmes bonus parus sur le DVD, dont 25 minutes de scènes coupées particulièrement gratinées et l’hilarant bonus caché pastichant l’antisémitisme le plus bas de plafond. Du second degré, Borat en a à revendre, on ne va pas s’en plaindre ! Julien Foussereau

Film : 4.5 / 5 DVD : 3.5 / 5

DVD

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Réalisé par : Jean-Marie Larrieu, Arnaud Larrieu Avec : Mathieu Amalric, Catherine Frot, Karin Viard…

26 mai 2010 Sorti en août dernier, le dernier film des frères Larrieu se sera fait désirer en DVD. Une injustice désormais réparée avec cette édition vierge de tous bonus mais techniquement très convaincante. Ed. Wild Side Video Film : 3/5 DVD : 3.5/5

Une vie toute neuve Réalisé par : Ounie Lecomte Avec : im Saeron, Park Doyeon, Park Myeong-Shin… Editeur : Diaphana Vidéo

20 mai 2010 Déchirante chronique sur l’enfance abandonnée, Une vie toute neuve arrive en DVD. A l’image du film, le disque joue la carte de l’épure avec comme seul bonus une précieuse interview de la cinéaste. Film : 3.5/5 DVD : 2.5/5

Collision Avec : Douglas Henshall, Claire Rushbrook, Paul McGann… Editeur : Metropolitan Filmexport

18 mai 2010 Adapté du célèbre film éponyme de Paul Haggis, cette série suit les destins croisés d’un groupe de personnes au sein d’une Amérique en pleine implosion. Outre les 13 épisodes de cette 1ère saison vous y découvrirez un documentaire et une fin alternative. Films : 3.5/5 DVD : 3/5

Le Général Réalisé par : John Boorman Avec : Brendan Gleeson, Jon Voight… Editeur : Bac Vidéo

4 mai 2010 Bac Vidéo réédite le dernier film marquant de l’auteur de Délivrance et Excalibur. Ce portrait de Martin Cahill, braqueur à l’intelligence retorse, sorte de Robin des Bois irlandais un peu filou, est magnifié par un beau noir et blanc et la prestation exceptionnelle de Brendan Gleeson. Film : 4/5 DVD : 3/5


critiques dvd Vincere Réalisé par : Marco Bellochio Avec : Giovanna Mezzogiorno, Filippo Timi… Editeur : MK2

20 mai 2010 Film : 5/5 DVD : 4/5

@ Wild Side Video

njustement revenu bredouille de Cannes, Vincere est pourtant un des meilleurs films de la sélection 2009. C’est également le témoin de la grande forme cinématographique de Marco Bellochio, 70 ans au compteur et dernier géant italien d’une production nationale sinistrée. Le cinéaste a signé nombre de grandes oeuvres : Le saut dans le vide, Le sourire de ma mère ou encore récemment Buongiorno, notte... Vincere revêt les atours du biopic tragico-académique d’Ida Dasler, épouse cachée du Mussolini avec qui elle aura un fils, pour raconter tout autre chose :

la relation passionnelle du peuple italien avec le chaos dissimulé derrière le fascisme. Grâce à sa mise en scène discrète et magistrale, Bellochio signe une charge irriguée par une poésie incroyable, un opéra tour-à-tour sensuel puis furieux. Avec Vincere, « Il Maestro » a moins réalisé un film historique qu’une fable sur l’appétit de l’Homme pour sa propre destruction. On ne peut rester insensible à sa puissance et sa maîtrise, qui renouent sans conteste avec le grand cinéma italien... Peu de suppléments sur ce DVD, mais rien à jeter pour autant : l’introduction signée par Jacques Mendelbaum, critique au Monde, est remarquable et le documentaire d’une heure sur Ida Dasler s’avère on ne peut plus instructif. Vous l’aurez compris, cette édition est tout simplement incontournable. Julien Foussereau


jeux video critiques critiques Super Street Fighter IV

cors aussi vivants que rigolos (mention spéciale aux hippopotames intrusifs en Afrique).. Dans le même temps, il n’oublie pas l’héritage de ses ancêtres, sa maniabilité immédiate quoique très technique à base de pouvoirs spéciaux et de combos. Tout cet art de la synthèse se voit, au fond, concentré dans le design général des personnages à base de volumes infographiques lissés, conférant une patine très manga. Qu’apporte alors ce Super Street Fighter IV ? Le déblocage d’emblée des personnages pour commencer, plus dix supplémentaires. On assiste donc au retour de figures emblématiques comme le jamaïcain Deejay ou Guy et Cody de sans oublier deux fighters inédits : Juri, sudcoréenne au taekwondo redoutable et Hakan, impressionnant viandard turc. Les modes en équipe et en ligne ont été sensiblement améliorés. Sachant que le mode arcade en niveau moyen est déjà d’une difficulté quasi surréaliste, il va sans dire que la durée de vie du jeu semble inaltérable. Bien sûr, on pourra toujours reprocher le côté un peu misérable des cinématiques d’intro et conclusions du mode arcade. Mais cela n’est qu’accessoire car, dans Street Fighter, le chemin emprunté en direction du K.O. importe plus que sa finalité. Surtout à un prix aussi dérisoire. Julien Foussereau

Réalisé par : Richard Kelly Avec : Cameron Diaz, James Marsden, Frank Langella… Editeur : Wild Side Vidéo

03 mar 2010

@ Wild Side Video

lors que le beat’em-all 3D à la Tekken s’est largement imposé au cours de la dernière décennie, Capcom a pris le pari un peu fou de lancer Street Fighter IV, nouvelle mouture de la matrice du genre. Pas si fou, une fois que l’on a réalisé que les accros du mythique SF2, ceux-là même qui ont claqué leur argent de poche dans les bornes d’arcade et se sont ensuite esquintés les pouces sur les boutons rugueux d’un pad de console 16 bits, sont désormais adultes… mais pas moins gamers. Toute la beauté de ce SF4 réside dans les ponts qu’il construit entre les anciennes et nouvelles générations d’amateurs de pugilats vidéoludiques. Ainsi, SF4 se révèle attrayant par son usage intelligent de la modélisation 3D appliqué aux combattants et aux dé-

Alan Wake

Iron Man 2

Editeur : Microsoft Plates formes : XBox 360

Editeur : Sega Plates formes : PS3, XBox 360, Wii...

14 mai 2010

30 avril 2010

S’inspirant des séries TV avec sa structure narrative brillante et son ambiance fouillée, Alan Wake vous plonge dans la psyché torturée d’un écrivain pas comme les autres. Développé par les créateurs de Max Payne 1 et 2, le jeu alterne les phases d’explorations, de tirs et de courses poursuites, à un rythme effréné.

Splinter Cell : Conviction

Editeur : Ubisoft Plates formes : PS3, XBox 360, PC

15 avril 2010

Prolongez l’aventure du film avec cette nouvelle histoire inédite spécialement écrite par Matt Fraction le célèbre auteur des comics Iron Man. Endossez l’armure d’Iron Man ou War Machine et affrontez des ennemis gigantesques dans cette aventure inédite et bourrée d’action !

Sam Fisher est de retour et il n’est pas content ! Bien décidé à élucider le meurtre de sa fille, le mythique agent secret est prêt à tout pour punir le(s) assassin(s), quitte à se retourner contre ses anciens employeurs. Action et infiltrations sont au programme de ce nouvel opus riche en rebondissements.

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jeux Edité par Clapmag 53 bd du montparnasse 75006 Paris RCS 519413512 Directeur général Romain Dubois Rédacteur en chef Ilan Ferry

1/ A quel film appartient cette image ?

RENONCERA

GRATTAIT

CUPIDITÉ

HARICOTS

Impression Mordacq

EPARPILLA

BOLLARDS

APPAREIL PARESSEUX

Graphisme Jeremie Douchet

COUCOU

POIDS

CROCHET

TRAVAUX DE COUTURE

Chef de publicité Ludovic Oechsli 09 81 63 40 88 Rédacteurs Vanessa Gauthier Marianne Dubois-Dana Julien Munoz Julien Foussereau Thierry Wojciak Emanuelle Spadacenta Aurélien Allin Matthieu Conzales Victor Vogt Nicolas Knispel Clémence Besset Marie Desgré Flavien Bellevue Claire Varin

FAIS DU TORT

EAU CROUPIE

PRENAIS LA TÊTE

GAVROCHE

INVIOLÉES TENTERA

AMÉRINDIEN

LUBRIFIES

POUVOIR DE DISCERNEMENT

A LUI, AUVERGNE TERRE BRÛLÉE

DEVIN RIMEUR

GRANDE ÉCOLE

DIVINEMENT BELLE

CARABINIERS

ÉTENDUE

RÉVOLUTION

REMARQUE JOINT

SERVICE NON RENDU

NOTE

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Rédaction Web Romain Dubois Thierry Wojciak / Victor Vogt Webmaster Jeremie Douchet Email contact@clapmag.com Courrier rédaction Paris 53 bd du Montparnasse 75006 Paris photo couverture © Universal Pictures Site internet www.clapmag.com

Tirage 70 000 exemplaires (DSH)

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