Clap! n°2

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Magazine de cinéma Gratuit | Février 2010 | Numéro 2 www.clapmag.com

Wolfman Benicio sort les griffes

Gros plan Fantastic Mr Fox

dvd Un Prophète tV Sordid Lives


© Epicentre Films

SOMMAIRE

édito

04 Actus

uel Bonheur de passer le cap de la décennie. Encore un bon prétexte pour faire un bilan des dix dernières années de cinéma, sans conteste décisives…Les tops des films les plus marquants fleurissent et la rédaction de Clap! s’est même prêtée au jeu. Vous retrouverez notre top 10 sur www.clapmag.com. Révolution numérique, initiée par Gollum, achevée par les Navi’s d’Avatar; appauvrissement du cinéma américain moyen : celui de la suite, du remake (masqué ou non), déclarant son impuissance à se renouveler; émergence de talents (Fatih Akin, Bong Joon-ho, James Gray, Kechiche…) ; épure et sublimation d’œuvres de cinéastes déjà reconnus (Eastwood, Spielberg, Cronenberg, Miyazaki, Lynch…). La liste est longue et l’enjeu invariable, faire vivre et évoluer le cinéma au rythme de l’Histoire des peuples, des cultures; mais aussi au rythme d’une ère technologique qui a passé la vitesse supérieure avec le numérique et l’impact que l’on connait sur les réalisateurs de pouvoir tout faire. Et c’est ce « tout » que Clap! a pour mission de traiter. En février le magazine poursuit sa route, et affirme sa volonté d’être une revue gratuite « avec une vraie ligne éditoriale ». Pourquoi est-ce important de le préciser ? Car dans l’immense majorité (pour ne pas dire la totalité) des revues gratuites de cinéma, vous ne verrez jamais de vrai regard critique mais bien une permanente promotion de tous les titres. Chez Clap!, nous affichons haut et fort nos choix, nos goûts et notre politique. Ce mois-ci nous saluons la résurgence du gothique avec Wolfman, l’immense talent de Wes Anderson et son Fantastic Mr Fox, l’éprouvant Lebanon, et nous débattons autour du nouveau Peter Jackson, Lovely Bones. Ne vous méprenez pas, il y en aura bien pour tout le monde. Romain Dubois

06 Critiques

07 Gros Plan

11 Pour/Contre

14 Dossier

21 DVD

23 TV

Sommaire

| 03 |


actus

actus

Le chiffre Avatar coule Titanic :

1,84

milliards $

dépassés pour Avatar qui détrône d’ores et déjà Titanic alors que son exploitation en salles est loin d’être finie…Encore un record pour Cameron !

Asia Argento tourne en famille

Après avoir retrouvé son père Dario Argento sur le tournage de l’attendu Giallo, Asia Argento devrait tourner sous la direction de son mari Michele Civetta dans un film baptisé Regular Boy. Elle y sera confrontée à un ado indomptable. Chez les Argento, le ciné c’est une affaire de famille…

Martin Luther King aura droit à son biopic

Martin Luther King reste une telle figure dans l’histoire contemporaine américaine, qu’il était étonnant que le cinéma hollywoodien actuel ne lui consacre pas un biopic. L’oubli est réparé : Dreamworks a engagé Ronald Harwood, le scénariste du Pianiste, pour l’écrire et c’est Spielberg qui se colle à la production. On devrait donc enfin voir à l’écran le fameux « I have a dream »... Reste à savoir qui le prononcera !

Marc Webb aux commandes de Spider-man reboot

C’est officiel. Sony vient d’annoncer que Marc Webb, le réalisateur de «(500) jours ensemble» réalisera le reboot de Spider-man. Pas évident de passer derrière l’icône Sam Raimi, et d’être attendu au tournant par les millions de fans de la franchise... mais Sony a confiance, voyant en Webb un réalisateur au potentiel intéressant pour mettre en scène «un film plus sombre et plus réaliste» sur l’adolescence de Peter Parker...On pourra en avoir le cœur net en 2012...

Emmanuelle Béart et Béatrice Dalle, amantes

Dix ans après Baise-moi, Virgine Despentes passe la vitesse supérieure, en adaptant son roman «Bye Bye Blondie». Elle s’offre, en prime, un casting sulfureux puisqu’Emmanuelle Béart et Béatrice Dalle, seront amantes pour l’occasion. Virginie Despentes choisit en effet de modifier légèrement son histoire d’origine, en transformant son personnage masculin principal en femme extravertie, présentatrice de télé people et mondaine, incarnée par Emmanuelle Béart.. De son côté, Béatrice Dalle se glissera dans la peau de Gloria, une punkette sur le retour, SDF et meurtrie par la vie... Le tournage de Bye Bye Blondie est prévu pour le mois de juin.

Christoph Waltz rejoint Cronenberg

Déjà à l’affiche dans «Inglorious Basterds» de Tarantino, l’acteur autrichien Christoph Waltz retourne poser ses valises à Hollywood. Il sera en effet à l’affiche du prochain film de David Cronenberg, «The talking cure», où il interprétera le psychanalyste Sigmund Freud…Cronenberg continue sa thérapie !

box-office FILM

Président Burton

Le réalisateur américain Tim Burton sera le président du jury du 63e Festival de Cannes qui se déroulera du 12 au 23 mai prochain. Le réalisateur de Batman se dit ravi de cette nomination: «C’est un grand honneur et je suis très impatient de me retrouver avec mes camarades jurés pour voir de beaux films venus du monde entier».

ENTRÉES

cumul

semaine

copies

La Princesse et la grenouille

819 261

819 261

1

667

Avatar

706 676

11 909 251

7

680

Océans

636 385

636 385

1

542

Invictus

378 466

1 909 057

3

497

In the Air

287 297

287 297

1

312

Gainsbourg (vie héroïque)

233 940

745 653

2

499

Le Livre d’Eli

135 110

407 873

2

378

Où sont passés les Morgan ?

112 988

357 144

2

312

A Serious Man

87 810

251 262

2

155

Une petite zone de turbulences

61 315

467 195

3

313

Actus

| 04 |

SOS Fantômes 3 !!!!!

Il y aura bien une suite à «Ghostbusters», confie Harold Ramis au site heebmagazine. com. Depuis des années les rumeurs circulaient... Le troisième volet se concrétise enfin avec un tournage prévu courant 2010 et une sortie mondiale en 2011 pour le plus grand plaisir des fans récompensés d’une attente de plus de vingt années ! Au casting tous les chasseurs de fantômes ont accepté de reprendre leurs rôles, seule Sigourney Weaver demeure incertaine même si elle a bien reçu le script et laissé filtrer quelques infos sur le scénario. Dans ce nouvel épisode, les Ghostbusters enseignent leur art de la «chasse» à la jeune relève et Bill Murray pourrait revenir sous les traits d’un fantôme ! A suivre...

Les Invincibles débarquent sur Arte

Adaptée d’un feuilleton canadien à succès, « Les Invincibles » relate les péripéties d’une bande de copains trentenaires un peu barrés et liés par un pacte fou. Outre les quatre personnages principaux, la série s’offre quelques guests prestigieuses telles que Lou Doillon, Clémentine Célarié, ou encore Jackie Berroyer. A la réalisation, on retrouve Alexandre Castagnetti, l’un des deux trublions de La chanson du dimanche. Le groupe se chargera d’ailleurs de la bande originale. Le renouveau de la fiction française est à découvrir d’urgence tous les mardis de mars à 22h30 sur Arte. Actus

| 05 |

Demi Moore : LOL

Après les Ch’tis, version Will Smith, c’est au tour du film LOL d’être adapté à la sauce Hollywood. Les rumeurs les plus folles ont fusé pour le casting, finalement c’est bien Demi Moore qui reprendra le rôle de Sophie Marceau. Il se murmure que Miley Cyrus (Hannah Montana) pourrait interpréter la fille de Demi…à suivre !


peut mieux faire

/ moyen

/ bon

/ excellent

/ chef-d’œuvre

© StudioCanal

es aléas de la production cinématographique ne s’accordent pas toujours avec les désirs de la populace. Le cas des Wachowski est symptomatique : alors qu’on les attendait sur une œuvre martiale du même type que Matrix, les deux hommes ont préféré travailler sur le mal aimé Speed Racer, pourtant summum de dynamisme visuel et parfaite symbiose entre cinéma live et animation japonaise.

Ninja Assassin

Réalisé par James McTeigue Avec : Rain, Naomie Harris, Rick Yune, Sho Kosugi… Distributeur : Studio Canal Durée : 1h38

Tout l’inverse de ce Ninja Assassin que les frangins se contentent de cautionner en tant que producteurs. Manque de bol, le film est une tentative ratée de donner ses lettres de noblesse au guerrier nippon, figure souvent caricaturée ou détournée de ses valeurs. Pas sûr que les clichés s’estompent avec l’histoire de Raizo, redoutable assassin de l’ombre, déchu de son clan depuis qu’il a tourné le dos à son maître qui n’a de cesse, depuis, de vouloir le liquider...Un scénario sur mesure donc, mais Ninja Assassin échoue exactement là où on l’espérait

jouissif, c’est-à-dire en passant complètement à côté de ses scènes de bastons (omniprésentes). Ici les nombreux déferlements de shirukens et les chorégraphies fantasques sont gâchés par un montage abusivement saccadé et une prolifération massive d’effets spéciaux et d’hémoglobine numérique qui rend rapidement le tout incompréhensible. James McTeigue (déjà responsable de la mise en scène plate de V pour Vendetta) hésite sans cesse entre réalisme des combats et défouloir virevoltant dans lequel des comédiens mal choisis n’ont pas grand chose à faire. Hormis la pop star orientale Rain, crédible lorsque le réalisateur se décide à le cadrer correctement. Dommage. J.M.

critiques

© Twentieth Century Fox France

critiques

Fantastic Mr Fox

Réalisateur : Wes Anderson Avec les voix de George Clooney, Meryl Streep, Jason Schwartzman… Distributeur : Twentieth Century Fox Durée : 1h27

10 fév 2010

© Europacorp Distribution

17 fév 2010

From paris with love

Réalisé par : Pierre Morel Avec : John Travolta, Jonathan RhysMeyers, Melissa Mars… Distributeur : EuropaCorp Distribution Durée : 1h33

ames est un agent de la CIA infiltré à l’ambassade américaine de Paris. Il rêve de pouvoir un jour jouer les gros bras, jusqu’au jour où on lui confie une vraie mission... Ne vous fiez pas à son titre faussement référentiel, From Paris with love n’est pas une énième aventure bondienne mais bien une production 100% Besson écrite par ses soins, scénario Post-it à l’appui. Ici, deux agents des Forces Spéciales (dont un John Travolta qui filerait des complexes d’infériorité à Jack Bauer) font la chasse aux terroristes dans les rues de Paris. Depuis Subway, il est d’ailleurs intéressant de voir l’intérêt que le réalisateur du Grand Bleu porte à la métropole et ses autochtones. Des méchants trafiquants de drogue chinois du 13ème arrondissement aux maquereaux pakistanais de la Gare du Nord en passant par les terrifiants djihadistes musulmans de St Denis, chacun se fait exploser dans la joie et la bonne humeur (de préférence à la mitraillette ou au lance-roquettes) sans discrimination aucune. Une bien belle

17 fév 2010 Crtitiques

| 06 |

leçon d’humanisme et de géopolitique qui trouve son point d’orgue lors d’un climax bouleversant durant lequel le film réussit le double exploit d’être à la fois raciste et misogyne. Tellement complaisant dans sa xénophobie assumée, From Paris with love oublie d’être véritablement fun et multiplie les séquences nanardes (ah le coup de la robe africaine…) jusqu’à provoquer l’indifférence générale tant il se prend au sérieux. Rien ne vient sauver cet improbable mix entre Taxi 4 et Rush Hour 3 : ni le réalisateur Pierre Morel qui se contente de filmer platement cette soporifique virée parisienne, ni John Travolta qui assure le minimum syndical aux cotés d’un Jonathan Rhys-Meyers qu’on sent peu concerné par la chose. Au final, le dernier méfait de Pierre Morel a beau prôner la tolérance et l’amour de son prochain, pas sûr qu’on ait envie d’être aussi altruiste. Ilan Ferry

ue Fantastic Mr Fox, le dernier Wes Anderson, soit un film d’animation n’est pas si étonnant, étant donné ses inclinations pour les cadrages méticuleux et géométriques, le soin tout particulier apporté à l’agencement des couleurs. Ce n’est pas tant la justification du recours à l’animation qui interloque mais bel et bien le fait de ne pas avoir sauté le pas plus tôt. Mais pas pour n’importe quelle animation. Quand Wes Anderson n’a eu de cesse de livrer des films ô combien nostalgiques et tournés vers un passé révolu, choisir le stop-motion -des figurines animées image par image- plutôt que la 3D, s’impose comme une évidence.

même. Il ajoute à cette trame survival une dimension existentielle fort bienvenue.

Aujourd’hui, le cinéaste a décidé de porter à l’écran le livre de Roald Dahl ayant bercé son enfance. Mr Fox, un chasseur de volailles en milieu fermier se voit contraint par le sort et la parentalité à trouver de nouveaux moyens pour mettre du pain sur la table. Avant de replonger dans ces combines d’antan et d’avoir à ses trousses trois fermiers très remontés. De ce postulat, le romancier avait produit un récit sombre et direct avec son regard résolument adulte sur le monde de l’enfance. Anderson, lui, réussit un prodigieux numéro funambulesque en restant à la fois fidèle à Dahl et à lui-

bon la bricole, Fantastic Mr Fox est traversé par cette inversion subtile de l’adage Dahlien puisqu’il s’agit de porter cette fois un regard magnifiquement enfantin sur les déconvenues du monde adulte. En cela, le héros Mr Fox s’envisage comme un avatar canidé des patriarches handicapés de la vie et monomaniaques que sont Royal Tenenbaum (Gene Hackman dans La famille Tenenbaum) et Steve Zissou (génial Bill Murray dans La vie Aquatique). Son interrogation sur sa condition -« Qui suis-je ? Pourquoi un renard ?» formule-t-il explicitement- fait directement écho à cette liber-

En témoigne le parti pris artistique du film. À travers le design de ces animaux aux yeux de porcelaine et aux mouvements saccadés ou encore le décorum fleurant

un regard magnifiquement enfantin sur les déconvenues du monde adulte

Critiques

| 07 |

té d’esprit, aperçue chez ses illustres prédécesseurs, contre l’irrémédiable vieillesse et la nécessité de se ranger. Il va sans dire que les fans du cinéma de Wes Anderson seront en terrain connu : l’incommunicabilité au sein de la cellule familiale entre Mr Fox et Ash, son fils frustré ; le génie vécu comme un fardeau par Kristofferson, le cousin renardeau mélancolique. Pourtant, nulle impression de lassitude ici. Car, au lieu d’atténuer les nuances du réel, l’animation agit comme un accélérateur. Pour la première fois, la sensibilité se fait beaucoup plus nette, ses héros moins archétypaux. Mieux, Anderson semble disposé à laisser le fond occuper davantage de terrain. Malgré cela l’enveloppe formelle de Fantastic Mr Fox est splendide ! Et hilarante par moments. Anderson signe son meilleur film et confirme sa science du comique absurde, tout en faux-rythmes. Cet amour pour le décalé, la dinguerie douce-amère, ne sera peut-être pas du goût de tout le monde. Mais pour peu que l’on y adhère, la récompense sera un attachement puissant et intime. Avec ce supplément d’âme. Classique instantané. J.F.


peut mieux faire

/ moyen

/ bon

/ excellent

/ chef-d’œuvre

critiques critiques

© UGC Distribution

critiques critiques

Lovely bones

L’autre Dumas

Réalisé par : Peter Jackson Avec : Saoirse Ronan, Mark Wahlberg, Rachel Weisz… Distributeur : Paramount Pictures Durée : 2h10

Réalisé par : Safy Nebbou Avec : Gérard Depardieu, Benoît Poelvoorde, Dominique Blanc… Distributeur : UGC Distribution Durée : 1h45

histoire de « l’autre Dumas » est celle d’un couple littéraire composé de deux Alexandre Dumas : l’écrivain de génie et son nègre, « l’autre Dumas ». D’un côté le « véritable » Alexandre Dumas, le père officiel des trois mousquetaires, gloire nationale et ogre-écrivain qui trousse un jupon par scène et descend ses deux bouteilles de vin par repas (sans surprise, c’est Depardieu qui tient le rôle). De l’autre côté Auguste Maquet, plume besogneuse inconnue du public, quotidiennement humilié par sa femme et volé par son patron; les gens l’appellent « Paquet », et il vomit en bateau. La frustration du deuxième s’exacerbe le jour où il s’éprend d’une jeune révolutionnaire… «L’autre Dumas » aurait fait un très bon téléfilm. Une de ces diffusions qui explosent les taux d’audience en rassemblant sur France 2 des spectateurs curieux de la vie du monument littéraire (les cendres de Dumas sont au Panthéon depuis 2002) ; un tableau saisissant, servi par des acteurs formidables… On

regrette néanmoins que l’empilement des intrigues et l’agitation des personnages ne cachent la paresse du scénario. L’action fait constamment mine d’avancer, et laisse le spectateur sur sa faim après la description (certes intéressante) de la relation houleuse entre Dumas et Maquet. L’Histoire stagne tout autant que l’histoire : la Révolution de 1848 ne sert que de décor au tableau et le débat politique n’est qu’un prétexte à approfondir la psychologie des protagonistes (Dumas en opportuniste blasé, Maquet en idéaliste paumé). Enfin, l’argument principal de l’usurpation des droits d’auteur et de la réhabilitation du pseudo-coécrivain des trois mousquetaires ne convainc pas vraiment du fait de l’honnêteté historique du réalisateur : non, Maquet n’apparaît pas comme le père légitime des mousquetaires. Et non, « L’autre Dumas » ne laisse pas forcément un souvenir impérissable.

n attendait beaucoup d’«I Love You Phillip Morris» et ce pour plusieurs raisons. Premièrement, en consacrant un film à une passion homosexuelle, sujet encore tabou au cinéma et notamment aux Etats Unis, les néo-réalisateurs Glenn Ficarra et John Requa avaient l’occasion d’offrir une nouvelle dimension à la comédie romantique. Ensuite, l’interprétation de Jim Carrey, acteur comique par excellence au faciès surhumain, attirait la curiosité. Le résultat s’avère plutôt décevant. Steven Russell, un père de famille homosexuel naturellement bon mais ayant un sérieux penchant pour l’arnaque, le mensonge et les hôpitaux, rencontre en prison l’homme de sa vie en la personne de Phillip Morris. Voulant à tout prix le bonheur et la liberté de son amant, Steven rentrera dans un engrenage dangereux, multipliant les arrestations et les cavales. Tour à tour faux avocat, faux directeur financier, faux malade du SIDA, sa vie devient symbole d’instabilité malgré le soutien infaillible de ses proches. Adaptée

d’une histoire vraie, «I Love you Phillip Morris» peine tout de même à trouver de la crédibilité, tant les personnages sont surjoués par les acteurs principaux, Jim Carrey et Ewan McGregor. Par ailleurs, Steven Russell pense en permanence qu’il maîtrise son histoire et son destin, avant d’être constamment rattrapé par un radical retournement de situation. Le problème est que le spectateur, à l’instar du personnage principal, se retrouve perdu par ces revirements à répétition qui cassent le rythme du film. Entre clichés et romance à l’eau de rose, la sulfureuse relation tant attendue fait place à une banale comédie un peu lourde. Fallait-il, en 2010, exagérer tous ces paramètres afin d’imposer un couple homosexuel à l’écran ? A en croire les difficultés qu’ont connues les réalisateurs à trouver des investisseurs (deux ans d’attente) avant que Luc Besson ne s’implique dans leur projet, cela semble malheureusement vraisemblable…Et c’est triste pour une comédie.

N. Knispel

10 fév 2010

10 fév 2010

Parmi les films les plus attendus de février, le nouveau Peter Jackson (Le Seigneur des Anneaux, King Kong, Fantômes contre Fantômes...) caracole en tête de liste. Le maître du divertissement hollywoodien grandiloquent adapte, pour son grand retour, le best-seller d’Alice Sebold. Meurtres, pédophilie, enquête, et deuil sont au programme de la vie de Susie Salmon, assassinée à l’âge de 12 ans, qui suit de l’au-delà, sa famille, ses proches, l’enquête et son meurtrier impuni. Soyons honnêtes, concédons à Jackson

quelques choix hésitants, parfois déroutants, dans la conduite de son récit qui flirte constamment avec une iconographie fleur bleue surprenante de candeur, et un esthétisme assez kitsch. Néanmoins, si la tendresse du regard touche à la naïveté du trait, il y gagne aussi en sincérité. La puissance évocatrice de cette allégorie onirique sur le deuil et la souffrance peut donc trouver un écho émotionnel tant, à force d’y croire, la conviction de Peter Jackson l’emporte. La force de Lovely Bones réside alors dans son refus d’opter pour un traitement banal : résolution du meurtre/punition/ acceptation…mais bien dans sa propen-

sion à n’employer aucun procédé scénaristique (jusque dans le sort de la dépouille du corps) qui viendrait réconforter le spectateur. Jackson est peut-être l’un des maîtres contemporains de l’entertainment, il n’en a pas pour autant oublier son savoir-faire de conteurs d’histoires, aussi simples et «humaines» soient elles. Il signe ici une œuvre à part, sombre et solaire, brillante et maladroite, qui ne manquera pas de partager…

La bonne appréciation d’une œuvre passe par quantité de choses. Une des plus importantes consiste à trouver le ton juste pour le bien du récit. Et affirmer que Lovely Bones n’y parvient jamais relève du doux euphémisme tant ne subsiste qu’un film informe, erratique et amoché par la sensiblerie criarde. Pourtant, on veut y croire pendant la première demi-heure ; croire que le Peter Jackson tendre et cruel de Créatures célestes peut ressurgir après une décennie passée à occuper la place du roi

du divertissement gigantesque. En cela, les admirateurs de sa première période placée sous le signe de la démerde quasi artisanale attendaient beaucoup de Lovely Bones. L’illusion ne fait malheureusement pas long feu. Jusqu’à l’arrivée de Susie dans l’entredeux monde, en fait. À partir de là, le film hésite entre la chronique d’un deuil impossible, le thriller et la méditation sur la mort sans jamais réellement choisir. Jackson privilégie plutôt la forme au fond avec des choix hasardeux lorgnant autant du côté de La Mélodie du bonheur que des Teletubbies. Soit une esthétique « Panzer », chargée en infographie écœurante et en symbolique lourdingue.

Une déception d’autant plus grande que l’orientation poétique et solaire de l’histoire, aurait pu être un matériau magnifique (on pense à Sofia Coppola...). Ainsi, Lovely Bones fonctionne par petites fulgurances épisodiques mais se voit au final ratatiné par la roublardise prétentieuse de Jackson à nous faire passer de la vacuité pure pour quelque chose de profond et spirituel. Assurément, son premier gros ratage.

Crtitiques

| 08 |

Julien Foussereau

© EuropaCorp Distribution

Léonie Ayres

I love you PhilLip Morris

Réalisé par : Glenn Ficarra, John Requa Avec : Jim Carrey, Ewan McGregor, Leslie Mann… Distributeur : EuropaCorp Distribution Durée : 1h36 10 fév 2010

Crtitiques

| 09 |

Victor Vogt


peut mieux faire

/ moyen

/ bon

/ excellent

/ chef-d’œuvre

Charlie et la chocolaterie

Réalisé par : Peter Billingsley Avec : Vince Vaughn, Jon Favreau, Malin Akerman... Distribué par : Universal Pictures Durée : 1h47

Réalisé par : Mel Stuart Avec : Gene Wilder, Jack Albertson, Peter Ostrum… Année de production : 1971 Durée : 1h40

3 fév 2010

24 fév 2010

10 fév 2010

es derniers temps, les films en animation de synthèse déboulent sur les écrans avec une régularité quasi métronomique. Le client du mois pose ses bagages sur la Planète 51 dans laquelle habitent des aliens humanoïdes livrés avec la panoplie complète du parfait extraterrestre : antennes, absence de nez et teint vert de rigueur. Leur environnement ressemble curieusement à une banlieue pavillonnaire américaine des fifties, coincée entre prospérité économique et paranoïa de l’autre. C’est dans ce contexte d’ignorance que déboule Chuck, un astronaute de la NASA. Une panique générale se répand, renforcée par une présence militaire conséquente. Si l’on se fie à ce résumé, Planète 51 semble tout droit sorti d’une major hollywoodienne. À tort puisque Ilion, le studio financier du projet, est basé à Madrid. Hélas, c’est bien sa seule originalité. Tout le film n’est qu’une succession de recyclages esthétiques et narratifs flemmards : le sidekick de l’astronaute est pompé sur Wall-E et R2D2, la trame générale sur E.T., etc. À l’image du design des autochtones, Planète 51 louche trop vers Shrek sans parvenir à reconduire son mordant. Pas forcément déplaisant. Mais définitivement oubliable.

éritable institution, le couple a toujours été une source d’inspiration inépuisable pour le cinéma. Et d’inspiration il en est fortement question dans cette comédie où quatre couples partent sur une île paradisiaque pour se ressourcer. Co- écrit par Vince Vaughn et Jon Favreau (qui s’octroient ici les rôles principaux), Thérapie de couples avait de quoi nourrir beaucoup d’espoirs, les deux hommes ayant largement fait leurs preuves dans le domaine de la comédie. En dépit d’une première partie sympathique durant laquelle Vaughn affiche un débit oral toujours aussi impressionnant, son comparse excelle en ex-gloire du lycée frustré par sa vie de couple, les choses se gâtent dès lors que nos héros débarquent sur la fameuse île. Plus inspirés comme acteurs que comme scénaristes, le duo Vaughn/Favreau parvient toutefois à nous arracher quelques sourires (le duel de Guitar Hero) avant de s’enfoncer dans un discours très conservateur et préchi-précha sur le couple. Dommage car le film aurait pu s’autoriser un peu plus de folie, surtout au regard de son sujet et de son casting. Las, on a ici plutôt l’impression que les acteurs ont trouvé la bonne excuse pour se faire payer des vacances de rêve !

harlie ne peut s’offrir les friandises dont raffolent les enfants de son âge. Pour obtenir son lot de sucreries, il participe à un concours organisé par l’inquiétant Willy Wonka, le propriétaire de la fabrique de chocolat de la ville... Si l’on devait retenir l’œuvre d’un seul homme dans la littérature pour enfants, nous retiendrions peut-être celle de Roald Dahl, dont l’imaginaire séduit finalement les enfants tout autant que les adultes. Que vous ayez vu la version de Tim Burton ou non, nous ne pouvons que vous conseiller de découvrir ce premier Charlie et la Chocolaterie de 1971 en famille; ceux qui ne le connaîtraient pas encore, doivent se rattraper absolument à l’occasion de la reprise du film de Mel Stuart tant sa magie fonctionne toujours. Ballet de couleurs féériques autant que seventies, ce Charlie et la Chocolaterie est un vrai bonbon qui nous transporte dans un univers fantastique de la première à la dernière minute. Une fois qu’on y a goûté, c’est comme le chocolat, on ne peut plus s’en passer. Pour tous les gourmands donc et pour les autres aussi ; un film pour le rêveur, en fait, qui sommeille en chacun de nous. La critique complète sur www.clapmag.com

Julien Foussereau

Ilan Ferry

Nico Paal Critiques

| 10 |

@Metropolitan Films

Thérapie de couples

Hors de contrôle

Réalisé par : Martin Campbell Avec : Mel Gibson, Ray Winstone, Danny Huston, Shawn Roberts… Distributeur : Metropolitan FilmExport Durée : 1h56 10 fév 2010

© Warner Bros. France

Réalisé par : Jorge Blanco Avec les voix de : Vincent Cassel, Dimitri Rataud, Sara Martins… Distributeur : UGC Distribution Durée : 1h30 min

© Splendor films

Planète 51

© Universal Pictures International France

© TFM Distribution

critiques critiques

Sherlock Holmes

Réalisé par : Guy Ritchie Avec : Robert Downey Jr, Jude Law, Mark Strong… Distributeur : Warner Bros Durée : 2h07 3 fév 2010

el Gibson revient et il n’est pas content ! Furax parce qu’un quidam a lâchement abattu sa fille devant ses yeux alors que la balle lui était semble-t-il destiné. Grossière erreur pour le(s) coupable(s) qui vont devoir subir les foudres vengeresses du comédien qui n’avait plus tenu un rôle conséquent depuis le Signes de M. Night Shyamalan. Période suffisamment longue pour qu’une relève tente de lui ravir sa place d’action man en faisant passer l’ancienne star des Arme Fatale pour un papy grabataire bon pour l’hospice. Sous ses allures de production carburant au concentré de testostérone, Hors de contrôle aurait-il pour but de remettre les pendules à l’heure et réhabiliter un acteur supposé trop vieux pour ces conneries (déjà un peu le leitmotiv de l’Arme fatale 4…)? Pas vraiment. Car si Martin Campbell (précédemment en poste sur le bourrin Casino Royale) parsème son film de brefs pics de brutalité au cours desquels la figure patibulaire de Gibson fait encore son effet. Il est ici moins

question d’action que d’investigation. Enquête susceptible de mettre le doigt sur un important scandale écologique visant une entreprise en connivence avec le gouvernement américain, et qui trouve sa source dans une minisérie britannique des années 80 avoisinant les six heures de programme. Transposé au cinéma, le récit en est réduit à deux. Fatalement, nombre des sous-intrigues politiques existantes passent à la trappe, délaissées au profit d’une introspection émotionnelle parfois pompeusement exprimée (le dernier plan est une mauvaise blague). Hors de contrôle cherche donc à nous faire partager le désespoir d’un héros tragique n’ayant plus rien à perdre. Il aurait probablement gagné à épaissir son mystère et ses personnages secondaires, résignés à rester à leur place, c’est à dire dans l’ombre de Mel Gibson… Demeure un film désincarné mais efficace. Pour un tel retour sous le feu des projecteurs on pouvait espérer un poil mieux.

ondres, fin du 19ème siècle. Lord Blackwood, un type sinistre, enlève des femmes pour les poignarder avec une dague lors de rituels pseudo-maçonniques. Arrêté par Sherlock Holmes et condamné à la potence, il jure de revenir de l’audelà pour se venger sur les anglais. Evidemment il revient, Londres panique, Holmes et Watson n’ont plus qu’à rouvrir le dossier. Le nouveau Guy Ritchie est d’abord une rectification salutaire du mythe de Sherlock Holmes. Plutôt que de souscrire à la tradition (trahison) du héros cérébral à la casquette de chasse et à la loupe, le réalisateur s’est documenté auprès des meilleurs connaisseurs du personnage original, les « Baker Street Irregulars » (association de fanatiques qui se réunit pour discuter de la couleur de la pipe de Holmes ou de la marque de costume de Watson). De ce retour aux sources sans purisme excessif naît un duo de détectives décapant et anticonformiste, en osmose avec l’univers rock de Guy Ritchie. Sherlock Holmes n’a ainsi

rien à envier aux gitans de « Snatch » en termes de marginalité : vous n’en douterez plus quand vous l’aurez vu se vautrer confortablement dans la crasse de la Londres industrielle et boxer dans ses bas-fonds. Du point de vue formel, le réalisateur persévère et se perfectionne en restant fidèle à ses origines. La bande-son rock (oui, forcément rock) est exceptionnelle (merci Hans Zimmer!) et l’intelligence de son utilisation rappelle que Ritchie a été formé à l’école des clips : celle qui vous demande que le son colle à la scène. D’autre part, le montage donne au génie légendaire du personnage de Conan Doyle un caractère renouvelé et décalé : les enchaînements logiques sont rendus par des scènes littéralement mitraillées grâce à une caméra dernier cri qui orchestre action et cellules grises avec frénésie et audace. Prévenir les épileptiques que la nervosité de « RocknRolla » est toute entière dans ce nouveau morceau de Ritchie. Nerveux, donc ; et jouissif.

Crtitiques

| 11 |

J.M.

N. Knispel


peut mieux faire

/ moyen

/ bon

/ excellent

/ chef-d’œuvre

critiques critiques

© CTV International

uin 1982, première guerre du Liban. Quatre jeunes soldats sont envoyés par l’armée Israélienne pour attaquer une ville hostile. A bord de leur tank, ils doivent obéir aux ordres, malgré eux, goûtant à la folie guerrière de la façon la plus brutale qu’il soit...

Lebanon

Réalisé par : Samuel Maoz Avec : Yoav Donat, Itay Tiran, Oshri Cohen… Distributeur : CTV International Durée : 01h32

Sur les traces du brillant Ari Folman l’année dernière, et sa Valse avec Bachir, Samuel Maoz, dont c’est le premier film, raconte sa propre expérience de la guerre. Loin de toute démonstration héroïque, Folman propose une expérience visuelle singulière, intime et surtout éprouvante. Lebanon se démarque en effet par la monstration frontale qu’il propose de la violence, à la fois celle des corps, mais également du traumatisme psychologique irrémédiablement lié au spectacle de l’horreur. Pour parvenir à ses fins, Maoz invente une nouvelle forme de huis clos, dans lequel la caméra ne sort jamais du char d’assaut dans lequel sont embarqués

les jeunes soldats. Le seul regard extérieur se fait à travers le viseur du canon, propulsant ainsi le spectateur témoin privilégié (et probablement un peu acteur aussi…) de l’atrocité ambiante : un âne éventré agonisant, une femme au bord de la folie après la mort de son enfant et de son mari… Le parti pris, parfois insoutenable, condense la mise en scène et inflige le film avec autorité, imprimant ainsi un sentiment de malaise profond chez le spectateur. Toutes les perceptions, toutes les émotions sont sublimées dans ce cadre étroit, sans cesse aux limites de l’asphyxie. Ajouté à cela, une bande son poussée au maximum et vous comprendrez aisément qu’on ressorte chancelant de ce huis clos, pur et dur. Samuel Maoz retranscrit l’impact immédiat de cette fin d’innocence imposée, et met ainsi la Guerre et ses combattants à nus. R.D. & E.R.

3 fév 2010

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© Universal Pictures International France

dossier

Dossier

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Amis des bêtes réjouissez-vous : Wolfman vient enfin hanter vos nuits de pleine lune. L’occasion pour Clap! de vous dire pourquoi Benicio Del Toro assure comme un chef en loup-garou et comment ce film a failli ne jamais voir le jour. Attention les yeux ! olfman débarque enfin sur nos écrans, mais avant de hurler dans les salles obscures, le loup-garou de Joe Johnston aura connu bien déboires. Tout commence le jour où, l’acteur Benicio Del Toro se laisse convaincre par son agent et producteur Rick Yorn d’entreprendre un remake du Loup-garou, un classique de l’horreur datant de 1941. Fan du film original, Del Toro ne se fait pas prier et finit par convaincre Universal qui lui octroie sans mal le rôle principal. Nous sommes alors en 2007 et le projet Wolfman est officiellement lancé. Toutefois, lorsque le studio repousse une 1ère fois la sortie du film (prévue pour novembre 2008), personne ne se doute que la série noire ne fait que commencer. Ecrit par Andrew Kevin Walker (Seven), le projet est d’abord confié à Mark Romanek, ex clipeur reconverti dans le long avec le flippant Photo Obsession en 2002. Malheureusement, Romanek déclare forfait trois semaines avant le début du tournage pour cause de « différents artistiques ». Après avoir fait la chasse aux réalisateurs (dont Brett Ratner) la production

jette son dévolu sur Joe Johnston, l’homme derrière Chérie j’ai rétréci les gosses et Jurassic Park 3. Tellement sûr de son coup, Universal veut absolument mettre le film en avant pour les Oscars et repousse sa sortie au mois de novembre 2009. Dès lors, tout semble rouler pour Wolfman qui se tourne tranquillement mais sûrement dès le mois de mars 2008. Ce serait mal connaître Johnston qui, non content d’avoir tourné de nouvelles scènes d’action en mai 2009, demande à ses acteurs de revenir devant la caméra deux mois plus tard. En effet, entre temps, le design du loup garou avait été revu et corrigé nécessitant ainsi six semaines de tournage supplémentaires. Emplois du temps chargés obligent, c’est au réalisateur de seconde équipe qu’est confié la lourde tache de diriger Benicio Del Toro et Emily Blunt dans les studios londoniens de Pinewood. Pendant ce temps, Johnston supervise le tout depuis Los Angeles où il peaufine les effets spéciaux et fait retourner certaines scènes à Anthony Hopkins incapable de revenir en Angleterre. On pourrait dès lors croire la malédic-

© Universal Pictures International France

D o s s ier réa lis é p a r Il a n F er ry

Réalisateur : Joe Johnston Avec : Benicio Del Toro, Emily Blunt, Anthony Hopkins... Distributeur : Universal Pictures Int. Durée : 1h39 Toutes griffes dehors ris dans les tumultes d’un développement chaotique (cf.encadré) Wolfman débarque enfin en salles avec la ferme intention de redynamiser le mythe du lycanthrope. Soit l’histoire de Lawrence Talbot, acteur de son état, porteur d’une terrible malédiction depuis que son chemin a croisé celui d’un loup garou. Remake du film éponyme de 1941, le film de Joe Johnston marque, à l’image de La Momie, une réelle volonté de la part d’Universal de revisiter les origines de son bestiaire fantastique. Une détermination que l’on retrouve jusque dans la superbe direction artistique qui reproduit à merveille l’Angleterre Victorienne du XIXème siècle, et une photographie exemplaire renforçant l’aura fortement gothique de l’ensemble. Que les amateurs de frissons se rassurent : le loup-garou Benicio Del Toro a beau avoir des airs de dandy bien sous tous rapports, il sait mordre quand il le faut. Ici, le maître mot reste « efficacité » : les scènes d’action sont menées à un rythme d’enfer, le sang gicle à flots et les tripes volent dans tous les sens ! D’emblée, le film détonne par son approche très frontale que vient renforcer

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Wolfman, film maudit ?

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tion définitivement levée. Que nenni : pris dans les affres d’une post-production difficile,Wolfman passe et repasse par la case montage, engrangeant ainsi les rumeurs les plus folles et une inquiétude toujours plus grande de la part des fans. Lassé de voir ce loup-garou traîner la patte, le compositeur Danny Elfman (engagé depuis août 2008) jette l’éponge en novembre 2009 et laisse sa place à Paul Haslinger, plus connu pour avoir signé les bandes originales d’Underworld 1 et 2. Un remplacement qui n’est pas du goût de Joe Johnston qui milite ardemment pour le retour d’Elfman. A un mois de la sortie officielle et à la vue du piètre travail fourni par Haslinger, Universal n’a pas d’autre choix que de s’exécuter et de le rappeler à l’ordre. Trop occupé à mettre en musique le Alice au pays des merveilles de Tim Burton, celui-ci n’a malheureusement plus le temps d’adapter sa musique au montage actuel. Qu’à cela ne tienne, les producteurs font appel au compositeur Conrad Pope pour compléter la partition originelle d’Elfman. Repoussé, retourné, remonté, Wolfman sera passé par toutes les couleurs de l’arc en ciel mais cette fois c’est promis on vous le jure : Benicio Del Toro montrera bien le bout de son museau ce 10 février chez nous et à peine deux jours plus tard aux Etats-Unis, ouf !

la réalisation non moins solide de Joe Johnston. Ce ne sont que quelques unes des qualités d’un métrage qu’on sent destiné à un public désireux de revenir à un cinéma d’horreur d’antan bien loin des canons actuels du genre. A l’heure où celui-ci cède

Un loup-garou impressionnant d’authenticité trop facilement aux sirènes de l’image de synthèse, Wolfman propose un savant mélange entre effets spéciaux et artisanaux. De fait, si les maquillages du génial Rick Baker (voir encadré ci-dessous) sonnent comme un hommage évident au film matriciel, les phases de transformation offrent un bon compromis, à mi chemin entre Le loup-Garou de Londres et Underworld. Il en résulte un loup-garou impressionnant d’authenticité et dont on sent tout le poids à l’écran. La belle et la bête Autant d’éléments qui participent à faire de Wolfman un spectacle résolument old

school tant dans son ambiance que dans son intrigue aux accents shakespeariens. Car oui, si le film réserve son lot de sueurs froides, il n’en néglige pas pour autant ses personnages, figures centrales d’une tragédie funeste. En l’occurrence, le duo Benicio Del Toro /Anthony Hopkins fait merveille : le 1er en fiston torturé, le second en patriarche aussi mystérieux qu’impérial. Des caractéristiques qui ne donnent que plus de sens à leurs multiples affrontements au centre desquels se trouve la belle Emily Blunt venue une apporter une touche de romantisme. Une fois ces enjeux posés, Wolfman peut enfin révéler sa véritable nature de drame fantastique où la relation père/fils tient un rôle pivot. On regrettera toutefois que la romance Benicio Del Toro/ Emily Blunt ait été quelque peu sacrifiée à l’image de beaucoup de scènes dont les coupes se font largement ressentir. D’où l’impression de se retrouver parfois devant un film malade, victime de ses multiples passages par la salle de montage. Monté, démonté, rafistolé, n’en demeure pas moins un très bon film de monstre(s), efficace et sincère dans sa détermination à vouloir redonner au genre ses lettres de noblesse.

17 fév 2010

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Rick Baker: Monsieur loup-garou

Dossier

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Maquilleur archi-connu des amateurs de fantastique, Rick Baker aura, tout au long de sa carrière, montré une prédilection certaine pour les bêtes à poils hurlant les soirs de pleine lune. En 1981, les incroyables maquillages du Loupgarou de Londres de Landis lui valent de rafler son 1er Oscar. Suite à ce succès, le maquilleur tâtera du loup-garou plus que de raison. Deux ans après Le loup-garou de Londres, il retrouvera Dossier

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le réalisateur John Landis qui lui demandera de transformer Michael Jackson en louveteau pour les besoins du clip Thriller. Désormais estampillé « spécialiste ès loup-garou », il officiera quatre ans après sur la série La malédiction du loupgarou. En 1994, il signe les maquillages du bien nommé Wolf dans lequel Jack Nicholson goûte aux plaisirs des balades les soirs de pleine lune. Au sommet de sa gloire, il rempile en 2005 avec le navrant Cursed avant de revenir aux choses sérieuses avec Wolfman.


com

critiques critiques

© Le Pacte

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La horde

Réalisé par : Yannick Dahan, Benjamin Rocher Avec : Claude Perron, Jean-Pierre Martins, Eriq Ebouaney… Distributeur : Le Pacte Durée : 1h45 min

n groupe de policiers prend d’assaut une tour HLM, dans laquelle s’est barricadée une bande de gangsters, et se retrouve, sans le savoir, confronté à une horde de zombies… La Horde c’est un peu un pari fou : réaliser, à deux têtes pensantes, rien d’autre que le premier film de zombie français. Et comme si cela ne suffisait pas, ce ne sera pas un film de zombie classique mais un mélange de film d’action, de polar et de film d’horreur le tout mâtiné de second degré sous influences de jeu vidéo et de comicbook. Malheureusement, les meilleures intentions ne font pas toujours les meilleurs films. Si la volonté d’épurer le récit et d’en dire le moins possible au profit d’un rythme soutenu est un choix assumé et défendable, ce n’est jamais une raison pour égrener les clichés et donner au tout, notamment par les dialogues, une impression de grossièreté assez désagréable. Plus qu’un film décontracté, on a vraiment l’impression d’assister à une œuvre mal dégrossie. Maladroit, le mélange

d’horreur et d’humour a du mal à s’amalgamer, les dialogues, qui se voudraient cinglants par le biais de répliques « cultes » sont assez patauds, et le casting de «gueules », efficace au niveau atmosphérique mais dirigé à la va vite, semble peiner à insuffler une quelconque consistance à un texte trop lourd. Même le travail sur l’image et le son, plus soigné mais jamais fin pour autant, finit par en pâtir. Déception donc, La Horde a bien tous les défauts d’un premier film. Malgré tout, une certaine sincérité, doublée d’une bonne générosité et le soin apporté aux effets (mis à part quelques crasses numériques très certainement imputables à un budget serré) et aux chorégraphies en font un film difficilement haïssable. Loin de La Nuit en Enfer française qu’il aurait voulu être, La Horde serait plutôt un digne héritier du Frontière(s) de Gens ; une tentative inaboutie donc mais qu’il s’agit de saluer.

héodore, vétérinaire et maire d’un village situé en zone occupée pendant la Seconde Guerre mondiale, a recueilli « P’tit Claude », dont les parents ont disparu depuis le début de la guerre. Mademoiselle Lundi, l’institutrice, fait la connaissance des Tsiganes qui se sont installés à quelques pas de là…

mémoire (c’est le côté didactique du film) et la reconstitution historique, Gatlif semble ainsi hésiter entre sagesse et pudeur. La force du film réside alors dans l’interprétation solide des acteurs – James Thiérrée en tête, qui, s’il cabotine parfois un peu trop, porte néanmoins sur ses épaules une grande partie de la dimension affective du film – et dans cette éternelle propension de Gatlif à l’élégie. Parvenant par intermittence à sortir de l’Histoire, le réalisateur de Gadjo Dilo s’offre alors quelques jolies séquences où l’on retrouve toute la poésie de son cinéma. Liberté donne des tsiganes une image tendre et contribue intelligemment à modifier le regard vulgarisé que l’on peut porter sur une culture méconnue. En cela encore, et ce malgré ses imperfections, le film de Gatlif est véritablement salutaire.

Nico Paal

© Marina Obradovic

10 fév 2010

Liberté

Réalisé par : Tony Gatlif Avec : Marc Lavoine, Marie-Josée Croze, James Thiérrée… Distributeur : UGC Distribution Durée : 1h51

Gatlif fait devoir de mémoire en s’attelant à un genre où on ne l’attendait pas forcément : le film historique. En évoquant Samudaripen, le génocide des roms, il revient sur des événements encore absents des livres d’école (si ce n’est des livres tout court !). Rien que pour cela, l’existence d’une telle pellicule est une belle entreprise. Sur le plan cinématographique maintenant, à trop parler de Liberté quand celle-ci justement était restreinte (sinon nulle), le cinéaste semble parfois lui aussi s’enfermer dans une certaine rigueur et l’on sent Gatlif peut-être un peu moins décomplexé que dans ses précédents métrages. Par moments un peu coincé entre le « devoir » de

24 fév 2010 Crtitiques

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Nico Paal


© UGC Distribution

critiques dvd

Un Prophete

Réalisé par : Jacques Audiard Avec : Tahar Rahim, Niels Arestrup, Adel Bencherif… Distributeur : UGC Distribution Durée : 2h36

certaine poésie, ce voyage au jour le jour dans l’infiniment petit des cellules, l’impression de vide des couloirs glacials de prison et les permissions de sortie, font s’alterner le sentiment d’étouffement et de retour d’apnée pour le spectateur pris en tenaille. Souvent glauque, le périple est jalonné par les prestations plus qu’inspirées des deux acteurs principaux, littéralement époustouflants, qui voient se croiser leur destin qui les enfermera encore un peu plus sur eux-mêmes jusqu’au final bouleversant.

Lorsque Malik (Tahar Rahim) débarque en prison, c’est pour six ans. Seul au monde, il va devoir grandir pris entre un caïd Corse maître des lieux (Niels Arestrup), ses origines qui le poursuivent et, plus fort que tout, la nécessité de survivre… En posant sa caméra dans l’univers carcéral reconstitué de toutes pièces, Jacques Audiard s’attaque d’entrée aux visages fatigués. Film de gueules et de mots, sales et beaux tout à la fois, ce Prophète, n’a rien à envier aux mythologies américaines. C’est un peu Oz (série se déroulant intégralement en prison) version édulcorée. Sans démagogie, le récit à la trame étouffante navigue entre désespoir et violence, là où tout devient possible, surtout le pire. La mise en scène nerveuse d’un film à la lumière d’un cradingue forcément soigné, livre un scénario au déroulement implacable, où la réalité crue jaillie comme le sang d’une jugulaire lacérée. Sans misérabilisme forcé, et même avec une

Dans le dvd, un making-of (1h12) passionnant qui suit un Jacques Audiard entièrement concentré sur son sujet, des interventions de Tahar Rahim et de Niels Arestrup ainsi que du chef décorateur. Plus anecdotique, un sujet de 24 minutes signé du deuxième assistant réalisateur qui retourne dans la ville où a eu lieu le tournage. On regrettera toutefois l’absence d’un commentaire audio du réalisateur. Thierry Wojciak

17 fév 2010

the september issue

Lesbian vampire killers

Mary & Max

Réalisé par : Phil Claydon Avec : Paul McGann, James Corden... Distributeur : Wildside Video Durée : 1h22

Réalisé par : Adam Eliott Avec les voix de : Toni Collette, Eric Bana Distributeur : Gaumont Vidéo Durée : 1h31 min

Le réalisateur R.J. Cutler a posé sa caméra pendant près d’un an dans la rédaction de Vogue USA, la bible de toutes les fashion victimes, en pleine effervescence pour la préparation du numéro de septembre. C’est l’occasion de se frotter à Anna Wintour, devenue mondialement célèbre depuis Le Diable s’habille en Prada. En tentant d’humaniser l’acariâtre rédactrice en chef, Cutler ne fait que renforcer son côté dictatorial. Pire, le réalisateur manque trop souvent de hauteur de vue et ne pose pas LES questions qui fâchent, comme le lien trop étroit entre cette presse féminine de mode et les industriels / créateurs du secteur. Dommage…Reste toutefois à sauver un beau portrait en creux de la directrice artistique Grace Coddington, sincèrement dédiée à sa passion. Pour ce qui est des suppléments DVD, on retiendra près d’une heure de scènes coupées dans lesquelles Karl Lagerfeld méprise ouvertement la plèbe achetant ses sapes soldées, et l’hilarant André Leon Talley, très bavard quand il s’agit d’évoquer les caleçons sur mesure de chez Charvet ! Petits bonus salutaires, apportant un supplément de franchise décomplexée là où le film restait sûrement trop sage…

Deux loosers. Un village maudit. Un minibus rempli d’étudiantes. Et une armée de vampires lesbiennes...très vicieuses ! Shaun of the dead en bikini ? Oui. Lesbian Vampire Killers… non. Le problème : un produit sans âme, destiné à ratisser large, en mélangeant humour, horreur et érotisme. Pas de quoi rendre envieux le pire des clowns, pas de quoi non plus effrayer sa petite sœur et encore moins de quoi faire transpirer un bonze. Lesbian Vampire Killers aurait presque pour seul avantage d’être assez bien rythmé, ce qui permet, au final, de s’ennuyer sans s’en rendre compte. En résumé, un petit peu du fast food cinématographique : on voit que ça n’a pas dû coûter très cher, on emballe joliment le tout et qu’importe si ce n’est pas très bon. On n’est pas là pour bien manger mais pour se remplir la panse. Côté DVD : un « making-of » d’un quart d’heure sur lequel on n’apprend pas grandchose sinon qu’il y avait des filles presque nues sur le plateau et quatre modules de une à deux minutes qui parviennent lamentablement à réutiliser plan pour plan les mêmes images que celles du making-of. Heureusement Wildside nous propose un transfert de qualité, sinon, vraiment, on aurait crié au scandale.

Petit bijou d’animation, Mary & Max conte l’amitié épistolaire entre Mary, petite australienne grassouillette de 8 ans, et Max, juif new-yorkais de 44 ans atteint de la maladie d’Asperger. D’emblée, le long métrage d’Adam Eliott détonne par sa poésie très imagée où deux naïvetés se rejoignent pour former une vision du monde particulièrement caustique. Sombre, psychanalytique mais surtout drôle et terriblement humain, Mary&Max est l’exemple même du coup de cœur qui prend son temps pour nous cueillir par surprise. Adam Eliott va au bout de son esthétique kitsch, une animation bluffante en pâte à modeler, et signe l’un des films les plus émouvants de l’année. Beau à en pleurer ! En Blu- ray, le film bénéficie d’un superbe master qui confère une belle tridimensionnalité aux personnages, ressortant comme il se doit de décors parfaitement tangibles. Les teintes à la fois sombres et solaires sont quant à elles admirablement gérées. Le son n’est pas en reste avec deux efficaces pistes DTS HD. Les suppléments font la part belle aux interviews avec des interventions du réalisateur Adam Eliott (omniprésent) et du casting vocal anglais et français. Soit l’achat idéal pour les amateurs de belle image et/ou d’animation intelligente !

Nico Paal

Ilan Ferry

Réalisé par : R.J. Cutler Avec : Anna Wintour, Karl Lagerfeld... Distributeur : Diaphana Films Durée : 1h28

Julien Fourssereau

3 fév 2010

3 fév 2010

9 fév 2010

DVD

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35ème nuit des cesar

jeux

selection tv

Rendez-vous sur le 27 février prochain

OURS

Les nominations aux César 2010 sont tombées : sans surprise, 13 nominations pour “ Un Prophète ”, grand favori signé Jacques Audiard. Voici les nominés des récompenses les plus « populaires ». A vos pronostics !

Edité par Clapmag 53 bd du montparnasse 75006 Paris RCS 519413512

Meilleur film A l’origine, réalisé par Xavier Giannoli Le Concert, réalisé par Radu Mihaileanu Les Herbes folles, réalisé par Alain Resnais La Journée de la jupe, réalisé par Jean-Paul Lilienfeld Rapt, réalisé par Lucas Belvaux Un prophète, réalisé par Jacques Audiard Welcome, réalisé par Philippe Lioret

Rédacteur en chef Ilan Ferry Écriture

Meilleur film étranger Avatar réalisé par James Cameron Gran Torino réalisé par Clint Eastwood Harvey Milk réalisé par Gus Van Sant J’ai tué ma mère réalisé par Xavier Dolan Panique au village réalisé par Stéphane Aubier et Vincent Patar Le Ruban blanc réalisé par Michael Haneke Slumdog Millionaire réalisé par Danny Boyle Meilleur jeune espoir masculin Firat Ayverdi dans Welcome Adel Bencherif dans Un prophète Vincent Lacoste dans Les Beaux gosses Tahar Rahim dans Un prophète Vincent Rottiers dans Je suis heureux que ma mère soit vivante Meilleur jeune espoir féminin Pauline Etienne dans Qu’un seul tienne et les autres suivront Florence Loiret Caille dans Je l’aimais Stéphanie Sokolinski dans A l’origine Christa Theret dans LOL Mélanie Thierry dans Le Dernier pour la route

Philosophie

Graphisme Jeremie Douchet

Appliquées

Fortunes

Bientôt

Note

Impression Mordacq

Expression

Radon

Chef de publicité Ludovic Oechsli 09 81 63 40 88

Façade

Rédacteurs Vanessa Gauthier Marianne Dubois-Dana Julien Munoz Julien Foussereau Thierry Wojciak Roch Serpagli Matthieu Conzales Victor Vogt Nicolas Knispel

Gaz radioactif

© Once Upon A Time Films

Habitudes Ressentent

Coi

Mercure

Absorbé

Jarre

Périodes

Parfaitement

Entreprends

sordid lives Sordid lives : bienvenue chez les ploucs ! Ce mois-ci, Série Club se lâche avec Sordid lives, série atypique sur les tribulations d’une famille complètement déglinguée dans le Sud des Etats-Unis ! La famille de Ty, jeune acteur assumant mal son homosexualité, est loin d’être un modèle. Sa mère est une mégère accro aux médocs, son oncle, travelo de son état, se prend pour la réincarnation d’une star de Country tandis que ses tantes carburent dangereusement au Valium. Tout ce petit monde s’agite sous l’œil bienveillant de la grand mère, pieuse catholique entretenant une liaison avec son voisin cul de jatte ! Travestis, handicapés, homosexuels refoulés, épouses négligées et mères de famille droguées… Bienvenue dans l’univers totalement barré de Sordid Lives ! Crée par Del Shores à qui l’on devait déjà Queer as folk, ce véritable ovni télévisuel fait suite au film du même nom, resté inédit chez nous. Une série qui porte bien son nom à la différence près qu’elle évite ici tout misérabilisme au profit d’un humour pince sans rire et

Sélection TV

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années

Solutions sur le site : www.clapmag.com

Meilleure actrice Isabelle Adjani dans La Journée de la jupe Dominique Blanc dans L’Autre Sandrine Kiberlain dans Mademoiselle Chambon Kristin Scott Thomas dans Partir Audrey Tautou dans Coco avant Chanel

Opuscule

Il gonfle les tissus

Chinois

Meilleur réalisateur Jacques Audiard pour Un prophète Lucas Belvaux pour Rapt Xavier Giannoli pour A l’origine Philippe Lioret pour Welcome Radu Mihaileanu pour Le Concert Meilleur acteur Yvan Attal dans Rapt François Cluzet dans A l’origine François Cluzet dans Le Dernier pour la route Vincent Lindon dans Welcome Tahar Rahim dans Un prophète

Directeur général Romain Dubois

1/ A quel film appartient cette image ?

Dessus

Diamant

souvent très noir. Ici, peu importe que les personnages nous renvoient une image peu reluisante de l’humanité, la douce folie qui y règne rend l’ensemble horriblement drôle. Une recette qui n’est pas sans rappeler les films de John Waters, pape du mauvais goût, auxquels Sordid Lives fait irrémédiablement écho. Niveau casting, les fans auront le plaisir de retrouver la mythique Olivia –Newton John, partenaire de John Travolta dans Grease, dans la peau d’une ancienne taularde bisexuelle et névrosée, tandis que Bonnie Bedelia (ex Mme John McClane dans la saga Die Hard) incarne à merveille les mégères accros aux médocs ! Imaginez Dallas, remplacez les texans aux sourires ultra blancs par des péquenots sachant à peine lire, saupoudrez d’une bonne dose de dialogues croustillants et vous aurez alors une petite idée de ce que réserve ce show plein de surprises.

Étoile Armée Secrète Natif

A poil

Manie

Pommade

Flouse

Naturelles

Interjection

Avant si

du

Mille pattes

Malpropres

Rédaction Web Romain Dubois Thierry Wojciak / Victor Vogt Webmaster Jeremie Douchet Email contact@clapmag.com Courrier rédaction Paris 53 bd du Montparnasse 75006 Paris photo couverture © 2009 Universal Studios Site internet www.clapmag.com OJD en cours

2/ Retrouvez le titre du film à l’aide des lettres marquées d’un point

Ilan Ferry Sordid Lives, tous les dimanches à 19h45 dès le 14 février sur Série Club

Jeux

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prochain numéro ...


Ne pas jeter sur la voie publique

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