JUILLET / AOÛT 2018
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ACTUALITÉS
TELEX, VOTRE ACTUALITÉ... RENCONTRE
CATHERINE SARLANDIE DE LA ROBERTIE La préfète « entrepreneur »
PORTRAIT
GÉRARD FOURNIER Le président de lASA Rouergue
LE DOSSIER
AVEYRON CONNEXION... •
PAGE 14 - JEAN-MICHEL
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PAGE 16 - ALAIN
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ESTEVE MIQUEL PAGE 18 - CES AVEYRONNAIS EXILÉS ÉCONOMIQUES...
LA RECETTE DU MOIS
BROCHETTES DE SAINT-JACQUES UN NOM... UN LIEU, UN MONUMENT...
COGNE, ARTISTE AVEYRONNAIS MAL CONNU... NOS COUPS DE COEURS
EXPOSITIONS, SPECTACLES...
L’EDITO Le passé se conjugue au futur Longtemps, les Aveyronnais d’ici ont regardé les Aveyronnais de Paris avec des étoiles dans les yeux, oubliant parfois que leur réussite est d’abord celle du travail acharné. Les générations ont passé, les liens se sont distendus. Aujourd’hui, il faut bien le dire, les Aveyronnais de Paris sont d’abord Parisiens avant d’être Aveyronnais. La génération des trentenaires filles et fils de regarde l’Aveyron de loin, comme le jardin de papy où ils jouaient enfants, mais pour ce qui est de l’économie, leurs yeux se tournent vers la Californie, Berlin ou Tokyo. Cela doit nous encourager à compter d’abord sur nous et les atouts de notre département car l’Aveyron a une carte majeure à jouer : celle de l’accueil des jeunes créateurs d’entreprises lassés du stress et du coût de la vie des grandes unités urbaines. Nos cousins mettent en avant leurs origines et la qualité de vie en Aveyron pour se faire un nom à Paris, alors pourquoi ne pas leur lancer un défi, comme une piqure de rappel qui mettrait en avant la qualité de vie du territoire ainsi que celle des femmes et des hommes qui l’ont maintenu en bonne santé durant toutes ces années. Une sorte de retour vers le passé pour construire un futur meilleur...
La rédaction
LES BONNES ADRESSES
COMMERCES, ARTISANS...
Le RUTHENE Magazine - Magazine gratuit mensuel - DIRECTION DE LA PUBLICATION : Stéphane Sichi - RÉDACTEUR EN CHEF : O-P Verkisto - RÉDACTION : O-P Verkisto, M. Ricci - redaction@ruthene-magazine.com - PHOTOS : Patrice Thébault - PUBLICITÉS : Bertrand Dugue-Boyer ( 06 23 01 36 25 ) - CONCEPTION/RÉALISATION : La Nauze Audiovisuel - IMPRESSION : Mérico (Bozouls) - TIRAGE : 10 000 ex - DIFFUSION : ADS organisation ÉDITION : AS 3 Editions - Route de Trinquiès - 12330 SOUYRI - N° siret : 480 863 638 00023 - DÉPÔT LÉGAL : ISNN en cours
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ACTUALITÉS
JUILLET / AOÜT 2018 - N° 4
environnement LUTTE CONTRE LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE : ON PEUT LE FAIRE...
La Région Occitanie mobilise pour lutter contre le gaspillage alimentaire. Cette action trouve des applications concrètes au quotidien. Ainsi, trois jours avant la date limite de consommation, les produits du magasin « les halles de l’Aveyron » à Onet-le-Château sont utilisés dans un restaurant voisin. Ces invendus de légumes et parfois de viande sont proposés au chef cuisinier qui récupère en moyenne 10% de ce qui était destiné à être jeté. De même, Rodez Agglomération a accompagné la commune de Luc- la-Primaube dans la réduction du gaspillage alimentaire au sein de son service de restauration. Un groupe de travail composé d’élus a été mis en place et des actions correctives proposées aux agents de cuisine et de service, qui ont abouti à une diminution du grammage des portions servies aux élèves de maternelle. RASSEMBLEMENT DE 2CV ET MÉHARIS À ST GÉNIEZ-D’OLT
La Mairie de St Geniez d’Olt et l’Amicale St Geniez-Campagnac proposent, pour la 7ème année, un rassemblement de 2CV et méharis, qui se déroulera sur 2 jours. Samedi 21 juillet :
- 15h : pot d’accueil et formalités - vers 16h : balade découverte Dimanche 22 juillet :
- 8h : Petit-déjeuner offert par l’Amicale et formalités - 9h-12h : circuit découverte - fin de matinée : animation musicale dans le centre-ville A partir de 12h : exposition de voitures dans le centre-ville de St Geniez d’Olt. www.st-geniez-dolt.com
LE CPIE ROUERGUE MONTRE LA VOIE Le Centre Permanent d’Initaitives pour l’Environnement propose aux collectivités, aux établissements scolaires et aux particuliers une série d’animations et d’apprentissages autour de la nature et de l’environnement. Les 16 et 17 juin, « Bienvenue dans mon jardin au naturel », dernière manifestation en date organisée par le CPIE Rouergue, a ouvert les portes d’une quarantaine de jardins privés à une foule d’amateurs désireux de s’initier ou se perfectionner à la pratique du jardinage. Un beau succès qui ne fait pas oublier que l’association organise toute l’année des actions de sensibilisation, d’éducation et de formation à l’environnement, à la gestion de l’espace et à la valorisation des patrimoines. Ainsi « Une mare près de chez moi », durant l’année 2018, est une opération participative qui a pour objet de recenser les mares, ces réservoirs de biodiversité considérables pour la faune et la flore, afin de constituer un inventaire en Occitanie. Pour l’été, un programme varié de sorties nature a été mitonné. Tous les détails sur le site www.cpie-rouergue.com
Contact Rodez : 05 65 42 18 17
NOUVEAUX CIRCUITS DE DÉCOUVERTE DE LA
CENTRALE HYDROÉLECTRIQUE
DE MONTEZIC Située à 400 mètres sous terre, la centrale hydroélectrique de Montézic est la 2e plus puissante de France avec ses 920 mégawatts. Elle a la spécificité d’être une station de transfert d’énergie par pompage, à la pointe de la technologie. Elle produit en moins de 2 minutes, la première des énergies renouvelables, l’hydroélectricité. Mise en service en 1982, la centralede Montézic est la dernière-née de la chaîne hydroélectrique Lot-Truyère. Cet été, EDF vous propose deux nouveaux circuits : Circuit 1 : EDF vous ouvre les portes de cette installation, dernière-née de la chaîne hydroélectrique Lot-Truyère, pour une visite guidée d’1h30. Circuit 2 : A bord de navettes électriques, partez à la découverte du complexe hydroélectrique de Montezic dans sa totalité. Les visites sont gratuites mais soumisent à certaines conditions... Inscription obligatoire au 05.34.39.88.70
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JUILLET / AOÜT 2018 - N° 4
ulture
DU 1er AU 12 AOUT,
MUSIQUE DE CHAMBRE SUR LE LARZAC
Pour sa 14ème édition le Festival & Rencontres de musique de chambre du Larzac invite à découvrir une pléiade d’artistes invités en résidence autour d’une programmation signée par la violoncelliste Marie Bitlloch et le pianiste Jean-Sébastien Dureau. Sous les voutes des églises romanes de Nant et Ste-Eulalie-de-Cernon, dans la cour du Créa à Millau, ou sur les sentiers du plateau, on pourra découvrir le Quatuor à cordes britannique Marmen Quartet, la violoniste Anna Göckel, le clarinettiste et compositeur François Miquel, l’accordéoniste Pierre Cussac ou encore le compositeur Othman Louati. Plus d’infos :
www.festivaldularzac.com
APPEL À CANDIDATURE POUR LE CONCOURS TALENTS D’AVEYRON 2018
Le Conseil départemental, dans le cadre de sa politique culturelle, a décidé de récompenser des talents d’Aveyron afin de mettre en lumière les initiatives individuelles ou projets associatifs développés dans le domaine des arts et de la culture. Les dossiers de candidature concernent la catégorie « Création artistique » ouverte aux associations ou groupe d’artistes ou artiste aveyronnais professionnels et la catégorie « Action d’éducation artistique et culturelle » ouverte aux collèges aveyronnais publics ou privés. Ils seront à remettre au plus tard le 30 septembre 2018 par voie postale. www.aveyron.fr ANIE CONNECTE LES APPRENTIS ET LES EMPLOYEURS
CONCOURS PHOTO Dans une de ses premières séries intitulée « PSQF » (« Paris Sans Quitter ma Fenêtre »), le photographe Lucien Hervé s’ingéniait à découper la ville de Paris en tranches graphiques. Pour cette 30ème édition du festival PHOTOfolies, la Mairie de Rodez et l’association PHOTOfolies 12 vous invitent à participer à un nouveau concours sur le thème : Un Autre Rodez dans le cadre Sans reprendre précisément la contrainte assumée de Lucien Hervé, il s’agit de proposer des vues inédites et anecdotiques d’une ville de Rodez que vous amènerez à redécouvrir à travers un regard mettant en profondeur la ville dans une composition soignée : intérieur / extérieur, cadre dans le cadre, points de vue inattendus, effets de trompe-l’œil, etc..., vous pourrez exploiter tout ce qui permet de créer une perception originale de la cité ruthénoise. le Toute les infos : www.photofolies12.com/concoursphoto2018
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Lancée par la Région Occitanie, l’application Anie mettre en relation directe candidats à l’apprentissage et recruteurs. Conçue comme un assistant personnel, Anie accompagne pas à pas candidats et recruteurs dans leurs recherches, de la création d’un profil à la conclusion d’un entretien d’embauche. L’application ne se base pas, pour sélectionner candidats et offres, sur le déclaratif d’un CV mais sur un outil unique, le SkillGym© : utilisant l’intelligence artificielle et conçu en cinéma interactif, il teste les attitudes du candidat par une mise en situation réelle. Téléchargement : anie.laregion.fr
ACTUALITÉS conomie ATTENTION, NOUVEAUX RADARS !
Un deuxième radar fixe va être mis en place sur la RD 911 entre La Primaube (giratoire de l’Etoile) et Millau (giratoire des Hauts du Crès).Un radar autonome, déplaçable de façon aléatoire dans les 2 sens de circulation, est déployé sur une vingtaine de sites depuis le 22 juin. Le radar fixe existant de « Bois du Four » restera en place. De plus, l’intervention des radars mobiles nouvelle génération viendra compléter le dispositif en 2019. 21 panneaux d’annonce sont déjà implantés le long des 57 km de l’itinéraire afin d’avertir les usagers. L’ART DU POT : CHOC CULTUREL À LA POTERIE DU DON
Le pot devenu objets d’art, ou par une élévation d’état encore plus mystérieuse, des sculptures à part entière. Le temps d’une exposition, une collection de remarquables exemples contemporains dont le statut artistique est incontestablement acquis. Avec Paul Philip, Pippin Drysdale, Julian Stair, Martin Smith, Kiho Kang. Le Fel, jusqu’au 9 août. - Entrée libre. www.ledondufel.com
LES RENCONTRES PARTICIP’ACTIVES 2018 : INSCRIVEZ-VOUS !
Demain, encore plus qu’ aujourd’hui, votre entreprise sera : • • • •
Agile et orientée client Innovante et connectée Frugale et responsable Apprenante et collaborative.
Pour vous accompagner, la CCI AVEYRON propose, en 2018, un nouveau programme de rencontres sur un grand nombre de thématiques. Afin d’y participer, il convient préalablement d’adhérer à ce programme en retournant le bulletin téléchargeable sur le site de CCI.
E-CAVE DE BACCHUS LE SOMMELIER CONNECTÉ
Jean-Marc Lacombe, ingénieur et amateur de bons vins, a développé une machine qui fait office de sommelier destinée aux restaurants et bars à vins. La start up E-Cave de Bacchus est née. C’est un besoin personnel qui vous a poussé à créer une start up ? On peut le dire ainsi ! Gérer une cave de plusieurs centaines de bouteilles est compliqué parce que le domaine du vin est complexe. Un vin est le fruit de multiples paramètres. J’ai conçu un système d’enregistrement de chaque bouteille à partir d’un terminal à code-barre en liaison avec les bases de données que l’on trouve sur internet. De cette façon, je connais tout de chaque vin, son terroir, son producteur, sa vendange et je peux ajouter sa date d’achat, son prix et toutes les informations utiles à sa conservation et sa dégustation que je peux consulter sur mon smart phone. Et vous avez développé une machine utilisant cette application en pensant aux professionnels... Au restaurant on boit beaucoup moins mais beaucoup mieux. Les établissements doivent apporter un plus qualitatif en matière de connaissance des vins, de rangement et de conservation, rôle dévolu au sommelier que seules les tables étoiles peuvent employer, soit 3000 établissements sur les 175000 qui existent en France. Nous avons donc conçu une cave où les bouteilles sont rangées et conservées dans des conditions idéales ; grâce à l’application qui y est connectée, via son smart phone le restaurateur pourra conseiller au mieux ses clients. Où en est ce projet qui vient de remporter un prix au concours national « La start up est dans le pré ? » Le prototype est fabriqué en Aveyron, je m’appuie sur ma société SPI Software pour la gestion des données, mais E-Cave de Bacchus est indépendante. Elle a déjà crée les emplois des trois jeunes diplômés qui m’ont accompagné. Elle sera sans doute la première start up de l’incubateur InNoryevA.
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CATHERINE
SARLANDIE DE LA ROBERTIE LA PRÉFÈTE « ENTREPRENEUR »
Catherine Sarlandie de La Robertie a pris ses fonctions en janvier dernier. Plutôt que de parler d’elle, elle préfère mettre en avant sa fonction et sa mission en Aveyron. Rencontre avec une préfète atypique.
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Entretien : O-P Verkisto Photographies : Patrice Thébault
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on impressionnant CV tient à peine sur deux pages en petits caractères : diplômée de l’INALCO, elle parle – entre autre – russe et chinois ; Docteur et habilitée à diriger des recherches es études sur l’Extrême Orient et l’Asie-Pacifique, et es sciences économiques et gestion, diplômée de l’Institut des hautes études de la Défense nationale, du Centre des hautes études de l’armement, de l’Institut national des hautes études de la Sécurité et de la Justice ; Professeure des universités de classe exceptionnelle es science de gestion, elle a enseigné à l’Université Paris 1 Sorbonne-Panthéon ; directrice du Pôle d’excellence « Sécurité européenne » à Saint-Cyr Coëtquidan ; Rectrice de l’Académie Normandie ; chercheuse au CNRS... pour résumer grossièrement une brillante carrière dans l’administration partagée entre le management, les affaires internationales, l’intelligence économique et la Défense. Un parcours hors norme pour une préfète.
RENCONTRE Pourquoi avoir choisi le corps préfectoral et pourquoi l’Aveyron ? Quand le directeur du cabinet du ministre de l’Intérieur m’a demandé si j’accepterais une nomination dans un département rural, je lui avais répondu que lorsque j’étais Rectrice de l’Académie de Normandie j’avais pu approcher les problèmes du monde rural et que je serais heureuse d’aller dans un département rural et d’être utile sur le terrain. Je ne connaissais pas l’Aveyron ; c’était un peu le saut dans l’inconnu, mais justement, j’adore découvrir l’Autre, sa culture, ses valeurs, ses traditions. Cela correspond à mes travaux en management interculturel et en marketing international. Le Président de la République a déclaré vouloir des préfets entrepreneurs, je me suis reconnue. C’est un honneur de servir mes concitoyens et sur le terrain, de participer à la transformation du pays. Après six mois ici, avez-vous identifié les forces et les faiblesses du département ? Je ne parle pas de force et de faiblesse mais de grands enjeux stratégiques et de défis à relever, ce qui est le rôle d’une préfète. J’ai trouvé en Aveyron un esprit d’entreprendre qui va au-delà de l’esprit d’entreprise. Sur ce socle on peut développer la créativité et l’innovation, c’est un univers qui correspond à mes aspirations. Nous sommes dans un monde où il faut être agile, ouvert... En stratégie cela veut dire anticiper, saisir les opportunités, les entrepreneurs savent très bien ce que cela veut dire. Quels sont les dossiers urgents face à vous ? Ma mission primordiale est la sécurité de mes concitoyens. Sans sécurité pas de cohésion sociale et pas de démocratie. Pour ce qui est des enjeux de l’Aveyron, le premier est la mobilité, clé du développement économique, je pense aux transports, bien souvent l’inadéquation entre offre et demande d’emploi est due à une difficulté de mobilité. L’autre est la mobilité numérique soutenue par l’Etat, c’est à dire le très haut débit ainsi qu’une couverture de téléphonie mobile sur l’ensemble du territoire que l’on attend avec impatience et qui ne devraient pas tarder. C’est la condition du télétravail et de l’installation des entreprises. Enfin il y a la gestion de l’eau, d’un point de vue qualitatif et quantitatif. Nous devons pouvoir faire face à un épisode de sécheresse ; l’assainissement collectif pose un autre problème : il y a beaucoup d’intervenants et trop de gestionnaires, il faut interconnecter les systèmes afin d’éviter une rupture d’approvisionnement ; la nouvelle usine de retraitement devrait aider à le sécuriser. A travers les usines hydroélectriques et le réseau hydraulique, l’eau est un facteur d’économie du tourisme, un élément environnemental de premier ordre et une nécessité pour les cultures et les élevages à ne pas négliger. Sur un plan plus local il y a aussi l’avenir de l’usine Bosch.. C’est un dossier prioritaire. J’y travaille avec les syndicats et la direction, je suis en contact régulier avec le délégué interministériel Jean-Pierre Floris, le « Monsieur industrie » du gouvernement. Le renouvellement stratégique est ma spécialité, nous sommes face à un cas type, je mets tout en œuvre pour que cela réussisse. Le Président Macron veut redonner toute sa place à l’Etat en Région. Mais l’Etat n’est-il pas présent dans des domaines qui ne sont pas de sa compétence ? A travers ses services techniques, l’Etat joue un rôle d’accompagnement de nos concitoyens et de conseil auprès des collectivités locales et de tout acteur économique. Un État démocratique qui sauvegarde les équilibres, garant de la paix et de la sécurité pour chacun.
La galerie des portraits des anciens préfets de l'Aveyron où figure Jean Moulin
L'escalier d'apparat, typiquement 1800
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GÉRARD FOURNIER
LE SPORT AUTOMOBILE FAIT PARTIE DE L’AVEYRON... Le Rallye du Rouergue qui se déroulera du 5 au 7 juillet fait partie du paysage sportif du nord Aveyron depuis 1974. Pour Gérard Fournier, président de l’ASA Rouergue organisatrice de cette manche du championnat de France, ce rallye est une date phare pour des milliers de passionnés. L’Aveyron accueille plusieurs manches du championnat national des rallyes, et de nombreux rallyes régionaux, est-ce le signe d’une bonne santé de ce sport chez nous ? Nous n’avons pas d’autres disciplines que le rallye en Aveyron, alors je dirais que oui, le rallye se porte bien. Il attire beaucoup de monde au bord des routes et nous avons de nombreux licenciés dans les associations sportives automobiles. Le niveau est également bon avec trois épreuves du calendrier national, Rallye du Rouergue, Terre des Causses et Rallye des Cardabelles. Il y a tout au long de l’année de nombreuses épreuves régionales et en novembre prochain nous aurons la première édition du rallye régional du Pays Rignacois.
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PORTRAIT RENCONTRE
Quelles sont les particularités du Rallye du Rouergue ? C’est la seule épreuve des trois rallyes nationaux du département à se dérouler entièrement sur le goudron. Nous avons aussi deux spéciales longues de plus d’une trentaine de kilomètres, les pilotes apprécient parce que ça les change des autres rallyes où les spéciales ne dépassent guère les 20 kilomètres. De plus, le rallye se déroule l’été, c’est toute une ambiance et il y a une épreuve en ville à Rodez... Quel est l’avenir du sport automobile au niveau départemental ? J’avais 14 ans quand j’ai commencé à me passionner pour le sport automobile. C’était les années 73-74, la crise du pétrole, le Monte-Carlo avait d’ailleurs été annulé et on nous annonçait la fin des rallyes. Après tout ce temps, je me rends compte qu’il y a de plus en de plus de rallyes en Occitanie. Le public est toujours aussi passionné mais les plateaux maigrissent en raison des coûts. Avec une petite auto on peut se faire plaisir sur un rallye avec 3 ou 4000 euros, mais si on veut une voiture compétitive, la location peut monter à 80000 euros. Les budgets pour l’organisation ont également augmenté, surtout sur le poste sécurité. Et il y a de plus de réglementations, aussi bien pour les pilotes que pour les organisateurs. Mais vous continuez à trouver votre public et chaque année le rallye revient... Nous avons une fort soutien du Conseil départemental et des municipalités concernées. Une manche de national c’est toujours positif pour l’activité locale, les retombées économiques ne sont pas négligeables, rien que l’accueil hôtelier à Rodez se monte à 40000 euros, sans compter tout ce qu’amènent les pilotes et les équipes. Le rallye fait vraiment partie des animations de l’été. Pensez-vous qu’il y ait un jour des rallyes de voitures électriques ? Pour le moment on n’a pas le droit, pour des raisons de sécurité, mais la Fédération y réfléchit, et c’est vrai qu’il faut l’envisager. A titre personnel, que pensez-vous de la limitation à 80 Km/h sur les routes secondaires ? C’est une mesure démagogique. Je suis quelqu’un de très prudent au volant, il y a chez nous des routes dangereuses même en dessous des 80 Km/h et d’autres qui sont sans risque à 100 Km/h. Il y a de plus en plus d’indiscipline au volant, c’est vrai, mais je trouve dommage d’uniformiser la vitesse sans tenir compte de la réalité du terrain. Entretien : O-P Verkisto Photographies : Patrice Thébault et Bastien Roux
LES HORAIRES
Jeudi 5 juillet : de 15h00-20h30 : Vérifications techniques au Foirail à Laissac. Présentation des pilotes sur le podium et mise en parc fermé avenue Victor Hugo à Rodez. Vendredi 7 juillet : 09h00 Départ du rallye 09h35 Assistance Laissac (15 min) 10h33 ES1 - St Julien Rodelle – Sebrazac 11h26 ES2 - Campouriez – Le Nayrac 12h46 Regroupement Bozouls 13h54 ES3 - Laissac – Severac l’Eglise 14h09 Assistance Laissac 16h09 ES4 - St Julien Rodelle – Sebrazac 18h07 ES5 - Campouriez – Le Nayrac 17h40 Regroupement Bozouls 18h28 ES6 - Laissac – Severac l’Eglise 18h43 Assistance Laissac 20h03 Arrivée Etape 1 Samedi 7 juillet : 09h00 Départ Etape 2 09h35 Assistance Laissac 10h53 ES7 - Tremouilles – Salmiech 11h21 ES8 - Ste Juliette – Calmont 11h46 Regroupement La Primaube 12h54 ES9 - Luc – Moyrazes 14h19 Assistance Laissac 16h12 ES10 - Ste Juliette – Calmont 16h37 Regroupement La Primaube 17h15 ES11- Luc – Moyrazes 18h18 ES12 - Rodez – Musée Soulages 18h58 Arrivée du rallye Toutes les infos : www.rallyerouergue.com
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Les Aveyronnais de Paris, une histoire dans l’Histoire... Si l’on a pu écrire que Paris était la plus belle conquête de l’Aveyron, l’apparition d’internet et la mondialisation relativisent aujourd’hui l’importance de « monter » à la capitale. Cet exil forcé devant la misère a été pendant près d’un siècle une aventure formidable pour des milliers de familles. Elle a construit notre département et appartient désormais à son histoire. Dossier : Entretiens : O-P Verkisto Photographies : Patrice Thébault
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JEAN-MICHEL ESTÈVE Fils d’un boulanger de Marcillac et petit-fils d’agriculteurs de Pruines, Jean-Michel Estève aurait pu exercer sa charge de notaire en Aveyron. Installées à Paris, ses soeurs le convainquent de venir expérimenter son activité à la capitale où il s’est installé en 1997. Il rejoint une étude notariale et devient un membre important des Aveyronnais émigrés à Paris, jusqu’à présider « L’Aveyronnaise » dont il vient de clore l’activité. Vous aviez un point de chute en arrivant à Paris, mais pour un jeune Aveyronnais sans contacts, comment cela se passe-t'il ? L'Oustal, la Cité des fleurs, les diverses associations où l’accueil est toujours une réalité sont des passerelles incontournables pour les Aveyronnais. Paradoxalement, je n’en ai pas profité, et j’ai été engagé dans une étude notariale dirigée par des Bretons. Ils m’ont choisi en raison de mon origine de fils de commerçants plutôt que sur mon CV... Il est vrai que les premières générations d’Aveyronnais d’origine paysanne arrivées à Paris bénéficiaient d’une réputation de gros travailleurs ; cette notoriété avait son écho dans la capitale. Il faut reconnaître que les choses ont changé ; la fameuse génération Y possède indéniablement moins cette culture de la valeur travail. Vous avez trouvé appui auprès des Aveyronnais de Paris. Est-ce encore possible aujourd'hui ? Il y a quelques années, lorsqu’on demandait un soutien, un service, on obtenait plusieurs réponses instantanées et pour cause : pour aller à la rencontre d’un Aveyronnais de Paris, il fallait mettre en œuvre de nombres moyens (transport, temps, argent …) qui, à eux seuls, crédibilisaient l’approche. Les échanges de mails au détriment du contact humain désensibilisent la présentation d’un projet et lui font perdre son accent... Aujourd’hui les gens influents 14
LE DOSSIER
sont tellement sollicités qu’ils sont obligés de faire des choix, quitte à mettre une certaine distance. Les VIP aveyronnais de Paris qui tiennent encore les clés du réseau, en particulier dans le monde des CHR (cafés-hôtels-restaurants), ont la réputation d’être parfois (in)joignables. Ce constat est un phénomène de société qui n’épargne pas moins les Aveyronnais que les autres. Quels conseils donner à un jeune qui voudrait suivre vos pas à Paris ? D'abord s’interroger sur la nécessité d’y venir ! Nous avons changé d’époque, il n’y a plus de familles de six, sept ou huit enfants dont les derniers devaient s’exiler parce qu’ils ne pouvaient plus vivre sur la ferme. Aujourd’hui, on va de Rodez à Paris en une heure par avion et en quelques heures en auto ; internet a aboli les distances. Des entreprises de Rodez travaillent avec Paris, l’Europe et le monde entier sans pour autant s’y installer. Prenez la réussite du couteau Liadou : ils n’ont pas eu besoin de s’installer à Paris, ils sont restés dans notre vallon et leur couteau se trouve sur des tables étoilées. Certes, des secteurs d’activité historiques tels les CHR imposent de venir à Paris, mais pour le reste, on ne peut plus dire « Je pars de l’Aveyron parce que j’y suis contraint ». Et dans 10 ans, avec le développement du numérique, nous vivrons peut-être la mondialisation-localisée. Un autre conseil : les entrepreneurs sont avides de projets qui ont du sens, qui intègrent l’humain à leur business ; une histoire, un territoire. Ce n’est pas propre aux Aveyronnais de Paris, c’est une généralité dans le monde actuel des affaires. Ce n’est pas pour rien si les fondations d’entreprise sont en recherche de projets où l’humain est une valeur primordiale.
On ne peut pas parler des Aveyronnais de Paris sans parler des amicales. Comment se portent-t'elles ? Le monde du bénévolat est en crise, les amicales parisiennes ne sont pas épargnées... Il faut d’abord dire que l’amicalisme n’a pas pour vocation première d’être une porte ouverte sur le business. En revanche, les amicales jouent un rôle fondamental dans le lien culturel et de mémoire. Le rôle des structures d’accueil est d’autant plus important que l’on est éloigné de l’Aveyron. Les amicales vivent cependant sur un modèle qui s’essouffle et qui a du mal à convaincre la génération « smartphone » ; elles en sont conscientes. Au-delà, la plupart des Aveyronnais VIP que l’on évoquait tout à l’heure ne les fréquentent pas. Je crois plus au format des think tank... Quoi qu’il en soit, rien ne nous empêchera de rester fidèle à nos racines.
Deux structures au service des Aveyronnais de Paris : • Le foyer des jeunes travailleurs de la Cité des Fleurs est destiné aux travailleurs (y compris en formation professionnelle) de 18 à 25 ans, de l’Aveyron, du Cantal et de la Lozère. Il met à leur disposition des installations d’hébergement, de restauration et de vie communautaire. • L’Oustal des Aveyronnais, né de la volonté de Maurice Solignac, rassemble les espaces nécessaires aux activités des Aveyronnais de Paris. La première pierre de l’Oustal a été posée le 23 décembre 1993, en présence de Jacques Chirac, maire de Paris, Jean Puech, ministre de l’Agriculture et Monseigneur Soubrier. Son inauguration a eu lieu le 23 décembre 1996, par Jacques Godfrain, ministre délégué à la Coopération, entouré de nombreuses personnalités aveyronnaises et parisiennes. L’Oustal en chiffres : 7200 m2 répartis sur 8 niveaux dont : 90 studios destinés aux jeunes étudiants et travailleurs aveyronnais, 1500 m2 de salles et salons de réceptions, 1200 m2 de commerces, 1000 m2 de bureaux. L’Oustal 15 rue de l’Aubrac 75012 PARIS Tél. 06 08 04 66 31 oustal@aveyronnais.fr
Cité des Fleurs 29 Rue Gauthey, 75017 Paris Tél. 01 40 25 48 35 Entretien : O-P Verkisto Photographies : Patrice Thébault
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ALAIN MIQUEL,
« JE M’ÉTAIS JURÉ DE REVENIR AU PAYS » Parisien, fils d’Aveyronnais de Paris, en 2000 Alain Miquel décide de quitter la capitale et sa brasserie pour devenir vigneron à Espalion... Retour aux racines dans tous les sens du terme. Entretien : O-P Verkisto Photographies : Patrice Thébault
« Le Mistral » est l’une des enseignes les plus connues de Belleville. La brasserie a été fondée en 1954 par le père d’Alain et Didier Miquel, « monté » à Paris en 1945. Elle devient un rendez-vous populaire et chaleureux où certains clients ont leur rond de serviette depuis des années ; Pierre Desproges et Marie Trintignant venaient y prendre un demi en toute anonymat au sein d’une foule où se croisent les accents de l’Algérie et de la banlieue. En 1993, les deux frères rachètent « Le Mistral » à leurs parents : après une vie de labeur exténuant ils veulent profiter d’une retraite au pays. Alain et Didier font rajouter sur l’auvent « Spécialités de l’Aubrac » ; donnent une couleur plus aveyronnaise à leur établissement, la carte se concentre sur les produits locaux de qualité, aligot et fromages de l’Aubrac ont la part belle. L’affaire marche bien. 16
LE DOSSIER Pourquoi avoir quitté Paris ? Pas complètement... Je vais vous expliquer... Nous avons vu nos parents s’échiner derrière le comptoir 12 heures par jour six jours sur sept. Il n’y a pas d’intimité dans un bistrot, quand on voulait leur parler d’un problème personnel il fallait le faire à mi-voix parce que les clients écoutaient. Ils n’avaient jamais le temps... Je me suis fais la promesse que lorsque j’aurais un enfant, je ne l’élèverais pas dans un bistrot. Et puis, l’Aveyron, on l’avait toujours dans le coeur. On y a passé toutes nos vacances scolaires à faire les travaux de la campagne, on y retrouvait les cousins d’Espalion... Donc en 2000, une fois papa, j’ai tenu ma promesse. Vous êtes devenu vigneron, pourquoi ne pas ouvrir une brasserie ? A moins d’être à Rodez ou à Millau, une brasserie ici c’est beaucoup de travail pour un petit bénéfice. A Paris, on peut vivre très bien avec une brasserie, même si elle n’est pas sur les Champs Elysées. Et puis j’avais envie de faire autre chose, d’une certaine façon de rendre à l’Aveyron ce qu’il m’avait donné en travaillant sa terre. Avez-vous bénéficié de la fameuse entr’aide des Aveyronnais de Paris ? Nous n’en avons pas eu besoin. Je voudrais avant tout dire que si les Aveyronnais de Paris ont réussi c’est parce qu’ils ont travaillé. On cite souvent les Costes, plutôt que les envier il faut leur tirer le chapeau : ce sont des gens intelligents et travailleurs qui ont su mener leurs affaires très habilement. Il y a beaucoup de légendes autour des Aveyronnais de Paris, mais il n’y a qu’une vérité : ils ont travaillé pour réussir. C’est pour cela qu’ils ont quitté l’Aveyron, et ils ne l’ont pas fait de gaieté de cœur. L’exil, même volontaire, ce n’est pas une situation facile. Vous parlez au passé... La nouvelle génération des Aveyronnais de Paris s’embourgeoise. La valeur travail disparaît alors que c’est ce qui faisait la différence avec les autres. Si il y a de moins en moins d’Aveyronnais dans la profession c’est parce que la jeune génération n’accepte plus de travailler dur. Comment s’est passé le retour ? Avec mon épouse qui est vigneronne, nous avons acheté 3,5 hectares de vigne en AOC Estaing où nous avons replanté 2000 pieds. Tout à la barre à mine. Un travail énorme, mais nous croyons en cette AOC et j’aimerais bien que les Aveyronnais se rendent compte que notre département est capable de produire d’excellents vins. Ils sont très appréciés au Mistral. Parce que vous n’avez pas abandonné l’affaire... Le gérant était en train de couler la maison ; nous avons dû reprendre les commandes avec mon frère et un cousin et nous avons redressé la barre. Je passe une semaine par mois à Paris, c’est presque un travail non stop et je n’ai qu’une hâte c’est de revenir ici. Paris c’est bien quand on est touriste. LE MISTRAL
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Toute émigration, depuis la nuit des temps, est une fuite devant la misère et la guerre, l’histoire se répète, sans fin. Les Aveyronnais n’ont pas fait exception à cette règle cruelle, avec plus ou moins de bonheur. Aux 17ème et 18ème siècle, la vie dans ce département presque exclusivement rural était très difficile, situation encore aggravée par le rude climat de l’Aubrac. Pour faire la jointure entre deux récoltes, on s’embauchait bûcherons en Espagne ou vendangeur dans le Tarn. Le service militaire, qui durait alors deux voire trois ans, absorbait les plus gaillards, restaient aux pays les plus âgés et les impotents. Filet d’eau permanent, l’exode devient fleuve dans les années 1860 après la crise du phyloxera qui ruina le vignoble. Au tournant du 20ème siècle, le département enregistrait une diminution de presque 39 000 habitants, 10% de la population. Les Aveyronnais fuient vers Toulouse, l’Hérault, le Tarn, l’Algérie où au côté des gavatch de Lozère ils vont installer des centaines de fermes, et plus loin encore, en Argentine, au Chili, en Californie...
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LE DOSSIER Mais c’est surtout Paris qui attire. Paris est un ventre qui réclame des bras pour le nourrir. A pied, par Saint-Flour et Clermont-Ferrand, le voyage s’effectuait en une semaine. A force de travail, ces rudes paysans se taillent une place et une réputation entre Bercy et République; mais l’histoire officielle laisse dans l’ombre ces centaines de jeunes filles pauvres à peine âgées de 15 ans qui s’engagent comme bonnes à tout faire dans les maisons bourgeoises ou les hôtels parisiens. Les hommes s’emploient dans les cafés et brasseries, économisent, créent un établissement où ils font venir un frère, un cousin, qui à leur tour fondent un nouveau café et ainsi de suite durant deux ou trois générations. Ils gardent un contact étroit avec le pays ; ils y reviennent, montrent leur réussite ; Paris prend des figures d’Eldorado, ce qui provoque de nouveaux départs. La plupart réussissent, du moins ont-ils échappé à la misère ; l’entr’aide est la règle à travers les premières amicales ; le couteau de Laguiole, auquel des artisans ingénieux ont ajouté le tire-bouchon, devient le symbole des nouveaux princes de la « limonade ».
Le temps des financiers Né à Vors, Roger Béteille, géographe et fin connaisseur de cette ruralité, livrait en 2003 une analyse prédictive de la suite de cette aventure : « ...Dans les années 80, on en était encore à ce qui s’était passé dans les siècles précédents. Les Aveyronnais de Paris étaient limonadiers de père en fils, c’était le système familial. On prenait les employés dans la famille, le voisinage. Les capitaux restaient confinés à ce milieu avec le système des tontines et les vendeurs de bières qui prêtaient de l’argent. Même si cela existe encore, les structures financières ont complètement changé. Pour les grosses affaires, les banques sont omniprésentes. Beaucoup de ces petits établissements ont disparu avec l’envolée des prix de l’immobilier... Voilà un monde en pleine mutation sous les coups de boutoirs extérieurs... La tendance de fond, c’est bien le dépassement de ce milieu familial au profit de structures financières et industrielles. »
ASSOCIATION ROUERGUE-PIGÜÉ Les gardiens de la mémoire
A travers de nombreux liens culturels et de mémoire, l’association Rouergue Pigüé cultive le souvenir de l'aventure des familles aveyronnaises qui ont traversé l'océan au 19e siècle pour fonder une colonie dans la Pampa argentine. Depuis 1984, l'association est très active, et dans les deux sens, comme l'explique Jean Andrieu, son archiviste : « Grâce aux deux généalogistes de l'association, nous avons pu reconstituer les cousinades qui permettent aux familles des deux côtés de l'Atlantique de se retrouver, ce qui amène des Argentins à venir en Aveyron retrouver la terre de leurs ancêtres. » Ce lien culturel se concrétise à travers une action d'apprentissage du français à Pigüé soutenue par le Conseil départemental gravée dans le marbre par un accord d'Etat à Etat qui fait que les écoles de Pigüé sont les seules d'Argentine où le français est appris en première langue. « Sur place, il existe aussi une Alliance française et une Société française ainsi que l'amicale Intercambios avec laquelle nous travaillons en permanence, entre autre pour organiser les échanges scolaires, des voyages touristiques. » Le projet en cours est la création d'une BD racontant l'histoire de l'immigration à Pigüé. Cette ville agricole de 16000 habitants perdue au milieu de la Pampa devient le 4 décembre, date de fondation de la ville, le lieu de convergence de tous les habitants de la Pampa qui draine jusqu'à 20 000 personnes, une fête annoncée même par les journaux nationaux. « Ce qui nous conforte dans notre action, dit M. Andrieu, c'est que les jeunes adhèrent à ce lien historique entre l'Argentine et l'Aveyron parce qu'ils peuvent le vivre à travers l'histoire de leurs familles. » www.rouergue-pigue.com
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• 12 noix de saint-jacques • 2 courgettes • piques en bois • sel, poivre
Etape 1 Lavez et coupez les courgettes en grosses rondelles. Etape 2 Piquez une noix de Saint-Jacques et une rondelle de courgette sur des petits piques en bois. Etape 3 Mettez les minis brochettes dans le panier d’un cuit-vapeur, salez et poivrez. Etape 4 Posez le panier sur une casserole adaptée remplie d’eau chaude à mi-hauteur. Etape 5 Couvrez et faites cuire 15 minutes.
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UN NOM... UN LIEU, UN MONUMENT... La chronique de Monique RICCI
François Cogne, de souche rouergate par sa mère, est né près d’Aubin, au Gua en 1876. Les familles sont venues travailler comme briquetiers dans ce secteur en développement. Mais en 1886 les Aciéries et Forges du Gua ferment, il vaut alors mieux « émigrer » à Paris. Sans fortune, l’avenir artistique de François pouvait paraître improbable. Toutefois, reçu 2e de la section sculpture à l’école Boulle à Paris, et en 1894 aux Beaux-Arts (atelier de Barrias) il décide de poursuivre dans cette voie. La famille n’est pas riche, François lui-même marié, a deux enfants, et doit travailler dur, notamment pour des décors d’édifices : mairie du 18ème arrondissement, église St Bernard, pavillon de l’Indochine à l’exposition universelle de 1900 … En 1907 le projet du musée des beaux-arts de Rodez est confié à l’aveyronnais André Boyer, également issu des Beaux-Arts ; il sollicite Cogne pour une partie des éléments sculptés des bâtiments, qi restent des rares commandes en Aveyron du sculpteur. Blessé à la guerre il est affecté dès 1916 auprès de l’État-major. Son talent est reconnu, honoré par des prix à divers Salon d’artistes, on lui confie des bustes et statues de militaires (Joffre, Pétain, Dubail, Nivelle…), la ville de Paris lui commande la statue de Clémenceau près du Petit Palais. La clientèle s’élargit : Briand, Jaurès, Anatole France, le pape Pie XI, le Roi d’Espagne… Le musée de Rodez possède une œuvre à laquelle il tenait particulièrement : le Silence. En fin de carrière, il propose à la ville de Rodez d’être héritière de son atelier, avec de nombreuses maquettes et œuvres, s’engageant à financer lui-même les aménagements nécessaires. Mais la ville refuse, par manque de place.
production
Le 03/07 : Cinéma de
REQUISTA
Le 23/07 :
BROQUIES
Le 04/08 :
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JUILLET / AOÜT 2018 - N° 4
NOS COUPS DE CŒUR
EXPOSITION
MUSIQUE
EXPOSITION
MUSIQUE
11ÈME FESTIVAL DE SCULPTURE
XXIIIÈME ÉDITION DU FESTIVAL D’ÉTÉ « ORGUE, CLASSIQUE ET JAZZ »
63ÈME FESTIVAL DU ROUERGUE
27ÉME MILLAU JAZZ FESTIVAL
Avec Paul Philip, Pippin Drysdale, Julian Stair, Martin Smith, Kiho Kang Le pot devenant l’art provoque des questionnements difficiles, tendus mêmes pour certains. Car nous le constatons bien, nombre de pots sont déjà passés, par le chas de l’aiguille. Ils sont toujours des pots, parfois utiles, mais ne sont plus considérés comme tels. Ils sont devenus des objets d’art, ou par une élévation d’état encore plus mystérieuse, des sculptures à part entière comme nous ont prévenus, il y a plus de 100 ans, les grands critiques d’art britanniques, Roger Fry et herbert Read. Le temps d’une exposition, nous n’aurons pas le loisir de décortiquer toute la complexité historique de ce phénomène culturel, mais nous pouvons vous mettre le pied à l’étrier en vous présentant une collection de remarquables exemples contemporains dont le statut artistique est incontestablement acquis.
l’AAOV (Association des Amis des Orgues du Vallon) propose tous les jeudis à 21H entre le 15 juillet et le 15 août plusieurs concerts :
Depuis plus de 60 ans, ce festival invite 500 danseurs et musiciens du monde entier. Une dizaine de nations sont à l’affiche dans près de 30 lieux de spectacles. Des buffets, des animations musicales, un spectacle Panorama sur les rives du lac, une grande parade dans le centre du village et des défilés sont programmés Une manifestation pour toute la famille qui donne envie de voyager.
Bonne nouvelle pour le jazz et pour les festivals qui le diffusent : cette musique est redevenue à la mode ! Bienvenue au 27e Millau Jazz Festival ! Sa rencontre avec le hip hop et l’électro l’a clairement sauvé auprès d’un public jeune qui n’était plus attiré par lui ; à quoi s’ajoute l’apparition de nombreux musiciens si talentueux qu’il est difficile de ne pas les aimer. Emile Parisien, Avishaï Cohen, Rémi Panossian, pour ne citer qu’eux parmi tous les artistes invités de ce 27e Millau Jazz Festival, participent à ce mouvement de fond. Le phénomène est réel, en France comme à l’étranger.
GALERIE DU DON
MARCILLAC-VALLON
12 140 LE FEL
du 24/06 au 09/08
Jeudi 19 juillet à 21h, église St Martial de Marcillac : Concert exceptionnel d’orgue avec Karol Mossakowski Samedi 28 juillet à 21h à N D de Foncourrieu : Concert « Jazz à Foncourrieu » Jeudi 2 Aout à 21 en l’Eglise St Martial : Concert Lyrique - « L’Opéra dans tous ces Etats »
Les environs de Rouergue prennent eux aussi des couleurs internationales, puisque les festivités s’étendent à Millau, Rodez et Montbazens.
Jeudi 10 Aout à 21 en l’Eglise St Martial de Marcillac : concert Musique de chambre avec l’Ensemble Instrumental du Rouergue
du 19/07 au 10/08
TOUTES LES INFOS :
ASS.MILLAU EN JAZZ
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du 05 au 12 août 2018
du 14 au
21 juillet 2018
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COMMERCE
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Situé en plein centre ville, au coeur du quartier historique du Vieux Rodez. Au pied de son célèbre clocher, cet ancien hôtel particulier, avec son escalier Louis XIV authentique vous propose une atmosphère chaleureuse dans un cadre familial où l’on se sent bien.
Le café des sports vous propose une cuisine familiale et traditionnelle dans l’ambiance simple et chaleureuse d’un bistro de village. On vous y servira un plat du jour élaboré avec des produits frais; une entrée originale et des pâtisseries maison complèteront votre repas.
Hôtel du Clocher
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Salon de thé, saladerie, restaurantion
Plat + entrée ou dessert : 10 €
4 rue Séguy - 12000 RODEZ Tel. 05 65 68 10 16 www.hotel-clocher.com
Café des Sports 9 Place de la Mairie de St Cyprien, 12320 Conques en Rouergue Tel. 05 65 61 37 68 – info@comptoir-univers.fr
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Arnaud Cappoen vous accueille pour une cuisine traditionnelle Ouvert tous les midis, le vendredi et samedi soir Fermé le lundi
L’ENDROIT - Restaurant 15 rue Cabrol - 12300 DECAZEVILLE Tel. 05 81 46 91 11 Retrouvez nous sur : /ruthene magazine
Fresh Store
7 Place du Bourg - 12000 RODEZ Tel. 05 65 75 60 78
COMMERCE
à partir de
13€
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Table et cadeaux
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