Ruthene Magazine N°06

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OCTOBRE 2018

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ACTUALITÉS

TELEX, VOTRE ACTUALITÉ... RENCONTRE

ANNE-MARIE ESCOFFIER PORTRAIT

NICOLAS SANHES LE DOSSIER

ARTS DES VILLES, ARTS DES CHAMPS LE DOSSIER SPÉCIAL

30ÈME ÉDITION DE PHOTOFOLIES LA RECETTE DU MOIS

PARMENTIER LÉGER DE COURGE UN NOM... UN LIEU, UN MONUMENT...

INSTITUTION SAINT-JOSEPH NOS COUPS DE COEURS

EXPOSITIONS, SPECTACLES... LES BONNES ADRESSES

COMMERCES, ARTISANS...

L’EDITO 99% de transpiration

Si les artistes ne travaillent pas (toujours) pour l’argent, ils apprécient cependant de faire trois repas par jour, d’offrir des études à leurs enfants et de vivre dans le minimum de confort qu’impose la création. L’art - comme le sport - c’est d’abord du travail ; le théorème de Thomas Edison est toujours vrai : « Le génie est fait de 1% d’inspiration et de 99% de transpiration ». Or lorsqu’un artiste met son talent au service d’une collectivité locale, il est courant que celle-ci marchande, ou que l’opposition s’en empare pour en faire un argument électoraliste montrant le « gaspillage » de la majorité. En revanche, un rond- point à 400 000 euros en pleine campagne, une déviation surdimensionnée par rapport à sa fréquentation, des actions de communication aux résultats aléatoires n’attireront que peu ou pas de remarques de la part des élus, comme s’ils devaient justifier leur action par le nombre de millions investis, même en vain. Truffaut, Modiano, Soulages, Di Rosa, Boulez, Depardieu, Cosma ou Capuçon... la France leur doit sa réputation de pays d’art et de création qui déplace des dizaines de millions de touristes chaque année. Si des milliers de visiteurs viennent en Aveyron c’est pour le musée Soulages, pour le musée Fenaille, pour le festival du Vieux Palais, de Sylvanes... Pas pour ses très chers rond-points. La rédaction

Nous partageons la peine L'équipe de Ruthène Magazine s'associe à la peine qui a saisi les Ruthénois après la disparition dans des circonstances dramatiques de Pascal Filoe, directeur général adjoint des services de la Ville de Rodez. A sa famille, tout particulièrement, vont nos pensées.

Le RUTHENE Magazine - Magazine gratuit mensuel - DIRECTION DE LA PUBLICATION : Stéphane Sichi - RÉDACTEUR EN CHEF : O-P Verkisto - RÉDACTION : O-P Verkisto, M. Ricci - redaction@ruthene-magazine.com - PHOTOS : Patrice Thébault - PUBLICITÉS : Bertrand Dugue-Boyer ( 06 23 01 36 25 ) - CONCEPTION/RÉALISATION : La Nauze Audiovisuel - IMPRESSION : Mérico (Bozouls) - TIRAGE : 10 000 ex - DIFFUSION : ADS organisation ÉDITION : AS 3 Editions - Route de Trinquiès - 12330 SOUYRI - N° siret : 480 863 638 00023 - DÉPÔT LÉGAL : 2610-0398

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ACTUALITÉS

OCTOBRE 2018 - N° 6

conomie LES RENCONTRES PARTICIP’ACTIVES 2018 : INSCRIVEZ-VOUS !

Demain, encore plus qu’ aujourd’hui, votre entreprise sera : • • • •

Agile et orientée client Innovante et connectée Frugale et responsable Apprenante et collaborative.

Pour vous accompagner, la CCI AVEYRON propose, en 2018, un nouveau programme de rencontres sur un grand nombre de thématiques. Afin d’y participer, il convient préalablement d’adhérer à ce programme en retournant le bulletin téléchargeable sur le site de CCI. www.aveyron.cci.f DÉGÂTS DE GIBIERS : LA FDSEA TIRE LE SIGNAL D’ALARME

La FDSEA Aveyron a attiré l’attention des sociétés de chasse sur les dégâts de gibier, essentiellement de sangliers, qui prend des proportions inquiétantes. Les indemnisations versées aux exploitants en 2017 se montent à 560 000 euros et beaucoup souhaitent une meilleure gestion. La FDSEA 12 réclame le tir de défense accordé à tous les exploitants pour protéger leurs récoltes, ainsi que l’interdiction ponctuelle de l’agrainage. Le syndicat agricole à lancé un recensement des points d’agrainages clandestins ou non règlementaires. L‘ARTISANAT RECRUTE PAR APPRENTISSAGE !

Jeunes, demandeurs d’emploi, reconversion professionnelle : les entreprises artisanales du département recrutent par alternance. N’attendez pas, consultez les 250 offres de la bourse d’apprentissage et signez votre contrat ! Pour toutes questions : 05 65 77 56 00

L’AVEYRON RECRUTE À PARIS Le Conseil Départemental de l’Aveyron en partenariat avec la CCI et la Chambre de Métiers et d’Artisanat organise à Paris le 13 octobre un job dating ouvert aux entreprises qui souhaitent recruter des profils spécifiques. Pour accélérer la croissance démographique de l’Aveyron, le Conseil Départemental met en œuvre un plan d’action centré sur le recrutement de compétences. Dans ce cadre, il prévoit d’organiser des évènements de recrutement en France, ciblés dans les secteurs géographiques où les compétences recherchées par les entreprises aveyronnaises sont le plus présentes. Le premier se tiendra à Paris le 13 octobre prochain en parallèle au Marché des Producteurs de Pays de l’Aveyron. L’évènement s’articule autour de plusieurs espaces : • Un espace JOB DATING pour mettre en relation entreprises et candidats potentiels pour un RDV de 20 à 30 minutes. • Un espace REPRENEUR/ CREATEUR d’entreprises. • Un espace TERRITOIRES qui présente l’offre de vie en Aveyron (logement, scolarisation, loisirs…) • Un espace RENCONTRE pour rassurer les candidats par le biais de témoignages de Parisiens ayant fait le choix de s’implanter en Aveyron. Les Salons de l’Aveyron 17 Rue de l’Aubrac 75012 Paris de 9h à 19h. Contacts et inscriptions : www.laveyronrecrute.com/recrute Tel : 05 65 75 82 81 / info@laveyronrecrute.com

www.cm-aveyron.fr

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anté ÉCONOMISER L’EAU, UN ACTE CITOYEN

25ÉME ÉDITIONS OCTOBRE ROSE En octobre 2018, pour la 25ème année consécutive en France, la campagne de lutte contre le cancer du sein, organisée par l’association Le Cancer du Sein, Parlons-en ! propose de lutter contre le cancer du sein en informant, en dialoguant et en mobilisant. Pour l’association Le Cancer du Sein, Parlons-en ! qui œuvre toute l’année pour soutenir la recherche médicale et scientifique et pour informer le plus grand nombre, Octobre Rose est une occasion de mettre en lumière celles et ceux qui combattent cette maladie, d’intensifier l’information et la sensibilisation et de réunir encore plus de fonds pour aider les chercheurs, les soignants. Contact :

www.adeca12.fr

RUTHÈNE MAGAZINE S’ASSOCIE À L’ETABLISSEMENT FRANÇAIS DU SANG Donner son sang est un geste simple, indispensable, vital, mais trop méconnu. C’est pourquoi Ruthène Magazine participe à faire connaître l’action de l’Etablissement Français du Sang de l’hôpital de Rodez : chaque donneur recevra un magazine en venant donner sang. Les efforts menés à Rodez afin de promouvoir le don de sang se sont avérés payants. Entre 2016 et 2017, le nombre de candidats a augmenté de près de 4%. Un chiffre encourageant que nous souhaitons soutenir. Les dons s’effectuent sur le site EFS de Bourran toute l’année : • Lundi de 11h30 à 13h30 et de 14h30 à 19h • Vendredi de 9h à 13h30 et de 14h30 à 17h • Le premier samedi du mois de 9h à 13h

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Au vu de la situation climatique et hydrologique, la préfecture a pris des mesures de limitation des prélèvements et usages de l’eau pour la zone de gestion Lot Aval Bassin, Alzou et Diège. Cette mesure conduit à interdire les prélèvements agricoles, l’irrigation des prairies, la pratique des sports nautiques sur les cours d’eau classés en 1ère catégorie piscicole ; l’arrosage des golfs, pelouses, espaces verts publics et privés, des espaces sportifs. D’une façon générale et pour tout le département, il est recommandé d’économiser l’eau, notamment l’eau potable, ressource précieuse et limitée. http://propluvia.developpement-durable.gouv.fr/ LE ROTARY-CLUB REMET UNE DONATION AU CENTRE HOSPITALIER DE RODEZ

Chaque année, le ROTARY Club de Rodez organise la traditionnelle «Ballade en sportives» dont les bénéfice sont reversé à des associations. Cette année le ROTARY a tenu à ce que le service de pédiatrie du Centre Hospitalier de Rodez en soit bénéficiaire, en particulier pour la prise en charge cancérologique, au travers de l’association « Au Pays des Loupiots ». Cette association, par son action, améliore chaque année les conditions d’accuel et de prise en charge des enfants hospitalisés dasn les services pédiatrie et néonatologie du CH de Rodez. 2ÈME ÉDITION DES PÉPITES DE L’AHSM

Le 20 sept. se tenait au CH Sainte Marie « le Café des Pépites » pour préparer les équipes ruthénoise à l’édition 2018 qui aura lieu à Nice le 13 novembre... http://www.ahsm.eu/les-pepites-de-lahsm


ACTUALITÉS ulture AUTOUR DE L’ÎLE DE PÂQUES

En complément de l’exposition « Mystérieuse île de Pâques », le musée Fenaille organise plusieurs rendez-vous : Jeudi 11 octobre à 18h30
 à l’auditorium du musée : Catastrophe écologique dans l’île de Pâques : le phénomène climatique El Nina en cause ?. Conférence par Thierry Delcroix, directeur de recherche, IRD/LEGOS – Toulouse.
 Mercredi 17 octobre à 18h30 
dans les salles du musée. Rencontre avec le poète chilien Luiz Mizon, lecture mise en musique par Daniel Séverac. Mercredi 24 octobre à 18h30
 à l’auditorium du musée. L’écriture rongorongo, les bois parlant. Conférence par Konstantin Pozdniakov, professeur des universités - INALCO Université de Saint-Pétesbourg.
 ABONNEMENT À LA MÉDIATHÈQUE DE RODEZ

L’abonnement permet d’emprunter, pour une durée de 4 semaines, 12 documents à choisir parmi les livres, BD, DVD, CD... Pour les personnes domiciliées à Rodez, cet abonnement est gratuit pour les enfants, scolaires, apprentis et étudiants, de 18 euros pour les adultes et de 10 euros pour les seniors de plus de 65 ans. Pour les personnes extérieures à la commune, l’abonnement est de 10 euros pour les enfants, scolaires, apprentis et étudiants, de 35 euros pour les adultes de l’agglomération (20 euros pour les seniors) et de 40 euros pour les adultes résidant hors agglomération (22 euros pour les seniors). accueillent des plantes rares et originales comme l’Euphorbe de Costes. Renseignements : 05 65 77 89 10

En quelques petites années, La Club a permis à des dizaines de groupes de musique actuelle de franchir la première étape du long voyage vers la reconnaissance artistique. Le Club c’est d’abord un lieu : le vieux cinéma de l’avenue Tarayre. Le travail des bénévoles de l’association Oc’Live, soutenus par des entreprises et des mécènes privés, l’ont transformé en scène de concert destinée aux musiques actuelles (1). « Le succès a été immédiat », dit Fred Joao, l’âme des lieux. « On est débordés par les demandes. Des centaines de groupes cherchent une scène professionnelle pour se produire ; on ne retient que 1 à 2% des demandes. Le plus difficile est de les sélectionner en respectant les critères de qualité artistique et de cohérence pour présente une palette des musiques actuelles avec une trentaine de concerts sur toute l’année. » Plus rare, Le Club intègre un pôle de création qui comprend une salle d’incubation et une résidence d’artistes. « Là on s’adresse à des groupes qui ont déjà une certaine maturité et veulent aller plus loin. Les artistes recherchent des espaces de création et de perfectionnement. Nous proposons des moyens pour travailler des supports vidéo et audio indispensables pour la diffusion de leurs projets artistiques... En résidence, les artistes profitent de l’équipement son et lumière pour répéter ou travailler de façon autonome, sur plusieurs jours, en se concentrant sur leur création. » Le Club ambitionne de faire connaître des artistes aujourd’hui inconnus ou presque. Encore faut-il que le public fasse acte de curiosité et pousse la porte. Au seul risque d’être surpris, voire séduit par ce qu’il voit et entend. Contacts :

37 Avenue Tarayre, 12000 Rodez Tel. 05 65 42 88 68 www.oc-live.fr (1) Appellation floue du ministère de la Culture qui désigne les musiques amplifiées : rock, jazz, blues, rap, electro, techno, musiques du Monde...

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ANNE-MARIE ESCOFFIER «

JE SUIS INQUIÈTE POUR L’AVEYRON

Entretien : O-P Verkisto Photographies : Patrice Thébault

»

Dans toutes ses fonctions, Anne-Marie Escoffier a laissé la marque d’une femme de conviction et de caractère. Sa voix posée en impose par son assurance. Retirée – en partie - des affaires publiques, depuis Belcastel elle continue d’observer l’Europe, la France et l’Aveyron comme ils vont. Inspecteur général de l’administration au ministère de l’Intérieur, préfète de l’Aveyron (1999 - 2001), ministre de la réforme de l’État, de la décentralisation et de la fonction publique, chargée de la Décentralisation*, sénatrice de l’Aveyron de 2008 à 2014, conseillère générale, Anne-Marie Escoffier a suivi le parcours d’une haute fonctionnaire engagée au service de l’Etat, ce qui lui vaut d’être toujours consultée sur ses deux spécialités : le fonctionnement de l’administration et l’aménagement du territoire. Vous gardez-sans doute un œil sur les affaires publiques... Je suis de près l’actualité du pays et celle de l’Europe. Et l’Europe me déçoit. Qu’avons-nous réalisé finalement ? L’Euro. Erasmus, dans une moindre mesure. Mais qu’en est-il de la grande Europe de la Justice ? de la Défense ? de la véritable Europe économique ? De la diplomatie ? De la politique d’immigration ? A ce sujet, c’est le procès de l’Europe qu’il faut faire. On a intégré des pays qui n’avaient pas

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RENCONTRE

les moyens d’y tenir leur place, comme la Grèce ou la Pologne. La fameuse entraide entre les pays ne s’est jamais réalisée. L’UE a laissé l’Italie et la Grèce seules face à l’immigration. A la base du problème il y a l’ouverture de Schengen. L’Europe n’a pas les frontières imperméables qui auraient pu juguler des flux de populations qui nous échappent et dont, pourtant, nous ne pouvons qu’être solidaires. Vous avez abandonné toute fonction officielle mais vous êtes toujours consultée sur des questions d’aménagement du territoire. Quel regard portez-vous sur 35 ans de décentralisation ? L’aménagement du territoire est le fruit de la décentralisation et de la déconcentration. Cela concerne tous les secteurs, l’économie, la Justice, l’Education, les transports, absolument tout. Aménager le territoire c’est apporter un équilibre afin que chacun trouve une forme de bien-être. Il ne doit pas y avoir de citoyens moins favorisés que d’autres, sous prétexte que l’on n’a pas accès à internet, pas de transports ou pas d’écoles. Et c’est indissociable du développement durable qui prend en compte le patrimoine, l’éducation, les arts, l’écologie... Malgré ces centaines de milliards injectés, il y a encore des territoires sans internet, sans transports, sans écoles... On en connaît ici... La politique en matière d’aménagement du territoire n’a pas trouvé encore de juste voie ; la politique de la ville, notamment, est un échec selon moi, ou la création des métropoles. J’en veux beaucoup à la loi - votée alors que j’étais en fonction - qui a créé les métropoles qui creusent un écart entre le milieu urbain et le milieu dit rural. Au départ elles étaient cinq, destinées à rivaliser avec leurs homologues européennes. Aujourd’hui elles sont vingt et une, qui, au lieu d’enrichir le territoire, en aspirent les richesses et les populations et, de fait, créent un effet de recentralisation. Est-ce que l’on n’est passé de l’Etat stratège de l’immédiat après-guerre, à un Etat qui gère les situations plus qu’il ne les décide et oscille entre les différents groupes de pressions économiques ou politiques ? L’Etat est en dialogue constant avec les collectivités territoriales; mais, conséquence d’une décentralisation chaotique, chacun empiète sur le domaine de l’autre. L’objectif c’est de fixer les limites des uns et des autres, quelles sont les compétences de l’Etat, ce qu’il doit faire et ce qu’il peut faire et ce que les collectivités peuvent et doivent faire à leur niveau. On en est toujours là après toutes ces années. Dès lors, l’Etat ne devrait-il pas se contenter d’assumer ses cinq fonctions régaliennes ? Ce serait plus clair ainsi. Ce serait oublier qu’au-delà de ces cinq missions le préfet en exerce bien d’autres – par exemple, un contrôle économique sur les entreprises, ou, qu’en matière scolaire, l’Etat et les collectivités locales partagent les responsabilités entre fonctionnement et construction des établissements et rémunération des enseignants. Ce n’est donc pas aussi simple que cela... Sachant ce que vous venez d’expliquer, comment voyez l’Aveyron ? Il faut deux ambitions à ce département : la mobilité, physique et virtuelle, c’est à dire les transports et internet. On avance, mais c’est long. Le plus préoccupant est sa courbe démographique. La population vieillit. On constate une forte chute dans la tranche 18-50 ans qui correspond au départ des jeunes pour continuer leurs études et qui trouvent un emploi ailleurs. Vers 50 ans ils reviennent, par mutation par exemple, puis la courbe s’élève encore après 60 ans avec ceux qui prennent leur retraite au pays. Ce mouvement est difficile à enrayer. La venue des néo Aveyronnais peut le compenser en partie à condition qu’ils trouvent ici les mêmes possibilités qu’en milieu urbain: internet accessible sur tout le territoire, accès facilités vers les autoroutes et maintien des services publics... Voilà pourquoi je suis inquiète.

* De juin 2012 à mars 2014, fonction qu’elle quittera à sa demande.

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50 artistes en exposition permanente tout au long de l’année du lundi au samedi. 1 exposition individuelle par mois. Venez découvrir actuellement pour la 46 ème exposition : le sculpteur CYRIL PEVROL

15, place du Bourg RODEZ 10

NICOLAS SANHES « TOUT EST LIÉ À LA VIE »

On a pu découvrir un ensemble de trois œuvres de Nicolas Sanhes dans le jardin du musée Soulages, lors de l’exposition Picasso, à l’été 2016. Et admirer. Admirer l’étonnante souplesse et les transparences de ces conceptions mentales en acier qui pèsent des tonnes de légèreté et nous projettent dans l’espace trigonométrique d’un artiste humble, fier de son travail et attachant. Vous êtes Ruthénois, votre atelier est en Région parisienne, auriez vous eu la même carrière si vous étiez resté ici ? Sur un plan pratique, la vie en Aveyron est plus facile. Je viens de créer mon nouveau lieu de travail ; un espace de 500 m2 dévolu à la création pour réaliser des oeuvres plus importantes. Ce projet aurait été différent en Aveyron, l’investissement est plus lourd, mais l’enjeu du Grand Paris et de la communauté artistique parisienne, mérite la prise de risque. Paris reste une place où l’art fait partie de l’histoire. Dans quelques années, peut-être, je reviendrai en Aveyron où je garde beaucoup d’attaches. D’ailleurs, je prépare pour le printemps prochain une sculpture qui sera installée à Rodez dans le jardin de l’ilot Combarel, j’en suis très heureux. Comment peut-on définir le travail de création ? C’est un travail où il faut faire don de soi, ne pas compter les heures. Il n’y a pas de recette. Il faut accepter l’incertitude, c’est dans la répétition du geste manuel que l’esprit se forme. C’est un processus lent, les concepts ne viennent pas simplement. Je mène une recherche et une réflexion sur un processus, où la structure, la forme, la ligne sont sans cesse mis en question. Tout cela est lié à la vie… En 1997 j’ai été atteint d’un cancer. La révélation de la maladie et la prise de conscience de ma fin m’ont fait toucher une autre temporalité. Etre à la limite change tout. Avant la maladie, je voulais être... Après, je suis, je suis sans concession. La création s’inscrit dans le temps, et c’est le temps qui fait qu’il y a création. Le plus dur est de tenir bon…


LEPORTRAIT DOSSIER En quoi êtes-vous un élève de Soulages comme vous aimez à le dire ? Pas un élève au sens propre. Je me reconnais en lui car il fait partie de ces artistes qui tout au long de leurs années de travail ont développé une oeuvre, sans savoir où elle conduit. C’est l’art qui entraine dans un espace inconnu, c’est la magie de l’incertain, il faut résister pour ne pas perdre le fil de son histoire ou de la vie… L’ensemble des oeuvres peuvent paraitre semblables les unes aux autres ; en réalité il y a de grandes différences. Chaque sculpture que je produis est un défi par rapport à la précédente, je cherche à repousser les limites de leur propre matérialité par des assemblages plus improbables. Celle de Rodez sera simple dans sa forme mais très complexe à réaliser, le travail d’ingénierie est essentiel dans la sculpture monumentale. Prenez-vous en compte les caractéristiques du lieu d’implantation de la sculpture ? Oui et non. Je ne tiens pas compte de l’histoire du lieu mais de l’espace du lieu. Ma sculpture ne raconte pas d’histoire ; je m’efface face à elle. Je vis dans le réel, dans l’espace qui m’est donné, dans ce que je perçois et ce que je ressens. Je tiens uniquement compte de ces impressions, de l’espace qui m’est donné a vivre. La pièce pour Rodez mesurera quatre ou cinq mètres de haut et autant de long parce que le lieu le veut ainsi. La sculpture transforme l’espace. C’est cela que la Ville de Rodez a compris. La sculpture a la force de transcender les lieux et valoriser l’espace urbain. Comment se fait-il que votre travail, objet de nombreuses commandes publiques et privées, est identifiable au premier coup d’oeil ? Disons que j’ai un secret de fabrication que je suis seul à détenir... Aucun logiciel informatique ne peut produire une de mes sculptures. Le système de mise en place des poutrelles que j’ai mis au point est à la fois simple et très complexe. Ça tombe au millimètre près. Pour réaliser une de mes oeuvres il faut tenir compte de la densité de l’acier et l’immatérialité de l’espace... C’est ce jeu subtil que la réalité de la matière, la part sensible de l’homme que le logiciel ne fournit pas. Il m’arrive de passer plusieurs jours à déplacer les lignes d’acier dans l’atelier pour trouver la forme juste entre la densité de l’acier et le vide de l’air. On ne perçoit pas cela derrière un écran. Je peux utiliser l’ordinateur pour numériser mes pièces afin de les reproduire en plus grand encore (10-15 mètres), je sais le faire grâce à un partenariat avec le groupe d’ingénierie SYSTRA qui réalise dans le monde entier des ouvrages d’art et non des oeuvres d’art. Je préfère les structures fermées aux structures ouvertes, parec qu’elle sont plus compliquées et plus techniques à réaliser. Comme un corps humain.... Il faut avant tout réaliser la colonne vertébrale de la sculpture, puis placer les bras qui enlacent l’espace. Mon écriture est aujourd’hui identifiée par ses lignes carrées blanches réalisées avec quinze éléments, en HEA *. J’utilise la force de la poutrelle pour augmenter la résistance de la ligne. C’est ma signature, ce qui retient l’oeil du collectionneur. Vous venez de perdre vos oeuvres de jeunesse dans un incendie... C’était tout ce qui m’a construit pour arriver là où j’en suis aujourd’hui. Au delà des souvenirs de jeunesse qu’elle représentaient, c’est l’idée de la confrontation avec les oeuvres actuelles qui n’aura pas lieu. L’expo dont je rêvais est partie en fumée, c’est dur. C’est la période de Rodez qui s’efface, mais demain sera autre.

* Poutrelles métalliques utilisées dans le bâtiment.

PLUS D’INFORMATIONS : www.nicolassahnes.fr

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Sous toutes ses formes, l’expression artistique est très présente en Aveyron. A côté de milliers d’amateursdu dimanche, les comédiens, plasticiens, peintres, musiciens, vidéastes ou photographes professionnelsforment une communauté non négligeable. Nous les avons rencontrés, ils ont beaucoup de choses à dire... Dossier : Entretiens : O-P Verkisto Photographies : Patrice Thébault

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BRUNO HOULÈS

« FAIRE DÉCOUVRIR NOS ESPACES D’EXPRESSION » La plus importante Maison des Jeunes et de la Culture de France porte un projet qui s’étend bien au delà de Rodez et perpétue l’esprit originel de mettre la culture à portée de tous les citoyens. La MJC de Rodez est une énorme machine de 3600 adhérents qui rassemble 87 clubs dans pratiquement tous les domaines d’activité : sport, nature, culture, artisanat d’art. Sa spécificité repose sur son orientation en direction de l’enfance, de la jeunesse et de la famille. « C’est ce qui a valu à la scène de Rodez d’être reconnue d’intérêt national en avril dernier avec une appellation « Art enfance jeunesse » dit Bruno Houlès, le directeur. « Nous avons appelé « Théâtre des Deux points » une programmation spécifique comprenant des spectacles destinés aux enfant dès l’âge de un an, voire six mois. Depuis cinq ans nous avons développé le projet NovAdo en direction du public adolescent qui est difficile à capter. Nous travaillons avec le CGR, dans ce cadre ils ont pu découvrir des films cultes de la période 1938-1968 et exercer leur esprit critique. »

" AVEC TOUS LES ACTEURS DU TERRITOIRE "

Plus qu’ailleurs, en raison de la taille du département et de l’appartenance à une grande région créative, la MJC se positionne comme une association-ressource et développe un lien fédérateur entre les territoires et ses acteurs : « Nous nous adressons à tous les professionnels de l’Occitanie, dit M. Houlès, quel que soit leur art et plus particulièrement à ceux qui s’adressent 14


LE DOSSIER

à l’enfance à la jeunesse et à la famille. Nous leur donnons les moyens de travailler leurs créations en mettant à disposition une équipe technique, un plateau, on peut aussi apporter des fonds en co-production, voire pré-acheter le spectacle. » Et dans un monde que l’irruption des réseaux sociaux a bousculé, les « petits » ont plus de facilités à jouer dans les cours des « grands ». Intégrer les réseaux professionnels fait aussi partie des actions que mène la MJC pour faire connaître les talents en dehors de la sphère locale ou régionale. « Le projet artistique de la scène conventionnée inclut un rayonnement « hors les murs », en direction des communes du nord de l’Aveyron précise M. Houlès. « Cela se traduit par des partenariats avec les collectivités qui font appel à nous parce qu’elles ont un projet artistique. C’est le cas de la communauté de commune Lot Truyère, Luc La Primaube, Onet le Château, Naucelle qui travaillent régulièrement avec nous. » Illustration de ce propos, la présentation récente de la saison 2018/2019 a dévoilé une quarantaine de projets artistiques concernant tout le territoire : « Nous avons de bons relais qui facilitent la communication entre les collectivités et nous. Ce lien est très important. La MJC de Rodez ne s’invite pas, ce sont les acteurs du territoire qui frappent à notre porte en nous proposant de travailler avec eux. De même, nous collaborons avec des opérateurs comme l’association OcLive, toujours dans un esprit d’entente afin d’éviter d’empiéter sur les domaines des uns et des autres... L’offre artistique est de plus en plus fournie. L’intérêt de tous c’est de travailler en bonne entente dans le but de faire découvrir nos espaces à des publics nouveaux. ».

« Cultive-toi »,

la réussite en commun Pour illustrer la présentation de sa saison 2018/2019, la MJC a organisé le 22 septembre dernier la journée « Cultive-toi », un premier rendez-vous festif et artistique de toutes les associations, quelles que soient leurs pratiques esthétiques. Dans les jardins du Foirail on a retrouvé côte à côte les MJC de Rodez, d'Onet-le-Château et de Luc-La-Primaube, le café culturel le Krill, le théâtre de la Baleine, le Club, les Amis du musée Soulages, l'école de musique Diapason, le Conservatoire, la Diane rouergate, Tamos juntos, les Imprototypes, les écoles de danse et le Fab lab Rutech et les spectacles de deux compagnies, le Collectif Zou et Zogma (Québec). PLUS D’INFORMATIONS : www.mjcrodez.fr

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CHRISTINE BARRES

« JE NE PEUX PAS PEINDRE AILLEURS QU’ICI » « Cette terre me parle et influence mon travail » dit Christine Barres dans son bel atelier de Bozouls ouvert sur la lumière de l’Aubrac. L’Aveyron l’inspire... mais elle ne le peint pas... « C’est la tranquilité d’esprit que me procurent les paysages ainsi que mon isolement qui me permettent de créer. Il est vrai que je n’expose pas les paysages de l’Aveyron, je les garde pour moi, comme quelque chose d’intime que je ne partage pas. » L’univers pictural complexe de Christine Barres va du portrait à la nature morte où éclatent les couleurs, à la frontière du figuratif et de l’abstrait. « Ma peinture est une projection mentale servie par l’énergie que je puise ici... Je la ressens physiquement quand je pose mes couleurs sur la toile ; les gens qui aiment ce que je fais captent à leur tour cette puissance... Il est là le travail de l’artiste : dans sa rencontre avec le public. Celui-ci va ressentir - ou pas - l’émotion, mais c’est à l’artiste d’être le plus vrai pour la faire passer. En retour, son travail s’enrichit du regard de l’autre, c’est pourquoi je réponds aux invitations des galeristes afin de pouvoir échanger. » Christine Barres fréquente peu la petite communauté des peintres aveyronnais. Pas par snobisme, mais pour se garder des influences des autres, toujours en quête d’une authenticité totale et pour rester dans sa bulle créatrice. Elle commet parfois des entorses à cette règle. Cet été, elle a accepté, par affection pour sa commune, l’invitation à accrocher sur les cimaises de La galerie, le nouvel espace d’exposition et d’animation de Bozouls. Mais cette exposition sera la dernière en Aveyron ; les galeries parisiennes et européennes réclament ses bleus, ses rouges, ses verts violents et toute son énergie créatrice. Contact : www.christinebarres.fr

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LE DOSSIER

LA PATTE AVEYRONNAISE SUR LE FILM ANIMALIER... En 1996, « Microcosmos, le peuple de l’herbe », le film Claude Nuridsany et Marie Pérennou, ouvrait la voie à une façon très française de filmer les animaux et la nature. Presque quatre millions d’entrées pour un long métrage dont les acteurs sont des insectes, sans un commentaire, c’est un résultat qui étonne encore ses créateurs. Microcosmos a marqué le cinéma français autant que « Le monde du silence » de Cousteau 40 ans auparavant. Le film animalier est devenu une particularité française qui s’est poursuivie jusqu’à « La marche de l’empereur »*. Et toujours avec autant d’engouement de la part du public. Claude Nuridsany propose une explication à ce succès. « Nous n’avons pas voulu réaliser un documentaire académique, comme c’était la tendance, mais un long métrage, avec un scénario, des prises de vue travaillées en studio avec des cameras spéciales 35 mm, les lumières, le son... Nous avons refusé tout commentaire - c’était risqué mais personne ne nous l’a reproché - pour laisser s’exprimer les images et la musique afin que le spectateur ressente la fascination, l’étonnement – comme nous les avons ressenties – pour ces êtres si éloignés de nous... La naissance du diptère, qui signe la fin du film, c’est Venus sortant de l’eau... C’est simplement beau, ça ne réclame pas d’explications. » Claude Nuridsany et Marie Pérennou continuent d’observer les insectes et les animaux depuis Salles-La-Source. Le couple est revenu vers la photographie et l’écriture, ses premières amours, et conserve un œil attentif sur les productions cinématographiques animalières. « D’eau et de lumière » de Denis Poracchia, sorti cette année, les a particulièrement touchés.

* De Luc Jacquet, en 2005.

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JEAN-PAUL DESPRAT « ECRIRE, PLAISIR UNIQUE »

Originaire du bassin de de Decazeville où il passe encore une partie de l’année, Jean-Paul Desprat assouvit sa passion des XVIIème et XVIIIème siècles à travers des romans historiques et des biographies.

Dans la plupart des pays anglo-saxons, le métier d’écrivain s’apprend sur les bancs de la faculté. La France fait exception à cette règle... Jamais je ne pourrais considérer l’écriture comme un travail ! C’est un plaisir qui s’est placé en contre-point de mon emploi dans l’industrie. J’étais souvent appelé à me déplacer, dans ces moments j’écrivais... A l’âge de 47 ans, j’ai pu travailler à mi-temps et je me suis lancé dans l’écriture de biographies. Pour répondre à votre question, suivre une formation pour être écrivain dépasse mon entendement ! Comment travaillez vous ? Pour les romans je continue d’écrire sur mes cahiers au crayon à papier et j’écris absolument partout. Les biographies c’est un travail de moine. Du mardi au jeudi j’arrive le premier à la Bibliothèque François Mitterrand ; j’en repars souvent le dernier. Une biographie prend en moyenne deux années de recherche et d’écriture. Une fois le texte rédigé, je le dicte. La lecture à voix haute permet d’écouter si le rythmes des phrases est bon, c’est aussi un moyen de traquer les répétitions. Vous publiez « Henri IV, roi de cœur » une nouvelle biographie du roi. Encore une ! J’en ai recensé 220... et j’en ai déjà publié trois. Celle-ci n’apporte pas d’éléments biographiques nouveaux ; je me suis attaché à donner une vue globale de l’oeuvre de ce roi qui était extrêmement moderne dans sa conception du pouvoir ; dans la façon dont il règle le problème des guerres de religions en mettant l’Etat au dessus des querelles religieuses. Pour quelle raison n’y a t-il pas d’Aveyronnais dans vos biographies ? « Trois gouttes de vinaigre dans les saintes huiles » raconte la vie de Guiscard La Bourlie, abbé de Bonnecombe à Comps-la-Grand-Ville. C’est le livre qui a le plus mal marché. Les Français aiment les héros ! 18


LE DOSSIER

BUDAPEST

ÉLOGE DE LA LENTEUR... Le groupe d’électro pop se reconnaît dans une façon de travailler lentement, dans l’amour des choses bien faites, dans l’inspiration qui animent l’esprit des artisans d’art. Hervé Bezamat, guitariste, compositeur et fondateur de Budapest est originaire de Laissac. Il estime que cette origine a influencé le travail et le parcours du groupe. « Dès l’origine nous avons rencontré un accueil favorable et un soutien qui nous a étonné, en particulier de la part des amis du Club, mais aussi des collectivités et de la MJC de Rodez. Le projet Tones and Pictures, en collaboration avec le musée Soulages et le Conservatoire départemental de musique, a été un moment de rencontre incroyable entre notre musique et un orchestre d’instruments classiques. » ... « Nous ne revendiquons pas une origine aveyronnaise, en revanche, nous revendiquons une méthode, une inspiration transmise par le territoire, sa diversité, les espaces et les gens qui y vivent. J’aime comparer notre façon de travailler avec la cuisine de Michel Bras : des produits issus du terroir, une ouverture d’esprit et une réalisation parfaite. » … « Notre musique n’est pas une musique festive, Budapest produit quelque chose de plus introspectif, d’un abord moins facile, pourtant nous avons toujours rencontré un excellent accueil, jusque dans les plus petits villages. La culture des musique actuelles est encore jeune ici, mais il y a beaucoup de musiciens en Aveyron, il y a de la place pour d’autres groupes. » 2019 sera une grande année pour Budapest. Il y aura d’abord une reprise de la video de Tones and Pictures réalisée au Musée Soulages. Cette video enrichie par de nouvelles compositions et de nouveaux arrangements sera diffusée sur le web en directions d’autres conservatoires en Europe afin qu’ils puissent intervenir dans le projet. Un deuxième album est également en préparation pour l’année prochaine. Titre pour le moment secret... Contact : www.budapest-band.com

QUELQUES DATES... Octobre

12/10/18 - Le Club (Rodez)

+ London & Brussels Galeries ​ Novembre 07/11/18 - La Paloma (Nimes) 09/11/18 - Sortie 13 (Bordeaux) 22/11/18 - Le Metronum (Toulouse) ​ Decembre Swiss Tour (Nyon, Genève...) Avril #2 Party ! ​ Mai Iceland Tour Festival & Galeries ​ Juillet Festival Pause Guitare (Albi) ​ Août Festival La Tour Prends L’Air (Oudon)

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DOSSIER PHOTOFOLIES

30 ans

: c’est sans doute à peine l’âge d’une certaine maturité pour un individu... c’est déjà bien plus le cas pour un festival consacré à cette photographie sortie – il n’a y a pas si longtemps – des coulisses réservées aux arts considérés longtemps par certains comme mineurs (du fait de sa large diffusion) pour entrer et faire notamment ses premiers pas sur la scène muséale et revêtir enfin le costume des beaux-arts. Si « chaque homme doit inventer son chemin », comme le disait Jean-Paul Sartre (Les Mouches, 1953), celui des Photofolies n’est plus tout à fait à tracer : le sillon et l’engagement initial auront été suffisamment profonds pour que, trois décennies après le coup de soc originel, malgré des aléas, le paysage culturel aveyronnais soit encore « marqué » par cet événement qui a su inscrire dans son curriculum (son chemin) des grands noms (passés, présents ou à venir !) et engager ainsi à sa suite, sur des voies étonnantes, détournées parfois, en tout cas toujours tracées avec intention, un public reconnaissant que lui soit ouvert un accès vers ces images aux esthétiques plurielles et à la complexité enrichissante. Chacun sait que les sentiers qui ne sont que trop peu empruntés se ferment vite et que la nature reprend ses droits ; et cela n’aura pas été le cas pour les Photofolies : la culture aura gardé – bon an mal an – ses droits, nombreux ayant été ceux qui ont conservé l’heureuse habitude de s’aventurer sur les parcours artistiques à géométrie variable que le festival aura proposés. Avec cette nouvelle date anniversaire, la volonté est forte d’ouvrir plus encore le chemin aux nouvelles générations : car 30 ans, c’est aussi un temps à l’échelle d’une génération ! Et comme il est tentant d’aller chercher des signes et surtout de trouver les bons auspices, ce constat peut valoir comme prétexte pour s’adresser à ceux qui n’avaient jusqu’à présent pas l’habitude de s’engager sur les voies – en apparence risquées ! – de l’art – et ceux-là, il y en a toujours, et il y en a toujours trop, malheureusement ! Y a-t-il dès lors un « chemin à inventer » ? Probablement pas en tant que nouveau tracé : car, depuis le début, c’est le chemin d’une photographie ambitieuse, qui a des choses à dire, par sa puissance poétique comme sa force expressive plus directe parfois, qui, dans une démarche parfois aventureuse, a été suivi avec constance ; et ce chemin-là doit encore et encore être exploré, ouvert pour parvenir à la fréquentation qu’il mérite, tracé qu’il est vers une culture toujours faite de découvertes inédites... ou de redécouverte profitables ! Ce qui reste à faire c’est donc de mieux donner à voir sur la carte, dans le paysage culturel : pour cette édition du 30ème anniversaire, c’est ainsi un travail d’ouvreur et de guide qui est remis en avant : le chemin est là, mais tout le monde ne le voit pas ? Montrons-le davantage ! Photofolies veut ainsi faire le choix d’un festival proposant une multiplicité des lieux et avec elle une multiplication des entrées dans l’art : des expositions extérieures aux galeries traditionnelles, des lieux ouverts à tous aux lieux institutionnels dont certains peuvent se sentir exclus, il s’agit de créer un réseau qui a vocation à élargir les voies pour mieux faire circuler dans ce qui doit devenir un carrefour de rencontre des images... et des personnes. Sylvain Lagarde

Président de l’Association PHOTOfolies12

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JEAN CAZELLES UNE IDÉE FOLLE QUI FÊTE SES 30 ANS... Entretien : O-P Verkisto Portrait : Patrice Thébault

En 1988, Jean Cazelles propose de créer un festival de photo à Rodez. Ambition énorme, idée jetée comme on lance une bouteille à la mer. Et qui vogue encore.

A

l’initiative de Pierre Tomasi, adjoint à la culture, et Yves Deniau, conservateur du musée Denys-Puech, une table ronde a réuni en janvier 1988 une vingtaine d’acteurs de la culture de Rodez afin de rapprocher ces artistes des structures publiques et privées et écouter leurs suggestions. Jean Cazelles, amateur de photographie en noir et blanc, qui animait l’option photo qu’il venait de créer au Collège Fabre, proposa alors de monter de toute pièce un festival inspiré des rencontres d’Arles, festival de référence à une époque qui en comptait peu en province. « Comme à Arles, dit Jean Cazelles dont l’oeil brille toujours en noir et blanc au souvenir de cet épisode, l’idée était de faire côtoyer le travail des amateurs et des professionnels. » Cette dualité était logique. « Un amateur devait alors posséder des connaissances en optique et en chimie apprises dans les MJC et les clubs photos qui étaient

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LE FONDATEUR LE DOSSIER

nombreux. Il fallait maîtriser la profondeur de champ, le calcul du nombre guide du flash, les caractéristiques des différentes pellicules, la fabrication et l’utilisation des chimies au laboratoire, les techniques de masquage etc. On avait déjà une approche professionnelle de la photo.» La différence se faisait ensuite, dans l’utilisation des images... et l’affirmation du talent.

« J’ÉTAIS UN PEU

INCONSCIENT »

« Notre ambition était de présenter au cours d’un festival les oeuvres des Aveyronnais à côté de celles des porte-drapeaux de la photographie d’art. Mais imaginer que ces grands noms allaient venir passer quelques jours à Rodez, ou qu’ils allaient nous prêter leurs travaux, j’avoue que c’était un peu inconscient de ma part. » Grâce à cette proximité entre amateurs et professionnelles, Jean Cazelles, qui fréquentait les Rencontres d’Arles depuis leur création en 1970, disposait des contacts de quelques uns des plus grands noms de la photographie, le Toulousain Jean Dieuzaide, entre autres, Lucien Clergue et ensuite Josef Koudelka. Exilé en France après avoir photographié le printemps de Prague, il va lui faciliter les relations avec les autres membres de l’agence Magnum à laquelle il appartient et faire connaître le projet auprès de ses confrères. L’association Phofolies 12 est créée en juin 1988, le premier festival a lieu la même année. Raymond Depardon accepte de présenter son travail dans les locaux de l’ancienne caserne Burloup en compagnie de deux régionaux de l’étape qui feront parler d’eux quelques années plus tard : Marie Pérennou et Claude Nuridsany (lire page 17).

LA DIMENSION NATIONALE Les années suivantes ce sera au tour de Lucien Clergue, Marc Heller, JeanLou Sieff... de prendre la route du piton. Jean Dieuzaide s’enthousiasme, écrit sur ce festival né de la volonté d’une poignée d’Aveyronnais. Cela remonte jusqu’au ministre de la Culture, qui cherche à créer une « Fête de la photo » nationale comme il l’avait fait de la fête de la musique. En 1992 se produit alors une étonnante récupération du nom « Photofolie » (sans S) pour désigner plusieurs festivals du même type dans plusieurs ville françaises. « Nous avons découvert l’information dans un journal dit Jean Cazelles... J’ai fait valoir avec la Ville que Photofolies nous appartenait, notre requête a été entendue par le Centre National de la Photographie. En guise de dédommagement le CNP nous a offert, chaque année, une exposition de grande valeur, livrée toute encadrée, qui a fait beaucoup pour la réputation du festival. D’une certaine façon, c’était aussi la reconnaissance que la province pouvait avoir des idées...» Les grands noms de l’art photographique font découvrir leur travail argentique en noir et blanc, signature de Photofolies : Sebastião Salgado, Josef Koudelka, Don McCullin, le studio Harcourt, Denis Roche... «Nous avons partagé des milliers de photos et d’anecdotes, dit Jean Cazelles. Pour la 7eme édition j’ai compté 700 photos... J’y ai vu un signe.» En 2015, Sylvain Lagarde a succédé à Jean Cazelles à la présidence de l’association. Ce dernier continue de regarder pousser ce rejeton condamné à plusieurs reprises d’un œil paternel et étonné. « Franchement, si on m’avait dit que l’on atteindrait le cap des 30 ans je ne l’aurais pas cru. On a pensé que le numérique allait tuer l’argentique – et Photofolies avec – il n’en est rien. L’argentique garde ses adeptes, ça ne signifie pas que le numérique est meilleur ou moins bon, c’est seulement une autre façon de s’exprimer... Mais on apprend encore beaucoup de la photo argentique. La photographie est plus que jamais plurielle, il faut s’en réjouir... PRENDRE des photos c’est bien ; le grand plaisir c’est quand même de les DONNER... à voir. »

Première édition de PHOTOfolies aux Casernes Burloup.

ACTUALITÉ

Du 14 septembre au 7 novembre 2018, vous pouvez voir la nouvelle exposition de Jean Cazelles DÉRAISONARGENTIQUE au superbe Musée d’art moderne de Cordes. Toutes les infos :

www.mamc.cordessurciel.fr

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OCTOBRE 2018 - N° 6

La Menuiserie

Square Monteil Square Bonnefé

Les remparts du Palais Episcopal

Galerie Sainte Catherine

Mairie de Rodez

Musée Soulages CGR Cinéma Le Kiosque à musique

Musée Denis Puech La galerie Foch

Square François Fabié

LUCIEN HERVÉ Galerie Foch Place Foch - Rodez

Exposition ouverte du mardi au dimanche de 13h à 19h

Hall du Musée Soulages Jardin du Foirail, Av. Victor Hugo - Rodez Exposition ouverte du Mardi au vendredi : 10h -12h et 14h -18h - Samedi & dimanche : 11h-18h

Le kiosque à musique Jardin public- Rodez Exposition extérieure

FRANÇOIS SAGNES Musée Denis Puech Place Georges-Clémenceau- Rodez 05 65 77 89 60

Exposition 30 juin > 4 novembre 2018 Ouverte du mercredi au dimanche de 14h à 18h

ARTHUR BATUT Musée Denis Puech Place Georges-Clémenceau- Rodez 05 65 77 89 60

Exposition 30 juin > 4 novembre 2018 Ouverte du mercredi au dimanche de 14h à 18h

CHARLES FRÉGER Galerie Sainte Catherine 5 place Sainte-Catherine - Rodez 05 65 46 69 63 Exposition ouverte du mardi au samedi de 13h30 à 18h

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ERIC FOREY

BRUNO BLAIS

Remparts du palais épiscopal Boulevard d’Estourmel - Rodez

CGR Cinéma Esplanade des Rutènes - Rodez

Exposition extérieure

Exposition aux heures d’ouverture du cinéma


LES EXPOSITIONS LE DOSSIER

ALAIN TURPAULT

Des orages isolés éclatent surtout le relief Médiathèque de Rodez 7, rue Camille Douls BP 310 – 12003 RODEZ Cedex Horaires d’ouverture : mardi et vendredi : 10h-12h30 et 15h-18h30 mercredi : 10h-18h30 / jeudi 15h-18h30 samedi : 10h-12h30 et 14h-17h30

ERIC BOUVET

Photographier les conflits aujourd’hui

ERIC PILLOT

Collège Amans-Joseph-Fabre 2 Boulevard Belle Isle 12000 RODEZ

Square François Fabié Place Pierre-Benoît - Rodez Square Bonnefé Bd de la République - Rodez Square Monteil Bd Belle-Isle - Rodez

Horaires d’ouverture : Exposition visible du lundi 8 au vendredi 19 octobre et du lundi 5 au vendredi 9 novembre 2018 à la Galerie du Collège Amans-JosephFabre (de 9h à 12h et de 14h à 17h du lundi au vendredi).

Exposition extérieure

PHOTOGRAPHIE ET ARCHITECTURE Galerie Tawla 23 rue de l’Embergue 12000 RODEZ Horaires d’ouverture : Exposition 15 Septembre au 30 Octobre Plus d’infos : 06 64 03 92 58 www.tawla.fr

SAÏDOU DICKO La Menuiserie 14 rue du 11 Novembre - Rodez 05 65 68 50 02 Exposition ouverte du mardi au dimanche de 15h à 19h et sur rendez-vous

RODEZ

Musée SOULAGES

ATELIER PHOTOGRAPHIQUE

CONFÉRENCE-DIALOGUE

PATRICE THEBAULT

AUTOUR DU TRAVAIL DE LA PHOTOGRAPHE ET VIDÉASTE

Samedi 20 octobre

EDITH ROUX

de 10h à 12h et de 13h à 17h Rendez-vous : Entrée du Musée Soulages Prix : 95 € / personne ( Max 7 personnes ) Pour le repas, si beau temps prévoir pic-nique

CONCOURS PHOTOGRAPHIQUE Hall de la Mairie de Rodez Place Eugène Raynaldy - Rodez 05 65 77 88 82

Vendredi 26 octobre Salle de l’auditorium du Musée Soulages : Projections des œuvres à partir de 17h00 Conférence à partir de 18h30

Renseignements et inscription : Port. 06 85 90 63 43 Mail : patrice.thebault5@wanadoo.fr

www.thebaultpatrice.com

Exposition ouverte du lundi au Samedi de 10h à 19h

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STEPHANE ROS La MJC d’ONET le CHÂTEAU Bd des Capucines - ONET LE CHÂTEAU 05 65 77 16 00 Exposition ouverte le lundi de 14h à 18h, du mardi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à 19h, le samedi de 9h à 12h.

JACQUES MATALY Galerie Jean-Ségalat Square Jean-Ségalat - DECAZEVILLE 05 65 43 26 43 Exposition ouverte du mardi au samedi de 15h à 18h.

ANTOINE CAYZAC

12330 SALLES LA SOURCE Exposition extérieure

GERARD FOURNIER LISE LACOMBE Atelier Blanc 2 rue du Sergent Bories - VILLEFRANCHE DE RG 06 30 53 37 92 Exposition ouverte du jeudi au dimanche de 14h à 19h.

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Ex Galerie ATTILA 12330 SALLES LA SOURCE Exposition ouverte du mercredi au dimanche de 14h30 à 18h et sur rendez-vous.


LES EXPOSITIONS LE DOSSIER UNE PROGRAMMATION AMBITIEUSE : La force des Photofolies a toujours été sa programmation dont l’historique rend compte de l’ambition qui a conduit à ce que les plus grands noms de la photographie française, notamment, acceptent d’être tête d’affiche du festival. Quelques photographes qui sont passés par notre festival... 1988 Raymond DEPARDON / Claude NURIDSANY / Marie PÉRENNOU… 1989 Robert DOISNEAU / Jean-Claude GAUTRAND / Hippolyte BAYARD… 1990 Lucien CLERGUE / Marc HELLER / Agence VU… 1991 Jeanloup SIEFF / DINGO / Ouka LELE… 1992 John BATHO / Françoise HUGUIER / Kishin SHINOYAMA… 1993 Frank HORVAT / Cristina GARCIA RODERO / Lu NAN… 1994 Sebastiao SALGADO / Marc Le MENÉ / Coll. Cnp AUTOCHROMES… 1995 Tom DRAHOS / Don Mc CULLIN / Agence VU… 1996 Pascal KERN / Jacqueline COLDE / Galerie du CHÂTEAU d’EAU… 1997 Josef KOUDELKA / William ROPP / André PHAREL… 1998 Marie-Paule NÈGRE / Michel SÉMÉNIAKO / Gibert GARCIN… 2001 Claude BATHO / Manja OFFERHAUS / Jacques BARIS … 2002 Bernard PLOSSU / Laurent MILLET / Françoise SPIEKERMEIER… 2003 Caroline FEYT / Xavier ZIMBARDO / Jean BELONDRADE… 2004 Olivier MÉRIEL / Pierre de FENOYL / Jean DIEUZAIDE… 2005 Serge PICARD / Philip PROVILY / Francette GOURMAUD… 2006 François MÉCHAIN / Dominique ROUX / André AVRIL…

Le festival s'expose aussi à Decazeville, à Villefranchede-Rouergue, à Onet-le-Château et pour la première fois à Salles-la-Source. Chaque commune qui le désire peut s'approprier le Festival. C'est ce que fait Decazeville et le bassin depuis plus de 10 ans en ouvrant chaque année l'exposition aux public des écoles de la communauté de communes. L'exposition sert alors de support pédagogique aux enseignants pour amener les enfants à s'interroger sur ce qu'ils voient, pour décrypter les images et pour élargir leur réflexion, voire pour découvrir le territoire communal. Le photographe exposé vient à leur rencontre dans la salle d'exposition, commente son travail, réalise un petit atelier et explique l'art photographique. Cette spécificité se traduit dans les chiffres : à l'origine, deux classes participaient, l'an dernier près de 500 enfants ont travaillé autour de l'exposition, on en attend autant cette année. Pour la Salles-La-Source, Photofolies 2018 sera une première. La première adjointe, en charge de la culture, Olivia Maillebiau, elle même passionnée de photo, estime que ce festival est une façon facile d'intéresser les habitants d'une petite commune à la culture : « La galerie du vieil hospice se prêtera bien à l'exposition, de plus, nous allons utiliser les murs de la commune pour communiquer... Plus tard, j'aimerais que l'on puisse créer notre propre exposition... ».

2007 Arièle BONZON / Jacques DAMEZ / Corinne MERCADIER… 2008 Bernard FAUCON / Florence CHEVALLIER / Studio HARCOURT… 2009 Beatrix von CONTA / Valérie JOUVE / Pascal HAUSHER… 2010 Denis ROCHE / Frédéric NAUCZYCIEL / Pacsal COLRAT… 2011 Rip HOPKINS / Martine MOUGIN / Béatrice UTRILLA / Collectif PLATONIQUE... 2012 François DELADERRIÈRE / Bertrand GADENNE / Jean CAZELLES... 2013 William KLEIN / Géraldine LAY / Marc GARANGER... 2014 Dorothée SMITH / Eric BOUVET / Valentine VERMEIL / Myriam RICHARD... 2015 Serge CLEMENT / Antonin PONS-BRALEY / Olivier MERIEL / Jacques PUGIN / Sabrina LESERT... 2016 Marc RIBOUD/ Frédérique BRETIN / Aglaé BORY / Dominique MARCHES... 2017 Yves ROZET / Balint PORNECZI / Johanna QUILLET / MAZACCIO & DROWILAL / Arnaud MIRABEL

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2 et 3 MARS

OLEMPS ENTRÉE GRATUITE : 10H-19H

LES

RENCONTRES DE L’HABITAT

Salle Georges Bru - Olemps Renseignements / Res. : 06 25 18 80 45 ASSOCIATION

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LA RECETTE DU MOIS

OCTOBRE 2018 - N° 6

PARMENTIER LÉGER DE COURGE

13 Avenue de Bourran 12000 Rodez

05 65 68 77 92 36 Place de l’Étoile 12450 Luc-la-Primaube

05 65 61 20 88 Préparation : 35 min Cuisson : 30 min

• 800 g de courge • 400 g de boeuf haché à 5% de mg • 2 oignons • 2 cas d’ emmental râpé • herbes de provence • 1 c. à soupe d’ huile d’olive • herbes de provence • sel, poivre

Etape 1 Epluchez, coupez en morceaux et faites cuire la courge à la vapeur jusqu’à ce qu’elle soit bien tendre. Etape 2 Épluchez et émincez les oignons finement. Faites-les revenir avec l’huile d’olive dans une poêle antiadhésive jusqu’à ce qu’ils deviennent translucides. Etape 3 Ajoutez la viande hachée, parsemez d’herbes de Provence et salez légèrement. Etape 4 Passez au presse purée la courge ou écrasez-la à la fourchette, salez, poivrez et ajoutez la muscade. Etape 4 Dans un plat ou des ramequins individuels allant au four, mettez une couche de purée, une couche de viande et terminez avec une couche de purée. Etape 5 Parsemez d’emmental râpé et faites gratiner 5 minutes au four en position grill.

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Le stress, l’anxiété, l’hyper émotivité, Les troubles alimentaires, Le manque de confiance en soi, La difficulté à surmonter un deuil, des problèmes familiaux, ou de travail.

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OCTOBRE 2018 - N° 6

UN NOM... UN LIEU, UN MONUMENT... La chronique de Monique RICCI

Musée de l’institution Saint-Joseph, vu depuis l’entrée. P. Poitou © Inventaire général Région Midi-Pyrénées.

Photographie du cabinet d’histoire naturelle vers 1910. W. Trouvé © Inventaire général Région Midi-Pyrénées.

Au XIXe siècle la valorisation des pratiques scientifiques incite à utiliser un support d’observation pour les élèves de tout âge. Les manuels d’instruction proposent des représentations dessinées, mais dans un soucis pédagogique la collecte d’objet favorisant l’étude est encouragée. Une circulaire de Jules Ferry, en 1881 propose à chaque département « Règlement intérieur du Musée pédagogique et de la Bibliothèque centrale de l’enseignement primaire. » L’Institution Saint-Joseph peut ainsi pour les fêtes de son centenaire, en 1959 présenter ses collections. Un inventaire en montre le côté hétéroclite, des oiseaux naturalisés semblent avoir été les premiers arrivés, puis le frère Xénophon-Joseph par ses travaux taxidermises complète la collection d’animaux. Après la loi de 1904, les congrégations partent au de-là des frontières, les missionnaires n’oublient pas d’alimenter cette collection de cette école ! Des minéraux de Madagascar, du Sahara occidental, de Nouvelle Calédonie viennent sur les étagères ruthénoises. Plus étonnants ces fragments de momifiés (tête et pied) ; la céramique sigillée de la Graufesenque trouve également sa place. Tous les continents sont représentés d’Afrique : minéralogie, instruments de musique, armes…, de Chine et du Japon des objets sculptés, une belle pagode en ivoire… Si l’entretien d’une telle collection devient un peu compliqué, et ne rentre plus dans nos « formats » habituels de conservation, souhaitons un bel avenir à cette richesse culturelle proposée à l’enseignement de nos ancêtres.

Institution Saint-Joseph Rue Sarrus, 12000 Rodez

Source : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01332912

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OCTOBRE 2018 - N° 6

NOS COUPS DE CŒUR

EXPOSITION

MUSIQUE

EXPOSITION

LIVRE

CULTIVE-TOI FAIT SA RENTRÉE

BUDAPEST AU CLUB RODEZ

A LA CROISÉE DES REGARDS

RICOCHETS STÉPHANE ROS

La galerie “Réplique” accueillera Marc Brunier–Mestas qui exposera quelques unes de ses gravures en parallèle du projet “A l’arrache” dont il est commissaire d’exposition et qui se compose d’estampes réalisées par plus d’une soixantaine Olivier Deprez d’artistes. Depuis 6 ans, la manifestation « A l’arrache » évolue et se transforme au cours des évènements. L’exposition s’intègre dans la programmation de la Triennale mondiale de l’Estampe et de la gravure originale organisée par la ville de Chamalières, sous l’égide artistique de l’AMAC. Cette exposition d’estampes sur le thème « #Frontière » se déroulera du 21 septembre au 31 octobre 2018. Un portfolio, réalisé spécifiquement pour cette rencontre, regroupant les 70 exposants internationaux tels que Anne Van Der Linden, Pakito Bolino, Ludovic Levasseur, Olivier Deprez, Federica de Ruevo, Pole Ka, Arnus Legrand, et d’autres.

Les brouillons de culture, c’est quoi ? Devenez testeurs de projet en cours de création ou en phase de finalisation et échangez avec les membres du projet à la fin du spectacle.

Figures, objets et documents de la Première Guerre mondiale. Objets et documents issus des collections de Monsieur Vincent Besombes, président du Comité de Rodez du souvenir français, des fonds de la médiathèque de Rodez, et des collections de divers particuliers suit à une collecte effectuée auprès des familles des élèves du Collège. Avec la participation des écoles Cambon (Rodez), Flaugergues(Rodez), Foch (Rodez), François-Mitterand (Rodez), Gourgan (Rodez), Ramadier (Rodez), Paul-Cayla (Druelle), Jean-Boudou (La Primaube), Les Quatre-Rives (Le Monastère), Jacques-Prévert (Luc), Pierre-Loubière (Olemps). Et le soutien des sections départementales des associations de membres des ordres nationaux : ordre de la Légion d’honneur, Ordre national du Mérite et Ordre des palmes académiques.

Après le succès de Chaos silencieux, Stéphane ROS nous convie à une série résolument plus intimiste. A cette occasion, l’artiste interroge son rôle paternel et ose un regard rétrospectif sur son enfance. Car ce qui ne reviendra plus est déjà là. Son petit garçon, pris à témoin par photos interposées, ne s’en doute pas un seul instant. Son papa photographe, comme un effet de ricochet le sait pour deux. Stéphane Ros juxtapose ces moments personnels, sa fascination pour l’innocence, la curiosité juvénile, les haïkus de la transmission. Il montre à voir, bien sûr, mais incite aussi à découvrir ce qui ne peut être vu, l’absence étant un leitmotiv dans ce story-board mélancolique et espiègle. De fait, il nourrit la conviction que les photographies devraient dévoiler un espace de questionnement, comme des phrases inachevées.

RÉPLIQUE

Budapest vous présente son nouveau projet musical : « PARAMOON » « Nous avons pensé ce nouveau spectacle comme un film qui nous place dans un espace ouvert et étrange, comme en suspension, les sensations sont décuplées, la sensibilité accrue, les résonances amplifiées. Les grands espaces se déploient en vibrations sonores . Un état de spleen radieux. »

EXPOSITION à la MJC d’ONET LE CHATEAU

42 de la rue des Embergues, Rodez

LE CLUB

COLLÉGE FABRE

37 AVENUE TARAYRE - RODEZ

2 BD BELLE-ISLE - RODEZ

du 22 sept. au 31 oct

le 12/10 à 18h30

du 10 sept. au 11 oct

Editions Territoires, Format : 23 x 23 cm Nb de pages : 104 Nb de photos : 43 Prix : 24 € N° ISBN : 9 791096 472 04 8

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LES BONNES ADRESSES

OCTOBRE 2018 - N° 6

COMMERCE

RESTAURANT

Situé en plein centre ville, au coeur du quartier historique du Vieux Rodez. Au pied de son célèbre clocher, cet ancien hôtel particulier, avec son escalier Louis XIV authentique vous propose une atmosphère chaleureuse dans un cadre familial où l’on se sent bien.

Le café des sports vous propose une cuisine familiale et traditionnelle dans l’ambiance simple et chaleureuse d’un bistro de village. On vous y servira un plat du jour élaboré avec des produits frais; une entrée originale et des pâtisseries maison complèteront votre repas.

Hôtel du Clocher

RESTAURANT

Fresh Store

Salon de thé, saladerie, restaurantion

Plat + entrée ou dessert : 10 €

4 rue Séguy - 12000 RODEZ Tel. 05 65 68 10 16 www.hotel-clocher.com

Café des Sports 9 Place de la Mairie de St Cyprien, 12320 Conques en Rouergue Tel. 05 65 61 37 68 – info@comptoir-univers.fr

RESTAURANT

SERVICE

TABLES ET CHAMBRES D’HÔTES

Brasserie paysanne LES RIVES DU LOT

LOCATION de VOITURES SANS PERMIS

Située à 800m du centre historique de Conques, la maison des sources accrochée à la colline de la vallée du «dourdou» vous propose chambres et «table d’hôtes» décorée à l’ancienne , cuisine «grand - mère « en cocotte l’été et au feu de bois l’hiver plaira au marcheur fatigués et hôtes pensifs.. Nouveauté : pizzas au feu de bois à emporter tous les dimanches soirs.

Bar Glacier, à 5 km de Conques, à la confluence du Lot et du Dourdou. Base de canoë kayak

Plusieurs modèles de voitures sans permis pour des locations occasionnelles ou longues durées km illimité et assurance comprise.

Nous vous accueillons sur les rives du Lot. Grande terrasse extérieure. Aire de jeux pour enfants

Les rives du Lot

Grand Vabre, 12320 Conques en Rouergue Tel. 05 65 72 84 96

RESTAURANT

Arnaud Cappoen vous accueille pour une cuisine traditionnelle Ouvert tous les midis, le vendredi et samedi soir Fermé le lundi

L’ENDROIT - Restaurant 15 rue Cabrol - 12300 DECAZEVILLE Tel. 05 81 46 91 11 Retrouvez nous sur : /ruthene magazine

à partir de

13€

GARAGE SICHI Tél : 05 65 71 76 73

par jour

Fresh Store

7 Place du Bourg - 12000 RODEZ Tel. 05 65 75 60 78

LA MAISON DES SOURCES Cambelong, 12320 Conques www.0pts.net

SERVICE

Tel.05 65 47 04 54 / 06 19 49 23 92

www.lessourcesdeconques.com

SERVICE

Le mal-être n’est pas sarl une fatalité. Chacun peut apprendre a gérer ses émotions, ses tensions, son stress. La sophrologie permet de se retrouver, de se recentrer, de retrouver son équilibre, la plénitude pour ne plus être dépendant de ses blocages. Diplômée de l’école de sophrologie Val Réal, elle a complété sa formation à l’école de sophrologie 2, desdeécoles derue salon Provence. Elle est aussi formée en 12330 St CHRISTOPHE VALLON sophro-analyse et en mouvements oculaires IMO.

Soyez les bienvenues au TABAC MAISON DE LA BUREAUTIQUE PRESSE à ST GAUDENS, Haute-Garonne ! Vous trouverez dans notre tabac presse de nombreux ouvert lundi au samedi produits … et de du nombreux services. Votre tabac presse est heureux de vous accueillir dans une ambiance conviviale et chaleureuse. N’hésitez pas à venir nous voir ! Notre tabac est ouvert le dimanche.

BRIGITTE ZAMPROGNO

Maison depaul-Ramadier, la presse 46, bd 12000 RODEZ 7 Rue Thiers, 31800 Saint-Gaudens Tél . 09 83 76 98 04 Tel : 05 61 89 15 38

BOUYSSOU

Tél : 06 87 06Bepmale37 53 / 31800 05 65Saint-Gaudens 72 71 85 1Bis Boulevard bouyssou.sarl@wanadoo.fr Tel : 06 64 10 60 41 - bzsophro@gmail.com

AVEYRON CARTOUCHE’ ENCRE

Vous souhaitez être dans nos pages :

06 23 01 36 25 35


DOSSIER SPÉCIAL


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