MARS 19
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ACTUALITÉS
TELEX, VOTRE ACTUALITÉ...
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RENCONTRE
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LE DOSSIER
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SYLVIE CURE
Architecte, directrice adjointe du CAUE de l’Aveyron
ARCHITECTURE & URBANISME • DE LA VILLE ENFERMÉE À LA VILLE ÉCLATÉE • REGARDS D’ARCHITECTES : J. LACOMBE & H. TOURNIER • ECO QUARTIER : UN LABEL POUR MIEUX VIVRE
LES COULISSES DANS LES COULISSES DE
L’HOPITAL DE RODEZ PORTRAIT
SERGIO CALDERON Sommelier de la famille Bras
LA RECETTE DU MOIS
CURRY EXOTIQUE DE VOLAILLE UN NOM... UN LIEU, UN MONUMENT...
APRÈS LE COLLÈGE... NOS COUPS DE COEURS
EXPOSITIONS, SPECTACLES...
L’EDITO
Foule sentimentale... … Avec soif d’idéal, rajoute Souchon. Et il est vrai que le grand débat national qui prend fin dans quelques semaines à quelque chose d’un appel à considération, à un dialogue avec les pouvoirs politiques et administratifs dont le fil, à force de s’étirer, s’est rompu. Ce débat aura – au moins permis à la France silencieuse de s’exprimer, de se réunir pour réfléchir ensemble, comparer des expériences et des idées. Et pour beaucoup, découvrir que les aspirations du voisin ne sont pas si éloignées que ce que l’on croyait. Que va t-il ressortir de cette consultation ? Bien malin qui peut le dire aujourd’hui, mais l’initiative du Président de la République a mis en lumière le fossé qui nous sépare de ceux et celles que nous avons élus à l’Assemblée nationale pour nous représenter. S’il revient souvent dans les contributions au débat qu’il faut réduire leur nombre, c’est la démonstration qu’ils ne sont plus considérés comme nos indispensables messagers. Mais réduire leur nombre n’est pas non plus une solution. Peut-être est-ce à chacun de ces élus de s’emparer du problème, montrer qu’ils sont nos alliés et cesser de nous considérer comme des clients chez qui ils vont toquer avant la prochaine élection.
La rédaction Photo couverture : L'immeuble « Le Thalassa », l'une des réalisations emblématiques de Jacques Lacombe à Bourran.
LES BONNES ADRESSES
COMMERCES, ARTISANS...
Le RUTHENE Magazine - Magazine gratuit mensuel - DIRECTION DE LA PUBLICATION : Stéphane Sichi - RÉDACTEUR EN CHEF : O-P Verkisto - RÉDACTION : O-P Verkisto, M. Ricci - redaction@ruthene-magazine.com - PHOTOS : Patrice Thébault - PUBLICITÉS : 06 23 01 36 25 - CONCEPTION/RÉALISATION : La Nauze Audiovisuel IMPRESSION : Mérico (Bozouls) - TIRAGE : 8 000 ex - DIFFUSION : ADS organisation ÉDITION : AS 3 Editions - Route de Trinquiès - 12330 SOUYRI - N° siret : 480 863 638 00023 - DÉPÔT LÉGAL : 2610-0398
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ACTUALITÉS
MARS 19 - N° 10
conomie GRAND DÉBAT NATIONAL DES ENTREPRENEURS DE L’AVEYRON
Le monde économique du département de l’Aveyron souhaite associer ses chefs d’entreprise au Grand Débat National annoncé par le Président de la République. Le réseau national des CCI a donc décidé d’organiser un Grand Débat sur le thème de la fiscalité et des dépenses publiques. Exprimez-vous sur le quotidien des entreprises et les 5 thèmes du Grand Débat National. Pour chaque thème, donnez votre point de vue en répondant en 10 minutes à notre questionnaire. Date de réponse souhaitée avant le 15 mars 2019. Contact : 05 65 77 77 00 ENQUÊTE : MESURE DE L’IMPACT « GILETS JAUNES » SUR L’ACTIVITÉ ECONOMIQUE
La CCI AVEYRON a réalisé du 11 au 14 Décembre 2018 une enquête pour mesurer l’impact « Gilets jaunes » sur l’activité économique dans le département. 353 entreprises ont répondu à cette enquête sur les 4276 entreprises contactées. Baisse de la fréquentation et du CA sont les plus gros impacts de ce mouvement qui dure depuis plus de 3 mois maintenant. Télécharger les résultats :
https://urlz.fr/8W2g
C’EST LE PLOMBIER !
Bravo à Thibaud Zezula, plombier de 28 ans à Laissac, Meilleur artisan de France dans sa catégorie. Il a décroché ce titre lors du premier concours national qui se disputait en janvier dernier dans sept catégories de métiers : carreleur, plombier, mécanicien, fleuriste, cuisinier, menuisier et peintre. Une illustration de la vitalité de l’artisanat qui compte 1,2 millions d’entreprises en France.
BREXIT :
PEU DE RISQUES POUR LES LIGNES EASTERNAIRWAYS Même en cas de brexit dur, les liaisons aériennes seront assurées par la compagnie anglaise à partir de Rodez jusqu’en 2020.
« Easternairways est une compagnie européenne qui opère sur délégation de service public jusqu’en 2020, dit Eric Bometon, directeur de l’aéroport Rodez-Aveyron, donc, même en cas de sortie de la Grande Bretagne de l’UE sans négociations, nous continuerons d’assurer les lignes jusqu’à cette date. Dans l’autre cas de figure, des accords sont envisagés pour pérénniser les liaisons aériennes entre la Grande Bretagne et l’UE. » La ligne Rodez-Dublin n’est pas concernée puisque la République d’Irlande fait partie de l’UE, en revanche, la ligne Rodez / Londres Stansted, supprimée en 2016, qui fait son retour à partir de juin, pourrait pâtir des conséquences administratives du brexit : contrôles douaniers, rétablissement possible du visa, qui provoqueraient des attentes et des ralentissements dans les deux sens.
LE DOMAINE LAURENS, UN AVEYRONNAIS À PARIS WINE Le célèbre domaine de Clairvaux d’Aveyron était le seul représentant de la viticulture aveyronnaise au salon international Paris Wine. Fruit de l’union de Vinisud, salon des vins méridionaux qui se tenait traditionnellement à Montpellier et de Vinovision Paris, Wine Paris est le rendez-vous international des professionnels du vin à Paris. La première édition a eu lieu en février dernier. Dans un contexte économique morose, elle s’est avérée plutôt réussie. Parmi les 2 000 exposants, dont un bon tiers d’étrangers, le Domaine Laurens représentait les couleurs de la viticulture aveyronnaise. « Nous étions habitués depuis des années à exposer à Vinisud et nous avons continué à Wine Paris qui est un salon ambitieux, dit Pascal Laurens. C’est une belle vitrine pour nos produits et l’opportunité de mieux faire connaître l’appellation Marcillac. C’est aussi l’occasion de rencontrer des confrères. Regarder comment évoluent le marché et la profession, les tendances, c’est important, il faut garder ce contact. »l. Plus d’infos : www.domaine-laurens.com
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ACTUALITÉS
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atrimoine GILETS JAUNES : CELLULE DE CRISE CCI AVEYRON
La CCI AVEYRON a activé une cellule de crise afin d’informer l’ensemble des chefs d’entreprise, dirigeants et commerçants des possibilités d’accompagnement pour toutes les questions liées aux conséquences des manifestations sur leur trésorerie, leur logistique, la perte de chiffre d’affaires ou encore leurs éventuelles demandes d’activité partielle . Vous pouvez contacter cette cellule de crise : 05 65 77 77 00 BREXIT : REUNION DINFORMATION À LA PRÉFECTURE
Pour faire suite au référendum britannique du 23 juin 2016, le Royaume-Uni quittera l’Union Européenne le 30 mars 2019 et deviendra un pays tiers. Quelle qu’en soit l’issue, le Brexit aura des conséquences sur l’activité des entreprises. Il faut donc se préparer à tous les scénariis, y compris à celui d’une sortie sans accord. C’est dans ce cadre que Madame la Préfète a invité les entreprises du département qui entretiennent des relations économiques avec le Royaume-Uni le 21 février à une réunion de sensibilisation / préparation aux conséquences du Brexit. Télécharger le rapport :
https://urlz.fr/8W2e
LE BOWLING DU ROUERGUE
Depuis le 12 février, et à peine aprés six mois de l’incendie de cet établissement historique, Le bowling du Rouergue remet le couvert dans une structure éphémère. Avec une centaine de couverts et un coin bar, « le pavillon Bastide » vous acceuille 7 jours sur 7 en attendant la réouverture du complexe courant 2021...
L’ARCHITECTURE 60-70 DU GRAND RODEZ
Yann Launay met la dernière main à un ouvrage sur l’architecture locale d’une période peu documentée jusque là.
Au cours de ces années, Rodez et son agglomération ont connu une forte vague de constructions qui a profondément marqué son urbanisme. Chargé d’étude au service du patrimoine de Rodez agglomération, Yann Launay a constaté que cette période était peu renseignée. Il a donc décidé de combler cette lacune. « On retient en particulier les 242 maisons de la cité des Quatre Saisons à Onet le Château édifiées à partir de 1960 à l’initiative du Comité interprofessionnel du logement de Rodez (CIL). Les maisons sont distribuées par un réseau de voies de circulation dont le tracé tient compte du relief... plans courbe ou rectiligne, traitement en retour d’équerre aux angles des rues. La conception des maisons est tout aussi remarquable : cadres de ciment moulé dans lesquels sont insérées les fenêtres (dans la 1ère zone), équilibre entre les pleins et les vides, aménagement côté sud de loggias... ». Yann Launay effectue un travail de recherche qui met en évidence des curiosités. Ainsi, durant ces deux décennies, trois églises ont été construites : Saint-Joseph l’Artisan à Onet le Château, remarquable par sa construction en bois, l’église de Gourgan et Saint Jean de la Primaube dont le campanile, dessiné par l’architecte des bâtiments de France Louis Causse, sera inauguré beaucoup plus tard en 2004. Plus d’informations : https://patrimoine.rodezagglo.fr
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ACTUALITÉS
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ulture UN PRIX NATIONAL POUR UNE ÉTUDIANTE DU CFA DE LA CCI AVEYRON
Pour la troisième année consécutive, un des étudiants récompensés lors de la 26ème Cérémonie des Prix Nationaux de la Qualité et de l’Excellence Opérationnelle est issu du Centre Consulaire de Formation de la CCI AVEYRON. Maëlys Gleize, originaire de Marvejols, en Licence Professionnelle Animateur Qualité à l’IEQT de Rodez du Centre de a obtenu ce prix pour avoir mis en place des analyses de risques au sein du Laboratoire Départemental d’Analyses de la Lozère. SKI : LES STATIONS VOIENT LA VIE EN BLANC
En raison du nouveau découpage des zones scolaires et d’une météo favorable, les stations de l’Aubrac font le plein. Grâce à un enneigement arrivé de bonne heure dans la saison, les stations ont régalé les amateurs de glisse dès Noël et la fête se poursuit pendant les vacances de février. « Les conditions météo sont idéales et avec la nouvelle carte des vacances scolaires qui aligne les zones de l’Académie de Paris et celle d’Occitanie, nous faisons le plein avec une affluence record » se réjouit Séverine Dijols-Valenq, la directrice de l’OT de Laguiole. Les principaux adeptes de ces stations familiales sont les Aveyronnais qui perpétuent là une tradition car beaucoup ont appris à skier sur les pentes de l’Aubrac. Et si, parfois, la neige manque, et que l’enneigeur ne suffit pas, il reste encore les promenades en traineau à chiens, les randonnées et les visites aux forges et aux fromageries qui attirent beaucoup de visiteurs. Contact : www.aubrac-laguiole.com
LE SIÈCLE SOULAGES, OÙ LES COULEURS DU NOIR
Pour les 100 ans de Pierre Soulages et le 5ème anniversaire du musée, la Ville et l’agglo ont concocté un programme au long cours avec des invités et des évènements plein de promesses pour les yeux, les oreilles et le coeur.
D’avril à décembre, toute la ville fêtera« Le Siècle Soulages », et il y en aura pour tous les goûts et les tendances artistiques. Mais d’abord ce qu’il faut appeler la pierre angulaire de ces 9 mois : l’exposition « Yves Klein, des cris bleus », au Musée Soulages, du 22 juin au 3 novembre. Klein est, avec Soulages, l’un des artistes français les plus connus au monde. Au cours de sa courte vie (1928 – 1962), il va chercher à travers ses monochromes bleus, « la seule couleur qui n’a pas de dimension », à exprimer ses mondes intérieurs. Le bleu devient sa signature sur ses toiles, des meubles, des sculptures. Malgré cette renommée internationale, les expositions Yves Klein sont rares en province ; la Fondation Louis Vuitton expose quelques oeuvres emblématiques, le Centre Pompidou lui a consacré une rétrospective, mais beaucoup de son œuvre est exposée à l’étranger. Voila donc une occasion unique de découvrir le fameux « bleu outre mer ». Beaucoup d’autres expositions et spectacles sont présents à l’affiche de ce « Siècle Soulages ». Il faut citer les Pixels Noirs Lumière de Suarez ; les performances de street art ; la venue d’Archie Shepp, le saxophoniste co-fondateur avec Cecil Taylor du free jazz ; le duo de l’accordéoniste Lionel Suarez et Clotilde Courau, le sculpteur Christian Lapie... Nous aurons l’occasion d’y revenir en détail. Plus d’informations : www.sieclesoulages.fr
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SYLVIE CURE ARCHITECTE, DIRECTRICE ADJOINTE DU CAUE DE L’AVEYRON ON NE DISSOCIE PAS ARCHITECTURE, URBANISME ET ENVIRONNEMENT »
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Entretien : O-P Verkisto Photographies : Patrice Thébault
Les Conseils d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement promeuvent la qualité de l’architecture, de l’urbanisme et de l’environnement sur le territoire départemental et sensibilisent les acteurs locaux, les scolaire et les habitants à cette qualité. Financé par une partie de la taxe d’aménagement, le CAUE est présidé par Danièle Vergonnier, vice-présidente du Conseil départemental de l’Aveyron. L’équipe de sept personnes composée d’architectes, d’urbanistes, de paysagistes et infographistes basée à Rodez joue un rôle essentiel de conseil auprès des élus dans leurs projets d’aménagements urbains, mais également auprès des particuliers, ce que l’on sait moins.
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RENCONTRE Architecture, urbanisme, environnement, comment se partagent vos interventions ? Elle ne se partagent pas. C’est la particularité du CAUE ; les trois thèmes ne sont pas dissociés, nous travaillons sur une action transversale spécifiée dans notre mission. Nous entendons l’environnement au sens large, qui contribue à la qualité du cadre de vie et comprend la qualité paysagère, pas seulement d’un point de vue visuel parce qu’un paysage peut être urbain. C’est la raison pour laquelle notre équipe est pluridisciplinaire, nous devons prendre en compte, ensemble, chacun des aspects de la mission. Un exemple particulier d’une de vos interventions récentes ? Nous avons travaillé pratiquement avec toutes les communes de l’agglomération dans le cadre de l’opération « Bourg centre ». Nous intervenons très en amont auprès des élus qui se posent la question de savoir où et comment aménager pour améliorer le cadre de vie. Sur Rodez, nous avons participé aux réflexions autour de la place de la Cité. A Marcillac c’était autour de l’aménagement du bourg centre avec une réflexion qui associait les habitants. Nous avons donc organisé des visites thématiques sur le centre ancien, le tour de ville, les jardins qui se sont concrétisées par la création d’une passerelle au dessus de la rivière et l’aménagement de l’ancien presbytère en bibliothèque afin de revitaliser le centre ; nous avons insisté sur la difficulté de circuler à pied et nous avons tenu compte du marché d’été en créant des bancs spéciaux qui cachent les compteurs destinés aux forains. Cela demande énormément d’échanges avec des élus. Vos premiers « clients » se sont eux, mais vous conseillez aussi les particuliers ? Il est vrai que plus de 80% de nos interventions se font en direction des communes, mais nous tenons des permanences pour les particuliers qui ont un projet de construction ou d’aménagement (lire en encadré). Dans ce cas nous apportons des conseils d’ordre général, comme l’orientation, l’aménagement intérieur, le rapport à l’espace public, nous répondons à des questions sur les matériaux ou comment valoriser l’espace en montrant des exemples, nous ne dessinons pas de plan et nous ne nous substituons pas à l’ architecte. C’est un service gratuit. Pour ce qui est des projets communaux, quel est celui qui revient le plus souvent ? Les créations et extensions de lotissements. C’est souvent un casse-tête car il faut aménager sans dénaturer le paysage communal et éviter la standardisation. La loi oblige les communes à travailler avec un paysagiste ou un architecte, ce qui nous permet de proposer des techniques qui évitent des dépenses inutiles. Je pense à l’éco quartier de Laguiole, le plus avancé en Aveyron, où nous n’avons pas prévu de trottoirs, élément urbain très onéreux, qui ne sont pas obligatoires comme le croient beaucoup de maires. Pour l’évacuation des eaux pluviales nous évitons les collecteurs, très chers, au profit de noues, comme cela va se faire sur l’éco quartier de Bes Grand à La Primaube. Les élus sont-ils sensibles à ces progrès et à la prise en compte de l’environnement ? Les mentalités évoluent... Si l’on ajoute à la protection de l’environnement et à l’amélioration du cadre de vie une notion d’économie, je pense que leur intérêt sera plus manifeste, d’où la nécessité de pouvoir montrer des réalisations en Aveyron qui peuvent servir d’exemples.
CAUE DE L’AVEYRON Permanences mensuelles pour les particuliers • Espalion : 1er mardi après-midi • Rodez : 2ème et 4ème mardis après-midi • Millau : 1er et 3ème jeudis après-midi • Villefranche-de-Rg : 3ème mardi après-midi
Conseil avec un architecte du C.A.U.E. en dehors de toute démarche commerciale et toute maîtrise d’oeuvre. Rendez-vous gratuits Contact :
C.A.U.E. de l’Aveyron Place St Catherine 12000 RODEZ Tel. 05 65 68 66 45 www.caueactu.fr La rénovation du centre et du tour de ville de Marcillac, une réalisation exemplaire.
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La ville, une architecture d’écriture «Dans la rue, tout me semble écrit : la ville est une architecture d’écriture » écrit JMG Le Clézio. Fermons les yeux. Pendant quelques secondes imaginons nos villes et nos villages sans créations architecturales... Mortel ennui... L’architecture parle, raconte les rues et les gens. Rodez et son agglomération sont riches de ces signes, il suffit de prendre le temps de les regarder. Dossier a été réalisé avec l’aide du service du patrimoine de Rodez Agglomération que nous tenons à remercier. Dossier : Entretiens : O-P Verkisto Photographies : Patrice Thébault
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L’accouchement du Rodez moderne a été difficile en raison de sa construction centrée sur le piton. Sept périodes marquent son évolution à travers des constructions remarquables... Petit guide de décryptage.
Au XIXème siècle des immeubles sont construits à la place d'habitations plus anciennes, principalement sur la place de la Cité et les rues adjacentes.
À partir de 1920, habitations et commerces intègrent les courants architecturaux de l’époque, en particulier l’Art déco mis en œuvre entre 1930 et 1936 par Jean Vigouroux pour les immeubles de la rue Pasteur (N° 9, 11 et 13) ainsi que par André Boyer, architecte majeur de Rodez durant toute la première moitié du XXe siècle : façade du cinéma Family-ciné, hôtel-restaurant du Broussy, immeubles de la place d’Armes, Musée Denis Puech…
Les années 1940, outre le colossal immeuble de la Poste (1936) et son ossature de béton parée de grès rose sont représentées par l’immeuble Balard, 14 place de la Cité, à la frontière entre l’Art déco et le style Moderne. Ces année verront la première refonte de la place Eugène-Raynaldy, du nom du maire qui avait fait construire en 1937 l’hôtel de ville au style « stalinien » remplacé par l’actuel, typique de l’architecture clinquante des années 1990.
Place de la Cité
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Café le Broussy
La Poste de Rodez
LE DOSSIER
Avec les années 1950 et 1960 les premières tours HLM (Saint-Eloi, îlot Ramadier...) apparaissent qui séduisent par leurs prestations modernes. Le programme de construction de la cité des Quatres Saisons démarre à Onet Le Château en 1960 Dans les années 1970 les lotissements de maisons individuelles et les immeubles collectifs couvrent les pentes : Boule d’Or, Cité Lalande, Gourgan, Camonil, Antoine-Palous. En 1990, la construction d’un viaduc pour franchir l’Auterne permet la création d’une ville neuve à Bourran.
Les années 2000 marquent le début d’une explosion de grandes réalisations : l’école de musique, la salle des fêtes, le dojo gymnasium, l’hôpital, le complexe CGR, le musée Soulages... Le nouveau quartier Combarel verra le jour en 2019, suivi par le parc des expositions de l’agglomération sur la ZA de Malan.
Rue Pasteur
Vue de Rodez
Viaduc de Bourran
Ecole Départementale de Musique
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HUGUES TOURNIER
« LAISSEZ VIVRE L’ARCHITECTURE CONTEMPORAINE ! »
Hugues Tournier représente la jeune génération des architectes. Président du syndicat des architectes de l’Aveyron jusqu’à une date récente*, il dresse le portrait d’une profession qui cherche à nouveau à séduire les particuliers. « Le marché des particuliers représente, en moyenne nationale, 5% de l’activité des architectes » dit Hugues Tournier « C’est un chiffre à relativiser, certains cabinets réalisent plus de la moitié de leur activité avec les particuliers, d’autres la totalité avec les commandes publiques, mais cela montre une tendance forte que l’on voudrait inverser. » L’explication est double : les architectes ont oublié le particulier parce que la commande publique est plus rémunératrice et plus porteuse et parce que les constructeurs les ont remplacés. « Les particuliers reviennent vers nous car nous sommes aujourd’hui plus attentifs à leur demande. Une maison c’est l’investissement d’une vie. Le projet peut s’étaler sur deux ans, une complicité doit naître de la collaboration avec le client; il faut être proche, comprendre ce qu’il veut et même être proche physiquement du chantier pour le suivre et intervenir rapidement. C’est à mon sens un critère essentiel. » Comme son confrère Jacques Lacombe, Hugues Tournier considère que la réalisation du musée Soulages a été un tournant dans l’architecture de l’agglomération : « C’est très net. Il fait la démonstration qu’une architecture contemporaine peut s’intégrer avec bonheur dans un patrimoine ancien. L’acier Corten est de plus en plus employé dans les bardages pour des réalisations d’entreprises ou d’habitations particulières ; sa couleur feuille morte s’intègre bien à la nature et devient petit à petit la signature de Rodez et de l’agglomération. Je note que le nouveau mobilier urbain de la ville est en Corten, on le retrouve aussi à Sébazac-Concoures.» Il reste que le centre-ville ancien soumis à une réglementation draconienne de protection du site patrimonial remarquable bride le développement de l’architecture contemporaine sur le piton. Une situation que regrette Hugues Tournier. * Mme Ben Hiba de l’agence Twala, lui a succédé en début d’année.
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LE DOSSIER
JACQUES LACOMBE
« GARDONS NOTRE LIBERTÉ DE PENSER ! »
Le siège de la RAGT, la clinique Sainte Marie, l’immeuble Le Thalassa, le centre européen de la céramique Le Don du Fel, le centre des Archives Départementales sont signés de Jacques Lacombe qui a marqué l’agglo de Rodez de son empreinte. L’architecte ne renie rien de ses créations mais avoue un faible pour la Clinique Sainte Marie parce que son projet a été retenu parmi 3000 autres, dont celui d’un certain Norman Foster qui concevra, quelques années plus tard, le viaduc de Millau. « C’était un projet original qui m’a donné une visibilité internationale, ce qui montre que l’on peut être prophète en son pays... ». Cette construction est implantée sur le quartier de Bourran, et ce n’est pas un hasard : « Le tournant architectural de l’agglomération a été la construction de Bourran. Edifier une nouvelle ville à côté du piton a changé la perception de Rodez... Philippe Panerai, théoricien bien connu, a réalisé quelque chose d’unique ; il a évité l’écueil de la cité dortoir et a assuré la mixité des usages ; ce quartier vit car il marie les zones résidentielles, de bureaux et de commerces... Après, il est évident que le nombre d’architectes et de constructeurs qui sont intervenus ont fait évoluer l’idée première du maître d’ouvrage, mais oui, c’est une réussite. » Jacques Lacombe estime qu’il faut maintenant regagner le centre-ville. La construction du musée Soulages, et, presque tout autant que le bâtiment, la rénovation de l’esplanade du champ du foirail, ont donné une nouvelle image d’une centre ville ouvert dont il faut tirer partie ; le « reverdissement » du bas de la rue Béteille, comme l’éco-quartier Combarel s’inscrivent dans cette dynamique même si le mot le fait tiquer un peu : « Eco-quartier c’est comme énergie positive, c’est un mot à la mode. On a construit des eco-quartiers avant que le concept n’existe. C’est juste une question de bon sens : orienter les bâtiments, utiliser des solutions d’énergie renouvelable comme la géothermie que j’apprécie beaucoup, récupérer les eaux pluviales... Le problème aujourd’hui c’est que l’on qualifie trop les choses, on accumule les normes, comme s’il suffisait de cocher les cases pour que cela marche... Et on débouche sur une uniformité, dans l’architecture comme ailleurs, qui reflète notre société. Il faut que nous gardions notre liberté de penser les bâtiments dans leur environnement en suivant une pensée cohérente et non en copiant ce qui a été fait ailleurs et en nous gardant des effets de mode. Cela aurait évité de construire un bâtiment comme l’actuel hôtel de ville à la place d’un autre, certes un peu stalinien, mais qui avait un sens. »
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le Ô Combarel
Chapelle des Capucins
Combarel à Rodez, Bes Grand à la Primaube, deux éco quartiers en devenir et deux façons de répondre à la demande des habitants, car ce label s’adapte aux réalités sociales et urbanistiques de chaque commune.. Le label national Éco Quartier se fonde sur 20 engagements rassemblés dans une charte qui peuvent s’appliquer à toute opération d’aménagement durable, indépendamment de sa taille et de son contexte territorial. Pour résumer, un éco quartier doit contribuer à l’amélioration du quotidien, à favoriser le lien social et à promouvoir une gestion responsable des ressources. Christian Teyssedres, maire et président de l’agglomération de Rodez, a suivi les différentes réunions citoyennes attachées à l’obtention du label: « Les habitants ont réclamé un aménagement qui corresponde à toutes les catégories de population du quartier ; ils ont souhaité des bâtiments basse consommation, pour arriver à un tarif de 50 euros/M2 par an. Ils nous ont demandé une forte identification du lieu, c’est pour cela que nous allons installer une œuvre de Nicolas Sahnes. » De son côté, l’agglomération a exigé des promoteurs une
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LE DOSSIER LE NOUVEAU COMBAREL L'opération s'élève à 22 millions d'euros, hors projets privés. L'eco quartier couvre une surface de 3 ha qui comprendra : • La chapelle des Capucins et le Quadrilatères, bâtiments historiques réhabilités autour desquels se développeront un jardin dans l’esprit d’un jardin de cloître ainsi que des cours. • Un EHPAD de 87 chambres, de 4900 m2, conçu par le cabinet Bédrunes. • La résidence de logements sociaux le Parvis Combarel propriété de Rodez Agglo dessinée par le cabinet J. Lacombe et M. De Florinier. • La résidence le Ô Combarel . Entre la chapelle des Capucins et le Quadrilatère, PROCIVIS et Point Immo se sont associés et ont confié le dessin au cabinet d’architectes HBM. • Les résidences One Combarel et 2 Be Combarel . Dessinées par le cabinet d’architecture Arnal-Cayrou-Maruejouls, c'est une opération Qualit'Immo qui forme un ensemble cohérent.
le Quadrilatère
Le Parvis Combarel One Combarel
EHPAD Combarel
2Be Combarel
galerie marchande. « Nous sommes face à un changement de mode de vie, dit M. Teyssedres, il faut des petites structures commerciales en cœur de ville... De même, le rez-de-chaussée du Quadrilatère sera réservé à des activités commerciales, les cours intérieures pourraient recevoir des bars et des brasseries. » Le projet vise à ramener des habitants à Rodez qui en a perdu beaucoup en 10 ans. « Combarel c’est 370 logements, on peut donc compter sur 500 à 600 habitants de plus sur le piton... Ce quartier était un poumon du centre ville tant qu’il y avait l’hôpital, et il va le redevenir, car une centaine de résidents à la maison de retraite génère presque 70 emplois directs. C’est un projet lourd, auquel je tiens, mais je voudrais souligner que, d’une façon générale, nous nous heurtons à un cadre réglementaire de protection du patrimoine trop contraignant. Nous sommes passés du laxisme à la forte contrainte. Des joyaux architecturaux ont disparu au cours des décennies, le théâtre, une superbe caserne de
pompiers, le belvédère devenu Monoprix... Il faut plus de créativité dans notre urbanisme ; nous avons des architectes de talent qui doivent pouvoir s’exprimer. C’est un débat qui devra être abordé dans un prochain mandat avec la révision du PLU. » La commune de Luc La Primaube projète, elle aussi, son éco quartier. Il se développera sur 11 ha à Bes Grand, autour d’une zone humide et de bocage, dans le but de protéger et mettre en valeur cet environnement particulier. Comme l’explique le maire Jean-Philippe Sadoul, « nous souhaitons offrir une cadre de vie respectueux de l’environnement grâce à l’utilisation de l’éclairage public connecté, des points de ramassage de biomasse, la conservation des eaux pluviales, les réseaux enterrés, des voies vertes à l’intérieur du quartier et en liaison avec le reste de la commune. 600 locataires et propriétaires pourront habiter ici. »
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Infirmier diplômé d’état au sein de l’unité neuro-vasculaire destinée à la prise en charge des patients atteints d’accident vasculaire cérébral.
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LES COULISSES...
Textes : O-P Verkisto Photographies : Patrice Thébault
Médecin cardiologue et infirmier diplômé d’état (IDE) au cours d’un acte de coronarographie, technique d'imagerie médicale utilisée pour visualiser les artères coronaires
L’hôpital à cœur ouvert Inauguré en 2006, l’hôpital de Rodez est le plus important bâtiment installé au quartier de Bourran. Depuis 2008 il porte le nom de Jacques Puel, cardiologue d’origine ruthénoise de réputation internationale, qui fut le premier médecin à implanter un stent sur un patient. L’hôpital Jacques Puel est l’établissement support du Groupement Hospitalier de Territoire du Rouergue composé des centres hospitaliers de Villefranche de Rouergue, Decazeville, Espalion - Saint-Laurent d’Olt et des hôpitaux de Saint Geniez d’Olt et du Vallon. Sa vocation est de couvrir le spectre médical et chirurgical le plus large, cardiologie, oncologie, pneumologie, gynécologie, orthopédie, néphrologie, endocrinologie... Pour cela, il dispose d’un plateau technique complet, de haut niveau technologique, servi par des équipes de médecins et de soignants formées à leur pratique associant expertise et humanisme : Accélérateur de particules (radiothérapie), coronarographie, TEP scan en médecine nucléaire... Cela méritait une visite dans ses coulisses puisque la direction, que nous remercions ainsi que l’ensemble du personnel pour sa disponibilité, nous en a ouvert les portes.
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A droite : Manipulatrice en radiologie devant l’accélérateur de particules – radiothérapie. Les accélérateur de particules sont utilisés pour le radiodiagnostic et la radiothérapie, méthode de traitement des cancers. Dessous : Médecin radiothérapeute surveillant le traitement d’un patient
Dessus : Infirmière diplômée d’état (IDE) utilisant un dialyseur. A gauche : infirmière diplômée d’état au sein de l’unité de dialyse. Le dialyseur est aussi appelé « rein artificiel ».
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LES COULISSES...
Dessus : infirmier diplômé d’état (IDE) au cours d’un acte de coronarographie . A gauche : Médecin cardiologue au cours d’un acte de coronarographie .
A droite : Manipulatrice en radiologie dans la salle de la TEP. La TEP (Tomographie par Emission de Positons) permet de visualiser les activités du métabolisme des cellules. Dessous : Médecin nucléaire au cours d’un examen. La médecine nucléaire comprend l’ensemble des applications médicales de la radioactivité en médecine.
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Dessus : technicienne de laboratoire procédant à une analyse biologique. La biologie médicale a pour objectif d’analyser et d’interpréter les résultats d’examens effectués sur des matières biologiques produites par l’organisme.. A gauche : Médecin biologiste lisant des formules sanguines. Page de droite: Réalisation d’un acte de bactériologie – identification par spectrométrie de masse.
A droite :infirmier de bloc diplômé d’état (IBODE) au bloc opératoire. Dessous : Infirmière anesthésiste diplômée d’état (IADE).
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LES COULISSES...
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MARS 19 - N° 10
SERGIO CALDERON
LE VIN N’EST PAS UNE BOISSON, C’EST UN OBJET DE CONVIVIALITÉ » «
Entretien : O-P Verkisto Photographies : Patrice Thébault
Nous avons rencontré le sommelier de la famille Bras alors qu’il revenait de son Argentine natale et juste avant qu’il ne s’envole pour le Japon. Et pourtant, il le proclame, son cœur est solidement aveyronnais. Sergio Calderon est né en Argentine, dans la province de Cordoba, un immense territoire de pampa où l’on produit principalement de la cacahuette. Là il rencontra l’amour en la personne d’une jeune tarnaise en vacances qui le ramènera en France où il découvrira le vin. Vous êtes un sommelier autodidacte... C’est rare... Je suis entré au service d’Yves Thuries dans son restaurant de Cordes-sur-Ciel parce qu’il fallait faire vivre ma famille. Le monde du vin que je découvrais me passionnait, il m’a recommandé une formation dans un centre professionnel à Bordeaux. Je suis donc devenu sommelier chez Thuries, puis je suis parti trois ans à Londres pour compléter ma formation et pratiquer l’anglais. Londres est
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PORTRAIT RENCONTRE une plaque tournante mondiale du vin ; j’ai beaucoup travaillé, beaucoup appris dans de belles maisons, j’avais du retard par rapport à mes confrères français... De retour en France j’ai hésité entre la sommelerie et la viticulture, finalement je suis allé frapper à la porte de Michel Bras. Pourquoi lui ? J’en avais beaucoup entendu parler à Londres. Il se disait qu’il n’était pas comme les autres chefs de l’époque qui étaient distants, caractériels même. Lui il avait une bonne réputation au plan humain... Et ça a tout de suite marché ? C’est extraordinaire mais c’est ce qui s’est produit. On s’est compris immédiatement. Comment résister à sa créativité, à la fertilité de son esprit ? Michel est un génie... J’ai commencé au Mazuc mais ce projet fou du Suquette était en route, c’était au début des années 1990 ; il avait besoin de quelqu’un avec mon expérience pour faire évoluer la cave qu’il voulait internationale. On ne partait pas de zéro, Ginette (l’épouse de Michel Bras), avait une belle cave et de belles bouteilles de vins français. J’ai beaucoup appris avec elle et d’abord l’humilité face au travail du vigneron qu’il faut expliquer au client. Je l’ai observée et je me suis dit que c’est ainsi que je voulais travailler. Humilité et vin ne sont pas des mots qui riment aujourd’hui... Je le regrette mais c’est une réalité. Le vin est devenu un élement de prestige et de spéculation. C’est ce que j’appelle les buveurs d’étiquettes, des nouveaux amateurs qui ne le connaissent pas... Moi je me situe à l’opposé. C’est ce que j’ai trouvé chez Bras : la simplicté dans une élégance extrême. Pour la cave du Suquette on ne se refuse rien, nous avons de très grandes étiquettes mais il y a aussi de superbes AOC et AOP que l’on ne doit pas négliger et que l’on doit défendre. Des vins bio aussi ? On ne doit rien s’interdire. Si un vin bio est excellent, il doit figurer chez nous, mais ce n’est pas parce qu’il est bio qu’il est bon. Certains vins soi-disant naturels présentent des déviances arômatiques qui empêchent de reconnaître le terroir... Je me réjouis que Château Latour se soit converti au bio, mais c’est d’abord Chateau Latour... Pour juger un vin ma démarche commence en observant le travail du vigneron, sa connaissance du terroire, des vignes. Cela dit, on ne peut refuser toutes les évolutions technologiques mais une machine à vendanger n’aura jamais le discernement d’un vendangeur face à une grappe. En France le vin est toujours allié à la fête, il est un sujet de discussions qui délie les langues. C’est vrai que c’est un sujet incroyable qui ne s’épuise jamais. Par exemple, on parle souvent de l’accord du vin et des mets, moi je préfère parler de l’accord des mets avec le vin parce qu’on peut toujours modifier la recette d’un plat mais on ne modifiera jamais le caractère du vin dans sa bouteille. Le vin, quel que soit son prix, doit rester un plaisir à partager avec des gens qu’on apprécie et pour lequel on doit prendre le temps de la dégustation. Ce n’est pas une boisson, c’est juste une porte ouverte vers l’autre.
POUR LE SOURIRE DEL CHACO Avec un ami argentin, Sergio Calderon est à l’initiative de la fondation Pour le sourire del Chaco qui aide les enfants du Chaco, région pauvre d’Argentine, à se scolariser. En octobre dernier, il a entrainé Michel Bras avec lui à dans un grand hôtel de Buenos Aires où le chef s’est remis aux fourneaux pour cuisiner un dîner de gala pour 50 personnes. 20 000 euros ont été ainsi réunis pour l’association qui bénéficie également de la générosité des médecins du sport aveyronnais de l’association MS 12. Infos :
D lasonrisadelchaco
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UN NOM... UN LIEU, UN MONUMENT... La chronique de Monique RICCI
Dès le XVIe siècle un collège est tenu par les Jésuites ; expulsés en 1762, un « collège Royal » prend la place, puis « école centrale » à la Révolution, « collège impérial », et « lycée ». Les bâtiments destinés à l’enseignement avaient été agrandis selon les besoins, jusqu’en 1962, à l’installation du lycée rue Vieussens. Quelques personnes ont encore en mémoire les grands bâtiments, quelque peu austères, dans le prolongement de la chapelle royale. En 1882 une naïade œuvre de Denys Puech, orne un bassin, à l’angle des boulevards Gally et Gambetta. Un buste de Gally, signé Ribié surmonte l’ensemble. Hommage était ainsi rendu à celui qui participa financièrement en 1859 à l’arrivée des eaux de Vors à Rodez. Dans les années 1970, il fut décidé de dégager l’espace, et raser les bâtiments. Un concours a retenu le projet de l’architecte Jean Dugué-Boyer. Celui-ci prévoyait de garder une aile du lycée sous forme de galerie. L’intention était d’aménager un espace végétalisé, accessible aux piétons depuis le boulevard Gally, et communiquant avec la ville par les arcades. L’espace devait être dédié au calme, et aux animations culturelles de plein air, un parking de voitures en souterrain. Mais la voiture a pris le dessus : le projet a dû s’adapter avec une station essence imposée, empêchant alors l’accès direct depuis le boulevard Gally (la station disparue, des salles municipales y sont proposées aux associations). La place n’a pas été aménagée comme prévu par l’architecte. Si le bassin et la naïade ont bien été préservés, accolés à la galerie, les végétaux n’ont pas été plantés, les quelques bancs alors installés sont restés sans ombre, et finalement on installa plutôt les voitures avec un parking en surface. Les dalles n’étant pas prévues pour cet usage n’ont pu résister, peut-être leur remplacement sera-t-il l’occasion de repenser au projet de Dugué-Boyer en revenant à un lieu plus vivant…
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LA RECETTE DU MOIS
MARS 19 - N° 10
CURRY EXOTIQUE DE VOLAILLE
13 Avenue de Bourran 12000 Rodez
05 65 68 77 92 36 Place de l’Étoile 12450 Luc-la-Primaube
05 65 61 20 88 Préparation : 75 min Cuisson : 30 et 45 min
• 600 g de sauté de dinde (ou poulet) • 1 banane plantain • 1 mangue verte • 1/2 ananas • 2 oignons • 2 gousses d’ail • 2 brins de coriandre fraîche • 2 yaourt nature • 2 cas curry • 2 cas huile • 1 cas beurre • 1 petit verre d’ eau • sel et poivre
Etape 1 Pelez et hachez la gousse d’ail et les oignons. Faites chauffer l’huile dans une cocotte et faites-y dorer les morceaux de volaille, puis réservez-les. Etape 2 Versez l’ail et les oignons dans la cocotte et faites-les revenir 2 minutes en remuant. Etape 3 Remettez les morceaux de viande, saupoudrez de curry, ajoutez l’eau et les yaourts. Mélangez bien, salez et poivrez. Couvrez et laissez mijoter 30 minutes à feu doux en remuant de temps en temps. Etape 4 Lavez et effeuillez la coriandre. Epluchez la banane plantain et coupez-la en rondelles. Pelez la mangue et taillez-la en lamelles. Epluchez l’ananas et coupez-le en morceaux. Faites fondre le beurre dans une sauteuse. Ajoutez les fruits et faites-les revenir à feu moyen. Etape 5 Salez, poivrez et répartissez votre curry dans les mini-cocottes, ajoutez les fruits et décorez avec les feuilles de coriandre. Servez aussitôt.
Découverte de la flore et du patrimoine de l’Aubrac Guide d’identification des plantes (plus de 650 plantes référencées) des itinéraires Découverte de l’Aubrac...
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NOS COUPS DE CŒUR
MARS 19 - N° 10
EXPOSITION
EXPOSITION
MUSIQUE
ÉVÈNEMENT
NAINS, HERCULES ET GÉANTS
OURS, MYTHES ET RÉALITÉS...
LE PROJET DERLI - WALLY
2ÈME SALON MINÉRAUX, FOSSILES ET BIJOUX
Le musée Fenaille poursuit par cette exposition sa réflexion sur la représentation humaine à travers le temps. Il révèle aussi le monde secret des collectionneurs et de fonds parfois insolites, en écho avec la personnalité de son illustre donateur, Maurice Fenaille. L’exposition offre aussi l’occasion de se pencher sur l’histoire tragique d’Henri Cot , le géant aveyronnais, un temps l’homme le plus grand du monde… L’exposition présente l’extraordinaire collection d’images rassemblées par Claude Ribouillault. Gnomes ou ogres, lilliputiens ou costauds, vrais ou faux Pygmées, nains ou colosses du spectacle interrogent la diversité de nos humanités, la naissance de la photographie comme la persistance des stéréotypes.
Glissez vous dans la peau de l’ours, découvrez son mode de vie et son alimentation, pénétrez dans sa tanière ! Découvrez aussi le travail des scientifiques et plongez dans les contes, légendes et perceptions façonnées au fil des siècles. Conçue et réalisée par le Muséum de Toulouse, cette exposition explore le lien complexe qu’entretient l’Homme face à l’ours et invite le visiteur à s’interroger sur la relation passionnelle qui l’unit à cet animal. De nombreux multimédias et manipulations interactives jalonnent le parcours de cette très belle exposition à destination de tous les publics.
En 2018, Wally chanteur qui fait d’ordinaire dans l’humour et les chansons courtes s’autorise un pas de côté avec « Le Projet Derli ». Accompagné de cinq musiciens sur scène, cette aventure fait la part belle à des chansons (longues...) où le sourire l’emporte sur le rire, où l’humeur prend le pas sur l’humour, où la musicalité tient une place primordiale. Cordes et percussions arrangées par Nicolas Lescombe viennent enrichir les compositions originales de Lilian Derruau (Wally) qui déclare néanmoins ne pas vouloir entamer une carrière de « chanteur triste »... Le syndrome « tchao pantin » , très peu pour lui ! Juste une parenthèse dans son parcours, une envie de montrer une face cachée et qui sait peut-être même de nous émouvoir...
Hexagone Minéral organise les 23 et 24 mars 2019, le 2ème salon Expo-Vente Minéraux Fossiles Bijoux de Olemps. L’événement se déroulera à la Salle 7-77 située rue des Peyrières. Pour animer cet événement au cœur du département de l’Aveyron, plus de 20 exposants professionnels et amateurs seront présents. Ces spécialistes originaires des quatre coins de France et d’Espagne montreront au public leurs dernières nouveautés en provenance du monde entier, de France mais aussi du département dont le riche patrimoine minéralogique n’est plus à démontrer. Comme dans tous nos salons, un très large choix de minéraux, fossiles et bijoux sera proposé à la vente pour le plus grand bonheur des petits et des grands. Pour répondre toujours plus aux attentes du public, une expertise gratuite sera aussi proposée par les organisateurs à celles et ceux qui souhaitent faire déterminer des minéraux ou des fossiles.
MUSÉE FENAILLE - RODEZ
SALLE DES ARCADES
LA BALEINE
SALLE 7-77
Toutes les infos :
www.musee-fenaille.rodezagglo.fr
Ouvert du mardi au samedi et sur réservation
25, place des artistes 12850 Onet le Château Toutes les infos : www.la-baleine.eu
du 26
du 8
le
Jan au 21 Avr 19
Le Gua - 12110 AUBIN
Mars au 8 Juin 19
12 mars 2019
OLEMPS
les 23 et
24 Mars
Enregistrement Audio Duplication (CD, DVD, Clé...) Réalisation Audiovisuelle Films Entreprises Création Multimédia Logo /Entité graphique Edition / Print / Pub
Route de Trinquiès
Souyri 12330 SALLES LA SOURCE Tel. 05
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LES BONNES ADRESSES
MARS 19 - N° 10
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Tél : 06 87 06Bepmale37 53 / 31800 05 65Saint-Gaudens 72 71 85 1Bis Boulevard bouyssou.sarl@wanadoo.fr Tel : 06 64 10 60 41 - bzsophro@gmail.com
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