OCTOBRE 19
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Clic & déclic ACTUALITÉS
TELEX, VOTRE ACTUALITÉ...
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RENCONTRE
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LE DOSSIER
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L’EDITO
BENOÎT DECRON Conservateur en chef du patrimoine
TOUS CONNECTÉS... • • • •
ÉTAT DES LIEUX ET PERSPECTIVES FOCUS SUR UNE INITIATIVE 2.0 LE NUMÉRIQUE ET LE COMMERCE LE NUMÉRIQUE ET LA CULTURE
DOSSIER SPECIAL
31ÈME ÉDITION DE PHOTOFOLIES LES COULISSES
MAISON LABASTIDE Conservateur en chef du patrimoine
UN NOM... UN LIEU, UN MONUMENT...
RAYMOND LACOMBE LA RECETTE DU MOIS
BOULETTES AUX POIS CHICHES
L’automne est la saison du passage. Entre deux équinoxes. Garder le juste équilibre dans un monde de turbulences. Octobre est justement le mois de la balance. Après la fête et la fin de l’été, avant les fêtes de fin d’année, le temps d’une pause. Le temps de la réflexion. Poser pied sur terre et garder la tête en l’air. Comme ces « Pheuillus » qui ont envahi Bozouls pour prendre racine par le rêve. Comme ces cèpes à ramasser et ces ceps à tailler. Comme les feuilles d’herbe de Whitman. Une fenêtre sur le monde, une ouverture par la culture. Le travail de la main va de pair avec l’âme. C’est le temps idéal pour pousser la porte d’un théâtre ou récolter un potimarron. C’est l’appétit du grain et non l’appât du gain. Nourrir le corps et l’esprit suscite le déclic. Entre culture et numérique, on prend la mesure du clic. Car le numérique n’est pas antinomique à la nature. Il est à l’intérieur. Il est certes un accélérateur mais aussi un facilitateur donnant du temps pour se cultiver. Se cultiver même devant l’écran. Tant que celui-ci ne soit pas de fumée… A condition d’en prendre conscience en gardant nos cinq sens et bien plus encore – seize selon les biologistes - en éveil. L’arrivée du numérique dans nos campagnes est l’opportunité de rester connecté, d’être frère avec le bout du monde en une fraction de seconde et de provoquer un appel d’air pour attirer les rats des villes. Le tout est de se connaître pour savoir ce qui dépend de nous et ce qui n’en dépend pas pour rester maître de l’outil, du temps donc du (dé)clic. Et de garder en mémoire, pas seulement dans celle de l’ordinateur, cette sentence d’Edouard Herriot : « La culture c’est ce qui demeure dans l’homme lorsqu’il a tout oublié » La rédaction
NOS COUPS DE COEURS
EXPOSITIONS SPECTACLES...
Le RUTHENE Magazine - Magazine gratuit mensuel - DIRECTION DE LA PUBLICATION : Stéphane Sichi - RÉDACTEUR EN CHEF : Stéphane SICHI - RÉDACTION : A. Ruffo, F. Lafon, L. Roustan, A. Molinier, A. Arnal - redaction@ruthene-magazine.com - PHOTOS : Patrice Thébault - PUBLICITÉS : 06 23 01 36 25 - CONCEPTION/RÉALISATION : La Nauze Audiovisuel - IMPRESSION : Mérico (Bozouls) - TIRAGE : 8 000 ex - DIFFUSION : ADS organisation ÉDITION : AS 3 Editions - Route de Trinquiès - 12330 SOUYRI - N° siret : 480 863 638 00023 - DÉPÔT LÉGAL : 2610-0398
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ACTUALITÉS
OCTOBRE 19 - N° 16
conomie JOURNÉE MONDIALE DES SOINS PALLIATIFS
La Journée Mondiale des Soins Palliatifs se tient le samedi 12 octobre 2019 à Rodez. Cette journée sera l’occasion pour l’Association composée de l’établissement d’Hospitalisation À Domicile de l’UDSMA, du centre hospitalier de Rodez, de l’ASP12 et de Palliance 12) de vous proposer une conférence et des atelier sur le thème : Deuils et Rites autour de la mort . Cette journée se déroulera aux archives départementales - Av. Victor Hugo à Rodez . Inscription obligatoire. Renseignements : www.udsma.tm.fr/jmsp2019 ENQUÊTE PUBLIQUE : PÔLE MULTIFILIÈRES DE VALORISATION ET DE TRAITEMENT DES DÉCHETS NON DANGEREUX SUR LES COMMUNES DE VIVIEZ ET D’AUBIN.
Une enquête publique unique est organisée sur le territoire des communes de Viviez et d’Aubin pour une durée de 36 jours consécutifs du 15 octobre 2019 au 19 novembre 2019 Cette enquête publique portera sur :
20E ÉDITION DU MARCHÉ DES PAYS DE L’AVEYRON Le Marché des Pays de l’Aveyron se veut une manifestation festive où se retrouvent dans une chaude ambiance les aveyronnais expatriés dans la capitale, mais aussi où les franciliens peuvent découvrir les traditions de ce département. De nombreux exposants vous informeront sur les produits qu’ils fabriquent. Ils font souvent appel à des technologies ancestrales qu’ils ont su moderniser et adapter aux contraintes et besoins actuels. Depuis bientôt deux décennies, le marché attire une foule à chaque fois plus nombreuse. Cette année, les 11, 12 et 13 octobre, à Paris-Bercy, plus de 60.000 Parisiens et Franciliens viendront rencontrer plus de 75 producteurs et artisans venus de l’Aveyron. Cette 20e édition du Marché des Pays de l’Aveyron (organisée par la Fédération des Aveyronnais d’ici et d’ailleurs) est placée sous le signe du développement durable et plus particulièrement de l’agriculture agro-écologique en Aveyron. Elle met à l’honneur la Chambre d’Agriculture de l’Aveyron qui vous montrera pourquoi et comment la transition agro-écologique a été mise en œuvre dans notre département. Plus d’informations :
www.marche-pays-aveyron.fr
UN NOUVEAU SITE AU SERVICE DES PARENTS AVEYRONNAIS
• la demande d’autorisation environnementale déposée par la société SOLENA • les demandes de permis de construire déposés par la société SOLENA. • la déclaration de projet emportant mise en compatibilité des Plans Locaux d’Urbanisme (PLU) des communes de Viviez et d’Aubin portée par DECAZEVILLE COMMUNAUTE ; • la demande d’institution de servitudes d’utilité publique. • La demande d’autorisation environnementale intègre également une demande de défrichement et une demande de dérogation au titre des espèces protégées.
Vous êtes parent d’un enfant de 3 à 12 ans, Vous vous posez des questions sur l’accompagnement de votre enfant, Vous pouvez trouver sur le site du Réseau parents en Aveyron un ensemble d’informations pratiques et également des évènements organisés près de chez vous. Le réseau Parents en Aveyron a pour objectif de mettre en réseau les différents acteurs qui proposent des actions en direction des parents. Les parents peuvent y trouver des informations sur les actions et les évènements organisés pour les accompagner dans leur rôle de parents. Ils y verront également des informations sur les structures ou associations qui se trouvent près de chez eux. Les organisateurs y puiseront des ressources et des idées pour les aider dans la réalisation de leurs projets. Des initiatives locales seront régulièrement valorisées...
www.aveyron.gouv.fr
www.reseau-parents-aveyron.fr
Renseignements :
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ACTUALITÉS
OCTOBRE 19 - N° 16
anté LE VOLONTARIAT TERRITORIAL EN ENTREPRISE
Le Volontariat territorial en entreprise (VTE), inspiré des VIE (Volontariat international en entreprise) est un nouvel outil, opéré par BPIFrance, mis à disposition des territoires et des entreprises dans le cadre du dispositif « Territoires d’industrie » dont le principe est d’orienter de façon privilégiée les étudiants et les jeunes diplômés du supérieur de bac+2 à bac+5 (écoles d’ingénieurs, écoles de management, universités, …) vers des TPE/PME/ETI dans l’industrie et les services à l’industrie qui peinent à recruter et ont besoin de leurs compétences. Une expérience gagnant-gagnant, pour les chefs d’entreprise et les étudiants ou jeunes diplômés Plus d’informations : www.vte-france.fr 19ÈME SOIRÉE DES RENCONTRES DE LA DYNAMIQUE ECONOMIQUE :
La dix- neuvième soirée des rencontres de la dynamique économique,rendez-vous devenu incontournable, s’annonce plus que jamais prometteur d’une forte mobilisation. Il sera porteur de témoignages qui nous feront découvrir 50 audacieux de l’Aveyron ; de belles entreprises qui ont un savoir- faire exclusif, qui exportent, ou qui sont leader sur leur marché. Cette rencontre se déroulera le jeudi 17 octobre à la Chapelle St Joseph - 1 rue Sarrus - Rodez à partir de 18 h... Renseignements : www.pac-communication.fr
GROUPE DE TRAVAIL SUR
LE SOMMEIL
Jean-François Labit, Musicothérapeute clinicien et formateur-chercheur, musicien compositeur, après avoir réalisé 2 études « Musicothérapie et gestion de la douleur » puis « Musicothérapie et gestion du stress, de l’angoisse et de l’anxiété » auprés de plus de 150 patients volontaires Aveyronnais a décidé de réaliser une étude Musicothérapie et Sommeil : accompagnement des troubles de l’endormissement et des réveils nocturnes. Ce travail est possible grace au partenariat avec l’Association Groupe du Sommeil 12 présidée par les Dr Panaye et Bali, le CH Sainte Marie Rodez et l’Assad12. Un réseau est entrain de se constituer sur le département de l’Aveyron avec des mèdecins, des infirmier(e)s et thérapeutes divers soucieux d’améliorer la prise en charge des troubles du Sommeil par des techniques complémentaires et non médicamenteuses. Participer à un groupe-étude implique participer à 4 sessions d’une heure 30 minutes à J1, J+15, J+30 et enfin J+3 MOIS. La pratique quotidienne est vivement conseillée, des autoévaluations quotidiennes sont réalisées. A terme, nous souhaitons pouvoir proposer une réponse clinique en Musicothérapie aux patients réceptifs à la Musique qui souhaitent être acteurs de leur mieux être et mieux dormir... Pour infos 1 français sur 3 évoque des troubles du sommeil, plus d’un français sur 2 aprés 65 ans se plaind de la mauvaise qualité du sommeil avec son lot de maladies somatiques associées. Notre ambition est d’informer ces groupes qu’il y a des réponses positives avec un protocole Musicothérapie pour favoriser un meilleur sommeil. Informations et contact : bluenoteconcept12@orange.fr 06 07 67 68 69
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ACTUALITÉS
OCTOBRE 19 - N° 16
ulture L’AMPHITHÉÂTRE DE RODEZ DÉVOILE SA PROGRAMMATION POUR LA SAISON 2019/2020
Chanson française, théâtre, humour, électro pop, musiques et danses irlandaises... Un programme résolument éclectique. • Archie Sheep Quartet
vendredi 25 octobre à 20h30
• Veronic Dicaire -
mercredi 6 novembre à 20h
• Le Sommelier (pièce de théâtre) vendredi 10 janvier à 20h30
• C’est pas du tout ce que tu crois vendredi 7 février à 20h30
• D’Jal - jeudi 27 février à 20h30 • Le Bryansk Symphonic Orchestra jeudi 5 mars à 20h
• Christelle Cholet - jeudi 19 mars à 20h30 • Deluxe (electro pop francais) vendredi 20 mars à 20h30
• Maxime Le Forestier mardi 7 avril à 20h30
• Les années 80 - jeudi 30 avril à 20h • Irish Celtic - vendredi 4 décembre à 20h30
Plus d’informations et réservation :
Office de Tourisme de Rodez agglomération 10 place de la cité - Rodez
05 65 75 76 76 ou sur www.amphitheatre-rodez.com NOUVELLE AGENCE BIG MAT À RODEZ :
L’enseigne BIGMAT, leader européen, revient sur Rodez à partir du 1er oct.. au 38 av. de Vabre - Rodez... Renseignements : www.armateriaux.com ANNIVERSAIRE :
L’association le Festival des Templiers fêtera ses 25 ans du 17 au 20 octobre 2019. Ce sont plus de 12 800 coureurs qui s’affronteront sur 15 épreuves réparties sur 3 jours à Millau en Aveyron . Renseignements : www.festivaldestempliers.com
AU CLUB DE RODEZ, D’OC EN ROCK VIA LES MUSIQUES DU MONDE La salle de concert du Club de Rodez entame une nouvelle saison de concerts et autres réjouissances, et l’éclectisme prévaut toujours. Ouvert en juin 2014 sur des airs de cumbia latina, le club n'oublie pas les musiques du monde comme premières fées musicales du lieu. Et la cumbia, celle de Kumbia Boruka (en photo), sera présente le samedi 16 novembre, en collaboration avec le tout nouveau festival Pueblo Latino d'Arvieu. Juste après que, le vendredi 8 novembre, l'afro-beat du fils aîné du créateur du genre Fela, n'ait résonné dans les entrailles de l'ancien cinéma. Pour le reste, les styles musicaux iront du jazz au punk, rien de moins. Côté jazz, la Danse des Insoumis du Grand Ensemble Koa de Montpellier le vendredi 29 novembre, avec la Maison du Peuple de Millau et Millau en Jazz, et côté punk, les historiques Sales Majestés le 6 décembre. « ça a 20 ans, c'est un groupe référence du style, connu surtout dans le nord de la France, explique Fred Joao, le président du Club. On a déjà eu pas mal de préventes, on va faire complet, c'est sûr. Dépêchez-vous les Ruthénois... » Et dire qu'en 1977 quand le mouvement est né, le punk disait qu'il n'y avait pas d'avenir. Il y en a autant pour le rockabilly avec la venue de Johnny Montreuil, le samedi 19 octobre, en compagnie bien sûr des locaux d'Atomic Boys Boys Boys. Le Club n'oublie pas l'électro et le hip hop le jeudi 17 octobre, avec the Trickaz et le beatboxer champion du monde Alem. Et encore moins les produits du terroir comme le vendredi 11 octobre pour l'ouverture de la saison, avec le rock tribal occitan excitant de Courtial X Kogane pour la sortie de leur album. Du terroir surtout présent dans les rendez-vous réguliers du Club, le spectacle tourné vers le jeune public avec le conte musical « Le nom de l'eau » le mercredi 30 octobre, le rendez-vous de « Regards sur l'exil » le dimanche 24 novembrela 5e édition du Crash Test le vendredi 13 décembre, où les groupes ou artistes locaux viennent se tester en public, le match de théâtre d'impro qui se déroulera le lendemain, ou encore le rendez-vous Le père Noël est un rockeur du 21 décembre avec le Secours populaire Rendez'vous auquel il faut aujouter la soirée d'Halloween punk swing et déguisée du 31 octobre avec Elektric Geisha entre autres. Un éclectisme qui existe également dans les caves du Club avec les sept à huit résidences d'artistes qui vont défiler, avec le chanteur toulousain Eric Lareine ou encore les Hurlements d'Léo. Des tas de styles musicaux, d'ici et d'ailleurs, mais toujours de la qualité pour une salle où l'on écoute les concerts debout, en dansant, comme assis, à l'écoute. Plus d’informations :
www.oc-live.fr
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BENOÎT DECRON «
MA SEULE POLITIQUE, C’EST L’ART »
Conservateur en chef du patrimoine, Benoît Decron est arrivé sur le piton ruthénois il y a dix ans pour prendre les rênes du futur musée Soulages. Rencontre avec le gardien du temple du chantre de l’outrenoir qui devrait prochainement dépasser le million de visiteurs. Vous œuvrez dans les coulisses du musée Soulages et beaucoup de Ruthénois ne vous connaissent pas. Pouvez-vous vous présenter ? Originaire de Niort, j’ai commencé à travailler à l’âge de 19 ans pour payer mes études d’histoire de l’art. J’ai suivi un cursus universitaire dans le domaine de l’art médiéval et de l’iconographie romane à Poitiers avant de passer le concours de conservateur. J’ai occupé trois postes : à Langres et à Bourbonne-les-Bains de 1988 à 1996 puis aux Sables-d’Olonne de 1996 à 2009. C’est Ludovic Mouly, alors président de la communauté d’agglomération du Grand Rodez, et Pierre Soulages qui m’ont choisi pour venir ici. Ce qui me plaisait, c’était de faire un musée ex-nihilo.
Dix ans plus tard, avez-vous le sentiment d’avoir atteint les objectifs qu’ils vous avaient fixés ? Entretien : Anais ARNAL Photographies : Patrice Thébault
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Les objectifs, on ne les atteint jamais parce qu’un musée, c’est un travail quotidien. Les visiteurs et les projets, il faut aller les chercher avec les dents ! Ce n’est pas parce qu’on a beaucoup de succès, qu’on reçoit des centaines voire des milliers de gens par jour qu’il faut fanfaronner parce que c’est un travail continuel et que les choses ne sont pas établies une fois pour toutes.
RENCONTRE En quoi consiste votre métier de conservateur ? Aller au devant des gens, transmettre la connaissance, nous faire écouter. Être conservateur, c’est aussi gérer du personnel, un budget, définir une politique culturelle, choisir des expositions, travailler avec des artistes, écrire des livres, faire des conférences… avec une équipe évidemment, car tout seul on n’est rien.
Jusqu’alors propriété de Rodez Agglomération, le musée est devenu un Établissement public de coopération culturelle (EPCC) cet été. Qu’est-ce que cela va changer concrètement ? Cela met dans le coup quatre partenaires : l’Agglo, le Conseil départemental, la Région et l’État qui vont payer à part égale le fonctionnement et l’investissement du musée. Nous allons bénéficier d’une communication plus large. Ce sera aussi plus pratique pour Pierre Soulages pour faire des donations et pour les collectionneurs pour nous déposer des œuvres. Nous aurons plus de liberté et au final, tout le monde sera gagnant. La personne qui rentre dans le musée se fiche de savoir par qui il est géré, ça c’est de la politique et moi, ma seule politique, c’est l’art.
De nouvelles donations de l’artiste sont prévues ? Oui, dans quelques mois probablement. C’est dans l’ordre des choses. Le musée tel qu’il existe est le plus représentatif de l’œuvre de Pierre Soulages au monde et il le sera encore davantage.
L’année 2019 est celle du Siècle Soulages… C’est un projet purement municipal et Agglomération, le musée y participe pour quelques manifestations, mais je n’ai rien à voir avec ça. De façon générale, pour voir Pierre Soulages très souvent, je peux vous dire que son âge, il le mesure à sa faculté à peindre. Avoir 100 ans c’est bien, mais ce qui l’intéresse c’est la peinture qu’il est en train de faire dans son atelier. Plus il peut continuer à peindre, plus il est heureux. Au musée, nous sommes fascinés par son dynamisme, sa vista, sa grinta, son travail. Il a une énergie folle, des projets… il ouvre une exposition à New York début septembre, prépare une rétrospective au Louvre en décembre. C’est une expérience humaine formidable de travailler avec une grande personnalité du monde de l’art qui est capable de vous parler de ce qui s’est passé en 1940, 1950, 1960…
Comment travaillez-vous sur la programmation annuelle du musée ? L’été, même si je n’aime pas le terme de «blockbuster», je choisis des artistes connus car le musée attire un public nombreux et varié. Cette année, avec Yves Klein, nous étions déjà à 60 000 visiteurs à la fin de l’été et on devrait atteindre 80 000 voire 100 000 visiteurs. Cela prouve qu’on ne s’est pas trompé sur le choix de l’artiste. L’hiver, je propose quelque chose de différent, moins coûteux et moins lourd au niveau de l’organisation.
Pour les expositions de mi-saison, vous mettez l’accent sur la découverte et la médiation. Oui, les gens du musée font les poissons pilotes et c’est important car cela permet à chacun d’apprendre quelque chose à son niveau. C’est mon côté prof ça, j’estime qu’il faut respecter tout le monde. Je ne supporte pas le discours politique qui s’en prend aux élites. Il faut des avant-courriers, des gens qui portent la connaissance et la donnent aux autres. Pour moi, élitiste et populaire ça veut dire la même chose. Le public aspire à la perfection, au beau, à l’intelligent et en cela, le musée a un rôle de déclencheur, chaque visite est un pétard. Ce rôle, du musée et de l’art en général, d’intéresser aux choses, d’instruire, je pense qu’il a été rempli à Rodez. Nous avons même eu des visites organisées pour des sociétés de chasse ; cela veut dire que l’Aveyronnais de base considère Pierre Soulages comme étant un des siens.
Ce qui n’était pas gagné au départ… Jamais un musée n’est gagné au départ. Les gens préfèrent toujours avoir des giratoires plutôt que des musées. Mais parce que c’est supplément d’âme, un supplément d’identification comme la musique ou les choses populaires, il a réussi à faire sa place et on n’a violé personne ! J’ai vu beaucoup de gens venir au musée sans conviction et en ressortir séduits. Les Ruthénois sont fiers de le faire visiter maintenant.
Quel est l’impact du musée Soulages sur la vie et l’économie locales ? On ne sait pas parce qu’il n’y a pas eu d’étude sérieuse excepté celle du conseil régional. Ce qui est sûr, c’est que depuis que le musée existe, il y a beaucoup plus de monde dans les cafés, notamment pendant les mois de juillet-août et même septembre-octobre, ça a littéralement changé la ville de Rodez. Il y a un impact économique évident ; après, il ne faut pas demander au musée de construire des gares, de prévoir des vols ou de refaire des routes. L’enclavement de Rodez est un problème récurrent, tout le monde le sait. On sait aussi qu’un certain nombre d’hôteliers ne jouent pas le jeu en fermant entre le 15 et le 30 août. À cette période, nous avions encore entre 1500 et 2000 visiteurs par jour, c’est dommage. Je pense que la révolution copernicienne n’est pas encore achevée par rapport au tourisme à Rodez.
Que pouvez-vous nous dire sur la programmation des mois à venir ? Cet automne, il y aura une exposition sur les femmes des années 1950 intitulée « L’autre moitié de l’avant-garde » et je travaille sur un projet Fernand Léger pour l’été prochain.
LE MUSÉE EN CHIFFRE :
Top 3 des expositions organisées au musées Soulages depuis son ouverture : • Picasso : 92 000 visiteuurs • Calder : 90 000 visiteurs • Klein : 60 000 visiteurs à fin août, 80 000 à 100 000 attendus d’ici début novembre Le volume de visiteurs reçus au musée (env. 130 000 visiteurs) correspond à deux fois la population de l’Agglo et à pas loin de six fois la population ruthénoise 35 000 visiteurs accueillis en août 2019, une des plus grosses fréquentations depuis l’ouverture du musée Le musée Soulages figure dans le top 10 des musées français et dans le top 5 des musées nationaux hors Paris
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Photographie : Patrice THEBAULT
Le numérique en Aveyron ou la ruralité connectée L’aménagement numérique du département est un enjeu majeur pour la qualité de vie mais aussi l’économie et l’attractivité du territoire. État des lieux du niveau de couverture internet en Aveyron, coups de projecteur sur des initiatives en faveur du digital, focus sur des success stories dans les domaines du commerce et de la culture… ce dossier propose de faire un point sur la place de plus en plus grande qu’occupent les technologies numériques dans notre vie quotidienne. Dossier réalisé par Anaïs Arnal
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Photographie : Silvano Rebai
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SisMiC
Agitateur numérique au service des territoires Créée en 2010 par des chefs d’entreprises aveyronnais travaillant dans le numérique et déplorant que le digital ne soit pas au cœur des débats, l’association SisMiC veut assurer le développement des technologies numériques dans les zones rurales. « Nous sommes convaincus que l’économie du territoire est dépendante de sa capacité à se digitaliser rapidement », explique Jean-Marc Lacombe, président de l’association et fondateur de SPI Software, société primauboise éditrice de logiciels pour l’ameublement. « Notre objectif : que le numérique soit une des préoccupations principales des chefs d’entreprises, des artisans, des commerçants, des indépendants, mais également des personnalités politiques. » Si le déploiement du très haut débit a beaucoup occupé SisMiC à ses débuts, avec notamment la réalisation de plusieurs études d’impact qui lui ont valu sa réputation d’agitateur, l’association a par la suite mené de nombreuses actions pour expliquer l’apport des technologies numériques et vulgariser ses usages. « Nous sommes encore loin de nos objectifs. Il y a quelques jours, je faisais une présentation sur l’e-santé à Decazeville et il n’y avait pas un seul praticien dans la salle », déplore Jean-Marc Lacombe. « A contrario, le secteur agricole, très représenté dans notre département, est un de ceux qui a pris l’arrivée des nouvelles technologies le plus au sérieux. Les agriculteurs sont très consommateurs d’objets connectés. Il existe plein d’applications pour les aider dans la pratique de leur métier mais ils ne peuvent pas les installer par manque de débit. Il y a encore trop de zones blanches, nous manquons d’infrastructures. » Un appui pour les entreprises Laissant peu à peu le volet pédagogique à la Chambre de commerce et l’Agglo, l’association s’est donné un objectif économique en accompagnant des entreprises ayant des problématiques autour de la transition numérique et du digital. En près de dix ans, SisMiC a fédéré une cinquantaine d’adhérents. Elle organise des rencontres et afterwork sur des thématiques précises telles que la sécurité des données ou l’intelligence artificielle. « Nous voulons impulser des initiatives en organisant des programmes tels que Meet@Start.812 qui a rassemblé des startups et des entreprises à la recherche de projets innovants. » Dans la même veine, SisMiC a fait venir l’événement « La startup est dans le pré » à Laguiole en mai dernier. Plus de 120 entrepreneurs ont intégré cet incubateur visant à faciliter l’entreprenariat en milieu rural en plongeant les participants dans un concept unique d’accélération de projets innovants avec les acteurs les plus engagés du territoire. Pour SisMiC, les outils et méthodes des entreprises les plus innovantes ne sont pas incompatibles avec la proximité et la solidarité de nos territoires ruraux. C’est pourquoi l’association organise chaque année JobsTIC, salon du recrutement numérique en Aveyron, et travaille avec les collectivités locales comme la communauté de communes Millau Grands Causses pour éviter la fuite des cerveaux (et des talents) de notre département. Plus d’infos :
www.sismic.org
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LE DOSSIER ÉTAT DES LIEUX ET PERSPECTIVES...
POINT D’ÉTAPE SUR LE DÉPLOIEMENT DU TRÈS HAUT DÉBIT AVEC LE CONSEIL DÉPARTEMENTAL En 2015, le Conseil départemental s’est doté d’une structure juridique, sous la forme d’un syndicat mixte ouvert, pour la mise en œuvre opérationnelle du «Plan France Très Haut Débit». Le Syndicat intercommunal d’énergies du département de l’Aveyron (Sieda) a défini une feuille de route afin de réaliser le maillage numérique du territoire. Ce Schéma directeur territorial d’aménagement numérique (SDTAN) dressait un diagnostic de la couverture en haut et très haut débit de l’Aveyron pour les entreprises, les services publics et le grand public, et fixait les actions à engager pour favoriser son déploiement. Quatre ans plus tard, où en sommes-nous ? Entretien avec Jean-François Galliard, président du Conseil départemental de l’Aveyron. Que vous évoque la thématique de notre dossier du mois, « le numérique en Aveyron » ? Le numérique joue un rôle essentiel pour l’attractivité et la qualité de vie. Malheureusement, au lancement du plan national, en Aveyron, les opérateurs ne se sont intéressés qu’à Rodez et Millau. Le réseau très haut débit était très restreint alors nous avons décidé d’agir afin que les autres zones du département ne soient pas en reste. Le Lot et la Lozère étaient dans la même démarche que nous et nous savons bien que l’on est plus fort à plusieurs alors l’idée a germé de travailler ensemble pour mutualiser nos moyens. Notre objectif commun : installer la fibre partout sur nos territoires respectifs. Nous parlions désormais de quelque 340 000 prises, dont 155 000 rien que pour l’Aveyron, ce qui a intéressé les grands réseaux. Nous avons lancé un appel d’offres pour la délégation de service public et c’est Orange qui a remporté le marché. Comment cela s’est traduit concrètement ? Spécialement pour cette mission, Orange a créé une filiale baptisée ALLiance Très Haut Débit (ALL étant l’acronyme d’Aveyron, Lot et Lozère), qui conçoit, réalise, exploite et commercialise ce réseau fibre optique pour une durée de vingt-cinq ans. Je ne voulais pas que ce soit Orange qui décide par où commencer. Nous avons demandé aux communautés de communes de nous indiquer les secteurs prioritaires sur leur territoire. Les travaux ont débuté l’année dernière, 500 emplois ont été créés pour installer la fibre. Fin 2019, 40 000 prises seront déployées et au 31 décembre 2022, tout le département sera fibré, même ce que l’on appelle les fermes isolées. Aux premières négociations avec Orange, on nous annonçait quinze ans ; nous avons gagné énormément de temps ! Que va-t-il se passer une fois que l’ensemble du département sera équipé de la fibre ?
EN PRATIQUE Découvrez la carte interactive du déploiement du haut débit en Aveyron, vérifiez où en sont les travaux sur votre commune et testez votre éligibilité sur :
www.alliancetreshautdebit.fr/fr
ALLiance Très Haut débit commercialisera le réseau aux Fournisseurs d’Accès à Internet (FAI) qui pourront ensuite démarcher les clients. Nous avons conscience que le déploiement du numérique est indispensable et nous sommes très attentifs à l’avancée du déploiement. Le Conseil départemental investit 20 millions d’euros sur quatre ans. L’argent public que nous mettons dans ce projet, c’est de l’argent bien placé, au service de nos concitoyens.
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OCTOBRE 19 - N° 16
FOCUS SUR UNE INITIATIVE 2.0
Le 7 septembre, le village d’Arvieu inaugurait Le Jardin, un tiers-lieu relié au haut-débit et alimenté par un réseau de chaleur bois. Ce projet écologique et innovant est l’aboutissement d’une histoire dont chaque jalon est marqué par l’envie d’entreprendre, la créativité, le partage et les nouvelles technologies. En 1998, trois ingénieurs fraîchement diplômés fondent la Scop Laëtis, spécialisée dans la conception de sites internet. Parce qu’ils veulent rester vivre et travailler chez eux, en milieu rural, ils démarchent la commune d’Arvieu qui met un local à leur disposition. Vingt ans plus tard, Laëtis emploie 17 personnes et compte des clients dans toute la France. « Nous sommes spécialisés dans la création de sites touristiques, mais nous faisons aussi des sites dédiés au développement local et à la vie citoyenne, à l’environnement et l’agriculture, ainsi que des sites vitrines et e-commerce », explique Sophie Terris, chargée de projet chez Laëtis. Les étapes intermédiaires de cette succes story c’est un accès au réseau internet très difficile au début puis l’obtention d’une connexion satellite, partagée avec les habitants du village les soirs et les week-ends pour limiter la fracture numérique. C’est la création de l’association Cyber Cantou pour proposer à la population locale des ateliers pour de découverte de l’informatique et internet. C’est l’ouverture du Cantou, médiathèque et cyber base rayonnant sur tout le territoire de la communauté de communes. C’est aussi, dans une démarche de consommation raisonnée et locale, la naissance des Locomotivés pour proposer des produits en circuit courts (l’association regroupe aujourd’hui une trentaine de producteurs, livre quelque 200 panier par semaine et a créé deux emplois). C’est également, pour enrayer le déclin démographique, une consultation citoyenne lancée par l’équipe municipale en 2014 et un conseil villageois travaillant sur 10 thématiques. C’est enfin, à partir de 2015, un vaste projet de développement économique dans lequel les acteurs locaux investissent massivement. « De 2016 à 2019, Laëtis, la commune, le conseil villageois et la communauté de communes Lévézou Pareloup ont co-construit les lieux du futur Jardin, explique Sophie Terris. Outre l’ancien couvent qui a été rénové et accueille les bureaux de Laëtis ainsi que deux grandes salles de réunion, la salle des Tilleuls a été réaménagée pour l’organisation de conférences, séminaires et formations. » L’expérience des bureaux partagés, débutée en 2012, ayant été concluante, Le Jardin accueille également un espace de coworking.
Une cité numérique et culturelle ouverte à tous
Si le pôle professionnel et économique du tiers-lieu est porté par Laëtis, Le Jardin est totalement connecté au village et à la vie locale. Les services publics et sociaux ainsi que le pôle culturel et associatif sont gérés par Le Cantou. Grâce au label Maison de services au public (MSAP) obtenu en 2018, un guichet a été mis en place pour accueillir, orienter et aider les usagers dans leurs relations avec les administrations et organismes publics. «Notre tiers-lieu villageois aura forcément des retombées en terme de développement, lance Sophie Terris. L’objectif est que ce nouvel écosystème attractif et inspirant attire des porteurs de projets qui travailleront en interaction avec ce qui existe déjà. Les dernières familles arrivées sur la commune sont venues autant pour le travail que pour le lieu de vie. Arvieu a toujours été dans une démarche participative et a toujours joué ce rôle de laboratoire dans un esprit d’expérimentation et de mutualisation. Nous sommes tous portés par les mêmes envies : vivre, travailler et co-créer localement. » Plus d’infos :
http:// lejardin.arvieu.fr
Photographie : Johan.Barrot
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LE DOSSIER LE NUMÉRIQUE ET LE COMMERCE
Le Implantée à Rodez depuis le début du XXe siècle, la Quincaillerie Angles est un acteur majeur du grand sud-ouest dans la fourniture pour le secteur du bâtiment. Avec ses 35 000 références et son large référentiel de fabricants, elle sert des artisans et professionnels mais aussi des particuliers. En 2014, la société a construit un entrepôt de 7 000 m² pour pouvoir stocker 25 000 produits et répondre à la demande des 20 000 clients nationaux qui passent commande via son site marchand. En 2007, en complément de ses magasins physiques, la Quincaillerie Angles a lancé Max Outil, un site web qui commercialise de grandes marques d’outillage à petits prix. Il propose 15 000 références et a été élu parmi les meilleurs sites de commerce en ligne par le magazine Capital. «Quand nous l’avons lancé, nous étions aux balbutiements du numérique, raconte Guillaume Angles, PDG de l’entreprise. Nous voulions élargir nos potentialités, ne pas rester dans un schéma de distribution traditionnelle, exploiter tous les canaux. Nous avons essuyé les plâtres car à l’époque, il n’y avait pas d’agence web ni marketing et aucune entreprise locale n’avait les compétences pour développer notre site. Nous avons tout fait de manière empirique. »
Photographie : Nullplus
L’Aveyron à la traîne Douze ans plus tard, Max Outil a trouvé sa clientèle et la Quincaillerie Angles s’est dotée de compétences en interne pour assurer sa transformation numérique. Le service informatique s’est étoffé avec des webmasters, des graphistes, mais il peine à recruter du personnel qualifié. « Les profils qui nous intéressent se tournent plutôt vers Toulouse, Lyon, Paris ou Bordeaux. Faire venir des gens à la fois compétents et attachés à notre territoire, c’est difficile », confie Guillaume Angles. L’essai Max Outil transformé, l’entrepreneur a développé d’autres plateformes comme leshallesprivees.com, un site de vente privée tourné vers le bricolage et l’équipement de la maison lancé il y a sept ans et qui fonctionne bien. « Aujourd’hui, Internet est un levier à ne pas négliger même si nous nous développons plus sur le négoce traditionnel. L’activité s’est stabilisée sur le web, il n’y a plus la même courbe de progression. D’ailleurs, mon premier concurrent va arrêter la vente en ligne à la fin du mois. » Le e-commerce est encore jeune, volatile, il impose un temps de réaction rapide mais il constitue aujourd’hui un canal incontournable pour a minima se faire connaître, voire générer du chiffre d’affaires. « En Aveyron, nous sommes un peu en retard sur le sujet, estime Guillaume Angles qui reconnaît que pour son site jairendezvous.com, dédié à la mise en relation de particuliers et de professionnels, la mayonnaise a du mal à prendre. Nous avons tendance à favoriser la ruralité parce que c’est de là que nous venons mais ici, on n’a pas la même mentalité qu’à Paris ou dans les grandes agglomérations, on est moins pressé. Nous avons cinq ans d’avance avec ce site. » Plus d’infos :
www.maxoutil.com www.jairendezvous.com
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PRODUIRE DES FILMS À LA CAMPAGNE « Même loin des grands pôles de création, nous avons des choses à dire et à montrer ! » C’est ce que veut prouver AnderAnderA, association de promotion de la création audiovisuelle lancée en 2009 par trois copains à Saint-Affrique, dans le Sud-Aveyron. « Nous connaissions des gens qui écrivaient des scénarios, qui jouaient la comédie, qui faisaient du montage… chacun travaillait dans son coin alors nous avons décidé de regrouper les talents pour faire des projets communs plus importants », explique Fabien Camaly, un des instigateurs du collectif. Un groupe d’une quinzaine de passionnés s’est constitué et a travaillé sur un court-métrage, « Crise d’identité », diffusé en 2011 sur Vimeo et DailyMotion. « C’était les débuts des plateformes, Internet a joué un rôle clé en facilitant la diffusion. Même perdus en pleine campagne aveyronnaise, nous pouvions partager notre travail avec le monde entier ! » Le film a été vu, partagé, il a même remporté quelques prix dans des festivals, ce qui a encouragé les autodidactes d’AnderAnderA à poursuivre leur aventure entre courts-métrages et clips musicaux. 800 000 vues sur MyTF1 Jusqu’au jour où un ami scénariste leur fait lire une histoire. Sans financement mais avec enthousiasme, l’équipe se lance dans ce projet qui va les occuper pendant deux ans. À partir de mars 2015, le collectif poste chaque semaine sur YouTube un épisode de sa série « Mortus Corporatus ». La première saison trouve son public, un distributeur l’intègre dans son catalogue et met AnderAnderA en contact avec TF1. « C’était inespéré de se retrouver sur le replay de MyTF1, entre Grey’s Anatomy et Koh Lanta ! » Résultats : 800 000 vues et une cote de popularité en hausse sur les réseaux sociaux. « Notre succès a dépassé les frontières du département », se félicite Fabien Camaly. La saison 2 étant déjà dans les cartons, TF1 entre en coproduction et la Région vient abonder le budget. Mais la suite des aventures de la Grande Faucheuse ne rencontre pas le succès escompté, il n’y aura pas de saison 3. Beaux joueurs, les Sud-Aveyronnais ne retiennent que les points positifs de cette expérience : de la crédibilité dans le milieu, une belle carte de visite et de l’énergie à revendre pour de nouveaux projets. Aujourd’hui, l’association est devenue une société de production qui compte trois associés. Elle travaille sur des web séries comme « Poète » réalisé avec l’aide du CNC Talent et diffusée sur YouTube, des documentaires comme « Elles vivent ici » qui sortira fin octobre et donnera la parole aux femmes du Sud-Aveyron, des films promotionnels pour des entreprises comme le roquefort Gabriel Coulet et des institutionnels comme le Parc naturel régional des Grands Causses avec son feuilleton « Les curiosités du parc » qui met l’accent sur les trésors de ce territoire. Plus d’infos :
www.anderandera.com
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Photographie : Tomasz Zajda
LE DOSSIER LE NUMÉRIQUE ET LA CULTURE
« GRÂCE AU WEB, ON PEUT CRÉER SANS FRONTIÈRE » Musicien et beat maker, l’Aveyronnais Francis Esteve, alias Cisco, fait ses armes à Rodez avec La Nauze Production. En 2000, après la sortie de son premier album avec le groupe Téléfax, il signe un contrat d’artiste chez Virgin. C’est le début de quinze ans de tournées en Europe et dans le monde avec une autre formation toulousaine, Expérience. « Sur la fin, je tournais un peu en rond alors j’ai décidé de me lancer dans un projet personnel : faire un album uniquement sur internet », raconte l’artiste qui créait sa musique en France, l’envoyait aux États-Unis où de jeunes MC (comprenez Master of Ceremony ou Microphone Controller) issus de gangs d’Austin au Texas posaient leurs textes avant de renvoyer les fichiers à Cisco qui les remixait. L’expérience a duré un an et le résultat a été mis en ligne sur Believe, un agrégateur qui distribue de la musique sur les plateformes audio et vidéo. « À partir du moment où je me suis rendu compte des possibilités qu’offrait Internet, ça a été mon plus grand terrain de jeu, lance Francis Esteve. À l’époque, tout était facile et abordable, même si les temps de chargement étaient très longs car il n’y avait pas le haut-débit. Grâce au web, on pouvait créer sans frontière, décloisonner, inventer de nouvelles façons de travailler. » Tourné vers le numérique, qui commençait à susciter l’intérêt, le projet hybride de Cisco avec les jeunes Américains a été repéré par le ministère de la Culture et a remporté le Fair, dispositif de soutien au démarrage de carrière et de professionnalisation en musiques actuelles. « Grâce à cette distinction, j’ai pu partir aux États-Unis pour rencontrer les jeunes et travailler avec eux, en direct cette fois. Nous avons créé un live, avons signé avec un gros tourneur et nous sommes produits sur des scènes américaines et européennes. » Aujourd’hui, Cisco travaille toujours sur et avec les outils numériques, et a orienté ses projets sur la médiation socio-culturelle. Il est intervenu en milieu carcéral où il a créé un album de cinq titres à base de musique assistée par ordinateur (MAO) et de textes écrits par les détenus. Avec l’association Palliance 12, il œuvre actuellement auprès de patients en soins palliatifs ou atteints de maladie chronique sur un projet combinant numérique, musicothérapie et médecine. Il a installé des home studios avec tous les appareils permettant de faire de la MAO dans les maisons de quartiers de Gourgan et Saint-Éloi à Rodez ainsi qu’à la MJC d’Onet-le-Château où il intervient régulièrement pour animer des ateliers. Son association Prodiges, fondée il y a cinq ans, a reçu cette année le « Prix culture et lien social » des Trophées de la solidarité remis par le Conseil départemental. La preuve, s’il en était besoin, que les projets digitaux peuvent avoir une finalité concrète sur le terrain. Plus d’infos :
www.prodiges-culture.fr
Photographie : Tomasz Zajda
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DOSSIER LESPHOTOFOLIES COULISSES...
Ici, là-bas, ailleurs : c’est une dialectique de l’éloignement qui se dessine à travers ce triptyque spatial dont le dernier terme et l’aboutissement serait l’ailleurs. Mais si l’« ici » est par essence le lieu de la situation présente (« hic et nunc », dit la tradition philosophique évoquant notamment un être-là soucieux du moment présent), si « là-bas » renvoie à la mise à distance par opposition à cet « ici », « l’ailleurs », lui, vient abolir la référence précise à un espace identifié en installant dans une zone indécise celui qui l’envisage. L’ailleurs se définit ainsi comme l’espace de l’indéfini, que celui-ci soit un juste à côté, ou un bien loin d’ici. Et en cela, l’ailleurs s’impose aussi comme l’ouverture vers un espace de l’imaginaire parce que de l’indéterminé, voire de l’inconnu. Ici, là-bas, ailleurs : ce triptyque sonne donc comme les étapes déclinées de la perte des repères à travers le renoncement à ce qui s’inscrit dans le champ du regard habituel pour aller vers le champ indécis de la dissemblance ; l’ailleurs, c’est la projection du regard vers une altérité essentielle et multiple. Évidemment, l’ailleurs se conçoit dans un premier temps comme géographique. Mais il est également, par le passage de l’éloignement à la découverte de l’étrangeté, le lieu-dit de l’imaginaire, l’espace virtuel d’une poésie qui réside dans l’image qui fait perdre cette évidence du connu. Et c’est là qu’est tout l’intérêt d’une certaine photographie, elle aussi polymorphe : si toute photographie est pratique du regard et art de l’image, si fixer l’image, c’est traduire et créer un intérêt, il est une photographie qui se caractérise facilement par la tendance, pour ne pas dire la volonté, à regarder ailleurs pour saisir ces aspects du monde qui font intérêt, et ce au-delà de la tentation du seul pittoresque. Car regarder ailleurs, c’est regarder autrement. Le photographe est en effet toujours celui qui « se plaît » – presque par nature – à quitter le familier : parce que le regard est dans un temps foisonnant quand l’image fixe est dans une concentration et une densité, le photographe est celui qui quitte l’ici-là pour gagner visuellement un ailleurs qui peut s’incarner dans une proposition géographique, culturelle, plastique et poétique, qui conduit à une forme de dépaysement. Le photographe est un ausculteur de territoires inconnus, du proche au lointain. Sylvain Lagarde
Président de l’Association PHOTOfolies12
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Pentti Sammallahti - Galerie Foch - Rodez
Texte :
Sylvain Lagarde
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© Pentti Sammallahti / Courtesy galerie Camera Obscura
Avec octobre arrive le mois du festival Photofolies. Une fête de la photo ? Dans une certaine mesure mais pas seulement… ! Certes, à l’origine le terme de festival a été associé à des manifestations musicales – d’où le rapport à la fête – avant de renvoyer, par extension, à un événement artistique présentant des œuvres d’art d’autre nature que musicale. Il est ainsi assez amusant de voir comment le nom même de « Photofolies » a repris cet héritage de la tradition festive, et comment ce nom a inspiré le ministère de la culture de l’époque dans sa velléité de de créer un événement populaire autour de la photographie en écho à la fête de la musique. Si les Photofolies ont eu leur lot d’animations ludiques, celles-ci ne sont toutefois pas au cœur du projet du festival, qui ne cherche pas spécialement l’austérité (on ne comprendrait pas pourquoi… !), mais ne cherche pas non plus la seule légèreté (il serait dommage de n’être que dans la facilité…!).
DOSSIER PHOTOFOLIES RENCONTRE
Car un festival, et un festival de photographie, c’est un projet culturel : et à ce titre, un moment à travers lequel les organisateurs estiment avoir quelque chose à faire passer, à dire – en l’occurrence sur la photographie et sa manière de « s’emparer » du monde pour s’en faire l’expression visuelle à travers la pluralité des propositions. Ainsi, il y a d’autres festivals de photographie ; mais tous n’ont pas la même démarche, la même approche : pour le dire autrement, tous ne disent pas la même chose. Certains s’intéressent prioritairement à un genre : photographie de reportage, photographie de paysage, photographie sportive, photographie de voyage ; d’autres s’orientent davantage vers des modalités d’expositions : expositions exclusivement extérieures, expositions de grands formats, etc…. L’identité du festival des Photofolies de Rodez réside dans sa volonté de « tenir différents bouts » (approches variées, formats et support variables, lieux d’expositions traditionnels, lieux extérieurs), mais de les nouer dans l’objectif de mettre en valeur une photographie qui traverse cette question des genres, ce que l’on pourrait appeler la photographie d’auteur : cette étiquette est évidemment contestable parce que l’on peut considérer tout photographe est auteur de son image, mais à travers cette idée de l’auteur-photographe (qui est d’ailleurs un statut officiel qui distingue ce type de photographie de la photographie site « sociale », par exemple), c’est la notion d’œuvre et donc d’écriture que le festival a toujours souhaité mettre en valeur, comme une ligne éditoriale de fond. Et cette ligne n’est plus à esquisser, tant elle est devenue sillon à travers la programmation qui d’année en année lui a donné sa profondeur. La tête d’affiche choisie pour cette 31ème édition est d’ailleurs tout à fait représentative de cette démarche. Avec une thématique placée sous le signe de « l’ailleurs », on aurait pu envisager autant de belles cartes postales exotiques, mais c’est le travail délicat de Pentti Sammallahti, photographe finlandais, qui a été choisi comme concrétisation de cette thématique : oui, Pentti Sammallahti nous installe dans un dépaysement géographique ; mais ce n’est pas ce qui fait l’expressivité et la force de ses images, dont l’efficacité repose sur l’art du cadrage, de la composition, ainsi que sur cette attention qui le rend capable de saisir ces moments furtifs mais pleins de cette densité qui constitue la poésie. Alors, Photofolies : une fête ? Oui, pour les yeux avides de se nourrir d’une autre vision de la réalité grâce à l’écriture photographique et ses grammaires si particulières. Et oui, pour le plus grand nombre, puisque le festival continue de faire ce choix d’expositions gratuites !
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PENTTI SAMMALLAHTI Galerie Foch Place Foch - Rodez
Exposition ouverte du mardi au dimanche de 13h à 19h
GWENAËL BOLLINGER Kiosque à Musique Jardin public - Rodez Exposition extérieure
BRUNO LASNIER Remparts du palais épiscopal Boulevard d’Estourmel - Rodez Exposition extérieure
ANOUCK DURAND-GASSELIN Musée Denys-Puech Place Georges-Clémenceau - Rodez 05 65 77 89 60
Exposition 06 Octobre > 12 janvier 2020 Ouverte du mercredi au dimanche de 14h à 18h
ISABELLE PIRIOU Square François Fabié Place Pierre-Benoît - Rodez Square Bonnafé Bd de la République - Rodez Square Monteil Bd Belle-Isle - Rodez Exposition extérieure
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LES LESEXPOSITIONS COULISSES...
Square Monteil
La Menuiserie
Square Bonnafé Les remparts du Palais Episcopal Galerie Sainte Catherine Le Kiosque à musique
Mairie de Rodez
Musée Denis Puech La galerie Foch
Square François Fabié
CONCOURS PHOTOGRAPHIQUE Hall de la Mairie de Rodez Place Eugène Raynaldy - Rodez 05 65 77 88 82 Exposition ouverte du lundi au Samedi de 10h à 19h
GABRIELLE DUPLANTIER La Menuiserie 14 rue du 11 Novembre - Rodez 05 65 68 50 02 Exposition ouverte du mardi au dimanche de 15h à 19h et sur rendez-vous
AMANDINE JOHANNET & RAPHAËL LUCAS Galerie Sainte-Catherine 5 place Sainte-Catherine - Rodez 05 65 46 69 63
APPEL À PROJET WIPPLAY Rue Combarel - Rodez Exposition extérieure
Exposition ouverte du mardi au samedi de 13h30 à 18h
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CLAUDE FOURNIÉ Galerie Jean-Ségalat Square Jean-Ségalat - DECAZEVILLE 05 65 43 26 43 Exposition ouverte les mercredi, vendredi et samedi de15h à 18h
MARION-JADE BECK & COLINE HIBERT La MJC d’ONET-LE-CHÂTEAU Bd des Capucines - ONET-LE-CHÂTEAU 05 65 77 16 00
JEAN CAZELLES Cinéma LA STRADA Avenue du 10 Août - DECAZEVILLE 05 65 64 74 99
Exposition ouverte le lundi de 14h à 18h, du mardi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à 19h, le samedi de 9h à 12h.
Exposition du 3 au 30 octobre 2019, Exposition ouverte tous les jours (Horaires des séances)
EDITH ROUX
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JEAN-MARC CARACCI 12330 SALLES-LA-SOURCE
Atelier Blanc 2 rue du Sergent Bories - VILLEFRANCHE DE RG 06 30 53 37 92
Exposition extérieure
Exposition ouverte du jeudi au dimanche de 14h à 19h.
LES LESEXPOSITIONS COULISSES... Médiathèque de Rodez DU 5 AU 26 OCTOBRE
OZIRIS
Musicalement urbain
“Oz” entre dans le monde artistique dès 2005. D’abord compositeur de musique Hip Hop, il passe une dizaine d’années entouré d’artistes du milieu. En 2014, après avoir animé pendant un an une émission radio, c’est le déclic : il se passionne pour la photo et la vidéo en réalisant de nombreux clichés, vidéoclips et interviews. A “Oz”, il accole alors “Iris”, en référence à l’organe visuel. OZIRIS est né. Œil avisé, OZIRIS développe un style “urbain” de grande qualité. Il s’attache à faire ressortir la beauté des villes, à commencer par celle de Perpignan, des murs, des atmosphères, sans pour autant délaisser la nature ni les gens. Il crée également des visuels promotionnels pour les artistes de tous horizons, produit des vidéos, des reportages et assure régulièrement la couverture d’évènementiels.
Galerie Réplique - Rodez
ANOUCK DURAND-GASSELIN A quoi rêvent les forêts –L’Hautil
Associée à l’exposition au Musée Deny-Puech « A quoi rêvent les forêts », cette exposition à la galerie Réplique en est la continuité. Elle s’intitule « A quoi rêvent les forêts –L’Hautil ». L’Hautil est un butte sédimentaire qui se trouve dans le Parc naturel du Vexin au nord-ouest de Paris. Dans ses galeries souterraines, creusées pour en extraire le gypse et les pierres, reconverties en champignonnières, pleurotes, shitakes, pieds bleus et champignons de Paris s’y déploient sous la main de Mr Moioli. Ainsi grâce à sa complicité et celles des champignons, Anouck Durand-gasselin a produit ses oeuvres en capturant le mouvement de sporulation sur des supports aluminium et plexiglass. Elle a choisi les images-sporées «au plus haut degré de leur potentiel d’imagination.»* Anouck Durand-gasselin, Paris, juillet 2019 * Sally Bonn, CP Tamogitake, 2016
UNE PROGRAMMATION AMBITIEUSE : La force des Photofolies a toujours été sa programmation dont l’historique rend compte de l’ambition qui a conduit à ce que les plus grands noms de la photographie française, notamment, acceptent d’être tête d’affiche du festival. Quelques photographes qui sont passés par notre festival... 1988 Raymond DEPARDON / Claude NURIDSANY / Marie PÉRENNOU… 1989 Robert DOISNEAU / Jean-Claude GAUTRAND / Hippolyte BAYARD… 1990 Lucien CLERGUE / Marc HELLER / Agence VU… 1991 Jeanloup SIEFF / DINGO / Ouka LELE… 1992 John BATHO / Françoise HUGUIER / Kishin SHINOYAMA… 1993 Frank HORVAT / Cristina GARCIA RODERO / Lu NAN… 1994 Sebastiao SALGADO / Marc Le MENÉ / Coll. Cnp AUTOCHROMES…
Dans le cadre d’un projet mêlant musiques, mondes urbains et photographie, la médiathèque de Rodez lui a demandé de sélectionner une trentaine d’images. Celles-ci ont été tirées sur 7 bâches pour être présentées dans l’espace d’exposition de l’établissement qui accueillera, le vendredi 18 octobre à 18h30, le collectif Rodez City Flow, pour un rendez-vous musical en présence de l’artiste.
1995 Tom DRAHOS / Don Mc CULLIN / Agence VU… 1996 Pascal KERN / Jacqueline COLDE / Galerie du CHÂTEAU d’EAU… 1997 Josef KOUDELKA / William ROPP / André PHAREL… 1998 Marie-Paule NÈGRE / Michel SÉMÉNIAKO / Gibert GARCIN… 2001 Claude BATHO / Manja OFFERHAUS / Jacques BARIS … 2002 Bernard PLOSSU / Laurent MILLET / Françoise SPIEKERMEIER… 2003 Caroline FEYT / Xavier ZIMBARDO / Jean BELONDRADE…
Médiathèque de Rodez 7, rue Camille Douls BP 310 – 12003 RODEZ Cedex
Galerie Réplique 42 Rue de l’Embergue 12000 RODEZ
Horaires d’ouverture : mardi et vendredi : 10h-12h30 et 15h-18h30 mercredi : 10h -18h30 / jeudi 15h -18h30 samedi : 10h-12h30 et 14h-17h30
Horaires d’ouverture : vendredi de 15h - 18h30 samedi de 10h30 - 12h30 et de 15h - 18h30
2004 Olivier MÉRIEL / Pierre de FENOYL / Jean DIEUZAIDE… 2005 Serge PICARD / Philip PROVILY / Francette GOURMAUD… 2006 François MÉCHAIN / Dominique ROUX / André AVRIL… 2007 Arièle BONZON / Jacques DAMEZ / Corinne MERCADIER… 2008 Bernard FAUCON / Florence CHEVALLIER / Studio HARCOURT… 2009 Beatrix von CONTA / Valérie JOUVE / Pascal HAUSHER… 2010 Denis ROCHE / Frédéric NAUCZYCIEL / Pacsal COLRAT…
PATRICE THEBAULT Samedi 19 octobre S’arrêter, observer, apprendre et respecter au moyen de l’outil photographique. Souvent peu maîtrisé par celui qui le reçoit, l’usage de l’image, devant son abondance, devient un langage banalisé. En tant que photographe professionnel, je vous propose de vous accompagner dans la ville de Rodez à travers son patrimoine et son architecture contemporaine. Prévoyez votre sac photo et de quoi prendre des notes. Cours théorique en début d’atelier : Réglage de son appareil photo Choix du mode ( M, Av, Tv ) La lumière Construction d’une image
Place à l’image !
Un maximum de temps consacré à la pratique avec mon écoute et mes conseils. Architecture, ambiance de rue, paysage. Choix du lieu au meilleur moment pour la plus belle image!
Critique photo en fin de journée : Visualisation de vos images
Votre matériel photo :
Appareil photo numérique (réflex., hybride ou bridge) Vos optiques Un trépied ( sans obligation ) Des piles rechargées!! Un carnet de note
Samedi 19 octobre de 10h à 12h et de 13h à 17h Rendez-vous : Entrée du Musée Soulages Prix : 95 € / personne ( Max 7 personnes ) Pour le repas, si beau temps prévoir pique-nique Renseignements et inscription : Port. 06 85 90 63 43 Mail : patrice.thebault5@wanadoo.fr
2011 Rip HOPKINS / Martine MOUGIN / Béatrice UTRILLA / Collectif PLATONIQUE... 2012 François DELADERRIÈRE / Bertrand GADENNE / Jean CAZELLES... 2013 William KLEIN / Géraldine LAY / Marc GARANGER... 2014 Dorothée SMITH / Eric BOUVET / Valentine VERMEIL / Myriam RICHARD... 2015 Serge CLEMENT / Antonin PONS-BRALEY / Olivier MERIEL / Jacques PUGIN / Sabrina LESERT... 2016 Marc RIBOUD / Frédérique BRETIN / Aglaé BORY / Dominique MARCHES... 2017 Yves ROZET / Balint PORNECZI / Johanna QUILLET / MAZACCIO & DROWILAL ... 2018 Lucien HERVE / Charles FREGER / Stéphane ROS / Eric PILLOT / Eric FOREY...
www.thebaultpatrice.com
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La Maison LABASTIDE
Tradition, qualité et innovation depuis 70 ans
Fondée en 1949 à Labastide de Lévis, la Maison Labastide est la plus ancienne cave coopérative viticole du Tarn. Elle couvre 950 hectares de vignes répartis sur les quatre terroirs de l'appellation Gaillac : la rive gauche, la rive droite, le plateau Cordais et le noyau de Cunac. Ce vignoble millénaire est un des plus vieux de France et celui qui offre la plus grande diversité. La variété des sols permet de proposer une large palette de vins dont certains sont élaborés à partir de cépages locaux endémiques tel que Braucol et Duras pour les rouges et rosés, Mauzac et Loin de l’œil pour les blancs. En s'appuyant sur ces raisins autochtones typiques et le savoir-faire de sa centaine de vignerons coopérateurs, la Maison Labastide réalise de judicieux mariages et propose huit types de vins AOP GAILLAC : Rouge, Rouge Primeur, Rosé, Blanc doux, Vendanges Tardives, Blanc Sec, Blanc Sec Perlé, Effervescent appelé Méthode Ancestrale, unique dans le Sud-Ouest. Chaque année, la cave coopérative produit 70 000 hectolitres et commercialise 4 millions de bouteilles. Début septembre, la Maison Labastide a lancé une société coopérative d'intérêt collectif « Labastide Vignoble », un projet de financement participatif visant à protéger le patrimoine viticole de Gaillac en préservant les surfaces de vignes qui participent à la beauté et à la diversité des paysages, et en favorisant le renouvellement des générations de vignerons et la transmission de leur métier. Un projet ambitieux, solidaire et citoyen qui témoigne de l'investissement de la maison Labastide dans l'avenir de la filière. Photographies : Patrice Thébault
& cave coopérative Labastide Textes : Anaïs Arnal
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Gaillac PERLÉ, LE produit signature
La Maison Labastide est à l’origine de la création d'un vin blanc sec perlant emblématique : le perlé. Cette invention est le fruit d'un heureux accident. En 1957, une cuve de vin blanc située à proximité d'une source de chaleur repart en fermentation. Au moment de le goûter, le verre s'habille de fines bulles telles des perles, son contenu présente une robe jaune paille aux reflets verts, le nectar, frais et acidulé, frémit en bouche et déroule des notes de fleurs blanches et d'agrumes. Le Perlé est né et deviendra le vin iconique de la Maison, le fleuron de l'appellation. 33
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LES COULISSES...
Un parcours de visite unique en Occitanie
Située au cœur du triangle d'or formé par Cordes, Gaillac et Albi, la Maison Labastide s'est très tôt ouverte à l'œnotourisme. Les premières visites ont été lancées dans les années 1990, des partenariats se sont développés avec les offices de tourisme dans les années 2000 et, depuis 2015, la Maison Labastide propose un parcours de visite immersif et novateur baptisé « Le parcours de légende ». Unique en région Occitanie, cette scénographie sur l'univers viticole, de la vigne à la bouteille, combine émotions et enseignements. En faisant appel aux nouvelles technologies multimédia, elle offre une expérience de visite unique. Proposé du lundi au samedi (visites guidées les mercredis et samedis sur réservation), « Le parcours de légende » a attiré plus de 10 000 visiteurs cette année.
Le succès du tourisme d'affaires
Parce que le monde du vin est fascinant, parce que la viticulture puise ses origines dans des traditions paysannes ancestrales tout en faisant appel à des technologies de pointe, parce que la dégustation de vin est synonyme d'agréables moments de convivialité et de partage, la Maison Labastide propose aux groupes, associations et entreprises de découvrir cet univers passionnant. Depuis 2016, elle multiplie les formules pour répondre à toutes les envies : visites guidées, séances d'assemblages, ateliers culinaires, randonnées dans les vignes, quiz… Deux salles de réception avec vue sur le chai à barriques sont également proposées pour accueillir réunions, assemblées générales, séminaires et autres événements.
Maison LABASTIDE
Lieu dit "La Barthe" 81150 LABASTIDE DE LÉVIS Tel : 05 63 53 73 73 Mail : magasin@cave-labastide.com
www.cave-labastide.com www.labastidevignoble.com 35
OCTOBRE 19 - N° 16
UN NOM... UN LIEU, UN MONUMENT...
Raymond Lacombe a été une figure emblématique du monde agricole aveyronnais et français. Ce défenseur infatigable des agriculteurs, sa gouaille et son franc-parler avec son fameux « pas de pays sans paysans » ont marqué son époque. Née en 1929 à Camboulazet et aîné d’une famille d’agriculteurs, sa destiné était tracée. Éleveur sur une exploitation laitière de 35 hectares de terre qui l’ont vu grandir, il est à créditer d’un engagement hors pair aux côtés des siens. Il fut président de la jeunesse agricole catholique de 1955 à 1957. En 1959, il devient maire de Camboulazet, il le restera pendant 42 ans. Président de la fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles de 1986 à 1992, il va s’ériger comme l’avocat des agriculteurs et donner un nouveau souffle à l’agriculture européenne. De 1991 à 2002, il fut président de Sol et Civilisation, un groupe de réflexion sur la ruralité et le monde agricole. Jean Puech, ancien président du conseil départemental, disait « il n’a conduit qu’une seule lutte : celle des paysans, de tous les paysans, à son image, dignes, debouts, ouverts sur la modernité sans perdre leur âme, hommes parmi les hommes ». En bref, c’était un homme au service des siens avec une abnégation sans relâche.
Texte : Fabien Lafon Photographie : Patrice Thébault
A Baraqueville, au début des années 2000, c’est naturellement qu’un bâtiment lui a été dédié : l’espace Raymond Lacombe anciennement appelé le foirail. Il est un centre stratégique pour l’agriculture du territoire. Il voit se succéder plusieurs manifestations hebdomadaires ou annuelles. Le marché au cadran les lundis, l’exposition nationale d’aviculture en février, le concours des bœufs de Pâques en avril, la foire du matériel agricole ainsi que le concours bovins Prim’Holstein, Montbéliard et Limousin en mai, le festival arbre expo en novembre ou encore la foire au gras en décembre sont des moments estampillés Raymond Lacombe. Sa griffe s’est définitivement posée sur cette cathédrale de l’agriculture aveyronnaise. Raymond Lacombe, c’est la mémoire de la vie agricole en Aveyron !
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CHÂTEAU & JARDIN DE BOURNAZEL Ouvert de mi-avril à fin octobre Rue Noire - 12390 BOURNAZEL www.chateau-bournazel.fr
05 65 80 81 99
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LA RECETTE DU MOIS
OCTOBRE 19 - N° 16
BOULETTES AUX POIS CHICHES
La Toile Cirée par Aurélie Cailhol
« Des recettes sauvages, chics et locales »
4 rue de la Barrière 12000 Rodez
05 65 60 84 71 Préparation : 2 h 30 Cuisson : 2 h
Pour les boulettes :
Etape 1 :
• ¼ de citron confit
Étape 2 :
de préférence
Étape 3 :
• Sel et poivre
Étape 4 :
• 100 g de pois chiches
Trempez les pois chiches une nuit. Les cuire 1h30 jusqu’à ce qu’ils soient bien fondants.
• 10 belles feuilles de menthe fraîche
Mixez finement les pois chiches, l’ail, le citron confit, la menthe, du sel et du poivre.
• 1 gousse d’ail
Formez les boules de la taille d’une balle de ping pong (4 cm de diamètre environ).
Pour la panure :
• Amande en poudre • 1 œuf
• 1 tasse de farine
Les roulez dans la farine, puis l’œuf battu et enfin dans le mélange chapelure et poudre d’amande.
Étape 5 : Faîtes frire les boulettes à la poêle en les aplatissant légèrement. Excellentes avec un couscous mais aussi en accompagnement d’une salade, de ratatouilles et autres légumes !
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NOS COUPS DE CŒUR
OCTOBRE 19 - N° 16
EXPOSITION
MUSIQUE
MUSIQUE
ÉVÉNEMENT
L’HISTOIRE DES PLANTES CARNIVORES
ROOT’SERGUE FESTIVAL
ARCHIE SHEPP QUARTET
31ÉME ÉDITION DE PHOTOFOLIES
Neuf panneaux pédagogiques expliquent de façon claire et simple la thématique fascinante des plantes carnivores. On découvre les différentes familles et les nombreux systèmes de pièges qu’elles ont créés pour capturer les insectes.
L’équipe de l’association Jeunesse Arts et Loisirs (AJAL) continue donc de proposer, au fil des années, des artistes incontournables de la scène internationale accompagné de formations émergentes de caractère. Au programme cette année : le vendredi 25 octobre : TIKEN JAH FAKOLY, CLINTON FEARON & THE BOOGIE BROW, 3ÈME CLASS
Au côté de Cecil Taylor, au sein du New York Contempory Five ou avec ses partenaires d’Impulse, Archie Shepp a écrit un morceau de l’histoire du jazz en s’inscrivant très tôt dans l’avant-garde, prêtant sa voix et son saxophone aux révoltes musicales du free jazz comme aux contestations et résistances afro-américaines. À vingt ans, il jouait à Paris au club du Chat qui pêche ; en France, il a poursuivi ses expériences et rencontres singulières, se produisant avec Brigitte Fontaine, Rocé ou Nekfeu. Devenu à la fois une mémoire et un lendemain du jazz, il mêle sa culture des standards – du blues ou du spiritual – aux créations plus personnelles. Avec lui, des musiciens avec qui il a partagé de nombreux projets. Des Américains bien sûr : Darryl Hall et Steve McCraven, mais aussi des Français : Carl-Henri Morisset.
Ici, là-bas, ailleurs : c’est une dialectique de l’éloignement qui se dessine à travers ce triptyque spatial dont le dernier terme et l’aboutissement serait l’ailleurs...
AMPHITHÉÂTRE
RODEZ/DECAZEVILLE / ONET LE CHATEAU/SALLES LA SOURCE/VILLEFRANCHE DE RG
Avec elles, le terme du «génie végétal» prend tout son sens. Les stratégies mises en oeuvre par ces étonnants végétaux flirtent avec une toute nouvelle approche de ce 3ème millénaire «L’intelligence végétale»
le samedi 26 octobre : ASIAN DUB FOUNDATION et les NEG’ MARRONS.
Organisée par le Syndicat Mixte du Lévézou avec le soutien de Micropolis.
MICROPOLIS
SAUVETERRE EN RG Toutes les infos : www.softr2rootsergue.com
12780 St-Léons
du 18 Oct. au
03 Nov.
le 25
& 26 Oct. 2019
12000 Rodez
le 25 Oct.. 2019
Rendez-vous avec : Pentti Sammallahti, Anouck Durand-Gasselin, Amandine ,Johannet & Raphaël Lucas, Isabelle Piriou, Jean Marc Caracci, Brunos LasnierGwenaël Bollinger, Gabrielle Duplantier , Claude Fournié, Jean Cazelles, Édith Roux… Des expositions intèrieures et extérieures, stage, rencontres... Toutes les infos sur : www.photofolies12.com
du 05 au 27oct. 2019
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Photographe professionnel depuis 1997, il se consacre aux sujets portant sur la relation entre l’homme et son environnement. Ses reportages sont diffusés pour la presse nationale et internationale par les agences CIRIC - GROUPE BAYARD et l’agence ONLYFRANCE . Parallèlement, il collabore avec le monde de l’entreprise, la communication et l’édition.
REPORTAGE ENTREPRISE
06.85.90.63.43
PILOTE DRONE AGRÉÉ PHOTOGRAPHIE & VIDÉO
patrice.thebault5@wanadoo.fr
REPORTAGE ÉVENEMENTIEL
www.thebaultpatrice.com
du 8 au 12 octobre
street
art
du 26 oct. au 4 nov.
Decazeville
©crédit photo : Sébastien Murat
Saype