Ruthene Magazine N°27

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JUIN 21

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Adieu les cons

ACTUALITÉS

TELEX, VOTRE ACTUALITÉ... RENCONTRE

MARC DOLLAT Co-Directeur de la MJC de Rodez

LE DOSSIER HORS LES MURS - MUSÉES À CIEL OUVERT • • • • •

RATUR, LE CHEMIN DE L’IMAGINAIRE MICROPOLIS LES SATUTS-MENHIRS LE MUSÉE DES ARTS BUISSONIERS

PORTRAIT

YANN MARIE Directeur du CGR Rodez

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UN NOM... UN LIEU, UN MONUMENT...

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LA RECETTE DU MOIS

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L’EDITO

LUCIEN MAZARS

L’itinéraire exceptionnel d’un enfant du Bassin

CAKE CREVETTES ET CITRON VERT AU BASILIC NOS COUPS DE COEURS

EXPOSITIONS SPECTACLES...

Couverture : Sculpture de Nicolas Sanhes - Rodez 2018 NS

L’arrivée de l’été sonne la fin de la récré des confinements en dépit de quelques variants au profit des élections. Deux pour le prix d’une avec les Départementales et les Régionales organisées le même jour. Vous me rétorquerez à juste titre, au moins, ça, c’est fait. A la vue des listes proposées à profusion, les électeurs ont le choix du roi et l’on se dit que la place de l’heureux élu est toujours aussi belle au soleil. Y compris dans le monde d’après. Mais comme c’est bientôt l’été, on va essayer d’arrêter de râler. De voir le verre à moitié plein (de rosé). De la gauche avec du vert, c’est encore le printemps finalement un jour avant le premier tour, ou pas, un soupçon de droite dans de la gauche, en passant par des sans étiquettes et non sans-culottes, c’est à y perdre son latin, son occitan (c’est aussi d’actualité), ses illusions avec ses convictions. Et c’est bien là le dilemme. On ne va pas s’en plaindre : Bonjour la démocratie ! De la démocratie justement. Il serait bon que la confiance revienne avec le beau temps. La pandémie ne permet guère les débats de terrain et de guerre lasse pour ceux orchestrés à coup de langue de bois, de jeux d’alliance et de millions jetés en jachère par les sortants comme pour attirer avec un appeau et avoir notre peau dans l’urne. Aveyron compris avec la ritournelle : « Je voterai pour le gagnant. » C’est que la bataille fait rage alors que le radeau de la Méduse tangue de tout bord. Devant l’absentéisme annoncé, fait écho la Commune, cette utopie démocratique et sociale écrasée un 29 mai, célébrée récemment dans l’ombre de Napoléon. On songe à cet autre monde d’après. D’avant ? C’est à y perdre le Nord, la tête, quand d’autres font la girouette pour des joutes égotiques politiciennes guidant à l’impasse…sanitaire. Vous reprendrez bien une petite dose de vaccin avant la fin de l’été, non ? Ou de jaune, histoire de ne pas broyer du noir et de bien recevoir nos nombreux touristes attendus encore cet été en Aveyron à qui l’on ne dira pas, contrairement à d’autres : « Adieu les cons. » La rédaction

Le RUTHENE Magazine - Magazine gratuit mensuel - DIRECTION DE LA PUBLICATION : Stéphane Sichi - RÉDACTEUR EN CHEF : Stéphane SICHI - RÉDACTION : A. Ruffo, F. Lafon, L. Roustan, L. Thébault- redaction@ruthene-magazine.com - PHOTOS : Patrice Thébault - PUBLICITÉS : 06 23 01 36 25 - CONCEPTION/RÉALISATION : La Nauze Audiovisuel - IMPRESSION : Mérico (Bozouls) - TIRAGE : 8 000 ex - DIFFUSION : ADS organisation ÉDITION : AS 3 Editions - Route de Trinquiès - 12330 SOUYRI - N° siret : 480 863 638 00023 - DÉPÔT LÉGAL : 2610-0398

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ACTUALITÉS

JUIN 21 - N° 27

ociété DES ÉTUDIANTS DE L’EGC RODEZ REMPORTENT LE CHALLENGE NATIONAL 2021 E-BUSINESS EGC – FCA

Toutes nos félicitations à Lucas SILORET, Arthur BABIN et Vincent DULAC, 3 étudiants du Bachelor EGC Rodez, école de la CCI AVEYRON, qui ont remporté le vendredi 28 mai dernier, la finale du Challenge annuel National E-Business, organisé par la Fédération du Commerce Coopératif et Associé (FCA) et les réseaux des EGC – Ecoles de Gestion et de Commerce -, qui permet de promouvoir le commerce sous forme coopérative autour d’études de cas sur la visibilité digitale et la présence numérique de deux enseignes. Renseignements : www.aveyron.cci.fr JARDINER AUTREMENT

Pour ceux qui ont la la chance d’être propriétaire d’un jardin, Vous pouvez trouver sur le site Internet de Rodez Agglomération une serie de tuto et de conseils pour jardiner autrement. Au jardin aussi, vous pouvez limiter la quantité de déchets verts apportés en déchèterie tout en nourrissant votre pelouse sans engrais et en combattant les mauvaises herbes sans produits toxiques. Le jardinage durable, c’est apprendre à cultiver un jardin vivant et tolérer la nature dans son jardin. Renseignements : www.rodezagglo.fr SERVICE CIVIQUE - CAMPAGNE 2020

Lancement de la campagne d’agrément 2020 et premier semestre 2021 du Service Civique à destination des organismes agréés et anciennement agréés ou souhaitant s’agréer. Renseignements : www.service-civique.gouv.fr

ELECTIONS

RÉGIONALES ET DÉPARTEMENTALES Les dimanches 20 et 27 juin se déroulent les élections régionales et départementales. Elles ont lieu en même temps, tous les six ans.

Les élections régionales s’organisent selon un scrutin de liste proportionnel avec prime majoritaire à deux tours. Les conseillers régionaux sont normalement élus pour six ans. Compte tenu du changement de date du scrutin en 2021, le mandat des conseillers élus en juin prochain prendra fin en mars 2028. Pour la région Occitanie, les conseillers régionaux, au nombre de 158, composent l’assemblée délibérante de la région : le conseil régional. règle les affaires de la région. Les élections départementales sont organisées dans le cadre du canton, c’est-à-dire une division du département. l’Aveyron compte 23 cantons et donc 46 conseillers départementaux. Les candidats aux élections départementales se présentent en binôme, obligatoirement constitué d’un homme et d’une femme. La même parité s’applique aux suppléants. Les élections départementales sont organisées au mode de scrutin binominal majoritaire à deux tours.

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ACTUALITÉS

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ie de la cité FRANCE RELANCE

Le Gouvernement a présenté le plan France Relance. D’un montant de 100 milliards d’euros, il a pour but de redresser durablement l’économie française et de créer de nouveaux emplois. Ce plan s’articule autour de 3 priorités : • l’écologie • la compétivité • la cohésion sociale et territoriale Toutes les informations sur France Relance sont disponibles sur le site internet du Gouvernement. Plus d’infos : www.gouvernement.fr/france-relance PASS CULTURE

Après une expérimentation de deux ans dans 14 départements, le Pass Culture est élargi à tous les jeunes, sur tout le territoire. Le dispositif fait également l’objet d’une refonte : • Renforcement de la médiation pour attirer les publics prioritaires et les jeunes défavorisées ; • Enrichissement de l’offre : des opérations spéciales et de nouveaux partenariats culturels (diffusions de concerts en direct, évènements où dialoguent musique classique, rap et peinture, etc.) ; • élargissement du Pass Culture aux moins de 18 ans : un jeune au collège touchera 25 euros par an à partir de 13 ans dans son Pass Culture, puis 50 euros par an pendant ses années de lycée et 300 euros à ses 18 ans ; soit un total de 500 euros. Plus d’infos : www.gouvernement.fr

SKATE-PARK L’ESPLANADE DE BOURRAN - RODEZ La ville de Rodez va se doter sur le site de Val de Bourran d’un nouvel équipement sportif pour les jeunes : un Skate Park et Pump Track. Cet équipement se veut intergénérationnel où pourront s’adonner à leur passion petit et grands.

Relié par des chemins et voies vertes de la ferme de Salabu, le site du Val de Bourran apparait comme une évidence pour connecter le quartier via ce chemin. L’équipement sportif d’une surface de 1 000 m2 se composera : • D’une aire de street • De 2 bowls • D’une aire d’initiation • D’un anneau de Pump Track d’environ 300 mètres

Ce Pump Track s’inscrit dans le dispositif de l’état de « savoir rouler à vélo ». Les clubs de vélo et autres disciplines associées disposeront donc d’un nouvel équipement permettant d’intégrer ce programme destiné aux enfants de 6 à 11 ans. Cet équipement sera un point d’ancrage d’un espace sportif dédié aux disciplines urbaines telles que le Street work out ou encore les cultures urbaines comme le graff ou le hip hop et autres disciplines artistiques. Ce site sera un lieu de rencontre, d’échange, de convivialité entres les publics que ce soit dans le domaine sportif ou culturel. Enregistrement Audio Duplication (CD, DVD, Clé...) Réalisation Audiovisuelle Films Entreprises Création Multimédia Logo /Entité graphique Edition / Print / Pub

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MARC DOLLAT

« La culture a beaucoup à gagner à se rapprocher de la culture populaire »

Co-directeur de la MJC de Rodez depuis le 7 juin avec David Marois, il se nourrit des rencontres et espère travailler en partenariat avec l’Agglo Présentez-vous ? Je suis né à Clermont-Ferrand en 1973 où j’ai suivi une formation d’histoire jusqu’en licence. J’ai bifurqué pour suivre un Master de directeur de projet en développement culturel à Lyon. J’ai exercé pour une compagnie de théâtre puis une communauté de communes, et c’est en provenance de « L’Arc », la scène nationale du Creusot que j’ai été recruté. Entretien : André Ruffo Photographie : Patrice Thébault

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RENCONTRE

Pourquoi avez-vous postulé à Rodez ? Je suis un grand amoureux du massif Central où sont mes racines. La maison familiale est dans le Puy-de-Dôme. Je cherchais un projet intéressant et un lieu qui me parle. La vitalité de la MJC de Rodez m’a aussi intéressé. C’est nouveau pour moi de travailler pour une MJC, la culture a beaucoup à gagner à se rapprocher de la culture populaire. Qu’est-ce qui vous a mené sur le chemin de la culture ? J’ai toujours été sensible à la littérature et à 20 ans j’ai eu le coup de foudre au théâtre. Ce fut une révélation. N’étant pas doué pour jouer, j’ai trouvé ma place dans l’accompagnement. C’est avoir la capacité de convaincre les artistes comme le public, c’est passionnant de mettre en partage. Quelles sont vos réalisations marquantes ? Un travail mené avec « L’Arc » pendant six mois sur la musique de rue avec une compagnie de Tours et des groupes adultes, une résidence itinérante menée sur des écoles avec un grand jeu de piste sensibilisant à la philosophie avec un plasticien, ou encore pour les 50 ans de « L’Arc » où on a éclaté les codes. C’est notre cœur de métier : tisser du lien, choisir des artistes et les proposer en partage, c’est un défi. Que comptez-vous apporter à la MJC ? Bruno Houlès (ancien directeur nommé à Albi, NDLR) a fait un sacré travail. Je souhaite amener ma pierre en accentuant le travail sur la petite enfance, en parallèle du festival Novado pour les ados. La saison prochaine sera de transition pour mettre en place et proposer les programmations reportées car ce sont les artistes qui ont subi le plus lourd de la crise sanitaire. Avec « L’Arc », nous avions travaillé lors de la saison 2018-2019 sur Pierre Soulages. Nous essayerons d’organiser des rencontres, sur toutes les disciplines, c’est ce qui me plaît. Je souhaite également travailler en partenariat avec l’agglomération de Rodez. Pouvez-vous citer des spectacles à partager ? J’aime toutes les disciplines même si je suis plus théâtre, alors je vais dire « Les naufragés » d’Emmanuel Meirieu, une chorégraphie théâtralisée avec « La chambre d’Isabella » qui m’a beaucoup ému, et je vais m’avancer car ce n’est pas encore fait, « Le noyé le plus beau du monde » de Gabriel Garcia Marquez qui a été joué au Creusot par la compagnie Le Bloc et qui pourrait être proposé à Rodez. C’est un voyage en famille, à voir dès 8 ans. Est-ce que la culture est essentielle ? Evidemment. Elle permet de se sentir moins seul, montrer que d’autres choses sont possibles, que d’autres l’ont vécu. Cela permet de s’armer pour la vie, c’est se nourrir pour se sentir plus fort, s’enrichir aussi, montrer par le spectacle vivant, un autre registre que la télé !

QUELQUES CHIFFRES : • Près d’un million d’euros de budget, • Plus de 3330 adhérents, • 230 bénévoles, • 77 clubs et activités.

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A voir sous le ciel Tout le monde dehors ! L’été s’en vient et le confinement s’en va, alors sortons. Et tout sort, la culture itou. La musique ? Dehors plutôt que dedans ? les fêtes ? Elles vont délaisser les salles. Quant à ce qui se voit dans les musées, mieux vaut les voir dehors plutôt que dedans. C’est dehors que l’art sous toutes ses formes s’exposera, pour éviter que les « voyeurs culturels » que nous sommes ne se retrouvent masqués, ou assis, ou loin l’un de l’autre. Les expositions, les musées, les objets d’art prennent la clé des champs, se fondent dans la nature et rendent le monde plus beau qu’il ne l’est, décovidé, déconfiné, libre enfin, sous le soleil de l’été et sous le vaste ciel. Dossier réalisé par K. Hina et L. Roustan Photographies : P. Thébault

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LE DOSSIER

Juché sur sa nacelle, l'artiste international, Arthur Maslard, alias Ratur donne vie à une nymphe, tout droit sortie de l'Antiquité grecque. Daphné, fille du dieu fleuve Pénée et d'une naïade, est transfigurée dans la masse d’un bâtiment, comme plus vraie que nature. L'artiste d'envergure internationale, vient de signer une œuvre monumentale, dont il a le secret. Il a répondu à une commande, dans le cadre du projet organisé par Decazeville Communauté, La Route des Villes d'Eaux et la ville de Cransac.

A quelques encablures du bassin de Passelaygue , il s'y est senti comme un poisson dans l'eau. Le choix de Daphné, la

nymphe a la grande beauté, dont le dieu Apollon est tombé fou amoureux, laisse sans voix, tant sa réinterprétation moderne est originale. La fresque réalisée sur une surface de 150m2, fait en réalité partie d'une série que Ratur a initié depuis un certain temps, sur la thématique des nymphes. Daphné a été choisie en raison de son histoire, s'inscrivant dans un environnement d'eau. Elle sied donc aux thermes de Cransac. Et si la nymphe semble sereine dans la ville thermale, c'est que l’artiste avoue une vraie passion pour la mythologie. Dans ses œuvres et notamment pour sa série sur les nymphes, il a toujours comme fil conducteur, la végétation comme une signature. Le feuillage est toujours présent, allant même jusqu'à cacher une partie des visages de ses personnages. Dans ces figures mythiques, Ratur place, quasiment, toujours une main. C'est cette main qui donne le sens à l’œuvre.

Si l'artiste de street art est aujourd'hui, connu en Aveyron pour ses nymphes, dont on trouve trace dans de grandes villes en France, il a aussi réalisé d'autres personnages, d'autres œuvres dans les espaces publics urbains (notamment à l'étranger). Il a débuté sa carrière, aux USA. Son style en est recon¬naissable. Ses outils utilisés – tels les bombes et les pinceaux- donnent du relief. L'utilisation de la peinture acrylique est par ailleurs une véritable signature. A Cransac, il a utilisé 40 litres de cette matière pour créer la Daphné du Bassin.

On l'aura compris, l’œuvre de Ratur vient s'inscrire dans une longue série de créations graphiques, dont certaines remontent à son adolescence. Très jeune, l'artiste est attiré par le dessin et les arts graphiques. Il s’inscrit en 2001 dans une école de communication visuelle, où il rencontre l’artiste graffeur Madkow. Quelques mois plus tard, les deux réalisent leur premier mur et fondent le collectif MV3. Dans l'aventure, Ratur embarque son jeune frère Sckaro. En Freelance depuis 2007, Ratur travaille principalement en tant que graphiste et illustrateur. Pour autant, il n'a jamais abandonné les sprays et les pinceaux. Sa participation à de nombreux festivals et expositions dans les rues, à travers le vieux continent et aux États-Unis ont fait décoller sa carrière internationale. Le travail figuratif de Ratur examine inlassablement la relation entre le graphe et les maîtres de la peinture classique. Un sacré challenge qu'il relève haut la main. L'artiste havrais puise ses influences dans cette culture européenne des grands maîtres. C'est ainsi que l'on retrouve les traces de ses nymphes et naïades, dans la beauté surnaturelle tourne la tête aux hommes et aux Dieux. Dans l'exemple de Daphné, on retrouve aussi la fascination de Ratur pour les transformations. Apollon Dieux de la beauté masculine et des muses ne cesse de poursuivre la belle Daphné de ses assiduités. Pour y échapper, le père de la nymphe la transforme en laurier. Un mythe reproduit par les grands sculpteurs et peintres à travers les siècles. Aujourd'hui, la dernière interprétation de cette histoire fantastique est à voir à Cransac.

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Au Carladez, les habitants-créateurs vous font marcher Cela fait 21 ans cette année que les Sentiers de l'imaginaire existent. Initiée par Nadine Vignolo, animatrice socioculturelle de la Communauté des communes, elle a fédéré les habitants de six villages du Carladez pour créer des chemins de randonnée artistiques, et thématiques. Depuis Brommat, Lacroix-barrez, Mur-de-Barrez, Murols, Taussac et Thérondels, six chemins de randonnée s'élancent dans la campagne pour vous plonger dans une campagne rêvée, rêveuse, parlant d'eau, de pierre, de feu et de vent, racontant des histoires de magie, de prés et de paysans. Redonnant des couleurs à de vieilles bâtisses, des forges, des moulins. « Les habitants ont tout créé sous la direction de Nadine », raconte Marie de l'office de tourisme Aubrac Laguiole Carladez-Viadène. Les œuvres artistiques créées par les habitants jalonnent la balade, donnant au promeneur un plus qui s'associe à la simple nature et lui donne un parfum de galerie d'art. Chaque année, des améliorations, de nouvelles sculptures ou autres, apparaissent en bord de chemin. Comme pour une découverte perpétuelle.

Infos : carladez.fr

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LE DOSSIER

Les insectes aussi sont touchés par le Covid. Entendez par là ceux de Micropolis, à Saint-Léons, qui ne voient guère de visiteurs ces temps-ci. Pour l'instant, depuis ce 12 juin, la Cité des insectes aveyronnaise n'est ouverte que les week-ends, de 10 à 18 h. Ce n'est que le 7 juillet qu'elle sera ouverte tous les jours, de 10 à 19 h, et ce jusqu'au 31 août, avant de ralentir à nouveau quelque peu le rythme. Mais comme tout un chacun, les petites bébêtes adorent gambader dans l'herbe aux beaux jours. Aussi, Micropolis propose tout un tas de parcours dans son parc insectophile, sur les traces des papillons, au coeur d'une ruche d'abeilles, à la chasse aux insectes dans les prés et les bois, voire une plongée dans une tourbière, à la rencontre d'une chasseresse d'insectes : une fleur carnivore. « En cas de mauvais temps, prévoyez un imperméable, parapluie, poncho… et en cas de forte chaleur prévoyez casquette, chapeau, crème solaire, bouteille d’eau... etc. », annonce la Cité des insectes. L'aventure, quoi.

Infos : micropolis-aveyron.com

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A Saint-Sernin-sur-Rance, l'Atelier 12 Figures redonnent vie aux statues-menhirs, en en créant de nouvelles. L'été dernier, ces nouvelles statues-menhirs s'étaient échappées en quelques villages autour du rougier de Camarès, entendant prendre peut-être un jour place auprès de leurs illustres ancêtres en pleine campagne, ou du moins leurs doublures, puisque les originales ont migré au musée Fenaille de Rodez. Et cette année encore, elles s'évadent. « On a lancé un appel à projet auprès des artistes d'Occitanie et quelques-uns ont répondu », explique Boris de 12 Figures. Du coup, du 3 juillet au 19 septembre, en tout une trentaine de statues-menhirs des temps modernes réalisées par tout autant d'artistes pour cette « collection 2021 » vont prendre résidence à Saint-Affrique, Rebourguil, Combret, Plaisance et Alban dans le Tarn. En toutes, matières, pierre, bois, fer, terre. Et alors qu'une expo de 12 Figures se déroulera dans sa galerie de Saint-Sernin, le week-end du 7 août, une nouvelle Ronde des menhirs, l'aspect festif de ce lâchage de statues-menhirs, se déroulera à la guinguette de la Rondavelle, sur les bords du Rance, toujours à saint-Sernin.

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LE DOSSIER

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Alors qu'au-dessus de Saint-Sever-du-Moustier, la construction insolite, « en chantier permanent depuis 2003 », étale ses arches, ses murs et ses galeries à la manière d'un petit castel à la Salvador Dali ou à la Douanier Rousseau, et que l'exposition des coquillages en folie de Paul Amar chahute dans le musée des Arts buissoniers, l'association des Nouveaux troubadours lance sa deuxième exposition estivale à partir du 9 juillet, « Des fleurs dans le buisson ». « Nous avions fait une exposition sur le stylo Bic qui avait bien marché, raconte Audrey de l'association. Comme nous avons un public touriste et familial, cette année, le thème sera la fleur, avec des œuvres de toutes les époques, de l'art brut à l'art contemporain, avec la flore traitée de plein de techniques différentes. » Les fleurs envahiront donc ce village singulier, en sculptures, peintures, collages, ou installations, parfois en ayant franchi les frontières. Un parfum printanier au cœur de l'été. Et pour le côté festif, des soirées Bartas au bar Tassou, la café associatif des Nouveaux troubadours, tous les vendredis du 25 juin au 27 août, avec un vernissage pour le coup très fleuri le 16 juillet. Quand on le dit comme ça, avec des fleurs…

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LE DOSSIER

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PORTRAIT RENCONTRE

« Chez moi, c’est quand les pieds touchent le sol », aime à dire Yann Marie quand on lui demande quelles sont ses racines. Et venu à Rodez il y a près de 8 ans avec l’ouverture du multiplexe en tant que directeur, les pieds de cet homme de 46 ans touchent tellement bien le sol qu’il y prend goût. « J’ai l’impression qu’on a enlevé la plante du pot, qu’on prend racine. Je suis bien ici, j’aime la région, la mentalité, je me suis créé un cercle d’amis… Je suis bien », dit-il encore, presque à digresser ensuite sur la fameuse réplique des Valseuses, le film de Bertrand Blier. Mais il n’en dira pas plus pour ne point froisser quelques âmes sensibles. Ses origines déjà, Yann Marie les juges multiples, né par exemple à Martigues de parents normands (n’y a-t-il pas presque de « La cuisine au beurre » là-dedans ?), et puis ayant bougé d’un bout à l’autre de la France, au nord, au sud, à l’est, à l’ouest… C’est à Paris et par hasard qu’il plonge dans les salles obscures, d’abord par goût du 7e art mais pas plus que ça. C’est qu’avant cela, l’étudiant en sciences cherchait un job pour poursuivre ses études. « Des copains me disaient d’essayer Mc Do, mais ce n’était pas possible ». Alors, il jette son dévolu sur les cinémas. Se rapprocher un peu plus de ce grand écran vecteur de magie, d’émotions, de rires et de larmes. « J’ai frappé à toutes les portes des cinémas de Paris jusqu’à ce que je trouve ». Et c’est dans ce qu’il appelle « l’école MK2 » (du nom d’une petite chaîne de cinémas parisienne) qu’il fait ses premières armes. « J’ai découvert tout cet univers, j’étais attiré par la salle de cinéma, jusqu’à pouvoir en devenir boulimique. J’ai décidé de me consacrer pleinement au cinéma » Il a bien dû faire tous les boulots inhérents à cette activité, de vendeur de pop-corn à caissier ou agent d’accueil, avec assez d’entrain sûrement pour gravir petit à petit les échelons. Et se retrouver directeur de cinéma, en quittant le cocon MK2 pour diriger le Palace de Mulhouse. Et de fil en aiguille, ou plutôt de bobine en bobine, le voilà à Rodez. « A la fraîche. » Dans son multiplexe, Yann Marie ne compte pas les heures qu’il y passe, vaquant à droite à gauche, gardant aussi sur sa clientèle : « Beaucoup viennent pour du loisir, du ludique, mais j’aime avoir un public très hétéroclite. On m’a dit que le spectacle est autant avant la salle que dans la salle, et c’est vrai. » Quand il le peut, il regarde par ci par là un bout de film, qu’il ne regarde en entier que durant son temps libre. Du temps libre, il en a eu avec la pandémie de Covid, mais hélas aucune image ne venait troubler les ténèbres de ses salles obscures. Il est maintenant heureux d’y retourner, dans ces salles, de chiper des images, des dialogues par la porte entrouverte, et heureux aussi de reprendre ces « Plans culte » avec son comparse Igor Sakirov. « Le but c’est de programmer des films qui ont marqué l’histoire du cinéma. Je mets toute ma motivation dans ce projet-là. Et puis, comment être directeur et ne pas avoir vu Un tramway nommé désir, par exemple ? » Il faut au moins ça, pour que les pieds d’un directeur de cinéma touche le sol du 7e art. Laurent ROUSTAN

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UN NOM... UN LIEU, UN MONUMENT...

l’itinéraire exceptionnel d’un enfant du Bassin

Texte : Fabien Lafon

Figure emblématique de l’Aveyron, Lucien Mazars, c’est le symbole de l’ascension sociale made in Bassin. Née en 1922 à Cransac, il a inscrit sa vie professionnelle dans le « Pays Noir ». L’Adn de sa famille paternelle, c’était la mine. À 16 ans, il commença à travailler comme apprenti ajusteur à CFD et ouvrier aux Houillères. Parallèlement, il continua ses études. Il devient géomètre, ingénieur et chef d’exploitation de la découverte de Decazeville. Ses compétences lui valurent la médaille d’Or des Mines et celle du Travail. Il a été un homme politique local reconnu par tous. Il fut maire d’Aubin de 1971 à 1989 et conseiller départemental de 1970 à 1994. Il en était devenu le vice-président en 1982. Sa pugnacité pour ses administrés et son territoire, lui a valu la reconnaissance de ses pairs. Il a été décoré Chevalier de l’Ordre National du Mérite et de la Légion d’honneur. Homme de lettres, c’était aussi un érudit avec plusieurs livres à son actif. Il a écrit La Révolution en Rouergue dans le District d’Aubin, Terre de Mine ou encore le Bassin Decazeville-Aubin. Il est aussi l’auteur de plusieurs articles parus dans la Revue du Rouergue et les Cahiers Rouergats . Son talent lui a permis d’être honoré comme Chevalier et Officier des Palmes Académiques mais aussi des Sciences et des Lettres. En 1979, attaché à ses racines, il créa le Musée de la Mine à Aubin. Il faut aider par une équipe de bénévoles passionnés et d’anciens mineurs. Véritable miroir de l’histoire industrielle du bassin houiller, c’est une tranche de vie d’hommes et de femmes qui se présente au public pour ne pas les oublier. Il accueille près de 10 000 visiteurs et son fameux coup de grisou en font un lieu incontournable de l’histoire du Bassin. En 2019, les derniers soupirs de Lucien Mazars laissent un territoire orphelin d’un homme qui a marqué son temps.

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LA RECETTE DU MOIS

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CAKE CREVETTES ET CITRON VERT AU BASILIC

15, Avenue Cabrol 12300 DECAZEVILLE

05 81 46 91 11 Préparation : 25 mn Cuisson : 50 mn

Pour 6 personnes • 200g de crevettes cuites décortiquées • 1 citron vert bio • 12 feuilles de basilic • 3 œufs • 20g de beurre • 1 boule de mozzarella • 200 g de farine • ½ sachet de levure chimique • 14 cl d’huile d’olive

Etape 1 : Préchauffez le four à 170°C.

Étape 2 : Découpez les crevettes en deux ou trois morceaux, puis émincez le basilic.

Étape 3 : Mélangez au fouet dans un saladier les œufs, la farine et la levure ; Incorporez petit à petit l’huile, la mozzarella hachée et le basilic, salez et poivrez, Ajoutez les crevettes puis le zeste râpé et le jus de citron, Mélangez avec une cuillère en bois jusqu’à obtenir une préparation homogène.

Étape 4 : Versez la pâte dans un moule beurré et enfournez pour 45-50 mn. Laissez tiédir avant de démouler.

• sel et poivre

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NOS COUPS DE CŒUR

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EXPOSITION

EXPOSITION

EXPOSITION

MUSIQUE

PIETÀ

UNE HISTOIRE DE CABANES

A VOS MASQUES

LA FÊTE DE LA MUSIQUE

Tarik Essalhi a mis en place une formule plastique qui lui permet de représenter l’incarnation de l’Histoire dans les corps, en fusionnant les images d’information et la persistance des iconographies de la pénitence, de la souffrance et de l’enchaînement dans l’histoire de l’art occidental.

Exposition élaborée par Nuage Vert, musée mobile Vallée de la Dordogne, sous la direction de Laurent Gervereau, Conservateur du Musée d’histoire contemporaine, Président de l’Association internationale des musées d’histoire, écrivain, historien..., avec la complicité d’Alexandra Duchêne, Directrice de Nuage Vert (Argentat sur Dordogne) et de Jean-François Beaud, créateur de la maquette de la cabane de Thoreau.

Des individuels, des artistes, des structures qui ont laissé leur créativité s’exprimer librement sur un masque chirurgical.

La Fête de la Musique a été fixée à une date unique et symbolique, le 21 juin, jour du solstice d’été. Grande manifestation populaire gratuite et ouverte à tous les musiciens, amateurs de tous niveaux ou professionnels, elle célèbre la musique vivante et met en valeur l’ampleur et la diversité des pratiques musicales, ainsi que tous les genres musicaux. Elle s’adresse à tous les publics et contribue à familiariser à toutes les expressions musicales les jeunes et les moins jeunes de toutes conditions sociales

Par la facture d’apparence néoclassique de ses sculptures, il crée un trouble autorisant l’expression la plus dure de la barbarie actuelle, qui dévore les corps au nom des intérêts « supérieurs » de l’économie et des gouvernements. Il s’agit de se mettre à bonne distance du spectacle des événements et du moralisme ambiant, en dépassant le cadre historique pour mieux exprimer la brutalité de la domination. «

GALERIE REPLIQUE 42 rue de l’embergue 12000 Rodez

du

05 au 26 juin

Peinture, dessin, collage, couture... 180 masques ont été reçu venant de toute le France..

« Premier panorama de l’histoire générale des cabanes de la Préhistoire à aujourd’hui, les cabanes chics et aussi les cabanes-abris, les cabanes de la misère, les cabanes de nos rêves d’enfants et celles des artistes. Bref, un aspect essentiel de notre histoire, toujours oublié.» Laurent Gervereau

LA CABANE

lieu-dit La Cabane 12440 Tayrac

du

04 juin au 04 juILL.

LES NOUVEAUX TROUBADOURS 12370 St-Sever-du-Moustier

du

21 juin 2021

04 juin au 07 juILL.

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