L'identité cinématographique de la ville de Kélibia entre l'éphémère et le durable | Rapport

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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE U N I V E R S I T E DE C A R T H A G E ECOLE NATIONALE D’ARCHITECTURE ET D’URBANISME

MEMOIRE D’ARCHITECTURE Présenté par : Sabry ARFAOUI

L’identité cinématographique de la ville de Kélibia entre l’éphémère et le durable : Un centre de formation et de production du cinéma amateur

M. Mohamed BEN MOUSSA

Directeur de mémoire

2017

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L’identité cinématographique de la ville de Kélibia entre l’éphémère et le durable

Je dédie ce travail à mes parents.

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L’identité cinématographique de la ville de Kélibia entre l’éphémère et le durable

Remerciements .

Je tiens à exprimer toute ma reconnaissance et ma profonde gratitude à mon directeur de mémoire, Mr Mohamed Ben Moussa pour sa disponibilité, ses conseils constructifs et ses efforts fournis tout le long de l’élaboration de ce mémoire.

Je tiens aussi à remercier Mme Amira Naoui pour son aide dans le développement de mon travail. Je remercie de même tous mes enseignants de l’Ecole Nationale d’Architecture et d’Urbanisme pour leur contribution à ma formation.

Mes remerciements s’adressent également aux membres de la Fédération Tunisienne des Cinéastes Amateurs pour leur disponibilité, et pour les informations et les conseils très utiles qu’ils m’ont fournis.

Enfin je tiens à remercier tous les membres de ma famille et mes amis pour leur encouragement et leur soutien.

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L’identité cinématographique de la ville de Kélibia entre l’éphémère et le durable

Résumé

Ce mémoire traite du rôle que peut jouer le paramètre culturel dans le façonnement de l’identité des villes et de leur rayonnement. Dans la ville de Kélibia, le Festival International du Film Amateur (F.I.F.A.K.) est promu au rang d’un héritage culturel de la ville. Cette manifestation, qui se tient depuis 1956, propose un art alternatif, le cinéma amateur. Cet art permet aux cinéastes amateurs de partager et de s’exprimer sans aucun type d’entrave. Tout au long de son histoire, le festival a été marqué par sa résistance face aux oppressions pour garder le maintien et la sauvegarde de cet art précieux qui a marqué la ville. Il faut noter que tant le cinéma, la ville de Kélibia que le festival, ont un facteur en commun à savoir la dualité entre l’éphémère et le durable. De ce fait, le besoin de spatialiser cet héritage culturel, dont est dotée la ville de Kélibia, s’impose. En effet, il s’agit de valoriser le cinéma amateur en Tunisie, en général, et dans la ville de Kélibia en particulier, où il s’est profondément enraciné. Par conséquent, penser une architecture cinématographique, où le paradoxe éphémère / durable est fondamental. Ceci permettra, à coup sûr, de consolider et d’élargir le rayonnement du F.I.F.A.K.

Mots clés : Kélibia, identité, culture, cinéma, cinéma amateur, festival, éphémère, durable, formation, production cinématographique,

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L’identité cinématographique de la ville de Kélibia entre l’éphémère et le durable

Sommaire

Remerciements ...................................................................................................... IV Résumé ................................................................................................................... V Sommaire ............................................................................................................... VI Introduction .............................................................................................................. 9 Problématique ........................................................................................................10 Méthodologie ..........................................................................................................12 PARTIE 1 : L’HERITAGE CINEMATOGRAPHIQUE ENTRE EPHEMERE ET DURABLE DE LA VILLE DE KELIBIA ..................................................................................................13 Introduction : .............................................................................................................................. 13

Chapitre I : L’héritage culturel génère l’identité des villes ......................14 1- L’héritage culturel ............................................................................................... 14 2- L’identité culturelle des villes ............................................................................. 16

Chapitre II : Le cinéma amateur un patrimoine immatériel de Kélibia ....19 1- Le cinéma, 7

ème

art ............................................................................................. 19

2- Le cinéma amateur : un cinéma libéré de toute entrave .................................. 22 3- Le Festival International du Film Amateur Kélibia (F.I.F.A.K) ........................... 25

Chapitre III : Le paradoxe éphémère / durable .........................................29 1- Le paradoxe éphémère / durable ...................................................................... 29 2- Le paradoxe éphémère / durable dans le cinéma : ........................................... 31 3- La dualité éphémère / durable dans la ville de Kélibia ...................................... 33 Conclusion : ............................................................................................................................... 37

PARTIE 2 : REFERENCES CINEMATOGRAPHIQUES ....................................................39 Introduction : .............................................................................................................................. 39

Chapitre I : Analyse de concepts cinématographiques ...........................40 1- Croisement entre des concepts cinématographiques et l’architecture .............. 40 2- Les étapes de la production cinématographique ............................................... 43 2- Production de cinéma amateur : l’usine de films amateurs ............................... 45

Chapitre II : Analyses de projets architecturaux ......................................49 1- Columbia College Chicago Media Production Center /Studio Gang ................. 49 2- Red Sea Institute of Cinematic Arts, RSICA / Symbiosis Designs .................... 55 Conclusion : ............................................................................................................................... 60

VI


L’identité cinématographique de la ville de Kélibia entre l’éphémère et le durable

PARTIE 3 : L'ARCHITECTURE AU SERVICE DE LA PROMOTION DE L'IDENTITE CINEMATOGRAPHIQUE DE LA VILLE DE KELIBIA .......................................................63 Introduction : .............................................................................................................................. 63

1- Analyse du site ................................................................................................... 64 2- Programmation ................................................................................................. 68 3- Réponse architecturale ...................................................................................... 75 Conclusion : ............................................................................................................................... 81

Références bibliographiques ..................................................................................82 Table des figures ....................................................................................................84 Table des tableaux .................................................................................................88 Table de matière .....................................................................................................89 Annexes .................................................................................................................91 1- Interviews et enquête ......................................................................................... 91 2- Normes dimensionnelles des plateaux de tournage selon la C.S.T. ................. 94 3- Articles de journaux ........................................................................................... 95

VII


L’identité cinématographique de la ville de Kélibia entre l’éphémère et le durable

« L’identité, c'est-à-dire le fait pour une ville d’être

reconnue

sans

aucune

confusion

possible avec une autre en raison de caractères fondamentaux qui lui appartiennent en

propre »

VIII

(Laborde,

1998,

p.

191)


Introduction

Introduction

De nos jours, chaque ville à travers le monde cherche à se distinguer et à se donner une identité propre à elle. Cette identité est souvent liée à une activité, sociale, culturelle ou industrielle, gravée dans la mémoire de la communauté de façon qu’elle devienne partie intégrante du patrimoine immatériel de la ville. On peut citer l’exemple de Dijon la ville de la moutarde, Grasse la ville des parfums, Vienne la ville de la musique, Chicago la ville du jazz, Venise la ville de l’opéra… Chacune de ces villes est aujourd’hui reconnue sans aucune confusion grâce au rayonnement de leur héritage culturel. Dans ce cadre-là, Kélibia, une des principales destinations estivales de la Tunisie, est la scène où se tient annuellement le Festival International du Film Amateur de Kélibia (F.I.F.A.K.). Une manifestation qui invite chaque été, et pour plus d’un demisiècle, des milliers de personnes parmi lesquelles cinéphiles, étudiants, cinéastes amateurs et professionnels, en plus du public estivant se trouvant déjà installé dans la ville côtière. Ce festival qui offre un art alternatif libre de tout type de contraintes : le cinéma amateur. Malgré l'opposition qu'il a endurée durant sa genèse et son parcours, le festival a su résister et perdurer. Au contraire, ceci a donné au festival une force de caractère, malgré qu’il « souffre de l’infrastructure de la ville » et « d’un grand manque de financement » comme l’avait déclaré Oussama Haouari1 (Bedhiafi, 2015). La réussite du festival, par définition périodique, pendant plus d’un demi-siècle a laissé une empreinte durable dans la ville. En dehors du festival le cinéma amateur est présent dans la ville dans le club de la Fédération Tunisienne de Cinéastes Amateurs (F.T.C.A.) de Kélibia.

1

Oussama Haouari : vice président chargé des clubs au sein de la F.T.C.A.

9


Problématique

Problématique

L’héritage culturel des communautés fait aujourd’hui partie intégrante de l’identité des villes. En effet, comme l’a déclaré Robert Park (1925, p. 1) la ville présente un état d’esprit, un ensemble de coutumes et de traditions, d’attitudes et de sentiments organisés, inhérents à ces coutumes et transmis avec ces traditions. L’héritage culturel présente désormais un des nombreux paramètres qui génèrent l’identité des villes. Le patrimoine immatériel permet que des régions se distinguent par rapport à d'autres. Le paramètre culturel permet, en effet, à une population appartenant à un même site de se singulariser et de se donner une identité propre à elle.

Comment l’héritage culturel contribue-t-il à l’aura d’une ville ?

Kélibia est le lieu qui accueille chaque année, depuis 1964, des milliers de cinéphiles et cinéastes amateurs lors du Festival International du Film Amateur de Kélibia, la plus ancienne manifestation cinématographique en Afrique et dans les pays arabes. Un festival qui s’est enraciné pour faire partie intégrante de l’identité culturelle de la ville. Mise à part que la ville trouve de plus en plus de difficultés à héberger ce festival à cause d’un manque d’infrastructure. Hélas, Kélibia n’a toujours pas pu exploiter l’atout culturel que renferme cette manifestation. Ce qui nous mène à dire que cet héritage de plus d’un demi siècle n’a pas été exploité convenablement à l’instar d’autres villes où rayonne le paramètre culturel. La ville n’a joué que le rôle de simple réceptacle. C’est pour cette raison, et en dépit des efforts fournis du club de cinéma amateur de la Fédération Tunisienne de Cinéastes Amateurs, que cet héritage culturel n’a jamais évolué.

Comment l’architecture peut-elle contribuer à promouvoir l’essor du cinéma amateur qui fait désormais partie du patrimoine culturel de Kélibia?

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Problématique

Kélibia, une des principales destinations estivales de la Tunisie, mène une double vie. Une première pendant l’année avec ces 60 000 habitants, et une autre pendant l’été où ce nombre se multiplie, voire se triple. De plus, plusieurs festivals se tiennent pendant cette période dont entre autres le F.I.F.A.K. La définition du terme « festival » met l’accent sur le fait que c’est une activité périodique; d’où le côté éphémère d’un tel type d’activité. Par contre, la ville en tant que communauté de citoyens est durable dans le temps. D’un autre côté, le cinéma est un art basé sur la dimension de temps et de mouvement. Jean Marie Gustave Le Clezio (2007, p. 4ème de couverture) pense même que le travail du cinéma est de nous montrer l'inachevé dans le temporel, l'infini dans l'éphémère. Par conséquent, on se trouve face à une dualité entre éphémère et durable partagée par la ville, le festival et le cinéma en même temps.

Quel sera l’espace capable d’assurer à Kélibia une symbiose et une réconciliation entre la dualité « éphémère et de durable »?

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Méthodologie

Méthodologie

Afin de pouvoir répondre aux questions de la problématique, la recherche se déroulera suivant trois parties. D’abord, dans la première partie, l’étude se fixera sur la définition du patrimoine culturel immatériel et le rôle qu’il joue dans l’identité des villes. L’examen des exemples de villes avec un grand rayonnement culturel va encore plus éclaircir le rôle de l’héritage culturel dans la recherche. Ensuite, afin de pouvoir confirmer que le cinéma amateur fait partie de l’héritage culturel de Kélibia, la lumière sera mise sur la définition du cinéma en tant que 7ème art et le nuancer ainsi, du cinéma amateur qui sera, lui aussi, défini à son tour. En consultant des responsables du Festival International du Film Amateur à Kélibia, et en étudiant des articles liés au F.I.F.A.K., l’importance du festival sera dévoilée, vis-à-vis la ville en particulier. Ensuite, la recherche sera menée sur un paramètre transversal touchant tant à la fois la ville, le cinéma que le festival. Ce paramètre n’est autre que le paradoxe entre éphémère/durable. L’étude théorique en un premier lieu du cinéma permettra de mieux comprendre la manifestation de ce paramètre dans le 7ème art. En second lieu, la dualité éphémère/durable sera recherchée dans le vécu de la ville de Kélibia. Après, dans une deuxième partie, l’étude se mènera sur des références cinématographiques. Cette partie se concentrera d’abord sur des concepts partagés entre le cinéma et l’architecture. Puis, sur les étapes de la production cinématographique afin de mieux comprendre les besoins en termes d’espaces cinématographiques. Ensuite, à travers l’analyse de projets architecturaux, la recherche sera enrichie de concepts qui donneront, on l’espère, une plus-value à notre réponse architecturale. Enfin, dans la 3ème partie, l’analyse du site choisi sera réalisée en premier lieu. Après, les résultats des recherches précédentes vont aider à élaborer un programme fonctionnel adéquat pour l’intervention. Pour en arriver enfin à la réponse conceptuelle.

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Partie 1 : L’héritage cinématographique entre éphémère et durable de la ville de Kélibia

Introduction : Pour faire face à la mondialisation, les villes ont besoin de se singulariser et d’être capables de présenter le miroir d’une région (Laborde, 1998, p. 191). Dans la ville de Kélibia, une manifestation d’art alternatif se tient annuellement : il s’agit du F.I.F.A.K. Ce festival, qui porte déjà le nom de la ville, est l’occasion pour des

cinéastes

amateurs

de

faire

passer

leurs

produits

cinématographiques avec le soutient essentiellement de la F.T.C.A. Comment définir un héritage culturel ? Est-ce que cette manifestation avec son art alternatif ne fait-elle pas partie de l’héritage culturel de la ville ? Est-ce qu’il n’ya pas de lien qui unit le festival, le cinéma et la ville ?


Chapitre I

L’héritage culturel génère l’identité des villes

Chapitre I : L’héritage culturel génère l’identité des villes 1- L’héritage culturel

L’identité des villes est composée de plusieurs paramètres qui constituent ensemble un système complexe. Parmi ces paramètres qui ne sont pas limités, on peut citer la situation géographique, des événements historiques, des monuments, une production gastronomique, des événements culturels… L’héritage culturel joue donc un rôle important dans l’identité des villes et est propre à chacune. L’UNESCO définit le « patrimoine culturel immatériel »

en

tant

que

les

pratiques,

représentations, expressions, connaissances et savoir-faire que les communautés, les groupes et les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel. Ce patrimoine culturel procure en effet un sentiment d’identité et de continuité, et contribue à promouvoir le respect de la diversité culturelle et la créativité humaine. Le patrimoine culturel immatériel ne comprend pas seulement les traditions héritées du passé,

Figure 1 - Emblème de l'UNESCO Source : fr.unesco.org

mais aussi les pratiques rurales et urbaines contemporaines,

propres

à

divers

groupes

culturels. De plus, il est inclusif et peut donc être semblable à d’autres activités d’autres villes. Il ne traite pas la question de spécificité, mais plutôt celui d’unité d’une société stimulant un sentiment d’identité.

Il

est

donc

représentatif

de

la

communauté. Enfin un patrimoine ne peut être patrimoine seulement s’il est reconnu comme tel par les individus, la société qui l’a crée, il doit être fondé sur les communautés.(UNESCO, 2003) Parmi les domaines faisant partie de ce patrimoine on retrouve les arts du spectacle dont on peut citer l’exemple du festival des cerises de Sefrou au Maroc. 14

Figure 2– Festival des cerises de Sefrou au Maroc Source : fr.unesco.org


Chapitre I

L’héritage culturel génère l’identité des villes

Figure 3 - L’identité des villes est un système complexe Source : Schéma personnel

Certaines villes ont su exploiter et sauvegarder leur patrimoine immatériel pour en faire partie intégrante de leur identité. Ainsi exploiter le paramètre culturel pour le développement de la ville obtient une influence majeure sur les communautés aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de la ville. Ceci dit nous mène à partager l’idée de Pierre Laborde : « … les actions destinées à améliorer le cadre de vie visent souvent à donner une bonne image de la ville pour retenir ses propres habitants aussi bien que pour influencer des personnes qui seraient susceptibles de venir s’y installer » (1998, p. 192) Il faut noter que l’identité n’est pas figée dans le temps. Ce système complexe se développe et s’évolue au fur et à mesure avec le temps et avec les différents événements qui passent par la ville. En 1998 l’écrivain franco-libanais Amin Maâlouf prouve ceci en admettant que : « l’identité n’est pas donnée une fois pour toute, elle se construit et se transforme tout au long de l’existence. » (1998, p. 33) Dans le paragraphe qui suit, on traitera l’étude de cas de villes précises où l’héritage culturel a rayonné pour en devenir le cœur de son identité.

15


Chapitre I

L’héritage culturel génère l’identité des villes

2- L’identité culturelle des villes

a - Chicago la ville du jazz Après

la

fermeture

du

« Quartier

des

spectacles » en 1920 de la Nouvelle-Orléans, il y a eu un vaste mouvement de musiciens (dont King Oliver et Louis Armstrong) dont la plupart se sont installés à Chicago où les postes de travail étaient disponibles. La discothèque du Friar's Inn était à l'époque l'un des principaux lieux de

Figure 5 - L’orchestre de Friars Inn Source : fanfareonthepiano.blogspot.com

rendez-vous pour les amateurs de jazz. Ceci a donné apparition à un nouveau style de musique ce qu’on appelle aujourd’hui le Chicago Jazz. Depuis 1979 un festival se déroule gratuitement le Chicago Jazz Festival. Aujourd’hui le jazz est vu comme la musique classique de l’Amérique qui est ancré dans Chicago. Ceci se traduit aujourd’hui dans la ville par des plusieurs établissements éducationnels spécialisés

Figure 4 - Jazz Festival Chicago Source : passport.weibo.com

dans

le jazz, à titre d’exemple Orbert Davis Chicago Jazz Philharmonic.

b - Vienne la ville de la musique Christoph Willibald Gluck, Joseph Haydn, Antonio Salieri, Wolfgang Amadeus Mozart, Ludwig

van

Beethoven,

suivis

par

Franz

Schubert, Franz Liszt, Johannes Brahms, Johann Strauss I, Johann Strauss II, Franz Lehár, Joseph Mahler…

Lanner,

Anton

Bruckner,

Gustav

Tous ces compositeurs reconnus

mondialement se sont succédé à Vienne. Chose qui a laissé une empreinte assez profonde dans la

capitale

autrichienne

qui

est

connue

aujourd’hui comme capitale de la musique.

16

Figure 6 - Mozart Source : kidsmusiccorner.co.uk


Chapitre I

L’héritage culturel génère l’identité des villes

Chaque soir, 10 000 personnes en moyenne assistent à des concerts de musique classique. On retrouve plusieurs édifices qui confirment ceci: - Le Musikverein (1870) connu par des millions d'amateurs de musique classique dans le monde entier comme l'une des salles de concerts les plus riches en tradition, dans laquelle se produisent des artistes de haut niveau.

Figure 7 – Musikverein Source : www.viennaconcert.com

- Wiener Konzerthaus (1913) un centre musical de haut niveau. - La Maison de la Musique l'unique musée viennois des sons, situé dans l'ancien palais de Figure 8 - Wiener Konzerthaus Source : https://www.wien.info

l’archiduc Charles, au cœur de la vieille ville.

c - Avignon la ville du théâtre Avignon connaît une longue histoire de théâtre qui remonte au XIVème siècle quand une représentation théâtrale en langue locale est jouée dans l’église des cordeliers d’Avignon. Depuis ce sont les pertinents de la ville qui ont continué à donner des représentations théâtrales lors des différentes cérémonies religieuses. Au cours des années des édifices ont été construits pour recevoir du théâtre dont on peut citer le

Figure 10 - Théâtre d'Avignon Source : www.finetraveling.com

théâtre de la Comédie d'Avignon (XVIIIème siècle) et l'opéra théâtre d'Avignon (XIXème siècle). En 1947 Jean Vilar, acteur, metteur en scène et directeur de théâtre, organise la représentation de plusieurs pièces théâtrales dans la Cour d'honneur du palais des papes, et « Une

semaine

d'Art

en

Avignon »

concrétise du 4 au 10 septembre. 17

se

Figure 9 - Opéra théâtre Avignon Source : sablethouse.blogspot.com


Chapitre I

L’héritage culturel génère l’identité des villes

Depuis, chaque année pendant le mois de Juillet

Avignon

devient

la

plus

importante

manifestation de spectacle vivant en France, voire du monde, par le nombre de créations et de spectateurs réunis. Des cloîtres, des chapelles, des collèges ont été révélés et réhabilités pour y accueillir des spectacles, de plus en plus nombreux. environ

(40

spectacles/

chaque

année

représentations pour

Figure 11 - la Cour d'honneur du palais des papes pendant le festival Source : www.telerama.fr

130.000

spectateurs)2 d - Dijon la ville de la moutarde Dijon est la capitale régionale de la province française de Bourgogne. C'est la ville où les ducs de Bourgogne avaient leur résidence au XIVe siècle. La moutarde devenait de plus en plus populaire dans toute la France, mais les ducs ordonnèrent d'en acheminer d'énormes quantités à Dijon pour leurs fêtes. Ainsi Dijon a commencé à fabriquer la moutarde elle-même et à partir du dix-huitième siècle il était devenu le plus grand

Figure 12 - Atelier de fabrication de moutarde Source : burgondiart.wordpress.com

centre de production de la moutarde en France. Aujourd’hui la moutarde de Dijon est connue à l’échelle mondiale. De plus, la fabrique la plus ancienne de la ville a été transformée en musée de moutarde où sont exposés les origines, l'histoire, l'évolution, et la culture de la moutarde. Devenu un véritable symbole de la prospérité de la ville, la moutarde tient une place très importante

2

dans

la

société

bourguignonne.

Statistiques selon http://www.avignon-tourisme.com/

18

Figure 13- Musée de moutarde Source : www.alamy.com


Chapitre II : Le cinéma amateur un patrimoine immatériel de Kélibia 1- Le cinéma, 7ème art

Le cinéma se comprend comme l'un des arts les plus importants de l'humanité. C’est devenu un phénomène d'une grande pertinence pour la société d'aujourd'hui. Le cinéma est un moyen d'expression d'un impact élevé. En effet, le cinéma est

un mélange de plusieurs arts combinés: les

arts du spectacle, la musique, la mise en scène ou la photographie et la littérature. Un film a besoin non seulement du travail des acteurs et des artistes, mais aussi des réalisateurs, des scénaristes, des producteurs, des techniciens d'équipement,

etc. C'est

donc un phénomène complexe qui

peut donner des styles artistiques très différents mais très représentatifs en même temps. La naissance du cinéma commence à la fin du XIXe siècle avec l’invention du Kinétoscope par Thomas Edison en 1891. Il s’agit du plus ancien dispositif de l’histoire du cinéma. Son idée est basée sur la projection d'images fixes d'une manière continue et à grande vitesse d'une manière qui semble images en mouvement. C’était une machine volumineuse si lourde que

Figure 14 – Kinétoscope Source : www.scoopnest.com

son transport était impossible. Pendant ce temps en France, les frères Lumière ont développé un dispositif beaucoup plus

pratique.

Cette

caméra,

appelée

cinématographe, avait les dimensions d’une boîte à chaussures et était très légère, ce qui permettait aux frères de la prendre pratiquement n'importe où pour filmer ce qu'ils souhaitaient. De plus, le cinématographe était aussi un projecteur, c'est pourquoi les frères Lumière sont parfois présentés comme les pères du cinéma, car la

19

Figure 15 - Les frères Lumière Source : frenchgirlinseattle.blogspot.com/


Chapitre II

Le cinéma amateur, un patrimoine immatériel de Kélibia

projection est une composante essentielle de l'expérience cinématographique. En 1995, le film a atteint cent ans. Une fois le 28 décembre 1895 les frères Lumière ont exposé le premier film qui décrivait la sortie des travailleurs d'une usine française à Lyon. Depuis, le cinéma a traversé différentes périodes. Cette évolution reconnaît certains repères spécifiques qui ont représenté des

Figure 16 - Charlie Chaplin Icône du cinéma muet Source : http://www.fansshare.com

changements historiques réels; Sans doute, le premier est l'incorporation du son, surtout des voix humaines et de la musique après que le cinéma a traversé l’ère du cinéma muet. Le deuxième impact de haute pertinence consistait en la possibilité d'incorporer la couleur et d'abandonner le style traditionnel de projections en noir

et

blanc.

Enfin,

l'émergence des

technologies numériques a été le troisième coup

Figure 17 - The Jazz Singer (6 Octobre 1927) premier film avec des dialogues synchronisés Source : /www.jazzradio.fr

d'État de l'histoire du cinéma, qui a permis la génération d'images frappantes dans un contexte de changement remarquable des coûts. 3

Figure 18 - Le nombre de cinéma 3D s'est rapidement développé pour atteindre plus de 64 000 en 20153 Source : avatarblog.typepad.com

Figure 19 - Star Wars Episode 1 : La menace fantôme (1999) Source : www.anomalypodcast.com

3 Selon https://fr.statista.com/ consulté le 08/04/2017

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Chapitre II

Le cinéma amateur, un patrimoine immatériel de Kélibia

Aujourd'hui, le cinéma a développé une vaste théorie tout comme d'autres arts tels que la littérature, la peinture et la photographie. Ainsi, il est considéré comme le «septième art». En outre, le cinéma a dépassé son but purement artistique et est à la fois un outil de diffusion de la science et de la culture. Il est aussi une industrie qui génère d'innombrables sources de travail. Cette réalité se reflète dans l'activité fiévreuse et renommée d'Hollywood aux États-Unis, ainsi que dans d’autres pays où la production internationale est moins connue, mais

Figure 20 - Vue aérienne des studios à Hollywood Source : www.heliphoto.netstock

qui génère une grande production annuelle de films, comme en Inde (Bollywood). André Malraux, le Ministre d'État chargé des Affaires culturelles entre 1959 et 1969 avait clôturé sa publication apparue en 1940 par : « Par ailleurs,

le

cinéma

est

une

industrie»

(Esquisse

d'une

psychologie

du

cinéma). Ce qui a mené Malraux à conclure ceci est le fait que le cinéma est

le

seul

développement

art

dont

grâce

la

naissance

est

aux

efforts

des

industrielle.

Il

scientifiques,

a

connu

un

chimistes

et

mécaniciens. Mais depuis les dernières décennies, on remarque que le côté industriel s’est transformé en côté commercial. Le cinéaste cherchant à plaire au spectateur risque d’en tomber esclave. Ainsi le 7ème art ne parvient plus à accomplir le rôle qu’Emmanuel Cooke avait décrit: « Le cinéma c'est l'art de bien faire les choses défendues au commun des mortels» (Louve storée , 1973).

Figure 21 - Queue devant le cinéma Odéon, Newcastle, avant le premier film d’Harry Potter, 2001 Source : www.chroniclelive.co.uk

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Chapitre II

Le cinéma amateur, un patrimoine immatériel de Kélibia

2- Le cinéma amateur : un cinéma libéré de toute entrave

Selon Larousse : Amateur : Personne qui s’adonne à une activité artistique sportive, etc., pour son plaisir et sans en faire profession, par opposition au professionnel : faire du théâtre amateur

L’origine du mot amateur provient du mot latin (amator) qui veut dire celui qui aime. Mais en dérivant vers « amateurisme »

on obtient une autre définition plutôt

péjorative, dans le sens que l’amateur est toute personne qui manque de compétence, de qualification dans ce qu’elle fait. Le cinéma amateur est au cœur de ce débat. Ce qu’on appelle cinéma amateur constitue un champ très hétérogène. Roger Odin a précisé en 1999 dans « Cinéma en amateur » qu’il existe trois espaces du cinéma amateur : « l’espace familial » qui produit des films de famille, « l’espace amateur », et « l’espace du cinéma indépendant du cinéma autre » producteur de films militants qui témoigne d’un engagement politique ou social. (pp. 47-74) On remarque que le champ est très vaste et que les limites sont incertaines et pas claires. Par contre on peut déduire qu’il n’y a pas de limitation d’âge ou de sexe, quoi que soit l’espace, toutes les différentes catégories sociales peuvent pratiquer du cinéma amateur. Le plus important c’est d’être passionné du cinéma. Il faut noter que les premières productions cinématographiques

des

frères

lumière

appartenaient à l’espace familial. En effet, le cinéaste familial présente l’amateur type, il possède tous les critères qui définissent l’amateur par rapport à la profession; le cinéma n’est pas son métier, il n’a pas reçu de formation précise et ne possède donc pas de compétence spécifique…

22

Figure 22 - "Le repas bébé" un des premiers films des frères Lumière Source : www.ladepeche.fr


Chapitre II

Le cinéma amateur, un patrimoine immatériel de Kélibia

Généralement c’est un membre de famille qui filme les autres membres pendant un événement familial par exemple. Ce type de productions n’est diffusé qu’en cercle familial. L’espace amateur dont a parlé R. Odin dans son ouvrage, se présente dans les clubs de cinéma. A travers le monde des cinéphiles rejoignent des clubs de cinéma, pour apprendre et pour faire du cinéma. Ce qui est intéressant dans ces espaces, c’est leur approche ethno-méthodologique. Les pratiques au sein de ces clubs comportent deux volets. Un

premier

culturel,

puisque

ces

clubs

fonctionnent comme des espaces publics où chaque

adhérent

apporte

et

partage

son

expérience dans la perspective discutée. L’autre se présente dans la convivialité qui règne dans ces clubs, on se sent au sein d’une famille plus qu’au sein d’une institution. En outre, ce qui caractérise cet espace le plus, c’est la séparation invisible entre ces deux volets. Oussama Haouari

Figure 23 - Formation FTCA La Marsa (Mars 2017) Source : www.facebook.com/ftcatunisie

m’a partagé cette idée en admettant que les clubs

de

cinéma

amateur

présentent

un

mouvement culturel (voir annexe). Malgré sa situation marginale par rapport à l’industrie du cinéma, le cinéma amateur ne se définit pas comme une alternative au cinéma professionnel. En effet les cinéastes amateurs se placent dans le même champ. Ayant plus de savoir faire et de techniques le cinéaste amateur ne se définit pas par opposition au cinéaste familiale mais affiche sa volonté à rivaliser avec le cinéma professionnel. L’obsession principale d’un cinéaste amateur demeure désormais d’être considéré comme auteur et que son nom soit reconnu à travers l’histoire. R.Odin précise « Avoir son nom dans le palmarès d’un concours puis dans le journal, parvenir à ce que, dans le milieu, on parle d’un « film de X » est l’étape suprême de la reconnaissance « amateur ». » (1999, p. 64) Le troisième espace, l’espace indépendant, autre, est un cinéma dont ses auteurs refusent l’appellation de cinéma ou encore cinéastes amateurs. Ils qualifient leur art comme militant, libre, marginal et parallèle. C’est un cinéma qui se donne les moyens d’échapper à toutes formes de censures et surtout toute forme de 23


Chapitre II

Le cinéma amateur, un patrimoine immatériel de Kélibia

commercialisation. Cette forme d’art privilège la spontanéité et la force du contenu de ses films, pour effacer la médiocrité technique. Ce type de cinéma amateur se trouve sous plusieurs formes, dont le formel. Représenté par un cinéma abstrait et par des productions de montages et de l’art vidéo pour que ses auteurs puissent s’inscrire dans le sens large de l’art de ce genre pour se sentir artistes. Une autre forme est le courant engagé, militant porteur de messages et de critiques sur la réalité de notre temps, ou d’idéologies sur le monde et des

Figure 24 – Exemple du cinéma abstrait : Symphonie Diagonal de Viking EGGELING (1924) Source : www.cartoonbrew.com

causes bien précises. Quelque soit l’espace, le cinéma amateur présente un cinéma libéré de toutes formes de contraintes ou d’entraves par rapport au cinéma professionnel. Graham Greene confirme ceci : « L'amateur a sur le professionnel un avantage de plus : il peut rejeter toute prudence. Il peut révéler d'inutiles vérités et émettre d'extravagantes théories » (1950, p. 7) En Tunisie, plusieurs, organismes sous formes d’association, fonctionnent dans le but de promouvoir le cinéma amateur et d’éveiller une conscience artistique. L’expérience du cinéma alternatif, avait commencé depuis 1950 avec la naissance de la Fédération Nationale des Ciné-Clubs (F.T.C.C.). Le but de cet organisme est la promotion de la culture cinématographique par des discussions, par des conférences et par

Figure 25 - Logo Du F.T.C.C. Source : www.cinematunisien.com

des manifestations cinématographiques. Autre objectif de cette fédération est le développement du goût artistique chez ses adhérents. Ceci à travers la diffusion d’un cinéma engagé, militant. Aussi à travers des débats qui permettent l’échange d’idées et le partage des réflexions et des émotions.

Cette importance donnée au

débat s’inscrit dans le cadre du refus de la

24

Figure 26 - Événement F.T.C.C. cinéma de la paix Source : www.cnci.tn


Chapitre II

Le cinéma amateur, un patrimoine immatériel de Kélibia

destination des expressions artistiques à une consommation instantanée et du militantisme pour la liberté d’expression. Autre association active sur la scène nationale est la Fédération Tunisienne des Cinéastes Amateurs, ou bien F.T.C.A. Fondé en 1962, sous le nom Association des Jeunes Cinéastes Tunisiens (A.J.C.T.), elle compte aujourd’hui plus

Figure 28 - Stage de formation FTCA Décembre 2009 Source : cinemafritek.wordpress.com

que 200 adhérents œuvrant dans 18 clubs répartis sur tout le territoire tunisien (ftca.tn). Elle procure ce qu’on a défini précédemment comme espace amateur puisqu’elle veille à la formation, l’encadrement et met à la disposition de ses adhérents tous les moyens pour réaliser leurs films.

La F.T.C.A. présente aujourd’hui

la

maman du FIFAK : l’organisatrice, le moteur et la protectrice4 (Bedhiafi, 2015)

Figure 27 - Affiche FIFAK 2016 Source : www.agenda.tn

Figure 29 - Emblème du F.T.C.A. Source : www.ftca.tn

3- Le Festival International du Film Amateur Kélibia (F.I.F.A.K)

Kélibia présente le berceau de la première manifestation cinématographique africaine et arabe. Depuis 1964, la ville organise le Festival International du Film Amateur à Kélibia (F.I.F.A.K.). L’idée d’instituer le festival venait de Chédli Klibi, nouveau Ministre des Affaires Culturelles. Il voulait inaugurer son mandat par la démocratisation de différents arts. 4

Maher Ben Khalifa : le directeur artistique de l’édition 2015 de FIFAK

25


Chapitre II

Le cinéma amateur, un patrimoine immatériel de Kélibia

Amor Chéchia, gouverneur de Nabeul, a attribué à plusieurs villes et villages du Cap Bon un art à fêter par un festival pendant la saison estivale. Kélibia, à ce temps un gros bourg d’une dizaine de milliers d’habitants dont les préoccupations étaient la pêche et l’agriculture, a été choisie pour accueillir le festival de cinéma. La population n’avait aucune connaissance à ce sujet, et ne disposait pas non plus d’une salle de cinéma. Dès la première édition en 1964, le festival a connu un grand succès. La manifestation a regroupé toutes les

catégories d’âge et des

projections en plein air de films célèbres ont eu lieu dans les grandes places de la ville. En août 2016, la F.T.C.A. a organisé déjà la 31ème Figure 30 - Premières affiches du F.I.F.A.K. Source : cultpatr.blogspot.fr/

session. (Rejeb, 2015)

Figure 31 - F.I.F.A.K. 2013 Source : nawaat.org

Le parcours du festival pendant 53 ans a connu plusieurs événements marquants. Porteur d’un idéal humaniste, le festival a beaucoup évolué en termes de liberté d’expression. En effet, le court métrage diffusé en 1968 de Moncef Ben Mrad 5 intitulé « Le Roi » qui critique directement la glorification de la personne de Bourguiba, a laissé couler beaucoup d’encre et a été censuré lors de la clôture du festival. Un autre film qui a causé un débat houleux est celui du réalisateur Ridha

5

Moncef Ben Mrad: ancien président de la Fédération des Ciné-Clubs (FTCC) durant les années 70 et membre actif de la Fédération des Cinéastes Amateurs (FTCA).

26


Chapitre II

Le cinéma amateur, un patrimoine immatériel de Kélibia

Béhi6 « C’est interdit » qui posait des questions sur l’identité et l’influence de l’occident. La conséquence était l’annulation du festival jusqu’au 1978. En 1979 avec le retour du festival après « un bras de fer interminable entre les autorités et la fédération » (Riadh Ben Halima7, nawat.org, 2014) le Ministre de la Culture a tenté de censurer le film « Les invalides » du jeune réalisateur Lotfi Maoudoud qui a lancé un débat sur la situation des personnes aux besoins spécifiques. Sous le règne de Ben Ali, les défis ont progressivement changé et les lignes rouges du système sont devenues nombreuses. A cette époque, beaucoup de personnes ont abandonné la cause et ont préféré partir ou se plier face à la répression. Confronté au système, le festival a joué sur la subtilité des messages et milité pour garder son indépendance et ne pas servir la propagande de la dictature. Adel Abid, ancien directeur du F.I.F.A.K. a déclaré que « Il était difficile de continuer à défendre l’indépendance du festival, surtout avec l’espionnage massif de la police. » (Chennaoui, 2014). Cette répression a coûté cher au cinéma amateur en Tunisie en général, et en particulier au festival où « La créativité et l’engagement ont manqué » (Hichem Ben Farhat8, nawat.org, 2014). Le 14 Janvier 2011 a donné de nouvelles ailes au festival, et la levée de la censure a ouvert de nouveaux horizons de créativité aux cinéastes amateurs. Le F.I.F.A.K présente le berceau principal de la majorité des cinéastes et techniciens de la scène tunisienne. De plus, le théâtre en plein air était le lieu de découverte de plusieurs talents tunisiens et étrangers. Les réalisateurs tunisiens Férid Boughedir

et Ridha El Bahi ont fait leurs

premiers pas à Kélibia. A l’échelle internationale il y a eu Nanni Moretti (Italie) Diego Risquez (Venezuela), Sheila Graber (Grande Bretagne)

Figure 32 - Férid Boughedir et Ridha El Bahi, des talents tunisien découverts au F.I.F.A.K. Source : papystreaming.com

et Ahmed Ben Kamla (Algérie). Pour la ville, le festival présente désormais plus qu’une tradition, il est devenu une fête annuelle : toute la ville « embellit le festival qui a un impact positif sur le plan 6

Ridha Béhi un des découvertes du festival, présente aujourd’hui un des cinéastes tunisiens les plus connus. 7 Riadh Ben Halima: ancien membre du comité exécutif du festival et membre permanent de la FTCA. 8 Hichem Ben Farhat: festivalier et habitué du FIFAK depuis 14 ans.

27


Chapitre II

Le cinéma amateur, un patrimoine immatériel de Kélibia

urbain et social» (Zaki Sammoud9, 2017). Malgré le manque d’infrastructure pour organiser un tel festival à l’échelle internationale, ceci ne présente pas de barrière empêchant les jeunes cinéastes amateurs de s’exprimer et non plus d’attirer chaque année des festivaliers. L’ambiance crééé assez particulière marque les esprits et est sans doute un facteur de la pérénité de cet évenement. Le festival ne s’arrête pas sur la projection de films. D’autres activités se tiennent régulièrement mais elles dépendent souvent des négociations sur le plan logistique par manque de locaux. Parmi ces activités on peut citer les débats thématiques autour les projections des films de la vieille, qui généralement se tiennent à l’école de

Figure 34 - Débat thématique à l'école de pêche (2016) Source : www.facebook.comFTCCTunisie

pêche. En présence de cinéastes professionnels et de formateurs, des débats se déroulent autour des films projétes la nuit d’avant. Ces débats présentent désormais une des activités les plus instructives pour les jeunes cinéastes. Des compétitions

internationales

et

nationales

(photographie, scénario) ont aussi lieu.

Le

festival ouvre aussi des ateliers sous forme de

Figure 33 - Workshop de photographie (2016) Source : www.huffpostmaghreb.com

workshops. Ces workshops forment une initiation aux

différentes

étapes

cinématographique (atelier

de

la

production

de scénario,

photographie, de tournage…).

de

Depuis les

dernières sessions, la comité organisateur a ajouté des événements parallèles sous forme de Figure 35 - Scène gonflable pour recevoir des concerts musicaux (2016) Source : Idem.

street art et de concerts musicaux.

La ville vit chaque année une semaine sur le rythme de ce festival. L’ambiance créée par le cinéma amateur, dit aussi cinéma alternatif, est ancrée dans la ville. Sa lutte contre l’oppression et sa résistance aux différentes problèmes sont en effet la raison de cet ancrage, car les êtres humains semblent s'accrocher plus tenacement à une identité culturelle qui est appris par la souffrance (Mead, 1970, p. 16)

9

Zaki Sammoud: ancien secrétaire général du club F.T.C.A de Kélibia. Auteur du design de l’affiche du FIFAk 2016

28


Chapitre III : Le paradoxe éphémère / durable 1- Le paradoxe éphémère / durable Selon Larousse : éphémère : adjectif qui n’as qu’une courte durée : un règne éphémère.

L’éphémère est un dérivé du grec ( εφήμερος – ephemeros) et signifie le concept des choses étant transitoires, n'existant que brièvement. C’est pour cette raison que le terme d’éphémère est souvent utilisé pour décrire des phénomènes observé dans la nature. On peut citer l’exemple des îles éphémères telles que Banua Wuhu (Indonésie) et Home Reef (l’océan pacifique). Ces îles sont liées à l'activité volcanique qui augmente leur hauteur au-dessus du niveau de la mer, mais disparaissent pendant plusieurs années en raison de l'érosion des vagues. Cependant, l’éphémère n’est pas exclusif à

Figure 36 - L'ile éphémère Home Reef Source : volcano.si.edu

la nature. En effet la notion d’éphémère a une forte présence

dans

les

festivals. Comme

étant

événementiel, le festival par définition est une suite d’activités réalisées à un certain temps de manière périodique dans un lieu précis. Le fait qu’un festival

soit

répétitif

le

rend

propre à une

communauté. En devenant constant, l’événementiel devient durable et on se trouve face à un paradoxe. Un

paradoxe

l’éphémère

Figure 37 - Festival des couleurs en Inde Source : julienbrandts.wordpress.com

se

transforme en durable, et où le durable est éphémère. Selon Larousse : Durable : De nature à durer longtemps,

29

qui

présente

une

certaine


Chapitre III

Le paradoxe éphémère/durable

stabidurable

Pour Baudelaire, l’art moderne tourne autour de ce paradoxe. Il se présente dans un rapport d’inclusion puisqu’il s’agit de «tirer l’éternel du transitoire» (1868, p. 221) Le transitoire contient donc l’éternel qui pour se manifester doit être dégagé. Cette extraction commande d’abord une immersion dans le réel. Puis une remontée à sa surface, là où les profondeurs

miroitent

comme

des

mirages.

L’éternité, si elle n’est plus dans l’histoire doit donc être cherchée dans la profondeur d’un présent composé, qui se vit comme une expérience

Figure 38 - Auf weiss II Vassily Kandinsky 1923 Source: www.centrepompidou.fr

instantanée mais intense, pleine de tous les temps, de toutes les perspectives, au cœur des paradoxes du commencement et de la fin. (Arambasin, 1996, p. 32) Ce paradoxe, on le retrouve aussi dans d’autres domaines où la notion du temps joue un rôle très important. Prenons le cas du 1er art qui est l’architecture où le temps est considéré comme la 4ème dimension ; une dimension avec laquelle on conçoit l’architecture. Vito Acconci confirme l’importance du temps : « L’architecture ne concerne pas l’espace mais le temps »10 (Fairs, 2012) Le conçu demeure le même mais ce qui est vécu change en facteur du temps. En d’autres termes, l’architecture est durable et le vécu est éphémère.

Figure 39 - Le centre culturel Plassen à Molde, Norvège en dehors du festival Source : www.dezeen.com 10

Figure 40 - Le centre pendant le festival de Jazz Source : idem

Vito Acconci : est un designer américain, architecte paysagiste, artiste de performance et d'installation.

30


Chapitre III

Le paradoxe éphémère/durable

2- Le paradoxe éphémère / durable dans le cinéma : Le cinéma, ce 7ème art qui depuis son existence a donné la possibilité aux cinéastes, aux artistes d’exploiter un moyen qui n’existe pas dans les autres arts : le temps. L’étymologie du mot « cinéma » vient du grec ancien (κίνημα, kínêma) qui veut dire « mouvement ». Le mouvement des images en fonction du temps. Un mouvement où le temps se libère et devient indépendant de toute entrave. Gilles Deleuze

(1983,

comme

le

mouvement quelconque.

p.

15)

système en Le

le

définit qui

cinéma

reproduit

rapportant

produit

le à

le

l’instant

cinématographique

détache le mouvement des images du cadre temporel. Le mouvement des images sort du cadre

réel

pour

s’envoler

dans

un

monde

éphémère où la notion de temps s’efface.

Figure 41 - Le cinéma l'art détaché du temps Source : www.digitaltrends.com

De plus, le cinéma est la seule expérience dans laquelle le temps est représenté comme une perception (Schefer, 1980, p. 244) où le temps se détache de la réalité et emmène les esprits des spectateurs vivre des sensations et des émotions. Les sons évoquent irrésistiblement des images, des matières, des couleurs, et les images des tonalités, des textures, des humeurs. Le film « Mépris » (Goddard, 1963) s’ouvre sur une citation d’André Bazin11 : « Le cinéma substitue à notre regard un monde qui s’accorde à nos désirs ». Un monde, une autre dimension où le mouvement des images rend tout ce qui nous affecte visible. En ce sens, le film se propose d'assumer ce que le corps ne peut plus assumer : le souvenir, le temps humain, l'histoire… La production cinématographique évoque en effet la mémoire

de chaque

individu : ce qu’il a vécu et non vécu. A travers les personnages, les événements le spectateur cherche souvent à s’identifier au film. C’est pourquoi Jean-Louis Schefer définit le cinéma en tant que mémoire du temps que nous n’avons pas vécu (1980,

11

André Bazin est un critique français de cinéma.

31


Chapitre III

Le paradoxe éphémère/durable

p. 173). La mémoire des choses que nous n'avons pas regardées, vues, vécues : la mémoire de l'immémorial.12

De plus, le cinéma évoque aussi des souvenirs vécus. Gilles Deleuze précise : «Le souvenir n'est

Figure 42 - Le cinéma : la mémoire de l'immémorial Source : www.ccpub.org

pas une image actuelle qui se formerait après l'objet perçu, mais l'image virtuelle qui coexiste avec la perception actuelle de l'objet » (1996, p. 181). Les images en mouvement de la production cinématographique coïncident souvent avec des images gravées dans la mémoire du spectateur ou ce

que

Deleuze

appelle

l’image

en

miroir

(Dialogue, 1996). Ce qui génère une sensation de déjà vu chez l’individu qu’il vit à travers le cinéma.

Figure 43 - Le cinéma évoque des émotions Source : www.adweek.com

Pour Suzanne K. Langer le cinéma est comme un rêve dans sa mode de présentation, il crée un présent virtuel (1953, p. 413). La caractéristique formelle la plus remarquable du rêve est que rêveur est toujours au centre de celui-ci. Des lieux changent, des gens agissent et parlent, des faits émergent, des situations se développent, des objets entrent en vu avec une étrange importance. Mais le rêveur est toujours là, sa relation est équidistante de tous les événements. Des choses peuvent se produire autour de lui ou dérouler devant ses yeux; Il peut agir ou vouloir agir, ou souffrir ou contempler.

Figure 44 - Affiche du film « Inception » Source : www.pinterest.com

Mais l'immédiateté de tout dans un rêve est la même pour lui. Cette particularité esthétique, cette relation aux choses perçues, caractérise le mode de rêve: c'est ce

12

Inception : Film de Christopher Nolan (2010) qui parle d’un voleur, qui vole les secrets d'entreprise grâce à la technologie de partage des rêves.

32


Chapitre III

Le paradoxe éphémère/durable

que l'image en mouvement du cinéma reprend, et par lequel il crée un présent virtuel. Certes, le cinéma est un voyage dans un « autre monde », voire même une autre dimension, dont les destinations sont différentes. Un « autre monde » où la notion du temps se détache du réel et où le spectateur se laisse envoler là où le mouvement des images l’amène.

Figure 45 - Le cinéma un voyage dans un monde éphémère Source : www.christiedigital.com

3- La dualité éphémère / durable dans la ville de Kélibia

Kélibia, Aspis (Grec) ou encore Clipea (Latin), la ville côtière qui se trouve, à l’extrémité septentrionale du Cap Bon. Une ville qui a connu une riche histoire notamment grâce à sa situation stratégique, avec un éperon de 77 mètres d’hauteur, et grâce à la fertilité de ses terres. L’importance de la ville dans l’histoire découle également de sa situation maritime comme elle offre un mouillage parfaitement abrité des vents du nord et de l’Est. La ville a connu une suite de dynasties et de civilisations éphémères qui sont passées par ses rivages.

33


Chapitre III

Le paradoxe éphémère/durable

Figure 46 - L’intérieur de la citadelle Source : Idem Figure 48 - – L’enceinte pour ce protéger des invasions Source : commons.wikimedia.org

Figure 47 - L’emplacement stratégique du fort Source : www.kelibia.com

Figure 49 - Les dynasties qui sont passées par la vile Source : Schéma personnel

La forteresse demeure aujourd’hui le meilleur témoin de cette stratification culturelle. Elle a joué un rôle important pour chaque dynastie qui a passé par les rivages de la ville. On y trouve des traces de quasiment tous les passages civilisationnels.

34


Chapitre III

Le paradoxe éphémère/durable

Figure 50 - Le fort: omniprésent dans la ville Source : www.flickr.com

De nos jours, la ville mène une double vie. Une durant l’année, avec ces 60 000 habitants, et une autre durant l’été quand la ville se transforme en une des premières destinations estivales du pays et le nombre d’habitants se multiplie voire se triple. Une raison principale à cette popularité, c’est que Kélibia a été classée à un rang honorable par un sérieux

site

américain

sur

le

web,

Figure 51 - El Mansoura pendant l’été Source : www.leaders.com.tn

le

«dailynewsdig.com» qui a établi le classement des «Eaux les plus claires au monde où vous devez vous baigner avant de mourir»13. Ce classement a placé la plage de Kélibia à la 7ème position mondiale. Même s’il ya des associations qui s’activent durant

l’année,

on

peut

citer

l’exemple

de

Figure 52 - El Mansoura durant les autres saisons Source : www.nachoua.com

l’Association Culturelle et Environnementale de Kélibia (A.C.E.K), la plupart des activités culturelles demeurent saisonnières et estivales. Par contre, on retrouve un nombre élevé de jeunes dans la ville. Un fait prouvé par l’existence de plus de vingt établissements pédagogiques. Figure 53 - L'emblème de l'A.C.E.K Source : twitter.com/ACEKelibia

Parmi les manifestations saisonnières on peut citer le festival national des jeunes écrivains, et le

13

http://dailynewsdig.com/clearest-waters-world-swim-readers/ (consulté le 17/03/2017)

35


Chapitre III

Le paradoxe éphémère/durable

Festival International du Film Amateur (F.I.F.A.K.). Il est à noter que le théâtre en plein air de la maison du peuple est le seul espace aujourd’hui capable de recevoir des événements à Kélibia. Ce théâtre aujourd’hui ne répond plus au besoins de la ville ( voir annexe) L’activité du cinéma amateur ne dépend pas seulement du F.I.F.A.K., la ville connait le club de la Fédération Tunisienne des Cinéastes Amateurs. (F.T.C.A.) Ce club qui organise des réunions et

Figure 54 - Affiche du festival national des jeunes écrivains 2016 Source : www.capradio.tn

participe à des formations du F.T.C.A. tout le long de l’année. Il produit de 2 à 3 films pendant l’année. Aujourd’hui le club compte 20 membres inscrits, sans compter les membres stagiaires14. Le local du club se situe dans la Maison du Peuple à Kélibia, ce même lieu abrite la scène du théâtre en plein air ou se tient le F.I.F.A.K. Ceci a laissé le club dans une certaine dépendance comme la plupart des clubs de cinéma amateur qui se trouvent dans des institutions culturelles de l’état. (Voir annexe interview avec Oussama Haouari). On constate que le paradoxe était présent dans la ville côtière depuis sa naissance dans un temps où régnaient les guerres et les invasions. Aujourd’hui le paradoxe est toujours présent et touche surtout la vie sociale et l’activité culturelle de la ville.

Figure 56 - Le théâtre plein air de Kélibia Source : adibs1.hautetfort.com/

14

Figure 55 - Le théâtre pendant le festival Source : www.dromabuzz.com

Chiffres donnés par Amine Boubakeri Président actuel du club. Interviewé le 02/04/2017

36


Chapitre III

Le paradoxe éphémère/durable

Conclusion : L’héritage culturel

joue un r

L’identité des villes

incontournable ce qui se manifeste estei monuments L’architecture musées Espaces capables d’accueillir la culture en question

2) Cinéma 7ème art

Cinéma amateur

Un art plus engagé, plus militant, libéré de toute entrave

Devenu de plus en plus commercial

Production cinéma

F.T.C.A.

amateur Tunisie

Formation + Production

37


Conclusion

FIFAK

a lutté contre la

Souffre de l’infrastructure

l’oppression

de la ville

porte un impact positif

Comporte plusieurs

sur toute la ville

activités culturelles

Le festival, avec le cinéma amateur qu’il propose, fait partie de _________ _______l’héritage culturel de la ville.

Paradoxe éphémère/durable

Festival

Cinéma

Kélibia

Par définition

Un mouvement

Une double vie :

éphémère mais se

d’images dans un

une pendant l’été

répète d’où le

autre monde

et une autre

caractère durable

détaché du temps

pendant le reste

réel

de l’année.

Dans la partie suivante, l’analyse sera menée dans le but de trouver des moyens architecturaux capables de répondre à notre problématique

38


Partie 2 : Références cinématographiques

Introduction :

L’architecture est souvent liée au cinéma. En effet, elle existe comme le cinéma dans une dimension de temps et de mouvement (Nouvel, 2008). Un bâtiment n’est autre qu’une suite de séquences, comme un film. La production cinématographique passe par un processus commençant de l’éphémère pour arriver à un résultat concret durable. Si la relation existe sur le plan théorique, comment sera-t-elle si l’architecture est consacrée à la production cinématographique? En Tunisie, la plupart des espaces consacrés à la production cinématographique sont dédiés au cinéma professionnel. On peut citer l’exemple des « Empire Studios » de Tarak Ben Ammar, ou encore des studios privés comme Ulysson. Pour la formation, le cinéma est enseigné en étatique, à l’image de ESAC à Gammarth, et en privé, l’EDAC à Tunis. L’étude sera menée sur des expériences étrangères où il y a eu une lecture plus profonde dans la relation entre l’architecture et le cinéma.

39


Chapitre I

Analyse de concepts cinématographiques

Chapitre I : Analyse de concepts cinématographiques 1- Croisement entre des concepts cinématographiques et l’architecture

a- Le cadrage : -

Dans le cinéma :

Le cadrage désigne ce que le cinéaste capture

avec

sa

caméra

pendant

le

tournage. Il faut noter que c’est une technique importante dans la création cinématographique à travers laquelle le cinéaste peut orienter les sensations du public. Il est en mesure de manipuler librement manipuler ce qu’il veut montrer, mettre en valeur ou cacher au spectateur. Parmi ses notions on peut citer la règle de

Figure 57 - La règle des tiers et les lignes directrices parmi les notions du cadrage Source : www.imgur.com

tiers, la symétrie / la dissymétrie, les lignes directrices, et la notion d’échelle. -

Dans l’architecture :

Le cadrage dans l’architecture ne désigne pas seulement de limiter le champ de vision. Il s’agit d’une volonté de considérer le cadrage comme un pont qui lie l’architecture avec le monde extérieur, et comme une donnée de l’espace. Le Corbusier a souligné l’importance du cadrage

en

imposant

les

fenêtres

bandeaux, à hauteur de la vision humaine, dans son architecture moderne. Créant ainsi un cadre rectangulaire à travers laquelle le monde extérieur est découvert. Figure 58 - Cadrage de vue dans la Cité Radieuse Source : inspirationsdeco.blogspot.com

40


Chapitre I

Avec

Analyse de concepts cinématographiques

l’architecte

néerlandais

Rem

Koolhaas un autre type de cadrage a été appliqué en créant une multitude de points de vue qui aboutit

finalement à un

décadrage. (Faure, 2011, p. 181). Ceci peut être aperçu dans la villa conçue à Bordeaux. L’architecte a effacé les cadres qui limitent le regard dans la partie intermédiaire. Ce qui laisse le spectateur

Figure 59 - Décadrage Maison à Bordeaux Source : openbuildings.com

devant une infinité de points de vue, et l’affronte à ce qui est appelé dans le monde cinématographique le travelling. En incitant le spectateur à balayer le paysage panoramique, dans le cas de cette villa, la vue est accentuée par la terrasse et une porte à faux qui souligne le décadrage. Dans l’œuvre de Louis Khan, Salk Institute (1965) on retrouve un autre type de cadrage, celui réalisé par des corps bâtis. Ceci pour diriger la vision du spectateur vers le paysage voulu. Figure 60 - Cadrage par corps bâtis, Salk Institute Source : www.archdaily.com

b - Scénario -

Dans le cinéma :

Le scénario est une version écrite de la production cinématographique. Il est composé d’une suite de séquences qui forment le film. Le scénario contient ce qui va être traduit en son et en image pour être interprétés par le spectateur. -

Dans l’architecture :

Dans l’architecture le scénario peut être assimilé à la promenade architecturale. Ce sont les différentes séquences spatiales que le concepteur, l’architecte, a créées dans son œuvre et auxquelles l’usager de l’espace est affronté. On remarque une grande similitude entre le sens du scénario dans le monde du cinéma et de l’architecture. On partage la vision de l’architecte néerlandais Rem Koolhaas pour qui (Chatelier, 2014) comme pour le cinéma, l'architecture est un assemblage de séquences et d'épisodes. 41


Chapitre I

Analyse de concepts cinématographiques

Figure 61 - Promenade séquentielle dans la villa Savoye du Corbusier Source : book.marlene.over-blog.com

c - Lumière

-

Dans le cinéma :

La lumière possède une grande importance dans l’œuvre cinématographique. En effet, le cinéaste peut transmettre et manipuler les différentes images enregistrées à travers ce paramètre. Les types de lumières diffèrent selon l’emplacement de la source, son intensité et sa couleur. Chaque émotion correspond à un paramétrage précis et à une culture esthétique bien déterminée. Ainsi la lumière crée l’ambiance et participe pour guider vers la direction souhaitée du cinéaste.

Figure 62 - Une lumière diffusée douce jaune rougeâtre évoque le désir Source : http://www.pluggedin.com

Figure 63 - Lumière naturelle frontale, ton clair teint bleuâtre évoque la peur et l'angoisse Source : www.electricsheepmagazine.co.uk

42


Chapitre I

-

Analyse de concepts cinématographiques

Dans l’architecture :

Comme pour le cinéma, la lumière est primordiale dans la conception architecturale. En effet c’est un paramètre avec lequel l’espace est conçu. Le Corbusier (1923, p. 16) l’a introduit dans sa propre définition de l’architecture que c’est le jeu savant, correct et magnifique des volumes assemblés sous la lumière. La lumière présente un des paramètres principaux dans la création des ambiances des espaces. Dans l’œuvre architecturale, elle représente la 4ème dimension qui n’est autre que le temps. Le dosage et la manipulation de la lumière permet à l’architecte de donner du sens à ces espaces, tout comme le cinéaste possède le pouvoir de donner du sens à ces scènes.

Figure 64 - Koshino House Tadao Ando Source : www.pinterest.com

2- Les étapes de la production cinématographique

Le cinéma est un art qui réunit plusieurs arts en même temps, et par la suite plusieurs secteurs de différentes spécialités y interviennent. Ceci est remarquable au niveau des étapes de la production cinématographique qui sont du nombre de 5 (Couturier, 2012) : - concevoir une idée 1 - Le développement

- écrire le scénario - le communiquer aux différents intervenants

Pendant cette première étape les lignes directrices de l’œuvre cinématographique vont être décidées d’où son importance primordiale pour le bon développement. Tout espace où il ya un échange entre différents intervenants permettant l’évolution et le développement des idées à base éphémère peut recevoir cette étape. Aussi la contemplation solitaire est importante pour cette étape.

43


Chapitre I

Analyse de concepts cinématographiques

- Découpage du scénario 2 - La préproduction

-Préparer le matériel nécessaire pour le tournage -Préparer les acteurs

L’étape de préproduction d’un film présente la préparation de tous les éléments nécessaires pour faire le film. A ce stade toutes les différentes scènes du scénario sont imaginées pour connaître les besoins.

3 - La production

Tournage

La production est tout ce qui est en relation avec le tournage. C’est l’enregistrement des scènes et la concrétisation des idées du cinéaste. Les plateaux de tournage ont plusieurs spécificités techniques que la C.S.T. (Commission Supérieure Technique de l’image et du son) a défini (voir annexe).

4 – La postproduction

Montage

La postproduction permet de rassembler les différentes prises des scènes et de les ordonner dans l’ordre du scénario. Le montage permet aussi d’ajouter des effets spéciaux sonores ou visuels.

5 – la diffusion

Diffusion du film produit

La diffusion présente la dernière étape de la production cinématographique où la création du cinéaste est exposée.

44


Chapitre I

Analyse de concepts cinématographiques

2- Production de cinéma amateur : l’usine de films amateurs a- Présentation Michel Gondry est un réalisateur français, né le 8 mai 1963 à Versailles. En 2008, il était le réalisateur de soyez sympas, rebombinez. Le film met en scène deux employés d’un vidéo club qui, après avoir accidentellement effacé les cassettes qu'ils louent, choisissent de refaire à Figure 65:Affiche du film « soyez sympas rebombinez » Source : www.allocine.fr

leur façon des films pour les remplacer.

En février 2008, une exposition a été installée dans la galerie de l’art contemporain Deitch à New York. Cette exposition mettait à la disposition des visiteurs des mini scènes permettant aux visiteurs leurs propres films, à l’image du film réalisé. Le succès de cette expérience (30 000 visiteurs pendant un mois à New York et 500 000 à Sao Paolo, Brésil), a poussé Michel Grondry à développer l’exposition et d’y faire un endroit consacré à la production de films amateurs : l’usine des films amateurs. Sous forme d’installation, l’usine met à la disponibilité de ses visiteurs tout le matériel nécessaire pour réaliser des courts métrages (caméras, décors, costumes …) La première usine de films amateurs a vu le jour en février 2011 au centre Pompidou à Paris. Depuis, l’installation de Michel Grondy a fait le tour du monde, visitant plusieurs pays de différents continents. Date

Lieu

Nombre de participants/films

févier – mars

Paris,

4500 participants

2011

France

août - septembre

Moscou,

2012

Russie

septembre - octobre

Johannesburg,

2012

Afrique du Sud

mars – mai

Casablanca,

2014

5000 participants / 300 films

350 films

4250 participants / 280 films

Maroc Tableau 1 - Statstiques de l'usine des films amateurs

45


Chapitre I

Analyse de concepts cinématographiques

b- Protocole de l’usine : Le protocole fixé par le réalisateur français est composé de 3 étapes dans le but de réaliser un film en 3 heures.

1ère étape : l’écriture Après avoir fait le tour des différents décors, le groupe de participants (5 à 15 personnes) vont imaginer ensemble une histoire. Ensemble ils choisissent celui qui va s’occuper de la caméra, le genre du film, les personnages et l’intrigue.

Figure 70 - Workshop, Cannes 2015 Source : www.usinedefilmsamateurs.com

Puis, les membres du groupe vont écrire le scénario. Ils déterminent l’action par scène, attribuent les rôles et sélectionnent les costumes et accessoires. Figure 67 - Workshop, Tokyo 2014 Source : Idem

2ème étape : le tournage A l’aide d’une petite caméra, les participants tournent

leur

propre

film,

dans

l’ordre

chronologique des scènes et selon la méthode du « tourné-monté »: une seule prise par plan.

Figure 68 – Tournage d'un groupe, Arenberg 2016 Source : Idem

3ème étape : la projection Une fois le tournage terminé, le film est projeté́ aux participants. Une copie du film est ajoutée à

Figure 66 - Projection Tokyo 2014 Source : Idem

la collection du club vidéo qui se trouve à l’entrée de l’installation, où tous les films peuvent être visionnés par les visiteurs sur grand écran. Trois heures après leur arrivée, le groupe quitte l’Usine avec une copie de leur chef d’œuvre! Figure 69 - Club Vidéo Cannes 2015 Source : Idem

46


Chapitre I

Analyse de concepts cinématographiques

c- Dispatching spatial de l'installation

Figure 71 - Plan de l'installation de l'usine des films amateur Source : Idem

Ecriture

Tournage

Projection

Le plan de l’installation de l’usine montre l’importance attribuée au tournage avec les différentes scènes et décors proposés aux participants qui offrent des possibilités infinies de choix pour leur tournage.

Figure 72 - Décor cuisine et salon, Johannesburg 2012 Source : Idem

Figure 73 - Décor miniature, Arenberg 2016 Source : Idem

47

Figure 74 - Décor forêt Roubaix 2015 Source : idem


Chapitre I

Analyse de concepts cinématographiques

d- Objectifs de l’usine : Le but de Michel Grondy à travers l’usine de films amateurs est de donner la possibilité au plus grand nombre de participer pour exprimer sa créativité à travers le cinéma amateur. La réussite du projet se doit à l’efficacité du protocole élaboré par le réalisateur français. Ce protocole

à

été

réalisé

pour

accomplir

Figure 75 - Vue d'ensemble sur l'usine, Roubaix 2015 Source : Idem

4 objectifs :  Libérer la créativité en proposant un cadre dans lequel l’imagination peut se développer (décors, accessoires, méthode d’écriture),  Accompagner le groupe en lui donnant la trame méthodologique et les outils nécessaires à la réalisation d’un film,  Favoriser l’intégration et la participation de tous les membres du groupe en donnant un rôle à chaque participant, en favorisant la prise de parole et en valorisant l’aspect collectif des prises de décisions,  Mener le projet au bout en veillant à éviter tout perfectionnisme, l’idée est bien d’être spontané et de ne pas se perdre en chemin.

Après avoir fait l'objet d'expositions temporaires dans différents pays, une installation fixe de ce projet était prévue en 2016 dans une ancienne usine d’allumettes située à Seine-Saint-Denis, à Aubervilliers. Elle est finalement annulée pour des raisons budgétaires.

-

Les statistiques de cette expérience prouvent que le cinéma amateur est un art populaire à travers le monde.

-

Un grand nombre de scènes et de décors donnent une infinité de choix.

-

La simplicité du protocole est parmi les facteurs de réussite de l’usine.

48


Chapitre I

Analyse de concepts cinématographiques

Chapitre II : Analyses de projets architecturaux 1- Columbia College Chicago Media Production Center /Studio Gang

Figure 76 – Vue générale sur l’université Source : https://www.e-architect.co.uk

a- Présentation : Architecte

Studio Gang

Lieu

Chicago, USA

Année

2010

Tableau 2 : Présentation de l’institut

Cette université, de 3300 mètres carrés, a été conçue dans le but d’améliorer l’interaction et la collaboration entre les étudiants des différentes disciplines en relation avec la production des média (Film et vidéo, les arts interactifs, la télévision…). Le centre des média production est aussi la première nouvelle construction dans les 120 ans d’histoire de la filière « Columbia » des universités. Une arche en terre cuite de 7,5 mètres d’hauteur marque l’accueil. Il s’agit d’un artéfact

historique

pris

de

l’ancienne

administration démolie de Chicago de la compagnie

de

Players-Lasky »

production la

société

« Paramount Pictures ».

« Famous mère

de , 49

Figure 77 - Arche historique de "Famous Players-Lasky" Source : www.chicagoarchitecture.org


Chapitre II

Analyse de projets architecturaux

b- Programme fonctionnel : Espaces dédiés pour la

Studios de tournage

préparation des acteurs.

L’institut comporte deux studios de

(« green room », vestiaires

tournage. Un principal de 680m²

de mouvement

et salle de maquillage)

et un secondaire de 200m²

(motion caption studio)

Studio de capture

La cour Sud

200m²

Fournit un espace extérieur pour

Figure 78 – Le studio principal Source : www.studiogang.com

les cours, des projections et la construction de décors.

Figure 79 – Studio de capture de mouvement Source : studiochicago.blogspot.com

Salle techniques Figure 80 – une cour multifonctionnelle Source : www.studiogang.com

Salles de classe Studios de décors facilement Administration

accessibles de l’extérieur

0

6

Figure 85 – Plan de l’université

Espaces de rangement du matériel

Bureau de production

Studio de direction

Accueil/Lobby

Espace où les étudiants

présente une continuité

utilisé pour effectuer les

développent et pratiquent

entre l’extérieur grâce à

tournages (Caméras,

les compétences d’un

la limite transparente et

costumes, objets de

réalisateur

sert aussi à rassembler

décors…)

les étudiants

Figure 81 – Les espaces de rangement fournissent du matériel professionnel pour les étudiants Source : www. architizer.com

Figure 82 – L’accueil Source : www.pinterest.com

50


Chapitre II

Analyse de projets architecturaux

c- Concept architecturaux :  Traitement des façades :

Figure 83 - Façade Est Source : www.studiogang.com

Figure 84 - Façade Nord Source : www.studiogang.com

La silhouette du bâtiment horizontal est marquée par des bandes colorées verticales inspirées des bandes utilisées dans les essais télévisés (test). Figure 85 – Bandes des essais télévisées Source : en.wikipedia.org

La façade est conçue pour générer une nouvelle visibilité pour l'école en exploitant la matérialité de la lumière, sa couleur, sa translucidité et sa forme, pour dynamiser l'extérieur du bâtiment et fournir une identité colorée dans ce contexte urbain occupé. Figure 86 - Une façade dynamique dans un tissu urbain occupé Source : www.archdaily.com

 Une architecture pédagogique :

L’université est basée sur la phrase traditionnelle au début d’une prise : « lights, caméra, action ! » Ceci est déductible à partir du plan et des façades. Action : les 3 studios

Camera : les espaces de

de production

rangement de l’équipement.

Lights : à travers la transparence de la Figure 87 –Université répartie selon «light, caméra, action ! » Source : www.openbuildings.com

51

façade Est.


Chapitre II

Analyse de projets architecturaux

L’université est plus qu’un simple bâtiment où on enseigne le cinéma : son architecture en elle-même enseigne.

Figure 88 – bureau de production Source : www.archdaily.com Figure 89 - Cadrage sur le studio de réalisation Source : Idem

Figure 90 - Lumière et perspective sont manipulées pour créer des espaces similaires aux espaces cinématographiques. Source : Idem Figure 91 Cadragesur l'espace de rangement Source : Idem

Figure 92- Plan de l’université Source : Idem

Le projet affiche les aspects « derrière les scènes » du processus de tournage afin d'utiliser le bâtiment comme outil pédagogique. Des parties de la production cinématographique, cachées normalement, sont exposées (le studio de décor et les espaces de rangement) par l’intermédiaire du cadrage. Ce faisant, le bâtiment améliore l'interaction entre les étudiants et les expose à toutes les parties du processus de la production. Comme le film, le bâtiment utilise des couches spatiales et des lignes de composition obliques pour créer des profondeurs de champ. La lumière est utilisée pour donner un «accent profond» et pour animer le mouvement à travers et dans les vues encadrées.

52


Chapitre II

Analyse de projets architecturaux

 une diffusion éphémère : Le projet compte trois espaces de diffusion. Outre la projection, ces espaces sont conçus pour accueillir d’autres activités.

1- les gradins de l’accueil présentent le lieu de diffusion principal. C’est aussi un espace de rassemblement et de

Figure 93 – accès à la terrasse depuis l’accueil Source : Idem

lecture pour les 2- La terrasse est un

étudiants.

espace de détente et offre l’opportunité aux étudiants

Figure 94 – Les gradins de l’accueil Source : www.pinterest.com

d’exploiter la verdure des toitures dans un tissu urbain occupé. En même temps, elle est capable d’accueillir des projections

Figure 96 – Les espaces de diffusion dans le projet Source : www.openbuildings.com Figure 95 – La toiture terrasse Source : www.site-design.com

3- Situé entre les deux studios de décors, cet espace peut être utilisé pour la construction de décors, des cours, et des projections.

Figure 97 - Vue sur la cour depuis le studio de décor Source : www.studiogang.com

53


Chapitre II

Analyse de projets architecturaux

 Des toitures végétales:

L’université offre des paysages de verdure dans un tissu urbain occupé à travers des toits végétaux qui couvrent deux tiers du projet. Comprenant des feuillages et des fleurs colorées, sélectionnés avec soin, les toitures végétales jouent aussi le rôle d’un isolant, puisqu’elles assurent l’isolation acoustique du projet, et surtout des studios de tournage.

-

Figure 98 - Les toitures terrasses dynamisent à leur tour le projet Source : www.site-design.com

L’université Columbia du média production à Chicago est une facilité qui permet plus de pratiques à ces étudiants.

-

Mis à part les programmes pédagogiques, l’architecture du projet est riche en termes de pédagogie cinématographique et présente un support d’enseignement.

-

La multifonctionnalité de ces espaces permet des lectures différentes de chaque occupant.

-

Comme c’est une université dédiée aux média production, les autres étapes de la production cinématographique ont été mises en deuxième position, notamment l’étape de développement qui a été ignorée.

54


Chapitre II

Analyse de projets architecturaux

2- Red Sea Institute of Cinematic Arts, RSICA / Symbiosis Designs

Figure 99 - Vue générale sur l'institut Source : www.archdaily.com

a- Présentation : Architecte

Symbiosis Designs

Lieu

Aqaba, Jordanie

Année

conçu en 2008, construction en cours

Tableau 3 - Présentation RSICA

Le Red Sea Institute of Cinematic Arts, RSICA tout court, est un complexe cinématographique élaboré en collaboration entre la commission royale de film de Jordanie, et l’université de la sud Californie (USC). Le projet est composé par plusieurs fonctions élémentaires : - Une école de cinéma - Trois salles de cinéma public - Un hôtel à spa - Bâtiment administratif - Musée de cinéma Pendant cette analyse, la lumière sera fixée essentiellement sur l’unité qui présente l’école de cinéma.

55


Chapitre II

Analyse de projets architecturaux

Figure 100 - Plan masse RSICA Source : www.symbiosisdesign.com

Hôtel à spa

Ecole de cinéma Salles de cinéma

Bâtiment administratif Musée de cinéma

Le site d’implantation présente une riche

palette

paysagère

entre

montagnes, mer et désert. La ville en elle-même,

Aqaba,

est

une

destination touristique, ce qui facilite les

interactions

sociales

de

différentes origines, indispensables pour

Figure 101 - Site d'implantation RSICA Source : idem

Mer

enrichir

artistiques.

Montagnes

56

les

recherches


Chapitre II

Analyse de projets architecturaux

b- Programme fonctionnel : La composition spatiale de l’école de cinéma suit la logique des cinq étapes d’une production cinématographique de façon que l’étudiant puisse lire les différentes étapes en plan.

Figure 104 - Plan 1er étage RSICA Source : idem

Figure 103 - Plan 2ème étage RSICA Source : idem

Café culturel

développement

Une grande importance a été allouée à la première étape. Avant d’arriver à l’écriture du scénario, le projet propose deux autres espaces qui interviennent dans l’évolution des idées, éphémères à la base ; le café culturel et la médiathèque.

Médiathèque

préproduction

production

Figure 102 - Plan Sous sol RSICA Source : idem

Atelier d’écriture de scénario

Studio de décor

Studios de tournages

Studios de montages

Salles de cinéma

Placettes

postproduction

diffusion

 Des espaces d’échange La plupart des espaces de circulation et des espaces extérieurs ouverts sont articulés pour devenir des domaines sociaux où les conversations et l'échange d'idées sont non seulement bienvenus mais renforcés et promus. Figure 106 – Des placettes pour faciliter l'échange intellectuel Source : idem

57

Figure 105 – Vue sur une placette Source : idem


Chapitre II

Analyse de projets architecturaux

c- Concepts architecturaux :  Une forme dynamique Les formes de l’école descendent dans le sol puis s'élèvent en créant des chemins et des flux dans un mouvement dynamique. Ceci pour permettre aux étudiants d'explorer les changements de paradigme spatial nécessaires à la compréhension et à la Figure 107 - Le mouvement dynamique de l'école Source : idem

planification de la scénographie. Le café culturel, qui est le principal point d'intérêt social où les étudiants et

les

professeurs

nombreuses heures

passent à faire

de des

débats, survole librement au-dessus du campus, capturant des vues panoramiques d'Aqaba et émettant visuellement

l'équivalence

Figure 108 - vue panoramique depuis le café culturel Source : idem

d’une

caméra en cours de tournage.

Figure 109 - La façade du café culturel. Source : idem

Le café culturel se situe au bout du mouvement dynamique, aussi c’est la fonction la plus haute et la plus ouverte sur l’environnement du projet. Ceci prouve l’importance allouée à la première étape de la production cinématographique : le développement, en

général,

et

au

café

culturel,

au 58

débat

artistique,

en

particulier.


Chapitre II

Analyse de projets architecturaux

Le projet ne présente pas que des espaces facilitant l’échange intellectuel, mais aussi des espaces de repli où l’étudiant peut tranquillement explorer ses propres idées. Ceci est indispensable pour la création artistique qui demande de nombreuses réflexions personnelles.

Figure 110 - Des espaces de repli Source : idem

 La lumière La lumière naturelle est exploitée dans le projet créant des gammes différentes entre filtrées et intenses. L'éclairage est mis en scène

pour

permettre

aux

étudiants

d'observer la nature de la lumière et sa différente interprétation. En circulant dans l’école,

l’étudiant

peut

rencontrer

des

lumières douces, et intenses. La lumière éclaire de nombreuses zones et souvent

Figure 111 - Des puits de lumière sculpturaux Source : idem

de manière intense à travers des puits de lumière sculpturaux

Figure 112 – Coupe qui montre les gammes de lumière Source : idem

-

Le Red Sea Institute of Cinematic Arts dispose d’une architecture qui à son tour enseigne l’étudiant sur différents aspect du cinéma. (le mouvement dynamique, l’organisation spatiale selon les étapes de la production cinématographique, les différentes gammes de lumière)

-

La valeur donnée au café culturel prouve l’importance de l’étape de développement au cours de la production cinématographique.

-

Le projet propose deux types d’espaces contradictoires en même temps : des espaces d’échanges et des espaces de repli.

59


Chapitre II

Analyse de projets architecturaux

. Conclusion :

Concept

Cinéma

Architecture

- Tout ce qui se trouve Mettre en valeur une séquence dans Cadrage

le

champ

de

la architecturale : un paysage, un espace

caméra

bien caractérisé. Le cadrage peut être

- Permet le cinéaste de assuré par : guider le spectateur vers Des fentes, le décadrage (Travelling) des

émotions

et

des Des corps bâti, jeu de sous hauteur

sensations

Scénario

Texte écrit composé de

Ensembles des séquences spatiales

l’ensemble des séquences

imposées par le concepteur dans son

filmiques qui forment

œuvre architecturale.

l’œuvre cinématographique.

Lumière

La lumière permet dans le

La lumière est un élément avec

monde cinématographique

l’architecture est conçue. Elle crée des

de créer des ambiances

ambiances et donne vie aux espaces.

chez le spectateur ou de les intensifier.

60


Chapitre II

Analyse de projets architecturaux

 Les étapes de la production cinématographiques sont : 1– Développement 2- Préproduction 3- Production 4 – Postproduction 5- Diffusion  L’usine de films amateur de Michel Gondry

Production film amateur Figure 113 – L’usine des films amateurs Source : www.usinedefilmsamateurs.com

L’usine

Ecriture

Tournage Essentiellement composé de scènes et de

Projection

décors

Un processus simple + Une infinité de choix

La créativité

61


Projets architecturaux 

Columbia College Chicago Media Production Center / Studio Gang

A retenir

 Red Sea Institute of Cinematic Arts, RSICA / Symbiosis Designs

Figure 114 - Columbia College Media production Center Source : www.dbhms.com

Figure 115 - Red Sea of Cinematic Arts Source : www.symbiosisdesign.com

Outil

Architecture

pédagogique

Etudiant

Espaces

Architecture

Outil

(plan)

pédagogique

Mise en scène de la production cinématographique

Initiation aux étapes de

Différentes gammes

Forme dynamique

la production

de lumière

du projet

cinématographique

Cadrage des

Lignes obliques

Espaces

Détaché

différentes étapes Lumière donne un

Profondeur de

accent profond

Espaces de

Ouvert

champ

Contemplation

Echange

Multifonctionnel

projection

Café culturel

Importance spatiale

Paradoxe

Importance fonctionnelle

éphémère/durable

62

 Un processus simple participe dans la réussite d’un projet en relation avec le cinéma amateur.  Il assure une des qualités les plus recherchées dans le cinéma amateur : la créativité.  L’architecture conçue devrait être en elle-même un support pédagogique :  Une initiation aux étapes de la production cinématographique en exposant les différents processus à l’occupant du projet  Mise en scène de la production cinématographique en plan.  L’utilisation de concept cinématographiques et les traduire en architecture : cadrage, scénario, forme dynamique, gammes de lumière..  Les espaces de projection ne devraient pas être consacrés seulement à la diffusion de films, mais aussi à d’autres activités.  Pour assurer la possibilité de contemplation et d’échange, il est nécessaire d’avoir des espaces détachés et ouverts.  Le café culturel possède une grande importance au niveau de développement de l’idée, ceci devrait être traduit en termes d’architecture.

Dans ce qui suit, ces concepts vont être exploités dans la réponse architecturale


Partie 3 : L'architecture au service de la promotion de l'identité cinématographique de la ville de Kélibia

Introduction :

La ville de Kélibia a démontré que l’identité cinématographique qu’elle renferme à travers le F.I.F.A.K. mérite d’être valorisée. La réponse peut se trouver à travers l’architecture dans un projet qui aura comme but principal but de promouvoir le cinéma amateur et cela dans tout le pays en général et à Kélibia en particulier. On partage l’idée du réalisateur français Claude Lelouch (Bourquin, 2015) qui confirme que le cinéma amateur est la meilleure école du monde pour ses valeurs qu’elle renferme. Si l’identité de la ville de Kélibia est reliée au cinéma amateur, cela doit ressortir dans son architecture.

63


Analyse de site

1- Analyse du site a- Choix du site et situation Kélibia, appelée Clupéa ou encore Aspis lors de la Première Guerre punique, est une ville côtière du Nord-Est de la Tunisie. Située à la pointe de la péninsule du Cap Bon, à une centaine de kilomètres de Tunis,

elle est

la troisième

ville

du

gouvernorat de Nabeul après Nabeul et Hammamet. Pour le choix du site, il fallait trouver un

Figure 116 - Situation de Kélibia par rapport à la Tunisie Source : irmc.hypotheses.org

terrain qui représentait Kélibia le mieux. Un site

se

présente

des

éléments

représentatifs de la ville.

Figure 117 - PAU Kélibia Source : www.commune-kelibia.gov.tn

Figure 118 - Le site par satellite Source : google earth

Figure 119 - Prélèvement du PAU Source : Idem

64


Analyse de site

Le terrain possède plusieurs caractéristiques intéressantes : 

Il donne sur le boulevard 14 janvier, la route principale qui mène vers les plages les plus connues de la ville (« El Mansourah », « Petit Paris », « Le Belge », « El Fatha ») et des établissements hôteliers ce qui assure une fréquentation élevé du projet surtout pendant la saison estivale.

Le fort de la ville se présente comme arrière plan du site.

Le terrain se trouve très proche de deux plages « El Fatha » et « le Petit Paris »

De vocation Ata, zone d’animation, le site est capable de recevoir le type de projet recherché

Figure 120 vue sur le fort depuis le terrain Source : photo personnelle

« Petit Paris »

« Le Belge »

« El Mansourah »

Le terrain

Le boulevard 14 « El Fatha »

janvier

Figure 121 - Vue sur le terrain depuis La colline du fort Source : www.nachoua.com

65


Analyse de site

b - Voisinage, accessibilité et flux

Figure 124 – le boulevard continue et mène vers les autres plages Source : Idem Figure 131 – Vue sur la plage « le petit Paris » Source : Idem

Figure 130 – Le terrain est bordé par une série de palmiers (6) et de ficus (9)

Figure 128 – Le flux le plus important arrive du Sud/Ouest du centre ville par le Boulevard 14 janvier Source : Idem

Figure 129 – La ruelle qui mène vers la plage « le petit Paris » Source : Idem

Figure 127 – Rue de Tanit (10m) entoure le terrain des autres côtés Source : Idem

Figure 122 – des villas (R+1) entourent avec la rue Tanit le terrain Source : Idem

Le terrain, de forme irrégulière, est entouré par le boulevard 14 janvier, qui amène le flux le plus important du centre ville, et la rue de Tanit.

Le terrain est bordé sur le boulevard par 6 palmiers est 10 ficus

Figure 125 – un petit passage donne accès à la plage Source : Idem

Figure 126- – Vue sur plage « El Fatha » Source : Idem

Les villas forment une ceinture entre le terrain et la mer.

66 Figure 123 - Plan du site echelle : 1/2000 Source : plan personnel


Analyse de site

c- Synthèse

Figure 132 - Illustration de synthèse Source : Schéma personnel

Pour synthétiser on peut dire que : 

Les villas créent une ceinture et empêchent un accès direct à la mer.

L’accessibilité est assurée par le boulevard 14 janvier et la rue de Tanit qui entourent le terrain. Le boulevard possède désormais le flux le plus important.

Une série de palmiers et de ficus borde le terrain.

Avec deux plages et la mer en proximité et le fort comme arrière plan, le terrain présente un cadre intéressant. Avec ces caractéristiques-là, le site présente déjà un support de scène/décor pour recevoir du cinéma. 67


Programmation

2- Programmation a- Présentation du projet : Le projet visé présente en premier lieu un espace dédié au cinéma amateur. Il vise donc à la formation de jeunes cinéastes amateurs et la production d’œuvres cinématographiques. Ceci afin de faire rayonner cet art qui fait partie de l’identité de la ville de Kélibia. Dans un deuxième temps, ce projet va permettre un meilleur déroulement du F.I.F.A.K. et la possibilité de faire évoluer ce prestigieux festival et d’élargir son rayonnement. Ceci nous mène à conclure que l’organisation principale qui va diriger ce projet est le club F.T.C.A de Kélibia, sous bien-sûr, la Fédération Tunisienne des Cinéastes Amateurs (F.T.C.A.) b- programme Afin de pouvoir mieux comprendre les besoins d’un club de cinéma amateurs je me suis tourné vers des clubs du F.T.C.A à travers un petit questionnaire. (Voir annexe) Les réponses m’ont beaucoup aidé à mieux comprendre les activités de ces clubs et leurs besoins qui tournent autour de deux axes principaux : la formation et la production cinématographique avec ces différentes étapes.

Formation

+

Production

68


Programmation

Formation

La formation au sein des clubs du F.T.C.A. touche différentes parties de la production

cinématographique,

entre

autres l’écriture du scénario, le son, la lumière le montage et la photographie. En plus, il ya les formations nationales qui se tiennent en moyenne deux fois par an. Pendant mon interview avec le président du club, Amine Boubakeri, il a aussi insisté sur la nécessité d’avoir la possibilité de recevoir les formations nationales (voir

Figure 133 - Système mise en place murs amovibles Source : www.accordial.co.uk

annexe). Des membres du F.T.C.A ont précisé qu’ils ont besoin d’espaces de repos surtout après de longues journées de tournages où de montages. Les activités de formation du F.I.F.A.K. sont plusieurs et différentes. La simultanéité est présente une à deux semaines par an. Pour pouvoir répondre à ceci, l’idée d’avoir une salle de formation modulable demeure intéressante. Une salle dont la configuration change en fonction de la formation, et capable d’être divisée en plusieurs workshops lors du F.I.F.A.K. 

Production

Les espaces de la production cinématographique vont suivre les 5 étapes : Café culturel

Développement Médiathèque

Cette étape demeure d’une grande importance vu que c’est elle qui va déterminer la persistance de l’idée du film. Elle renferme 2 espaces de nature opposée. Un café culturel qui présente le meilleur lieu pour l’échange des idées et d’enrichir le procès de scénario. Une médiathèque qui permet le repli au cinéaste pour explorer ses idées d’une manière plus solitaire. Ces deux espaces permettent le bon développement des idées du scénario. 69


Programmation

Préparation des acteurs

Préproduction Studio de décors L’étape de préproduction se divise en deux. Un premier espace sera consacré à la préparation et la construction des décors. Un deuxième espace permet aux acteurs de se préparer avant le tournage.

Production

Studio de production

Pour la production, il sera question de consacrer des espaces pour le tournage. Le projet devra être capable d’offrir la possibilité de produire et de tourner dans plusieurs espaces. C’est pourquoi cette étape renfermera des espaces intérieurs et extérieurs.

Postproduction

Studio de montage

Cette étape se présente sous un studio de montage qui permet d’éditer les prises enregistrées et d’en ajouter des effets si souhaités. Les trois dernières étapes ne contiennent que des espaces de pratique. La formation est ainsi assuré en obtenant de l’expérience. Espaces de projection

Diffusion La diffusion présente la dernière étape dans la production. Elle est assurée sous espaces de projection. Certains de ces espaces seront conçus dés le début pour recevoir cette activité, d’autres seront sous formes d’installations éphémères capables de projeter

des films

d’une

manière

Figure 135 - Kinéforum un exemple de cinéma éphémère Source : www.archdaily.com

éphémère. On peut citer l’exemple du Kineforum

réalisé

à

Jakarta

par

les

architectes Csutoras & Liando qui présente un espace de projection de films mis en place par des échafaudages, du bois contreplaquées et des rideaux.

Figure 134 - Une structure simple assuré par des échafaudages Source : Idem

70


Programmation

En se basant sur les besoins des activités du F.I.F.A.K., j’ai constaté également qu’elles visent principalement aussi ces deux axes là, mais bien évidemment pour un public plus large. Les activités se présentent essentiellement dans : -

Des débats thématiques : une salle pouvant acceuillir mettra terme aux problèmes logistiques rencontrés chaque année lors de l’organisation du F.I.F.A.K.

-

Des workshops : Des espaces aux différents workshops seraient un facteur positifs qui pourrait développer le F.I.F.A.K.

-

La projection de films : d’autres écrans de projection en plus de celui du théâtre en plein air pourraient faire évoluer le F.I.F.A.K.

-

Des événements parallèles : Une scène encouragera les différents arts alternatifs lors du F.I.F.A.K. Ce qui nous amène à conclure que le projet aura deux audiences différentes,

une durant l’année qui vise la région en général et la ville en particulier, et une autre pendant l’été et surtout pendant la période du F.I.F.A.K. pour un public beaucoup plus nombreux. b- Programme fonctionnel : Le programme fonctionnel est divisé en 3 parties principales à l’image de l’Usine du cinéma amateur de Michel Gondry :

Développement

Production

Diffusion

71


Programmation

Développement

Production

Accueil

Lobby

Club cinéma amateur

Café culturel

Préproduction Médiathèque Production Salle de formation Postproduction

Diffusion

Réception

Salle de projection

Projection en plein air

72


Programmation

Développement Espace

Sous espace

Accueil

Comptoir d’accueil Espace de rassemblement et de diffusion Bureaux administratifs

Café culturel

comptoir Espace consommation Terrasses

Médiathèque

Espace de rayons Consultations de livres Consultation d’ordinateurs

Salle de formation

Salle de formation modulable

modulable Bloc sanitaire

Bloc sanitaire

Production Espace

Sous espace

Lobby

Comptoir d’accueil Exposition décors construits

Club F.T.C.A Espace de rangement

Espace de rangement

Préproduction

Vestiaires des acteurs Green room Studio de décor

Production

Studio de tournage Espace de tournage extérieur

Postproduction

Studio de montage

Bloc sanitaire

Bloc sanitaire

73


Programmation

Diffusion Espace

Sous espace

Réception

Hall Réception Comptoir d’informations Archive de films

Salle de projection

Salle de projection

Bloc sanitaire

Bloc sanitaire

Projection en

Gradins gazonnés

plein air Arrière scène Théâtre de

Gradins gazonnés

spectacle en plein air scène

74


Réponse architecturale

3- Réponse architecturale a-Intentions conceptuelles : Concevoir le projet selon les 3 grandes parties : développement, production et diffusion. A l’image du RSICA les 3 étapes, avec leurs sous-espaces (préproduction, production, postproduction), dont lesquelles j’ai divisé le projet sont lisibles en plan. Les trois parties seront ouvertes entre elles et sur le fort qui sera mis en scène.

Chaque usager du projet fait son propre scénario à travers une suite de séquences marquées par différents cadrages de vues et des gammes de lumière variées

Figure 136 - Implantation dans le site Source : Croquis personnel

75


RĂŠponse architecturale

Figure 137 - esquisse de la composition Source : Idem

76


Réponse architecturale

.

Figure 138 – Source : croquis personnel

En

arrivant

boulevard

14

depuis

le

janvier,

la

première image du projet fait référence à une caméra fixée sur

le

fort :

monument

identitaire de la ville de Kélibia. Figure 139 - Cadrage de vue sur le fort depuis le café culturel Source : Idem

Un accueil transparent où les limites,

entre

l’intérieur

et

l’extérieur, sont effacées, fait référence

à

l’ouverture

de

l’esprit des clubs de cinéma amateur.

Figure 140 - Accueil transparent Source : Idem

Des galeries unissent le projet et

font

la

distribution

aux

différents espaces

Transparentes,

elles

offrent Figure 141 - Cadrage sous forme de "travelling"

des ponts visuels entre les différentes

étapes

de

Source : Idem

la

production cinématographique, et possèdent des gammes de lumière variées.

Figure 142 - Cadrage sur d'autres parties du projet Source : Idem

77


Réponse architecturale

Des cadrages sur les palmiers et les ficus présents dans le boulevard ramènent l’élément végétal à l’intérieur du projet.

Figure 143 - Cadrage sur palmier Source : Idem

L’élément végétal est aussi ramené

à

l’intérieur

des

espaces à travers un patio végétalisé.

L’espace de projection extérieur

Figure 144 - Une gallérie traverse un patio végétalisé

Source : Idem

doit avoir un double rôle vu l’éphémèrité

de

son

fonctionnement principal. C’est pourquoi il présente aussi un cadre naturel qui harmonise le projet. D’où l’idée de créer des gradins gazonnés.

Figure 145 - projection en plein air sous forme de gradins gazonnés Source : Idem

Le local du club de cinéma amateur

est

surélevé

par

rapport aux autres espaces. C’est le club qui dirige le projet. Figure 146 - Cadrage sur le projet et le fort depuis le Club de cinéma amateur Source : Idem

Toiture accessible pour enrichir la promenade architecturale. Figure 147 - Toiture sous forme d'esplanade Source : Idem

78


Réponse architecturale

Figure 148 - Plan masse échelle 1/1000 Source : Idem

Figure 149 - Plan épanelage échelle 1/1000 Source : Idem

79


Réponse architecturale

Figure 155 – Façade Nord / Ouest échelle 1/500 Source : Perspective personnelle

Figure 154 - Cadrage du fort Source : Idem

Figure 153 - L'esplanade sur la toiture Source : Idem

Figure 151 - L'accueil transparent Source : Idem

Figure 152 - Espace de contemplation avec cadrage sur le fort Source : Idem

Figure 150 - Vue générale sur le projet Source : Idem

Le projet est encore en cours d’évolution et de développement 80


Conclusion

Conclusion :

Le F.I.F.A.K. représente un événement bien ancré dans l’identité de la ville côtière de Kélibia. Le cinéma amateur en particulier et l’art alternatif en général, proposés par ce festival, jouent un rôle conducteur à rapprocher les gens et à s’ouvrir sur de nouveaux horizons. Vu l’importance de cet art, le cinéma amateur en Tunisie s’est montré digne d’avoir aujourd’hui une revalorisation capable d’élargir la créativité des jeunes cinéastes amateurs. En effet, les clubs de cinéma amateur présentent beaucoup plus qu’un simple espace de formation. Ces clubs représentent, comme l’a avoué Oussama Haouari (voir annexe), un mouvement culturel qui participe à l’éveil civique des gens. Kélibia devient chaque année un lieu de pèlerinage pour les cinéphiles tunisiens, voire même étrangers. L’oppression et la résistance qu’à subi le F.I.F.A.K. au cours des décennies, sont gravées dans la mémoire de la ville. L’éphémérité du festival est indiscutable mais une évolution de l’état « durable » de l’activité cinématographique est indispensable. Un projet d’importance nationale encouragera, non seulement la ville et la région, mais le pays entier, à apprendre à pratiquer cet art précieux. Si Kélibia mérite de recevoir un tel projet pour faire l’essor de son identité culturelle, elle devrait être capable de faire évoluer à la fois l’activité cinématographique et le festival. Ce qui propose un projet à double audience, entre « l’éphémère et le durable ».

81


Bibliographie

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83


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http://www.usinedefilmsamateurs.com

Table des figures Figure 1 - Emblème de l'UNESCO Source : fr.unesco.org ................................................................... 14 Figure 2– Festival des cerises de Sefrou au Maroc Source : fr.unesco.org......................................... 14 Figure 3 - L’identité des villes est un système complexe Source : Schéma personnel ........................ 15 Figure 4 - Jazz Festival Chicago Source : passport.weibo.com .......................................................... 16 Figure 5 - L’orchestre de Friars Inn Source : fanfareonthepiano.blogspot.com ................................... 16 Figure 6 - Mozart Source : kidsmusiccorner.co.uk .............................................................................. 16 Figure 7 – Musikverein Source : www.vienna-concert.com .................................................................. 17 Figure 8 - Wiener Konzerthaus Source : https://www.wien.info ............................................................ 17 Figure 9 - Opéra théâtre Avignon Source : sablethouse.blogspot.com................................................. 17 Figure 10 - Théâtre d'Avignon Source : www.finetraveling.com ........................................................... 17 Figure 11 - La Cour d'honneur du palais des papes pendant le festival Source : www.telerama.fr ...... 18 Figure 12 - Atelier de fabrication de moutarde Source : burgondiart.wordpress.com ........................... 18 Figure 13- Musée de moutarde Source : www.alamy.com ................................................................... 18 Figure 14 – Kinétoscope Source : www.scoopnest.com ....................................................................... 19 Figure 15 - Les frères Lumière Source : frenchgirlinseattle.blogspot.com/ ........................................... 19 Figure 16 - Charlie Chaplin Icône du cinéma muet Source : http://www.fansshare.com ...................... 20 Figure 17 - The Jazz Singer (6 Octobre 1927) premier film avec des dialogues synchronisés Source : /www.jazzradio.fr .................................................................................................................... 20 Figure 18 - Le nombre de cinéma 3D s'est rapidement développé pour atteindre plus de 64 000 en 3

2015 Source : avatarblog.typepad.com ............................................................................................... 20 Figure 19 - Star Wars Episode 1 : La menace fantôme (1999) Source : www.anomalypodcast.com ... 20 Figure 20 - Vue aérienne des studios à Hollywood Source : www.heliphoto.netstock ......................... 21 Figure 21 - Queue devant le cinéma Odéon, Newcastle, avant le premier film d’Harry Potter, 2001 Source : www.chroniclelive.co.uk ......................................................................................................... 21

84


Table des figures

Figure 22 - "Le repas bébé" un des premiers films des frères Lumière Source : www.ladepeche.fr ... 22 Figure 23 - Formation FTCA La Marsa (Mars 2017) Source : www.facebook.com/ftcatunisie ............ 23 Figure 24 – Exemple du cinéma abstrait : Symphonie Diagonal de Viking EGGELING (1924) Source : www.cartoonbrew.com ........................................................................................................... 24 Figure 25 - Logo Du F.T.C.C. Source : www.cinematunisien.com ........................................................ 24 Figure 26 - Événement F.T.C.C. cinéma de la paix Source : www.cnci.tn........................................... 24 Figure 27 - Affiche FIFAK 2016 Source : www.agenda.tn .................................................................... 25 Figure 28 - Stage de formation FTCA Décembre 2009 Source : cinemafritek.wordpress.com ............ 25 Figure 29 - Emblème du F.T.C.A. Source : www.ftca.tn ...................................................................... 25 Figure 30 - Premières affiches du F.I.F.A.K. Source : cultpatr.blogspot.fr/ ........................................... 26 Figure 31 - F.I.F.A.K. 2013 Source : nawaat.org ................................................................................ 26 Figure 32 - Férid Boughedir et Ridha El Bahi, des talents tunisien découverts au F.I.F.A.K. Source : papystreaming.com ................................................................................................................ 27 Figure 33 - Workshop de photographie (2016) Source : www.huffpostmaghreb.com........................... 28 Figure 34 - Débat thématique à l'école de pêche (2016) Source : www.facebook.comFTCCTunisie .. 28 Figure 35 - Scène gonflable pour recevoir des concerts musicaux (2016) Source : Idem. ................. 28 Figure 36 - L'ile éphémère Home Reef Source : volcano.si.edu .......................................................... 29 Figure 37 - Festival des couleurs en Inde

Source : julienbrandts.wordpress.com ............................. 29

Figure 38 - Auf weiss II Vassily Kandinsky 1923 Source: www.centrepompidou.fr .............................. 30 Figure 39 - Le centre culturel Plassen à Molde, Norvège en dehors du festival Source : www.dezeen.com ................................................................................................................................. 30 Figure 40 - Le centre pendant le festival de Jazz Source : idem ........................................................ 30 Figure 41 - Le cinéma l'art détaché du temps Source : www.digitaltrends.com .................................. 31 Figure 42 - Le cinéma : la mémoire de l'immémorial Source : www.ccpub.org.................................... 32 Figure 43 - Le cinéma évoque des émotions Source : www.adweek.com .......................................... 32 Figure 44 - Affiche du film

« Inception » Source : www.pinterest.com ....................................... 32

Figure 45 - Le cinéma un voyage dans un monde éphémère Source : www.christiedigital.com .......... 33 Figure 49 - Les dynasties qui sont passées par la vile Source : Schéma personnel ........................... 34 Figure 46 - L’intérieur de la citadelle Source : Idem.............................................................................. 34 Figure 47 - L’emplacement stratégique du fort

Source : www.kelibia.com ................................... 34

Figure 48 - – L’enceinte pour ce protéger des invasions Source : commons.wikimedia.org................. 34 Figure 50 - Le fort: omniprésent dans la ville Source : www.flickr.com ................................................ 35 Figure 51 - El Mansoura pendant l’été Source : www.leaders.com.tn .................................................. 35 Figure 52 - El Mansoura durant les autres saisons Source : www.nachoua.com ................................ 35 Figure 53 - L'emblème de l'A.C.E.K Source : twitter.com/ACEKelibia ................................................. 35 Figure 54 - Affiche du festival national des jeunes écrivains 2016 Source : www.capradio.tn ........... 36 Figure 55 - Le théâtre pendant le festival Source : www.dromabuzz.com ............................................ 36 Figure 56 - Le théâtre plein air de Kélibia Source : adibs1.hautetfort.com/ .......................................... 36 Figure 57 - La règle des tiers et les lignes directrices parmi les notions du cadrage Source : www.imgur.com .................................................................................................................................... 40 Figure 58 - Cadrage de vue dans la Cité Radieuse Source : inspirationsdeco.blogspot.com............... 40 Figure 59 - Décadrage Maison à Bordeaux Source : openbuildings.com ............................................. 41 Figure 60 - Cadrage par corps bâtis, Salk Institute Source : www.archdaily.com................................ 41

85


Table des figures

Figure 61 - Promenade séquentielle dans la villa Savoye du Corbusier Source : book.marlene.overblog.com ............................................................................................................................................... 42 Figure 62 - Une lumière diffusée douce jaune rougeâtre évoque le désir Source : http://www.pluggedin.com ..................................................................................................................... 42 Figure 63 - Lumière naturelle frontale, ton clair teint bleuâtre évoque la peur et l'angoisse Source : www.electricsheepmagazine.co.uk ....................................................................................................... 42 Figure 64 - Koshino House Tadao Ando Source : www.pinterest.com ................................................ 43 Figure 65 - Affiche du film « soyez sympas rebombinez »

Source : www.allocine.fr ..................... 45

Figure 66 - Projection Tokyo 2014 Source : Idem ................................................................................ 46 Figure 67 - Workshop, Tokyo 2014 Source : Idem ............................................................................... 46 Figure 68 – Tournage d'un groupe, Arenberg 2016 Source : Idem....................................................... 46 Figure 69 - Club Vidéo Cannes 2015 Source : Idem ........................................................................... 46 Figure 70 - Workshop, Cannes 2015 Source : www.usinedefilmsamateurs.com ................................. 46 Figure 71 - Plan de l'installation de l'usine des films amateur Source : Idem ...................................... 47 Figure 72 - Décor cuisine et salon, Johannesburg 2012 Source : Idem .............................................. 47 Figure 73 - Décor miniature, Arenberg 2016 Source : Idem ............................................................... 47 Figure 74 - Décor forêt Roubaix 2015 Source : idem........................................................................... 47 Figure 75 - Vue d'ensemble sur l'usine, Roubaix 2015Source : Idem................................................... 48 Figure 76 – Vue générale sur l’université Source : https://www.e-architect.co.uk ............................... 49 Figure 77 - Arche historique de "Famous Players-Lasky" Source : www.chicagoarchitecture.org....... 49 Figure 78 – Le studio principal Source : www.studiogang.com ........................................................... 50 Figure 79 – Studio de capture de mouvement Source : studiochicago.blogspot.com........................... 50 Figure 80 – une cour multifonctionnelle Source : www.studiogang.com ............................................... 50 Figure 81 – Les espaces de rangement fournissent du matériel professionnel pour les étudiants Source : www. architizer.com ............................................................................................................... 50 Figure 82 – L’accueil Source : www.pinterest.com ............................................................................... 50 Figure 83 - Façade Est Source : www.studiogang.com ....................................................................... 51 Figure 84 - Façade Nord Source : www.studiogang.com ................................................................... 51 Figure 85 – Bandes des essais télévisées Source : en.wikipedia.org.................................................. 51 Figure 86 - Une façade dynamique dans un tissu urbain occupé Source : www.archdaily.com .......... 51 Figure 87 –Université répartie selon «light, caméra, action ! » Source : www.openbuildings.com ...... 51 Figure 88 – Bureau de production Source : www.archdaily.com .......................................................... 52 Figure 89 - Cadrage sur le studio de réalisation Source : Idem ........................................................... 52 Figure 90 - Lumière et perspective sont manipulées pour créer des espaces similaires aux espaces cinématographiques. Source : Idem ..................................................................................................... 52 Figure 91 – Cadrage sur l'espace de rangement Source : Idem.......................................................... 52 Figure 92- Plan de l’université Source : Idem ...................................................................................... 52 Figure 93 – Accès à la terrasse depuis l’accueil Source : Idem .......................................................... 53 Figure 94 – Les gradins de l’accueil Source : www.pinterest.com ....................................................... 53 Figure 95 – La toiture terrasse Source : www.site-design.com ............................................................. 53 Figure 96 – Les espaces de diffusion dans le projet Source : www.openbuildings.com ....................... 53 Figure 97 - Vue sur la cour depuis le studio de décor Source : www.studiogang.com ........................ 53 Figure 98 - Les toitures terrasses dynamisent à leur tour le projet Source : www.site-design.com .... 54 Figure 99 - Vue générale sur l'institut Source : www.archdaily.com ................................................... 55 Figure 100 - Plan masse RSICA Source : www.symbiosisdesign.com ............................................... 56

86


Table des figures

Figure 101 - Site d'implantation RSICA Source : idem ......................................................................... 56 Figure 102 - Plan Sous sol RSICA Source : idem ................................................................................ 57 Figure 103 - Plan 2ème étage RSICA Source : idem ........................................................................... 57 Figure 104 - Plan 1er étage RSICA Source : idem ............................................................................... 57 Figure 105 – Vue sur une placette Source : idem ................................................................................ 57 Figure 106 – Des placettes pour faciliter l'échange intellectuel Source : idem .................................... 57 Figure 107 - Le mouvement dynamique de l'école Source : idem ........................................................ 58 Figure 108 - Vue panoramique depuis le café culturel Source : idem................................................... 58 Figure 109 - La façade du café culturel. Source : idem ....................................................................... 58 Figure 110 - Des espaces de repli Source : idem ................................................................................. 59 Figure 111 - Des puits de lumière sculpturaux Source : idem ............................................................. 59 Figure 112 – Coupe qui montre les gammes de lumière Source : idem ............................................... 59 Figure 113 – L’usine des films amateurs Source : www.usinedefilmsamateurs.com ............................ 61 Figure 114 - Columbia College Media production Center Source : www.dbhms.com........................... 62 Figure 115 - Red Sea of Cinematic Arts

Source : www.symbiosisdesign.com ............................ 62

Figure 116 - Situation de Kélibia par rapport à la Tunisie Source : irmc.hypotheses.org...................... 64 Figure 117 - PAU Kélibia Source : www.commune-kelibia.gov.tn ........................................................ 64 Figure 118 - Le site par satellite Source : google earth ........................................................................ 64 Figure 119 - Prélèvement du PAU Source : Idem ................................................................................. 64 Figure 120 - Vue sur le fort depuis le terrain Source : photo personnelle ............................................. 65 Figure 121 - Vue sur le terrain depuis La colline du fort Source : www.nachoua.com .......................... 65 Figure 122 - Plan du site echelle : 1/2000 Source : plan personnel ...................................................... 66 Figure 123 – Le boulevard continue et mène vers les autres plages Source : Idem ............................ 66 Figure 124 – Un petit passage donne accès à la plage Source : Idem ................................................ 66 Figure 125- – Vue sur plage « El Fatha » Source : Idem ..................................................................... 66 Figure 126 – Rue de Tanit (10m) entoure le terrain des autres côtés Source : Idem ........................... 66 Figure 127 – Le flux le plus important arrive du Sud/Ouest du centre ville par le Boulevard 14 janvier Source : Idem ....................................................................................................................................... 66 Figure 128 – Des villas (R+1) entourent avec la rue Tanit le terrain Source : Idem.............................. 66 Figure 129 – La ruelle qui mène vers la plage « le petit Paris » Source : Idem ................................... 66 Figure 130 – Le terrain est bordé par une série de palmiers (6) et de ficus (9) .................................... 66 Figure 131 – Vue sur la plage « le petit Paris » Source : Idem ............................................................. 66 Figure 132 - Illustration de synthèse Source : Schéma personnel ........................................................ 67 Figure 133 - Système mise en place murs amovibles Source : www.accordial.co.uk........................... 69 Figure 134 - Une structure simple assuré par des échaffaudages Source : Idem ................................ 70 Figure 135 - Kinéforum un exemple de cinéma éphémère Source : www.archdaily.com ..................... 70 Figure 136 - Implantation dans le site Source : Croquis personnel ...................................................... 75 Figure 137 - Esquisse de la composition Source : Idem ....................................................................... 76 Figure 138 – Source : croquis personnel ............................................................................................. 77 Figure 139 - Cadrage de vue sur le fort depuis le café culturel Source : Idem ..................................... 77 Figure 140 - Accueil transparent Source : Idem ................................................................................... 77 Figure 141 - Cadrage sous forme de "travelling" Source : Idem ........................................................... 77 Figure 142 - Cadrage sur d'autre partie du projet Source : Idem .......................................................... 77 Figure 143 - Cadrage sur palmier Source : Idem .................................................................................. 78 Figure 144 - Une gallérie traverse un patio végétalisé Source : Idem .................................................. 78

87


Table des figures

Figure 145 - Projection en plein air sous forme de gradins gazonnés Source : Idem ........................... 78 Figure 146 - Cadrage sur le projet et le fort depuis le Club de cinéma amateur Source : Idem............ 78 Figure 147 - Toiture sous forme d'esplanade Source : Idem ................................................................ 78 Figure 148 - Plan masse échelle 1/1000 Source : Idem ....................................................................... 79 Figure 149 - Plan épanelage échelle 1/1000 Source : Idem ................................................................. 79 Figure 152 - Vue générale sur le projet Source : Idem ......................................................................... 80 Figure 150 - L'accueil Transparent Source : Idem ............................................................................... 80 Figure 151 - Espace de contemplation avec cadrage sur le fort Source : Idem.................................... 80 Figure 153 - L'esplanade sur la toiture Source : Idem .......................................................................... 80 Figure 154 - Cadrage du fort Source : Idem ......................................................................................... 80 Figure 155 – Façade Nord / Ouest échelle 1/500 Source : Perspective personnelle ........................... 80

Table des tableaux Tableau 1 - Statstiques de l'usine des films amateurs .......................................................................... 45 Tableau 2 : Présentation de l’institut ..................................................................................................... 49 Tableau 3 - Présentation RSICA........................................................................................................... 55

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Table de matière

Table de matière Remerciements ..............................................................................................................................IV Résumé ...........................................................................................................................................V Sommaire .......................................................................................................................................VI Introduction ...................................................................................................................................... 9 Problématique ............................................................................................................................... 10 Méthodologie ................................................................................................................................. 12 PARTIE 1 : L’HERITAGE CINEMATOGRAPHIQUE ENTRE EPHEMERE ET DURABLE DE LA VILLE DE KELIBIA .................................................................................................................................................. 13 Introduction : ....................................................................................................................... 13 Chapitre I : L’héritage culturel génère l’identité des villes ......................................... 14 1- L’héritage culturel ..................................................................................................... 14 2- L’identité culturelle des villes .................................................................................... 16 a - Chicago la ville du jazz ........................................................................................ 16 b - Vienne la ville de la musique ............................................................................... 16 c - Avignon la ville du théâtre.................................................................................... 17 d - Dijon la ville de la moutarde ................................................................................ 18 Chapitre II : Le cinéma amateur un patrimoine immatériel de Kélibia ....................... 19 1- Le cinéma, 7ème art .................................................................................................... 19 2- Le cinéma amateur : un cinéma libéré de toute entrave ......................................... 22 3- Le Festival International du Film Amateur Kélibia (F.I.F.A.K) .................................. 25 Chapitre III : Le paradoxe éphémère / durable ............................................................. 29 1- Le paradoxe éphémère / durable ............................................................................ 29 2- Le paradoxe éphémère / durable dans le cinéma : .................................................. 31 3- La dualité éphémère / durable dans la ville de Kélibia ............................................. 33 Conclusion : ........................................................................................................................ 37 PARTIE 2 : REFERENCES CINEMATOGRAPHIQUES ........................................................................... 39 Introduction : ....................................................................................................................... 39 Chapitre I : Analyse de concepts cinématographiques .............................................. 40 1- Croisement entre des concepts cinématographiques et l’architecture ..................... 40 a- Le cadrage :.......................................................................................................... 40 b - Scénario .............................................................................................................. 41 c - Lumière ................................................................................................................ 42 2- Les étapes de la production cinématographique ...................................................... 43 2- Production de cinéma amateur : l’usine de films amateurs ...................................... 45 a- Présentation ......................................................................................................... 45 b- Protocole de l’usine : ............................................................................................ 46

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Table de matière

c- Dispatching spatial de l'installation ....................................................................... 47 d- Objectifs de l’usine : ............................................................................................. 48 Chapitre II : Analyses de projets architecturaux ......................................................... 49 1- Columbia College Chicago Media Production Center /Studio Gang ........................ 49 a- Présentation : ....................................................................................................... 49 b- Programme fonctionnel : ...................................................................................... 50 c- Concept architecturaux : ...................................................................................... 51 2- Red Sea Institute of Cinematic Arts, RSICA / Symbiosis Designs ........................... 55 a- Présentation : ....................................................................................................... 55 b- Programme fonctionnel : ...................................................................................... 57 c- Concepts architecturaux : ..................................................................................... 58 Conclusion : ........................................................................................................................ 60 PARTIE 3 : L'ARCHITECTURE AU SERVICE DE LA PROMOTION DE L'IDENTITE CINEMATOGRAPHIQUE DE LA VILLE DE KELIBIA ......................................................................................................................... 63

Introduction : ....................................................................................................................... 63 1- Analyse du site ......................................................................................................... 64 a- Choix du site et situation ...................................................................................... 64 b - Voisinage, accessibilité et flux ............................................................................ 66 c- Synthèse ............................................................................................................... 67 2- Programmation ........................................................................................................ 68 a- Présentation du projet : ........................................................................................ 68 b- Programme fonctionnel : ...................................................................................... 71 3- Réponse architecturale ............................................................................................. 75 a-Intentions conceptuelles : ...................................................................................... 75 Conclusion : ........................................................................................................................ 81 Références bibliographiques ......................................................................................................... 82 Table des figures ........................................................................................................................... 84 Table des tableaux ........................................................................................................................ 88 Table de matière............................................................................................................................ 89 Annexes......................................................................................................................................... 91 1- Interviews et enquête ............................................................................................... 91 a- Interview avec le président du club F.T.C.A. de Kélibia, Amine Boubakeri et Zaki Sammoud ancien secrétaire générale du même club. ............................................. 91 b- Interview avec le vice président chargé des clubs F.T.C.A. Oussama Haouari ... 92 c- Enquête en ligne ................................................................................................... 93 2- Normes dimensionnelles des plateaux de tournage selon la C.S.T. ........................ 94 3- Articles de journaux .................................................................................................. 95 a- Article La Presse « La porte au nez » .................................................................. 95 b- Article Le Temps « F.I.F.A.K 2017 » .................................................................... 96

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Annexes

Annexes 1- Interviews et enquête a- Interview avec le président du club F.T.C.A. de Kélibia, Amine Boubakeri et Zaki Sammoud ancien secrétaire générale du même club. Théâtre en plein air,Kélibia 02/04/2017 Moi : Qu’est-ce que vous pensez de la situation actuelle du cinéma amateur à Kélibia ? Zaki : Par rapport à l’image générale de la Tunisie, on peut considérer que notre club est assez actif.Chaque année on produit deux à trois films avec lesquels on participe au Festival International de Film Amateur. Amine : Le club FTCA de Kélibia compte aujourd’hui 20 membres actifs, sans compter les membres stagiaires. Un membre stagiaire est celui qui rentre nouveau dans le club avant de l’inscrire en tant que membre on le qualifie de membre stagiaire. Ceci parce que souvent il arrive qu’ils se présentent pour quelques semaines voire même une seule fois. Pour le local, on est installé comme la plupart des clubs FTCA dans la maison de culture à Kélibia. Moi : Les formations comment elles se passent ? Amine : Actuellement le FTCA organise une suite de formations dans chaque gouvernorat celui de Nabeul est la semaine prochaine à Hammamet. C’est quand même agaçant qu’ils ne viennent pas chez nous car c’est à Kélibia que se tient annuellement le FIFAK. Moi : Le FIFAK quel est son impact sur la ville ? Zaki : Depuis les premières sessions du FIFAK, c’est toute la ville de Kélibia qui embellit le FIFAK. Pendant cette manifestation toute la ville vibre au rythme de ce festival et à l’art alternatif qu’il produit. Il ya un impact urbain économique et social. Amine : Les restaurants, les cafés, les taxis tout le secteur économique attend ce festival pour l’apport énorme qu’il apporte. Mais une chose est certaine le FIFAK souffre de l’infrastructure de la ville. Par exemple pour les débats ça devient chaque année plus difficile de trouver un local approprié pour les recevoir. Par habitude ils se tiennent à l’école de pêche. 91


Annexes

b- Interview avec le vice président chargé des clubs F.T.C.A. Oussama Haouari Kélibia Avril 2017 Moi : Quels sont les espaces réservés au cinéma amateur en Tunisie. Oussama : Aujourd’hui les activités du cinéma amateur se font dans les clubs. Sur les 18 il ya au moins 10 qui n’ont pas de local et qui organisent des rencontres dans des cafés. Pour les autres mêmes s’ils ont des locaux, ils ne sont pas indépendants vu que ces locaux se trouvent souvent dans des maisons de cultures à l’exception de celui de Hammam-Lif. Parfois ces clubs sont forcés de quitter leur local même s’ils se trouvent au milieu d’une activité. Moi : Quelles sont les deux activités principales d’un club de cinéma amateur ? Oussama : Comme le F.T.C.A. l’annonce, les activités d’un club de cinéma tournent autour

deux

axes

principales

qui

sont

la

formation

et

la

production

cinématographique pur arriver à la diffusion. Mais il ya aussi des valeurs plus profondes. Un club de cinéma amateur est en effet un mouvement culturel. A travers un cadre familial, un club FTCA propose un service civique qui rassemble les gens malgré les différences qu’ils ont : âge, sexe, éducation … Moi : Quel est l’importance du FIFAK par rapport la Tunisie en général, et la ville de Kélibia en particulier. Oussama : Vis-à-vis toute la Tunisie le F.I.F.A.K. est comme un pèlerinage pour tous les amoureux et passionnés du cinéma amateur. Le F.I.F.A.K. présente en effet la possibilité de pouvoir diffuser les créations cinématographiques. Comparé au JCC qui chaque année reçoit un financement beaucoup plus important, le contenu des films projetés ont un contenu et un fond beaucoup plus engagé et beaucoup plus porteur de valeurs et de messages. C’est pourquoi d’ailleurs le festival a connu de nombreuses oppressions. Vis-à-vis Kélibia, le F.I.F.A.K. présente une occasion qui est devenu le propre de la ville. Des jours pendant lesquels toute la ville vibre au rythme de ce festival. Déjà plus que 50 ans le festival a laissé ses empreintes dans plusieurs générations ce qui fait que le FIFAK appartient à Kélibia, comme Kélibia appartient au F.I.F.A.K.

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Annexes

c- Enquête en ligne Questionnaire en ligne envoyé aux membres FTCA de différentes régions. Ceci est une des réponses que j’ai eues.

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Annexes

2- Normes dimensionnelles des plateaux de tournage selon la C.S.T.

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Annexes

3- Articles de journaux a- Article La Presse « La porte au nez » Article de « La Presse » sortie le 11 aout 2016 qui prouve que le théâtre en plein air n’est plus capable de répondre aux besoins de la ville de Kélibia.

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Annexes

b- Article Le Temps « F.I.F.A.K 2017 » Deuxième article de « Le Temps » sorti le 7 mai 2017 qui annonce le F.I.F.A.K. 2017, et qui prouve que notre problématique est toujours d’actualité

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