Lakoom info 34

Page 1

LakoomInfo Mensuel d’information générale - N° 34 - Mai 2014 - Prix : Spécial Gratuit

Spécial Algérie

BOUTEFLIKA ENTAME SON 4 ÈME MANDAT PRÉSIDENTIEL

Algérie, entre 250 000 et 400 000 migrants irréguliers

Martine Aubry gagne son 3ème et dernier mandat à Lille

Le mois du Patrimoine Adrar et ses merveilles



Le retour Mohammed CHOUAKI

R

etour de Lakoom-info sur le marché après une absence qui aura duré quelque longs mois. Les causes vous seront explicitées prochainement. Bref, votre revue revient. Et à notre sens, cela reste le plus

important. Lakoom-info marque son retour par un spécial consacré à l’Algérie, précisément à l’élection présidentielle du 17 Avril, qui aura vu le candidat Bouteflika se succéder à lui-même. Cet ex-nouveau président Algérien entame son quatrième mandat sans trop de perte de temps pour preuve, il n’a pas attendu longtemps pour former son gouvernement dans lequel on note la nomination de sept femmes, fait inédit dans le monde arabe. Dans sa prestation de serment, le président s’est engagé à approfondir certains chantiers et à en ouvrir d’autres, tout aussi importants les uns que les autres, pour clore d’une manière définitive son programme initié en 1999, année de sa première investiture qui s’est articulée, on s’en rappelle sur le retour à la stabilité en Algérie (politique de la concorde civile) et de la faire sortir de sa mise en quarantaine après une décennie noire dont le pays paie encore les frais. Apres l’AVC dont il a été victime et qui l’a tenu loin de son peuple pendant presque deux années, le président Bouteflika était en fait à l’écoute de tout ce qui se passait dans son pays. Aujourd’hui rétabli, le voilà plus déterminé que jamais à concrétiser jusqu’au bout son programme. Il est question, en autres, de la révision de la Constitution, de l’exercice pratique, sans entraves, des libertés collectives et individuelles, de l’ouverture réelle des medias lourds, de l’observation effective des droits de l’homme… Pour tout cela et pour mieux apprécier la feuille de route du programme du quatrième mandat du Président Bouteflika, Lakoom-info a jugé opportun d’éditer ce spécial Algérie qui aura, nous vous le concédons grignoté sur l’espace des autres rubriques habituelles. Nous excusons et vous promettons, que celles-ci retrouveront dès le prochain numéro toute leur place. Heureux de vous retrouver et merci de votre patience.

3


Sommaire SPECIAL

ALGERIE

www.lakoom-info.com

Bouteflika

entame son 4 mandat présidentiel ème

FRANCE Elections municipales 06 - Une femme à la tête de la Mairie de Paris 07 - Martine Aubry gagne son 3ème et dernier mandat à Lille

08 - Assises de l’UPF à Dakar

08 - Un projet pour le Parti Radical et pour la France 09 - Union internationale de la presse francophone: Pour une ambition francophone 09 - Un scandale financier fait imploser la droite

EUROPE 10 - Barcelone s’embrase, suite à une expulsion de l’immeuble de Can Vies 10 - L’Espagne démantèle une cellule de recrutement de djihadistes 11 - La police publie de nouvelles photos de l’auteur de la fusillade à Bruxelles

Le 17 avril dernier, Abdelaziz Bouteflika a été élu pour un quatrième mandat à la tête de l’Etat. Empêché d’animer sa campagne électorale par la maladie, Bouteflika avait délégué cette mission périlleuse à Sellal qui s’était entouré de Benyounes, Belkhadem, Ouyahia et Amar Ghoul pour expliquer le programme politico-économique du candidat qui s’était présenté sous l’étiquette d’indépendant. P.13

Lire également 14 Bouteflika prête serment 15 Les engagements du Président 16 De lourds chantiers sur

la table du gouvernement

18 Des technocrates pour assurer la transition

18 Programme des 14 actions au profit de la communauté nationale établie à l’étranger

21 Des amendements pour élargir

les prérogatives des présidents des deux chambres du Parlement L’indépendance du Conseil

22 constitutionnel affirmée Réduction des mandats prési-

23 dentiels Entre dérapages, palabre et

24 violence Les Algériens d’Europe votent

19 De larges consultations,

26 pour la paix et la stabilité

20 Mandats présidentiels, trans-

27 La campagne virtuelle

«sans limites préalables» humance politique, faits marquants des amendements de la révision constitutionnelle

4

28 Les 6 candidats. Qui sont-ils?


Mensuel d’information générale - N° 34 - Mai 2014 EMPREINTE 30 - Adrar et ses merveilles

ALGERIE Immigration

MAURITANIE 44 - Yahya Ould Ahmed El Waghef,: «Nous voulons une Mauritanie réconciliée avec elle-même» 45 - Convocation du collège électoral le 21 juin 2014

AFRIQUE 46 - Dlamini-Zuma, L’UA est «la plus proche des réalités» pour résoudre les conflits en Afrique 46 - Nigeria, 35 morts dans une triple attaque de Boko Haram

33 - Algérie, entre 250 000 et 400 000 migrants irréguliers 34 - Maghnia, Oued Jorji, l’Afrique des clandestins 36 - Oran, le drame des réfugiés clandestins

D’ICI ET D’AILLEURS 36 - L’Islam ridiculisé par des muftis escrocs

MAGHREB MAROC 38 - 5 000 Espagnols travaillent illégalement au Maroc 38 - La deuxième ville la plus propreau monde est amazighe 39 - Le coup de téléphone préventif de Mohammed VI à Ban Ki Moon TUNISIE 40 - Le Président Moncef Marzouki baisse son salaire de deux tiers 40 - La Banque Mondiale accorde 100 millions de dollars aux PME et micro-entreprises 41 - Le Chef du gouvernement tunisien salue l’expérience algérienne 41 - Le pèlerinage juif sous haute surveillance LIBYE 42 - Les contacts se poursuivent avec Tripoli 43 - Les Etats-Unis condamnent l’agression contre le Premier ministre libyen 43 - Crise en Libye, L’initiative tunisienne

AMERIQUES 47- Google optimiste pour son projet de voiture sans conducteur 47- Un adolescent survit à un vol de cinq heures dans un train d’atterrissage

PROCHE-ORIENT 48 - Huit Palestiniens détenus illégalement par l’armée 49 - Quand les rebelles syriens s’amusent…

CONTRIBUTION 51 - Corruption à haut niveau, un crime contre l’humanité

CULTURE 52 - Le festival Hip-Hop 2014 de la Seine Saint Denis 52 -L’Espagne part à la recherche des restes de Cervantès 53 - Alexandre del Valle, «Le complexe occidental, petit traité de déculpabilisation» 53 - Algérie, Le festival Diwane de Bechar a gagné en maturité

SPORT 54 - Une quatrième pour l’Algérie 55 - Pape Diouf : «Deux équipes africaines au second tour» 56 - Blatter admet l’erreur du Qatar en été 56 - Les revenus de la FAF toujours gelés par la CAF 57 - Nabil Bentaleb, L’enfant de Wazemme, la révélation de l’année

DETENTE 58/59

5

LAKOOMInfo

Revue Mensuelle d’Information Générale Édition et Publication Chouaky Sarl CPE 14, av du Président Hoover 59000 Lille Tél. : 00 33 3 20 60 67 51 fax :00 33 3 20 50 35 06 contact@lakoom-info.com www.lakoom-info.com Président Directeur Général Directeur de la publication Mohammed CHOUAKI chouaky@gmail.com Directeur Général Directeur de la Rédaction Hafid CHIBANE hafid.chibane87@gmail.com Rédacteur en Chef Youcef ZIREM yzirem@lakoom-info.com Comité de Rédaction Actualités France : Jean Marc DANIELI Jm.danieli@lakoom-info.com Pauline MOUHANNA m.pauline@lakoom-info.com Correspondants permanents Marseille : Samir FERHAT Samir@lakoom-info.com Toulouse : Abdelmajid KAOUAH Majid@lakoom-info.com Algérie : Rachid YOUNES Correspondant Permanent Algérie Mauritanie : Bakari GUEYE b.gueye@lakoom-info.com bacarigueye@yahoo.fr Suisse : Sara ZIDANE s.zidane@lakoom-info.com Mohammed CHABOU m.chabou@lakoom-info.com info@incoswiss.ch Maroc : Mountassir HAMADA m.hamada@lakoom-info.com Rachid BEDDAOUI r.beddaoui@lakoom-info.com Tunisie : Sabrina ELYAS s.elyas@lakoom-info.com Ont collaboré à ce numéro Moncef WAFI, M. M. A., Mohamed NADIR, Chahradine BERRIAH, Jean KOUCHNER, Mohamed DJADI, Fouad HARIT, Abubakr DIALLO, Mustapha TOSSA, Mahi Bahi ABDELHAMID, Mansour LOUM, Amirouche EL HADI Maquette, infographie Lakoom Info Diffusion France et Maghreb Lakoom-info 14, av du Président Hoover 59000 Lille Tél. : 00 33 3 20 60 67 51 fax :00 33 3 20 50 35 06 Publicité France Cheikh BENSELAMA Tél 06 15 10 01 64 Tél 00 33 3 20 52 46 28 Fax 00 33 3 20 30 11 17 c.benselama@lakoom-info.com Abonnements Lakoom-info 14, av du Président Hoover 59000 Lille Tél. : 00 33 3 20 60 67 51 fax :00 33 3 20 50 35 06 Publicité Algérie ANEP Unité Régie Publicitaire 1, avenue Pasteur Alger Tél: 00 213 21 73 76 78 anep-régie@wissal.dz Impression Imprimerie Eddiwan SIRET : 500670377 ISSN : 1959-0873 Lakoom-info est édité par Éditions et Publications Chouaky


FRANCE

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

Elections

Une femme à la tête de la Mairie de Paris Sous le slogan «Paris Ose» que Anne Hidalgo depuis une année, s’est lancée pour gagner «Paris» avec son équipe tant sur les réseaux sociaux que sur le terrain, sans négliger le porte à porte pour expliquer son projet aux Parisiennes et Parisiens, afin de les convaincre de voter massivement le jour «j».

Lille Mohamed Djadi

A

u Soir de sa victoire, la première femme Élue maire de la capitale n’a pas caché sa joie et son émotion en affirmant devant un parterre de ses fans «cette victoire est celle d’une équipe soudée et compétente, progressiste et humaniste dont l’unique mission dorénavant sera de porter Paris au plus haut niveau. Je ferai de la capitale, ce que je vous ai promis, une ville puissante et bienveillante, une ville exemplaire ou la créativité et l’innovation seront au service du mieux vivre ensemble». Anne Hidalgo est née le 19 juin 1959 à San Fernando en Espagne,

La reconnaissance pour la bi-nationale Le 13 juillet 2010, Anne hidalgo est promue commandeur de l’ordre d’Isabelle la Catholique, l’équivalent de la légion d’honneur en Espagne. Ces insignes lui sont remis sur proposition du gouvernement espagnol et sur décision du roi Juan Carlos, par l’ambassadeur d’Espagne en France qui souligne alors que «cette décoration constitue une reconnaissance à l’immigration espagnol en France à travers Hidalgo Anne qui représente un modèle exemplaire d’intégration réussie». Le 14 juillet 2012, la première femme politique française à la tété de la mairie de la capitale, est nommée chevalier de l’ordre national de la légion d’honneur. M.D

est devenue depuis le 05 avril 2014, la première femme Maire de Paris. Elle est issue d’une famille d’immigrés espagnols. Grandit à Vaise (Lyon) avant d’aller suivre ses études supérieures à Paris. Le francoespagnol est titulaire d’une maîtrise de sciences sociales du travail et d’un DEA de droit social et syndical. De 1997 à 2002 Madame le Maire a travaillé dans trois cabinets ministériels au sein du gouvernement Jospin. Du cabinet de Martine Aubry, ministre de l’emploi et de la solidarité comme conseillère à celui de Nicole Péry, alors secrétaire d’État aux droits de la femme et à la formation professionnelle de 1998 à 2000. Puis de novembre 2000 à mai 2002, elle est conseillère technique puis chargée de mission des relations sociales et du statut des fonctionnaires au cabinet de Marylise Le branchu au ministère de la justice.

Hidalgo et la métropole du Grand Paris

A

près quelques tentatives sans résultats aux élections municipales de 2001 et aux législatives de 2002 et 2007, la candidate du parti socialiste fera son apprentissage à la mairie de paris. Elle devient première adjointe au maire de paris, chargée de l’égalité homme-femme et du bureau des temps sous l’ère de Bertrand Delanoë. Cette proche de François Hollande

6

qui n’avait pas d’expérience d’élue, a su utiliser ses compétences, acquises dans les différents ministériels pour se voir confier selon la loi, en sa qualité de première adjointe l’intérim de la mairie de paris lorsque Bertrand Delanoë fut l’objet d’une tentative d’assassinat, en 2002. Durant son mandat, elle a été à l’origine du «club du 17 novembre» ayant pour objet de soutenir le premier secrétaire François Hollande du parti socialiste dont elle est membre depuis 1994. Après une riche expérience acquise, elle décide de briguer la succession de Bertrand Delanoë, en annonçant officiellement sa candidature le 02 septembre 2012. Le 30 mars 2014, à l’issue du 2 ème tour des municipales, les listes qu’elle conduit remportent la majorité au conseil de paris. Le 05 avril 2014, elle est élue par le conseil de Paris, maire de la capitale devenant ainsi la première femme à occuper ce poste. Anne Hidalgo propose avec Claude Bartolone, Jean Paul Huchon et une quarantaine d’élus socialistes d’île de France de créer la métropole du grand Paris en tant qu’intercommunalité avec des compétences exclusives du logement, de l’hébergement des sans-abris, de la lutte contre la pollution et de la transition énergétique sur le périmètre des communes de Paris, des Hauts-de-Seine, du Val -de-Marne et de la Seine-Saint-Denis.


municipales

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

FRANCE

Martine Aubry gagne son 3ème et dernier mandat à Lille La socialiste Martine Aubry réélue maire de Lille pour le troisième mandat. L’ancienne première secrétaire du parti de François Hollande s’était assuré une réélection confortable quand sa liste fusionnée avec EELV entre les deux tours, avait recueilli 52,05 des suffrages exprimés. Lille Mohamed Djadi

L

a maire de Lille, qui a reçu un bouquet de roses rouges, après l’annonce des résultats, a avoué «une grande émotion». La Fille de Jacques Delors, n’a pas caché sa déception sur la forte abstention (51,36) et sur le sursaut électoral du front national (18,22). Malgré tout, elle promet de réconcilier les habitants avec l’action politique tout en rendant un grand hommage à Pierre Mauroy, ancien maire de la ville décédé en juin 2013, longuement applaudi par l’assistance. Martine Aubry peut désormais se concentrer sur la communauté urbaine de Lille. Présidente sortante, son siège très menacé après le basculement à droite de nombreuses communes de l’agglomération, dont Roubaix et Tourcoing. La maire de Lille a tenu à remercier tous les lillois qui lui ont renouvelé leur confiance pour son dernier mandat à la tête de la plus grande ville du nord de la France. «Mes premières pensées vont aux lillois, c’est totalement naturels, ils sont au cœur de mon engagement», a t-elle déclarée tout en saluant leur «capacités si unique à savoir vivre ensemble» et qui ont par leur vote donné «une marque d’adhésion et au travail mené depuis 13 ans». La candidate aux primaires du PS aux élections présidentielles de 2012, s’appuie sur

tous les acteurs de l’immobilier tout en les soutenant techniquement et financièrement pour que chaque lillois puisse être bien logé dans sa ville, quel que soit son âge, sa situation familiale ou financière.

Reconnaissance Pour la sécurité qui reste un droit fondamental, au même titre de l’éducation et la santé, Mme Aubry qui avait toujours dénoncé les souseffectifs de policiers a Lille et la baisse de 8 du nombre de flics nationaux entre 2002 et 2012, semble être optimiste pour l’avenir puisque elle a obtenu du nouveau gouvernement l’affectation de 200 policiers. «Nous veillerons à ce que le nombre et la présence policière à Lille soient renforcés», a tenu à préciser Mme la Maire. La reconnaissance de Lille comme capitale française de la biodiversité en 2012, la labellisation de l’éco-quartier des rives de la hauteDeûle en septembre 2013, ou encore l’ouverture de la maison de l’habitat durable en octobre 2013 sont autant d’actions concrètes et de recompenses qui illustrent l’engagement pionniers et constants de Martyne Aubry qui fêtera dans deux mois ses 64ans. Pour une ville apaisée, douce, ou il est pratique de se déplacer et agréable de se promener, la Maire de la ville a développé une nouvelle offre de mode de transports variés et inter-connectés, tout en luttant bien évidement contre la pollution. Avec le lance-

7

ment du V’Lille et du vélo en location longue durée, la rénovation des boulevards comme Victor Hugo, de la Liberté, Vauban, Montebello et de la rue Solferino, sans oublier les nouveaux espaces de promenade et la transformation de la Grande Place en «zone de rencontre». Alors que la ville, est sur sa lancée, plusieurs conseillers se sont exprimés sur le projet Aubry. «Il existe une vraie harmonie au sein du conseil municipal», assure Audrey Linkenheld, adjointe au logement, qui se remémore le «soins pris par Martyne Aubry pour équilibrer les âges, les sexes, les origines sociales et géographiques de sa nouvelle équipe». Le gros travail d’élaboration de la campagne facilite la tâche de chaque élu, dont la feuille de route est claire. Le plan d’investissements de la mandature a ainsi pu être validé dés décembre 2008, à l’occasion d’un séminaire de trois jours à Rotterdam. Placés sous la responsabilité de «grands adjoints», quelques grands pôles d’action menée par la cinquantaine de conseillers municipaux de la majorité. Enfin, même si elle est discrète sur la scène nationale, l’ancienne ministre de l’économie qui a été réélu avec 52,06 pour cent au troisième mandat à la tête de la mairie de Lille, ne compte ne pas briguer un quatrième mandat. Par contre, elle soutient la politique générale du nouveau premier ministre du gouvernement français, Manuels Vals.

La maire de Lille, la socialiste Martine Aubry réélue pour un 3ème et dernier mandat


FRANCE

Actualité

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

Assises de l’UPF à Dakar

Confirmation officielle

Les 43emes assises de la presse francophone se consacreront aux rapports entre les jeunes et les médias.

O

rganisées à Dakar du 19 au 23 novembre 2014, les 43èmes assises de la presse francophones seront un des événements majeurs du sommet des chefs d’Etats de la francophonie. Les assises seront présidée par le Président Macky Sall et le Président Abdou Diouf Une délégation de l’Union de la Presse Francophone (UPF), conduite par Jean Kouchner, secrétaire général international, et le Président

Abdelmounaïm Dilami a été reçue par le Président sénégalais Macky Sall qui a exprimé son vif intérêt et son entier soutien pour ces assises. La délégation comprenait également Abdou Gningue, Président de la section UPF du Sénégal et du Club de la Presse, et Madiambal Diagne, Président de l’association sénégalaise des éditeurs de presse. Les travaux des 43emes assises seront consacrés aux rapports entre les jeunes et les médias, dans

un contexte d’importance croissante du numérique et des réseaux La délégation à souligne que si le développement potentiel du nombre de locuteurs francophones est important, il repose pour une très grande part sur le développement des médias francophones. Web, réseaux, presse écrite, télévisions et radios francophones doivent être soutenus et développés. Le développement de ces médias est conditionné par l’existence de moyens suffisants pour les soutenir et garantir leur indépendance, mais aussi par l’accès d’un plus grand nombre de jeunes aux formations de journalistes. 2500 journalistes et dirigeants de médias dans 35 sections nationales L’Union de la presse francophone représente aujourd’hui plus de 2500 journalistes et dirigeants de médias dans 35 sections nationales. Elle connaît une phase de dynamisme et de renouveau ancrée sur l’affirmation des principes de liberté des médias et des journalistes. J.K.

Un projet pour le Parti Radical et pour la France

L

’enjeu de l’élection d’un nouveau président et d’une nouvelle équipe pour le Parti radical n’est pas la fidélité à nos valeurs – celles-ci sont largement partagées, mais, d’une part, la façon de les exprimer, de les défendre, de les faire rayonner, et, d’autre part, notre positionnement au sein de l’UDI et par rapport à nos autres partenai-

res (MODEM, UMP et…PRG). Mon projet est fédéral. Il est largement inspiré par la consultation que j’ai engagée auprès des fédérations radicales. Véritable cahier de doléances, ces contributions sont le reflet du vécu de nos militants. Ce sera toujours ma méthode. Les territoires doivent être consultés, respectés, entendus. Mon projet est humaniste. JeanLouis Borloo a marqué sa présidence à la tête du Parti radical d’une double empreinte : la cohésion sociale et l’écologie. Je compte donner à mon projet une double priorité : l’Ecole laïque et les Droits de l’Homme. Qui, dans notre tradition, ont été des combats de l’histoire radicale. Bien évidemment, cela n’exclut aucunement le traitement

8

politique d’autres sujets cruciaux : la réforme de l’Etat, la politique économique ou encore le développement durable. Nous en discuterons. Mon projet est national. Je veux que le Parti radical retrouve un rôle incontournable dans le débat public national. Avec un legs aussi riche que celui que nous avons laissé à la France, le plus ancien parti de France ne peut rester à l’écart des grands débats de société. Le Radicalisme n’est pas simplement une philosophie. Le Parti radical n’est pas qu’un lieu de réflexion, encore moins une fondation ou une sorte de « club ». C’est un outil de la volonté politique, laquelle s’exprime par les actes, pas seulement par les mots, pour le bien commun.


LAKOOM - Mai 2014 - N° 34 Actualité Union internationale de la presse francophone

FRANCE

Pour une ambition francophone « Pour une ambition francophone », plus que le titre d’un rapport présenté devant la commission des affaires étrangères de l’Assemblée Nationale Française, c’est un véritable plaidoyer que défend le député Pouria Amirshahi.

France Jean Kouchner

O

n y lit quelques phrases décisives par rapport à l’en gagement français pour la francophonie. Ainsi à propos du recul du français il pointe «La désinvolture », qui selon lui «domine scandaleusement les attitudes et les décisions des élites françaises ». Nous pouvons rapprocher cette analyse de celle de Tahar Ben Jelloun [1], qui parle d’un «électrochoc nécessaire », analysant que « dés que surgissent les difficultés économiques le réflexe immédiat des politiques est de tailler dans le budget de la coopération culturelle » (…). Erreur ! Nous affirme Tahar Ben Jelloun : « Si la France a joui jusqu’à dernièrement d’une présence appréciable et jalousée par les autres cultures, c’est parce qu’elle avait misé sur ce qu’elle exporte le mieux : la langue, l’intelligence, la pensée, l’imaginaire, l’art, la mode… »

Les médias francophones à travers le monde reflètent la vie politique, culturelle, artistique ou littéraire de chaque pays où ils se développent en même temps qu’ils sont un signe de bonne ou mauvaise santé de la langue française. Parce que chaque citoyen dans chaque pays a besoin d’une information ouverte et plurielle, déontologiquement irréprochable, l’Union de la Presse Francophone développe ses actions de soutien et d’échange d’expériences. Dans ce cadre, nous tiendrons

nos 43ème Assises à Dakar en novembre. Ce sera un grand moment pour la presse francophone, moment d’action pour le développement des supports essentiels de ces valeurs que sont les médias. C’est là notre ambition, celle qui fonde l’action et les missions de l’UPF depuis sa création. L’Union de la Presse Francophone n’a jamais été aussi utile que dans le contexte actuel. Nous avons besoin pour accroitre encore son rayonnement de toutes les intelligences.

Un scandale financier fait imploser la droite L

e chef du parti de droite français UMP, affaibli après le triomphe de l’extrême droite au scrutin européen, a été contraint de démissionner après la révélation d’un scandale de fausses factures lors de la présidentielle de 2012, qui éclabousse l’ex-président Nicolas Sarkozy. A l’origine prévue pour tirer les leçons du «séisme» électoral, une réunion de la direction de l’UMP mardi à Paris s’est focalisée sur le sort de son président, après la révélation spectaculaire lundi d’un dépassement des dépenses de campagne présidentielle de 2012

d’environ dix millions d’euros, camouflé par de fausses factures au nom de l’UMP. Ces dix millions ont bénéficié à une société de communication, Bygmalion, créée par deux proches du patron démissionnaire de l’UMP. Après avoir affirmé vouloir se maintenir à son poste jusqu’à l’automne, Jean-François Copé, 50 ans, a finalement cédé à la pression de ses pairs et annoncé son départ, effectif à compter du 15 juin. Le scandale remet l’ancien président, déjà cité dans plusieurs affaires judiciaires, au centre des polémiques, compromettant encore davantage son

9

éventuel retour en politique dans la perspective de la prochaine présidentielle de 2017.


EUROPE

Espagne

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

Suite à une expulsion de l’immeuble de Can Vies

Barcelone s’embrase

De nouveaux incidents ont éclaté à Barcelone, pour la troisième soirée consécutive, après l’évacuation d’un immeuble occupé depuis 17 ans, squat emblématique transformé en un centre social apprécié des habitants du quartier populaire de Sants.

E

nviron 2.000 personnes, se lon un journaliste de l’AFP, sont venues de différents quartiers de Barcelone pour manifester aux abords de l’immeuble de Can Vies. Les policiers ont chargé lorsque les manifestants ont tenté de forcer un cordon. Des groupes se sont alors dispersés, incendiant des poubelles, brisant des vitrines et jetant des pierres ou des bouteilles sur les forces de l’ordre. Des incidents semblables avaient éclaté lorsque des habitants de Sants, un quartier animé par un solide tissu social et associatif, rejoints par des groupes de jeunes, avaient manifesté contre

«C’est une attaque contre un modèle de quartier différent», assurait un représentant de Can Vies, Pau Guerra. «Sants est un quartier très comba-

tif et le tissu associatif y a toujours été très serré. Pendant 17 ans, le centre Can Vies s’était parfaitement intégré à ce tissu associatif», soulignait-il. «La violence dans cette ville est absolument inacceptable», a de son côté relevé le maire conservateur de Barcelone, Xavier Trias, vivement critiqué par les squatteurs. Appartenant à TMB, l’entreprise qui gère les transports publics de Barcelone, l’immeuble Can Vies était occupé depuis 1997 par des groupes de la gauche radicale et s’était transformé au fil des années en un centre social très populaire de la capitale catalane, où étaient organisés des concerts, des projections de films, des débats ou des ateliers de formation. En 2006, son propriétaire avait décidé de le récupérer pour le détruire afin de réaménager le paysage urbain, dans ce secteur où passent des lignes de métro et de train à grande vitesse, situé non loin de la gare de Sants, la plus importante de Barcelone. Après des mois de négociations entre la mairie, TMB et les occupants de l’immeuble, un tribunal avait fixé à lundi la date d’expulsion des occupants de Can Vies. La destruction de l’immeuble a commencé immédiatement après. AFP

clave de Melilla, au nord du Maroc, d’une cellule chargée de recruter puis d’envoyer des combattants djihadistes au Mali et en Libye. Six personnes ont été arrêtées. Tous sont de nationalité espagnole, précise El Pais. L’opération, démarrée à l’aube et toujours en cours, a donné lieu à huit perquisitions. « Parmi les personnes arrêtées se trouverait le premier djihadiste espagnol revenu du conflit au Mali après être passé par

les camps d’entraînement du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) », un des groupes islamistesarmés alliés à Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), selon le communiqué du ministère. Le Mujao est le groupe qui avait revendiqué le rapt de l’otage français Gilberto Rodrigues Leal en novembre 2012, avant d’annoncer sa mort le 22 avril.

l’évacuation et la démolition de l’immeuble. Dans la nuit , certains des manifestants avaient mis feu à la pelleteuse qui travaillait depuis lundi à la démolition de l’immeuble, au cours d’une nouvelle nuit d’affrontements entre défenseurs du centre, habitants du quartier et la police régionale catalane.

Huit personnes en tout avaient été interpellées

L’Espagne démantèle une cellule de recrutement de djihadistes

L

e ministère de l’intérieur espagnol a annoncé, vendredi 30 mai, le démantèlement, dans l’en-

10


Belgique Fusillade à Bruxelles

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

EUROPE

La police publie de nouvelles photos de l’auteur

L

e jour des faits, il portait une casquette de couleur sombre avec un logo clair sur la face avant, du côté gauche. Il portait également un vêtement bleu clair avec un logo clair à hauteur de la poitrine du côté gauche, un pantalon sombre et des chaussures de couleur sombre avec des semelles claires. Le 24 mai 2014, cet homme est entré dans le Musée juif de Belgique, rue des Minimes à Bruxelles, vers 15h50, et a tué trois personnes. La police invite toute personne qui dispose d’informations sur cet homme à prendre contact avec les enquêteurs via le numéro de téléphone gratuit 0800 30 300. La discrétion est assurée. Les témoignages peuvent aussi parvenir par mail à l’adresse: avisderecherche@police.be Cet avis est disponible sur www.police.be sous la rubrique «appel à témoins».

Des centaines de personnes rassemblées devant le Palais de justice de Bruxelles A l’appel du Centre d’action laïque (CAL), entre 500 et 1.000 personnes, selon la police, se sont rassemblées, dimanche à 17 heures, devant le Palais de justice de Bruxelles, pour exprimer leur solidarité aux familles des victimes de la fusillade au musée juif de Belgique à Bruxelles. Le rassemblement a débuté par une minute de silence. A l’initiative du Comité de coordination des organisations juives de Belgique (CCOJB), des bougies ont été allumées en signe de recueillement à 19 heures devant le musée juif où trois personnes ont perdu la vie. «Le premier acte visé par ce rassemblement est de marquer sa solidarité avec les familles des victimes et la communauté juive», a

La police fédérale a publié, sur son site web, deux photos retravaillées de l’auteur de la fusillade qui a coûté la vie à trois personnes et grièvement blessé une autre au Musée juif de Belgique, à Bruxelles. L’auteur est décrit comme étant de corpulence moyenne et d’allure athlétique. Il se déplace souplement, selon la police.

exprimé Henri Gutman, vice-président du CCOJB. Pierre Galand, président sortant du CAL, estime que «cet événement va marquer la vie de notre pays et interpeller les politiques à savoir où en est la lutte contre l’antisémitisme. Est-ce qu’on tombe dans un communautarisme dangereux ? On ne le sait pas, mais on doit prendre la mesure des choses». La ministre de l’Intérieur Joëlle Milquet (cdH) a assuré qu’il y a actuellement par précaution une présence policière permanente devant l’ensemble des lieux de rassemblement de la communauté juive en Belgique. «Nous garderons ce dispositif jusqu’à nouvel ordre. Nous verrons l’évolution de l’enquête. (...)

Des citoyens fleurissent l’entrée du musée juif de Belgique On a un faisceau de faits qui laissent penser évidemment à un acte antisémite. Mais, c’est aux enquêteurs de pouvoir le confirmer de façon définitive sur base des éléments dont ils disposent. Le doute

11

et la présomption sont évidemment encore là». Des citoyens ont spontanément déposé des gerbes de fleurs, tout au long de la journée de dimanche devant les portes du musée juif de Belgique, situé au 21 de la rue des Minimes, à Bruxelles, où est survenue, samedi, à 16 heures, une fusillade mortelle. Le Rabin Pevzner de la communauté juive du quartier européen Schuman à Bruxelles a lui-même déposé des fleurs devant le musée en matinée. «Nous avons tenu à exprimer nos condoléances aux familles des victimes», a-t-il dit. «On ressent cette montée de l’antisémitisme qui, malheureusement, fait qu’on n’est presque pas choqué de ce qui est arrivé», a-t-il ajouté. Une habitante belge du quartier a déposé une rose vers 14h30 en signe de recueillement. Elle a toutefois attendu 16 heures pour symboliquement marquer sa solidarité 24 heures après la fusillade. «Je suis sensible au drame qui vient de frapper la communauté juive. Si le musée était palestinien, j’aurais été là également», a-t-elle expliqué.



Algérie

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

MAGHREB

Le 17 avril dernier, Abdelaziz Bouteflika a été élu pour un quatrième mandat à la tête de l’Etat. Empêché d’animer sa campagne électorale par la maladie, Bouteflika avait délégué cette mission périlleuse à Sellal qui s’était entouré de Benyounes, Belkhadem, Ouyahia et Amar Ghoul pour expliquer le programme politico-économique du candidat qui s’était présenté sous l’étiquette d’indépendant.

Bouteflika entame ème son 4 mandat présidentiel SPECIAL

ALGERIE

Par Amirouche El Hadi

R

atissant large et axant ses interventions sur la stabilité et la réconci liation nationale, l’équipe présidentielle n’a laissé aucune chance aux autres candidats qui ont fini par faire figure de simples faire-valoir. En tout cas, les résultats du scrutin ont, amplement, souligné ce statut puisque le plus en vue, en l’occurrence Benflis, a récolté seulement un peu plus de 12% des voix des électeurs. A propos du déroulement des élections et de leur caractère sérieux, tous les observateurs, nationaux ou internationaux, ainsi que la commission nationale de surveillance( CNISEL) ont, de concert, reconnu la crédibilité et la transparence des joutes électorales. Encouragés par ces avis autorisés, les chefs des Etats qui comptent sur la planète ont reconnu à Bouteflika son titre de président et l’ont félicité. Seuls quelques grognards continuent encore à croire en leurs espoirs frelatés, mettant en cause un scrutin qui a été plié par le peuple, loin des salons d’Alger et d’ailleurs. Et même si le président ne veut pas axer dessus, il faut admettre qu’une magistrale gifle a été donnée par Bouteflika à ses détracteurs qui ne voyaient en lui qu’un «impotent, à peine capable de bouger ses jambes». Par parenthèses, ce scrutin a démontré qu’à ce niveau des responsabilités, on travaille avec ses neurones et nos ses gambettes. Cette pertinente observation a, d’ailleurs, été soulignée tout au long de la campagne électorale par les représentants de

Bouteflika. Aujourd’hui, fort de son «plébiscite populaire», le président réélu peut tout à loisir mettre en branle son programme. Il a, d’ailleurs, commencé à le faire rappelant à ses millions d’électeurs qui se recrutent parmi toutes les classes sociales, qu’il allait tenir tous ses engagements. Axant sur le logement pour tout le monde, le travail pour les jeunes, le pouvoir d’achat pour les humbles bourses, la réduction de la durée du service national, la lutte contre la corruption et la bureaucratie, le président réélu a, également, mis en avant la nécessité de réviser profondément la Constitution pour la mettre à niveau avec les Lois fondamentales mondiales. Procédant avec intelligence et par-à-coup, il a délégué de

13

nombreuses prérogatives à son premier ministre à qui il a laissé le loisir de former le nouveau gouvernement en y mettant des technocrates, capables de régler les problèmes qui se posent dans leurs secteurs au lieu de focaliser leurs efforts sur de vaines et creuses luttes politiciennes. Mettant en avant son triptyque projet de construction d’un état démocratique où règne la Justice et où est réhabilité le Service public, Sellal fait en sorte de ne pas décevoir ceux qui ont cru en Bouteflika au point de lui donner en masse leurs voix. Construire la République promise en y installant la démocratie, en y assurant la justice sociale et en rendant fluide et efficace le service public, que veut le peuple de plus ?


MAGHREB

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

Bouteflika prête serment

Algérie

Tout le monde l’attendait cette prestation de serment comme pour juger de ce que sera fait le prochain quinquennat de Bouteflika. Et le lundi 28 avril, le président de la République prêtait serment lors d‘une cérémonie officielle tenue au Palais des nations à Alger.

Par Moncef Wafi

I

l a prononcé les 90 mots que compte le serment d’une voix faible mais audi ble. Bouteflika n’a pas quitté son fauteuil roulant. La main droite sur le Coran, il a répété les passages du texte lu par le premier président de la Cour suprême, Slimane Boudi en présence des hauts responsables de l’Etat. Après les formules de politesse d’usage, Bouteflika a tenu à rassurer les Algériens quant aux engagements pris lors de cette campagne. « Je voudrais confirmer dès ce jour ces engagements, étant entendu que j’ai l’occasion, dans les semaines et les mois à venir, de revenir sur chacun d’entre eux dans le détail, au fur et à mesure de l’action que j’aurai à mener pour les concrétiser », peut-on lire dans son discours manuscrit. Et la priorité présidentielle va vers « la préservation de la stabilité du pays » ainsi que la réconciliation nationale, profitant de l’occasion pour affirmer derechef que « la main de l’Algérie demeure tendue à ses enfants égarés que j’appelle à nouveau à revenir dans leurs foyers ». Le président reviendra sur le rôle de l’Algérie dans la lutte antiterroriste dans la sous-région du sahel et rappellera les liens forts de l’Algérie avec ses voisins dont la stabilité est indissociable à la sienne. Il parlera de l’Armée et des services de sécurité garants de la protection du pays contre « toute tentative subversive ou criminelle d’où qu’elle vienne », une protection également puisée d’une « entente nationale forte », bouclier « contre toute entreprise hostile pouvant le menacer de l’extérieur ». Et c’est dans cette optique, ajoutera-t-il, qu’il compte relancer prochainement « le chantier des réformes politiques qui aboutira à une révision constitutionnelle consensuelle » en associant « les forces po-

litiques, les principales représentations de la société civile, ainsi que les personnalités nationales ». Cette révision, Bouteflika la veut et l’explique par sa volonté de renforcer « la séparation des pouvoirs, à conforter l’indépendance de la justice et le rôle du Parlement, à l’affirmation de la place et des droits de l’opposition, et à garantir davantage les droits et libertés des citoyens ». Il évoquera également tour à tour la qualité de la gouvernance, la lutte contre la bureaucratie « au bénéfice des citoyens et des opérateurs économiques ».

La feuille de route La réforme de la justice se poursuivra, assure le président de la République tout comme « la lutte contre les crimes économiques, à leur tête le fléau de la corruption ». Bouteflika rassure au passage les gestionnaires en parlant de dépénalisation de l’acte de gestion quand il dit qu’ « il en sera de même pour protéger davantage les cadres gestionnaires dans l’accomplissement de leurs missions ». Des disparités régionales, il affirmera qu’elles seront combattues en intensifiant les investissements publics « en faveur des wilayas du Sud et des Hauts plateaux ainsi que des régions montagneuses ». Cette feuille de route comprend également le soutien de l’Etat à des secteurs névralgiques comme l’agriculture ou les PMI-PME « sans aucune discrimination ». Il citera l’apport des partenaires étrangers qui « continuera d’être sollicité». Abordant le volet des dépenses publiques, il dira veiller à les rationnaliser « pour éviter les gaspillages » et de mieux cibler les soutiens de l’Etat « notamment pour l’accès au logement, à l’enseignement et aux soins, pour les retraites

14

et pour le pouvoir d’achat des démunis ». Il soulignera aussi la poursuite des différents programmes en direction des jeunes entre formation de qualité et un appui à l’emploi dans les différents secteurs de l’économie, «la jeunesse continuera d’être soutenue et accompagnée pour créer ses propres activités». Abordant le volet diplomatique, Bouteflika réitérera les principes d’engagement de l’Algérie « pour la paix, la sécurité et la coopération dans le monde, ainsi que pour le triomphe des causes justes ». Maghreb arabe, Ligue des Etats arabes et de l’Union africaine, l’Union européenne, il dira la constante de l’Algérie à être un partenaire durable et fiable pour tout engagement mutuel. «Dans le reste du monde, l’Algérie sera fidèle à ses amitiés nombreuses et aux solidarités qu’elle y a bâties », ajoutera-t-il. Bouteflika finira son discours par un appel solennel à tous les Algériens « à servir ensemble l’Algérie dans le calme et la sérénité, sans lesquels rien ne saurait réussir ni durer. Je vous appelle à oeuvrer ensemble pour triompher de tous les maux qui agressent notre peuple et ses richesses, parmi eux, l’incivisme, la bureaucratie et la corruption. Je vous appelle à promouvoir, de manière consensuelle, notre désir commun de démocratie et à bâtir, ensemble, une Algérie de modernité, dans l’attachement à nos constantes nationales ainsi qu’aux composantes de notre Identité nationale, l’Islam, l’Arabité et l’Amazighité. Je vous appelle à un effort partagé, pour fructifier les atouts nombreux de notre grand pays, le doter d’une économie de plus en plus puissante, et garantir à chacun de ses citoyens une vie décente, dans la solidarité sociale ».


Algérie

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

MAGHREB

Dans son discours d’investiture dont il a lu quelques pages, le 28 avril dernier, Abdelaziz Bouteflika n’a pas créé la surprise et ceux qui ont suivi l’actualité politique savaient que le président, réélu pour un 4ème mandat, allait évoquer notamment la relance des réformes politiques avec, au bout, la révision de la Constitution, la poursuite du programme économique et l’amélioration de la situation sociale des Algériens : « (…) La révision de la loi fondamentale sera notamment destinée au renforcement de la séparation des pouvoirs, à conforter l’indépendance de la justice et le rôle du Parlement, à l’affirmation de la place des droits de l’opposition et à garantir davantage les droits et libertés des citoyens», a-t-il notamment précisé en conviant les forces politiques, les principales représentations de la société civile et les personnalités nationales à prendre part à la délicate «révision constitutionnelle consensuelle».

Les engagements du Président Par Mohamed Nadir

A

u chapitre de l’économie, le président de la République a assuré que le nouveau plan quinquennal d’investissements publics, plus important dans tous les secteurs d’activité, «englobera aussi de nouvelles mesures en faveur des wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux ainsi que les régions montagneuses.» Ce n’est, par conséquent, pas pour rien que le Forum des chefs d’entreprises comme l’Organisation nationale des promoteurs et entrepreneurs ont déjà exprimé leur désir de prendre part à la concrétisation de ce programme de développement économique aux allures prometteuses. Bouteflika n’a, du reste, pas manqué de rassurer les jeunes sur la volonté de l’Etat à améliorer leur situation spécialement par la création de postes d’emploi. Abdelaziz Bouteflika évoquera également la réconciliation nationale en affirmant que «la main de l’Algérie demeure tendue à ses enfants égarés» en avertissant toutefois que «la loi sanctionnera tout acte terroriste contre la sécurité des citoyens et des biens». A l’adresse de tous les pays, il assurera que l’Algérie restera un partenaire loyal dans la lutte contre le terrorisme, dans le respect des principes guidant la politique étrangère, notamment celui de non-ingérence. Autre engagement du président de la République, la poursuite de la lutte contre les fléaux que sont la bureaucratie, la corruption et les crimes éco-

nomiques : «La réforme de la justice, la lutte contre les crimes économiques à leur tête le fléau de la corruption, la protection des cadres gestionnaires dans l’accomplissement de leurs missions, le renforcement de la sécurité des citoyens et de leurs biens contre toutes les formes de banditisme et de violence» sont ainsi les chantiers qu’il compte ouvrir ou poursuivre durant ce mandat. De même qu’il a promis d’améliorer la qualité de la gouvernance au profit des citoyens et des opérateurs économiques par «une décentralisation appuyée sur une démocratie participative qui associera mieux la société civile à la gestion locale».

15

Rien de nouveau ni de surprenant, donc, si ce n’est la révision de la Constitution que les observatoires prévoient pour la fin de la l’année en cours. Le président de la République entend poursuivre l’œuvre entamée il y a 15 années et, pour cela, il a choisi de s’appuyer sur un gouvernement dirigé par le fidèle Abdelmalek Sellal. Une équipe composée de nouveauxvenus certes (des technocrates choisis pour pallier le refus de l’opposition de participer au gouvernement) mais dont les ministères-clés, en l’occurrence la Défense, la Justice et l’Intérieur, demeurent entre les mains dévouées de Ahmed Gaïd Salah, Tayeb Louh et Tayeb Belaiz.


MAGHREB

Algérie

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

Sellal pour conduire les engagements du Président

De lourds chantiers sur la table du gouvernement Le chef de l’état a présidé, une réunion du Conseil des ministres qui est la première depuis les élections présidentielles du 17 avril dernier à l’issue desquelles Bouteflika a été réélu pour un quatrième mandat.

Par Amirouche El Hadi

C

ette élection, on s’en souvient, a été suivie d’un re maniement ministériel qui a vu l’entrée au gouvernement de douze nouveaux ministres, dont sept femmes qui font, désormais, partie de l’équipe gouvernementale, lui donnant beaucoup de fraicheur. Lors de ce premier Conseil avec les membres du nouveau gouvernement, le président Bouteflika a tenu, après avoir souligné que «le peuple algérien s’est prononcé contre le désordre et la violence et qu’il ne saurait accepter que la démocratie s’exerce hors des règles et des institutions définies dans la Constitution, ou loin d’une conduite pacifique qui s’impose à tous, ni encore moins, en

16

contresens de la volonté populaire souveraine », à assurer les citoyens qu’il allait tenir parole quant aux promesses faites durant la campagne électorale. Partant de là, il a réitéré son engagement à mettre en route la totalité de son programme électoral, instruisant les nouveaux ministres d’accélérer les réformes et projets pour gagner cette «course contre le temps». C’est, donc, un important pas que le nouveau gouvernement, que d’aucuns qualifie de technocrate, est appelé à franchir dans la voie de la consolidation et du renforcement des institutions de gouvernance pour consolider l’Etat de droit et améliorer la transparence, la participation et la responsabilité dans la gestion des affaires publiques. En profitant des atouts qu’offre la réconciliation nationale et des grandes lignes de développement fixées par le programme prési-


Algérie dentiel, le nouveau gouvernement a entre les mains tous les moyens pour achever les restes à réaliser du programme quinquennal 2010-14 et franchir un nouveau cap vers le développement. Nul doute que l’étape en cours fera preuve d’un surcroît de dynamisme dans l’action au service des citoyens et du développement du pays, à travers l’insertion de tous les secteurs dans les mécanismes de développement socio-économiques, la répartition judicieuse des investissements publics en vue de réduire les déséquilibres entre les régions. A cet effet, il est impératif que l’on définisse les éléments d’une politique d’ensemble qui doit disposer d’instruments d’intervention efficaces, qu’impliquent les actions de politique économique, sociale et culturelle de tous les secteurs d’activités. Cette organisation articulée autour de l’économie nationale aura en outre l’avantage de réaliser l’adhésion la plus large aux objectifs poursuivis et d’assurer l’enrichissement continu du contenu social du développement.

Louisa Hanoune

Adapter le programme présidentiel aux exigences de la société

A

insi, les pouvoirs publics de vraient-ils être suffisamment engagés et outillés pour adapter le nouveau programme présidentiel aux nouvelles exigences de la société, résolument engagée dans un développement économique. Dans ce contexte, il s’avère nécessaire de rationaliser, par de profondes réformes de structures et par l’établissement d’une gestion appropriée, le fonctionnement à tous les échelons, créer des relations de travail complémentaires fécondes entre les différents rouages de l’Etat et mettre sur pied une administration locale apte à prendre des décisions et des initiatives et coordonner toutes les actions de développement local, notamment en matière de développement socio-économique. Bien plus, il s’agira d’inscrire ce vaste mouvement d’adaptation dans le cadre d’une plus grande adhésion des citoyens aux objectifs de la consolidation et de l’élargissement de la bonne gouvernance. Sur cette lancée, il est indispensable de faire dans le rapprochement de l’administration du citoyen par un nouveau découpage administratif en conformité avec les réali-

Ali Faouzi Rebaïne

Abdelaziz Belaïd

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

tés humaines et géographiques de chaque région et par la mise à la disposition du citoyen de procédures administratives simples. D’autre part, l’exécutif est enjoint de mettre, à travers le programme politique du président Bouteflika, un accent fort sur le parachèvement de la réforme de la justice et sa dotation en moyens additionnels pour renforcer son indépendance et sa crédibilité dans l’application de la loi portant protection des droits de l’homme, des libertés fondamentales et la sécurité des personnes, des biens et des activités économiques, et ce, en complément aux réformes déjà engagées dans le domaine économico-socioculturel. A propos de la jeunesse qui constitue plus de 70% de la population, Bouteflika a instruit ses ministres afin de prioriser ses préoccupations.

La révision de la constitution, un important chantier

P

our ce qui est du calendrier de révision de la Constitution, les partis politiques, les personnalités nationales et les associations seront rendus destinataires, vers la mi-mai, des propositions d’amendements dégagées par la Commission d’experts, a promis le président Bouteflika. Par la suite, ces interlocuteurs seront invités à des rencontres à la présidence de la République, qui seront entamées au début du mois de juin prochain, pour exposer et débattre leurs vues, commentaires et éventuelles contre-propositions au sujet des propositions qu’ils auront eu le temps d’étudier. Ahmed Ouyahia a été chargé

17

MAGHREB

de conduire, sous l’autorité du chef de l’état, l’ensemble de l’opération. Le Programme 2015-2019 d’investissements et de développement a, par ailleurs, retenu l’attention du président de la République qui a insisté pour son élaboration « de sorte à intégrer, dans sa préparation, les concertations nationales et locales requises, tirer les leçons des expériences passées, et améliorer son impact sur le développement local et le développement humain, mais aussi sur le développement d’une économie productive et compétitive dans tous les secteurs ». L’accélération du processus de réformes économiques et sociales « que dictent la promotion d’une économie diversifiée et compétitive et la mise en œuvre du Pacte national économique et social de croissance conclu en février dernier, en gardant la création des emplois parmi les objectifs cardinaux de cette démarche », ont été aussi soulignées par le président de la République. Bouteflika a, enfin, demandé que soit appliqué le plus rapidement possible l’autorité de régulation de l’audiovisuel et de l’autorité de régulation de la presse écrite. Globalement, le président réélu a insisté sur l’urgence de promouvoir la bonne gouvernance, de lutter contre la bureaucratie et d’améliorer le service public, trois pivots sur lesquels Sellal avait axé ses sorties électorales pour vendre le plan de sortie de crise de Bouteflika. Le président Bouteflika aura, donc, tenu absolument à ne pas trahir ses engagements électoraux, opposant aux accusations infondées de ses détracteurs des mesures palpables.


MAGHREB

Sept femmes au nouveau gouvernement

Des technocrates pour assurer la transition Le remaniement ministériel auquel a procédé, dernièrement, le président Bouteflika a permis l’entrée au gouvernement de 12 nouveaux ministres.

I

Algérie

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

l s’agit de Mohamed Djellab qui a été des Finances, de Abdessalem Bouchouareb, de l’Industrie et des Mines, de Tayeb Zitouni, au Moudjahidine, de Mohamed Aïssa, ministre des Affaires religieuses, de Nouria Benghebrit, à l’Éducation nationale, de Mohamed El Ghazi, ministre du Travail, de Nadia Labidi, à la Culture, de Mounia Meslem, chargée de la Solidarité nationale et de la Condition de la femme, de Abdelkader Khomri, ministre de la Jeunesse, Hamid Grine, ministre de la Communication, Khelil Mahi, ministre des Relations avec le Parlement, Abdelkader Kadi, ministre des Travaux publics et Nouria Yamina Zerhouni, ministre du Tourisme. Hadji Baba Ammi aux TP et Mme Aïcha Tagabou ont été nommés ministres délégués. Sept ministres ont été ap-

pelés à d’autres fonctions, dont, notamment, Ghoulammalah Bouabdellah, considéré comme le doyen des ministres et Khalida Toumi qui a passé de nombreuses années à la culture. Avec la mise à l’écart de Benbada, les partis islamistes ont perdu le dernier représentant de leur cohabitation avec le pouvoir. Une dizaine de ministres ont été reconduits dans leurs anciens postes alors que d’autres ont simplement changé de ministères. Fait notable, sept femmes ont fait leur entrée dans ce nouveau gouvernement que d’aucuns considèrent comme une charnière pour assurer une période de transition qui devrait prendre en charge, notamment, la révision de la constitution. Les 25 ministres nommés sont des technocrates et ne se revendiquent, de surcroît, d’aucune couleur politique. Amirouche El Hadi

18 12

Programme des 14 actions au profit de la communauté nationale établie à l’étranger

L

ongtemps, la communauté algérienne vivant à l’étranger souffrait de la cherté des billets notamment durant les vacances d’été. A l’occasion de cette élection présidentielle 2014, le chef de l’État réélu pour un quatrième mandat n’aurait pas oublié les algériens du monde. Lors de la campagne électorale entamée par le duo Amar Ghoul et Amara Benyounes, représentants du candidat Abdelaziz Bouteflika pour l’Europe, ont évoqué que le président candidat n’a pas oublié notre communauté. A cet effet, il a instauré dans son programme 14 actions à savoir l’accès au logement public en Algérie par la mise en place de deux formules: l’accès au logement public unique (LPU) pour ceux qui souhaitent acquérir pour y résider et l’accès au programme immobilier libres pour ceux qui désirent investir au pays. L’autre mesure concernerait la garantie obsèques/rapatriement de corps avec la prise en charge par l’état de la prime d’assurance au profit de démunis. L’accès au dispositif ANSEJ pour les jeunes à partir de janvier 2015 avec une offre de 10 millions de dinars (95000 EUROS). Afin de faciliter l’épargne de nos concitoyens réside à l’étranger, l’état procédera à court terme à l’ouverture de succursales de banques publiques algériennes dans des pays à forte présence de la communauté algérienne à l’étranger. La baisse des prix des billets d’avion n’a pas été négligée aussi avec l’important renforcement de la flotte d’Air Algérie en 2015. la rééducation touchera les familles et le 3ème âge. Enfin, les retraité, la bourse aux stage, le pacte de compétence pour les professionnels en médecine, l’encouragement du mouvement associatif, la mise en place d’une aide juridique étendue. Pour toutes autres informations, la mission consulaire à l’étranger serait l’un des intermédiaires pour la mise en place de ces actions pour notre communauté.


Algérie LAKOOM - Mai 2014 - N° 34 Les grands axes de la nouvelle constitution

MAGHREB

De larges consultations, «sans limites préalables»

C

es principes fondateurs de notre société, indique une note de «présentation générale des propositions d’amendements pour la révision constitutionnelle», «sont immuables et ne sont pas révisables», et doivent par conséquent être à l’abri de toute atteinte éventuelle». Dans une lettre envoyée aux personnalités nationales, les chefs de partis et responsables d’organisations ainsi qu’aux compétences nationales invités à cette concertation, Ahmed Ouyahia a souligné que les «suggestions» qu’il leur a adressées sont faites à «titre indicatif» sur la base du travail établi par la commission des experts juridiques. Parmi les propositions d’amendements de la Constitution, il y a en particulier la réduction à deux du nombre de mandats présidentiels, alors que la durée ne change pas et reste de cinq (5) ans. Ouyahia a également souligné que la révision constitutionnelle menée par le Président Abdelaziz Bouteflika s’intègre dans «une démarche participative, sincère afin de parvenir à l’élaboration d’un projet consensuel qui sera soumis soit à la procédure de révision constitutionnelle appropriée», soit par voie référendaire ou approbation par les deux chambres du parlement algérien. Ouyahia reprendra «attache» avec ces personnalités avant la fin mai pour convenir d’une rencontre au siège de la présidence durant le mois de juin pour échanger les vues et recueillir les «commentaires et propositions relatifs à la révision constitutionnelle». Un projet, précise t-il, qui est mené par le Président Abdelaziz Bouteflika ‘’dans une démarche participative sincère, afin de parve-

Les consultations avec les partis politiques, associations et personnalités prévues au mois de juin pour la révision de la Constitution n’auront «aucune limite préalable» hormis celles relatives «aux constantes nationales et aux valeurs et principes fondateurs» de la société algérienne.

nir à l’élaboration d’un projet consensuel qui sera soumis, au regard de son contenu, à la procédure de révision constitutionnelle appropriée’’. La révision de la Constitution vise en particulier, explique Ouyahia, ‘’à adapter la loi fondamentale aux exigences constitutionnelles suscitées par l’évolution rapide de notre société et les mutations profondes actuellement en cours à travers le monde’’. Dès lors, la révision projetée sera ‘’destinée au renforcement de la séparation des pouvoirs, à conforter l’indépendance de la justice et le rôle du Parlement, à l’affirmation de la place et des droits de l’opposition et à garantir les droits et libertés des citoyens’’, ajoute t-il. En fait, les amendements projetés, explique encore Ouyahia, portent sur quatre aspects de la loi fondamentale: son préambule, les principes généraux régissant la société algérienne dont ‘’les droits et liber-

19

tés des citoyens et leurs devoirs’’, ‘’l’organisation des pouvoirs’’ et le ‘’contrôle constitutionnel’’. Ouyahia précise par ailleurs que ces propositions sont adressées ‘’à titre indicatif’’. Il ajoute en outre que ‘’ le chantier de révision constitutionnelle ne fait l’objet d’aucune limite préalable, hormis celles relatives aux constantes nationales ainsi qu’aux valeurs et principes fondateurs de notre société’’. Il a également annoncé à tous ceux qui ont été sollicités pour ce projet de révision de la Constitution qu’une première réunion est prévue à la fin du mois de mai pour fixer la date de la rencontre (au siège de la Présidence de la République) au mois de juin prochain. L’objectif de cette rencontre du mois de juin sera focalisé, a-t-il précisé, sur ‘’un échange sur vos commentaires et propositions relatifs à la révision de la Constitution’’.


MAGHREB

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

Algérie

Mandats présidentiels, transhumance politique, faits marquants des amendements de la révision constitutionnelle

Mandats présidentiels réduits à deux pour chaque président, indépendance du Conseil constitutionnel, interdiction de la transhumance politique pour les députés et promotion des droits de l’homme balisent les grandes propositions d’amendement de la Loi fondamentale.

A

ttendus par l’ensemble de la classe politique, comme par les observateurs étrangers ou les experts algériens, le projet d’amendement de la Constitution, dont le texte a été transmis jeudi aux chefs de partis et aux personnalités politiques en particulier, porte sur plusieurs aspects de la vie sociale, économique et politique de la Nation. Pour autant, le principal sujet d’intérêt des amendements reste sans conteste la réduction, de nouveau, du nombre des mandats présidentiels à deux seulement, alors que la durée de ces mandats reste inchangée à cinq années, c’est un dire un quinquennat, ou deux si le président se présente et est réélu. Cette disposition des amendements proposés par une commission spécialisée mise en place au mois d’avril 2013, feront l’objet de discussions lors d’une rencontre au mois de juin prochain entre M. Ahmed Ouyahia, désigné par le président Abdelaziz Bouteflika pour diriger les consultations avec les parties concernées par

la révision de la loi fondamentale.

Plus de transhumance politique Autre nouveauté introduite par ces amendements, l’interdiction de la transhumance politique des parlementaires, et l’obligation qui leur est faite de participer aux travaux de l’assemblée. Ainsi, dans l’article 28 du texte initial, un article 100 bis est ajouté qui stipule que ‘’est déchu de plein droit de son mandat électif, l’élu à l’APN ou au Conseil de la Nation affilié à un parti politique, qui aura, durant son mandat, changé l’appartenance sous l’égide de laquelle il a été élu par les citoyens’’. Quant à l’article 100 du même article 27 de la Constitution, il porte une nouveauté: ‘’le membre du parlement doit se consacrer pleinement à l’exercice de son mandat, par sa présence effective aux travaux parlementaires’’. Il est clair que cette nouvelle disposition se propose de lutter autant con-

20

tre le changement de couleur politique des élus que de lutter contre l’absentéisme lors des travaux en plénière ou en commission du parlement. Par ailleurs, les amendements au texte initial de la constitution portent également sur les aspects politique dont ‘’la parité hommes-femmes’’, ‘’la liberté d’exercice du culte’’, la liberté de la presse dans le respect des droits et libertés d’autrui. Le texte propose ainsi pour renforcer les principes démocratiques et de l’Etat de droit auquel aspirent les algériens ‘’l’interdiction de toute censure préalable’’, ‘’la liberté de manifester et de se rassembler pacifiquement’’. Avec un spectre très large, les propositions d’amendements de la loi fondamentale ‘’ne pouvaient occulter le secteur de la justice’’, le secteur de la justice. Il est ainsi recommandé ‘’le droit à un procès équitable’’, l’interdiction de la détention ou l’emprisonnement dans des lieux non prévus par la loi,


Algérie l’obligation d’informer la personne en garde à vue de son droit d’entrer en contact avec sa famille et l’obligation de soumettre un mineur en garde à vue à un examen médical. Des propositions en fait qui avaient fait l’objet d’une grande partie du rapport 2013 de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (CNCPPDH). Cette commission, présidée par M. Farouk Ksentini, avait également demandé l’interdiction des gardes à vue et l’assouplissement des procédures judiciaires dans le cas de la présomption d’innocence, ainsi que la dépénalisation de l’acte de gestion. Par ailleurs, M. Ahmed Ouyahia, qui doit diriger les consultations avec les partis politiques, associations et personnalités, prévues au mois de juin pour la révision de la Constitution, n’auront «aucune limite préalable», hormis celles relatives «aux constantes nationales et aux valeurs et principes fondateurs» de la société algérienne. Ces principes fondateurs de notre société, précise la note de «présentation générale des propositions d’amendements pour la révision constitutionnelle», «sont immuables et ne sont pas révisables», et doivent par conséquent être à l’abri de toute atteinte éventuelle». Pour M. Ouyahia, la révision constitutionnelle préconisée par le Président Bouteflika s’intègre dans «une démarche participative, sincère afin de parvenir à l’élaboration d’un projet consensuel’’. Ce projet sera, a-t-il précisé, soumis soit à ‘’la procédure de révision constitutionnelle appropriée», soit par voie référendaire ou approbation par les deux chambres du parlement algérien. Une rencontre à la fin du mois de mai est prévue entre M. Ouyahia et les parties invitées à participer à ce projet de révision de la Constitution dont l’objectif est de définir une date, au mois de juin, pour un large échange de vues et recueillir les «commentaires et propositions relatifs à la révision constitutionnelle».

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

MAGHREB

Des amendements pour élargir les prérogatives des présidents des deux chambres du Parlement

Les amendements introduits pour la révision de la Constitution visent à élargir les prérogatives des présidents des deux chambres du Parlement, indique un texte transmis jeudi aux chefs de partis et personnalités politiques, mis en ligne vendredi sur le site de la présidence de la république. Ces amendements visent dès lors à renforcer la fonction consultative du Conseil d’Etat, à protéger le juge contre toute forme de pressions, d’interventions ou manœuvres en lui reconnaissant le droit de saisir le Conseil supérieur de la magistrature lorsqu’il est confronté à l’une de ces situations. L’exercice de ce droit constitutionnel est de nature à renforcer l’indépendance du juge, à renforcer la représentation du pouvoir judiciaire au Conseil constitutionnel par une augmentation du nombre de magistrats au sein de cette institution. Le quatrième axe concerne la fonction de contrôle constitutionnel. Les amendements projetés visent à moderniser l’institution qui a la charge de ce contrôle.

Renforcement du contrôle constitutionnel Dans ce cadre, il est proposé de

21

revoir l’organisation du Conseil constitutionnel notamment sa composition dans le sens d’une augmentation du nombre de ses membres en vue d’assurer une représentation équilibrée des trois pouvoirs au sein de cette institution et en créant la fonction de vice-président en vue d’assurer la stabilité et la pérennité de l’institution. Il est nécessaire de rappeler que le Président de la République ne pose aucune limite préalable au projet de révision constitutionnelle, hormis celles relatives aux constantes nationales et aux valeurs et principes fondateurs de la société algérienne qui incarnent sa longue histoire, sa civilisation millénaire et une vision d’avenir portée par des valeurs et principes partagés par l’ensemble des citoyens algériens. ‘’La révision constitutionnelle projetée sera menée à son terme suivant une démarche qui se veut résolument participative, fondée sur une concertation ouverte aux forces politiques, aux principales représentations de la société civile ainsi qu’aux personnalités nationales’’, précise par ailleurs le texte de la présidence.


MAGHREB

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

L’indépendance du Conseil constitutionnel affirmée

Algérie

L’indépendance vis à vis de toute source de pouvoir du Conseil constitutionnel, doté de l’autonomie administrative et financière, a été affirmée dans le projet de révision de la Constitution, rendu public par la présidence de la République.

S

elon l’article 41 du même projet de révision constitu tionnelle, l’article 163 de la Constitution est amendé et reformulé comme suit : «Il est institué un Conseil Constitutionnel chargé de veiller au respect de la Constitution. Le Conseil Constitutionnel veille, en outre, à la régularité des opérations de référendum, d’élection du Président de la République et d’élections législatives. Il proclame les résultats de ces opérations». «Le Conseil constitutionnel est doté de l’autonomie administrative et financière. Les modalités d’application de l’alinéa ci-dessus seront déterminées par voie règlementaire», précise le même amendement. Concernant la composition du Conseil, l’article 42 du projet de révision, précise que l’article 164 de la Constitution est amendé et rédigé comme suit: «Le Conseil constitutionnel est composé de douze (12) membres: Quatre (4) désignés par le Président de la République dont le Président et le vice-président, deux (2) élus par l’Assemblée populaire nationale et deux (2) élus par le Conseil de la

Nation, deux (2) élus par la Cour suprême et deux (2) élus par le Conseil d’Etat». «Aussitôt élus ou désignés, les membres du Conseil constitutionnel cessent tout autre mandat, fonction, charge ou mission. Le Président de la République désigne, pour un mandat unique de huit (08) ans, le Président et le vice-président du Conseil constitutionnel. Les autres membres du Conseil constitutionnel remplissent un mandat unique de huit (08) ans et sont renouvelés par moitié tous les quatre (4) ans», a indiqué le projet de révision. L’article 43 du projet recommande, quant à lui, que l’article 164 bis soit ajouté et rédigé comme suit: «Les membres du Conseil constitutionnel, élus ou désignés, doivent être âgés de quarante-cinq (45) ans révolus au jour de leur désignation ou de leur élection, être titulaires d’un diplôme universitaire.» Les membres du Conseil constitutionnel doivent aussi, selon le même amendement, «être reconnus pour leur moralité, leur impartialité et leur probité» et « jouir d’une expérience professionnelle de vingt (20) ans au moins dans l’enseignement supérieur, dans la magis-

22

trature, dans une haute fonction de l’Etat ou avoir été élu dans l’une des deux chambres durant deux (02) législatures au moins». Par ailleurs, l’article 44 du projet de révision propose que l’article 164 ter soit ajouté et rédigé comme suit : «Avant leur entrée en fonction, les membres du Conseil constitutionnel prêtent serment devant le Président de la République. Ils jurent par Dieu Tout Puissant, d’exercer en toute impartialité et neutralité leurs fonctions, de préserver le secret des délibérations et de s’interdire de prendre une position publique sur toute question relevant de la compétence du Conseil constitutionnel». L’article 45 indique, quant à lui, un amendement et une reformulation de l’article 166 de la Constitution comme suit : «Le Conseil constitutionnel est saisi par le Président de la République, le Président de l’Assemblée populaire nationale, le Président du Conseil de la Nation ou le Premier ministre. Il peut être saisi également par soixante-dix (70) députés ou quarante (40) membres du Conseil de la Nation».


Algérie

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

MAGHREB

Réduction des mandats présidentiels

L

’article 74 de la Constitution est amendé et reformulé comme suit : ‘’la durée du mandat présidentiel est de cinq (5) ans. Le Président de la République est rééligible une seule fois’’, indique le projet d’amendement mis en ligne vendredi sur le site de la présidence de la république. Outre la réduction des mandats présidentiels, les amendements proposés pour cette révision constitutionnelle stipulent également que le Président de la République ‘’est le Chef suprême de toutes les Forces Armées de la République, est responsable de la Défense Nationale, et arrête et conduit la politique extérieure de la Nation’’. Par ailleurs, l’article 89 de la constitution amendé indique que ‘’lorsque un candidat dépose son dossier de candidature à l’élection présidentielle, au Conseil constitutionnel, son retrait ne peut intervenir qu’en cas de décès ou d’empêche-

Le nombre de mandats présidentiels est réduit à deux avec une durée de cinq années pour chaque mandat, indique un des amendements proposés pour la révision de la constitution.

ment légal dûment constaté par le Conseil constitutionnel.’’ ‘’Lorsque l’un des candidats présent au second tour de l’élection présidentielle décède, se retire ou est empêché par toute autre raison, le Président de la République en exercice ou celui qui assume la

fonction de Chef de l’Etat demeure en fonction jusqu’à la proclamation de l’élection du Président de la République. Dans ce cas, le Conseil Constitutionnel proroge le délai d’organisation de l’élection pour une durée maximale de soixante (60) jours.

Le Djurdjura vous accueille dans un cadre lounge kab yle kabyle ô musiques douces des montagnes du Djurdjura… Chez Mr OUKOUKES Said

370 place du Barlet 59500 Douai France Tél 03 27 88 74 65

Couscous z Tajines z Carte de ggrillades rillades Méchoui tous les week-ends OUVERT 7/7 23


MAGHREB sur une Regard furtif torale pas campagne élec tres comme les au

Algérie

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

Entre dérapages, palabre et violence

Jamais campagne électorale n’a déchainé une telle passion offrant l’image d’un pays qui a tourné le dos à l’un des plus importants rendezvous politique de son histoire.

Par Moncef Wafi

U

n paradoxe tout algérien réunis sant tous les ingrédients pour of frir un cocktail explosif à une population qui était plus préoccupée par l’urgence du quotidien que par les joutes verbales et les échanges aigres-doux entre les différents candidats à la présidentielle. Une drôle de campagne qui avait déjà commencé par un précédent puisque le président-candidat Abdelaziz Bouteflika, qui avait fait longtemps planer le doute sur sa participation, déléguait pour sa campagne un collège d’officiels pour le représenter lors de ces trois semaines prévues à l’occasion. Le Premier ministre Sellal, Les ex chefs de gouvernement Ouyahia et Belkhadem, le président du Sénat, le SG de l’UGTA, plusieurs ministres en fonction à l’image de Ghoul et Benyounès, pour la communauté étrangère, sont passés derrière les pupitres pour appeler à votre Bouteflika. Du côté des autres candidats, et mis à part l’ancien chef du gouvernement Ali Benflis qui a mobilisé les foules, les Hanoune, Touati, Rebaine et Belaïd Abdelaziz n’ont fait, en fin de compte, que de la figuration. Retour sur une campagne «pas comme les autres» émaillée d’incidents parfois violents. Le coup d’envoi est donné le 23 mars après que le conseil constitutionnel ait validé, le 14 mars, six candidatures sur les dix enregistrées. Mais avant même le début officiel de la campagne électorale, une première polémique s’invite aux débats. Le 15 mars, et à partir de Constantine, Abdelmalek Sellal, le directeur de campagne de Bouteflika, se fend d’un commen-

taire malheureux sur les Chaouis à l’adresse d’un membre de son staff (Brahim Boulahia, sénateur FLN originaire de Batna) : «Nous autres à Constantine quand on veut parler des Chaouis on dit hacha naâmat rabbi». La scène sera diffusée par la chaine Nahar TV pourtant proche du pouvoir. Cette saillie de mauvais goût soulèvera une vague d’indignation dans la région des Aurès. La classe politique condamne de son côté les propos de Sellal. Malgré ses regrets télévisés et sa mise en garde contre les « tentatives de manipulation », il n’arrivera pas à apaiser la colère des Chaouis. Le même jour, c’est-à-dire le 15 mars, un sit-in de protestation devant le théâtre régional de Batna est tenu et les manifestants décident de créer le mouvement B’zayed, « ça suffit », afin de dénoncer cette atteinte à l’honneur des habitants des Aurès. 24 heures plus tard, des étudiants se sont rassemblés à l’intérieur du campus de l’université de Batna Hadj Lakhder, avant de sortir dans une marche revendicatrice en direction de la résidence de l’ex-président de la République Liamine Zeroual.

Zeroual rompt 16 ans de silence

A

Oum El Bouaghi, des étudiants ont organisés un sit-in à l’entrée de la ville, au niveau du campus universitaire Larbi Ben M’hidi.

24

Le 19 mars, Liamine Zeroual s’exprime publiquement depuis sa démission en 1998. Il se prononce contre le quatrième mandat en estimant que la révision constitutionnelle de 2008 a compromis « le processus de redressement national ». Il plaidera pour un mandat de transition sans appeler explicitement à voter pour l’un des candidats en course. Auparavant, l’annonce de la candidature du président sortant accélère l’émergence du front du boycott, formé en février et qui rassemble en son sein des partis politiques de différentes tendances rejoints plus tard par d’anciens candidats à la candidature qui ont jeté l’éponge. Leur but est de créer un large front d’opposition pour peser après le scrutin et favoriser un dialogue avec les acteurs politiques. A propos du quatrième mandat, Abderazzak Makri, le président du parti islamiste du Mouvement de la société pour la paix (MSP) prédit même une crise pareille à celle de 1988. En parallèle de la campagne électorale officielle, ils mènent la leur, en faveur de l’abstention en organisant sit-in et meeting. Le front du boycott est composé de cinq partis. Le MSP, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), le Front de la justice et du développement (FJD) et Ennahda. Les ex-candidats Soufiane Djilali (du parti Jil Jadid) et Ahmed Benbitour les ont rejoints après l’annonce de la candidature du président Bouteflika. En 2009, seuls le RCD et le Front des for-


Algérie ces socialistes (FFS) avaient appelé au boycott des élections. Par ailleurs, Barakat, un mouvement citoyen, appelle à une mobilisation contre la quatrième mandature de Bouteflika. Dans un premier temps interdits, leurs rassemblements sont ensuite tolérés, mais la dynamique du mouvement, qu’on dit élitiste, n’arrive pas à ratisser large. Quant à la campagne en elle-même, elle peine à décoller à cause d’un désintérêt flagrant des citoyens. Hormis les microcosmes politiques et les cercles restreints des candidats, la rue s’emballe peu ou prou pour ces trois semaines. Du côté de l’état-major électoral de Bouteflika c’est la consternation. Les meetings programmés dans plusieurs villes tournent court pour ses organisateurs. A Bir Ater dans la wilaya de Tébessa, la circulation automobile a été coupée. A Oum El Bouaghi, Ahmed Ouyahia a été chassé avec des pots de yaourt lancés sur sa voiture et à Ras El Aioun dans la wilaya de Batna et à M’sila, Abdelmalek Boudiaf, le ministre de la Santé, s’est réfugié au commissariat de police de la ville pour fuir la colère de la population locale. Moussa Benhamadi, l’ancien ministre de la Poste et des TIC, a été également empêché de tenir son meeting à Akbou. Même dans des villes françaises comme à Lille, Paris et Marseille, les deux Amar, Ghoul et Benyounes ont été sérieusement chahutés. Mais c’est à Béjaïa que la situation a failli virer au drame.

Provocations et autres dérapages «contrôlés»

L

e 5 avril, Abdelmalek Sellal est em pêché de tenir son meeting dans la ville de Béjaïa. Les manifestants avaient réussi à franchir les barrières de sécurité obligeant la police antiémeute à riposter en utilisant des camions chasse-neige et des grenades lacrymogènes contre les manifestants. Bilan des affrontements : cinq policiers blessés dont un dans un état jugé sérieux, un véhicule incendié, et des vitres brisées. Le meeting du même Sellal sera tout simplement annulé à Batna pour des raisons de sécurité. Avec l’épisode Hanoune, la campagne électorale prend une autre tournure. La candidate trotskiste s’en prend nommément à Benflis et Mokri. Au premier, elle

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34 lui reproche tour à tour d’avoir voulu la faire rallier à sa cause dans le cadre d’un front contre Bouteflika, d’être « le candidat des multinationales » ou encore de vouloir jouer un remake de la Place Maïdan dans le cas où il ne gagnerait pas les élections. S’il ne branche pas, Benflis dément formellement la première accusation. Quant au président du MSP, il sera accusé d’être à la solde des ONG internationales, notamment Freedom House, et de jouer sa carte perso pour prétendre à un portefeuille ministériel. Abderrazak Mokri réagit à l’attaque frontale d’une femme qu’il qualifie de « méchante » et s’interroge sur les choix de la présidente du parti des Travailleurs de s’attaquer au courant islamiste. « Pourquoi vous nous critiquez, alors que votre concurrent, c’est Bouteflika ? », écrira-t-il sur son compte Facebook. Mokri qui se défend d’avoir accusé Hanoune de complaisance avec le pouvoir déclare ne s’être questionné que « sur tes attaques contre l’opposition et tes éloges sur le Président ». Mokri se lâchera plus loin en s’attaquant à la vie privée de Louisa Hanoune. La campagne s’enlise. Et c’est de l’extérieur que viendra la polémique. Les visites de l’Emir du Qatar cheïkh Tamim Ben Hamad Al-Thani et de John Kerry, le secrétaire d’Etat américain à Alger en pleine campagne font craindre un adoubement de l’étranger. Leurs entrevues avec le président-candidat font réagir la classe politique et c’est tout naturellement que les premières analyses abondent dans ce sens malgré les démentis officiels. Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra répondra aux attaques que les

25

MAGHREB visites étaient indépendantes de l’échéance électorale qui « est une affaire interne qui ne concerne que l’Algérie ». Pour Louisa Hanoune, « les Etats-Unis et le Qatar ne se soucient guère de la démocratie en Algérie et de la transparence des élections, mais de leurs propres intérêts». Mais à quelques heures de la clôture officielle de la campagne électorale, Bouteflika porte l’estocade contre son principal rival, Ali Benflis qu’il accuse sans le nommer de « terrorisme ». Lors d’une audience accordée au chef de diplomatie espagnole, José Manuel GarciaMargallo, il a accusé Benflis d’avoir appelé à la violence, utilisant même le vocable de « terrorisme ». « Qu’un candidat vienne menacer les walis et les autorités», disant «de faire attention à leurs familles et à leurs enfants en cas de fraude, cela veut dire quoi », a déclaré Bouteflika devant son hôte. C’est « du terrorisme à travers la télévision », ajoutera-t-il, confessant du même coup le « manque d’élégance » de cette campagne. Cette sortie se veut une réponse aux déclarations de Benflis, trois jours plus tôt, sur les risques de fraude électorale. « La fraude est haram (illicite). Le faux et usage de faux est haram. Je m’adresse aux walis, aux chefs de daïras : vous avez de la famille, pensez à la préserver », avait-il dit. Il adressera également un message aux électeurs les appelant à la vigilance contre « ceux qui se sont habitués à spolier la parole du peuple, à détourner sa volonté et qui veulent garder leurs vieilles habitudes de la fraude». Dès le début de la campagne, Ali Benflis, avait prévenu que la fraude serait son « principal adversaire » le 17 avril.


MAGHREB

Algérie

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

Les Algériens d’Europe votent pour la paix et la stabilité

Le Nord de la France détient la palme avec un taux de participation de 40 pour cent

Quand le fennec s’invite aux élections

Alors que le président sortant Abdelaziz Bouteflika, candidat à sa propre succession, a remporté le scrutin du 17 avril 2014 pour un quatrième mandat avec 18983 des voix pour un taux de participation de 72,23%, la majorité de la communauté algérienne en Europe l’a plébiscité.

L

Lille Mohamed Djadi

C

es derniers ont voté sur tout pour la paix et la sta bilité. Le vote de notre communauté à l’étranger, même s’il n’est pas pris avec toute l’importance qui lui sied, n’est pas moins convoité par les différents candidats qui, par conviction ou par simple calcul électoral, tente de le capter. Quand Amar Ghoul et Amara Benyounes gagnent leur pari... Menant campagne en Europe en faveur du chef de l’État, Abdelaziz Bouteflika, les deux ministres Amar Ghoul et Amara Benyounes, respectivement chef des nouvelles formations politiques MPA et TAJ, ont sillonné plusieurs grandes villes d’Europe pour tenter de convaincre notre communauté établie à l’Étranger à voter pour le présidentcandidat. Deux anciens ministres dans la délégation officielle Le Docteur Abdelhamid Abad (ex

président du club de football de l’USMHarrach) et Zinedine Youbi, anciens ministres démissionnaires à l’appel du FLN de l’époque, respectivement de la formation professionnelle et des postes et télécommunications ont accompagné les deux ministres en fonction durant cette campagne électorale tant à l’intérieur du pays qu’a l’extérieur du pays. A une question concernant le choix du candidat, l’un des deux ministres affirme qu’il a pris position avec le parti du FLN. Un député, nommé directeur de campagne de Bouteflika pour l’Europe Il s’agit de Djamel Bouras député représentant la région parisienne et le nord de la France n’a pas ménagé son effort pour donner un coup de main à la délégation algérienne lors de la campagne dirigée par les deux ministres. Djamel Bouras a tenté de convaincre à chaque sortie de cette délégation tant à Marseille, Lyon, Lille, Paris ou Bruxelles les électeurs à voter pour le président Abdelaziz Bouteflika candidat du FLN comme disait-il à chaque fois, qu’un journaliste lui pose la question.

26

Le nord de la France rafle la mise en Europe avec un taux de participants de 40 Un grand travail de proximité a été réalisé par le consulat général du nord pas de calais dirigé par le Consul Général Boudjemaa Rouibah. Alors que le taux de participation de cette grande circonscription du nord de la France n’aurait jamais atteint ce pourcentage jusqu’à cette élection présidentielle dit-on. Le mérite revient surtout à la campagne de sensibilisation et de proximité entamée depuis quelques mois déjà par le consul, de ses adjoints et toute son équipe. L’instauration de nouveaux bureaux afin que les électeurs ne se que les électeurs ne se déplacent pas loin de leur lieu de résidence a été pour beaucoup dans l’élevage du taux de pourcentage. En effet, puis 23 bureaux ont été mis à la disposition des électeurs algériens résident dans cette circonscription. La logistique et la bonne organisation de l’homme de l’ombre Mr Aziri Mohamed a été pour beaucoup dans la réussite de cette opération, témoigne plusieurs électeurs.

es électeurs aux élections présidentielles du Nord de la France ont été surpris de voir à l’entrée d’un bureau de vote à Lille, un fervent supporter de l’équipe d’Algérie portant la tenue du fennec. Voulant certainement rappeler aux présents qu’après les élections, place à la préparation à la coupe du monde dont l’Algérie pays d’origine et la France pays de résidence et de naissance pour certains la France en question sont qualifiés pour le Brésil. La présence de ce jeune supporter a crée une folle ambiance tant au niveau des électeurs qu’au niveau des passants qui se sont joints à cette ambiance sportive d’un après midi du 17 avril 2014. Ainsi, le fennec qui s’est invité à cette fête électorale a attiré beaucoup de monde notamment des passants de nationalités étrangères Européennes qui n’ont pas hésité un instant pour prendre des photos avec le supporter Algérien. Bonne chance à l’Algérie et à la France au mondial. M.D


Algérie La campagne virtuelle

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

MAGHREB

Le net, une arène pour « intellectuels »

Le net est-il un moyen efficace de sensibilisation de l’électorat algérien ? Constitue-il un moyen de référence ? Peut-on le considérer comme une sorte de sondage susceptible de donner des indices éclairant la population sur une éventuelle consultation électorale ?

Alger Chahredine Berriah

R

ien n’est sûr, tant la dernière élec tion présidentielle du 17 avril a donné intronisé Abdelaziz Bouteflika pour un 4è mandat, contrairement à l’enthousiasme de certains internautes qui avaient donné gagnant Ali Benflis. Dans le même sillage, des groupes de l’opposition appelant au boycott du scrutin, ou incitant leurs sympathisants à couper la route d’El Mouradia devant le président candidat ou suggérant subtilement à voter pour son concurrent direct, Benflis, à l’image du mouvement Barakat, n’ont fait, en réalité, aucun effet sur les votants. Les utilisateurs de l’Internet dans pareilles circonstances (les élections) sont les militants d’une même cause dialoguant intra-muros. Sans influence sur les indécis, les apolitiques, les nouveaux électeurs. Un débat byzantin. En consultant la toile, la campagne électorale se déroulait dans un climat de haine entre pro et anti Boutef. Pro et anti Benflis. Le petit peuple n’intervenait pas, comme s’il n’était pas concerné par l’événement. Et lorsqu’il y avait intervention d’un internaute « neutre » c’était pour bannir, pour ne pas dire insulter, les belligérants, d’un côté, le FLN et le RND et de l’autre, le FFS, le RCD et les boycotteurs de toutes natures.

Dans ce magma de débats ténébreux, le non Algérien pouvait croire que le nombre de candidats à ces joutes se résumait à deux seulement. Les quatre autres, considérés comme des faire-valoir, payés pour crédibiliser le scrutin, n’ont pas droit de cité. Illustration : comme pour «démasquer les usurpateurs» un internaute anonyme ironisait dans un commentaire « Pourquoi vous chamaillez-vous ? Les dés sont jetés. Bouteflika sera président » La suite a donné raison à cet internaute. Les vainqueurs avait jubilé. Les vaincus avaient crié à la fraude.

27

Mais, le ton n’avait pas changé d’un iota. Le Net, en dépit des convictions des uns et le scepticisme des autres, a été un défouloir, un exutoire sans retenue. Une arène pour « intellectuels » En fait, dans un contexte précis, quelle différence y a t-il entre facebook, par exemple et un stade de football ? Quasiment aucune : on s’y insulte. Même si les antagonistes ne sont pas les mêmes, ne sont pas du même statut… Constat : en Algérie, les réseaux sociaux sont loin de fabriquer une opinion publique !


MAGHREB

Algérie

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

6candidats. Les

Qui sont-ils?

Ils étaient plus d’une centaine de candidats à la candidature à avoir retiré les formulaires de signatures, ils ne seront finalement et officiellement que six à être sur la ligne de départ pour la course à El Mouradia.

Par Moncef Wafi

C

’est le jeudi 13 mars que le Conseil constitutionnel a rendu publique la liste définitive des candidats à la présidentielle du 17 avril après l’étude des dossiers des postulants. Le Président candidat Abdelaziz Bouteflika, l’ex chef de gouvernement Ali Benflis, la patronne du Parti des Travailleurs

(PT), Louisa Hanoune, Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, celui de AHD 54, Ali Faouzi Rebaïne, et de Abdelaziz Belaïd, le président du Front El Moustakbal. Six candidats aux profils différents et aux ambitions divergentes. En dehors du favori Bouteflika à sa propre succession,

on prête aux uns et aux autres des raisons avouées ou obscures mais qui tendent toutes vers une « crédibilisation » de l’élection présidentielle quoique le cas Benflis divise l’opinion publique. Mais qui sont ces candidats à cette présidentielle ?

Abdelaziz Bouteflika Il est né le 2 mars 1937 à Oujda au Maroc. Il est le 5e président de l’Algérie depuis le 27 avril 1999. Haut fonctionnaire de profession, élu député de Tlemcen en 1962 et réélu en 1964, il est ministre de la Jeunesse, des Sports et du Tourisme dans le premier gouvernement Ahmed Ben Bella, de septembre 1962 à septembre 1963. Il occupe ensuite les fonctions de ministre des Affaires étrangères de septembre 1963 à mars 1979, dans les trois gouvernements Ahmed Ben Bella et les quatre gouvernements Houari Boumédiène. Ainsi, il exerce la fonction de président de l’Assemblée générale des Nations unies en 1974. Par la suite, il devient ministre con-

seiller du président de la République de mars 1979 à juillet 1980, dans le gouvernement Abdelghani I. Candidat indépendant, Abdelaziz Bouteflika remporte l’élection présidentielle de 1999 avec 73,8 % des suffrages et devient le cinquième président de la République algérienne démocratique et populaire le 27 avril 1999 et ministre de la défense le 5 mai 2003. Il est réélu dès le premier tour lors des élections présidentielles de 2004, avec 85 % des voix, et de 2009, avec 90,2 %. Lors de cette dernière, il est le candidat du Front de libération nationale (FLN), dont il est le président d’honneur depuis le 28 janvier 2005.

Il est né le 3 octobre 1953 à Beni Slimane dans la wilaya de Médéa. Après avoir intégré en 1978 le corps des douanes algériennes, M. Touati adhéra ensuite au champ politique et entame en 1988 la préparation de la constitution de l’Organisation nationale des enfants de Chouhada (ONEC) jusqu’à l’annonce de sa création le 18 février 1989. Il en assura la présidence durant 3 ans et s’at-

tela ensuite à la mise sur pied de la coordination nationale des enfants de Chouhada (CNEC). En juin 1998, le congrès du parti du Front national algérien a été tenu avant d’obtenir l’agrément le 3 septembre 1999 et M. Touati fut désigné président du parti. Il se porte candidat à la présidentielle de 2009 après avoir été recalé par le Conseil constitutionnel à la présidentielle en 2004.

Moussa Touati

28


Algérie

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

MAGHREB

Il est né le 8 septembre 1944 à Batna. Après avoir obtenu une licence en droit de l’université d’Alger en 1968, il devient à 24 ans juge au tribunal de Blida. En 1987, il prend part à la création de la Ligue algérienne des droits de l’Homme. Après avoir été magistrat, avocat et bâtonnier, il est nommé ministre de la Justice le 5 novembre 1988 au sein du gouvernement Merbah et le reste dans les gouvernements Hamrouche I et Hamrouche II puis dans le gouvernement Ghozali I jusqu’au 21 juillet 1991, lorsqu’il est démis de ses fonctions. Il revient sur la scène politique en tant que député du FLN lors des législatives de 1997. Deux ans après, en 1999, il dirige la campagne électorale de

Abdelaziz Bouteflika pour l’élection présidentielle de 1999. Avant d’occuper successivement les postes de Secrétaire général de la Présidence de laPC République, puis Chef de cabinet de la Présidence et Premier ministre, après la démission d’Ahmed Benbitour le 26 août 2000. Une année après, le 19 septembre 2001, Ali Benflis est désigné à la tête du FLN, en remplacement de Boualem Benhamouda. Il est remplacé le 5 mai 2003 par Ahmed Ouyahia, qui est nommé Premier ministre. Il est candidat à l’élection présidentielle de 2004, où il arrive en deuxième place derrière le président sortant, avec 6,42 % des voix. Il annonce officiellement sa candidature pour la prochaine présidentielle le 19 janvier 2014.

Ali Benflis

Louisa Hanoune Elle est née le 7 avril 1954 à Chekfa dans la wilaya de Jijel. Secrétaire générale du Parti des travailleurs, elle est candidate à l’élection présidentielle de 2004. Elle est alors la première femme algérienne à être candidate à la magistrature suprême. Elle participe également à l’élection de 2009 remportée par Abdelaziz Bouteflika et conteste les résultats de cette élection. Elle dirige le journal Fraternité (journal du Parti de Travailleurs). Sous le parti unique, Louisa Hanoune milite dans des groupes féministes qui manifestent contre le code de la famille, adopté par l’Assemblée populaire nationale en 1984. Mem-

bre d’un parti clandestin d’extrême gauche, l’Organisation socialiste des travailleurs (OST), elle est arrêtée en 1986 et passe six mois en prison. Lorsque l’Algérie adopte un système pluraliste en 1989, Hanoune fait partie des fondateurs du Parti des Travailleurs, dont elle a toujours été le porte-parole. En 2004, elle est la première Algérienne candidate à l’élection présidentielle. Elle obtient 1 % des votes. Le 19 février 2009, le Parti des Travailleurs annonce la candidature de Louisa Hanoune, sa secrétaire générale, à l’élection présidentielle d’avril 2009.

Ali Faouzi Rebaïne Il est né le 24 janvier 1955 à Alger. Arrêté et emprisonné du 23 septembre 1983 au 4 novembre 1984 à Berouaghia Médéa, pour atteinte à la sûreté de l’État dans l’affaire des Aurès, Alifewzi Rebaine fonde en février 1985 l’« association des fils et filles de chahids de la wilaya d’Alger ». Après avoir fondé la première ligue des droits de l’homme en juin 1985, il est arrêté une seconde fois le

5 juillet de la même année pour atteinte à la sûreté de l’État et constitution d’association illégale. Il est alors condamné à 13 ans de prison à Lambèse (Batna), puis libéré le 26 avril 1987 suite à une grâce présidentielle. Au mois d’octobre 1988, il fonde le Comité national contre la torture. Le 27 avril 1991, il devient secrétaire général du parti Ahd 54 qu’il vient de fonder.

Il est né le 16 juin 1963 à Merouana dans la wilata de Batna. Il est titulaire d’un doctorat de médecine et d’une licence en droit. En 1986, il adhère au FLN et devient le plus jeune membre du comité central. Député de 1997 à 2007, il est élu secrétaire général de

l’Union nationale de la jeunesse algérienne (UNJA). Suite à de nombreux désaccords avec la direction du FLN, il quitte le parti pour fonder le Front El Moustakbal en février 2012. C’est la première fois qu’il se présente à une élection présidentielle.

Abdelaziz Belaïd

29


ADRAR

EMPREINTE

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

Le mois du

ET SES MERVEILLES Par M. M. A.

M

ai, décrété par les officiels comme étant le mois du patri moine. Mais pour les locataires du Touat – Gourara – Tidikelt-Tanezrouft il reste surtout le mois précurseur des grandes chaleurs. Un climat chaud, sec et rude caractérisé par une hausse du mercure qui s’installe entre 45 et 50°C, parfois durant huit mois, accompagné de vents chauds. C’est aussi le mois des Zïarates ou ouâdates. Des manifestations socio religieuses organisées, à tour de rôle, par chacun des Ksar que compte la région. Une manière par laquelle les autochtones rendent un hommage singulier aux Saints Marabouts de leurs localités. Dans ce contexte 391 Zïarates sont célébrées annuellement dans la région. Les plus importantes sont celles du Cheikh Moulay Erregani, du Cheikh Moulay Abdelkrim El Maghili, Moulay Slimane Ben Ali, Cheikh Sidi Mohamed Belekbir. Cependant, Adrar est la capitale du Touat. Une merveilleuse ville rouge à l’architecture au style néo-soudanais ornée par mille arcades. Le Touat est implanté sur une gigantesque vallée de 200 kilomètres. Où jaillit une chaîne de palmeraies

30

verdoyantes tout le long du tracé du lit d’un Oued asséché. Son flanc Ouest est jalonné par une importante nuée de Ksour, datant du 11 et 13ièmes siècles, partant de Tsabit à Réggane. Le Gourara célèbre par son envoûtante Oasis Rouge, Timimoun, le chef lieu, se présente sous forme d’une multitude de Ksour jalonnant la lisière Sud du grand Erg Occidental. Le Tidikelt se situe sur la partie Sud du plateau. Il est moins garni en Ksour dont Aoulef est le centre urbain principal. Et enfin le ‘’Tanezrouft’’ une appellation Touareg, qui signifie le ‘’vide’’. C’est l’immense espace désertique qui s’étend, sur 700 km, de Réggane jusqu’à Bordj Badji Mokhtar à la limite de la frontière algéro – malienne. Cependant, cette vaste partie du territoire national recèle un très riche patrimoine matériel et immatériel. Un précieux héritage issu du brassage des populations, venues de divers horizons, qui se sont succédé depuis 30.000 ans, selon les archéologues. Une thèse appuyée par l’existence de nombreuses stations de silex, de tumulus etc. Par ailleurs selon un chercheur historien de l’université africaine on retrouve la trace des Romains dans le Touat avec les villages comme Doudoum (l’actuel Ksar Deldoul), Toukabat (Tsabit),


Patrimoine

Bunta (Bouda) etc. et que les premières peuplades semi-sédentaires Berbères, les Gétules (Gaetulis). Cependant, les Zénètes seraient les véritables premiers habitants Berbères de la région. Ensuite la présence des juifs avec la grande migration enregistrée, durant la période antique, au cours de la deuxième moitié du 1ier siècle Av. JC.

Merveille, histoire et culture

L

a wilaya d’Adrar, qui s’étale sur une superficie de près de 450.000 m², dispose parmi son patrimoine historique et culturel de quelques 1402 foggaras, dont presque la moitié serait tarie. Une excellente invention d’un modèle d’irrigation unique témoin de l’existence jadis d’une grande civilisation. La foggara est un système d’irrigation ancestral de captage et de distribution parfaite de l’eau. Des eaux soutirées du plateaux du Tademaït par des canalisations souterraines, d’une profondeur de 5 à 10 m de la surface du sol, légèrement inclinées pour permettre l’écoulement de l’eau aquifère d’atteindre, par la gravité, les palmeraies situées plus en aval à un niveau inférieur sur plusieurs kilomètres. Elle présente des galeries, qui permettent l’accès aux hommes pour divers usages. En outre, en période de chaleur, elle sert d’abri et devient aussi une source de fraîcheur pour les autochtones et les Oasiens afin d’échapper aux effets du soleil. C’est un système ingénieux crée par l’homme, depuis la nuit des temps, pour la gestion équitable des ressources hydrique, entre les cultivateurs pour l’irrigation des palmeraies. Toutefois c’est la foggara qui est à l’origine de la vie dans cet impitoyable désert. Une curiosité dont la conception a toujours fascinée les touristes et les scientifiques. Cependant, l’origine de son invention reste un sujet qui divise les chercheurs et les anthropologues. Pour certain la foggara est une invention locale

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

liée à l’histoire des Ksour avec leurs différentes typologies et morphologies à travers les siècles. D’autres optent pour la thèse de la technique hydraulique importée de la Perse (l’Iran d’aujourd’hui) ou de la Chine. Un autre patrimoine matériel, qui n’est pas de moindre importance, ce sont les anciens Ksour. Des habitations construites sous forme de Kasbate fortifiées regroupés à l’intérieur d’une ceinture formée par d’énormes remparts, servant de boucliers contre les invasions externes, en argile de couleur ocre. Ces infrastructures domestiques offrent un cachet très particulier à la région, qui dénombre environ 700 Ksour éparses qui sont en état de ruine. De nos jours il y a 294 Ksar, ou Ksour (pluriel), occupés par leurs propriétaires, où ils continuent à vivre de père en fils dans ces habitations anciennes en pisé, communautairement et en parfaite harmonie et cela depuis des siècles. Ces ksour représentent un héritage de grande valeur sentimentale pour ces Oasiens. Un lieu où quand leurs progénitures, étaient dans l’obligation de s’en séparer pour un emploi ou des études sous d’autres cieux, ne ratent jamais une occasion pour y revenir se ressourcer. Cependant, ces pauvres locataires tentent bien que mal à maintenir et conserver leurs vielles bâtisses contre la menace des intempéries et des érosions. Sur le plan culturel cette région de l’extrême sud ouest du pays est aussi connue pour être le vivier des Zaouïates, des fondations religieuses traditionnelles. Où l’ont dénombre plus d’une cebtaine qui ont depuis des siècles rayonnées sur une partie du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest. Ces entités ont également cédée des centaines de Khazinates (bibliothèques traditionnelles) où sont conservés, depuis des siècles, près de 10.000 manuscrits. Ceux sont des écrits anciens, rédigés notamment en langue arabe, qui trai-

31

EMPREINTE

tent de différents domaines de la connaissance tels que les lettres, philosophie, droit, histoire, médecine, astronomie, mathématiques etc. Ces ouvrages témoignent aussi de l’existence autrefois de savants, d’érudits et aussi celle d’une époque où la culture était prospère. Cependant, ces populations ont aussi hérité de leurs ancêtres d’un arsenal culturel oral diversifié à l’image du très célèbre chant populaire Zénètes du « Ahellil ». Un chant classé comme patrimoine mondial par l’UNESCO. Il s’agit d’un genre local implanté principalement dans le Gourara. Où les thèmes véhiculés portent sur l’Amour de Dieu et de son prophète Mohamed (QLSSSL) et aussi à l’Amour inconditionnel. Comme le «Tbal », un genre artistique traditionnel spécifique au Touat et au Tidikelt. Il tire son nom de l’instrument utilisé, une sorte de tambourin à la forme semi conique recouvert à l’extrémité par une peau de chèvre. Dans ce style le chant est privilégié sur la danse. «Sara » ou la danse aux bâtons, qui doivent se croiser d’une manière très rythmée. Les danseurs ( une centaine ou plus) tous habillés en Aâbya (robes) blanches dansent le son des percussions dégagées par un tambour. « Berrzana » une religieuse à l’occasion de la fête du Mouloud. « Rakbia » Une danse mixte bédouine aux sonorités locales…Et puis il a ya aussi le Karkabou,le Zemmar,Nouba Rssam, Hadra, l’Aâïdi, Ichou et beaucoup d’autres qui sont en voie de disparition. Toutefois, l’espace ne nous permet pas de vous citer toutes richesses du patrimoine culturel et naturel allant de la faune, sa flore…aux autres potentialités touristiques caractérisées par la multitude sites naturels, monuments historiques, grottes, Sebkhas, Ergs, forêts fossilisées, gravures rupestres,…à la diversités des arts traditionnels comme l’artisanat, la poterie noire, la vannerie, le tissage, le fatis, Maroquinerie, dinanderie…


CONNAISSEZ-VOUS...

LakoomInfo?..

Lakoom-Info est une revue mensuelle , éditée par Les Publications et Éditions Chouaky, depuis le mois de juillet 2007. Désormais, elle est présente dans les kiosques en Algérie et bientôt au Maroc. Une publication comme il en manquait dans le paysage médiatique français, pour : S’INFORMER UTILEMENT, S’EXPRIMER SANS COMPLEXE, COMMUNIQUER EFFICACEMENT ! CARACTÉRISTIQUES: De format A4 et de 60 pages, elle est tirée en quadrichromie sur papier glacé brillant 135 gr en couverture et 90 gr intérieur. Pour ses trois premiers numéros, la revue a été tirée à 22.000 exemplaires. DISTRIBUTION : Distribuée prioritairement dans le dé-partement du Nord, en grande partie à Lille, la publication est également présente dans les grandes villes de France, mais aussi dans quelques villes d’Espagne et de Belgique ainsi que dans les capitales et les villes im-portantes du Maghreb. C’est là un ré-seau dont la densification est appelée à évoluer. S’agissant de la typologie des lieux de dépôt de la revue, on la trouve, à Lille et dans les autres gran-des villes de France et des 2 autres pays d’Europe (Belgique, Espagne), en priorité dans les lieux générale-ment fréquentés par les populations d’origine maghrébine, à savoir : ma-gasins d’alimentation, boucheries, taxiphones, salons de thé, restau-rants, salons de coiffure, cafés, bras-series…En France, et dans les 3 pays du Maghreb, la revue est également envoyée, par voie postale, à un grand nombre de personnalités, politiques et autres, d’administrations et établisse-ments publics, entreprises économi-ques et différents organismes. Dans cette dernière partie de notre réseau de diffusion, figurent aussi les repré-sentations diplomatiques et économi-ques des pays maghrébins, africains et arabes, les compagnies aériennes et maritimes françaises et maghré-bines ainsi que celles des pays ara-bes et africains, enfin les chambres de commerce franco maghrébines et franco arabe. LIGNE ÉDITORIALE ET LECTORAT CIBLE : Cette distribution correspond aux grands axes constitutifs de la ligne éditoriale de la publication. 1 / Faisant siennes les idées d’inté-gration citoyenne dans le respect des cultures et des traditions d’origine, la revue se propose de refléter le po-tentiel très fort d’enrichissement de la culture républicaine française que représentent, dans tous les domaines de la vie sociale, les énergies et les ressources créatrices portées par les citoyens français issus de l’immigra-tion, travaillant seuls ou en collectifs. S’adressant donc, pour l’essentiel, à un lectorat constitué de Françaises et de Français d’origine maghrébine, africaine et des autres pays arabes, la publication s’investit dans le compte rendu d’activités et d’initiatives créa-trices ou innovantes, de parcours et d’itinéraires exemplaires. 2 / La publication se propose égale-ment de mettre en exergue les oppor-tunités d’échanges et les avancées positives enregistrées dans le do-maine de la coopération économique et celui des relations politiques entre la France et les autres pays du bassin méditerranéen et africains, mais aussi au plan des échanges entre les socié-tés civiles et les secteurs culturels et artistiques respectives.

Compte tenu de cette démarche, nous intégrons dans notre réseau de diffu-sion un grand nombre d’organismes décideurs et de structures, étatiques et citoyennes, travaillant en direction de l’étranger.

INSERTIONS : Vous êtes entrepreneur, commerçant. Votre activité et votre démarche pren-nent en compte l’intérêt que repré-sente, en termes de consommation et d’impact pour l’image de marque de votre enseigne ou de votre label, la part importante des communautés is-sues de l’immigration dans le marché national français. Vous n’ignorez pas que l’expansion de votre entreprise est étroitement liée au développement des relations interna-tionales, à une bonne connaissance des opportunités d’investissement et d’échanges et de repérage réciproque de partenaires potentiels. Plus que partie intégrante de votre expansion, la communication sur vo-tre activité et votre démarche pour la promotion de votre produit, en est un facteur dynamique essentiel. Dans cette perspective, Lakoom-Info, de par son contenu et son lectorat cible, présente toutes les garanties requises pour être, dans le cadre de votre stratégie de communication, vo-tre partenaire d’excellence. Profiter de nos tarifs promotionnels d’insertion, c’est, pour vous, l’assu-rance d’un message efficace.

Lakoom info 14/11, av. Président HOOVER 59000 Lille Tél./Fax : 00 33 3 20 50 35 06 contact@lakoom-info.com / chouaky@gmail.com www.lakoom-info.com


MImmigration AGHREB

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

Algérie

MAGHREB

Entre 250 000 et 400 000 migrants irréguliers Lors d’une journée d’étude sur l’émigration et l’immigration en Algérie, la présidente d’un laboratoire de recherche de l’université Constantine2 a estimé que « le nombre de migrants irréguliers en Algérie varierait entre 250.000 et 400.000 individus » Mme Farida Merabet, présidente du laboratoire «sociologie économique et mouvements sociaux» et également présidente du comité d’organisation de cette rencontre, a indiqué que « ce flux migratoire qui représente «1% du nombre total de la population était insignifiant au lendemain de l’indépendance avant de devenir, en ce milieu de la 2ème décennie du 21ème siècle, relativement substantiel». Tout en déplorant «l’absence de données officielles» et «la difficulté d’obtenir des statistiques (…) fiables sur le phénomène de la mobilité sociale» Au-delà des chiffres, il a été constaté que « l’Algérie est devenue une terre d’accueil de migrants étrangers venant notamment des régions subsahariennes, moyen-orientales et asiatiques».

33


MAGHREB

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

Immigration

Oued Jorji, l’Afrique des clandestins Des milliers de subsahariens en s i t u a t i o n irrégulière élisent domicile sur les berges de l’Oued Jorji à Maghnia

« L’immigration clandestine pour la plupart subsaharienne ne cesse d’augmenter avec un taux d’accroissement de 951 affaires traitées en 2013 contre 762 en 2012, soit une hausse de 24,8%. Le bilan du 2ème Commandement régional de la gendarmerie d’Oran indique que 2043 personnes ont été arrêtées, au niveau de la région Ouest, pour séjour irrégulier en 2013 contre 1485 personnes en 2012, soit une augmentation de 37,6%.

Maghnia Chahredine Berriah

U

n no man’s land situé à une dizaine de kilo mètres du tracé frontalier entre l’Algérie et le Maroc. Un véritable continent abritant plusieurs communautés de divers pays de l’Afrique subsaharienne et de différentes confessions religieuses. Pour tous, leur objectif est atteindre le vieux continent, en premier l’Espagne par le Maroc: ils prennent la route de Nador, certains de Tanger, pour atteindre l’enclave de Melilla ou Ceuta. Des itinéraires jonchés de tous les dangers. Certains sont arrêtés en cours de route, d’autres se font agresser, puis refouler de nuit sur le territoire algérien. Les gardefrontières de Maghnia, ne pouvant plus faire face au flux de

étudié. Un séjour à Oued Jorji est indispensable avant que l’ordre soit donné pour l’expédition. ces «infras humains» procèdent Pour les aventuriers, des à leur tour à leur expulsion vers Ethiopiens, des Erythréens et le royaume. Une sorte de jeu des Rwandais, entre autres, lugubre entre les autorités des la «terre promise» est raredeux pays. ment atteinte. Mais, le sort de la plupart d’en- On ne hume pas l’air ibérique tre ces migrants est tragique. en comptant sur son simple Beaucoup sont décédés de mi- rêve, sa détermination et quelsère, de folie ou carrément li- ques euros. quidés physiquement pour «Pour arriver à destination, on des raisons que seule la loi de doit s’assujettir à plusieurs insl’omerta de cette population tructions, à des contraintes. On connaît la raison. doit complètement être sous le joug des chairmen. Pour les aventuriers, des Seuls, on n’arrivera Ethiopiens, des Erythréens et même pas à parcourir mètres…» des Rwandais, entre autres, la quelques témoigne Max, un Ca«terre promise» est rarement merounais de 39 ans. atteinte. Partis de leurs lointaines contrées, ces miPour ceux qui sont bien em- grants alourdis de rêves et d’esbrigadés dans des réseaux poirs, sont vite rattrapés par mafieux, le voyage est bien leurs illusions.

34


Immigration

Le désepoir subsahariens

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

Les temps sont durs, depuis que l’Etat algérien a creusé des tranchées profonds et les Marocains érigé de hauts grillages tout le long du tracé frontalier. En dépit de la quasi impossibilité de traverser, les Blacks continuent, persévérants, à espérer des jours meilleurs. En attendant, ils «s’engouffrent» dans le monde du travail clandestin, dans les champs, le bâtiment, le jardinage… Des boulots leur assurant une pitance pour garder leur force et réunir la somme qui leur permettrait d’aller de l’autre côté. « Il faut compter jusqu’à 3 000 euros chacun pour prétendre expliqué un cadre du gouvernoau voyage. C’est une somme rat d’Oujda, dans l’Oriental. énorme et le résultat n’est pas En attendant, les autorités algégaranti» explique Max qui dit riennes, si l’on se fiait au bilan avoir perdu tout espoir d’aller du 2è commandement régional dans le pays de Cervantes «Mais, re- «Retourner chez moi encore tourner chez moi en- plus pauvre qu’avant est une core plus pauvre honte pour moi. Je vis un diqu’avant est une honte pour moi. Je vis un di- lemme!» lemme!» se plaint-il. Max garde, cependant, l’espoir de la gendarmerie d’Oran, ont de gagner rapidement le Ma- procédé à l’arrestation de 2043 roc « Là bas, on régularise les migrants clandestins dans tout l’ouest algérien en 2013. gens comme moi » dit-il. Le gouvernement marocain a « L’immigration clandestine enclenché il y a deux mois une pour la plupart subsaharienne opération de régularisation des ne cesse d’augmenter avec un subsahariens. Une loi, même si taux d’accroissement de 951 afelle apparaît comme salvatrice, faires traitées en 2013 contre ne profitera pas à tous « C’est 762 en 2012, soit une hausse de une étude au par cas » nous a 24,8%. Le bilan du 2ème Com-

35

MAGHREB

mandement régional de la gendarmerie d’Oran indique que 2043 personnes ont été arrêtées, au niveau de la région Ouest, pour séjour irrégulier en 2013 contre 1485 personnes en 2012, soit une augmentation de 37,6%. La région Ouest et notamment Oran est devenue un point de transit pour les immigrés africains à destination des pays européens dont l’Espagne et la France. Elle est également un centre d’intérêt de la maind’œuvre maghrébine. Cette augmentation confirme désormais que le phénomène occupe la priorité des affaires relatives au crime organisé. Les investigations menées par les gendarmes ont fait ressortir que ce sont généralement les clandestins âgés entre 18 et 40 ans qui tentent l’aventure. 1466 migrants âgés entre 18 et 40 ans ont été arrêtés, l‘année dernière, dans l’Ouest algérien contre 1047 en 2012 ». Tous ces subsahariens irréguliers, arrêtés, puis jugés, sont automatiquement conduits vers leurs pays d’origine, via Tamanrasset. Curieusement, quelques semaines plus tard, pratiquement les mêmes personnes reprennent le chemin de Maghnia. Qui arrêtera Max et ses semblables ?

Migrants clandestins dans l’ouest algérien


MAGHREB

LAKOOM-INFO - Mai 2014 - N° 34

Immigration

Oran

Le drame des réfugiés clandestins

La scène est désormais devenue habituelle dans le paysage oranais : vêtues de pagnes et de boubous aux couleurs chaudes, des femmes subsahariennes, «campant» toute la journée durant à proximité des feux rouges, envoient leurs enfants pour mendier quelques pièces auprès des automobilistes à l’arrêt.

Par Mohamed Nadir

L

eurs patries? Le Mali, bien sûr, mais aussi le Niger ou le Cameroun, pays qu’elles ont dû quitter pour fuir la guerre ou la famine, parfois les deux.Souffrant de la faim et du froid dans une wilaya qui, près de deux années après l’arrivée des premières cohortes de migrants, n’a pas encore réussi à mettre en place un dispositif d’accueil et de transit, ces subsahariennes n’hésitent souvent pas à étaler leur misère sur les trottoirs du centre-ville: « C’est devenu absolument insoutenable, tremble cette oranaise. On devrait avoir honte de les laisser dans un tel dénuement, sans toit ni nourriture. Les autorités devraient trouver des solutions !» Le transfert comme seule réponse La seule réponse apportée jusqu’ici par lesdites autorités consiste à transférer les réfugiés vers les camps d’Adrar en attendant leur expulsion vers leurs pays d’origine. Opérations qui, jusqu’ici, n’ont été lancées qu’en prévision de manifestations économiques ou politiques que la wilaya d’Oran devait abriter. On s’en souvient, en juin 2013 par exemple, à l’occasion de la visite très médiatisée d’Arnold Schwarzenegger, dans le cadre du lancement d’un programme de l’économie verte, les rues avaient été «nettoyées» des clandestins de la même manière qu’elles l’avaient été à d’autres occasions, ces deux dernières années. Entre septembre 2012 et novembre 2013, au moins trois opérations de transfert de réfugiés vers les camps du sud ont été réalisées par les autorités locales. Et certains

milieux, notamment les défenseurs des Droits de l’Homme, n’ont pas manqué de dénoncer, en leur temps, la méthode musclée utilisée par la force publique pour évacuer ces réfugiés. Ce qui n’a pas empêché les subsahariens de (ré) affluer vers la capitale de l’ouest, quelques mois après chaque déplacement. Selon certains chiffres non officiels, entre 2009 et 2011, plus de 40.000 migrants subsahariens ont été expulsés du territoire algérien… Proies à tous les dangers Abandonnés aux aléas climatiques, les clandestins le sont aussi aux dangers de la rue. Et il n’est pas rare que des cas d’agressions et de viols sur des femmes africaines soient rapportés par la presse. Et pris en charge par les mêmes défenseurs des Droits de l’Homme lorsque les instances officielles «rechignent» à recevoir la plainte des victimes présumées. Le cas le plus retentissant -d’ailleurs largement repris par la presse- est celui de Patricia, jeune camerounaise de 28 ans, violée dans la rue, jetée en prison pour séjour illégal avant d’être expulsée par les autorités. Le tout alors que son violeur présumé a été acquitté par le Procureur de la république du tribunal correctionnel de Cité Djamel. Pour beaucoup, le sort ainsi réservé à la réfugiée camerounaise est propre à décourager toutes les potentielles futures victimes qui n’iront jamais se plaindre aux autorités de peur de subir le même traitement humiliant. Manœuvres et hommes à tout faire Pour survivre en attendant de pouvoir rallier le continent européen, les sans-papiers africains ne crachent sur aucune offre : manœuvre dans des petits chantiers de

36

construction, homme de peine chez les particuliers, ils acceptent tous type de travail pourvu que ça rapporte de quoi manger : «Ils travaillent dur, témoigne cet oranais.Je le sais parce que j’ai recours à leur force lorsque j’ai besoin d’aide dans mes petits travaux de maçonnerie. Pour 1.000 DA la journée, ils font du bon boulot !» Ces hommes de peine sont, du reste, connus de tous les oranais qui les retrouvent tous les jours sur la route menant vers Canastel, à proximité du rondpoint Bouchikhi, là où stationnent habituellement les hommes de tâche algériens. Une situation qui a déjà donné lieu à des altercations entre eux lorsque l’offre de travail n’a répondu à toutes les attentes. Trafic de drogue et fausse monnaie «Il ne faut pas croire que ce sont tous des saints, avertit un autre oranais, chauffeur de taxi de son état.Ils sont également versés dans le trafic de drogue, la fausse monnaie et trempent même dans la prostitution.» Ce que confirment les nombreuses affaires traitées par la police et la gendarmerie ces dernières années impliquant des clandestins dans le trafic de stupéfiant et de faux billets. Et c’est pour cela qu’un certain nombre d’oranais -pour sensibles qu’ils soient au drame humanitaire qu’ils vivent- avouent se méfier encore de ces étrangers dont on ne sait si «on peut leur faire confiance». Encore peu habitués aux phénomènes de l’immigration clandestine, du moins de cette ampleur, les oranais restent encore sur leurs gardes même si de plus en plus de subsahariens semblent s’installer durablement -en tout cas, ils en expriment le désir- et que de nombreuses naissances sont enregistrés sur le sol algérien.


Fantasme

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

D’ICI ET D’AILLEURS

L’Islam ridiculisé par des muftis escrocs Dernièrement, la grande mosquée de Paris a du faire face à une révolte très particulière. Un collectif de parisiennes musulmanes- des activistes féministes en voile, dit-on-, qui se fait appeler «femmes dans la mosquée», exige rien moins que de prier dans la même salle que les hommes. Par Amirouche El Hadi

S

elon ces dames, la décision prise par les respon sables de la mosquée de les placer dans une salle de prière, spécialement aménagée pour elles au sous-sol, est tout simplement un acte de « hogra ». Habituellement, ces femmes priaient dans la grande salle principale de la mosquée qui était commune aux deux sexes, puisque ils étaient séparés seulement par un rideau. La montée au créneau de ces musulmanes soulève un grand bruit en France où, civilisation oblige, la «gent féminine» est entourée de tous les égards. Cela d’autant que les remous en question ont été empreints de violentes altercations entre les deux sexes, ce qui n’a pas manqué de donner une autre image piteuse de la mentalité de nos «musulmans». Cet épisode, dont se passerait bien la religion musulmane, (il existe en Algérie beaucoup de salles de prière où hommes et femmes prient en commun, séparés par un simple rideau tout autant qu’il existe des salles spécialement aménagées pour elles dans les mosquées), fait mal au moment où certains ennemis de l’islam font feu de tout bois en Occident pour lui tomber dessus à bras raccourcis. En cette période où les partis d’extrême droite sont montés à l’assaut du parlement européen, des islamophobes ont ressorti quelques étranges fetwas faites par des gourous qui se veulent Muftis. Dans l’unique but de nous ridiculiser. C’est que ces faux muftis, qui se recrutent, généralement au Moyen Orient et, de plus en plus, au Maroc, leur ont fourni de précieux outils

qui leur servent à acérer leurs griffes. Qu’on en juge : un mufti d’Arabie Saoudite a décrété qu’un Musulman peut coucher avec sa femme décédée s’il le désire. Exit, donc, la douleur face à la perte et bonjour le lancinant désir arabe. «Un sexe à la place du cœur» ont commenté nos «amis» d’outre-mer. Une autre, du même pays, a rendu obligatoire pour les femmes travailleuses d’allaiter leurs collègues afin qu’ils ne leur soient pas étrangers. Si elles ne veulent pas être accusées de mœurs douteuses et garder leur boulot, ces femmes doivent, donc, donner le sein à tous leurs collègues chaque matin… Et plus si affinité ? La même «Muftia » d’Arabie saoudite avait, également, exigé auparavant des femmes arabes qui exercent dans des bureaux, d’exiger de s’assoir sur un tapis plutôt que sur une chaise afin de ne pas risquer d’être…mises enceintes. Chez cette «femme de culte» saoudienne, le cerveau semble étrangement situé entre les cuisses plutôt que dans le crane. Un autre Mufti du Maroc a rendu licite la consommation de la viande de créatures surnaturelles, notamment, les fameux Djinns, à la condition, avait-il cru ajouter, de pouvoir les attraper. Mais pourquoi, donc, on se le demande ? Est-ce parce que la

37

viande est devenue inaccessible au Royaume de sa majesté pour qu’il faille aller à la chasse des Djinns, un terrain particulièrement périlleux ? La liste est longue comme un jour sans pain… Le ridicule qui s’est emparé de ces «hommes et femmes de culte» qui colonisent les innombrables chaines de Nile et d’Arabsat, ne semble pas en mesure de les étouffer. A la limite, on pourrait s’en f… sauf, qu’il nous est difficile d’accepter d’être la risée de la planète à cause de l’étroitesse des cerveaux de ces escrocs de la théologie qui se donnent pour objectif de régir notre vie par leurs fetwas sataniques…

Le ridicule qui s’est emparé de ces «hommes et femmes de culte» qui colonisent les innombrables chaines de Nile et d’Arabsat


MAGHREB

Maroc

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

Immigration

5 000 Espagnols travaillent illégalement au Maroc

Le Maroc serait devenu le nouvel Eldorado des Espagnols à la recherche d’un travail. Selon un journal local, près de 5 000 d’entre eux travailleraient au Maroc de manière illégale.

L

e royaume du Maroc devra-t-il bien tôt se protéger contre une immigration illégale en provenance du Nord ? Un scénario fort probable si l’on en croit un article publié par le site espagnol Economia Digital, qui affirme que près de 5 000 Espagnols travailleraient illégalement au Maroc. Ces derniers tenteraient de fuir la crise qui

sévit dans leur pays. Les projets d’infrastructures initiés au Maroc, tel que les autoroutes, auraient attiré une main-d’œuvre qualifiée, venue principalement du sud de l’Espagne où le taux de chômage dépasse les 30%. La distance qui sépare le sud de l’Espagne au nord du Maroc n’est que de 14 kilomètres. Entrer dans le royaume est

donc très facile, d’autant plus que le pays n’exige aucun visa. Si beaucoup d’entre eux n’obtiennent pas de titre de séjour, « ils retournent en Espagne, puis reviennent immédiatement pour continuer à travailler sans contrat », explique le spécialiste Anouar Zibaoui. Conscient du phénomène, le gouvernement de Benkirane a décidé de lancer un processus de régularisation dont le principal objectif est de « garder le contrôle sur la maind’œuvre », selon Economia Digital. Mardi, à rabat, lors d’un colloque international sur «l’avenir des migrations trans-méditerranéennes au-delà des crises», le ministre délégué en charge des Marocains et des affaires de la migration, affirmait que l’immigration n’avait pas forcément « des impacts négatives sur l’économie, le marché du travail ou le budget des pays d’accueil ». Il a reconnu que la migration est « une solution et non un problème ». Selon lui, 15 000 dossiers de demandes d’immatriculations ont été traité à ce jour et des milliers de cartes ont été délivrées, rapporte la MAP. Fouad Harit

La deuxième ville la plus propre au monde est amazighe

L

a ville Marocaine, Ifran, vient de se distinguer en remportant haut la main la deuxième place des villes les plus propres au monde. Ifran, ville située au cœur de l’Atlas et construite dans un style européen arrive juste derrière la ville canadienne Clgary. Cette ville amazighe vient

d’abattre beaucoup d’idées reçues. Elle est arrivée à surclasser en propreté des villes comme Helsinki Adelaïde, Ottawa et Brisbane, des villes européennes longtemps vantées et idolâtrées ne figurent même pas au top 10. Bravo à la ville

38


Maroc

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

CONTRIBUTION

MAGHREB

Le coup de téléphone préventif de Mohammed VI à Ban Ki Moon

PAR Mustapha Tossa

N

on qu’elle déroge à un si lence entre le Maroc et l’or ganisation onusienne, leurs rapports sont des plus quotidiens, des plus suivis et des plus denses, mais par ce qu’elle marque un temps fort qui vise à a précéder des accélérations dans le dossier du Sahara marocain et anticiper d’éventuels tournants. La presse, qui a commenté ce coup de téléphone, s’est échinée à relever le teint et la teneur. Un avertissement pour les uns, une mise en garde pour les autres, une alerte pour certains...rappel à l’ordre pour d’autres...Autant de mots forts pour illustrer le fait que cette conversation était une importante mise au point, une grande clarification des enjeux et des positions à la veille d’échéances décisives. Ces échéances sont naturellement la publication du rapport de l’ONU et la prolongation de la MINURSO, force onusienne déployée dans le Sahara marocain pour observer le cessez le feu entre l’armée marocaine et les séparatistes du Polisario. La diplomatie algérienne, partie prenante de ce conflit, avait tout fait pour proposer d’élargir les missions de la MINURSO aux droits de l’homme. La lettre du président Abdelaziz Bouteflika qu’elle avait envoyé depuis son lit d’hôpital à la rencontre d’Abuja allait dans le sens du changement des règles de jeu onusiennes. La réaction marocaine ne s’était fait attendre. Refus net et catégorique d’une telle initiative. Or il se trouve qu’à la veille d’une importante échéance qu’est la publication de ce fameux rapport de l’ONU et les discussions autour d’un vote, l’idée défendue par les détracteurs du Maroc de changer la physionomie de la MINURSO est de re-

La conversation téléphonique qu’à eu le Roi du Maroc Mohammed VI avec le Secrétaire général des Nations unies Ban Ki Moon est au centre de toutes les attentions et de toutes les supputations.

tour. Changer les missions de l’ONU en cours de route sans que le pays concerné, le Maroc, ne les valide, peut s’apparenter à une dangereuse accélération des événements qui peut aboutir soit à l’impasse soit à une radicalisation des postions. Pour éviter justement un tel scénario, le Roi Mohammed VI semble avoir estimé utile et opportun de clarifier les enjeux au Secrétaire général des Nations unies Ban Ki Moon. Il le fait suffisamment à l’avance pour donner le temps aux différents protagonistes internationaux de cette crise pour en mesurer les conséquences et les enjeux. Le tout est d’éviter glissements et dérapages susceptibles d’aboutir à un point de non retour. Après avoir commencé à gagner la bataille de la persuasion africaine, de nombreux pays se mettent à retirer leur reconnaissances aux séparatistes du Polisario, après avoir réussi à convaincre les grands partenaires internationaux de la validité politique de son plan d’autonomie, il reste au Maroc d’empêcher que le travail

39

de l’ONU ne soit parasité par les fossoyeurs de son unité nationale. D’où ce coup de téléphone préventif, d’où cette attention particuliers apportée aux infimes détails de la mission de la MINURSO. Deux indicateurs importants qui disent la mobilisation marocaine sur le plan de la symbolique politique à la veille de ce fameux rapport de l’ONU. Le premier est la décision royale d’effectuer une grande visite à Dakhla, seconde grande ville du Sahara marocain, avec tout ce que cela dit sur la mise en valeur des grandes réalisations économiques et politiques dans cette région. Le second indicateur est la volonté politique et diplomatique de contrer le lobbying du Polisario et de leurs parrains algériens autour d’un certain nombre de cercles d’influence et de pouvoir en Europe. Certaines capitales européennes sont devenues depuis quelques temps le terrain sur lequel a été redéployée la capacité de nuisance d’Alger via les séparatistes du Polisario.

Le Roi du Maroc Mohammed VI avec le Secrétaire général des Nations unies Ban Ki Moon


MAGHREB

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

Tunisie

Le Président Moncef Marzouki baisse son salaire de deux tiers Au moment où les finances publiques sont mal en point, le Président tunisien, Moncef Marzouki, baisse son salaire de deux tiers. Le Président tunisien Moncef Marzouki

Tunis Abubakr Diallo

A

lors que les finances publiques sont mal en point, le Président tunisien, Moncef Marzouki, baisse son salaire de deux tiers. Le dirigeant promet également des réductions de dépenses de la Présidence. RFI indique le salaire brut du chef de l’Etat va passer de 30 000 dinars (un peu moins de 14

mille euros), à 10 000 dinars (environ 4 500 euros). Selon le député de l’opposition Selim Ben Abdelsalem qui se demande pourquoi Marzouki a attendu deux ans pour rendre cette décision opérationnelle, « cela reste un salaire toujours considérable, étant donné que le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) est de 320 dinars, soit 150 euros ». Le député qui fait une corrélation entre

cette décision et le début de la campagne électorale indique que « cette réduction n’est que symbolique ». Moncef Marzouki assure que « l’Etat doit être un modèle. J’appelle toutes les parties à faire preuve de labeur et de sacrifice (...). Les catégories pauvres et moyennes n’assumeront pas la plus grande part de cet effort », écrit RFI qui cite l’agence TAP.

La Banque Mondiale accorde 100 millions de dollars aux PME et micro-entreprises Tunis Fouâd Harit

L Le siège de la banque mondiale à Washington

a banque Mondiale a accordé un nouveau prêt de 100 millions de dollars à la Tunisie afin de l’aider à financer des micro, petites et moyennes entreprises. Un prêt supplémentaire de 100

millions de dollars a été accordé par la Banque Mondiale (BM) au gouvernement tunisien afin de l’appuyer dans un projet visant à soutenir le financement des micro, petites et moyennes entreprises (MPME) dans le pays. Cette opération doit permettre d’assurer la montée en puissance d’un projet lancé en 2012 et doté d’un budget initial de 50 millions de dollars. Ce projet s’est révélé efficace pour l’accès des MPME tunisiennes au financement en temps de difficultés économique, indique un communiqué de la BM publié jeudi soir.

99,7% des entreprises tunisiennes sont des MPME Ce prêt permettra aussi l’ouverture de lignes de crédit afin de débloquer

40

des prêts à des micro-entrepreneurs et de proposer aux petites et moyennes entreprises (PME), des financements à long terme assortis de périodes de grâce. Au total, 624 000 MPME existent en Tunisie, soit 99,7% de l’ensemble des entreprises du pays. Les MPME emploient environ 1,2 millions de personnes, soit environ 44% de la main-d’œuvre du secteur privé formel. Le soutien de la BM appuiera également le gouvernement tunisien dans ses efforts pour améliorer la gouvernance. L’objectif est d’amener le secteur financier du pays à servir davantage de catalyseur de la croissance et de la création d’emplois via l’accroissement des prêts aux MPME.


Tunisie LAKOOM - Mai 2014 - N° 34 LUTTE ANTITERRORISTE

MAGHREB

Le Chef du gouvernement tunisien salue l’expérience algérienne Le chef du gouvernement tunisien Mehdi Jomaa a salué lundi l’expérience algérienne en matière de lutte antiterroriste, soulignant l’importance de poursuivre la coopération entre les deux pays pour éradiquer ce fléau.

A

u terme de la réunion périodique du Conseil natio nal tunisien de sécurité, le chef de l’exécutif tunisien a affirmé sa détermination de «rétablir l’autorité de l’Etat» en faisant respecter «la loi dans toutes les régions du pays». M. Jomaa qui a salué les «performances» accomplies par l’Algérie dans son combat contre le terrorisme, a souligné l’importance de renforcer la coopération et la coordination entre les deux pays pour éradiquer ce fléau. Evoquant la situation sécuritaire dans la région de Mont Chaambi, il a indiqué que les opérations militaires ont connu un «bond qualitatif», affirmant que les forces de sécurité et l’armée maîtrisaient la situation et qu’elles avaient franchi d’importants pas en matière de lutte

antiterroriste. De son côté, le porte-parole du ministère tunisien de la Défense, le colonel major Taoufik Rahmouni a indiqué que «des opérations militaires combinées avancent sur plusieurs axes à l’intérieur du périmètre désormais bouclé Ghriba, du Mont Chaambi» Il ajouté que l’armée de terre et des unités sécuritaires, appuyées par des avions de combat, des hélicoptères, ainsi que par le pilonnage à l’artillerie de campagne et au mortier, progressaient sur plusieurs axes pour ratisser et prendre le contrôle de la totalité de la zone où des accrochages à l’arme légère se sont produits en plusieurs endroits du théâtre d’opérations. Mercredi dernier, le président tunisien, Mohamed Moncef Marzouki, avait déclaré la région du Mont Chaambi

«zone d’opération militaire fermée» et dont l’accès doit être «préalablement autorisé» par l’armée. Selon une source militaire tunisienne, cette décision est motivée par la montée des activités des réseaux criminels, des narcotrafiquants, de trafic d’armes et des attaques contre les forces de sécurité.

Mehdi Jomaa salue l’expérience algérienne en matière de lutte antiterroriste

Le pèlerinage juif sous haute surveillance

L

es pèlerins juifs se rassemblaient à la Ghriba, la plus ancienne synagogue d’Afrique sur l’île tunisienne de Djerba, pour un pèlerinage annuel sous haute sécurité sur ce site visé par un attentat sanglant en 2002. Militaires et policiers étaient déployés en nombre sur la route menant à la Ghriba, des barrages ayant notamment été installés afin de fouiller les véhicules. Les organisateurs du pè lerinage espèraient accueillir 2.000 personnes le dernier jour de ce rituel au lendemain de shabbat, le jour de repos hebdomadaire juif, a indiqué

à l’AFP l’un des représentants de la communauté juive de Djerba, Perez Trabelsi. L’affluence reste loin des quelque 8.000 personnes qui affluaient généralement avant l’attentat- suicide de 2002 au camion piégé qui avait fait 21 morts, dont une majorité de touristes allemands. Le pèlerinage intervient tout juste après une polémique en Tunisie sur l’octroi d’autorisations d’entrée sur le territoire tunisien à des visiteurs israéliens. Selon M. Trabelsi, elle a eu un impact négatif. Pour une partie de la classe politique, permettre

41

aux ressortissants de l’Etat hébreu de venir en Tunisie équivaut à «normaliser» les relations avec Israël, chose inacceptable par solidarité avec le peuple palestinien.

Pèlerins juif à Ghriba


MAGHREB

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

Libye

Kindnaping des diplomates tunisiens

Les contacts se poursuivent avec Tripoli

Création d’une cellule d’assistance psychologique aux familles des diplomates. Le porte-parole officiel du ministère des Affaires étrangères, Mokhtar Chaouachi, a annoncé, la création d’une cellule d’assistance psychologique aux familles des diplomates Laroussi Gontassi (conseiller à l’ambassade tunisienne en Libye) et Mohamed Becheikh (fonctionnaire à l’ambassade) enlevés en Libye.

J

oint au téléphone par la TAP, Chaouachi a indiqué que la cel lule est composée de représentants du ministère des Affaires étrangères (direction générale des affaires consulaires), du secrétariat d’Etat chargé des Affaires de la femme et de la famille et de deux psychiatres. Il a précisé que la cellule assurera la prise en charge psychologique de ces familles qui traversent une dure épreuve. Le ministère des Affaires étrangères avait, auparavant, mis en place une cellule de crise chargée de suivre le développement de la situation en Libye afin de prendre les dispositions nécessaires en fonction des informations qui seront obtenues concernant cette affaire. Par ailleurs, Chaouachi a indiqué que les contacts se poursuivent avec le ministère des Affaires étrangères libyen pour libérer les deux diplomates enlevés, indiquant que le chargé d’affaires à l’ambassade libyenne en Tunisie s’est rendu dans son pays pour suivre de près l’évolution du dossier. Le porte-parole officiel de la diplo-

matie tunisienne avait annoncé que les familles des deux Libyens incarcérés en Tunisie lors de l’attentat terroriste de Rouhia dans la région de Siliana, survenu en 2011, sont derrière le rapt des deux diplomates tunisiens. Des sources concordantes indiquent que les deux Libyens sont Hafedh Dhabaa alias «Abou Ayoub» et Imed Liwaj Badr alias «Abou Jaafar Al Libi» condamnés à 20 ans de réclusion en Tunisie. A noter que le porte-parole officiel du Tribunal de première instance de Tunis, Sofiène Sliti, avait annoncé, vendredi, dans une déclaration à l’agence TAP que le ministère public a ordonné l’ouverture d’une enquête sur le rapt des deux diplomates tunisiens.

Pas de chantage Mokhtar Chaouachi, porte-parole officiel du ministère des Affaires étrangères, a déclaré, hier à la TAP, que les négociations sur la libération immédiate du conseiller à l’ambassade de Tunisie en Libye, Laroussi Gontassi, et de l’agent local,

42

Mohamed Becheikh, enlevés en Libye ne sont soumises ni au chantage ni à la pression. Il a ajouté que les contacts se poursuivent entre le ministre des Affaires étrangères, Mongi Hamdi, et son homologue libyen concernant cette affaire. Il convient de rappeler la création d’une cellule d’assistance psychologique aux familles des diplomates enlevés en Libye. La cellule, dont la mise en place a été annoncée hier, regroupe des représentants du ministère des Affaires étrangères (direction générale des affaires consulaires), du secrétariat d’Etat chargé des Affaires de la femme et de la famille et de deux psychiatres. Le ministère des Affaires étrangères avait, auparavant, mis en place une cellule de crise chargée de suivre le développement de la situation en Libye. La cellule est composée de représentants des présidences de la République et du gouvernement et des ministères de la Défense nationale, de l’Intérieur, de la Justice, des Droits de l’Homme et de la Justice transitionnelle.


Libye

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

MAGHREB

Les Etats-Unis condamnent l’agression contre le Premier ministre libyen CONTRIBUTION

Par Fouâd Harit

L

es Etats-Unis ont condamné l’attaque contre le Pre mier ministre libyen par intérim, Abdallah al-Theni, qui a annoncé sa démission. Washington a condamné lundi l’attaque contre le chef par intérim du gouvernement libyen, Abdallah alTheni. « Au moment où la Libye a le plus besoin de consensus politique pour faire progresser sa transition démocratique, l’extorsion par l’attaque physique ne doit pas entraver le processus de dialogue pacifique », a indiqué la porte-parole du Département d’Etat américain, Jennifer Psaki, dans un communiqué. Abdallah al-Theni a présenté sa démission suite à cette « attaque traître », selon ses mots, alors qu’il était en compagnie de sa famille. Il avait été chargé, le 8 avril, par le Congrès général national (CGN), de former un nouveau cabinet. Il a cependant indiqué qu’il continuerait à gérer les affaires courantes du pays jusqu’à la

Crise en Libye

P

nomination d’un nouveau Premier ministre. « Les menaces de violence à l’encontre du Premier ministre ou d’autres personnes sont inadmissibles et nous les condamnons dans les termes les plus vifs », a ajouté Mme Psaki, exhortant tous les Libyens à « travailler ensemble pour trouver une base commune afin d’assurer la sécurité et la bonne gouvernance » pour la transition.

Une nomination controversée La nomination d’Abdallah al-Theni au poste de Premier ministre avait été qualifiée d’ « illégale » par des députés, car elle avait été adoptée par seulement 42 voix sur 76 députés présents, alors que le CNG compte 200 membres. Les députés islamistes ont été accusés d’avoir mené un « coup de force » et d’avoir profité de l’ « absence de la majorité des membres pour les mettre devant le fait accompli ». « Je n’accepte pas que les Libyens s’entretuent à cause de ce poste » de

premier ministre, a expliqué Abdallah Al-Theni lors de sa démission. Le désormais ex-Premier ministre, Abdallah Al-Theni, avait pris la succession d’Ali Zeidan, démis de ses fonctions le 11 mars dernier avant qu’il ne prenne la fuite vers l’Allemagne car il craignait pour sa sécurité. Depuis la chute de Mouammar Kadhafi, en 2011, la Libye est en proie à une lutte de pouvoir entre différents groupes d’intérêts.

L’initiative tunisienne

our parlers pour l’organisation d’un dialogue national libyen sous l’égide de l’ONU Le porteparole du ministère des Affaires étrangères, l’ambassadeur Mokhtar Chaouachi, a indiqué, que la diplomatie tunisienne a entamé des pourparlers pour l’organisation d’un dialogue national qui réunira tous les protagonistes politiques libyens en vue de trouver une « issue pacifique et consensuelle » à la crise libyenne. « La Tunisie est soucieuse de soutenir la Libye et de l’aider à surmonter la crise qu’elle traverse afin d’éviter toute répercussion sur

notre pays », a-t-il précisé dans une déclaration à l’Agence TAP. Appuyée par le gouvernement libyen, l’initiative tunisienne a pour objectif de favoriser le consensus entre toutes les parties libyennes, de manière à rétablir la sécurité et la stabilité dans ce pays et de lui éviter de sombrer dans le chaos, selon Mokhtar Chaouachi. « La Tunisie propose, dans le cadre de cette initiative, la tenue d’un dialogue national libyen sous l’égide de l’Organisation des Nations unies en collaboration avec la Ligue des Etats arabes et l’Union africaine », a-t-il dit.

43

Selon Mokhtar Chaouachi, le ministre des Affaires étrangères, Mongi Hamdi a, d’ores et déjà, entamé des pourparlers avec des ambassadeurs de pays frères et amis accrédités en Tunisie et préoccupés par la situation en Libye. Il s’agit de l’Algérie, l’Egypte, l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, le Qatar, la Turquie, les Etats-Unis d’Amérique, la Russie, la France, la Grande Bretagne et l’Italie. « Ces pays ont fait part de leur disposition à soutenir cette initiative », a-t-il ajouté.

Le Premier ministre libyen par intérim, Abdallah al-Theni


MAGHREB

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

Mauritanie

Yahya Ould Ahmed El Waghef

Nous voulons une Mauritanie réconciliée avec elle-même Dans un discours prononcé à l’occasion de l’ouverture des assises du dialogue pouvoir-opposition, lancé, yahya Ould Ahmed El Waghef, qui préside la délégation du FNDU a souligné : « Nous voulons une Mauritanie réconciliée avec elle-même ». Voici le texte intégral de ce discours :

N

ous voici, après plu sieurs déboires et diffi cultés, réunis, aujourd’hui, pour débuter un dialogue que nous voulons, au niveau du Forum National pour la Démocratie et l’Unité, sincère, responsable et susceptible de sortir le pays de la crise politique qu’il vit depuis un certain temps. Cette crise qui a des répercussions sur différents domaines de la vie, en particulier après les der-

nières élections marquées par des dysfonctionnements au niveau de la préparation, de l’organisation, et de l’exclusion d’un large pôle politique qui s’en est suivie. Nous avons déclaré le jour de la création du Forum national pour la démocratie et l’unité que nous voulons pour notre pays, la Mauritanie, une situation meilleure, plus rayonnante et plus prospère. Nous voulons une Mauritanie réconciliée avec elle-même,

44

réellement démocratique, unie dans ses composantes et ses régions. Une Mauritanie où prévalent la justice et l’égalité. Nous voulons que la Mauritanie rejoigne le rang des nations démocratiques et des pays où règnent les libertés et le respect des droits de l’homme. Mesdames, Messieurs, Au Forum National pour la Démocratie et l’Unité, nous avons


Mauritanie décidé de réagir positivement à cet appel au dialogue avec ouverture et disponibilité, mais aussi avec clarté, rigueur et attachement à ce qui sert le changement démocratique réel et qui dépasse les aspects de forme pour s’attaquer aux questions de fond, les solutions partielles pour les approches complètes, qui milite pour une démocratie saine où l’Etat n’est pas partie, où les services publics ne sont pas dévolus pour un groupe au détriment des autres et où le citoyen est libre dans son choix sans crainte pour ses intérêts, sans inquiétudes pour son destin. Mesdames, Messieurs, Au non du Forum National pour la Démocratie et l’Unité, j’en appelle à toutes les parties et, à travers elles, à l’opinion nationale afin que tout le monde appréhende l’ampleur de la responsabilité nationale de cet instant historique ; responsabilité de l’action sincère pour sortir le pays d’une crise dont les causes et les signes n’échappent à personne. Cela demande l’expression d’une disponibilité réelle. Disponibilité que nous réaffirmons pour notre part, avec notre intention que cela soit en rupture avec les systèmes et les pratiques monolithiques incompatibles avec toutes formes de démocratie, de justice, de développement économique et d’essor de la nation. Au moment où nous entamons ce dialogue, notre préoccupation essentielle doit être une réforme générale de la situation politique de nature à rétablir la confiance dans toutes nos institutions. Cela demande d’entreprendre des mesures réalistes qui substituent la confiance à là suspicion, l’échange responsable et respectueux aux man uvres stériles qui ne parviennent plus à convaincre leurs auteurs ni à tromper les

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34 autres. Les plus importantes de ces mesures sont, à titre d’exemple: -formation d’un gouvernement de consensus, -renforcement des compétences des institutions de supervision à travers de modalités consensuelles qui leur garantissent de jouer de façon effective leurs responsabilités et de ne pas se transformer un faux témoin, -introduction de reformes radicales, consensuelles garantissant la neutralité de l’Etat et de l’armée, les mettant de l’allégeance historique au pouvoir du moment, -réforme de l’état civil à travers des mesures transparentes réelles et incontestables, Mesdames et Messieurs Je ne voudrais pas anticiper sur la plateforme du Forum national de démocratie et unité présenté au dialogue, mais je tiens à souligner que l’accent que nous mettons sur les dispositions à même de garantir des élections transparentes et consensuelles, ne signifie pas une négligence des grandes questions que nous considérons en tête des priorités. Sans l’éradication complète de l’esclavage, en termes de pratiques et de séquelles, et sans la reconnaissance de la diversité culturelle et la garantie des droits légitimes de toutes les composantes, sans le règlement définitif du passif humanitaire, sans la garantie des droits des travailleurs, sans tout cela, il ne sera pas possible d’assurer la justice et sans justice il n’est point de stabilité. Nous considérons, au forum national de la démocratie et de l’unité, que le succès de l’élection présidentielle consensuelle sera un préalable sain au règlement des problèmes pendants du pays dans un climat de fraternité, d’entente et de cohésion.

45

MAGHREB

Election présidentielle

Convocation du collège électoral le 21 juin 2014

S

elon un communiqué rendu public, la prési dence de la république a procédé à la convocation du collège électoral pour le 21 juin prochain pour l’élection présidentielle. Voici le texte intégral de ce communiqué : Par décret en date de ce jour, le collège électoral est convoqué pour l’élection du Président de la République conformément aux dispositions suivantes: Article 1er: Le collège électoral est convoqué le samedi 21 juin 2014, et en cas de second tour, le samedi 5 juillet 2014. Les membres des Forces Armées et de Sécurité, inscrits sur la liste électorale, votent le vendredi 20 juin 2014 et, en cas de second tour, vendredi 4 juillet 2014. Article 2: Les déclarations de candidatures à l’élection du Président de la République sont adressées au Conseil Constitutionnel à compter de la publication du présent décret et doivent lui parvenir au plus tard le mercredi 7 mai 2014 à minuit. Le Conseil Constitutionnel statue sur la régularité de la candidature et en donne récépissé. Le Conseil Constitutionnel établit la liste provisoire des candidats à l’élection présidentielle et la rend publique le jeudi 8 mai 2014. Le droit de réclamation contre l’établissement de la liste provisoire des candidats est ouvert à toute personne candidate. Les réclamations doivent parvenir au Conseil Constitutionnel le vendredi 9 mai et le samedi 10 mai 2014. Il statue sur les réclamations dans les 48 heures qui suivent sa saisine. Le Conseil Constitutionnel transmet la liste définitive des candidats au Gouvernement qui en assure la publication au plus tard le mercredi 21 mai 2014. Article 3: La campagne électorale sera ouverte le vendredi 6 juin à 0 heure et close le jeudi 19 juin 2014 à minuit. Article 4: Le scrutin sera ouvert à 7 heures et clos à 19 heures. Article 5: Les opérations électorales relatives à l’élection présidentielle seront exécutées par la Commission Electotorale Nationale Indépendante (CENI). Article 6: Le Conseil Constitutionnel proclame les résultats définitifs du scrutin. Article 7: Le présent décret sera publié suivant la procédure d’urgence et au Journal Officiel de la République Islamique de Mauritanie».


AFRIQUE

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

Actualité

Dlamini-Zuma

L’UA est «la plus proche des réalités» pour résoudre les conflits en Afrique

La présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini Zuma, a réaffirmé l’engagement de l’UA dans la résolution des conflits sur le continent, soulignant que l’organisation panafricaine est «la plus proche des réalités» de l’Afrique.

N

otre sécurité globale est de la res ponsabilité du Conseil de sécurité des Nations unies, mais nous, Africains, avons réalisé que l’ONU nous ramène parfois des solutions qui ne sont pas réalistes pour l’Afrique», a affirmé Mme Zuma, à l’issue d’un déjeuner de travail offert par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, aux chefs de délégations et Chefs de diplomatie des pays du Mouvement des non-alignés, consacré à la promotion de la position africaine sur l’agenda de développement post2015 au Palais des nations (ouest d’Alger). C’est pourquoi, a-t-elle expliqué, «l’UA a décidé d’avoir son propre Conseil de «

sécurité, et son architecture de paix et de sécurité, afin de faire face aux conflits» qui fragilisent l’Afrique. «Si vous prenez le cas de la République centrafricaine (RCA), ceux qui souffrent le plus sont les troupes africaines qui sont engagées làbas. Des troupes françaises y sont aussi. Mais si les troupes africaines n’y étaient pas, ça serait un désastre humanitaire», at-elle dit. «L’ONU se contente de débattre, mais l’UA est sur le terrain. C’est le même cas en Somalie», où des troupes africaines y opèrent, a-t-elle ajouté. Interrogée sur la situation en Libye, Mme Zuma a affirmé que «des discussions ont eu lieu tard mercredi, à l’initiative de l’Algérie, en présence de l’UA, de la Ligue

arabe et les chefs de la diplomatie des pays voisins de la Libye pour aider ce pays à dépasser la crise dans ce pays où la situation sécuritaire est en train de se détériorer». Ces discussions, ajoute Mme Zuma, «ont été également une occasion pour voir comment unir nos forces en tant qu’Arabes et Africains pour aider la Libye et son peuple» à parvenir à la stabilité.

Nigeria

35 morts dans une triple attaque de Boko Haram

D

es combattants du groupe islamiste armé Boko Haram ont tué 35 personnes dans trois villages du nord-est du Nigeria, dans l’Etat de Borno proche de la frontière camerounaise, ont indiqué une source militaire et des habitants. Des dizaines de membres de Boko Haram vêtus d’uniformes militaires, juchés sur des véhicules tout-terrain et des motos, ont attaqué mercredi les villages de Gumushi, Amuda et Arbokko, ouvrant le feu sur les habitants et incendiant les

maisons avec des cocktails Molotov, ont ajouté ces sources. «Boko Haram a attaqué les trois villages mercredi matin. Trente-cinq personnes ont été tuées, dont 26 à Gumushi», a déclaré à l’AFP un militaire à Maiduguri, la capitale de l’Etat, sous couvert d’anonymat. «Les insurgés ont lancé des cocktails Molotov sur les maisons, y mettant le feu, et ont tiré sur des habitants qui tentaient de s’enfuir», a-t-il dit. Les hommes armés ont attaqué le village de Gumushi vers

46

6H00 du matin (heure locale, 5H00 GMT), où ils ont tué 26 habitants, a ajouté ce gradé. Toutefois, des médias locaux ont affirmé que dans ce seul village le bilan s’élevait à 42 morts. Goodluck Jonathan a promis une «guerre totale» à Boko Haram Selon des témoins, les assaillants ont aussi lancé des attaques coordonnées sur les villages voisins d’Amuda et d’Arbokko, à 125 kilomètres de Maiduguri, y tuant neuf personnes et détruisant des dizaines de maisons. «Les assaillants sont arrivés à 2H00 du matin (1H00 GMT) quand les gens dormaient et ont lancé sur les maisons des cocktails Molotov qui ont explosé et provoqué des incendies», a raconté un habitant, Pirda Takweshe. «Puis ils ont ouvert le feu sur les gens alors qu’ils sortaient en courant de leurs maisons, tuant neuf personnes et en blessant 13 autres», a-t-il détaillé.


Insolite

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

AMERIQUES

Google optimiste pour son projet de voiture sans conducteur

D

ans un post sur son blog, la so ciété californienne explique que depuis sa dernière mise à jour en août 2012, cette voiture a parcouru «des dizaines de milliers de kilomètres dans les rues de Mountain View», ville où est basé Google, afin de peaufiner le logiciel utilisé. Google, qui teste ces véhicules autonomes depuis 2010, assure avoir surmonté certains des obstacles majeurs rencontrés dans la conduite en ville. «Conduire ne serait-ce qu’un ou deux kilomètres en ville est bien plus compliqué que de parcourir cette distance sur une autoroute, car des centaines d’objets divers bougent selon des règles du code de la route multiples dans un espace réduit», affirme dans ce post Chris Urmson, responsable chez Google du projet de voiture sans conducteur. «Nous avons amélioré notre logiciel afin qu’il puisse détecter des centaines d’objets différents en même temps, que ce soit des piétons, des bus, un panneau stop dans les mains d’un agent chargé de la circulation, ou un cycliste faisant des gestes pour indiquer qu’il veut tourner», ajoutet-il. «Un véhicule sans conducteur peut prêter attention à toutes ces choses d’une

Le géant américain d’internet Google a indiqué qu’il avait fait des progrès dans son projet de voiture sans conducteur, se disant désormais «plus optimiste» quant à la possibilité de lancer un jour ce véhicule ? «sans intervention humaine».

manière qu’un être humain ne pourrait physiquement pas faire, et sans même être fatigué ou distrait». Google joint une vidéo sur son blog qui montre comment la voiture autonome circule à travers une zone en construction, repère des piétons et des cyclistes, ou réagit à l’approche d’un passage à niveau. «Ce qui semble chaotique et aléatoire dans une rue en ville pour l’œil humain est en fait assez facilement prévisible pour un ordinateur », fait

valoir Chris Urmson. Il note toutefois que Google a «encore beaucoup de problèmes à résoudre et doit apprendre notamment aux véhicules à rouler dans davantage de rues de Mountain View avant d’essayer une autre ville». Mais «nous sommes de plus en plus optimistes quant au fait que nous nous dirigeons vers un objectif réalisable: celui d’un véhicule qui fonctionne entièrement sans intervention humaine», souligne-t-il.

Un adolescent survit à un vol de cinq heures dans un train d’atterrissage U

n adolescent californien a survécu à un vol de plus de cinq heures entre la Californie et Hawaï dissimulé dans le train d’atterrissage d’un avion de ligne, a-t-on appris auprès de la police fédérale (FBI). »Il s’agit d’un adolescent de 16 ans originaire de Santa Clara, en Californie, qui a fugué», a déclaré à l’AFP Tom Simon, porte-parole du FBI à Hawaï. »Il est passé par-dessus la barrière à l’aéroport de San Jose et s’est glissé dans le train d’atterrissage d’un vol Hawaiian Airlines à destination de Maui», l’une des îles de l’archipel, a-t-il ajouté. Il est ressorti vivant sur le tarmac de l’aéroport de Maui dimanche matin, malgré le manque d’oxygène et des températures qui ont pu des-

cendre jusqu’à -60°C pendant le voyage. »Il a été repéré quand il est sorti de l’avion à Maui», a précisé M. Simon. »Le FBI l’a interrogé et l’a remis aux Services de protection de l’enfance», qui prennent en charge les mineurs fugueurs. «Il n’a été accusé d’aucun délit à Hawaï», a-t-il

47

ajouté. «L’Etat de Californie peut décider de le poursuivre, mais c’est leur décision», a-t-il dit. »Je ne sais pas comment il a survécu. C’est un miracle», avait déclaré M. Simon au quotidien Los Angeles Times. Dans un communiqué, les Services de protection de l’enfance à Hawaï ont précisé que «les autorités avaient averti la famille de l’adolescent qu’il était sain et sauf» et «mobiliseraient tous les services concernés pour s’assurer que l’adolescent retourneraient en toute sécurité à son domicile californien». Il est rare que les passagers clandestins cachés dans les trains d’atterrissage survivent au froid et au manque d’oxygène. Il s’agit généralement de candidats à l’immigration clandestine.


PROCHE-ORIENT

LAKOOM - Mai 2014 - N° 25

Liban

Huit Palestiniens détenus illégalement par l’armée

Silence média: normal, c’est au Liban Les civils palestiniens qui fuient la guerre en Syrie pour se réfugier au Liban sont bloqués à la frontière, alors que les réfugiés Syriens peuvent entrer sans restriction.

Des milliers de réfugiés Palestiniens ont fuit la Syrie et cherché refuge au Liban depuis que la guerre fait rage

D

imanche 11 mai, le Hamas a publié un communiqué dénonçant la détention illégale de huit civils palestiniens par l’armée libanaise, et a demandé au gouvernement de lever les restrictions sur les réfugiés palestiniens qui fuient la Syrie. Dans le détail, le bureau des réfugiés de l’organisation terroriste Hamas a expliqué qu’il suit de près l’arrestation illégale de « huit civils palestiniens de Syrie au Liban le 10 mai à un point de contrôle de l’armée à l’entrée de Nahr al-Bared en raison de l’expiration de leur permis annuel de résidence » Le Hamas précise que les documents de résidence de plusieurs des détenus sont valides pour toute l’année et ont été renouvelés le mois dernier, et craint que les Palestiniens, qui sont détenus à la station militaire de Qibbeh, soient déportés comme cela est arrivé le mois dernier à d’autres groupes. «Nous condamnons cette façon de séquestrer et de déporter des Palestiniens qui peut mettre leur vie en danger,» a déclaré le Hamas, ajoutant qu’il attend des autorités

libanaises qu’il »lève les restrictions imposées au réfugiés palestiniens de Syrie, et qu’il prenne en considération les lois internationales qui gouvernent le traitement des réfugiés.» Des milliers de réfugiés Palestiniens ont fuit la Syrie et cherché refuge au Liban depuis que la guerre fait rage, et le Liban a mis en place des mesures restrictives à l’entrée des seuls réfugiés Palestiniens. Pour entrer au Liban, les Palestiniens de Syrie doivent posséder soit un permis d’entrée approuvé par le directorat général de la sécurité, soit une carte de résident valable au moins un an, soit un permis d’entrée et de sortie. Rien de tout cela n’est demandé aux Syriens. Dans le cas contraire, les Palestiniens sont impitoyablement refoulés vers les zones de combat – dans le silence total des médias et des organisations « pro-palestiniennes » si actives lorsqu’Israël peut être mis en cause. Ces nouvelles mesures, cependant, ont attiré l’attention de l’ONG des droits de l’homme Human Rights Watch, qui a déclaré que le processus de déli-

48

vrance des permis n’est pas clair, et rend presque impossible aux Palestiniens d’entrer au Liban, et les expose à se faire massacrer en Syrie. L’UNRWA, l’agence de réfugiés de l’ONU exclusivement créée pour s’occuper des Palestiniens a déclaré jeudi dernier qu’aucun réfugié palestinien n’a été autorisé à entrer au Liban de toute la journée, et le porte-parole Chris Gunness a fait appel aux autorités libanaise pour qu’elles ne bloquent pas ceux qui cherchent un sanctuaire. « Il est essentiel que les civils qui fuient la Syrie pour trouver sécurité et protection aient le droit d’entrée, et qu’ils ne soient pas refoulés dans des circonstances qui mettront leur vie en danger, » a déclaré Gunness. En outre, l’organisation palestinienne basée au Liban du droit au retour a exigé du gouvernement libanais qu’il revoit sa règlementation. «Je demande au Liban de revenir sur sa récente décision contre les Palestiniens qui viennent de Syrie et qu’ils les traitent comme les réfugiés syriens au Liban,» a déclaré Samir Hammoud, le président de l’organisation, au camp de réfugiés de Beddawi ou les réfugiés palestiniens ont fait un sit-in pour demander que le gouvernement annule les interdictions d’entrées récemment mises en place. Double standard, lorsqu’Israël restreint l’entrée d’un seul Palestinien, le monde entier est informé dans l’heure qui suit, les organisations humanitaires s’émeuvent du terrible sort qui leur est réservé, mais lorsque le Liban, ou tout autre pays musulman, impose des mesures discriminatoires et inhumaines, aucun média ne juge utile de le mentionner – même en 4e page sous la rubrique mots croisés… Jean-Patrick Grumberg


Syrie Kessab sous la terreur

LAKOOM - Mai2014 - N° 34

PROCHE-ORIENT

Quand les rebelles syriens s’amusent…

S

elon Sham Times et d’autres sites arabes, les réseaux sociaux jihadistes ont publié la photo de ce jeune enfant, assis sur le sol, les yeux tournés vers le ciel, entourés d’hommes armés pointant leurs fusils sur son petit visage apeuré. La légende sous la photo, prétendument postée par un supporter de l’Armée libre syrienne, mentionne : « Notre plus jeune otage appartenant à la secte hostile de Kessab ». Kessab est un village syrien à majorité chrétienne arménienne, situé près de la frontière turque. Il fut envahi par des jihadistes, qui y pillèrent les églises et terrorisèrent les habitants. Affolés, près de 2 000 habitants quittèrent le village. Une douzaine de familles furent cependant retenues en otage. Suite à la publication de la photo sur les médias sociaux arabes, de nombreuses personnes choquées exprimèrent leur indignation et condamnèrent les « rebelles » syriens, tandis que d’autres émettaient des doutes, quant à l’authenticité de la photo. Mais qu’ont-ils à gagner ces jihadistes en publiant une telle photo, se demandaient certains ? Ces gens devraient se rappeler que ces jihadistes sont les mêmes « rebelles » qui décapitent les gens et s’amusent à agiter les têtes ensanglantées devant les caméras, un grand sourire aux lèvres, les mêmes « combattants de la liberté » qui dévorent le cœur de leurs victimes face à la caméra. Se « moquer» de la sorte, d’un jeune enfant infidèle, un soushomme, selon les tueurs d’Allah, en pointant leurs armes sur son petit visage et partager ce « plaisir » pervers avec leurs camarades sadiques via internet, ne doit pas surprendre. Un tel comportement n’est pas sans précédent. Il suffit de lire l’ex-

La persécution des Chrétiens par les Musulmans n’est que le miroir du passé. Rien ne change, tout recommence.

trait suivant, basé sur des faits réels, tiré de l’œuvre de Fyodor Dostoyevsky « Les Frères Karamazov » pour réaliser combien le présent reflète le passé : «Ces Turcs prennent aussi plaisir à torturer les enfants : extraire le bébé du ventre de sa mère, le jeter en l’air et le rattraper avec la pointe de la baïonnette devant les yeux de la mère, c’est ce qui donne du piquant au plaisir. Une autre scène que je trouvais très instructive sur leur comportement. Imaginez une mère tremblante d’effroi, son bébé dans les bras, au milieu d’un cercle d’envahisseurs turcs. Ces derniers ont prévu une diversion. Ils caressent le bébé, ils rient pour le faire rire, ils réussissent : le bébé rit, à ce moment, un Turc pointe son pistolet sur le visage de l’enfant. Le bébé rit, tend ses petites mains vers le pistolet, et là, le Turc appuie sur la gâchette et explose la tête de l’enfant. N’est-ce pas ludique ? Par ailleurs, les Turcs ne sont-ils pas particulièrement

49

friands de « choses douces ? » Non rien ne change. Dans l’exercice de la barbarie, la cruauté et le sadisme des « combattants d’Allah » sont sans limites. Faire souffrir un être humain et se délecter des souffrances engendrées est immonde, et le silence des médias et des responsables politiques envers les persécutions des Chrétiens constitue un crime contre l’humanité. La seule façon d’arrêter cette barbarie est de la mettre systématiquement en lumière. Mais ni les médias, à quelques rares exceptions, ni la classe politique, très frileuse sur le sujet, n’auront le courage et encore moins l’audace de le faire et pour cause : les persécuteurs sont des islamistes, des adeptes de la « belle et douce religion de paix », cette « religion » qu’ils admirent tant … mais dont ils ont décider d’ignorer les messages suprématistes et les injonctions meurtrières envers les non Musulmans. Rosaly Dreuz.info

Jeune enfant, assis sur le sol, les yeux tournés vers le ciel, entourés d’hommes armés pointant leurs fusils sur son petit visage apeuré.


Likoum

Zanka Flow

Zahouania

Cher

Destinys Child

Après l’énorme suc-cès qu’ont connu les singles « 3ich 7iya-tek » et « Mab9aach Skaat », Likoum sont à nouveau dans vos casques avec leur nouvelle tuerie « Kh’lik ».Ce titre a pour sujet l’émigration. Les membres du groupe ont choisi ce thème pour ren-dre hommage a tous les gens qui ont quitté leurs pays pour aller s’établir dans un autre et inciter tous ceux qui habitent encore leur royaume à y travailler dur et y rester .

Zanka flow est un groupe de rap undergound maro-cain. Né à Tanger, le duo est composé de Muslim et Larbi. Le style de Zanka Flow (les journalistes des rues) représente la ten-dance dure : hardcore du rap tangérois, le groupe insuffle un esprit de ré-volte face aux injustices sociales. Leurs textes violents sont à l’image du désespoir des jeunes des cités. Ils parlent de la réalité telle qu’ils la voient, avec leur propre langage et leur propre ar-got. Dans leurs morceaux on découvre l’univers de ce groupe totalement méconnu par le public hip-hop marocain mais leur flow est si remarqué par une rage mixée avec sagesse.

Halima Mazzi alias Chaba Zahouania, née en 1959 à Oran, est une chanteuse de raï algérienne. Au lendemain de l’assassinat de son ami Cheb Hasni survenu à Oran le 29 sep-tembre 1994, elle quitte l’Algérie et s’installe en France.

Cherilyn Sarkisian La Pierre, mondialement connue sous le nom de Cher, est une actrice et chanteuse améri-caine. Elle commence sa carrière musicale en plein mouvement hippie au sein du duo Sonny & Cher qu’elle forme avec son mari, Sonny Bono. En passant du folk au disco puis du rock à la pop avant de surfer sur la vague dance, Cher a accumulé les succès et demeure aujourd’hui l’une des plus grosses vendeuses de disques de l’histoire

Destinys Child est un groupe américain compo-sé de Beyoncé Knowles, Kelly Rowland et Michelle Williams, et qui fusionne le R’n’B, la pop et la soul. Le groupe Destinys, né en 1997, est composé de Beyonce Knowles, Kelly Rowland, Tavia Ro-berson et Toya Luckett, originaires de Houston, dans le Texas. Le quatuor participe à la bande ori-ginale de « Men in Black » la même année. Avec la collaboration de Wyclef Jean, issu des Fugees, le groupe sort sa première chanson « No no no » extrait de leur premier album éponyme. Il eut un succès grandissant. Le second opus, « The Writing’s On The Wall », paraît en 1999. Il devint deux fois disque de platine.

50


Corruption

LAKOOM- Mai - Avril 2014 - N° LAKOOM 2014 - N° 2525

CONTRIBUTION

Corruption à haut niveau, un crime contre l’humanité

A

Par Mahi Bahi Abdelhamid (*)

la suite de l’adop tion de la conven tion des Nations unies contre la corruption le 31 octobre 2003, la journée du 9 décembre a été choisie comme Journée internationale de lutte contre la corruption. C’est une journée de sensibilisation aux problèmes de la corruption et aux façons de les combattre. Tout le monde connaît les conséquences néfastes de ce fléau. Certaines de ses formes sont tellement désastreuses par leurs effets sur les droits de la personne et le bienêtre des peuples qu’elles ne peuvent que secouer la conscience de la communauté humaine, et devraient mobiliser l’énergie des nations en les unissant contre cette injustice. En effet, la corruption à haut niveau est un affront et une atteinte à la paix et aux biens communs de l’humanité tout entière. La combattre, c’est faire œuvre de salubrité mondiale. La combattre efficacement dépend de la collaboration et du partenariat de tous les Etats sérieux et de leur volonté à agir audedans et au-delà des frontières. L’organisation mondiale des parlementaires contre la corruption «Gopac», qui se veut parmi les chefs de file internationaux dans la lutte contre les formes les plus graves et les plus extrêmes de la corruption, insiste sur l’importance de l’entraide internationale

51

dans ce combat. Gopac est un regroupement mondial de parlementaires qui travaillent ensemble pour lutter contre la corruption, accroître la saine gouvernance et confirmer la primauté du droit. En février 2013, lors de la 5e conférence de Gopac à Manille, les 500 législateurs qui ont pris part à ses travaux ont vite été, à l’unanimité, en faveur de l’adoption d’instruments juridiques internationaux qui permettraient de considérer la corruption à haut niveau comme un crime contre l’humanité et, par suite, autoriser les institutions et alliances mondiales compétentes, à poursuivre, juger et éventuellement condamner à une peine les auteurs d’actes de corruption à haut niveau. Depuis ce vote, et pour remplir le mandat qui lui a été donné par ses membres, le réseau international de parlementaires de Gopac a travaillé avec ses 50 sections des 5 continents et avec ses partenaires internationaux, afin de formuler et de développer des options dans ce but; en rédigeant d’abord une définition rigoureuse et communément acceptée de la corruption à haut niveau, de dire ensuite que la corruption à haut niveau doit être considérée comme crime contre l’humanité et qu’enfin les auteurs de ce crime seront poursuivis en vertu du droit international. Gopac et ses parlementaires

vont de l’avant pour gagner cette pénible bataille contre les injustices et les maux de la grande corruption. Ils ont engagé des efforts en proposant des approches pour poursuivre les crimes de corruption de haut niveau, tels que le recours aux tribunaux nationaux à compétence universelle, ou à la cour pénale internationale et/ou à la création de nouveaux mécanismes. Ainsi, le 27 novembre 2013, à Panama lors de la conférence des Etats partis à la convention des Nations unis contre la corruption, des parlementaires du monde entier ont adopté, à l’unanimité, une déclaration visant à déclarer la corruption à haut niveau comme crime contre l’humanité et devant être poursuivi par les plus hautes institutions nationales et internationales. Que tous les législateurs de tous nos pays, en alliance dynamique avec ceux qui les ont élus, soient encouragés à prendre activement part au débat mondial sur la corruption et à améliorer leur capacité de surveillance afin de réduire cette corruption et ainsi ramener la bonne entente et la confiance. Sans assainissement et sans netteté, la confiance n’existe pas, et sans confiance, il ne peut y avoir d’entente et de concorde. *Membre du conseil d’administration de Gopac (organisation mondiale des parlementaires contre la corruption)


CULTURE

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

Actualité

Le festival Hip-Hop 2014 de la Seine Saint Denis

C

ependant, peut être mal connu par le citoyen ordinaire; paradoxalement cet art prend sa source son essence et sa naissance parmi les jeunes ordinaires de la rue. C’est à la fois une dance un sport une discipline qui émerge des entrailles des jeunes et des moins jeunes et contribue à se forger une volonté de fer avec un entrainement intense physique, corporel et spirituel. C’est l’invention de l’art gestuel précis au substrat d’accomplissement musicale et chorégraphique c’est aussi une réponse palliative aux désœuvrements à la nonchalance à l’oisiveté et au mal-vivre. Dans ce festival de la Seine Saint Denis qui a fait salle comble à telle enseigne que les gens s’agglutinaient dans le

Le Hip-hop ou l’art de la rue cette homogénéité et osmose de la diversité est sans doute un art peu connu du public.

Le hip-hop un sport qui émerge des entrailles des jeunes

hall hors scène. Cet art connait de plus en plus un engouement énorme grâce aux bénévoles, tous des bénévoles, qui ont démontré que les banlieusards admirent et chérissent toutes formes de cultures, précisément une culture universelle

qui rassemble et unifie. La diversité multicolore (tout comme le drapeau Français) multiculturelle ou la différence se dissout dans le solvant des origines des races, des ethnies, des religions pour faire corps unique et solidaire contre l’ad-

versité conjoncturelle et conjecturale; un exemple vivant dans notre société Française qui parfois stigmatise les minorités. Aussi un exemple évident pour nos responsables politiques à eux de s’en inspirer, d’en prendre exemple sans logomachie anesthésiante et fallacieuse. Ce festival est une réussite silencieuse, tranquille, efficace, presque innée de l’intégration. Or, ces jeunes issus de la diversité sont tous bénévoles mais enthousiastes animés par une flemme ardente qui a pour devise accepter autrui tel qu’il est comme on s’accepte soimême dans les tréfonds de sa propre conscience. Ainsi, régnera une harmonie naturelle entre les peuples, dénuée de toute forme de préjugés et de xénophobie.

Il est le célèbre auteur de «Don Quichotte»

L’Espagne part à la recherche des restes de Cervantès

D

es scientifiques, équipés d’un écran de contrôle portable, ont fait glisser pour la première fois un géo-radar au sol d’une petite église du centre de Madrid, pour tenter de découvrir où repose Miguel de Cervantès, célèbre auteur de «Don Quichotte». Etudiant minutieusement les mètres carrés parcourus par le radar sur le sol en parquet entourant l’autel, les deux techniciens ont découvert pour la première fois les images du sous-sol de la petite église des Trinitaires, un bâtiment en briques rouges

qui s’élève dans le centre historique de la capitale espagnole. L’un des plus grand auteurs du Siècle d’or espagnol, Cervantès est mort dans la pauvreté le 22 avril 1616, avant d’être enterré, le jour suivant, selon les écrits de l’époque, dans cette église. Près de quatre siècles après sa mort, l’emplacement exact de ses restes demeure cependant inconnu. Les ondes électromagnétiques permettent de détecter si le sol a été perturbé, comme cela aurait été le cas pour creuser une sépulture.

Les scientifiques examineront 220 mètres carrés, couvrant le sol de l’église et de deux salles attenantes, lors de la première phase des recherches, qui devrait durer trois jours. Les résultats seront ensuite analysés pendant deux à trois semaines avant que leurs conclusions soient soumises à la mairie de Madrid. L’ensemble des recherches coûtera environ 100.000 euros. Né en 1547, dans la vieille ville universitaire d’Alcala de Henares, près de Madrid, Miguel de Cervantès est considéré par

52

beaucoup comme étant le «père du roman moderne» pour son œuvre «Don Quichotte», publiée pour la première fois en deux parties, en 1605 et 1615


Actualité Alexandre del Valle

«Le complexe occidental, petit traité de déculpabilisation» Par Mohamed Chouakri

D

CULTURE

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

ans son dernier essai, Alexandre del Valle propose de « guérir la dépression collective » qui frapperait selon lui les Occidentaux, en particulier les pays européens et notamment les Français. Il explique que ceux-ci, culpabilisés dès l’enfance par un « enseignement du mépris de soi », ont tort «Le complexe occidental, de penser que leur civilisation petit traité de est «la pire de toutes», que l’Ocdéculpabilisation» cident serait « responsable de tous les maux de la terre » et que Alexandre del Valle nous devrions ainsi nous sentir Alexandre del collectivement coupables de Valle est un géo fautes passées « imprescriptipolitologue renommé. Il bles » que nous n’avons pourtant enseigne la pas commises, puisque seuls les géopolitique et les auteurs d’un crime en sont courelations pables et en aucun cas leurs desinternationales à cendants supposés. L’auteur explique au contraire l’Université européenne de que nous avons de très nombreuRome et à Sup de ses raisons objectives d’être Co La Rochelle, et fiers de notre civilisation occiest chercheur dentale, fondée sur les apports associé à l’Institut gréco-latins et judéo-chrétiens, Choiseul. et dont découlent nos valeurs Il a publié fondamentales, comme la démoplusieurs livres sur cratie - fondée sur le postulat la faiblesse des simple que l’individu est respondémocraties, les sable de lui-même, pas de ses Balkans, la ancêtres ou d’un groupe social Turquie et auquel il serait assujetti -, la laïl’islamisme cité et la place unique accordée radical. à la personne humaine. D’après Alexandre del Valle, l’idéologie « politiquement correcte » de la haine de soi, faite de repentance perpétuelle et d’antiracisme à sens unique, est devenue une menace majeure Un livre publié par Les Editions du Toucan pour la démocratie, de plus en 411 pages plus confisquée par les oligarPrix public 22 • chies bien pensantes et les

communautarismes tyranniques qui limitent la liberté d’expression et d’action des individus. Afin de guérir la « dépression collective» et de décomplexer l’Occident, l’auteur se propose de décrypter ce qu’il appelle les « mythes fondateurs de l’idéologie auto-flagellatrice », abordant tour à tour la question de l’esclavage, des croisades, de la colonisation, du multiculturalisme, de la diabolisation de l’Etat-Nation (« reductio ad hitlerum » décrite par Léo Strauss) ou encore de la « mondialisation heureuse »... Tout un système de représentations, d’« enseignement du mépris de soi » qui distille la vision d’un « Occident bourreau des autres civilisations » et diabolise l’idée nationale. Dépossédés de toute défense immunitaire, les Occidentaux culpabilisés sont ainsi plongés dans le doute et le désespoir par cette « désinformation contre eux-mêmes ». L’auteur se garde toutefois d’accuser quelque force maléfique, car le « principal désinformateur est soi-même », le culpabilisateur n’ayant aucun pouvoir sans la « complicité du culpabilisé »… Alexandre Del Valle propose au final une « thérapie globale d’auto estime » qui passe par un réapprentissage et une revalorisation de notre histoire et de notre civilisation dont nous avons tant de raisons d’être fiers. Ce « petit traité de déculpabilisation » offre de quoi avancer avec confiance vers le futur et relever les défis du monde multipolaire qui vient et qui sera caractérisé par le retour des identités et de la realpolitik.

53

Algérie Le festival Diwane de Bechar a gagné en maturité

L

e Festival culturel national de la musique Diwane de Bechar a gagné en maturité pour devenir l’un des plus important rendez-vous artistique du pays, apprécié tant par les musiciens, les chercheurs et surtout le public de tout âge, ont indiqué plusieurs participants. Crée en 2007, le festival en plus qu’il rend un hommage aux différentes variantes et spécificités régionales et locales du Diwane, permet à la région de Bechar et aux autres wilayas limitrophes durant les sept jours de son déroulement de renouer avec les différentes facettes du patrimoine et de la culture Diwane. Le festival soutenu par le ministère de la Culture et la wilaya de Bechar est aussi l’espace de divertissement artistique et culturel de toute la jeunesse de la wilaya de Bechar avide de manifestations musicales de grande envergure qui permet des contacts et des échanges réels entre elle et les musiciens des troupes Diwane que des autres genres musicaux nationaux et étrangers. En réunissant annuellement plus de 200 musiciens des troupes Diwane du pays et des autres styles musicaux nationaux, le festival permet sans doute au public de faire la découverte des multiples talents artistiques des Algériens, de même qu’il ouvre de nouvelles perspectives aux musiciens et chanteurs amateurs qui sont dans le besoin d’une scène artistique pour se faire connaitre. En plus de son caractère musical, le festival culturel national de la musique Diwane est devenu aussi l’espace préféré des chercheurs tant nationaux qu’étrangers pour débattre des thèmes concernant les différentes facettes des rites sacrés et profanes de ce genre musical, de même que des sujets liés aux instruments de musique et costumes et ce dans l’unique souci d’une meilleure connaissance de cette expression musicale.


SPORT

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

Football

Une quatrième pour l’Algérie

Alors que l’Afrique sera présentée par cinq pays lors de la prochaine coupe du monde de football au brésil (le Ghana, le Nigéria, l’Algérie, le Cameroun et la Côte d’ivoire) Pape Diouf, l’ancien président du club de football de l’Olympique de Marseille pense que deux sélections africaines se qualifieront au second tour de cette phase finale qui aura lieu du 13-6 au 13-7-2014 au pays de la samba.

Par Mohamed Djadi

M

«

on sentiment qui repose davantage sur une intuition que sur

une analyse froide, m’amène à croire qu’on peut retrouver deux équipes africaines à l’issue de ce premier tour. C’est un pronostic de cœur et de raison. L’Afrique étonnera plus d’un lors de ces joutes mondiales 2014", dira l’ancien boss de l’OM. Pour sa part, l’ancien coach de Chelsea, croit lui aussi aux chances de la Côte d’ivoire, du Ghana et du Nigéria. De son côté l’ancienne star du football mondial, Edson Arentes Do Nascimento dit Pelé, a estimé, que la sélection Algérienne «peut surprendre» lors de la coupe du monde 2014, et à la-

54

quelle elle participera pour la seconde fois de rang et la quatrième de son histoire, après 1982, 1986, 2010 et 2014. Enfin, Pelé affirme que «le football n’est pas une science exacte. il est plein de surprise, et la sélection algérienne est capable d’en créer une lors du mondial Brésilien», a déclaré pelé âgé de 73 ans, qui a parrainé le tournoi international annuel de la Copa coca cola.

Le groupe H comprend l’Algérie, la Belgique, la Corée du sud et la Russie Le staff technique a fixé la date du 10 mai le stage du premier groupe de joueurs, notamment ceux dont les championnats seront terminés d’ici le début de ce conclave d’avant le mondial. Tous les yeux seront braqués sur la liste des 30 joueurs que


Football devra transmettre la FAF à la FIFA le 13 mai prochain puis celle des 23 joueurs qui sera du voyage brésilien le 7 juin à partir d’Alger par vol spécial Alger-Sao-Polo, soit après le dernier stage prévu en suisse et qui sera ponctué par deux rencontres amicales conformément aux dates FIFA, face respectivement l’Arménie le 31 mai à 20h30 à Sion et la Roumanie le 04 juin à 18 h à Genève.

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

SPORT

Pape Diouf: «Deux équipes africaines au second tour»

Chercher la perle rare pour étoffer le groupe Parmi les joueurs cités ces derniers temps, il y’a le milieu de terrain du club anglais de Leicester City, avec lequel il a été promu en premier League, Ryad Mahrez (23ans), qui sera présent lors du prochain stage des verts au centre des équipes nationales de Sidi Moussa (alger). Après la convocation de Nabil Bentaleb (19ans) qui joue à Tottenham, c’est à l’enfant de sarcelles qui sera convoqué pour le prochain stage des verts. Vahid Halilozitch qui n’est pas rassuré par la forme actuelle de certains éléments clés de l’équipe, n’hésitera pas à chercher la perle rare pour étoffer son groupe à quelques semaines du mondial. Evidemment, personne ne peut s’avancer pour dire que le nouveau convoqué, en l’occurrence Ryad Mahrez sera du voyage, contrairement à l’enfant de Mostaghanem qui, lui, est pratiquement certain de faire le voyage au Brésil au juin prochain. Suivi depuis quelques temps par Noureddine Koricchi, l’ancien pensionnaire du Havre AC est déjà très heureux de voir son rêve de réaliser, à savoir de porter le maillot national. Enfin, la déception ne sera certainement pas grande pour Mahrez s’il n’est pas retenu, contrairement à d’autres joueurs qui espèrent depuis des mois se voir du voyage au pays de la samba.

Par Mansour Loum

P

arrain de la 4e édition du Sargal Foot Pro qui se tenait à Dakar, Pap Diouf s’est projeté sur la Coupe du monde qui aura lieu du 12 juin au 13 juillet prochain au Brésil. L’occasion pour l’ancien président de l’Olympique de Marseille de livrer son pronostic sur le parcours des pays africains. Pape Diouf n’est jamais avare en commentaires. Même s’il a pris du recul sur le monde sportif pour d’avantage s’engager dans la politique, avec sa candidature lors des élections municipales à Marseille, l’ancien patron de l’OM garde tout de même un œil avisé sur le monde du ballon rond et notamment la Coupe du monde qui va débuter le 12 juin au Brésil et qui verra l’Algérie, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Nigeria représenter le continent africain. Pour l’ancien journaliste sportif et agent de joueurs, l’Afrique sera bien représenté au Mondial. «Mon sentiment, qui repose davantage sur une intuition que sur une analyse froide, m’amène à croire qu’on peut retrouver deux équipes africaines à l’issue du premier tour», a-til fait savoir dans des propos relayés par l’APS, avant de préciser : «C’est un pronostic de cœur et de raison...

55

L’Afrique tonnera plus d’un lors de la Coupe du monde 2014.» Afin d’étayer son analyse, Pape Diouf a pris en exemple l’expérience déjà engrangée par les ambassadeurs dans les précédentes éditions. Les cinq pays qualifiés sont d’ailleurs les mêmes qu’en 2010 en Afrique du Sud. «Voir une équipe ou deux équipes en quarts de finale, c’est déjà un très bon résultat», glisse t-il. «Le Cameroun a réussi à se montrer dans les grandes occasions. Le Nigeria, dans sa réforme, bénéficie de la constance de son groupe. Le Ghana, qui a failli aller en demi-finale en 2010, a aussi un groupe qui n’a pas changé.» De quoi laisser présager d’un bon Mondial pour les représentants du continent. Mais avant le coup d’envoi du Mondial, l’ancien dirigeant souhaite d’abord apporter son aide au football sénégalais, en étant notamment le parrain de la 4e édition du Sargal Foot pro, qui récompensait les acteurs du football sénégalais. «Même si je suis loin du pays, j’ai toujours estimé qu’il était de mon devoir de donner un coup de main au football de mon pays. C’est pourquoi j’ai accepté l’invitation de cette institution qui veut donner de l’envergure au football local», a-t-il confié.

Les supporteurs des cinq pays africains qualifiés


Football Mondial-2022-Tout en évoquant les pressions de la France et de l’Allemagne

SPORT

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

Blatter admet l’erreur du Qatar en été

Le Qatar est de plus en plus présent dans le football ces dernières années. Histoire de marquer un peu plus sa réussite dans le monde du ballon rond, le pays a même obtenu l’organisation du Mondial 2022.

U

ne attribution controversée avec notamment des soupçons de corruption, mais également des doutes concernant le déroulement de la compétition dans un pays où les températures peuvent atteindre

les 50 degrés en été. Alors que la FIFA a laissé entendre que cette Coupe du monde pourrait se dérouler en hiver, provoquant un chamboulement des calendriers, Sepp Blatter a reconnu que le choix

du Qatar en été n’était finalement pas une bonne chose «Bien sûr que c’était une erreur ! Mais vous savez, on commet beaucoup d’erreurs dans la vie. Le rapport technique du Qatar indiquait bien que les températures en été sont bien trop élevées », a indiqué le patron de la FIFA à la chaîne suisse RTS. Alors pourquoi ce choix ? Blatter fait état de pression politique de la France et de l’Allemagne. «C’était une poussée politique, aussi bien en France qu’en Allemagne. De grandes maisons françaises et allemandes travaillent au Qatar», a-t-il expliqué. Il a notamment évoqué un repas organisé à l’Elysée par Nicolas Sarkozy avec la présence de l’émir du Qatar et Michel Platini. «On n’imagine pas le président suisse cela» , a-t-il lâché.

Les revenus de la FAF toujours gelés par la CAF

L

es revenus de la Fédération al gérienne de football (FAF) des droits de transmission télévisée des qualifications africaines du Mondial- 2014 de l’ordre d’un (1) million de dollars, sont toujours gelés

par la Confédération africaine de football (CAF) en raison du différend juridique opposant la chaîne détentrice de ces droits et son homologue algérienne, a appris l’APS auprès d’un responsable à la FAF.

56

Cette procédure avait été engagée à titre conservatoire, «jusqu’à ce que la justice tranche cette affaire», avait déclaré auparavant le président de la première instance footballistique algérienne, Mohamed Raouraoua. La télévision algérienne avait retransmis, le 12 octobre 2013, la rencontre barrage aller Burkina Faso-Algérie (3-2) disputée à Ouagadougou sur son réseau terrestre sans l’accord de beIN Sports (ex-Al Jazeera sports), détentrice des droits de retransmission. Le même traitement a été également réservé à la Fédération égyptienne. La Télévision égyptienne avait, elle aussi, retransmis le match Ghana - Egypte (6-1) disputé le 11 octobre 2013 à Kumasi, en barrage aller sur sa chaîne terrestre, sans l’accord de l’entreprise détentrice des droits pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient.


LAKOOM - Mai 2014 - N° 34 Football Nabil Bentaleb footballeur international algérien de Tottenham

L’enfant de Wazemme, la révélation de l’année

Nabil Bentaleb est un jeune footballeur né le 24-11-1994 a Lille a commencé a taper au ballon dans son quartier de Wazemme a Lille. Il est international algérien évoluant au poste de milieu de terrain avec le club anglais de Tottenham. Il intègre le centre de formation de l’OSCLille ou il a effectue sa formation.

Par Mohamed Djadi

A

l’âge de 15 ans, il est écarté du centre de formation pour aller ten ter sa chance et se perfectionner au centre de formation Belge de Excelsior Mouscron, mais le club a fait faillite. Il intègre ensuite un club du département du Nord , le club de l’US Dunkerque chez les moins de 17 ans. Ses performances au milieu du terrain lui valent d’être repéré par un agent de joueur qui lui propose un essai en Angleterre, à Birmingham City. Après l’essai concluant, il signe en 2011, un contrat de 5 ans à l’Académy du club Londonien de Tottenham-Hotspur. Après un début époustouflant au sein de son club, ses performances ont attiré l’attention de la presse étrangère et les deux pays Français et Anglais qui souhaitaient l’enrôler pour porter leur maillot national. Mais l’intervention rapide du président de la fédération Algérienne de Football, Mohamed Raouraoua auprès de ses parents qui n’ont pas hésité un instant pour convaincre leur fils de porter le maillot du pays. Nabil Bentaleb décide au terme d’une rencontre avec Mr Raouraoua, d’opter officiellement à l’âge de 19 ans. Le 1er avril 2014, Bentaleb Nabil est inscrit au classement des meilleurs talents de moins de 20 ans par la Gazetta dello Sport. Il rejoint le 05 mars 2014 les verts et joue son premier match sous les couleurs nationales face à la Slovénie au stade tchaker

de Blida. A Tottenham, le Coach Tim Sherwood lui fait une totale confiance. En effet, depuis sa nomination à la tête des Spurs début décembre 2013, Sherwood a dirigé plus d’une vingtaine de matches, le néo-international algérien a joué presque la totalité des matches jusqu’à présent. Son coach a tenu des propos très élogieux envers son jeune milieu de terrain, le qualifiant de futur grand joueur. Il a assuré que c’est une fierté pour le club de compter dans ses rangs un aussi bon joueur. «Bentaleb a besoin de plus de temps pour progresser davantage. Ce qu’il montre actuellement n’est rien, par rapport à ce qu’il pourra réellement apporter et faire lorsqu’il aura encore plus de matches dans les jambes». Il demeure, en compagnie de compagnie de Sofiane Feghouli du FC Valence et Faouzi Ghoulem de Naples, l’un des joueurs les plus compétitifs de l’année 2014.

57

SPORT


DÉTENTE Mots Fléchés Acte de naissance

Récupères en somme

Blanc dans Les Rousses

Banc pour travailler

Courte paille

Montée sur les planches

Fait d'un sombre héros

Providence des pédicures

Drôle de zèbre

Entame une carrière Vide poches

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

Passe la main

Dans la cafetière

Vide poches

L'Irlande

Oiseau ou cheval

Lorgnons

Relie père et fils

Centre gauche

Point de chaînes

Qui vient au début

Tendre avant d'être mur

Union de coeurs

Objets de ballades

Pare chocs

Tombe en rade

Entre côtes

En plein bled Se noircit à l'oeil

Un amour de Dieu

Sèche les cours

Prend le vol

Point noir

A bout de forces

Partie de cartes

Clôt porte

Femme à cancan

Le sauveur attendu

Champion de l’ut

Tire sur la fin

Ancêtre de 'Barnum'

Agis par déduction

Animal à Sancho

58


DÉTENTE Horoscope du mois

LAKOOM - Mai 2014 - N° 34

Mots Croisés A B C

D E

F G H

I

J

Bélier

Lion

Sagitaire

Certains jours ne sont pas de bons jours et le ciel aimerait vous envoyer un de ceux-là. Les choses pourraient aller mal, mais finalement tout va s’arranger une fois que la chance aura tourné. Soyez très prudent, vos finances pourraient en prendre un coup.

Une décision surprenante à votre égard pourrait être évitée si vous savez présenter une habile requête à une personne qui vous est plutôt favorable. Ne cherchez pas trop à savoir comment vous parviendrez à obtenir une décision très favorable dans une affaire délicate.

Une certaine personne que vous n’avez pas en odeur de sainteté vous fera une proposition inattendue que vous serez tenté de refuser en bloc. Vous prendrez soin d’y regarder à deux fois avant de prendre une telle décision engageant votre responsabilité .

Taureau

Vierge

Capricorne

La forme (et la chance) vont encore vous sourire. Il serait bon de rectifier certaines décisions importantes prises un peu à la hâte. Vous saurez trouver un excellent compromis qui mettra tout le monde d’accord. La route est toute tracée pour une parfaite concrétisation.

Vous allez pouvoir parvenir à vos fins. C’est l’arrivée pour vous après une route longue, difficile et sinueuse. Vous ressentirez un vif contentement. Mais attention ne vous reposez pas pour autant sur vos lauriers. Continuez à persévérer et ce sera la grande récompense du coeur.

Si vous avez décidé d’entreprendre quelque chose maintenant, faites-le sans attendre car le moral sera là pour vous aider. Accrochezvous car la partie risque d’être difficile à me-ner. Vous avez tous les atouts en main pour réussir, faites preuve de courage.

Gémeaux

Balance

Verseau

Vous voulez sauver à tout prix les apparences mais la vérité crève les yeux. Dites simplement quelles sont vos intentions pour l’avenir et l’on risque de vous croire sur parole. Vous êtes à même maintenant de pouvoir afficher vos intentions avec optimisme et bonne humeur.

Quand il s’agit du moral et de la forme, le ciel vous soutient. Vous reprenez confiance en vous. Votre esprit aventureux vous permettra de prendre certains risques pour pouvoir montrer aux autres comme à vous-même ce dont vous êtes capable.

N’ayez aucune crainte, on conserve une très bonne image de vous. Vos inquiétudes relatives aux sentiments d’une personne proche de vous ne sont pas tout à fait fondées. Vous aurez sans doute votre mot à dire quant à une attitude incertaine face à une situation parti-culière.

Cancer

Scorpion

Poissons

Utilisez votre pouvoir de persuasion pour obtenir ce que vous voulez, l’opportunité vous en est offerte. C’est le bon moment pour pouvoir demander la faveur que vous souhaitez car votre interlocuteur sera dans de bonnes dispositions d’esprit à votre égard.

Vous vous demandez pourquoi toutes les rencontres que vous faites sont toujours les mêmes et vous ressentez du ressentiment parce que rien n’évolue. Vous aurez bientôt la chance de construire des relations nouvelles et passionnantes.

Des problèmes personnels pourraient survenir si vous ne faites pas attention à ce que vous dites. On dit souvent que la parole est d’argent mais que le silence est d’or. Faitesen l’expérience et tout le monde sera très heureux d’une plus grande discrétion.

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Horizontalement : 1. On ne le voit plus trimer au trimard, il a fait son chemin. 2. Phon. : en ellipse. Baume. 3. Groupe des noms alignés. 4. Condition en mauvaise condition. Celle-là, il suffit de lui en donner du vin pour qu’elle fasse la topette. 5. Affaiblis. 6. Note en un sens. Un qui va jusqu’au bout quand il est de droite. 7. De quoi faire un lait bourru. Lettres de situation. Curie au labo. 8. Fleur. Eléments de charme. 9. Conjonction. Répandue. 10. Les rapports avec cette noire se font toujours nocturnes. Certaine. Verticalement : A. Vieil escargot. B. Il y en a autant qu’il y a de têtes. Fait du stop. C. A fuir. D. Idoles. Se met au canon pour une foi. E. Two sur two. Si c’est à lui, c’est gratis. F. Consonnes. Échappées. G. Types de la vieille espèce. H. Voyelles. Fonce. Grecque. I. Engager l’action. J. Part à part. Mise à prix.

Sodoku 2

1 5

9 4

7 6

6 9

3

9

8

4

7

1

8

9

2

6

3

7

4

3

5

9

9 2

6 5

4 6

9 1

8

59



Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.