DSA-Réhabi(li)ter l'activité-Sénart

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Cahiers du DSA d’architecte-urbaniste 2014 – 2015

Réhabi(li)ter l’activité. Repenser l’évolution de la zone d’activité économique du Levant à Sénart Mathias Broniatowski Féderico Diodato Samya Pelloquin Charles Rives

École d’architecture de la ville & des territoires à Marne-la-Vallée



Réhabi(li)ter l’activité. Repenser l’évolution de la zone d’activité économique du Levant à Sénart. Mathias Broniatowski Féderico Diodato Samya Pelloquin Charles Rives Commanditaire de l’étude EPA Sénart

Cahiers du DSA d’architecte-urbaniste 2014 – 2015 École d’architecture de la ville & des territoires à Marne-la-Vallée


Carré Sénart

A5

ZAC du Levant


Lieusaint

D306





Introduction p13

L’activité p25

Redéfinir un contexte Un programme sans urbanisme Des activités variées

La structure p49

Une structure rizhomique La structure du Ru Aux abords de la départementale Le fil conducteur

Les sections p81

Principes Les activités du Levant Les quartiers de la Barrière Le quartier de la gare paysage

Objectifs p137

Résultats attendus

Annexe p147

L’atlas de l’activité

Bibliographie p187



Cette étude a pour ambition d’apporter une alternative au modèle de développement actuel des zones d’activités, organisées par la logique du zoning et contraintes par l’application successive des réglementations PLU. Nous cherchons à redéfinir un cadre réglementaire et explorons de nouvelles typologies pour faire des programmes d’activités les composants d’une nouvelle ville. 1

La commande qui nous a été passée par l’EPA Sénart et la commune de Lieusaint porte sur « l’évolution programmatique du parc d’activités du Levant à Sénart »2, situé entre le carré Sénart et le centre ville de Lieusaint. Aux deux acteurs de cette étude correspondent deux objectifs complémentaires à intégrer à la démarche de projet. Pour l’EPA, elle doit satisfaire des réalités concrètes d’ordre économique. Cette étude doit apporter une plus value au territoire et le rendre ainsi plus compétitif et attractif. Pour le maire adjoint de Lieusaint, l’enjeu est de repenser les logiques réglementaires et économiques qui mènent à la médiocrité des zones d’activités actuelles afin d’agir sur l’amélioration de la qualité du cadre de vie. La commande ne définit pas de programme spécifique mais plutôt un thème général dans un territoire donné. Elle est une occasion d’expérimentation sur le thème des zones d’activités, trop souvent dans l’angle mort de la recherche architecturale et urbaine alors qu’elles sont une constante du paysage périurbain.

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Etablissement Public d’Aménagement de la ville nouvelle de Sénart.

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Intitulé de la commande

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Aujourd’hui, les instances décisionnelles ainsi que les professionnels font consensus quant à la nécessité de limiter l’artificialisation des sols et de préserver les continuités paysagères et de biodiversités. De plus, l’incertitude et l’imprédictibilité d’un développement régi par un monde économique en crise induit l’utilisation de nouveaux outils de planification, plus souples et plus adaptables. Enfin, au vu des mutations du secteur économique actuel où le relationnel prend progressivement le pas sur le transactionnel, où l’économie locale se développe en parallèle de l’économie globale, et où les échanges entre les différentes strates d’une même filière sont indispensables, il est urgent de proposer de nouveaux modèles pour l’aménagement des programmes d’activités sur nos territoires. La création de grands secteurs mono-fonctionnels progressivement saturés par l’addition de grandes parcelles au sol imperméabilisé et au centre desquelles est érigé le bâti ne peut donc plus constituer un modèle à poursuivre. A partir de la commande de l’aménagement de la ZAC du Levant, le projet explorera une nouvelle manière de penser l’implantation de l’activité en tenant compte de sa relation à son contexte et à son territoire. En redéfinissant les outils et le cadre réglementaire qui régit la planification de ces zones d’activités nous chercherons à faire de ces programmes trop souvent refoulés les acteurs d’une nouvelle forme de ville. Ce projet se veut démonstratif dans l’élaboration d’un modèle conceptuel et dans la construction d’une logique d’assemblage programmatique, spatiale et temporelle. Il n’en demeure pas moins extrêmement contextuel car établi à partir des enjeux du site, de son territoire et de son histoire. Sénart est l’aboutissement d’un territoire du zoning, composé de secteurs mono-fonctionnels juxtaposés. Quartiers résidentiels, zones d’activités, infrastructures de transport, terres agricoles et espaces naturels sont autant de territoires autonomes qui coexistent et pour lesquelles le vide sert de transition. De ce territoire fragmentaire résulte un territoire de frange, un entre-deux, qui a aujourd’hui pour vocation d’accueillir, par la création de nouveau secteur de ZAC, les refoulés, les programmes indispensables au fonctionnement de la ville mais que l’on ne sait pas ou que l’on ne veut pas assimiler au tissu urbain. Sénart a toujours cherché un centre qui aurait servi de levier pour son développement. Quatorze ans après sa création, cette recherche aboutit au concours d’idées sur l’espace central de Melun-Sénart en 1987 mais aucun projet ne sera réalisé. Un nouveau projet est lancé, celui du Carré Sénart. Inauguré en 2002, il est une réussite dans sa capacité à attirer les programmes commerciaux 14


et de loisirs. Toutefois, la création de fastueux espaces publics et la renommée de cet espace commercial a pour effet collatéral de conférer une forte valeur au foncier. Le Carré Sénart de par sa conception crée un cadre élitiste qui rejette sur d’autres terrains les programmes moins attractifs, les activités avec peu de moyens, les programmes que l’on ne souhaite pas voir. « L’épandage », qui devait être limité avec la création d’une structure tramée dans le carré, est encore l’un des enjeux de Sénart. Il n’y a pas de manque de place à Sénart, et son urbanisation est marquée par sa lenteur. La logique poursuivie par l’EPA est donc moins celle de l’économie des sols que de leur rentabilisation. Son foncier disponible est aujourd’hui principalement investi par des locaux d’activités regroupés au sein de ZAC telles que celle du Levant où, bien qu’encore peu nombreux, leur système d’implantation et leur statut réglementaire en font des éléments isolés sur d’immenses parcelles engendrant de fait une grande consommation d’espace. Cette étude a pour ambition d’apporter une alternative de développement à ce territoire destiné à un urbanisme de secteur motivé par des logiques de développement économique et organisé par un cadre strictement règlementaire. La poursuite de ce type de développement, à travers la ZAC du Levant, n’aura pas pour unique effet de créer un nouveau parc d’activités parmi d’autres. Ce sera une étape de plus dans la dégradation du cadre de vie des habitants de Sénart, comme dans celle de l’environnement de ceux qui y travaillent, et cela participera à l’appauvrissement de son paysage. Le thème de l’activité est donc une problématique fondamentale sur le territoire d’étude. Les programmes d’activités, essentiels à l’économie de la ville, sont considérés comme des indésirables. Parmi l’immense réserve foncière de l’EPA, ce territoire de frange caractéristique de Sénart, des nouvelles zones d’activités sont définies. Par une urbanisation très lente et un système d’implantation consommateur d’espace, davantage réglementé que planifié, ces secteurs paraissent mités par l’activité. Notre étude a pour objectif d’implanter les programmes d’activités dans un souci de cohérence territoriale. Nous cherchons une alternative à l’urbanisation par grand secteur monofonctionnel pour privilégier une approche contextuelle qui utiliserait les ressources offertes par le territoire pour implanter les activités. Cette contextualisation est par ailleurs une condition de la mixité programmatique. En effet, le faisceau de mixité possible est déterminé par l’accès au maximum de ressources utiles aux différents programmes.

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Il conviendra simultanément de déterminer les conditions permettant à l’activité d’optimiser les sols, mais aussi d’échanger avec son environnement et son contexte pour en faire à la fois les récepteurs et les émetteurs des ressources qu’offre la ville. Nous interviendrons pour ce faire sur les logiques règlementaires et spatiales actuelles afin de réhabiliter les programmes d’activités dans l’espace urbain. Les potentiels contenus dans le territoire interstitiel, une fois identifiés, formeront une structure capable d’être le support du projet et de recevoir les activités. Cette structure est la condition d’une cohérence de projet à l’échelle territoriale, et est le garant de l’assimilation de l’activité à l’espace urbain. Au sein de cette structure nous avons défini un nouveau dispositif réglementaire et spatial que nous nommons section. Elle est basée sur le principe de la mutualisation des espaces servants ainsi que de la gestion des espaces naturels. Elle engendre ainsi une économie des sols et de leur artificialisation et garantit les continuités paysagères plutôt que d’imposer à chacun un espace végétal résiduel sans plus value d’usage. Les règles qui y sont appliquées régissent davantage les conditions d’assemblage de nouvelles unités foncières dans le temps plutôt que de définir des obligations à la parcelle. Cela lui confère notamment une souplesse capable de parer à l’arrivée de programmes imprédictibles dans une temporalité inconnue. En attribuant aux sections un faisceau de mixité programmatique déterminé par le contexte, la constitution de secteur monofonctionnel isolé et déconnecté des réalités du territoire sera limité. La proximité de programmes d’activités avec d’autres programmes engendrera de nouvelles potentialités et créera des synergies impossibles à obtenir dans les configurations de planification actuelles. Ces sections sont un nouveau type de ville, où l’activité ne représenterait pas qu’une taxe professionnelle pour les collectivités en même temps qu’un problème urbain à résoudre. Dans le nouveau système urbain expérimenté à Sénart, l’activité ne sera plus un obstacle aux continuités paysagères mais contribuera à les renforcer. Elle optimisera au mieux les espaces imperméabilisés en les partageant. Elle bénéficiera enfin des ressources offertes par le territoire grâce à une implantation contextuelle. Enfin, elle contribuera par l’interaction avec d’autres programmes à diversifier l’offre habitante à Sénart et à créer une ville nouvelle.

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La ville nouvelle de Sénart, à l’origine nommée Tigéry-Lieusaint puis en 1975 Melun-Sénart, fait partie des cinq villes nouvelles décrétées en 1973 pour recevoir l’expansion parisienne. Si les autres villes nouvelles bénéficient d’une préfecture ou de Disneyland pour Marne-la-vallée, l’annulation de l’implantation du Grand Stade et de la gare TGV qui l’accompagnait, ainsi que l’arrivée tardive d’infrastructures de transport à Sénart, n’a pas pu créer le levier nécessaire à l’amorce de son développement. Depuis 1992 la ville nouvelle de Melun-Sénart est devenue Sénart; c’est aujourd’hui une communauté d’agglomération regroupant deux communes en Essonne, huit en Seine et Marne et possédant quatre gares de RER.

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A104

Rer D

A5

1- Schéma directeur de l’urbanisation des villes nouvelles 1975 2- Communauté d’agglomération de Sénart 116000 habitants 4 gares Rer

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Quatorze ans après sa création, et toujours en manque d’attractivité, un concours d’idées sur l’espace central de Melun-Sénart et lancé en 1987. Aucun projet ne sera réalisé, et le centre recherché pour Sénart se concrétisera dans le Carré Sénart inauguré en 2002. Parmi les projets proposés en 1987, le thème de la préservation du vide et des espaces ouverts qui caractérisent Sénart est récurent. Pour Alain Sarfati et Witold Zandfos, l’un des projets lauréats, il faut valoriser l’espace et la nature. Le projet veut se servir de l’espace vide comme d’une structure qui peut accueillir les bâtis et donner une attractivité au site. Cette structure est composée par trois axes programmatiques. Pour l’OMA, il faut accompagner le potentiel présent sur le site qu’est le vide et le paysage, en définissant des zones de vide plutôt que de plein, et en contenant l’expansion suburbaine plutôt que de la dessiner. Aujourd’hui, ces préconisations de vide structurel représentent d’avantage la variable d’ajustement capable d’absorber l’implantation d’activités. Si parmi le concours de 1987 aucun projet n’est réalisé, la recherche d’un centre pour Sénart aboutit à la réalisation du Carré Sénart. Inauguré en 2002 ce carré tramé et paysagé de 1,4 km de côté est appuyé sur l’allée royale préalablement replantée. Il accueille notamment un centre commercial d’importance régionale, qui donne son attractivité au Carré.

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1- Proposition d’Alain Sarfati & Witold Zandfos, 1987 2- Propostion de l’OMA 1987

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L’activité dans le territoire de la ville nouvelle s’est dans un premier temps largement implantée le long des infrastructures de transport. Le territoire est aujourd’hui très bien desservi, ce qui favorise l’arrivée de nouveaux programmes d’activités. Sénart est aussi situé entre les terrains agricoles des plateaux de la Brie et de la Beauce. Composé majoritairement de terres d’agriculture extensive (céréales, betteraves) son paysage est aussi celui de la culture maraichère et de verger. Entre les infrastructures de transport et la création de nouveaux secteurs à urbaniser, les grandes parcelles agricoles tendent à se fragmenter. La zone d’activité du Levant est au centre de la ville nouvelle, elle se retrouve au milieu du croisement infrastructurel des autoroutes mais accueille des terrains agricoles isolés des plateaux. Les autoroutes supportant la majeure partie du trafic routier, les départementales bordant la zone d’activités sont moins fréquentées et pourraient voir leut statut revisité.

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1-Dans le territoire de Sénart, les activités s’installent le long des infrastructures structurantes 2-Ce territoire est enserré par deux plateaux agricoles majeurs, les plateaux de la Beauce et de la Brie

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L’activité


La ZAC du Levant, d’une superficie de 150 ha, se situe au milieu de quatre communes qui redéfinissent le cadrage adopté pour étudier le site.

Saint-Pierre-du-Perray


Lieusaint

Moissy-Cramayel

Savigny-le-Temple

N 0

1km


Redéfinir un contexte La commande s’appuie sur le cadre strict de la ZAC du Levant pour des raisons juridiques (PLU, SDRIF…) et pratiques, cela permet d’orienter notre attention vers un thème de réflexion qui est celui de l’activité et de sa relation avec son environnement. Il nous a ensuite été indispensable de considérer la question dans une logique plus globale. Ce changement d’échelle, ce déplacement du centre d’intérêt, permet d’intégrer la ZAC du Levant dans un schéma de réflexion et d’intervention plus large afin de lui conférer une plus grande pérennité. Pour échapper à l’écueil de la création d’une nouvelle zone déconnectée de son territoire et de sa géographie, nous avons redéfini le cadrage de notre réflexion. Il est composé des quatre communes qui encerclent la ZAC du Levant. Il est marqué par la proximité du Carré Sénart et de deux gares RER, et intègre comme éléments géographiques majeurs la forêt de Sénart et du Rougeau ainsi que la Seine à l’ouest.

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1- Le carré Sénart, les deux gares de RER sont des points d’intensité de ce contexte 2- La forêt de Sénart, la forêt de Rougeau et la Seine sont les éléments naturels du contexte

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Un territoire suivant la logique de zoning Le territoire de Sénart anciennement composé de vastes terres agricoles et de bourgs en cours de développement est aujourd’hui le résultat d’une logique de zoning. Elle engendre un territoire fragmenté en plusieurs secteurs monofonctionnels. Les communes de la ville nouvelles ont chacune développé un tissu pavillonnaire par phases successives. Parallèlement, des zones d’activités se sont développées en relation avec les infrastructures de transport, notamment l’ancienne route nationale 6, aujourd’hui D306, et le réseau ferroviaire. Ces grandes zones de plusieurs centaines d’hectares sont implantées la plupart du temps à grande distance des quartiers d’habitations pour gérer la transition par le vide. Dans d’autres cas, plus rares, la confrontation des deux tissus a lieu dans un face à face gêné. Un quatrième ensemble est celui des terrains agricoles composé majoritairement par des terres d’agriculture extensive. Ces terres agricoles sont de plus en plus fragmentées ou isolées les unes des autres à cause des infrastructures et des nouvelles zones d’urbanisations. Enfin des espaces naturels majeurs ponctuent çà et là le territoire de Sénart: la forêt de Sénart au nord, la forêt de Rougeau au sud, et quelques réseaux hydrographiques tels que le ru des Hauldres au nord du site. De ce territoire fragmentaire naît un territoire de frange, un entre deux, une lisière, une interface entre les ensembles de différentes natures. Il s’agit d’un 1 chapelet d’éléments disparates fait de « vide programmé » , d’espaces naturels résiduels, de bassins de rétention, et de parcelles agricoles isolées. 1

Voir David Mangin, La Ville franchisée formes et structure de la ville contemporaine, Editions La villette, Paris 2004

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La lenteur de développement La ville nouvelle de Sénart a connu dès le début de son existence des difficultés économiques ainsi qu’un développement urbain ralenti par un manque d’attractivité. L’arrivée tardive des réseaux de communications et l’éternelle recherche d’un élément symbolique assez fort pour donner une attractivité au site ont fait de la lenteur une constante dans le développement de la ville. Sénart est un territoire extrêmement vaste, il représente 13000 hectares alors que Paris en compte 11000. Aujourd’hui l’epa détient 3000 hectares de foncier urbanisable. Il n’y a donc pas de manque de place à Sénart, mais un besoin de rentabiliser les terrains. Un développement très progressif associé à un territoire trop vaste n’incitent pas à optimiser les sols au maximum. Lorsque le vide représente plus de la moitié du territoire et que l’epa possède un foncier capable d’absorber encore cent-vingt-cinq ans ans d’urbanisation avec le rythme et la densité actuelle, la préoccupation de l’epa est davantage celle d’aménager les terrains plutôt que de les préserver pour mettre en oeuvre les préconisations selon lesquelles le vide serait l’élément structurant du plein.

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Le XIXe siècle, un paysage agricole jalonnÊ par les villages et les continuitÊs naturelles


De 1960 à 1990, les premières extensions de lotissements et les infrastructures viennent marquer le territoire


De 1990 jusqu’à 2014, les zones d’activités se développent autour des infrastructures


Pour 2030, le sdrif dĂŠfinit les nouvelles zones Ă urbaniser


Un programme sans urbanisme L’urbanisme des zones monofonctionnelles d’activité est généralement réfléchi de manière décontextualisée. Les zones d’activité sont situées habituellement en dehors des villes, ou plus précisément elles en constituent leur dernière périphérie. De ce fait, elles opèrent une fracture entre une zone habitée et son territoire environnant. Leur implantation est motivée par la proximité d’une infrastructure de transport à grande vitesse, un noeud d’autoroute par exemple. Un réseau viaire secondaire, à vitesse intermédiaire, constitue une deuxième échelle de desserte qui délimite le périmètre de cette zone et enclave ces zones. Enfin un troisième réseau routier, à vitesse réduite, assure la desserte de chaque parcelle. Des bretelles et rond-points articulent les différents réseaux. Ceux ci mettent donc en place le mitage du territoire par ces secteurs: ces enclaves monofonctionnelles isolent des fractions de territoire, et leur caractère exclusivement routier les rend impraticables pour les piétons. A cette logique viaire insulaire répond la logique parcellaire: ces programmes privés s’organisent chacun de manière autonome. Ainsi l’ensemble de leurs logiques de fonctionnement vont dans ce sens: les bâtiments sont implantés en milieu de parcelle, les accès sont individualisés ainsi que les réseaux; il en est de même pour les espaces de parking, de manoeuvre et les voies de secours, qui créent des surfaces bétonnées surdimensionnées et très souvent inutilisées. Ces implantations sont confortées et conditionnées par leur cadre réglementaire : les plans locaux d’urbanisme imposent des marges de retrait à la voirie souvent excessives, de même que des quotas de surface de pleine terre à la parcelle. Ces derniers mettent alors en place des délaissés végétaux en fond de terrain plutôt que des continuités naturelles significatives. Une dernière conséquence de cet urbanisme autarcique est l’inexistance de rapports de voisinage, chaque bâtiment fonctionnant de manière intégralement autonome à ceux environnants.

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Espace vert

Parking

Accès aux réseaux

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Le foncier et les activités Sénart a toujours cherché un centre, au sens de point d’intensité, de lieu d’où émanent les développement principaux, qui aurait servi de levier pour son développement. Le Carré Sénart est destiné à devenir ce centre ville. Créé ex nihilo en lieu et place d’un champ de betteraves sous l’impulsion du directeur de l’urbanisme de l’EPA Sénart François Tirot, aujourd’hui le Carré Sénart est considéré comme le centre fédérateur de la ville nouvelle. Il attire principalement les activités commerciales, le tertiaire haut de gamme, des programmes de loisirs ainsi que quelques équipements de prestige (grande école, théâtre). La trame crée des unités foncières urbanisables petit à petit. En attendant un éventuel programme, les parcelles libres peuvent servir de stationnement ou rester de la prairie. Toutefois, par sa conception, la structure du Carré donne une forte valeur au foncier ce qui exclut, à fortiori, les activités plus modestes mais tout aussi indispensables à la ville. Les programmes d’activités essentiels à l’économie de Sénart sont considérés comme des refoulés, des indésirables, davantage réglementés que planifiés. Ils prennent aujourd’hui place dans le vide laissé entre les différentes zones monofonctionnelles. En outre, de part l’immense réserve foncière de l’EPA et de part la lenteur de l’urbanisation de Sénart, leur mitage progressif n’alarme pas. Si l’activité comprend de nombreux programmes et des besoins très différents, leur point commun reste le système réglementaire par lequel ils sont gérés. Ce système de réglementation à la parcelle ne tenant pas compte de son environnement produit, des bâtiments isolés au centre d’une large parcelle avec un sol presque entièrement artificialisé par des parkings individualisés, et à peine contrebalancé par des espaces végétaux résiduels. Ce dispositif est répété jusqu’à saturation de l’espace disponible. Plus que la qualité des matériaux et des architectures, ce sont les espaces extérieurs, produit à la fois par la réglementation et par le manque de soin qui leur est apporté qui représentent la première cause de médiocrité dans les zones d’activités.

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Les programmes d’activités sont de types et de besoins bien différents. La qualité des espaces extérieurs est en grande partie responsable de la médiocrité de ces zones d’activités.

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Des activités variées aux dimensions très contrastées

48509 m2 97290 m2

Bâtiment 400 m2 Parcelle 3600 m2 Des occupations de parcelle très contrastées

Des configurations génériques : le bâtiment au milieu de la parcelle

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Des configurations variables suivant le programme

Des configurations variables suivant le programme

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Le Carré Sénart est une structure tramée et paysagée conçue pour concentrer les programmes d’activité. Il donne une valeur au foncier et crée un cadre à forte valeur ajoutée qui exclut sur d’autres terrains un grand nombre d’activités moins prestigieuses.


N 0

1km



La structure



N 0

1km


Une structure rhizomique

Le territoire de la frange possède des potentiels que nous avons rassemblés dans trois ensembles. Associés, ils forment une structure de type rhizomique. Elle est en effet linéaire et constituée d’éléments hétérogènes connectés et non hiérarchisés. Enfin, elle possède une souplesse qui rend possible sa transformation continuelle. Le potentiel paysager recense les figures naturelles ou géographiques fortes telles que la forêt de Sénart et le Ru des Hauldres. Le potentiel d’infrastructure représente l’axe de communication qui relie la gare RER de Moissy-Lieusaint à celle de Corbeil-Essonne et qui reçoit une ligne de Tzen. Le potentiel de desserte programmatique est l’axe de communication qui comprend un chapelet de programmes d’importance locale ou régionale tels que la gare RER de Moissy-Lieusaint, la desserte principale du Carré Sénart, la cueillette de Savigny, et la forêt de Rougeau. Pour rendre cette structure capable d’être le support du projet et de sa cohérence territoriale, nous lui appliquons trois actions. Nous la révélerons, en rendant publique et en aménageant à minima dans un premier temps les grands espaces naturels présents sur le site et aujourd’hui sous exploités comme le Ru des Hauldres. Nous la renforcerons, en réalisant des continuités paysagères, en ouvrant d’anciens réseaux hydrographiques, et en préservant certains espaces boisés précaires. Nous la rendrons parcourable, en mettant en place tout un réseaux de mobilités douces permettant de profiter de ce territoire et d’offrir des alternatives au « tout voiture » induit aujourd’hui par les infrastructures. Ainsi, d’un statut de frange, ce territoire sera celui d’une nouvelle forme de ville et un lien entre les différentes entités qu’il relie.

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1- Le territoire de l’étude est composé de secteurs mono-fonctionnels séparés par des vides. 2- Le revers du mitage bâti, le mitage agricole

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La vallée du Ru des Hauldres Cet ensemble recense les figures paysagères fortes telles que la forêt de Sénart, la forêt de Rougeau, l’allée royale ou le Ru des Hauldres.

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La frange du Ru

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Aux abords de la D402 , Le t-zen, les gares, et les bois

Cet ensemble regroupe les potentiels offerts par l’infrastructure avec l’axe de communication qui relie la gare RER de Moissy/Lieusaint à celle de Corbeil-Essonne et qui reçoit une ligne de Tzen.

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Aux abords de la dĂŠpartementale

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Le fil conducteur, la gare, le carré Sénart, la cueillette et la forêt Cet ensemble posséde un fort potentiel de desserte programmatique. C’est un axe de communication qui comprend un chapelet de programmes d’importance locale ou régionale tels que la gare RER de Moissy/ Lieusaint, la desserte principale du Carré Sénart, la cueillette de Savigny, et la forêt de Rougeau.

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Les marges entre bâtiment et voirie dans une zone d’activité

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Un support paysager entre les entitĂŠs urbaines existantes

Lieusaint

Saint-Pierre-du-Perray


Moissy-Cramayel

Savigny-le-Temple

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Une structure comme support de déplacement

Nous la rendrons parcourable, en mettant en place un réseau de mobilités douces permettant de profiter de ce territoire et d’offrir des alternatives au « tout voiture » induit aujourd’hui par les infrastructures. Ainsi, d’un statut de frange, ce territoire sera celui d’une nouvelle forme de ville et un lien entre les différentes entités qu’il relie.

Une structure comme support de l’activité

Une fois révélée, renforcée et parcourable par des circulations alternatives à la voiture, la structure formée sera le support du projet. Elle garantira sa cohérence à l’echelle territoriale et integrera l’activité de façon contextuelle. Plutôt que de faire de cette structure un vide sanctuarisé, son enjeu est de recevoir les programmes d’activités. Il s’agit ici de faire de l’activité un acteur de la cohérence territoriale. La structure assimilera les programmes au fur et à mesure de leur arrivée. Par une approche contextuelle, les programmes d’activités s’implanteront en fonction de leur environnement. Cette méthode leur permettra d’utiliser et de bénéficier des ressources offertes par le territoire en matière de dessertes, de services, et d’environnement paysager ou bâti.

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ScĂŠnarios pour une nouvelle ville - Aller au travail par le parc - Finir sa journĂŠe de travail dans une entreprise implantĂŠe dans le quartier

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- Faire un pic-nic au milieu des bureaux - Prendre son dĂŠjeuner face au maraĂŽchage et aux entreprises 73


- Acheter des fruits et lĂŠgumes dans une serre du quartier - Faire les boutiques en rentrant chez soi 74


- Prendre le goûter sur la terrasse - Rencontrer le concierge à l’entrée 75



Les sections




Le principe

Profitant du fait que notre site bénéficie de la présence de l’EPA en tant qu’aménageur mais aussi de toute son ingénierie, nous proposons de revoir conceptuellement le système réglementaire en vigueur pour proposer une alternative expérimentale qui ferait de l’activité un outil pour la ville. Notre projet a pour principe de base la mutualisation des espaces servants et la redéfinition du principe de parcelle. La nouvelle parcelle que nous définissons est appelée «section» : c’est une grande emprise où chaque bâtiment viendra s’implanter, et sera limité à sa surface minimum utile. Elle est composée en outre d’espaces mutualisés externalisés aux bâtiments. Ils comprennent d’une part les espaces servants comme le stationnement, l’espace nécessaire aux girations des camions, et d’autre part de l’espace vert. Pour organiser cette mise en commun, nous avons exploré la typologie de la cour. Plusieurs acteurs s’implantent autour d’une cour mutualisée, préalablement viabilisée par l’aménageur; cet ensemble forme ce que l’on a appelé une section. La mutualisation des espaces externalisés fonctionne sur le modèle du bien sectional. Ces sections sont traversables pour éviter les enclaves privées, et s’insèrent dans un maillage de mobilité piétonne. C’est un dispositif fractal, sa taille peut évoluer suivant les entreprises cherchant à s’installer. Chaque section reçoit l’influence de son contexte et est définie par un faisceau de mixité indiquant la compatibilité des programmes. Ainsi la proximité du transport en commun et du centre ville de Lieusaint définira un spectre de programmes possibles, tels que de l’artisanat, du service, du logement… D’autres sections à proximité de l’autoroute, peuvent elles accueillir des programmes plus lourds de production industrielle, de BTP… Il ne s’agit pas de décréter la mixité programmatique sans condition, mais plutôt de fixer, suivant l’environnement, les conditions d’une mixité possible respectant les intérêts de chacun.

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Mutualisation des espaces naturels pour la gestion et l’usage

Mutualisation des espaces servants (parking, manoeuvre, entrées, livraisons...)

Réseaux communs échange énergétique sur le principe du circuit

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Arbitrage et négociations L’implantation de nouveaux bâtiments dans les sections est régi par un système de règles immuables et négociables. Les règles immuables garantissent la traversabilité et la porosité de l’îlot pour éviter les enclaves privées. De plus, elles s’assurent de la compatibilité programmatique au sein d’une section ainsi que d’une juste répartition des espaces servants en fonction des besoins. Les règles négociables permettent ensuite à chacun une marge de manœuvre dans leur implantation, leur hauteur... Les décisions sont concertées entre les plus proches voisins de chaque parcelle et des mesures compensatoires peuvent être appliquées. L’arbitrage indispensable dans ce processus où l’individuel et le commun sont liés reviendrait à l’EPA. De par sa position d’aménageur unique, et de par ses moyens humains et techniques, il semble évident qu’il devienne le garant du bon fonctionnement du procédé mis en place.

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Rer D


Rer D

Rer D

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1km


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1 Vallée de l’ Hauldres 2 Le parc de la Barriére 3 Le verger du Carré

1

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1 Les activitĂŠs du Levant 2 Densification le long de la D306 3 ActivitĂŠs au bord du parc

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2 1

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Les activités du Levant

L’intervention vise en premier lieu le prolongement de la voirie existante et la mise en place de nouvelles voies qui permettront l’ancrage du site avec la zone d’activité voisine. La nature de la départementale change et la vitesse autorisée est réduite : les piétons peuvent alors traverser plus facilement, et des modes de circulation doux sont mis en avant. Un autre volet de l’action est de s’inscrire dans une temporalité longue et imprevisible et de rendre le sol productif immédiatement en le dediant à l’agriculture. Les terrains agricoles, divisés en champs pérennes et champs mutables, ne sont pas homogènes. Les différentes activités s’installent et s’implantent sur des champs mutables autour des cours mutualisées. Ces terrains ont différents statuts et activités : certains seront dédiés à l’agriculture intensive et d’autres au maraichage. La structure des champs maille l’ensemble de la section, maillage hétérogene dans lequel certains chemins seront prédominants par rapport à d’autres.

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1-Le maillage de la section se fait à travers les champs 2-Ancrage avec la zone d’activité voisine

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1- Une activité de production de peinture pour l’automobile et une unité de distribution de produits d’emballage mutualisent les services par une cour commune : les espaces de stationnement, de manoeuvre, de livraison. Ces activités sont entourées de terrains dediés à l’exploitation agricole. Deux traversées piétonnes sont établies avec la zone d’activité existante de l’autre côté de la départementale, dont la vitesse est réduite à 50km/h. De plus, la frange au bord de la D306 est réappopriée : des activités commerciales s’y installent.

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2- Des nouvelles activités sont implantées : une entrerprise de traitement de surfaces pour aéronautique avec son siège social et un hangar agricole utile à toute la zone sud . La cour mutualisée est prolongée. Grace à l’installation d’une AMAP sur 4 hectares, des parcelles agricoles pérénnisées deviennent une activité de maraichage. La subdivision de chaque parcelle pour l’activité du maraichage permet l’installation d’un maillage piéton.

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Un restaurant et un point de vente s’installent, profitant de la prÊsence des entreprises et du maraÎchage



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La réappropriation de la frange de la D306 Création d’un point de vente et d’une nouvelle traversée piétonne



3


1 Les quartiers de la Barrière 2 Le tertiaire du pôle gare 3 L’ agrotourisme du Carré 4 Le maraîchage en fin de ville 5 Le parc du Ru

5

1

2

4

N 0

1km


Les quartiers de la Barrière

Le deuxième principe de «section» est développé dans la partie haute de la ZAC du Levant en fin de ville de Lieusaint. Le site a pour particularité d’abriter une ancienne pépinière et le bois du château de la Barrière. Il est aussi bordé par un TSCP, la ligne de T-zen allant jusqu’à la gare. Afin d’assurer l’urbanisation progressive du site et d’accueillir si possible une mixité entre les programmes d’entreprises et de logement, nous avons voulu mettre en place un maillage de circulation assurant des porosités obligatoires, basé sur la trame des bois existants. A l’inverse d’un îlot traditionnel les sections ne sont pas définitives: elle peuvent s’agrandir ou diminuer en respectant un certains nombres de traversées pour éviter l’effet d’enclave. Suivant leur emplacement elles ne pourront pas accueillir la même mixité programmatique; ainsi près de l’arrêt de transport en commun les logements pourront s’implanter alors que les entreprises de plus grandes tailles seront privilégiées dans les zones plus proches de l’échangeur et d’une route à plus grande vitesse. Les sections fonctionnent sur le principe de cour commune afin de mutualiser un certain nombre d’espaces servants ainsi que les accès aux réseaux et à la voirie (figure 1). Les bâtiments viendront s’implanter autour de la cour suivant des règles immuables et des négociations arbitrées ce qui permettra de créer un processus adapté à une demande et à des programmes variés.

102


Gare 1,5km

1-Principe du maillage et formation des sections avec des cours mutualisĂŠes 2-DiffĂŠrenciation des sections

103


1- Les entreprises de tertiaire et de PME profitent de la proximité du T-Zen pour s’implanter dans une section libre. En appliquant les règles immuables elles s’implantent au plus près de la voirie. Les PME installent leur façade principale sur la cour, tandis que les bureaux et la résidence de logements étudiants s’implantent de façon autonome en retrait de la cour, et aménagent des esapces publics.

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2- Une opération de logement veut s’installer près du bois, la cour est prolongée et des voies carrossables permettent de desservir les logements. Les entreprises et les logements négocient entre eux les espaces publics qui les séparent, en créant différents usages. Des equipements sportifs mettent à distance les logements des activités et de la départementale.

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D’autres habitants arrivent et un nouvel équipement scolaire desservi par la cour est créé.

75 logements

PME

6130m2

5163m2


Les habitants négocient avec une entreprise l’aménagement d’un espace public incluant son parvis.

Tertiaire 5050m2


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Le dispositif détermine une circulation des véhicules centrale et de nombreuses traversées piétonnes.

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Schéma en plan du fonctionnement de la cour autogérée par les exploitants des différents programmes et des multiples accès qu’elle organise.

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Les logements et l’activité s’installent autour d’un espace public

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Les logements de la section profitent de la proximitĂŠ du bois

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1 Le quartier de la gare paysage 2 Gare TGV 3 Sport dans le parc du RU

1

2

3

N 0

1km


Le quartier de la gare paysage

Les voies ferroviaires étant au niveau du sol naturel, les franchissements se font en viaduc et induisent ainsi des remblais et talus. Ce site est donc composé par un registre infrastructurel d’une part, et par un sol naturel en continuité du château de la barrière et de l’université d’autre part. La prise en compte de ces contraintes propres au site sera un appui afin d’y ancrer son aménagement. La prise en compte des cheminements existants autour du site et la pérennisation de leur prolongement informel au coeur de celui ci est aussi un levier d’aménagement. Le schéma mis en place procède donc des différents cheminements nécessaires au vu des usages actuels. Les voies carrossables et imperméabilisées sont limitées au strict nécessaire (traits pleins), les chemins piétons informels sont ensuite révélés et viabilisés pour structurer l’organisation du bâti. La proximité de la gare et de l’université fait du site un lieu attractif pour l’implantation de tertiaire. Ici, la mutualisation réside davantage dans le partage de l’espace public avec la création d’un parc au cœur duquel s’insère le bâti. L’image empruntée est celle du campus.

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1-Principe du maillage et formation des sections avec des cours mutualisĂŠes 2-DiffĂŠrenciation des sections

119


1- Le premier temps consiste à affirmer le registre infrastructurel du site en construisant le long des voies en talus. Au sud, une cour mutualisée articule des bâtis industriels. Au nord, des bâtiments tertiaires s’installent le long de la voie et profitent du paysage du grand parvis végétal de la gare. La différence de hauteur induite par le talus implique de créer un rez-de-chaussée haut (côté voie) et un rez-de-chaussée bas ouvert sur un parvis et donnant sur le futur parc. La transition entre le registre de l’infrastructure et celui du parc est ainsi gérée. Les cheminements piétons permettant de rejoindre la gare à travers le site sont viabilisés et amorcent la structure de l’aménagement du parc.

120


2- Ensuite des programmes diversifiés tels que des résidences étudiantes, du service et du tertiaire investissent progressivement l’espace du parc. Un espace central de distribution est maintenu et est relié au parking silo installé au sud pour bénéficier de l’accès carrossable de la cour. Enfin, l’ensemble du parc est exploité et un équipement sportif est aménagé pour satisfaire les besoins du nouveau quartier.

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La voie tracée permet l’arrivée de nouveaux programmes dans la profondeur de la section. Un équipemen sportif se construit ainsi qu’une résidence pouvant profiter des services présents dans les bureaux.

Université

Tertiaire 21150m2

Logement 11395m2

Gare

Services 4410m2


PME 3577m2

Parking Silo

Equipement 5050m2

Zone d’activité


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L’implantation du tertiaire le long de la du T-ZEN Le bâtiment devient un lien entre la voirie et le parc

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129


130


131



Objectifs


Résultats attendus

Objectifs environnementaux : L’utilisation de ce nouveau dispositif répond à des objectifs environnementaux. La mutualisation des espaces servants engendre une économie des sols et de leur artificialisation. La mutualisation des espaces verts permet quant à elle de mettre à contribution les investisseurs pour gérer les continuités paysagères élaborées à l’échelle territoriale, pour préserver et profiter d’espaces boisés déjà sur place, pour garantir une cohérence des espaces naturels plutôt que d’imposer à chacun un espace végétal résiduel et inexploitable. Enfin la mutualisation peut aussi avoir lieu d’un point de vue énergétique, par des échanges thermiques entre différents programmes d’une même section, ou par la récupération des eaux utiles à d’autres programmes. Objectifs d’adaptabilité : Les principes de négociation, ainsi que le caractère fractal du système le rendent adaptable et permettent de parer à l’arrivée de différents types de programmes sans contrainte de superficie hormis celle de l’espace physiquement disponible. Par ailleurs, la souplesse du dispositif permet de gérer l’arrivée progressive des programmes avec une évolutivité dans les tissus. Objectifs économiques et sociaux : En associant les programmes d’activités à d’autres programmes au sein d’une même section, l’intention est d’en tirer des avantages du point de vue économique mais aussi de diversifier l’offre habitante, commerciale et le cadre de vie à Sénart. La proximité des programmes doit créer de nouveaux services et de nouveaux usages dont chaque partie pourra bénéficier. Les activités bénéficient de l’espace urbain mais participent aussi à faire la ville autrement que sur un plan strictement économique.

134


La ville nouvelle de Sénart, marquée par un urbanisme de secteur mono fonctionnel, a toujours échoué dans l’intégration des programmes d’activités sur son vaste territoire. Ces programmes aux échelles et aux besoins très différents sont relégués en marge des centres villes dans les espaces laissés vacants proches des infrastructures sur des terrains agricoles isolés. Faisant rarement l’objet d’une planification à grande échelle, l’addition de ces programmes participe à la dégradation du cadre de vie et du cadre paysager. Le système réglementaire qui régit la construction à l’échelle de la parcelle favorise le maintien d’une médiocrité architecturale et urbaine de ce type de secteur d’activité mono-fonctionnel. Ce projet a donc le souci d’intégrer l’activité au cœur de la stratégie territoriale et de redéfinir le cadre réglementaire qui les régit pour en faire les acteurs de l’espace urbain et les considérer pleinement comme un élément indispensable à la ville. Le périmètre administratif proposé définissait la nouvelle zone d’activités du Levant comme une zone parmi d’autres. A l’inverse, notre projet cherche à implanter les programmes de manière contextuelle, dans le quartier de la gare paysage, dans les quartiers de la Barrière et dans ceux du Levant aux abords de la D306, au sein d’une structure rhizomique. Cette structure ne cherche pas à effacer les différentes entités qui constitue historiquement Sénart, mais plutôt à connecter ces différents éléments tout en étant le support du développement futur de la ville nouvelle. L’objectif principal du système de section permettant d’adapter des programmes aujourd’hui refoulés à leur contexte et d’y intégrer un champs de mixité programmatique, n’est pas l’objet d’une simple mais néanmoins utile satisfaction de préserver les sols et de contraindre des logements à être à proximité d’activités. Il s’agit de créer une synergie positive entre des programmes de différents types. Il y a un principe de réciprocité d’avantages: partage de l’espace, partage des services (conciergerie, garderie), partage de l’énergie, autoorganisation des espaces mutualisés, initiatives possibles sur les parcelles encore libres et appropriation des espaces servants pour d’autres usages… La section, par le principe de négociation, par le partage des ressources, et par la responsabilisation de chaque protagoniste, replace le citoyen, l’humain, dans le centre du processus de fabrication de la ville. La section assimile différents programmes de types et d’échelles variées, le citoyen y est un acteur accompagné du médiateur qu’est l’EPA: associées elles sont les outils nécessaires à la formation d’une ville d’un nouveau type. 135


La ZAC du Levant repensĂŠe...


N 0

1km


... devient un élément d’un territoire élargi



Site à l’état futur, en 2030


N 0

1km



Annexe L’atlas de l’activité


Petite PME de services aux entreprises dans le Parc d’Arvigny à l’est de la ZAC du Levant



146


Locaux et bureaux Services aux entreprises

400m2 3600 m2

147


Chaine de restauration caractérisitque des zones d’activités



150


Buffalo grill ChaĂŽne de restauration commerciale

400m2 3600 m2

151


ActivitĂŠ industrielle Entreprise de transport dansetlalogistique ZAC du levant



154


Entreprise de transport Logistique

48509m2 97290 m2

155


Entrepot de logistique et de stockage



158


Entrep么t de stockage Logistique

27031 m2 57522 m2

159


Imprimeried’entreprise dans la ZAC du PÊpiniaire levant



162


Imprimerie Secteur de l’industrie

700m2 14437 m2

163


Fabricant de volets et domicile



166


Fabricant de volets et domicile Artisanat et habitat

400m2 3600 m2

167


TPSM, entreprise de Travaux Publics Seine et Marnais, spĂŠcialiste de la canalisation. Une grande partie de son emprise est vide, une surface nĂŠcessaire au programme.



170


Travaux Public Seine et Martais Secteur de la construcion

1000m2 15600 m2

171


L’agriculture, activité seine et marnaise caractéristique.



174


Ferme de Savigny Agriculture

27031 m2 57522 m2

175


Cueillette de Savigny



178


Cueillette de Servigny Secteur de l’agriculture

300 000 m2

179


180


181



Bibliographie


Bibliographie

Livres : - Henri Bava, Michel Hoessler, Olivier Philippe, Agence Ter, Territoires : Agence Ter : Révéler la ville par le paysage, Birkhauser Verlag AG, 2008 - Marie-Hélène Contal, Sénart. Melun-Sénart : un centre introuvable, Edition Autrement, Série France n°11, Paris, 1992 - Fabienne Joliet, « Hérésie et aménités des paysages industriels. Une typologie des zones et parcs d’entreprises », Cahier de la recherche architecturale et urbaine n°4, 2000 - Jacques Lévy (dir.), Michel Lussault (Aut.), Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés, Belin, 2013 - David Mangin, La Ville franchisée formes et structure de la ville contemporaine, Editions La villette, Paris 2004 - Ariella Masboungi, Faire la ville avec les lotissements, Editions du Moniteur, 2008 - Ariella Masboungi, David Mangin, Agir sur les grands territoires, Editions du Moniteur, 2009 - Bernardo Secchi, Paola Vigano, La Ville poreuse : un projet pour le grand Paris et la métropole de l’après-Kyoto, Metispresse, 2011 - Thomas Sieverts, Entre-ville une lecture de la Zwischenstadt, Marseille, Editions Parenthèses, 2004 [traduction française de l’ed.or : Zwischenstadt, Zwischen Ort und Welt, Raum Und Zeit, Stadt und Land, Basel, Birkhaüser Verlag Ag, 2001]. - Paola Vigano, Les Territoires de l’urbanisme: Le projet comme producteur de connaissance, Metispresse, 2012 - Tiberghien, Corner, Natures intermédiaires. Les paysages de Michel Desvignes, Birkhäuser, 2009 184


Revues, Articles : - Emeric Lambert, Faire la ville suburbaine. Le projet Sénart http://articulo. revues.org/1393 - Catherine Sabbah, « Sénart broie du noir », Urbanisme, n° 274-275, Mai-Juin 1994, p21 - Article de la Teddif (territoires, environnement et développement durable en Île-de-France), auteur anonyme, Vers une économie territoriale et durable, décembre 2012 http://www.ddline.fr/wp-content/uploads/2013/06/Vers_une_economie_ territoriale_et_durable.pdf

185


Au sein de l’École d’architecture de la ville & des territoires à Marne-la-Vallée, le diplôme de spécialisation et d’approfondissement (DSA) d’architecte-urbaniste forme chaque année une vingtaine d’architectes et de paysagistes déjà diplômés au projet urbain et territorial. La majeure partie de ce post-diplôme est dédiée à la réalisation d’études à caractère prospectif commanditées par des collectivités territoriales, des institutions publiques ou des organismes privés.

Au-delà des réponses particulières à des problématiques urbaines spécifiques, ces travaux contribuent bien souvent à faire émerger de nouveaux questionnements et à expérimenter de nouvelles approches dont la portée peut être plus générale. Ces cahiers sont ainsi destinés à faire partager le résultat de ces recherches auprès du monde universitaire et professionnel et plus largement auprès de tous ceux qui s’intéressent aux questions que posent l’architecture, la ville et les territoires.

Réhabi(li)ter l’activité. Repenser l’évolution de la zone d’activité économique du Levant à Sénart

Il s’agit ici d’accompagner le développement d’un secteur de la ville nouvelle de Sénart, bientôt trente ans après le concours de 1987. Implantés au sein d’un paysage naturel remarquable, d’une importante région agricole et reliés au réseau d’infrastructures de la mégapole parisienne, des secteurs monofonctionnels illustrent le mitage et l’enclavement du territoire. L’ avenir d’un secteur à vocation économique en fin de ville est l’occasion de questionner les programmes d’activités, ces impensés du paysage urbain. Grâce à la mise en place d’une structure redéfinissant le territoire d’étude, à l’analyse des différentes typologies programmatiques en jeu ainsi que la définition de trois cas d’étude situés, ce travail tend à dégager une nouvelle manière de restituer le lien entre l’activité et la fabrique contextualisée de la ville. Une importante attention aux cadres réglementaires pose les conditions pour un urbanisme de production, où la négociation encourage la responsabilisation des différents acteurs du projet. En annexe, un atlas des différentes activités présentes sur le site contribue à démystifier ces programmes trop souvent considérés de manière générique.




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