La Manufacture d’écriture manufactureecriture@yahoo.fr http://manufacturedecriture.blogspot.fr
ALLERS-RETOURS Entre arts plastiques et écriture Samedi 22 novembre 2014 Petit angle - Grenoble –
Déroulé de la journée
Ce collectif d'animateurs d'ateliers d'écriture créé par Yves Béal a pour but d'associer et partager les savoirs, les pratiques pour une auto formation continue; La Manufacture, c’est vous ! Programme de la journée : 09 h 30 : Café de bienvenue autour de vos bouquins et références personnelles. 10 h 00 : Le temps de la discussion • Ce que l'on veut faire de la Manufacture : son but, son organisation, les difficultés à résoudre… etc. • Nos pratiques en tant qu’animateurs. 12 h 30 : Repas (auberge espagnole) 14 h 00 : Atelier d’écriture : la créativité à la croisée de l’écriture et des arts plastiques. 16 h 30 : Questions diverses Et pour se préparer à notre atelier, veuillez cliquer sur le lien suivant http://issuu.com/sandrinedhuez/docs/inspirations_entre_arts_plastiques_/1 afin de savourer quelques images inspirantes… (n’hésitez pas à cliquer pour agrandir et découvrir les mots dans la peinture ou les dessins de mots…)
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Les participants
Christian Nicolas Christine-Marie Wolfrom Dominique Osmont Élodie Piccarreta Ernest Bois Hélène Clavreul Isabelle Jannot Jacqueline Zerbini Karen Capoccioni Marie Lorenzin Michel Ailhaud Muriel Denis Nicole Loynet Sandrine Mosca Silvana Perazio Sylviane Teillard Yves Béal
Informations importantes compte Mail manufactureecriture@yahoo.fr Blog manufacture http://manufacturedecriture.blogspot.fr si quelqu’un sait comment entrer en tant que gestionnaire, histoire de le refaire vivre …
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Le compte-rendu des discussions
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Questions abordées
a.Discussion sur les problèmes survenus dans l’organisation de cet atelier et plus généralement sur la posture de l’animateur = > les règles de vie de groupe, les (non) réponses aux mails, l’accueil et l’ouverture, revenir sur les fondamentaux, éviter le butinage… è Important : rappeler les inscrits dans les mails de rappel èImportant : transmettre les fils rouges des ateliers aux participants qui le demandent b. À qui est ouverte la Manufacture ? • Aux personnes et associations dont les objectifs sont clairement de partager des pratiques d’écriture, ayant l’expérience du faire écrire et agréant à la philosophie du « tous capables », avec pour possibilité de collecter des idées d’animation pour s’adapter le mieux possibles à tous types de publics, scolaires, écrivants d’un jour, de toujours, etc. ; • Voir la charte de la Manufacture, (à modifier ? Dans la charte, il s’agit uniquement de collectifs et non d’initiatives individuelles) • Échange autour des modalités d’inscriptions aux rencontres c. Questionnement sur les temps de rencontre de la manufacture • Temps d’échanges + pratique. Est-ce que la pratique doit avoir lieu à chaque fois ? • Proposition de travail par petits groupes pour la prochaine rencontre, de boîte ou bibliothèque à idée. La notion de travail par public a soulevé la question de stigmatisation… Autre thème possible : le passage de la création individuelle à la création collective d. Questionnement sur la manière dont un équipement culturel programmant des ateliers doit s’y prendre pour s’impliquer le mieux possible et favoriser la venue de participants et les fidéliser. • La question reste ouverte. Différentes pistes sont envisagées, comme la sensibilisation ou « formation » du personnel, les thématiques, les publics, les horaires, la com… 2.
Projets a. Les rencontres internationales des ateliers d’écriture • Est évoquée l’hypothèse tentante d’organiser à Échirolles fin 2016 des rencontres nationales voire internationales autour de l’écriture, avec portage institutionnel partagé, Métropole, Échirolles ? • Yves Beal, en résidence pour 3 ans, et membre du GFEN, consulte cette instance, ce qui est déterminant pour continuer la réflexion que nous devons entamer mardi 3 février. • Le modèle des dernières rencontres organisées il y a 8 ans avec l’IFTS d’Échirolles, sur 3 jours, avec chaque matin des ateliers en parallèle et l’après-midi des temps de partage, de tables rondes et avec des soirées culturelles (écrivains invités ?) • Thématique ? Comment la question de l’écriture traverse une société ? Comment notre travail peut rayonner ?
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b. En prévision, Week-end d’écriture à renouveler chez Bernard Gilman à la Salle en Baumont en mai. • Ce mardi 27 janvier, Sylviane en confirme la faisabilité et a invité Bernard à nous rejoindre le 3 février. • Hélène et Karen se sont portées volontaires pour assurer ces ateliers de mai sur le thème du passage de l’écriture individuelle à l’écriture collective + Silvana et MarieChristine ? • Propositions de constituer pour et pendant ce week-end, des groupes de travail sur des thématiques variées mais plus approfondies (voir 1c). 3.
Bilan de l’atelier • Frustration de ne pas avoir de lectures à voix hautes, il manque la musique des mots. • Surpris en général • Continuité de l’écriture = > graphisme • Manque quelque chose au niveau de la réécriture, car déjà fait au niveau plastiqueèréécriture à développer. • Trop de place aux arts plastiques mais par contre réécriture plastique permanente • Les différents médias sont appréciés • Il est intéressant, par ce biais, de se retrouver dans la peau de ceux qui débutent en atelier d’écriture, avec les mêmes craintes, blocages… • Manque de temps ! • Aurait aimé raconter l’histoire de cette aventure = > c’était foisonnant • Accentuer le contraste : ne pas s’interdire un texte long, puis une synthèse style haïku, la fulgurance…
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La charte de la manufacture
Charte de la MANUFACTURE D’ECRITURES Collectif d’Associations pour la Reconnaissance et le Partage des Pouvoirs d’Ecrire Lieu d’Animation, Formation, Ressources La Manufacture d’écritures est un lieu d’animation, de formation, de ressources fédérant des associations qui ont chacune pour objectifs de développer les pratiques d’écriture à tous les échelons de la société et à tous les âges de la vie. Il est fondé entre les associations adhérentes à la Manufacture d’écritures un contrat moral et solidaire enraciné sur la philosophie développée par le Groupe Français d’Education Nouvelle (GFEN). Tous capables ! Tous créateurs ! Le GFEN défend, contre l’esprit de fatalité, l’idée que nous sommes responsables de notre histoire, ou que nous pouvons le devenir. Son pari philosophique « Tous et toutes capables ! » se fonde sur le fait que tous les humains, les enfants des humains, comme les peuples, ont des capacités immenses pour comprendre et créer, s’approprier un savoir vivant et opératoire. C’est le pari philosophique que chaque association adhérente à la Manufacture d’écritures s’engage à mettre en œuvre sur le champ spécifique de l’écriture comme pratique culturelle visant l’émancipation de tous les individus. Une éthique d’animation et de formation Les ateliers d’écriture proposés par les animateurs et animatrices des associations adhérentes à la Manufacture d’écritures à l’instar de ceux conçus et animés par le GFEN depuis près de 50 ans, comportent toujours une phase de production d’écrits facilitée par une animation attentive et un retour sur le travail accompli afin que les personnes participantes puissent prendre distance et comprendre les éléments mis en jeu. Ces ateliers ne sont ni thérapeutiques ni analytiques. Ils sont résolument tournés vers les processus de création. Ils sont dans le prolongement de la longue expérience du GFEN en écriture pour adulte et enfant. Toute formation mise en œuvre doit permettre à chacun, chacune de comprendre les processus mis en jeu dans l’atelier d’écriture et vise l’émancipation de chaque individu-e. Les situations et les conditions nécessaires pour que les contenus de savoir et de formation ne soient plus simplement transmis comme produits finis - pseudo-évidences qu'il faut accepter - mais construits par le sujet lui-même, prennent corps dans la notion et la pratique de "démarche d'auto-socio-construction". L’atelier d’écriture met en scène une de ses dimensions : c'est dans un processus intégrant raison et imaginaire et s'inscrivant dans l'espace plus large du "projet" que chacun, chacune est amené-e à chercher, se questionner, élaborer, créer, structurer, en confrontation avec les autres. Les potentialités cognitives et créatrices que chacun, chacune porte en soi sont mises en acte : on se transforme ainsi soi-même devenant auteur-e de sa propre formation.
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Quelle que soit l’association adhérente à la Manufacture d’écritures, quel que soit l’animateur ou animatrice : - Le pouvoir d’une parole créatrice : les ateliers d’écriture proposés visent à restituer à chaque participant ou participante le pouvoir d’une parole créatrice. L’animateur ou animatrice s’engage à mettre en partage les enjeux humains, sociaux, philosophiques de cette pratique. - Découvrir son potentiel créateur : les ateliers d’écriture proposés doivent permettre aux participantes et participants de vivre l’acte d’écrire dans sa dimension créatrice, de découvrir leur propre potentiel créateur, de faire des liens avec la dimension citoyenne de cette pratique. - Comprendre les processus de création : les ateliers d’écriture proposés doivent permettre aux participantes et participants d’analyser les processus de création mis en jeu dans l’atelier afin d’une part de mettre à distance le vécu immédiat, de prendre du recul et d’autre part de commencer à se former à la conception. - Toutes les facettes de la langue : les ateliers d’écriture proposés doivent permettre aux participantes et participants de se former à une approche de l’écrit qui mette en jeu, en leur donnant sens, toutes les facettes de la langue, du projet d’écriture à l’étude de la langue en passant par la lecture, et l’accès aux œuvres littéraires. - Mettre à distance le rôle de l’animateur : les ateliers d’écriture proposés doivent permettre aux participantes et participants de comprendre le travail de l’animateur, ses tâches et son rôle avant et pendant l’animation. - L’imaginaire, la contrainte pour créer : les ateliers d’écriture proposés doivent permettre aux participantes et participants de travailler le rapport à l’imaginaire, le rôle de la contrainte (et de son dépassement) dans l’acte de création. - L’autre, soi et le travail du texte : les ateliers d’écriture proposés doivent permettre aux participantes et participants de mettre en travail : · le rapport à l’autre, c’est à dire les autres comme richesses pour son propre travail, l’autre à découvrir en soi · le rapport écrire / s’écrire et la gestion des émotions suscitées · le rapport écriture / réécriture, travail et re-travail du texte… L’esprit de coopération Toute association adhérente à la Manufacture d’écritures s’inscrit dans une logique de partage des outils d’animation, de confrontation des idées, d’information réciproque, de coopération et d’entraide. La bataille pour une écriture partagée est un enjeu de civilisation antinomique d’une logique de concurrence et de profit.
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Le fil rouge de l’atelier À la croisée des arts plastiques et de l’écriture, la création… L’objectif de l’atelier est de permettre d’établir un lien entre la démarche de création en arts plastiques et la démarche de création par l‘écrit. Quelle relation entretient-on avec ce qu’on produit, écrits ou productions plastiques ? Cet atelier est sensé permettre d’instaurer un aller-retour entre ces deux pratiques afin de favoriser une réflexion sur le processus de création. Public visé : très entraîné à l’atelier d’écriture, à son langage, à ses procédés. Matériel nécessaire : plumes d‘écolier, brou de noix, feuilles A3 blanches , crayons de couleur, encres de couleurs, peinture en palettes, feutres, craies grasses, Canson de différents formats, papier croquis A4, fenêtres à isoler en papier.......... Phase I (65 mn) 1. Dans un brainstorming oral collecter des mots de la langue relatifs aux activités plastiques ( tracer, griffer, taper, caresser, éclabousser, tirer, appuyer,coller, empreinte, signe, marque, dessiner, colorer, cadrer, découper, rond, ligne, point, assembler, accumuler , peindre, poser, pointer, découper, déchirer, trouer, remplir ...etc) ( 5mn) a. Retenir une ou quelques-unes de ces propositions pour la (les) dessiner sur une feuille à l’aide d’une plume d’écolier trempée dans du brou de noix. b. Consigne : choisir un format de papier parmi ceux proposés et utiliser tout l’espace de la feuille en disposant le(s ) mot(s ) sélectionné(s ) dans tous les sens et dans différentes positions les uns par rapport aux autres. Il s’agit bien de transformer et d’agencer les graphismes. Obtenir une sorte de nuage de mots. c. -Montrer quelques exemples de ce qui est demandé. -S’appuyer sur ce qu’on a pu voir sur le livret envoyé sur le net.( 10mn) 2. Choisir à l’aide d’une fenêtre rectangulaire ou carrée un morceau de votre production qui vous paraît propice à un prolongement, une reprise, un développement et le prélever par un geste plastique. ( cf brainstorming) . a. Conserver par devers soi le morceau troué qui résulte de cette action b. Coller le « prélèvement » sur une feuille vierge A4, à un endroit aléatoire et transformer cette trace de différentes façons à l’aide du matériel à disposition.Toute latitude est donnée pour déplacer, renverser , repositionner ...etc (10mn) 3. Travail d’écriture : Sur une bande de papier dire en une ou deux lignes quelle(s) consigne(s) de travail je me suis donnée(s) pour transformer mon premier tracé. a. Déposer les consignes dans un pot commun.( 5mn) 4. A l’aide des outils à disposition, décliner sur 2, 3 ou 4 des cartes A5 distribuées le travail réalisé au §3 ( 10mn). Rappel rapide de ce que signifie le verbe décliner en atelier d’écriture ; il s’agit de l’adapter à la création plastique. 5. Piocher dans le pot commun une des consignes qui y ont été déposées au §4 et tenter de l’appliquer à une des cartes produites au §5 en déclinant à nouveau 1,2 ou 3 fois . Coller la carte choisie sur feuille A4 et la prolonger selon la consigne tirée au sort. ( 10mn) 6. Chacun dispose de 15 mn pour raconter par écrit comment il a travaillé et donner un titre à l’ensemble de ces études d’une possible œuvre à venir.
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« Cette suspension provisoire du faire, cette pause d’écriture et de formalisation, dont le produit est pour le moment adressé à soi-même, est un cadeau. Tenter de comprendre ce que nous venons de faire en l’écrivant nous fait entrer dans les subtilités du travail de création. Cela oblige à une mise à distance, à une remémoration. Qu’avait-on imaginé ? Quelle métaphore, quel synonymes à déformation,déclinaison, transformation, développement avait-on retenu ? Qu’a-t-on pu faire ? De cette expérience qu’a-t-on retenu qui vaut d’être raconté ? Comment va-t-on déployer cela en un récit, sorte d’intrigue au sens où le résultat des actions est un mélange très humain et très peu scientifique de causes matérielles, de fins et de hasards ; en un mot une tranche de vie. » Phase II ( 45 mn ) 1. Des phrases, mots et textes d’artistes reconnus sont mis à disposition sur une table. Ils parlent de l’art et de la création. a. Se saisir du pochoir qui résulte des actions Phase I,§3 et le promener sur ces textes. Récupérer ainsi 5 mots ou expressions.( 5 mn) 2. Revenir au travail plastique en associant, en agençant par collage sur feuille A3 ou A4 les cartes qui ont été produites en Phase I pour raconter plastiquement votre histoire, c’est-à-dire celle induite par les images composées à l’aide des gestes et des tracés.( 10 mn) 3. Ecrire en mots l’histoire racontée par les images en y intégrant les souvenirs de votre démarche personnelle, de vos interrogations, de vos ratages et de leur utilisation, de vos trouvailles fortuites, de vos déceptions momentanées, de vos retours en arrière et de vos élans au cours du chemin de création ( 15mn) a. Consigne: cette histoire aura pour titre celui qui a été donné au texte précédent. b. Pour cela, on dispose du premier texte, des mots de la phase II § 1 et du travail plastique final ainsi que de tous les mots écrits depuis le début du travail. 4. Affichage des travaux en regard des textes correspondants (15mn) NB : pas d’oralisation des productions écrites 5. Retour sur l’atelier, confrontation des vécus, des ressentis, difficultés ou moments de satisfaction, interrogations quant aux consignes données et à leurs résultats. 6. Echanges entre les participants sur l’acte de création.
Sources d’inspirations : • Pratiquer le dialogue Arts plastiques-écritures : Quinze ateliers de création pour l'Education Nouvelle – 7 juillet 2005 - de Odette et Michel Neumayer, Antoinette Battistelli, Marc Lasserre , Christiane Rambaud • Revue Dada n°53 Janvier-Fevrier 1999 : art et écriture
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Liste des consignes créées en atelier
J’ai enroulé l’alphabet latin autour de ce carré et j’ai griffonné pour donner l’effet souffle de vent. J’ai prolongé les lignes du mot en essayant de reproduire leur mouvement. J’ai réitéré les taches qui se trouvaient là, dans leur forme originales, en les réduisant ou en les agrandissant. J’ai prolongé chaque trait, transformé le mot initial en un autre mot que j’ai reproduit en plus grand, le tout inséré dans un « cadre » reprenant le mot initial. Poursuivre le trait à l’encre, mettre du noir sur la page blanche et prolonger l’extension. Superposer des écritures Changer d’échelle ( entre très grand et très petit) Varier l’épaississeur et la couleur des lettres Puisqu’on écrit, j’ai fait une série de lettres dans le sens de l’alphabet. Le mot série est intéressant pour faire paradoxe avec l’art qui, lui, est unique. La lettre comme art graphique Continuer avec le pinceau et le brou de noix. Un visage qui pourrait apparaître. Un visage dans les nuages ou un visage sur les vagues de la mer . J’ai découpé un mot et j’ai formé un autre mot. Ayant mis mon extrait de texte en bas à gauche de ma nouvelle feuille, je l’ai imaginé comme un visage et mon prolongement c’était comme une coiffure punk. Se laisser aller à l’inspiration du moment offert, plonger mon émoi artistique loin du flou de l’externe, écouter les sens interdits pour permettre le possible, m’enduire de l’image créée qui a guidé l’écrit. Les courbes qui se répondent s’interpénètrent, dialoguent avec d’autres lignes . Courbes plus épaisses, plus fines. Laisser les lettres pousser, pousser, jusqu’à devenir des arbres, des répandent en graines semées par le vent.
branches qui se
Ecrire les mots les uns sur les autres , de plus en plus pétits. Compléter en ajoutant des mots à la suite que dans les interstices.
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Les œuvres…
LIGNEUSEMENT La feuille était graveleuse Le pinceau s’étira. Le bleu zinzolin avait, lui , disparu. Le rouge alézarine émergeait , encore dru . Le jaune orpiment , toujours fringant , se faufilait , perdu . Perdu dans le brun frais couleur sous-bois . Mais attention , pas de mélanges … On suit la ligne , on suit les lignes ! On ne file pas vers Saint Petersbourg, dans une brasse folle . On suit la ligne , on suit les lignes , et c’est la clé de tout. Ligne bleue des Vosges, Ligne jaune, et vous filez ! Ligne verte , entre Turcs et Grecs, Gardez la ligne , on vous crie , et c’est la clé de tout. Mais l’alphabet est arrivé Un alphabet du fond des âges S’est relevé , s’est imposé. Lignes cernées, enveloppées , encagées, De bas en haut , de haut en bas , Li-gneu-se-ment . . Sylviane
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Les œuvres…
ZOL tu te vois en grand tu balises tu balises l'espace forêts de lianes de mots liane mots mots forêt poudre de points coupe-coupe les mots s'enchevêtrent veux des mots tu veux des mots tu – veux- des – tu – des mots vœu bleu tu veux qui zinzolent zinzoin qui zinzolinent bleu bleu zol bleu zoul zinzin le voisin zinzinul nul nul le voisin zazou le bleu le blues mouise laisse rêver le ratage moïse dans la mouise jusqu'aux os le bleu qui moze ecchymose tant de bleus de blues blanc t'es blanc sec ou blanc bec au moins le trouble au moins trouble moins au moins zaï zaïre haïr qui à qui ? qui quoi bleu bleu des mots, aïe ! aïe haïkus qui zinzolent en si peu de mots dans le blanc dans l'espace blanc
mosaïque
Isabelle
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Les œuvres…
Ingo Bleu Zingolin Bleu Zingaro Bleu Zingaron Sous nos yeux éblouis se succédaient des couleurs intenses, des couleurs inconnues jusqu’alors et le magicien qui les faisaient apparaître s’appelait INGO. Il avait une drôle de tête, sa coiffure de punk lui faisait une auréole autour du visage. Il fermait les yeux en serrant les poings puis d’un mouvement brusque il levait les bras au-dessus de la tête, ouvrait les mains et il en jaillissait des couleurs qu’il nommait à chaque lancé. - « Bleu Zingolin, Rose Zingaro, Noir Zingara, Blanc Zingarou.. » Puis d’une voix hypnotique il répétait : - « la lumière est matière, la matière est lumière, le noir n’est pas noir, sous le clair de lune, le noir est gris et au soleil de midi le noir est rouge ! ». Il ferma les yeux, serra les poings si fort qu’il en grimaça, jeta les bras au ciel, ouvrit les mains. Toutes les couleurs jaillirent ensemble dans un arc-en-ciel éblouissant. Nous étions sidérés et lorsque nous reprîmes nos esprits et que les couleurs se fondirent dans le ciel, le magicien avait disparu. Nicole L.
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Les œuvres…
Émoi, et moi artistique La page et l'horizon Le noir, en flot, une colère qui éparpille le mouvement Une page de ma vie, une part d'ombre qui prend l'air dans une page soulignée quelque part en pointillés Divagation picturale, dans ce moment offert une ascension, une collision, levée de points, insurrection pour le commun laisser faire l'encre et ancrer la vie en débandade sur le papier offert les fluides, les pleins, les déliés, Silhouettes par l'encre crées, où les corps s'exposent sur les idées à évider, l'histoire se pointe pour densifier le vide parce que ce blanc appelle le noir et qu'il y a tant d'histoires derrière la tâche étalée. Dominique O.
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Les œuvres…
" dans chaque carré un espace est tracé pour une expérience sensible relayée par les mots que mon stylo a dessinés le temps d'une suspension." Silvana
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Les œuvres…
Dans l’œil du cyclone Ombre des nuages amoncelés Noir opaque et plat Silence oppressant de la terre Dans la courbe effrayante Modulations de la couleur Meli-mélo de formes, lignes en arabesques Autour de la tache noire Surface de la paroi noyée dans la brume Qui envahit l’espace La voûte enveloppante, inquiétante Devient brisée, devient zigzag Eclair rugissant zébrant l’abîme Et la couleur jaillit , la couleur embrase P de pluie bestiale, fulgurante Couleur feu, couleur enfer Dans ce tintamarre démoniaque Le jaune railleur, le jaune frondeur Interpelle, apostrophe, hèle, proteste Halo d’apaisement, pause tranquille, soleil rassurant Dans la barbarie des éléments Jacqueline
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Les œuvres…
Cela dépend de l’angle de vue…comme dans l’amour…dentelé…ciselé….pensé dans l’esprit, épris donc panser et dépenser en payant parfois le prix…rentrer dans l’art ainsi…d’un côté, dans la tête, le désordre, le chaos et de l’autre, dans les mains, le sensible, l’indicible. Une rencontre improbable de l’à qui est ce pinceau et l’inné-vitable réponse : A nous tous ! Tousse donc la fumée de l’être chargé dehors à faire taire le chant des partisans d’une cause à souhait perdue. Perdue voilà mon terme. Emoi artistique sur une toile et toi Domi l’as-tu aussi ce flou ? L’atout l’as-tu ? Comme en amour vous dis-je…mêmes reflets entre l’écrit et le cri. Bon, têtue à tout jamais, je résiste à la consigne pas chère payée ! je fais la moue à la vue de cette brou à la noix, mais finalement émue et feutrée à l’accueil de la craie. Passe-t-elle inaperçue ? pas pour moi, voilà je crée. Encrée dans mon dessin à tracer aujourd’hui pour deux mains à fabriquer, ça me dit bien de continuer à me faire plumer par les deux âminatrices, sans blues de la page blanche et blanchies par leur statut. Et nous alors ? regardez une chose…de l’or dans nos mains…nous n’y couperons pas…enfin si ! Un cas d’école pour elles, pas de pot on s’y colle ! et mine de rien, on a beau vouloir se tailler, ça dégomme et ça rime à quelque chose…c’est un atelier à nous lier.
Karen
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Les œuvres…
Au cœur des mots Des mots des mots en rafale à la puissance du cracheur de feu Des mots viennent claquer se calquer sur l’immense et mince feuille blanche Des mots des bouts de mots des bouts de bouts de mots Il ne reste que des lettres sous le long et fin pinceau au brou de noix Des lettres des petites lettres des grandes lettres Des lettres coupées des enjambées de lettres des lettres estropiées Des cœurs de lettres collées sur la page vierge Cœurs de lettres qui s’entrouvrent qui s’amplifient Qui se diffusent qui prennent toute la surface de la feuille blanche Cœurs de lettres qui se reproduisent de trait en trait Jusqu’à atteindre l’aurore de l’alphabet Le brou de noix envahit l’espace il peuple les intervalles de ses coquilles De trait en trait il figure le rien puis apparait un doux visage enfantin Le trait s’est fluidifié s’est aminci s’est éclairci en très légers pointillés Mais il est toujours là le visage Il se dégage des vagues de nuages Au-delà de la mer des enfantillages Visage resplendissant de jubilations mystique Et sous des textures diverses la couleur émerge Un peu de bleu une pointe de rouge sur le brou de noix Et les unes après les autres les lettres dansent dans les couleurs Rouge bleu brou de noix à toi à moi Les lettres jouent à saute-couleurs. Ernest B.
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Les œuvres…
Griffouillage Que diable s’est-il passé ? Partie de gribouillage et de collage J’ai gribouillé et collé J’ai écrit des mots en nage Et j’ai débridé des gribouillages et collages J’y ai glissé mes secrets à écrire Sans me soucier de mensonge et de vérité J’ai pratiqué distorsion et déformation Sans me soucier des apparences Message bavardages passages Allumage vagabondages balisage Partie de gribouillage et de collage Entraînée par pinceau, calame, encre et colle J’ai abouti au griffouillage
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Les œuvres…
L'Île du sein Des mots dilués dans l’eau comme une bouteille à la mer Comment on trace Comment on expose Comment on explore On se dit qu’on peut bien gribouiller Et en fait, on trace son portrait en lignes sanguines On créé une mosaïque Quelque chose qui nous tient Et on se retrouve toujours sur la même ligne de vie Tracée dans des lignes larges ou en traits plus fins On se retrouve entre la trace et les mots En noir et blanc Entre les lignes des autres vivants. Muriel
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Traces de mots Se laisser emporter, en équilibre sur le bord de consignes lointaines et disparues Se laisser bousculer par des pratiques nouvelles pour mieux retrouver celles déjà explorées Prendre le mot comme une trace sur la feuille
Quelle trace ?
Quels prolongements ? Tisser les mots dans la glaise Peindre l’écrit, lui donner de la matière, de la couleur Puis redonner du sens à ces traces,
Revenir aux mots, encore,
Toujours…
Essais, brouillons, ratures, taches, reprises, choix et abandons, Comme autant de jalons qui permettent d’avancer, loin des perfections glaçantes, en d’incessants allers-retours entre imagination et conceptualisation. Sandrine
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En plein action !
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