LE MAGAZINE DE SECO NUMÉRO 1 – 2017
LES ROUES LES PLUS ROBUSTES AU MONDE
PEUT-ON FAIRE CONFIANCE AUX VOITURES SANS CHAUFFEUR ? 3 TENDANCES D'USINAGE
Les voitures autonomes représentent la grande tendance dans l'industrie automobile. Mais sommes-nous vraiment prêts à lâcher le volant et en profiter pour nous divertir ?
Sommaire EDGE
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NUMÉRO
1
–
2017
ACTUALITÉS & TENDANCES
06 CONNAISSANCES – TENDANCES MONDIALES RÉALITÉS NUMÉRIQUES
Lars Bergström, PDG de Seco, se dit inspiré et non découragé par tout ce que le numérique remet en question dans les pratiques industrielles établies.
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CAS : L'AUSTRALIE SUFFISAMMENT ROBUSTES ?
Seco aide ComSteel pour que roulent des wagons dans l'une des régions les plus inhospitalières de la planète.
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À LA POINTE DE LA TECHNOLOGIE QUESTIONS/RÉPONSES AVEC PATRICK DE VOS
L'expert en technologies de pointe de Seco répond aux questions de nos lecteurs.
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P ERSPECTIVES : LES VÉHICULES AUTONOMES TENANTS ET ABOUTISSANTS
HISTOIRE EN COUVERTURE
Découvrir et se tenir informé sur le développement des voitures sans chauffeur.
18 POSSIBILITÉS ENVOL DURABLE
Records battus et coup de projecteur sur l'énergie verte : deux hommes mais beaucoup d'ambition.
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EDGE ET VOUS QUATRIÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE « J'aime le savoir, la recherche et la science, mais ce que j'apprécie surtout, c'est le pragmatisme : qu'ils se traduisent par un résultat concret et réel. »
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CAS : LA RUSSIE UN CRAN PLUS HAUT
La collaboration avec Seco permet à l'usine mécanique Egoryevsky d'assouplir son processus et de répondre à la demande croissante en faucheuses automotrices de l'entreprise.
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AU BOUT DU MONDE FRIDA HANSDOTTER
Pendant que ses amis s'amusaient, elle grimpait dans la montagne ; Frida Hansdotter raconte comment sa passion pour le ski l'a menée sur les podiums des championnats.
32 EDGE-UCATION UN TOUR ATOMIQUE Seco réalise une première mondiale en mesurant de quelle manière un matériau est affecté lors de l'usinage.
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Une recherche conjointe pour l'avenir « L'évolution de l'industrie manufacturière entraîne une révolution du secteur » déclare
Sam Turner, professeur à l'Université de Sheffield, en Angleterre, dans un article publié dans ce magazine. Chez Seco, nous en avons conscience, c'est la raison pour laquelle nous collaborons depuis plusieurs années avec différentes universités et académies sur des projets de recherche conjoints. Nous pensons qu'il est important d'être à la pointe des dernières recherches sur les matériaux et méthodes qui influencent notre entreprise ainsi que l'industrie manufacturière tout entière et, d'intégrer en continu ces nouvelles découvertes à notre processus de recherche et de développement. L'Université de Sheffield est l'un de nos partenaires, tout comme l'Université de Linköping en Suède ou le centre de recherche DESY à Hambourg, en Allemagne, avec lesquels nous travaillons sur un projet stimulant et innovant que vous pourrez découvrir aux pages 32 à 35 de ce magazine. Comme d'habitude, Edge contient également plusieurs articles traitant de nouveaux produits, d'entreprises, de tendances et de personnes vivant aux quatre coins du monde. Bonne lecture !
HANS HELLGREN
VICE-PRÉSIDENT, VENTES ET MARKETING EDGE@SECOTOOLS.COM EDGE est un magazine destiné aux clients de Seco Tools, publié dans 25 langues et diffusé dans le monde entier. Seco Tools AB Département Marketing, 737 82 Fagersta, Suède. Téléphone +46 223-400 00 Fax +46 223-718 60 Site Internet www.secotools.com Éditeur Hans Hellgren E-mail hans.hellgren@secotools.com Directrice de la rédaction Jennifer Gauffin E-mail jennifer.gauffin@secotools.com Production éditoriale et mise en page Appelberg Publishing Group Chef de projet Per-Ola Knutas Rédacteur en chef Antony Riley Directeurs artistiques Cecilia Farkas, Johan Nohr Impression Elanders Photo de couverture Samir Soudah EDGE (1. 2017)
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ACTUALITÉS ET TENDANCES
LES NOUVELLES DE L’EXPERT EN OUTILS COUPANTS
GARY MEYERS
est originaire de Détroit dans le Michigan, mais il s'est installé à Fagersta en Suède. Gary travaille dans l'industrie depuis les années 1990. Aujourd'hui, il est Chef de Produit International - Outils de surfaçage et travaille chez Seco depuis 5 ans.
EN BREF Poste : Responsable produit outils de surfaçage Formation : compagnon outilleur-ajusteur. Gary a étudié l'économie, les systèmes CAO/FAO et l'usinage à l'université. Carrière : d'abord mécanicien dans la marine américaine, puis outilleur-ajusteur, Gary a rejoint Seco en tant que responsable produit fraisage indexable et outils Jabro/Niagara Cutter, avant de partir à Fagersta en tant que Chef de Produit International - Outils de surfaçage.
PHOTO : GETTY IMAGES
Un nouveau siège à Shanghai Seco a ouvert un nouveau siège social à Shanghai, en Chine. Ces nouvelles installations offrent l'occasion d'établir des relations avec les clients de la région, tout en développant des solutions d'usinage productives de qualité. Seco Chine a été fondé en 1994 sous forme de petite filiale, et n'a cessé de se développer depuis pour devenir aujourd'hui le troisième marché le plus important de la société. Les locaux de Seco à Shanghai ont été inaugurés par Bo Udsen, directeur général pour la Chine, et Lars Bergström, président. Des clients, des distributeurs, des partenaires ainsi que des représentants du gouvernement étaient également présents.
1932 TÊTES À ALÉSER SECO EPB 890 Quelle que soit la position de la tête à aléser, le réglage du diamètre et l'ajustement sont très faciles à lire grâce nouveau boîtier universel à affichage digital amovible Seco. Ce boîtier remplace les anciens verniers analogiques par un large écran d'affichage, une série de paramètres permet de régler les préférences de l'opérateur. Il peut afficher des diamètres ou des rayons et fonctionne en mode relatif (ajustement du diamètre) mais aussi, et c'est une exclusivité Seco, en mode absolu (le diamètre réel usiné avec la tête à aléser). L'appareil comprend également un système innovant d'équilibrage automatique dynamique ainsi que deux canaux de lubrification.
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Année de la création de Seco Tools. C'est à cette époque que le sidérurgiste suédois a commencé à fabriquer des outils de travail du métal sous l'appellation commerciale «Seco» (« je coupe » en latin).
JEREMY RIFKIN, FUTUROLOGUE AMÉRICAIN, AU SUJET DE L'IMPRESSION 3D QUI MARQUE LE DÉBUT D'UNE NOUVELLE RÉVOLUTION INDUSTRIELLE :
« Une nouvelle révolution numérique dans l'industrie permet d'envisager de nouvelles possibilités en matière de production de biens durables. Dans cette nouvelle ère, tout le monde peut potentiellement devenir son propre fabricant […]. Ce processus s'appelle l'impression 3D. »
« PHOTO : GETTY IMAGES
Ce qui compte, c'est de garantir que chaque pièce usinée est correcte et il est tout à fait acceptable de passer un peu plus de temps pour s'en assurer, tant que le résultat final est fructueux. » Patrick De Vos, responsable de l'enseignement technique en entreprise, chez Seco, vous révèle les tendances en matière d'usinage dans un article sur edgeupdate.com. Consultez bit.ly/devosedge
Initiative pour l'hygiène en Inde Conformément aux ambitions de l'entreprise en matière de responsabilité sociale des entreprises (RSE), Seco Tools Inde a mis en place des activités dans la région de Koregaon Bhima, proche de Pune en Inde occidentale. En collaboration avec une ONG partenaire, l'équipe RSE de Seco Inde a rencontré plus de 2 000 élèves issus de trois écoles différentes pour les former à l'hygiène et à la collecte des déchets. La campagne « Koregaon Bhima propre » comprenait également la rénovation de toilettes publiques ainsi que l'installation de poubelles dans les trois écoles.
Passage au vert
SURFAÇAGE R220.88 Seco a étendu sa gamme de fraises de surfaçage pour y ajouter un système de fraise avec un angle d’attaque proche de 90° pour le surfaçage. Le nouveau système de surfaçage R220.88 est conçu pour associer performance et économies. Ce système de surfaçage comprend des plaquettes non-rectifiées et un corps de fraise constitué d'un nouveau matériau résistant à la corrosion. Cela contribue à la haute qualité de la fraise et a un impact positif sur l'environnement en supprimant le besoin d'un revêtement en nickel. Ce système a été développé pour faire face au niveau élevé d'exigence des applications de surfaçage en ligne et en production de masse, pour lesquelles les coûts par arête, la productivité et la fiabilité sont essentiels.
GAMME STEADYLINE®
PHOTO : GETTY IMAGES
Des panneaux solaires sur le toit et des bornes de recharge pour les véhicules électriques – L'unité de production de Seco à Bourges prend des mesures pour répondre à l'objectif de l'entreprise visant à réduire son impact sur l'environnement. « Avec pour objectif de devenir une « usine verte », l'unité de production de Bourges a commencé sa transition vers l'industrie 4.0 », déclare Matthieu Dassonville, directeur de production. L’unité de production a récemment acheté une voiture entièrement électrique, qui est utilisée pour
les activités liées à la maintenance sur site. Dans le même temps, des bornes de recharge ont été installées pour que les employés puissent recharger gratuitement leur voiture électrique personnelle. Davantage de stations seront installées lorsque plus d'employés choisiront des voitures électriques. Parallèlement, 700 m2 de panneaux solaires ont été installés sur le toit de l'usine. Ces panneaux fournissent environ 100 MWh par an, ce qui équivaut à la consommation énergique de sept maisons.
Seco étend sa gamme innovante de barres de tournage et de têtes GL Steadyline en y ajoutant des nouveaux produits, dont des barres de tournage dans des diamètres de 60 mm et 80 mm, des porte-outils de filetage avec connexions GL50 et des porte-outils de filetage et de tournage « Jetstream Tooling ». Pour le tournage interne, le filetage et l’alésage, des porte-outils avec amortissement Steadyline peuvent être utilisés pour diverses opérations, en interchangeant les outils avec connexions GL. La connexion GL fournit un excellent positionnement de l’arête de coupe et une répétabilité optimale, tout en permettant un changement très rapide de la tête. EDGE (1. 2017)
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CONNAISSANCES TENDANCES MONDIALES
LA COURSE AUX TALENTS : UNE TENDANCE MONDIALE
Un destin numérique Le cloud, le big data, la mondialisation, l'Internet des objets et une course aux talents continue, sont autant de facteurs qui contribuent à la vitesse fulgurante de l'évolution de l'industrie. Lars Bergström, PDG de Seco, s'inspire d'entreprises numériques florissantes pour ne pas être dépassé par ce développement rapide. Texte : Per-Ola Knutas Illustration : Emma Hanquist
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ES RÈGLES COMMERCIALES ont changé à
jamais. S'il y a une chose que nous ayons apprise des nouvelles entreprises comme Uber, Netflix ou Google, c'est que les modèles commerciaux classiques et traditionnels sont vulnérables et peuvent être bouleversés par des innovations radicales. Quelle portée ces nouvelles pratiques commerciales ont-elles sur l'industrie métallurgique et manufacturière et sur Seco, une entreprise d'ingénierie classique, dont l'histoire remonte à 85 ans ? Une influence majeure, répond Lars Bergström, PDG de Seco, qui a récemment accompagné l'équipe dirigeante de l'entreprise dans la Silicon Valley, pour 7 jours consacrés à des visites de diverses entreprises : des petites start-ups et ateliers de fabrication de prototypes, aux sociétés établies telles que Flextronics, Cap Gemini et GE Digital. « Depuis plusieurs années déjà, on parle de mondialisation et de ses implications pour l'industrie », déclare M. Bergström. « Mais aujourd'hui, le numérique se développe à un rythme vraiment rapide et cela,
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dans tous les secteurs. L'infrastructure est en place, avec des connexions bon marché et rapides - grâce au haut débit - couvrant la planète dans sa grande majorité. Notre visite dans la Silicon Valley nous l'a clairement démontré. » M. Bergström ajoute : « ce qui m'a le plus frappé, c'est la vitesse et la capacité à inventer, à développer et à produire en continu. Le besoin de flexibilité et de changement dans l'industrie ne m'a jamais semblé d'une telle évidence. Nous parlions auparavant de projets de développement sur plusieurs années, aujourd'hui, nous comptons en mois. » Autre tendance majeure touchant l'industrie manufacturière : l'Internet des objets (la connexion des machines et de processus à un réseau mondial) qui a d'ores et déjà commencé à modifier le mode de fonctionnement de l'industrie. C'est un phénomène que constate souvent M. Bergström lorsqu'il rencontre les clients. « Concrètement, tout est connecté et d'énormes quantités de données peuvent être transférées en un clin d'œil », déclare
«
Le besoin de flexibilité et de changement dans l'industrie ne m'a jamais semblé d'une telle évidence Lars Bergström Président Directeur Général de Seco Tools
M. Bergström. « Cela signifie qu'il est possible de partager des idées et des solutions dans le monde entier ; pour un fabricant de composants de République Tchèque ou de Chine, être connecté à l'écosystème numérique mondial est un facteur essentiel de réussite. » Selon M. Bergström, la baisse de la valeur relative des produits est une autre tendance forte. Les produits deviennent rapidement de simples marchandises que quiconque peut rapidement copier. « En revanche, la connaissance et les services voient leur importance croître. » C'est une donnée que Seco a bien assimilée. Comme les clients sont de plus en plus exigeants en terme d'efficacité, entraînant une gestion optimisée des ressources humaines, le besoin en conseils et services qualifiés de la part de leurs fournisseurs d'outils va augmenter. « Le développement étant de plus en plus rapide, nos clients ont besoin de davantage de conseils, car ils disposent de moins de temps pour travailler eux même sur l'optimisation », déclare M. Bergström.
« Aujourd'hui, un ingénieur industriel dispose de 30 000 outils de travail différents, avec des milliers de combinaisons possibles. Les situations sont souvent complexes et nous sommes souvent consultés en tant que spécialistes et conseillers pour améliorer les processus de notre client. » C'est la raison pour laquelle Seco renforce sa présence à travers le monde. L'entreprise a récemment ouvert de nouveaux bureaux et centres techniques à Shanghai, en Chine et à Pune, en Inde. « Nous continuons également à développer MyPages, notre outil numérique d'assistance sur le web. Il permet aux utilisateurs de traiter eux-mêmes des problèmes qui ne sont pas excessivement compliqués et d'obtenir des conseils d'experts adaptés via la fonction Suggest », déclare M. Bergström. « Nous faisons face à ce monde nouveau en nous développant ainsi qu’en investissant pour rassembler nos compétences à travers le monde et une présence locale forte afin de nous rapprocher de nos clients. »
TROIS TENDANCES DANS L'INDUSTRIE MANUFACTURIÈRE UNE COURSE AUX TALENTS
Partout dans le monde, les entreprises se démènent pour trouver au moment requis des employés qualifiés. Cela signifie que l'industrie doit se concentrer sur la création de postes de travail attrayants.
DIGITALISATION
Le big data permet d'envoyer d'énormes quantités de données à travers le monde en un rien de temps. Il devient possible de développer virtuellement des produits en coopération avec différents pays, puis de les envoyer à l'aide d'outils numériques. L'importance de la localisation physique de certains types de fabrications peut ainsi être réduite.
UNE VITESSE ACCRUE
La mondialisation renforce la concurrence et crée des demandes plus importantes en termes d'évolution, d'efficacité et de productivité dans tous les secteurs de l'industrie. EDGE (1. 2017)
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CAS COMSTEEL, AUSTRALIE
Les conditions météorologiques extrêmes dans la région reculée de Pilbara en AustralieOccidentale mettent sérieusement à l'épreuve les équipements miniers et notamment les trains qui transportent le minerai de fer.
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PLUS ROBUSTES que jamais
Plutôt que d'être freiné par son histoire remontant à presque 100 ans, le fabricant australien de roues ferroviaires Comsteel a décidé de s'en servir. En associant son héritage à la technologie moderne, l'entreprise est capable de créer des produits de pointe pour le monde entier. TEXTE : DANIEL DASEY PHOTOGRAPHIE : JOSHUA DASEY ET GETTY IMAGES
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CAS COMSTEEL, AUSTRALIE
Selon Kevin Roberts, superviseur des opérations, la productivité des clients de l'industrie minière dépend des roues Comsteel. L'accent est donc plus spécifiquement mis sur la qualité, la dureté, la robustesse et la sécurité des roues.
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Dans la région reculée de Pilbara en Australie-Occidentale, 240 trains d'exploitation minière tirent régulièrement des charges de minerai de fer pouvant dépasser les 33 000 tonnes. EDGE (1. 2017)
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ucun autre endroit sur la planète n'est aussi éprouvant pour le matériel ferroviaire que Pilbara en Australie-Occidentale. Dans cette région reculée du monde, les trains tirent régulièrement des charges de minerai de fer pouvant dépasser les 33 000 tonnes, et chaque essieu supporte des charges de 45 tonnes. Les températures peuvent approcher les 50 °C et la grande ville la plus proche se situe à plus de 1 500 kilomètres. La production de roues suffisamment robustes pour résister à ces conditions si rudes s'accorde bien avec l'exigence de Comsteel, un fabricant situé à l'autre extrémité du pays à Waratah, dans la banlieue de Newcastle, Nouvelle-Galles du Sud. Fort de près d'un siècle d'expérience, Comsteel s'appuie sur des traditions fortes ainsi que sur une technologie de pointe pour produire des roues reconnues mondialement pour leur robustesse et leur durabilité. Selon Kevin Roberts, superviseur des opérations pour les produits ferroviaires à l'usine de Comsteel, comme la productivité de nombreux clients de l'industrie minière dépend des roues de l'entreprise, l'accent est mis plus spécifiquement sur la qualité, la dureté, la robustesse et
« Les fabricants de bogies savent que nos produits sont utilisés sur des applications haut de gamme avec des charges élevées sur les essieux et ils ne peuvent pas se permettre d'utiliser n'importe quelle roue dans de tels environnements. » KEVIN ROBERTS, SUPERVISEUR DES OPÉRATIONS POUR LES PRODUITS FERROVIAIRES À L'USINE COMSTEEL
la sécurité des roues. « Les trains utilisés dans la région de Pilbara sont tellement imposants que si un accident venait à se produire, les dommages seraient importants et la perte de production conséquente » déclare-t-il. « Nos clients utilisent nos roues car ils savent qu'ils ne seront pas confrontés à ce genre de problèmes. » CRÉÉE EN 1918 sous le nom de Commonwealth Steel Company, l'entreprise Comsteel fait désormais partie du groupe international de produits acier Moly-Cop. Outre plus de 150 types de roues différents, Comsteel fabrique des moyeux et des essieux montés pour les trains, ainsi que des corps de broyage utilisés par l'industrie minière pour broyer le minerai. Andrew Hemsworth, responsable du développement commercial chez Comsteel, indique que si les roues utilisées pour le transport de marchandises représentent l'essentiel des ventes de l'entreprise, Comsteel
Comsteel ENTREPRISE : Appartient au groupe international Moly-Cop. LIEU : Waratah, Nouvelle-Galles du Sud, Australie, environ 150 km au nord de Sydney. FONCTIONNEMENT : 24h/24, 7j/7. PRODUITS : Corps de broyage, roues, moyeux et essieux montés sur bogie, pour les trains de marchandises, de passagers et les locomotives. PRODUCTION DE ROUES : 80 000 unités par an. CARACTÉRISTIQUES SPÉCIALES : Production d'acier sur site. MARCHÉ ACTUEL : Australie, NouvelleZélande, Chine, Afrique du Sud et États-Unis.
fournit également des roues à toutes les autorités ferroviaires australiennes afin d'équiper des locomotives et trains de passagers. L'ENTREPRISE EXPORTE notamment vers l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, les États-Unis et la Chine. « Nous fournissons les roues de wagons construits en Chine puis envoyés vers l'Australie », ajoute M. Hemsworth. « Les fabricants de bogies savent que nos produits fonctionnent avec des applications haut de gamme et résistent à des charges élevées sur les essieux. Ils ne peuvent pas se permettre d'utiliser n'importe quelle roue dans de tels environnements. » Le meilleur argument de vente de Comsteel est la dureté et la robustesse élevées de leurs roues. M. Hemsworth explique que les roues destinées aux trains de marchandises à fort tonnage sont composées d'un acier micro-allié produit dans l'usine avec un four à arc électrique. Des lingots en acier micro-allié sont sciés EDGE (1. 2017)
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CAS COMSTEEL, AUSTRALIE
Harold Phipps, Seco (au centre) souligne que ses collègues et lui sont souvent disponibles pour offrir à Comsteel des conseils sur l'outillage et aider à l'usinage de prototypes.
en forme de meules avant d'être forgés et laminés. Ils sont ensuite traités thermiquement, testés et usinés pour être enfin soumis à des contrôles visuels, dimensionnels et non destructifs. Les roues Comsteel sont certifiées par l'Association of American Railways et répondent aux normes européennes EN et à la norme internationale de gestion de la qualité ISO 9001. Selon Kevin Roberts, des procédures rigoureuses, des systèmes de qualité et le respect de l'expérience des employés sont la clef du succès de l'entreprise. La culture d'amélioration continue et l'adoption des nouvelles technologies sont également vitales pour garantir une qualité du produit qui satisfasse aux besoins des clients. M. ROBERTS PRÉCISE QUE COLLABORER avec des four-
nisseurs haut de gamme est également essentiel. Comsteel a étendu sa collaboration avec Seco ces dernières années et Seco est désormais un fournisseur d'outillage de premier rang pour son entreprise. « Les outils Seco fonctionnent très bien sur nos roues », déclare-t-il. « Les performances de la plaquette en carbure que nous utilisons sont exceptionnelles et ouvrent la voie à l'usinage de nos roues en acier micro-allié à dureté élevée. »
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Les plaquettes Seco sont utilisées pour usiner le voile de la roue et les tables de roulement extrêmement dures. M. Roberts ajoute qu'après avoir essayé des dizaines de plaquettes depuis de nombreuses années, il n'a pas trouvé de plaquette qui fonctionne mieux sur les roues micro-alliées que le produit Seco. « Au niveau des consommables, l'outillage représente un poste élevé mais la performance des produits Seco permet de maintenir nos coûts à un niveau bas », affirme-t-il. Autre avantage : les services proposés par Seco. Alors que Comsteel continue de la solidité de ses aciers et de ses roues, Seco est toujours là pour offrir des conseils sur l'outillage et aider à usiner des prototypes. Harold Phipps, directeur commercial local pour Seco Australie souligne que ses collègues et lui font tout pour se rendre disponibles dès que Comsteel a besoin d'aide, et travaillent des heures le week-end pour résoudre leurs problèmes. « Nous avons contribué à la réduction des coûts d'outillage de Comsteel et permis d'améliorer leurs bénéfices », indique-t-il. « C'est un vrai partenariat avec des avantages pour Comsteel comme pour Seco. »
Les roues micro-alliée Comsteel S'appuyant sur des années d'expérience et un solide héritage dans la production d'acier spécial, Comsteel a conçu son matériau micro-allié au milieu des années 1980. L'ajout d'éléments en micro-alliage améliore les propriétés de la roue, ce qui permet d'accroitre la dureté du matériau de la roue, sans augmenter le niveau de carbone, ce qui pourrait causer une vulnérabilité thermique. Outre la plus grande résistance à l'usure grâce à la dureté plus importante, les matériaux micro-alliés de la roue Comsteel offrent une résistance accrue à la fracture et à la fatigue due au contact de roulement grâce à l'amélioration de la limite d'élasticité et de la résistance à la traction.
Les produits Seco fournis à Comsteel Nuances de tournage Duratomic™ Nuances de tournage Triple-Zero™ Plaquettes en céramique Seco-Max™ Tarauds Threadmaster™ Outillage Seco-Capto™
À LA POINTE QUESTIONS/RÉPONSES
PATRICK DE VOS, RESPONSABLE DE L'ENSEIGNEMENT TECHNIQUE EN ENTREPRISE POUR LE GROUPE SECO TOOLS, RÉPOND À VOS QUESTIONS SUR L'USINAGE.
DEMANDEZ À PATRICK
Vous avez des questions ? Envoyez-les à l’adresse e-mail ci-dessous : patrick.de.vos@secotools.com
Quels sont les avantages de la technologie Jetstream de Seco ?
Qu'est-ce que le fraisage grande avance et quels en sont les avantages ?
Comment l'application Suggest de Seco fonctionne-t-elle ?
RÉPONSE : Le processus d'usinage génère beaucoup de chaleur dans la zone de coupe. Cela réduit la durée de vie de l'outil et entraîne des températures élevées néfastes dans la pièce à usiner. Par conséquent, il est plus difficile de respecter les exigences d'état de surface de la pièce usinée. Des systèmes de refroidissement sont utilisés pour évacuer la chaleur de la zone de coupe. Les pressions et les températures dans la zone de coupe sont tellement élevées qu'il est impossible de refroidir directement la zone de chaleur avec du liquide de coupe, où il serait pourtant le plus efficace. C'est pourquoi la plupart des techniques de refroidissement fonctionnent indirectement : elles rafraîchissent le copeau. Cela fonctionne parfaitement lorsque la matière à usiner possède une conductivité thermique élevée, mais dans d'autres cas (comme les alliages de titane et les superalliages), le processus est moins efficace. La technologie Jetstream de Seco est basée sur l'augmentation de la pression dynamique (et non de la pression statique comme dans les systèmes traditionnels). Cela crée une pression suffisamment élevée pour entrer dans la zone de coupe. Lorsque l’arrosage est dirigé précisément vers la zone de coupe, l'efficacité est renforcée.
RÉPONSE : Le choix exact des conditions de coupe (la profondeur de passe, l'avance et la vitesse de coupe) est important pour le fonctionnement d'une fraise. Les trois conditions de coupes combinées donnent ce qu'on appelle le débit copeaux (Q ~ profondeur de passe x avance x vitesse de coupe). Le débit copeaux permet de mesurer la cadence de production, la rentabilité et la fiabilité du processus. Améliorer les conditions de coupe permet d'atteindre une productivité plus élevée. Néanmoins, l'ordre dans lequel les conditions de coupe sont maximisées peut avoir des conséquences. Lorsqu'il est choisi de se concentrer d'abord sur des avances plus importantes, on parle d'usinage grande avance, ou plus spécifiquement de fraisage grande avance. Une opération réalisée avec de grandes avances, combinées à des profondeurs de passe modérée, réduit la consommation d'énergie. Le fraisage grande avance est une étape vers plus d'efficacité énergétique et d'usinage « vert » sans compromettre la productivité.
RÉPONSE : Aujourd'hui, Seco offre plus de 30 000 produits différents. À l'aide de ces produits, il est possible de construire environ 600 000 outils coupants différents. Lors du processus de sélection d'un outil, chaque outil doit être évalué pour trouver le plus approprié pour une application donnée. Suggest de Seco est un outil de sélection informatisé. Vous entrez la description de l'application, les caractéristiques de la pièce à usiner pour laquelle un outil coupant et des conditions de coupe doivent être sélectionnés. Dans les bases de données qui alimentent Suggest, les possibilités et les domaines d'application de chaque outil coupant sont décrits dans des tableaux de préconisations. Suggest utilise des règles d'arbitrage pour parcourir les tableaux de préconisations et obtenir un classement des outils du plus approprié au moins recommandé. Dès que les outils sont sélectionnés, des modèles d'usinage et des formules mathématiques sont utilisés pour calculer les meilleures combinaisons de conditions de coupe pour l'outil sélectionné. Ces modèles sont décrits dans les différents ouvrages d'usinage publiés par Seco. Grâce à Suggest, nos clients peuvent trouver l'outillage le plus adapté ainsi que les conditions de coupe requises de manière très structurée et rapide.
Ne manquez pas l'article de Seco sur edgeupdate.com dans
lequel Patrick De Vos vous révèle les dernières tendances en usinage. Consultez http://bit.ly/devosedge EDGE (1. 2017)
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PERSPECTIVE LES VÉHICULES SANS CHAUFFEUR
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UN FUTUR
AUTONOME PAR DANIEL DASEY PHOTOS PAR SAMIR SOUDAH, VOLVO CARS, GOOGLE
Bien loin des films de sciencefiction, les premiers véhicules autonomes disponibles sur le marché seront probablement dans nos rues d'ici 2 à 4 ans. Si les premiers modèles auront des limites fonctionnelles, il ne faudra pas attendre longtemps pour que nos voitures et camions se conduisent tout seuls.
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ANIEL J. FAGNANT ESPÈRE que ses trois
jeunes enfants n'auront pas à passer leur permis de conduire. Daniel Fagnant, chercheur à l'Université de l'Utah, aux États-Unis, spécialisé dans les véhicules autonomes, pense que ce domaine avance si rapidement que des voitures capables de gérer tous les aspects de la conduite pourraient bien devenir une réalité d'ici moins de 15 ans. « Mon fils aîné, Sam, a quatre ans et mon objectif est qu'à ses 16 ans, il ne soit pas obligé de passer son permis de conduire », déclare M. Fagnant. De nombreux éléments laissent à penser que le rêve de M. Fagnant pourrait bien se réaliser. Les constructeurs automobiles du monde entier expérimentent actuellement une large gamme de technologies pour les voitures privées, les transports publics et EDGE (1. 2017)
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PERSPECTIVE LES VÉHICULES SANS CHAUFFEUR
Forces motrices
«
Volvo prévoit de commercialiser sa première voiture de tourisme « entièrement autonome » en 2020. Selon Trent Victor, directeur technique principal pour la prévention des collisions chez Volvo Cars, les facteurs suivants sont les moteurs du développement des véhicules autonomes : la possibilité de renforcer la sécurité, le potentiel d'amélioration de la performance environnementale, l'opportunité d'améliorer les expériences clients.
M. Fagnant estime que le prix des les véhicules commerciaux. Si l'entreprise premiers véhicules sans chauffeur sera élevé Google a ouvert la voie lorsqu'elle a car la technologie nécessaire à l'autonomie commencé à faire des essais de voitures majore le coût des véhicules de quelques sans chauffeur il y a plus de six ans, elle a dizaines de milliers de dollars. depuis été rejointe par des constructeurs « Actuellement, le coût de cette nouvelle automobiles, notamment Volvo Cars, technologie s'élèvent à 100 000 dollars, et General Motors, Daimler, Ford, Jaguar, pour le déploiement initial, il devrait se Audi, Tesla et BMW, qui travaillent tous sur situer autour de 30 000 à 50 000 dollars », le lancement commercial d'une certaine indique-t-il. « Toutefois, dès que la forme de voiture sans chauffeur. Du côté des production de masse commencera, le véhicules commerciaux, des constructeurs coût chutera à 10 000 dollars et sur le long comme Daimler, Scania et Volvo Trucks terme, cela devrait représenter un coût travaillent sur des camions autonomes. supplémentaire proche des 3 000 dollars ». « Dans les 2 à 4 prochaines années, nous verrons certains constructeurs majeurs et M. FAGNANT S'ATTEND également à ce que la entreprises technologiques lancer ce qu'ils technologie évolue rapidement, bien appelleront probablement des véhicules au-delà du champ opérationnel limité des autonomes » ajoute M. Fagnant. « Les premières voitures sans chauffeur. « L'usage conducteurs humains pourront se reposer se fera d'abord dans des environnements temporairement pendant que le véhicule se spécifiques, par exemple sur autoroute ou conduira tout seul dans certaines situations à de faibles vitesses », ajoute-t-il. « A terme, comme par exemple sur autoroute, puis ces restrictions finiront par tomber et vous devront reprendre le contrôle. Dans le pourrez alors utiliser votre véhicule dans même temps, en Europe, le projet des environnements plus variés. L'étape CityMobil2 cherche à mettre en place cette suivante sera alors celle où vous pourrez technologie dans de petits autobus circulant vous laisser conduire où vous le voulez, régulièrement sur des parcours prédéfinis. »
Les usagers gagneront du temps libre pendant qu'ils circulent dans les embouteillages pour aller et revenir du travail » Trent Victor, directeur technique principal pour la prévention des collisions, Volvo Cars
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En mai 2014, Google présentait son prototype de voiture sans chauffeur. Le prototype à deux places ne possédait ni volant, ni accélérateur, ni frein.
Fonctionnement
« L'usage de voitures sans chauffeur se fera d'abord dans des environnements spécifiques, par exemple sur l'autoroute ou à de faibles vitesses. » DANIEL J. FAGNANT, CHERCHEUR, UNIVERSITÉ DE L'UTAH, ÉTATS-UNIS
n'importe quand. D'ici là, il peut encore se passer entre 15 et 20 ans, tout dépend votre degré d'optimisme. » Le développement de camions autonomes suit de près celui des véhicules de tourisme, alors que Daimler a récemment fait convoyer un peloton de camions autonomes entre les villes de Stuttgart et Rotterdam. VOLVO CARS EST l'une des entreprises qui
mènent la marche vers l'automatisation et prévoit d'essayer des voitures autonomes en Suède, au Royaume-Uni et en Chine début 2017. L'entreprise envisage un lancement commercial de sa première voiture de tourisme « entièrement autonome » en 2020. En même temps, Volvo Trucks, teste des camions autonomes pour une utilisation dans des mines souterraines. Trent Victor, directeur technique principal pour la prévention des collisions chez Volvo Cars, a déclaré que le premier essai public majeur de la technologie sans chauffeur aura lieu dans la ville suédoise de Göteborg, lorsque Volvo Cars prêtera des SUV 100 XC90 à des conducteurs tests sur le périphérique de la ville. « Le périphérique est une autoroute avec des terre-pleins centraux et limitée à une vitesse de 70 km/h », souligne M. Victor. « Nous offrons un produit qui permettra à ses usagers de gagner du temps libre pendant
qu'ils circulent à travers les embouteillages pour aller et revenir du travail. » Bien que le système ne permette pas encore aux conducteurs de céder le contrôle pendant l'intégralité de leur voyage, Volvo Cars décrit sa voiture comme étant entièrement autonome. « Ce que nous entendons par entièrement autonome, c'est que dès que le système est activé, nous nous occupons de la sécurité et vous pouvez vous en remettre à votre véhicule. Volvo assume l'entière responsabilité de la conduite. » Selon M. Victor, Volvo Cars trouve de multiples avantages pour la société dans le lancement des véhicules autonomes, notamment une sécurité accrue. Près de 94 % des accidents de véhicules motorisés impliquent une erreur du conducteur, ce que des systèmes automatisés efficaces pourraient réduire, voire éliminer. Cela serait également bénéfique pour l'environnement, grâce à un contrôle du trafic amélioré, des bouchons en baisse et une consommation de carburant réduite. Si les temps de réaction lents des conducteurs humains tendent à créer ou à amplifier les embouteillages, cela serait moins fréquent avec des véhicules autonomes. « Viennent ensuite les avantages pour le client : une conduite plus agréable, il peut se détendre et se consacrer à d'autres activités pendant qu'il conduit », ajoute M. Victor.
Les véhicules autonomes disposent d'un ensemble de capteurs, de processeurs d'ordinateurs et d'actionneurs, pour s'adapter aux interactions de l'environnement extérieur. Daniel J. Fagnant, chercheur sur les véhicules autonomes, explique que les capteurs peuvent être des télémètres laser LIDAR, des radars, des sonars ou des caméras vidéo stéréo. « Les capteurs reçoivent des informations et les transmettent aux processeurs centraux en charge de la prise de décision » détaillet-il. « Les processeurs interprètent ce qui est détecté, ils cherchent à comprendre où se trouve le véhicule dans la file et par rapport à son itinéraire pour aller d'un point A à un point B. Ils envoient alors une série de signaux aux actionneurs qui gèrent les commandes de direction, de freinage et d'accélération. » LES ÉTAPES VERS L'AUTONOMIE 1968 Développement du régulateur de vitesse électronique. 1978 Présentation du premier système ABS. 1995 Premier système GPS embarqué dans une voiture. 2003 Toyota présente la première voiture avec stationnement autonome. 2010 Google lance son projet Google X de voiture sans chauffeur. 2015 Daimler teste son système Highway Pilot pour camions sur la voie publique. 2016 Une multitude de constructeurs automobiles travaille sur des véhicules autonomes, de tourisme mais également à usage commercial. En mai, le concept a souffert d'une perte de confiance quand le conducteur d'une voiture Tesla est mort alors que le système de pilotage automatique était activé sur sa voiture. 2018 Lancement commercial programmé des premiers véhicules autonomes. Source : 2025ad.com
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POSSIBILITÉS L'AVION SOLAIRE
Un phénomène
SOLAIRE
Bien plus qu'une magnifique machine volante, Solar Impulse 2 n'est pas qu'un avion propulsé par l'énergie solaire, c'est une véritable révolution pour l'énergie verte. PAR ANTONY RILEY PHOTO PAR SOLAR IMPULSE
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EN FAISANT VOLER UN AVION d'une envergure digne d'un Boeing 747 Jumbo Jet, d'un poids comparable à celui d'une voiture familiale et d'une puissance voisine de celle d'une petite moto, du jamais vu avec un tel rapport poids/taille, les pilotes suisses André Borschberg et Bertrand Piccard savaient qu'ils allaient attirer l'attention. Ils espéraient bien battre quelques records et savaient qu'ils n'emporteraient aucun carburant. Ces autoproclamés « ambassadeurs d'un futur vert » avaient déjà inscrit huit records mondiaux avec leur prototype, après 40 000 kilomètres de vol de jour comme de nuit, le tour du monde sans utiliser de carburant mais grâce à l'énergie solaire. Aujourd'hui, ils ont assurément atteint leur objectif de promouvoir les technologies propres.
CONSTRUIRE VOTRE PROPRE AVION ? Dans la rubrique « Possibilités » du magazine EDGE, nous nous intéressons à certaines des curiosités les plus fascinantes de la planète et aux outils Seco qui peuvent être utilisés pour les construire.
Voler léger Les matériaux composites constitués de fibre de carbone ont joué un rôle important dans la réduction du poids de l'avion Solar Impulse. Seco propose une large gamme de produits destinés aux industries aéronautiques. Le 26 juillet 2016, l'avion Solar Impulse a atterri à Abu Dhabi, bouclant ainsi le premier tour du monde effectué grâce à l'énergie solaire.
Forets PCD Seco Après 30 ans de collaboration étroite avec nos clients, Seco offre des solutions de perçage PCD et de fraisage PCD hautement techniques pour l'usinage de matériaux composites. En outre, Seco propose également un support technique international qualifié pour maximiser votre productivité et vous aider à faire face aux exigences spécifiques de vos projets. Pour en savoir plus, rendez-vous sur secotools.com/aerospace
« Je n'ai jamais été un mécanicien qui démonte les moteurs de voiture. Je suis un ingénieur qui utilise la science pour changer les choses. » SAM TURNER, PROFESSEUR ET DIRECTEUR TECHNIQUE À L'UNIVERSITÉ DE SHEFFIELD, ANGLETERRE
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EDGE ET VOUS
CONÇU POUR FAIRE LA DIFFÉRENCE L'industrie manufacturière connaît une évolution qui entraîne une révolution dans le secteur, déclare Sam Turner, professeur et directeur technique du centre de recherche industrielle de pointe (AMRC) à l'Université de Sheffield. Le centre est le point d'orgue d'innovations en matière d'usinage avancé et de recherche sur les matériaux. Interview de Cari Simmons Photo de Tom Pilston
Sam Turner
Âge : 41 ans. Poste : Professeur et directeur technique, centre de recherche industrielle de pointe (AMRC), Université de Sheffield. Lieu : Sheffield, Angleterre. Famille : Son épouse Grace et ses deux enfants de 9 et 6 ans. Formation : Ingénieur en génie mécanique à l'Université de Sheffield (1996), Master en gestion des technologies de fabrication (2001), doctorat en stratégie d'usinage du titane (2009). Loisirs : La lecture (particulièrement des livres sur les théories économiques et l'impact majeur de l'ingénierie), le sport et les balades dans le parc proche du Peak District.
J'AIME LE SAVOIR, la recherche et la science, mais ce que j'apprécie surtout, c'est le pragmatisme : voir ces domaines appliqués avec un résultat réel et concret. C'est justement l'objectif de l'AMRC. Nous essayons de changer les mentalités sur la fabrication et présentons les technologies issues de la quatrième révolution industrielle. Notre mission est d'être les meilleurs au monde et de travailler avec les meilleurs de la planète. Nous disposons d'installations de pointe avec des équipements pour l'automobile, l'aéronautique et d'autres secteurs industriels où nous appliquons nos compétences et nos connaissances en ingénierie, en science et en R&D pour prévoir le comportement des matériaux et des processus. Nous aidons les entreprises à transformer les processus de fabrication, à développer de nouvelles capacités et à réduire leurs coûts. L'AMRC travaille sur divers projets en collaboration avec des entreprises partenaires, notamment Seco Tools. Nous pouvons offrir davantage de compétences, des moyens technologiques et la capacité à organiser plus rapidement la R&D lorsque les entreprises coopèrent avec nous. Avec Seco, nous travaillons sur des projets liés à l'usinage, au moulage et à la fabrication de composites. Notre groupe de conception travaille sur de nouveaux concepts de fabrication pour des technologies telles que la fabrication additive. L'AMRC (Advanced Manufacturing Research Centre) réunit également différentes entreprises afin d'avoir un impact plus important. Nous sommes vraiment au cœur d'une démarche importante, avec une gamme de technologies vraiment passionnante. Ce n'est pas uniquement dans l'intérêt de la recherche : nous permettons de générer des bénéfices, d'économiser de l'argent et de créer des emplois. EDGE (1. 2017)
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CHANGER AU FIL DU TEMPS
Malgré le ralentissement économique de la Russie, une usine du secteur agricole dans la région de Moscou booste sa production avec l'aide de Seco Tools. PAR SHURA COLLINSON PHOTO DE ALEX BELENKY ET MASKOT BILDBYRÅ AB/JOHNÉR
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Le produit phare de l'usine mécanique Egoryevsky, une faucheuse automotrice, est fabriqué sur place de A à Z. Pour Vladislav Nikitin, directeur de l'usine, les perspectives de l'usine mécanique Egoryevsky sont favorables. Le regain actuel pour le secteur agricole russe a entrainé une augmentation de la demande en machines automotrices de l'entreprise.
Production d'auto-faucheuses et ensileuses ainsi que de pièces détachées Le principal produit de l'usine mécanique Egoryevsky, le Meshchera E-403 est conçu sur la base des anciens modèles Fortschritt qui étaient auparavant largement utilisés dans l'agriculture en Union Soviétique. L'usine effectue également des réparations sur des faucheuses et ensileuses et vend des pièces détachées pour les moissonneusesbatteuses de l'entreprise allemande Fortschritt et les faucheuses pour tracteur de la marque italienne Gribaldi&Salvia.
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'USINE MÉCANIQUE EGORYEVSKY, une usine privée située dans la région de Moscou, à seulement 100 kilomètres de la capitale russe, n'est pas une chaîne de montage classique. L'usine, dont le produit phare est la faucheuse automotrice, est inhabituelle dans la mesure où elle fabrique ses machines sur place, de A à Z. Les principaux produits de l'usine sont les faucheuses Meshchera E-403 ainsi que les accessoires pour adapter l'équipement de coupe aux différentes cultures fourragères, comme le maïs ou l'herbe. « Il est possible d'apporter des modifications au produit de base selon les besoins du client » signale Vladislav Nikitin, le directeur de l'usine. Les clients concernés sont généralement des entreprises qui exploitent des cultures fourragères, et notamment des fermiers élevant du bétail, des chevaux ou des moutons et qui produisent leur propre fourrage.
Globalement, ces deux dernières années, l'économie russe a connu une récession, mais l'usine Egoryevsky, qui emploie à peine 100 personnes, augmente pourtant sa production. « Nous sentons les tendances, nous avons de plus en plus de perspectives positives qui s'offrent à nous », déclare M. Nikitin : « De nouveaux clients nous consultent et nos commandes augmentent », ajoute-t-il. L'usine travaille dans la transformation des métaux depuis 1999 et s'est recentrée sur les faucheuses automotrices en 2012. Elle vend sa technologie via une chaîne de points de vente sous sa marque Maral-Invest dans les régions de Moscou, Tula, Krasnodar, Vologda et de Saint-Pétersbourg. Pour faciliter l'augmentation de la production, l'entreprise modernise sa ligne de production et utilise des outils plus modernes, indique M. Nikitin. Environ 35 à 40 % de ces outils, principalement les tours, sont fournis
« Notre équipe technique consulte Seco pour s'assurer que l'utilisation est optimale. » LADISLAV NIKITIN, DIRECTEUR, USINE MÉCANIQUE V EGORYEVSKY
par Seco Tools. Selon Evgeny Sannikov, représentant de Seco à Moscou, son équipe a commencé à travailler avec l'usine en milieu d'année 2015, même si l'usine utilisait déjà des outils Seco. « Lorsque nous sommes arrivés à l'usine, ils utilisaient déjà nos outils », raconte M. Sannikov. L'usine les achetait alors auprès d'intermédiaires en ligne, ce qui se soldait souvent par des retards de livraison importants. « Nous nous sommes déplacés et leur avons proposé nos conditions fixes (des délais de livraison et prix stables), en amé-
liorant considérablement leurs délais de livraison », déclare M. Sannikov. « Leur production est bien organisée. Le plus important pour eux était de s'assurer des délais de livraison fiables afin de pouvoir prévoir leur planning de production plutôt que de gagner quelques pourcentages sur le prix », souligne-t-il. Depuis le début de cette collaboration en direct, l'usine mécanique Egoryevsky a également utilisé les services de conseils proposés par Seco. « Bien évidemment, notre équipe technique consulte Seco pour s'assurer que l'utilisation est optimale », déclare M. Nikitin. EDGE (1. 2017)
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« Des délais de livraison fiables permettent à l'entreprise de prévoir son planning de production. » EVGENY SANNIKOV, SECO TOOLS, RUSSIE
Début 2016, Seco a invité le technicien en chef et son équipe dans les bureaux de l'entreprise à Moscou. « Nous leur avons montré une présentation et avons répondu à leurs questions, puis nous avons parlé plus en détail de certains de nos produits, qu'ils connaissent mieux notre offre », ajoute M. Sannikov. M. Nikitin a annoncé que maintenant que le processus d'achat de nouveaux outils Seco est lancé, son équipe consultera probablement à nouveau l'entreprise Seco. Alors que l'économie russe a été dominée pendant des années par de grandes entreprises gérées par l'État, le gouvernement a fait un effort ces dernières années pour soutenir la croissance des petites et moyennes entreprises. Le secteur de l'agriculture russe a par ailleurs été avantagé lorsqu'en 2014 la Russie a interdit la plupart des importations de denrées alimentaires en provenance de nombreux pays occidentaux, en représailles des sanctions imposées à Moscou par les gouvernements étrangers au sujet de la crise en Ukraine. Début 2015, le gouvernement a promis d'augmenter les subventions accordées au secteur agricole pour atteindre plus de 2,8 milliards de dollars. La même année, la production agricole a augmenté de 3,5 %, davantage que tout autre secteur. Selon M. Nikitin, chaque entreprise rencontre ses propres difficultés et la sienne ne fait pas exception, mais l'usine semble s'être taillé une niche dans le marché des faucheuses, alors que le secteur agricole russe était en pleine expansion. Aujourd'hui, l'usine Egoryevsky cherche à renforcer sa position avec une méthode universelle et éprouvée : la garantie de la qualité.
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Malgré la récession économique, le secteur agricole russe a augmenté de 3,5 %.
Outils pour le tournage et le perçage Seco Tools fournit environ 35 à 40 % des outils de l'usine mécanique Egoryevsky, notamment des plaquettes de tournage type Duratomic et des plaquettes multidirectionnelles (MDT), des forets carbure monobloc de la gamme Seco Feedmax type universel ainsi que des forets de type Crownloc à pointes interchangeables.
L’usine augmente maintenant sa production et emploie près de 100 personnes.
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AU BOUT DU MONDE FRIDA HANSDOTTER
Au pays de la reine du ski Frida Hansdotter, la meilleure skieuse en slalom du monde, participe à des compétitions dans le monde entier. Elle dit qu'elle partage la même motivation que son sponsor, Seco : « nous voulons être les meilleurs au monde dans notre domaine. » PAR KARIN STRAND PHOTOS PAR JONAS GAUFFIN
N
OUS NOUS SOMMES RENCONTRÉS PAR UNE BELLE JOURNÉE d'été au Homestead
Museum de Fagersta, en Suède, dans un environnement bien loin des montagnes abruptes et des pistes enneigées. Frida Hansdotter fait une brève pause de quelques mois. Elle a skié pour la dernière fois en mai et le 1er août, il sera temps pour elle de rechausser ses skis. En 2016, Frida Hansdotter a remporté la coupe du monde de slalom et elle mérite désormais le titre de meilleure skieuse en slalom du monde ; mais ici, de retour au pays, elle reste modeste. « Il y a une grande différence entre celle que je suis chez moi et celle que je suis sur les pistes », dit-elle avec un sourire. « Ici, je ne suis pas Frida la skieuse, je suis simplement Frida. » Ce que l'on retient de la saison 2015/2016, c'est surtout la compétition à Jasna, en Slovaquie, au début du mois de mars. C'est là qu'elle a décroché la victoire finale de la coupe du monde de slalom dans l'avantdernière compétition de la saison. « Ce jour-là à Jasna, j'ai connu le meilleur et le pire. J'ai fait une mauvaise descente et j'ai fini dixième, mais je me suis assuré la victoire finale. Ensuite, j'étais vraiment détendue pour la compétition à Saint Moritz, où je me suis retrouvée troisième. » Frida Hansdotter a grandi à Norberg, une petite ville située à environ 15 kilomètres du siège de Seco Tools à Fagersta. Elle a skié
SA CARRIÈRE ET SON PALMARÈS : 2001 Première compétition avec la Fédération Internationale de Ski 2002 Première participation à la Coupe d'Europe 2004 Première participation à la Coupe du Monde 2007 Elle décroche l'or au slalom aux championnats de Suède 2013 Championnats du Monde de ski : médaille d'argent pour la compétition par équipe et de bronze en slalom 2014 Première victoire à la Coupe du Monde en slalom 2014 Cinquième aux Jeux Olympiques en slalom 2015 Médaille d'argent en slalom aux Championnats du Monde de ski 2016 Elle remporte la Coupe du Monde de slalom
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toute sa vie : déjà dans le porte-bébé sur le dos de son père Hans, puis sur ses propres jambes sur la piste de ski locale à Klackberg. Jusqu'à son adolescence, elle pratiquait également le ski de fond et le football. Elle s'est concentrée ensuite uniquement sur le ski alpin. « Nous sommes une famille de sportifs », indique Frida Hansdotter. « Lorsque mes amis se préparaient à aller en boîte de nuit les vendredis soir, nous prenions la voiture et allions dans les montagnes suédoises pour aller faire du ski. Et c'était pour nous un vrai amusement ! » Au détour de la conversation, Frida Hansdotter a mis l'accent à plusieurs reprises sur sa satisfaction de skier et la joie qu'elle ressent en compétition, à l'entraînement ou même quand elle skie pour le plaisir. « C'est parce que cela me plaît que j'ai pu aller aussi loin et lorsque je suis dans le portillon de départ, j'ai toujours le sourire aux lèvres », ajoute-t-elle. « En fait, je ne suis pas trop nerveuse, sauf si je pense aux opportunités que la course offre et que je sens que je dois me donner à fond pour voir jusqu'à où cela peut me mener. » MAIS EST-CE SEULEMENT LE PLAISIR ? Ne faut-il pas également avoir l'esprit de compétition ? « Bien sûr que si », déclare-t-elle. « J'ai l'esprit de compétition pour tout ce que je fais, que ce soit au bowling, au kubb (un jeu de plein air traditionnel suédois) ou au Yahtzee. » Elle ajoute qu'elle a progressivement appris à se concentrer, ce qui l'a aidée dans sa fabuleuse carrière. « Quand je parviens par la concentration à associer harmonie et technique, là je réussis, » dit-elle. « Et j'aime vraiment tester mes limites. » Frida Hansdotter participe aux compétitions internationales environ 200 jours par an. Elle a visité de nombreux pays, mais n'a jamais envisagé de s'installer ailleurs que chez elle, d'abord à Norberg puis à Fagersta où elle vit avec son ami. « Je mène une vie tranquille ici à la maison, près de ma famille et de mes amis », souligne-t-elle. « C'est très agréable d'être ici quand je m'accorde une pause vis à vis du ski, pour mon mental comme pour mon corps. Mais, évidemment, je m'entraîne aussi et je fais le plein d'énergie pour la saison qui suit. » Autrement, elle se repose à la maison et retrouve ses amis et sa famille. Lorsque je lui ai demandé où elle avait placé le trophée en cristal, qu'elle a remporté lors de la Coupe du monde de slalom, elle m'a répondu
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En descente. Frida Hansdotter pendant la finale de la Coupe du monde FIS de ski alpin, le 19 mars 2016, à Saint-Moritz, en Suisse.
Trois conseils de Frida Hansdotter pour les skieurs alpins Un
ntraînez-vous pour amélioE rer votre condition physique et votre force en général. Deux Faites des entraînements supplémentaires pour vos jambes. Si vous ne souhaitez pas aller à la gym, faites du step, des fentes et des flexions chez vous. Trois Investissez dans une paire de chaussures de très bonne qualité.
qu'elle ne l'avait pas encore déballé. C'est également le sort que partagent les autres prix remportés par Frida Hansdotter. « Mais nous avons un chalet pour les invités et je pensais le décorer sur le thème du ski. Il pourrait y avoir une étagère spéciale Frida », dit-elle en riant. LES PROCHAINES COMPÉTITIONS DE LA SAISON 2016/2017
risquent d'être vivement disputées entre Frida Hansdotter et ses adversaires. « Je n'ai pas encore pris conscience que je suis la meilleure au monde et que tout le monde veut me battre », déclare-t-elle. « Évidemment, je veux conserver mon titre. Mais j'aimerais également monter pour la première fois sur le podium en slalom géant et je suis impatiente de faire une bonne compétition aux Championnats du monde de ski à Saint-Moritz. » Frida Hansdotter pense continuer la compétition jusqu'en 2019. « La coupe du monde aura lieu à Åre en Suède et gagner une médaille dans mon propre pays serait une manière absolument fantastique de terminer ma carrière. Après cela, nous verrons. Je ne me fais pas de souci pour l'avenir. »
PHOTO : ALEXIS BOICHARD/AGENCE ZOOM, GETTY IMAGES
AU BOUT DU MONDE FRIDA HANSDOTTER
« C'est parce que cela me plaît que j'ai pu aller aussi loin et lorsque je suis dans le portillon de départ, j'ai toujours le sourire aux lèvres. »
LIENS AVEC SECO TOOLS : Frida Hansdotter est sponsorisée par Seco, région nordique depuis 2013. En 2014, elle faisait partie du stand de l'entreprise au salon professionnel le MAX de Stockholm, le plus important salon en Suède pour le secteur de l'ingénierie. « C'est agréable de travailler avec une entreprise locale de Fagersta », déclare-t-elle. « De surcroît, Seco Tools et moi partageons le même objectif : nous voulons être les meilleurs au monde dans notre domaine. »
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EDGEUCATION UNE RECHERCHE AU NIVEAU ATOMIQUE
Caractéristiques du tour • Taille du cadre structurel : L 400 x P 400 x H 830 mm • Poids : 300 kg • Vitesse : 800 tr/min maximum • Avance : 0,25 mm/tour maximum • Diamètre de la matière à usiner : 160 mm maximum • Effet : Ce tour construit sur mesure fonctionne avec PETRA III (un immense accélérateur de particules) pour fournir des mesures uniques au niveau atomique
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UN TOUR comme aucun autre…
Un tour unique fait sur mesure, l'accélérateur de particules Petra III et une collaboration réussie avec l’université de Linköping en Suède : voici ce qui a permis à Seco de devenir la première entreprise au monde capable de réaliser des études en temps réel au niveau atomique pour découvrir comment un matériau est affecté pendant l'usinage. Texte : Anne Hammarskjöld Photo : Jonas Gauffin, illustration : Josh McKible
A
VOIR LA CAPACITÉ d'étudier les modifica-
tions qui s'opèrent dans la zone de coupe des plaquettes pendant l'usinage a été un objectif insaisissable pour l'industrie comme pour le milieu académique pendant plus d'une décennie. Le plus grand défi a peut-être été de construire un tour pouvant être utilisé dans l'accélérateur de particules Petra III, le dispositif utilisé pour les tests au centre de recherche DESY à Hambourg, en Allemagne. Le tour requis devait être assez petit et léger pour réaliser des opérations de tournage dans l'accélérateur, tout en étant suffisamment stable, rigide et résistant à la chaleur. Les rayons X à haute énergie générés dans le Petra III sont plus fins qu'un cheveu, mais émettent de l'énergie qui affecte les objets qu'ils pénètrent. Ces objets doivent rester stables pour que le faisceau réglé avec précision puisse obtenir des mesures exactes. Une seule personne a réussi à construire une machine répondant à un cahier des charges si exigeant pour ce type d'expérience et cette personne est Janne Eriksson de Seco à Fagersta.
Originaire de la région de Dalécarlie en Suède, M. Eriksson possède une solide expérience en tant que technicien et nourrit un vif intérêt pour la technologie. Il avait donc toutes les qualités requises pour être capable de résoudre ce défi unique que représente la construction de la machine. Mais malgré la corrélation entre M. Eriksson et la tâche à accomplir, il a avoué avoir passé quelques nuits blanches alors que la date butoir du projet « approchait à grands pas ». L'idée cruciale pour construire le cadre structurel, le cœur du tour, lui est venue d'une source inattendue. « J'ai beaucoup lu sur le sujet, j'y ai réfléchi et je me suis renseigné précisément sur les constructions durables, mais je me suis demandé si je n'étais pas dans une impasse. Puis un jour, je me suis assis dans l'atelier et j'ai laissé mes pensées vagabonder. Mon regard s'est posé sur une bouche d'incendie et j'ai soudainement réalisé qu'elle reposait sur une poutre en H qui soutenait l'ensemble du toit. C'est à ce moment-là que j'ai eu l'idée pour la conception de la structure. » Janne Eriksson a réussi à donner vie à son idée en travaillant en étroite collaboration EDGE (1. 2017)
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EDGEUCATION UNE RECHERCHE AU NIVEAU ATOMIQUE
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Fonctionnement 1. PETRA III est un accélérateur de particules long de 2,3 kilomètres qui génère des rayons X d'une brillance exceptionnellement élevée. L'installation offre des possibilités expérimentales optimales grâce à 14 faisceaux comportant 30 stations de mesure. 2. Lors du test, le tour construit sur mesure par Seco Tools est placé dans l'une des stations de mesure, alors que quelques 6 milliards de volts sont générés par les faisceaux de particules à haute énergie. Pendant ce temps, l'outil coupant reste immobile et fermement sécurisé dans la structure.
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«
Ce projet ouvre un nouveau champ de recherche. » Jens Birch, professeur en physique des revêtements minces à l'Université de Linköping, Suède
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3. Les modifications des revêtements pendant l'usinage ont été observées au niveau atomique.
avec ses collègues du centre technique de Seco Tools à Fagersta. Dès que les séries de tests ont été finalisées, d'autres difficultés sont apparues lorsque le tour a été installé dans l'un des faisceaux de l'accélérateur de particules. Il a notamment fallu modifier le tour pour l'adapter à cette nouvelle configuration. À ce stade, M. Eriksson avait toujours des doutes concernant le projet. Il a ainsi déclaré, « Je me suis dit, ok, la machine est dans l'accélérateur et fait tourner une pièce de métal de 30 kilos. Mais
pendant combien de temps cela va-t-il tenir ? Quelques minutes ? Toutes mes réserves se sont progressivement dissipées et le tour a fonctionné pendant plusieurs jours en continu. L'année dernière, nous nous sommes rendus sur le site de Petra III pour assembler et démonter le tour pour chaque test. À chaque fois, le tour fonctionnait tout aussi bien. » Le développement du tour était inclus dans le projet X-Cut, un consortium entre l'institut de recherche allemand HZG Geesthacht, Seco Tools et
l'Université de Linköping. Le responsable Seco de la coopération se nomme Mats Johansson Jõesaar, il est expert en R&D dans la division Développement de matériaux et de technologie chez Seco. EN TANT QUE CHERCHEUR ET EMPLOYÉ DE SECO, JOHANSSON JÕESAAR est fier du succès rencontré grâce à ce tour unique et aux opportunités qu'il offre pour accroître les connaissances sur la réaction des matériaux pendant le processus de coupe. S'il existait déjà des connaissances sur le processus
4 questions pour Jens Birch Professeur en physique des revêtements minces à l'Université de Linköping, Suède
S PHOTO : PER GROTH
ECO TOOLS ET L'UNIVERSITÉ DE LINKÖPING collaborent depuis 2010. Des étudiants en doctorat ont travaillé en temps réel avec les rayons X sur les études menées sur les revêtements
Janne Eriksson et Mats Johansson Jõesaar de Seco Une inspiration peu commune pour un développement exceptionnel.
« Seco est la première entreprise métallurgique au monde à utiliser ce procédé et nous avons désormais une bonne longueur d'avance. » MATS JOHANSSON JÕESAAR, EXPERT R&D, SECO TOOLS
de coupe, ces nouvelles opportunités permettant d'étudier les matériaux au niveau atomique seront d'une grande importance pour le développement de revêtements et de matériaux. « Au fur et à mesure que nous comprenons comment le matériau est affecté, nous obtenons davantage de possibilités pour adapter ses propriétés, par exemple pour augmenter la durée de vie de l'outil et réduire l'usure des produits », ajoute Johansson Jõesaar. « Grâce à
cette meilleure compréhension, Seco sera capable de créer des produits encore plus efficaces avec des niveaux de reproductibilité plus importants. Cette connaissance au niveau atomique des matériaux pendant l'usinage jette les bases pour une nouvelle génération de matériaux et de produits. Seco est la première entreprise métallurgique au monde à utiliser ce procédé et nous avons désormais une bonne longueur d'avance. »
Seco. Pourquoi votre institution travaille-t-elle avec l'industrie ? « Pour faire simple, nous rationalisons le processus matériel afin de mieux comprendre les matériaux. Il est important que notre recherche soit proche de la réalité et il est donc naturel de s'occuper de questions et de problèmes de l'industrie. Lorsque nous obtenons les réponses nécessaires, de nouvelles connaissances émergent, ce qui génère de nouvelles questions et de nouvelles idées pour de nouveaux matériaux. C'est une façon de travailler vraiment très plaisante. » Quelles difficultés avez-vous surmontées avec Seco Tools ? « Nous travaillons ensemble depuis longtemps, entre autres, sur des études des effets en temps réel de la pression, de la température et d'autres variables qui jouent sur les caractéristiques des revêtements quand ils sont utilisés. Nous regardons plusieurs couches à la fois pour mieux comprendre les caractéristiques de chaque couche et pour être en mesure d'interpréter les résultats que nous voyons. L'intensité des rayons X du Petra III offre des opportunités uniques dans ce domaine en termes de nombre de points de mesure et de quantité de données traitées. Une seconde de travail avec Petra III fournit davantage d'informations que plusieurs jours de mesures avec notre propre équipement à rayons X. » Comment décririez-vous le tour conçu par Seco ? « C'est un outil de recherche unique possédant toute la précision nécessaire pour des études avancées en temps réel. » Quelles autres recherches entreprendrez-vous grâce aux résultats obtenus avec le Petra III ? « Les résultats nous fourniront de nouvelles connaissances sur la façon dont les couches sont affectées pendant l'usinage. Cela signifie que nous pouvons maintenant aller un peu plus loin, par exemple, en regardant comment la pièce à usiner, le copeau et la plaquette sont influencés les uns par rapport aux autres en temps réel pendant le tournage. Cela ouvre de nouveaux champs de recherche passionnants pour nous. »
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Les arêtes intelligentes Seco permettent de détecter rapidement les arêtes utilisées, même lors de passes d'usinage de finition.
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EDGE (1. 2017)
DANS LA LIGNÉE DU SUCCÈS des nuances TP2501, TP1501 et TP0501 (nuances de plaquettes avec technologie de revêtement Duratomic), la nuance TP3501 améliore la ténacité et la résistance à la chaleur pour une plus longue durée de vie de l'outil, tout en proposant des vitesses de coupe encore plus élevées. La nouvelle nuance intègre également la détection des arêtes utilisées permettant aux opérateurs d'identifier à l'œil nu, rapidement et précisément, les arêtes qui ont travaillé.
Les nuances TP3501, TP2501, TP1501 et TP0501 constituent la meilleure solution de tournage de l'acier, que vous désiriez une productivité fiable, polyvalente, équilibrée ou à vitesse élevée. La nuance TP3501 est une nuance fiable avec une grande ténacité d'arête. Elle apporte sécurité et performance dans vos applications de tournage de l'acier. Cette nuance sera votre choix de base pour les opérations exigeantes dans des conditions instables.
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