25ème Festival de musiqueancienne et baroquede l’Abbaye de Saint-Michel en Thiérache

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XXVe Festival de l’Abbaye de Saint-Michel en Thiérache Du 5 juin au 3 juillet 2011, l’abbaye de SaintMichel en Thiérache accueille la 25ème édition du Festival de musique ancienne et baroque, conçu autour d’une haute ambition artistique dictée par le singulier potentiel du site et de son orgue historique (1714). Impulsé en 1987 par la coproduction avec Radio France d’une journée spéciale portée par le « Train de FranceMusique », cet événement s’est développé sans discontinuité autour de sa formule spécifique : le dimanche, deux ou trois programmes différents par journée (11h30, 14h30 et 16h30), encadrant le déjeuner susceptible d’être pris sur place (13h) et une rencontre conviviale dans le cloître avec les artistes (15h ou 15h30). Le projet 2011 se veut donc à la hauteur de cet anniversaire, malgré un difficile contexte de rigueur budgétaire qui impose quelques aménagements tarifaires. L’évolution des formules de réduction, indépendamment des tarifs de base inchangés, vise ainsi à ménager dans cette circonstance la capacité du festival à offrir un très brillant programme. Artistes fidèles et nouvelles formations se succèdent donc ici à la faveur de journées thématiques diversifiées, ménageant grand répertoire et découvertes selon les modalités originales qui ont fait la marque du festival. Mais cette édition est aussi placée sous le signe de l’exception et de la surprise : de Ton Koopman à Jordi Savall, de Nathalie Stutzmann aux Arts Florissants, de Fabio Bonizzoni à Hervé Niquet, les plus éminents artistes de la planète baroque sont au rendez-vous de l’anniversaire. Et les vendredi 1er et samedi 2 juillet font entorse à la série des dimanches pour une proposition hors du commun : un Lever de Soleil de Bartabas, à l’aube dans les jardins nord de l’abbatiale, sera précédé la veille par des Musiques des Ténèbres restituées par Le Parlement de Musique de Martin Gester, familier des premières éditions du festival. Toujours inscrit dans le cadre de l’action de développement musical menée par l’ADAMA* avec le concours du Conseil général de l’Aisne, en partenariat avec Les Amis du site abbatial de Saint-Michel en Thiérache, le festival constitue bien l’événement baroque du nord de la France. Membre actif de France Festivals Fédération Française des Festivals Internationaux de Musique Direction Artistique : ADAMA*

*Association pour le Développement des Activités Musicales dans l’Aisne - Conseil général de l’Aisne - 02013 LAON CEDEX


Dimanche

5 juin

Dimanche

5 juin

Kirchenmusik

2 Concerts

Motets et cantates au temps de Bach

De la Baltique à la Thuringe, de Buxtehude à Bach, l’émotion musicale au service de l’éloquence sacrée

Vox Luminis 11h30 Lionel Meunier, direction

11h30 & 16h30

Déjeuner 13h00

Rencontre avec les artistes 15h00

Ton Koopman Amsterdam Baroque Orchestra & Choir

Jesu bleibet meine Freude Dietrich Buxtehude - Johann Sebastian Bach Motets

16h30

Siri Karoline Thornhill, soprano Dorothee Wohlgemuth, soprano Patrick van Goethem, alto Jörg Dürmüller, ténor Klaus Mertens, basse Deux des plus hautes figures du monde baroque germanique, à la croisée des 17ème et 18ème siècles, au sommet d’un art oratoire en musique. L’influence de Buxtehude sur le jeune Bach, venu à Lübeck puiser aux sources d’une culture conjuguant science musicale et conception du monde. Une alternance de motets dans l’esprit des concerts animant les Abendmusiken de la cité hanséatique. De la Marienkirche à Saint-Thomas de Leipzig, la profonde expressivité d’un univers artistique indissociable de sa dimension spirituelle.

Ton Koopman, direction Dietrich Buxtehude Membra Jesu nostri BuxWV 75 Johann Sebastian Bach Cantate Actus tragicus BWV 106

Ton Koopman

L’extraordinaire cycle de sept cantates concertantes de Buxtehude, Membra Jesu nostri, entre mysticisme et effusion poétique, sur le thème de la Passion. Une succession de sinfonias et d’arias invoquant les membres du Christ en croix, nourris par les allégories et les images rhétoriques propres à cette esthétique de l’émotion. Comme en miroir, la célèbre cantate de Bach Actus tragicus, sorte de requiem allemand imprégné des codes du concert spirituel et de la cantate de choral, dont Johann Sebastian recueille l’héritage auprès du maître de Lübeck.


Dimanche

12 juin

Dimanche

12 juin

Vivaldi, des palais à l’église Entre Sérénade et Stabat Mater

2 Concerts

11h30 & 16h30

Déjeuner 13h00

Rencontre avec les artistes

Un art contrasté, de la scène à l’autel, sur fond de rivalité entre contraltos féminins et castrats

La Risonanza 11h30

Yetzabel Arias Fernandez, soprano Martin Oro, alto Sergio Foresti, basse

15h00

Nathalie Stutzmann Nathalie Stutzmann, contralto et direction

Fabio Bonizzoni, clavecin et direction

Ensemble Orfeo 55

Antonio Vivaldi La Senna Festeggiante

Antonio Vivaldi Stabat Mater Airs et sinfonias d’opéras

Livret de Domenico Lalli

16h30

Après Scarlatti en 2010,Vivaldi en forme de nouveau jalon du parcours proposé par Fabio Bonizzoni sur le thème de la sérénade. Avec La Senna Festeggiante, l’exemple vénitien de ce genre à mi-chemin de la cantate et de l’opéra, illuminant dans les palais les représentations privées d’une aristocratie commémorant quelque événement : ici peut-être l’installation de l’ambassadeur de France auprès de la Sérénissime, ou la visite du cardinal Ottoboni, protecteur des intérêts français auprès du Saint-Siège. Ouverture, symphonies, récits et arias da capo pour servir la figure allégorique de La Seine, exaltant « l’astre sublime qui des Gaules est la lumière. » Nathalie Stutzmann

à travers le fameux Stabat Mater et des airs d’opéras, les plus beaux témoignages de la passion de Vivaldi pour le timbre étrange des contraltos féminins, dont il fit les plus brillantes rivales des castrats. Une singularité dans un monde dominé par les voix masculines aiguës, auxquelles le Prete Rosso substitue volontiers ces timbres d’airain et d’argent, dont parle Théophile Gautier au siècle suivant. Prima donna ou primo uomo, une voix armée pour incarner frénésies ou péroraisons, de Juditha Triumphans à L’Olimpiade.

Fabio Bonizzoni


Dimanche

19 juin

Dimanche

Passions et tourments Les alarmes de l’amour

Andrea De Carlo

3 Concerts

11h30, 14h30 & 16h30

Déjeuner 13h00

Rencontre avec les artistes

D’intrigues dramatiques en romances, de livrets en chansons, variations amoureuses dans l’univers baroque

Ensemble Mare Nostrum

19 juin

15h30

Jordi Savall 16h30

11h30

Hespèrion XXI

Nora Tabbush, soprano Karine Polverelli, soprano Razek François Bitar, contre-ténor Andrea De Carlo, Viole de gambe et direction

Montserrat Figueras, chant et cytara Andrew Lawrence-King, psalterium et arpa doppia Dimitri Psonis, guitarra morisca, santur et percussions Jordi Savall, lyra, rebab et viole de gambe

Alessandro Stradella La Forza delle Stelle

Cantos de amor y desamor Luys de Narvaes - Diego Ortiz Lucas Ruiz de Ribayaz - Alonso Mudarra - José Marin Juan Hidalgo - Marin Marais

Livret de Sebastiano Baldani

Les tourments amoureux de Damone et de Cloris par une nuit aux mille étoiles. Une alternance d’airs, de récitatifs et de symphonies orchestrales sous la plume inspirée de Stradella, musicien romain dont la vie libertine se solde par son assassinat à Gênes en 1682. Une partition à découvrir, sur un texte de Sebastiano Baldini, inspiré par un argument de la reine Christine de Suède. La juxtaposition concertante des voix et des instruments au service d’une sérénade d’une grande séduction, comptant parmi les plus belles réussites du compositeur.

Yves Rechsteiner 14h30 Yves Rechsteiner, orgue Henri-Charles Caget, percussions Récital à l’orgue historique Jean-Boizard (1714) de l’abbaye de Saint-Michel en Thiérache Jean-Philippe Rameau Airs et danses d’opéra

Yves Rechsteiner

Amours, délices et orgues : trois pluriels féminins pour illustrer un programme conjuguant intrigues d’opéras, richesse musicale et couleurs rutilantes de l’instrument français. Des Indes Galantes à Castor et Pollux, tout une représentation d’amours et de haines à travers les plus beaux airs et danses transcrits pour les claviers, dans la tradition de jeu des organistes de Louis XV. Un éblouissement sonore, rehaussé par l’artifice théâtral d’une percussion efficace et subtile.

Des chants de l’exil aux romances de la nuit, des danses aux berceuses, les déclinaisons du sentiment amoureux sous toutes les latitudes culturelles d’influence méditerranéenne. De l’Espagne à l’Afrique, de la Grèce à l’Amérique latine, les mélodies immémoriales du chant passionné des époux, des amants ou des mères. La magique et troublante voix de Montserrat Figueras, sertie dans l’écrin instrumental intemporel voulu par Jordi Savall, pour traduire la force expressive de musique éternelles réunies en ce palais amoureux.


Dimanche

26 juin

Dimanche

26 juin

Les Plaisirs de Versailles

Un âge d’or de la musique française

3 Concerts

11h30, 14h30 & 16h30

Déjeuner 13h00

Rencontre avec les artistes

Autour de Lully, le parcours d’un siècle musical inouï, de l’avènement de Louis XIV à la disparition de Rameau

Les Arts Florissants

Musica Favola Stephan Van Dyck, ténor et direction Caroline Weynants, soprano Ryo Terakado, violon Michiyo Kondo, violon Kaori Uemora, viole de gambe Ben Van Nespen, orgue

15h30

11h30

Motets pour la Chapelle royale Nivers – Lebègue – Du Mont – Couperin Charpentier – Bernier La magnificence des cérémonies où le roi se rendait « suivy d’un grand nombre de seigneurs, gentilshommes et officiers de toutes sortes. » La musique des plus grands maîtres de la Chapelle royale ou des artistes favoris de Sa Majesté, traduisant la double influence du style italien et de l’essor de la basse continue. Une rare mise en situation historique avec l’orgue de l’abbaye de Saint-Michel en Thiérache, édifié en 1714, un an avant la mort de Louis XIV. L’exact reflet de cette musique de la chapelle qui « étoit fort au-desus de celle de l’Opéra et de toutes les musiques d’Europe. » (Saint-Simon).

François Guerrier

William Christie, directeur musical

élodie Fonnard, dessus Rachel Redmond, dessus Anna Reinhold, bas-dessus Francisco Fernandez, haute-contre Reinoud Van Mechelen, haute-contre Callum Thorpe, basse Le jardin de Monsieur Lully Extraits de La Grotte de Versailles, Le Bourgeois gentilhomme, Les Amants magnifiques, Les Plaisirs de l’Ile enchantée, Acis et Galatée... Charpentier – Lambert Pastorale et airs de cour Paul Agnew

14h30

L’univers de Lully, l’emblématique surintendant de la musique du roi. Du Louvre à Versailles, le coeur du siècle de Louis XIV, de ballet en pastorale et de comédie en divertissement. Toutes les facettes d’un art au service du souverain, qui danse pour la dernière fois en représentation dans Les Amants magnifiques. Des Plaisirs de l’Ile enchantée, à l’aube d’un Versailles inachevé, au Bourgeois gentilhomme, les fêtes magnifiques d’un pouvoir revendiquant l’esthétique du spectacle. Aux côtés de Lully, des airs de cour de son gendre Michel Lambert et une églogue de Charpentier, musicien de la duchesse de Guise et du Grand Dauphin.

François Guerrier, clavecin Le siècle des Couperin De Louis et François Couperin à Rameau De Louis Couperin, disparu en 1661 il y a exactement 350 ans, à son neveu François Couperin « Le Grand », et de Geoffroy à Rameau, les plus riches heures de l’école française de clavecin. Du prélude non mesuré aux pièces de caractères, de suites de danses en portraits, l’essor et l’apogée d’un art raffiné au langage unique. L’évolution d’un style issu de l’improvisation vers des manières plus discursives, quand il faut signifier pour plaire et émouvoir plutôt que surprendre.

François Guerrier

16h30

Le Jardin des Voix Les Arts Florissants Paul Agnew, direction

Les Arts Florissants


Dimanche

3 juillet

Dimanche

3 juillet

Apparats vénitiens et florentins 2 Concerts

11h30 & 16h30

Luxuriance baroque et démesure Des doubles chœurs de Gabrieli à la messe à quarante voix de Striggio, une immersion au cœur d’effervescentes transitions

Les Sacqueboutiers

Ensemble de cuivres anciens de Toulouse

Déjeuner 13h00

Rencontre avec les artistes 15h00

Le Concert spirituel Hervé Niquet, direction

16h30

Alessandro Striggio Missa sopra Ecco si beato à quarante voix Motet Ecce beatam lucem à quarante voix Monteverdi - Fabri - Benevoli Motets, Magnificat à quatre chœurs et Miserere

Jean-Pierre Canihac

11h30

Jan Willem Jansen

Daniel Lassalle

Jean-Pierre Canihac, cornet Lluis Coll, cornet Daniel Lassalle, sacqueboute Fabien Dornic, sacqueboute Jan Willem Jansen, orgue Monteverdi - Gabrieli - Rossi - Praetorius Frescobaldi - Scheidt Canzones, toccatas, ricercari et fugues

Cornets à bouquin, sacqueboutes et orgue pour déployer toutes les teintes chatoyantes d’un style vénitien essaimant au début du XVIIème siècle, de la péninsule aux pays du nord. De Gabrieli et Monteverdi à Scheidt, des tribunes de San Marco à la cour ducale de Halle, l’essor d’un monde en pleine mutation. Le triomphe d’une écriture polychorale déployée dans l’espace, pour accompagner les fêtes, cérémonies et réceptions des doges. Canzones, toccatas et ricercari, entre style brillant et ivresse des timbres.

Une procession de quarante chanteurs pour ouvrir un programme empruntant les chemins du premier baroque italien et côtoyant les sommets de l’écriture polyphonique. Au point culminant, la messe à quarante voix réelles de Striggio, extravagante et sublime. Une recréation de la plus immense architecture musicale conçue en occident depuis le seizième siècle, reflet sonore du Duomo de Florence. Un fascinant kaléidoscope de cinq chœurs vocaux et instrumentaux, appuyés sur dix basses de continuo, s’attaquant à tous les sens en un jeu hypnotique de résonances et de démesure.


Vendredi 1er

juillet

Musiques des Ténèbres

Le Parlement de musique 21h30

Dorothée Leclair, soprano Eugénie Warnier, soprano Emmanuelle Guigues, viole de gambe Martin Gester, orgue et direction François Couperin Trois Leçons de Ténèbres pour le Mercredy

L’étrange alchimie des chefs-d’œuvre de Couperin pour l’Office de Ténèbres de la Semaine Sainte, exactement contemporains de la construction de l’orgue de l’abbaye de Saint-Michel en Thiérache (1714). Une théâtralité exacerbant le sentiment dramatique propre au Baroque, entre déclamation de tragédie et effusion lyrique. Un cérémonial où « la parole et la musique semblent naître du silence, de la nuit et de l’immémorial » (M. Gester).

Samedi

Lever de soleil

2 juillet à la pointe du jour Petit déjeuner servi à l’issue du Lever de soleil Durée environ 1h Accueil à partir de 4h15

Bartabas 4h45

(c) Pierre Terrasson

Bartabas Cheval Le Caravage Emmanuelle Guigues, viole de gambe

Dans les jardins de l’abbaye, au pied de la façade nord, à la pointe du jour, le dialogue secret de Bartabas avec Le Caravage, dans le travail équestre quotidien dont le directeur de Zingaro fait ici l’offrande. à la lisière des ténèbres et des premières clartés, la beauté du geste simplement soulignée par la présence musicale de la viole de gambe, pour côtoyer l’essentiel : « une entrée dans l’intimité presque jusqu’à l’impudeur », voulue par Bartabas pour que le spectateur puisse « surprendre cette chose qui a priori n’est pas faite pour être vue ».

avec le soutien du Conseil général de l’Aisne et de la Communauté de communes des Trois Rivières


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