SIMON(E) THE DYNAMIC ISSUE

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EDITO : LAETITIA MANNESSIER ET ANAÏS OBENSON ILLUSTRATION : Pauline Gutierez SIMON(E) • 3


sommaire

MAILLOT PRINCESSE TAM TAM LUNETTES VINTAGE PHOTOGRAPHIE : MORGAN ROUDAUT STYLISME : ELIE ORTIS MODÈLE : ADRIANNA @ KARIN MODELS

EDITO SOMMAIRE COLLABORATEURS SHOP SHOP GET THE LOOK Sous les pavés, la piste INTO THE ROOM Armand & Cyril VRAC VRAC BLOG BLOG ESCAPE IN Cancùn GAY & GIRL Nathan & Lily FACES SHOWROOM La chambre syndicale MANIFESTO Rêves à Rio SHOOTING THE MOODY BRUISERS SHOOTING l’HEURE DE GLOIRE MANIFESTO Pourquoi c’est cool d’être cheerleader ?

DAVID SESSIONS PHOTOGRAPHE

DAVIDSESSIONSPHOTOGRAPHY@GMAIL.COM

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MORGAN ROUDAUT PHOTOGRAPHE MORGAN.RDT@GMAIL.COM

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INTERVIEW Loïc Prigent HYERES VIEW VIEW Felix Gesnouin Minna Gilligan Maxime gongost CULTURE Musique, cinéma, littérature, art SHOOTING TRUE ROMANCE SHOOTING AQUA DISCO BEAUTY BEAUTY YOUNGER BETTER STRONGER Julia Schroer Joseph Voillemin Thomas Campagne A SHORT STORY Monologue sans corps ANTI-TENDANCES WHAT WHAT LISTeN UP BABY LA BIBLE

laëtitia mannessier rédactrice en chef

ANAÏS OBENSON RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE

CLAIRE LUPIAC GRAPHISTE & ILLUSTRATRICE

MAXENCE BOULART CARBON PHOTOGRAPHE MAXENCEBCARDON@GMAIL.COM

CLEMENT VAYSSIERES PHOTOGRAPHE CLEMENTVAYSSIERES@GMAIL.COM

déborah sk PHOTOGRAPHE www.deborahsk.com

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marc beyney sonier RéDACTEUR marc@simone-magazine.com

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AURÉLIA CHARAR RÉDACTRICE aurelia_charar@hotmail.com

Fatou Dem RÉDACTRICE ÉVÉNEMENTIEL lapetitewatou@hotmail.com

MATHIEU FRADIN RÉDACTEUR MUSIQUE MATEO1385@HOTMAIL.FR

nelly hoffman rédactrice mr_propre_est_gay@hotmail.fr


les collaborateurs REMERCIEMENTS : SYLVIE MAISON

Béatrice Hugues Rédactrice littéraire beatrice_huges@hotmail.fr

CAMILLE ANNE LOUISE GORIN RÉDACTRICE CINÉMA & TENDANCES CAMILLE.GORIN@GMAIL.COM

MARIE SALOMÉ PEYRONNEL RÉDACTRICE mpeyronnel@gmail.com

NINA GOSSE RéDACTRICE NINA.GOSSE@WANADOO.FR

Jean Dusartel Rédacteur www.timeoftheassassins

MARION HENAUX REDACTRICE MARION@SIMONE-MAGAZINE.COM

COLINE BACH STYLISTE COLINE.BACH@GMAIL.COM

ÉLIE ORTIS STYLISTE ELIEORTIS@GMAIL.COM

JEAN-PHILIPPE CHEMIN PHOTOGRAPHE & REPORTER MODE JEAN_PHILIPPEC@HOTMAIL.FR

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Vu que nous sommes des gens occupés, jongler entre nos six boulots, les babysittings, les impôts, les frais de découverts, le pass navi’go, et la sécu nous laissant a peu une heure d’inactivité quotidienne, voire deux pour les plus chanceux (entendre paresseux), comment se caler une séance de transpiration dans un endroit mochequi-pue-les-pieds alors qu’on pourrait s’envoyer une bière en regardant une bonne grosse télé-réalité ! Sérieusement ?! Celui qui dit l’inverse est en ligue 1 de pipeau ! Ouais, les seuls créneaux qu’il reste sont évidemment les transports ou la cuvette, alors nan ! On aura certes pas le dream-boule cet été mais au moins on pourra brandir, menaçants, un pouce ou un biceps au top, contre le malotru qui voudra nous en décoller une parce qu’on écoute One direction un peu trop fort. TOILETS RULES ! Nelly Hoffmann

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7. Jeu de golf pour doigt 8. Toys ‘R us, skateboard pour doigt 2. Nodshop, jeu de golf pour WC, 19$ 3.O-pentech, jeu de basket pour WC, 18$90 9. Jeu de boxe pour doigts 4. Coindugeek, jeu de pêche a la ligne pour WC, 12$90 5. Ywlinsten888, bmx pour doigt 6. Jeu vidéo pour WC, commercialisation prochaine 10. Bracelet éponge à sueur pour doigt 1. Mycrazystuff, jeu de foot pour doigt SIMON(E) • 9


Sous les pavés, la piste Alors que le style vestechemise-col fermé fait des ravages, un élément sport percute de plein fouet les habitudes vestimentaires des parisiennes : les baskets de sport sont de retour. À bulles ou sans bulles, elles font des émules. Attention, on ne parle pas des mignonnes Keds ou Converses, largement démocratisées, qui nous rappellent l’enfance, les plages de Porquerolles ou de l’ile de Ré, et sont sacrées it-shoes depuis qu’on les a respectivement vues portées par Natalie Portman et Gisèle Bundchen. On ne parle pas non plus des baskets hip hop que les ado attardées mais stylées continuent de collectionner, et parfois d’instagramiser, tant l’engouement est grand. Non, les baskets évoquées et qui font couler de l’encre virtuelle de mon ordinateur en cette pluvieuse journée sont celles qui décorent habituellement les pattes usées des touristes en virée ou des prof de gym portant des leggings lamés. Les parisiennes (je l’espère) vont bientôt s’en emparer et, peut être, ce phénomène populaire va t’il remonter jusqu’aux classieuses Jane Birkin ou Inès de la Fressange. Has been depuis la fin des années 90, les chaussures de sport sont à nouveau « in » grâce au culot de certains créateurs et aux fashionistas New-Yorkaises. Si Lana Del Rey et Ashley Olsen portent des Nike sans perdre une once de féminité, on peut y aller.

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TEXTE : marie salomé peyronel illustration : Claire Lupiac

Mode d’emploi ? Pour être chouette, la basket se porte sous des pantalons à pince et des jupes de working-girls assumées. Inspiration Manhattan, où les jambes (musclées, svp) de femmes en tailleurs se finissent par des Nike (avant d’enfiler des escarpins, une fois arrivées au bureau). Attention, si la jupe est trop longue, trop sombre, trop large et la jambe trop molle, trop épaisse ou trop maigre (oui, l’équilibre est difficile) on ressemble plus à une Juive orthodoxe qui vient d’accoucher de son 4e enfant ; et avec tout notre respect, ce n’est pas le but recherché. Basket et jupette donc, mais que si on est passé par la piscine ou la salle de muscu. Parce que le look sportif quand on est gras du bidon rappelle les mauvaises heures de J-Lo en jogging rose bonbon. Si ce come back (qui tient presque du comingout pédestre pour nous françaises; les chaussures de sports n’ayant été que très peu de temps dans les habitudes vestimentaires des French Ladies, de 1991 à 1992 peut être.) est urgent, c’est pour trois raisons presque évidentes. Pour le confort d’abord. Car souffrir pour être belle n’a plus le même sens. Jeunesse des années 2010, nous ne voulons pas être associée à Julia Roberts qui, en méchante reine de Blanche Neige s’inflige des masques aux excréments d’oiseaux, mais à Emma Roberts qui se force à remuer son popotin en leggings noir, Nike et t-shirt rock. Ensuite, pour l’allure tonique/excentrique/toutdroit-venue-d’Amérique. Et n’oublions pas que l’Amérique c’est toujours aussi cheac - chill and freak. Et, enfin, parce qu’on a la foi et qu’on croit dur comme les fesses de Naomi Campbell que la motivation s’en suivra : un gospel habité s’élève donc vers le ciel en ce lent dimanche. Tous en chœur nous prions pour que les baskets qui seront à nos pieds d’ici peu nous poussent à courir un peu plus.

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Réalisation & photos : Déborah SK

QUI ES TU ? Armand, étudiant, vendeur dans une boutique. Cyril, 24 ans, assistant responsable technique et responsable hygiène dans une chaine de boulangerie. QUELLES SONT TES ICONES ? Armand : Patti Smith, Robert Mapplethorpe, Edie Sedgwick, Nico, Ryan McGinley, Julian Casablancas, Yolandi, M.I.A, Sid Barrett. Cyril : Tom Gabel, Ian Curtis, Coco Chanel, Walt Disney, Winona Ryder. PARLES-NOUS DE TON APPARTEMENT. Armand : C’est principalement une grande pièce, qu’on cherche à remplir avec un million de bibelots en tous genres. Cyril : C’est un mélange de nos personnalités, du neuf et de l’ancien. C’est un endroit où je me sens bien et en sécurité. à QUELLE EPOQUE AURAIS-TU AIMé VIVRE ? Armand : J’aurais adoré vivre dans les années 70 pour

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partir vivre à New York à l’hôtel Chelsea. Et les années 80/90 pour la déco ringarde. Cyril : J’aurai aimé vivre dans les années 70 pour la déco, la mode... Mais les années 90 me rappellent beaucoup mon enfance et je reste nostalgique. QUELS SONT TES PETITS PLAISIRS ? Armand : Je suis passionné de littérature, j’achète des livres depuis que je suis assez grand pour piquer dans le portefeuille de ma mère. Cyril : Aller à un concert, passer du temps avec mon copain, mon chat , le fromage, les amis. MIS A PART CHEZ TOI, OU TE SENS TU COMME CHEZ TOI ? Armand : Étrangement, je me sens plus qu’à l’aise dans une ville que je ne connais pas. Cyril : Nulle part, j’ai toujours un peu de mal à me mettre à l’aise chez les autres.


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1/ CINÉMA

COMME DES FRÈRES, PIERRE NINEY COMME DES FRERES d’Hugo Gélin Avec Pierre Niney, François-Xavier Demaison, Nicolas Duvauchelle, Mélanie Thierry…. Sortie : 21 novembre 2012

Boris, Elie et Maxime. Trois hommes, trois, générations, zéro affinité. Boris a 40 ans et il a réussi dans la vie. Sauf en amour. Il ne se remet pas de sa rupture avec Charlie. Depuis, il entretient une relation fusionnelle avec son Smartphone et son 4x4. Elie a 30 ans. Officiellement scénariste pour

la télé, il passe l'essentiel de son temps dans les soirées branchées et à la Fnac. Il a aimé Charlie, lui aussi, mais quand ils étaient au lycée. Maxime a 20 ans mais à peu près 65 dans sa tête. Véritable encyclopédie vivante, il vient d'adopter un chat avec Cassandre, la femme de sa vie qu'il épousera dans cinq ans très exactement. Charlie a été sa baby-sitter et il l'aime- lui aussi - mais comme une sœur. C'est pour Charlie que Boris, Elie et Maxime se retrouvent coincés ensemble pendant 900 kilomètres direction la Corse. Un voyage qui les transformera pour toujours, mais ça, ils ne le savent pas encore... Pierre Niney débute le théâtre à l’âge de onze ans. Après plusieurs formations théâtrales, il rejoint la troupe de la Comédie-Française en octobre 2010 et devient ainsi le plus jeune pensionnaire actuel du lieu. Au cinéma, il tourne de nombreux films sous la direction de Robert Guédiguian, Gilles Marchand, Lisa Azuelos (LOL), Fréderic Louf, Nicolas Steil, Hugo Gélin et Jean-Pierre Améris (« Les Emotifs Anonymes » aux côtés de Benoit Poelvoorde) Parallèlement, il tourne plusieurs téléfilms et courtsmétrages. Il est sélectionné comme « Jeune Talent Adami » en 2007. Nommé « meilleur second rôle » puis « Jeune espoir » au Festival Jean Carmet. Récemment, il joue le rôle principal du film « J’aime Regarder les Filles » qui lui vaut une pré-nomination au César en tant que « Meilleur Espoir ». Au théâtre, il joue sous la direction de Vladimir Pankov et Lucie Berelowitsch à Moscou et bien d'autres. Il retravaille aussi notamment avec Lucie Berelowitsch (« Hommage à Pina Bausch »), et Charlotte Bucharles (« Agatha » de Marguerite Duras)... De son côté, il écrit, met en scène et est aussi scénariste. Pierre élabore plusieurs scriptes et développe une minisérie intitulée « Casting », produite par Mercredi Films et dont il s'apprête à réaliser les épisodes pilotes. SIMON(E) • 17


2/ PLACE TO BE

© Jakob+MacFarlane/N.Borel

WANDERLUST

WANDERLUST Le groupe Savoir Faire (Arnaud Frisch, Manu Baron et Antoine Caton), reconnu pour son expérience dans la production d’artistes et ses deux clubs parisiens (Social Club et Silencio), ont ouvert le mercredi 6 Juin 2012 un nouveau lieu dans les Docks, Cité de la Mode et du Design : Wanderlust. La Cité de la Mode et du Design qui occupe cet intrigant vaisseau surplombant le quai d’Austerlitz, a pour ambition de sensibiliser un vaste public à toute forme de création. Véritable aventure au sens premier du terme, sa destinée est de devenir un laboratoire vivant, lieu d’expérimentations et d’innovations interdisciplinaires et internationales.

L’ESPACE EST OUVERT DU MERCREDI AU DIMANCHE, DE MIDI à 6H, AVEC UNE PROGRAMMATION CULTURELLE Différente CHAQUE JOUR. LE RESTAURANT EST OUVERT MIDI ET SOIR DU MERCREDI AU DIMANCHE Jusqu’à MINUIT. BRUNCH LE DIMANCHE DE 12H à 16H. LE CLUB EST OUVERT LES VENDREDI ET SAMEDI SOIRS EN HIVER, ET DU MERCREDI AU DIMANCHE EN été (MAI/SEPTEMBRE). A noter : VENDREDI 6 JUILLET, You learn quicker when it hurts. A l’occasion de la fin d’année de la promotion création des étudiants 2012, des performances des 18 designers du cycle création, une exposition de robes trompe-l’œil, une exposition de drapeaux manifesto, une installation de 20 boîtes d’archives, des projections de vidéos autour du processus de création des étudiants, un atelier coiffure « postiche géant » avec séance photo.

Le dimanche sera orienté vers le bien-être et commencera avec un cours de yoga en plein air de 11h à 12h30. A partir de 13h officieront un coiffeur, des agents anti-stress, un tatoueur (une fois par mois), ou encore un dessinateur vous tirant le portrait et d’autres invités surprise à découvrir chaque semaine... Sans oublier, chaque samedi et dimanche, les parties de badminton endiablées, le bouquiniste, et les kits de coloration de t-shirts. 18 • SIMON(E)

© Jean Picon

Les vendredis et Samedis : soirées à thèmes invitant différents DJs et collectifs.


3/ L’OBJET

Kenzo Homme

LA CASQUETTE

Wikipédia : La casquette est un couvre-chef de tissu, cuir ou matière synthétique, pourvu d'une visière, à la mode depuis le début du XIXe siècle, très appréciée des jeunes et des sportifs pour son aspect léger et pratique. La visière permet d'être moins ébloui.

Kenzo Femme

New Era

Kenzo Femme

Depuis l’été dernier déjà la casquette fait son grand comeback on track. Pour la version swag la marque New Era ou pour la version fashion 2012-13 choisissez Kenzo.

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Nelly Hoffemann

DYNAMISME

1. www.gnomebomb.tumblr.com 2. www.dadsonvacation.tumblr.com/page/2 3. www.whatdoeslindsaylohandoallday.tumblr.com

AMORPHISME

4. www.jeansleepingonpeople.tumblr.com 5. www.poopt.tumblr.com 6. www.asianssleepinginthelibrary.tumblr.com

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9h, Secret Capri Riviera Resort Playa Del Carmen

Réveil à Cancún, Mexico. Notre terrasse donne sur les Caraïbes, j’aime bien.

9h30,

Playa Del Carmen

Petit déj avalé, maillot enfilé, je goutte l’eau (comme on entre dans un bain), piña-colada (free, quand même) à la main. Les vacances commencent.

10h30,

Entre Cancún et Valladolid, Yucatan

On loue un 4X4 et on part dans l’arrière-pays, direction le Chichen Itzà.

12h, Chichen Itzà, Yucatan

C’est un lieu d’exception, le berceau de la civilisation Maya. On a de la chance, le lieu n’est pas bondé, on a le 22 • SIMON(E)


Texte et photos : Marion Henaux www.fringeandfrange.com

temps de faire le tour de la pyramide et d’admirer toute l’histoire gravée dans la roche.

12h10,

Chichen Itzà, Yucatan

Des calendriers Mayas et Aztèques partout ! On en achète, au cas où (fin du monde M-6-).

14h30, Merida

Ahora ¡A comer! Qui dit Mexique dit forcément tacos, ceviche et cerveza. Les serveuses nous servent en portant leurs plateaux sur la tête, tout en dansant.

16h, Cancún

On se dépêche de rejoindre le centre d’activités aquatiques de Cancún. On loue des jet-skis et on part en promenade : on traverse des marécages qui lient l’eau douce à l’eau salée.

17h

J’ai failli décéder 3 fois, entre mon incapacité à conduire correctement un jet-ski et les branches de mangroves qui sortent de chaque côté des chemins que l’on emprunte.

17h05,

On arrive à destination. On enfile nos palmes masques et tubas et on s’aventure dans les eaux turquoises des caraïbes pour une demie heure de snorkelling au paradis.

19h,

Cancún, flea market

Passage par le spot touristique de base, le marché local de Cancún. En rayon, tous les souvenirs imaginables, on retrouve les fameux calendriers mayas et des sacs en cuir, des cigares et des épices partout. SIMON(E) • 23


8h30,

Secret Capri Riviera Resort, Playa Del Carmen

Départ matinal pour Coba, zone archéologique et plus haute pyramide du Mexique.

9h30, Coba

On traverse la jungle puis les ruines pour arriver à la pyramide de Coba. Je me sens comme Lara Croft, je me mets à escalader tout ce que je vois.

9h45,

Arrivés en haut de ce que l’on croyait être la « vraie » pyramide de Coba, on aperçoit une réplique 4 fois plus grande s’enfonçant dans les nuages à quelques centaines de mètres derrière nous.

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10h15,

Pyramide Nohoch Mul , Coba

«On peut l’escalader, on peut l’escalader !»

10h25,

«FAITES MOI DESCENNNNDRE !» La pyramide fait 42m de haut, la vue est magnifique mais il n’y a aucune barrière de protection et les marches pour l’escalader sont minuscules. Pour monter, c’était facile, mais dans l’autre sens on a plutôt envie de se faire ramener par hélico.

11h20,

On monte dans des « tricitaxis », sorte de pousse-pousse mexicains pour rejoindre la sortie de la zone archéologique. En route pour Tulùm !


13h, Tulum

Tulum est l’un des plus beau temple qu’il m’ait été permis de voir. Il se trouve sur la côte mexicaine du Yucatan, perché sur une falaise. Sous le temple, des criques d’eau d’un turquoise éblouissant accueillent les locaux qui viennent s’y baigner en masse à longueur de journée.

13h08,

Je veux habiter ici.

13h10,

Sauf s’il y a autant d’iguanes qu’ici, là, tout de suite.

16h,

La Isla Shopping Mall, Cancún

Sur le retour, on s’arrête au giga mall de Cancún. A l’américaine, outdoor, il y a même un Johny Rockets (meilleurs burgers EVER). On fait vite le tour et on fonce profiter de la fin de la journée au bord de la piscine.

20h, Secret Capri Riviera Resort, Playa Del Carmen

Ils ont allumé des torches sur la plage, on sirote des cocktails les pieds dans l’eau. Alors certes, le Yucatan est un haut lieu du tourisme, surtout pour les américains qui viennent y passer leurs spring break mais je pense n’avoir pas connu mieux en termes de dépaysement et de détente.

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NATHAN & LILY

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NATHAN & LILY Où VOUS êTES-VOUS Rencontrés ?

Nathan : On s’est rencontré à paris pendant notre année de césure, nous faisions tous les 2 des stages. Nous sommes tous les deux de la même école, on s’était déjà aperçu. Je pensais que c’était une conasse. Lily : Et je pensais que c’était un débile… Je le pense toujours…

QUEL EST VOTRE PLUS BEAU SOUVENIR ENSEMBLE ?

Nathan : Etre à Paris tous les deux, se retrouver juste après le travail, s’appeler quand on a une gueule de bois, dormir toute la journée et recommencer le soir même. Une fois les chaussures de Lily se sont cassées en pleine nuit, elle a dormi chez moi et le lendemain elle a dû aller travailler en chaussures d’homme du 43, elle fait du 37 ! Lily : Non ! Nous étions déjà à Paris depuis 2 mois avant que notre histoire d’amour commence ! Nathan : Dans tes rêves, I hate you bitch ! Lily : Mais Nathan est parti à New York, je l’ai suivi et j’ai vraiment eu les meilleurs moments de ma vie ! Nous avons fini par travailler et vivre ensemble… Nous avons ri du matin au soir !

QUELLES SONT VOS HABITUDES DE VIEUX COUPLE ?

Lily : On se tient la main dans la rue, d’ailleurs on est un peu comme un vrai couple quand on est tous les deux. Nathan : Ouais c’est un peu bizarre, mais elle ne m’attire pas du tout, elle a juste des mains très douces. Lily : On rit beaucoup et ce sont des rires très intenses et pénétrants ! Nathan : Nous sommes le protège-bite de l’autre.

QU’EST CE QUE VOUS DÉTESTEZ LE PLUS CHEZ L’AUTRE ? Nathan : Elle est trop bruyante ! Lily : Il est roux et PD !

COMMENT VOYEZ-VOUS L’AUTRE DANS 20 ANS?

Lily : Exactement le même, juste un peu plus sévère, ce qui est très inquiétant ! Nathan : Encore plus bruyante, Avec encore plus d’histoires à raconter. Mais probablement morte en fait.

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LA CHAMBRE SYNDICALE

Pour la seconde promotion des 4e années de la chambre syndicale, l’école a voulu mettre en boite ses étudiants. Sous la tutelle de Céline Toledano et Stephane Wargnier, chaque élève avait environ 1 mètres cube sous nid d’abeille pour s’exprimer. Les visiteurs, contents, ont souligné la force de caractère et d’univers de chacun en comparaison de l’uniformisation des autres écoles. /LM Photo : Michael Goll

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Photographie : David Sessions Stylisme : Coline Bach Make up : Suzy Rycroft Coiffure : Benjamin Talbott Manicure : Dianna Drummond Modèles : Shauna Bennett, Matthew Bell @Elite Model Management London Assistant coiffure : Marley Talbott

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SHAUNA ROBE DAUPHIN EN LATEX MEAT CLOTHING VESTE DE BASEBALL BEYOND RETRO CHAUSSETTES MONTANTES AMERICAN APPAREL PATINS à ROULETTES CUSTOMISéS CALIFORNIA BANDANA ET BARETTES STYLIST OWN

MATTHEW PULL NIKE SHORT DE CYCLISTE BEYOND RETRO PATINS à ROULETTES RIEDELL CHAUSSETTES MODEL’S OWN GENOUILLERES NO FEAR RAS DE COU STYLIST OWN


SHAUNA VESTE DE MAJORETTE BEYOND RETRO TOP COURT TOPSHOP BOXER CREST OF LONDON BARETTES STYLIST OWN



(à gauche) MATTHEW TOP EN RéSILLE NIKE LEGGINGS COLINE BACH COL EN CUIR PERLE KTZ PROTèGE POIGNETS NO FEAR LUNETTES DE SOLEIL BEYOND RETRO

(à droite) MATTHEW DéBARDEUR ANDREA CREWS SHORT IMPRIMé AGI &SAM PATINS à ROULETTES BEYOND RETRO COL DE MARIN STYLIST OWN BANDEAUX ANTI-TRANSPIRANT EVERLAST

(à droite) SHAUNA TOP COURT BADLANDS 777 JUPE EN PATCHWORK DE CUIR MARTINA SPETLOVA COLLIERS FASHIONOLOGY CASQUE CUSTOMISé STYLIST OWN COUDIèRES NO FEAR BARETTES STYLIST OWN


SHAUNA ROBE EN CUIR ET SOIE INBAR SPECTOR PATINS à ROULETTES CUSTOMISéS CALIFORNIA


MATTHEW VESTE CAMOUFLAGE ROCKIT SWEATSHIRT à CAPUCHE AMERICAN APPAREL SHORT à SEQUINS THREE FLOOR BANDEAUX ANTI-TRANSPIRANT EVERLAST CASQUE CUSTOMISé STYLIST OWN PATINS à ROULETTES RIEDELL GENOUILLèRES NO FEAR BâTON DE HOCKEY SLAZENGER CHAUSSETTES MODEL’S OWN


SHAUNA ROBE, GANTS, RAS DE COU ET DIADèME STYLIST OWN JCPUNK on eBay GENOUILLèRES NO FEAR PATINS à ROULETTES CUSTOMISéS CALIFORNIA MATTHEW COMBINAISON PIKACHU STYLIST OWN FROM COSPLAYHK ON EBAY BANDEAUX ANTI-TRANSPIRANT EVERLAST PATINS à ROULETTES RIEDELL BâTON DE HOCKEY SLAZENGER CHAUSSETTES MODEL’S OWN


MATTHEW BLOUSON DE MOTARD EN JEAN ET JERSEY COLINE BACH CHEMISE FAM IRVOLL


SHAUNA TOP EN CUIR ET BOIS JAMES HOCK MANTEAU EN PLUME MARRYME JIMMYPAUL PANTALON EN CUIR THREE FLOOR PROTèGE POIGNETS NO FEAR BAGUE MAWI BARETTES STYLIST OWN


MATTHEW DéBARDEUR EN JEAN COLINE BACH COL ANDREA CREWS SHAUNA TOP COURT EN LATEX MEAT CLOTHING VESTE TOPSHOP COLLIER FASHIONOLOGY BARETTES STYLIST OWN



Photographie : MAXENCE BOULART CARBON










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Interview : Jean du Sartel Photo : Vincent Peters

Loïc Prigent, réalisateur grinçant, drôle et insolent de documentaires sur les maisons de couture (Le Jour d’Avant - Arte), d’une émission de mode hebdo (Prêt à Porter Tout de Suite - Stylia), et d’un bilan semestriel des collections (Habillé pour…- Canal Plus) développe ici un peu le pourquoi du comment... Quel est ton parcours ? J’ai fait des fanzines auto produits depuis mes onze ans, j’étais obsédé par la presse écrite, l’objet magazine et quotidien, les maquettes, j’en achetais des tonnes et je les apprenais par cœur. Emigré à Paris avec en poche le fanzine Têtu que je faisais avec mon ami d’enfance Gildas Loaec, j’ai écrit pour la presse écrite, il y avait les magazines avec Laurent Bon et Libé avec Nicole Pénicaut. Je continue à écrire pour Vogue avec Olivier Lalanne mais je suis passé du côté obscur de la force avec la télé (ils ont des cookies). J’ai appris à l’école Canal Plus, balancé direct sur le terrain, ne comprenant rien au jargon très technique. Puis il y a eu le miracle des caméras légères et j’ai commencé à filmer. Aujourd’hui je travaille aussi avec Arte et pas mal de choses sur le digital. Pourquoi la mode ? Parce que la mode m’amuse, se renouvelle tout en restant un feuilleton palpitant. Et visuellement, ça paie. Peux-t-on qualifier de sociologique ton approche du monde de la mode ? Je ne sais pas, je ne préfère pas trop m’encombrer d’autoanalyse. Je ne prétends pas à la sociologie! Alors c’est vrai que je filme des gens et plusieurs milieux qui travaillent pour un même but. Mais je ne prétends qu’à filmer des gens et des situations, je ne prends pas un manuel de philosophie mais juste une caméra et ensuite un logiciel de montage. Ce que je fais est très premier degré et simple, guidé par l’enthousiasme et l’envie de partager un bon moment. Rapport / lien avec les couturiers, quel est-il ? J’ai un rapport très sobre aux couturiers, je ne me pose pas en fan même quand je le suis. J’essaie parfois d’avoir un dialogue mais c’est assez rare, je suis plutôt dans la position du témoin. Parfois la position du stagiaire si j’ai l’opportunité de faire un tournage un peu plus long. Es-tu vraiment dans la confidence, l’intimité des créateurs, ou victime de leur mise en scène ? Surtout pas dans l’intimité! Je reste dans le vouvoiement sauf exception rare. Dire que je serais victime de leur mise en scène est très négatif alors que justement j’adore leur mise en scène et je la respecte. Les gens qui se mettent en scène, tant mieux pour eux, tant mieux pour nous, cela donne en général des dispositifs assez hors du commun, hors du banal.

Quel est le feed-back des maisons, une fois le documentaire montré ? Les couturiers redoutent le moment où ils voient le montage final. Ils ont en général des surprises sur ce qui se passe dans leur maison au moment de la course avant le défilé. Ils voient les conséquences dans les ateliers de ce qui se décide au studio pendant les essayages. Ils le voient parfois un peu comme un document de DRH. Certains détestent revoir ce qui est déjà une collection du passé, même si c’était il y a six mois, mais ils sont dans une course perpétuelle au futur et surtout pas au passé, même s’il est immédiat. Quelle est ta cible chez les «téléspectateurs» ? A qui penses-tu en réalisant ton doc ? Il y a un plaisir égoïste, forcément, donc je fais ce qui m’amuse et mes docs parlent sûrement de mes obsessions et je cherche aussi souvent ce que je n’ai pas encore filmé. Ensuite je pense toujours à quelques amis, mon amie intello, mon amie qui achète trop de chaussures, mon pote blasé de tout, une amie fleur bleue romantique, ma mère. Ensuite, on pense forcément aussi au diffuseur et à son état d’esprit. Ensuite, je ne suis pas tout seul et le ou la monteuse pense aussi à pleins de gens, tout ceci est très collectif. Quel est, avec le recul, ton doc préféré ? Le documentaire qui reste le plus une aventure au sens très entier, au sens très initiatique pour moi, c’est Signé Chanel. Ce n’est pas que je filmais des gens, c’est que je les rencontrais et je vivais à leurs côtés. Karl Lagerfeld a montré l’exemple en se laissant filmer sans barrière et toute la maison Chanel a suivi peu à peu puis totalement. Tout s’est fait sans bride. C’est pour moi un souvenir de documentaire comme une lune de miel. Et suivre un processus haute couture, avec l’artisanat huit étoiles qui va avec, c’était passionnant. On était une équipe très soudée et ensuite le montage a encore duré six mois très pleins, avec des nuits blanches, la totale. A ce jour, c’est mon expérience de documentaire la plus pleine. Es-tu encore enthousiaste ? Bien sûr. Au secours si je ne le suis plus. Ça m’excite toujours, je regarde ça avec le même appétit, ça me plait toujours autant et quand c’est énervant, ça m’énerve toujours autant, ce qui est bon signe. La suite, c’est comment ? Continuer de fouiller et s’amuser. ● SIMON(E) • 61


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Narelle Dore, Australie, Collection Femme

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Steven Tai, Canada, Collection Femme

Paula Selby Avellaneda, Argentine, Collection Femme

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Maxime Rappaz, Suisse, Collection Femme

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Elina Laitinen, Siiri Raasakka & Tiia Siren Finlande, Collection Homme


Lucas Sponchiado Belgique, Collection Femme

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Défilés

Photos : Jean Philippe Chemin

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FELIX GESNOUIN

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FELIX GESNOUIN Quel est ton parcours ? Depuis très jeune, je suis attiré par le design, la construction et la sculpture, le travail du volume en général. Je suis passé par une terminale scientifique puis j’ai fait une mise à niveau en arts appliqués et un BTS en design industriel à l’ENSAAMA Olivier de Serres. Grâce à ce BTS, j’ai pu faire un stage à Londres chez J.W. Anderson et participer à des workshops de UpCycling au Palais de Tokyo. 72 • SIMON(E)


Quelles sont tes inspirations visuelles / références ? J’aime beaucoup Yaacov Kaufmann pour sa série «stool», John Angelo Benson et le plasticien Vincent Kohler et ses altérations de bat de baseball. Je m’inspire aussi de l’objet surréaliste dans ma série « Awkward Objects ». La menuiserie et les techniques de tenon mortaise m’intéressent beaucoup. Qu’est-ce qui t’inspirent dans ton quotidien ? J’aime beaucoup les pièces mécaniques de l’industrie lourde, les objets très «crus» qui portent les marques de l’usage que l’on en fait. Par exemple, le mobilier urbain ou les lieux désaffectés qui portent les marques du temps et de la vie. SIMON(E) • 73


Que représente l’objet dans la société pour toi ? L’objet est aujourd’hui sous le courroux de la consommation, il perd son humanité car la relation qu’il a avec l’utilisateur est celle d’une domination unilatérale. Je cherche dans mes projets à retrouver cette sacralité pour rétablir l’équilibre entre la fonction et l’usage.

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Ton travail est véritablement à la frontière entre l’objet et l’art, quel lien y vois-tu ? Mes pièces sont certes très conceptuelles mais leur but est aussi de questionner l’utilisateur pour permettre de créer des objets plus « utiles » en suivant les préceptes mis en avant dans mes séries. Il est vrai que, bien souvent, mon travail se rapproche plus de certaines valeurs artistiques que du design.


Tu rentres en DSAA Mode et environnement l’année prochaine. Comment envisages-tu cette année ? As-tu envie de diversifier tes médiums de création ? J’envisage ces deux ans de DSAA avec beaucoup de motivation et l’envie permanente de m’épanouir dans mon travail, tout en pouvant collaborer avec d’autres élèves dont le domaine est différent.

Le fait que tu sois également mannequin t’a-t-il influencé ? Mon emploi de mannequin m’a permis de découvrir l’univers de la mode dans un sens ainsi que certaines techniques de fabrication mais je ne pense pas que cela m’a particulièrement influencé dans ma réflexion personnelle.

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minna gilligan

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minna gilligan Comment as-tu commencé les collages ?

J’ai commencé rapidement, une envie soudaine. Je suis toujours un peu brouillon et j’aime faire les choses rapidement, j’aime ce qui ne semble pas très élaboré ou fait en pleine conscience, j’apprécie cette maladresse. Je n’imagine pas à quoi mon travail ressemblera à la fin, je fais les choses au fur et à mesure.

Où trouves-tu tes images ?

Je trouve mes images dans des vieux livres que je récupère dans des brocantes et magasins de vieilleries. J’en ai une collection effrayante. En ce moment même, ces livres trônent sur mon étagère, voici quelques exemple de titres: Le guide médical des femmes, Le phénomène Geller, Psychologie du développement d’aujourd’hui et encore Livre de décoration de gâteaux australiens. 78 • SIMON(E)

Quelles sont tes inspirations, tes références ?

Je suis inspirée par Leonard Cohen , EE Cummings, les chansons des Rolling stones ... Visuellement, j’aime Henri Matisse, Helen Frankenthaler, Pippilotti Rist, et des artistes australiens, Mike Brown et Jenny Watson.

Tu habites en Australie, comment est-ce que ton pays influences ton travail ? J’aime vraiment l’Australie et Melbourne en particulier. Je viens de rentrer d’un voyage aux États-Unis et j’ai passé beaucoup de temps à New York j’adore cette immense ville, mais il n’y a pas de place comme à la maison. C’est aussi à Melbourne qu’il y a les meilleurs magasins vintage où je trouve les livres qui sont la base de mon travail. La scène artistique de Melbourne est en plein essor, Il y a une vraie place faite pour les jeunes artistes et les étudiants en arts.


SIMON(E) • 79


Tu utilises du matériel pour enfant, pourquoi? En quoi cela influence-t-il ton travail ?

Je ne sais pas si les feutres ne sont vraiment destinés qu’aux enfants mais j’adore m’en servir parce qu’ils sont dynamiques, versatiles et vraiment faciles à utiliser. Et les feutres ont la gamme colorée la plus étendue, comme le rose fluo ou le bleu pastel. J’utilise également des tampons et des autocollants parce qu’il y a quelque chose de très naïf dans leur utilisation et je trouve ça créativement intéressant.

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Et il n’y a rien de plus amusant que de coller un autocollant sur une feuille blanche et de savoir qu’on ne peut plus le bouger !

Quels sont tes projets pour le futur ?

Je suis illustratrice pour le magazine Rookie de Tavi Gevinson et je poste mon collage quotidien. Je fais d’autres illustrations pour quelques magazines ou catalogues comme pour Urban Outfitters dernièrement. Et puis j’ai fait ma première couverture d’album, j’étais très fière !

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MAXIME CONGOST

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MAXIME CONGOST Peux-tu nous expliquer le point de départ et le fil conducteur de ton projet de fin d’année ? Je suis parti du film de Dreyer, The passion of joan of arc de 1928, pour sa modernité avant-gardiste, son côté minimal —j’ai travaillé plus les accessoires — je voulais donc mettre en avant mes accessoires mais que ceux-ci complètent le vêtement également (très minimal mais sophistiqué de par ses détails, matière et technique). 84 • SIMON(E)

Concernant les sacs, je suis parti d’une sculpture que j’ai vue à la collection Peggy Guggenheim de Louise Bourgeois. J’ai donc travaillé des volumes, d’autres façons de porter, de concevoir le sac… Une attirance pour la démesure et le trompe l’œil. La matière elle-même est un fil conducteur - au touché - l’agneau velours… J’aime qu’il y ait un rapport au sensoriel dans mon travail, que l’on puisse comprendre que tout a été imaginé pour exister ensemble mais que mes accessoires puissent avoir chacun leur propre valeur et force séparément, qu’ils aient une identité propre à eux -même.


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Ton travail est essentiellement axé sur l’accessoire, que représente-il pour toi ? De nos jours, l’accessoire est devenu essentiel alors que le vêtement n’est plus qu’accessoire. Je pourrais passer ma vie à dessiner des chaussures, c’est un prolongement, une excroissance qu’il faut penser, adapter... Il représente mon futur désormais!

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Tu rentres à l'IFM l'année prochaine. Comment envisages-tu cette année ? Et pourquoi penses-tu que cette formation te sera bénéfique ? Je ne réalise toujours pas mon admission à l'IFM. Evidemment que cette formation sera bénéfique, de par la formation en elle-même, les intervenants, les élèves venant de plein d'autres écoles du monde, mais aussi de pouvoir déjà travailler en partenariat avec des grandes maisons pour la réalisation des portos… et par les débouchés que l'école offre à la fin de la formation pour les stages… J'ai hâte d'y être ! SIMON(E) • 87



1/ Un passé, un héritage. Une référence à se remémorer.

2/

Un présent encore peu populaire. Une expression alternative qui gagne à être connue.

3/

Un futur déjà bien établi dans le présent. L’évocation d’un succès qui perturbe ou qui émerge.

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Mathieu Fradin aka Frading Bastard www.panambastards.com

SPIRITUALIZED

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Nous perdons tous de vue un ami et l’on se dit que, si nous le croisons un jour, il ne nous reconnaitra pas, il sera différent, nous n’aurons peut-être plus rien à nous dire. Un peu comme en musique d’ailleurs. Spiritualized, groupe anglais mythique du début des années 90 est le parfait exemple de cet adage. Ce groupe, peu productif, s’est fait oublier à tel point que peu de personnes en connait la musique et le style. Préférant utiliser ce temps si précieux, le leader de Spiritualized est parvenu à puiser dans les plus belles heures de son passé la source d’une inspiration qui l’a amené à élaborer onze nouveaux titres qui soutiennent haut la main la comparaison du chef œuvre « Ladies and gentlemen, we are floating in space ». Pierce signe ici l’une de ses œuvres les plus aboutie, d’une classe sans commune mesure. Cet éternel perfectionniste sonore a retravaillé jusqu’à l’ultime limite les moindres notes de Sweet Heart Sweet Light. Il est parvenu au sommet de son art, en témoignent d’emblée les neuf minutes de l’épique Hey Jane qui démarre avec une prévenance trompeuse et qui laisse poindre la quiétude avant de décocher quelques fulgurances étourdissantes. La suite est du même acabit et laisse l’auditeur surfer sans relâche d’une déferlante musicale à une autre : Little Girl qui donne corps au fantasme ultime d’entendre les Stones; Heading For The Top, monument de psychédélisme visqueux ; Too Late génialissime complainte lancinante. Tant et si bien qu’en 2022, on attendra peut-être même avec impatience la célébration du dixième anniversaire de Sweet Heart Sweet Light. Spiritualized marie à merveille le passé, le présent et le futur. Nous sommes fin prêts à attendre 10 ou 20 ans pour leur prochain album.


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METRIC

ALT-J

La formation canadienne nous revient après un silence de près de 3 ans. La bande d’Emily Haines déroule son cinquième album, Synthetica et poursuit sur sa lancée avec des chansons susceptibles d’accroître son bassin de fans. Retour sur le groupe chouchou des Montréalais qui écumera la plupart des festivals européens. Emily Haines introduit l’album par un «I’m just as fucked up as they say». Le ton est donné. Synthetica sera un album engagé et politique contrairement au très pop et léger Fantasies. Musicalement, le son de Metric a pris de l’ampleur. Pour Emily Haines, c’est une sorte de combinaison des disques précédents. «Old World Undergroud Where Are You Now» était très new wave, Live It Out était très cru, alors que Fantasies était très pop. Le son de Synthetica a une dimension rétro-futuriste tout comme la pochette d’ailleurs. Les claviers sont omniprésents, la douceur acidulée du précédent opus s’est transformée en une volonté plus rude, plus directe d’exprimer son engagement politique (« Youth Without Youth » et « Speed the Collapse »). Pour l’anecdote, c’est la première fois depuis « Grow Up and Blow Away » qu’une voix masculine se marie à celle d’Haines et pas n’importe laquelle puisque ce n’est autre que Lou Reed qui s’invite sur la légèrement psyché « The Wanderlust ». Grâce aux nouvelles règles du jeu de l’industrie et au web qui ont démocratisé la diffusion de la musique, Metric devient peut être de plus en plus mainstream, certes, mais l’engagement et la performance live du groupe n’en restent pas moins acérés.

En effet, chaque année nous avons le droit à notre groupe « hype » (Mgmt, Vampire Weekend, The XX) parfois surcoté (Wu Lyf) mais qui ne laisse pas indifférent l’auditoire. Cette année donc, place à un groupe originaire de Leeds qui devrait rafler la mise de la palme « groupe de l’année » pour les Inrocks ou autres magazines consensuels. Sauf qu’ici un unique deux-titres aura suffi à nous claquer le beignet et faire envisager qu’Alt-J puisse bien être le groupe qui porterait haut l’étendard musical britannique en cette année 2012. Alt-J (nom choisi en référence à la combinaison de touches aboutissant à la lettre grecque ∆ sur un mac au clavier QWERTY) n’a de geek que le nom, pour le reste on qualifiera l’album An Awesome Wave (une vague impressionnante) de bouleversant, une sorte de défouloir lunatique procurant à l’esprit une adrénaline sentimentale détonante et une soudaine envie d’augmenter le volume pour savourer ce chef d’œuvre comme il se doit. Alt-J dévoile une merveille de pop sombre sur Bloodflood, une radieuse Matilda dans un style néo-folk , dont les paroles sont basées sur le film Leon de notre compatriote Luc Besson et un final exotique par Taro. Qualifiée de alt-pop selon les dires du groupe (qui en somme ne veut rien dire), leur musique, résolument folk, reprend des bases de la musique électronique en y intégrant du sampling et quelques rythmiques hip-hop. A cela s’ajoute la voix singulière et mélancolique du chanteur Joe qui participe à donner à Alt-J (∆) un côté alternatif et novateur. Pouvant être comparé à la fulgurance des TV on The Radio et à la noirceur de The Antlers, Alt-J ose, tente, s’enhardit, s’aventure dans une pop unique qui fait tilt à la 1ère écoute. Un Futur Espoir de l’année sans aucun doute. Festival des inrocks en novembre / Route du Rock

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1 Waterboy Franck Coraci

Adam Sandler… Un jour viendra nous saisirons ce qu’il a voulu nous dire durant ses 23 ans de carrière, 41 films tournés en tant qu’acteur (il est également producteur et scénariste à ses heures HAN), apparitions diverses dans 8 séries télévisées et 6 téléfilms. D’ici là, penchons-nous sur ce qui depuis mes 9 ans me paraît être son meilleur film. Bobby Boucher (Adam Sandler), 32 ans, simplet (Forrest Gump style), déscolarisé, vit encore avec sa surprotectrice môman (Kathy Bates) dans une étrange maison au milieu d’une forêt de Louisiane. Isolé, donc, Bobby se rend en tracteur tondeuse aux entraînements de football américain : il est le consciencieux porteur d’eau. Jusqu’alors victime de la méchanceté gratuite des joueurs, il se révèlera être leur meilleur plaqueur, intègrera l’école, l’équipe, gagnera le respect de ses coéquipiers et l’amour de la dangereuse Vicky Vallencourt (Fairuza Balk), le tout dans le dos de môman Boucher opposée à tout ce qui est susceptible d’éloigner son grand bébé de la meulon… j’avais 9 ans. « Waterboy », Franck Coraci, 1998

Camille Anne Louise Gorin

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Blades of glory

Playoff

Ne comprendrais jamais si Ashton Kutcher est beau ou difforme, si Heather Locklear s’est transformée en ourson ou en écureuil, si Lara Fabian y croit encore, si…

Présenté au festival du film israélien cette année, « Playoff » suis les choix de vie du coach de BastketBall quarantenaire Max Stoller (Danny Huston). Né en Allemagne qu’il a fui enfant suite à l’arrestation de son paternel par la Gestapo, Stoller est une sorte de légende vivante depuis qu’il a remporté le titre de champion d’Europe avec le Maccabi Tel-Aviv dans les 70s. MAIS ceci n’est pas un film historique.

Josh Gordon et Will Speck

Synopsis : Chazz Michael Michaels (Will – baby je n’en peux plus tu me donnes chaud – Ferrell) et James McElroy (Jon Heder), deux patineurs rivaux, terminent les Jeux olympiques d’hiver 2002 médaillés d’or ex-aequo. Ca vire en baston. Ca part en commission disciplinaire puis bannissement définitif de la compétition. Ca termine en patineur grassouillet et constamment raide bourré dans un spectacle pour enfants pour l’un et en vendeur d’articles de sports d’hiver renié par son vénal père adoptif pour l’autre. Jusqu’au jour où patiner ensemble en duo messieurs pourrait leur permettre de regagner le devant de la scène. Un objectif commun peut-il avoir raison d’une haine réciproque ? Comédie légère, gaguesque (oulala), faite de combinaisons bien trop moulantes, de coupes de cheveux défrisant le ridicule, de tubes incroyables (cf = Billy Squier – The Stroke), de chorégraphies à en faire pâlir de jalousie notre Fif Candeloro national, mais avant tout de bons sentiments. A vos lecteurs dvd. « Blades of glory », Josh Gordon et Will Speck, 2007

Eran Riklis

Le réalisateur (Eran Riklis) s’inspire du parcours de Ralph Klein, né en Allemagne en 1931 d’une famille de juifs hongrois, décédé en Israël en 2008. MAIS ceci n’est pas un biopic. Un coup de fil en provenance de Francfort. Une offre d’emploi. Une réflexion. Une décision. Stoller retourne dans son pays natal s’occuper de l’équipe nationale. ALORS OUI on verra du double-pas, du drible, de la passe décisive et des pertes de balles MAIS ceci n’est pas un film sportif. Deniz (Amira Casar), une jeune turque, est à la recherche de son mari disparu. Stoller, lui aussi en quête de réponses concernant sa famille, va toutefois prendre le temps d’aider son amie. Leur relation est particulière, forte, MAIS ceci n’est pas un film à l’eau de rose. Voilà pour les grandes lignes MAIS ceci n’est pas un résumé de film : rendez-vous en salles. « Playoff », Eran Riklis, 4 juillet 2012 SIMON(E) • 93


1 La joie de vivre

émile Zola, éditions allimard Un monument exigeant et en marge du Monde Littéraire, un roman publié en 1884 qui s’offre comme une parenthèse dans le Panthéon des Rougon-Macquart. La joie de vivre ou une voix débordante de vitalité et de ravissement, d’où sourdent les échos rythmés d’une mer destructrice et les rires de Pauline, l’héroïne acharnée à la vie. L’histoire de Pauline, une riche gamine de dix ans, recueillie à la mort de son père par des cousins, les Chanteau, commerçants retirés dans une maison du bord de mer près d’Arromanches. Sa présence commande, d’abord, un regain de vitalité et un surcroît d’enchantement à cette famille rongée par les maladies. Mais, vite, autour de l’enfant qui grandit, renaissent les fragilités dissimulées par son arrivée et les bégaiements d’une histoire où la mort y est inscrite, inévitablement. A mesure que cette mer, qui traverse le roman, cette mer destructrice et en vie, ronge les choses et les biens, s’émiettent les êtres qui entourent la jeune fille : l’oncle, gagné par les crises de goutte, le cousin Lazare, noyé dans des délires et des pertes psychologiques. En filigrane de cette Joie de vivre, dont on comprend vite la puissance ironique du titre, telle une exhortation, auquel l’auteur ne croit déjà plus, des êtres hagards taraudés par la peur de la mort, omniprésente. Zola, dans ses figures et portraits peints admirablement, convoque les apparitions d’une mort à venir, une mort qu’il a vu et dont il ne se relève pas, celle de sa mère et de son ami Flaubert. La joie de vivre, une figure nécessaire des oubliés de la littérature, à lire, éperdument. / A. C.

Béatrice Hugues Aurélia Charar 94 • SIMON(E)


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2 Sur la route Jack Kerouac,

éditions allimard

La très remarquée adaptation cinématographique par Walter Salles de Sur la route de Jack Kerouac publié en 1957 nous donne l’occasion de redécouvrir ce roman emblématique de la Beat Generation. Une plume dense, un souffle bousculé, une voix spontanée et lyrique, une langue « à lui-même » miraculeusement rythmique. Jack Kerouac l’a écrit d’un trait, avec la furie d’improvisation des jazzmen qu’il admire, à la vitesse des puissantes automobiles qui traversent son roman comme elles traversent l’Amérique. Il l’a écrit d’un trait, comme une ivresse, comme s’il recevait une dictée, une transe. Un miracle dopé à la Benzédrine, un mirage de la prose spontanée qui décrit la quête de l’excessif – ou est-ce une fuite de l’ordinaire ? – de Sal Paradise, alter ego de l’auteur. Si Kerouac se lit, évidemment, il s’écoute autant. On entend sa dynamique, son cœur battre la mesure à la manière des drums de jazz qu’il aime tant. Il livre une ode d’une Amérique ignorée, étrangement silencieuse, vidée des êtres qui la composent et de l’outrance qui peut la caractériser. Défilent sous les yeux de lecteurs déjà amoureux de ce roman de l’éternelle jeunesse et de la révolte, des paysages d’égarement et d’oubli. Dans ces espaces immenses aux horizons défaits, Kerouac, nomade à l’allure d’un James Dean, hanté par la route et la liberté, offre une hymne à la vie, un refus de toute contrainte ou de quotidien, un doigt levé à une Amérique prude et rétrograde. Autour de Sal Paradise gravitent des personnages solaires, tous pris d’une soif inextinguible d’émancipation, galvanisés de sensations nouvelles. Un roman qui se lit avant de n’être vu. Promettez-le… / A. C.

Couché,

David Whitehouse Malcom est un petit garçon très prometteur... Un peu étrange certes, mais de ces étrangetés qui intriguent, qui fascinent. C’est un petit garçon qui court toujours partout, tout nu, qui fait ce qu’il veut quand il veut, tout lui est pardonné. Beaucoup lui promettent un grand avenir. Mais à l’âge de rentrer dans la vie adulte, Mal ne veut pas grandir. Un jour, il se décide donc de se coucher et de ne plus se relever. Sous les yeux de sa famille impuissante, Mal va manger, dormir et grossir, grossir, grossir… Petit à petit ses dimensions dépassent les limites de sa propre chambre, il faut abattre les cloisons, adapter la maison familiale aux mesures de l’ogre qui ne cesse d’enfler. Il atteint 20 ans plus tard six cent kilos, reçoit des lettres de fans de tout le pays, il est objet de fascination. Il est surtout devenu objet, au même titre que son lit ou la télévision, tel que le décrit le narrateur, son frère. Un objet qui en aspire d’autres et les fait disparaitre dans ses bourrelets, tandis que sa chair s’est confondue avec les draps. Le frère de Malcom est attentif aux transformations qui s’opèrent lentement ; les reliefs se modifient, puis s’amplifient, le corps se déforme et se couvre bientôt d’escarres et de vergetures. Sa mère continue à le nourrir, avec le même plaisir que lorsqu’il était enfant, comme si c’était là ce qu’elle avait toujours souhaité, sa seule raison de vivre. Son père, dévoré par la culpabilité à cause d’un accident ayant causé la vie à dix-sept mineurs et dont il se sent responsable, ne descend presque plus de son grenier, ou il bricole quelque machine secrètement. Enfin son frère, le narrateur, décide de devenir boucher. La petite famille vit, gravite autour du protagoniste immobile, dont la respiration et les bruits de bouches rappellent de temps à autres l’existence. Cette fable, aussi absurde que grave, pousse l’inaction à son paroxysme et le corps dans un des extrêmes de ses proportions. Ce livre parle aussi de la fascination qui existe pour le corps, ses extrêmes, ses formes inhabituelles, spectaculaires. L’obèse devient un monstre de foire adulé. Cette histoire enfin, nous laisse perplexe face à un être, qui reste toute une vie, dans le sillon de l’indolence, à la frontière de l’existence. L’écriture de David Whitehouse est créative, surprenante et son rythme fluide et les pages se succèdent sans encombre. /B. H. SIMON(E) • 95


Marc Beyney-Sonier

1 Jackson Pollock

La notion de rythme ou de mouvement est une base dans l'histoire de l'art. Avant même la peinture, c'est par le biais de la danse que l'homme s'exprimait artistiquement. Néanmoins, attardons-nous sur l'interprétation du dynamisme dans l'art dès le XXème siècle, je ne suis pas d'humeur à faire une longue tirade sur le dense période préhistorique, ma connaissance de cette période étant aussi proche que mon intérêt pour le coupe de l'Euro 2012. Pour analyser en quelques lignes la notion de mouvement dans l'art, trois disciplines peuvent être prises comme exemples : la peinture avec Jackson Pollock, l'architecture avec Daniel Buren et la photographie avec Mona Khun. 96 • SIMON(E)

Commençons début xxème, le peintre américain Jackson Pollock (à qui nous devons notamment la technique dite «dripping») entre par la projection. Nul n’est étranger aux projections sur toile de l’artiste surréaliste qui mit fin à l’iconographie en étant le pionnier de la peinture rythmée. Sa manière de procéder fit le bonheur des amateurs d’art contemporain tout en mettant un joyeux bordel dans les codes académiques. On n’avait pas vu une telle révolution picturale depuis Kandinsky et beaucoup pensaient qu’il s’agissait d’un truand quand d’autres s’émerveillaient du génie artistique. La courte vie de Pollock (né en 1912, mort d’ un accident de voiture 44 ans plus tard), ne nous permet pas d’avoir de nombreuses explications théoriques de l’artiste sur cette période de dripping. Moult écrivains, historiens et critiques s’en sont donnés à cœur joie afin d’expliquer cette technique totalement novatrice tant dans son aspect technique que dans sa dimension picturale. Pollock procédait de cette façon : sur des grandes toiles disposées sur le sol, il projetait à l’aide d’un bâton trempé dans de la peinture diluée avec de la térébenthine (afin que sa consistance soit comme le miel), divers lignes qui devenaient le prolongement de son bras, de son corps. Il ne s’agissait pas de vagues coups lancés à l’aveugle mais d’une véritable transe réfléchie qu’il voulait comme miroir de ses émotions inconscientes, révélatrices des états du corps. Apparaissaient alors ces gigantesques toiles d’araignées, all-over complet -traitement uniforme de l’espace sans point de fuite, ni horizon, ni profondeur- qui laissent la place à l’émotion pure comme unique modèle. Un rythme nouveau nait alors : silencieux, sans musique, une chorégraphie muette issue d’un biais d’expression alors inédit : la peinture. Les surréalistes seront nombreux à s’en inspirer qu’il s’agisse de Max Ernst, de Miro ou de Picabia ou encore de quelques membres de l’école de New York comme De Kooning.


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Daniel Buren

Mona Khun

Toujours dans cette envie de modernité et ce désir de rupture avec les traditions de la peinture académique, Daniel Buren, par sa volonté d’une peinture minimaliste qui ne se réfère qu’à elle même (comme celle de Frank Stella) va révolutionner l’aspect visuel de la peinture en la mariant à l’architecture. Né en 1938, l’artiste français va s’évertuer à ne faire que des installations in situ. Ainsi, son travail, souvent monumental, ne prend sens qu’avec le lieu dans lequel il interagit. Étroit rapport entre le support qui est nécessaire et la forme (la peinture). Son procédé reste invariablement le même avec cette règle qu’il s’impose en 1965 : des lignes verticales de 8,7 cm de largeur. Le mouvement nait de ces lignes infinies verticales qui métamorphosent la vision que nous avons de l’espace qu’il envahit. Sa première œuvre la plus remarquée et la plus controversée reste indéniablement les Deux Plateaux. C’est sous Mitterand, en 1986 (année aussi de la biennale de Venise durant laquelle il représente la France qui remporte le lion d’or) que son succès sera retentissant. Il s’empare d’un espace de 300 m² dans la cour d’honneur du Palais Royal et dispose dans divers hauteurs des colonnes à espaces réguliers parées des fameuses bandes dont il se sert comme «outil visuel». L’espace est totalement transformé, changeant radicalement le classicisme architectural du lieu. Sans image, sans narration, l’oeuvre est tributaire de son contexte tout en étant totalement indépendante de l’interprétation antérieure du lieu. En imposant un tempo nouveau aux lieux, Buren est une sorte de DJ branché qui impose un nouveau rythme dans les lieux qu’il envahit, avec toujours cette pensée moderniste et minimaliste où la peinture est réduite à son minimum symbolique, limpide, claire, géométrique. On a pu voir l’étendue de son travail en mai/juin 2012 durant son exposition Monumenta au Grand Palais. Ses œuvres permanentes sont toujours visibles à travers de nombreux sites dans le monde.

La jeune photographe brésilienne d’origine allemande Mona Khun est impressionnante dans ce milieu photographique contemporain qui pullule d’ersatz de grands photographes référents. En effet, il semble complexe aujourd’hui d’arriver à trouver un jeune talent qui change la donne depuis la popularisation massive de la photo comme art via les appareils numériques, les blogs/ tumblr et autres moyens de désacralisation de ce domaine artistique. Ouf, Mona est là. Dans ses œuvres, des jeunes post-adolescents photogéniques et sensuels, pas odieux pour un sou, tous tout nu, s’exhibent dans leur plus simple appareil avec pudeur cependant. La lumière, douce, chaude, diffuse, évoque pour les plus lubriques, la latence d’une orgie tout juste finie, ou sinon une douce communauté de hippies contemporains vivant de chair, d’amour et d’eau fraîche. Jamais vulgaires, les photographies donnent plus envie de tomber amoureux qu’elles n’excitent. Nous aussi, on veut faire tomber le caleçon et poser en compagnie de cette jeunesse qui se languit dans des espaces neutres et beaux comme des villas de Mies Van Der Rohe. Les points d’ancrage flous créent un mouvement par la disposition des silhouettes; un rythme incessant est donné comme si le spectateur se mouvait en douceur avec les modèles. Saisir un mouvement dans ces poses languissantes est si rare qu’on tombe sous le charme de ces photos qui nous font penser aux films de Sofia Coppola ou de Lars van Trier et nous donne envie de nous allonger avec les protagonistes de ces œuvres au bord d’une piscine en écoutant du Metronomy. Coup de cœur énorme donc pour cette photographe prometteuse qui expose en ce moment à Bordeaux à la Galerie particulière et à Madrid à la Galerie Pilar Serra. Si vous êtes bloqué à Paris, son site : www.monakhun.com permet d’acheter son catalogue en ligne.

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PHOTOGRAPHIE MORGAN ROUDAUT STYLISME ELIE ORTIS MAKE UP SEYOUNG NA COIFFURE MICHAEL MARENCO ASSISTANT PHOTOGRAPHE STAN REYGRANGE MODÈLE ADRIANNA @ KARIN MODELS

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Pour sentir bon comme votre idole et avoir la sensation de vous aussi être une unique rien de plus simple que de adopter leurs parfums !

1/ PULSE by BEYONCÉ

“Pulse de Beyoncé est comme une énergie incomparable qui vous possède et vous entoure. Elle se déchaîne, frémit et électrise sans jamais faiblir. Un parfum de femme inoubliable, sensuelle et inébranlable.”

2/ SENSATIONAL by CÉLINE DION

“La septième fragrance de Céline, Sensational, vient tout juste de paraître et reflète l’image d’une femme en charge de sa destinée comme l’explique la chanteuse. Essentiellement très fleuri par la présence de notes de mimosa, de jasmin et de freesia, ce nouveau parfum est aussi très fruité puisqu’il offre dans sa composition l’association de la poire, de la prune et de la pomme. Quant au flacon, il évoque par sa forme ovale et sa luminosité, toute la délicatesse et le raffinement d’une femme.”

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3/ SELENA GOMEZ by SELENA GOMEZ

“Pour son deuxième parfum Séléna crée une longue bouteille en forme de robe de soirée, chic et originale à la fois...Ce nouveau parfum a des notes d’orange, d’ananas, de pêche et de framboise. Ajoutons à ces odeurs fruitées quelques touches d’ambre, de vanille, de chocolat et de noix de coco ! Impossible de passer inaperçu avec autant d’arômes différents...”

4/ TRUTH OR DARE by MADONNA

“Truth or Dare, est un floral blanc qui s’articule autour des notes de gardenia, tubéreuse et néroli en tête, puis de jasmin, benjoin et pétales de lys en coeur pour finir sur un fond de vanille, ambre et musc. Pour souligner cette dualité, le flacon minimal se pare d’or et blanc. Un liseré de perles accompagne les contours pour un fini simple et élégant !”

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ILLUSTRATION : Claire Lupiac

Pour plus d’objectivité, les fragrances vous sont présentées par les vraies FAN DE STAR ! A.O

5/ FAME by LADY GAGA

"S'habillant d'un flacon transparent et design, digne des meilleures tenues de Lady Gaga, et surmontée d'un bouchon métallique, cette première essence se compose de belladone, de notes d'orchidée tigre, d'encens, d'abricots et d'extraits de safran et de miel. Il présente la particularité d'être de couleur noire, "Comme l'âme de la gloire". Un parfum imaginé pour les femmes, mais que les amis homosexuels de la chanteuse adorent, comme l'a confié Lady Gaga.".

6/ GLOW by JLO

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“Jennifer Lopez, une icône parmi les stars, une superstar rayonnante et médiatique, une personnalité à multiples facettes… JLO incarne le pouvoir de la séduction, allié à un glamour irrésistible. Chanteuse, actrice, interprète, créatrice de mode… Et créatrice de parfum…”

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7/ GIRLFRIEND by JUSTIN BIEBER

“Après “Boyfriend”, le nouveau tube de Justin Bieber, voici “Girlfriend”, son nouveau parfum ! Un flacon très coloré et vitaminé, dans les tons de violet et rose. Encerclé par d’espèces de silly bandz, le parfum présente des allures futuristes.”

8/ BEYON by ANNA DELLO RUSSO

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"Totalement déjantée et extravagante, elle dévoile la campagne vidéo de son premier parfum appelé Beyon, a scent by Anna Dello Russo. Elle se déhanche dans son magnifique appartement milanais sur la chanson Runaway de son ami Kanye West. Son parfum comporte des notes très sucrées de vanille et d'amande qui risque de ne pas plaire à tout le monde."

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JULIA SCHROER


JULIA SCHROER «Sélectionnée par Géraldine Denis»

Peux-tu nous raconter l’histoire de ta collection ? Ma collection parle d’identité et de colonisation, de la rencontre entre l’Amérindien et le danseur Hip-hop. Elle parle à la fois de violence et de douceur. C’est ma vision de la société américaine moderne, avec toutes ses histoires. Quelles ont été tes inspirations ? Les Etats-Unis d’Amérique dans la globalité de son Histoire, le vestiaire hip hop et la faune locale. Par quelles étapes de réflexion es-tu passée ? J’ai d’abord du sélectionner une voie parmi tout ce qui m’inspirait. J’ai choisi de me lancer dans un thème très ethnique, limite politique. J’ai longtemps cherché comment contre-balancer l’aspect trop brut, trop ethnique justement, jusqu’à ce que je décide de les mettre sur baskets avec un peu de fluo. C’est une réflexion qui a été très évolutive et très calme, il n’y a jamais eu de grand virage, ça s’est fait très tranquillement. As-tu des regrets, d’autres envies pour cette collection ? Avoir appris tant de techniques de maille en si peu de temps m’a permis de beaucoup développer la recherche textile. J’avais soif d’apprendre, et j’ai laissé les coupes des

vêtements un peu de coté, par manque de temps. Ensuite, cette année, on voyait des indiens d’Amérique absolument partout. C’était rageant de se sentir dans l’air du temps, au lieu d’être en avance. Quelles sont globalement tes inspirations majeures ? Les personnes qui t’influencent ? Mes inspirations majeures sont souvent ethniques car elles me permettent de comprendre le monde dans lequel je vis. Elles sont également musicales, populaires, issues du monde de l’enfance ou un peu morbides. Les personnes qui m’influencent sont fictives, je les tire des films de Michel Gondry ou des romans de Boris Vian, la réalité m’ennuie un peu. Quelles sont tes icônes ? Mes icônes sont des personnes lambda, croisées dans la rue ou sur Arte, la médiatisation supprime souvent la spontanéité. Sinon, j’admire beaucoup les soeurs du duo Cocorosie, Walter Van Beirendonck, la chanteuse MIA, Ann Demeulemeester, Jeremy Scott, Alice au pays des merveilles ou encore Gandhi et Gabriel Chanel, mais c’est un peu cliché. Comment définis-tu ton univers ? Je suis encore loin d’en avoir fait le tour. Il survit à la mondialisation, il est souvent urbain, parfois sombre ou enfantin, un peu absurde. D’ici 10 ans, j’aurai certainement une réponse plus détaillée et pertinente. SIMON(E) • 121


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JOSEPH VOILLEMIN


JOSEPH VOILLEMIN Photographe Julien Bernard Créateur : Joseph Voillemin Styliste : Nicolas Dureau Make up : Yann Boussand Larcher Hair : Jeremy Bouedec Modèle : Alexa @ Evidence

«we can be heroes » Peux-tu nous raconter l’histoire de ta collection ? Ma collection est née depuis l’enfance, je suis né dans l’air des jeux vidéos (Super Mario, Sonic…), l’Atelier Chardon Savard m’a permis de concrétiser mes idées, j’ai toujours voulu faire rire les gens, que le vêtement ne vive pas seulement sur portant mais aussi par la personne qui porte une de mes créations. Je pense que cela me vient du théâtre que j’ai pratiqué dans mon adolescence, le costume sur scène est d’une grande importance, il m’a permis d’incarner des personnages. Ma collection s’intitule « We can be heroes » (David Bowie). Chaque pièce est une pièce forte, c’est un prétexte pour que chacune d’entre elle devienne une collection. Quelles ont été tes inspirations ? Je me suis inspiré dans cette collection des super-héros dans les comics américains (Hulk ,Catwoman, la chose dans les 4 fantastiques mais aussi des cartoons (type Hanna-Barbera : Pierrafeu, Jetsons, Capitain Cavern...) Par quelles étapes de réflexion es-tu passé ? Je me suis pas mal posé de questions, ma principale préoccupation était de me dire « tu n’en fait pas un peu trop ? » mais je me suis dit « cette année c’est ‘NO LIMIT’, fais ce que tu aimes à fond, quitte à choquer et à se prendre des remarques autant y aller à fond ! » Quel rôle a joué ton école dans cette collection ? L’Atelier Chardon Savard m’a permis d’acquérir plus de connaissances en modélisme et de liberté, ils nous poussent dans notre folie. Ce qui ma changé du BTS design de mode (un peu trop scolaire à mon goût). Mais aussi l’opportunité cette année d’être sélectionné pour la Fashion Week en off dans le BEST-OF des meilleures créateurs des 3ème année. Tu travailles avec une personne qui s’occupe de ta communication, comment se passe ce duo ? Comment vous êtes-vous rencontrés ? Comment travaillez-vous ensemble ?

Qu’est-ce que vous permet ce duo ? Cette année L’atelier Chardon Savard a ouvert une classe de 3ème année communication de mode, ce qui m’a permis de me mettre en binôme avec Nicolas Dureau, on s’est choisi, il a apprécié mon univers, nous avons beaucoup échangé nos idées sur ma collection. Son travail est intéressant car il a une vision différente de ma collection. Il vient tous les jours voir mon travail, il reste à l’écoute, nous nous complétons sans être pareils, j’ai un esprit qui est dans la folie et lui essaye de me contrôler. Quel est ton parcours ? Je viens de la ville natale de Diderot où j’ai fait un bac STG, ensuite une MANAA et un BTS design de mode à Lyon (Supdemod) où j’ai pu faire un stage à Paris chez Carven et Midnight Rendez-vous, ce qui m’a permis d’avoir 2 visions différentes de la mode, et me voilà fraichement arrivé en 3ème année à Chardon Savard ! Quelles sont globalement tes inspirations majeures ? Mes inspirations en général sont vastes, mon esprit s’intéresse à tout ! Mais dans le niveau de l’art je peux citer Yves Klein, David Lachapelle, dans le cinéma Hitchcock , Frank Miller (Batman, Sin City, The Spirit), TRON, William Klein, la mode, Castelbajac, Cassette Playa, Marc Jacobs, Jeremy Scott, Bernhard Willhelm ou encore la musique Koudlam, Björk, Ebony Bones, Woodkid...Dans la littérature, je suis plus adepte de BD surtout les comics de BATMAN. Quelles sont tes icônes ? Sans hésitation mes icônes mode sont Yelle, Twiggy, Jane Fonda, Madonna & Queen Elizabeth II. Certains créateurs sont également mes icônes comme McQueen, JCDC ou Marc Jacobs. Comment définis-tu ton univers ? Mon univers est adulescent, un monde rempli de pixels, de manettes de jeux vidéo et d’onomatopées. On tarde à grandir mais on ne tarde pas trop à mourir, alors autant en profiter maintenant ! SIMON(E) • 129


top tête de panthère Joseph Voillemin legging Steffie Christiaens, chaussures Bernhard Willhelm


total look orange Joseph Voillemin, pull Ă capuche Juun J, ceinture Bernhard Willhelm


Manteau perruques synthétique Joseph Voillemin, ceinture Manish Arora


total look fusĂŠe Joseph Voillemin, long cardigan bleu sans manche Bernhard Willhelm



veste muscle Joseph Voillemin, jogging Songzio, Chaussures Bernhard Willhelm


Photographe : Leonn Ward Modèles : George Baker et Linus Smith @ Studio BOYO Fashion Assistants : Lucy Ellis et Ben Depinoy chaussures : Reebok classics

THOMAS CAMPAGNE


THOMAS CAMPAGNE

À cela s’y ajoute quelques inspirations asiatiques comme les tenues d’art martiaux, le Hakami ou encore le kimono.

Quel est ton parcours ? Diplômé d’un bac littéraire, j’ai directement intégré l’école de chambre syndicale de la couture parisienne dans le cursus stylisme/modélisme. J’ai longtemps travaillé la femme ; l’envie de faire de l’homme est apparue au courant de l’année dernière, puis s’est concrétisée lors de stages que j’ai pu effectuer chez Thomas Engel Hart ainsi qu’aux côtés d’Hector Castro comme assistant styliste.

Tu as fait ton shooting à Londres, pourquoi cette volonté ? L’idée d’un shooting à Londres m’est venue petit à petit. D’abord pour une question d’univers, celui des banlieues anglaises, puis pour une question de facilité. En vue de toutes les difficultés que les étudiants français ont de pouvoir monter un shooting pro sans budget. C’est, au final, l’aide de mes contacts qui m’ont permis de réaliser ce que j’avais en tête pour cette collection.

Peux-tu nous raconter l’histoire de ta collection ? L’idée directrice de la collection était la recherche d’un nouveau “chic” masculin, décontracté, aux allures sport.

Te sens-tu plus proche de la création londonienne ? J’avoue être assez intéressé par le travail de certains jeunes créateurs londoniens, ainsi que de la culture en général. Je pourrais donc répondre oui, bien que je sois également très attiré par la création Belge.

Quelles ont été tes inspirations pour cette collection ? Je me suis inspiré des silhouettes américaines des années 40, celles du « nouveau romantique », décontractées, nonchalantes. Des volumes amples et souples. Le style « rebelle » visible dans le cinéma de l’époque. Le début des tenues sportives que l’on observe sur les terrains de tennis.

Quel homme habilles-tu ? Je dirais jeune, dynamique, un brin anticonformiste. Quelque peu classique, un peu racaille. Il écoute aussi bien de l’électro que du rap us. Il sort beaucoup. Il ne se prend pas la tête. SIMON(E) • 137


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Laver son linge sale online

L’enfer c’est les Uggs

Prescripteurs de tendances, les peoples ont une fois encore lancé un mouvement d’une grande finesse : la rupture via Internet. Qu’elle soit amoureuse, amicale, professionnelle, la séparation (le clash HAN) a pris ses quartiers sur les réseaux sociaux type Twitter, Facebook... Aux US, Eva Longoria, Katy– Barbapapa –Perry ou encore Rihanna font les malines en ligne ; en France, Ségogo se prend des volées par notre nouvelle première dame bien décidée à montrer les crocs… Intérêt ? Zéro.

« L’été s’ra saud l’été s’ra saud, dans les tee-sirts dans les mail…» FAUX ! En en ayant conscience, la question « Comment se chausser ? » reste entière. Cette saison encore le génie de la météo se joue de nous. Du coup, dans les transports, au bureau, dans les rues, chez l’épicier de l’angle, nous sommes parfois spectateurs (souvent otages) d’un défilé aussi bien éclectique que gênant de spartiates, tongs, ballerines, crocs, bottes de pluie… UGGS… Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il fasse grand soleil, porter des Uggs c’est pêché, ça n’a aucun sens.

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Camille Anne Louise Gorin

Retour vers le foutu Il s’agirait d’être culottés. En septembre 2011 se teindre les cheveux couleur Malabar c’est bien. En juillet 2012 se teindre les cheveux couleurs arc-en-ciel c’est mieux. Alors on file au pas de course au supermarché d’à côté se procurer des boîtes de coloration, on retrousse les manches de nos te-cuirs frangés et on passe à l’acte… chez le coiffeur, à la réflexion, car on n’est jamais mieux servis que par sa flemme. Cordialement, Marty McShlag.

S’il te plaît… Dessine-moi un sourcil ! BROUUUUAIIING ! MAUVAISE IDEE. Ici, il est plus question de l’épais sourcil tracé au pinceau (souvent noir, parfois de teinte audacieuse) que du fin sourcil tatoué suite au retrait des poils constituants feu le véritable acquis à la naissance. Bien que je comprenne la démarche du jeune fashionisto (burp) gribouillant sur son front des sourcils stabilos flambants neufs modifiables à l’infini après un coup d’éponge magique, je me permets d’en dénoncer la pratique.

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Avec le début de l’été, le calendrier culturel et festif parisien s’intensifie. Il est temps de profiter des nouvelles terrasses, des festivals en plein air. Je vous propose donc de découvrir ma sélection évènementielle 100% à l’air libre ! fatou dem

FESTIVALS REVERIE @ Terminal 4 Vendredi 6 et Samedi 7 Juillet Sur deux jours vont se succéder des artistes d’Ed Banger, de Boys Noise et des We Love, tels que Azari and III, Richie Awtin ou encore Mr Oizo. www.reveriefestival.fr

CALVI ON THE ROCKS 10ème ÉDITION Vendredi 6 au Mercredi 11 Juillet La programmation est déjà énorme : Whitest Boy Alive, Brodinski, WhomadeWho, The Rapture. Le grand rendez-vous Parisien en Corse fête son dixième anniversaire en beauté.

ROCK EN SEINE Vendredi 24 Août au Dimanche 26 Août Dans sa programmation, Rock en Seine voit grand : trois journées uniques avec des têtes d’affiche de talent, réparties sur trois scènes et le Domaine national de Saint-Cloud comme décor. Avec Block Party, Miike Snow, The Black Keys et plus encore ! www.rockenseine.com WE LOVE GREEN #2 au Parc de Bagatelle Du Vendredi 14 au Dimanche 16 Septembre Ce festival a été spécialement conçu afin de nous sensibiliser à la conscience écologique. Pour le moment, Camille, Django Django, Beirut Electric Guest, Norah Jones ou encore www.welovegreen.fr www.facebook.com/welovegreenfestival

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SOIRÉES OPENING PARTY@ La Playa Samedi 30 Juin Le Paris-plage de la minimale sera un lieu incontournable de cet été. Des Djs se succèderont tous les weekends de 13h à 5h du matin ! Le lieu est encore tenu secret… www.digitick.com/la-playa-opening-party-festivalcss4-digitick-pg51-ei162327.html CONSTRUCTION La terrasse inférieure du Palais de Tokyo Du Jeudi au Samedi Les créateurs des soirées Bagatelles ont investi la terrasse en construction devant le Palais de Tokyo durant le temps des travaux. La vue est magnifique, et il est possible de s’y restaurer avant 22h. Pour faire la fête en plein air on pense également à la Terrazza Martini, ouvert jusqu’a mi-juillet et au Wanderlust ouvert tout l’été, qui semble être THE new place to be ! www.terrazzamartini-champselysees.com www.wanderlustparis.com

CONCERTS SANTIGOLD Le 10 juillet au Trianon à 20H. MADONNA / THE MDNA TOUR Le 14 juillet au stade de France à 20H. JOEY STARR, KAVINSKY, BIRDY NAM NAM, WOODSTOWER Le 25 août au Grand parc de Miribel (69) à partir de 16H

WHERE ? Le DIVAN DU MONDE 75 rue des Martyrs 75018 Paris La FLÈCHE D’OR 102 bis rue de Bagnolet 75020 Paris L’HIPPODROME DE CHANTILY Av. de la Plaine des Aigles, 60500 Gouvieux La MAISON DE L’ARCHITECTURE 148 rue du Faubourg Saint Martin 75010 Paris Le PALAIS DE TOKYO 13 avenue du Président Wilson 75016 Paris Le PARC DE BAGATELLE Route de Sèvres, Neuilly, 75022 Paris La ROTONDE Place de la Bataille de Stalingrad 75019 Paris Le TERMINAL 4 Parc d’exposition de Versailles 75015 Paris

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LISTEN UP BABY ! playlist de Marius Michel Qui dit dynamique dit mouvement, qui dit mouvement dit danse. Et qui n’a jamais dansé sur les rythmes endiablés des morceaux Pop, Dance, ou encore Itali-Disco ? Qui ne s’est jamais trémoussé, dandiné, remué a l’écoute d’un Bronski Beat ou d’un Sebastien Tellier ? Si ce n’est toujours pas le cas il est alors temps de se rattraper ... Listen up baby !

1/ Running Up That Hill ▲ Kate Bush 2/ Perfect (Exceeder) ▲ Mason & Princess Superstar 3/ Maniac ▲ Michael Sembello 4/ She's Good For Business ▲ MSTRKRFT 5/ Pump Up The Jam ▲ Technotronic 6/ I Feel Love 79 ▲ Black Strobe 7/ Groove Is In The Heart (Gigamesh Remix) - Deee ▲ Lite 8/ Shock Me (Extented) ▲ Amadhouse 9/ Hapiness (The Magician Remix) ▲ Sam Sparro 10/ Freed From Desire ▲ Gala 11/ Cochon Ville ▲ Sebastien Tellier 12/ Love Shack ▲ The B-52's 13/ 212 (feat. Lazy Jay) ▲ Azealia Banks 14/ Why ▲ Bronski Beat 15/ Safari Disco Club ▲ Yelle

ILLUSTRATION / claire LUPIAC



MARQUES & CRéATEURS AGI & SAM // WWW.AGIANDSAM.COM A LIBELLUS BY TITI KWAN // WWW.ALIBELLUS.COM AMERICAN APPAREL // WWW.AMERICANAPPAREL.NET ANDREA CREWS // WWW.ANDREACREWS.COM BADLANDS 777 // WWW.BADLANDS777.COM BERNARD WILLHELM // WWW.BERNHARD-WILLHELM.COM BEYOND RETRO // WWW.BEYONDRETRO.COM CREST OF LONDON // WWW.CRESTOFLONDON.CO.UK ERES // WWW.ERESPARIS.COM ESPACE KILIWATCH // ESPACEKILIWATCH.FR EVA BLUT // WWW.EVABLUT.COM EVERLAST // WWW.EVERLAST.COM FAM IRVOLL // FAMIRVOLL.COM FASHIONOLOGY // WWW.FASHIONOLOGY.NL INBAR SPECTOR // WWW.INBARSPECTOR.COM JAMES HOCK // WWW.JAMESHOCK.CO.UK JANTAMINAU // WWW.JANTAMINIAU.COM JUUN J // WWW.JUUNJ.COM KTZ // WWW.KOKONTOZAI.CO.UK LE CAM ROMAIN DESIGN BY // ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DES ARTS DECORATIFS / LECAMROMAIN.COM MARRYME JIMMYPAUL // WWW.MARYME-JIMMYPAUL.COM MAWI // WWW.MAWI.CO.UK MEAT CLOTHING // WWW.MEATCLOTHING.CO.UK MAM’ZELLE SWING // WWW.MAMZELLESWING.FR MANISH ARORA // WWW.MANISHARORA.WS

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MARTINA SPETLOVA // WWW.MARTINASPETLOVA.COM NEW LOOK // WWW.NEWLOOK.COM NIKE // WWW.NIKE.COM NO FEAR // STORE.NOFEAR.COM ODELIE CHAN // WWW.ODELIECHAN.COM PP FROM LONGWY // WWW.PPFROMLONGWY.COM PRINCESSE TAM TAM // WWW.PRINCESSETAMTAM.COM REEBOK // WWW.REEBOK.COM RIEDELL // WWW.RIEDELLSKATES.COM ROKIT // WWW.ROKIT.CO.UK SLAZENGER // WWW.SLAZENGER.COM SONGZIO // WWW.SONGZIO.COM STEFFIE CHRISTIAENS // WWW.STEFFIECHRISTIAENS.COM THREE FLOOR // THREEFLOORFASHION.COM TOPSHOP // WWW.TOPSHOP.COM

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OCTOBRE 2012 www.simone-magazine.com


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