Simon(e) The Outsiders Issue

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Edito by laetitia mannessier & anais obenson

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les collaborateurs / 4 Paris by strangers / 8 Into the ROOM / 9 SHOP Shop / 18 ESCAPE IN New York / 20 a short story / 24 Rêve Pauvre conne Blog Blog / 28 catherine baba/ 30 DREAMS ARE MY REALITY / 32 THE OUTSIDERS / 54 pop your pussy / 72 Manifesto / 82 Stage en entreprise de mode VIEWVIEW / 84 Pauline Borca, Agnès Chafei , Coline Fontaine romain le cam photographe romainlecam222 @gmail.com

amandine freyd photographe

amandinefreyd@hotmail.f

nastasia dusapin photographe

contact@ nastasiadusapin.com

jonathan icher photographe

icherjonathan@yahoo.fr


laëtitia mannessier rédactrice en chef

anaïs obenson rédactrice en chef adjointe

couverture: Jean et marc par nastasia dusapin

102 / GAY & GIRl Marine & Paul 104 / pAST PRESENT FUTURE Musique, art, littérature, cinéma 114 / YOUNGER BETTER STRONGER Sarah Schofield & Su Yuwen 132 / LA CHASSE AUX ROUX 152 / SUPER JACQUELINE 172 / (ANTI)BEAUTé 180 / Défilés Homme & Haute-Couture 190 / LOOK AT YOU 192 / LISTEN UP BABY 194 / WHAT WHAT 196 / NIGHT NIGHT 200 / LA BIBLE claire lupiac graphisme illustration


noemie al homsi rédactrice & styliste noemieusa@hotmail.fr

Marine Bavant rédactrice événementiel

marc beyney sonier rédacteur art

Julien garrec Rédacteur musique

nelly hoffman rédactrice

marcbeyneysonier@hotmail.fr

marine.bavant@gmail.com

johannes boehl rédacteur jboehl@web.de

Béatrice Hugues Rédactrice littéraire beatrice_huges@hotmail.fr

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contact@maisoncamiba.com

laurie mannessier rédactrice cinéma

m.laurie16@hotmail.fr

mr_propre_est_gay@hotmail.fr

elsa may rédactrice

elsa.may87@gmail.com


les collaborateurs MERCI à Anthony Martin, Marie-Christine Maison, Liza Scemma

john sannaee rédacteur littérature john.sannaee@hotmail.com

julien Magalhaes assistant de direction

julienmagalhaes@gmail.com

marilou gaultier styliste

loute_05@hotmail.com

jean philippe chemin photographe reporter mode

rebecca renaud photographe street style

sarah orliaguet assistante de direction

laury degremont styliste

charly Smith directrice evenemenciel et de la publicité

Alice trescarte illustratrice

jean_philippec@hotmail.fr

sarahorliaguet@gmail.com

renault.rebecca@gmail.com

laury.degremont@yahoo.fr

alicetrescarte@gmail.com

charlene_houeisx@hotmail.com

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Johannes Boehl

Le 6ème Arrondissement Paris mêle artistement glamour et décadence, c’est dans ses artères depuis des siècles. Paris où je suis arrivé il y a peu traînant mes bagages trop lourds dans la même Gare de l’Est qui a vu partir le premier Orient Express. Il y a une histoire fondue dans chaque pierre, elle se cache à tous les coins de rue et prend le métro, elle a laissé ses traces sur les immeubles et sur les avenues, et bien que je connaisse Paris pour y être déjà venu, rien ne m’a tant ému que ce «terminus : tout le monde descend». J’ai été pris d’assaut par les monuments à la sortie de la gare, fasciné par les lumières, heureux de finalement m’installer, après sept mois d’errance, dans un petit appartement en forme de chambre d’hôtel, rue de Duras, juste à quelques pas de l’Elysée. Le quartier n’a pas grand’chose à offrir, il faut une Amex blindée et des goûts de luxe, mais je trouve quand même du plaisir à fouler ces trottoirs huppés, et de me perdre dans le dédale des rues. Mais déménager, emménager, qu’importe l’endroit où l’on transite, comment devient-il chez soi ? Personne ne connaît exactement les critères du «chez moi», certains disent que c’est parce que les cintres sont dépareillés, d’autres assurent que tu es chez toi quand tu connais tes voisins. Je pense être encore en période de transition mais ayant observé mes amis parisiens et la faune de ma ville d’adoption, pour accélérer le processus d’insertion, j’ai quelques trucs : Détester tout et tout le monde, spécialement les touristes, éviter les sites fréquentés par ces gens (Arc de Triomphe, Champs Elysées, Tour Eiffel), à New York, ils leur diraient volontiers «go heart your own city», de toutes façons personne n’aime Paris, pas même les parisiens, aigris par le manque de nutriments (non, le café et le chablis ne comptent pas comme nutriments, et le bloody mary ne fait pas partie des cinq fruits et légumes par jour) et la lecture de livres complexes et déprimants du genre de L’Existentialisme est un Humanisme, bien que Sartre lui-même disait qu’on ne peut parler littérature avec une 8 • SIMON(E)

nation qui a faim. Quand on est parisien, on boit un verre, et ce à n’importe quelle heure, n’importe quel jour de la semaine et plusieurs fois dans la même journée, puis le soir, et fumer, fumer, fumer, pour recommencer le lendemain. Le retard est une chose très commune, au moins 20 minutes, ils appellent ça être fashionnably late ces cons. Après avoir assimilé de telles indications, qui rendent la vie à Paris bien plus douce et facile, il va falloir aller découvrir la ville, la faire sienne et s’y perdre, se trouver dans un quartier, un autre et y élire un chez soi hors de chez soi, avec ses habitudes, devenir l’amant régulier, l’habitué. Etant un amateur de design et d’architecture, je puise mon inspiration dans les musées, celui des Arts décoratifs, mais aussi le Palais de Tokyo ou l’Hôtel de Sully. Il y a aussi toutes ces librairies de seconde main à Saint Michel et si l’on remonte vers Saint Germain, il y a 7L, le magasin de publications de Karl Lagerfeld, on peut y dénicher beaucoup de magazines pointus et si l’on a de la chance, croiser Karl en personne. Il y a aussi les rues inégalement pavées du Marais, où je vais boire du vin et manger des Tapas chez Marianne, et passer du bon temps avec mes amis, ou même des gens que l’on rencontre comme ça. Le soir tombe, et si je reste dans le Marais, je me dirige vers le Stolly’s pour boire quelques cocktails pas trop chers avant de retourner à Saint Germain où je passe la porte du Curio Parlor. On ne sait jamais ce qui se passe dans Paris la nuit, et si l’on va repartir avec les mêmes personnes qu’en début de soirée, rentrer chez …, ou aller danser avec des inconnus au Baron, au Montana ou au le Chacha jusqu’au bout de la nuit. Dans le dernier cas de figure, pour lutter contre la gueule de bois, soit l’As du Falafel (oui, pour moi il est imbattable) ou bien un brunch chez Schwartz’ le lendemain matin.


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QUI ES-TU ? Apolline // « Je me suis rarement perdu de vue, je me suis détesté, je me suis adoré ; puis, nous avons vieilli ensemble. » Paul Valéry. J’ai 19 ans. J’étudie l’architecture. Marilou // Marilou Gautier, j’ai 20 ans, je suis en école de cinéma. Jean Philippe // Jean Philippe Chemin, j’ai 19 ans et je vis à Paris depuis 2 ans. Je suis en école de mode à la Chambre Syndicale. QUELLES SONT TES ICÔNES ? Apolline // Marianne Paerl, Odile Decq. Marilou // Il y en a trop ! David Bowie, Isabelle Adjani et le grand Gérard Depardieu, etc... Jean Philippe // Mes icônes sont nombreuses mais sont presque toutes rattachées à une vision du corps différente : Cindy Sherman, Matthew Barney, Bath Hess ou encore Hans Bellmer, Grace Jones et Brigitte Fontaine.

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PARLE-NOUS DE TON APPARTEMENT... Apolline // Il est la traduction architecturale d’une amitié. Un trio qui tourne autour d’un noyau où on se croise, où on s’arrête pour discuter. Marilou // C’est un petit cocon d’une amitié créé il y a maintenant 5 ans. Jean Philippe // Nous voulions un appartement où l’on puisse garder notre intimité, tout en ayant la possibilité de se retrouver et de pouvoir recevoir. À QUELLE EPOQUE AURAIS-TU AIMÉ VIVRE ? Apolline // Dans les années 60. Marilou // Dans l’Angleterre bobo romantique comme dans le film “Orgueil et Préjugés”, ou dans la moitié des années 60 pour voir les plus grands commencer ! Jean Philippe // Au début de la Factory à New York, mais seulement si Warhol avait été mon pote.


QU’EST-CE QUI FAIT TRÈS PARIS DANS TA FACON DE VIVRE ? Apolline // Rien, je vis à Paris comme on pourrait vivre dans un petit village lointain. Marilou // Boulot métro dodo, métro métro métro. Jean Philippe // Pressé tout le temps, pour être au final toujours en retard. QUELS SONT TES PETITS PLAISIRS ? Apolline // Sentir l’odeur de l’essence. Être au bord de la mer, écouter ses vagues et lire un Amélie Nothomb. Marilou // Attendre le mercredi que le dernier épisode de Gossip Girl arrive. Et aller au cinéma, profiter. Jean Philippe // Prendre un brunch le dimanche après-midi en débriffant de la soirée passée. COMMENT TE VOIS-TU DANS DIX ANS ? Apolline // Tout les trois dans un appartement un peu plus grand, quelque part dans le monde. Marilou // Dans les bras de Pio Marmaï, ou Marc André Grondin, j’hésite encore... Avec un boulot de fou qui me passionne. Et Jean-Philippe et Apolline avec moi quelque part dans l’univers. Jean Philippe // Au Tibet manger du quinoa. MIS À PART CHEZ TOI, Où TE SENS-TU COMME CHEZ TOI ? Apolline // Dans notre maison de famille, dans le sud de l’Italie. Marilou // A La Gantèse . Jean Philippe // Au Marché Saint Pierre. SIMON(E) • 13


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QUI ETES-VOUS ? Ray // norvégien qui vit juste sa vie à Paris. François // sudiste, étudiant et petit travailleur. Vivant en couple.

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QUELLES SONT VOS ICÔNES ? Ray // tous mes amis d’Oslo, de Paris et de Londres, toutes les personnes créatives, et tout ce qui est dans la mode, la musique et les tatoos, ainsi que «the God of fuck». François // je n’ai pas d’icône particulière, à part ma famille et Dieu. PARLEZ-NOUS DE VOTRE APPARTEMENT... Ray // l’appartement est vraiment très coloré, l’opposé total de moi. François// nous avons emménagé dans cet appartement sans nous poser de questions, en n’ayant pas le choix, mais finalement c’est très amusant d’y vivre, et un peu en contradiction avec notre style !

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à QUELLE éPOQUE AURIEZ-VOUS AIMER VIVRE ? Ray // je vis bien dans mon époque. Je pense que tout est plus excitant maintenant... François // j’aime bien les années 90, l’époque à laquelle je suis né à vrai dire, peut-être que j’ai la nostalgie des dessins animés old school... QU’EST-CE QUI FAIT TRES PARIS DANS VOTRE FACON DE VIVRE ? François // navigo, ghetto, boulot, homo, dodo. QUELS SONT VOS PETITS PLAISIRS ? Ray // voir des amis et boire du vin rouge. François // manger, faire du shopping, prendre ma voiture au lieu du métro (le luxe en heure de pointe).

COMMENT VOUS VOYEZ-VOUS DANS DIX ANS ? Ray // toujours jeune. François // dans la communication visuelle, mais vraiment plus en France. MIS A PART CHEZ VOUS, Où VOUS SENTEZ-VOUS COMME CHEZ VOUS ? Ray // quand le soleil se couche. François // dans le sud de la France, ou quand je suis avec des amis proches, je me sens partout chez moi !

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«Greffer son doudou sur sa veste, clamer l’injustice faite à Jacob, faire un 100 m avec Flipper, collectionner la vaisselle d’ancêtres pour s’en faire un short, faire toaster ses chaussons, autant d’outsidreams deposés à la portée de celui qui saura endosser le costume charmant d’un superzéro» Nelly Hoffmann

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1 Sweat avec détails palmes brodés en all-over, ss11, Markus Lupfer, 303€ 2 Banzai Tiger, veste-doudou en fausse fourrure et coton, ILLIL, 604€ 3 Postiche-Chapeau Hair Hat Nogi Noda, p.s.d*4 Steampunk, lunettes de soleil flip-up en métal, Alexander Hi Tek, 60€ 5 Little Joseph, chandelier en porcelaine peint a la main, Maxim Velcovsky, 95 € 6 Stickers trompe l’oeil Mares de Café pour passe-cables de bureau, Maxime Pecourt, pas encore commercialisé 7 pochette holographique en cuir verni, Dries Van Noten, 513€ 8 bague en argent et dents humaines, Polly Van Der Glas, 570€ 9 Bat-wing, sac a dos en cuir, Sheefun pour Ann-Sofie Back, p.s.d 7 Coussinet anti-camel toe, Cuchini, 20$95 10 Carnage II 7000, sac banane, Carlee Fernandez, p.s.d 11 Twilight Team Jacob , robe twilight, xPoppysWickedGardenx, prix sur demande 10 Bouteille d’Ice Tropez, 3€ 11 mini-robe en soie imprimée galaxy, ss11, Christopher Kane, 840£ 12 robe en ceramique , Li Xiaofeng, p.s.d 13 eau de parfum à la fleur de cannabis, Demeter Fragrance, 30ml, 20$ 14 Garden Party, bague végétale en or jaune, diamants et plante saxilofrage, Origine Ateliers, p.s.d 15 Let’s fly, sac rubik’s cube en plastique et metal, YesStyle, 20$ 16 Chaussures tissus et cuir, Huipil Bootie, Osborne Design, 165$ (*prix sur demande)

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09h Se lever. Se recoucher. Se relever….

10h

On traine sur Bedford Avenue, on marche jusqu’au «Jimmy’s Diner» en admirant les chiens - et leur propriétaires …- On commande un king size breakfast, ou on marche jusqu’au quartier de Greenpoint, pour enjoy un brunch chez Enid’s en terrasse. On se promène jusqu’au waterfront pour admirer une vue panoramique sur Manhattan.

14h On se prélasse au soleil dans Mc Carren Park, en regardant les sportifs shirtless jouer au baseball, ou au tout autant viril au frisbee. Des films sont aussi projetés en plein air dans le parc en été…..

18h On passe prendre le thé dans la fripe de Malin Landeus. Elle et sa fille, suédoises, passionnées, la mère étant consultante pour Marni, Chloé, ou encore pour le cinéma….voyagent partout dans le monde pour approvisionner la boutique avec beaucoup de goût !

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Un week-end à new york

20h Impossible de manquer un burger de chez Dumont, les meilleurs dans brooklyn, où l’on se mélange à la fascinante faune locale de Williamsburg

Les classique de New York. mais les guides ne rendant pas assez justice au plus grand district de la ville, on commence notre week-end à BROOKLYN...

22h

On suit les autochtones jusqu’à l’Union Pool, incontournable ! Après avoir montré sa carte d’identité au vigile de marbre, on y rentre finalement pour commander des cocktails pas chers (sans oublier les tips !), et on va profiter de la cour extérieure autour de la fontaine .. On en profite pour goûter un tacos venant du truck échoué au fond du backyard en bavardant avec cette personne qui vous regardait depuis tout à l’heure et qui vous aborde enfin !

04h

On se rend plus ou moins compte qu’on s’est laissé embarquer dans une «roof party», l’appartement bondé d’un / d’une nouveau (nouvelle) meilleur(e) ami(e), on ne retient aucun nom, renverse des verres et pique des lunettes sans verres, ou pire… party time !

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9h

On se réveille, avec un peu de chance, chez soi , au pire sur un banc à proximité. Une douche et c’est reparti !

15h Après avoir fait une liste de films à voir qui occuperont vos soirées pour les six prochains mois, on se promène dans West Village et on fait un crochet par la highline, ancienne voie ferrée transformée en parc, qui longe le Pier et s’engouffre dans la ville…On peut y faire la sieste, ou faire bronzette, si on est assez chanceux pour trouver un transat libre !

18h

Pause goûter, on fait la queue pour un cupcake chez Magnolia Bakery et on va le déguster dans le petit parc à côté, sur les bancs en pierre, au milieu des joueurs d’échecs.

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par Noëmie Al Homsi et Alexandre Goll

11h Direction Manhattan, on décide de se faire une journée Annie Hall. On brunche à la «Bonbonnière», le nom est français, la cuisine est typiquement américaine, et le resto tenu par des mexicains, le tout est so New York, dans West Village. Le lieu a servi à de nombreux tournages de films, toutes les affiches sont là pour nous le rappeler !

22h On se change, on sort les paillettes, shimmy et glitter, et on rejoint l’équipe de Gossip Girl dans la queue du Jane ou du Kenmare. Une fois sur le dancefloor, on laisse Kimberly avec Josh Harnett, et on se laisse payer des verres all night long ….

03h Finalement un peu fatigués, n’est pas New Yorkais qui veut, ce ne sera pas all night long. on passe manger un sandwich chez Katz’s, le deli le plus connu de New York, le rendez vous des couche-tard et des fêtards prêts à finir la nuit avec un gigantesque beef sandwich !

à voir...

Le Mars Bar, dans le Lower East Side, glauquissime mélange de la clientèle dégageant une ambiance très Twin Peaks !

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Auteur / Béatrice Hugues Illustration / Alice Trescarte

Je marche dans les rues sales du Caire. Et je ne sais pas ce que je fais là. Je n’ai plus rien à faire ici depuis des années déjà. Ces lettres… C’était ridicule, insensé, absurde. Des milliers de mots qui, me semblait-il, perpétraient une vérité. Tandis que doucement, vicieusement, ils m’enfermaient dans un songe. Ahmed, extrait de la lettre du 15 janvier 2008 « Aujourd’hui nous avons marché dans ces avenues que tu aimes. Nous nous sommes arrêtés dans ce Wine bar de la première avenue. Tu as bu deux bouteilles à toi seule. Et puis tu as commencé à insulter le barman, je crois que tu lui reprochais de se vanter de tenir un bar « à la française » et de ne pas être foutu de prononcer « pinot noir » correctement, alors je t’ai trainée dehors et nous avons sauté dans un taxi. Et voilà que tu gueules encore contre le chauffeur. A ce moment je t’aime plus intensément encore et je me demande si je suis plus dingue que toi d’être amoureux d’une tarée. Et puis tu gueules encore, alors je t’embrasse, pour que tu te taises… »

Emilie, extrait de la lettre du 15 janvier 2008 «…avons décidé d’aller chevaucher un peu dans le désert ce soir. Nous sommes arrivés vers 23 heures dans les écuries de Nazlit el seman près des pyramides, après deux heures de voiture pour traverser le Caire. Tu me redis pour la millième fois à quel point tu aimais venir ici avec ton père quand tu avais dix, onze ans. Et je te dis de te taire car je connais ton histoire par cœur. Et je te dis de te taire et d’écouter le silence. L’atmosphère hivernale du désert crée une sorte de brouillard métallique. Des groupes de cavaliers le déchirent ponctuellement dans des flots d’hululements avant de disparaître à nouveau quelques mètres plus loin, tandis que les cris perdurent un instant.... Nous avançons au pas dans un territoire exempt de frontières car exempt de lumière. Puis nous passons au trot, et enfin nous voilà galopant dans cette obscurité comme des gosses, inconscients du danger. »

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Ahmed, extrait de la lettre du 30 juin 2008 « Juillet. L’été est bien là. Et tu t’en plains, bien que tu adores la chaleur. Nous avons passé la journée à Coney Island, à boire des bières et à rire de ces mecs qui semblent sortir tout droit d’un film ringard du Texas, avec leurs chemises ouvertes dévoilant leurs torses poilus et leur dent de requin au bout d’une chaine. Et puis nous sommes finalement restés sur la plage toute la nuit, tu étais…. » Emilie, extrait de la lettre du 30 juin 2008 « Juillet au Caire, c’est plus qu’insoutenable. Je passe ma vie à te demander comment tu as pu supporter tant d’étés si chauds dans ton enfance. Nous rentrons tous les deux de trois jours à Dahab. La gueule dans la mer rouge durant la journée à regarder les poissons. Le soir à discuter avec les bédouins (enfin toi, car je ne comprenais rien évidement), à manger les poissons qu’ils avaient pêché quelques heures plus tôt […] Nous voilà de retour dans le tumulte incessant de la capitale de l’insomnie… » Ahmed, extrait de la lettre du 03 octobre 2008 « …tu n’étais pas d’accord évidemment ! Emilie, je sais que j’enfreins les « règles du jeu », mais je tiens à te dire à quel point je souhaite que ce 5 décembre 2007 n’ait jamais eu lieu. Que tu n’aies jamais rencontré ces types. Que tu n’aies pas été embarquée dans ce braquage. Je donnerais tout pour que tu n’aies pas été éjectée d’une ville qui t’avait adoptée. Mais je ne peux plus continuer ce jeu bien que par celui-ci tu me fasses vivre à nouveau dans mon pays natal où je ne retournerai probablement jamais. Grâce à toi j’ai retrouvé le Caire. Tout m’est revenu à l’esprit. Tu as su saisir la préciosité subtile qui apparaît curieusement entre la poussière, le bruit et la foule. Et tu m’en as fait prendre conscience. Et chaque jour j’ai l’impression de me lever là-bas. Mais on aura beau l’écrire, tu n’apparaîtras pas ici, je n’apparaîtrai pas là-bas. Nous savons tous les deux que les lois sont plus fortes que nous. Tu n’es plus acceptée sur le sol américain, et c’est celui que j’ai choisi. Même si j’y suis clandestin, cette ville est mienne, et jamais je ne prendrai le risque de repartir car cela voudrait dire ne plus pouvoir revenir. Je veux juste que tu le saches. Je ne veux pas que tu t’égares dans des espoirs inexistants. Mais je veux aussi que tu saches… » Emilie, extrait de la lettre du 28 octobre 2008 « … n’auras-tu jamais le courage d’abandonner le leurre

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a short story, rêve pauvre conne

pour te confronter à ta propre condition de fugitif ? Tu as oublié ta ville natale, cette ville sur laquelle veillent trois pyramides dont les sommets apparaissent audessus du nuage de crasse. Tu as oublié les housses ringardes qui protègent les voitures du siècle dernier du vent du désert. Désert que tu es devenu toi-même, dans cet urbanisme surdimensionné qui enferme les rêves. Les avenues dans lesquelles tu marches, ourlées de géantes formes géométriques, t’ont fait oublier comme la nature estompe les angles, comme la mer rend le verre cassé aussi doux que les visons que portent ces putain de New-Yorkaises. Tandis que tu as choisi ce monde où les sentiments les plus purs se cognent contre de froids buildings ou bien s’enfuient dans de puissants courants d’air, j’ai découvert d’où tu viens. Tu as peur que je me perde, mais c’est fait depuis longtemps. Puisque tu es la seule terre à laquelle j’ai eu le sentiment d’appartenir. Jamais un pays ne sera mon domicile. Je ne sais pas d’où je viens et personne ne le sait. Mon pays est un corps. Le tien. Et découvrir d’où tu venais était pour moi… » Ahmed, extrait de sa dernière lettre du 21 décembre 2008 « Emilie, arrives-tu encore à vivre ainsi ? En alimentant chaque jour ce mensonge ? Pour ma part, j’y renonce. » Emile, extrait de sa dernière lettre du 04 janvier 2009 «Expulsée d’un pays que j’aimais, expulsée de l’esprit qui m’y rattachait, oui, maintenant je me sens étrangère. Etrangère à tout et au monde. Ahmed, ces lettres nous donnaient accès à un lieu où ni toi ni moi n’étions étrangers. Nous marchions sur le sol de notre choix. Et tu appelles ça un mensonge ? J’appelle ça un abri. Un refuge imprenable, inébranlable. Tu ne veux plus t’y rendre, j’irai seule alors. » Mes souvenirs sont les briques avec lesquelles je bâtis ma vie désormais. Des images et des sons que j’imbrique pour reconstituer une réalité. Cimentée d’imaginaire. Un de ces jours, tout s’écroulera. Eh bien, on fait du verre avec du sable, aussi.

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1/ Romain Yurkevich http://yurkiblog.blogspot.com ::: 2/ Pauline Marx http://paulinemarx.blogspot.com ::: 3/ Margaux Lonnberg et Warren Guetta http://www.thekooples. com/blog ::: 4/ LĂŠopold Duchemin http://www.bohemianoctopus.blogspot.com ::: 5/ LouMaria Kiddo http://la-grande-ourse.tumblr.com

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INTERVIEW SIMON(E) MAGAZINE.

Pouvez-vous vous présenter brièvement ? Parlez-nous de votre carrière. Catherine Baba / Je suis styliste, entre autres ! L’année dernière, j’ai travaillé sur les costumes du film d’Eva Ionesco “Je ne suis pas une princesse” avec Isabelle Hupert. J’envisage également de créer ma propre collection cette année. Je suis australienne, je suis venue à Paris pour étudier. J’ai fait une formation au Studio Berçot. J’ai ensuite commencé à travailler comme assistante dans différentes maisons de couture... FAAABULOUS ! C’étaient vraiment des expériences enrichissantes et inspirantes. Maintenant je fais beaucoup de choses, du consulting, je suis styliste, directrice artistique, et je travaille également dans le milieu de l’art. Mise à part la mode, qu’est-ce qui inspire votre travail et votre look si singulier ? Catherine Baba / Tout ce qui sort de l’Expressionnisme !! Arts, cinéma, musique, livres, Paris, La vie en général! Dans la mode, qu’est-ce qui vous inspire ? Catherine Baba / Dans la mode contemporaine, esthétiquement parlant, peu de choses m’inspirent. Ce qui m’excite, ce sont toutes les références à l’histoire de la mode et du costume. Encore une fois, la période expressionniste est ma favorite. Après, c’est l’exécution qui est intéressante !

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ANAIS OBENSON

Des créateurs comme Riccardo Tischi pour Givenchy, Albert Elbaz pour Lanvin, Haider Ackermann, Azzedine Alaïa, et bien sûr Nicolas Ghesquière pour Balenciaga, sont des personnes tellement excitantes. J’aime aussi les recherches qui sont faites sur les nouvelles matières. Il y a tellement de possibilités, tellement de choses à créer ! Quel est votre regard sur la mode et les créateurs d’aujourd’hui ? Catherine Baba / C’est évident que tout va très vite aujourd’hui, les modes, les créateurs, tout ! Le monde de la mode n’est plus un théâtre, mais une machine ! Heureusement, on commence à voir emmerger et à accepter des individus plus singuliers et indépendants. Beaucoup plus qu’il y a quelques années en tout cas. Pour vous, peut-on toujours dire que Paris est la capitale de la mode ? Catherine Baba / Oui, bien sûr, et de la beauté également. Mais dans les rues, il y a moins de looks et d’individualités qu’à Londres ou à New-York. Quel est le rôle de la mode dans la société actuelle ? Catherine Baba / Par rapport à des guerres, des cyclones et l’écologie, la mode n’a aucune importance. Mais pour l’esprit, beaucoup. Mis à part Facebook et Twitter, c’est l’une des seules façons de s’exprimer aux yeux de tous. Et puis de s’amuser surtout.

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Parce que nous repensons à l’année de nos treize ans avec sourire, parce que cette insouciance nous fait défaut aujourd’hui, parce que les cyclistes, les mini-hauts et les chouchous c’était super chouette, parce que tout était simple entre garçons et filles, parce qu’on aimait bien la petite mèche dans la nuque des garçons, parce qu’il nous a invité a danser et qu’il nous a embrassé pour la première fois, parce que tout ça, nous avons fait une boom.

Réalisation // Anaïs Obenson assistante styliste //sarah orliaguet Photographe // Nastasia Dusapin Coiffeuse // yazoue pour tigi maquillage // Yann Larcher pour make up forever Modèles // Marc Beyney Sonier, Shirley Garrier, Clément Louis, Jean du Sartel, Audrey Sisley, Xavier Soubielle, Éleonore de Wismes Remerciement au Chacha club et à Anthony Martin.


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(DE GAUCHE À DROITE) XAVIER VESTE MOSCHINO VINTAGE-IGLAÏNE JEAN LEVIS VINTAGE ELEONORE VESTE MADEMOISELLE SARONG TOP COS SHORT EN CUIR BENJAMIN LEPRINCE COLLANTS WOLFORD SHIRLEY TOP VINTAGE SHORT DIESEL VESTE EN CUIR SANS MANCHES VINTAGE COLLANTS WOLFORD K-WAY ADIDAS


JEAN VESTE DE SURVETEMENT ADIDAS JEAN LEVIS VINTAGE MARC VESTE EN CUIR CLAUDE MONTANA VINTAGEIGLAÏNE T-SHIRT VINTAGE CLÉMENT VESTE MARTIN MARGIELA VINTAGE CHEMISE ANDREA CREWS JEAN LEVIS VINTAGE CHAUSSURES CONVERSE AUDREY VESTE ISABELLA CHYDENIUS JUPE OLIVIA PEREIRA CHAUSSURES WALTER STEIGER collants Tabio


RÉALISTATION // ANAÏS OBENSON STYLISME // LAURY DEGREMONT PHOTOGRAPHE // AMANDINE FREYD ASSISTANT PHOTOGRAPHE // Nicolas Rapin MAQUILLEUR // SESS MODÈLES // ANDY BRADIN ET STÉPHANIE LAMBERT. STEPHANIE VESTE IS NOT DEAD PANTALON MAL-AIMÉE TOP IS NOT DEAD ANDY JEAN ELODIE MAT DEBARDEUR ZADIG&VOLTAIRE VESTE VINTAGE POCHETTE CHRISTOFFER DELLSTRAND

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«We can see it for real But it doesn’t make sense We’re the outsiders We can see all this speech Come staggering out And it can its way to the top of that cloud I’m away with the fairies now» Athlete / The Outsiders

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STEPHANIE VESTE KOV3 ET LAURA SILINSKA JUPE IS NOT DEAD DEBARDEUR IS NOT DEAD CHAUSSURES JEFFREY CAMPBELL

ANDY VESTE JUUN J PANTALON JUUN J T.SHIRT IS NOT DEAD CHAUSSURES SONGZIO SIMON(E) • 57


STEPHANIe VESTE MAL-AIMテ右 TOP SOPHIE ROUX

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ANDY CHEMISE AGATHE CUVELIER PANTALON SONGZIO

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ANDY COMBIPATALON abba VESTE AGATHE CUVELIER CHAUSSURES KENZO COLLIER LAURY DEGREMONT 60 • SIMON(E)


STEPHANIE VESTE IZMAYLOVA PANTALON ELODIE MAT CHAUSSURES BENJAMIN LEPRINCE

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STEPHANIE VESTE IS NOT DEAD COMBIPANTALON IZMAYLOVA

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ANDY JEAN ELODIE MAT CHAUSSURES KENZO VESTE VINTAGE STEPHANIE VESTE IS NOT DEAD PANTALON MAL AIMテ右 TOP IS NOT DEAD CHAUSSURES PIERRE HARDY

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andy VESTE JUUN J PANTALON JUUN J T.SHIRT IS NOT DEAD CHAUSSURES SONGZIO STEPHANIE débardeur IS NOT DEAD

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STEPHANIE VESTE IS NOT DEAD PANTALON MAL-AIMテ右 TOP IS NOT DEAD ANDY JEAN ELODIE MAT DEBARDEUR ZADIG&VOLTAIRE VESTE VINTAGE

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ANDY VESTE JUUN J PANTALON JUUN J T.SHIRT IS NOT DEAD STEPHANIE VESTE KOV3 ET LAURA SILINSKA DEBARDEUR IS NOT DEAD SIMON(E) • 71


SACHA, MARIE, SARAH POCHETTE ROUGE MISELA MINAUDIÈRE STELLA MC CARTNEY SAC BLEU TOPSHOP

Réalisation Anais Obenson et Jonathan Icher Photographe Jonathan Icher Modèles Sacha Leonidov Sarah Brochier Marie Bernard

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«I want to bet your pussy ain’t as pretty as mine I don’t hide my pussy like you do all the time My pussy’s just the sweetest thing you’ve ever seen Compared to mine your pussy’s really ugly and mean» Lords of Acid, Show me your pussy.

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SARAH / COLLIERS COCHONS JULIE PASQUET, COLLANTS TABIO, CHAUSSURES Estrella Archs


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MARIE / COLLIER JULIE PASQUET, CHAUSSURES VIVIENNE WESTWOOD


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( à gauche ) MARIE / BAGUES GELÈES REBECCA JOHNSON JAMES, COLLIER LES BIJOUX DE SOPHIE ( à droite ) MARIE / BAGUE BLACK ROSE REBECCA JOHNSON JAMES, COLLIER ROSE NOIRE LES BIJOUX DE SOPHIE, COLLANTS WOLFORD, CHAUSSURES PIERRE HARDY

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SACHA MANCHETTE ET COLLIER JULIE PASQUET BROCHE SOLDAT REBECCA JOHNSON JAMES CHAUSSURES MINNA PARIKKA

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SARAH / COLLIER BISOUNOURS, 80 • SIMON(E)


COLLIER OURSONS, COLLIER GOOD GIRL ET COLLIER NOEUd REBECCA JOHNSON JAMES, SAC MISELA SIMON(E) • 81


L’Opéra a ses petits rats et les entreprises de mode ont leurs stagiaires. On entend le clic-clic-clic de leurs talons courir dans les couloirs et parfois même dans toutes les rues des capitales. Ils et elles sont là, présents sans qu’on ne les voit. Ils font leurs premiers pas dans le monde du travail. On reconnaîtra celui ou celle qui parviendra à se faire une place. On verra les plus faibles. Dans le tableau, il y a aussi le maître de stage sadique et la méchante entreprise.

pédagogique reconnu par l’établissement, qu’il soit ou non intégré au cursus. “ Au-delà de 3 mois de stage, l’entreprise, en France, est obligée de verser une gratification au stagiaire, fixée à 417 euros par mois.

Le stage est un passage obligatoire. L’étudiant a l’occasion de mettre en pratique ce qu’il a appris. L’occasion d’apprendre encore plus. C’est également un tremplin qui aide les étudiants à rentrer dans le milieu professionnel bien fermé.

D’après de nombreux témoignages cependant, tout cela se négocie. Antoine* explique ainsi qu’il n’était certes pas payé, mais que le créateur pour lequel il travaillait, dont le studio de création et l’appartement privé ne faisaient qu’un, cuisinait pour sa petite équipe midi et même soir. Une ambiance assez détendue régnait, il y avait une réelle entente et un échange.

Pour autant l’expérience peut s’avérer pour le moins décevante. La faute à qui ? L’étudiant qui a de trop hautes attentes et espérances ? L’entreprise qui le malmène ? L’étudiant qui ne fait rien ? Le principe du stage marche sur le donnantdonnant. Le stagiaire propose son aide à l’entreprise pour un moindre coût (voire gratuitement) et, en échange, l’entreprise lui enseigne, lui montre et lui fait découvrir le milieu, les méthodes de travail, les coulisses et le mode de fonctionnement. En Europe, surtout en France et en Italie, le stagiaire reste finalement assez protégé par des lois déclarant notamment que “ tout stage doit donner lieu à la signature d’une convention entre l’étudiant, l’entreprise et son établissement d’enseignement. Il doit obligatoirement avoir un objectif

C’est généralement ce qui se passe dans les plus petites entreprises, faute de moyens. Il y a moins de personnel, donc beaucoup de travail à effectuer. Le stagiaire a donc la chance de réellement s’investir dans le processus de création. Il expérimente, se rend utile, il arrive à se sentir part de l’entreprise. Alors avoir des responsabilités, oui bien sûr, mais aussi avoir le nom d’une grande marque sur son CV. Ces entreprises qui font rêver font bien sur le CV et la plupart du temps respectent la loi et payent leurs stagiaires. En contrepartie il y a plus de travail rébarbatif. Faire des cartons, travailler des heures supplémentaires, weekend compris, à faire les dessins techniques de vêtements achetés lors de

http://www.guardian.co.uk/money/2010/jul/24/fashion-industry-interns http://internsanonymous.co.uk/category/fashion/ 82 • SIMON(E)


Anais Obenson & Elsa May

STAGES EN ENTREPRISE DE MODE : EXPLOITATION OU EXPéRIENCE ? « shoppings professionnels », finalement envoyés en Inde ou en Chine pour être renvoyés quasiment identiques. Aucune création, aucun apprentissage technique, aucun réel échange, ni avec les fournisseurs, ni avec les clients, souvent les étudiants tombent de haut.

Le travail accompli par les stagiaires est alors un travail de professionnel et mériterait une rémunération. Les maisons, interrogées sur leurs stagiaires, répondent à cela que leurs stagiaires ont été gratifiés de jours off, de taxis et repas payés en remerciement de leur présence.

Mais c’est bien la réalité crue, qu’il faut connaître afin de se faire des armes.

Présence qui parfois peut peser lourd sur leurs épaules, car la pression, surtout en période de Fashion Week, est immense.

C’est là qu’arrive la question de la durée du stage. Et c’est réellement là que se trouve la limite entre expérience et exploitation. Pour les stagiaires en cours d’études, cela ne pose pas problème. Mais une fois le diplôme en poche, c’en est un. Un article dans le Guardian anglais recueille ainsi des témoignages de stagiaires chez Alexander McQueen. On penserait que de grands noms offrent une certaine fiabilité (ce qui, certes, est vrai en France dans la plupart des grandes maisons), cependant : les stagiaires y travaillaient jusqu’à 16h par jour, 7 jours sur 7. La maison engagerait très peu de gens en CDI, mais pour arriver à gérer le travail, prendrait beaucoup de stagiaires, attirés par le renom de la marque.

Une autre ancienne stagiaire de Alexander McQueen témoigne certes du grand nombre d’heures de travail et d’une certaine pression, mais tout ce qu’elle a appris, ce qu’elle a vu, toute cette folie à laquelle elle a pu participer sont bien plus importantes pour elle qu’un salaire. Aucune situation n’est idéale, et parfois il faut simplement tirer le meilleur d’une telle expérience. Nombreux sont les ressortissants des écoles de mode qui se voient accepter des prolongations de stages. Ainsi ils vont de prolongation en prolongation : des années d’investissement, d’engagement total, mais qui ne débouchent bien souvent que sur un CDD, et encore…

L’entreprise est reine.. And the show must go on. On n’arrête pas un défilé, et on entendra encore les clics-clics-clics des petits rats de chez Prada. Ne pas l’oublier, le garder en tête, et avancer.

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Pauline Borca

Pauline Borca est une artiste multi-facettes. Designer textile, styliste, créatrice vidéo, reine du tricot... Un talent indéniable et un univers surprenant, qu’elle a développé durant son cursus à LISAA. Pauline vient de terminer le salon du Prêt à Porter à Paris, pour lequel elle a créé un stand de 30m² et réfléchit à un nouveau projet, qui marierait toujours plus art et stylisme, vidéo et graphisme. Humour et passion. Sarah Orliaguet

Portfolio de Pauline Borca www.paulineborca.com mail@paulineborca.

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Perceval Vincent Percevalties

Agnès Chafei est une photographe plasticienne qui étudia aux beaux arts de Paris. Sa double culture franco- égyptienne, la pousse d’abord à se questionner sur le métissage : l’origine, la religion, la langue, la culture. En 2010, Agnès part en résidence à la Cordonnerie, a u sein de l’hôpital psychiatrique de Prémontré, où elle observe alors, le mode de vie de ce microcosme. En totale immersion, elle traduit ce qu’elle voit par le biais de portraits photographiques, finalement très proches de la peinture.

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Agnès Chafei

Ce sont des photos dures. Mais sous l’oeil d’Agnès Chafei, on voit sur ces visages leurs histoires, leurs peines, leurs folies, leur douceur, mais surtout leur humanité. «Dans un monde où la chair et l’esprit peuvent être dissociés, où le réel côtoie l’hallucination, figer l’instant présent fût ma première réponse.» Agnès Chafei Anais obenson. contact / chafei.agnes@gmail.com

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LUC «Un jeune homme attire mon attention, il n’a pas le droit de sortir. Toujours vêtu de son pyjama bleu, il s’assoit sur le même siège du matin au soir, les pieds posés devant ses fesses, les genoux pliés sous sa poitrine. Ses sourcils sont constamment serrés sur ses yeux et sur sont nez. Quand il se lève, on est tout de suite surpris par sa grande taille, il est tout simplement immense. Sa démarche est gauche et dansante, ses bras balancent et son visage toujours en souffrance. Je ne vois jamais ses yeux. Je ne sais même pas s’il me voit. Son infirmier me demande de le photographier. Je crois qu’il ne me voit pas, il ne pose pas, ne me regarde pas. Comme si ses yeux ne pouvaient voir qu’à l’intérieur de lui-même.»

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Cédric me touche particulièrement. Il se détache des autres, je ne sais pas réellement pourquoi. Il est schizophrène et grand suicidaire. Sur ses poignets et ses bras de grandes cicatrices rougeâtres forment d’improbables traces irrégulières. Son père vient le visiter une fois par semaine, un homme charmant. Je lui explique que Cédric développe une grande créativité et qu’il est mon éléve le plus doué. Il est très cultivé mais ne s’en vente jamais. Régulièrement il s’assied un peu plus loin, il ne supporte pas la saleté des lieux, l’odeur des autres patients. Dans ces moments quand il s’écarte, il pose sa tête sur les paumes de ses mains, le dos courbé. Il a l’air de souffrir attrocement. Sa paranoïa est étonnante, il imagine constamment qu’on lui veut du mal. Selon lui sa mère est un dragon. Elle vient le visiter demain, il est agité et anxieux. Je vois arriver une dame élégante, blonde aux cheveux courts. Les commissures de ses lèvres tombent naturellement vers le sol. Tout semble terriblement douloureux dans leur manière de s’aimer. Ils se parlent à peine. On dirait qu’elle s’est obligée à venir, par culpabilité maternelle. Je la comprend. Il est plus facile d’oublier ce qui fait mal. C’est pourtant la raison principale de ma présence ici. Affronter la plus grande de mes angoisses, et guérir ma culpabilité.

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Coline Fontaine Coline Fontaine a deux obsessions : la porcelaine et le papier. C’est avec féminité et délicatesse qu’elle conçoit ses créations tout en finesse, translucidité, et fragilité. Après avoir apprivoisé l’objet à l’école Boulle, elle poursuit ses études à la Danemark Designskole de Copenhague où elle continue à explorer, entre autre —et entre deux ballades à vélo— le pliage et le froissement.

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« Depuis bientôt un mois, j’ai commencé à étudier à l’Ecole de Design de Copenhague, où je vais rester un an. Alors que j’y allais au départ pour pouvoir faire de la céramique à plein temps, j’ai eu la possibilité de faire un projet de verre, d’en apprendre les techniques de bases (soufflage, moulage...), le genre d’opportunité qui ne se re-présente pas deux fois! Mes projets en céramiques sont du coup en attente, comme ma production. Merci de m’avoir suivi jusqu’ici, je donnerai bientôt des nouvelles et des aperçus de mes travaux ici.»

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l’indéfroissable

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the paper boat obsession

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origamic ceramic

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Marine & Paul Où vous êtes-vous rencontrés ? Paul // on s’est rencontrés un jour de septembre 2010... J’avais rendez-vous avec son coloc qui est mon copain actuel... Ce jour là, il y avait du soleil, et son coloc m’emmène boire un verre sur leur terrasse, et là je vois Marine arriver en chemise de nuit, les seins presque à l’air, et elle me dit bonjour de loin. Elle venait de se réveiller, lendemain de soirée... Ce n’est pas pour autant que j’ai eu une mauvaise impression d’elle, loin de là...

sur le monde “Putain, t’as vu ses nouvelles chaussures!!!! Parfaites!”, et on se questionne sur la taille des bites des jolis garçons. Ah, un surnom? j’ai pris l’habitude de l’appeler Duchette. Hum.. Sinon, en dispute habituelle de petit couple, c’est juste l’enfer quand on décide de regarder un film car on a des goûts totalement opposés donc il y en a toujours un des deux qui finit par bouder parce que le film est trop pourri. Quels sont ses défauts les plus attendrissants ? Paul // Parfois elle ressemble à une petite fille, c’est chiant mais c’est chou... Marine // Il va dire le contraire, mais c’est un petit garçon, il vit dans son monde et ne se rend pas souvent compte de la réalité, ça m’agace, et en même temps c’est trop chou, car dans son monde tout est vraiment plus simple. Il est également très tête en l’air, il lui arrive toujours des histoires incroyables parce qu’il ne fait pas attention et qu’il a un peu la poisse aussi. J’adore écouter ses aventures.

Quel est votre plus beau souvenir en commun ? Paul // C’était pendant la fashion week de septembre où l’on a pu enfin, pour la première fois, accéder à un défilé de grand créateur (Martin Margiela). On a eu une chance incroyable de tomber sur un américain qui nous a fait rentrer... Lorsque l’on est sortis, on criait dans la rue tellement on était heureux ! Marine // Notre emménagement, car on a vraiment eu du mal à trouver. Peut-être aussi la vie dans mon ancien appart, où Paul a fini par vivre aussi. On était donc 4 en colocation dans un grand appartement, on passait nos nuits à coudre, dessiner, regarder des films et faire Où voyez-vous votre moitié tout ce qu’on avait envie, c’était vraiment trop dans 20 ans ? Paul // Je la vois... Styliste. Non, c’est trop chouette... facile, plutôt illustratrice pour livres d’enfants qui font peur. Je pense bien que Marine réussira dans ce qu’elle entreprendra, c’est une fille bien Quelles sont vos habitudes décidée à réussir sa vie donc je ne me pose de petit couple ? Paul // J’ai pour habitude de lui couper les aucune question pour l’avenir de Marine. cheveux au bol et de lui indiquer la bonne Marine // Mort écrasé par un bus. Je rigole. En vrai, rien ne lui fait peur, donc çà dépend de direction des rues. Marine // On va aussi souvent au restaurant ce qu’il a envie de faire dans 20 ans... il finira (Mc Donald), on a des discussions très poussées toujours par faire ce qu’il a envie.

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1/

Un passé, un héritage. Une référence à se remémorer.

2/

Un présent encore peu populaire. Une expression alternative qui gagne à être connue.

3/

Un futur déjà bien établit dans le présent. L’évocation d’un succès qui perturbe ou qui émerge.

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1 Patti Smith Patti Smith, icone New Yorkaise à l’origine du mythique album “Horses”, précurseur en 1975 du courant punk, était à la Cité de la Musique pour une série de concerts, de lectures et de projections le mois dernier… Pour nous l’occasion de vous parler de cette légende plus que vivante. C’est intacte et fidèle à elle-même que Patti Smith a rejoué “Horses” dans le temple parisien de la musique classique, la Salle Pleyel. Celle qui, un soir de 1969, a découvert Jim Morrison et s’est sentie capable de faire quelque chose d’aussi fort sur scène, a aujourd’hui acquis le statut de marraine du mouvement punk de la fin des années 70. En effet, peu d’artistes sont capables de mélanger aussi bien poésie et son garage rock. Autant vous dire qu’il n’a pas fallu longtemps au parterre de fans pour se replonger dans cette époque et s’abandonner aux grondements des guitares. L’icone de la génération qui a eu 20 ans en 1975 est belle, debout, droite dans ses longues bottes. Elle arbore fièrement sa veste noire, recouverte en partie par ses longs cheveux grisonnants et crache par terre à tout va. Patti Smith, c’est une vraie rockeuse, qui se sent de plus en plus en libre au fil du temps. Punk un jour, punk toujours. Patti Smith vient de publier Just Kids, où elle raconte sa décennie new-yorkaise, à partir de l’été 1967. « L’été de l’amour », comme elle dit, en double référence au mouvement hippie et à sa rencontre avec Robert Mapplethorpe. Rien de mieux pour se replonger dans le mythe Patti Smith.

Julien Garrec

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2 Likke Ly

3 Casa del Mirto

Un nom norvégien, une enfance suédoise et une tournée européenne. Lykke Li, nouvelle égérie made in Sweden, a fait beaucoup parler d’elle et figure parmi la liste de ces artistes dont on attend avec impatience le second disque.

Un rayon de soleil, la douceur du vent chaud qui passe dans nos cheveux, un corps qui a un goût de sel... rien de mieux que «1979» de Casa Del Mirto pour retrouver cette sensation de bienêtre et cette impression de vacances.

Trois ans après la sortie de « Youth Novel », la charmante jeune femme qui porte haut le chignon nous revient, musicalement plus mature et plus affirmée.La Suède est un véritable terreau fertile d’artistes indie rock. On compte parmi eux Peter Bjorn and John, The Knife, Jens Lekman, Love is All et bien sûr Lykke Li. Après nous avoir présenté « Get Some » en octobre dernier, Lykke Li s’apprête à sortir son prochain album intitulé « Wounded Rhymes ». Composé de morceaux plus sombres, l’artiste a travaillé dans un esprit beaucoup plus expérimental, n’ayant pas peur de mélanger des tam-tams africains, de l’orgue Hammond ainsi que des harmonies d’un groupe de filles. Sans doute une manière de dire aux gens qui ont découvert sa ravissante voix sur des titres comme « Dance Dance Dance » ou « Possibility », présents sur la bande originale de Twilight 2, qu’elle est capable de sortir quelque chose de plus brut, d’énergique, qui laisse peut être mieux transparaitre ses sentiments. Attention, ceux qui se sentent orphelins de Stina Nordenstam et que Björk irrite, pourraient bien trouver leur nouvelle idole auprès de cette demoiselle, que je trouve à la fois intuitive et inventive. Le deuxième album de Lykke Li, « Wounded Rhymes », sort le 1er mars. « Get Some », ainsi que la ballade « Paris Blue » (qui ne figurera pas sur l’album), peuvent être obtenus gratuitement en l’échange d’une adresse e-mail sur le site de Lykke Li. Rien de mieux pour se forger une opinion.

Après avoir proposé en téléchargement gratuit plusieurs de ses EPs, le groupe Italien Casa Del Mirto mené par Marco Ricci décide de passer à la vitesse supérieure en sortant un premier album intitulé “1979”. Au programme, un son étiqueté chiliwave / italo-disco inspiré par le maître du moment, Toro Y Moi (pour qui ils assurent d’ailleurs régulièrement les premières parties). Casa del Mirto n’est d’ailleurs pas la première expérience de Marco Ricci. Ce dernier travaillait pour le label Twilightmusic lorsqu’il habitait à Rome, et a enregistré pas mal de morceaux de chiliwave pour les compilations « Urban Chill ». Il explique : “la musique c’est vraiment quelque chose qui m’habite. J’aime pouvoir jouer d’un instrument en fonction de mon humeur du jour… et surtout me retrouver seul, face à moi-même, avec mes émotions, mon ressenti du moment pour composer un titre. D’ailleurs, si on jette un coup d’oeil sur l’ensemble de mon travail, le sentiment dominant c’est la mélancolie… il faut croire c’est un trait de mon caractère !” A la fois planant et mélancolique, l’album est porté par deux très bons morceaux, “The Haste” et “Faces”. Le groupe, qui voulait au départ créer une musique qui fasse danser les gens, a finalement produit quelque chose de beaucoup plus intime. Finalement, le vrai plaisir de Casa Del Mirto, c’est de vous imaginer en train de vous relaxer avec “1979” dans vos oreilles.

http://www.lykkeli.com/ SIMON(E) • 107


1 Jeff Wal

MARC BEYNEY-SONIER

Le pionnier en matière de mise en scène, celui qui va véritablement initier ce mouvement de modification de la perception de la réalité, c’est le photographe canadien Jeff Wall.

Ce procédé de narration vu avec Bettina von Zwehl et Gregory Crewdson est le cheval de bataille de Wall. Plus que jamais, les images sont autonomes et deviennent des « tableaux photographiques ». Même s’il qualifie ses œuvres de cinématographiques, on est plus dans la théâtralité quant à la disposition des objets et des personnages ainsi que dans la tradition picturale. La facticité du rendu est liée à ce côté fini, presque trop parfait, où tous les éléments sont précisément à une place qui leur confère un rôle, même minime, dans ce « cliché-récit ». Chaque séance photo est préparée longtemps à l’avance, tout est millimétré, répétitions des comédiens-modèles en amont obligatoires, et le shooting lui-même peut s’étendre de la journée au mois. S’inspirant ouvertement de la vision que Baudelaire se faisait de la peinture en tant que témoignage de la ville moderne, Wall l’applique au XXIème siècle, dans sa ville natale, à Vancouver. Plus que de la « street photography » dans laquelle on l’a souvent catalogué, il s’agit d’une approche sociologique, à l’esthétisme (trop) impeccable. Il montre une réalité qui n’en est plus une, car elle est poussée à son extrême, plastiquement trop parfaite. Contribuant à cet effet, le procédé qu’il utilise pour exposer ses photographies renforce cette position peinture/photo en faisant des tirages allant jusqu’à quatre mètres sur caisson lumineux. Eclairée par transparence dans un format inhabituel, l’atmosphère des photographies en devient encore plus fausse et anormale. Les actions quotidiennes ainsi transposées frappent tant elles sont exagérément propres et artificielles. Approche novatrice de la photographie, il peaufine numériquement pour que le résultat soit irréel, au niveau des contrastes, de la lumière et de la palette chromatique. Sa dernière exposition a eu lieu fin 2010 à la BAL, réunissant un collectif d’artistes parmi les plus influents depuis 50 ans. Médium extrêmement utilisé de nos jours, la photographie dans l’art contemporain prend son sens dans le détournement de ce que l’on en fait personnellement chaque jour. L’intérêt n’est pas de suivre le mouvement, surtout en art, et ceux qui percent ont toujours été outsiders avant d’être référents.

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Gregory Crewdson Bettina Von Zwehl

Untitled, 2001 (Ophelia from Twilight) Loin de la discrétion de Von Zwehl, Gregory Crewdson est omniprésent dans l’art contemporain. Sa page wikipédia le décrit tel que suit : «Gregory Crewdson (né le26 sepptembre 1962 à Brooklyn, New York est un photographe américain qui réalise des œuvres sur l’envers du rêve américain en photographiant des scènes surréalistes sur les foyers et les quartiers américains.» Vrai. Mais pas seulement. Etant l’un des photographes les plus importants du marché de l’art, pourquoi Crewdson a-t-il un succès aussi retentissant ?Techniquement les moyens sont énormes : budget pharaonique, mise en scène de films -osons le mot- hollywoodiens, modèles qui sont des acteurs (parfois célèbres), tirages des photos dans des formats gigantesques. Niveau communication, ça envoie aussi du lourd : expositions dans les galeries les plus influentes (Daniel Templon, Gagosian, White Cube), publications d’ouvrages parfaits, léchés, sublimes. Et pourtant, ce n’est rien de tout cela qui frappe dans les œuvres du New-Yorkais. Oppressante, angoissante, dérangeante, sa photographie dérange et intrigue. Floraison de détails, rien n’est laissé au hasard, chaque objet a été minutieusement placé. Tant d’éléments narratifs qui poussent plus à la suggestion et ne permettent pas d’établir un scénario précis. Liberté d’interprétation, chacun se sent concerné ou non selon les photographies qui s’offrent à lui. Le père de Gregory Crewdson était psy. On comprend mieux cette impression de voyeurisme, d’intrusion dans un moment intime et fragile de chacun des personnages. Le jeu de lumière dirige le regard, mettant en exergue l’individu. Les couleurs froides, la netteté, poussée à son maximum, fait basculer son travail dans le surréalisme. La solitude est à son paroxysme, les protagonistes semblent être en totale introspection. On se questionne avec eux, on cherche le sens de la situation, le pourquoi de cette mise en scène drastique. Cet effet « d’archi réel » si cher à Crewdson fait le succès de sa photographie. Impossible d’être indifférent à ce désespoir, tant il est parfaitement travaillé. L’envers du rêve américain, certes, mais traité avec une beauté glacée. La dernière expo, Sanctuary, s’est déroulée jusqu’au 5 mars à la galerie Gagosian de Rome.

Loin des blogs et autres moyens de médiatisation aussi virtuels qu’éphémères, certains jeunes artistes font leur chemin, discrètement mais sûrement. Ainsi, en découvrant les œuvres de Bettina von Zwehl, artiste allemande, on touche du doigt la définition de ce que l’on peut se faire d’un photographe aujourd’hui. Car, malgré la montée en puissance de ceux qui s’autoproclament « photographes» (soit 70% des 15-25 ans parisiens, après l’acquisition pour leur anniversaire ou autre d’un Reflex), rares sont ceux ou celles pour qui cette passion va devenir ou devient un métier. N’est pas artiste qui veut, encore moins dans un domaine qui s’est autant popularisé depuis l’apparition des appareils numériques. Experte en question de mise en scène, les photographies de Bettina von Zwehl surprennent quant au rendu des poses des modèles. Cet effet est dû aux instructions inhabituelles qu’elle leur donne, afin de provoquer chez eux une attitude spontanée. Pour plus d’émotions, moins de factice, de poses vues et revues du fait de la profusion d’images que nous bouffons quotidiennement, entre pub, mode et autres images en tout genre. Il était temps. Il ne s’agit pas de mise en scène cliché, mais de saisir l’instant non réfléchi. Monochromie entre le fond et les vêtements portés par les modèles ; Bettina Von Zwehl demande de réaliser des tâches basiques : s’endormir / faire du sport / se concentrer. Dans chacun des actes élémentaires accomplis, la photographe shoote les modèles au moment clé ; quelques secondes après leur réveil, après l’effort physique, à l’apogée de leur concentration. Le rendu surprend, aucune attente esthétique, juste la véracité d’un instant saisi. Cela touche car nous sommes dans le Vrai, dont nous sommes plus familiers avec le photo-reportage qu’avec l’art. C’est ce qui marque chez Von Zwehl, ce paradoxe agréable entre l’effort de la mise en scène et le rendu qui se veut justement loin du « contrôle de son image ». Dernière exposition en 2009, la photographe allemande se fait pour le coup trop discrète. Dommage.

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Le Poète à New York

John Sannae Béatrice Hugues

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C’est avec sa collection Poète à New York que Lorca, paysan d’Andalousie, s’est élevé au rang des grands poètes du vingtième siècle. Déjà connu pour une poésie inspirée des traditions de son pays, des gitanes et de la nature, New York lui inspirera un style particulièrement nouveau et singulier. Sa nature solitaire et son homosexualité l’avaient déjà écarté de la pensée commune, mais c’est une fois propulsé dans la métropole de New York, que Lorca se définit réellement comme un « outsider ». Cette double altérité se manifeste alors dans ce chef d’œuvre baroque et surréaliste. A travers le regard de Lorca, New York se change en monde extra-terrestre et tout devient pour le poète objet de réflexion et d’aliénation. New York est, selon Lorca, une ville sévère dont l’aurore est un « ouragan de noires colombes qui barbotent dans l’eau pourrie », une cité maudite où « il n’y a ni matin possible ni espérance » et où « parfois les pièces de monnaie en essaims furieux percent et dévorent des enfants abandonnés. » Parce que Lorca est, au même titre que les noirs de Harlem, un étranger, ils vont particulièrement l’émouvoir et inspirer un de ses plus grands poèmes. Harlem, quartier des noirs marginalisés par la société raciste de l’époque, devient un monde onirique dont le « Roi […] arrache les yeux des crocodiles », un véritable conte où vivent des personnages tels que ce « vieillard couvert de champignons ». Avec leur part égale de beauté et de cruauté, les poèmes de Lorca pleurent pour chaque figure rejetée par cette ville impitoyable. Néanmoins, à l’issue de ses dénonciations fabuleuses, il émet la possibilité de changer ce quotidien de l’injustice. Il incite les noirs à « tuer le blond vendeur d’eau de vie » et à fuir. A la fin du grand poème « Le Roi de Harlem », Lorca rend l’espoir aux hères New Yorkaises en leur promettant qu’elles « danseront » un jour. C’est sur cette toile de fond effrayante de New York que Lorca trouve la possibilité de réfléchir avec clarté sur la nature humaine. Ici, il fait l’expérience de l’irrémédiable vérité de la race humaine qui est au cœur de l’œuvre « Poète à New York ». Lorsqu’il se sent étranger au monde, il se rend compte que le monde n’est finalement fait que d’hommes étrangers les uns pour les autres. Et il ne se dit « homme, poète ni feuille, mais pulsation blessée qui sonde les choses de l’autre côté ». /J.S


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2 Le Festin nu WILLIAM BURROUGHS / Née aux Etats-Unis à l’aube du nouveau monde de l’après-guerre, la “ Beat Generation ” est le prélude de grands changements sociaux qui commencent dans les années 60. Les écrivains du mouvement sont des novateurs, des expérimentateurs et, d’une certaine manière, des révolutionnaires. Ces “ outsiders ” influencent une période déterminante pour nos sociétés modernes. Aux marges de la société, ils cherchent et vivent une liberté jusqu’alors inconnue et l’expriment jusque dans l’écriture. Le Festin nu de William Burroughs est l’apogée de cette écriture libérée qui caractérise le mouvement Beat. Ce roman hallucinogène popularise la technique “ cut-up ”. Cette technique, en découpant le texte lui-même, déchire les conventions, les traditions littéraires et sociétales et les tabous. Le Festin nu parle de l’expérience des “ outsiders ”, surtout de celle des toxicomanes et des homosexuels. Le livre décrit de façon très détaillée des actes sexuels considérés “ transgressifs ” et la consommation de l’héroïne, dans un monde cauchemardesque mais à la fois étrangement séduisant. Burroughs plonge le lecteur dans un monde burlesque, parfois effrayant par ses lieux et personnages hors-normes. Dès la première page, il n’a pas peur d’employer l’argot des toxicomanes et “ déviants sexuels ”, sans jamais omettre aucun détail grimaçant ou inconfortable. Mais passé le choc initial du sujet et du style de son écriture, le lecteur commence à s’habituer au monde du Festin nu. D’où le deuxième choc : ce monde à première vue étranger devient reconnaissable comme le nôtre, les personnages portent des aspects d’une humanité commune, et leurs actes cessent d’être choquants et de nous dégoûter. On se rend compte peu à peu que les caricatures violentes de science-fiction qui habitent et contrôlent ce monde appelé “ Interzone ” ne sont que des exagérations anti-utopistes des structures de pouvoir mondiales. Les personnages du Festin nu vont beaucoup plus loin que la plupart du monde – même à la mort - mais ils cherchent la même liberté, la même évasion dont nous avons tous envie. Les “ outsiders ” de Burroughs existent en chacun de nous. /J.S

Délaissé Frédéric LEAL

Une parcelle d’humanité en Friche En choisissant de nommer son livre « Délaissé » au singulier et non au pluriel comme l’était son idée au départ, Frédéric Léal s’éloigne de tout misérabilisme et met en place une ambiguïté, celle de la marginalité. Ce roman est tout d’abord l’histoire d’Arnaud, médecin généraliste dans un quartier malfamé de Bordeaux. C’est aussi l’histoire de ce quartier, et celle des âmes éclopées qu’il abrite. Surnommé Beyrouth, ce quartier totalement laissé à l’abandon par la ville est peuplé de vies foutraques. Et ces dernières défilent dans la salle d’attente d’Arnaud, qui oscille entre médecin et psychologue. Parmi les clandestins, les travestis et les prostituées, certains de ses patients remontent à la surface du roman. Sandrine, anorexique, deviendra, du moins pour un temps, la femme d’Arnaud. Ils auront une fille, Sarah. Tessier, lui, est assureur mais aussi dealer de drogue amateur pour arrondir ses fins de mois. Il embarquera le docteur, par ses actions fumeuses, dans l’intrigue du roman. Et puis il y a un schizophrène interné qui envoie régulièrement des lettres au médecin. Ecrites en lettres capitales, elles ponctuent le roman… Dans le décor esthétique de « Beyrouth » autrefois riche, aujourd’hui déserté, Frédéric met en scène des hommes qui se fraient un chemin entre des murs éventrés à l’image de leurs espérances, qui marchent sur des ruines semblables à leur passé. Et Arnaud, ni héros, ni antihéros mais médecin modeste, tente de dépêtrer chacun de ses patients de sa chrysalide de problèmes. Il est lui-même un homme qui tâche tant bien que mal de naviguer sur les flots incertains des misères quotidiennes. Cependant, le ton de Frédéric Léal est détaché, objectif et drôle. De sa littérature surprenante, entre sourires et sourcils froncés, le rire éclate et l’émotion surgit. Son style est libre, spontané, et s’adapte au récit. Le rythme change, l’écriture se fluidifie ou se saccade au gré des personnalités, des situations. L’objectif de l’écrivain n’est pas de dresser un tableau de paumés sur lequel le lecteur pourrait se lamenter, mais bien au contraire de montrer très simplement une parcelle de l’humanité. A travers ce recueil de fragments de vies, on réalise aussi ce qui pousse un homme vers les marges de la société. La marginalité n’est ni innée ni incurable, elle est un passage de l’existence. Un passage plus ou moins long, plus ou moins intense, plus ou moins fatal. /B.H SIMON(E) • 111


Laurie Mannessier

Freaks,

Tod Browning, 1932 Alors que le cinéma est encore une attraction de fête foraine, Tod Browning pousse la mise en abîme en narrant le quotidien tumultueux de «bêtes de foire», d’êtres humains cul-de-jatte, nains, siamois, semianimaux, bref déformés façon Barbapapa monstrueux. Comme dans Amour, gloire et beauté, les sentiments se mêlent aux finances, les cocus aux bijoux, les trahisons aux jolies filles… Enfin, à la jolie fille, Cléopâtre, trapéziste tout ce qu’il y a de plus trapéziste, dont Hans le lilliputien est amoureux, mais qui préfère le Hercule du cirque et ses muscles. Environ 50 ans avant le primé Elephant Man de David Lynch, cette micro-société d’outsiders s’organise tout comme nous, en un petit village de roulottes, se mariant, se chiffonnant entre soeurs (siamoises) tout comme des vrais. Sauf que, loin de montrer la beauté intérieure de ces monstres comme on pourrait l’attendre, d’essayer de les intégrer aux gens normaux, la morale du film enterre un regard malsain et c’en devient carrément freaky. Film maudit, très mal reçu par le public, manquant de causer la faillite de la boîte de production MGM, il fut seulement ré-édité grâce à la Cinémathèque Française en 1969, mais devint dès lors un classique du cinéma diffusé dans toutes les salles d’Arts & Essais de l’époque. Si Tod Browning y dépeint sa vision cruelle de la société, il est intéressant de noter qu’au cours du tournage des pétitions circulèrent pour écarter les fameux phénomènes monstrueux -recrutés dans un vrai cirque - du reste de l’équipe technique, qui jugeait les phénomènes anormaux à l’apparence insoutenable. Joli contre-discours de tolérance, en somme.

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3 2 I am Sam

(Sam je suis Sam) De Jessie Nelson, 2001 Dans ce film peu connu, et à grand tort, Sam, un handicapé à qui on admet un âge mental de 7 ans, élève seul sa fille Lucy Diamond et se retrouve confronté aux autorités lorsque la petite devient plus intelligente que lui. Sean Penn y est absolument incroyable, d’une justesse profondément touchante et réaliste (il s’était préparé au rôle en s’intégrant au centre de L.A. Goal qui permit au film de voir le jour) et Dakota Fanning (âgée alors de 7 ans) confirme que son talent n’est pas purement commercial - elle fut d’ailleurs la plus jeune actrice nommée au Screen Actors Guild Award pour cette prestation. Quant à Michelle Pfeiffer, et bien, elle aurait dû rameuter plus de peuple dans les cinémas, étant donné la qualité de l’oeuvre. De plus, comme dans Freaks, deux «vrais» handicapés font partie du casting. Porté par une bande-son également exceptionnelle de reprises variées des Beatles, Sam je suis Sam pose la question non seulement de l’intégration mais aussi des limites de la justice et de la loi face à ces «outsiders». La définition de l’homme par la loi est elle-même remise en cause : est-ce l’intelligence qui nous détermine ? La réussite sociale ? Ou notre capacité à aimer ? - et cela, Sam le fait plus et mieux que quiconque. Peu apprécié par la presse des gens qui aiment bien ne pas aimer parce que c’est tellement mieux de critiquer pour se sentir supérieur - et moins bête que Sam, tu penses -, la plupart des gens qui l’ont vu ont eux su apprécier la sensibilité de ce film, qui certes devrait faire un partenariat avec Kleenex et Starbuck, mais qui, n’empêche, est d’une réalisation juste et manipulatrice (et ceci prouve cela) très intelligente.

Festival international de courts-métrages

Le festival de court métrage de ClermontFerrand réunit chaque année en février les oeuvres de dizaines de réalisateurs sûrement tous un peu fous - des artistes, en somme. On note ainsi très rapidement la préposition qu’ont tous les-dits artistes à claquer des bouteilles de faux sang dans leur oeuvre : huit courts sur dix comprennent au moins un meurtre, un suicide ou un viol (inceste, de préférence), et certains mixent et doublent les trois à volonté. On vogue ainsi de nombreuses reprises revisitées du Petit Chaperon rouge, où le loup se tape la grand-mère, à des films néo-zélandais d’une violence inouïe mais où, très bizarrement, tout le monde se marre dans la salle - un effet de catharsis doit m’échapper, ou alors les gens deviennent eux-mêmes complètement dingues, overdose d’enfants poignardés et de mecs possédés - en passant par, bien sûr, un lot de dépressifs déprimants. Mais la vraie catégorie d’Outsiders se trouve, bien sûr, dans l’expérimental : les courts des séries «Labo» sont hallucinants, phazants, badants et des fois chiants aussi. Le mieux étant probablement, plus que les courts eux-mêmes, leur description dans le catalogue du festival (par ailleurs superbement illustré cette année par Rebecca Doutremer) : parmi les meilleurs, on trouve «Un homme se retrouve séparé de sa conscience par une rivière», «Ils vont à un concert de Sexy Sushi, un groupe qui rend tout le monde fou», «Un homme reçoit l’appel du soleil» … A voir absolument, si l’occasion vous est donnée, et promis, ils sont tous beaux, drôles et non-violents : Tomatl : chronique de la fin du monde, de Luis Briceno Stuck in a groove, de Clemens Kogler The external world (Le monde extérieur), de David O’Reilly Il était une fois l’huile, de Vincent Paronnaud (le courtmétrage le plus cool de la planète) L’accordeur, d’Olivier Treiner Isabelle au bois dormant, de Claude Cloutier Red Hot Riding Hood (Méfie-toi fillette), de Tex Avery Raymond, de Bif We have decided not to die (Nous avons décidé de ne pas mourir), de Daniel Askill Slim Time (Menu du jour), de Bertrand Avril

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sarah schofield COLOR BLOCKING Sarah schofield est une australienne de Paris. Elle étudie d’abord dans son pays puis intègre le master design d’accessoires à l’IFM Paris. Autant dire que ses collections capsules sont de haut niveau. Elle collabore entre autres avec Swarovki et Dior. Des marques qui lui ressemblent bien, puisque son travail porte sur l’hyper féminité. On retrouve à chaque fois un jeu de couleurs fortes et vibrantes. Les ornementations sur ses accessoires et vêtements deviennent partie intégrante de l’objet et ont une réelle fonction. une façon audacieuse de présenter son travail. anais obenson

CONTACT www.sarahschofield.com sarahschofield.paris@gmail.com

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Collection Mondrian

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Collection Pour Dior

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Collection pour swarovski

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Su Yuwen Su Yuwen ou Yuwen Su, tout dépend du continent, est une fille aux apparences très sages. Tout comme son travail délicat, il faut regarder un peu plus longtemps pour voir la force et la folie qu’elle a en elle. Une palette qui se dégrade du gris au bleu et qui apaise les yeux. C’est dans les courbes du vêtements que notre regard se perd. On suit les mouvements du corps et la façon impeccable qu’ont les tissus de se poser sur lui. Après un B.A au London College of Fashion, c’est à Paris, qu’elle pose ses bagages. À La Chambre Syndicale, elle vient parfaire la rigueur de son travail. anais obenson

contact / www.suyuwen.com su.yw729@googlemail.com

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Photographe // Romain Le Cam Assistant photographe // Pauline Marx Styliste // Laëtitia Mannessier Assistant styliste // Marine Gabet et John Sannaee Maquilleur // Yann Boussand Larcher avec les produits MAC Modèles // Mary Astrid, Clémentine, Mathilde, Typhaine et Charles

Témoignage d’un roux

«You know everybody else gets respect, I mean black people, white people, mexican people, every one ! Jesus, why does gingers have to be put done all the time ? No really what so different about us beside our hair color ? Gingers have SOULS ! I’m red head and I’m proud of it !» Tribute to gingers. SIMON(E) • 133


CHARLES MANTEAU MARIE LEBRUN VESTE EN JEAN APRIL 77 TEE SHIRT MISECORDIA X KRIS VAN ASSCHE

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MATHILDE TRENCH DIMITRI RIVIERE

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CLEMENTINE ROBE SIMONE SAUVAGE CHEMISE VINTAGE

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MARY ASTRID TOP MAXIME CONGOST JUPE EN DAIM SYLVIA RIELLE COLLANTS TABIO

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CLEMENTINE COMBINAISON MAUD RONDOT BODY VINTAGE

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CHARLEs MANTEAU MARIE LEBRUN VESTE EN JEAN APRIL 77 TEE SHIRT MISECORDIA X KRIS VAN ASSCHE JEAN APRIL 77 CHAUSSURES SCHMOOVE COLLIER VINTAGE

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TYPHAINE GILET PERSO ROBE JASMINE PELLEGRINO COLLANTS TABIO

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MARY ASTRID ROBE DIMITRI RIVIERE VESTE APRIL 77 COLLANTS TABIO

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MATHILDE TRENCH DIMITRI RIVIERE COMBINAISON MATHILDE SOURDEIX, ALEXANDRE GOLL ET MARINE GABET COMPENSEES VINTAGE

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CHARLEs TEDDY FRANKLIN & MARSHALL CARDIGAN MISERICORDIA TEE SHIRT MISECORDIA X KRIS VAN ASSCHE JEAN APRIL 77 CHAUSSURES SCHMOOVE MATHILDE CHEMISE SYLVIA RIELLE PANTALON MISECORDIA COLLIER MAUD RONDOT

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à gauche TYPHAINE GILET PERSO ROBE JASMINE PELLEGRINO COLLANTS TABIO

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à droite TYPHAINE TOP ALICE TRESCARTE VESTE EN JEAN VINTAGE

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MATHILDE CHEMISE SYLVIA RIELLE PANTALON MISECORDIA COLLIER MAUD RONDOT TYPHAINE TOP ALICE TRESCARTE JUPE SYLVIA RIELLE COLLANTS TABIO MARY ASTRID ROBE DIMITRI RIVIERE VESTE APRIL 77 COLLANTS TABIO CHARLES TEDDY FRANKLIN & MARSHALL CARDIGAN MISERICORDIA TEE SHIRT MISECORDIA X KRIS VAN ASSCHE JEAN APRIL 77 CHAUSSURES SCHMOOVE CLEMENTINE ROBE SIMONE SAUVAGE CHEMISE VINTAGE

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Si les adolescentes imitent l’allure désuette et le charme des mamies éternelles, leur kitch devient alors un critère de coolitude. Et qu’en serait-il si ces mamies, justement, piochaient à leur tour dans le vestiaire de leurs petites filles chéries ? Réponse en famille avec Jacqueline, une mamie haute en couleurs, loin du cliché de la grand-mère aigrie. PHOTOGRAPHE // Nastasia Dusapin ASSISTANT PHOTOGRAPHE // Chloé de Nombel STYLISte // Noëmie Al Homsi assistant stYLISte //Janique Favrel maquilleuse // Mathilde Passeri RÉALISATION // Laëtitia Mannessier MODÈLES // A Jacqueline, Manon et Marie.

Merci à Marie-Christine pour son aide.

JACQUELINE VESTE ICONE POURPRE LEGGINGS CONSTELLATION CHEMISE VINTAGE

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(à droite) MARIE ROBE NOEMIE AL HOMSI SOUS ROBE AMERICAN APPAREL

(à gauche) JACQUELINE JUPE MINNA PARIKKA COLLIER EN CUIR EVELIE MOUILA TEE SHIRT VINTAGE


JACQUELINE JUPE MINNA PARIKKA BALLERINES MELISSA X VIVIENNE WESTWOOD MARIE JUPE VINTAGE CHAUSSURES PERSO 156 • SIMON(E)


MANON TOP VINTAGE JUPE LONGUE ELAIDI BRACELET AYMERIC BERGADA DU CADET POUR QUENTIN VERRON ACCESSOIRES SIMON(E) • 157


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manon VESTE IS NOT DEAD VESTE AMERICAN APPAREL JUPE ANTOINETTE SIAUD, SARA VAN PEE ET CLARA CORNAERT TEE SHIRT VINTAGE

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JACQUELINE MANTEAU ANTOINETTE SIAUD, SARA VAN PEE ET CLARA CORNAERT

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JACQUELINE LEGGINGS VINTAGE SANDALES A NOEUDS MINNA PARIKKA

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MARIE TEE SHIRT ET JUPE VINTAGE COLLIER EN CUIR EVELIE MOUILA MANON VESTE AMERICAN APPAREL JUPE ANTOINETTE SIAUD, SARA VAN PEE ET CLARA CORNAERT TEE SHIRT VINTAGE JACQUELINE BLOUSE ANTOINETTE SIAUD, SARA VAN PEE ET CLARA CORNAERT LEGGINGS VINTAGE SANDALES A NOEUDS MINNA PARIKKA

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MANON COMBI SHORT EN MAILLE IVANA HELSINKI MITAINES COURTES MINNA PARIKKA CHEMISE FLEURI VINTAGE MARIE ROBE A FLEURS ASLI FILINTA

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MANON COMBI SHORT EN MAILLE IVANA HELSINKI MITAINES COURTES MINNA PARIKKA CHEMISE FLEURI VINTAGE

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JACQUELINE blouSE ANTOINETTE SIAUD, SARA VAN PEE ET CLARA CORNAERT LEGGINGS VINTAGE MARIE TEE SHIRT ET JUPE VINTAGE COLLIER EN CUIR EVELIE MOUILA 168 • SIMON(E)


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(à droite) MARIE CHEMISE VICTOR MOLINIE JUPE ASLI FILINTA VESTE FACONNABLE BOTTINES PERSO

MANON VESTE NOEMIE AL HOMSI ROBE ANTOINETTE SIAUD, SARA VAN PEE ET CLARA CORNAERT SANDALES A TALONS YVES SAINT LAURENT

JACQUELINE MANTEAU ANTOINETTE SIAUD, SARA VAN PEE ET CLARA CORNAERT JUPE COS CHEMISE VINTAGE

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Invitation au miroir

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‘I am beautiful no matter what they say Words can’t bring me down I am beautiful in every single way Yes, words can’t bring me down So don’t you bring me down today’ Beautiful, Christina Aguilera

Dialogue visuel et interrogations photographiques sur la beauté et la différence. PHOTOGRAPHE // Jonathan Icher aka Queen Mimosa RÉALISTATION //Marilou Gauthier maquilleuse // Sophie Nevoux coiffeur // Guillaume Simonin modèles // Jean-Philippe Chemin, Ray Noir Laurie Droulin, Mailys Beraud Alice Davallan, Aesane Pecnard

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La femme à barbe

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Le joli monstre

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La magnificiance artificielle

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L’harmonisation chirurgicale

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Le masculin délicat

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La Déficience de contemplation

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COLLECTION HOMMES AUTOMNE HIVER 2011-2012 Si la mode masculine est un terrain glissant, où il semble difficile pour les designers d’être créatifs, sans iriser les poils des chers clients, bien souvent frileux, on accorde volontiers attention aux subtilités d’évolution de l’allure de l’homme. L’hiver prochain, la nonchalance et l’assurance semblent être les maîtres mots, avec des silhouettes fluides et légères, en draps de laine, grosses mailles ou cuir souple, ou alors complètement ajustées, voir étriquées de la tête aux pieds. On souligne également la renaissance des couleurs, le rouge cardinal en premier lieu mais aussi du jaune moutarde, bleu électrique ou orange fluo. Un homme élégant dans toute sa désinvolture. / Laetitia Mannessier

WOOYOUNGMI

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GUSTAVOLINS

WALTER VON BEIRENDONCK

EHUD

RYUNSHU

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PHILLIP LIM

JULIUS

arnys

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songzio

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T. ETCHEBERRY BERNARD WILLHELM quasimi ehud

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songzio

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HAUTE-couture COLLECTION HAUTE COUTURE PRINTEMPS-éTé 2011 Avec les 2000 clientes mondiales, il est injuste de dire que la haute couture descend dans la rue et qu’elle est formatrice de tendances. Plus objet de luxe par excellence, ou oeuvre d’art vivante, la haute couture ne rajeunit pas cette saison encore, sauf exception, merci Julien Fournié. La femme de l’été 2011, selon la haute-couture, est définitivement glamour. Forte, assumée et séductrice sur tous les fronts. Tantôt lionne chez Julien Fournié, tantôt sirène désenchantée chez Elie Saab, elle attise tous les regards et allume. On aimerait juste un peu moins de robes fourreau et de sequins cousus main laetitia mannessier

Photographie par François Loock / yeti-vert@live.fr

Didit Hediprasetyo 186 • SIMON(E)


julien fournié

Alexandre Vauthier SIMON(E) • 187


Christophe Josse

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Elie Saab

BasilSoda

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PHOTOGRAPHE & réALISATION : REBECCA RENAULT

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pLAYLIST / la baronne de baronnie ILLUSTRATION / CLAIRE LUPIAC

«Would Howard S. Becker dance on my playlist ?»

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«parce qu’on me dit Djette, parce que ‘Outsiders’ m’a été une lecture heureusement imposée pendant mes études, parce que si j’en avais le talent et les traits de caractère je serais volontiers la fille spirituelle de Cathy Berberian et Beth Ditto» La Baronne de Baronnie SIMON(E) • 193


mars/mai vendredi 11 Mars à Les folie’s pigalle

Paris is burning

vendredi 18 Mars Au Social Club

Furie

Samedi 9 avril À l’espace Pierre Cardin

Club sandwich CASANOVA Jeudi 21 avril À la Cigale 120 boulevard Rochechouard à Paris

Concert Lykke Li

MARINE BAVANT

du 22 avril au 23 mai Au Théâtre du Châtelet

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Comédie musicale Sweeney Todd du 23 mars au 1er avril

Festival «Les femmes s’en mêlent»


expositions

cinéma

cinéma

Ma part du gâteau C. Klapisch, le 16 mars 2011

Stanley Kubrick Cinémathèque francaise 51 rue de Bercy, Paris 23 mars > 31 juillet 2011 Michel Gondry Centre George Pompidou, galerie Sud 16 février > 28 mars

mode Yves Saint-Laurent Fondation Pierre Bergé 5 mars > 17 juillet 2011 Christian Dior Bon marché, 2eme étage 28 février > 26mars 2011

art Installation TRACES d’Amos Gitai Palais de Tokyo 5 février > 17 avril 2011

Si tu meurs je te tue H Saleem, le 23 mars 2011 Wasted land L. Walker, le 23 mars 2011 Cher Gino S. Benchetrit, Le 30 mars 2011 La Nostra vita D. Luchetti, le 6 avril La nuit du chasseur C. Laughton, le 13 avril 2011

ANIMAL Nouvel accrochage aux arts décoratifs 18 février > 30 novembre 2011 Tous cannibales La maison rouge, Paris 12 février > 15 mai

Galeries & Vernissages Métamorphose en bord de ciel Thomas B. À la galerie l’art de rien 16 mars > 1er Mai Vernissage le 16 mars de 18:00 à 22:00

When girls go wild Thomas B. À Born Bad 4 mars > 31 mars

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soirĂŠe simone MAGAZINE

le chacha / avec maison camiba photographes / Johnny-Jane : johnny-jane.tumblr.com Thibault Kuhn : goddamnfashionbloggers.blogspot.com Perceval Vincent Percevalties : what-perceavalties-thinks.blogspot.com

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soirée ZOO ARENA

au TRIANON

Photographe / Saskia Lawaks

http://facescoop.com/)

Soirée jcdc’s birthday

à l’institut français de la mode

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Guapo Magazine au 1979 Photographe / virgile guinard

www.virgile.carbonmade.com

Jean du Sartel www.timeoftheassassins.comA

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