Expressions nº19

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gratuit

expressions

un magazine à l’ouest nº19

mai + juin 2011

cinéma d’animation

Les illusions retrouvées p. 6 et 7

portrait

interview

Étienne Dutin p. 9

Le Vicomte

p. 5

Supplément gratuit au journal SUD OUEST du 2 mars 2011 disponible sur les lieux de ventes des communes référencées en page 3.


expressions un magazine à l’ouest

3

édito

nº19 / mai + juin 2011

Dansez, dansez, sinon nous sommes perdus*

06

14

NE PLUS EN

POUVOIR BERNARD STIEGLER AIMER, S’AIMER, NOUS AIMER DU 11 SEPTEMBRE AU 21 AVRIL

10 D’ACHAT

13

DAVID POULLARD, FLORENCE INOUÉ ET GUILLAUME RANNOU

15

Organisation EVEIL de MARANS – 10-11-12 juin 2011 Grands Prix Nationaux et interrégionaux de Musique

04 Opinion Catherine Fourmental-Lam + Brèves 05 INTERVIEW Le Vicomte 06 dossier Le cinéma d’animation 09 portrait Étienne

Sous le haut parrainage de M. Frédéric MITTERRAND Ministre de la Culture et de la Communication

Dutin + Rochefort École de médecine

Vendredi 10 juin 2011 17h30 21h00

Cérémonie d’ouverture à la Mairie de Marans (sur invitation uniquement) Grand spectacle avec Patrick SEBASTIEN et le Grand Orchestre COLL (Sous chapiteau, rue des moulins. Prix des places, de 20€ à 25€)

Samedi 11 juin 2011 10h à 17h Concours des différentes formations musicales à : Marans, Andilly, Charron (Tous les concours sont gratuits) 17h00 Défilé dans les rues de Marans. Messe du 100ième anniversaire 20h30 Grande soirée de Gala (sous chapiteau rue des Moulins) Avec la participation de la Batterie Fanfare de la Gendarmerie Mobile de Paris La Batterie Fanfare Régionale Poitou Charentes et les sections de l’Eveil. (Prix des places de 14€ à 7.50€)

10 carte blanche Vincent Perrottet 13 culture État, es-tu là ? 14 saintes

navale

Cie Stromboli + la Mothe-saint-héray Cie Mastoc + design Quatrième de couverture

15 Cognac Ripailles 16

L’Avant-Scène + Littérature agenda

18 Internet

exhausteurs

+

L

nicolas giacometti

e projet socialiste pour les élections présidentielles de 2012 reste pour l’instant muet sur le plan culturel. Le rapport Bouët (cf. p. 13) demandé par Frédéric Mitterrand, avec « 21 propositions pour relancer le partenariat entre l’État et les collectivités territoriales dans le domaine culturel », lui, est plein d’une bonne volonté étatique dont on pressent les impasses technocratiques si ces propositions sont retenues. Comme dans certains discours sur l’énergie nucléaire (au passage : à quel partenariat réfléchiton avec la population japonaise, française, mondiale ?), on fonce vers le néant en se hâtant très peu, pour une fois. Les crises sont là ; montrer au monde entier l’efficacité de notre nucléaire civil ou de notre matériel militaire est plus rentable que de favoriser l’émancipation intellectuelle du peuple qui les fabrique. Il est d’ailleurs probable que la France soit plus appréciée désormais pour la qualité de ses armes que pour son rayonnement culturel… Pourtant, dans ce domaine, des idées existent depuis longtemps pour changer de « mode de production et de consommation » : éducation et pratique, de manière égalitaire, comme pour le sport… les maths ou l’anglais. Que les arts sortent de leurs tours d’ivoire labellisées, que les ministères de la Culture et de l’Éducation fusionnent sur ces questions, et que le citoyen soit remis au cœur d’une politique qui ne devrait viser qu’à lui donner la faculté de juger et de grandir. Mais le taux de remplissage des salles de spectacle ou l’audimat télévisuel font « écran » ; ils ne disent rien de la créativité d’une population, ils témoignent uniquement de pratiques de consommation. Il nous appartient donc de ne pas céder à nos appétits et de participer davantage à la préparation du menu ; de demander aussi que l’État, les collectivités locales et les professionnels de la culture prennent plus en compte les citoyens que nous sommes, les citoyens éduqués que nous voulons être. Culture, énergie, alimentation… quand la démocratie et l’éducation sont faibles, c’est la démagogie et l’aliénation qui triomphent. Eh bien, dansons maintenant ! * Sous-titre du film de Wim Wenders, Pina, consacré à l’œuvre magnifique de la chorégraphe Pina Bausch.

Dimanche 12 juin 2011

parution du prochain numéro mercredi 6 juillet

8h à 16h Concours des Grands Prix Nationaux-Batteries Fanfares et Harmonies. (Sous chapiteau rue des Moulins) 16h00 Festival. (Sous chapiteau) (Prix des places de 8€ à 5€) 19h00 Cérémonie de clôture (sur invitation uniquement) En présence de la Musique Ste Cécile de Janzé(35), association organisatrice des GPN 2012 22h00 Grand BAL populaire (Sous chapiteau) animé par l’Orchestre COWEN LIVE (prix entrées de 10€ à 5€)

Dpt 17 Aigrefeuille-d'Aunis / Andilly / Angoulins / Arces / Archiac / Archingeay / Ardillières / Ars-en-Ré / Arvert / Asnières-la-Giraud / Aulnay / Aumagne / Authon-Ébéon / Aytré / Balanzac / Ballans / Ballon / Beaugeay / Beauvais-sur-Matha / Bernay St-Martin / Berneuil / Beurlay / Bignay / Blanzac-les-Matha / Bords / Bougneau / Bouhet / Bourcefranc-le-Chapus / Bourgneuf / Boutenac-Touvent / Breuil-Magné / Breuillet / Brie-sous-Mortagne / Brizambourg / Burie / Bussac-sur-Charente / Cabariot / Chaillevette / Champagne / Champagnolles / Chaniers / Charron / Châtelaillon-Plage / Chérac / Chermignac / Chives / Ciré-d’Aunis / Clavette / Clion / Consac / Corme-Écluse / Corme-Royal / Courçon / Cozes / Cram-Chaban / Crazannes / Cresse / Croix-Chapeau / Dampierre-sur-Boutonne / Damvix / Dœuil-sur-le-Mignon / Dolus-d’Oléron / Dompierre-sur-Charente / Dompierre-sur-Mer / Échillais / Écoyeux / Épargnes / Esnandes / Étaules / Ferrières / Fontaine-Chalendray / Fontaines-d’Ozillac / Fontcouverte / Fouras / Geay / Gémozac / Germignac / Grézac / Guitinières / Haimps / Hiers-Brouage / Île-d’Aix / Jarnac-Champagne / Jonzac / L’Éguille / L’Houmeau / La Brée-les-Bains / La Brousse / La Chapelle-des-Pots / La Couarde-sur-Mer / La Flotte / La Grève-sur-Mignon / La Jard / La Jarne / La Jarrie / La Laigne / La Rochelle / La Ronde / La Tremblade / La Vallée / Lagord / Landes / Landrais / Le Bois-Plage-en-Ré / Le Château-d’Oléron / Le Chay / Le Douhet / Le Grand-Village-Plage / Le Gua / Le Thou / Léoville / Les Églises-d’Argenteuil / Les Gonds / Les Nouillers / Les Portes-en-Ré / Les Touches-de-Périgny / Loire-les-Marais / Loire-sur-Nie / Loix / Longèves / Lonzac / Lorignac / Loulay / Lussant / Macqueville / Marans / Marennes / Marignac / Marsais / Marsilly / Matha / Mazeray / Médis / Meschers-sur-Gironde / Meursac / Meux / Migron / Mirambeau / Moëze / Montils / Mornac-sur-Seudre / Mortagne-sur-Gironde / Muron / Nancras / Néré / Nieul-le-Virouil / Nieul-lès-Saintes / Nieul-sur-Mer / Nieulle-sur-Seudre / Nuaillé-d’Aunis / Ozillac / Paillé / Pérignac / Périgny / Pisany / Plassac / Pons / Pont-l’Abbé-d’Arnoult / Port-d’Envaux / Port-des-Barques / Préguillac / Prignac / Puilboreau / Rétaud / Rioux / Rivedoux-Plage / Rochefort / Rouffiac / Royan / Sablonceaux / Saintes / Salignac-sur-Charente / Salles-sur-Mer / Saujon / Semoussac / Semussac / Siecq / Sonnac / Soubise / Soubran / St-Agnant / St-André-de-Lidon / St-Augustin / St-Bonnet-sur-Gironde / St-Bris-des-Bois / St-Césaire / St-Christophe / St-Ciers-Champagne / St-Ciers-du-Taillon / St-Clément-des-Baleines / St-Denis-d’Oléron / St-Denis-du-Pin / St-Dizant-du-Gua / St-Félix / St-Fort-sur-Gironde / St-Genis-de-Saintonge / St-Georges-Antignac / St-Georges-d’Oléron / St-Georges-de-Didonne / St-Georges-des-Côteaux / St-Georges-du-Bois / St-Germain-de-Lusignan / St-Germain-de-Marencennes / St-Hilaire-de-Villefranche / St-Hilaire-la-Palud / St-Hippolyte / St-Jean-d’Angély / St-Jean-d’Angle / St-Jean-de-Liversay / St-Juliende-l’Escap / St-Just-Luzac / St-Laurent-de-la-Prée / St-Léger / St-Loup / St-Maigrin / St-Mard / St-Martin-de-Ré / St-Médard-d’Aunis / St-Nazaire-sur-Charente / St-Ouen-d’Aunis / St-Palais-sur-Mer / St-Pardoult / St-Pierre-d’Oléron / St-Pierre-de-Juillers / St-Porchaire / St-Rogatien / St-Romain-de-Benet / St-Sauvant / St-Sauveur-d’Aunis / St-Savinien / St-Seurin-de-Palenne / St-Sever-de-Saintonge / St-Simon-de-Bordes / St-Simon-de-Pellouaille / St-Sulpice-de-Royan / St-Thomas-de-Conac / St-Trojan-les-Bains / St-Vivien / St-Xandre / Ste-Gemme / Ste-Lheurine / Ste-Marie-de-dRé / Ste-Même / Ste-Soulle / Surgères / Taillebourg / Taugon / Tesson / Thaims / Thairé / Thénac / Thors / Tonnay-Boutonne / Tonnay-Charente / Trizay / Tugeras-St-Maurice / Vandré / Varaize / Vaux-sur-Mer / Vergne / Vérines / Villedoux / Villeneuve-la-Comtesse / Vouhé / Dpt 16 Agris / Aigre / Ambleville / Anais / Angoulême / Ars / Asnières-sur-Nouère / Aubeterre-sur-Dronne / Baignes-Ste-Radegonde / Balzac / Barbezieux St-Hilaire / Bardenac / Blanzac-Porcheresse / Bourg-Charente / Boutiers-St-Trojan / Bréville / Brie / Brossac / Chabanais / Chalais / Champagne-Mouton / Champniers / Charras / Chasseneuil-sur-Bonnieure / Chateaubernard / Chateauneuf-sur-Charente / Chazelles / Cherves-Châtelars / Cherves-Richemont / Cognac / Condéon / Confolens / Deviat / Dignac / Douzat / Étagnac / Exideuil / Fléac / Fontclaireau / Garat / Genac / Gensac-la-Pallue / Genté / Gondeville / Gond-Pontouvre / Gourville / Guimps / Hiersac / Houlette / Jarnac / Juillac-le-Coq / L’Isle-d’Espagnac / La Couronne / La Rochefoucauld / Les Métairies / Lesterps / Lignières-Sonneville / Linars / Louzac-St-André / Magnac-sur-Touvre / Mansle / Marcillac-Lanville / Marthon / Massignac / Mérignac / Montbron / Montembœuf / Montignac-Charente / Montmoreau-St-Cybard / Mornac / Mouthiers-sur-Boëme / Nanteuil-en-Vallée / Nercillac / Nersac / Pranzac / Puymoyen / Rouillac / Roullet-St-Estèphe / RoumazieresLoubert / Ruelle-sur-Touvre / Ruffec / Salles-d’Angles / Segonzac / Sers / Sigogne / Sireuil / Soyaux / St-Amant-de-Boixe / St-Amant-de-Graves / St-Angeau / St-Bonnet / St-Claud / St-Cybardeaux / St-Fort-sur-le-Né / St-Genis-d’Hiersac / St-Laurent-de-Céris / St-Laurent-de-Cognac / St-Léger / St-Même-les-Carrières / St-Michel / St-Romain / St-Saturnin / St-Sornin / St-Sulpice-de-Cognac / St-Yrieix-sur-Charente / Ste-Sévère / Vars / Verrières / Verteuil-sur-Charente / Villebois-Lavalette / Villefagnan / Villognon / Vœuil-et-Giget / Xambes / Dpt 79 Mauzé-sur-le-Mignon / Niort (distribution commerces) / Dpt 85 Damvix / L’Île-d’Elle ... et dans des lieux de culture de Charente, Charente-Maritime et Deux-Sèvres.

Points de vente et renseignements : Super U Marans (05 46 01 12 65) ou office de Tourisme du Pays Marandais (05 46 01 12 87). Renseignez vous pour le Pass week-end (Tous les spectacles pour 42€ ou 47€ au lieu de 52€ ou 57€) (Bal offert économie de 10€)

Magazine Expressions – 254, avenue Carnot — BP 32046 – La Rochelle – Tél. 05 46 43 19 20 www.performances-pub.fr Site : www.magazine-expressions.com / email : redaction@magazine-expressions.com Directeur de la publication : Pierrick Zelenay Responsable de la rédaction : Nicolas Giacometti Direction artistique : João Garcia Ont collaboré à ce numéro : Gilles Diment, Jacky Flenoir, Catherine Fourmental-Lam, João Garcia, Philippe Guerry, Dany Huc, Pierre Labardant, Élian Monteiro, Philippe Thieyre

Carte blanche à Vincent Perrottet Illustration du dossier et couverture : Thibault Balahy Photographe : Marie Monteiro Maquette et mise en pages : Antichambre Communication Impression : Sapeso Service commercial : Performances 05 46 43 19 20 Expressions est une publication gratuite et bimestrielle de Performances Sports / Tirage : 31 000 exemplaires Date de parution : Mai 2011 / ISSN : 1960-1050


Relecture paranoïaque

Niort

Tu connais les machins choses ?

23 mars 2011

La teuf des bahuts

Le s

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se s ©DR

1. Graphic, carnets de croquis, Steven Heller, Lita Talarico, éditions de La Martinière, 2010. 2. Street Artbooks, carnet de voyages, Tristan Manco, éditions Pyramyd, 2010. 3. nicozgoeswest.wordpress.com 4. « Le Moleskine, mythe ou imposture ? », post du jeudi 11 mars 2010 par Anthony, www.okcowboy.net. 5. www.moleskine.com 6. Collection « Dans la marge, cahiers de dessins contemporains », éditions Arts Factory, www.danslamarge.net.

des gars du cru

et

n 2010 en librairie, au rayon des beaux livres lourds et chers, deux sommes inspirantes sur les carnets d’artistes, Graphic, Carnets de croquis1 et Street Artbooks2, hissaient les dessins préparatoires, destinés à rester dans les tréfonds, à la hauteur des réalisations qui ont pu en découler. Ces croquis et griffonnages, sous des airs qui ne la ramènent pas, resituent l’importance décisive du geste et de la ligne. Sur les pages s’impose l’acte créatif le plus brut, qui surgit à tout moment et qui distingue celui qui en ressent l’absolue nécessité, l’artiste, des autres, le commun des mortels. Donc un retour manifeste du dessin à côté d’un art contemporain abstrait et monumental, où la trace et le corps sont suspects, voire niés ? Le débarquement récent du graffiti et de la bd dans des musées plus habitués à aligner des rangées d’urinoirs en était le signe. Mais, à leurs côtés, le carnet suscite une émotion toute particulière : objet fragile, intime, il prend le lecteur dans la spirale de son voyeurisme. Il le pousse à l’enquête face à des fragments qui racontent autant qu’ils montrent, les jours, l’inspiration, les fulgurances et les ratés. Si bien que le carnet explique l’œuvre et l’éclaire, jette un pont vers la source, mais il peut aussi finir par faire œuvre tout seul. Le travail en ligne de l’artiste rochelaise Nicoz Balboa sur son blog « Nicoz goes west »3 allie ainsi la narration d’un journal intime à la fraîcheur d’un dessin aux feutres, en soutenant la gageure de suivre strictement le cours de sa vie, en direct, durant cette « one year moleskine ». Ce parti pris lui permet de faire tanguer les limites des cases et des phrases, dans un savoureux équilibre qui a la texture de la vie même. Il est lié aussi à la matérialité du carnet qui cadre l’ensemble. Un Moleskine… le nom de ces carnets vierges vendus en librairie. Un nom oublié, la production française s’étant arrêtée en 1986, remis au goût du jour par une entreprise italienne au nez creux. Des carnets de qualité, la Rolls du genre. Mais Modo&Modo a surtout réussi à fédérer des millions d’acheteurs en faisant miroiter l’aura littéraire et artistique d’un objet censé avoir été adopté par Hemingway, Picasso et Chatwin4 tout en fidélisant une communauté Internet qui lorgne avec nostalgie sur le papier… et qui est chaleureusement invitée à poster ses créations dans une galerie virtuelle et, depuis peu, à les vendre sur son site5. Sauf qu’avant toute chose, il faut acheter du Moleskine. Jamais le travail d’un artiste n’a semblé autant à portée de crayon – et de porte-monnaie. Avec du Moleskine, est artiste qui veut ? Pour ceux qui échouent, la marque – qui prévoit tout, même le manque d’inspiration – a lancé en avril une gamme de sacs et de lunettes… Et pour les autres, la collection « Dans la marge »6 des éditions Arts Factory montre qu’on peut faire aussi des choses très bien dans un simple cahier d’écolier. •

J

a célèbre marque qui porte le nom d’un dieu grec, diffuse on the TV une pub pour un parfum destiné à l’Homme : un grand ciel bleu avec juste un nuage jaune soufré au-dessus de l’homme qui lève la tête… et reçoit une goutte, de pluie ? de parfum ? / cut / gros plan sur le flacon, debout, du susdit parfum… qui tombe alors lourdement à la renverse sur une étendue de terre poussiéreuse vide de tout signe de vie et dévoile ainsi la lettre H, accessoirement initiale de la marque, oblitérant la planète Terre. • D.H.

tintin

L

e soleil au coin d’une terrasse. L’anisette qui fraîchit au contact de l’eau glacée. Et les Petites Choses qui lâchent leur Hop swing. Pas grand-chose. Un petit quelque chose. Le son acoustique de trois loustics. Des gars du cru qui ont la langue bien pendue. Et qui se sont lancés depuis peu dans un concept baptisé « Like At Home - Les concerts faits maison », sous le nom du Collectif Atirelarigot, qui rassemble le temps d’expositions, de performances et de concerts des talents de tous acabits. • P.L.

On a marché sur La Pallice

Gamelle !

L

es adeptes du râteau. Les férus de la pissette. Les marqueurs de demi. Les spécialistes de la roulette. Tous les inconditionnels du baby-foot se réjouiront d’apprendre qu’une entreprise familiale charentaise, les établissements Sulpie, perpétue de nos jours la grande tradition du beau jeu en bois. Une dynastie d’ébénistes qui se permet même, depuis 2006, de casser les codes du milieu en proposant un modèle de couleur noire « Bab in Black » qui rappelle que, sans un fond de rock’n’roll, la balle en liège claque moins bien. • P.L. http://baby-foot.com

epuis six ans les élèves des lycées d’enseignement général et professionnel de la région montent sur scène pour livrer le résultat d’une année de travail artistique (musique, danse, arts plastiques…) mené avec les animateurs culturels. Une soixantaine de groupes vont connaître les affres d’une prestation « pro », devant les lycéens de la région et le public niortais (sur inscription, places limitées). La Créateuf, c’est son nom, aura lieu le 21 mai et sera clôturée par des concerts des Hurlements d’Léo, Dub Inc. entre autres, et une prestation hip-hop de R.A.F. Crew. • D.H.

entente musical

Entente cordiale dans les musiques actuelles C © DR

sport

D

+ d’infos : 05 49 55 77 00 (conseil régional Poitou-Charentes)

www.petiteschoses.fr

DR

Catherine Fourmental-Lam

bref...

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La folie Moleskine

Propos recueillis par pierre labardant

in b

opinion

E

expressions un magazine à l’ouest

expressions un magazine à l’ouest

Bab

4

Q

ui sait si Hergé est venu croquer le port de La Rochelle, un’ fois ? Tintin y fut, en revanche. La preuve par 7 boules de cristal. Aux pages de fin, Haddock et lui y cherchent un capitaine ami. Trop tard, il a pris la mer. Pas de chance ! peste Haddock, shootant un vieux galurin. Pas de chance, sous le galurin il y a une brique. Haddock aboie après deux garnements iconoclastes. Milou tient le galurin. Sapristi, le chapeau de Tournesol ! Pauvre Tryphon dont on devine qu’il a embarqué de force à bord du Pachacamac. Direction Le Temple du soleil. Tout ça se joue à La Pallice, quai 18, entrepôt 17 ! N’importnaouac, Monsieur RG. Christophe Bertaud, historien, rappelle dans un article érudit* que les quais s’arrêtent au 11 et que le hangar 17 ne fut construit qu’en 1982. Conclusion d’enquête au Petit Vingtième : Hergé n’a pas mieux mis les pieds à La Pallice que sur la lune et les plans qu’il dessine sont assez serrés pour être transposables à Bridgeport, translation fictive de La Rochelle dans l’édition GB des « Seven Balls ». Mais Tintin a bien marché sur ce quai. Cela vaudra évocation le 12 juin, journée port(e)-ouvert(e). On apprendra peutêtre qu’RG, citant LR, a simplement rendu hommage à une ville-refuge de l’exode belge en 1940. • E.M. * www.larochelle.cci.fr/auniseco/ traces/tintin.pdf

ontrairement aux bruits qui courent, la petite Poudrière, la salle de musiques actuelles rochefortaise, n’a pas peur de la grosse Sirène rochelaise, la scène de musiques actuelles (SMAC) de Charente-Maritime, qui a enfin ouvert ses portes le 1er avril à La Pallice. La présence de la Coursive, à La Rochelle, n’a pas empêché le Théâtre de la Coupe d’Or, à Rochefort, d’élaborer des programmes de qualité attirant les spectateurs, malgré des différences certaines de taille et de budget. Le seul véritable point délicat réside dans le fait que les programmateurs sont dépendants des tourneurs pour saisir les meilleures opportunités et qu’il est parfois difficile de refuser une offre alléchante sous prétexte que le voisin a déjà prévu depuis longtemps, à la date envisagée, un concert du même type. Mais, si le démarrage de la Sirène tient ses promesses, la concertation, la complémentarité et l’entente devraient logiquement s’instaurer sans trop de difficultés, pour le plaisir de tous les Charentais-maritimes, entre deux entités bien managées n’opérant pas dans la même catégorie. Réponse dans deux ou trois ans. • P.T.

La Poudrière à Rochefort © DR

ean-Pierre-Adrien-George Penaguin de Castaing use du verbe d’antan et porte le costume sombre avec élégance. Une prestance d’aristocrate du rock qui lui vaut le titre de « Vicomte ». Tour à tour archiviste, disquaire ou producteur, il a pris tous les habits d’agitateur de la scène musicale indépendante et croisé, à Bordeaux et dans son antre proche de La Rochelle, tous les artistes qui comptent, partageant des instants rares avec des groupes comme les Ramones, les Cramps ou Strychnine. Il conserve une énergie intacte pour poursuivre son aventure rock autour de projets Internet et au gré de la carrière de jeunes pousses.

Le interview

Vicomte

Mais qui êtes-vous donc monsieur le Vicomte ? Je suis né à Royan. Mais je suis surtout de Bordeaux. Une ville addictive. Anglaise pendant 400 ans. Un peu isolationniste. À l’âge de faire des études, je me suis inscrit en médecine mais le boucan du rock m’a rattrapé. Au lieu de soigner les gens, j’ai décidé de les polluer avec de la musique. C’est un remède comme un autre. Quand tu écoutes une chanson, tu peux instantanément changer d’état. Pour le meilleur et pour le pire. C’est une chose que nos amis « technos » n’ont pas. Cette génération a passé de nombreuses années à se droguer en écoutant des trucs électroniques et se retrouve maintenant, à 30-35 ans, dans un état d’hébétude. À avoir voulu vivre très vite en peu de temps. Leur musique les a plus abîmés qu’elle leur a servi de bouée de sauvetage. De notre côté, on écoutait une chanson vingt fois et on pleurait. Une chanson de deux minutes qui laissait le temps d’aller boire un coup et de rencontrer des gens. Plutôt que danser comme des brutes, défoncés, pendant huit heures et ne jamais se souvenir de la fille d’à côté. C’est une génération qui a vécu La Foule de Piaf des milliers de fois alors que nous sommes la Génération vaincue (ndlr : un morceau du groupe Strychnine). Comment as-tu rencontré la musique ? Mon papa avait des piles de 45 tours, aimait le jazz, le blues et le rock’n’roll. Très vite, je l’ai accompagné dans les concerts des grands, comme Lionel Hampton, qui jouaient régulièrement à Bordeaux, et j’ai commencé à enregistrer leurs prestations. Les premières bandes datent de 1976. Petit à petit, je me suis acheté du meilleur matériel et j’ai commencé à fréquenter toutes les scènes de Bordeaux. On vivait quelque chose de très près, qui allait très vite, et on ne se rendait pas compte de sa portée historique. On s’en fichait. J’ai commencé à archiver les concerts enregistrés de Strychnine ou des Standards. J’ai également beaucoup fait d’interviews d’artistes qui se produisaient à Bordeaux, comme les Cramps, les Ramones ou les New Christs. Après 1977, le punk n’était pas fini mais ça commençait à sérieusement sentir le roussi. C’était l’émergence de la cold wave. Avec l’arrivée des radios libres comme Radio Côte d’Argent ou La Vie au Grand Hertz, vers 1981, je suis passé à un autre stade. La musique est devenue mon métier. Et on n’a pas dormi pendant trois ans !

5

Et c’est à partir de cette époque que tu décides de t’impliquer professionnellement dans la musique ? En 1987, je suis devenu disquaire en ouvrant la boutique Rocka Rolla à Bordeaux. C’était une activité beaucoup plus sédentaire. On découvre moins de choses. Même si des maisons comme New Rose et Closer (ndlr : labels indépendants français) faisaient un grand boulot. Le magasin a fermé en 1994, avec la mort de Kurt Cobain. On a tous pris un coup. On vivait le parallèle avec Jimi Hendrix. Il était gaucher, il était de Seattle et il jouait de la guitare. C’était un dieu. En 1995, sans y être préparé, j’ai entamé une carrière de producteur en sortant le premier 45 tours de El Blaszczyk. Un grand personnage ! Et puis Patrice Caillet, le « Président » (http://approximatif.free.fr), a sorti à son tour un disque avec les Washing Machines sur Bricolage Records. Tout s’est emballé. Avec les Wonky Monkeys, les Wise Men et les Splash Four qui ont édité une reprise de Différent de Strychnine. Un hommage d’un groupe connu de Parigots pour un groupe de merdeux bordelais ! Après quelques années recentrées sur ma vie de famille, je me suis lancé dans une grande aventure pour

Pourquoi jouer sur une belle guitare sixties, utiliser un micro d’époque et enregistrer sur une bobine pour finalement lancer une numérisation et passer le tout en vinyle ? le compte d’Arte à partir de 2007. En commençant par une interview de Kim Fowley, aux États-Unis, à l’occasion d’un film sur le Summer of Love. Sur notre lancée, on a créé Radioactivity, une radio en ligne, avec des copains. Je m’occupais des contenus pendant que les autres se chargeaient de la « sociabilité » du projet. Je préférais enregistrer dans une cave plutôt que d’aller boire du champagne avec des mecs à queue de cheval. On en a profité pour relancer une production de vinyles avec l’édition d’une vieille bande d’un concert de mes potes de Strychnine (ndlr : en cours de reformation au même moment) sous le nom de Radioactivity Records. Puis j’ai

lancé une radio, Rocka Rolla, qui s’est présentée sous les meilleurs auspices grâce à l’aide des Sonics – ils m’ont offert la diffusion de trois morceaux enregistrés lors de leur concert de 2010 à Bordeaux – et aux interviews faites avec Didier Super. Y a-t-il une personne qui émerge de ce parcours ? Le souvenir qui me revient immédiatement est associé à Philippe Jolly (ndlr : leader du groupe Les Standards de Bordeaux, disparu l’automne dernier), un mec bien avec qui j’avais toujours de nouveaux projets. Il était un fan absolu de Miles Davis et n’avait pas assez d’argent pour se rendre, il y a quelques années, à son concert à Bordeaux. Il attendait une copine qui travaillait dans un hôtel chic ce soir-là. Comme il était très élégant, même s’il était dans la déveine à cette époque, on l’avait laissé s’installer au piano du bar de l’hôtel et il s’était mis à jouer. Comme un Gainsbourg. Il était très loin de s’imaginer qu’en attendant sa petite amie, il verrait débarquer Miles Davis et toute sa suite. Miles s’est approché de lui pour le féliciter et lui demander s’il accepterait qu’il prenne sa trompette pour l’accompagner. Philippe s’est liquéfié. Et ils ont joué toute la nuit ensemble. Un souvenir qu’il n’a jamais raconté et qui fait de lui un dandy. Un grand punk ! Un souvenir particulièrement « rock » qui te revient ? En 1980, je suis allé voir les Cramps jouer à Bordeaux. Après le concert, j’ai essayé de rejoindre les membres du groupe. Je les ai trouvés statufiés devant le coffre de leur voiture. Je n’ai pas compris tout de suite. Bryan Gregory (ndlr : premier guitariste du groupe) venait de se faire voler sa guitare. À partir de ce jour, il a fait du voodoo sur des poupées depuis Los Angeles pour punir les gens qui lui avaient volé son instrument. Tous ceux qui ont touché à cette diablesse ont eu des ennuis par la suite. Quelques jours après le concert, on m’a proposé la guitare. Je connaissais les trois gars, des braqueurs de banques, qui avaient fait le coup. Au bout d’un moment, comme personne ne voulait plus y toucher, ils ont fini par la brûler dans une cave à Bordeaux. Ils m’ont même invité à venir la voir cramer. Ils sont d’ailleurs tous morts depuis. Il y a des choses sacrées auxquelles il ne faut pas toucher ! Quels sont tes projets aujourd’hui ? Je vais relancer bientôt une radio en ligne grâce à Jay Glabz (www. myspace.com/glabz), un ami de Bordeaux à qui je tire mon chapeau. Et puis je m’occupe des disques de copains comme les Magic Spencer (www.myspace.com/michaeljacksonspencer). En soignant la qualité des enregistrements. Pourquoi jouer sur une belle guitare sixties, utiliser un micro d’époque et enregistrer sur une bobine pour finalement lancer une numérisation et passer le tout en vinyle ? Ça ne peut sonner que comme un CD. Aujourd’hui, je veux relancer le label Rocka Rolla en sautant cette étape numérique. Pour donner plus de profondeur. • en savoir plus Rocka Rolla www.myspace.com/rockarolla17450


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dossier

En dehors des campus, la production comme la diffusion d’un court métrage « d’auteur » se complique cependant. Un court métrage peut coûter entre 100 et 150 000 euros et sa production reste le fait de producteurs indépendants. Face à la fragilité économique de ce format, ces derniers se sont récemment regroupés en collectif afin de faire entendre leur spécificité devant le CNC ou les collectivités. Les films circulent dans des circuits relativement confidentiels, il faut courir les festivals, veiller tard devant Arte ou s’abîmer les yeux sur le Net pour les trouver. « C’est un sacerdoce, confirme Serge Elissalde, qui a créé la société de production Les 3 Ours à Angoulême pour proposer le développement de ce type de projet. Tout repose sur le réalisateur, les projets avancent parfois de façon très intermittente. »

Cinéma d’animation :

illusions retrouvées

les

Répétez rapidement en boucle : « L’animation est un art inventif mais timide, l’animation est une industrie prometteuse mais fragile. » Entre ces deux images, insensiblement, votre œil ne perçoit plus la différence, il a l’illusion d’un mouvement. C’est le principe même de l’animation. textes Philippe Guerry illustrations thibault balahy

«A

ctuellement, il est probablement plus prudent pour vos enfants de s’engager dans des études artistiques que de chercher à entrer à La Poste. » Face à un parterre de parents venus s’enquérir des formations proposées sur le « Campus de l’image » d’Angoulême lors de récentes portes ouvertes, Christian Arnau, directeur des études de l’EMCA, l’École des métiers du cinéma d’animation, défend sans hésitation sa filière : « Ce sont des métiers et une industrie où il y a du travail : la demande d’images n’a jamais été aussi forte qu’actuellement. De l’écran de cinéma à celui des tablettes, les supports se multiplient, les formats se développent, les techniques évoluent. Pour le meilleur et pour le pire parfois, mais il est incontestable qu’il y a du travail. » Avec une demi-douzaine de nouveaux longs métrages français agréés chaque année par le CNC et la production de plus de 300 heures de séries, en moyenne annuelle depuis dix ans, la France est le 3e producteur de films d’animation après les États-Unis et le Japon. En Charente, on complète systématiquement cette information d’un « Angoulême est le deuxième pôle de production après Paris ». Si l’on tient compte en outre de la production constante de courts métrages, force est de constater que l’image animée, sous toutes ces formes, connaît une vitalité certaine. Les quelque 300 jeunes professionnels qui sortent chaque année de la douzaine d’écoles reconnues en France (Les Gobelins à Paris, Supinfocom à Valenciennes et Arles, l’EMCA à Angoulême, la Poudrière à Valence…) ne peinent généralement pas à trouver un emploi, y compris à l’étranger puisque les studios anglais et américains ont parfois attiré jusqu’à 40 % de ces effectifs. Ajustement des images Depuis quelques années, après les précurseurs Paul Grimault, René

Laloux ou Jean-François Laguionie, le long métrage d’animation français semble sortir d’un long sommeil : le succès inattendu de Kirikou et la sorcière de Michel Ocelot en 1998 montre soudain qu’un film d’animation peut être rentable. Les producteurs commencent à miser quelques sous sur des projets comme La Prophétie des grenouilles de Jacques-Rémy Girerd, Loulou et autres loups ou U de Grégoire Solotareff et Serge Elissalde. Des projets d’auteurs dont les thèmes et l’esthétique s’éloignent des standards Disney. Ce coup de frais dans l’animation s’accompagne également d’un vieillissement du public. « Le basculement s’est produit avec Miyazaki, constate Christian Arnau, dont les films ont sorti l’animation de son complexe infantile. » Depuis, Les Triplettes de Belleville de Sylvain Chomet, Persepolis de Marjane Satrapi ou Valse avec Bachir de Ari Folman, qui s’aventure sur le terrain du documentaire, semblent attester de ce renouveau, confirmé cette année par la création et l’attribution d’un César du film d’animation à L’Illusionniste de Chomet. Une reconnaissance qui ne va cependant pas de soi et pose quelques questions : « Cette nouvelle catégorie crée une chapelle, regrette ainsi Serge Elissalde, auteur et producteur à Angoulême. Je préférerais que les animateurs concourent dans la même catégorie que les autres longs métrages et fassent ainsi la preuve de leur capacité à créer. L’animation, qui est otage de ses montages financiers complexes, est actuellement perçue comme un débouché pour des bandes dessinées fonctionnant bien. » Avec le coût de production moyen d’un film qui avoisine, bon an mal an, les 10 millions d’euros, les producteurs trouvent peut-être plus prudent de favoriser des adaptations portées par des « noms » : Le Chat du Rabbin de Joann Sfar, Aya de Yopougon de Marguerite Aboué, Le Magasin des Suicides de Patrice Leconte d’après Jean Teulé, pour ne citer que ceux-ci, sont actuellement à des stades divers de production. « Le dilemme est assez classique : est-ce que l’animation n’est qu’une technique ou bien est-ce un art qui développe son propre langage ? Pour moi, le long métrage n’est pas la panacée, il ne permet pas l’expérimentation, l’abstraction… la liberté est finalement bien plus grande dans le court métrage », poursuit Serge Elissalde.

« Est-ce que l’animation n’est qu’une technique ou bien est-ce un art qui développe son propre langage ? » Serge Elissalde

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Courts des grands Cette sensibilité d’auteur, conjuguée aux compétences techniques, c’est précisément ce qu’essaie de promouvoir l’EMCA : « Pour les étudiants, tout ce qui était impossible il y a quinze ans car les moyens nécessaires étaient ceux du cinéma devient aujourd’hui possible grâce au numérique, témoigne Christian Arnau. Il nous faut surtout faire émerger les personnalités de chacun. En ce moment, par exemple, la 3D est en train de sortir de sa préhistoire : c’était une technique gonflée aux stéroïdes. En introduisant la parité dans nos effectifs d’étudiants, de plus en plus de jeunes femmes s’approprient cette technique et sortent de ce mode de la performance pour s’intéresser à de pures questions de cinéma. » Pédagogiquement et artistiquement, la démarche est fondée. Nombre de films de fin d’études – nécessairement des courts métrages –, réalisés dans des conditions somme toute confortables, sont de véritables pépites : créativité, invention, mélange des genres et des techniques, le format court révèle bien des talents.

Supériorité numérique L’intermittence n’est pas qu’une vue de l’esprit dans l’animation. En plus des longs métrages, l’activité principale des studios réside dans la production de séries animées pour la télévision. En France, les chaînes sont tenues de contribuer à la production et à la diffusion d’œuvres audiovisuelles de langue française. Face à cette obligation, les séries animées étant le secteur audiovisuel le plus exportable à l’étranger pour les coproducteurs (davantage que la fiction télé, le documentaire ou le spectacle vivant), l’animation tire largement son épingle du jeu. Cela assure un volume régulier pour les studios, aux aléas économiques près. « Nous sommes tributaires de commanditaires », ne cache pas Malika Brahmi, qui dirige 2d3D Animations, une société de production et de prestation pour la télévision et le cinéma comme il en existe plusieurs à Angoulême. L’enjeu pour les commanditaires est en effet de produire des séries au meilleur coût et dans les meilleurs délais. L’enjeu pour les studios est de multiplier et diversifier les prestations et/ou les coproductions en restant le plus compétitif. À eux par exemple d’envisager dès les phases de développement d’un projet les convergences possibles vers d’autres médias comme le jeu vidéo, la présence sur Internet ou les applications pour mobiles. Une activité à flux tendu qui oblige à recourir massivement à l’intermittence, requalifiée localement en « gestion de talents ». Les principaux studios angoumoisins, qui n’assurent pour la plupart que les différentes étapes de la production « technique » des projets, affichent tous une petite dizaine de CDI, parfois moins. Mais ils emploient des équipes de jeunes animateurs au statut d’intermittent de 30, 40 voire 60 personnes, qui occupent pour des durées variables, au gré des productions en cours (de 3 à 18 mois), les grands plateaux techniques aménagés dans l’ancien quartier papetier d’Angoulême par le syndicat mixte du « Pôle image », Magelis. Aucun des studios rencontrés à Angoulême – Blue Spirit, 2 Minutes, 2d3D Animations… – ne nie l’effet d’aubaine créé par le pôle dans leur implantation : des conditions d’accueil intéressantes, la concentration de tous les acteurs de la filière technique, le

Laguionie, au Tableau !

J créativité, invention, mélange des genres et des techniques, le format court révèle bien des talents

vivier d’étudiants, des collectivités qui soutiennent la production… Les acteurs angoumoisins pointent cependant quelques défis à relever pour maintenir au mieux cette activité : le problème, récurrent, de la formation continue dans une filière qui repose chaque jour davantage sur la maîtrise de logiciels hyperspécialisés et en perpétuelle mise à jour ; la réactivité des collectivités face aux évolutions parfois rapides du secteur ; l’attractivité de la ville, qui ne parvient pas à fixer les actifs les mieux formés… Mais que ce soit dans le long métrage, le court, la série ou le « global média », le plus grand défi de l’animation réside peut-être dans sa capacité à continuer à nous raconter des histoires. La maîtrise technique ne fait pas tout – quiconque s’est ennuyé devant un film en relief peut en témoigner – et rien n’est plus simple que de délocaliser des productions numériques. Avec l’émergence de talents au savoir-faire reconnu, reste à parier que l’industrie de l’illusion ne sera pas celle des illusions perdues. • Les illustrations de ce dossier sont extraites du travail d'illustration animée que Thibault Balahy vient de réaliser, en résidence au Carré Amelot, pour la préparation du spectacle musical « Dawson » du groupe Coup de Marron. La première est programmée pour les Francos le 15 juillet. Merci à Thibault et au groupe pour cette avant-première.

ean-François Laguionie nous reçoit dans une petite salle de visionnage des studios Blue Spirit, à Angoulême. À 71 ans, le fondateur des studios La Fabrique, auteur discret, presque timide, de La Traversée de l’Atlantique à la rame, palmé à Cannes et césarisé, de Gwen et le Livre de sable, du Château des singes et de L’Île de Black Mór, termine en ce moment un nouveau « premier film », puisqu’il mêle toutes les techniques, dont la 3D, où il ne s’était jamais aventuré. « La qualité des gens ici, c’est d’être curieux de ce qui est différent. Techniquement, je dois faire confiance à l’équipe, moi je donne juste mon point de vue. Il faut surmonter la mauvaise réputation de la 3D, qui fait plus appel à la sensation qu’à l’émotion. » Le Tableau devrait être fini avant l’été et sortir en fin d’année. L’histoire est celle de personnages quittant un tableau de maître pour partir à la recherche de leur créateur disparu : « Certains sont “tout peints”, d’autres ne sont “pas finis”, ils peuvent passer d’un monde à un autre en s’introduisant dans les tableaux. Le mélange des techniques permet d’opposer ces mondes. Mais l’histoire se double surtout d’une réflexion philosophique sur la création et la destruction de l’œuvre. » En production depuis trois ans, le film a été écrit avec Anik Le Ray, auteur et scénariste pour l’animation. « Cette écriture spécifique reste un point faible en France, obnubilée par la qualité de l’image. Les animateurs viennent tous du dessin », confie cet homme qui vient du théâtre. Une situation qu’il voit cependant changer, mais à un rythme très lent : « Il y a trente ans, après La Planète sauvage, on pensait que le public était mûr, qu’on irait désormais voir Laloux comme on allait voir Truffaut. C’est mieux aujourd’hui mais ce n’est pas encore tout à fait le cas. Et d’ajouter dans un sourire : Mais je ne suis sans doute pas représentatif, j’ai fait un film en moyenne tous les dix ans. » Une moyenne que JeanFrançois Laguionie n’est pas prêt de faire chuter, puisqu’il prépare « un grand court métrage », chez lui en Bretagne, seul. Et en 2D. •


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Avant ses 10 ans, Étienne Dutin était déjà tombé dans la marmite pop-rock où infusait la potion de base – quatre fabuleux scarabées, un dirigeable, et des pierres qui roulent – et avait décidé qu’il voulait « faire » Keith Richards plutôt que pompier, et donc jouer de la guitare.

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portrait étienne dutin

Portrait avec groupe d’un musicien heureux

Dany Huc

e qu’il fit, apprenant tout seul à sortir des sons et des mélodies des six cordes de l’instrument. À 16 ans – même pas peur – il forme son groupe, Express, qui va tourner deux ans, soit deux cents concerts au compteur. Entré en musique mais conscient qu’elle ne nourrit pas son homme, il suit parallèlement des études (marketing secteur automobile), part vivre cinq ans à Londres pour le boulot, puis revient à Paris en 2000 et décide de faire le grand saut : plus de travail alimentaire, la musique à plein temps. Il relève le défi en compagnie de deux amis de toujours, Emmanuel Tellier, auteur, multi-instrumentiste, chanteur (par ailleurs journaliste rock et rédac’ chef à Télérama) et Fabien

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Tessier, spécialiste du son, bidouilleur de génie et… multi-instrumentiste. Le trio « multi-complémentaire » se retrouve pour travailler, enregistrer – jouer, quoi – dans

une maison près de Tours (même si Étienne vit aujourd’hui à La Rochelle) qui héberge guitares, basses, batterie, piano, accordéon vintage mais aussi micros, table de mixage et autres

pré-amplis à lampes… Une indépendance de production complétée par la création d’Elap, label maison. An 2007 : après leurs deux premiers groupes, Chelsea et Melville, trois disques et un paquet de concerts, les trois fondus de musique créent 49 Swimming Pools. An 2009 : premier album du nouveau groupe, « Triumphs and Disasters, Rewards and Fairy Tales », et tournée dans la foulée, bien accueillis, confirmant le lien de famille avec Neil Young, Leonard Cohen et le triangle british Beatles-Stones-Kinks. An 2011 – nous y sommes – un double album, « The Violent Life and Death of Tim Lester Zimbo », va paraître en septembre, précédé d’un single révélé chaque mois, jusqu’à sa sortie. Comme si ça ne suffisait pas, Étienne Dutin a un violon d’Ingres (un comble !). Depuis quelques années il peint, dans la limite ténue entre figuratif et abstraction, un minimalisme pensif, des routes, des horizons infinis, et à son grand étonnement il vend et trouve ça plutôt pas mal, encourageant ! Il expose à Tours en mai/juin et sur l’île d’Yeu cet été. … Musique et peinture, deux faces en accord, sans hiatus, mais sans lâcher le fil rouge de la musique, biologiquement indispensable !! • en savoir plus 49swimmingpools-blogspot.com

L'État investit

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20/04/11 09:34

De l’école de chirurgie au musée en passant par l’hôpital L’école de médecine navale de Rochefort a été le seul élément conservé dans le domaine public après la vente peu glorieuse de l’hôpital de la Marine en 1989. Un lieu surprenant et unique d’où se dégage une atmosphère à la fois studieuse, insolite et fantasmagorique.

S

Philippe Thieyre

ur le point le plus haut de la ville, l’hôpital de la Marine inauguré en 1788, en réalité le deuxième construit à Rochefort (le premier étant situé sur le Quai aux Vivres), est le fruit d’une véritable révolution architecturale. Pierre Toufaire fut le premier architecte à isoler des pavillons, à concevoir un système d’aération, à rationaliser les espaces, à prévoir une alimentation en eau courante et à évacuer les eaux usées. La première école pour les chirurgiens de marine fondée par Cochon-Dupuy en 1722 est incorporée dans ce vaste ensemble. L’emplacement est d’autant plus

judicieux que Rochefort, ville entourée de marais, était alors considérée comme le cimetière de la marine à cause de son insalubrité, source d’épidémies destructrices (paludisme, choléra, scorbut, typhus). Pas besoin de rechercher au loin des cobayes. L’hôpital ferme en 1984. Suite à de nombreuses interventions, l’école, dont le dernier élève sortit en 1964, est finalement intégrée au musée de la Marine. Après une grande opération de nettoyage, elle ouvre au public en 19981. Depuis, le fonctionnement est assuré en binôme avec le musée de la Marine2 de Rochefort, l’école conservant sa spécificité médicale. Au total, une équipe de dix personnes

travaille alternativement sur les deux lieux. En outre, sous l’impulsion de Philippe Mathieu, administrateur, et de l’attaché de conservation, Denis Rolland, notre guide, l’ancien pavillon de l’hôpital accueille des spectacles. La tête de Lacenaire Si la salle de réunion du conseil de santé au rez-de-chaussée mérite la visite, les trésors se situent aux étages supérieurs : au premier, la bibliothèque est exceptionnelle tant au niveau de l’aménagement que des 25 000 ouvrages médicaux et scientifiques, répertoriés et consultables sur simple demande, dont plus de 40 % ne figurent pas même dans les archives de la BNF3 ; au deuxième, audelà des fœtus au formol, ossements, crânes, écorchés, squelettes et autres déformations corporelles figées pour l’éternité, sources de la réputation sulfureuse du lieu, le visiteur découvre de superbes vitrines (datant de 1862) dans lesquelles se raconte l’histoire de l’évolution des espèces et des expérimentations anatomiques. Parmi les objets les plus évocateurs et les plus impressionnants figurent indéniablement les crânes de criminels (matière première de la douteuse phrénologie) et les moulages, notamment celui de la tête de Lacenaire, écrivain, dandy et assassin devenu un personnage flamboyant des Enfants du Paradis, les mallettes et ustensiles de chirurgiens, et deux panneaux uniques au monde représentant les réseaux artériels et nerveux à partir de tissus humains disséqués, traités et cousus sur toile. Saisissants sujets de réflexion sur l’être humain. • 1. Ouvert tous les jours : une visite guidée longue à 10 h 30, trois visites découvertes (plus courtes) à 14, 15 et 16 heures. Entrée : 25, rue de l’Amiral-Meyer, Rochefort. 2. Hôtel de Cheusses, 1, place de la Galissonnière, Rochefort. 3. BNF : Bibliothèque nationale de France.

la guerre des moutons

Racolage sur le domaine public

© DR

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philippe guerry

as moins de trois adaptations cinématographiques de La Guerre des boutons sont actuellement en préparation, dont une en tournage en Charente, près de Confolens. Avant les sorties prévues pour la fin de cette année, on risque d’assister à une bataille rangée des équipes de marketing. Les producteurs sortent d’ailleurs l’artillerie lourde et, à défaut de P’tit Gibus, on aligne les gros gugusses : Jugnot, Merad, Casta d’un côté ; Chabat, Elmosnino, Seigner de l’autre… Le cinéma « Qualité France » a-t-il soudain décidé de prendre part à quelque débat du moment en rendant un hommage appuyé à Pergaud le laïcard ? On n’y croit pas vraiment. On observera plus prosaïquement que l’œuvre de Louis Pergaud tombe cette année dans le domaine public et que le roman opposant Longevernes et Velrans peut donc être adapté librement. Sur les champs d’honneur où se meurent l’audace et l’imagination, c’est donc plutôt à une guerre des moutons que l’on assiste. Peigne-culs. Couilles molles. •


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Le rapport 1 Bouët, commandé par Frédéric Mitterrand, était au cœur de la question posée à l’université de La Rochelle 2 (« La culture en mauvais État ? »), fin mars, dans un amphithéâtre où la voix étudiante n’a résonné qu’à l’hagiographie de chaque invité à la tribune. La réponse ? Dissoute dans le consensus.

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Élian Monteiro

epuis 2003, le ministère est « accaparé » par l’intermittence ou le piratage Internet. « Accaparé » signifiant qu’un no man’s land tient lieu de terre de relation entre l’État et les collectivités sur le champ de la politique culturelle. Sur fond de crise des finances publiques, de décentralisation mal digérée (transfert de compétences sans transfert de moyens), d’une réforme territoriale qui va placer région et département dans une même chambre et élever des villes au grade de « Métropoles », Frédéric Mitterrand veut remettre cette terre en culture. Pour aider à cela, le haut fonctionnaire Jérôme Bouët a émis 21 propositions (voir encadré). Quelque chose qui aiderait à troubler la pensée de Malraux, universelle et partagée – « Ce qui est clair, c’est qu’il y a la culture pour tous et la culture pour chacun » – et à valider un slogan ministériel, consumériste et individualiste – « La culture pour chacun ». 21 propositions comme un écho sourd à l’Agenda 21 de la culture3 passé sous le tapis d’un silence épais. Sans doute parce qu’il est approuvé par les gouvernements locaux du monde entier engagés dans les droits de l’homme, la diversité culturelle, le développement durable, la démocratie participative et la création des conditions de paix. Ne nous racontez pas d’Histoire Marie-France Garaud, invitée à conclure les débats du jour – ils se voulaient malicieux – a au contraire surquestionné : « Y a-t-il encore un État ? » Un État souverain, indépendant de ses voisins. De Philippe Le Bel (à Philippe de Villiers) et de guerres en Reich, celle-ci a appuyé sur les heur(t)s et malheurs de deux peuples, trop différents pour loger sous le même euro… « Pour qu’un État existe, il doit battre monnaie. » Donc payer sa culture en franc fort ! État, puissant pilier. Rideau. Ce n’est pas sous cette lumière – et pas mieux dans celles d’aucun autre intervenant4 – que l’on aura entendu évoquer des pratiques exemplaires, incitatrices, d’autres États d’Europe ou d’Amérique du Nord. L’État, comme la culture, c’est d’abord français de France. À regarder l’Histoire avec d’autres yeux, les communes ont une antériorité en matière de compétence culturelle et ne se privent pas de la faire valoir. Même si culture n’est parfois passée qu’à relever une ruine ou remplir de houes l’écomusée du village. Avec l’invention du ministère Malraux, on a lu d’autres résultats :

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État culture

es-tu là ?

De la forme et du fond

L

« Ce qui est clair, c’est qu’il y a la culture pour tous et la culture pour chacun » André Malraux

lieux créés, patrimoine sauvé ; festivals, scènes. Il y a eu de l’argent. Il y en a beaucoup moins et les départements ont de même significativement abaissé leur budget culture. « L’effort de l’État a cessé d’augmenter », nuance le fonctionnaire avec le langage du politique. Faute d’être révolutionnaire dans ses recommandations, M. Bouët, présent ce jour, a au moins dressé un diagnostic que les élus contestent peu. Leurs salles sont pleines à La Rochelle comme à Bordeaux où la crise serait passée au large de l’Opéra – le public de l’opéra a-t-il connu la crise ? ; ils ont trouvé certains équilibres et veulent les maintenir : ne touchez à rien mais offrez-nous un État référent, garant de ce que la culture est bien l’enjeu de nos sociétés. De l’argent, du temps Les collectivités avec leurs structures, leurs artistes, expérimentent, créent, diffusent. Elles demandent à continuer, avec l’expertise de l’État et des moyens. Elles appellent aussi à verser plus de pratiques artistiques au long de la scolarité : 10 % d’une population qui fréquente les salles de théâtre (une exception culturelle, ça ?), c’est l’échec d’un État et de ministères, Culture et Éducation, qui ne se parlent pas. Mais il n’y a pas de politique sans engagement financier, or dans les 21 préconisations de Jérôme Bouet l’argent n’est pas le nerf. Dans l’ombre

de la fusion des collectivités territoriales, le vocable d’usage est rigueur, réalisme, mesure, prudence, maîtrise des effectifs publics. Ça sent plus l’économie étroite que la dépense bien pensée. De leur côté, même s’ils emploient trop leur temps à chasser les financements croisés, les artistes apprécient ce système – si ce n’est pas la région ou la commune, ce sera le département –, que les préconisations de Jérôme Bouët tendraient à réduire en un pot commun plus difficile d’accès. L’artiste ne demande pas que de l’argent. Il demande du temps. « Seul l’État est susceptible de suivre quelqu’un dans la durée et quel que soit le lieu où il va s’exprimer. L’État doit faire confiance, s’engager au côté d’un artiste », dit Yves Beaunesne, directeur du Centre dramatique Poitou-Charentes. En off, Guymette Gloanec (Les Anges Rebelles) va plus loin : « Le ministère de la Culture est en ruine. Et de la culture pour tous, celle de l’échange, on est passé à la culture de représentation, celle des scènes nationales. On peut faire sans cet État-là. On aurait pourtant besoin de lui et d’interlocuteurs qui connaissent nos métiers, qui seraient garants d’une qualité artistique. » À mettre en culture… • 1. www.enssib.fr/bibliotheque – numerique/document – brut – 49076 2. « Master Tchat » organisé par le master 2 Développement culturel de la Ville. 3. www.agenda21culture.net 4. La liste des participants sur www.univlarochelle.fr/

e rapport Bouët va dans le sens d’une intervention forte de l’État en tenant compte des moyens que consacrent les collectivités à la culture. Il doit favoriser le développement de leurs responsabilités culturelles. Le ministère doit aussi saisir toutes les opportunités d’élargir sa relation avec la population : il a pour cela « la chance » de disposer d’un réseau « maintenu » de services sur l’ensemble du pays. La linguiste Laurence Brunet (université de La Rochelle) a écouté les mots récurrents du discours politique. Elle a noté : État, collectivités, partenariat, coconstruction (à la mode), et nombre de conditionnels – devrait, pourrait – qui « relèvent de l’incantation, de la prière » – « culture » vient bien de « culte » ! « La forme en dit long sur le fond », conclutelle. •


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saintes arts de la rue

Voyage en Stromboli

Basée à Saintes depuis 1995, la Compagnie Stromboli, ses trois gus et sa camionnette rouge sillonnent toute l’année les routes de France et de Navarre. Elle atteint aujourd’hui son rythme de croisière. Catherine Fourmental-Lam Pas de chapiteau mais des machines Depuis quelques dizaines d’années, le cirque a habitué son public à une esthétique faite de bric et de broc, plaçant judicieusement une poésie dérisoire en lieu et place des paillettes et des flonflons. Héritiers de ce mouvement, Laurent Lucazeau, Éric Mineau et Louis Gay n’en déméritent pas : dans leur dernière création, « Les machines à sons », ils sont juchés sur des véhicules faits de récup’ savante, avec scène de claquettes intégrée, orgue de barbarie, scies à métaux, boîtes mé-

talliques promptes au tambourinage, machine à sampler vite dégainée vers les passants. Mais pas d’éléphant géant, ni même de chapiteau : l’univers du cirque se concentre au rythme des mollets de ces artistes hommes à tout faire, auteurs, acrobates et musiciens qui déambulent devant ceux qui, surpris, déridés, veulent bien les accompagner. Dans une ancienne vie fleuriste ou agriculteur, aucun d’eux n’est issu de l’univers forain. La compagnie a donc fait vite le choix des formats simples mais qui fonctionnent. Quasiment sans paroles pour ces amateurs de

cabaret et de cinéma muet, mais en musique, « Les coquets », « L’engin » ou « Les rois de la fête » revisitent un répertoire varié allant de la danse de salon, des ritournelles début de siècle à Bobby Lapointe. Leur tour de force est bien de s’autoriser toutes leurs envies en termes de bouquets musicaux : « On aime passer d’un registre à un autre, essayer de nouveaux instruments. Alors, on s’en parle et on construit les spectacles autour de ça », assurent-ils en brandissant une complicité sereine. Cette simplicité maîtrisée leur permet de beaucoup tourner, en plein air ou en salle, dans un festival letton comme dans un village charentais, d’aller capter l’énergie de la rue. Et des clowns sans perruque Pas d’école donc, mais ils insistent, ils se sont tout de même formés à l’art du clown. Par le jonglage et les claquettes, leurs costumes décalés d’aviateurs un peu branques ou de fanfarons à boutons dorés, les trois comparses endossent les archétypes de l’auguste et du clown blanc, du tyran ridicule à son pleutre faire-valoir : « Trois, c’est suffisant pour figurer une micro-société et les rapports de pouvoir. » Il y a un au-delà de la fête, où le masque peut s’endurcir ? Et les rois être détrônés ? Les jeux de rôles où leur entente visible est payante viennent figurer la cruelle comédie des hommes. Pour attirer les regards des passants, il faut leur parler d’eux : « On joue son bide, on l’envoie à ceux d’en face. » Heureusement, tout finit en chanson, le rire sur le fil de la scie. • en savoir plus www.compagniestromboli.com « Les coquets » et « L’engin » le 5 et 6 mai à la Foire Expo de Niort.

Danse La Mothe-Saint-Héray (79)

Les gens du coin sont des gens de pluie

M

Élian Monteiro

astoc : lourd, épais, massif. Pas vraiment les mots dont on ourlerait le tulle d’une compagnie à danser. Fleur de peau, poétique frisson, corps léger et cœur ouvert habillent mieux la chorégraphie onirique et douce que dessinent Carine Kermin et Vincent Gillois à La Mothe-Saint-Héray. Une scène nationale ? Non. Un village en Deux-Sèvres dont le site Internet annonce clairement que la danse est d’abord folklorique mais que l’art à sa place à l’orangerie dont on est bien fier. La Mothe y voit ce que danse Mastoc Production entre un festival à Montréal et le Mayor’s Thames de Londres*. Campagne et compagnie ont célébré leurs noces en 2005. « Coup de cœur, maire accueillant. » Raisons suffisantes pour Carine Kermin, danseuse, comédienne (voyez le générique de vos téléfilms) et directrice artistique. Tout était à inventer au village, question contemporanéité de la chose dansée. Alors, pour tisser le lien, rien de mieux qu’un tour de collectage auprès des anciens. Rencontre et parole sur les guerres passées, les rêves évanouis – jeunes amours, faux départs.

Le moteur, c’est l’émotion ; la référence c’est Coppola père. The Rain People (1969), passé à l’oubli des écrans, prête son titre au spectacle né de ces témoignages : « Les gens de pluie ». Mais il s’agit bien de danse, pas de cinéma, même si d’autres formes d’art s’invitent à la scène – langue des signes, design sonore, voix off, arts plastiques, chant. Carine Kermin parle d’« écriture de plateau ».

Les danseurs sont des guides Un plateau qu’elle dresse sur le seuil : entre spectacle de salle et théâtre de rue, elle installe une proximité avec l’assistance dans un projet déambulatoire. Les danseurs sont des guides, des gens de pluie que l’on suit d’un décor l’autre : une tonnelle, un bunker, un bal populaire. Le public valsera aussi. Ce travail au plus près est la signature de Mastoc où la directrice artistique, formée à la nuance des mots autant qu’à celle des corps, préfère l’« humanisme » au « social » et frotte sa danse à tous les lieux d’être – milieu rural, carcéral, enfance en difficulté. Après six ans de vie à La Mothe – belle expérience a une fin –, Mastoc se verrait bien rochelaise, et même assez vite. Bienvenue ! Mais alors, quid des soirées Tartine de culture que la compagnie a instaurées avec les collégiens du bourg ? Des invités qualifiés viennent y parler d’un métier dans son champ le plus transversal : cuisinier moléculaire ou maquilleur des morts ! Et pourquoi pas danseur de pluie… • * Mastoc dansera « Les Gens de pluie » à la chapelle Fromentin (CCN, La Rochelle) les 19, 20, 21 mai et à la Coupe d’or (Rochefort) les 27, 28 mai.

design graphique

Quatrième de couverture

L

João Garcia

e petit texte que vous vous apprêtez à lire, comme ses cousins qui l’ont précédé, est une invitation à découvrir l’univers des fabricants d’images, dits graphistes. Il est l’expression d’un intérêt personnel, mais il représente surtout la matérialisation d’une conviction, les textes de vulgarisation et critique des arts graphiques étant trop rares. Le magazine Back Cover, bimestriel à l’initiative de la maison d’édition B421, fait figure d’heureuse exception. Dans un métier qui reste peu connu du grand public – malgré une action particulièrement visible depuis plus d’un siècle –, ce genre d’initiatives est suffisamment rare pour que l’on relaie l’information. Dans un texte2 publié par cette même maison d’édition, Annick Lantenois s’interroge : « Pourquoi a-t-il fallu, en France, attendre les années 2000 […] pour que ce récit commence seulement à s’écrire ? Que portait en lui le design graphique qui le maintienne en dehors de la production intellectuelle ? » Dix ans après cette date que Lantenois décrit comme la fin du silence, Back Cover se présente comme un (bel) objet qui parle de la chose graphique sans concession, telle qu’elle est, avec respect pour le lecteur – comme si celui-ci se trouvait au milieu de passionnés n’hésitant pas à l’embarquer dans leurs discussions. Nous sommes littéralement pris dans leurs conversations lorsque le magazine nous propose une skype-interview de Karel Martens ou l’histoire de la rencontre cruciale que fit Wim Crowel avec la mise en pages d’un livre croisé en librairie. Cinquante après ce moment décisif, le Design Museum de Londres lui consacre une exposition rétrospective3. Après l’exposition que le musée des Arts décoratifs à Paris a dédiée à Michal Batory, c’est au tour du graphiste hollandais d’investir un lieu d’exposition privilégiée. C’est aussi une façon de rappeler qu’un bon travail graphique, sa fonction de communication achevée, gagne l’autonomie d’une œuvre à part entière. Des expositions comme celle de Crowel ou des magazines comme Back Cover contribuent à valider la pratique graphique aux yeux du grand public et donnent place à une appréciation critique, essentielle à l’exercice d’un métier artistique. À Londres, ce sera l’occasion de comprendre les mécanismes d’un graphisme d’une intelligence hors norme, d’un langage personnel d’une étonnante beauté mathématique, de mieux comprendre les influences du design graphique sur notre formation visuelle. Ou, simplement, de laisser ouverte la possibilité d’une rencontre hors du commun. Comme dans cette librairie, où Back Cover m’a interpellé, par son nom astucieux, sa couverture à rayures vertes et mauves, sa mise en pages libre, simple, belle. • 1. Maison d’édition dédiée aux arts graphiques animée par le studio de design graphique DeValence (Paris) - www.editions-b42.com 2. Le Vertige du funambule - Le design graphique entre économie et morale, A. Lantenois, B42, 2010. 3. Jusqu’au 3 juillet 2011.

Back Cover, bimestriel bilingue, 9,50 €, 60 p. www.editions-b42.com

15

Cognac scène inclinée danse

littérature

Des rues qui chauffent, des mots qui bruissent, des jours dansants…

Fragment d’un discours amoureux

Jacky Flenoir

« Scène inclinée danse », c’est la particularité annoncée de l’Avant-Scène Cognac ; la formule est heureuse, évoquant un doux mouvement du cœur, et du corps, une invitation à rencontrer la danse proposée par Jacques Patarozzi, directeur des lieux depuis 2009.

C

Dany Huc

e n’est donc pas un hasard, cette identification. Pour mémoire, Jacques Patarozzi est danseur-chorégraphe, formé à l’Opéra de Paris, un séjour aux États-Unis, indispensable, puis danseur chez Pina Bausch, irremplaçable… Des points de repère pour le situer mais qui ne disent pas ses qualités de communication (au sens noble et premier), sa présence sereine et en éveil, un regard bleu qui a vu et voit le monde, sans désespérer. On sait qu’un vrai dialogue est alors possible ; chose rare dans la façade institutionnelle. La langue de bois de la culture est lassante. On finit par ne plus écouter. Jacques Patarozzi est un homme que l’on écoute, des mots simples, des images sensibles, une bienveillance qui ne bride pas les indignations. C’est avec conviction qu’il parle de la mission de l’Avant-Scène, une programmation témoignant des multiples domaines du spectacle vivant, dominante danse, « et du travail de terrain, connaître les gens, savoir ce qu’ils aiment, mais, surtout, les surprendre, leur donner le goût de choses nouvelles, être dans le temps présent, et en avant, aussi ! » C’est en substance la ligne de la convention signée avec les partenaires institutionnels, État et collectivités ; aller vers le public avec des

créations artistiques de qualité, développer des activités identifiées, des objectifs évaluables. C’est ainsi que l’Avant-Scène multiplie les rencontres autour des spectacles, les accompagnements, les ateliers, les interventions dans les écoles, collèges et lycées, les associations et comités d’entreprise. Le public s’est renouvelé, les spectacles jeune public font le plein (sur une jauge de trois cents places), le festival des arts de la rue, Coup de Chauffe, en partenariat avec le Centre national des arts de la rue de Niort, attire toujours un grand public… Et puis il y a les compagnies de danse en résidence, où l’on voit à l’œuvre l’alchimie d’un travail mystérieux. Ce focus sur la danse culmine avec le temps fort Danse et Vous, six soirées, une dizaine de compagnies, pour découvrir des univers multiples, un horizon élargi, s’étonner, échanger… Alors laissons la conclusion à Jacques Patarozzi, à sa façon de définir la danse, qu’il connaît dans sa chair : « Danser est une forme d’écriture, chaque danseur a sa vérité, travailler beaucoup pour trouver la simplicité, une intelligence des cellules ; la danse n’appartient pas au verbe, elle dit justement l’insaisissable… c’est une énergie au-delà de ce que l’on sait. » • en savoir plus www.avantscene.com

Entrée : pâté ou fromage de tête* Grâce soit rendue au meilleur ami de l’homme : le cochon. Végétarien, passe ton chemin, ou rends-toi directement à la rubrique « dessert ». D’abord, bien rincer la tête sous l’eau froide. Toujours accompagner son labeur d’un bon rince-gosier, un cheverny blanc juste frais fera l’affaire. Tel un Espagnol affamé de gloire, couper les oreilles, puis le groin, à moins que la tête de l’ami entre entièrement dans le fait-tout. Un bon pâté de tête se prépare aussi avec les pieds, des petits légumes et un bouquet garni. Pas la peine de bader en écoutant ronronner le miton, la cuisson dure quatre heures. Eh oui, jeune homme, le slow food a ses contraintes ! Puis faut déjà penser au plat principal, et c’est en becquetant qu’on réfléchit benaise : Pourquoi pas devant une bavette au saintmarcellin* ? Plat : blanquette de veau* Le veau, c’est le pote occasionnel, on ne pense pas tous les jours à lui, mais on est toujours ravi de le rencontrer. La blanquette, c’est du sérieux, surtout ne pas lésiner sur la qualité de la bidoche, elle doit « être blanche avec un très léger reflet verdâtre, la graisse, blanche et satinée » (dixit M. Curnonsky). Le tendron bénéficiant d’une certaine légitimité auprès des ventres éclairés. Après, tout est dans la qualité du bouillon, et la perfection du mijotage. Le petit plus ? Oignons grelots caramélisés, crème fraîche d’Isigny et, le must, une bonne

Revue

Hey !

C

ette revue trimestrielle diffusée en librairie fête son premier anniversaire. Superbement illustrée et

poignée de morilles… Là, c’est du petit Jésus en culotte de velours ! Côté quille, un pouilly fumé. Dessert : Baba au rhum* Quel meilleur dessert pour conclure ces agapes saines et équilibrées, à faire pâlir le plus blasé des nutritionnistes ? Quelques-uns commençaient à piquer de la truffe, dès la troisième reprise de blanquette, et les voilà à nouveau l’œil presque aussi pétillant que sur la ligne de départ, les bougres ! Faut dire que ça en jette, un baba bien dodu suintant le bon jus des Caraïbes. Delicatessen Amis de la cuisine authentique, maîtres queux amateurs et grailleurs devant l’éternel, Ripailles, de Stéphane Reynaud1, est indispensable dans votre bibliothèque culinaire. Au-delà des multiples recettes canailles, cochonnes, rustiques, bref, délicieusement franchouillardes, ce livre est une vraie leçon de savoir-vivre. Un tour de France des saveurs, à la rencontre de ceux qui font vivre le terroir : chez Hugon, le palais de l’andouillette, chez Colette, la reine du cervelas, ou chez Michou et son kouign-amann… Enfin, tous de vrais « psychopathes de la générosité ». • * Recettes issues du livre de Stéphane Reynaud, Ripailles, éditions Marabout, 2007. Du même auteur chez le même éditeur : Vous prendrez bien un peu d’terrine, 2009 ; Rôtis, 2008 ; Cochon et Fils, 2005 ; 365 bonnes raisons de passer à table, 2010. 1. Chef cuisinier du restaurant gastronomique Villa9trois à Montreuil-sous-Bois.

luxueusement mise en pages, elle reflète au mieux les tendances du modern art et de la pop culture en suivant une ligne directrice forte. Souhaitons-lui longue vie dans une période peu propice aux aventures éditoriales sans concession. • P.T. www.heyheyhey.fr


op ) H p i H ’ T S FE Aytré (17 - 20h30 Samedi 14 EE IR O S LA lar Salle Jean Vi

musique

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Littérature

jeune public

audiovisuel

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05 46 30 19 19 - www.aytre.fr

15 - 14h Dimanche LE LE BATT au ce en Bd Clém

Envoyez vos informations à agenda@magazine-expressions.com

11

14 /15 mai

expressions un magazine à l’ouest

agenda mai+juin

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5 rue des Géraniums - LA ROCHELLE Tél. : 05 46 56 80 50

mai mercredi 04 ■ INSTANTS CRITIQUES F. Morel La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 Jusqu’au 6/05 ■ PINOCCHIO C. Collodi – J. Pommerat Théâtre Angoulême 05 45 38 61 62 Jusqu’au 6/05 ■ YANNIS MARKANTONAKIS Peinture Galerie Art Espace 83 – La Rochelle 06 14 81 48 81 Jusqu’au 14/05 ■ CUISINES Saison culturel de l’A4 Abbaye Royale – St Jean d’Angely 05 46 59 40 40 ■ EN ATTENDANT LA MONTÉE DES EAUX Choix d’Œuvres d’étudiants 5e année à l’EPCC ESBA TALM Espace Art Contemporain – La Rochelle 05 46 34 76 55 ■ FESTIVAL AH ? Théâtre, arts de la rue Parthenay 05 49 71 22 37 Jusqu’au 8/05 jeudi 05 ■ DIE DICHTE Mise en scène D. Cointe Le Gallia – Saintes 05 46 92 10 20 ■ ONE DAY À LA BOBITCH Cie Microsillon Espace B. Giraudeau – La Rochelle 05 46 67 47 67 ■ THE ALWIN NIKOLAIS CENTENNIAL SHOW Danse La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 ■ Emmanuelle guillot Portraits Carré Amelot – La Rochelle 05 46 51 14 70 jusqu’au 10/06 ■ TURLE BERNARD Escales indiennes Centre Intermondes – La Rochelle 05 46 34 11 63 ■ IETO Cirque La Coupe d’Or – Rochefort 05 46 82 15 15 ■ HOGJAW + DIRTY APES Concert Anciens Abattoirs – Cognac 05 45 32 17 28 ■ LE GRAND VERRE N°2 En présence de V. Perrottet Antichambre – La Rochelle 05 46 56 81 53 ■ CARTOONS CIRCUs Ciné-concert Carré Amelot – La Rochelle 05 46 51 14 70 ■ THE MANNISH BOYS Blues and Jazzile L ’ Azile – La Rochelle 05 46 37 09 81 vendredi 06 ■ POURQUOI J’AI MANGÉ MON CHIEN Une archéologie des animaux Musée des Tumulus de Bougon – Bougon 05 49 05 12 13 jusqu’au 31/12 ■ THÉÂTRES EN FÊTE 17e edition Angoulême et Grand Angoulême 05 45 24 98 25 jusqu’au 15/05 ■ NOIR OU BLANC Cie Haute Tension La Fabrique du Vélodrome – La Rochelle 05 46 28 90 44 jusqu’au 7/05 ■ LA SÉRÉNADE DU PAVÉ Cinq siècles et demi de chansons populaires Carré Amelot – La Rochelle 05 46 51 14 70 ■ LES NOCES ANDALOUSES Cie Toumback La Maline - La Couarde/Mer 05 46 29 84 65 ■ BAD BOY bubby Dans le cadre des 20 ans de la Fanzinothèque Au Dietrich – Poitiers 05 49 46 85 58 ■ LOUISE BOURIFFE La Cigale a le tournis L ’ Azile – La Rochelle 05 46 37 09 81 Jusqu’au 8/05 ■ JEHAN Chanson Le Palace – Surgères 05 46 07 14 30 ■ PHILIPPE DUCHEMIN TRIO Concert CityJazzy Hôtel du Relais du Bois Saint Georges - Saintes 06 08 61 13 95 ■ GUÉRILLA POUBELLE Concert La Poudrière – Rochefort 05 46 82 67 77 ■ FESTIVAL INTERNATIONAL DES TRÈS COURTS Films de moins de 3 minutes Carré Amelot – La Rochelle 05 46 51 14 70 Jusqu’au 07/05

expressions un magazine à l’ouest

■ LE RÊVE DE L’ÉTRANGÈRE Cie Salammbô Galerie En avant première – Surgères 05 46 27 24 99 samedi 07 ■ CHINESE MAN Electro Hip-Hop La Sirène – La Rochelle 05 46 56 46 62 ■ XAVIER MERLET Chanson fraçaise La Griotte – Cerizay 05 49 80 64 10 ■ FAIT’ARTS Festival pluri-artistique St Saturnin du Bois 05 46 07 16 39 ■ VIBRATIONS DIVERSES Concert rock Le Camji – Niort 05 49 17 50 45 ■ LE RÊVE DE L’ÉTRANGÈRE Cie Salammbô Salle des Fêtes – Vérines 06 86 71 27 79 mardi 10 ■ VOICES OF JAMAICA Reggae La Sirène – La Rochelle 05 46 56 46 62 ■ DIDON ET ENÉE Opéra Théâtre Angoulême 05 45 38 61 62 ■ ALEXANDRE GIRAUD Photographie Le Pilori – Niort 05 49 78 73 32 Jusqu’au 28/05 mercredi 11 ■ IETO Cirque La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 ■ MINI MINO Cie Le Chat perplexe Moulin du Roc – Niort 05 49 77 32 32 ■ CHINESE MAN La Nef – Angoulême 05 45 25 41 12

■ BUKOWSKI Rock Le Camji – Niort 05 49 17 50 45 ■ ROVER ET GINKGOA Chantier des Francos Salle du Chantier – Esplanade St Jean d’Acre – La Rochelle 05 46 28 28 28 ■ PATRICK COTTET MOINE Mise en scène P. Jean L ’ Azile – La Rochelle 05 46 37 09 81 Jusqu’au 15/05 samedi 14 ■ PERLIMPINPIN Cie Pic la Poule Carré Amelot – La Rochelle 05 46 51 14 70 Jusqu’au 14/05 ■ CHORALE OCÉANE Variété Beauséjour – Châtelaillon-Plage 05 46 30 49 50 ■ OBITS Rock’n’roll La Sirène – La Rochelle 05 46 56 46 62 ■ FESTIVAL TAKAVOIR Festival de films tournés avec des téléphones mobiles Moulin du Rock - Niort 05 49 78 74 97 ■ CRYSTAL DISTORTION + 69DB Concert Anciens Abattoirs – Cognac 05 45 32 17 28 ■ TRANSFORMEURS 35 heures de recyclage artistique Communauté de communes du Val de Sèvre - Sainte-Néomaye 05 49 06 07 50 ■ FEST’HIP HOP Festial Hip-hop Salle J. Vilar/Bd Clémenceau – Aytré 05 46 30 19 07 Jusqu’au 15/05 ■ SOUPER RENAISSANCE Cie Cassandre Château de la Taillée – Échiré 05 46 29 13 54

13 MAI 21 h 13àMAI à 00 21 h 00 13 21h00 ■ MAi DIvIne IgnorAnte - John greAves chAnte verlAIne ■àDIvIne IgnorAnte - John greAves chAnte verlAIne ■Un DIvIne - John greAves chAnte verlAIne concert évènement juste avantavant la sortie de son Un IgnorAnte concert évènement juste la sortie denouvel son nouvel Un concert événement juste de avant la sortie sonMorin nouvel album, avec album, avec 4 musiciens talent : Jefde Morin (guitare) - Silvain album, avec 4 musiciens de talent : Jef (guitare) - Silvain quatre musiciens de talent : Jef Morin (guitare) - Silvain Vanot (guitare) VanotVanot (guitare) - Laurent Valéro (violon, flûtes, bandonéon) - - - (guitare) - Laurent Valéro (violon, flûtes, bandonéon) Laurent Valéro (violon, flûtes, bandonéon) - Scott Taylor (accordéon) ScottScott Taylor (accordéon) Taylor (accordéon) Théâtre des Fourriers – Rochefort (17) Théâtre des Fourriers – Rochefort (17) (17) Théâtre des Fourriers Renseignements : 05 46 82 15 –15Rochefort Renseignement : 05 46 8246 1582 1515 - www.theatre-coupedor.com Renseignement : 05 15 - www.theatre-coupedor.com www.theatre-coupedor.com

jeudi 12 ■ JEANNE BENAMEUR Écrivains en 17 Médiathèque intercommunale – Burie 05 46 94 11 16 ■ AVISHAI COHEN QUINTET Théâtre Angoulême 05 45 38 61 62 ■ DIDON ET ENÉE Opéra La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 ■ PHILIPPE CARDOT ET LOU ORLÉANS Concert CityJazzy Auberge du domaine du Seudre – St Germain du Seudre 06 08 61 13 95 ■ NOIR OU BLANC Cie Haute Tension Espace Tartalin - AIffres 05 46 28 90 44 ■ EMMANUEL BERNARDOUX Arts visuels Centre Intermondes – La Rochelle 05 46 34 11 63 Jusqu’au 1/06 vendredi 13 ■ DIVINE IGNORANTE J. Greaves chante Verlaine La Coupe d’Or – Rochefort 05 46 82 15 15 ■ CHUT ! Catimini Troupe vocale La Passerelle – Mauléon 05 49 81 60 60 ■ MORIARTY Concert Salle du 27 – Rouillac 05 45 96 85 55 ■ MICHÈLE BERNIER Et pas une ride Moulin du Roc – Niort 05 49 77 32 32 ■ JEANNE BENAMEUR Écrivains en 17 Médiathèque municipale – St-Georges-de-Didonne 05 46 06 19 42

■ FISHBONE + THE LINE UP Concert Diff’Art – Parthenay 05 49 94 48 10 dimanche 15 ■ FRED WESLEY Hip-hop/Jazz La Sirène – La Rochelle 05 46 56 46 62 ■ 100 ans de l ’ Automobile Club des Deux-Sèvres Exposition, rallye, … Niort 05 49 06 07 07 mardi 17 ■ LE CIRQUE PRÉCAIRE De et par Julien Candy La Coupe d’Or – Rochefort 05 46 82 15 15 Jusqu’au 20/05 ■ LES ESTIVANTS Texte M. Gorki La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 ■ FESTI’DROLES Spectacles musicaux Cie Alumeciel La Poudrière – Rochefort 05 46 82 67 77 Jusqu’au 19/05 ■ LA PÊCHE À PIED Conférence par Gabrielle Mossot, géographe École de la Mer – La Rochelle 05 46 50 30 30 ■ IDIR Chanson Moulin du Roc – Niort 05 49 77 32 32 mercredi 18 ■ AVISHAI COHEN Jazz Le Camji – Niort 05 49 17 50 45 ■ LA QUERMESSE DE MÉNETREUX Cie Opus Théâtre Angoulême 05 45 38 61 62 Jusqu’au 19/05

■ FÊTE DE LA NATURE Comptoir du développement durable Marais de Pampin – Tasdon La Rochelle 05 46 51 11 43 Jusqu’au 22/05 jeudi 19 ■ LES GENS DE PLUIE Cie Mastoc Production CCN – La Rochelle 05 46 41 17 75 Jusqu’au 21/05 ■ LE PLATEAU S’OFFRE UN CHAPITEAU Cie Rasposo Le Gallia – Saintes 05 46 92 10 20 Jusqu’au 21/05 ■ LAWAND Peinture Galerie Art Espace 83 – La Rochelle 06 14 81 48 81 Jusqu’au 6/06 vendredi 20 ■ PORTICO QUARTET Jazz La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 ■ FESTIVAL DE MELLE Musique classique Église de St Savinien – Melle 05 49 29 08 23 Jusqu’au 08/06 ■ CARTE BLANCE CRISTAL RECORD Avec le duo Harmane et Marcel Kanche La Maline - La Couarde/Mer 05 46 29 84 65 ■ FRENCH COWBOY + CORLEONE Concert La Nef – Angoulême 05 45 25 41 12 samedi 21 ■ takamaka, l’arbre quimarche Festival “P’tite nature” Vertigo Parc - La Jarne 05 46 07 29 75 ■ BLIND TEST Concert Anciens Abattoirs – Cognac 05 45 32 17 28 lundi 23 ■ RéTENTION Cie Mood - RV6K CCN – La Rochelle 05 46 41 17 75 Jusqu’au 3/06 mardi 24 ■ CUISINES Cie Les mots d’Images le Marais Rouleau Carré Amelot – La Rochelle 05 46 51 14 70 ■ LE SOIR, DES LIONS Chanson La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 ■ INTERVAL Festival du court métrage lycéen du Poitou-Charentes Méga CGR 05 46 43 69 83 Jusqu’au 29/05 mercredi 25 ■ ALAIN FOIX Écrivains en 17 Bibliothèque Mireuil – La Rochelle 05 46 43 87 81 ■ BROOKLYN FUNK ESSENTIELS Concert La Nef – Angoulême 05 45 25 41 12 jeudi 26 ■ LES GENS DE PLUIE Cie Mastoc Production La Coupe d’Or – Rochefort 05 46 82 15 15 Jusqu’au 27/05 ■ RENCONTRE AVEC LES éDITIONS ATTILA En présence de l’éditeur Librairie Calligrammes – La Rochelle 05 46 41 52 48 ■ VENDEUR D’ENCLUMES Apéro-concert L ’ Astrolabe – La Rochelle 05 46 67 47 67 ■ LE THÉÂTRE DES ANTILLES ET D’AILLEURS Larochellivre Centre Intermondes – La Rochelle 05 46 34 11 63 ■ CINE REGGAE + DJ SET REGGAE Ciné + musique Diff’Art – Parthenay 05 49 94 48 10 vendredi 27 ■ TRÈS GRAND CONSEIL MONDIAL DES CLOWNS Théâtre clownesque Niort 05 49 17 06 11 Jusqu’au 11/06 ■ LA LUNA NEGRA De et par R. Boiron L ’ Azile – La Rochelle 05 46 37 09 81 Jusqu’au 29/05 ■ STROMAE Concert La Nef – Angoulême 05 45 25 41 12 ■ URS KARPATZ Musique tzigane La Maline - La Couarde/Mer 05 46 29 84 65 samedi 28 ■ ST MED’ART ROCK Festival rock St Médard d’Aunis 06 33 42 50 48 ■ ORCHESTRE D’HARMONIE DE CHâTELAILLON-PLAGE Musique classique Beauséjour – Châtelaillon-Plage 05 46 30 49 50

mardi 31 ■ MUSIQUES AU PAYS DE PIERRE LOTI Quatuor Kadenza La Coupe d’Or – Rochefort 05 46 82 15 15 ■ SOIRÉE DAUTET Présentation des travaux chorégraphiques CCN – La Rochelle 05 46 41 17 75

juin mercredi 01 ■ l'huile d'olive Dégustation Lieu Unique - Nantes 02 40 12 14 34 ■ ALICE RUSSEL Soul/Pop La Sirène – La Rochelle 05 46 56 46 62 ■ LESs PLAYBOY IS MORE COWBOY Concert, expo, performances… Le Confort Moderne – Poitiers 05 49 46 08 08 ■ de la neige en été Exposition collective Le Confort Moderne – Poitiers 05 49 46 08 08 Jusqu'au 21/08 ■ Atelier bletterie Exposition collective Atelier Bletterie - La Rochelle 05 46 41 48 27 jeudi 02 ■ FESTIVAL Ré MAJEURE Musique classique La Maline - La Couarde/Mer 05 46 29 84 65 Jusqu’au 05/06 ■ FESTIVAL DU CINÉMA Des PAYS DU PACIFIQUE SUD 5e edition Palais des Congrès – Rochefort 05 46 87 37 59 Jusqu’au 6/06 vendredi 03 ■ THE SONICS Rock’n’roll La Sirène – La Rochelle 05 46 56 46 62 ■ CHRIS KENNA Concert La Poudrière – Rochefort 05 46 82 67 77 samedi 04 ■ LA PORTE DES REGARDS Ouverture officielle du projet Caravanserail Avenue de la Résistance – La Rochelle 05 46 67 47 67 lundi 06 ■ DAVID PAQUET Théâtre au lycée Lycée Valin – La Rochelle 05 46 44 27 48 Jusqu’au 9/05 mardi 07 ■ JOËLLE BOURLAND Peinture Le Pilori – Niort 05 49 78 73 32 Jusqu’au 25/06 ■ Micro Pierre Rigal TAP - Poitiers 05 49 39 29 29 Jusqu'au 08 ■ J ’ ARRIVE Cie De Fakto – Aurélien Kairo CCN - La Rochelle 05 46 00 00 46 ■ échappée belle Arts de la rue et jeune public Le Carré-Les Colonnes - Blanquefort 05 57 93 18 93 Jusqu'au 12/06 ■ as you like it Catherine Riboli Le Carré-Les Colonnes - Blanquefort 05 57 93 18 93 Jusqu'au 10/06 mercredi 08 ■ POST-SCRIPTUM Version déjantée du Petit Chaperon Rouge par Lorgnette Carré Amelot – La Rochelle 05 46 51 14 70 jeudi 09 ■ JACQUES ASTOULE Exposition Galerie Art Espace 83 – La Rochelle 06 14 81 48 81 Jusqu’au 17/07 ■ QUÉBEC RÉINVENTÉE Par la photographie actuelle Chapelle des Dames Blanches – LR 05 46 51 51 51 Jusqu’au 30/06 ■ trio wanderer et claire désert Musique classique contemporaine TAP - Poitiers 05 49 39 29 29 ■ Off Modern Exposition collective Espace Diderot - Rezé (44) 05 49 46 08 08 vendredi 10 ■ PHOSPHO Rock Le Camji – Niort 05 49 17 50 45 ■ FESTIVAL DU RÊVE Théâtre, arts plastiques, musiques… Moncoutant 05 49 72 60 44 Jusqu’au 12/06

■ CARNA FIESTA Fêtes de Pentecôte Diff’Art – Parthenay 05 49 94 48 10 ■ LA FéLINE ET LISA PORTELLI Chantier des Francos La Sirène – La Rochelle 05 46 28 28 28 ■ MY GOD Cie Onstap La Maline - La Couarde/Mer 05 46 29 84 65 ■ FESTIVAL MUSIQUES MéTISSES Concerts Iles de Bourgines – Angoulême 05 45 95 43 42 ■ L ’ ALBERTMONDIALISTE A. Meslay L ’ Azile – La Rochelle 05 46 37 09 81 ■ NOUVELLE VAGUE New Wave La Sirène – La Rochelle 05 46 56 46 62 ■ NATASHA ST PIER Confidences autour d’un piano Beauséjour – Châtelaillon-Plage 05 46 30 49 50 ■ MARANS EN FÊTE ! P. Sébastien – Fanfare – Cowen live L’Éveil de Marans – Marans 05 46 01 12 87 samedi 11 ■ safari Exposition Lieu Unique - Nantes 02 40 12 14 34 Jusqu'au 04/09 ■ LES WEST ROCK SCHOOL Concert Anciens Abattoirs – Cognac 05 45 32 17 28 ■ F. KHAN + Cie HUMAINS GAUCHES Concert Le Manoir De Bois – Graves St Amant 05 45 32 70 00 dimanche 12 ■ le grand bazar Bourse aux disques, vide-grenier... Le Confort Moderne – Poitiers 05 49 46 08 08 mardi 14 ■ DANSES LIBRES Danse La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 ■ MY SYSTEM Cie Volubilis Devant La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00

17

■ LA QUERMESSE DE MéNETREUX Cie Opus La Coursive La Rochelle 05 46 51 54 00 ■ RENCONTRE AVEC L ’ AUTEUR JAMAÏCAINE OLIVE SENIOR Autour de son livre « Éclairs de chaleur » Librairie Calligrammes La Rochelle 05 46 41 52 48 samedi 18 ■ nda Cornucopiae / Régine Chopinot Uzès Danse - Uzès 04 66 03 15 39 Jusqu’au 23/06 dimanche 19 ■ FUMUJ + BOOGERS Concert La Nef – Angoulême 05 45 25 41 12 mardi 21 ■ june et lula + lise Chantier des Francos Salle du Chantier Esplanade St Jean d’Acre La Rochelle 05 46 28 28 28 merdredi 22 ■ Un été au ciné Séances de cinéma en plein air Le Confort Moderne – Poitiers 05 49 46 08 08 ■ USANE + PNEU + MR PROTECTOR Concert La Nef – Angoulême 05 45 25 41 12 jeudi 23 ■ bertrand chamayou Musique classique contemporaine TAP - Poitiers 05 49 39 29 29 vendredi 24 ■ party harders + djedjotronic + database Concerts Le Confort Moderne – Poitiers 05 49 46 08 08 ■ LES FRÈRES BROTHERS Mise en scène M. Bassler L ’ Azile – La Rochelle 05 46 37 09 81 Jusqu’au 26/06 ■ SINSEMILIA + MOUTAIN MEN + JULIOT Concert Le Village de Douzat – Douzat 05 45 96 40 41

24+25

ce ic bl Fran u P ès ut nd o e t M e lèg murs l théâtre à savourer Co s les

mai 2011 cuisines

r

ho

Tournée G19 (www.g19.fr) Co-production : Le Palace - Surgères

les mots d’images-le marais rouleau Réservations au 05 46 51 14 70

espace culturel de la ville de la rochelle toute la programmation sur www.carre-amelot.net

© Julien Chauvet

du 11 juin au 21 septembre ■ dan graham Anamorphoses et jeux de miroirs Une exposition présentée au Musée des Beaux-Arts et à l'Espace Art Contemporain. Projections de ses films et performances. Espace Art Contemporain - Médiathèque Michel-Crépeau - La Rochelle Renseignement : 05 46 34 76 55

■ FLEUR DE SEL Cie Fleurs de Peau Le Palace – Surgères 05 46 07 14 30 mercredi 15 ■ octopus Philippe Decouflé Lieu Unique - Nantes 02 40 12 14 34 Jusqu'au 17/06 ■ Olive senior Larochellivre Librairie Calligramme La Rochelle 05 46 41 52 48 ■ OBSTINATO Musique La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 ■ RAVALEMENT DE FAÇADE Cie Volibulis Parvis Théâtre Verdière La Rochelle 05 46 51 54 00 ■ CHEZ COCOTTE Cie Carabosse Parvis Théâtre Verdière – La Rochelle 05 46 51 54 00 jeudi 16 ■ MARC-ANDRÉ LÉGER Blues and Jazz L’ Azile – La Rochelle 05 46 37 09 81 ■ LES PETITES CHOSES Chanson – Gratuit Le Camji – Niort 05 49 17 50 45 ■ DE PROFUNDIS Cie N. Pernette CNN – La Rochelle 05 46 00 00 46

■ SITEs EN SCÈNE Organisé par le conseil général 17 19 sites en Charente-Maritime 05 46 31 72 21 Jusqu’au 17/09 samedi 25 ■ MADEMOISELLE K + RED CARDELL Concert Le Village de Douzat – Douzat 05 45 96 40 41 ■ noces Cie Les Clandestins / O. Azagury TAP - Poitiers 05 49 39 29 29 dimanche 26 ■ NEW BOMB TURKS Punck/Rock La Sirène – La Rochelle 05 46 56 46 62 ■ NEMIR Rap Le Camji – Niort 05 49 17 50 45 lundi 27 ■ SéBASTIEN VéLA LOPEZ ET YVONNETTE HOAREAU Cie Mira CCN – La Rochelle 05 46 41 17 75 Jusqu’au 16/07 mardi 28 ■ LE LITTORAL : LIEU DE CONFLITS ? Conférence par H. Grossel École de la Mer – La Rochelle 05 46 50 30 30 mercredi 29 ■ ERIC LAMB Musique Conservatoire de musique – La Rochelle 05 46 30 37 39 Jusqu’au 30/06


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expressions un magazine à l’ouest

internet

exhausteurs

pierre labardant

livres, disques, films...

http://nyminute.arte.tv/fr/

New York über alles Arte.tv dédie tout un pan de son site à la gloire de l’underground new-yorkais. New York Minute est une visite en large et dans tous les travers de la Big Apple. Dans le coin gauche, la chaîne en ligne diffuse une mini-série de six épisodes qui déambulent dans les cinq boroughs de la ville au contact des natifs et des migrants, des désœuvrés et des espérants. Dans le coin opposé, elle s’attarde sur cette culture hip hop née au pied des blocks qui a éclaboussé le monde de ses sons, ses looks et ses rythmes. You know what I mean? •

www.alienor.org

La poussière retourne à la poussière Un site façonne une image. Lorsque l’ergonomie est effective ou que la création graphique est plaisante, le sujet ou le commanditaire ne peut en sortir que grandi. Que dire alors du site du Conseil des musées de Poitou-Charentes ? Sa conception sent la poussière, cette matière qui ensevelit la connaissance et décourage les élans de curiosité du grand public. Des mises à jour rares, des liens inactifs et une navigation poussive rebutent et font irrémédiablement penser à ces visites interminables dans les salles sombres et malodorantes de certains de nos espaces muséographiques vieillissants. • www.revue21.fr

S’affranchir du connu

cd

cd

Declan de Barra

Fragments, Footprints & the Forgotten B lackstar F oundation /D iffer -A nt

Suite du tour d’horizon des sites des supports indépendants qui ravivent les couleurs de la presse magazine.

Compilation

Voyage 2 : Mort pour la France

French Underground Voodoo Music P an E uropean R ecording

Le troisième album en solo de cet Irlandais expatrié d’abord en Australie, puis aux États-Unis, est incontestablement le meilleur disque écouté depuis des mois, avec le « Maison Cube » d’Emmanuelle Parrenin. Il transcende toute forme de classement stylistique et met d’abord en valeur la puissance, la force émotionnelle et la tessiture d’une voix singulière, dont l’impressionnant registre se rapproche de celui d’un Jeff Buckley (Midnight Swell) qu’il chante a cappella (Breadcrumb Trail), sur des mélodies entêtantes (Deep in the Ferns) ou en exprimant toute sa rage (Fuck the Begrudgers). • P.T.

cd

Cette deuxième compilation du genre regroupe les meilleurs moments du néo-psychédélisme français parrainés par la bande à Turzi. Comme dans toute cohabitation, s’y côtoient du bon (en majorité), du très bon et du moins bon, mais y prédomine surtout un esprit de recherche et de découverte sans contraintes formelles. On y apprécie aussi bien de l’électro et de la distorsion que des guitares flamboyantes et des voix venues d’outre-tombe à travers les morceaux d’Étienne Jaumet, Chicros, Juan Trip, Aqua Nebula Oscillator, Shazzula, Kill For Total Peace, Koudlam et autres Sir Alice. • P.T.

cd

Social Distortion

Hard Times and Nursery Rhymes

The Donkeys

Born With Stripes D ead O ceans /D iffer -A nt Les Donkeys (les « ânes ») nous viennent de San Diego en Californie du Sud, un des paradis ensoleillés pour surfers. La musique de leur troisième album, après « The Donkeys » en 2006 et « Living on the Other Side » en 2008, est influencée par le rythme nonchalant des plages, du soleil et des rencontres collectives sous l’effet des psychotropes, réminiscences des années 60. Les quatre jeunes musiciens alternent ainsi petites merveilles pop, blues éthérés sur fond de guitares limpides, rock nonchalant et ragas nostalgiques au sitar. Brillant. • P.T.

cd

The Aggrolites

La Canaille

Rugged Road

Par temps de rage

Y oung C ub R ecords

L’A utre D istribution

Le printemps nous invite à la bagatelle. Et au son léger de musiques chaloupées. The Aggrolites arrivent à (contre-) temps pour nous le rappeler. Par dévotion musicale pour la mère patrie jamaïcaine, ils ravivent la flamme dub des Upsetters et s’épanchent en de longs instrumentaux. En hommage à l’honorable Jackie Mittoo, ils font hurler l’orgue et accélèrent le tempo pour provoquer de chaudes extases. Cette production confirme que le meilleur du ska revival (à l’instar des formidables Hepcat) se trouve bien du côté des Amériques. • P.L.

Il n’est pas étonnant de retrouver La Canaille sur L’Autre Distribution, le label qui compte dans ses rangs la fine fleur de la dissidence. Le groupe de Montreuil, comme Zone Libre (le projet de Serge Teyssot-Gay) ou les rappeurs Casey et B. James, a pris le relais des rebelles de bas d’immeubles pour dénoncer les violences et les aberrations politiques de l’époque. Avec des titres comme Le soulèvement aura lieu et La Mise en Je, La Canaille fait taire ceux qui prétendent que le hip hop engagé a disparu. • P.T.

E pitaph R ecords Les trente ans du parcours de Social Distortion sont émaillés d’éclats, alternant disques flamboyants, séparations tonitruantes et frasques de son leader Mike Ness. Tout un univers teinté de révolte et de désespoir. Leur secret ? Une voix et des cordes de guitares longuement plongées dans le bourbon. Le dernier album du groupe est dans cette veine. Un monceau de titres rageurs et de chansons rocailleuses. Des airs qui piquent et pénètrent l’esprit définitivement. Comme autant de tattoos.• P.L.

dvd

Beaucoup de sites faisant la promotion d’un support écrit ne sont qu’une simple et pâle vitrine de l’imprimé original (il faut voir le site d’Expressions pour s’en convaincre !). La version en ligne de la revue XXI déroge à cette règle rédactionnellement décevante. revue21.fr permet non seulement de s’imprégner du contenu qualitatif de la version papier (on peut la parcourir par numéro, par rubrique et par continent !) mais propose surtout d’aller à la rencontre de ses auteurs, de découvrir des récits inédits et de se pâmer devant leur nouvelle édition semestrielle baptisée 6 mois. •

cd

dvd

dvd

Mark Fergus

Anthony Diblasi

Terreur

The Traveler

M etropolitan

M etropolitan

A venti

C’est un rythme languissant que choisit le metteur en scène pour cette histoire sur la mort et la rédemption. Il offre à son protagoniste principal, Guy Pearce, un rôle en or, lui permettant de jouer malicieusement à la limite du cabotinage. Le scénario sert de prétexte à une réflexion sur la vie, qui peut s’achever au moment déterminé, prédit, par un voyant. La nouvelle provoque un désir obsessionnel de « savoir » à notre antihéros, qui plonge irrémédiablement dans un climat paranoïaque allant crescendo. Si Première neige (traduction du titre original) n’est pas le film de la décennie, il reste néanmoins un excellent drame sur la nature humaine. • G.D.

Clive Barker écrit le plus souvent des œuvres fantastiques, et même lorsqu’il s’éloigne du genre l’horreur est toujours présente. Le film reprend la trame d’une de ses nouvelles et en garde toute l’atrocité. Ce qui commence par des relations ambiguës, glisse pernicieusement vers le malsain pour atteindre l’horreur absolue. Le personnage principal, psychopathe de la pire espèce et jusqu’auboutiste, ne fera que mettre en application ses idées. Peut-on vraiment lui en vouloir ? Si l’on s’en tient à ce qu’il cherche à démontrer, pas vraiment. Pourtant, si le propos peut en choquer plus d’un, le réalisateur réussit parfaitement à faire admettre qu’une thèse, aussi abominable soit-elle, peut être d’une cohérence parfaite ; en cela le film est une réussite.• G.D.

M. Oblowitz n’est pas ce qu’on peut appeler un auteur, loin s’en faut, mais il faut reconnaître qu’il a confectionné, avec des moyens plus que réduits, un thriller macabre très réjouissant. Ce qui commence par un polar classique vire vers l’horreur dès lors que l’élément fantastique bouscule le rationnel, dans une ambiance poisseuse renforcée par le jeu de comédiens crédibles. L’atmosphère est soutenue et, si la psychologie des personnages n’est pas la priorité du réalisateur, le récit provoque le malaise escompté. Les références bibliques amusantes arrivent à point nommé et s’intègrent parfaitement au sujet. Seul bémol, cette happy end (si l’on peut dire) purement américaine et inutile. • G.D.

Dernier présage

Michael Oblowitz



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