Été 2015
SIRCuit
“La fusion D’ENTRAINEMENt avec les sciences du SPORT ET LA MÉDECINE DU SPORT”
RENFORCEMENT ET MISE EN CONDITION POUR LE CYCLISME SUR PISTE: CONCEPTION DU
de Haute performance
INSTITUT CANADIEN DU SPORT DE L’ONTARIO : UN LEGS POUR LE SPORT DE HAUTE PERFORMANCE
PROGRAMME ET INTÉGRATION
L’ACADÉMIE DU BASKETBALL EN FAUTEUIL ROULANT ET L’ICSO SE PRÉPARENT AU SUCCÈS
ÉQUIPES DE SOUTIEN INTÉGRÉ : CYCLISME
CANADA CENTRALISE SES ACTIVITÉS AU VÉLODROME MILTON
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Editorial bienvenue, voici l’édition d’été du SIRCuit de haute performance! En cette Année du sport qui comprend les Jeux
panaméricains et parapanaméricains 2015 de Toronto, nous sommes fiers d’encourager et de célébrer nos athlètes canadiens alors qu’ils se produisent sur la scène internationale. Ce numéro fait un survol des nouvelles installations, des arénas et des programmes d’entraînement qui visent à offrir aux athlètes canadiens les meilleures possibilités pour atteindre leur plein potentiel en matière de performance. Plus précisément, voici quelques sujets abordés dans ce numéro : • L’Institut canadien du sport de l’Ontario (ICSO) introduit sa nouvelle installation d’entraînement de haute performance, récemment construite, qui est la plus grande installation des Jeux panaméricains et parapanaméricains 2015 de Toronto offrant 23 000 pieds carrés de locaux sportifs et administratifs consacrés à la haute performance. • La nouvelle Académie de basket-ball en fauteuil roulant tire profit de son nouveau domicile à l’ICSO afin de centraliser son programme d’entraînement et de développement. • Une entrevue vidéo avec Mike Patton, physiothérapeute sportif de Cyclisme Canada, nous présente les merveilleuses occasions offertes pour intégrer les équipes de soutien intégré (ESI) aux programmes d’entraînement afin de faire progresser les cyclistes canadiens dans leur nouvelle installation centralisée au Milton Velodrome. • On se penche sur les programmes de force et de conditionnement de même que sur l’intégration de ceux-ci aux plans d’entraînement de vélo de sprint et d’endurance. • Une recherche examine les facteurs à considérer sur le plan de la psychologie, des blessures et des maladies pour ce qui est des athlètes de haute performance ayant un handicap. Aussi, à ne pas manquer, nous avons fait appel à notre éditorial du Comité national consultatif pour les sciences et la médecine du sport et aux équipes du SIRC et d’À nous le podium pour qu’ils nous fassent part de leurs commentaires et de leurs recommandations pour ce qui est des plus récentes recherches d’entraîneurs et d’ESI afin de tirer profit de leur expertise. Nous avons hâte de voir les grands exploits de nos athlètes canadiens cet été! sciences
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IEN DE SOUT ÉQUIPESÉ : CYCLISME INTÉGR CENTRALISE
Jon Kolb, PhD
Directeur, Sciences du sport Médecine et Innovation À nous le podium
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Présidente et directrice générale SIRC
Été 2015 SPORT”
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Debra Gassewitz
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Commentaires uit HP SIRC
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Éditeur
Collaborateur à la rédaction
Debra Gassewitz, SIRC
Dr. Jon Kolb, ANP
Contenus
Collaborateurs
Nancy Rebel, SIRC
Design
Josyane Morin, SIRC
Jeremiah Barnert Mathieu Charbonneau Kelly Drager Devon Frayne Adrienne Leslie-Toogood Eugene Liang Scott Maw Paddy McCluskey Brendan Murphy Mike Patton
Remerciement particuliers Paul Dorotich, ANP Kelly McKean, ANP CSI Ontario
Centre de documentation pour le sport (SIRC) est la bibliothèque nationale du sport au Canada fondée il y a plus de 40 ans.
Traduction
Adresse: SIRC 12 York Street (Ground Level), Ottawa, Ontario, Canada, K1N 5S6
Marcel Nadeau
Photos crédits:
Cycling Canada cyclisme Rob Jones/Canadiancyclist.com À nous le podium SIRC Basketball en fauteuil roulant Canada
Avis de non-responsabilité: les opinions exprimées dans ces articles n’engagent ni SIRCuit, ni l’éditeur, ni le distributeur, ni le comité de rédaction. Le SIRC ne donne aucune garantie ni ne fait aucune déclaration quant à la qualité, à l’exactitude ou au caractère exhaustif de son contenu. © 2015 SIRC. Tous droits réservés. La reproduction, le remisage, la transmission ou la diffusion en tout ou en partie de cet article sous quelque format que ce soit est interdit sans avoir obtenu au préalable la permission écrite du SIRC. Les demandes de reproduction de tout document protégé par droit d’auteur doivent être adressées par écrit au SIRC.
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à l’intérieur
Renforcement et mise en condition pour le cyclisme sur piste: conception du programme et intégration Institut canadien du sport de l’Ontario : un legs pour le sport de haute performance
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Équipes de soutien intégré : Cyclisme Canada centralise ses activités au vélodrome Milton. Entrevue avec Mike Patton
L’Académie du basketball en fauteuil roulant et l’ICSO se préparent au succès
Renforcement et mise en condition pour le cyclisme sur piste: conception du programme et intégration
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Équipes de soutien intégré : Cyclisme Canada centralise ses activités au vélodrome Milton. Entrevue avec Mike Patton
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Cet article analyse les divers cycles d’entraînement concernés par le renforcement et la mise en condition au cyclisme sur piste et traite de l’intégration des pratiques de renforcement et de mise en condition dans un programme de cyclisme sur piste.
Cette vidéo présente les faits saillants d’une entrevue avec Mike Patton, physiologiste du sport chez Cyclisme sur piste de l’ICS-Ontario au vélodrome Milton.
Institut canadien du sport de l’Ontario : un legs pour le sport de haute performance
L’ICSO présente ses nouvelles installations et les services offerts dans le tout nouveau Centre sportif des Jeux Pan Am de Toronto (TPASC) à Scarborough en Ontario.
L’Académie du basketball en fauteuil roulant et l’ICSO se préparent au succès
Basketball en fauteuil roulant Canada en collaboration avec ICS-Ontario a créé « le premier centre d’entraînement à longueur d’année au monde à l’intention des athlètes de haute performance en fauteuil roulant » à l’Académie de basketball en fauteuil roulant. Découvrez le travail effectué dans cette nouvelle Académie.
Santé physique et mentale des athlètes paralympiques : ce que les récentes études rapportent Les recherches réalisées au cours des dernières années soulignent les aspects psychologiques et les préoccupations de santé/blessures chez les athlètes ayant un handicap.
À lire… Lire, apprendre et exceller
Club de lecture de l’ÉSI Livres nouveaux de HK Lectures recommandées par SIRC et ANP www.sirc.ca
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RENFORCEMENT ET MISE EN CONDITION POUR LE CYCLISME SUR PISTE : CONCEPTION DU PROGRAMME ET INTÉGRATION
L BRENDAN MURPHY MSC CSCS ASCC Devon Frayne est un Scientifique Sportif à l’Institut canadien du sport de l’Ontario. Devon a fréquenté l’Université du Massachusetts Amherst où il a analysé les asymétries des membres inférieurs pendant le sprint, en vitesse maximale pour sa thèse de maîtrise. Dans son rôle au CSIO, Devon utilise la méthode scientifique et de la technologie pour aider les athlètes et les entraîneurs à atteindre des performances du niveau des podiums internationaux.
e cyclisme sur piste est un sport dans lequel les compétiteurs tentent de mieux performer dans une gamme de disciplines aux exigences physiologiques diverses. L’objectif de cet article est de présenter des directives et un processus de réflexion au sujet de la programmation et de l’intégration d’un programme de renforcement et de conditionnement au sprint et à l’endurance au cyclisme sur piste. Cet article analyse les divers cycles d’entraînement concernés par le renforcement et le conditionnement au cyclisme sur piste et traite de l’intégration des pratiques de renforcement et de conditionnement dans un programme de cyclisme sur piste.
Contexte
Figure 1
Le succès dans le cyclisme sur piste dépend essentiellement de la plus grande puissance déployée sur une distance donnée (Craig et Norton, 2001). La puissance déployée est un facteur de succès dans les épreuves de sprint et d’endurance et le temps consacré dans les composantes de la puissance varie tout au long du spectre des épreuves. Les méthodes pour produire la puissance optimale dans des épreuves données peuvent varier grandement à cause de la fluctuation des priorités au sein des voies métaboliques et des modalités de recrutement neuromusculaire d’une épreuve à l’autre.
Sprint vs endurance Dans le cyclisme, c’est le sprint qui exige le plus de production de puissance. Le succès d’un cycliste dépend de trois composantes de la puissance : la puissance de pointe (la plus grande puissance déployée en watts), le taux de production de la puissance (TPP, taux de développement de la force) et le décrément de la puissance (taux de déclin depuis la puissance de pointe) (Figure 1). .
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Figure 1. Puissance déployée en fonction du temps au niveau mondial dans toutes les épreuves avec mention des trois composantes de la puissance au sprint et en endurance (adapté de Power Profiling. Coggan, 2008).
Le sprint en cyclisme est une activité hautement anaérobie : les épreuves sont d’une durée variant de 9 à 65 s; les sources d’énergie empruntent les voies alactique et lactique; la contribution de la voie aérobie est mineure. Le sprint exige des contractions musculaires fortes pour générer des moments de force (force x distance perpendiculaire), la puissance musculaire étant le vecteur de la force. La puissance étant le produit de la force par la vélocité, il faut maximiser la force et la vitesse de contraction musculaire pour optimiser la puissance produite dans le sprint.
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Apprentissages principaux:
1 Le développement de la
force et de la puissance est un aspect important de la performance au sprint et à l’endurance au cyclisme sur piste.
2 Un entraînement
complémentaire peut favoriser les adaptations et améliorer le potentiel de performance.
3 On devrait prendre en
compte les variables de l’entraînement, les années d’expérience en entraînement et l’expérience de l’athlète avant de concevoir un programme périodisé et un plan de diminution graduelle. www.sirc.ca
De plus, la surface de section transversale des fibres musculaires de type II dans le quadriceps fémoral est selon des études corrélée à la vitesse de pédalage optimale, un déterminant de la puissance maximale en cyclisme (Martin et coll, 2007). L’épreuve d’endurance en cyclisme sur piste est une épreuve principalement aérobie et la plupart des entraînements s’effectuent sur la route afin d’accroître la capacité aérobie. Une épreuve d’endurance est d’une durée variant de 5 à plus de 20 min; tout comme au sprint, les sources d’énergie empruntent les voies alactique, lactique et aérobie, mais principalement les deux dernières. Même si dans les épreuves de sprint et d’endurance, on observe une différence de durée évidente, la puissance de pointe et le décrément de la puissance n’en demeurent pas moins des facteurs essentiels de la performance en endurance; une puissance de pointe plus élevée et un plus faible décrément de la puissance sont des facteurs de succès en cyclisme. En portant une attention plus poussée dans les épreuves d’endurance, on réalise l’exigence sur le plan neuromusculaire particulièrement dans les épreuves avec départ arrêté. Un entraînement de type résistance peut améliorer le recrutement des fibres musculaires de type II et la commande motrice utile au départ et à l’approche du fil d’arrivée sans négliger l’amélioration de l’efficacité en cyclisme et de la clairance métabolique selon des documents recensés (Bazyler et coll, 2015; Faria et coll, 2005). Il faut garder à l’esprit que l’entraînement contre résistance qui cible le développement
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de la puissance et de la force maximum est essentiel dans le cyclisme d’endurance.
Programme sportif et renforcement/mise en condition Autant les exigences en cyclisme d’élite sont variées, autant sont diversifiés les paradigmes et les philosophies du succès. En outre, l’entraînement interdisciplinaire tend de plus en plus vers les exigences les plus spécifiques à cette discipline sportive, ce qui demande aux athlètes d’endurance de s’entraîner davantage en aérobie. C’est important quand il faut concevoir un programme de renforcement et de mise en condition.
Interférence L’interférence consiste à faire interagir plusieurs composantes de la condition physique afin de susciter un dépassement et un surentraînement et des adaptations concurrentes dans un programme d’entraînement à long terme (Leveritt et coll, 1999). Même si l’entraînement concurrent à l’endurance aérobie et à la force maximale peut susciter des améliorations respectives de ces deux composantes, le fait de ne pas se préoccuper de la périodisation et de la priorisation peut installer une limite et ralentir l’effet de l’entraînement pour obtenir le résultat souhaité. Ainsi, d’après la méta-analyse de Wilson et coll, (2012), l’entraînement aérobie concurremment à l’entraînement en résistance peut limiter l’hypertrophie et l’amélioration de la force comparativement à un entraînement en résistance isolé. Même si on observe des améliorations comparativement aux valeurs initiales, la priorisation de l’entraînement à la HP SIRCuit Été 2015
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Figure 2 force ou à des fins d’hypertrophie suscite des adaptations plus poussées (Fig. 2). On doit prendre en compte l’interférence dans le programme de renforcement et de mise en condition, car si on priorise la force maximale par rapport à la capacité aérobie, on peut limiter le développement de la force maximale. Curieusement, en combinant les exercices d’endurance et de force, on a observé une plus grande amélioration du VO2 max et de la masse maigre comparativement à l’endurance. L’exemple suivant illustre qu’on peut profiter de l’interférence pour prévenir une adaptation non désirée: on peut intégrer au programme d’entraînement des séances traditionnelles d’exercices d’hypertrophie pour susciter une amélioration de l’intégrité structurelle et la capacité d’entraînement/compétition sans l’augmentation substantielle de la masse musculaire. Aussi, on peut éviter l’interférence quand on intègre un entraînement plus intense à la force à vélo à des séances de force maximale en gymnase. En prenant en compte ces facteurs, on peut préciser un programme d’entraînement et peaufiner les besoins particuliers de l’athlète.
Surcompensation Le programme de renforcement et de mise en condition au sprint en cyclisme peut s’avérer un défi en ce qui concerne la surcompensation et l’interférence d’un facteur de la condition physique. La surcompensation peut se définir comme un effet subséquent à l’entraînement : l’adaptation se poursuit même après l’entraînement. Ce
Figure 2. Ampleur de l’effet global de l’entraînement à la force, à l’endurance et de type concurrent (Wilson et coll., 2012).
concept est basé sur le syndrome général d’adaptation de Selye (1950) : l’adaptation se manifeste après une période de stress imposé aux organismes biologiques; on observe dès lors une réponse moins prononcée en présence d’une meilleure capacité de l’organisme soumis à un stress.
Théoriquement, si ces deux méthodes ne sont pas périodisées, la multiplication des séances d’entraînement peut créer trop de stress au système nerveux central et causer une baisse de performance et du potentiel d’adaptation tant à vélo qu’au cours des séances de travail contre résistance (Fig. 4.1).
La conséquence de ce concept est la surutilisation d’un stimulus jusqu’à un point où il n’y a plus assez de temps d’adaptation pour obtenir une réponse, ce qui peut nuire énormément au processus d’entraînement et à la performance en compétition. On peut l’observer quand un niveau élevé de stress est continuellement appliqué durant les phases de résistance et d’épuisement. Dans les épreuves de puissance comme en cyclisme, c’est facile à instaurer : stimuler à haut niveau le système nerveux central et les muscles squelettiques en périphérie.
Une façon de combiner ces interventions en entraînement est de les échelonner pour atteindre le niveau souhaité dans une intervention, puis de passer à l’autre intervention (Fig. 4.2).
Optimiser le développement de la force musculaire maximale Prenons l’exemple du développement de la force musculaire maximale : s’entraîner à haute vitesse exige beaucoup de commandes neuromusculaires à une intensité proche du maximum. On peut coupler, à cette méthode courante au sprint en cyclisme, un entraînement contre des résistances maximales.
Cette méthode consiste à combiner la progression linéaire de l’entraînement contre résistance à l’entraînement à vélo de haute intensité par ondulation au cours duquel la diminution de la charge à haute vitesse permet plus de résistance à cause de la diminution de l’intensité des séances sur piste/vitesses. Ce phénomène se produit lorsque le développement de la force musculaire est l’objectif principal du bloc d’entraînement. Ce type de périodisation peut favoriser l’autre phase précédant la diminution graduelle avant la compétition.
Diminution graduelle La diminution graduelle consiste à réduire la charge et le volume d’entraînement afin de procurer suffisamment de restauration avant une compétition ou la phase de compétition.
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Figure 3. Adaptation générale à un agent stressant et surcompensation (adapté de Siff, 2003). English
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Figure 4.1
Figure 4.2
Figure 4.2. Intensités théoriques d’entraînement : intégration linéaire du développement de la force musculaire maximale au moyen d’une progression ondulée du développement de la force à vélo pour favoriser le transfert de la force musculaire maximale (résistance).
Figure 4.1. Théoriquement : trop de stimuli peuvent faire rater le niveau d’entraînement visé et entraver l’effet de surcompensation.
On peut aussi incorporer la diminution graduelle dans les blocs d’entraînement afin de passer d’une modalité d’entraînement à une autre, une fois l’objectif atteint. La différence entre les deux périodes de diminution graduelle est la suivante : la diminution graduelle précédant une compétition se présente après avoir passé par toutes les périodes de l’entraînement, en conclusion d’un mésocycle ou d’un macrocycle. La diminution graduelle entre deux phases se présente dans un mésocycle tout au long de la phase d’entraînement. La diminution graduelle entre deux phases se présente au cours d’une semaine de récupération prédéterminée afin de diminuer le stress physiologique et psychologique associé à la variable soumise à l’entraînement (Mujika et Padilla, 2003) et pour favoriser l’adaptation due à l’entraînement des semaines précédentes à intensité ou volume élevé ou les deux. Dans la perspective du renforcement et de la mise en condition, la diminution graduelle en vue d’une compétition majeure en cyclisme sur piste est généralement dictée par le programme cycliste afin de procurer le succès aux cyclistes; le renforcement et la mise en condition jouent un rôle de soutien dans le programme. Dans le cas du sprint sur piste, le cycliste progressant dans le mésocycle final effectuera la transition à partir des exercices d’intensité élevée et à fort volume hebdomadaire vers des séances à faible volume plus spécifiques à sa discipline. Le programme de renforcement et de mise en condition doit s’arrimer à cet entraînement afin de maximiser le potentiel de performance. Ainsi, le volume diminuera généralement, la force musculaire maximale ayant été atteinte 3-4 semaines avant la compétition, et l’accent sera placé sur la vitesse et la puissance tout
en maintenant la force musculaire maximale pour prévenir les décréments et favoriser les adaptations à l’entraînement aux fins de la performance. Dans les dernières phases de l’entraînement, la puissance et la vitesse seront ajoutées au programme favorisant le faible braquet pour du travail à très haute vitesse et du travail sur piste pour la sélection des « braquets de course ». Du fait que les cyclistes au sprint sur piste sont généralement accoutumés à l’entraînement à la force, la diminution graduelle la plus efficace est, selon des études, de diminuer le volume d’entraînement jusqu’à 60 % tout en ne diminuant pas l’intensité de plus de 10-15 % au cours des 7 à 10 dernières journées (Mujika, 2010; Pritchard et coll., 2015). En ce qui concerne une compétition majeure, on devrait diminuer graduellement le volume d’entraînement sur une période de 14 à 21 jours et diminuer l’intensité seulement au cours des 7 à 10 jours précédant la compétition. On ne devrait pas modifier la fréquence des séances d’entraînement avant les 7 à 10 jours précédant la compétition (Bosquet et coll., 2007). On peut utiliser la même approche avec les cyclistes d’endurance sur piste, mais en proposant une diminution plus graduelle de l’intensité (~15 %) et particulièrement du volume (~60 %) (Neary et coll., 2003) sur une période de 10 à 30 jours; les athlètes d’endurance ne sont généralement pas portés vers les séances de force dans les microcycles et les mésocycles. La diminution graduelle plus lente favorise le maintien de la force et l’amélioration de la puissance neuromusculaire (Brannstrom et Rova, 2013) tout en maximisant le transfert vers la performance.
Sommaire Le programme de renforcement et de mise en condition chez les cyclistes de compétition sur piste devrait maximiser le développement de la force musculaire et de la puissance, quelle que soit l’épreuve. La collaboration avec le programme de cyclisme est essentielle pour éviter l’interférence avec le développement de la force musculaire et de la puissance et favoriser l’augmentation du potentiel d’adaptation. Selon les besoins de l’athlète et les exigences de l’épreuve, on devrait prendre en compte la relation dose-effet. La périodisation par bloc devrait être mieux adaptée chez les novices et les athlètes plus expérimentés, lesquels ne disposent pas beaucoup de temps et de vécu en matière de force musculaire et de puissance. On peut aussi appliquer cette approche aux athlètes plus accoutumés au renforcement musculaire et au développement de la puissance; on doit cependant prendre en compte la modification de la durée d’application du stimulus dans le mésocycle (approche ondulée), car leurs besoins en matière de force musculaire et de puissance ne sont probablement pas aussi grands que chez le novice. Il faut beaucoup prendre en compte la périodisation et le moment d’incorporation des séances d’entraînement complémentaires aux séances sur piste et hors-piste. On devrait appliquer le concept de diminution graduelle au cas par cas en prenant note de la durée de la réaction au stimulus de l’entraînement lequel varie d’un athlète à l’autre. Au moment d’appliquer la diminution graduelle, on ne devrait pas modifier grandement la fréquence des séances d’entraînement sauf dans les 5 à 7 jours précédant la compétition : le volume d’entraînement est beaucoup diminué et l’intensité reste élevée. La diminution graduelle devrait être plus lente chez les novices. ∆ Références
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ÉQUIPES DE SOUTIEN INTÉGRÉ :
CYCLISME CANADA CENTRALISE SES ACTIVITÉS AU VÉLODROME MILTON. UNE ENTREVUE VIDÉO AVEC MIKE PATTON
D MIKE PATTON, PHYSIOLOGISTE DU SPORT - CHEF DU ESI CANADA CYLISME INSTITUT NATIONAL DU SPORT DU ONTARIO
ans cette vidéo, Kelly McKean d’À nous le podium s’entretient à l’extérieur du nouveau centre d’entraînement au vélodrome Milton avec Mike Patton, physiologiste du sport chez Cyclisme Canada, à propos des activités des Équipes de soutien intégré (ESI) et de l’amélioration des conditions de l’entraînement des athlètes canadiens dans ces nouvelles installations.
Une entrevue vidéo avec Mike Patton (En anglais)
Mike travaille avec les entraîneurs pour comprendre le processus d’entrainement qui mène au développement optimal des athlètes et ultimement à la performance. Durant près de 15 ans, il a travaillé avec des athlètes d’élite et de loisir. Tout au long de son cycle de maîtrise en physiologie de l’exercice, ainsi que travailler au laboratoire de la performance humaine, à l’Institut canadien du sport de Calgary, Mike a acquis une vue d’ensemble sur la réponse du corps humain à l’entrainement. Son vif intérêt pour le cyclisme, à la fois comme athlète lui-même et en tant que sujet académique, l’a amené à occuper son poste actuel de physiologiste sportif avec Cyclisme Canada. Il est ravi de continuer son rôle avec Cyclisme Canada en tant que membre de l’équipe de l’Institut canadien du sport Ontario. Source: Institut national du sport du Ontario
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Rôle des membres des ÉSI dans le programme de cyclisme sur piste Le vélodrome Milton offre plus d’interaction entre les membres des ÉSI, ce qui permet de mieux intégrer les connaissances en matière d’entraînement. Les ÉSI sont composées de physiologistes, de professionnels du renforcement et de la mise en condition, d’un consultant en nutrition, d’un psychologue, de soigneurs (entraînement physique), de mécaniciens; bientôt, des analystes de la performance se joindront à l’équipe. À propos de la collecte des données, il y a quelques nouveaux instruments de monitorage dans les installations qui rendent les ÉSI plus utiles à l’entraîneur. On collecte les données au moyen d’un nouveau système de chronométrage électronique comprenant 8 dispositifs répartis autour du vélodrome, ce qui procure la plus grande source de données au monde. En plus de ces données, on collecte aussi les données issues des moniteurs de la puissance sur les vélos et du rythme cardiaque des athlètes; les ÉSI sont en mesure de synthétiser les données de l’entraînement à partir de l’ensemble des innombrables données obtenues. Le rôle des ÉSI consiste à prendre connaissance de ces données, à retenir les plus pertinentes et à les incorporer dans le programme d’entraînement. En d’autres mots, les données collectées sur la piste et hors-piste par les divers membres des ÉSI (physiologistes, nutritionniste, analystes de la performance, etc.) sont regroupées en un tout compréhensible. L’approche par équipe permet de retenir un ensemble de données et de les convertir en des valeurs utilisables par l’entraîneur. L’entraîneur n’a plus à s’installer seul pour essayer de mesurer, de réunir, d’analyser, de synthétiser et d’interpréter toutes ces données, il n’a qu’à s’adresser à son équipe.
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AVANTAGES DE LA CENTRALISATION Mike Patton reconnait les avantages procurés au programme de Cyclisme sur piste par l’incorporation d’un programme d’entraînement central. Visionnez attentivement la vidéo au fur et à mesure que Mike Patton élabore les avantages de la centralisation au vélodrome Milton. • Amélioration de l’interaction des membres des ÉSI, ce qui signifie un plus haut degré de collaboration. Les membres sont mieux intégrés au sein de l’équipe; et, l’équipe est globalement mieux impliquée dans l’entraînement journalier. Avant l’ouverture de ce centre d’entraînement, l’interaction en personne de l’entraîneur et de ses athlètes était limitée aux périodes d’entraînement à Los Angeles et/ou sur les sites de compétition. (commencer l’écoute à 2:00) • Amélioration de l’équilibre entre le temps de travail et le temps hors-travail en ce qui concerne les membres de l’ÉSI, car les installations sont de plus grande qualité. En ayant moins de temps consacré aux déplacements, les membres peuvent retourner à leur domicile sur une base quotidienne. (commencer l’écoute à 3:45) • Amélioration de la communication entre les membres d’une même ÉSI et entre les ÉSI, l’entraîneur et les athlètes. L’ÉSI est plus en mesure d’intégrer les conseils en matière d’entraînement pour améliorer la planification de l’entraîneur et de l’athlète. (commencer l’écoute à 4:00) • La conception de la piste avec ses sections inclinées fait du centre d’entraînement un magnifique site pour tous les athlètes, quel que soit leur niveau. Non seulement le site est idéal pour les athlètes de haute performance, la piste est superbe pour les nouveaux venus et les athlètes en développement, soit pour apprendre soit pour se perfectionner. (commencer l’écoute à 5:52) • Le vélodrome Milton est, aux fins de l’entraînement et de la compétition, le seul site de niveau international au Canada. (commencer l’écoute à 8:45) • La ville de Milton a équipé le centre de motocyclettes électriques. Il s’agit d’une première dans des installations de cyclisme sur piste; la qualité de l’air s’en trouve améliorée lors d’entraînement derrière une moto, tant pour les athlètes que l’entraîneur (commencer l’écoute à 9:50) ∆ English
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INSTITUT CANADIEN DU SPORT DE L’ONTARIO : UN LEGS POUR LE SPORT DE HAUTE PERFORMANCE
A
près plus d’une décennie de conceptualisation, de planification et de développement, l’Institut canadien du sport de l’Ontario (ICSO) a rendu accessibles ses installations de classe mondiale en septembre 2014. Ces installations sont situées dans le tout nouveau TPASC (Toronto Pan Am Sports Centre) à Scarborough, en Ontario; les aires dédiées à l’administration et à la performance de haut niveau des athlètes et des entraîneurs Édifice de l’ICSO et son personnel nouvelle résidence au Centre s de l’ICSO couvrent 2300 pieds carrés et constituent le plus important legs des Jeux Pan Am/Parapan Am de Toronto 2015. Les installations de l’ICSO, principal legs de haute performance des Jeux, ont été conçues pour intégrer les meilleurs concepts et technologies de pointe présents dans les autres instituts de sport dans le monde tout en les adaptant aux besoins des athlètes et des entraîneurs de l’Ontario et du Canada. L’ICSO était auparavant situé dans un édifice de Toronto et disposait de peu d’espace pour son laboratoire des sports et son centre de conditionnement physique; aujourd’hui, ses installations ultramodernes couvrent 10 fois plus d’espace. Le personnel de l’ICSO compte maintenant 40 professionnels à temps plein: des scientifiques du sport, des praticiens de médecine sportive et des administrateurs du sport; ils contribuent tous à créer un environnement propice à l’entraînement de tous les jours afin de préparer les entraîneurs et leurs athlètes d’élite à gravir les marches du podium sur la scène internationale. Parmi ces experts, il y a des nutritionnistes, des préparateurs physiques, des biomécaniciens, des thérapeutes du sport, des médecins du sport et des entraîneurs pour la performance mentale. Ils constituent l’Équipe de soutien intégré (ÉSI). L’ÉSI de l’ICSO dispense ses services à 20 sports reconnus sur la scène nationale et provinciale dont 6 sports résidents du TPASC : basketball en fauteuil roulant, natation, plongeon, nage synchronisée, judo et, à compter du mois d’avril 2015, le rugby en fauteuil roulant.
LE MILIEU D’ENTRAÎNEMENT QUOTIDIEN ADMINISTRÉ PAR L’ICSO À L’INTENTION DES ATHLÈTES ET DES ENTRAÎNEURS COMPREND : Une aire de musculation et de conditionnement physique de 500 m2 Un ensemble d’appareils de biomécanique incluant des caméras pour la capture de mouvement et l’analyse des vidéos Une piste de 35 m à trois couloirs incorporant 4 plateformes dynamométriques et qui débouche sur la piste de 200 m au TPASC Une chambre hypobare incluant un tapis roulant antigravitaire Un centre de récupération et de régénération comportant un bassin Hydroworx 2000 avec plancher mobile, tapis roulant et analyse vidéo 10
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Un laboratoire des sports incluant un tomodensitomètre pour l’analyse précise de la composition corporelle Une cuisine dédiée au sport de performance et aménagée pour des séances de formation en nutrition Le salon des athlètes Des cabinets de médecin Des salles de réunion pour le CA et autres groupes Les bureaux administratifs de l’ICSO
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L’ICSO garde des plages horaires accessibles 6 jours par semaine à tout athlète détenant un brevet de Sport Canada et désireux d’utiliser la salle de préparation physique conformément à son plan d’entraînement. L’ICSO, c’est aussi le lieu où se donnent le programme de diplôme avancé en entraînement ainsi que d’autres activités de formation des entraîneurs et de développement professionnel. Dans ce nouvel édifice, l’ICSO travaille au développement d’un Centre d’excellence en parasport. Toutes les installations – ICSO et TPASC – sont totalement accessibles, car elles sont construites sur le principe de l’inclusion. L’ICSO inclut des équipements à la fine pointe de la technologie conçus pour les parasportifs tels un énorme tapis roulant encastré dans le plancher pour faciliter l’accès aux athlètes en fauteuil roulant; les accessoires et les équipements d’haltérophilie sont aussi conçus pour permettre leur utilisation par les athlètes à www.sirc.ca
l – Personnel de l’ICSO devant leur sportif panaméricain de Toronto
Aire de musculation et de conditionnement physique à la fine pointe de la technologie à l’ICSO à l’intention des athlètes de haute performance
même leur fauteuil roulant. Le bassin thérapeutique Hydroworx 2000 est encastré dans le plancher mobile qu’on élève pour permettre l’accès aux parasportifs et aux athlètes blessés. On peut aussi immerger dans le bassin thérapeutique un fauteuil roulant spécialement conçu à cette fin. En tant que locataire dans des installations plus spacieuses, l’ICSO partage avec la Ville de Toronto, le campus de l’Université de Toronto à Scarborough et TPASC Inc., des aires comprenant non pas une, mais deux piscines de 50 m avec 10 couloirs (une première en 30 ans à Toronto), un bassin pour le plongeon avec des tremplins à 3 m, 5 m, 7,5 m et 10 m, une aire d’entraînement au sec, un centre sportif comprenant quatre terrains (dont deux planchers amortissants en bois dur de la FIBA) et d’autres aires d’utilisation publique incluant une piste, une aire de musculation et de conditionnement physique, des locaux polyvalents et un mur d’escalade. L’ICSO a aussi inauguré récemment une installation d’entraînement connexe dans un autre édifice inclus dans le legs des Jeux Pan Am/Parapan Am de Toronto 2015 : le vélodrome Mattamy au Centre national du cyclisme à Milton, en Ontario. Cette installation satellite de l’ICSO comprend une aire de musculation et de conditionnement physique d’une superficie de 110 m2, une cuisinette adjacente, un cabinet de thérapie sportive, un laboratoire des sports (partagé avec Cyclisme Canada) comprenant des bureaux pour 4 employés à temps plein et des équipements ultramodernes pour l’évaluation et l’entraînement des athlètes de haute performance. www.sirc.ca
Madame Debbie Low, directrice générale de l’ICSO, souligne que « La nouvelle résidence de l’Institut canadien du sport de l’Ontario abrite un institut des sports de haute performance et constitue un véritable jalon dans le système sportif en Ontario et au Canada en plus d’être un legs substantiel des Jeux Pan Am/Parapan Am. En améliorant les services en matière des sciences du sport et de médecine sportive dans un lieu dédié à la haute performance, le TPASC et le Vélodrome, on procure aux entraîneurs et aux athlètes une fantastique occasion pour optimiser le quotidien de l’entraînement et améliorer ultimement leur performance sur la scène internationale ». ∆
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Laboratoire des sports – Laboratoire des sports de haute performance de l’ICSO English
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L’ACADÉMIE DU BASKETBALL EN FAUTEUIL ROULANT ET L’ICSO SE PRÉPARENT AU SUCCÈS
L DEVON FRAYNE, MSC Scientifique Sportif ICS Ontario Devon Frayne est un Scientifique Sportif à l’Institut canadien du sport de l’Ontario. Devon a fréquenté l’Université du Massachusetts Amherst où il a analysé les asymétries des membres inférieurs pendant le sprint, en vitesse maximale pour sa thèse de maîtrise. Dans son rôle au CSIO, Devon utilise la méthode scientifique et de la technologie pour aider les athlètes et les entraîneurs à atteindre des performances du niveau des podiums internationaux.
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e succès dans les sports d’équipe de niveau international est attribuable pour environ la moitié à des facteurs non contrôlables (taille de la population, économie, géographie) et l’autre moitié, à des facteurs contrôlables d’ordre politique (Allen et coll., 2015). L’équipe nationale de natation de Nouvelle-Zélande a vu un effet positif sur la performance à long terme grâce au processus de centralisation qui consiste à regrouper plusieurs individus de talent en un seul endroit doté d’importantes ressources (Allen et coll., 2015). Les chances d’attirer non seulement les athlètes de pointe, mais aussi des entraîneurs et d’autres membres de l’ÉSI augmentent si on a un meilleur équipement et plus de financement. En attirant des athlètes présentant de meilleures performances, on améliore possiblement le financement lequel, à son tour, attire plus de personnes talentueuses. Ce cycle est probablement la cause du succès à long terme observé chez les nageurs de la Nouvelle-Zélande. Basketball en fauteuil roulant Canada (BBFR) a adopté ce concept et fondé l’Académie de basketball en fauteuil roulant, soit « le premier centre d’entraînement à longueur d’année au monde à l’intention des athlètes de haute performance en fauteuil roulant » (Site Internet de Basketball en fauteuil roulant Canada). L’Académie est située dans le Centre sportif Pan Am de Toronto sur le campus de l’Université de Toronto à Scarborough. Le même édifice abrite l’Institut canadien du sport Ontario (ICSO) dont la mission est de « s’engager dans la poursuite de l’excellence en offrant des programmes de niveau mondial, des services et un leadership afin d’aider les athlètes et les entraîneurs de haut niveau à améliorer leurs capacités à atteindre les performances de podiums internationaux » (Site Internet ICSO). Ce partenariat a été créé afin d’installer un succès constant au basketball en fauteuil roulant sur la scène mondiale. Vingt athlètes environ participent presque à temps plein aux activités de l’Académie; ainsi, BBFR peut allouer d’importantes ressources à leur intention. Les athlètes prennent part à ~20 h d’entraînement par semaine sur le terrain et en salle de préparation physique. Quelques semaines par année sont consacrées aux mesures et évaluations. English
Étant donné le peu de recherches sur le basketball en fauteuil roulant, le personnel de l’ICSO procure aux entraîneurs et aux athlètes des données relatives aux stratégies d’entraînement et de compétition. On utilise les équipements spécialisés de l’ICSO pour étudier les multiples facettes de la performance au basketball en fauteuil roulant. Deux projets majeurs en science du sport sont actuellement en cours, l’un sur l’ajustement de l’équipement pour l’amélioration de la performance et l’autre sur les exigences physiques et physiologiques imposées aux joueurs de basketball en fauteuil roulant lors des pratiques et des joutes. En voici une brève description :
1. Équipement et poussée de performance Si un athlète effectue un ajustement à son fauteuil ou modifie son siège, c’est soit
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pour améliorer sa performance, soit pour des raisons de santé. Historiquement, les modifications apportées à l’équipement ont été réalisées par essais et erreurs; de fait, il y a peu d’études sur l’évaluation quantitative de ces modifications sur la performance et le risque de blessure. Pour déterminer la position optimale pour une performance maximale, il a fallu jusqu’à dix ans à un athlète sans qu’il sache avec certitude que l’utilisation de l’équipement était maximisée (communication personnelle). Récemment, À nous le podium, l’Institut de technologie du sud de l’Alberta, l’ICSO et BBFR ont uni leurs efforts pour créer, financer et construire un fauteuil roulant ajustable. On peut modifier un ou plusieurs aspects du fauteuil sans modifier les autres, ce qui constitue un contraste majeur par rapport à la méthode « traditionnelle » d’ajustement des fauteuils : il fallait commander un tout nouveau fauteuil chaque fois q u ’ u n e
modification était demandée. On peut donc informer plus rapidement l’athlète au sujet de l’ajustement optimal et économiser ainsi temps et argent. Initialement, le fauteuil roulant ajustable est couplé à un fauteuil roulant ergométrique spécialement conçu (Figure 1) pour l’évaluation de la poussée de performance.
Figure 1 Figure 2. Données de vitesse au test de 30 s sur l’ergomètre
Figure 1. Fauteuil roulant ergométrique à l’ICSO. Keku Sports Equipment. Jusqu’à ce jour, la décision de modifier le fauteuil d’un athlète était basée sur l’évaluation de la distance franchie et de la puissance générée au cours des trois premières poussées et sur le test du sprint de 30 s (Figure 2).
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Figure 2
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En plus des données chronométriques (distance et vitesse), on utilise l’analyse cinématique pour approfondir la mécanique de la poussée. Des travaux en cours à l’ICSO traitent des diverses stratégies kinésiques des athlètes de l’Académie et les appliquent pour l’amélioration de la performance sur le terrain et sur l’ergomètre. Les études antérieures dans ce domaine analysent la mécanique de la poussée et la position assise dans le fauteuil en fonction des blessures (p. ex. Boninger et coll., 2000), mais il n’y a pas d’études sur la position assise en fonction de la performance. On travaille actuellement sur le développement de capteurs additionnels dans le cadre d’Innovation pour l’or afin d’obtenir des données de charge appliquée sur les joints internes pour justifier davantage les interventions en entraînement et sur la position assise. De cette façon, l’ICSO et BBFR pourront utiliser des données probantes et proposer avec confiance des modifications à l’équipement de l’athlète pour l’amélioration de la performance.
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Figure 3
2. Exigences physiques du basketball en fauteuil roulant Actuellement, on estime à 60-70 le nombre de possessions du ballon à la défensive et à l’offensive dans une partie de basketball en fauteuil roulant, ce qui signifie 120-140 montées et replis sur le terrain pour un athlète durant toute la partie (Sporner et coll., 2009). Une modification du style de jeu semble se manifester globalement afin d’accroître la vitesse et donc le nombre de possessions (communication personnelle). Dans ce style de jeu, on pose l’hypothèse selon laquelle les athlètes doivent effectuer des montées et des replis à plus haute vitesse moyenne, ce qui accroit les exigences physiologiques de la joute. De légers gains sur cet aspect du jeu auront un effet exponentiel qui pourrait distancer le Canada des autres pays. Dès lors, il faut modifier l’entraînement afin de s’ajuster aux exigences physiologiques additionnelles. Les bénéfices optimaux de l’entraînement s’actualisent quand les scénarios de jeu et les exigences physiologiques demandées en compétition sont reproduits dans le contexte de l’entraînement quotidien (Gabbett, 2010); il est donc essentiel de déterminer le coût physiologique (dépense énergétique) encouru par les joueurs de basketball en fauteuil roulant durant les parties et les séances d’entraînement. Présentement, on évalue la dépense énergétique d’après les données de vitesse de mouvement et les charges déplacées. Ces données sont obtenues au moyen de l’analyse classique des vidéos et, plus récemment, au moyen du système de positionnement local (LPS). La plupart des gens connaissent le système de positionnement global (GPS) utilisé par les satellites en orbite autour de la Terre pour trianguler la position d’un objet. En échantillonnant la position d’un objet à une fréquence suffisamment élevée, on peut obtenir les données de vitesse et d’accélération. Hélas, il faut une visibilité directe du satellite en tout temps pour le fonctionnement du GPS. Cette condition n’est pas respectée sous la surface de la Terre et à l’intérieur de bâtiments (où se trouvent les fauteuils roulants). Le LPS est essentiellement un GPS à l’intérieur. Ce système comprend un certain nombre de
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Figure 3. Diagramme du LPS, avec l’autorisation de Catapult Sport Systems. satellites disposés autour de la surface de jeu (Figure 3) et des émetteurs transmettant des signaux aux satellites. À l’ICSO, le physiologiste de l’Académie et l’instructeur en renforcement et conditionnement physique ont utilisé le LPS (Clearsky, Catapult Sports, AUS) au cours de séances de pratique et de matchs simulés. Ce système nous renseigne instantanément sur la position, la vitesse et l’accélération du joueur, mais ce n’est qu’on morceau du casse-tête des exigences physiques du jeu. Le deuxième morceau est d’associer les données du LPS au coût énergétique pour relier la production interne d’énergie à la vitesse externe. On y parvient en effectuant un test d’effort progressif sur un tapis roulant approprié pour le contrôle de la vitesse (Blade, Woodway USA Inc., USA) au laboratoire de l’ICSO. Au cours du test d’effort progressif, on évalue l’accumulation sanguine de lactate et la fréquence cardiaque (Figure 4), deux variables associées au coût physiologique et à la dépense énergétique. À la lumière des observations lors des tests sur le tapis roulant, le personnel en science du sport peut évaluer la quantité d’énergie requise pour satisfaire aux exigences physiques imposées à l’athlète sur le terrain de jeu.
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Figure 4
Éléments clés à retenir:
1 La centralisation à
l’Académie de basketball en fauteuil roulant permet aux athlètes et aux entraîneurs d’avoir accès à une importante équipe de soutien intégré et à de nombreux équipements novateurs.
2 Grâce à l’utilisation
d’appareils de biomécanique, on a pu analyser l’effet de la modification de la position assise dans le fauteuil roulant sur la performance et la santé des athlètes.
3 Présentement,
l’ICSO et l’Académie utilisent le Système de positionnement local pour analyser les exigences physiques d’un nouveau style de jeu au basketball en fauteuil roulant.
Figure 4. Exemple d’un athlète participant au test progressif sur un tapis roulant. (Avec l’aimable autorisation de Rob Rupf, physiologiste du sport, ICSO) En conclusion, le modèle de centralisation utilisé par BBFR et l’Académie permet de rassembler des athlètes, des entraîneurs et des membres d’ÉSI, tous talentueux, en un lieu bien équipé. Les principaux objectifs du personnel en science du sport de l’ICSO en collaboration avec BBFR et l’Académie sont de comprendre les exigences physiologiques du basketball en fauteuil roulant et les stratégies kinésiques des meilleurs athlètes au Canada. Une meilleure connaissance de ces deux thèmes procurera, on l’espère, un impact hautement efficace et de longue durée sur l’entraînement et le degré de préparation des athlètes pour la compétition. Ultimement, la collaboration de l’ICSO, BBFR et l’Académie devrait contribuer au maintien du Canada parmi les meilleurs en basketball en fauteuil roulant sur la scène mondiale. ∆
Références
Pour plus d’information au sujet de l’Académie de basketball en fauteuil roulant, veuillez vous rendre sur leur site : http://www. wheelchairbasketball.ca/fr/equipe-canada/ academie-nationale/.
Basketball en Fauteuil Roulant Canada (2015). Équipe Canada: Académie nationale.
Allen, S.V., Vandenbogaerde, T.J. and Hopkins, W.G. (2015). The Performance Effect of Centralizing qa Nation’s Elite Swimming Program. International Journal of Sports Physiology and Performance, pp. 198-203. Boninger, M.L., Baldwin, M., Cooper, R.A., Koontz, A. and Chan, L. (2000). Manual wheelchair pushrim biomechanics and axle position. Archives of Physical and Medical Rehabilitation, 81, pp. 608-613. Institute Canadien du Sport Ontario (2015). Plan stratégique. Gabbett, T.J. (2010). GPS Analysis of Elite Women’s Field Hockey Training and Competition. Journal of Strength and Conditioning Research, 24 (5), pp. 13211324. Sporner, M.L., Grindle, G.G., Kelleher, A., Teodorski, E.E. Cooper, R. and Cooper, R.A. (2009). Quantification of Activity During Wheelchair Basketball and Rugby and the National Veterans Wheelchair Games: A Pilot Study. Prosthetics and Orthotics International, 33 (3), pp. 210-217.
Et pour plus d’information à propos de l’ICSO, se rendre à : http://csiontario.ca/ home/fr/.
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Santé physique et mentale des athlètes paralympiques : ce que les récentes études rapportent Nancy Rebel, MLIS Director of Content Development, SIRC
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a santé d’un athlète agit directement sur sa capacité de performance. Le potentiel d’excellence d’un athlète est à son plus haut niveau quand sa santé mentale et physique est optimale. Même si la recherche sur les athlètes de haute performance présentant une incapacité est encore à ses débuts, les multiples caractéristiques de la santé physique et mentale se ressemblent, selon la plupart des études, chez tous les athlètes, avec ou sans incapacité. Dans cet article, nous présentons ce que les études rapportent particulièrement au sujet de l’impact des blessures, des maladies et de la préparation psychologique sur les athlètes de haute performance présentant une incapacité. Santé, blessures et maladies des athlètes de haute performance présentant une incapacité Les types de blessures et les troubles de santé sont très semblables chez les athlètes de haute performance, que ce soit en présence ou non d’une incapacité. Cependant, la nature d’une incapacité particulière exposera des athlètes présentant cette incapacité à un plus grand risque de blessure ou de maladie. Une blessure ou une maladie chez un athlète présentant une incapacité a un plus grand impact à cause de la réaction en chaîne déclenchée dans des circonstances données. Selon Gawroński, Soviecka & Malesza (2013), les athlètes aux Jeux paralympiques de Beijing et de Londres qui présentaient une lésion médullaire ont l’incidence de blessure et de maladie la plus élevée surtout à cause du type de dysfonction et des risques connexes de complications.
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Schwellnus et coll. (2013) analysent le taux de maladies aux Jeux paralympiques de Londres en 2012 et présentent ce qui suit : • Il n’y a pas de différences du taux d’incidence de maladies entre les périodes précompétitives et les périodes de compétition, • On observe une forte incidence de maladies chez les athlètes paralympiques, l’incidence étant la plus élevée au niveau du système respiratoire puis des systèmes cutané, digestif, nerveux et génito-urinaire, • L’âge et le genre ne sont pas des prédicteurs indépendants de la maladie. En ce qui concerne les blessures chez les athlètes de haute performance présentant une incapacité, la nature même du sport est associée à un risque inhérent de blessures. Il y a beaucoup d’études sur l’incidence et le risque de blessures chez les athlètes ne présentant pas d’incapacité, mais il n’y en a pas autant chez les athlètes présentant une
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incapacité. La nature et le type de blessures chez tous les athlètes de haute performance sont semblables, mais les athlètes de haute performance présentant une incapacité ne réagissent pas de la même façon aux blessures. L’utilisation d’aides adaptées, d’assistance à la propulsion et de dispositifs de protection (incluant les orthèses, prothèses, fauteuils roulants, lunettes, etc.) suscite d’autres considérations de soins de santé. Les facteurs de compensation tels que la réorientation de l’organisme utilisant un membre artificiel exigent une approche et des connaissances médicales additionnelles (Van de Vliet, 2012). D’un point de vue médical, une blessure chez un athlète présentant une incapacité n’affecte pas seulement la performance sportive, mais peut aussi être lourde de conséquences sur les activités de la vie quotidienne. Les blessures sportives les plus fréquentes chez les athlètes présentant une incapacité sont celles-ci : stress répété sur les articulations et les muscles, blessures dues à des accidents en fauteuil roulant et à des prothèses, troubles sensoriels, dégradation de la peau, troubles thermiques, déshydratation (les athlètes ayant une lésion médullaire à un certain niveau ont plus de difficulté à ajuster leur température corporelle), dysfonction de la vessie, fractures ostéoporotiques, pression sanguine, œdème, dysréflexie autonome et mauvais ajustement des orthèses et des accessoires fonctionnels.
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Psychologie des athlètes de haute performance présentant une incapacité Des études commencent à vérifier s’il y a des différences sur le plan psychologique chez les athlètes présentant une incapacité. Selon une analyse documentaire de Dieffenbach et Statler (2012), la plupart des études indiquent que les caractéristiques et exigences psychologiques des athlètes paralympiques ne diffèrent pas significativement des athlètes olympiques. D’après leurs observations, les motifs de participation et l’approche mentale essentielle dans un contexte de haute performance ne diffèrent pas entre les athlètes présentant une incapacité et les athlètes ne présentant pas d’incapacité. Ils relèvent deux faits saillants à propos de la haute performance : i. Les entraîneurs et les athlètes présentant une incapacité positionnent la confiance et la centration/concentration comme les deux plus importantes aptitudes mentales, ii. Le manque d’entraîneurs compétents auprès des athlètes présentant une incapacité est un thème récurrent affectant de façon négative la performance. Richards (2004) examine la thèse de la « croissance dans l’adversité » chez l’athlète présentant une incapacité. La prémisse est qu’en vivant des événements indésirables ou en relevant des défis de la vie quotidienne on développe des stratégies pour mieux s’adapter à des environnements et des situations. Dans le contexte sportif, un athlète présentant une incapacité pourrait utiliser, selon cette thèse, différentes aptitudes psychologiques et stratégies d’adaptation, ce qu’un athlète n’ayant pas d’incapacité n’a pu développer. Dans cette étude, on compare des athlètes d’élite avec ou sans incapacité et on n’en a identifié aucune différentes aptitudes ou caractéristiques psychologiques www.sirc.ca
associées à la force mentale. Aussi, les athlètes ayant des incapacités depuis la naissance ne présentent pas plus de différences que les athlètes ayant des incapacités à la suite d’un accident. En conclusion à cette étude, la réalité du sport de haute performance exige de la part d’un athlète ayant des incapacités ou pas une adaptation constante à des événements indésirables. On tire la même conclusion selon la thèse du « cadre de référence ». Les athlètes présentant des incapacités relèvent les défis du sport de haute performance comme tout autre athlète; ils y parviennent selon leur cadre de référence propre. Voici selon cette recherche quelques considérations psychologiques vécues par des athlètes de haute performance présentant une incapacité : • Identité sportive – Les athlètes présentant une incapacité se voient comme de vrais athlètes, mais pensent généralement que le public ne les situe pas à ce niveau (Van de Vliet, 2012). • Une question de différence – Selon Kenttä et Corban (2014), une différence dans le contexte de l’incapacité physique est souvent considérée comme une moindre capacité. Quand on offre à un athlète présentant une incapacité une aide non demandée ou non nécessaire, cette proposition empreinte de bonté peut à l’occasion être contre-productive, car cela renforce le sentiment d’infériorité chez la personne « aidée ». • Acceptation et résilience – «Les individus qui ont appris à accepter totalement leur incapacité sont généralement les plus résilients quand il est question de composer avec les défis relevés dans le contexte de la haute performance » (Kenttä and Corban, 2014). • Rôle du guide/soutien personnel – Quand un athlète présentant une incapacité English
compétitionne avec l’aide d’un guide ou d’une personne de soutien, plusieurs facteurs psychologiques entrent en jeu. Les personnes de soutien sont généralement intégrées grandement dans le quotidien de l’athlète; ainsi, la dynamique interpersonnelle sera conditionnée par l’atmosphère de la relation, ce qui peut générer de la tension lors de la performance. Quand arrive le moment de la compétition, la préparation psychologique doit aussi s’appliquer au guide/personne de soutien, car il fait partie de l’équipe de compétition (Kenttä et Corban, 2014). • Agents de stress propres aux athlètes présentant des incapacités et aux Jeux paralympiques (Martin, 2012 & 2015) – Les athlètes identifient des agents de stress en période de compétition de haut niveau : embarquement/débarquement des avions, accès aux toilettes et soins personnels. La reclassification ou une erreur de classification peut engendrer de l’anxiété, du stress et même de la colère. Aussi, les tests pour dopage créent du stress à cause de la présence de cathéters et des exemptions médicales. Même si la recherche est encore embryonnaire, le sport de haute performance présente de nombreuses similitudes chez tous les athlètes, mais il semble évident que l’athlète présentant des incapacités requière un peu plus d’attention et d’analyse en ce qui concerne ses besoins physiques et psychologiques additionnels dans le contexte du soutien au sport de haute performance. ∆ Références Dieffenbach, K. D., & Statler, T. A. (2012). More Similar than Different: The Psychological Environment of Paralympic Sport. Journal of Sport Psychology in Action, 3(2), 109-118. Gawroński, W., Sobiecka, J., & Malesza, J. (2013). Fit and healthy Paralympians--medical care guidelines for disabled athletes: a study of the injuries and illnesses incurred by the Polish Paralympic team in Beijing 2008 and London 2012. British Journal of Sports Medicine, 47(13), 844-849. Kenttä, G., Corban, R. (2014). Psychology within the Paralympic Context – Same, Same or Any Different?. Olympic Coach, 25(3):15-25. Martin, J. J. (2015). Determinants of Elite Disability Sport Performance. Kinesiology Review, 4(1), 91-98. Martin, J. (2012). Mental Preparation for the 2014 Winter Paralympic Games. Clinical Journal of Sport Medicine, 22(1), 70-73. Richards, G. (2004). Are Elite Athletes with Disabilities Mentally Tougher Than Able-Bodied Competitors? Retrieved from the Internet June 24, 2015. Schwellnus, M., Derman, W., Jordaan, E., Blauwet, C. A., Emery, C., Pit-Grosheide, P., & ... Willick, S. E. (2013). Factors associated with illness in athletes participating in the London 2012 Paralympic Games: a prospective cohort study involving 49 910 athlete-days. British Journal of Sports Medicine, 47(7), 433-440. Van de Vliet, P. (2012). Paralympic athlete’s health. British Journal of Sports Medicine, 46, 458– 459.
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Must Reads … DOIS LIRE … Lire, Apprendre, Exceller
Club de lecture de l’ÉIS L’objectif du club journal de l’ÉIS est de partager les articles «à lire» sur les applications axées sur la fine pointe de la performance, les variables de l’entraînement/la compétition et les interventions médicales proactives, choisis par des experts du service de la performance représentant plusieurs disciplines professionnels associées aux équipes intégrées de soutien. Essai clinique aléatoire sur l’effet d’un exercice spécifique au cou avec ou sans approche comportementale sur la douleur, l’incapacité et l’auto-efficacité en présence de troubles associés au coup de fouet cervical Ludvigsson ML, Peterson G, O’Leary S, Dedering A, Peolsson A. Clinical Journal of Pain. Avril 2015; 31(4):294-303.
Présenté par Eugene Liang Les troubles associés au coup de fouet cervical (TCFC) sont fréquents dans les sports d’impact et à haute vitesse. Tout comme dans la population en général, beaucoup d’athlètes sont aux prises avec des symptômes fonctionnels et de douleur chronique bien des années après l’occurrence de la blessure. D’après la documentation récente, la chronicité des symptômes pourrait être due au déconditionnement des muscles du cou. Même s’il est de notoriété publique que des exercices globaux sont bénéfiques en présence de TCFC, on ne s’entend pas sur les exercices thérapeutiques les plus efficaces. Ludvigsson et coll. comparent la prescription d’activité physique (PAP), le traitement classique pour les TCFC, à un programme d’exercices spécifiques au cou et leurs effets sur la douleur, l’incapacité et l’auto-efficacité. Cette étude est aussi la première à établir une distinction entre les interventions dans le cas de sujets aux prises avec un TCFC 18
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Nouveaux livres @ SIRC En collaboration avec Human Kinetics, le SIRC présente quatre livres fort intéressants sur le sport de haute performance.
Delavier’s Women’s Strength Training Anatomy Workouts.
Training for Speed, Agility, and Quickness.
Delavier, F. and Gundill, M. Ferrigno, V.A. and (2015). Windsor, Ontario: Brown, L.E. (2015). Human Kinetics. 3rd Edition. Windsor, Ontario: Human Kinetics.
de niveau 2 (non neurologique) et de niveau 3 (neurologique). D’après les observations, les exercices spécifiques au cou sont plus efficaces que PAP pour le contrôle de la douleur chronique associée au TCFC et particulièrement chez les sujets aux prises avec un TCFC de niveau 3. À l’intention des cliniciens, Ludvigsson et coll. présentent une direction thérapeutique pour certains cas de TCFC. Il faut effectuer d’autres études pour distinguer les soins les plus appropriés pour chaque niveau de TCFC et pour déterminer l’efficacité des exercices spécifiques. ∆ Étude qualitative sur l’état de préparation psychologique pour le retour à la compétition sportive à la suite d’une blessure Podlog L, Hannon J, Banham S, Wadey R. Sport Psychologist. Mars 2015;29(1):1-14.
Présenté par Dre Adrienne Leslie-Toogood Dans cet article, les auteurs mettent l’accent sur
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Doing Exercise Psychology. Hanrahan, S. and Andersen, M. (2015). Windsor, Ontario: Human Kinetics.
Foundations of Sport and Exercise Psychology 6th Edition With Web Study Guide. Weinberg, R. and Gould, D. (2015). Windsor, Ontario: Human Kinetics.
l’importance de l’état de préparation physique et psychologique pour retourner au jeu à la suite d’une blessure. Dans l’analyse documentaire, les auteurs traitent du modèle de réponse psychologique à une blessure sportive et du processus de réadaptation (Wiese-Bjornstal, Smith, Shaffer & Morrey [1998]). Cette étude comprend un groupe de discussion et des entrevues de suivi semi-structuré avec sept athlètes anglais (3 femmes et 4 hommes) évoluant dans des sports d’équipe et individuels. On identifie trois composantes essentielles à l’état de préparation psychologique : a) confiance à propos du retour à la compétition sportive, b) attentes réalistes concernant leurs capacités sportives et c) motivation pour retrouver la capacité antérieure de performance. La confiance à propos du retour à la compétition sportive est un facteur essentiel de l’état de préparation psychologique et trois thèmes émergent de ce construit dont i) la croyance de l’efficacité de leur programme de réadaptation, ii) la croyance que la blessure physique est guérie et iii) la croyance en leurs capacités de performance. Plusieurs facteurs ont été identifiés comme des facilitateurs pour le développement de l’état de préparation psychologique pour le retour à la www.sirc.ca
compétition sportive. Dans le but de développer la confiance en leur capacité de retourner à la compétition sportive, on conseille à l’athlète d’avoir confiance dans les fournisseurs de soins de réadaptation, de se garantir un encadrement social adéquat et d’atteindre les standards physiques et cliniques. Afin de favoriser le développement des attentes réalistes, on suggère la patience, l’acceptation de la condition résultant de la blessure et la planification efficace d’objectifs. Dans le but de motiver l’athlète à atteindre les standards de performance antérieurs, les facteurs suivants sont facilitants : se fixer des objectifs réalistes, sentir que les entraîneurs et le groupe d’entraînement souhaitent le retour au jeu, avoir un soutien social et être lassé de sa blessure. Wiese-Bjornstal, D.M., Smith, A.M., Shaffer, S.M., & Morrey M.A. (1998). An integrated model of response to sport injury: Psychological and sociaological dynamics. Journal of Applied Sport Psychology, 10, 46-69. ∆ Effet de la durée des répétitions dans un entraînement contre résistance sur l’hypertrophie musculaire : analyse documentaire systématique au moyen d’une métaanalyse Schoenfeld B, Ogborn D, Krieger J. Sports Medicine. Avril 2015;45(4):577-585.
Préparé par Jeremiah Barnert Pour hypertrophier au maximum les muscles dans un programme d’entraînement contre résistance, il faut savoir gérer un certain nombre de variables dont le choix d’exercices, leur séquence, la durée des intervalles de repos et l’intensité des charges. La durée des répétitions qui a un effet sur la croissance du muscle est une variable souvent négligée. Dans le but d’évaluer les effets de la modification de la durée des répétitions sur l’ampleur de l’hypertrophie résultant de l’entraînement contre résistance, Schoenfeld et coll (2015) effectuent une métaanalyse à ce sujet. La méta-analyse comprend 204 sujets faisant partie de 18 groupes expérimentaux et 8 études scientifiques. Le principal résultat est le suivant : l’hypertrophie est similaire lorsque la durée des répétitions varie de 0,5 à 8 s jusqu’à l’incapacité de répéter la contraction miométrique. Fait à noter, les auteurs soulignent que la croissance musculaire est comparable indépendamment de l’intensité de l’entraînement lorsque le sujet se rend jusqu’au point où il ne peut plus effectuer la contraction miométrique. Ce phénomène est conforme à des
études antérieures selon lesquelles la fatigue suscite une diminution du seuil de recrutement des unités motrices, ce qui favorise la sollicitation musculaire. D’autres études indiquent que l’entraînement au moyen d’exercices volontaires de durée prolongée (> 10 s per répétition) suscite moins d’hypertrophie, car il y a moins de stimulation et de recrutement des unités motrices probablement à cause de la diminution de l’intensité de la charge. ∆ Méthode pour détecter les différences cinématiques intra- et interindividuelles Frost DM, Beach TAC, McGill SM, Callaghan JP. Journal of Electromyography and Kinesiology. Juin 2015; 25(3):479–487.
Préparé par Mathieu Charbonneau Dans le secteur de la haute performance, les scientifiques ne cherchent pas forcément à découvrir les effets sur un groupe, mais plutôt à faire le suivi des réalisations individuelles. Les praticiens veulent amener les athlètes vers les plus hauts sommets de la réussite et ne pas perdre des résultats importants en les noyant dans une analyse de groupe. En même temps, les observations individuelles doivent être robustes et valides en plus d’être soumises aux analyses statistiques pertinentes d’un point de vue scientifique ou clinique. L’analyse de la variabilité des données pour identifier des modifications significatives est essentielle à la prise de décision. Dans cet article, les auteurs se penchent sur l’importance des différences intra- et interindividuelles dans le suivi de la performance. Ils décrivent la personnalisation, la banalisation et la variabilité des mouvements effectués par divers individus. Ils décrivent aussi une méthode statistique pour obtenir les données les plus crédibles dans une série de mouvements répétés 3 à 10 fois. Cette méthode statistique permet une interprétation individualisée des résultats de la performance. Cette méthode appliquée aux quelques répétitions du mouvement donne du poids à la décision prise selon la variabilité du mouvement. C’est aussi un rappel qu’il faut un certain nombre de répétitions du mouvement pour obtenir une représentation de la variabilité individuelle. La collecte des données, l’évaluation et l’application des méthodes statistiques doivent respecter des normes afin de procurer des données robustes et valides aux praticiens œuvrant auprès d’athlètes d’élite. On peut ainsi comparer et interpréter les séries de données au fil du temps dans le suivi de l’athlète. ∆
Avoir la dent sucrée – détection buccale des nutriments pour améliorer la performance sportive Burke L, Maughan R. European Journal of Sport Science. Février 2015;15(1):29-40.
Préparé par Kelly Drager, MSc, RD Le contact de substances avec les multiples récepteurs dans la cavité oropharyngée ouvre littéralement la voie à l’amélioration de la performance. Les études à ce jour ont surtout traité de la perception du sucre dans la bouche, mais il y a d’autres études intéressantes sur la réponse des récepteurs buccaux au liquide, au liquide froid, à l’acide acétique (jus de cornichon), à la caféine et aux saveurs amères (quinine). L’interaction substances-récepteurs stimule des régions dans le système nerveux central, et ce, sans l’obligation de tout avaler et d’assimiler les substances dans l’intestin ou la circulation sanguine. Les bénéfices associés à ces interactions comprennent une rétroaction motrice rapide au cerveau et l’élimination de la dysfonction ou la gêne gastrointestinale causée par l’absorption complète. Les études sur les rince-bouche sucrés se sont surtout intéressées à la course et au cyclisme d’intensité modérée à élevée d’une durée de 60 minutes au cours desquelles les sucres exogènes ne sont pas essentiels au carburant musculaire. L’activité cérébrale observée en présence d’un rince-bouche sucré se manifeste dans les régions associées à la récompense et au contrôle moteur. Chez les groupes expérimentaux, la stimulation des récepteurs sensibles au sucre génère une puissance plus élevée, de meilleurs temps de performance et de plus grandes distances franchies comparativement aux groupes de contrôle. Selon d’autres études, la consommation d’une petite quantité de jus de cornichon inhibe rapidement les crampes suscitées électriquement chez des hommes déshydratés. L’effet ne serait pas causé par la restauration rapide de l’équilibre hydrique ou électrolytique, mais médié par voie réflexe initiée dans la région oropharyngée.
Lire Les études ultérieures sur les substances détectées dans la bouche devraient examiner la fréquence optimale et la durée de l’exposition des récepteurs, les interactions potentielles des substances atténuant l’effet positif, le statut nutritionnel et d’entraînement des sujets. Ce secteur de recherche est littéralement sur le bout de la langue. ∆
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Facteurs de risque de blessure de stress au tibia : étude de cas de contrôle Beck BR, Rudolph K, Matheson GO, Bergman AG, Norling TL. Clinical Journal of Sport Medicine. May 2015; 25(3):230-236.
de fond. Ce sont d’exceptionnels athlètes d’élite, le VO2 max moyen étant respectivement de 80,9 et 70,9 mL/kg/min pour les hommes et les femmes respectivement.
Le rapport des séances d’entraînement des athlètes d’endurance est-il exact? Sylta Ø, Tønnessen E, Seiler S. International Journal of Sports Physiology & Performance. January 2014;9(1):85-92.
Préparé par Paddy McCluskey
Préparé par Scott Maw
Ce récent article sur les blessures de stress au tibia est un autre point de vue sur les facteurs de risque de cette blessure fréquente chez les athlètes d’endurance et les recrues militaires. Parmi les facteurs de risque, on identifie les particularités biomécaniques du pied, la faible masse maigre combinée à une forte masse adipeuse et à une faible masse osseuse (plus fréquente chez les femmes). Fait à noter, on ne pointe pas la faible densité minérale des os en tant que facteur de risque, ce qui a été bien documenté antérieurement. L’association avec une plus faible masse maigre nous permet de cibler les athlètes jugés à risque afin de leur proposer des exercices améliorant la masse maigre du bas du corps pour diminuer l’incidence de cette blessure. De plus, cet article nous présente une imposante analyse documentaire à propos des blessures de stress au tibia. ∆
La quantification du volume et de l’intensité de l’entraînement est une des plus importantes tâches de l’entraîneur et du scientifique du sport. La quantification de l’entraînement permet une meilleure compréhension de la relation entre la dose de l’entraînement et l’adaptation à l’entraînement. Il y a plusieurs méthodes de quantification de l’entraînement, mais la plus attrayante est l’auto-évaluation de l’athlète. Cette méthode est relativement simple sur le plan des ressources et du temps requis. Toutefois, l’autoévaluation n’a de valeur que si elle est exacte. Dans cette étude, les chercheurs examinent la relation entre l’auto-évaluation et l’analyse experte du volume et de l’intensité de l’entraînement durant une période d’entraînement d’une durée de 14 jours. Les sujets sont 12 femmes et 12 hommes de l’équipe d’élite norvégienne de ski
L’étude révèle des corrélations presque parfaites entre l’auto-évaluation et l’analyse des experts en ce qui concerne la durée des séances d’entraînement. On n’enregistre aucune différence significative en ce qui concerne la répartition des intensités dans les zones 1 et 2 d’entraînement (55-82 % de Fc max), mais on note de légers écarts dans les zones 3 et 4 (82-92 % de Fc max). Malgré les faibles écarts, l’auto-évaluation de la durée et de l’intensité des séances d’entraînement est, selon les auteurs, une méthode valide de quantification de l’entraînement. Les limites de cette étude comprennent la courte durée de la période d’entraînement (2 semaines), aucune séance d’entraînement en haut de la zone 4 et une grande proportion de l’entraînement réalisée en altitude, ce qui peut altérer la perception de l’intensité de l’effort de la part de l’athlète. Néanmoins, cette étude appuie l’auto-évaluation de l’athlète en tant qu’instrument de quantification de l’entraînement à l’intention des entraîneurs et des scientifiques du sport. ∆
DATES À
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Les lectures recommandées Dans notre effort de collaboration afin de vous communiquer les plus récentes études sur le sport de haute performance, À nous le podium a sélectionné des thèmes spécifiques à l’intention des entraîneurs et des formateurs et le SIRC a fouillé dans ses ressources pour vous rendre disponibles les dernières études publiées dans ces domaines.
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