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www.slashmagazine.ca
Log ride // Craig Kelly Photo // Sean Sullivan Spot // Mt Baker
du Snowboard
Volume 2.2 Intro: Les temps passent 08 Entrevue avec Sean Genovese 22 Backyard session 28 Event check: Jamboree 2009 34 Opinion 36 Les lÊgendes du snowboard 38 Best N Worst 48 Photos gallerie 52 Entrevue avec Benji Ritchie 64 Compagnie check out: Bc Action Adventures 70 Musique: War Hero 72 Outro: L’engagement 74 Log ride // Brian McClatchy Photo // Jeff Pearlamn Spot // Whistler Illustration // Pat Beaulieu 6 // slash snowboardmag
Directeur de publication: Pat Burns Directeur photo: Oli Gagnon Contenu éditorial: Etienne Gilbert Ventes publicitaires: Etienne Tremblay Direction artistique: Ralph Samson, Claudia Renaud Contributeurs aux photos: Ashley Barker, Dice K-maru, Mike Yoshida, Aaron Dodds, Sean Sullivan, Bud Fawcett, Mathieu Couture, Dom Gauthier, Alexis Paradis, Jonathan Kirby, Geoff Andruik, Liam Gallagher, Chris Marshall, Jeff Pearlman. Contributeurs aux textes: Etienne Gilbert, Sean Genovese, Angel, David Melançon, Reno. Belisle, Fred Côté AKA Pedro, Charles Gagnon, Ben Bilocq , Pat Burns, Guillaume Brochu, Andrew Burns , Andrew Hardingham , Alex Auchu, DCP, Marie-France-Roy, Davey Blaze et Stainer, Eric Green, Chris Wimbles , TJ Schneider. Contribution artistique: Karen Lapointe, Patrick Beaulieu
Slash Magazine 425, Gérard-Moriset, suite 8 Québec, Qc, Canada, G1S 4V5 www.slashmagazine.ca info@slashmagazine.ca Le magasine Slash(ISSN 1913-8385) est publié 3 fois par année. La rédaction n’est pas responsable des textes et des photos publiés, qui engagent la seule responsabilités de leurs auteurs. Les constributions sont les bienvenues, toutefois, vous devez fournir une enveloppe pré-affranchis pour le retour. Toute reproduction sans l’accord de l’éditeur est interdite. Slash magazine(ISSN 1913-8385) is published 3 times a year. Opinions expressed in articles are those of the autor. All rights reserved on entire content. Slash magazine welcomes edittorial submissions; however, return postage must accompagny all unsolicited manuscripts, art, or photographic materials if they are to be return.
Imprimé au Canada: ISSN 1913-8385 Impression: Litho Chic Hébergement: Gc media
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: LES TEMPS PASSENT L’intro est toujours le texte où je fais un effort particulier pour nous sortir des sentiers battus. Comme je l’ai déjà dit, nous sommes tous plus que ce à quoi nous nous identifions. Étienne Gilbert, éditeur de Slash, 30ans, ne pratiquant aucune religion, Québécois, snowboarder, de race blanche, non-fumeur etc. Profondément, tout ça ne veut pas dire grand chose. Pourtant, nous sommes tous attachés à nos étiquettes et nous nous y identifions. Nous nous classifions constamment, et par le fait même, nous nous isolons du reste du monde. Nous créons nos propres limites, notre propre prison. Oui, nous sommes des snowboarders; oui, nous sommes un magazine pour les snowboarders, mais il y a beaucoup plus derrière cette étiquette que le simple bla bla de snowboard. Ce que vous faites dans la vie ne vous défini pas entièrement. Ce que vous faites dans la vie n’est que le medium que vous employez pour expérimenter les vraies choses de la vie (la joie, l’insécurité, la jalousie, l’amour, l’anxiété, etc). Les mêmes choses que le monde entier expérimente depuis des milliers d’années, simplement sous de différentes circonstances. Nous portons tant d’importance à la surface des choses que nous oublions souvent de regarder derrière le masque et de porter attention aux motivations, au pourquoi, aux attentes derrière nos actions, à notre manière de penser, à notre manière de parler, à notre manière d’aimer etc.
Ma résolution du nouvel an Les temps passent, changent, mais restent les mêmes. La nouvelle année arrive. On se rassemble, on fait la fête, on se fait des cadeaux, on partage tout et on fait des résolutions qui ne tiennent pas toujours. On s’efforce de faire des changements dans nos vies pour les raisons qui nous conviennent, mais les résolutions sont souvent plus faciles à faire qu’à tenir. On est habitué au «vouloir devenir», de passer du point A au point B. À atteindre des objectifs à travers le temps. Il en va de soi pour certaines choses comme : je conduis de chez moi à la montagne, j’apprends des nouveaux trucs sur mon snowboard. Mais lorsqu’il est question de changer nos manières, nos personnalités, de changer psychologiquement, est-ce vraiment la même chose? Peut-être que les résultats d’un changement peuvent prendre du temps à se faire ressentir, mais est-ce que le changement comme tel, arrive vraiment à travers le temps? Ou serait-ce possible que le changement s’installe par lui-même lorsque nous prenons pleinement et réellement conscience de la situation que nous vivons versus la situation que nous voulons vivre. Par pleinement conscience, je veux dire, par une conscience autre qu’intellectuelle. Connaître intellectuellement le concept que le feu brûle est différent de s’être déjà brûlé ou d’avoir déjà vue quelqu’un se brûler. Il faut expérimenter directement ou indirectement une chose pour pouvoir la comprendre réellement et pouvoir faire un choix pertinent. On peut aussi découvrir ce que nous voulons être en prenant réellement conscience de son opposé ou de ce que nous ne voulons pas être. Il faut parfois avoir passé au travers l’enfer pour arriver au paradis. Il faut parfois se blesser ou être malade pour vraiment comprendre ce qu’être en santé représente et vise versa. Les opposés ne peuvent exister l’un sans l’autre. L’un donne vie à l’autre. Le problème avec les résolutions est que neuf fois sur dix nous voulons éliminer ou renoncer à quelque chose. C’est un peu comme être à la guerre contre un ennemi imaginaire, contre nous-même. La résistance envers une chose lui donne vie. On pourrait aussi dire: «ce à quoi tu résistes persiste et ce que tu acceptes disparaît». On ne réalise pas toujours l’influence et l’importance de notre manière de penser et de parler. La plupart des gens se diront: «il faut que je surmonte mes désirs», lorsque tout ce qu’on a vraiment à faire est de les changer. La vraie «renonciation» ne renonce pas, mais simplement choisi autrement ou à nouveau. «Je suis un fumeur et je veux renoncer à la cigarette». Pourquoi, ne pas tout simplement choisir d’être un non-fumeur. Simpliste! Pas nécessairement! Ceci représente l’action de bouger vers quelque chose et non de s’éloigner de quelque chose. Un maître n’abandonne pas les choses, il les met de côté, comme un enfant met certains jouets de côté en grandissant. Il reste que ses jouets n’étaient pas inutiles pour le temps où il les utilisait; il passe simplement à autre chose. Cette année avant de prendre des résolutions banales et sans profondeur, demandez vous sérieusement: «pourquoi devrais-je faire des changements» ou encore «pourquoi ne pas faire de changement». Portez attention aux mots, aux pensées, à l’attitude que vous utilisez lorsque vous faites des vœux. «Vouloir devenir » est une chose, mais «choisir autrement ou à nouveau» représente le vrai changement. Je voudrais aussi profiter de votre attention pour vous lancer une invitation. Si vous avez des commentaires, des opinions, des questions directement ou indirectement reliés au snowboard ou au contenu de notre magazine, n’hésitez pas à me les faire parvenir à gilbert@slashmagazine.ca. Il me fera plaisir de vous répondre ou de m’en inspirer dans mes futurs articles.
Method // David Melancon Photo // Oli Gagnon Spot // Whistler
- Étienne Gilbert Directeur du contenu éditorial slash snowboardmag // 9
ENTREVUE
En état de rêve Photo // Liam Gallacher
Entrevue de Sean Genovese Entrevue par Sean Genovese Illustrations par Sean Genovese & Ralph Samson
Les gars de chez Slash se sont vraiment mis les pieds dans les plats
Je vais le voir et il me laisse emprunter la moto qu’il appelle «la grosse
jusqu’aux cuisses en me disant que je pourrais écrire moi-même
Berta». C’est une bonne vieille Harley blanche rayée rouge et; elle
mon entrevue. Si vous ne lisez pas vite, vous serez peut-être tentés
est équipée pour veiller tard, si vous voyez ce que je veux dire. Il me
de réclamer les dix minutes de vie que je vous aurai fait perdre. En
laisse l’emprunter pour quelques jours; je ne sais pas trop pourquoi,
tant que rider, directeur vidéo pour Think Thank, et co-fondateur/co-
mais qu’est-ce qu’on en a à foutre de toute façon. Donc, je décolle
propriétaire de Dinosaurs Will Die Snowboards, je travaille dans le
pour faire une balade. Au début, c’est un peu bizarre parce que
snowboard chaque jour. Étant donné que j’ai carte blanche pour écrire
l’accélérateur est à l’endroit où le frein se trouve habituellement et
cette entrevue, j’en profite pour prendre un moment de répit et parler
non sur la poignée, et en plus, il y a un jeu alors ça ne semble pas
d’autre chose que de snowboard, même si ce n’est pas pour ça que
solide. Je n’ai pas la moindre idée d’où sont les foutus freins, mais j’en
vous lisez ce magazine. Prenez le comme ça vient… Laissez-vous aller
conclus qu’ils doivent s’activer par la pensée ou un truc du genre. Je
dans le rêve… Sachez que j’aime le snowboard et adressez toutes les
crois que la moto a déjà eu des poignées normales, mais là ce sont
lettres de plainte à moi.
des trucs faits pour un grand singe et ça rend mes bras engourdis… À moins que ce soit parce que j’ai une mauvaise circulation.
Je visite mon pote Dean que je ne vois pas souvent et ce garslà, c’est le meilleur. Il travaillait à la fabrique Rev Snowboards
Je roule sans trop me soucier de la direction où je vais quand j’arrive
à Surrey, mais ces jours-ci, il travaille au centre-ville. Il a un
à un stop. Il y a plein de gars sur leur moto qui s’engagent sur la route
genre d’atelier-boutique de motos ou quelque chose du genre.
que j’avais l’intention de prendre. Ils semblent être tous ensemble
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Fs Crail Photo // Aaron Dodds Spot // Alaska
180 switch 50-50 // Darrell Mathes Photo //Alexis Paradis Spot // QuĂŠbec
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Bs nosepress bs 180 out Photo // Mike Yoshida Spot // Anchorage, Alaska
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Method Photo // Aaron Dodds Spot // Alaska
C’est correct, mais c’est un peu étrange, car la moto n’est pas particulièrement légère.
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Frontside 360 indy Photo // Chris Mashall Spot // Alaska
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et ne pas être trop préoccupés par ma présence parmi eux. C’est agréable d’avoir de la compagnie parfois. Alors j’accélère et je me retrouve à l’avant du groupe avec les deux ou trois gars qui devancent la bande, et je regarde plus leurs motos que les gars qui sont dessus. Il y a quelques Harley et quelques BMW du style R69S. On prend un virage à droite et les deux gars en avant de moi filent à toute vitesse; ils rident comme des détraqués, en contrôle, mais détraqués. C’est une petite route de campagne cahoteuse avec des arbres sur le côté gauche. Soudain, ma moto plane après être passée sur une petite bosse. C’est correct, mais c’est un peu étrange, car la moto n’est pas particulièrement légère. Je tente de rattraper le deuxième gars, mais il fait des zigzags et prend toute la largeur de la route. Quand je le rejoins finalement, il me regarde avec des yeux carrés, et donne un coup de barre vers la gauche, et se retrouve dans le fossé près des arbres, et commence à sauter avec sa BMW comme s’il était sur une piste de BMX. Il fait ça quelques fois et il revient sur la route comme ça tout simplement. Je dois dire que c’était impressionnant. Je continue de me concentrer sur mes petits vols planés et la Harley et la BMW accélèrent soudainement et disparaissent. Je les vois au loin prendre une autre direction à une intersection, mais je ne peux me rappeler laquelle quand j’arrive au carrefour. Il n’y a plus personne derrière moi alors je m’arrête et attends une minute avant de sauter sur ma moto et de continuer ma balade en solo. Je me dirige maintenant vers cette pente douce, quand je vois une voiture de police en avant. C’est à ce moment que je réalise que je n’ai ni assurances, ni casque. Heureusement, je vois une rue qui tourne à gauche avant et je la prends avant de passer devant la police. Je décide de commencer à retourner en direction de chez moi par les petites routes, quand je réalise que je n’ai aucune idée d’où je me trouve. Il me semble pourtant être déjà passé dans le coin, mais sans être sur de rien. L’instinct de survie doit avoir pris le dessus, car j’ai l’impression de savoir où je vais. Je continue et je tourne à gauche pour tomber de nouveau sur un policier, mais cette fois-ci il est à pied et il sort d’une maison et entre dans une voiture civile qui est stationnée dans l’entrée. Je suis nerveux, alors je continue de regarder droit devant. Il faut rester cool sinon t’es dans le pétrin. À ce moment-là, probablement à cause de la nervosité, l’accélérateur
me glisse des mains et je ralentis, car je n’arrive pas à rattraper la poignée assez vite. Quand j’arrive au stop, j’essaie d’avoir l’air naturel et comme si tout était voulu, car la dernière chose que j’avais besoin était d’avoir un coup de main de la police. Je tente de reprendre l’accélérateur, mais ce truc me reste dans la main. Je m’accroche au volant avec la main gauche et je tente de m’en sortir avec l’accélérateur qui est rendu sur mes genoux. Cette route tourne vers la droite et je me trouve hors de la vue du policier, mais au bout de cette courbe s’en trouvent deux autres. Qu’est-ce que c’est que cette merde? C’en est assez. Je dois arrêter cette moto, aller chercher des outils pour réparer cet accélérateur et ensuite je pourrai retourner à la maison ce soir. Je suis sur une rue résidentielle tout près d’un pâté de maison alors je stationne la moto et je file comme si je savais où j’allais en coupant entre les maisons. Je n’ai pas à aller très loin avant d’apercevoir des gens dans une sorte de cour intérieure. Je me cache dans les buissons pour voir ce qui se passe avant de m’aventurer sur leur propriété privée. C’est comme un genre de rassemblement de scouts ou quelque chose du genre. Il y a des jeunes à droite qui sont concentrés sur leur foulard de scout; ils sont plein d’écussons et tout. Et là, j’entends la voix d’un gars qui dit «non, tu n’amènes pas les pilules». Ce gars se tient à l’extrémité gauche de la cour et il a un foulard vert sur lequel un gars en rouge est en train de coudre un écusson bien unique. J’ignore ce que les couleurs signifient, mais j’imagine que le gars au foulard vert est le chef du groupe alors que le rouge est un instructeur scout, un genre de haut gradé. Ils me semblent très familiers, comme deux personnages de «Deadwood». Le gars en vert ressemble à Johnny Burns et il a les mains les plus poilues que j’ai jamais vues, alors que le gars en rouge ressemble à Leon. Ils jacassent et marmonnent de tous bords, tous cotés. Je tente de voir ce que représente l’écusson du gars en vert et je vois un genre de scie. C’est fou comme il a les mains poilues, ce gars. Le gars en rouge finit son travail de couture et le gars au foulard vert, qui ressemble à Johnny Burns, s’avance vers le reste de la troupe. Le gars en rouge lui crie: «Hey», le gars en vert se retourne pour voir ce qu’il veut… «Tu devrais apporter les pilules, il pourrait faire froid ce soir.»
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Le snowboard ce n’est pas de faire des 1080, des double cork, des jumps de 100 pieds, des frontside boardslide sur une kink rail, ou bien encore de rider de la grosse poudreuse. Non! Le snowboard c’est l’évolution de chacun. Avoir du fun avec des amis qui aiment faire la même chose, tout en s’améliorant et en repoussant les limites de chacun dans une atmosphère idéale. Aucune pression, aucune attente, juste du snowboard! Juste vous, votre snowboard et vos amis créant et apprenant votre prochain truc ou votre prochaine ligne. C’est ça le snowboard! C’est sûrement pourquoi, pour plusieurs d’entre nous, les sessions de cour arrière font et feront toujours partie de nos souvenirs de snowboard les plus mémorables. On y trouve tous les éléments requis pour faire d’une session un succès et ce, dans le confort de votre cour arrière. Avec un bon éclairage, vous pouvez même rider une fois le soleil couché durant les courtes journées de l’hiver et ce, jusqu’aux petites heures du matin. Peu importe où vous êtes, si vous avez de la neige, une bonne imagination, des amis et quelques pelles, vous pouvez toujours trouver le moyen d’avoir le temps de votre vie. (comme on dit en anglais: the time of your life)
- Etienne Gilbert
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Backyard // Ben Bilocq Photo // Oli Gagnon Spot // Whistler
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Handplant // Charles Gagnon Photo // Oli Gagnon Spot // Whistler
Partout où j’ai vécu dans ma vie, j’ai toujours eu quelque chose à rider dans ma cour arrière ou aux alentours de ma maison. Quand j’étais plus jeune, ma mère me demandait tout le temps de pelleter l’entrée durant les tempêtes. Au lieu de pelleter pour pelleter, je construisais un jump. Une fois terminé, j’empruntais l’auto à ma mère et on se tirait sur le saut avec une corde attachée au bumper. On avait du gros fun à jumper sur le flat sans aucun vrai landing. Ha Ha! Maintenant c’est une autre histoire; ma cour arrière c’est le backcountry! Ha Ha! Quand j’ai déménagé à Whistler, deux de mes amis, Mike Page et Dave Kenny avaient le set up parfait. Un bomb drop du toit suivi d’un quarter pipe. Une bonne soirée, beaucoup de personnes sont venues faire leur tour et nous avons eu un petit contest. Guy Deschènes et Ian Roy avaient confectionné un trophée fait de cannettes de bières vides. Ça fait que nous avons baptisé le contest, the drunk session. Il fallait que tu calles deux bières avant de sauter du toit pour faire ta première run. Sûrement le contest le plus le fun de toute ma vie! Où je vivais l’hiver dernier, mon ancien coloc, JF Giasson avait construit une mini-rampe. Durant l’hiver, nous avons reçu beaucoup de neige et la mini-rampe s’est graduellement transformée en snowpark. Je pense que si tu aimes vraiment le snowboard, tu peux être créatif avec n’importe quoi.
- David Melançon Yeah! Les sessions chez Melançon sont écoeurantes! Tu bois une ou deux bières, manges des hot dogs, strap in, fait une couple de runs dans le mini park, juste assez pour te réchauffer. Tu prends un petit break le temps de prendre une autre bière et un hot dog. Ainsi de suite, jusqu’à ce que tu sois hors d’énergie, de bières ou de hot dogs. C’est quand la prochaine session Melançon!!??
- Reno. B J’ai commencé à faire du snowboard quand j’avais 12 ans. Mes amis et moi se construisions un set up dans ma cour arrière ou sur la cote derrière chez nous. Chaque soir après l’école, j’enfilais mon équipement et j’étais près à rider instantanément. C’est comme ça que j’ai commencé à rider et tomber en amour avec le snowboard. Il y a de ça deux ans, j’ai déménagé à Whistler avec mes amis. On s’est trouvé une belle petite place en haut de chez Melançon où l’on avait une belle cour arrière. L’hiver passé, nous avons commencé à pelleter dès la première tempête de neige. Tout au long de l’hiver, au fur et à mesure que la neige continuait à tomber, le set up devenait de plus en plus gros. C’était trop le fun! C’était comme à mes débuts, sauf que maintenant, on amène de la bière et des filles. Ha Ha! On pourrait appeler ça un party. On a un BBQ, de la musique et beaucoup d’action. À chaque session, nous nous poussons à rider le set up du mieux possible. Pour moi, les sessions de cour arrière feront toujours ressortir l’essence du snowboard.
- Fred Côté AKA Pedro
Je pense que si tu aimes vraiment le snowboard, tu peux être créatif avec n’importe quoi. - David Melançon
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Fsair // Ben Bilocq Photo // Ashley Barker Spot // Whistler
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Jason Dubois, Pedro, moi et en bas, dans un autre logement, le légendaire David Melançon. Les mois passèrent, Pedro se fit une blonde, Benbi et moi aussi. Alex Cantin fit une apparition avec Will Lavigne, Greg Desjardins et leur team manager Cavan (plus la moitié du team Rome avec LNP), Devo et son cousin Tony, ainsi que Marie-France Roy et Joa Tremblay dans l’appartement de David. C’est sûrement cette surpopulation qui nous poussa à aller jouer dehors. Nous avons commencé par construire une rythm section avec la shape de la mini-rampe. Ensuite, un hip et un quarter pipe sont apparus, se transformant en transfer-to-bowl, et finalement, un handrail fit son apparition vers la fin de l’hiver. Pour célébrer ce merveilleux terrain de jeux, Melançon et moi avons lancé l’invitation au deuxième drunk session. Ce qui fut mémorable.
- Charles Gagnon AKA ‘‘Mon Natch’’ À mon avis, les backyard set up feront toujours partis des set up les plus inoubliables de nos vies de snowboarders. Un des avantages est le fait que les préparations qui précèdent une session sont minimes. On peut passer du divan au starter en deux minutes. Comme les obstacles sont souvent très rapprochés les uns aux autres pour maximiser l’espace disponible, tout doit être le plus parfait possible. C’est aussi pourquoi c’est un très bon moyen pour pratiquer votre board control. Le plus de coeur et d’amour que vous mettez dans votre set up, le plus il vous le rendra. Retoucher chaque petit détail et chaque imperfection à chaque fois qu’un temps libre se présente. Innover et grossir à chaque fois qu’une nouvelle neige tombe. J’ai toujours été un gros fan du pelletage. Certaines personnes m’ont cru fou de mettre le paquet comme ça chez Melançon, mais c’est ça qui fait la différence et qui vous permet d’augmenter vos performances et votre plaisir lorsque vous rider votre set up. À mes yeux, ça représente plus qu’un simple terrain de jeu, c’est comme des sculptures, des oeuvres d’art. On se doit d’être fier de nos créations. Ha Ha!
- Ben Bilocq
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Method // David Melanรงon Photo // Dice K-Maru Spot // Whistler slash snowboardmag // 33
EVENT CHECK OUT « Le niveau technique est très élevé. On y retrouve les meilleurs jibbers du Québec. Pendant la compétition, il est difficile de rester concentré sur sa performance personnelle, puisqu’une avalanche de tricks se déclenche sous nos yeux. » - Nic Sauvé Texte par Pat Burns Comme nous le répétons souvent dans nos magazines, les rues de la ville de Québec ont toujours été propices au snowboard et depuis quelques années, l’importance du street riding au sein de l’industrie a fait en sorte que la ville et ses nombreux spots vraiment parfaits gagnent beaucoup en visibilité à travers toute la planète. Depuis maintenant quatre ans, Québec profite, donc de la forte résurgence actuelle de l’exploitation de rails, ledges et autres obstacles urbains pour avoir sa propre compétition dans la rue, le Stairsmasters. Cet événement, qui a lieu dans le cadre du Snowboard Jamboree, a bâti sa réputation en transformant des endroits urbains naturels en milieux de compétitions dynamiques, spectaculaires et très différents du format qu’on avait l’habitude de voir dans le passé dans les centres de ski. Slash croit sincèrement que ce contest particulier, aide à promouvoir notre sport et pour cette raison, nous avons décidé de faire une entrevue avec Guillaume Brochu, concepteur du Stairsmasters, qui peut être fier d’avoir sa place dans l’histoire du street riding au Québec en tant que rider. Pour débuter, on sait que le Stairsmasters est un des volets du Snowboard Jamboree. Pour ceux qui n’en ont jamais entendu parler, peux-tu donner quelques explications; nous dire comment c’est parti et qui en tient le volant? Le Stairsmasters est né à l’automne 2005, alors que la très dynamique équipe événementielle de Gestev, située à Sainte-Anne-de-Beaupré, accueille depuis 1992 une étape de la Coupe du Monde de Snowboard. Avec une popularité pour le race pratiquement nulle, et l’absence de la discipline 34 // slash snowboardmag
de half-pipe et Big Air dans son programme, l’organisation voulait offrir un événement spectaculaire, à l’image de ce que la scène du snowboard devenait véritablement. Ils ont donc fait appel à Étienne Gilbert et moi pour les conseiller dans ce qu’étaient les rails, et ce que serait la compétition idéale pour satisfaire les riders aux bases et edges tous brisés. C’est ainsi que nous avons réellement commencé à travailler sérieusement avec Gestev, afin de créer le Stairsmasters, sur le ledge de Place d’Youville. Heureusement pour Étienne, sa carrière de snowboard est encore très active et, il vit pleinement le fruit de ses efforts dans l’ouest, tandis que moi, je reste maintenant à Québec pour les affaires, et collabore à la réalisation du Stairsmasters dans le cadre du Snowboard Jamboree depuis 2006. Je sais que vous travaillez fort afin de faire du Stairsmasters, ce qu’il est aujourd’hui, mais en bout de ligne, quelle est la mission de cet événement? La mission générale est de faire découvrir au public ce que nous faisons vraiment et ce que le snowboard de ville est plus précisément. Les adultes qui regardent les parcs à neige ne savent généralement pas que l’origine des obstacles sont les rampes d’escaliers qu’ils utilisent chaque jour. Peut-être, cela servira à attendrir la compréhension des gens et policiers lorsque nous pratiquerons ce sport près de chez eux. La vocation, elle, est de créer le contest de rails le plus original, progressif, spectaculaire et agréable pour les riders qui y participent.
Photo // Mathieu Couture
Selon toi, qu’est-ce que votre événement apporte de positif à la scène de snowboard? Il permet, en premier lieu, à tous ceux qui aiment ce sport de se rassembler. Elle apporte également de la visibilité médiatique incroyable à notre scène talentueuse de riders en plus de contribuer à son acceptation. Je crois que cette compétition rend hommage à tous les efforts déployés pour faire du street snowboard, ce qu’il est devenu aujourd’hui. Le Stairsmasters donne également la chance de changer la saison d’un rider en une seule soirée; ce qui me plaît énormément. Qu’est-ce qui différencie le Stairsmasters des autres contests? Parle-nous un peu du choix des lieux, des riders, des bourses... Le Stairsmasters se différencie non seulement des autres compétitions, il se différencie de lui-même à chaque année en changeant d’endroit et de format, ce qui lui donne une figure et une saveur différentes chaque année. L’idée de départ est d’utiliser des rails et infrastructures déjà existantes. Les ledges de Place d’Youville, le rail des Plaines, les murs des fortifications sont tous des endroits où l’on peut normalement rider. Vous le constaterez à regarder n’importe quel vidéo ancien ou récent de snowboard. Je dois avouer que la seule chose que je sais que nous détestons tous est de faire des compétitions ou les set-up sont douteux et moins sécuritaires. Offrir un beau set-up est la façon
la plus légitime de plaire aux compétiteurs et, j’en fait ma plus grande priorité. Chaque année, les bourses totales frisent le 10 000$. Pour ce qui est du choix des riders, je m’en occupe personnellement. Je m’assure que les riders présents sont les meilleurs au monde dans cette discipline. Peut-on s’attendre à des surprises pour cette 4e édition? Un petit scoop pour les lecteurs de Slash? Un scoop! Pour notre mag du Québec? Certain! Le set-up sera une première mondiale et la plus spectaculaire édition de toutes avec la reproduction complète de (…) Ah! Venez voir, that’s it! Un autre scoop serait peut-être de vous mentionner qu’il y aura un Big Air au centre-ville le samedi après-midi. Ce sera donc la plus grande soirée de snowboard jamais vue dans la Vieille Capitale. Snowboard et party font toujours bon ménage, y’a-t-il encore le Fashion Jam cette année après le contest? Combiner un solide party à une compétition de snow est une règle d’or. Le Fashion Jam est définitivement l’endroit où terminer sa soirée. Chaque année, beaucoup d’efforts y sont consacrés pour créer un défilé unique en son genre avec les grandes marques du streetwear et de l’industrie du snowboard. DJ et projections de Fokus Prod complètent le portrait et déchirent grave!
« Règle générale je ne fais pas vraiment de contest, mais à chaque fois que je reçois une invitation pour le Stairmasters je ne peux pas refuser parce que je sais que c’est toujours le fun. Au coeur de la Vieille Capitale, il y a toujours un bon vibe et tout le monde est super amical; personne ne se prend trop au sérieux! Le setup est toujours cool et tu peux essayer une tonne de différents tricks. Ce n’est pas le genre de setup sur - Louif lequel tu te contentes juste de faire un boardslide.» slash snowboardmag // 35
Fs360 // Andrew Hardingham Photo // Ashley Barker Spot // Golden
OPINION
On compte sur les doigts de la main les gars qui sont capables d’accomplir en une seule année une bonne partie dans un vidéo, des places sur les podiums lors de compétitions en plus d’avoir une solide visibilité dans les magazines. La plupart des riders font un choix et s’investissent dans un truc en particulier pour pouvoir pousser à fond. Qu’est-ce qui est le plus important pour toi, ton positionnement en compétition, une partie dans un vidéo ou les photos? J’aime bien me concentrer sur différents aspects du snowboard. Avant, je faisais beaucoup de compétitions, mais j’ai perdu le goût quand je me suis fait expulsé pour avoir sacré. C’était un signe évident que ce n’était plus pour moi parce que j’adore sacrer. C’est ce qui fait ce que je suis et en plus les filles aiment bien les blasphèmes. À ce moment-là, j’ai commencé à me concentrer plus sur le vidéo et les photos. J’ai toujours su que la photo est plus un art, car en plus de prendre le rider, il faut prendre le paysage, la montagne en plus de montrer d’où tu pars et où tu arrives. Il y a tellement de manières cool de faire des photos; c’est pour ça que j’ai commencé à me concentrer sur les photos. Je me concentre aussi pas mal sur le vidéo ces temps-ci parce que c’est un art qui, s’il est fait correctement, peut bien montrer le paysage et la personnalité du rider. C’est beaucoup plus de travail, mais en même temps c’est pas mal mongol. En snowboard, ça peut être vraiment mongol. Il y a des filmeurs qui font du montage et qui peuvent transformer leurs idées en quelque chose de vraiment bien après avoir passé en salle de montage. J’adore voir ça. En ce qui concerne le terrain sur lequel je ride, je me sens souvent plus attiré vers les lignes les plus débiles de backcountry. Pas vraiment style AK, mais plus des lignes sérieuses dans lesquelles il y aura des étapes techniques. Des roches à sauter et des oreillers avant de sauter la roche; des trucs du genre me font vraiment tripper. Le genre de truc qui te donne envie de pisser dans ton froc. J’aime beaucoup pisser dans mon froc. Cette photo a été prise dans le Golden Backcountry. L’histoire avec les Rocheuses et les montagnes avoisinantes comme les Purcell Mountains, c’est qu’il y a un fond de neige vraiment mince et sec qui ne retient pas beaucoup les roches. Alors tu touches toujours à des trucs sous la neige. J’ai des amis qui sont habitués aux montagnes de la côte et qui veulent s’élancer sur tout ce qu’ils voient, mais il n’y a pas une très grosse marge de manœuvre ici. C’est un élément technique qu’il faut toujours avoir en tête peu importe la ligne que tu fais. Ça te rend dur comme la roche que tu touches, mais ça préserve aussi la plupart des belles lignes, car personne ne veut s’y aventurer. Alors je peux me lever à midi et quand même rider mes belles lignes bien fraîches. J’adore ça ici. - Andrew Hardingham
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Indy // Andrew Bruns Photo // Ashley Barker Spot // Terrace BC
OPINION
On compte sur les doigts de la main les gars qui sont capables d’accomplir en une seule année une bonne partie dans un vidéo, des places sur les podiums lors de compétitions en plus d’avoir une solide visibilité dans les magazines. La plupart des riders font un choix et s’investissent dans un truc en particulier pour pouvoir pousser à fond. Qu’est-ce qui est le plus important pour toi, ton positionnement en compétition, une partie dans un vidéo ou les photos?
La chose la plus importante pour moi est d’être content que je ride. C’est la raison pour laquelle j’essaye de tout faire. J’ai vraiment du bon temps lors des compétitions avec mes amis, mais ce n’est pas comparable au sentiment de filmer un gros truc ou de faire une photo créative. Quand c’est une belle journée de poudreuse, ce que je vais faire va bien sortir en photo et sur vidéo aussi, alors ça fonctionne bien. Mais c’est certain qu’il y a des fois où je me concentre sur un seul des deux. Dans le fond, ce qui me donnera le sourire à la fin de la journée est ce sur quoi je me concentre. - Andrew Burns
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85 Method Photo // budfawcett.com Spot // Sugar Bowl, CA
du Snowboard
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Q
ue connaissez-vous du rider qui fait la couverture de ce magazine? Plusieurs savent que Craig Kelly est décédé dans une avalanche, il y a quelques années. Toutefois, moins de gens savent qu’il est le premier rider à avoir obtenu un pro model chez Burton, ou encore, qu’il a été champion du monde durant les années 80. Dû à la moyenne d’âge des fervents de ce sport, plusieurs n’étaient même pas nés lorsque Craig Kelly était au top de sa carrière. Heureusement, depuis l’an dernier, les médias semblent s’intéresser davantage à l’histoire du snowboard. En effet, la sortie du film Let it ride rendait hommage à ce héro et pionnier de ce sport en documentant sa carrière. De plus, cette année, le site web VBS.TV et la production Mack Dawg, réalisateur du film Double Decade, mettent, à l’avant-plan, les riders qui ont tracé le chemin du snowboard d’aujourd’hui. Afin de mieux comprendre la progression de ce sport, il est essentiel de connaître ceux qui l’ont créé.
VBS.TV est un site web créé par Vice magazine. Il nous présente un show intitulé Powder and Rails. Ce petit documentaire, divisé en plusieurs épisodes, nous fait connaître les principales vedettes des tous premiers films de snowboard. En effet, on s’attarde à la première rock star des vidéos, Damian Sanders, qui moussa sa popularité par sa fréquentation avec une playmate nommée Brandy. Damian ridait des hard boots et tentait de se convaincre qu’elles étaient mieux que le système de fixations actuel. Damian et Steve Graham, pour n’en nommer que quelques-uns, faisaient des double backflips sans toujours se soucier du landing, sautaient des cliffs tellement gros et parfois impossibles à atterrir. Évidemment, cette formule rendait le snowboard attrayant au grand public. C’était l’ère du fluo, des spandex et des riders qui voulaient toujours aller plus gros. Damian Sanders avait comme devise: Go big or go home!
Damian était la star du film Snowboarder in Exile, qui nous a aussi fait connaître d’autres riders. Chris Roach avait capté mon attention puisqu’il avait une approche bien différente des autres. Son habillement et les tricks qu’il faisait étaient directement influencés par le skateboard. Contrairement à Damian et sa gang, il ne portait pas de spandex et ses grabs étaient les mêmes que tu pouvais faire en skate. Il n’était plus question de grabber son board à des places qui nous rendaient inconfortables. Chris Roach nous a ouvert les yeux sur un nouveau style de riding, qui allait entraîner plusieurs autres riders dont Noah Salasnek, Mike Ranquet et John Cardiel. Noah Salasnek et bien d’autres, allaient devenir des vedettes de la légendaire production, Mack Dawg. Par un montage rapide, une musique accrochante et du riding progressif, celle-ci a révolutioné la façon de concevoir les vidéos. Ainsi,
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ils ont su attirer plus de skaters vers le snow. En effet, ne pouvant pas pratiquer leur sport préféré à cause de la température, un plus grand nombre de skaters se sont alors tournés vers le snowboard. Selon moi, Noah Salasnek était le plus innovateur de cette époque, étant l’un des premiers riders à essayer des tricks switch. Par la suite, les premiers jibbers ont fait leur apparition. Roan Rogers, Nate Cole, Jake Blatner et Dale Rehberg sont parmi les riders à avoir introduit le jib dans les videos. Table à pic-nic, handrail et tout ce qui se trouvait aux alentours d’une station devenaient maintenant des obstacles possibles à rider. En voyant ça dans les videos, ça nous donnait des idées différentes. C’était l’époque où on pouvait se faire des heures de fun avec une simple poubelle. Il faut se rappeler qu’à ce moment-là, les stations étaient loin d’avoir des snowparks et qu’il était interdit de jumper. La journée de riding consistait à jumper les sauts de bord de piste, jibber des poubelles, ollier par-dessus les cordes de pistes fermées et ce, en se sauvant des patrouilleurs. On était automatiquement amis avec tous les snowboarders, puisque nous étions seulement qu’une dizaine par station. De plus, on était en guerre constante contre les skieurs. À leurs yeux de bourgeois, nous étions que de petits rebelles qui pratiquaient un sport d’une mode passagère. Les skieurs n’auraient jamais pensé qu’un jour, le ski serait révolutionné par le ski de freestyle et influencé directement par la mode et les tricks des snowboarders!
89 Chris Roach // FS Air Photo // Sean Sullivan Spot // Boreal
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Chris Roach // Kickflip Photo /// Sean Sullivan Spot // Sacramento
90 Mike Ranquet // Melancholy Photo // Sean Sullivan Spot // Mt Baker
Entre temps, un des riders les plus influents a fait son apparition sur la scène. Jamie Lynn a changé la façon dont on voulait faire nos tricks. Un des premiers films dans lequel j’ai vu Jamie Lynn, était Road Kill qui est sorti au milieu de la saison de 1993. Le style de riding de Jamie Lynn est ce qui l’a vraiment démarqué des autres. Il avait les genoux larges dans les airs et l’exécution de ses tricks avait l’air très facile. En d’autres mots, tu voulais rider comme Jamie Lynn. Road Kill documentait aussi un crew de riders ridant les premiers snowparks à avoir vu le jour en Amérique. Dans les saisons qui ont suivi ce film, les snowparks se sont multipliés un peu partout dans les stations en Amérique. Il y a eu aussi l’apparition des premiers vrais half pipes. Les stations investissaient dans le snowboard, car elles voyaient leur clientèle changer. Les snowboarders amenaient leurs parents skier et vice versa. Le besoin d’avoir des espaces réservés à la pratique du snowboard se faisait de plus en plus ressentir. Les stations ont vite conclus que c’était mieux pour tout le monde d’avoir des snowparks et des half pipes pour ne plus nous avoir dans leurs jambes. slash snowboardmag // 41
92 Noah Salaznek // FS Air Photo // Sean Sullivan Spot // Squaw Valley
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92 Jeff Brushie // FS Air Photo //budfacett.com Spot // June Mtn
Il y a alors soudainement eu une grosse progression au niveau des jumps et du half pipe. Même que le jib a disparu pendant quelques saisons. Peter Line, Daniel Franck, Gabe Crane et Dave Lee pour n’en nommer que quelques-uns ont fait leur apparition dans les vidéos. C’est là qu’on a vu les premiers corckscrews, les premiers rodéos et les premières combinaisons de spins consécutifs dans le pipe. Peter Line est sans doute le rider qui a amené le plus de nouveaux tricks. Les corkscrews et le backside rodéo sont parmi les tricks éxécutés par Peter Line dans les vidéos avant tout le monde. Dans le pipe, Terje et Daniel Franck dominaient la scène avec de l’amplitude et des combos tricks de plus en plus techniques. Les films de Mack Dawg, Standard et Kingpin ont longtemps dominé le marché des vidéos. Chacune des productions documentait à sa façon la progression du freestyle.
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93 John Cardiel // Method Photo // budfawcett.com Spot // Lake Tahoe
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Tout ca nous amène aujourd’hui, où le jib est plus présent que jamais dans les vidéos. Tout ça grâce à des riders comme JP Walker et Jeremy Jones qui ont osé reprendre cette discipline-là, où Roan Roger et ces amis l’avait laissée. Le problème, c’est que beaucoup des pionniers mentionnés dans ce texte, ont été oubliés par notre industrie. Les compagnies aiment mieux remplacer les vieux riders par des jeunes qui ont de meilleures chances de performer aux X-Games. Il est alors difficile, pour les pros, d’avoir de longues carrières, donc encore plus difficile de créer des légendes.
Heureusement, il y a des riders comme Terje Haakonsen et Peter Line qui étaient là au début et qui continuent d’avoir le support des compagnies et des médias. Grâce à des riders comme eux, le snowboard est maintenant un des sports d’hiver les plus populaires. C’est facile d’oublier comment le snowboard est devenu une industrie de plusieurs millions de dollars. C’est la raison pour laquelle il faut rendre hommage à ces riders qui ont pavé le chemin pour nous et les générations à venir.
94 Jamie Lynn // Nose bonk Photo // budfawcett.com Spot // Verbier, Switzerland
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Terje Haakonsen // Nose slide Photo // Sean Sullivan Spot // Hemmsedal Norway
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Photo // Ashley Barker
Meilleur voyage de snowboard et/ou sans ton snowboard : L’Islande, il y a 4 ans et le Mexique, l’été dernier. Pire voyage de snowboard et/ou sans ton snowboard : Même si un voyage n’est pas parfait, je vais quand même l’apprécier parce que c’est une chance de pouvoir voyager, alors je n’ai pas de pire voyage. Meilleur truc à vie : Gap to bullshit, switch! Ta pire débâcle : C’est quand mon coude a plié dans le mauvais sens en tombant à 5km/h dans 2 pieds de poudreuse. C’est vraiment con, mais c’est quand même ma pire blessure. Meilleur film de snowbard et sans snowboard : L’histoire sans fin 1 Pire film de snowboard et sans snowboard : One missed call Ta meilleure journée de snowboard : Il y en a tellement, mais je dirais que c’est certainement une journée de poudreuse à Whistler. Ta pire expérience de compétition : Le US Open quand il pleuvait à boire debout pendant les pratiques et qu’il faisait -20 degrés Celcius le lendemain pour la compétition. Meilleur sport autre que le snowboard : Le surf Pire sport : La marche rapide Meilleure manière de se sortir du pire : Partir seule à quelque part où tu n’as jamais été et te rendre compte de la chance que tu as. 48 // slash snowboardmag
Pire manière de se sortir du meilleur : Prendre les choses pour acquises. La meilleure chose qui te soit arrivée : Avoir grandi dans une bonne famille et dans un bon environnement. Le meilleur du snowboard : Il faut en faire pour comprendre. C’est difficile à décrire, mais tellement plaisant! Le pire du snowboard : L’attitude et les conneries de l’industrie. Meilleur party : N’importe quel party avec le Hell Perado Crew. La meilleure chose à faire par un jour de tempête en hiver : Aller faire du snowboard à Whistler avec des amis. La pire chose à faire par un jour de ciel bleu en hiver : Dormir toute la journée parce que tu es sorti la veille. La meilleure chose à propos du snowboard comme discipline olympique : Les gens ont arrêté de demander si on pouvait aller aux Olympiques et ont arrêté de penser qu’on était des amateurs parce qu’on disait non. La pire chose à propos du snowboard comme discipline olympique : Ça ne va pas du tout avec ce qu’est le freestyle snowboarding. Le meilleur de la compétition : Des prix en argent c’est pas mal. Le pire de la compétition : Les gens y accordent trop d’importance. Ce qui fait ressortir le meilleur de toi : Être avec des gens qui ont des bonnes valeurs, la nature et les voyages. Ce qui fait ressortir le pire de toi : Être fatiguée, avoir très faim ou être nerveuse.
Mute // Marie-France Roy Photo // Ashley Barker Spot // Japan
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Photo // Dom Gauthier
Meilleur voyage de snowboard et/ou sans ton snowboard : Mon meilleur voyage de snowboard est probablement mon premier périple à Valdez en Alaska avec MDP, Jussi, Dirksen, Moran et Kremer. Nous sommes arrivés sans aucune attente et ça a vraiment bien fonctionné. On a fini par faire 67 runs, en plus d’avoir filmé du très bon matériel. Pire voyage de snowboard et/ou sans ton snowboard : Mon pire voyage... Et bien, pour être honnête, je dirais que tous les voyages sont intéressants et je vois ça chaque fois comme une aventure. Alors, il n’y a jamais eu de pire voyage. Meilleur film de snowbard et sans snowboard : Le meilleur film de tous les temps est Subject Haakonsen, mais je viens tout juste de voir That’s it, that’s all, et cela pourrait bien être le meilleur film jamais fait. Pire film de snowboard et sans snowboard : Le pire film de tous les temps est South Park de FLF. Sans offense aux gens qui y ont participé, mais c’était vraiment poche. Ta meilleure expérience de compétition : La meilleure est la Nissan X-Trail à Tokyo au Japon. La raison est qu’il y avait 50 000 fans qui criaient et tu te sentais comme une vraie rockstar. Je pourrais quand même dire que la sélection naturelle de la dernière saison à Jackson Hole était assez malade. Ta pire expérience de compétition : La pire était la Coupe du Monde FIS à Whistler. Quand il avait neigé 2 pieds de neige fraîche entre la fin des qualifications et la finale et que j’étais le premier à y aller. Meilleure manière de se sortir du pire : La meilleure manière de se sortir du pire est de ne pas trop s’en faire. Quand tu commences à plus trop t’en faire, les choses se mettent en place. Je travaille beaucoup là-dessus ces temps-ci: être positif, pas stressé et sans attente. Pire manière de se sortir du meilleur : La pire manière de profiter du meilleur est d’agir comme un ingrat 50 // slash snowboardmag
d’enfant gâté qui croit qu’il n’y a rien d’assez bien pour sa petite personne. Se plaindre et ne jamais se satisfaire est la pire des choses. La meilleure chose qui te soit arrivé : La meilleure chose que j’ai faite est de devenir père. La pire chose qui te soit arrivé: La pire est d’avoir été poche avec des amis, des parents et des êtres chers. Le meilleur du snowboard : La meilleure chose est d’atterrir dans la poudreuse jusqu’à la taille et de manœuvrer pour s’en sortir au travers de la neige et les arbres dans une pente abrupte. Le pire du snowboard : La pire chose est la mode des jeans serrés! Sans offense à Laurent, mais sérieusement! Comment peut-on rider en portant ce genre de pantalon? Est-ce que ce n’est pas froid en plus de ça? Meilleur saison: Wow! Ça, c’est une bonne question! Chaque nouvelle saison devient la meilleure saison! Cependant, 1998 était très bien, un hiver avec beaucoup de poudreuse et peu de stress. Pire saison: La pire saison sera celle où la neige ne tombera plus, donc peut-être dans 100 ans. Ce qui fait ressortir le meilleur de toi : Ma famille et mes amis font ressortir le meilleur de moi. Ce qui fait ressortir le pire de toi : Le stress et l’impatience. Meilleur party: Le meilleur, à date, est mon mariage au Lac Saint-Jean en juillet 2005 Pire party: Le pire party n’est jamais arrivé. Être entre amis, ça vaut de l’or. Tous les partys sont bien, sauf si tu bois trop.
Handplant // DCP Photo // Dom Gauthier Spot // Whistler
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Halfcab // David Melanรงon Photo // Oli Gagnon Spot // Whistler slash snowboardmag // 53
50-50 // Nic Houle Photo // Alexis Paradis Spot // QuĂŠbec
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Slash // Tadashi Fuse Photo // Jonathan Kirby Spot // Whistler
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Frontboard // Louif Paradis Photo // Mike Yoshida Spot // Ottawa
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Fs180 // David Aubry Photo // Oli Gagnon Spot // Whistler
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Bs180 // Romain de Marchi Photo // Oli Gagnon Spot // Alaska slash snowboardmag // 59
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Bs5-0 // Phil Jacques Photo // Alexis Paradis Spot // QuĂŠbec
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Method // Kevin Sansalone Photo // Jonathan Kirby Spot // Whistler
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Bs360 // Shin Campos Photo // Geoff Andruik Spot // Whistler
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ENTREVUE
« Si vous vous y connaissez le moindrement dans le domaine du snowboard, vous savez très bien que Benji est un sick rider. Ce que vous ne savez peut-être pas, c’est que Benji est motivé, positif et ne se décourage jamais facilement lorsque son riding n’est pas à son meilleur. Il fait partie des gens qui semblent toujours garder leur calme, quoi qu’il arrive et ne semble jamais être angoissé. Bref, Benji est un gars qui aime et sait comment avoir du fun. Il apprécie ce qu’il a et n’abaisse jamais le moral des autres. Pour moi, Benji est un bon exemple du genre de gars avec qui j’aime rider. Son attitude envers la vie et son snowboard fait en grande partie les raisons qui expliquent son succès.»
Photo // Oli Gagnon
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Switch backside 180 Photo // Oli Gagnon Spot // Whistler
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Frontside 180 melon Photo // Oli Gagnon Spot // Whistler
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Entrevue par Alex Auchu Qu’est-ce que tu penses de la nouvelle saison d’Entourage? J’ai bien aimé le premier épisode, mais j’ai été un peu déçu par la suite. Je regarde quand même les épisodes à chaque semaine c’est sûr, mais je pense qu’en général, elle est moins drôle que les saisons précédentes. Est-ce que c’est encore ta meilleure émission de télé? Probablement, j’ai écouté et réécouté chaque saison plusieurs fois sans me tanner. Mais j’aime aussi beaucoup l’émission The Office qui me fais rire aussi énormément! Comment c’est de vivre avec Mikey et Eero? Est-ce vraiment différent de vivre à Paris avec les Québécois? J’ai beaucoup de bons souvenirs de cette maison à Whistler et j’ai bien aimé toutes ces années que j’y ai passées. Mais à un certain point, j’étais prêt pour un changement de place et de colocs. Et l’idée de m’éloigner un peu de Whistler et de déménager à Squamish chez Mikey avec Eero et Pavo me plaisait. Nous nous entendons tous très bien, et nous sommes tous pas mal sur le même horaire. Je trouve ça plus facile de me concentrer sur mon snowboard depuis que j’habite à Squamish. Comment c’était de filmer avec les gars de Grenade? C’était cool. Les gars ne connaissaient pas vraiment le backcountry de Whistler, alors je jouais pas mal le rôle de guide aussi. Tout a très bien été, mon crew était constitué de Gabe Taylor, Danny Kass, notre filmeur Greg Wheeler et moi. Je connaissais bien Danny, mais je ne connaissais pas vraiment Gabe encore, et j’ai été bien impressionné de son riding et de sa détermination. Nous nous sommes tous très bien entendus et tout le monde ont récolté de bonnes shots. J’aurais bien aimé avoir plus de temps de filming avec eux, ils sont venus 2 semaines au total à Whistler et je suis allé les retrouver au Wyoming pour finalement rider qu’une seule journée à cause de la mauvaise température et c’est tout. Mais au moins, j’ai pu monter avec les gars de Sugar Shack le reste du temps. Pourquoi penses-tu que c’est encore dur pour des riders canadiens d’avoir des carrières aussi longues que les riders américains? L’industrie est majoritairement là-bas, alors je pense que certaines compagnies américaines se voient plus supporter les leurs, mais en même temps, si on regarde des gars comme Devun et J-F, c’est quand même possible. Est-ce que tu penses que le backcountry est moins populaire qu’avant? Tu sais, on entend souvent la phrase suivante: «Le backcountry, ce n’est pas accessible, donc les jeunes s’identifient plus aux rails riders bla bla bla...» Mais moi, je viens du Québec et oui, j’ai déja ridé beaucoup de rails, mais j’ai toujours eu ce rêve, quand j’étais jeune, de rider ces spots de rêves et la poudreuse que je voyais dans les films. C’est ce qui m’a amené où je suis. Je n’ai aucune idée si oui ou non le backcountry est moins populaire qu’avant, mais j’ose espérer que non.
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Il y a des gens qui ne comprennent pas pourquoi un rider comme toi, qui as fait des rails dans des parties vidéo antérieures, fait juste se concentrer au backcountry? C’est plate pour eux autres!!! Mais je ridais de moins en moins de rails et à un moment donné, je n’en ridais plus du tout. J’imagine que ma vraie passion, c’est dans le backcountry que ça se passe. Que penses-tu des films qui sont majoritairement des films de rails? Je ne sais pas, je ne les regarde pas!!! Je blague, mais sérieusement, je respecte tous les types de riding et je ne rabaisserais jamais un rider qui ride seulement des rails. Tant mieux, s’il y a différents genres de films pour les différents types de riders. Ayant vécu avec toi, je sais que tu n’es pas le genre à rider tous les jours. Tu es plutôt le style à rider quasiment juste quand tu filmes. Comment tu fais pour progresser sans rider le parc? Peut-être, en partie, parce que je monte dans le backcountry tous les jours de supposé beau temps, donc les autres jours sont les journées de mauvais temps qui ne sont pas idéales pour aller rider le parc. Je préfère aussi parfois prendre ces journées pour me reposer le corps entre deux semaines de beau temps. Je ride beaucoup de jumps par année dans le backcountry qui me donnent la chance d’essayer de nouveau tricks... Aussitôt que ta partie vidéo est finie de filmer tu pars surfer... Est-ce que tu aimes mieux le surf que le snow? Je ne peux pas dire que j’aime mieux le surf que le snow, mais je peux te dire que j’aime mieux les coups de soleil et la plage que le froid et les engelures! Après le snow, est-ce que tu vas revenir au Québec pour de bon ou bien tu vas déménager au Mexique pour surfer? Je prendrais bien le Mexique, mais en réalité je vais devoir travailler un jour! Je ne sais pas où et dans quoi, mais c’est sûr que j’aime beaucoup le Québec. On ne sait jamais où la vie nous ménera! Rossignol n’a pas mis ton nom dans les premières annonces, est-ce que tu rides encore pour eux? Non. Ça a été en suspens tout l’été... Personne ne me disait si oui ou non ils allaient me re-signer... C’était dur d’être traité comme ça par la compagnie pour qui j’ai ridé si longtemps, mais je tourne la page. Je suis présentement à la recherche d’un nouveau commanditaire de planche.
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Backside 180 tailgrab Photo // Mike Yoshida Spot // Whistler
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COMPAGNIE CHECK OUT : BC ACTION ADVENTURES Entrevue avec Shandy Campos
Photo // Lucas Jmieff
D’où viens-tu? Je suis né et j’ai grandi à Slocan Valley dans la région de Kootenay en Colombie-Britannique, Canada. Je fais du snowboard depuis 1991, c’est aussi longtemps que la durée de vie de certains jeunes snowboarders, 17 ans. Qu’est-ce qui te donne le goût de continuer? La vie! Vieillir peut faire peur, mais il faut tout simplement vivre à fond, apprécier et être reconnaissant pour chacune des étapes de notre existence. Toutes les situations, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, sont de nouvelles opportunités. Quel genre de vécu as-tu? Qu’as-tu fais dans les 10 dernières années? Avoir grandi dans la région de Kootenay m’a amené à rester dans et autour des parties plus rurales de la Colombie-Britannique, à vivre, jouer et aimer ce qui s’y trouve. C’est ce qui a influencé ce que j’ai pu faire dans les dernières années et cela continue à alimenter le feu de mes passions. Tout juste en sortant du secondaire, comme plusieurs, je me suis précipité à Whistler pour faire une carrière de snowboarder professionnel. Ça a été super pour plusieurs années, de beaux voyages et recevoir un chèque pour faire ce que tu aimes le plus. Ça n’aurait pas pu être mieux. À un moment donné, tu arrives à un âge où avoir une bonne base dans la vie devient important. Ma carrière de snowboarder professionnel était super, mais cela ne me rapportait pas beaucoup dans les dernières années. J’ai réalisé que le temps jouait contre moi, et que si je voulais continuer à vivre ce mode de vie, il fallait que je pense à voir ma carrière de snowboarder sous un autre angle. Maintenant, je continue de rider pour différentes compagnies de snowboard, mais j’ai aussi démarré 70 // slash snowboardmag
ma propre entreprise (BC action adventure services). Étant donné que j’ai plusieurs amis qui en sont venus à occuper des postes de team manager ou à faire des films, j’ai compris qu’il y avait plusieurs manières de rester dans le feu de l’action et d’en vivre. Je n’ai pas été à l’école et je n’ai appris aucun métier; j’ai fait du snowboard dans les 17 dernières années. J’ai voyagé, j’ai organisé des voyages, découvert de nouveaux terrains à rider et compris comment les exploiter de manière sécuritaire et efficace. C’est ça que j’ai appris dans les 10 dernières années; c’est ça mon métier, comment obtenir des images de manière sécuritaire et efficace dans le plus d’endroits possible. C’est ça que j’ai à offrir. Peux-tu nous en dire plus? BC Action Adventure Services Ltd. est une entreprise qui se spécialise dans l’organisation et le support d’expéditions de snowboard pour les médias de sports dans la région rurale de Kootenay. Mon équipe est constituée de 99% de gens qui sont originaires de la région et qui ont expérimenté, respiré et aimé les montagnes de Kootenay depuis le berceau. Nous avons exploré ce coin de fond en comble depuis toujours. Notre entreprise vend ce savoir et cette compétence dans l’expérience en montagne. Nous aménageons et fournissons des endroits et terrains uniques en plus d’offrir l’hospice et de la nourriture servie et cultivée sur place. Les pistes de motoneige sont aménagées et entretenues spécialement pour l’arrivée du groupe. Nous embauchons un technicien en avalanche hautement compétent et certifié qui accompagne le groupe en tout temps, et fourni tout le matériel nécessaire pour l’évacuation ainsi qu’une civière, une trousse de premier soins, de l’oxygène et un téléphone satellite pour être prêt à toute éventualité. Il y aura deux ou trois membres de mon équipe pour travailler de paire avec le
Comment les gens peuvent apprendre plus sur ta compagnie?
Pour mieux connaître notre compagnie, allez faire un tour sur notre tout nouveau site Internet bcactionadventures.com
groupe dans toutes les expéditions pour remonter les riders après leur saut, les guider vers de nouveaux terrains, aider les clients à sortir leurs motoneiges de la poudreuse et assurer la sécurité de tout le monde en tout temps. Notre objectif est de fournir à nos clients la mission de tournage la plus productive, unique et plaisante possible. Nous voulons qu’ils puissent se concentrer sur leur performance et sur la prise d’image sans avoir à se soucier du reste. Chez Get her done, on prend soin du reste. La dernière année était votre première saison. Comment fût l’expérience? L’année dernière fût extra! Plus de groupes qu’on avait prévus ont fait appel à nos services. Beaucoup de gros noms et de gens avec des gros moyens, alors c’était super. C’était super quand on était rendu à faire les expéditions, même si c’était énormément de travail; ça a été très plaisant. Qui est-ce qui est amené à rider de la poudreuse incroyable tous les jours avec leurs clients?! Et on ne parle pas de jolie poudreuse là; on parle de poudreuse qui déchausse! Le côté affaire de tout ça est ce qui me demande le plus d’efforts parce qu’il y a beaucoup de papier à remplir, de documents légaux et de recherche de clients. Ils ne viennent pas cogner à la porte la première saison parce que ta réputation reste encore à faire. Mais c’était très plaisant et j’ai beaucoup appris de cette première saison. La pire partie est que je ne peux plus prendre de risque en sautant et aussi que je doive garder les meilleures lignes de poudreuse pour les clients et les regarder en abuser! Haha! Qu’est-ce qui s’annonce pour la prochaine saison? La saison qui vient est assez inquiétante au point de vue du tourisme avec l’effondre-
ment de l’économie et tout cela. Les gens vont être plus prudents dans leurs dépenses. Mais nous sommes une petite compagnie orientée vers un nouveau marché et nous trouverons le moyen de nous en sortir malgré la tempête. Quand tu pars de rien, tu ne peux pas faire autrement que d’avancer. Les groupes hésitent toujours à réserver avec beaucoup d’avance, car ils ne savent pas le genre d’hiver que nous aurons, mais ce qui est bien dans tout ça, c’est que dans notre coin, il n’y a pas de mauvais hiver, il neige toujours. Nous avons plusieurs groupes qui font les démarches pour réserver en ce moment et nous prévoyons une semaine des médias avec un opérateur local de snowcat (Rettalack Resort). Nous attendons l’équipe Rome, Absinth crew, Runaway crew ainsi que le Volcom crew dans la prochaine année avec un tas d’autres. Pour la deuxième saison, en plus des guides, de la logistique, de la bouffe, du logis, de l’équipement de location et de la connaissance des lieux, nous avons maintenant une équipe de filmeurs équipés de caméras sur câble en plus de la possibilité de filmer dans les arbres pour des angles uniques. Est-ce que c’est quelque chose que tu te vois faire pour plusieurs années? Évidemment, c’est ça le plan. On envisage aussi d’offrir nos services dans d’autres régions où il y a un marché touristique. On planifie aussi démarrer une série de skate camps en Colombie-Britannique. Commencer petit la première année et développer un camp pour les jeunes dans la région rurale de Kootenay et faire quelque chose pour ces jeunes. Tout ça, pour rendre ces jeunes heureux de venir de la campagne. Il y a quelque chose de bien dans chaque endroit, il faut apprendre à apprécier ce qu’il y a. slash snowboardmag // 71
Texte par Davey Blaze et Stainer
WAR HERO
Si vous aimez la musique pesante, rapide et intense, ne cherchez pas plus loin. WAR HERO va vous scier en deux à partir du cul, si vous leur prêtez vos amplis. On a pris un instant dans un garage rempli de sofas, pour s’en allumer un avec 3 des 4 membres du groupe. WAR HERO http://myspace.com/warheroviolence Stainer : Hey, bande d’épais! D’où est-ce que vous venez et c’est quoi votre son? Tommy : On vient de Squamtown et notre son est comme un bloc de béton dans ta face d’amoureux du emo! Graham : Épais T : Héhé, ouais épais! S : Haha! Davey : Qui est dans le band? Colin : Et bien, notre premier bassiste s’est défilé 2 jours avant un spectacle, alors nous avons recruté un enfoiré à cheveux longs pour jouer… T : Un enfoiré foireux aux cheveux longs. D : Vous parlez de Lee? Tous : Ouep, Lee. G : Quand Lee est embarqué, tout a bien été. Les choses se sont bien mises en place. D : Ok, alors il y a Lee à la basse. C : Au début, c’est Tommy et moi qui avons formé un groupe. Tommy chantait, en plus de jouer de la guitare, et moi, à la batterie. Ensuite, Graham s’est joint avec sa guitare et Tommy ne fait maintenant que chanter. D : C’est comment être dans un groupe punk à Squamish de nos jours? G : Nous sommes les seuls à se donner en spectacle dans le coin. C : Ouais, à part les gars qui faisaient des trucs genre Chuck Norris. T : Les jeunes virent fous parce qu’on est le groupe le plus fiable. C : À Squamish, du moins! S : Comment est-ce que Squamish a influencé votre groupe? C : On a repris là où d’autres groupes ont laissé. Jouer dans les maisons de jeunes et dans notre garage et ce genre de conneries. Ça a été comme ça pendant quelques années, tout comme avec notre ancien groupe Pieces of Bread. T : Je me taperais bien un tattoo de Monster Bread. C : Ouais, je m’en ferais un avec genre un sceau de vase qui dégouline dessus et… G : Et moi, un dur à cuire de monstre qui pof un bong de dur à cuire et qui se l’allume avec une torche de Shaman.(À Tommy) Allez mon gars, pof ce spliff… Et le monstre aurait les yeux flambants rouges… (et il s’emporte avec les bongs et des trucs bien cool). D : Alors les disjonctés, depuis combien de temps êtes-vous dans War Hero? C : Un an et demi. T : Ouais, un an et demi depuis notre premier spectacle, mais on a passé du temps à composer avant ça. G : Je suis embarqué juste avant ce spectacle. (petite discussion par rapport à la date où Lee s’est joint au groupe) Lee est là depuis le deuxième jour. D : Avez-vous fait quelque chose depuis ce temps-là? T : On a produit un démo de merde. C : On vend ça depuis des lunes. On travaille présentement sur un split avec Hominid. C’est un groupe qu’on a rencontré lors d’un petit tour de merde qu’on a fait. Et on en fume des gros avec eux, tu peux écrire ça. 72 // slash snowboardmag
Photo // Oli Gagnon
G : Il faut qu’on parle du Ummm split. Ça fait un bout que ça niaise. T : Mais c’est finalement pratiquement terminé. On doit commencer à composer pour un split à trois avec Stegasorus Beach Defence et Elastic Death du Brésil. C: Stegasorus Beach Defence sont des jeunes de Victoria qui sont venus pour quatre jours et on a passé une fin de semaine à tout casser. T : À ravager des piaules et à lancer des blocs de ciment aux chevilles du monde. D : Votre groupe de sonnés fait pas mal de spectacles, qu’est-ce qui est le meilleur? T : LES BLOCS DE CIMENTS C : (en riant) T’es trop con. T : Les spectacles à la maison de Alf sont cool. C : Après Chiliwack, on a joué dans le sous-sol à Rancid Mofo; seulement War Hero en jouant avec des amplis de piano. T : En mettant du Infest et en fumant des pétards. C : En fumant des pétards et en écrasant des animaux morts. G : Gary. D :Quand est-ce que vous allez faire un show à Vancouver avec votre propre équipement? T : Hahaha. Jamais. C : C’est génial. G : Pourquoi le ferait-on alors qu’on peut prendre les trucs des autres? C : Ouais, on a tellement de contacts à Van maintenant haha. Vive Hesher! S : Parlez-nous du fait que vous buvez du fort et foutez la bagare? T : Et bien, c’est que Skidge a établit la règle que personne ne peut revenir à la maison sans avoir démarré au moins une bataille. C’est un gros festival de cons à Squamish où l’on détruit les États-Unis de «crottemérique». D : Alors, c’est une tournée. T : Ouais. C : Peut-être. G : Ça devrait l’être. T : On va le faire un jour, avec Chuck Norris. C : On veut aussi aller à Toronto au printemps. D : Comment vous entendez-vous dans votre camionnette? C : Haha, c’est pesant! G : Des tas de châtiments et des tas de pétards. C : Des tas de pétards et beaucoup de métal. G : On s’obstine pas mal aussi, mais habituellement, ça finit bien. T : On en a des bons et des mauvais. G : Des fois, Lee crie: «GROSSE MARDE», sans aucune raison. C : On aime bien inventer des mots épais comme Marfus. On a appelé une chanson Marfus. D : Pourquoi War Hero font ce qu’ils font? G : Parce que c’est génial! C : C’est excitant quand tu sais qu’il y a un show qui s’en vient et le groupe pratique pour jouer mieux. On sait que Tommy nous planifie toujours plein de spectacles, alors on joue toujours. T : Ravager des trucs, c’est génial! Point final!
: L’ENGAGEMENT Texte par Éric Green Ce terme idéologique englobe des valeurs sans limite qui s’appliquent au snowboard, mais aussi à la vie en général. Alors, qu’est-ce que l’engagement dans nos vies? Est-ce le fait de poursuivre un rêve avec détermination et discipline? Est-ce être toujours fidèle à nos valeurs personnelles? Est-ce terminer ce que l’on commence sans se laisser distraire? Est-ce persévérer peu importe les peurs et obstacles à court et long terme? En ce qui me concerne, je crois qu’il y a tellement de variables à considérer pour parvenir à distinguer les lignes de conduite à suivre pour reconnaître l’engagement dans nos vies. Cependant, il est raisonnable d’affirmer que cette attitude mentale est en lien avec toutes nos questions, décisions et réponses. Quelque part sur le chemin de la vie que nous suivons tous individuellement, plusieurs d’entre nous ont engagé leur vie dans le snowboard. Peut-être, certains ont-ils pris ce tournant de vie décisif comme une célébration, alors que d’autres n’ont rien vu venir avant de réaliser qu’ils avaient laissé derrière, l’école, la carrière et parfois même une relation. Peu importe la situation, le snowboard est une passion, un moyen d’expression et un mode de vie pour plusieurs personnes dans le monde. C’est facile de s’y engager cœur et âme, contrairement à ces rapports de TPS qui sont dûs à la machine Xerox avant vendredi 17h. Le snowboard semble alors tellement naturel et valorisant, quand on le compare à certaines autres choses. Notre position face à l’engagement est directement proportionnelle à nos objectifs personnels. Notre engagement prend plusieurs formes comme l’entraînement, la réussite, l’enseignement, la victoire et aussi la guérison. Tout ça définit bien ce que l’on recherche dans le snowboard autant que dans la vie, et cela va de paire avec ce que l’on apporte à ces normes. Dans le snowboard, la détermination à progresser apporte un engagement qui a pour priorité ce sport qui se maintient au-dessus de tout le reste. Rendu à un certain point, c’est presque comme si tu t’abandonnais au snowboard, à peu près comme pendant les réunions d’alcooliques anonymes où les membres sont encouragés à admettre leur impuissance face à l’attrait de l’alcool. Heureusement pour les snowboarders, notre vice est plus inspirant, créatif et meilleur physiquement. L’engagement est aussi une sorte de dévouement qui peut être exprimé comme un état d’esprit métaphysique concentré vers le snowboard qui permet de s’exécuter de manière confiante et détendue, tout en demeurant conscient des dangers immédiats et des conséquences. C’est une réalité bien simple. Le snowboard possède tout d’un sport dangereux. En évoluant sur la planche et en poussant nos limites personnelles, l’engagement joue un rôle crucial. Malgré un bon jugement et une bonne confiance en ses habiletés, il est possible de se retrouver dans des situations fâcheuses. Ceci étant dit, il est plus facile de faire la lumière sur l’engagement et le considérer comme ce qui amène à ne pas douter de nos actions. L’approche mentale du snowboard est l’élément-clé pour éviter de se retrouver sur la liste des blessés. Évaluez votre environnement, les scénarios et les conséquences possibles avant de vous engager dans quelque chose. Plusieurs riders suivent la «règle des 3 secondes» de manière pratiquement religieuse. Cette règle a pour principe de se laisser seulement 3 secondes pour effectuer ce que l’on vient de décider de faire. Une fois que tu es lancé, cela prend une détermination et un engagement complet à 100% pour éviter les erreurs, l’échec ou même, le désastre. Dans la vie, dans le snowboard et tout le reste, l’engagement conduit au don de soi et à l’acceptation des résultats dans les choses qu’on essaye de contrôler. C’est définir un objectif qui est significatif pour nous-même, et tout faire pour l’atteindre. Le snowboard est une des plus grandes indulgences qui soit. C’est une essence, un art et une expérience. C’est aussi un risque, une source d’anxiété, une agonie et une source d’intimidation, mais cela nous amène à se sentir vivant, et c’est pour cette raison que nous nous y sommes engagés.
- Chris Wimbles
- TJ Schneider
L’engagement; être engagé; devrait-on être engagé? Je ne sais pas trop. Je ne pourrais pas l’affirmer sans doute. J’imagine que ça implique une sorte de sacrifice. Jusqu’où êtes-vous prêts à aller pour faire du snowboard? Êtes-vous assez engagés envers le sport pour ne pas profiter de l’été, parce que vous travaillez tout le temps afin de pouvoir rider l’hiver suivant? Es-tu partant pour faire ce backlip même si tu t’es foulé la cheville et que ça implique qu’elle pourrait casser au prochain essai? Es-tu prêt à mourir si tu commets une erreur dans cette ligne? Il y a plusieurs niveaux d’engagement. J’ai laissé tomber un tas de choses pour le snowboard, alors j’imagine que je suis engagé, peut-être pas si intelligent, mais engagé. J’aime tout simplement, et vraiment ça, et cela me semble être une raison suffisante.
Hmm, à quoi suis-je engagé? Je crois bien que le seul engagement que j’ai fait soit de rester fidèle à mon art. Il y a quelques années de cela, je laissais quelqu’un me dire ce que je pouvais ou ne pouvais pas créer, alors que maintenant, je fais ce dont j’ai envie sans me soucier de ce que les autres pensent. Si les gens aiment ce que je fais c’est tant mieux, et si ce n’est pas le cas, cela m’est égal, car je le ferai tout de même. Je crois pouvoir dire que je fais du snowboard de la même manière; je le fais à ma manière parce que je ne suis pas Travis Rice, ni quelqu’un d’autre du genre. Je snowboard comme cela me plaît et tant mieux si les gens respectent ça, mais si ce n’est pas le cas, cela ne change rien parce que je ne vais jamais faire du snowboard à la manière de quelqu’un d’autre, et c’est tout.
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Benjii Ritchie Photo // Dom Gauthier Spot // Whistler
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