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Passé 65 ans, travailler ou profiter

Hausse des 55 + au travail
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Selon Statbel, le pourcentage de personnes âgées de plus de 55 ans ayant un emploi a continué d’augmenter. D’après leur enquête sur les forces de travail du troisième trimestre 2019, 52,9 % des plus de 55 ans travaillaient à cette période. C’est le niveau d’activité le plus élevé jamais enregistré pour cette tranche d’âge.

Apprendre à tout âge
Reconversion rime souvent avec formation. En Belgique, il existe les « Universités Tous Âges ». Elles organisent des cycles de conférences et des cours universitaires, en français et en néerlandais, pour les personnes qui ont du « temps libre après une vie professionnelle bien remplie », ou « sans emploi avec une forte envie d’apprendre », d’après le site be.brussels.
La pension ou la passion : le défi
L’approche de la pension prend deux visages : la fin d’une carrière ou le début d’autre chose. Certains choisissent de faire de cette période un tournant professionnel. Soit en changeant de domaine, soit en se lançant dans un nouveau défi.
Passé l’âge de 50 ans, l’heure de la pension se rapproche pour les travailleurs. Si certains ont un confort de vie assez élevé pour stopper leur carrière et s’adonner à leurs hobbies, d’autres choisissent de rester actifs. Pour les avantages financiers, mais aussi parce que la pension peut effrayer.
Michel Wuyts est le directeur de Fediplus, une organisation experte en gestion des fins de carrière et en matière de pension. Pour lui, envisager sa fin de carrière commence par les deux questions suivantes : « À partir de quand est-ce que je peux partir à la retraite et avec quels revenus ? » Et la deuxième : « Dans l’éventualité où je continue à travailler, combien vais-je gagner en plus ? » Lorsqu’un travailleur souhaite continuer à travailler, l’aspect financier entre en compte, mais pas seulement. « Cela peut être par passion, parce que ça fait partie de leur vie et de leurs relations sociales. » Mais il précise que les travailleurs peuvent aussi avoir une appréhension par rapport à la pension. Christiane Robert, présidente et fondatrice de l’ASBL Senior Flex, qui veut faciliter le maintien en activité des seniors qui le désirent et lutter contre la discrimination par l’âge, constate elle-aussi leurs craintes. « Il y a des gens qui ont une identité professionnelle très
forte. Il faut expliquer aux gens que ce n’est pas la fin de ce qu’ils ont toujours pensé ou fait : ils peuvent imaginer autre chose. » La présidente de Senior Flex parle de travail intérimaire ou d’enseignement. Mais également de la possibilité d’être travailleur indépendant. « Il y a beaucoup de situations qui impliquent le travail des seniors », selon elle. Michel Wuyts souligne à son tour l’existence de ces salariés qui prennent un statut d’indépendant complémentaire pour « diversifier leurs activités » ou « essayer de faire autre chose ». La fondatrice de Senior Flex ajoute que lorsqu’un senior désire rester actif ou se réorienter, « généralement ce n’est pas du full-time. Et parfois ils tentent des activités qu’ils n’ont jamais pratiquées en tant que professionnels, mais plutôt comme amateurs, sous forme de hobbies ».
Christiane Robert a d’ailleurs choisi de terminer sa carrière en tant qu’enseignante. « On a acquis une expérience qu’on doit pouvoir valoriser d’une façon ou d’une autre. La transmission intergénérationnelle des savoir-faire en fait partie. »
— Michel Wuyts, Fediplus