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Comment structurer ses investissements ?

Par Aline Cordier Simonneau

Comment bien gérer un patrimoine qui se chiffre à plusieurs dizaines ou centaines de millions d’euros ? Quelles sont les thématiques d’investissement privilégiées des grandes fortunes ? Éléments de réponse.

La spécificité des grands patrimoines réside dans la notion de temps. Gérer un patrimoine conséquent revient à assurer sa croissance et sa résilience sur le temps long. Bien souvent, les grandes fortunes font appel aux services de spécialistes en gestion de patrimoine (une banque privée, un Family Office, par exemple) pour diversifier et sécuriser leurs actifs.

« Tout l’enjeu consiste à structurer le patrimoine en fonction des différents horizons de temps (court terme, moyen terme et long terme) et à prioriser les investissements », explique Delphine Wykes, Head of Asset Allocation chez BNP Paribas Fortis. Historiquement, beaucoup de grands patrimoines belges se sont construits autour de groupes industriels. Cette fibre entrepreneuriale se retrouve dans leurs projets d’investissement et les grandes fortunes ont à cœur de soutenir l’économie en investissant dans des projets non cotés. Leur patrimoine comporte également souvent une poche immobilière.

De plus en plus, les grands patrimoines se repositionnent sur des thématiques porteuses et stratégiques telles que l’économie circulaire, l’efficience énergétique ou encore la cybersécurité. « Le marché de la transition énergétique va créer des opportunités d’investissement intéressantes sur le long terme », précise Delphine Wykes.

Bien répartir ses différents investissements reste un enjeu clé. « Le rôle d’un Familly Office est, compte tenu des enjeux des clients, de définir une allocation adaptée entre les différentes typologies d’investissements (financier coté, non coté, immobilier, par exemple) et d’en faire le suivi dans le temps », explique Thomas Descours, directeur du Family Office Intuitae Belgique. Cette répartition est propre à chaque famille, chacune ayant des sensibilités différentes.

Outre les investissements dans l’immobilier, voire dans l’hôtellerie ou les terres agricoles, « on constate depuis plusieurs années un intérêt croissant pour les investissements en private equity », note Thomas Descours. Il s’agit d’investissements sur le temps long et décorrélés des marchés (voir encadré). L’investissement dans des obligations (lignes directes obligatoires ou fonds à échéance) revient également en grâce, en lien avec la hausse des taux d’intérêt.

Le contexte inflationniste actuel introduit évidemment une certaine inquiétude. Comment continuer à créer de la valeur malgré l’inflation ? « Les grands patrimoines sont souvent structurés par poches et très diversifiés. C’est ce qui permet de faire face sur le long terme à de grandes fluctuations de valeur », explique Olivier Van Belleghem, responsable du Wealth Management pour la Belgique chez BNP Paribas Fortis.

L’inflation oblige également à réinterroger les priorités d’investissement. « Notre rôle de conseil auprès des grandes fortunes nous impose de remettre régulièrement en question les choix qui ont été faits, pour vérifier s’ils sont toujours pertinents en fonction du contexte », ajoute Thomas Descours.

Private equity

Le private equity est un placement qui consiste à générer de la valeur en investissant dans l’achat de sociétés non cotées à très gros potentiel avec un objectif de revente à longue échéance. Les investissements peuvent être réalisés en direct ou plus souvent à travers des fonds de private equity, et diversifiés en différents temps et cycles d’investissement afin de réduire les risques.

Impact

Les grandes fortunes de Belgique investissent de plus en plus dans des projets à impact, sous l’influence des nouvelles générations. Les critères ESG font désormais pleinement partie de leur grille de lecture. Les investissements à impact représentent une stratégie pérenne sur le long terme. Ils complètent intelligemment un portefeuille d’investissement et le rendent davantage résilient.

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