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Soins personnalisés: des avancées, mais aussi des limites

Avec la crise sanitaire, le secteur des soins personnalisés a connu des avancées spectaculaires. Cela offre de nouvelles possibilités pour les patients et pour les professionnels de la santé, mais une bonne réglementation autour de la protection des données reste essentielle.

La médecine évolue tous les jours au niveau purement scientifique et technique, mais la philosophie générale change depuis quelques années au niveau des traitements et du développement des médicaments. On peut souvent le lire ou l’entendre dans des interviews, le but est de “remettre le patient au centre du processus”. C’est évidemment une bonne chose, mais il faut bien comprendre ce que cela signifie en pratique. Pour redonner plus d’importance au patient et à son suivi, les soins personnalisés ont le vent en poupe. L’entreprise Roche a déjà développé une aile dédiée aux soins personnalisés. « En Belgique, Roche opère sur base de deux activités complémentaires : les diagnostics et les produits pharmaceutiques », précisent les Dr. Anissa Léonard, responsable du centre d’excellence sur les soins de santé personnalisés chez Roche BeLux et Dr. Nizar Sebti, Directeur Médical chez Roche BeLux. « Notre stratégie est de répondre aux besoins non satisfaits et donc d’apporter exclusivement des médicaments innovants aux patients. Rassembler les diagnostics et les produits pharmaceutiques sous un même “toit” nous permet de fournir des solutions couvrant l’ensemble du parcours de vie du patient. Roche a été l’une des premières entreprises à proposer des soins de santé personnalisés grâce à cette force combinée. »

Un développement qui ne date pas d’hier, donc, mais qui fait toujours face à certaines limites. « La première limitation aujourd’hui est le manque d’intégration des différentes composantes du parcours de soins du patient (prévention, diagnostic, traitement, suivi…). Les soins de santé personnalisés visent à intégrer ces composantes afin de fournir la bonne solution pour le bon patient au bon moment », poursuivent-elles. « La deuxième limitation vient de notre incapacité actuelle à extraire la pleine valeur des données générées par l’industrie des soins de santé. Ces données sont donc sous-utilisées et représentent souvent une surcharge d’information dans laquelle les prestataires de soins et les patients doivent se frayer un chemin. Enfin la troisième limitation provient de la difficulté d’accès à ces données et à ces technologies. »

L’accès à ces données pose bien entendu la question de la protection des données des patients, surtout quand on évoque des échanges entre différentes entités et les bases de données partagées. Et si les entreprises doivent respecter toute une série de règles, elles s’engagent aussi à protéger les patients de toutes dérives. Un autre élément qui entre en ligne de compte, surtout depuis la crise sanitaire, c’est la téléconsultation. Là aussi, il y a du pain sur la planche. « Il n’y a actuellement pas de législation pour encadrer ces pratiques », indique le SPF Santé Publique. Du côté de l’ordre des médecins, on confirme qu’une réglementation claire est attendue. « Pour éliminer les malentendus qui existent dans la pratique, tant chez les médecins que chez les patients, un cadre juridique et des règles claires de remboursement sont nécessaires. L’attribution d’un label de qualité aux services qui proposent la téléconsultation de manière conforme permettra de mieux conscientiser les patients dans leur choix et renforcera leur confiance dans cette forme de médecine. »

En attendant, des règles de bonne conduite sont prescrites aux médecins. Pour les patients, il est recommandé de se tourner vers un médecin ou un organisme réputé, ou tout au moins connu.

La première limitation aujourd’hui est le manque d’intégration des différentes composantes du parcours de soins du patient (prévention, diagnostic, traitement, suivi…).

— Dr. Anissa Léonard et Dr. Nizar Sebti , Roche BeLux

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